Table des matières résumée Introduction PREMIÈRE. PARTIE - L’UNIVERS CENTRAL ET LES SUPERUNIVERS 1. Le Père Universel 2. La Nature de Dieu 3. Les Attributs de Dieu 4. Relations de Dieu avec l’Univers 5. Relation de Dieu avec l’Individu 6. Le Fils Eternel 7. Position du Fils Eternel par rapport à l’Univers 8. L’Esprit Infini 9. Position de l’Esprit Infini par rapport à l’Univers 10. La Trinité du Paradis 11. L’Ile Eternelle du Paradis 12. L’Univers des Univers 13. Les Sphères Sacrées du Paradis 14. L’Univers Central et Divin 15. Les Sept Superunivers 16. Les Sept Maîtres Esprits 17. Les Sept Groupes d’Esprits Suprêmes 18. Les Personnalités Suprêmes de la Trinité 19. Les Êtres Coordonnés d’Origine Trinitaire 20. Les Fils Paradisiaques de Dieu 21. Les Fils Créateurs Paradisiaques 22. Les Fils Trinitisés de Dieu 23. Les Messagers Solitaires 24. Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini 25. Les Armées des Messagers de l’Espace 26. Les Esprits Tutélaires de l’Univers Central 27. Le Ministère des Supernaphins Primaires 28. Esprits Tutélaires des Superunivers 29. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers 30. Personnalités du Grand Univers 31. Le Corps de la Finalité DEUXIÈME PARTIE - L’UNIVERS LOCAL 32. L’Evolution des Univers Locaux 33. Administration de l’Univers Local 34. L’Esprit-Mère de l’Univers Local 35. Les Fils de Dieu de l’Univers Local 36. Les Porteurs de Vie Un Fils Vorondadeks 37. Personnalités de l’Univers Local 38. Esprits Tutélaires de l’Univers Local 39. Les Armées Séraphiques 40. Les Fils Ascendants de Dieu 41. Aspects Physiques de l’Univers Local 42. Energie - Mental et Matière 43. Les Constellations 44. Les Artisans Célestes 45. L’Administration du Système Local 46. Le Siège du Système Local 47. Les Sept Mondes des Maisons 48. La Vie Morontielle 49. Les Mondes Habités 50. Les Princes Planétaires 51. Les Adams Planétaires 52. Époques Planétaires des Mortels 53. La Rébellion de Lucifer 54. Problèmes de la Rébellion de Lucifer 55. Les Sphères de Lumière et de Vie 56. Unité Universelle TROISIÈME PARTIE - L’HISTOIRE D’URANTIA 57. L’Origine d’Urantia 58. L’Etablissement de la Vie sur Urantia 59. L’Ere de la Vie Marine sur Urantia 60. Urantia pendant l’Ere de la Vie Terrestre Primitive 61. L’Ere des Mammifères sur Urantia 62. Les Races à l’Aurore de l’Homme Primitif 63. La Première Famille Humaine 64. Les Races Evolutionnaires de Couleur 65. Le Supercontrôle de l’Evolution 66. Le Prince Planétaire d’Urantia 67. La Rébellion Planétaire 68. L’Aurore de la Civilisation 69. Les Institutions Humaines Primitives 70. L’Evolution du Gouvernement Humain 71. Développement de l’État 72. Le Gouvernement sur une Planète Voisine 73. Le Jardin d’Eden Solonia 74. Adam et Eve Solonia 75. La Faute d’Adam et Eve Solonia 76. Le Second Jardin Solonia 77. Les Créatures Médianes 78. La Race Violette après les Jours d’Adam 79. L’Expansion Andite en Orient 80. L’Expansion Andite en Occident 81. Développement de la Civilisation Moderne 82. L’Evolution du Mariage 83. L’Institution du Mariage 84. Le Mariage et la Vie Familiale 85. Les Origines de l’Adoration 86. L’Evolution Primitive de la Religion 87. Les Cultes des Fantômes 88. Fétiches, Charmes et Magie 89. Péché, Sacrifice et Expiation 90. Le Chamanisme - Médecine Men et Prêtres 91. L’Evolution de la Prière 92. L’Evolution Ultérieure de la Religion 93. Machiventa Melchizédek 94. Les Enseignements de Melchizédek en Orient 95. Les Enseignements de Melchizédek dans le Levant 96. Yahweh - Le Dieu des Hébreux 97. L’Evolution du Concept de Dieu chez les Hébreux 98. Les Enseignements de Melchizédek en Occident 99. Les Problèmes Sociaux de la Religion 100. La Religion dans l’Expérience Humaine 101. La Nature Réelle de la Religion 102. Les Fondements de la Foi Religieuse 103. La Réalité de l’Expérience Religieuse 104. Croissance du Concept de Trinité 105. Déité et Réalité 106. Niveaux de Réalité de l’Univers 107. Origine et Nature des Ajusteurs de Pensée 108. Mission et Ministère des Ajusteurs de Pensée 109. Position des Ajusteurs par rapport aux Créatures de l’Univers 110. Position des Ajusteurs par rapport aux Mortels Individuels 111. L’Ajusteur et l’Ame 112. La Survie de la Personnalité 113. Les Gardiens Séraphiques de la Destinée 114. Le Gouvernement Planétaire des Séraphins 115. L’Être Suprême 116. Le Tout-Puissant Suprême 117. Dieu Le Suprême 118. Le Suprême et l’Ultime - Temps et Espace 119. Les Effusions du Christ Micaël QUATRIÈME PARTIE - LA VIE ET LES ENSEIGNEMENTS DE JÉSUS 120. L’Effusion de Micaël sur Urantia Mantutia Melchizédek 121. L’Époque de l’Effusion de Micaël 122. Naissance et petite Enfance de Jésus 123. La Prime Enfance de Jésus 124. La dernière partie de l’Enfance de Jésus 125. Jésus à Jérusalem 126. Les deux Années Cruciales 127. Les Années d’Adolescence 128. La Vie de Jeune Homme de Jésus 129. Suite de la Vie d’Adulte de Jésus 130. Sur le Chemin de Rome 131. Les Religions du Monde 132. Le Séjour à Rome 133. Le Retour de Rome 134. Les Années de Transition 135. Jean Le Baptiste 136. Le Baptême et les Quarante Jours 137. Séjour d’Attente en Galilée 138. La Formation des Messagers du Royaume 139. Les Douze Apôtres 140. L’Ordination des Douze 141. Le Commencement de l’Oeuvre Publique 142. La Pâque à Jérusalem 143. Traversée de la Samarie 144. Á Gilboa et dans la Décapole 145. Quatres Journées Mémorables á Capharnaüm 146. La Première Tournée de Prédication en Galilée 147. L’Intermède de la Visite à Jérusalem 148. La Formation d’Evangélistes à Bethsaïde 149. La Seconde Tournée de Prédication 150. La Troisième Tournée de Prédication 151. Séjour et Enseignement au Bord de la Mer 152. Les Prodromes de la Crise de Capharnaüm 153. La Crise à Capharnaüm 154. Derniers Jours à Capharnaüm 155. En Fuite à travers la Galilée du Nord 156. Le Séjour à Tyr et à Sidon 157. Á Césarée de Philippe 158. Le Mont de la Transfiguration 159. La Tournée en Décapole 160. Rodan d’Alexandrie 161. Suite des Discussions avec Rodan 162. Á la Fête des Tabernacles 163. L’Ordination des Soixante-Dix à Magadan 164. La Fête de la Dédicace 165. La Mission en Pérée Commence 166. Dernière Tournée en Pérée du Nord 167. La Visite à Philadelphie 168. La Résurrection de Lazare 169. Derniers Enseignements à Pella 170. Le Royaume des Cieux 171. Sur le Chemin de Jérusalem 172. L’Entrée à Jérusalem 173. Le Lundi à Jérusalem 174. Le Mardi Matin au Temple 175. Le Dernier Discours au Temple 176. Le Mardi Soir sur le Mont Olivet 177. Le Mercredi, Jour de Repos 178. Le Dernier Jour au Camp 179. Le Dernier Souper 180. Le Discours d’Adieu 181. Ultimes Exhortations et Avertissements 182. Á Gethsémani 183. Jésus Trahi et Arrêté 184. Devant le Tribunal du Sanhédrin 185. Le Jugement Devant Pilate 186. Peu avant la Crucifixion 187. La Crucifixion 188. L’Heure du Tombeau 189. La Résurrection 190. Les Apparitions Morontielles de Jésus 191. Apparitions aux Apôtres et autres Disciples Influents 192. Apparitions en Galilée 193. Apparitions Finales et Ascension 194. L’Effusion de l’Esprit de Vérité 195. Après la Pentecôte 196. La Foi de Jésus Introduction 0:0.1 Dans le mental des mortels d’Urantia – ce nom étant celui de votre monde – il existe une grande confusion quant à la signification des termes tels que Dieu, divinité et déité. Les êtres humains sont dans une confusion et une incertitude plus grandes encore lorsqu’il s’agit des relations entre les personnalités divines désignées par ces nombreuses appellations. 0:0.3 Dans l’espoir de faciliter la compréhension et d’éviter la confusion chez tout mortel qui lira attentivement ces fascicules, nous estimons sage d’exposer, dans ce préambule, un aperçu des sens qu’il faut attacher à de nombreux mots qui vont être employés pour désigner la Déité et certains concepts associés des choses, des significations et des valeurs de la réalité universelle. 0:0.4 Ces fascicules ont été formulés par une commission d’Orvonton envoyée sur Urantia à cet effet. 0:0.5 Votre monde, Urantia, est l’une des nombreuses planètes habitées similaires comprises dans l’univers local de Nébadon. Cet univers, avec d’autres créations similaires, forme le superunivers d’Orvonton dont la capitale est Uversa, d’où vient notre commission. Orvonton est l’un des sept superunivers évolutionnaires du temps et de l’espace qui entourent l’univers central de Havona, la création sans commencement ni fin de perfection divine. Au cœur de cet univers éternel et central, se trouve l’Ile du Paradis, immobile, centre géographique de l’infinité et demeure du Dieu éternel. 0:0.6 Nous appelons généralement grand univers, l’association des sept superunivers évoluants et de l’univers central et divin. Ce sont les créations présentement organisées et habitées. Elles font toutes partie du maitre univers, qui embrasse aussi les univers de l’espace extérieur inhabités mais en voie de mobilisation. I. Déité et divinité 0:1.3 La Déité fonctionne sur les niveaux personnel, prépersonnel et superpersonnel. La Déité totale est fonctionnelle sur les sept niveaux suivants : 0:1.4 1. Statique – Déité contenue en soi et existant en soi. 0:1.5 2. Potentiel – Déité se voulant elle-même et ayant son but en soi. 0:1.6 3. Associatif – Déité personnalisée en soi et divinement fraternelle. 0:1.7 4. Créatif – Déité distributive d’elle-même et divinement révélée. 0:1.8 5. Évolutionnaire – Déité expansive par elle-même et identifiée à la créature. 0:1.9 6. Suprême – Déité expérientielle d’elle-même et unifiant la créature avec le Créateur. Déité fonctionnant sur le premier niveau d’identification avec les créatures en tant que supercontrôleurs de l’espace-temps du grand univers et parfois dénommée la Suprématie de la Déité. 0:1.10 7. Ultime – Déité se projetant d’elle-même et transcendant l’espace-temps. Déité omnipotente, omnisciente et omniprésente. Déité fonctionnant sur le deuxième niveau d’expression de divinité unifiante en tant que supercontrôleurs efficaces et soutiens absonites du maitre univers. 0:1.11 Le niveau fini de réalité est caractérisé par la vie de créature et les limitations spatiotemporelles. Les réalités finies peuvent ne pas avoir de fin, mais elles ont toujours un commencement – elles sont créées. Le niveau de Déité de la Suprématie peut être conçu comme une fonction relative aux existences finies. 0:1.12 Le niveau absonite de réalité est caractérisé par les choses et les êtres sans commencement ni fin et par la transcendance du temps et de l’espace. Les absonitaires ne sont pas créés ; ils sont extériorisés – tout simplement : ils sont. Le niveau de Déité de l’Ultimité implique une fonction relative aux réalités absonites. Où que ce soit dans le maitre univers, quand le temps et l’espace sont transcendés, ce phénomène absonite est un acte de l’Ultimité de la Déité. 0:1.13 Le niveau absolu est sans commencement, sans fin, sans temps et sans espace. Par exemple : au Paradis, le temps et l’espace n’existent pas. Le statut espace-temps du Paradis est absolu. Ce niveau est celui de la Trinité atteint existentiellement par les Déités du Paradis. 0:1.14 La Déité peut être existentielle comme dans le Fils Éternel, expérientielle comme dans l’Être Suprême, associative comme en Dieu le Septuple, indivise comme dans la Trinité du Paradis. II. Dieu 0:2.1 Les créatures mortelles évoluantes éprouvent un besoin irrésistible de symboliser leurs concepts finis de Dieu. 0:2.2 La conscience cosmique implique la reconnaissance d’une Cause Première, la seule et unique réalité sans cause. Dieu, le Père Universel, fonctionne sur trois niveaux de Déité-personnalité, de valeur subinfinie et d’expression de divinité relative : 0:2.3 1. Prépersonnel – comme dans le ministère des fragments du Père, tels que les Ajusteurs de Pensée. 0:2.4 2. Personnel – comme dans l’expérience évolutionnaire des êtres créés et procréés. 0:2.5 3. Superpersonnel – comme dans l’existence extériorisée de certains êtres absonites et associés. 0:2.11 Dans les présents fascicules, le mot DIEU est employé avec les significations suivantes : 0:2.12 1. Dieu le Père – Créateur, Contrôleur et Soutien. Le Père Universel, la Première Personne de la Déité. 0:2.13 2. Dieu le Fils – Créateur Coordonné, Contrôleur d’Esprit et Administrateur Spirituel. Le Fils Éternel, la Deuxième Personne de la Déité. 0:2.14 3. Dieu l’Esprit – Acteur Conjoint, Intégrateur Universel, Dispensateur du Mental. L’Esprit Infini, la Troisième Personne de la Déité. 0:2.15 4. Dieu le Suprême – le Dieu du temps et de l’espace, s’actualisant ou évoluant. Déité personnelle réalisant, en association, l’accomplissement expérientiel de l’espace-temps : l’identité créature-Créateur. L’Être Suprême fait personnellement l’expérience d’accomplir l’unité de la Déité, en tant que Dieu évoluant et expérientiel des créatures évolutionnaires du temps et de l’espace. 0:2.16 5. Dieu le Septuple – Personnalité de Déité fonctionnant effectivement n’importe où dans le temps et l’espace. Les Déités personnelles du Paradis et leurs associés créateurs fonctionnant en deçà et au-delà des frontières de l’univers central et personnalisant le pouvoir, en tant qu’Être Suprême, sur le premier niveau de créature où se révèle, dans le temps et l’espace, la Déité unifiante. Ce niveau est le grand univers, la sphère où les personnalités du Paradis descendent dans l’espace-temps, en association réciproque avec les créatures évolutionnaires qui montent dans l’espace-temps. 0:2.17 6. Dieu l’Ultime – Le Dieu en cours d’extériorisation du supertemps et de l’espace transcendé. Le second niveau expérientiel où se manifeste la Déité unifiante. Dieu l’Ultime implique la réalisation acquise de la synthèse des valeurs superpersonnelles-absonites, des valeurs de l’espace-temps transcendé et des valeurs expérientielles qui ont été extériorisées. 0:2.18 7. Dieu l’Absolu – Le Dieu qui expérimente des valeurs superpersonnelles transcendées et des significations de la divinité transcendées, maintenant existentiel comme Absolu de Déité. C’est le troisième niveau d’expansion et d’expression de Déité unifiante. III. La Source-Centre Première 0:3.1 La réalité infinie et totale est existentielle en sept phases et sous l’aspect de sept Absolus coordonnés : 0:3.2 1. La Source-Centre Première. 0:3.3 2. La Source-Centre Deuxième. 0:3.4 3. La Source-Centre Troisième. 0:3.5 4. L’Ile du Paradis. 0:3.6 5. L’Absolu de Déité. 0:3.7 6. L’Absolu Universel. 0:3.8 7. L’Absolu Non Qualifié. 0:3.9 Dieu, en tant que Source-Centre Première, est primordial – de manière non qualifiée – par rapport à la réalité totale. La Source-Centre Première est infinie aussi bien qu’éternelle et n’est donc limitée ou conditionnée que par volition. 0:3.10 Dieu – le Père Universel – est la personnalité de la Source-Centre Première et, comme tel, il maintient des relations personnelles de contrôle infini sur toutes les sources-centres coordonnées et subordonnées. Un tel contrôle est personnel et infini en potentiel. 0:3.11 La Source-Centre Première est donc primordiale dans tous les domaines : déifiés ou non déifiés, personnels ou impersonnels, actuels ou potentiels, finis ou infinis. Nulle chose ou être, nulle relativité ou finalité n’existent, sauf en relation directe ou indirecte avec la primauté de la Source-Centre Première et sous sa dépendance. 0:3.12 La Source-Centre Première est reliée à l’univers comme suit : 0:3.13 1. Les forces de gravité des univers matériels convergent au centre de gravité du bas Paradis. C’est précisément pourquoi la position géographique de sa personne est éternellement fixée en relation absolue avec le centre d’énergie-force du plan inférieur ou matériel du Paradis. 0:3.14 2. Les forces mentales convergent dans l’Esprit Infini ; le mental cosmique différentiel et divergent converge dans les Sept Maitres Esprits. 0:3.15 3. Les forces d’esprit de l’univers convergent dans le Fils Éternel. 0:3.16 4. La capacité illimitée d’action de déité réside dans l’Absolu de Déité. 0:3.17 5. La capacité illimitée de réaction d’infinité existe dans l’Absolu Non Qualifié. 0:3.18 6. Les deux Absolus – Qualifié et Non Qualifié – sont coordonnés et unifiés par l’Absolu Universel et en lui. 0:3.19 7. La personnalité potentielle d’un être moral évolutionnaire ou de tout autre être moral est centrée dans la personnalité du Père Universel. 0:3.20 La réalité, telle qu’elle est comprise par les êtres finis, est partielle, relative et vague. Le maximum de réalité de la Déité pleinement compréhensible aux créatures évolutionnaires finies est contenu dans l’Être Suprême. Toutefois, il y a des réalités antécédentes et éternelles, des réalités superfinies, qui sont ancestrales par rapport à cette Déité Suprême des créatures évolutionnaires de l’espace-temps. En essayant de dépeindre l’origine et la nature de la réalité universelle, nous sommes obligés d’employer la technique de raisonnement de l’espace-temps pour atteindre le niveau du mental fini. C’est pourquoi il nous faut présenter beaucoup d’évènements simultanés de l’éternité comme étant des opérations séquentielles. 0:3.23 Pour la créature de l’espace-temps, il faut que toutes choses aient un commencement, à la seule exception de L’UNIQUE SANS CAUSE – la cause primordiale des causes. C’est pourquoi nous conceptualisons ce niveau de valeur philosophique comme le JE SUIS, en enseignant en même temps à toutes les créatures que le Fils Éternel et l’Esprit Infini sont coéternels avec le JE SUIS. En d’autres termes, il n’y a jamais eu d’époque où le JE SUIS n’était pas le Père du Fils et, avec ce dernier, le Père de l’Esprit. IV. Réalité d’univers 0:4.1 La réalité s’actualise différentiellement sur divers niveaux de l’univers ; la réalité a son origine dans et par la volition infinie du Père Universel et elle est réalisable en trois phases primordiales sur de nombreux niveaux différents d’actualisation de l’univers : 0:4.2 1. La réalité non déifiée s’étend depuis les domaines d’énergie du non personnel jusqu’aux domaines de réalité des valeurs non personnalisables de l’existence universelle et même jusqu’en présence de l’Absolu Non Qualifié. 0:4.3 2. La réalité déifiée embrasse tous les potentiels de Déité infinie s’étendant à travers tous les domaines de la personnalité depuis le fini le plus bas jusqu’à l’infini le plus élevé. Elle inclut ainsi le domaine de tout ce qui est personnalisable et davantage allant jusqu’à la présence de l’Absolu de Déité. 0:4.4 3. La réalité interassociée. La réalité d’univers est présumée déifiée ou non déifiée, mais, pour les êtres subdéifiés, il existe un vaste domaine de réalité interassociée, potentiel et s’actualisant, qu’il est difficile d’identifier. 0:4.11 Le Paradis est un terme qui inclut les Absolus focaux personnels et non personnels de toutes les phases de la réalité d’univers. Qualifié convenablement, le Paradis peut désigner toutes les formes de réalité, Déité, divinité, personnalité et énergie – spirituelle, mentale ou matérielle. Elles partagent toutes le Paradis comme lieu d’origine, de fonction et de destinée en ce qui concerne les valeurs, les significations et l’existence factuelle. 0:4.12 L’Ile du Paradis – Le Paradis, sans autre qualification, est l’Absolu du contrôle matériel-gravitationnel de la Source-Centre Première. Le Paradis est sans mouvement et il est la seule chose immobile dans l’univers des univers. L’Ile du Paradis a un emplacement dans l’univers mais pas de position dans l’espace. Cette Ile éternelle est la source effective des univers physiques – passés, présents et futurs. V. Réalités de personnalité 0:5.4 La personnalité n’est jamais spontanée ; elle est le don du Père du Paradis. La personnalité est surimposée à l’énergie et n’est associée qu’à des systèmes d’énergie vivants. 0:5.5 Le Fils Éternel est la personnalité absolue, le secret de l’énergie spirituelle, des esprits morontiels et des esprits rendus parfaits. L’Acteur Conjoint est la personnalité du mental-esprit, la source de l’intelligence, de la raison et du mental universel. Mais l’Ile du Paradis est non personnelle et extraspirituelle, étant l’essence du corps universel, la source et le centre de la matière physique. 0:5.6 Ces qualités de réalité universelle sont manifestes dans l’expérience humaine urantienne sur les niveaux suivants : 0:5.7 1. Le corps. L’organisme matériel ou physique de l’homme. 0:5.8 2. Le mental. Le mécanisme pensant, percevant et ressentant de l’organisme humain. Le total de l’expérience consciente et inconsciente. L’intelligence associée à la vie émotionnelle s’élevant au niveau de l’esprit par l’adoration et la sagesse. 0:5.9 3. L’esprit. L’esprit divin qui habite le mental de l’homme – l’Ajusteur de Pensée. Cet esprit immortel est prépersonnel – il n’est pas une personnalité, bien qu’il soit destiné à devenir une partie de la personnalité de la créature mortelle qui survivra. 0:5.10 4. L’âme. L’âme de l’homme est une acquisition expérientielle. À mesure qu’une créature mortelle choisit de « faire la volonté du Père qui est aux cieux », l’esprit qui l’habite devient le père d’une nouvelle réalité dans l’expérience humaine. Le mental mortel et matériel est la mère de cette même réalité émergente. La substance de cette nouvelle réalité n’est ni matérielle ni spirituelle – elle est morontielle. C’est l’âme émergente et immortelle destinée à survivre à la mort physique et à commencer l’ascension du Paradis. 0:5.11 La personnalité. La personnalité de l’homme mortel n’est ni corps, ni mental, ni esprit ; elle n’est pas non plus l’âme. La personnalité est la seule réalité invariante dans l’expérience constamment changeante d’une créature ; et elle unifie tous les autres facteurs associés de l’individualité. La personnalité est le don unique conféré par le Père Universel aux énergies vivantes et associées de la matière, du mental et de l’esprit, et qui survit avec la survivance de l’âme morontielle. 0:5.12 Morontia est un terme désignant un vaste niveau intermédiaire entre le matériel et le spirituel. Il peut désigner des réalités personnelles ou impersonnelles, des énergies vivantes ou non vivantes. La chaine du tissu morontiel est spirituelle, sa trame est matérielle. VI. Énergie et archétype 0:6.1 Nous appelons personnel tout ce qui réagit au circuit de personnalité du Père. Nous appelons esprit tout ce qui réagit au circuit d’esprit du Fils. Nous appelons mental, mental en tant qu’attribut de l’Esprit Infini, mental sous toutes ses phases, tout ce qui réagit au circuit mental de l’Acteur Conjoint. Nous appelons matière – énergie-matière dans tous ses états métamorphiques – tout ce qui répond au circuit de gravité matérielle centré dans le bas Paradis. 0:6.2 Énergie est employé comme un terme global appliqué aux domaines spirituel, mental et matériel. 0:6.3 L’énergie physique est un terme dénotant toutes les phases et formes de mouvement, d’action et de potentiel des phénomènes. 0:6.4 En discutant les manifestations d’énergie physique, nous employons généralement les termes de force cosmique, énergie émergente et pouvoir d’univers. Ils sont souvent employés comme suit : 0:6.5 1. La force cosmique embrasse toutes les énergies dérivant de l’Absolu Non Qualifié mais ne réagissant pas encore à la gravité du Paradis. 0:6.6 2. L’énergie émergente embrasse les énergies réagissant à la gravité du Paradis, mais qui ne réagissent pas encore à la gravité locale ou linéaire. C’est le niveau préélectronique de l’énergie-matière. 0:6.7 3. Le pouvoir d’univers inclut toutes les formes d’énergie qui réagissent directement à la gravité linéaire tout en réagissant encore à la gravité du Paradis. C’est le niveau électronique de l’énergie-matière et de toutes ses évolutions subséquentes. 0:6.8 Le mental est un phénomène impliquant la présence et l’activité d’un ministère vivant ajouté à des systèmes d’énergie variés, et ceci est vrai à tous les niveaux d’intelligence. Dans la personnalité, le mental intervient toujours entre l’esprit et la matière. 0:6.13 Un archétype est un maitre modèle, dont il est fait des copies. Le Paradis Éternel est l’absolu des archétypes. Le Fils Éternel est l’archétype de la personnalité. Le Père Universel est la source ancestrale directe des deux. Mais le Paradis ne confère pas d’archétype et le Fils ne peut conférer la personnalité. VII. L’Être Suprême 0:7.1 Le mécanisme de Déité du maitre univers est double en ce qui concerne les relations d’éternité. Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu l’Esprit sont éternels – sont des êtres existentiels – tandis que Dieu le Suprême, Dieu l’Ultime et Dieu l’Absolu sont des personnalités de Déité en voie d’actualisation. Elles sont d’une époque postérieure à Havona dans les sphères de l’espace-temps et de l’espace-temps transcendé du maitre univers en expansion évolutionnaire. Ces personnalités de Déité qui s’actualisent sont des éternels futurs à partir du moment où, et dans la mesure où, elles personnalisent le pouvoir dans les univers croissants, par la technique de l’actualisation expérientielle des potentiels créatifs-associatifs des Déités éternelles du Paradis. 0:7.2 La Déité est donc duelle dans sa présence : 0:7.3 1. Existentielle – Des êtres d’existence éternelle, passée, présente et future. 0:7.4 2. Expérientielle – Des êtres s’actualisant dans le présent posthavonien, mais dont l’existence sera sans fin au cours de toute l’éternité future. 0:7.5 Le Père, le Fils et l’Esprit sont existentiels. Le Suprême et l’Ultime sont entièrement expérientiels. L’Absolu de Déité est expérientiel en actualisation mais existentiel en potentialité. L’essence de la Déité est éternelle, mais seules les trois personnes originelles de la Déité sont éternelles et non-qualifiées. Toutes les autres personnalités de Déité ont une origine, mais leur destinée est éternelle. 0:7.9 L’Être Suprême n’est pas un créateur direct, sauf qu’il est le père de Majeston, mais il est le coordinateur-synthétiseur dans l’univers de toutes les activités Créateur-créature. L’Être Suprême, s’actualisant maintenant dans les univers évolutionnaires, est la Déité qui met en corrélation et synthétise la divinité de l’espace-temps, la Déité trine du Paradis en association expérientielle avec les Créateurs Suprêmes du temps et de l’espace. Lorsque cette Déité évolutionnaire se sera définitivement actualisée, elle constituera la fusion éternelle du fini et de l’infini. VIII. Dieu le Septuple 0:8.1 Pour compenser le caractère fini du statut des créatures et pour pallier leurs limitations de concept, le Père Universel a établi pour les créatures évolutionnaires une septuple approche de la Déité : 0:8.2 1. Les Fils Créateurs du Paradis. 0:8.3 2. Les Anciens des Jours. 0:8.4 3. Les Sept Maitres Esprits. 0:8.5 4. L’Être Suprême. 0:8.6 5. Dieu l’Esprit. 0:8.7 6. Dieu le Fils. 0:8.8 7. Dieu le Père. 0:8.9 Cette personnalisation septuple de la Déité dans le temps et l’espace et pour les sept superunivers, rend l’homme mortel capable d’atteindre la présence de Dieu, qui est esprit. Cette Déité septuple qui, pour les créatures de l’espace-temps fini, personnalisera en son temps le pouvoir dans l’Être Suprême, est la Déité fonctionnelle des créatures mortelles évolutionnaires de la carrière d’ascension du Paradis. Une telle carrière de découverte expérientielle de réalisation de Dieu commence par la reconnaissance de la divinité du Fils Créateur de l’univers local, s’élève par la reconnaissance des Anciens des Jours du superunivers et de la personne de l’un des Sept Maitres Esprits, et va jusqu’à l’aboutissement de la découverte et de la reconnaissance de la divine personnalité du Père Universel au Paradis. IX. Dieu l’Ultime 0:9.1 De même que l’Être Suprême se développe progressivement en partant de l’antécédente dotation de divinité inhérente au potentiel d’énergie et de personnalité du grand univers qu’il englobe, de même Dieu l’Ultime émerge des potentiels de divinité résidant dans les domaines de l’espace-temps transcendé du maitre univers. 0:9.2 Dieu l’Ultime désigne la Déité personnelle fonctionnant sur les niveaux de divinité de l’absonite et sur les sphères du supertemps et de l’espace transcendé de l’univers. L’Ultime est une extériorisation supersuprême de la Déité. Le Suprême est l’unification de la Trinité comprise par les êtres finis. L’Ultime est l’unification de la Trinité du Paradis comprise par les êtres absonites. Remerciements 0:12.11 Les exposés qui vont suivre dépeignent le caractère du Père Universel et la nature de ses associés du Paradis. Ils essayent en même temps de décrire le parfait univers central et les sept superunivers qui l’entourent. 0:12.13 Nous sommes pleinement conscients des difficultés de la tâche qui nous a été assignée. Nous reconnaissons qu’il est impossible de traduire complètement le langage des concepts de divinité et d’éternité dans les symboles linguistiques des concepts limités du mental des mortels. Mais nous savons qu’un fragment de Dieu habite dans le mental humain et que l’Esprit de Vérité séjourne avec l’âme humaine. Nous savons que ces esprits de la Présence Divine peuvent aider l’homme à s’approprier spirituellement toute la vérité contribuant à rehausser la réalité toujours progressante de l’expérience religieuse personnelle – la conscience de Dieu. 0:12.14 [Rédigé par un Conseiller Divin d’Orvonton, Chef du Corps des Personnalités Superuniverselles chargées de dépeindre sur Urantia la vérité concernant les Déités du Paradis et l’univers des univers.] Fascicule 1. Le Père Universel 1:0.1 Le Père Universel est le Dieu de toute la création, la Source-Centre Première de toutes les choses et de tous les êtres. Pensez d’abord à Dieu comme à un créateur, puis comme à un contrôleur, et enfin comme à un soutien infini. 1:0.2 Les myriades de systèmes planétaires ont tous été faits pour être finalement habités par de nombreux types différents de créatures intelligentes, d’êtres qui peuvent connaitre Dieu, recevoir l’affection divine et aimer Dieu en retour. 1:0.3 Tous les mondes éclairés reconnaissent et adorent le Père Universel, l’auteur éternel et le soutien infini de toute la création. Dans les innombrables univers, les créatures douées de volonté ont entrepris le long, long voyage vers le Paradis, la lutte fascinante de l’aventure éternelle pour atteindre Dieu le Père. Le but transcendant des enfants du temps est de trouver le Dieu éternel, de comprendre la nature divine, de reconnaitre le Père Universel. Les créatures qui connaissent Dieu n’ont qu’une ambition suprême, un seul désir brulant, c’est d’être semblable dans leur propre sphère à ce qu’il est dans sa perfection paradisiaque de personnalité et dans sa sphère universelle de juste suprématie. Du Père Universel qui habite l’éternité est issu le commandement suprême : « Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait. » En amour et miséricorde, les messagers du Paradis ont transmis cette divine exhortation à travers les âges et les univers, même jusqu’à des créatures d’origine animale aussi humbles que les races humaines d’Urantia. 1:0.4 Cette possibilité d’atteindre la perfection divine est la destinée finale et certaine de tout l’éternel progrès spirituel de l’homme. 1:0.5 Les mortels d’Urantia ne peuvent guère espérer être parfaits au sens infini, mais il est entièrement possible à des êtres humains, débutant comme ils le font sur cette planète, d’atteindre le but céleste et divin que le Dieu infini a fixé pour les mortels ; et, lorsqu’ils auront accompli cette destinée, ils seront, en ce qui touche la réalisation du moi et l’accomplissement mental, tout aussi complets dans leur sphère de perfection divine que Dieu lui-même dans sa sphère d’infinité et d’éternité. 1. Le nom du Père 1:1.1 De tous les noms sous lesquels Dieu le Père est connu de par les univers, ceux que l’on rencontre le plus souvent sont ceux qui le désignent comme la Première Source et le Centre de l’Univers. Les noms que les créatures attribuent au Créateur dépendent beaucoup du concept que les créatures ont du Créateur. La Première Source et le Centre de l’Univers ne s’est jamais révélé par son nom, mais seulement par sa nature. Si nous croyons que nous sommes les enfants de ce Créateur, il est bien naturel que nous finissions par l’appeler Père. 1:1.2 Le Père Universel n’impose jamais aucune forme de reconnaissance arbitraire, ni d’adoration formelle, ni de service servile aux créatures des univers douées d’intelligence et de volonté. Il faut que – d’eux-mêmes dans leur propre cœur – les habitants évolutionnaires des mondes du temps et de l’espace le reconnaissent, l’aiment et l’adorent volontairement. Le Créateur refuse d’exercer une contrainte sur le libre arbitre spirituel de ses créatures matérielles ou de le forcer à se soumettre. La consécration aimante de la volonté humaine à l’exécution de la volonté du Père est le don le plus précieux de l’homme à Dieu. En fait, une telle consécration de la volonté de la créature constitue le seul don réellement valable qu’il soit possible à l’homme de faire au Père du Paradis. 2. La réalité de Dieu 1:2.1 Dieu est la réalité primordiale dans le monde spirituel. Dieu est la source de la vérité dans les sphères mentales. Dieu couvre tout de son ombre d’un bout à l’autre des royaumes matériels. Pour toutes les intelligences créées, Dieu est une personnalité et, pour l’univers des univers, il est la Source-Centre Première de réalité éternelle. 1:2.3 L’actualité de l’existence de Dieu est démontrée dans l’expérience humaine par la divine présence intérieure, le Moniteur d’esprit envoyé du Paradis pour vivre dans le mental mortel de l’homme, et pour l'aider à y développer l’âme immortelle destinée à survivre éternellement. La présence de cet Ajusteur divin dans le mental humain est révélée par trois phénomènes expérientiels : 1:2.4 1. La capacité intellectuelle de connaitre Dieu – la conscience de Dieu. 1:2.5 2. L’impulsion spirituelle à trouver Dieu – la recherche de Dieu. 1:2.6 3. Le désir intense qu’a la personnalité d’être semblable à Dieu – le désir sincère de faire la volonté de Dieu. 1:2.7 L’existence de Dieu ne pourra jamais être prouvée par des expériences scientifiques, ni par des déductions logiques de la raison pure. On ne peut réaliser ce qu’est Dieu que dans les domaines de l’expérience humaine. 1:2.8 L’existence de Dieu dépasse complètement toute possibilité de démonstration, si ce n’est par le contact entre la conscience de Dieu dans le mental humain et la présence de Dieu de l’Ajusteur de Pensée qui habite l’intellect mortel et qui est effusé sur l’homme à titre de don gratuit du Père Universel. 1:2.9 En théorie, vous pouvez penser à Dieu en tant que Créateur, et il est le créateur personnel du Paradis et de l’univers central de perfection. Mais les univers du temps et de l’espace sont tous créés et organisés par le corps paradisiaque des Fils Créateurs. Le Père Universel n’est pas le créateur personnel de l’univers local de Nébadon. L’univers dans lequel vous vivez est la création de son Fils Micaël. Bien que le Père ne crée pas personnellement les univers évolutionnaires, il les contrôle dans beaucoup de leurs relations universelles et dans certaines de leurs manifestations d’énergies physiques, mentales et spirituelles. Dieu le Père est le créateur personnel de l’univers du Paradis et, en association avec le Fils Éternel, le créateur de tous les autres Créateurs personnels d’univers. 1:2.10 En tant que contrôleur physique dans l’univers des univers matériel, la Source-Centre Première fonctionne dans les archétypes de l’Ile éternelle du Paradis, et, au moyen de ce centre de gravité absolu, le Dieu éternel exerce un supercontrôle cosmique du niveau physique, aussi bien dans l’univers central que d’un bout à l’autre de l’univers des univers. En tant que mental, Dieu fonctionne dans la Déité de l’Esprit Infini. En tant qu’esprit, Dieu est manifeste dans la personne du Fils Éternel et dans celle des divins enfants du Fils Éternel. Par la présence de son esprit fragmenté, le Père Créateur maintient un contact immédiat avec ses enfants-créatures et ses univers créés. 3. Dieu est un esprit universel 1:3.1 « Dieu est esprit. » Il est une présence spirituelle universelle. Bien que vous soyez « la progéniture de Dieu », il ne faut pas croire que le Père vous ressemble par la forme et le physique parce qu’on a dit que vous aviez été « créés à son image » – habités par des Moniteurs de Mystère dépêchés de la résidence centrale de sa présence éternelle. Les êtres d’esprit sont réels, bien qu’ils soient invisibles aux yeux humains et n’aient ni chair ni sang. 1:3.6 Dans les univers, Dieu le Père est potentiellement le supercontrôleur de la matière, du mental et de l’esprit. Dans l’immensité de sa création, Dieu ne traite directement avec les personnalités douées de volonté qu’au moyen de son vaste circuit de personnalité. Mais, on ne peut le contacter (en dehors du Paradis) que dans les présences de ses entités fragmentées, la volonté de Dieu au loin dans les univers. Cet esprit du Paradis, qui habite le mental des mortels du temps et y favorise l’évolution de l’âme immortelle de la créature survivante, a la même nature et la même divinité que le Père Universel. Mais le mental de ces créatures évolutionnaires a son origine dans les univers locaux et il doit atteindre la perfection divine en accomplissant les transformations expérientielles d’aboutissement spirituel. Celles-ci se produisent inévitablement lorsqu’une créature a choisi de faire la volonté du Père qui est aux cieux. 1:3.7 Dans l’expérience intérieure de l’homme, le mental est joint à la matière. Un tel mental lié à la matière ne peut survivre au décès du mortel. Pour embrasser la technique de la survie, il faut effectuer les ajustements de la volonté humaine et les transformations dans le mental mortel par lesquels un intellect conscient de Dieu se fait enseigner graduellement, et finalement conduire par l’esprit. De cette évolution du mental humain allant de l’association avec la matière à l’union avec l’esprit, il résulte une transmutation des phases potentiellement spirituelles du mental mortel en réalités morontielles de l’âme immortelle. Le mental humain soumis à la matière est destiné à devenir de plus en plus matériel et en conséquence à subir finalement l’extinction de la personnalité. Le mental qui s’est laissé dominer par l’esprit est destiné à devenir de plus en plus spirituel et à finalement atteindre l’unité ultime avec l’esprit divin qui survit et le guide, et de cette manière à atteindre la survie et l’éternité de l’existence de la personnalité. 4. Le mystère de Dieu 1:4.1 L’infinité de la perfection de Dieu est telle qu’elle fait de lui éternellement un mystère. Et le plus grand des mystères insondables de Dieu est le phénomène d’habitation divine dans le mental mortel. La manière dont le Père Universel séjourne chez les créatures du temps est le plus profond de tous les mystères de l’univers. 1:4.3 Un fragment de Dieu, une partie intégrante de la divinité, séjourne en chaque être moral de cette planète. Ce fragment ne vous appartient pas encore par droit de possession, mais il est préparé intentionnellement pour ne faire qu’un avec vous si vous survivez à l’existence mortelle. 1:4.6 La divine présence, dont tout enfant de l’univers jouit à un moment donné, n’est limitée que par la capacité de cette créature de recevoir et de discerner les actualités spirituelles du monde supramatériel. 5. Personnalité du Père Universel 1:5.1 Le Père Universel est le summum de la personnalité divine. Il est l’origine et la destinée de la personnalité à travers toute la création. Dieu est à la fois infini et personnel, il est une personnalité infinie. Le Père est vraiment une personnalité, bien que l’infinité de sa personne le place pour toujours au-delà de la pleine compréhension des êtres matériels et finis. 1:5.2 Dieu est bien plus qu’une personnalité telle que le comprend le mental humain. Il dépasse même largement tout concept possible d’une superpersonnalité. 1:5.4 Bien que les mortels matériels ne puissent voir la personne de Dieu, ils devraient se réjouir dans l’assurance qu’il est une personne. 1:5.5 Dans les créations locales, (à l’exclusion du personnel des superunivers), Dieu n’a pas de manifestation personnelle ou résidentielle, sauf par les Fils Créateurs Paradisiaques, qui sont les pères des mondes habités et les souverains des univers locaux. Si un être créé avait une foi parfaite, il saurait assurément qu’en ayant vu un Fils Créateur il a vu le Père Universel. Purement et simplement, l’homme mortel ne peut voir Dieu avant d’avoir achevé une transformation spirituelle complète et effectivement atteint le Paradis. 1:5.6 La nature des Fils Créateurs paradisiaques n’englobe pas tous les potentiels non qualifiés de l’absoluité universelle de la nature infinie de la Grande Source-Centre Première, mais le Père Universel est divinement présent de toutes les manières chez les Fils Créateurs. Le Père et ses Fils sont un. Ces Fils Paradisiaques de l’ordre des Micaëls sont des personnalités parfaites et sont même le modèle de toutes les personnalités d’un univers local, depuis la Radieuse Étoile du Matin jusqu’aux créatures humaines les plus humbles de l’évolution animale progressive. 1:5.7 Sans Dieu, et à défaut de sa personne grandiose et centrale, il n’y aurait aucune personnalité dans la totalité du vaste univers des univers. Dieu est personnalité. 1:5.14 Dieu, étant éternel, universel, absolu et infini, ne grandit pas en connaissance et n’augmente pas en sagesse. Dieu n’acquiert pas d’expérience comme l’homme fini pourrait le conjecturer ou le comprendre. Mais, dans les royaumes de sa propre personnalité éternelle, il goute vraiment ces expansions continues de réalisation de soi qui sont, dans une certaine mesure, comparables et analogues à l’acquisition d’une expérience nouvelle par les créatures finies des mondes évolutionnaires. 6. Personnalité dans l’univers 1:6.1 La personnalité humaine est l’ombre-image projetée dans l’espace-temps par la personnalité du divin Créateur. 1:6.2 Pour la science, Dieu est une cause, pour la philosophie, il est une idée et, pour la religion, il est une personne, précisément le Père céleste et aimant. Pour les savants, Dieu est une force primordiale ; pour les philosophes, une hypothèse d’unité ; pour les religionistes, une vivante expérience spirituelle. 1:6.4 L’esprit divin prépersonnel, qui habite le mental humain, apporte par sa seule présence la preuve valable de son existence réelle, mais le concept de personnalité divine ne peut être saisi que par la clairvoyance spirituelle résultant d’une expérience religieuse personnelle et authentique. 1:6.5 Pour une amitié entre deux personnes, un certain degré d’affinité morale et d’harmonie spirituelle est essentiel. Une personnalité aimante ne peut guère se révéler à une personne dépourvue d’amour. Même, pour qu’un homme approche la connaissance d’une personnalité divine, il faut qu’il consacre totalement à cet effort tous les dons de personnalité dont il est nanti. Une dévotion partielle et sans enthousiasme sera inefficace. 1:6.6 Mieux un homme se comprend complètement lui-même, et apprécie les valeurs de personnalité de ses compagnons, plus il aura soif de connaitre la Personnalité Originelle, et plus ardemment cet homme connaissant Dieu s’efforcera de devenir semblable à la Personnalité Originelle. On peut discuter des opinions sur Dieu, mais l’expérience en lui et avec lui existe au-dessus et au-delà de toute controverse humaine et de la simple logique intellectuelle. L’homme qui connait Dieu décrit ses expériences spirituelles non pas pour convaincre les incroyants, mais pour l’édification et la satisfaction mutuelles des croyants. 7. Valeur spirituelle du concept de personnalité 1:7.1 Entre choses non personnelles il peut y avoir interaction, mais non communion. On ne peut jouir de la relation de communion entre père et fils, comme entre Dieu et l’homme, que si tous deux sont des personnes. Seules des personnalités peuvent communier l’une avec l’autre, bien que cette communion personnelle puisse être grandement facilitée par la présence d’une entité impersonnelle telle que l’est précisément l’Ajusteur de Pensée. 1:7.2 L’homme ne réalise pas son union avec Dieu comme une goutte d’eau pourrait trouver son unité avec l’océan. L’homme atteint l’union divine par une communion spirituelle réciproque et progressive, par des rapports de personnalité avec un Dieu personnel, par l’accession toujours croissante à la nature divine en se conformant de tout cœur et intelligemment à la volonté divine. Une relation aussi sublime ne peut exister qu’entre des personnalités. 1:7.9 [Présenté par un Conseiller Divin, membre d’un groupe de personnalités célestes désignées par les Anciens des Jours d’Uversa, siège du septième superunivers, pour superviser, dans la révélation qui va suivre, les portions concernant les affaires qui débordent les frontières de l’univers local de Nébadon. J’ai mission de parrainer ces fascicules décrivant la nature et les attributs de Dieu, parce que je représente la plus haute source d’information disponible à cet effet dans n’importe quel monde habité. J’ai servi comme Conseiller Divin dans chacun des sept superunivers et j’ai longtemps résidé au centre paradisiaque de toutes choses. J’ai maintes fois savouré le plaisir suprême de séjourner dans la présence personnelle immédiate du Père Universel. Je dépeins la réalité et la vérité de la nature du Père et de ses attributs avec une autorité indiscutable. Je sais de quoi je parle.] Fascicule 2. La nature de Dieu 2:0.1 Le meilleur moyen de comprendre la nature de Dieu est la révélation du Père telle que Micaël de Nébadon l’a développée dans ses multiples enseignements et sa magnifique vie humaine dans la chair. L’homme peut aussi mieux comprendre la nature divine s’il se considère comme un enfant de Dieu et s’il vénère le Créateur du Paradis comme un vrai Père spirituel. 1. L’infinité de Dieu 2:1.3 Bien que sa personnalité éternelle et universelle se manifeste par une infinité de prodiges, le Père est inconditionnellement conscient de sa propre infinité et de son éternité. 2:1.4 Le Père fait constamment et infailliblement face aux besoins résultant des variations qui sont exigées de lui à mesure que des changements s’effectuent de temps à autre dans diverses sections de son maitre univers. Le grand Dieu se connait et se comprend. Les Souverains des Univers peuvent s’engager dans des aventures ; les Pères des Constellations peuvent faire des expériences ; les chefs des systèmes de mondes peuvent s’entrainer ; mais le Père Universel voit la fin depuis le commencement ; son plan divin et son dessein éternel embrassent et comprennent effectivement toutes les expériences et aventures de tous ses subordonnés dans tous les mondes, systèmes et constellations de chaque univers de ses vastes domaines. 2:1.5 Aucune chose n’est nouvelle pour Dieu et nul évènement cosmique n’arrive par surprise ; Dieu habite le cercle de l’éternité. Ses jours n’ont ni commencement ni fin. Pour Dieu, il n’y a ni passé, ni présent, ni futur. La totalité du temps est présente à tout instant. Il est le grand et seul JE SUIS. 2:1.10 Du fait que le Père Premier est infini dans ses plans et éternel dans ses desseins, il y a impossibilité inhérente chez tout être fini de jamais saisir ou comprendre dans leur plénitude ces plans et desseins divins. L’homme mortel ne peut entrevoir les buts du Père que çà et là, de temps à autre, à mesure qu’ils sont révélés en rapport avec l’exécution du plan d’ascension des créatures sur ses niveaux successifs de progression dans l’univers. 2. La perfection éternelle du Père 2:2.1 Les plans et desseins de la Source-Centre Première sont comme elle-même éternels, parfaits et invariants pour toujours. 2:2.3 Les réactions d’un Dieu immuable dans l’exécution de son dessein éternel peuvent paraitre varier selon le comportement changeant et le mental mouvant des intelligences qu’il a créées. Autrement dit, ces réactions peuvent varier en apparence et superficiellement. Mais, sous la surface et au-dessous de toute manifestation extérieure, le dessein invariant, le plan perpétuel de l’éternel Dieu, reste toujours présent. 2:2.4 À l’extérieur, dans les univers, il faut bien que la perfection soit un terme relatif, mais, dans l’univers central et spécialement au Paradis, la perfection est non diluée ; dans certaines phases, elle est même absolue. 2:2.6 Dieu est éternellement et infiniment parfait. Il ne peut personnellement connaitre l’imperfection sous forme d’expérience propre, mais il partage la conscience de toute l’expérience d’imperfection chez toutes les créatures qui luttent dans les univers évolutionnaires de tous les Fils Créateurs du Paradis. Par les contacts de sa présence divine, le Père Universel participe effectivement aux expériences que tous les êtres moraux de l’ensemble de l’univers font avec l’immaturité et l’imperfection au long de leur carrière évolutionnaire. 3. Justice et droiture 2:3.2 Combien il est futile et puéril d’en appeler à un tel Dieu pour qu’il modifie ses décrets immuables en vue de nous éviter les justes conséquences opératoires de ses sages lois naturelles et de ses justes commandements spirituels ! « Ne vous y trompez pas. On ne se moque pas de Dieu, car ce qu’un homme sème, cela aussi il le récoltera. » Il est vrai que, même lorsque cette justice fait récolter la moisson des mauvaises actions, cette justice divine est toujours tempérée de miséricorde. La sagesse infinie est l’arbitre éternel qui détermine les proportions de justice et de miséricorde qui seront dispensées dans des circonstances données. La plus grande punition (qui est en réalité une conséquence inévitable) pour les infractions à la loi et une rébellion délibérée contre le gouvernement de Dieu est la perte d’existence en tant que sujet individuel de ce gouvernement. Le résultat final du péché délibéré est l’annihilation. En dernière analyse, les individus qui se sont identifiés au péché se sont détruits eux-mêmes en devenant tout à fait irréels pour avoir embrassé l’iniquité. Toutefois, la disparition effective de ces créatures est toujours retardée jusqu’à ce que l’ordre de justice établi et courant dans l’univers intéressé ait été pleinement observé. 2:3.3 La cessation d’existence est habituellement décrétée lors du jugement du royaume ou des royaumes, qui a lieu à une époque de dispensation. Sur un monde comme Urantia, elle a lieu à la fin d’une dispensation planétaire. À de tels moments, la cessation d’existence peut être décrétée par l’action coordonnée de tous les tribunaux de juridiction allant du conseil planétaire, en passant par les cours du Fils Créateur, jusqu’aux tribunaux de jugement des Anciens des Jours. Le commandement de dissolution part des cours supérieures du superunivers à la suite d’une confirmation ininterrompue de l’accusation provenant de la sphère de résidence du délinquant. Alors, quand la sentence d’extinction a été confirmée en haut lieu, l’exécution a lieu par un acte direct des juges qui résident au siège du superunivers et qui opèrent de là. 2:3.4 Lorsque cette sentence est définitivement confirmée, l’être identifié au péché devient instantanément comme s’il n’avait pas existé. Quand le mental associé s’est continuellement adonné au péché au point d’en arriver à une identification complète de soi avec l’iniquité, alors, après cessation de la vie et dissolution cosmique, cette personnalité isolée est absorbée dans la surâme de la création et devient une fraction de l’expérience évolutionnaire de l’Être Suprême. Jamais plus elle n’apparait comme une personnalité. Son identité devient comme si elle n’avait jamais été. S’il s’agit d’une personnalité habitée par un Ajusteur, les valeurs spirituelles expérientielles survivent dans la réalité de l’Ajusteur qui continue d’exister. 4. La miséricorde divine 2:4.1 La miséricorde est simplement la justice tempérée par ce type de sagesse qui résulte de la perfection du savoir et de la complète reconnaissance des faiblesses naturelles des créatures finies et des handicaps dus à leur environnement. « Notre Dieu est plein de compassion, faisant grâce, longanime et prodigue de miséricorde. » C’est pourquoi « quiconque fera appel au Seigneur sera sauvé, » « car il pardonnera abondamment ». « Je suis le Seigneur qui pratique la bienveillance affectueuse, le jugement et la droiture sur terre, car en ces choses je prends plaisir. » 2:4.2 Dieu est spontanément bienveillant, compatissant par nature et perpétuellement miséricordieux. Il n’est jamais nécessaire d’avoir recours à l’intervention d’une quelconque influence auprès du Père pour obtenir son affectueuse bienveillance. Le besoin des créatures est entièrement suffisant pour que le Père donne libre cours à sa tendre miséricorde et à sa grâce salvatrice. Puisque Dieu sait tout ce qui concerne ses enfants, il lui est facile de pardonner. Mieux l’homme comprend son prochain, plus il lui est facile de lui pardonner et même de l’aimer. 2:4.5 La miséricorde divine représente une technique d’équité pour ajuster les niveaux de perfection et d’imperfection de l’univers. La miséricorde est la justice de la Suprématie adaptée aux situations du fini en évolution, la droiture de l’éternité modifiée pour faire face aux intérêts supérieurs et au bien-être universel des enfants du temps. La miséricorde n’est pas une violation de la justice, mais plutôt une interprétation compréhensive des exigences de la justice suprême lorsqu’elle est appliquée en équité aux êtres spirituels subordonnés et aux créatures matérielles des univers évolutionnaires. 5. L’amour de Dieu 2:5.1 « Dieu est amour. » Son unique attitude personnelle à l’égard des affaires de l’univers est donc toujours une réaction d’affection divine. Le Père nous aime suffisamment pour nous conférer sa vie. 2:5.2 Il est faux de croire que Dieu soit amené à aimer ses enfants à cause des sacrifices de ses Fils ou de l’intercession de ses créatures subordonnées, « car le Père lui-même vous aime ». C’est par suite de cette affection paternelle que Dieu envoie les merveilleux Ajusteurs habiter le mental des hommes. L’amour de Dieu est universel. « Quiconque le veut peut venir. » Il voudrait « voir tous les hommes sauvés en parvenant à la vérité ». « Il ne désire pas qu’aucun d’eux périsse. » 2:5.5 Après tout, la plus grande preuve de la bonté de Dieu et la raison suprême pour l’aimer est le don du Père qui habite en vous – l’Ajusteur qui attend si patiemment l’heure où lui et vous ne ferez qu’un pour l’éternité. Bien que vous ne puissiez trouver Dieu par une enquête, si vous voulez vous soumettre aux directives de l’esprit intérieur, vous serez infailliblement guidés pas à pas, vie après vie, à travers les univers et âges successifs, jusqu’à ce que vous finissiez par vous trouver en présence de la personnalité paradisiaque du Père Universel. 2:5.6 Entre vous et Dieu, il y a une prodigieuse distance (d’espace physique) à franchir. Il existe également un grand abime de différences spirituelles qu’il faut combler. Mais, nonobstant tout ce qui vous sépare physiquement et spirituellement de la présence personnelle de Dieu au Paradis, arrêtez-vous et méditez le fait solennel que Dieu vit en vous. À sa propre manière, il a déjà jeté un pont sur l’abime. Il a envoyé quelque chose de lui, son esprit, pour vivre en vous et peiner avec vous pendant que vous poursuivez votre carrière éternelle dans l’univers. 2:5.8 Lorsque j’observe les Fils Créateurs et leurs administrateurs subordonnés luttant si vaillamment contre les multiples difficultés du temps inhérentes à l’évolution des univers de l’espace, je découvre que je porte à ces chefs secondaires des univers une grande et profonde affection. Après tout, je crois que nous tous, y compris les mortels des royaumes, nous aimons le Père Universel et tous les autres êtres divins et humains parce que nous nous rendons compte que ces personnalités nous aiment vraiment. L’expérience d’aimer est dans une grande mesure une réponse directe à l’expérience d’être aimé. 2:5.9 L’amour du Père nous suit maintenant et tout au long du cercle sans fin des âges éternels. Lorsque vous méditez sur la nature aimante de Dieu, il n’y a qu’une seule réaction de personnalité raisonnable et naturelle : vous aimerez votre Auteur de plus en plus. Vous rendrez à Dieu une affection analogue à celle qu’un enfant donne à un parent terrestre. En effet, de même qu’un père, un père réel, un vrai père, aime ses enfants, de même le Père Universel aime les fils et filles qu’il a créés et cherche perpétuellement leur bien-être. 2:5.12 Quand les hommes perdent de vue l’amour d’un Dieu personnel, le royaume de Dieu devient simplement le royaume du bien. Malgré l’unité infinie de la nature divine, l’amour est la caractéristique dominante de toutes les relations personnelles de Dieu avec ses créatures. 6. La bonté de Dieu 2:6.1 Nous pouvons voir la beauté divine dans l’univers physique, nous pouvons discerner la vérité éternelle dans le monde intellectuel, mais la bonté de Dieu ne se découvre que dans le monde spirituel de l’expérience religieuse personnelle. La religion, dans sa véritable essence, est une foi faite de confiance dans la bonté de Dieu. L’homme pourrait craindre un grand Dieu, mais il n’a confiance qu’en un Dieu bon et il n’aime qu’un Dieu bon. Cette bonté de Dieu fait partie de la personnalité de Dieu et sa pleine révélation n’apparait que dans l’expérience religieuse personnelle des fils croyants de Dieu. 2:6.6 Le Père céleste plein d’affection, dont l’esprit habite ses enfants sur terre, n’est pas une personnalité divisée – l’une de justice et l’autre de miséricorde. Il n’y a pas davantage besoin d’un médiateur pour obtenir la faveur ou le pardon du Père. La droiture divine n’est pas dominée par une stricte justice distributive. Dieu en tant que père transcende Dieu en tant que juge. 2:6.8 Dieu aime les pécheurs et déteste le péché. Cette affirmation est vraie philosophiquement, mais Dieu est une personnalité transcendante et les personnes ne peuvent aimer et haïr que d’autres personnes. Le péché n’est pas une personne. Dieu aime le pécheur parce que le pécheur est une réalité de personnalité (potentiellement éternelle), mais Dieu ne dramatise pas personnellement le péché, car le péché n’est pas une réalité spirituelle ; il n’est pas personnel. C’est donc seulement la justice de Dieu qui prend connaissance de l’existence du péché. L’amour de Dieu sauve le pécheur. La loi de Dieu détruit le péché. Cette attitude de la nature divine changerait en apparence si le pécheur finissait par s’identifier totalement avec le péché comme ce même mental mortel peut également s’identifier totalement avec l’Ajusteur spirituel qui l’habite. Un mortel identifié au péché deviendrait complètement aspirituel dans sa nature, (donc personnellement irréel) et subirait l’extinction finale de son être. 7. Vérité et beauté divines 2:7.1 Toute connaissance finie et toute compréhension par des créatures sont relatives. Toute information, tous renseignements, même glanés à des sources élevées, ne sont que relativement complets, localement exacts et personnellement vrais. 2:7.2 Les faits physiques sont assez uniformes, mais la vérité est un facteur vivant et flexible dans la philosophie de l’univers. Les personnalités évoluantes ne sont que partiellement sages et relativement véridiques dans leurs communications. Elles ne peuvent avoir de certitudes que dans les limites de leur expérience personnelle. 2:7.9 La religion moderne insiste trop sur une morale isolée qui ne réussit pas à retenir la dévotion et la loyauté de beaucoup d’hommes du vingtième siècle. Elle se réhabiliterait si, en plus de ses commandements moraux, elle donnait une considération égale aux vérités de la science, de la philosophie et de l’expérience spirituelle, aux beautés de la création physique, au charme de l’art intellectuel et à la grandeur de l’accomplissement d’authentiques caractères. 2:7.10 Le défi religieux de l’âge présent est lancé aux hommes et aux femmes spirituellement clairvoyants, prévoyants et tournés vers l’avenir, qui oseront construire une nouvelle et attrayante philosophie de vie émanant des concepts modernes de vérité cosmique, de beauté de l’univers et de bonté divine, amplifiés et intégrés avec charme. Une telle vision nouvelle et droite de la moralité attirera tout ce qui est bon dans le mental des hommes et jettera un défi à ce qu’il y a de meilleur dans leur âme. Vérité, beauté et bonté sont des réalités divines et, à mesure que l’homme monte la gamme de la vie spirituelle, ces qualités suprêmes de l’Éternel se coordonnent et s’unifient de plus en plus en Dieu, qui est amour. 2:7.11 Toute vérité – matérielle, philosophique ou spirituelle – est à la fois belle et bonne. Toute beauté réelle – art matériel ou symétrie spirituelle – est à la fois vraie et bonne. Toute bonté authentique – qu’il s’agisse de moralité personnelle, d’équité sociale ou de ministère divin – est également vraie et belle. Santé physique, santé mentale et bonheur sont des intégrations de vérité, de beauté et de bonté fondues dans l’expérience humaine. 2:7.13 [Présenté par un Conseiller Divin agissant par autorité des Anciens des Jours sur Uversa.] Fascicule 3. Les attributs de Dieu 3:0.1 Dieu est partout présent. Le Père Universel gouverne le cercle de l’éternité. Mais, dans les univers locaux, il gouverne par les personnes de ses Fils Créateurs du Paradis, de même qu’il fait don de la vie par ces Fils. 3:0.3 La faculté de créer n’est guère un attribut de Dieu ; c’est plutôt l’ensemble de sa nature agissante. Et cette fonction universelle de création se manifeste éternellement telle qu’elle est conditionnée et contrôlée par tous les attributs coordonnés de la réalité infinie et divine de la Source-Centre Première. 1. L’omniprésence de Dieu 3:1.1 L’aptitude du Père Universel à être simultanément présent partout constitue son omniprésence. Dieu seul peut se trouver au même instant en deux endroits ou en une multitude d’endroits. 3:1.6 En réalité, l’omniprésence de Dieu fait partie de sa nature infinie. L’espace ne constitue pas un obstacle pour la Déité. La présence de Dieu, en perfection et sans limitations, n’est discernable qu’au Paradis et dans l’univers central. Il n’est ainsi pas présent d’une manière observable dans les créations qui entourent Havona. Il n’est pas non plus toujours possible de distinguer entre la présence du Père Universel et les actes de ses éternels coordonnés et agents, tellement ceux-ci satisfont avec perfection aux exigences infinies de son dessein invariant. Mais il n’en est pas de même avec le circuit de personnalité et les Ajusteurs. Ici, Dieu agit uniquement, directement et exclusivement. 3:1.7 Le Contrôleur Universel est potentiellement présent dans les circuits de gravité de l’Ile du Paradis, dans toutes les parties de l’univers, en tous temps et au même degré, en conformité avec la masse, en réponse à la demande physique pour cette présence, et à cause de la nature inhérente à toute création qui fait que toutes choses adhèrent à lui et subsistent en lui. 2. Le pouvoir infini de Dieu 3:2.3 De tous les attributs de Dieu, c’est son omnipotence, spécialement telle qu’elle prédomine dans les univers matériels, qui est la mieux comprise. Vu comme un phénomène non spirituel, Dieu est énergie. Cette affirmation d’un fait physique est basée sur la vérité incompréhensible que la Source-Centre Première est la cause primordiale des phénomènes physiques universels de tout l’espace. Toute l’énergie physique et les autres manifestations matérielles dérivent de cette activité divine. 3:2.8 Les créatures planétaires habitées par un esprit de Dieu et dispersées çà et là dans les univers de l’espace sont si près d’être infinies en nombre et en ordres, leurs intellects sont si divers, leurs capacités mentales sont si limitées et parfois si grossières, leur vision est si restreinte et si localisée, qu’il est à peu près impossible de formuler des lois générales exprimant convenablement les attributs infinis du Père, et restant en même temps quelque peu compréhensibles pour ces intelligences créées. C’est pourquoi, pour vous les créatures, de nombreux actes du Créateur tout-puissant paraissent arbitraires, détachés, et assez souvent impitoyables et cruels. Mais je vous assure de nouveau que ce n’est pas vrai. Les actes de Dieu sont tous intentionnels, intelligents, sages et bienveillants ; ils prennent éternellement en considération le plus grand bien, non toujours d’un être, d’une race ou d’une planète individuels, ou même d’un univers individuel, mais ils tendent au bien-être et au meilleur bien de tous ceux qu’ils concernent, depuis les plus humbles jusqu’aux plus élevés. Dans les époques du temps, il arrive que le bien-être d’une fraction paraisse différer du bien-être de l’ensemble. Dans le cercle de l’éternité, ces apparentes différences n’existent pas. 3:2.9 Nous faisons tous partie de la famille de Dieu ; il faut donc que nous participions quelquefois à la discipline de famille. 3. La connaissance universelle de Dieu 3:3.1 « Dieu connait toutes choses. » Le mental divin est conscient de toutes les pensées de la création et familier avec elles. Sa connaissance des évènements est universelle et parfaite. Les entités divines émanant de lui sont une partie de lui. 3:3.2 Le Père Universel est la seule personnalité dans tout l’univers qui connaisse effectivement le nombre des étoiles et des planètes de l’espace. Dieu a constamment dans sa conscience tous les mondes de chaque univers. « Dieu connait nos levers et nos couchers, il comprend nos pensées de loin et toutes nos voies lui sont familières. » 3:3.3 Dieu possède un pouvoir illimité de connaitre toutes choses. Sa conscience est universelle. Son circuit personnel embrasse toutes les personnalités, et sa connaissance des créatures, même inférieures, est complétée indirectement par la série descendante des Fils divins, et directement par les Ajusteurs de Pensée intérieurs. En outre, l’Esprit Infini est constamment présent partout. 4. Le caractère illimité de Dieu 3:4.1 Le fait que Dieu s’effuse successivement sur les univers à mesure qu’ils sont créés ne diminue en aucune manière le potentiel de pouvoir ni la réserve de sagesse qui continuent à résider et à reposer dans la personnalité centrale de la Déité. En potentiel de force, de sagesse et d’amour, le Père n’a jamais rien réduit de ce qu’il possédait. Jamais non plus il n’a été dépouillé d’un attribut quelconque de sa glorieuse personnalité pour s’être donné sans compter aux Fils du Paradis, à ses créations subordonnées et aux multiples créatures de celles-ci. 3:4.2 Chaque fois qu’un nouvel univers est créé, il faut un nouvel ajustement de la gravité ; mais, même si la création se poursuivait indéfiniment, éternellement, et même jusqu’à l’infinité, au point que la création matérielle existerait sans limitations, même alors, on constaterait que le pouvoir de contrôle et de coordination existant dans l’Ile du Paradis resterait suffisant et adéquat pour le contrôle, la maitrise et la coordination d’un tel univers infini. Après une telle effusion de force et de pouvoir illimités sur un univers illimité, l’Infini resterait encore surchargé du même degré de force et d’énergie. 3:4.6 Les hommes mortels n’ont absolument pas la possibilité de connaitre l’infinitude du Père céleste. Le mental fini ne saurait concevoir entièrement un fait absolu ou une vérité absolue de cet ordre. Mais les mêmes êtres humains finis peuvent effectivement ressentir – littéralement éprouver – le plein impact non affaibli de cet AMOUR infini du Père. On peut vraiment faire l’expérience d’un tel amour, mais, tandis que la qualité de cette expérience est illimitée, sa quantité est strictement limitée par la capacité humaine de réceptivité spirituelle et par la capacité associée d’aimer le Père en retour. 3:4.7 L’appréciation finie des qualités infinies transcende de loin les capacités limitées de logique des créatures, du fait que l’homme mortel est créé à l’image de Dieu et qu’un fragment de l’infinité vit en lui. Si donc l’homme veut s’approcher de Dieu aussi près et aussi affectueusement que possible, il doit le faire par l’amour, car Dieu est amour. 5. Le gouvernement suprême du Père 3:5.1 Dans ses contacts avec les créations postérieures à Havona, le Père Universel n’exerce pas son pouvoir infini et son autorité finale par transmission directe, mais plutôt par l’intermédiaire de ses Fils et des personnalités qui leur sont subordonnées. Et c’est de sa propre volonté que Dieu fait librement tout ceci. 3:5.2 Le Père gouverne par ses Fils. En descendant l’échelle hiérarchique de l’organisation universelle, on trouve une chaine ininterrompue de souverains se terminant par les Princes Planétaires qui dirigent les destinées des planètes évolutionnaires dans les immenses domaines du Père. 3:5.3 Dans les affaires concernant le cœur des hommes, il se peut que le Père Universel ne soit pas toujours suivi ; mais, dans la conduite et la destinée d’une planète, c’est le plan divin qui prévaut ; le dessein éternel de sagesse et d’amour triomphe. 3:5.15 Dans tout l’univers, chaque unité est considérée comme une partie du tout. La survie de la fraction dépend de la coopération avec le plan et l’intention du tout, du désir sincère et du parfait consentement de faire la divine volonté du Père. S’il y avait un monde évolutionnaire sans erreur, sans possibilité d’un jugement malavisé, ce serait un monde sans intelligence libre. Dans l’univers de Havona, il y a un milliard de mondes parfaits avec leurs habitants parfaits, mais il faut que l’homme en évolution soit faillible s’il doit être libre. Il est impossible qu’une intelligence libre et inexpérimentée soit uniformément sage a priori. La possibilité de jugement erroné (le mal) ne devient péché que si la volonté humaine endosse consciemment et adopte sciemment un jugement immoral intentionnel. 3:5.16 La pleine appréciation de la vérité, de la beauté et de la bonté est inhérente à la perfection de l’univers divin. Les habitants des mondes de Havona n’ont pas besoin du potentiel des niveaux de valeur relative pour stimuler leur choix. Ces êtres parfaits sont capables d’identifier et de choisir le bien en l’absence de toute situation morale faisant contraste et forçant à penser. Mais c’est en vertu du fait de leur existence que tous ces êtres parfaits possèdent leur nature morale et leur statut spirituel. Ils n’ont gagné d’avancement par expérience qu’à l’intérieur des limites de leur statut inhérent, tandis que l’homme mortel gagne même son statut de candidat à l’ascension par sa propre foi et son propre espoir. Toutes les choses divines que le mental humain saisit et que l’âme humaine acquiert sont des aboutissements d’expérience. Ce sont des réalités d’expérience personnelle, donc des possessions uniques, contrairement à la bonté et à la droiture inhérentes aux personnalités infaillibles de Havona. 3:5.17 Les créatures de Havona sont naturellement braves, mais ne sont pas courageuses au sens humain. Elles ont foi dans la stabilité de l’univers, mais sont totalement étrangères à la foi salvatrice par laquelle un mortel s’élève du statut d’animal jusqu’aux portes du Paradis. Elles sont loyales, mais n’ont jamais fait l’expérience de la vive émotion que provoque une dévotion sincère et intelligente au devoir en face des tentations de faillir. Elles sont désintéressées, mais n’ont jamais atteint ce niveau d’expérience par la magnifique victoire sur un moi belligérant. Elles ont du plaisir, mais ne comprennent pas la douceur d’échapper par le plaisir au potentiel de la douleur. 6. La primauté du Père 3:6.1 Avec un désintéressement divin et une générosité consommée, le Père Universel renonce à l’autorité et délègue le pouvoir, mais il reste primordial. Sa main est posée sur le puissant levier des circonstances dans les royaumes universels. Il s’est réservé toutes les décisions finales et manie infailliblement le tout-puissant sceptre du veto de son dessein éternel avec une autorité indiscutable sur le bien-être et la destinée de la vaste création qui tourbillonne sur de perpétuelles orbites. 3:6.7 Le Souverain éternel et infini de l’univers des univers est pouvoir, forme, énergie, processus, archétype, principe, présence et réalité idéalisée. Mais il est plus que cela ; il est personnel ; il exerce une volonté souveraine, il éprouve la conscience de sa divinité, il exécute les ordres d’un mental créateur, il poursuit la satisfaction de réaliser un dessein éternel, et il manifeste l’amour et l’affection d’un Père pour ses enfants de l’univers. Et, pour mieux comprendre tous ces traits plus personnels du Père, il faut les observer tels qu’ils ont été révélés dans la vie d’effusion de Micaël, votre Fils Créateur, pendant qu’il était incarné sur Urantia. 3:6.9 [Étant le Conseiller Divin désigné pour présenter la révélation du Père Universel, j’ai continué par le présent exposé des attributs de la Déité.] Fascicule 4. Relations de Dieu avec l’univers 4:0.1 Le Père Universel a un dessein éternel concernant les phénomènes matériels, intellectuels et spirituels de l’univers des univers, et il le met constamment à exécution. C’est de sa propre volonté libre et souveraine que Dieu a créé les univers, et l’a fait en accord avec son dessein éternel et infiniment sage. À l’exception des Déités du Paradis et de leurs associés les plus élevés, il est douteux que quelqu’un en sache vraiment beaucoup sur le dessein éternel de Dieu. 4:0.2 Il est aisé d’inférer qu’en créant le parfait univers central de Havona, le but était purement de satisfaire la nature divine. Havona peut servir de création modèle pour tous les autres univers, et d’apprentissage final pour les pèlerins du temps sur leur chemin vers le Paradis. 4:0.3 Le plan stupéfiant pour perfectionner les mortels évolutionnaires, et après qu’ils ont atteint le Paradis et le Corps de la Finalité pour leur fournir une éducation supplémentaire en vue d’une œuvre future non révélée, semble être, à présent, ce qui intéresse le plus les sept superunivers et leurs nombreuses subdivisions. Mais ce plan d’ascension pour spiritualiser et éduquer les mortels du temps et de l’espace n’est nullement l’occupation exclusive des intelligences universelles. En vérité, il y a beaucoup d’autres activités fascinantes qui occupent le temps et mobilisent les énergies des armées célestes. 1. L’attitude du Père dans l’univers 4:1.1 Durant des âges, les habitants d’Urantia se sont mépris sur la providence de Dieu. Il y a un plan providentiel divin pour votre monde, mais ce n’est pas le ministère puéril, arbitraire et matériel que beaucoup de mortels ont conçu. La providence de Dieu consiste dans les activités combinées des êtres célestes et des esprits divins qui, en harmonie avec la loi cosmique, travaillent sans cesse pour l’honneur de Dieu et le progrès spirituel de ses enfants de l’univers. 4:1.5 Dieu soutient « toutes choses par la parole de son pouvoir ». Dieu soutient constamment toutes les choses matérielles et tous les êtres spirituels. Les univers sont éternellement stables. Il y a de la stabilité au milieu d’une apparence d’instabilité. Il y a un ordre et une sécurité sous-jacents au milieu des bouillonnements d’énergie et des cataclysmes physiques des royaumes étoilés. 4:1.6 Le Père Universel ne s’est pas retiré de la direction des univers. Il n’est pas une Déité inactive. Si Dieu se retirait comme soutien présent de toute la création, il se produirait immédiatement un effondrement universel. L’univers n’est pas remonté comme une pendule pour marcher un certain temps et ensuite cesser de fonctionner. Toutes choses sont constamment renouvelées. Le Père rayonne sans cesse de l’énergie, de la lumière et de la vie. L’œuvre de Dieu est matérielle aussi bien que spirituelle. 4:1.10 Il y a également une unité organique dans les univers du temps et de l’espace qui parait sous-tendre toute la trame des évènements cosmiques. Cette présence vivante de l’Être Suprême en évolution, cette Immanence de l’Incomplet Projeté, se manifeste inexplicablement de temps à autre par ce qui apparait comme une coordination étonnamment fortuite entre des évènements universels apparemment sans rapports entre eux. Cela doit être la fonction de la Providence – le domaine de l’Être Suprême et de l’Acteur Conjoint. 2. Dieu et la nature 4:2.1 Dans un sens limité, la nature est la constitution physique de Dieu. La conduite ou action de Dieu est conditionnée et provisoirement modifiée par les plans expérimentaux et les modèles évolutionnaires d’un univers local, d’une constellation, d’un système ou d’une planète. Dieu agit en accord avec une loi bien définie, invariante et immuable, dans toute la vaste étendue du maitre univers. Mais il modifie les modèles de son action pour contribuer à coordonner et à équilibrer la conduite de chaque univers, constellation, système, planète et personnalité, en accord avec les objectifs, buts et plans locaux des projets finis de développement évolutionnaire. 4:2.2 La nature, telle que les mortels la comprennent, présente donc la fondation sous-jacente et l’arrière-plan fondamental d’une Déité invariante et de ses lois immuables, avec des manifestations influencées par les circonstances locales. Celles-ci provoquent des modifications, des fluctuations et des bouleversements dus à la mise en œuvre de plans, de desseins, de modèles locaux et de conditions inaugurés et exécutés par les forces et les personnalités de l’univers local, de la constellation, du système et de la planète. Par exemple, les lois de Dieu telles qu’elles ont été ordonnées pour Nébadon sont modifiées par les plans établis par le Fils Créateur et l’Esprit Créatif de cet univers local. En outre, l’action de ces lois a été influencée par les erreurs, les défaillances et les insurrections de certains êtres résidant sur votre planète et appartenant au système planétaire de Satania dont vous faites partie. 4:2.3 La nature est la résultante espace-temps de deux facteurs cosmiques : premièrement, l’invariance, la perfection et la rectitude de la Déité du Paradis, et deuxièmement, les plans expérimentaux, les maladresses d’exécution, les erreurs insurrectionnelles, le développement incomplet et l’imperfection dans la sagesse des créatures extraparadisiaques, depuis la plus élevée jusqu’à la plus humble. La nature comporte donc une trame de perfection uniforme, immuable, majestueuse et merveilleuse venant du cercle de l’éternité. Mais, dans chaque univers, sur chaque planète et dans chaque vie individuelle, cette nature est modifiée, conditionnée et parfois déparée par les actes, les erreurs et les infidélités des créatures, des systèmes et des univers évolutionnaires. 4:2.8 Et la nature est déparée, son magnifique visage est balafré, ses traits sont flétris par la rébellion, l’inconduite et les mauvaises pensées des myriades de créatures qui font partie de la nature, mais qui ont contribué à la défigurer dans le temps. Non, la nature n’est pas Dieu. La nature n’est pas un objet d’adoration. 3. Le caractère invariant de Dieu 4:3.1 Pendant bien trop longtemps, les hommes ont pensé à Dieu comme à quelqu’un de semblable à eux. Dieu n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais jaloux d’un homme ou d’un être quelconque de l’univers des univers. 4:3.2 Le Dieu éternel est incapable de colère et d’emportement dans le sens humain de ces émotions, et tel que les hommes comprennent ce genre de réactions. Ces sentiments sont vulgaires et méprisables, à peine dignes d’être appelés humains, et encore bien moins divins. 4:3.3 Une partie, une très grande partie des difficultés éprouvées par les mortels d’Urantia pour comprendre Dieu provient des conséquences profondes de la rébellion de Lucifer et de la trahison de Caligastia. Sur les mondes non isolés par le péché, les races évolutionnaires peuvent se faire des idées bien meilleures du Père Universel. Elles souffrent moins de confusion, de déformation et de perversion dans leurs concepts. 4:3.7 Le caractère de Dieu est infiniment suprahumain. C’est pourquoi il faut qu’une telle nature divine soit personnalisée, comme dans les Fils divins, avant de pouvoir être comprise, même à l’aide de la foi, par le mental fini de l’homme. 4. La réalisation de Dieu 4:4.1 Dans tout l’univers des univers, Dieu est le seul être stationnaire, contenu en soi et invariant, n’ayant ni extérieur, ni au-delà, ni passé, ni futur. Dieu est énergie intentionnelle (esprit créateur) et volonté absolue, et ces qualités existent par elles-mêmes et sont universelles. 4:4.3 Dieu est l’être qui se détermine absolument par lui-même. Il n’y a pas de limites à ses réactions dans l’univers, sinon celles qu’il s’impose lui-même. 4:4.6 Chez Dieu le Père, les actes de libre arbitre ne sont ni gouvernés par son pouvoir ni guidés par le seul intellect. La divine personnalité se définit comme un esprit se manifestant aux univers en tant qu’amour. En conséquence, dans toutes ses relations personnelles avec les personnalités créées des univers, la Source-Centre Première est toujours et uniformément un Père aimant. Dieu est un Père au sens le plus élevé du terme. Il est éternellement motivé par l’idéalisme parfait de l’amour divin, et c’est dans le fait d’aimer et d’être aimé que cette tendre nature trouve sa plus forte expression et sa plus grande satisfaction. 4:4.9 La conscience d’avoir mené une vie victorieuse sur la terre nait de la foi d’une créature confrontée au terrible spectacle des limitations humaines, lorsqu’à chaque épisode récurrent de son existence et sans jamais faillir, elle ose proclamer ce défi : Même si je ne peux pas faire cette chose, quelqu’un vit en moi qui peut la faire et la fera, une fraction de l’Absolu-Père de l’univers des univers. C’est cela « la victoire qui triomphe du monde, votre foi elle-même. » 5. Idées erronées sur Dieu 4:5.3 Les habitants d’Urantia continuent à être influencés par des concepts primitifs de Dieu et à en souffrir. Les dieux qui se conduisent en énergumènes dans la tempête, qui secouent la terre dans leur colère et frappent les hommes dans leur courroux, qui infligent le jugement de leur mécontentement aux époques de famine et d’inondation – voilà les dieux des religions primitives. Ce ne sont pas les Dieux vivants qui gouvernent les univers. 4:5.4 L’idée barbare d’apaiser un Dieu courroucé, de se rendre favorable un Seigneur offensé, de gagner les faveurs de la Déité par des sacrifices, des pénitences, et même en versant du sang, représente une religion totalement puérile et primitive, une philosophie indigne d’un âge éclairé par la science et la vérité. De telles croyances sont absolument répugnantes pour les êtres célestes et les chefs divins qui servent et règnent dans les univers. C’est un affront à Dieu de croire, de soutenir ou d’enseigner qu’il faut verser du sang innocent pour gagner ses faveurs ou détourner une colère divine fictive. 4:5.7 La race humaine est destinée à connaitre le Père Universel dans toute sa beauté de caractère et avec les attributs exquis si magnifiquement dépeints par le Fils Créateur qui a séjourné sur Urantia comme Fils de l’Homme et Fils de Dieu. 4:5.8 [Présenté par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 5. Relations de Dieu avec l’individu 5:0.1 Si le mental fini de l’homme est incapable de comprendre comment un Dieu aussi grand et majestueux que le Père Universel peut descendre de sa demeure éternelle de perfection infinie pour fraterniser avec la créature humaine individuelle, il faut donc que l’intellect fini base son assurance de communion divine sur la vérité factuelle qu’un fragment réel du Dieu vivant réside dans l’intellect de tout mortel d’Urantia pourvu d’un mental normal et d’une conscience morale. Les Ajusteurs de Pensée intérieurs sont une fraction de la Déité éternelle du Père Paradisiaque. Lorsque l’âme humaine contemple cette présence de réalité spirituelle, l’homme n’a pas besoin d’aller au-delà de sa propre expérience intérieure pour trouver Dieu et s’efforcer de communier avec lui. 1. Le chemin vers Dieu 5:1.1 L’inaptitude des créatures finies à approcher le Père infini n’est pas inhérente à une attitude distante du Père, mais au caractère fini et aux limitations matérielles des êtres créés. L’immensité de la différence spirituelle entre la plus haute personnalité d’existence universelle et les groupes inférieurs d’intelligences créées est inconcevable. S’il était possible à ces intelligences d’ordre inférieur d’être transportées instantanément en présence du Père lui-même, elles ne sauraient pas qu’elles s’y trouvent. Elles seraient tout aussi oublieuses de la présence du Père Universel que dans leur présente situation. Il y a un long, long chemin devant les hommes mortels avant qu’ils ne puissent demander logiquement, et avec des chances de succès, un saufconduit pour être mis en présence du Père Universel au Paradis. Spirituellement, il faut qu’un homme ait été transféré de nombreuses fois avant de pouvoir atteindre un niveau qui lui donnera la vision spirituelle susceptible de lui faire voir même un seul des Sept Maitres Esprits. 5:1.3 Bien que, pour vous approcher de la présence du Père au Paradis, il vous faille attendre d’avoir atteint les niveaux finis les plus élevés de progrès en esprit, vous devriez vous réjouir en reconnaissant la possibilité toujours présente de communier immédiatement avec l’esprit effusé du Père, qui est si intimement associé à votre âme intérieure et à votre moi en cours de spiritualisation. 5:1.4 Les mortels des royaumes du temps et de l’espace peuvent différer grandement en aptitudes innées et en dotation intellectuelle, ils peuvent bénéficier d’environnements exceptionnellement favorables pour s’élever socialement et progresser moralement, ou au contraire ils peuvent souffrir d’une absence à peu près complète d’aide humaine pour se cultiver et soi-disant progresser dans les arts de la civilisation ; mais les possibilités de progrès spirituel dans la carrière de l’ascension sont égales pour tous. On atteint des niveaux croissants de clairvoyance spirituelle et de signification cosmique tout à fait indépendamment des inégalités sociomorales dans les environnements matériels diversifiés des mondes évolutionnaires. 5:1.5 Quelles que soient les différences entre les mortels d’Urantia dans leurs chances et dotations intellectuelles, sociales, économiques, et même morales, n’oubliez pas que leur dotation spirituelle est uniforme et unique. Ils bénéficient tous de la même présence divine du don venu du Père, et ils ont tous le privilège égal de pouvoir rechercher une communion personnelle intime avec cet esprit intérieur d’origine divine. Ils peuvent tous également choisir d’accepter les directives spirituelles uniformes de ces Moniteurs de Mystère. 5:1.6 Si un mortel a des mobiles spirituels sincères et se consacre sans réserve à faire la volonté du Père, puisqu’il est spirituellement doté de façon si sûre et si efficace d’un Ajusteur divin intérieur, ne peuvent manquer de se matérialiser, dans l’expérience de cet individu, la conscience sublime de connaitre Dieu et l’assurance céleste de survivre pour trouver Dieu en faisant l’expérience progressive de devenir de plus en plus semblable à lui. 5:1.7 L’homme est spirituellement habité par un Ajusteur de Pensée qui survit. Si un tel mental humain est motivé sincèrement et spirituellement, si cette âme humaine désire connaître Dieu et devenir semblable à lui, si elle veut faire honnêtement la volonté du Père, alors nulle influence négative de frustration humaine, nul pouvoir positif d’interférence possible ne sauraient empêcher cette âme divinement motivée de s’élever en toute sécurité jusqu’aux portes du Paradis. 5:1.11 L’homme mortel peut s’approcher de Dieu tout en renonçant maintes et maintes fois à faire la volonté divine, et cela aussi longtemps qu’il conserve le pouvoir de choisir. Sa perte finale n’est pas décidée avant qu’il ait perdu le pouvoir de choisir la volonté du Père. Le Père ne ferme jamais son cœur aux besoins et aux pétitions de ses enfants. C’est seulement sa progéniture qui ferme son cœur pour toujours au pouvoir d’attraction du Père lorsqu’elle perd finalement et définitivement le désir de faire sa volonté divine – qui est de le connaitre et d’être semblable à lui. Parallèlement, la destinée éternelle de l’homme est assurée lorsque sa fusion avec l’Ajusteur proclame à l’univers que cet ascendeur a fait le choix final et irrévocable de vivre la volonté de Dieu. 2. La présence de Dieu 5:2.1 La présence physique de l’Infini est la réalité de l’univers matériel. La présence mentale de la Déité doit se déterminer par la profondeur de l’expérience intellectuelle de l’individu et par le niveau évolutionnaire de la personnalité. Quant à la présence spirituelle de la Divinité, il faut absolument qu’elle soit différentielle dans l’univers. Elle est déterminée par la capacité spirituelle de réceptivité et par le degré auquel la volonté de la créature est consacrée à faire la volonté divine. 5:2.3 Toutefois, on ne peut découvrir la présence divine nulle part dans la nature, ni même dans la vie des mortels connaissant Dieu, avec la même plénitude et la même certitude que dans la communion que vous tentez avec le Moniteur de Mystère intérieur, l’Ajusteur de Pensée du Paradis. Quelle erreur de rêver d’un Dieu lointain dans le ciel, alors que l’esprit du Père Universel vit dans votre propre mental ! 5:2.4 Le fait que vous ne soyez pas intellectuellement conscients d’un contact étroit et intime avec l’Ajusteur intérieur ne contredit aucunement une expérience aussi élevée. La preuve de la fraternité avec l’Ajusteur divin réside entièrement dans la nature et l’étendue des fruits de l’esprit que produit l’expérience de vie du croyant individuel. « Vous les connaitrez à leurs fruits. » 3. La vraie adoration 5:3.3 L’adoration se suffit à elle-même. La prière incorpore un élément d’intérêt pour soi ou pour une autre créature. Telle est la grande différence entre l’adoration et la prière. La vraie adoration ne comporte absolument aucune requête pour soi ni aucun autre élément d’intérêt personnel. Nous adorons Dieu simplement à cause de notre conception de ce qu’il est. L’adoration ne demande rien et n’espère rien pour l’adorateur. Nous n’adorons pas le Père parce que nous pouvons tirer quelque chose de cette vénération. Nous lui rendons cette dévotion et nous nous engageons dans cette adoration par une réaction naturelle et spontanée, en reconnaissant la personnalité incomparable du Père, et à cause de sa nature digne d’être aimée et de ses attributs adorables. 4. Dieu dans la religion 5:4.1 La moralité des religions évolutionnaires pousse les hommes en avant dans la recherche de Dieu par le pouvoir moteur de la peur. Les religions de révélation attirent les hommes vers la recherche d’un Dieu d’amour parce qu’ils éprouvent le désir ardent de devenir semblables à lui. Mais la religion n’est pas seulement un sentiment passif de « dépendance absolue » et de « certitude de survie » ; c’est une expérience vivante et dynamique pour atteindre la divinité fondée sur le service de l’humanité. 5:4.2 Le grand service immédiat de la vraie religion consiste à établir une unité permanente dans l’expérience humaine, une paix durable et une profonde assurance. 5:4.3 Dieu n’est pas seulement celui qui détermine la destinée, il est la destination éternelle de l’homme. Toutes les activités humaines non religieuses cherchent à plier l’univers au service déformant du moi. Les individus vraiment religieux cherchent à identifier leur moi avec l’univers, et à dédier ensuite les activités de ce moi unifié au service de la famille universelle de leurs compagnons, humains et suprahumains. 5. La conscience de Dieu 5:5.11 La conscience de Dieu, telle que l’éprouvent les mortels évoluant des royaumes, doit consister en trois facteurs variables, trois niveaux différentiels de réalisation de la réalité. Il y a d’abord la conscience mentale – la compréhension de l’idée de Dieu. Vient ensuite la conscience de l’âme – la réalisation de l’idéal de Dieu. Enfin se met à poindre la conscience de l’esprit – la réalisation de la réalité spirituelle de Dieu. 5:5.12 L’expérience d’être conscient de Dieu reste la même de génération en génération. Mais, à chaque époque plus avancée des connaissances humaines, le concept philosophique et les définitions théologiques de Dieu doivent changer. La connaissance de Dieu ou conscience religieuse est une réalité universelle, mais, si valable (réelle) que soit l’expérience religieuse, il faut qu’elle accepte de se soumettre à une critique intelligente et à une interprétation philosophique raisonnable. Elle ne doit pas chercher à rester un élément isolé de la totalité de l’expérience humaine. 5:5.13 La survie éternelle de la personnalité dépend entièrement du choix du mental mortel, dont les décisions déterminent le potentiel de survie de l’âme immortelle. Lorsque le mental croit Dieu, que l’âme connait Dieu et qu’avec l’Ajusteur stimulant tous désirent Dieu, alors la survie est assurée. La présence intérieure du Moniteur de Mystère inaugure et rend possible le potentiel de croissance et de survie de l’âme immortelle. 5:5.14 Un mental humain, discernant le bien et le mal, possédant la capacité d’adorer Dieu, en union avec un Ajusteur divin, représente pour un mortel tout ce qui est exigé pour déclencher et favoriser la production de son âme immortelle avec ses qualités de survie à condition qu’un tel individu doté d’esprit cherche Dieu, désire sincèrement d’être semblable à lui, et choisisse honnêtement de faire la volonté du Père qui est aux cieux. 6. Le Dieu de la personnalité 5:6.1 Le Père Universel est le Dieu des personnalités. Depuis les mortels et les créatures matérielles les plus humbles jouissant d’un statut de personnalité jusqu’aux plus hautes personnes ayant la dignité de créateur et un statut divin, le domaine de la personnalité universelle a son centre et sa circonférence dans le Père Universel. Dieu le Père est le distributeur et le conservateur de toute personnalité. 5:6.2 La personnalité est l’un des mystères impénétrés des univers. Nous pouvons former des concepts adéquats des facteurs qui entrent dans la composition de divers ordres et niveaux de personnalités, mais nous ne comprenons pas entièrement la nature réelle de la personnalité elle-même. 5:6.3 La personnalité est cette qualité et cette valeur de réalité cosmique qui est conférée exclusivement par Dieu le Père à ces systèmes vivants où les énergies de la matière, du mental et de l’esprit sont associées et coordonnées. La personnalité n’est pas non plus un aboutissement progressif. La personnalité peut être matérielle ou spirituelle, mais elle existe ou n’existe pas. 5:6.4 L’attribution de la personnalité est la fonction exclusive du Père Universel, elle consiste en la personnalisation des systèmes énergétiques vivants auxquels il confère les attributs d’une conscience créative relative et le contrôle par libre arbitre de ces attributs. 5:6.5 Les Ajusteurs de statut prépersonnel habitent chez de nombreux types de créatures mortelles. Ils assurent à ces êtres la possibilité de survivre à la mort physique et de se personnaliser comme créatures morontielles ayant le potentiel pour les aboutissements ultimes de l’esprit. Car, lorsque le mental d’une créature dotée de personnalité est habité par un fragment de l’esprit du Dieu éternel, don prépersonnel du Père personnel, alors cette personnalité finie possède le potentiel du divin et de l’éternel, et aspire à une destinée parente de l’Ultime, tendant même vers une réalisation de l’Absolu. 5:6.7 Le moi matériel possède une personnalité et une identité, une identité temporelle. L’Ajusteur, esprit prépersonnel, a aussi une identité, une identité éternelle. Cette personnalité matérielle et cette prépersonnalité spirituelle sont capables d’unir leurs attributs créateurs de manière à faire naitre l’identité survivante de l’âme immortelle. 5:6.8 Il appartient maintenant à l’homme lui-même de vouloir ou d’inhiber la création de ce moi survivant et éternel qu’il a la possibilité de choisir. Nul autre être, nulle force, nul créateur ou agent dans le vaste univers des univers ne peuvent interférer à un degré quelconque dans la souveraineté absolue du libre arbitre humain opérant dans les domaines d’option concernant la destinée éternelle de la personnalité du mortel qui choisit. Quant à la survie éternelle, Dieu a décrété que la volonté matérielle et humaine était souveraine, et ce décret est absolu. 5:6.14 [Ce fascicule est le cinquième et dernier de la série relative au Père Universel présentée par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 6. Le Fils Éternel 6:0.1 Le Fils Éternel est l’expression finale et parfaite du « premier » concept personnel et absolu du Père Universel. En conséquence, dans toutes les circonstances où le Père s’exprime d’une manière personnelle et absolue, il le fait par son Fils Éternel, qui a toujours été, est maintenant et sera toujours le Verbe divin et vivant. Ce Fils Éternel réside au centre de toutes choses, en association avec la présence personnelle du Père Universel et Éternel qu’il enveloppe directement. 6:0.3 Le Fils Éternel est la personnalisation spirituelle du concept universel et infini du Père du Paradis relatif à sa réalité divine, son esprit non qualifié et sa personnalité absolue. C’est ainsi que le Fils constitue la révélation divine de l’identité de créateur du Père Universel. 1. Identité du Fils Éternel 6:1.2 Le Fils Éternel est le centre spirituel et l’administrateur divin du gouvernement spirituel de l’univers des univers. Le Père Universel est d’abord un créateur et ensuite un contrôleur. Le Fils Éternel est d’abord un cocréateur et ensuite un administrateur spirituel. « Dieu est esprit », et le Fils est une révélation personnelle de cet esprit. La Source-Centre Première est l’Absolu Volitif. La Source-Centre Deuxième est l’Absolu de Personnalité. 6:1.3 Le Père Universel n’agit jamais personnellement comme créateur, sauf en conjonction avec le Fils ou avec l’action coordonnée du Fils. 2. Nature du Fils Éternel 6:2.1 Le Fils Éternel est aussi invariant et infiniment digne de confiance que le Père Universel. Il est également tout aussi spirituel que le Père, tout aussi véritablement un esprit illimité. À vous qui êtes d’humble origine, le Fils peut sembler comme plus personnel que le Père Universel, car il y a un échelon de moins pour l’approcher. 6:2.2 Le Fils Éternel est le Verbe éternel de Dieu. Il est entièrement semblable au Père. En fait, le Fils Éternel est Dieu le Père manifesté personnellement à l’univers des univers. 6:2.3 En nature, le Fils est entièrement semblable au Père esprit. Lorsque nous adorons le Père Universel, nous adorons effectivement en même temps Dieu le Fils et Dieu l’Esprit. Dieu le Fils est tout aussi divinement réel et éternel en nature que Dieu le Père. 3. Ministère de l’amour du Père 6:3.5 Dieu est amour, le Fils est miséricorde. La miséricorde est l’amour appliqué, l’amour du Père en action dans la personne de son Fils Éternel. L’amour de ce Fils universel est également universel. 4. Attributs du Fils Éternel 6:4.1 Le Fils Éternel motive le niveau d’esprit de la réalité cosmique. Le pouvoir spirituel du Fils est absolu par rapport à toutes les actualités de l’univers. Il exerce un contrôle parfait sur l’interassociation de toutes les énergies d’esprit indifférenciées et de toutes les activités d’esprit actualisées, grâce à son emprise absolue sur la gravité d’esprit. Tout esprit pur non fragmenté et tous les êtres et valeurs spirituels répondent au pouvoir d’attraction infini du Fils primordial du Paradis. Si l’éternel futur devait assister à l’apparition d’un univers illimité, la gravité d’esprit et le pouvoir d’esprit du Fils Originel se montreraient entièrement aptes à contrôler spirituellement et à administrer effectivement une telle création sans bornes. 6:4.2 Le Fils n’est omnipotent que dans le domaine spirituel. 6:4.6 Spirituellement, le Fils Éternel est omniprésent. L’esprit du Fils Éternel est très certainement avec vous et autour de vous, mais non en vous et faisant partie de vous comme le Moniteur de Mystère. Ce fragment intérieur du Père ajuste le mental humain vers des attitudes progressivement divines, ainsi, ce mental qui s’élève répond de mieux en mieux au pouvoir spirituel d’attraction du tout-puissant circuit de gravité d’esprit de la Source-Centre Deuxième. 6:4.9 Le Fils Éternel, en tant que personnalité spirituelle aimante, miséricordieuse et tutélaire, est entièrement et infiniment égal au Père Universel. 5. Limitations du Fils Éternel 6:5.1 Le Fils Éternel n’agit pas personnellement dans les domaines physiques. Sur les niveaux d’aide mentale aux êtres créés, il n’agit que par l’Acteur Conjoint. Mais autrement, ces qualifications n’imposent aucune espèce de limite au Fils Éternel dans le plein et libre exercice de tous les attributs divins d’omniscience, d’omniprésence et d’omnipotence spirituelles. 6:5.3 La personnalité est le don exclusif du Père Universel. Le Fils Éternel dérive sa personnalité du Père, mais il ne confère pas la personnalité sans le Père. Le Fils donne origine à une vaste multitude d’esprits, mais ces dérivés ne sont pas des personnalités. Lorsque le Fils crée des personnalités, il le fait en conjonction avec le Père ou avec le Créateur Conjoint qui peut agir pour le Père dans ce genre de relations. Le Fils Éternel est ainsi un cocréateur de personnalités, mais il ne confère la personnalité à aucun être. 6:5.4 Le Fils Éternel est limité dans la transmission des prérogatives de créateur. En éternisant le Fils Originel, le Père lui a conféré le pouvoir et le privilège de se joindre subséquemment à lui dans l’acte divin de produire d’autres Fils possédant les attributs créateurs. Ils l’ont fait et le font encore. Mais, une fois que ces Fils coordonnés ont été produits, il semble que les prérogatives créatrices ne soient pas transmissibles plus loin. Le Fils Éternel ne transmet la faculté créatrice qu’à la première personnalisation directe. C’est pourquoi, lorsque le Père et le Fils s’unissent pour personnaliser un Fils Créateur, ils aboutissent dans leur dessein. Mais le Fils Créateur ainsi amené à l’existence n’est jamais apte à transmettre ou à déléguer les prérogatives créatrices aux divers ordres de Fils qu’il peut créer à son tour. 6:5.5 Le Fils Éternel, en tant qu’être infini et exclusivement personnel, ne peut fragmenter sa nature. Il ne peut ni distribuer ni conférer des portions individualisées de son moi à d’autres personnes ou entités, comme le font le Père Universel et l’Esprit Infini. 6. Le mental de l’esprit 6:6.3 Le mental du Fils Éternel est semblable à celui du Père, mais dissemblable de tout autre mental dans l’univers, et, avec le mental du Père, il est l’ancêtre des diverses et vastes dotations mentales du Créateur Conjoint. Le mental du Père et du Fils est cet intellect ancestral par rapport au mental absolu de la Source-Centre Troisième, et le meilleur exemple que l’on en puisse donner est peut-être le prémental des Ajusteurs de Pensée. En effet, bien que ces fragments du Père soient entièrement extérieurs au circuit mental de l’Acteur Conjoint, ils ont une certaine forme de prémental ; ils connaissent comme ils sont connus ; ils jouissent de l’équivalent de la pensée humaine. 7. Personnalité du Fils Éternel 6:7.1 Le Fils est personnalité absolue ; Dieu est personnalité paternelle – la source de la personnalité, le dispensateur de personnalité, la cause de la personnalité. Tout être personnel tire sa personnalité du Père Universel, comme le Fils Originel tire éternellement la sienne du Père du Paradis. 6:7.2 La personnalité du Fils Paradisiaque est absolue et purement spirituelle, et cette personnalité absolue est aussi l’archétype divin et éternel, d’abord de l’octroi de personnalité du Père à l’Acteur Conjoint, et ensuite de l’octroi de la personnalité par le Père à ses myriades de créatures dans tout le vaste univers. 8. Réalisation du Fils Éternel 6:8.3 En tant que personnes, vous pouvez concevoir le Père Universel et le Fils Éternel comme des individualités séparées, car en vérité ils le sont. Mais, dans l’administration des univers, ils sont tellement entremêlés et imbriqués qu’il n’est pas toujours possible de distinguer entre eux. Dans chaque univers local, cette inséparabilité est personnalisée dans la divinité du Fils Créateur, qui représente à la fois le Père et le Fils pour les créatures de dix-millions de mondes habités. 6:8.4 Le Fils Éternel est infini, mais on peut l’approcher par les personnes de ses Fils du Paradis et par le patient ministère de l’Esprit Infini. Sans le service d’effusion des Fils du Paradis et le ministère aimant des créatures de l’Esprit Infini, les êtres d’origine matérielle n’auraient guère l’espoir d’atteindre le Fils Éternel. Et voici qui est également vrai : avec l’aide et la gouverne de ces agents célestes, les mortels conscients de Dieu atteindront certainement le Paradis et se tiendront un jour en la présence personnelle de ce majestueux Fils des Fils. 6:8.5 Bien que le Fils Éternel soit l’archétype auquel doivent aboutir les personnalités mortelles, il vous est plus facile de saisir la réalité du Père et de l’Esprit, parce que le Père est le dispensateur effectif de votre personnalité humaine et que l’Esprit Infini est la source absolue de votre mental mortel. Mais, à mesure que vous vous élèverez dans le sentier du progrès spirituel qui mène au Paradis, la personnalité du Fils Éternel deviendra de plus en plus réelle pour vous, et la réalité de son mental infiniment spirituel deviendra plus facile à discerner par votre mental progressivement en voie de spiritualisation. 6:8.6 Le concept du Fils Éternel ne pourra jamais briller avec éclat dans votre mental matériel ni dans le mental morontiel subséquent. Il faut attendre que vous vous spiritualisiez et que vous entrepreniez votre ascension d’esprit pour que la compréhension de la personnalité du Fils Éternel commence à devenir aussi vivante que votre concept de la personnalité du Fils Créateur originaire du Paradis qui, en personne et en tant que personne, s’est une fois incarné sur Urantia et y a vécu comme un homme parmi les hommes. 6:8.9 [Rédigé par un Conseiller Divin chargé de formuler cet exposé dépeignant le Fils Éternel du Paradis.] Fascicule 7. Position du Fils Éternel par rapport à l’univers 7:0.1 Le Fils Originel se préoccupe toujours d’exécuter les aspects spirituels du dessein éternel du Père, tel qu’il se déroule progressivement dans les phénomènes des univers en évolution avec leurs multiples groupes d’êtres vivants. 7:0.3 En tant que soutien des réalités spirituelles, la Source-Centre Deuxième est le contrepoids éternel de l’Ile du Paradis qui soutient si magnifiquement toutes les choses matérielles. C’est ainsi que la Source-Centre Première est perpétuellement révélée, d’une part dans la beauté matérielle des archétypes exquis de l’Ile centrale, et d’autre part dans les valeurs spirituelles de la personnalité céleste du Fils Éternel. 1. Le circuit de gravité d’esprit 7:1.1 Tout ce qui a été enseigné au sujet de l’immanence de Dieu, son omniprésence, son omnipotence et son omniscience, est également vrai du Fils dans les domaines spirituels. La pure et universelle gravité d’esprit de toute la création, ce circuit exclusivement spirituel, ramène directement à la personne de la Source-Centre Deuxième au Paradis. Le Fils Éternel préside au contrôle et aux opérations de cette emprise spirituelle toujours présente et infaillible sur toutes les vraies valeurs d’esprit. C’est ainsi que le Fils Éternel exerce une souveraineté spirituelle absolue. 7:1.3 Les réalités d’esprit réagissent au pouvoir d’attraction du centre de gravité spirituelle selon leur valeur qualitative, le degré actuel de leur nature d’esprit. La substance d’esprit (qualité) répond tout aussi bien à la gravité d’esprit que l’énergie organisée de la matière physique (quantité) répond à la gravité physique. Les valeurs spirituelles et les forces d’esprit sont réelles. 7:1.6 La gravité d’esprit et la réponse à son attraction opèrent non seulement dans l’univers comme un tout, mais aussi mêmes entre les individus et les groupes d’individus. Il y a une cohésion spirituelle entre les personnes spirituelles et spiritualisées de tout monde, de toute race, de toute nation ou de tout groupe de croyants. Il existe une attirance directe de nature d’esprit entre des personnes de mentalité spirituelle ayant les mêmes gouts et les mêmes désirs profonds. 7:1.7 À l’instar de la gravité matérielle du Paradis, la gravité spirituelle du Fils Éternel est absolue. Le péché et la rébellion peuvent interférer avec les opérations des circuits d’un univers local, mais rien ne peut suspendre la gravité d’esprit du Fils Éternel. 7:1.8 Toutes les réactions du circuit de gravité d’esprit du grand univers sont prévisibles. Nous reconnaissons toutes les actions et réactions de l’esprit omniprésent du Fils Éternel et nous constatons que l’on peut s’y fier. En conformité avec des lois bien connues, nous pouvons mesurer la gravité spirituelle et nous le faisons, exactement comme les hommes essayent de calculer le fonctionnement de la gravité physique finie. 2. L’administration du Fils Éternel 7:2.1 Au Paradis, la présence et l’activité personnelle du Fils Originel sont profondes et, au sens spirituel, absolues. Lorsque nous sortons du Paradis à travers Havona et que nous entrons dans les royaumes des sept superunivers, nous détectons de moins en moins l’activité personnelle du Fils Éternel. 7:2.3 Le Fils n’est pas personnellement présent dans les superunivers et n’y réside pas ; dans ces créations, il maintient seulement une représentation superpersonnelle. Ces manifestations d’esprit du Fils ne sont pas personnelles. Elles ne s’insèrent pas dans le circuit de personnalité du Père Universel. 3. Position du Fils Éternel par rapport aux individus 7:3.1 Au cours de leur ascension dans l’univers local, les mortels du temps considèrent le Fils Créateur comme le représentant personnel du Fils Éternel. Mais, lorsqu’ils commencent à s’élever dans le régime d’éducation du superunivers, les pèlerins du temps détectent de plus en plus la céleste présence de l’esprit inspirant du Fils Éternel, et ils sont aptes à en tirer profit en s’ouvrant à ce ministère d’énergisation spirituelle. Dans Havona, les ascendeurs deviennent encore plus conscients de l’esprit du Fils Originel, qui pénètre tout et les englobe avec amour. L’esprit du Fils Éternel n’habite le mental ou l’âme des pèlerins du temps à aucun stade de toute leur ascension de mortels. 7:3.3 Le circuit de gravité d’esprit est le chenal fondamental pour transmettre les prières sincères d’un cœur humain croyant du niveau de la conscience humaine jusqu’à la conscience effective de la Déité. La partie de vos pétitions qui représente une vraie valeur spirituelle sera saisie par le circuit universel de gravité d’esprit et arrivera immédiatement et simultanément à toutes les personnalités divines intéressées. Chacune d’elles s’occupera de ce qui concerne son département personnel. Dans votre expérience religieuse pratique, lorsque vous adressez vos suppliques, il est donc indifférent de visualiser le Fils Créateur de votre univers local ou le Fils Éternel au centre de toutes choses. 7:3.5 Si votre conscience donne naissance à quelque chose qui comporte une valeur spirituelle suprême, et dès que vous l’exprimez, nul pouvoir dans l’univers ne peut empêcher le message d’être projeté comme un éclair jusqu’à la Personnalité Spirituelle Absolue de toute création. 7:3.6 Au contraire, si vos suppliques sont purement matérielles et entièrement centrées sur vous-mêmes, il n’existe aucun plan permettant à ces prières indignes de s’insérer dans le circuit d’esprit du Fils Éternel. Le contenu de toute pétition non « dictée par l’esprit » ne peut trouver aucune place dans le circuit spirituel universel. Ces requêtes purement égoïstes et matérielles tombent mortes. Elles ne s’élèvent pas dans le circuit des vraies valeurs d’esprit. 7:3.7 C’est la pensée motivante, le contenu spirituel, qui valide la supplique d’un mortel. Les paroles sont sans valeurs. 4. Les plans de perfection divine 7:4.2 Le Père et le Fils ne font qu’un pour formuler et poursuivre ce gigantesque plan destiné à faire avancer les êtres matériels du temps vers la perfection de l’éternité. Ce projet destiné à élever spirituellement les âmes ascendantes de l’espace est une création conjointe du Père et du Fils, et, avec la coopération de l’Esprit Infini, ils s’occupent d’exécuter en association leur divin dessein. 7:4.7 Après avoir promulgué le commandement universel « Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait », le Père confia l’exécution de cette grandiose entreprise au Fils Éternel. Et le Fils Éternel partage la charge de ce développement céleste avec son divin coordonné, l’Esprit Infini. C’est ainsi que les Déités coopèrent effectivement au travail de création, de contrôle, d’évolution, de révélation et de ministère – et, si nécessaire, à la restauration et à la réhabilitation. 5. L’esprit d’effusion 7:5.2 Le Fils Éternel ne peut établir de contact direct avec les êtres humains comme le Père le fait par le don des Ajusteurs de Pensée prépersonnels. 7:5.3 La nature purement personnelle du Fils Éternel est inapte à se fragmenter. Le Fils Éternel exerce son ministère comme une influence spirituelle ou comme une personne, et jamais autrement. Le Fils trouve impossible de devenir une fraction de l’expérience d’une créature, à la manière dont l’Ajusteur du Père y participe, mais le Fils Éternel compense cette limitation par la technique de l’effusion. Ce que l’expérience des entités fragmentées signifie pour le Père Universel, les expériences d’incarnation des Fils du Paradis le signifient pour le Fils Éternel. 7:5.4 Le Fils Éternel ne vient pas vers les mortels comme la volonté divine, sous l’aspect des Ajusteurs de Pensée habitant le mental des hommes, mais le Fils Éternel est effectivement venu vers les mortels d’Urantia lorsque la personnalité divine de son Fils, Micaël de Nébadon, s’est incarnée dans la nature humaine de Jésus de Nazareth. Pour partager l’expérience des personnalités créées, les Fils Paradisiaques de Dieu doivent prendre la même nature qu’elles et incarner leurs divines personnalités en tant que créatures actuelles. 7:5.5 Il y a longtemps, très longtemps, le Fils Éternel s’est effusé sur chacun des circuits de la création centrale pour éclairer et faire progresser tous les habitants et pèlerins de Havona, y compris les pèlerins ascendants du temps. Au cours de ces sept effusions, il n’a jamais opéré ni comme un ascendeur ni comme un Havonien. Il existait en tant que lui-même. Son expérience fut unique ; il ne la fit ni avec un humain, ni comme un humain ou un autre pèlerin, mais d’une certaine manière associative au sens superpersonnel. 7:5.6 Il ne passa pas non plus par le repos intérimaire entre le circuit intérieur de Havona et les rivages du Paradis. Il n’est pas possible à un être absolu comme lui de suspendre la conscience de la personnalité, car c’est en lui que toutes les lignes de gravité spirituelle sont centrées. Durant les temps de ces effusions, le domicile paradisiaque central de la luminosité spirituelle conserva son éclat, et l’emprise du Fils sur la gravité d’esprit universelle resta entière. 6. Les Fils Paradisiaques de Dieu 7:6.3 Chaque fois que le Père Universel et le Fils Éternel projettent conjointement une pensée personnelle, nouvelle, originale, identique, unique et absolue, cette idée créatrice est parfaitement et définitivement personnalisée à l’instant même dans l’être et la personnalité d’un Fils Créateur nouveau et original. En nature d’esprit, sagesse divine et pouvoir créateur coordonné, ces Fils Créateurs sont potentiellement égaux à Dieu le Père et à Dieu le Fils. 7:6.4 Les Fils Créateurs s’en vont du Paradis dans les univers du temps et, avec la coopération des agents contrôleurs et créateurs de la Source-Centre Troisième, ils parachèvent l’organisation des univers locaux d’évolution progressive. Ces Fils ne sont ni attachés ni intéressés au contrôle central et universel de la matière, du mental et de l’esprit. Ils sont donc limités dans leurs actes créateurs par la préexistence, la priorité et la primauté de la Source-Centre Première et de ses Absolus coordonnés. Ces Fils ne sont aptes à administrer que ce qu’ils amènent à l’existence. 7:6.5 Ce sont le Père et le Fils qui personnalisent les Fils Créateurs. D’une manière assez similaire, les Fils Magistraux sont personnalisés par le Fils et l’Esprit. Au cours des expériences d’incarnation en tant que créatures, ce sont eux qui méritent le droit de servir comme juges de la survie dans les créations de l’espace et du temps. 7:6.6 Le Père, le Fils et l’Esprit s’unissent aussi pour personnaliser les Fils Instructeurs de la Trinité, qui sont doués de talents variés et parcourent le grand univers comme instructeurs célestes de toutes les personnalités humaines et divines. 7. La révélation suprême du Père 7:7.3 Le Fils primordial et ses Fils ont entrepris d’apporter à toute la création une révélation universelle de la nature spirituelle et personnelle du Père. Dans l’univers central, les superunivers, les univers locaux, ou sur les planètes habitées, c’est un Fils du Paradis qui révèle le Père Universel aux hommes et aux anges. Le Fils Éternel et ses Fils révèlent le chemin d’approche de la créature vers le Père Universel. 7:7.4 Le Père ne descend vers vous en tant que personnalité que par les Fils divins du Fils Éternel ; et vous atteignez le Père par le même chemin vivant. Vous montez vers le Père en étant guidés par ce groupe de Fils divins. Et cela reste vrai, bien que votre personnalité soit elle-même un don direct du Père Universel. 7:7.7 [Rédigé par un Conseiller Divin chargé de formuler cet exposé dépeignant le Fils Éternel du Paradis.] Fascicule 8. L’Esprit Infini 8:0.3 Nous abordons maintenant de face l’origine dans l’éternité de l’Esprit Infini, la Troisième Personne de la Déité. À l’instant même où Dieu le Père et Dieu le Fils conçoivent conjointement une action identique et infinie – l’exécution d’un plan-pensée absolu – l’Esprit Infini, en possession de tous ses moyens, jaillit instantanément à l’existence. 8:0.4 En exposant ainsi l’ordre d’origine des Déités, je ne cherche qu’à vous permettre de penser à leurs relations. En réalité, elles existent toutes les trois depuis l’éternité ; elles sont existentielles. Leurs jours n’ont ni commencement ni fin. 1. Le Dieu d’action 8:1.1 Dans l’éternité du passé, lorsque l’Esprit Infini est personnalisé, le divin cycle de personnalité devient parfait et complet. 8:1.4 Le Dieu d’Action entre en fonction, et les voutes inertes de l’espace s’animent. Un milliard de sphères parfaites jaillissent à l’existence. À l’instant même où un milliard de mondes se matérialisent, il y a, en évidence, une gravité suffisante et adéquate pour les maintenir dans l’éternelle emprise du Paradis. 8:1.5 Maintenant, la seconde forme d’énergie jaillit à travers la création des Dieux, et cet esprit effluent est aussitôt saisi par la gravité spirituelle du Fils Éternel. Ainsi l’univers, embrassé par une double gravité, est touché par l’énergie d’infinité et immergé dans l’esprit de divinité. Le terrain de vie est ainsi préparé pour la conscience du mental, rendue manifeste dans les circuits d’intelligence associés de l’Esprit Infini. 8:1.6 Le Père agit sur ces germes d’existence potentielle partout diffusés dans la création centrale des Dieux, et la personnalité des créatures apparait. Alors la présence des Déités du Paradis remplit tout l’espace organisé et commence effectivement à attirer tous les êtres et toutes les choses vers le Paradis. 8:1.7 L’Esprit Infini s’éternalise concurremment avec la naissance des mondes de Havona, cet univers central étant créé par lui, avec lui et en lui pour obéir aux concepts conjugués et aux volontés unies du Père et du Fils. La Troisième Personne se déifie par cet acte même de création conjointe et devient ainsi pour toujours le Créateur Conjoint. 2. La nature de l’Esprit Infini 8:2.5 Il y a, en vérité, du mystère dans la personne de l’Esprit Infini, mais pas autant que dans le Père et le Fils. De tous les aspects de la nature du Père, c’est son infinité que l’Acteur Conjoint dévoile de la manière la plus frappante. Même si le maitre univers s’amplifiait jusqu’à l’infinité, la présence spirituelle, le contrôle énergétique et le potentiel mental de l’Acteur Conjoint seraient adéquats pour faire face aux exigences de cette création illimitée. 8:2.7 L’Esprit ne saurait avoir plus de bonté que le Père, puisque toute bonté prend son origine dans le Père, mais c’est dans les actes de l’Esprit que nous pouvons le mieux comprendre cette bonté. La fidélité du Père et la constance du Fils sont rendues très réelles aux êtres d’esprit et aux créatures matérielles des sphères par le ministère d’amour et le service continuel des personnalités de l’Esprit Infini. 3. Position de l’Esprit par rapport au Père et au Fils 8:3.2 Depuis la personnalisation de la Source Troisième, la Source Première ne participe plus personnellement à la création de l’univers. Le Père Universel délègue tout ce qui est possible à son Fils Éternel. Similairement, le Fils Éternel confère au Créateur Conjoint toute l’autorité et tout le pouvoir possibles. 8:3.3 Comme partenaires et par leurs personnalités coordonnées, le Fils Éternel et le Créateur Conjoint ont projeté et façonné tous les univers qui ont été amenés à l’existence après Havona. 8:3.5 L’Esprit Infini est l’agent effectif du Père tout-aimant et du Fils tout-miséricordieux pour exécuter leur projet conjoint d’attirer vers eux-mêmes toutes les âmes aimant la vérité dans tous les mondes du temps et de l’espace. 8:3.7 Le Fils Éternel est l’unique voie d’approche vers le Père Universel, et l’Esprit Infini est le seul moyen d’atteindre le Fils Éternel. C’est seulement grâce au patient ministère de l’Esprit que les êtres ascendants du temps sont capables de découvrir le Fils. 8:3.8 Au centre de toutes choses, l’Esprit Infini est la première Déité du Paradis atteinte par les pèlerins ascendants. 4. L’Esprit de ministère divin 8:4.2 Dieu est amour, le Fils est miséricorde, l’Esprit est ministère – le ministère d’amour divin et de miséricorde sans fin pour toute la création intelligente. L’Esprit est la personnification de l’amour du Père et de la miséricorde du Fils ; en lui, ils sont éternellement unis pour le service universel. L’Esprit est amour appliqué à la création des créatures, l’amour conjugué du Père et du Fils. 8:4.5 De même que les Fils de Dieu sont occupés à la gigantesque tâche de révéler la personnalité d’amour du Père à un univers, de même l’Esprit Infini se consacre au ministère sans fin destiné à révéler l’amour conjugué du Père et du Fils au mental individuel de chacun des enfants de chaque univers. Dans ces créations locales, l’Esprit ne descend pas vers les races matérielles dans la similitude de la chair mortelle, comme le font certains Fils de Dieu, mais l’Esprit Infini et ses Esprits coordonnés s’abaissent eux-mêmes, ils subissent joyeusement une étonnante série d’atténuations de leur divinité, jusqu’à ce qu’ils apparaissent comme anges pour se tenir à vos côtés et vous guider à travers les humbles sentiers de l’existence terrestre. 8:4.6 Par cette série dégradée, l’Esprit Infini réussit effectivement en tant que personne à approcher de très près chaque être des sphères d’origine animale. 5. La présence de Dieu 8:5.1 L’attribut remarquable de l’Esprit Infini est l’omniprésence. D’un bout à l’autre de l’univers des univers, on constate partout la présence de cet esprit qui imprègne tout et qui ressemble tant à la présence d’un mental universel et divin. La Seconde et la Troisième Personne de la Déité sont toutes deux représentées sur tous les mondes par leurs esprits toujours présents. 8:5.3 Dans vos écrits sacrés, il semble que le terme Esprit de Dieu soit employé indifféremment pour désigner à la fois l’Esprit Infini au Paradis et l’Esprit Créatif de votre univers local. Le Saint-Esprit est le circuit spirituel de cette Fille Créatrice de l’Esprit Paradisiaque Infini. Le Saint-Esprit est un circuit indigène dans chaque univers local et il est confiné au domaine spirituel de cette création, mais l’Esprit Infini est omniprésent. 8:6.8 [Présenté sur Urantia par un Conseiller Divin d’Uversa chargé par les Anciens des Jours de dépeindre la nature et l’œuvre de l’Esprit Infini.] Fascicule 9. Position de l’Esprit Infini par rapport à l’univers 9:0.2 L’Acteur Conjoint possède des prérogatives uniques de synthèse, une capacité infinie pour coordonner toutes les énergies existantes d’univers, tous les esprits actuels d’univers et tous les intellects réels d’univers ; la Source-Centre Troisième est l’unificateur universel des multiples énergies et des diverses créations qui sont apparues comme conséquences du plan divin et du dessein éternel du Père Universel. 1. Attributs de la Source-Centre Troisième 9:1.4 Le Père Universel préside aux royaumes de la préénergie, du préesprit et de la personnalité. Le Fils Éternel domine les sphères des activités spirituelles. La présence de l’Ile du Paradis unifie les domaines de l’énergie physique et du pouvoir matérialisant. L’Acteur Conjoint opère non seulement comme un esprit infini représentant le Fils, mais aussi comme un manipulateur universel des forces et des énergies du Paradis, amenant ainsi à l’existence le mental universel et absolu. L’Acteur Conjoint fonctionne spécifiquement en tous les lieux et à tous les moments où l’énergie et l’esprit s’associent et interagissent. Il domine toutes les réactions avec le mental, il exerce un grand pouvoir dans le monde spirituel et il déploie une puissante influence sur l’énergie et la matière. 9:1.8 En addition à ce supercontrôle de l’énergie et des choses physiques, l’Esprit Infini est magnifiquement doté des attributs de patience, de miséricorde et d’amour, qui se révèlent avec tant de grâce dans son ministère spirituel. L’Esprit est suprêmement compétent pour apporter l’amour et pour dominer la justice par la miséricorde. Dieu l’Esprit possède toute la bienveillance céleste et l’affection miséricordieuse du Fils Originel et Éternel. 3. Le Manipulateur Universel 9:3.1 L’Ile du Paradis est la source et la substance de la gravité physique, et cela devrait suffire pour vous apprendre que la gravité est l’une des choses les plus réelles et éternellement fiables dans l’ensemble physique de l’univers des univers. La gravité ne peut être modifiée ou annulée que par les forces et énergies gérées conjointement par le Père et le Fils, et qu’ils ont confiées à la personne de la Source-Centre Troisième avec qui elles sont fonctionnellement associées. 9:3.2 L’Esprit Infini possède un pouvoir unique et stupéfiant, l’antigravité. Ce pouvoir n’est fonctionnellement présent (observable) ni chez le Père ni chez le Fils. L’aptitude inhérente à la Troisième Source de résister à l’attraction de la gravité matérielle se révèle dans les réactions personnelles de l’Acteur Conjoint à certaines phases de relations d’univers. Et cet attribut unique est transmissible à certaines hautes personnalités de l’Esprit Infini. 9:3.4 L’Acteur Conjoint exhibe encore d’autres pouvoirs capables de transcender la force et de neutraliser l’énergie. Ces pouvoirs opèrent en ralentissant l’énergie jusqu’à son point de matérialisation, et par d’autres techniques inconnues de vous. 9:3.5 Le Créateur Conjoint n’est ni l’énergie, ni la source de l’énergie, ni la destinée de l’énergie ; il est le manipulateur de l’énergie. Le Créateur Conjoint est action – mouvement, changement, modification, coordination, stabilisation et équilibre. 9:3.6 L’univers des univers est pénétré par les créatures de la Source-Centre Troisième chargées du contrôle du pouvoir : contrôleurs physiques, directeurs de pouvoir, centres de pouvoir, et autres représentants du Dieu d’Action qui ont affaire à la régulation et à la stabilisation des énergies physiques. Ces créatures uniques, aux fonctions physiques, possèdent toutes divers attributs de contrôle de pouvoir tels que l’antigravité, qu’elles utilisent dans leurs efforts pour établir l’équilibre physique de la matière et des énergies du grand univers. 4. Le Mental Absolu 9:4.2 Le mental absolu est le mental de la Troisième Personne ; il est inséparable de la personnalité de Dieu l’Esprit. Chez les êtres en activité, le mental n’est pas séparé de l’énergie ou de l’esprit, ou des deux. Le mental n’est pas inhérent à l’énergie ; l’énergie est réceptive et réactive au mental. Le mental peut se surimposer à l’énergie, mais la conscience n’est pas inhérente au niveau purement matériel. Point n’est besoin d’ajouter le mental au pur esprit, car l’esprit est par nature conscient et capable d’identifier. L’esprit est toujours intelligent et dans un certain sens pourvu de mental. 9:4.3 Le Créateur Conjoint n’est absolu que dans le domaine du mental, dans les royaumes de l’intelligence universelle. Le mental de la Source-Centre Troisième est infini ; il transcende complètement les circuits mentaux actifs et fonctionnels de l’univers des univers. La dotation mentale des sept superunivers est dérivée des Sept Maitres Esprits, les personnalités primaires du Créateur Conjoint. Ces Maitres Esprits distribuent le mental au grand univers sous la forme de mental cosmique, et votre univers local est pénétré par la variante nébadonienne du type de mental cosmique d’Orvonton. 5. Le ministère du mental 9:5.1 La Source-Centre Troisième est infinie en mental. Même si l’univers devait croitre jusqu’à l’infinité, le potentiel mental de l’Esprit resterait adéquat pour équiper un nombre illimité de créatures d’un mental pertinent et d’autres attributs préalables de l’intellect. 9:5.2 Dans le domaine du mental créé, la Troisième Personne, avec ses associés coordonnés et subordonnés, gouverne suprêmement. Les domaines du mental des créatures ont leur origine exclusive dans la Source-Centre Troisième ; c’est elle qui est le dispensateur du mental. Même les fragments du Père trouvent impossible d’habiter le mental des hommes avant que le chemin n’ait été convenablement préparé pour eux par l’action mentale et la fonction spirituelle de l’Esprit Infini. 9:5.3 Le mental possède la qualité unique de pouvoir être conféré à une aussi vaste diversité de vies. Par ses créateurs et ses créatures associés, la Source-Centre Troisième apporte son ministère à tout mental sur toute sphère. Elle apporte son ministère aux intellects humains et subhumains par les adjuvats de l’univers local et, par l’intermédiaire des contrôleurs physiques, elle apporte son ministère aux entités même les plus humbles et inaptes à l’expérience parmi les types d’êtres vivants les plus primitifs. 9:5.4 Puisque la Troisième Personne de la Déité est la source du mental, il est tout à fait naturel que les créatures évolutionnaires volitives trouvent plus facile de former des concepts compréhensibles de l’Esprit Infini que du Fils Éternel ou du Père Universel. La réalité du Créateur Conjoint se dévoile imparfaitement par l’existence même du mental humain. Le Créateur Conjoint est l’ancêtre du mental cosmique, et le mental de l’homme est un circuit individualisé, une portion impersonnelle de ce mental cosmique tel qu’il est effusé dans un univers local par une Fille Créative issue de la Source-Centre Troisième. 9:5.5 Parce que la Troisième Personne est la source du mental, il ne faut pas en conclure que tous les phénomènes mentaux sont divins. L’intellect humain prend racine dans l’origine matérielle des races animales. L’intelligence universelle n’est pas plus une vraie révélation de Dieu, qui est mental, que la nature physique n’est une vraie révélation de la beauté et de l’harmonie du Paradis. 6. Le circuit de gravité mentale 9:6.1 La Source-Centre Troisième, l’intelligence universelle, est personnellement consciente de tout mental, de tout intellect, dans toute la création, et elle maintient un contact personnel et parfait avec toutes les créatures physiques, morontielles et spirituelles dotées de mental dans les vastes univers. Toutes ces activités mentales sont saisies dans le circuit absolu de gravité mentale qui se focalise dans la Source-Centre Troisième et fait partie de la conscience personnelle de l’Esprit Infini. 9:6.2 De même que le Père attire toute personnalité à lui-même, et que le Fils attire toute réalité spirituelle, de même l’Acteur Conjoint exerce un pouvoir d’attraction sur tout mental. Il domine et contrôle sans réserve le circuit mental universel. Toutes les valeurs intellectuelles vraies et sincères, toutes les pensées divines et les idées parfaites sont infailliblement attirées dans ce circuit absolu du mental. 7. La réflectivité de l’univers 9:7.1 L’Acteur Conjoint est capable de coordonner tous les niveaux d’actualité universelle, de manière à rendre possible la reconnaissance simultanée du mental, du matériel et du spirituel. C’est le phénomène de la réflectivité de l’univers, ce pouvoir exceptionnel et inexplicable de voir, d’entendre, de ressentir et de connaitre toutes choses à mesure qu’elles se passent dans tout un superunivers, puis de focaliser par réflectivité, en un point désiré quelconque, tous ces renseignements et toute cette connaissance. L’action de la réflectivité est démontrée à la perfection sur chacun des mondes-sièges des sept superunivers. Elle opère également d’un bout à l’autre des secteurs des superunivers, et à l’intérieur des frontières des univers locaux. La réflectivité se focalise en fin de compte sur le Paradis. 9:7.2 Le phénomène de la réflectivité, tel qu’on peut l’observer sur les mondes-sièges des superunivers dans les stupéfiants accomplissements des personnalités réflectives qui y stationnent, représente l’interassociation la plus complexe de toutes les phases d’existence observables dans l’ensemble de la création. On peut retracer l’origine des lignes d’esprit jusqu’au Fils, celle de l’énergie physique jusqu’au Paradis et celle du mental jusqu’à la Troisième Source ; mais, dans le phénomène extraordinaire de la réflectivité de l’univers, il y a une unification unique et exceptionnelle des trois. Elles sont associées ainsi pour permettre aux dirigeants de l’univers d’être informés instantanément de conditions lointaines, au moment même où elles se produisent. 8. Personnalités de l’Esprit Infini 9:8.1 L’Esprit Infini possède le plein pouvoir de transmettre beaucoup de ses pouvoirs et prérogatives à ses personnalités et agents coordonnés et subordonnés. 9:8.2 Le premier acte de création de Déité de l’Esprit Infini, opérant en dehors de la Trinité, mais sous quelque forme d’association non révélée avec le Père et le Fils, se personnalisa dans l’existence des sept Maitres Esprits du Paradis, les répartiteurs de l’Esprit Infini aux univers. 9:8.3 Il n’y a pas de représentant direct de la Source-Centre Troisième aux sièges des superunivers. Chacune de ces sept créations dépend de l’un des Maitres Esprits du Paradis, qui agit par les sept Esprits Réflectifs situés dans la capitale de ce superunivers. 9:8.4 L’acte subséquent de la création continue de l’Esprit Infini se révèle de temps en temps dans la production des Esprits Créatifs. Chaque fois que le Père Universel et le Fils Éternel deviennent parents d’un Fils Créateur, l’Esprit Infini devient l’ancêtre d’un Esprit Créatif d’univers local, qui devient l’étroit associé de ce Fils Créateur dans toutes les expériences subséquentes de l’univers. 9:8.5 De même qu’il est nécessaire de distinguer entre le Fils Éternel et les Fils Créateurs, de même il faut faire la différence entre l’Esprit Infini et les Esprits Créatifs, les coordonnés des Fils Créateurs dans les univers locaux. Un Esprit Créatif représente pour un univers local ce que l’Esprit Infini représente pour la création totale. 9:8.10 Le Père confère la personnalité de par sa libre volonté personnelle. Nous ne pouvons que conjecturer pourquoi il le fait, et nous ne savons pas comment il le fait. Nous ne savons pas non plus pourquoi la Troisième Source attribue des personnalités non issues du Père, mais l’Esprit Infini fait cela de son propre chef, en conjonction créatrice avec le Fils Éternel, et par de nombreuses voies inconnues de vous. L’Esprit Infini peut aussi agir pour le Père en conférant des personnalités du type Première Source. 9:8.12 Les personnalités de la Troisième Source aussi bien que celles de la Première sont dotées de tout ce que les hommes associent avec le concept de personnalité, et de plus d’attributs encore. Elles ont un mental embrassant la mémoire, la raison, le jugement, l’imagination créatrice, les associations d’idées, la décision, le choix, et de nombreux pouvoirs intellectuels supplémentaires entièrement inconnus des mortels. À quelques exceptions près, les ordres de personnalités qui vous sont révélés possèdent une forme et une individualité distinctes ; ce sont des êtres réels. Une majorité d’entre eux est visible par tous les ordres d’esprits existants. 9:8.13 Même vous, vous parviendrez à voir vos associés spirituels des ordres inférieurs aussitôt que vous serez délivrés de la vision limitée de vos présents yeux matériels et que vous aurez été dotés d’une forme morontielle avec sa sensibilité accrue à la réalité des choses spirituelles. 9:8.25 Les personnalités spirituelles appartenant à la vaste famille de l’Esprit Divin et Infini sont dédiées pour toujours au service tutélaire de l’amour de Dieu et de la miséricorde du Fils auprès de toutes les créatures intelligentes des mondes évolutionnaires du temps et de l’espace. Ces êtres spirituels constituent l’échelle vivante par laquelle l’homme mortel s’élève du chaos jusqu’à la gloire. 9:8.26 [Révélé sur Urantia par un Conseiller Divin d’Uversa chargé par les Anciens des Jours de dépeindre la nature et l’œuvre de l’Esprit Infini.] Fascicule 10. La Trinité du Paradis 10:0.1 La Trinité Paradisiaque des Déités éternelles permet au Père d’échapper plus facilement à l’absolutisme de personnalité. La Trinité associe parfaitement l’expression illimitée de l’infinie volonté personnelle de Dieu avec l’absoluité de la Déité. Le Fils Éternel et les divers Fils d’origine divine, en commun avec l’Acteur Conjoint et ses enfants de l’univers, permettent effectivement au Père de se libérer des limitations qui autrement seraient inhérentes à la primauté, à la perfection, à l’invariance, à l’éternité, à l’universalité, à l’absoluité et à l’infinité. 10:0.3 Partant de la situation présente sur le cercle de l’éternité, et regardant en arrière dans le passé sans fin, nous ne pouvons découvrir qu’une seule inévitabilité inéluctable dans les affaires de l’univers, et c’est la Trinité du Paradis. Avec la Trinité du Paradis, nous pouvons admettre des alternatives ou même de multiples manières de faire toutes choses, mais, sans la Trinité du Père, du Fils et de l’Esprit, nous sommes incapables de concevoir comment l’Infini aurait pu réussir une personnalisation triple et coordonnée en face de l’unicité absolue de la Déité. 1. La Source-Centre Première distributive d’elle-même 10:1.1 Il semblerait que le Père ait inauguré dans l’éternité du passé une politique de profonde distribution de lui-même. Dans la nature généreuse, aimante et aimable du Père Universel, il y a quelque chose qui l’incite à ne réserver pour lui-même que l’exercice des pouvoirs et de l’autorité qu’il estime apparemment impossible de déléguer ou de conférer. 10:1.2 Le Père Universel s’est constamment dépouillé de toutes les parties de lui-même qu’il pouvait conférer à un autre Créateur ou à une créature. Il a délégué à ses Fils divins et à leurs intelligences associées tous les pouvoirs et toute l’autorité qui pouvaient être délégués. Il a effectivement transféré à ses Fils Souverains, dans leurs univers respectifs, toutes les prérogatives d’autorité administrative qui étaient transférables. Dans les affaires d’un univers local, il a rendu chaque Fils Créateur Souverain tout aussi parfait, compétent et revêtu d’autant d’autorité que le Fils Éternel l’est dans l’univers central et originel. 3. Les trois personnes de la Déité 10:3.1 Bien qu’il n’existe qu’une seule Déité, il y a trois personnalisations positives et divines de la Déité. 10:3.8 Dieu est l’Absolu-Père de toutes les personnalités dans l’univers des univers. Le Père est personnellement absolu en liberté d’agir, mais, dans les univers du temps et de l’espace créés, en voie de création et encore à créer, on ne peut discerner que le Père soit absolu comme Déité totale, sauf dans la Trinité du Paradis. 10:3.9 À l’extérieur de Havona, la Source-Centre Première opère comme suit dans les univers phénoménaux : 10:3.10 1. Comme créateur, par les Fils Créateurs, ses petits-fils. 10:3.11 2. Comme contrôleur, par le centre de gravité du Paradis. 10:3.12 3. Comme esprit, par le Fils Éternel. 10:3.13 4. Comme mental, par le Créateur Conjoint. 10:3.14 5. Comme Père, elle maintient un contact parental avec toutes les créatures par son circuit de personnalité. 10:3.15 6. Comme personne, elle agit directement dans toute la création par ses fragments exclusifs – chez les hommes par les Ajusteurs de Pensée. 10:3.16 7. Comme Déité totale, elle n’agit que dans la Trinité du Paradis. 10:3.17 Tous ces abandons et délégations de juridiction par le Père Universel sont entièrement volontaires et imposés à lui-même par lui-même. Le tout-puissant Père prend intentionnellement sur lui de limiter ainsi son autorité dans l’univers. 10:3.18 Le Fils Éternel parait agir comme un avec le Père dans tous les aspects spirituels, sauf dans l’effusion des fragments de Dieu et dans d’autres activités prépersonnelles. Le Fils n’est pas non plus étroitement associé aux activités intellectuelles des créatures matérielles ni aux activités énergétiques des univers matériels. En tant qu’absolu, le Fils opère comme une personne, et seulement dans le domaine de l’univers spirituel. 10:3.19 L’Esprit Infini est étonnamment universel et manifeste une incroyable variété de talents dans toutes ses opérations. Il travaille dans les sphères du mental, de la matière et de l’esprit. L’Acteur Conjoint représente l’association Père-Fils, mais opère aussi par lui-même. Il n’est directement intéressé ni par la gravité physique, ni par la gravité spirituelle, ni par le circuit de personnalité, mais il participe plus ou moins à toutes les autres activités de l’univers. 4. L’union trinitaire de la Déité 10:4.2 La Déité Éternelle est parfaitement unifiée ; néanmoins, il y a trois personnes de la Déité parfaitement individualisées. La Trinité du Paradis rend possible d’exprimer simultanément dans toute leur diversité les traits de caractère et les pouvoirs infinis de la Source-Centre Première ainsi que de ses éternels coordonnés, et d’exprimer aussi toute l’unité divine des fonctions universelles de la Déité indivise. 10:4.3 La Trinité est une association de personnes infinies fonctionnant impersonnellement, mais sans contrevenir à la personnalité. À titre de comparaison grossière, un père, un fils et un petit-fils pourraient former une entité corporative qui serait non personnelle, mais néanmoins sujette à leurs volontés personnelles. 10:4.4 La Trinité du Paradis est réelle. Elle existe comme union de Déité du Père, du Fils et de l’Esprit ; cependant, le Père, le Fils ou l’Esprit, ou deux quelconques d’entre eux, peuvent agir par rapport à cette même Trinité du Paradis. Le Père, le Fils et l’Esprit peuvent collaborer d’une manière non trinitaire, mais non comme trois Déités. En tant que personnes, ils peuvent collaborer comme ils le veulent, mais cela n’est pas la Trinité. 5. Fonctions de la Trinité 10:5.1 Les Déités personnelles ont des attributs, mais il n’est guère logique de parler de la Trinité comme ayant des attributs. Il serait plus approprié de considérer cette association d’êtres divins comme ayant des fonctions, telles que l’administration de la justice, les attitudes de totalité, l’action coordonnée et le supercontrôle cosmique. 10:5.2 Les fonctions de la Trinité du Paradis ne sont pas simplement la somme des dons de divinité apparents du Père augmentée des attributs spécialisés qui sont uniques dans l’existence personnelle du Fils et de l’Esprit. Le résultat de l’association trinitaire des trois Déités du Paradis entraine l’évolution, l’extériorisation et la déitisation de nouveaux pouvoirs, de nouvelles significations, valeurs et capacités de révélation, d’action et d’administration universelles. Les associations vivantes, les familles humaines, les groupes sociaux ou la Trinité du Paradis ne s’accroissent pas par de simples additions arithmétiques. Le potentiel du groupe dépasse toujours de beaucoup la simple somme des attributs des individus qui le composent. 6. Les Fils Stationnaires de la Trinité 10:6.1 Toute loi prend origine dans la Source-Centre Première ; elle est la loi. L’administration de la loi spirituelle est inhérente à la Source-Centre Deuxième. La révélation de la loi, la promulgation et l’interprétation des statuts divins, est la fonction de la Source-Centre Troisième. L’application de la loi, la justice, tombe dans le domaine de la Trinité du Paradis, et elle est mise à exécution par certains Fils de la Trinité. 10:6.2 La Justice est inhérente à la souveraineté universelle de la Trinité du Paradis, mais la bonté, la miséricorde et la vérité forment le ministère universel des personnalités divines dont l’union dans la Déité constitue la Trinité. La justice n’est pas l’attitude du Père, du Fils ou de l’Esprit. La justice est l’attitude trinitaire de ces personnalités d’amour, de miséricorde et de ministère. Aucune des Déités du Paradis n’assure à elle seule l’administration de la justice. La justice n’est jamais une attitude personnelle, elle est toujours une fonction plurale. 10:6.4 Le Jugement, l’application finale de la justice conformément aux témoignages soumis par les personnalités de l’Esprit Infini, est l’œuvre des Fils Stationnaires de la Trinité ; ces êtres participent de la nature trinitaire de l’union du Père, du Fils et de l’Esprit. 10:6.5 Ce groupe des Fils Stationnaires de la Trinité englobe les personnalités suivantes : 10:6.6 1. Les Secrets de Suprématie Trinitisés. 10:6.7 2. Les Éternels des Jours. 10:6.8 3. Les Anciens des Jours. 10:6.9 4. Les Perfections des Jours. 10:6.10 5. Les Récents des Jours. 10:6.11 6. Les Unions des Jours. 10:6.12 7. Les Fidèles des Jours. 10:6.13 8. Les Perfecteurs de Sagesse. 10:6.14 9. Les Conseillers Divins. 10:6.15 10. Les Censeurs Universels. 10:6.17 Les Anciens des Jours et leurs associés issus de la Trinité rendent le juste jugement de l’équité suprême aux sept superunivers. Dans l’univers central, ces fonctions n’existent qu’en théorie ; l’équité y est évidente par elle-même dans la perfection, et la perfection de Havona exclut toute possibilité de disharmonie. 7. Le supercontrôle de la suprématie 10:7.2 Telles que les choses apparaissent aux mortels sur le niveau fini, la Trinité du Paradis, comme l’Être Suprême, ne s’intéresse qu’au total – planète totale, univers total, superunivers total, grand univers total. Cette attitude de totalité existe parce que la Trinité est le total de la Déité, et pour bien d’autres raisons encore. 10:7.3 L’Être Suprême est quelque chose de moins et quelque chose d’autre que la Trinité fonctionnant dans les univers finis ; mais, dans certaines limites et durant la présente ère d’incomplète synthèse pouvoir-personnalisation, cette Déité évolutionnaire parait vraiment refléter le comportement de la Trinité de Suprématie. Le Père, le Fils et l’Esprit n’agissent pas personnellement avec l’Être Suprême, mais, durant le présent âge de l’univers, ils collaborent avec lui en tant que Trinité. 10:8.10 [Parrainé par un Censeur Universel agissant par autorité des Anciens des Jours résidant sur Uversa.] Fascicule 11. L’ile éternelle du Paradis 11:0.1 Le Paradis est le centre éternel de l’univers des univers et le lieu où demeurent le Père Universel, le Fils Éternel et l’Esprit Infini, ainsi que leurs coordonnés et associés divins. Cette Ile centrale est le plus gigantesque corps organisé de réalité cosmique dans tout le maitre univers. Le Paradis est une sphère matérielle aussi bien qu’une demeure spirituelle. Toute la création intelligente du Père Universel est domiciliée sur des demeures matérielles ; il faut donc que leur centre de contrôle absolu soit également matériel, au sens propre du mot. 11:0.2 La beauté matérielle du Paradis consiste dans la magnificence de sa perfection physique. La gloire et la splendeur spirituelle de la demeure divine sont inaccessibles à la compréhension des mortels. Et le Paradis existe de toute éternité ; il n’y a ni archives ni traditions concernant l’origine de cette Ile nucléaire de Lumière et de Vie. 1. La résidence divine 11:1.1 Le Paradis sert à beaucoup de fins dans l’administration des royaumes universels, mais, pour les êtres créés, il existe principalement comme lieu où demeure la Déité. La présence personnelle du Père Universel réside au centre même de la surface supérieure de cette demeure presque circulaire, mais non sphérique, des Déités. Cette présence au Paradis du Père Universel est directement entourée par la présence personnelle du Fils Éternel, tandis que tous deux sont revêtus par la gloire indicible de l’Esprit Infini. 11:1.2 Dieu habite, a habité et habitera perpétuellement cette même demeure centrale et éternelle. Nous l’avons toujours trouvé là et nous l’y trouverons toujours. 11:1.4 On peut toujours trouver le Père à cet emplacement central. S’il en bougeait, cela précipiterait un pandémonium universel, car c’est à ce centre résidentiel que les lignes de gravité convergent en lui depuis les confins de la création. 2. Nature de l’Ile Éternelle 11:2.2 Dans sa forme, le Paradis diffère des corps habités de l’espace : il n’est pas sphérique, il est nettement ellipsoïde, son diamètre nord-sud étant d’un sixième plus long que son diamètre est-ouest. L’Ile centrale est essentiellement plate, et la distance entre la surface supérieure et la surface inférieure est le dixième du diamètre est-ouest. 11:2.4 L’Ile centrale est divisée géographiquement en trois domaines d’activité : 11:2.5 1. Le haut Paradis. 11:2.6 2. Le Paradis périphérique. 11:2.7 3. Le bas Paradis. 11:2.8 Nous désignons par côté haut la surface du Paradis qui est occupée par des activités de personnalité, et la surface opposée par côté bas. La périphérie du Paradis sert à des activités qui ne sont ni strictement personnelles ni non personnelles. La Trinité semble dominer le plan personnel ou supérieur, et l’Absolu Non Qualifié le plan inférieur ou impersonnel. Nous ne pouvons guère concevoir l’Absolu Non Qualifié comme une personne, mais nous pensons vraiment à la présence spatiale fonctionnelle de cet Absolu comme étant focalisée sur le bas Paradis. 11:2.10 Le Paradis existe sans le temps et n’a pas d’emplacement dans l’espace. 11:2.11 En gros, il semble que l’espace prenne son origine juste au-dessous du bas Paradis et le temps juste au-dessus du haut Paradis. Le temps tel que vous le comprenez n’est pas une caractéristique de l’existence du Paradis, bien que les citoyens de l’Ile centrale soient pleinement conscients de la séquence intemporelle des évènements. Le Paradis est non spatial, et en conséquence ses surfaces sont absolues. 3. Le haut Paradis 11:3.1 Sur le haut Paradis, il y a trois sphères grandioses d’activité, la présence de la Déité, la Sphère Très Sainte et l’Aire Sainte. La vaste région qui entoure immédiatement la présence des Déités est mise à part en tant que Sphère Très Sainte et réservée pour les fonctions d’adoration, de trinitisation et d’aboutissement spirituel supérieur. Dans cette zone, il n’y a ni structures matérielles ni créations purement intellectuelles ; elles ne pourraient pas y exister. 11:3.2 Bien qu’il n’y ait pas de matérialisations physiques dans l’aire du Très Saint, il y a d’abondants souvenirs de vos jours matériels dans les secteurs de l’Aire Sainte, et encore davantage dans les aires de réminiscence historique du Paradis périphérique. 11:3.3 L’Aire Sainte, la région environnante ou résidentielle, est divisée en sept zones concentriques. Le Paradis est parfois dénommé « la Maison du Père » parce que c’est sa résidence éternelle, et les sept zones sont souvent appelées « les demeures paradisiaques du Père ». La première, ou zone intérieure, est occupée par des Citoyens du Paradis et les natifs de Havona qui se trouvent en séjour au Paradis. La zone suivante, la deuxième, est la région de résidence des natifs des sept superunivers du temps et de l’espace. Une partie de cette seconde zone est subdivisée en sept divisions immenses formant le foyer paradisiaque des êtres spirituels et des créatures ascendantes qui proviennent des univers de progression évolutionnaire. Chacun de ces secteurs est exclusivement consacré au bien-être et à l’avancement des personnalités d’un seul superunivers, mais ces aménagements dépassent à peu près infiniment les besoins des sept superunivers actuels. 4. Le Paradis périphérique 11:4.1 L’Ile centrale finit abruptement à sa périphérie, mais ses dimensions sont si énormes que son angle terminal est relativement indiscernable à l’intérieur d’une zone circonscrite quelconque. La surface périphérique du Paradis est occupée en partie par les champs d’atterrissage et de départ de divers groupes de personnalités d’esprit. Puisque les zones d’espace non pénétré bordent de tout près la périphérie, tous les transports de personnalités à destination du Paradis atterrissent dans ces régions. 11:4.2 Les Sept Maitres Esprits ont leur siège personnel de pouvoir et d’autorité sur les sept sphères de l’Esprit qui circulent autour du Paradis dans l’espace situé entre les brillants globes du Fils et le circuit intérieur des mondes de Havona, mais ils maintiennent un siège-foyer de force sur la périphérie du Paradis. Là, les présences des Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir circulent lentement et marquent l’emplacement des sept stations d’où certaines énergies du Paradis sortent comme des éclairs vers les sept superunivers. 11:4.3 Ici, sur le Paradis périphérique, se trouvent les énormes aires d’expositions historiques et prophétiques affectées aux Fils Créateurs qui sont dédiées aux univers locaux du temps et de l’espace. Il y a exactement sept billions de ces emplacements historiques installés ou en réserve, mais l’ensemble de ces dispositifs réunis n’occupe guère que quatre pour cent de la portion de l’aire périphérique qui leur est affectée. 11:4.4 La portion du Paradis qui a été assignée à l’usage des univers existants n’est utilisée que dans la proportion de un à quatre pour cent, alors que l’étendue affectée à ces activités est au moins un million de fois supérieure à celle qui leur serait effectivement nécessaire. Le Paradis est assez grand pour faire face aux activités d’une création à peu près infinie. 5. Le bas Paradis 11:5.1 En ce qui concerne le bas Paradis, nous ne savons que ce qui est révélé ; les personnalités n’y séjournent pas. Il est totalement étranger aux affaires des intelligences d’esprit et l’Absolu de Déité n’y opère pas. Nous sommes informés que tous les circuits d’énergie physique et de force cosmique prennent leur origine sur le bas Paradis. 11:5.8 Toutes les formes de force et toutes les phases d’énergie paraissent encircuitées. Elles circulent partout dans les univers et reviennent par des routes précises. Quant aux émanations de la zone activée de l’Absolu Non Qualifié, elles paraissent arriver ou partir – jamais les deux à la fois. Les pulsations de cette zone extérieure s’effectuent selon de très longs cycles de proportions gigantesques. Pendant un peu plus d’un milliard d’années d’Urantia la force d’espace de ce centre est dirigée vers l’extérieur ; ensuite pendant une durée similaire, elle est dirigée vers l’intérieur ; et les manifestations de force d’espace de ce centre sont universelles ; elles s’étendent dans tout l’espace pénétrable. 11:5.9 Toute force physique, toute énergie et toute matière ne font qu’un. Toute énergie-force est issue originellement du bas Paradis et y retournera finalement après avoir complété son circuit d’espace. Mais toutes les énergies et toutes les organisations matérielles de l’univers des univers ne sont pas toutes venues du bas Paradis dans leur présent état phénoménal ; l’espace est la matrice de plusieurs formes de matière et de prématière. Bien que la zone extérieure du centre de force du Paradis soit la source d’énergies d’espace, ce n’est pas de là que l’espace tire son origine. L’espace n’est ni force, ni énergie, ni pouvoir. Les pulsations de cette zone n’expliquent pas non plus la respiration de l’espace, mais les phases d’entrée et de sortie de cette zone sont synchronisées avec les cycles d’expansion-contraction de l’espace qui durent deux milliards d’années. 6. La respiration de l’espace 11:6.1 Nous ne connaissons pas le mécanisme effectif de la respiration de l’espace ; nous observons simplement que tout l’espace est alternativement en contraction et en expansion. Cette respiration affecte à la fois l’expansion horizontale de l’espace pénétré et les extensions verticales de l’espace non pénétré qui existent dans les vastes réservoirs d’espace au-dessus et au-dessous du Paradis. Pour essayer d’imaginer la forme volumétrique de ces réservoirs d’espace, vous pourriez penser à un sablier. 11:6.2 Lorsque les univers de l’extension horizontale de l’espace pénétré se dilatent, les réservoirs de l’extension verticale de l’espace non pénétré se contractent, et vice versa. Il y a un confluent d’espace pénétré et non pénétré juste au-dessous du bas Paradis. Les deux types d’espace y coulent à travers les canaux régulateurs qui les transmuent, et où s’opèrent des modifications rendant pénétrable l’espace impénétrable, et réciproquement, dans les cycles de contraction et d’expansion du cosmos. 11:6.3 Espace « non pénétré » signifie espace non pénétré par ces forces, énergies, pouvoirs et présences dont on sait qu’ils existent dans l’espace pénétré. Nous ne savons pas si l’espace vertical (réservoir) est destiné à fonctionner toujours comme contrepoids de l’espace horizontal (univers) ; nous ne savons pas s’il y a une intention créatrice concernant l’espace non pénétré. En réalité, nous savons très peu de chose sur les réservoirs d’espace, simplement qu’ils existent et qu’ils paraissent contrebalancer les cycles d’expansion-contraction spatiaux de l’univers des univers. 11:6.4 Chaque phase des cycles de respiration d’espace dure un peu plus d’un milliard d’années d’Urantia. Pendant une phase, les univers sont en expansion ; pendant la suivante ils se contractent. 7. Fonctions spatiales du Paradis 11:7.1 L’espace n’existe sur aucune des surfaces du Paradis. Si l’on « regardait » directement au zénith de la surface supérieure du Paradis, on ne « verrait » rien d’autre que de l’espace non pénétré arrivant ou partant ; en ce moment il arrive. L’espace ne touche pas le Paradis ; seules les zones d’espace médian tranquille arrivent au contact de l’Ile centrale. 11:7.2 Le Paradis est le noyau effectivement immobile des zones comparativement tranquilles qui existent entre l’espace pénétré et l’espace non pénétré. 11:7.7 Les zones relativement tranquilles entre les niveaux d’espace, comme celle qui sépare les sept superunivers du premier niveau d’espace extérieur, sont d’énormes régions elliptiques où les activités spatiales sont au repos. Ces zones séparent les vastes galaxies qui tournent à grande vitesse en procession ordonnée autour du Paradis. Vous pouvez visualiser le premier niveau d’espace extérieur, où d’innombrables univers sont maintenant en cours de formation, comme une vaste procession de galaxies tournant autour du Paradis, bornée en haut et en bas par les zones tranquilles d’espace médian, et bornée à l’intérieur et à l’extérieur par les zones d’espace relativement tranquilles. 11:7.9 Ce zonage alterné du maitre univers, associé au flux alterné des galaxies dans le sens des aiguilles d’une montre et en sens inverse, est un facteur de stabilisation de la gravité physique destiné à empêcher que la pression de gravité ne s’accentue au point où elle produirait un effet de désagrégation et de dispersion. Ce dispositif exerce une influence antigravitationnelle et agit comme un frein sur des vitesses qui autrement seraient dangereuses. 8. La gravité du Paradis 11:8.2 Le centre et le point focal de la gravité matérielle absolue est l’Ile du Paradis, complétée par les corps de gravité obscurs qui encerclent Havona, et équilibrée par les réservoirs d’espace situés au-dessus et au-dessous. Toutes les émanations connues du bas Paradis répondent invariablement et infailliblement à l’attraction de la gravité centrale fonctionnant sur les circuits sans fin des niveaux elliptiques d’espace du maitre univers. 11:8.3 L’espace ne répond pas à la gravité, mais il agit sur la gravité comme un équilibrant. Sans le coussin de l’espace, un effet explosif ébranlerait les corps spatiaux du voisinage. L’espace pénétré exerce aussi une influence d’antigravité sur la gravité physique ou linéaire ; l’espace peut effectivement neutraliser l’action de la gravité sans toutefois pouvoir la retarder. La gravité absolue est la gravité du Paradis. La gravité locale ou linéaire appartient au stade électrique de l’énergie ou de la matière. Elle opère à l’intérieur de l’univers central, des superunivers et des univers extérieurs en tous les lieux où une matérialisation appropriée a eu lieu. 11:8.9 Le Paradis est la source absolue et l’éternel point focal de toute énergie-matière dans l’univers des univers. 9. Le caractère unique du Paradis 11:9.1 Le Paradis est unique en ce sens qu’il est le royaume d’origine primordiale et le but final de la destinée pour toutes les personnalités d’esprit. 11:9.7 Le Paradis est le siège universel de toutes les activités concernant la personnalité, et la source-centre de toutes les manifestations de force d’espace et d’énergie. Tout ce qui a été, qui est maintenant ou qui sera, est venu, vient maintenant ou viendra plus tard de ce lieu central d’habitat des Dieux éternels. Le Paradis est le centre de toute la création, la source de toutes les énergies et le lieu d’origine primitif de toutes les personnalités. 11:9.8 Après tout, la chose la plus importante pour les mortels au sujet du Paradis éternel est le fait que cette parfaite demeure du Père Universel est la destinée réelle et lointaine des âmes immortelles des fils mortels et matériels de Dieu, les créatures ascendantes des mondes évolutionnaires du temps et de l’espace. Tout mortel connaissant Dieu et ayant épousé la carrière d’accomplissement de la volonté du Père s’est déjà engagé sur la longue, longue route du Paradis, route de recherche de la divinité et d’aboutissement à la perfection. 11:9.9 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse chargé de cette fonction par les Anciens des Jours d’Uversa.] Fascicule 12. L’univers des univers 12:0.1 L’immensité de la vaste création du Père Universel dépasse complètement la portée de l’imagination finie. Le maitre univers est si colossal qu’il renverse les concepts d’êtres même de ma classe. Mais on peut enseigner beaucoup de choses au mental mortel sur le plan et l’arrangement des univers. Vous pouvez acquérir des notions sur leur organisation physique et leur merveilleuse administration. Vous pouvez apprendre beaucoup de choses sur les divers groupes d’êtres intelligents qui peuplent les sept superunivers du temps et l’univers central de l’éternité. 1. Niveaux d’espace du maitre univers 12:1.3 Partant du Paradis vers l’extérieur à travers l’extension horizontale de l’espace pénétré, le maitre univers existe en six ellipses concentriques, les niveaux d’espace entourant l’Ile centrale : 12:1.4 1. L’Univers central – Havona. 12:1.5 2. Les sept superunivers. 12:1.6 3. Le premier niveau d’espace extérieur. 12:1.7 4. Le second niveau d’espace extérieur. 12:1.8 5. Le troisième niveau d’espace extérieur. 12:1.9 6. Le quatrième et dernier niveau d’espace extérieur. 12:1.10 Havona, l’univers central, n’est pas une création du temps ; c’est une existence éternelle. Cet univers sans commencement ni fin consiste en un milliard de sphères d’une perfection sublime, et il est entouré par les énormes corps de gravité obscurs. Au centre de Havona se trouve l’Ile du Paradis, stationnaire et absolument stabilisée, entourée de ses vingt-et-un satellites. En raison des énormes masses des corps de gravité obscurs qui circulent à la lisière de l’univers central, le contenu massique de cet univers central dépasse considérablement le total des masses connues de l’ensemble des sept secteurs du grand univers. 12:1.11 Le système Paradis-Havona, l’éternel univers encerclant l’Ile éternelle, constitue le noyau parfait et éternel du maitre univers. L’ensemble des sept superunivers et toutes les régions de l’espace extérieur tournent sur des orbites établies autour du gigantesque agrégat central des satellites du Paradis et des sphères de Havona. 12:1.12 Les sept superunivers ne sont pas des organisations physiques primaires ; nulle part leurs frontières ne divisent une famille nébulaire ou ne traversent un univers local, une unité créative primordiale. Chaque superunivers est simplement, dans un espace géographique, un amas comprenant approximativement un septième de la création posthavonienne organisée et partiellement habitée. Ils sont à peu près équivalents quant au nombre des univers locaux qu’ils contiennent et à l’espace qu’ils embrassent. Nébadon, votre univers local, est l’une des plus récentes créations d’Orvonton, le septième superunivers. 12:1.13 Le grand univers est la création présentement organisée et habitée. Il se compose des sept superunivers avec un potentiel évolutionnaire cumulé d’environ sept billions de planètes habitées, sans faire état des sphères éternelles de la création centrale. Lorsque nous partons de l’intérieur, en allant du centre divin vers l’extérieur dans n’importe quelle direction, nous finissons par arriver aux limites extérieures de la création organisée et habitée ; nous arrivons aux limites extérieures du grand univers. Et c’est près de cette frontière extérieure, dans un coin éloigné de cette magnifique création, que votre univers local poursuit son existence mouvementée. 12:1.14 Les niveaux d’espace extérieur. Au loin dans l’espace, à une distance énorme des sept superunivers habités, il se rassemble des circuits de force et des énergies en cours de matérialisation d’une incroyable et prodigieuse immensité. Entre les circuits d’énergie des sept superunivers et cette gigantesque ceinture extérieure de forces en activité, il y a une zone d’espace comparativement calme dont la largeur varie, mais représente en moyenne quatre-cent-mille années-lumière. Ces zones d’espace sont libres de poussière stellaire – de brouillard cosmique. Mais, à environ un demi-million d’années-lumière au-delà de la périphérie du présent grand univers, nous observons les débuts d’une zone d’activité énergétique incroyable dont le volume et l’intensité croissent sur une distance de plus de vingt-cinq-millions d’années-lumière. Ces formidables roues de forces énergétiques sont situées dans le premier niveau d’espace extérieur, une ceinture continue d’activité cosmique entourant la totalité de la création connue, organisée et habitée. 2. Les domaines de l’Absolu Non Qualifié 12:2.1 Lorsque les astronomes d’Urantia scrutent avec leurs télescopes de plus en plus puissants les étendues mystérieuses de l’espace extérieur et qu’ils y voient l’étonnante évolution d’univers physiques à peu près innombrables, ils devraient réaliser qu’ils aperçoivent la grandiose exécution des plans insondables des Architectes du Maitre Univers. 12:2.4 Les habitants d’Uversa qui étudient les étoiles observent que le grand univers est entouré par les ancêtres d’une série d’amas d’étoiles et de planètes qui encerclent complètement la création actuellement habitée comme des anneaux concentriques d’univers extérieurs innombrables. Les physiciens d’Uversa calculent que l’énergie et la matière de ces régions extérieures inexplorées sont déjà bien des fois supérieures au total de la masse matérielle et des charges d’énergie contenues dans l’ensemble des sept superunivers. 12:2.5 À notre connaissance, il n’existe, dans cette ceinture extérieure de nébuleuses, de soleils et de planètes, ni êtres matériels de l’ordre des humains, ni anges ou autres créatures d’esprit. 12:2.6 Dans tout Orvonton, on croit qu’un nouveau type de création est en gestation, un ordre d’univers destiné à devenir la scène des activités futures du Corps de la Finalité qui s’assemble. 3. La gravité universelle 12:3.1 Toutes les formes d’énergie-force – matérielles, mentales ou spirituelles – sont également sujettes aux emprises, aux présences universelles que nous appelons gravité. La personnalité répond aussi à la gravité – au circuit exclusif du Père ; mais, bien que ce circuit soit uniquement réservé au Père, il n’est pas exclu des autres circuits. Le Père Universel est infini et agit sur tous les quatre circuits de gravité absolue dans le maitre univers : 12:3.2 1. La gravité de personnalité du Père Universel. 12:3.3 2. La gravité d’esprit du Fils Éternel. 12:3.4 3. La gravité mentale de l’Acteur Conjoint. 12:3.5 4. La gravité cosmique de l’Ile du Paradis. 12:3.7 Sous ce rapport, il est intéressant de noter certaines observations faites sur Uversa durant de récents millénaires par le corps des chercheurs s’occupant de la gravité. Ce groupe expert de travailleurs est arrivé aux conclusions suivantes concernant les différents systèmes de gravité du maitre univers : 12:3.8 1. Gravité physique. Ayant estimé la capacité de gravité physique du grand univers et ayant formulé une estimation de son total, ils ont laborieusement effectué une comparaison de leur résultat avec le total estimé de la présence de gravité absolue opérant maintenant. Ces investigateurs aboutissent à la conclusion étonnante que l’univers central et les sept superunivers qui l’entourent n’emploient présentement que cinq pour cent du fonctionnement actif de l’emprise de gravité absolue du Paradis. En d’autres termes : à l’heure actuelle, environ quatre-vingt-quinze pour cent de l’action active de gravité cosmique de l’Ile du Paradis, évaluée d’après cette théorie de totalité, est occupée à contrôler des systèmes matériels situés au-delà des frontières des univers présentement organisés. 12:3.9 2. Gravité spirituelle. Par la même technique d’estimation comparative et de calcul, ces chercheurs ont exploré la capacité présente de réaction à la gravité d’esprit. Avec la collaboration de Messagers Solitaires et d’autres personnalités d’esprit, ils sont parvenus à faire le total de la gravité d’esprit active de la Source-Centre Deuxième. Et il est fort instructif de noter qu’ils trouvent à peu près la même valeur pour la présence effective et fonctionnelle de la gravité d’esprit dans le grand univers que pour la valeur supposée qu’ils avaient admise pour le total de la gravité active d’esprit. En d’autres termes : à l’heure actuelle, pratiquement toute la gravité du Fils Éternel, calculée d’après cette théorie de la totalité, est observable en fonctionnement dans le grand univers. Si ces résultats sont dignes de confiance, nous pouvons en conclure que les univers évoluant dans l’espace extérieur sont à l’heure actuelle entièrement non spirituels. 12:3.10 3. Gravité mentale. À l’aide des mêmes principes de calcul comparatif, ces experts ont attaqué le problème de la présence de la gravité mentale et de la réponse à celle-ci. Bien que dans cet exemple les résultats ne soient pas aussi décisifs que pour les estimations de gravité physique et d’esprit, ils sont comparativement très instructifs et même curieux. Ces investigateurs en ont déduit qu’environ quatre-vingt-cinq pour cent de la réponse de gravité mentale à l’attraction intellectuelle de l’Acteur Conjoint prend son origine dans le grand univers tel qu’il existe. Cela suggère la possibilité que des activités mentales soient impliquées en relation avec les activités physiques observables en cours de progrès dans tous les royaumes de l’espace extérieur. Bien que cette estimation soit probablement loin d’être exacte, elle s’accorde en principe avec notre croyance que des organisateurs de force intelligents dirigent présentement l’évolution dans les niveaux d’espace extérieurs au-delà des limites présentes du grand univers. 4. Espace et mouvement 12:4.6 Dans l’espace extérieur, les organisateurs de force sont apparemment responsables de la production des gigantesques roues d’univers qui sont présentement en cours d’évolution stellaire. 12:4.7 Du point de vue humain, l’espace est néant–négatif ; il n’existe que par rapport à quelque chose de positif et de non spatial. Toutefois, l’espace est réel. Il contient et conditionne le mouvement. Il se meut même. On peut classifier les mouvements d’espace à peu près comme suit : 12:4.8 1. Le mouvement primaire – la respiration de l’espace, le mouvement de l’espace lui-même. 12:4.9 2. Le mouvement secondaire – les rotations en sens alternés des niveaux d’espace successifs. 12:4.10 3. Les mouvements relatifs – relatifs en ce sens qu’ils ne sont pas évalués en prenant le Paradis comme point de base. Les mouvements primaire et secondaire sont absolus, ils sont le mouvement par rapport au Paradis immobile. 12:4.11 4. Le mouvement compensateur ou corrélatif destiné à coordonner tous les autres mouvements. 12:4.12 Tout en révélant beaucoup de mouvements relatifs et absolus dans l’espace, les rapports actuels de votre soleil et de ses planètes associées tendent à produire sur vos astronomes observateurs l’impression que vous êtes comparativement stationnaires dans l’espace, et que les amas et courants d’étoiles qui vous entourent sont lancés dans une fuite vers l’extérieur à des vitesses toujours croissantes à mesure que vos calculs atteignent des espaces plus éloignés. Mais tel n’est pas le cas. Vous omettez de reconnaitre que les créations physiques de tout l’espace pénétré sont présentement en expansion uniforme vers l’extérieur. Votre propre création locale (Nébadon) participe à ce mouvement d’expansion universelle vers l’extérieur. La totalité des sept superunivers participe aux cycles de deux-milliards d’années de respiration de l’espace, ainsi que les régions extérieures du maitre univers. 7. La partie et le tout 12:7.1 Il existe une loi inexorable et impersonnelle qui opère dans la totalité du temps et de l’espace, et sur toute réalité de quelque nature qu’elle soit ; cette loi équivaut à la fonction d’une providence cosmique. La miséricorde caractérise l’attitude d’amour de Dieu envers les individus ; l’impartialité motive l’attitude de Dieu vis-à-vis de l’ensemble. La volonté de Dieu ne prévaut pas nécessairement dans la partie – dans le cœur d’une personnalité donnée – mais sa volonté gouverne effectivement le tout, l’univers des univers. 12:7.2 Les lois de Dieu sont simplement les habitudes de Dieu, sa manière répétitive d’agir ; et il fait toujours bien toutes choses. 12:7.4 Mais tout ce qui peut être dit véridiquement du Père Universel ne peut pas être affirmé avec la même certitude de toutes ses intelligences subordonnées ou ses créatures évolutionnaires. 12:7.8 La Paternité de Dieu et la fraternité des hommes offrent le paradoxe de la partie et du tout au niveau de la personnalité. Dieu aime chaque individu comme un enfant distinct dans la famille céleste. Cependant, Dieu aime ainsi tous les individus ; il ne fait pas acception de personnes, et l’universalité de son amour fait naitre une relation d’ensemble, la fraternité universelle. 12:7.10 Cet amour même de Dieu pour les individus fait naitre la famille divine de tous les individus, la fraternité universelle des enfants du Père du Paradis doués de libre arbitre. Dès lors que cette fraternité est universelle, elle est une relation de l’ensemble. Lorsque la fraternité est universelle, elle révèle non pas les relations de chacun mais les relations de tous. La fraternité est une réalité de totalité et révèle en conséquence des qualités du tout en opposition avec les qualités de la partie. 12:7.11 La fraternité constitue une relation de fait entre toutes les personnalités dans l’existence universelle. Nulle personne ne saurait échapper aux bénéfices ni aux sanctions qui peuvent survenir comme résultat de relations avec d’autres personnes. La partie profite ou souffre en proportion du tout. Le bon effort de chaque homme profite à tous les hommes ; l’erreur ou le mal commis par chaque homme accroit les tribulations de tous les hommes. 8. Matière, mental et esprit 12:8.1 « Dieu est esprit », mais le Paradis ne l’est pas. L’univers matériel est toujours le cadre où ont lieu toutes les activités spirituelles. Les êtres d’esprit et les ascendeurs d’esprit vivent et travaillent sur des sphères physiques de réalité matérielle. 12:8.2 Le don de la force cosmique, le domaine de la gravité cosmique, est la fonction de l’Ile du Paradis. Toute énergie-force originelle provient du Paradis. 12:8.3 Quelles que soient ses transformations dans les espaces extérieurs, une fois que la force est sortie du Paradis, elle continue son voyage en restant soumise à l’attraction sans fin, toujours présente et infaillible de l’Ile éternelle, et tourne indéfiniment avec obéissance et par inhérence le long des perpétuels sentiers d’espace des univers. L’énergie physique est l’unique réalité qui soit fidèle et constante dans sa soumission à la loi universelle. C’est seulement dans les domaines de la volition de la créature qu’il y a eu déviation des sentiers divins et des plans originels. 12:8.4 Le don de l’esprit et la spiritualisation des personnalités, domaine de la gravité spirituelle, sont le royaume du Fils Éternel. Et cette gravité d’esprit du Fils, attirant toujours vers lui toutes les réalités spirituelles, est tout aussi réelle et absolue que la toute-puissante emprise matérielle de l’Ile du Paradis. Mais l’homme au mental matériel est naturellement plus habitué aux manifestations matérielles de nature physique qu’aux opérations tout aussi réelles et puissantes de nature spirituelle, que la clairvoyance spirituelle de l’âme est seule à discerner. 12:8.5 À mesure que le mental d’une personnalité de l’univers devient plus spirituel – plus semblable à Dieu – il répond moins à la gravité matérielle. 12:8.6 Ce qu’est le Paradis pour la création physique et ce qu’est le Fils Éternel pour l’univers spirituel, l’Acteur Conjoint l’est pour les domaines du mental – l’univers intelligent des êtres et des personnalités matériels, morontiels et spirituels. 12:8.7 L’Acteur Conjoint réagit à la fois aux réalités matérielles et spirituelles, et devient donc par inhérence le ministre universel pour tous les êtres intelligents, ceux-ci pouvant représenter une union des phases matérielle et spirituelle de la création. Le don de l’intelligence, le ministère apporté au matériel et au spirituel dans le phénomène du mental, est le domaine exclusif de l’Acteur Conjoint, qui devient ainsi le partenaire du mental spirituel, l’essence du mental morontiel et la substance du mental matériel des créatures évolutionnaires du temps. 12:8.8 Le mental est la technique par laquelle les réalités d’esprit deviennent des réalités d’expérience pour les personnalités créées. Et, en dernière analyse, les possibilités unificatrices du mental, même humain, l’aptitude à coordonner les choses, les idées et les valeurs, sont supramatérielles. 12:8.14 Au Paradis, les trois énergies physique, mentale et spirituelle sont coordonnées. Dans le cosmos évolutionnaire, l’énergie-matière domine, sauf dans le cas de la personnalité où l’esprit lutte pour la maitrise grâce à la médiation du mental. L’esprit est la réalité fondamentale de l’expérience de personnalité de toutes les créatures, parce que Dieu est esprit. L’esprit est invariant et, en conséquence, dans toutes les relations de personnalité, il transcende à la fois le mental et la matière, qui sont des variables expérientielles d’aboutissement progressif. 9. Réalités personnelles 12:9.1 L’esprit est la réalité personnelle fondamentale dans les univers, et la personnalité est fondamentale pour toute expérience progressive avec la réalité spirituelle. Toutes les phases d’expérience de la personnalité sur tous les niveaux successifs de progression universelle fourmillent d’indices conduisant à la découverte de réalités personnelles attirantes. La véritable destinée des hommes consiste à créer des buts nouveaux et spirituels, puis à répondre aux attraits cosmiques de ces buts célestes de valeur non matérielle. 12:9.2 L’amour est le secret des associations profitables entre personnalités. Un seul contact ne suffit pas pour connaitre réellement une personne. 12:9.5 Votre religion devient réelle parce qu’elle émerge de l’esclavage de la peur et de l’asservissement des superstitions. Votre philosophie lutte pour s’émanciper des dogmes et de la tradition. Votre science s’est engagée dans le combat millénaire entre la vérité et l’erreur en luttant pour délivrer l’homme des liens de l’abstraction, de l’esclavage des mathématiques et de l’aveuglement relatif du matérialisme mécaniste. 12:9.6 Les mortels ont un noyau d’esprit. Le mental est un système d’énergie personnelle existant autour d’un noyau d’esprit divin et fonctionnant dans un environnement matériel. Cette relation vivante entre le mental personnel et l’esprit constitue le potentiel universel de personnalité éternelle. 12:9.7 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse agissant par autorité des Anciens des Jours.] Fascicule 13. Les sphères sacrées du Paradis 13:0.1 Entre l’Ile centrale du Paradis et le plus central des circuits planétaires de Havona s’intercalent dans l’espace trois circuits mineurs de sphères spéciales. Le circuit intérieur est composé des sept sphères secrètes du Père Universel ; le deuxième groupe est formé par les sept mondes lumineux du Fils Éternel, et à l’extérieur il y a les sept immenses sphères de l’Esprit Infini, les mondes constituant le siège administratif des Sept Maitres Esprits. 13:0.2 Ces trois circuits de sept mondes du Père, du Fils et de l’Esprit sont des sphères de splendeur insurpassable et de gloire inimaginable. Les matériaux de chaque circuit sont divers et chaque monde de chaque circuit est différent, à l’exception des sept mondes du Fils qui ont tous la même constitution physique. Ces vingt-et-un mondes sont tous d’énormes sphères et chaque groupe de sept est éternisé différemment. 1. Les sept mondes sacrés du Père 13:1.1 Le circuit des sphères de vie sacrée du Père contient les seuls secrets inhérents à la personnalité dans l’univers des univers. Ces satellites du Paradis, formant le circuit le plus central des trois, sont les seuls domaines interdits concernant la personnalité dans l’univers central. Le bas Paradis et les mondes du Fils sont également fermés aux personnalités, mais aucun de ces royaumes ne s’occupe directement de la personnalité. 13:1.2 Les mondes paradisiaques du Père sont dirigés par l’ordre le plus élevé des Fils Stationnaires de la Trinité, les Secrets de Suprématie Trinitisés. 13:1.4 1. DIVININGTON. Dans un sens tout spécial, ce monde est le « sein du Père », la sphère de communion personnelle du Père Universel, et il y a là une manifestation spéciale de sa divinité. Divinington est le lieu de rencontre paradisiaque des Ajusteurs de Pensée, mais c’est aussi le foyer de nombreuses autres entités, personnalités et êtres divers tirant leur origine du Père Universel. Il existe en dehors du Fils Éternel beaucoup de personnalités issues directement d’actes du Père Universel agissant isolément. Seuls fraternisent et opèrent dans cette résidence les fragments du Père et les personnalités et autres êtres qui tirent directement et exclusivement leur origine du Père Universel. 13:1.5 Les secrets de Divinington comprennent le secret de l’effusion et de la mission des Ajusteurs de Pensée. Leur nature, leur origine et la technique de leur contact avec les humbles créatures des mondes évolutionnaires sont des secrets de cette sphère paradisiaque. 13:1.7 2. SONARINGTON. Cette sphère est le « sein du Fils », le monde récepteur personnel du Fils Éternel. C’est le quartier général paradisiaque des Fils de Dieu ascendants et descendants à partir du moment où ils ont été pleinement accrédités et définitivement confirmés. Ce monde est le foyer paradisiaque pour tous les Fils du Fils Éternel et pour ceux de ses Fils associés et coordonnés. 13:1.8 Les secrets de Sonarington incluent le secret de l’incarnation des Fils divins. Quand un Fils de Dieu devient Fils de l’Homme, quand il est littéralement né d’une femme comme ce fut le cas sur votre monde il y a dix-neuf-cents ans, il s’agit d’un mystère universel. 13:1.9 3. SPIRITINGTON. Ce monde est le « sein de l’Esprit », le foyer paradisiaque des êtres supérieurs qui représentent exclusivement l’Esprit Infini. Ici se réunissent les Sept Maitres Esprits et certains de leurs descendants venant de tous les univers. On rencontre aussi dans cette demeure céleste de nombreux ordres non révélés de personnalités d’esprit. 13:1.10 Les secrets de Spiritington comprennent les mystères impénétrables de la réflectivité. 13:1.11 4. VICEGERINGTON. Cette planète est le « sein du Père et du Fils » et la sphère secrète de certains êtres non révélés issus d’actes du Père et du Fils. C’est aussi le foyer paradisiaque de beaucoup d’êtres glorifiés dont l’ascendance est complexe, ceux dont l’origine est compliquée à cause du nombre des techniques variées mises en œuvre dans les sept superunivers. 13:1.15 5. SOLITARINGTON. Ce monde est « le sein du Père et de l’Esprit ». Il est le lieu de rencontre d’une magnifique multitude d’êtres non révélés issus des actes conjoints du Père Universel et de l’Esprit Infini. Ces êtres participent des traits du Père en plus de leur héritage de l’Esprit. 13:1.16 Solitarington est aussi le foyer des Messagers Solitaires et d’autres personnalités des ordres superangéliques. 13:1.19 6. SÉRAPHINGTON. Cette sphère est le « sein du Fils et de l’Esprit » et c’est le monde qui sert de foyer à la foule immense d’êtres non révélés créés par le Fils et l’Esprit. C’est aussi la sphère de destinée de tous les ordres tutélaires des armées d’anges y compris les supernaphins, les seconaphins et les séraphins. 13:1.20 Les secrets de Séraphington comprennent un triple mystère et je ne peux faire mention que d’un seul d’entre eux, le mystère des transports séraphiques. Divers ordres de séraphins et d’êtres d’esprit alliés possèdent la faculté d’envelopper dans leurs formes d’esprit tous les ordres de personnalités non matérielles et de les transporter sur de longs trajets interplanétaires. 13:1.21 7. ASCENDINGTON. Ce monde unique est le « sein du Père, du Fils et de l’Esprit », le lieu de rencontre des créatures ascendantes de l’espace, la sphère d’accueil des pèlerins du temps qui passent par l’univers de Havona sur leur chemin vers le Paradis. Ascendington est le foyer paradisiaque effectif des âmes ascendantes du temps et de l’espace jusqu’à ce qu’elles atteignent le statut du Paradis. Vous autres mortels, vous passerez la majeure partie de vos « vacances » de Havona sur Ascendington. Vous y serez occupés à des milliers d’activités qui dépassent la portée de l’imagination humaine. 13:1.22 Les secrets d’Ascendington comprennent le mystère de la construction graduelle et certaine, dans le mental matériel et mortel, d’une contrepartie spirituelle et potentiellement immortelle du caractère et de l’identité. Ce phénomène est un des plus troublants mystères des univers, à savoir l’évolution d’une âme immortelle dans le mental d’une créature mortelle et matérielle. 2. Relations avec les mondes du Père 13:2.1 Ces mondes-foyers des divers ordres d’êtres spirituels sont des sphères immenses et prodigieuses qui égalent le Paradis dans leur beauté incomparable et leur gloire splendide. Ce sont des mondes de rencontres, des sphères de réunion, qui servent d’adresses cosmiques permanentes. En tant que finalitaires, vous serez domiciliés au Paradis, mais c’est Ascendington qui sera en tous temps l’adresse de votre foyer, même lorsque vous commencerez à servir dans l’espace extérieur. 13:2.6 Les mondes du circuit intérieur sont réellement des mondes de fraternité ou de statut plus que des sphères de résidence effective. Les mortels atteindront un certain statut sur chacun des mondes du Père sauf un. Par exemple, lorsque vous autres mortels atteignez Havona, vous recevez l’autorisation de vous rendre sur Ascendington où vous êtes fort bienvenus, mais vous n’avez pas la permission de visiter les six autres mondes sacrés. À la suite de votre passage par le régime du Paradis et après avoir été admis au Corps de la Finalité, vous recevez la permission d’aller à Sonarington, car vous êtes alors des Fils de Dieu aussi bien que des ascendeurs – et vous êtes même davantage. Mais il restera toujours un septième de Sonarington qui ne sera pas ouvert à votre inspection, le secteur contenant les secrets d’incarnation des Fils divins. Ces secrets ne seront jamais révélés aux fils ascendants de Dieu. 13:2.7 Finalement, vous aurez plein accès à Ascendington et accès relatif aux autres sphères du Père sauf Divinington. Mais même avec la permission d’atterrir sur cinq autres sphères secrètes après être devenu un finalitaire, vous ne serez pas autorisé à visiter tous les secteurs de ces mondes. 3. Les mondes sacrés du Fils Éternel 13:3.1 Les sept sphères lumineuses du Fils Éternel sont les mondes des sept phases d’existence de pur esprit. Ces globes brillants sont la source de la triple lumière du Paradis et de Havona, et leur influence est limitée principalement, mais non entièrement, à l’univers central. 13:3.2 La personnalité est absente sur ces satellites du Paradis ; c’est pourquoi on ne peut exposer aux personnalités mortelles et matérielles que très peu de choses concernant ces demeures de pur esprit. On nous enseigne que ces mondes fourmillent de la vie autre-que-personnelle des êtres du Fils Éternel. 4. Les mondes de l’Esprit Infini 13:4.1 Entre le circuit intérieur de Havona et les brillantes sphères du Fils Éternel circulent les sept globes de l’Esprit Infini, mondes habités par la descendance de l’Esprit Infini, par les fils trinitisés de personnalités créées glorifiées et par d’autres types d’êtres non révélés chargés d’administrer effectivement les nombreuses entreprises des divers royaumes d’activités universelles. 13:4.2 Les Sept Maitres Esprits sont les représentants suprêmes et ultimes de l’Esprit Infini. Ils maintiennent leurs points d’attache personnels, leurs foyers de pouvoir, sur la périphérie du Paradis, mais toutes les opérations concernant leur gérance et la direction du grand univers sont conduites sur et depuis ces sept sphères administratives spéciales de l’Esprit Infini. Les Sept Maitres Esprits sont en réalité le volant régulateur mental-esprit de l’univers des univers, un pouvoir centralisé embrassant tout, englobant tout et coordonnant tout. 13:4.3 À partir de ces sept sphères spéciales, les Maitres Esprits opèrent pour équilibrer et stabiliser les circuits de mental cosmique du grand univers. 13:4.6 Chaque Maitre Esprit préside un superunivers et chacun de ces sept mondes est exclusivement attribué à un Maitre Esprit. Il n’y a littéralement aucune phase de l’administration subparadisiaque des sept superunivers à laquelle ne pourvoient ces mondes administratifs. Ils ne sont pas aussi exclusifs que les sphères du Père ou celles du Fils et, bien que le statut de résidence soit réservé aux natifs et à ceux qui y travaillent, ces sept planètes administratives sont toujours ouvertes à tous les êtres qui désirent les visiter et qui peuvent disposer des moyens de transport nécessaires. 13:4.8 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse chargé de cette fonction par les Anciens des Jours d’Uversa.] Fascicule 14. L’univers central et divin 14:0.1 L’univers parfait et divin occupe le centre de toute la création ; il est l’éternel noyau autour duquel tournent les vastes créations du temps et de l’espace. Le Paradis est la gigantesque Ile nucléaire de stabilité absolue qui repose immobile au cœur même du magnifique univers éternel. Cette famille planétaire centrale s’appelle Havona et se trouve fort éloignée de l’univers local de Nébadon. Ses dimensions sont énormes et sa masse presque incroyable. Elle est formée d’un milliard de sphères d’une beauté inimaginable et d’une splendeur superbe. 14:0.2 C’est l’unique et le seul agrégat de mondes qui soit fixé, parfait et ancré. C’est un univers entièrement créé et parfait ; il ne s’est pas développé par évolution. C’est le noyau éternel de la perfection autour duquel tournoie l’interminable procession des univers qui constituent la prodigieuse expérience évolutionnaire, l’aventure audacieuse des Fils de Dieu Créateurs qui aspirent à reproduire dans le temps et dans l’espace l’univers modèle, l’idéal d’achèvement divin, de finalité suprême, de réalité ultime et de perfection éternelle. 1. Le système Paradis-Havona 14:1.9 Le milliard de mondes de Havona est disposé en sept circuits concentriques qui entourent immédiatement les trois circuits des satellites du Paradis. Il y a plus de trente-cinq-millions de ces mondes dans le circuit le plus proche du Paradis. Il y en a plus de deux-cent-quarante-cinq-millions dans le circuit le plus éloigné, et des quantités proportionnelles dans les circuits intermédiaires. Chaque circuit est différent, mais tous sont parfaitement équilibrés et délicatement organisés ; chacun d’eux est imprégné par une représentation spécialisée de l’Esprit Infini, l’un des sept Esprits des Circuits. En plus d’autres fonctions, cet Esprit impersonnel coordonne la conduite des affaires célestes dans chaque circuit. 14:1.10 Les circuits planétaires de Havona ne se superposent pas ; leurs mondes se suivent les uns les autres en procession linéaire ordonnée. L’univers central tournoie autour du Paradis dans un seul vaste plan formé de dix unités concentriques stabilisées – les trois circuits des sphères du Paradis et les sept circuits des mondes de Havona. 14:1.11 Au Paradis, on ne compte pas le temps ; la séquence des évènements successifs est inhérente au concept des natifs de l’Ile centrale. Mais le temps est lié aux circuits de Havona et aux nombreux êtres d’origine céleste ou terrestre qui y séjournent. Chaque monde de Havona a son propre temps local déterminé par son circuit. 14:1.14 Sur la périphérie de cet immense univers central, bien au-delà de la septième ceinture des mondes de Havona, circulent un nombre incroyable d’énormes corps de gravité obscurs. Ces innombrables masses obscures ne ressemblent en rien sous beaucoup d’aspects aux autres corps de l’espace ; elles en sont très différentes même par la forme. Ces corps de gravité obscurs ne réfléchissent pas la lumière et ne l’absorbent pas non plus ; ils ne réagissent pas à l’énergie physique de la lumière ; ils entourent et enveloppent Havona si complètement qu’ils le cachent à la vue des univers habités du temps et de l’espace – même de ceux qui sont proches. 2. Constitution de Havona 14:2.1 Les mondes de Havona sont réels et véritables, bien que leur véritable substance diffère de l’organisation matérielle des planètes des sept superunivers. 14:2.2 Les réalités physiques de Havona représentent un ordre d’organisation énergétique radicalement différent de tous ceux qui prévalent dans les univers évolutionnaires de l’espace. Les énergies de Havona sont triples, tandis que les unités superuniverselles d’énergie-matière contiennent une charge d’énergie double, bien que l’une des formes d’énergie existe sous les phases positive et négative. 14:2.3 L’organisation des matériaux de Havona comporte exactement mille éléments chimiques de base, plus la fonction équilibrée des sept formes d’énergie havonienne. Chacune de ces énergies fondamentales manifeste sept phases d’excitation, de sorte que les natifs de Havona répondent à quarante-neuf stimulus de sensation différents. En d’autres termes, d’un point de vue purement physique, les natifs de l’univers central disposent de quarante-neuf formes spécialisées de sensation. Les sens morontiels sont au nombre de soixante-dix, et les réactions d’ordre spirituel supérieur varient chez différents types d’êtres entre soixante-dix et deux-cent-dix. 14:2.4 Aucun des êtres physiques de l’univers central ne serait visible pour les Urantiens. Nul stimulus physique de ces mondes lointains n’exciterait une réaction dans vos grossiers organes des sens. Si un mortel d’Urantia pouvait être transporté à Havona, il y serait sourd, aveugle et complètement dépourvu de toute autre réaction sensorielle. 3. Les mondes de Havona 14:3.2 Il n’y a pas besoin de gouvernement chez ces intelligences parfaites ou presque parfaites. Les règlements leur sont inutiles, car ce sont des êtres nés parfaits mêlés avec des créatures évolutionnaires qui ont passé depuis longtemps par le crible des tribunaux suprêmes des superunivers. 14:3.3 L’administration de Havona n’est pas automatique, mais elle est merveilleusement parfaite et divinement efficace. Elle est principalement planétaire et confiée aux Éternels des Jours qui y résident, chaque sphère de Havona étant dirigée par une de ces personnalités d’origine trinitaire. Les Éternels des Jours ne sont pas des créateurs, mais ils sont de parfaits administrateurs. 14:3.4 Le milliard de sphères de l’univers central constitue le monde éducatif des hautes personnalités natives du Paradis et de Havona, et sert en outre de terrain d’épreuve final pour les créatures ascendantes des mondes évolutionnaires du temps. Dans l’exécution du grand plan du Père Universel pour l’ascension des créatures, les pèlerins du temps sont déposés sur les mondes de réception du circuit extérieur, le septième, et, à la suite de l’intensification de leur entrainement et de l’élargissement de leur expérience, ils sont progressivement promus vers l’intérieur, planète par planète, cercle par cercle jusqu’à ce qu’ils atteignent finalement les Déités et parviennent à résider au Paradis. 14:3.6 Nulle part ailleurs dans le grand univers il ne convient d’utiliser des sphères aussi énormes comme mondes habités. C’est leur constitution physique triata, couplée avec l’effet équilibrant des immenses corps de gravité obscurs, qui rend possible d’égaliser aussi parfaitement les forces physiques et d’équilibrer si délicatement les diverses forces attractives de cette prodigieuse création. L’antigravité est également employée pour organiser les fonctions matérielles et les activités spirituelles de ces mondes colossaux. 14:3.7 L’architecture, l’éclairage et le chauffage, ainsi que l’embellissement biologique et artistique des sphères de Havona, dépassent de beaucoup l’imagination humaine dans ce qu’elle peut avoir de plus étendu. On ne peut vous donner beaucoup de détails sur Havona. Pour comprendre la beauté et la magnificence de cet univers, il faut le voir. Mais il y a de vrais lacs et de vraies rivières sur ces mondes parfaits. 4. Créatures de l’univers central 14:4.10 Les natifs de Havona descendent tous de la Trinité du Paradis. Ils n’ont pas de créatures pour ancêtres, et eux-mêmes ne se reproduisent pas. 14:4.12 Havona possède une vie indigène qui a une signification en elle-même et par elle-même. Les Havoniens offrent leur ministère de bien des manières aux descendeurs du Paradis et aux ascendeurs des superunivers, mais ils vivent aussi des vies qui sont uniques dans l’univers central et ont une signification relative tout à fait à part du Paradis ou des superunivers. 14:4.13 De même que l’adoration des fils par la foi sur les mondes évolutionnaires contribue à satisfaire l’amour du Père Universel, de même l’adoration exaltée des créatures de Havona satisfait à satiété les idéaux parfaits de beauté et de vérité divines. Tandis que les mortels s’efforcent de faire la volonté de Dieu, ces êtres de l’univers central vivent pour satisfaire les idéaux de la Trinité du Paradis. 14:4.20 L’Esprit Infini est représenté sur les mondes de Havona par une foule de personnalités, des êtres de grâce et de gloire, qui règlent les détails des affaires intellectuelles et spirituelles complexes de l’univers central. Sur ces mondes de perfection divine, ils accomplissent le travail approprié à la conduite normale de cette vaste création. En outre, ils poursuivent les multiples tâches d’instruire, d’éduquer et d’aider le nombre immense de créatures ascendantes qui se sont élevées jusqu’à la gloire en partant des mondes enténébrés de l’espace. 5. La vie dans Havona 14:5.1 Sur Urantia, vous passez par une épreuve courte et intense pendant votre vie initiale d’existence matérielle. Sur les mondes des maisons et en passant par votre système, votre constellation et votre univers local, vous franchissez les phases morontielles d’ascension. Sur les mondes éducatifs du superunivers, vous traversez les véritables stades de progression d’esprit et vous vous préparez au transit final vers Havona. Sur les sept circuits de Havona, vos aboutissements sont intellectuels, spirituels et expérientiels. Et, sur chacun des mondes de chacun de ces circuits, vous devez accomplir une tâche spécifique. 14:5.2 Sur les mondes divins de l’univers central, la vie est si riche et si pleine, si complète et si remplie, qu’elle transcende entièrement le concept humain de tout ce qu’un être créé pourrait jamais expérimenter. Les activités sociales et économiques de cette création éternelle ne ressemblent en rien aux occupations des créatures matérielles vivant sur des mondes évolutionnaires comme Urantia. Même la technique de pensée de Havona est différente des processus de pensée sur Urantia. 14:5.3 Les règlements en vigueur dans l’univers central lui sont appropriés et inhérents d’une manière naturelle ; les règles de conduite n’y sont pas arbitraires. Il ressort de toutes les obligations imposées dans Havona qu’elles sont motivées par la droiture et conformes à la justice. Et ces deux facteurs conjugués équivalent à ce que l’on appellerait l’équité sur Urantia. Quand vous arriverez dans Havona, vous aurez tout naturellement plaisir à faire les choses de la manière dont elles devraient être faites. 14:5.4 Lorsque des êtres intelligents atteignent pour la première fois l’univers central, ils sont reçus et domiciliés sur le monde-pilote du septième circuit de Havona. À mesure que les nouveaux arrivants progressent spirituellement, qu’ils parviennent à comprendre l’identité du Maitre Esprit de leur superunivers, ils sont transférés au sixième cercle. (C’est d’après ces dispositifs de l’univers central que les cercles de progrès dans le mental humain ont été nommés). Après être parvenus à une réalisation de la Suprématie, ce qui les prépare à l’aventure de la Déité, les ascendeurs sont emmenés au cinquième circuit, et, lorsqu’ils ont atteint l’Esprit Infini, ils sont transférés au quatrième. Après avoir atteint le Fils Éternel, ils sont dirigés sur le troisième et, quand ils ont reconnu le Père Universel, ils vont séjourner sur le deuxième circuit de mondes ; ils s’y familiarisent avec les multitudes du Paradis. L’arrivée sur le premier circuit de Havona signifie que les candidats du temps ont été admis au service du Paradis. Pendant un temps indéterminé, dépendant de la longueur et de la nature de leur ascension de créatures, ils s’attarderont sur ce circuit intérieur d’aboutissement spirituel progressif. C’est à partir de ce circuit intérieur que les pèlerins ascendants passent vers l’intérieur à la résidence du Paradis et sont admis au Corps de la Finalité. 14:5.5 Durant votre séjour dans Havona comme pèlerins de l’ascension, il vous sera permis de visiter librement les mondes du circuit auquel vous êtes affectés. Vous pourrez également retourner aux planètes des circuits que vous avez déjà traversés. Et tout cela est possible à ceux qui séjournent sur les cercles de Havona sans qu’ils aient besoin de se faire transporter par les supernaphins. Les pèlerins du temps peuvent s’équiper eux-mêmes pour traverser l’espace « conquis », mais il faut qu’ils aient recours à une technique imposée pour franchir l’espace qu’ils n’ont pas conquis ; un pèlerin ne peut ni quitter Havona ni s’avancer au-delà du circuit auquel il est affecté sans l’aide d’un supernaphin transporteur. 14:5.6 Il y a une originalité reposante dans cette vaste création centrale. À part l’organisation physique de la matière et la constitution de base des ordres fondamentaux d’êtres intelligents et autres choses vivantes, les mondes de Havona n’ont rien de commun entre eux. Chacune de ces planètes est une création originale, unique et exclusive ; chaque planète est une production incomparable, superbe et parfaite. Et cette diversité d’individualités s’étend à toutes les caractéristiques des aspects physiques, intellectuels et spirituels de l’existence planétaire. Chacune de ces sphères de perfection au nombre d’un milliard a été développée et embellie selon les plans de l’Éternel des Jours qui y réside. Et c’est précisément pourquoi il n’y en a pas deux pareilles. 14:5.9 Chacun de ces mille-millions de mondes d’étude est une véritable université de surprises. Ceux qui traversent ces circuits et parcourent ces mondes gigantesques éprouvent un étonnement continu et un émerveillement sans fin. La monotonie ne fait pas partie de la carrière de Havona. 14:5.10 L’amour de l’aventure, la curiosité et la peur de la monotonie – ces traits inhérents à la nature humaine évoluante – n’ont pas été mis là simplement pour vous agacer et vous ennuyer durant votre bref séjour sur terre, mais plutôt pour vous suggérer que la mort n’est que le commencement d’une carrière d’aventures sans fin, une vie perpétuelle d’anticipations, un éternel voyage de découvertes. 14:6.42 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse chargé de cette fonction par les Anciens des Jours d’Uversa.] Fascicule 15. Les sept superunivers 15:0.1 Les Sept Maitres Esprits irradient leur influence à partir de l’Ile centrale, faisant ainsi de la vaste création une roue gigantesque dont le moyeu est l’éternelle Ile du Paradis, dont les sept rayons sont les radiations des Sept Maitres Esprits, et dont la jante est constituée par les régions extérieures du grand univers. 15:0.2 Le septuple plan de gouvernement et d’organisation des superunivers fut formulé très tôt dans la matérialisation de la création universelle. La première création posthavonienne fut divisée en sept segments colossaux, et les mondes-sièges des gouvernements de ces superunivers furent dessinés et construits. Le présent plan d’administration existe presque depuis l’éternité, et c’est à juste titre que les chefs de ces sept superunivers sont appelés les Anciens des Jours. 1. Le niveau d’espace des superunivers 15:1.2 L’univers local auquel votre système appartient suit une trajectoire précise et bien comprise, en sens inverse des aiguilles d’une montre, autour du vaste tourbillon qui entoure l’univers central. 15:1.3 Urantia est située dans un univers local et un superunivers non encore complètement organisés, et votre univers local se trouve à proximité immédiate de nombreuses créations physiques partiellement achevées. Vous appartenez à l’un des univers relativement récents. 15:1.6 Urantia appartient à un système excentré proche des limites extérieures de votre univers local, et votre univers local est en train de traverser la périphérie d’Orvonton. Au-delà du vôtre, il y en a encore d’autres, mais vous êtes fort éloignés, dans l’espace, des systèmes physiques qui tournent sur la grande orbite à proximité relative de la Grande Source-Centre. 2. Organisation des superunivers 15:2.1 Seul le Père Universel connait l’emplacement et le nombre effectif des mondes habités dans l’espace ; il les appelle tous par leur nom et leur nombre. Je ne peux donner que le nombre approximatif des planètes habitées ou habitables, car certains univers locaux ont plus de mondes convenant à la vie intelligente que d’autres. D’autre part, tous les univers locaux prévus n’ont pas été organisés. C’est pourquoi je n’offre d’estimation que pour donner une idée de l’immensité de la création matérielle. 15:2.2 Il y a sept superunivers dans le grand univers, et ils sont constitués approximativement comme suit : 15:2.3 1. Le système. L’unité de base du supergouvernement est formée d’environ mille mondes habités ou habitables. Mais, dans les systèmes jeunes, seul un nombre relativement restreint de ces mondes peut être habité. Chaque planète habitée est régie par un prince planétaire ; chaque système local possède une sphère architecturale pour siège central, et il est gouverné par un souverain systémique. 15:2.4 2. La constellation. Cent systèmes (environ cent-mille planètes habitables) forment une constellation. Chaque constellation a une sphère architecturale pour siège et elle est régie par trois Fils de l’ordre des Vorondadeks, les Très Hauts. À chaque constellation est aussi affecté comme observateur un Fidèle des Jours, ambassadeur de la Trinité du Paradis. 15:2.5 3. L’univers Local. Cent constellations (environ dix-millions de planètes habitables) constituent un univers local. Chaque univers local possède pour siège un magnifique monde architectural et il est régi par l’un des Fils Créateurs coordonnés de Dieu de l’ordre des Micaëls. Chaque univers est béni par la présence d’un Union des Jours, représentant la Trinité du Paradis. 15:2.6 4. Le secteur mineur. Cent univers locaux (environ un milliard de planètes habitables) constituent un secteur mineur du gouvernement du superunivers. Chaque secteur mineur possède un merveilleux monde-siège d’où ses dirigeants, les Récents des Jours, administrent les affaires de ce secteur mineur. Il y a trois Récents des Jours, Personnalités Suprêmes de la Trinité, au siège de chaque secteur mineur. 15:2.7 5. Le secteur majeur. Cent secteurs mineurs (environ cent-milliards de planètes habitables) forment un secteur majeur. Chaque secteur majeur est pourvu d’un siège grandiose et régi par trois Perfections des Jours, Personnalités Suprêmes de la Trinité. 15:2.8 6. Le superunivers. Dix secteurs majeurs (environ mille-milliards de planètes habitables) constituent un superunivers. Chaque superunivers est pourvu d’un monde-siège immense et glorieux, et régi par trois Anciens des Jours. 15:2.9 7. Le grand univers. Sept superunivers forment le grand univers présentement organisé, consistant en sept billions environ de mondes habitables, plus les sphères architecturales et le milliard de sphères habitées de Havona. Les superunivers sont régis et administrés indirectement et réflectivement depuis le Paradis par les Sept Maitres Esprits. 3. Le superunivers d’Orvonton 15:3.1 Pratiquement tous les royaumes étoilés visibles d’Urantia à l’œil nu appartiennent à la septième section du grand univers, le superunivers d’Orvonton. Le vaste système d’étoiles de la Voie Lactée représente le noyau central d’Orvonton et se trouve très au-delà des frontières de votre univers local. Ce grand agrégat de soleils, d’iles obscures de l’espace, d’étoiles doubles, d’amas globulaires, de nuages stellaires, de nébuleuses spirales ou autres, ainsi que de myriades de planètes individuelles, forme un groupement ovale allongé à profil de montre englobant environ un septième des univers évolutionnaires habités. 15:3.3 L’observation de ce qu’on appelle la Voie Lactée révèle que la densité stellaire d’Orvonton est comparativement plus forte quand on regarde le ciel dans un plan donné, tandis qu’elle diminue de chaque côté de ce plan ; le nombre d’étoiles et d’autres sphères décroit quand on s’écarte du plan principal de notre superunivers matériel. Lorsque l’angle d’observation est propice et que l’on regarde à travers le corps principal de cette région de densité maximum, on regarde en même temps vers l’univers résidentiel et le centre de toutes choses. 15:3.5 Le centre de rotation de votre secteur mineur est situé fort loin dans l’énorme et dense nuage stellaire du Sagittaire, autour duquel votre univers local et les créations qui lui sont associées se déplacent tous. 15:3.6 Le noyau du système physique auquel appartiennent votre soleil et ses planètes associées est le centre de ce qui fut autrefois la nébuleuse d’Andronover. Cette ancienne nébuleuse spirale fut légèrement déformée par les dislocations de gravité liées aux évènements accompagnant la naissance de votre système solaire, et causées par une grande nébuleuse voisine qui s’approcha de près. Cette quasi-collision transforma Andronover en un agrégat quelque peu globulaire, sans détruire entièrement la double procession des soleils et de leurs groupements physiques associés. 4. Les nébuleuses – ancêtres des univers 15:4.1 Bien que la création et l’organisation de l’univers restent perpétuellement sous le contrôle des Créateurs infinis et de leurs associés, tout le phénomène se poursuit selon une technique ordonnée et conformément aux lois de gravité de la force, de l’énergie et de la matière. 15:4.2 Les organisateurs de force du Paradis transmuent la puissance d’espace en force primordiale, et ils font évoluer ce potentiel prématériel en manifestations d’énergies primaire et secondaire de la réalité physique. Lorsque cette énergie atteint les niveaux où elle répond à la gravité, les directeurs de pouvoir et leurs associés du régime superuniversel entrent en scène et commencent leurs manipulations sans fin destinées à établir les multiples circuits de pouvoir et canaux d’énergie des univers de l’espace et du temps. C’est ainsi que la matière physique apparait dans l’espace, et alors le cadre est prêt pour inaugurer l’organisation de l’univers. 15:4.4 Les organisateurs de force du Paradis sont à l’origine des nébuleuses. Ils sont capables de donner naissance autour de leur présence spatiale à de formidables cyclones de force qui, une fois engendrés, ne peuvent plus être arrêtés ni limités jusqu’à ce que ces forces imprégnant tout soient mobilisées pour faire apparaitre en fin de compte les unités ultimatoniques de la matière universelle. C’est ainsi que sont amenées à l’existence les nébuleuses spirales et autres, les roues mères des soleils d’origine directe et de leurs divers systèmes. 5. L’origine des corps spatiaux 15:5.1 La majeure partie de la masse contenue dans les soleils et les planètes d’un superunivers provient des roues nébulaires. Une portion très faible de la masse des superunivers est organisée par l’action directe des directeurs de pouvoir (comme dans la construction des sphères architecturales) ; toutefois, une quantité constamment variable de matière prend naissance dans l’espace ouvert. 15:5.2 En ce qui concerne leur origine, la majorité des soleils, planètes et autres sphères peuvent être classifiées dans l’un des dix groupes suivants : 15:5.3 1. Anneaux de contraction concentriques. Toutes les nébuleuses ne sont pas spirales. Beaucoup de nébuleuses immenses subissent une condensation sous forme d’anneaux multiples au lieu de se diviser en un système d’étoiles doubles, ou d’évoluer en spirale. 15:5.4 2. Les étoiles tourbillonnaires englobent les soleils éjectés hors des grandes roues mères de gaz à haute température. 15:5.5 3. Planètes d’explosion gravitationnelle. Lorsqu’un soleil est né d’une nébuleuse spirale ou barrée, il est assez souvent projeté au dehors à une distance considérable. Un tel soleil est principalement gazeux, et ultérieurement, après s’être quelque peu refroidi et condensé, il peut lui arriver de passer près d’une énorme masse de matière, d’un soleil gigantesque ou d’une ile obscure de l’espace. La distance d’approche peut être insuffisante pour se traduire par une collision, mais néanmoins suffisante pour permettre à la force d’attraction gravitationnelle du plus grand corps de provoquer des convulsions maréales sur le plus petit, ce qui donne naissance à une série de soulèvements sous forme de marées qui ont lieu simultanément sur les deux faces opposées du soleil en convulsion. À leur apogée, ces éruptions explosives produisent une série d’agrégats de matière de diverses tailles qui peuvent être projetés au-delà de la zone de récupération par gravité du soleil en éruption. Ces agrégats se stabilisent alors sur leurs orbites propres autour de l’un des deux corps célestes impliqués dans l’épisode. Plus tard, les rassemblements de matière les plus importants s’agglutinent et attirent progressivement à elles les corps plus petits. C’est ainsi que beaucoup de planètes solides des systèmes secondaires sont amenées à l’existence. Votre système solaire a précisément une telle origine. 15:5.6 4. Filles planétaires centrifugées. À certains stades de leur développement et si leur vitesse de rotation s’accélère considérablement, certains soleils énormes commencent à rejeter de grandes quantités de matière qui peuvent ensuite être assemblées pour former de petits mondes continuant à tourner autour du soleil qui leur a donné naissance. 15:5.7 5. Sphères déficientes en gravité. Il y a une limite critique à la dimension des étoiles individuelles. Quand un soleil atteint cette limite, il est condamné à se scinder, à moins de ralentir sa vitesse de rotation. La fission solaire intervient, et une nouvelle étoile double de cette variété est née. Il peut se former ultérieurement de nombreuses petites planètes comme sous-produits de cette dislocation gigantesque. 15:5.8 6. Étoiles de contraction. Dans les petits systèmes, il arrive que la plus grosse planète extérieure attire à elle les mondes voisins, tandis que les planètes plus proches du soleil commencent leur plongée finale. Dans votre système solaire, cette phase finale signifierait que les quatre planètes intérieures seraient réclamées par le soleil, tandis que la planète majeure, Jupiter, serait grandement accrue par la captation des mondes restants. 15:5.9 7. Sphères cumulatives. À partir des immenses quantités de matière circulant dans l’espace, de petites planètes peuvent lentement se former. Elles croissent par des additions météoriques et des collisions mineures. Dans certains secteurs de l’espace, les conditions favorisent ces formes de naissance planétaire. Beaucoup de mondes habités ont eu cette origine. 15:5.11 8. Soleils consumés. Quelques-unes des iles obscures de l’espace sont des soleils isolés consumés, ayant émis toute leur énergie spatiale disponible. 15:5.12 9. Sphères de collision. Dans les régions où les amas sont épais, les collisions ne sont pas rares. Ces rajustements astronomiques sont accompagnés d’immenses modifications d’énergie et transmutations de matière. Les collisions impliquant des soleils morts contribuent particulièrement à créer des fluctuations d’énergie très étendues. Les débris collisionnels constituent souvent les noyaux matériels pour la formation ultérieure de corps planétaires adaptés à l’habitat des mortels. 15:5.13 10. Les mondes architecturaux. Ce sont les mondes qui sont bâtis selon des plans et des spécifications en vue d’un but spécial. C’est le cas de Salvington, siège de votre univers local, et d’Uversa, siège du gouvernement de notre superunivers. 15:5.14 Il y a de nombreuses autres techniques pour élaborer des soleils et séparer des planètes, mais les processus cités laissent entrevoir les méthodes par lesquelles la grande majorité des systèmes stellaires et des familles planétaires est amenée à l’existence. 6. Les sphères de l’espace 15:6.1 Indépendamment de leur origine, on peut classifier les diverses sphères de l’espace en divisions majeures comme suit : 15:6.2 1. Les soleils – les étoiles de l’espace. 15:6.3 2. Les iles obscures de l’espace. 15:6.4 3. Les corps spatiaux mineurs – comètes, météorites et planétoïdes. 15:6.5 4. Les planètes, y compris les mondes habités. 15:6.6 5. Les sphères architecturales – mondes bâtis sur commande. 15:6.7 À l’exception des sphères architecturales, tous les corps spatiaux ont une origine évolutionnaire, en ce sens qu’ils n’ont pas été amenés à l’existence par un fiat de la Déité, mais que les actes créateurs de Dieu se sont déroulés selon une technique d’espace-temps par l’opération de nombreuses intelligences de la Déité, créées et extériorisées. 15:6.8 Les soleils. Ce sont les étoiles de l’espace à tous leurs divers stades d’existence. Certains sont des systèmes spatiaux évoluant solitairement ; d’autres sont des étoiles doubles, des systèmes planétaires en voie de contraction ou de disparition. Les étoiles de l’espace existent sous au moins mille états ou stades différents. Vous avez l’habitude des soleils qui émettent de la lumière accompagnée de chaleur, mais il y en a aussi qui brillent sans chaleur. 15:6.9 Un soleil ordinaire émet de la lumière et de la chaleur pendant des billions et des billions d’années, ce qui illustre l’immense réserve d’énergie contenue dans chaque unité de matière. L’énergie actuelle mise en réserve dans ces particules invisibles de matière physique est à peu près inimaginable, et cette énergie devient presque entièrement disponible sous forme de lumière quand elle est soumise à l’énorme pression calorifique et aux activités énergétiques associées qui règnent à l’intérieur des soleils flamboyants. D’autres conditions encore permettent à ces soleils de transformer et d’émettre une grande partie de l’énergie spatiale qui arrive vers eux par les circuits d’espace établis. Beaucoup de phases d’énergie physique et toutes les formes de la matière sont attirées par les dynamos solaires et ultérieurement redistribuées par elles. De cette manière, les soleils servent d’accélérateurs locaux de la circulation de l’énergie en agissant comme stations automatiques de contrôle de puissance. 15:6.10 Le superunivers d’Orvonton est éclairé et chauffé par plus de dix billions de soleils flamboyants qui sont les étoiles observables de votre système astronomique. Plus de deux billions d’entre elles sont trop lointaines ou trop petites pour être jamais vues d’Urantia. Mais, dans le maitre univers, il y a autant de soleils que de verres d’eau dans les océans de votre monde. 15:6.11 Les iles obscures de l’espace. Ce sont les soleils morts et les autres grands agrégats de matière dépourvus de lumière et de chaleur. Les iles obscures ont parfois une masse énorme ; elles exercent une puissante influence sur l’équilibre de l’univers et la manipulation de l’énergie. La densité de certaines de ces masses immenses est à peu près incroyable. Et cette grande concentration de masse permet aux iles obscures de fonctionner comme de puissants régulateurs tenant sous contrôle efficace les grands systèmes voisins. 15:6.12 Corps spatiaux mineurs. Les météores et autres petites particules de matière qui circulent et évoluent dans l’espace constituent un énorme agrégat d’énergie et de substance matérielle. 15:6.13 Beaucoup de comètes sont les rejetons sauvages et non stabilisés des roues mères solaires, et sont progressivement ramenées sous le contrôle du soleil central qui les gouverne. 15:6.14 Les planètes. Ce sont les grands agrégats de matière qui suivent une orbite autour d’un soleil ou d’un autre corps spatial. Leur taille s’échelonne entre les planétoïdes et les énormes sphères gazeuses, liquides ou solides. Les mondes froids construits par l’assemblage de matériaux flottants de l’espace, lorsqu’ils sont en rapports appropriés avec un soleil proche, forment les planètes idéales pour héberger des habitants intelligents. 15:6.15 Dans votre superunivers, il n’y a pas une planète froide sur quarante qui soit habitable par des êtres de votre ordre ; et bien entendu les soleils surchauffés et les mondes extérieurs frigides sont inaptes à héberger une vie supérieure. Dans votre système solaire, trois planètes seulement sont présentement appropriées pour héberger la vie. Par sa taille, sa densité et son emplacement, Urantia est sous beaucoup de rapports idéale pour l’habitat humain. 7. Les sphères architecturales 15:7.1 Le gouvernement de chaque superunivers siège à proximité du centre des univers évolutionnaires de son segment d’espace. Il y occupe un monde fait sur commande et peuplé de personnalités accréditées. Ces mondes-sièges sont des sphères architecturales, des corps spatiaux construits spécifiquement pour leur but spécial. Bien qu’ils reçoivent de la lumière des soleils voisins, ils sont éclairés et chauffés indépendamment. 15:7.3 Les mondes-sièges des sept superunivers participent de la nature et de la splendeur du Paradis, leur modèle central de perfection. En réalité, tous les mondes-sièges sont paradisiaques. Ce sont vraiment des demeures célestes dont la dimension matérielle, la beauté morontielle et la gloire spirituelle vont en croissant depuis Jérusem jusqu’à l’Ile centrale. Et tous les satellites de ces mondes-sièges sont aussi des sphères architecturales. 15:7.4 Les divers mondes-sièges sont pourvus de toutes les phases de création matérielle et spirituelle. Toutes sortes d’êtres matériels, morontiels et spirituels sont chez eux sur ces mondes, lieux de rencontre des univers. Lorsque les créatures mortelles font l’ascension de l’univers, passant du royaume matériel au royaume spirituel, elles ne perdent jamais l’appréciation de leurs anciens niveaux d’existence ni du plaisir qu’elles en ont tiré. 15:7.5 Jérusem, siège de votre système local de Satania, a ses sept mondes de culture transitionnelle dont chacun est entouré de sept satellites, parmi lesquels se trouvent les sept mondes des maisons de détention morontielle, la première résidence des hommes après la mort. 15:7.6 Édentia, siège de votre constellation de Norlatiadek, a soixante-dix satellites de culture et d’entrainement social. Les ascendeurs y séjournent après avoir passé par le régime de Jérusem, où la personnalité est mobilisée, unifiée et réalisée. 15:7.7 Salvington, capitale de Nébadon, votre univers local, est entourée de dix groupes universitaires de quarante-neuf sphères chacun. Les hommes y sont spiritualisés après avoir été rendus sociables sur leur constellation. 15:7.8 Uminor la troisième, siège d’Ensa, votre secteur mineur, est entourée par les sept sphères où l’on étudie la physique supérieure de la vie ascendante. 15:7.9 Umajor la cinquième, siège de Splandon, votre secteur majeur, est entourée par les soixante-dix sphères d’enseignement intellectuel supérieur des superunivers. 15:7.10 Uversa, siège d’Orvonton, votre superunivers, est immédiatement entourée par les sept universités supérieures de haute éducation spirituelle pour les créatures volitives ascendantes. Chacun de ces sept groupes de sphères merveilleuses consiste en soixante-dix mondes spécialisés contenant des milliers et des milliers d’institutions et d’organisations complètes consacrées à l’entrainement universel et à la culture d’esprit où les pèlerins du temps sont rééduqués et réexaminés pour préparer leur long voyage jusqu’à Havona. 8. Contrôle et régulation de l’énergie 15:8.1 Les sphères-sièges des superunivers sont construites de telle sorte qu’elles peuvent fonctionner comme régulateurs efficaces d’énergie-pouvoir pour leurs divers secteurs ; elles servent de points focaux pour diriger l’énergie vers les univers locaux qui dépendent d’elles. Elles exercent une puissante influence sur l’équilibre et le contrôle des énergies physiques qui circulent à travers l’espace organisé. 15:8.4 Le plan universel pour maintenir l’équilibre entre la matière et l’énergie exige que les unités matérielles inférieures soient perpétuellement construites et détruites. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers ont la faculté de condenser et de retenir, ou de dilater et de libérer, des quantités variables d’énergie. 15:8.5 Moyennant une durée suffisante des influences retardatrices, la gravité finirait par convertir toute l’énergie en matière si deux facteurs n’entraient pas en jeu : premièrement les influences antigravitationnelles des contrôleurs d’énergie, et deuxièmement le fait que la matière organisée tend à se désagréger dans certaines circonstances prévalant dans les étoiles très chaudes, et dans certaines conditions particulières rencontrées dans l’espace à proximité de corps froids de matière condensée fortement chargés. 15:8.6 Quand une masse s’accroit à l’excès et menace de déséquilibrer l’énergie, d’épuiser les circuits de pouvoir physique, les contrôleurs physiques interviennent, à moins que la tendance propre de la gravité à surmatérialiser l’énergie ne soit vaincue par suite d’une collision entre les géants morts de l’espace, ce qui dissipe complètement en un instant les accumulations dues à la gravité. Au cours de ces épisodes collisionnels, d’énormes masses de matière sont soudain transformées en énergie de la forme la plus rare, et la lutte pour l’équilibre universel reprend à nouveau. Finalement, les plus grands systèmes physiques se stabilisent, deviennent ancrés du point de vue physique et sont lancés dans les circuits équilibrés bien établis des superunivers. 10. Les dirigeants des superunivers 15:10.3 Chaque superunivers est régi par trois Anciens des Jours, chefs exécutifs conjoints du supergouvernement. Dans sa branche exécutive, le personnel du gouvernement superuniversel est formé de sept groupes différents : 15:10.4 1. Les Anciens des Jours. 15:10.5 2. Les Perfecteurs de Sagesse. 15:10.6 3. Les Conseillers Divins. 15:10.7 4. Les Censeurs Universels. 15:10.8 5. Les Puissants Messagers. 15:10.9 6. Les Élevés en Autorité. 15:10.10 7. Les Dépourvus de Nom et de Nombre. 15:10.11 Les trois Anciens des Jours sont immédiatement assistés par un corps d’un milliard de Perfecteurs de Sagesse avec lesquels sont associés trois-milliards de Conseillers Divins. Un milliard de Censeurs Universels sont attachés à l’administration de chaque superunivers. Les membres de ces trois groupes sont des Personnalités Trinitaires Coordonnées prenant directement et divinement leur origine dans la Trinité du Paradis. 15:10.12 Les trois autres ordres, les Puissants Messagers, les Élevés en Autorité et les Dépourvus de Nom et de Nombre, sont des mortels ascendants glorifiés. Les membres du premier de ces ordres s’élevèrent par le régime ascendant et passèrent par Havona aux jours de Grandfanda. Ayant atteint le Paradis, ils furent enrôlés dans le Corps de la Finalité, embrassés par la Trinité du Paradis, et ensuite affectés au service céleste des Anciens des Jours. En tant que classes, ces trois ordres sont connus comme Fils d’Aboutissement Trinitisés ; leur origine est duelle, mais maintenant ils sont au service de la Trinité. C’est ainsi que la branche exécutive du gouvernement du superunivers fut élargie pour inclure les enfants glorifiés et devenus parfaits des mondes évolutionnaires. 15:10.23 Les superunivers n’entretiennent aucune sorte de représentation par ambassade ; ils sont complètement isolés les uns des autres. Ils ne connaissent leurs affaires mutuelles que par la chambre de compensation du Paradis maintenue par les Sept Maitres Esprits. Cet isolement des superunivers persistera jusqu’au moment où leur coordination sera achevée, en ce sens que la souveraineté de personnalité de l’Être Suprême évoluant par expérience sera plus complètement factualisée. 12. Les tribunaux suprêmes 15:12.2 Les cours des Anciens des Jours sont les tribunaux de haute instance pour le jugement spirituel de tous les univers qui en dépendent. Les Fils Souverains des univers locaux sont suprêmes dans leur domaine propre. Sauf pour les cas impliquant l’anéantissement de créatures volitives, ils ne dépendent du supergouvernement que dans la mesure où ils lui soumettent volontairement des affaires pour avoir le conseil ou le jugement des Anciens des Jours. Les ordonnances de jugement sont émises dans les univers locaux, mais les sentences comportant l’annihilation de créatures douées de volonté sont toujours formulées au siège des superunivers et exécutées à partir de là. Les Fils des univers locaux peuvent décréter la survie de l’homme mortel, mais seuls les Anciens des Jours peuvent prononcer un jugement exécutoire sur les questions de vie et de mort éternelles. 13. Les gouvernements des secteurs 15:13.1 Un secteur majeur comprend à peu près le dixième d’un superunivers ; il consiste en cent secteurs mineurs, dix-mille univers locaux, et environ cent-milliards de mondes habitables. Ces secteurs majeurs sont administrés par trois Perfections des Jours, Personnalités Suprêmes de la Trinité. 15:13.2 Les tribunaux des Perfections des Jours sont constitués à peu de chose près comme ceux des Anciens des Jours, sauf qu’ils ne jugent pas spirituellement les royaumes. Le travail des gouvernements de secteurs majeurs concerne principalement le statut intellectuel d’une vaste création. Le personnel du gouvernement d’un secteur majeur ne diffère pas de celui du superunivers. 15:13.4 Les gouvernements des secteurs mineurs sont présidés par trois Récents des Jours. Leur administration s’occupe principalement du contrôle, de l’unification et de la stabilisation physiques des univers locaux du secteur, ainsi que de la coordination courante de leur administration. Chaque secteur mineur englobe jusqu’à cent univers locaux, dix-mille constellations et un million de systèmes, c’est-à-dire environ un milliard de mondes habitables. 15:13.5 Les mondes-sièges des secteurs mineurs sont le grand lieu de rencontre des Maitres Contrôleurs Physiques. Ces mondes-sièges sont entourés par les sept sphères d’instruction qui constituent les écoles préparatoires des superunivers et sont les centres d’apprentissage où l’on acquiert des connaissances physiques et administratives concernant l’univers des univers. 14. Les buts des sept superunivers 15:14.1 L’évolution des sept superunivers fait apparaitre sept buts majeurs. Chaque but majeur d’évolution superuniverselle ne trouvera sa plénitude d’expression que dans l’un des sept superunivers, et c’est pourquoi chaque superunivers a une fonction spéciale et une nature unique. 15:14.2 Orvonton, le septième superunivers, celui auquel appartient votre univers local, est principalement connu pour son immense et prodigue effusion de ministère miséricordieux auprès des mortels des royaumes. Il est renommé pour la manière dont y prévaut une justice tempérée par la miséricorde et dont s’y exerce un pouvoir conditionné par la patience. 15:14.5 Votre monde s’appelle Urantia, et il porte le numéro 606 dans le groupe planétaire ou système de Satania, qui comprend présentement six-cent-dix-neuf mondes habités. Plus de deux-cents autres planètes de ce système évoluent favorablement pour devenir des mondes habités dans un avenir encore indéterminé. 15:14.6 Satania porte le numéro 24 dans la constellation de Norlatiadek et possède un monde-siège appelé Jérusem. Votre constellation, Norlatiadek, est composée de cent systèmes locaux ; elle possède un monde-siège appelé Édentia. Norlatiadek porte le numéro 70 dans l’univers local de Nébadon. L’univers local de Nébadon est composé de cent constellations, possède une capitale connue sous le nom de Salvington, et porte le numéro 84 dans le secteur mineur d’Ensa. 15:14.7 Le secteur mineur d’Ensa est composé de cent univers locaux, et possède une capitale appelée Uminor la troisième. Ce secteur mineur porte le numéro 3 dans le secteur majeur de Splandon. Splandon est composé de cent secteurs mineurs et possède une capitale appelée Umajor la cinquième. Il est le cinquième secteur majeur du superunivers d’Orvonton, septième segment du grand univers. 15:14.9 Votre planète est un membre d’un cosmos immense. Vous appartenez à une famille à peu près infinie de mondes, mais votre sphère est administrée avec tout autant de précision et entretenue avec tout autant d’amour que si elle était le seul monde habité existant. 15:14.10 [Présenté par un Censeur Universel venant d’Uversa]. Fascicule 16. Les Sept Maitres Esprits 16:0.1 Les Sept Maitres Esprits du Paradis sont les personnalités primaires de l’Esprit Infini. S’il avait été possible de produire un plus grand nombre de Maitres Esprits, ils auraient été créés, mais il y a juste sept possibilités d’association, et seulement sept, qui soient inhérentes à trois Déités. Cela explique pourquoi le fonctionnement de l’univers est scindé en sept grandes divisions. 16:0.2 L’origine des Sept Maitres Esprits provient des sept similitudes suivantes dont ils tirent leurs caractéristiques individuelles : 16:0.3 1. Le Père Universel. 16:0.4 2. Le Fils Éternel. 16:0.5 3. L’Esprit Infini. 16:0.6 4. Le Père et le Fils. 16:0.7 5. Le Père et l’Esprit. 16:0.8 6. Le Fils et l’Esprit. 16:0.9 7. Le Père, le Fils et l’Esprit. 16:0.11 En caractère et en nature d’esprit, ces Sept Esprits du Paradis sont identiques, mais, sous tous les autres aspects d’identité, ils sont fort dissemblables, et les résultats de leur activité dans les superunivers sont tels que les différences individuelles se discernent infailliblement. 16:0.12 Les Maitres Esprits ont de nombreuses fonctions, mais leur domaine particulier à l’heure actuelle est la supervision centrale des sept superunivers. Chaque Maitre Esprit entretient un énorme siège focal de force qui circule lentement autour de la périphérie du Paradis en restant toujours à l’opposé du superunivers dont ce Maitre Esprit assure la surveillance directe. Ils se maintiennent ainsi au point focal du contrôle de pouvoir spécialisé de leur superunivers et de la distribution segmentaire d’énergie qui les concerne. 2. Position par rapport à l’Esprit Infini 16:2.1 De même que le Fils Éternel et Originel est révélé par les personnes en nombre toujours croissant des Fils divins, de même l’Esprit Infini et Divin est révélé par le canal des Sept Maitres Esprits et de leurs groupes d’esprits associés. Au centre des centres, l’Esprit Infini est approchable, mais ceux qui atteignent le Paradis ne sont pas tous immédiatement capables de discerner sa personnalité et sa présence différenciée. Par contre, tous ceux qui atteignent l’univers central peuvent communier, et en fait communient immédiatement, avec l’un des Sept Maitres Esprits, celui qui préside le superunivers d’origine du pèlerin spatial nouvellement arrivé. 16:2.2 En dehors du Paradis et de Havona, l’Esprit Infini ne parle que par la voix des Sept Maitres Esprits. 16:2.4 Les Sept Maitres Esprits sont dotés collectivement des attributs suprêmes-ultimes de la Source-Centre Troisième. Bien que chacun d’eux individuellement participe de cette dotation, c’est seulement collectivement qu’ils manifestent les attributs d’omnipotence, d’omniscience et d’omniprésence. Aucun d’eux ne peut œuvrer ainsi universellement ; en tant qu’individu et dans l’exercice de ces pouvoirs de suprématie et d’ultimité, chacun d’eux est personnellement limité au superunivers qu’il supervise directement. 3. Identité et diversité des Maitres Esprits 16:3.2 Le Maitre Esprit Numéro Un. D’une manière spéciale cet Esprit est la représentation directe du Père du Paradis. Il est une manifestation particulière et efficace du pouvoir, de l’amour et de la sagesse du Père Universel. Il est le proche associé et le conseiller céleste du chef des Moniteurs de Mystère, l’être qui préside sur Divinington le Collège des Ajusteurs Personnalisés. Dans toutes les associations des Sept Maitres Esprits, c’est toujours le Maitre Esprit Numéro Un qui parle pour le Père Universel. 16:3.4 Le Maitre Esprit Numéro Deux. Cet Esprit dépeint de manière adéquate la nature incomparable et le caractère charmant du Fils Éternel, le premier-né de toute la création. Il est toujours en association étroite avec tous les ordres de Fils de Dieu chaque fois qu’il arrive à ceux-ci de séjourner dans l’univers résidentiel en tant qu’individus ou en joyeux conclave. Dans toutes les assemblées des Sept Maitres Esprits, il parle toujours pour le Fils Éternel et en son nom. 16:3.6 Le Maitre Esprit Numéro Trois. Cette personnalité Esprit ressemble spécialement à l’Esprit Infini et dirige les mouvements et les travaux d’un grand nombre de hautes personnalités de l’Esprit Infini, il préside leurs assemblées et il est étroitement associé avec toutes les personnalités qui tirent exclusivement leur origine de la Source-Centre Troisième. Lorsque les Sept Maitres Esprits sont en conseil, c’est toujours le Maitre Esprit Numéro Trois qui parle pour l’Esprit Infini. 16:3.8 Le Maitre Esprit Numéro Quatre. Participant des natures conjuguées du Père et du Fils, ce Maitre Esprit est l’influence déterminante en ce qui concerne la politique et la procédure Père-Fils dans les conseils des Sept Maitres Esprits. Cet Esprit est le chef qui dirige et conseille les êtres ascendants qui ont atteint l’Esprit Infini et sont ainsi devenus candidats qualifiés pour voir le Fils et le Père. Il stimule l’immense groupe des personnalités qui tirent leur origine du Père et du Fils. Lorsqu’il devient nécessaire de représenter le Père et le Fils dans l’association des Sept Maitres Esprits, c’est toujours le Maitre Esprit Numéro Quatre qui parle. 16:3.10 Le Maitre Esprit Numéro Cinq. Cette personnalité divine, qui marie avec tant de charme les caractères du Père Universel et de l’Esprit Infini, est le conseiller de l’immense groupe d’êtres connus comme directeurs de pouvoir, centres de pouvoir et contrôleurs physiques. Cet Esprit stimule aussi le développement de toutes les personnalités qui tirent leur origine du Père et de l’Acteur Conjoint. Dans les conseils des Sept Maitres Esprits, quand l’attitude Père-Esprit est en question, c’est toujours le Maitre Esprit Numéro Cinq qui parle. 16:3.12 Le Maitre Esprit Numéro Six. Cet être divin semble dépeindre le caractère conjugué du Fils Éternel et de l’Esprit Infini. Chaque fois que les êtres créés conjointement par le Fils et l’Esprit se réunissent dans l’univers central, c’est ce Maitre Esprit qui est leur conseiller. Et, dans les conseils des Sept Maitres Esprits, chaque fois qu’il devient nécessaire de parler conjointement pour le Fils Éternel et l’Esprit Infini, c’est le Maitre Esprit Numéro Six qui répond. 16:3.14 Le Maitre Esprit Numéro Sept. L’Esprit qui régit le septième superunivers est un portrait fidèle, seul de son genre, du Père Universel, du Fils Éternel et de l’Esprit Infini. Le Septième Esprit, le conseiller stimulant le développement de tous les êtres d’origine trine, est aussi le conseiller et le directeur de tous les pèlerins ascendants de Havona, ces êtres humbles qui ont atteint les cours de gloire par le ministère conjugué du Père, du Fils et de l’Esprit. 16:3.17 Les multiples fonctions du Septième Maitre Esprit commencent ainsi par un portrait conjuguant les natures personnelles du Père, du Fils et de l’Esprit, passent par une représentation de l’attitude personnelle de Dieu le Suprême, et vont jusqu’à révéler l’attitude de déité de la Trinité du Paradis. 16:3.20 Ce Maitre Esprit est toujours en liaison avec les Esprits Réflectifs d’Uversa, siège du septième superunivers, notre propre segment de la création. 4. Attributs et fonctions des Maitres Esprits 16:4.3 Les Sept Maitres Esprits sont les créateurs des Directeurs de Pouvoir d’Univers et de leurs associés ; ces entités sont indispensables pour organiser, contrôler et réguler les énergies physiques du grand univers. Et ces mêmes Maitres Esprits viennent très matériellement à l’aide des Fils Créateurs dans le travail de formation et d’organisation des univers locaux. 16:4.6 Une grande partie de la réalité des mondes spirituels est d’ordre morontiel, une phase de réalité universelle totalement inconnue sur Urantia. Le but de l’existence des personnalités est spirituel, mais les créations morontielles s’interposent toujours pour combler l’abime entre les royaumes matériels d’origine mortelle et les sphères superuniverselles de statut spirituel en progression. C’est dans ce domaine que les Maitres Esprits apportent leur grande contribution au plan d’ascension des hommes vers le Paradis. 16:4.7 Une grande partie, une très grande partie de l’activité des Sept Maitres Esprits reste cachée à la compréhension humaine, parce qu’elle ne concerne directement en aucune manière votre problème d’ascension vers le Paradis. 5. Position par rapport aux créatures 16:5.1 La nature personnelle de chaque Maitre Esprit imprègne entièrement son superunivers et le conditionne de manière unique. 16:5.2 Par cette influence personnelle des Sept Maitres Esprits, chaque créature de tous les ordres d’êtres intelligents en dehors du Paradis et de Havona porte nécessairement la marque caractéristique d’une individualité rappelant la nature ancestrale de l’un des Sept Maitres Esprits du Paradis. En ce qui concerne les sept superunivers, chaque créature originaire de l’un d’eux, homme ou ange, portera perpétuellement cette marque d’identité natale. 16:5.3 Les mortels d’Urantia ne ressentent pas la présence personnelle de l’influence mental-esprit du Maitre Esprit d’Orvonton. Si ce Maitre Esprit réussit à établir un contact quelconque avec le mental mortel individuel au cours des âges évolutionnaires primitifs d’un monde habité, cela doit se passer par le ministère de l’Esprit Créatif de l’univers local, consort et associé du Fils de Dieu Créateur qui préside aux destinées de chaque création locale. Mais ce même Esprit-Mère Créatif est tout à fait semblable au Maitre Esprit d’Orvonton en nature et en caractère. 6. Le mental cosmique 16:6.4 Il existe, dans toutes les associations de personnalité du mental cosmique, une qualité que l’on pourrait appeler la « sensibilité à la réalité ». Cette sensibilité à la réalité du mental cosmique répond à certaines phases de la réalité exactement comme l’énergie-matière répond à la gravité. Il serait encore plus correct de dire que ces réalités supramatérielles réagissent ainsi au mental du cosmos. 16:6.5 Le mental cosmique réagit infailliblement (reconnait la réponse) sur trois niveaux de réalité d’univers. Ces réponses sont évidentes par elles-mêmes pour les personnes au raisonnement clair et au mental à la pensée profonde. Ces niveaux de réalité sont les suivants : 16:6.6 1. La causalité – le domaine de réalité des sens physiques, le royaume scientifique de l’uniformité logique, la différenciation entre le factuel et le non-factuel, les conclusions réflexives basées sur la réaction cosmique. C’est la forme mathématique de la discrimination cosmique. 16:6.7 2. Le devoir – le domaine de réalité de la morale en philosophie, le cadre de la raison, la reconnaissance de ce qui est relativement juste ou injuste. C’est la forme judiciaire de la discrimination cosmique. 16:6.8 3. L’adoration – le domaine spirituel de réalité de l’expérience religieuse, la réalisation personnelle de la communion divine, la reconnaissance des valeurs d’esprit, l’assurance de la survie éternelle, l’ascension depuis le statut de serviteurs de Dieu jusqu’à la joie et à la liberté des fils de Dieu. C’est la perspicacité la plus élevée du mental cosmique, la forme révérencielle et adoratrice de la discrimination cosmique. 16:6.9 Ces perspicacités scientifique, morale et spirituelle, ces réactions cosmiques sont innées dans le mental cosmique dont toutes les créatures volitives sont dotées. L’expérience de la vie ne manque jamais de développer ces trois intuitions cosmiques. Elles constituent la base de l’autoconscience de la pensée réflexive. Mais il est triste de noter que si peu de personnes sur Urantia prennent plaisir à cultiver ces qualités de pensée cosmique courageuses et indépendantes. 7. Morale, vertu et personnalité 16:7.1 L’intelligence seule ne peut expliquer la nature morale. La moralité, la vertu, est innée dans la personnalité humaine. L’intuition morale, le sens du devoir, est une composante de la dotation mentale humaine et elle est associée aux autres éléments inaliénables de la nature humaine : la curiosité scientifique et la clairvoyance spirituelle. La mentalité de l’homme transcende de loin celle de ses cousins animaux, mais ce sont sa nature morale et sa nature religieuse qui le distingue spécialement du monde animal. 16:7.5 Quand l’homme ne parvient pas à discriminer les buts de ses efforts de mortel, il vit au même niveau d’existence que les animaux. Il n’a pas réussi à se prévaloir des avantages supérieurs de la finesse matérielle, du discernement moral et de la clairvoyance spirituelle qui font partie intégrante de sa dotation en mental cosmique en tant qu’être personnel. 16:7.8 La nature morale de l’homme serait impuissante sans l’art de la mesure, la discrimination incorporée dans son aptitude à scruter les significations. De même le choix moral serait futile sans la clairvoyance cosmique qui donne conscience des valeurs spirituelles. Du point de vue de l’intelligence, l’homme s’élève au niveau d’un être moral parce qu’il est doté de personnalité. 16:7.9 On ne peut jamais faire progresser la moralité par la loi ou par la force. Elle est une affaire personnelle et de libre arbitre. Il faut qu’elle se propage par contagion entre personnes qui répandent une atmosphère de beauté morale, et personnes moins sensibles moralement, mais cependant désireuses dans une certaine mesure de faire la volonté du Père. 16:7.10 Les actes moraux sont les accomplissements humains caractérisés par l’intelligence la plus haute, dirigés par une discrimination sélective aussi bien dans le choix de fins supérieures que dans celui des moyens moraux pour les atteindre. Une telle conduite est vertueuse. La vertu suprême consiste donc à choisir de tout cœur de faire la volonté du Père qui est aux cieux. 8. La personnalité sur Urantia 16:8.3 La personnalité est un don unique de nature originale dont l’existence est indépendante de l’octroi des Ajusteurs de Pensée et antérieure à cet octroi. Néanmoins, la présence de l’Ajusteur accroit effectivement la manifestation qualitative de la personnalité. Au moment où les Ajusteurs de Pensée émanent du Père, ils sont identiques en nature, mais la personnalité est variée, originale et exclusive, et la manifestation de la personnalité est en outre conditionnée et qualifiée par la nature et les qualités des énergies associées de nature matérielle, mentale et spirituelle qui constituent le véhicule organique pour la manifestation de la personnalité. 16:8.4 Les personnalités peuvent être semblables, mais ne sont jamais les mêmes. La personnalité est cette caractéristique de l’individu que nous connaissons et qui nous permettra de l’identifier dans un avenir indéterminé indépendamment de la nature et de l’étendue des changements qui se sont produits dans sa forme, son mental ou son statut d’esprit. La personnalité est cette part de l’individu qui nous permet de reconnaitre et d’identifier positivement cette personne comme celle que nous avons précédemment connue, même si elle a beaucoup changé par suite de modifications dans le véhicule d’expression et de manifestation de sa personnalité. 16:8.5 La personnalité de la créature se distingue par deux phénomènes spontanés et caractéristiques du comportement réactif d’un mortel : la conscience de soi et le libre arbitre relatif qui lui est associé. 16:8.6 La conscience de soi consiste à se rendre compte intellectuellement de l’actualité de la personnalité. Elle inclut l’aptitude à reconnaitre la réalité d’autres personnalités. Elle dénote que l’on est capable d’une expérience individualisée dans et avec les réalités cosmiques, ce qui équivaut à atteindre le statut d’identité dans les relations de personnalité de l’univers. La conscience de soi implique que l’on reconnait l’actualité du ministère du mental et que l’on réalise l’indépendance relative du libre arbitre créatif et déterminant. 16:8.7 Le libre arbitre relatif qui caractérise la conscience de soi de la personnalité humaine se trouve engagé dans les cas suivants : 16:8.8 1. Décision morale, la plus haute sagesse. 16:8.9 2. Choix spirituel, le discernement de la vérité. 16:8.10 3. Amour désintéressé, le service fraternel. 16:8.11 4. Coopération intentionnelle, la loyauté de groupe. 16:8.12 5. Perspicacité cosmique, la compréhension des significations universelles. 16:8.13 6. Consécration de la personnalité, la dévotion à faire de tout cœur la volonté du Père. 16:8.14 7. L’adoration, quand on poursuit sincèrement les valeurs divines et que l’on aime de tout son cœur le divin Donateur des Valeurs. 9. Réalité de la conscience humaine 16:9.1 La créature personnelle dotée de mental cosmique et habitée par un Ajusteur possède la faculté innée de reconnaitre et de réaliser la réalité de l’énergie, la réalité du mental et la réalité de l’esprit. La créature volitive est ainsi équipée pour distinguer le fait de Dieu, la loi de Dieu et l’amour de Dieu. À part ces trois éléments inaliénables de la conscience humaine, toute expérience humaine est vraiment subjective, excepté cette réalisation intuitive de validité attachée à l’unification de ces trois réactions de récognition cosmique de réalité d’univers. 16:9.2 Le mortel qui discerne Dieu est apte à ressentir la valeur de l’unification de ces trois qualités cosmiques dans l’évolution de l’âme survivante, évolution qui est l’entreprise suprême de l’homme dans le tabernacle physique où le mental moral collabore avec le divin esprit intérieur pour dualiser l’âme immortelle. Dès ses premiers débuts, l’âme est réelle ; elle a des qualités de survie cosmique. 16:9.3 Si l’homme mortel ne réussit pas à survivre à la mort naturelle, les valeurs spirituelles réelles de son expérience humaine survivent comme partie de l’expérience continue de l’Ajusteur de Pensée. Les valeurs de personnalité d’un tel non-survivant persistent comme facteur dans la personnalité de l’Être Suprême en voie d’actualisation. La survie de l’identité dépend de la survie de l’âme immortelle de statut morontiel et de valeur divine croissante. L’identité de la personnalité survit dans et par la survie de l’âme. 16:9.7 En dehors de l’instinct parental, le désintéressement n’est pas entièrement naturel : on n’aime pas et on ne sert pas socialement autrui d’une manière naturelle. Il faut l’illumination de la raison, la moralité et l’impulsion de la religion, la connaissance de Dieu, pour engendrer un ordre social généreux et altruiste. La conscience qu’a l’homme de sa propre personnalité, la conscience de soi, dépend aussi directement du fait même qu’il a spontanément conscience d’autrui, l’aptitude innée à saisir et à reconnaitre la réalité d’autres personnalités s’échelonnant de l’humain au divin. 16:9.8 Il faut que la conscience sociale désintéressée soit, au fond, une conscience religieuse, si elle se veut objective ; autrement, c’est une abstraction philosophique purement subjective, donc dépourvue d’amour. Seul un individu connaissant Dieu peut aimer une autre personne comme il s’aime lui-même. 16:9.16 [Parrainé par un Censeur Universel venant d’Uversa.] Fascicule 17. Les sept groupes d’Esprits Suprêmes 17:0.1 Les sept groupes d’Esprits Suprêmes sont les directeurs-coordonnateurs universels de l’administration des sept segments du grand univers. Bien qu’ils soient tous classés dans la famille fonctionnelle de l’Esprit Infini, les trois groupes suivants sont habituellement classifiés comme enfants de la Trinité du Paradis : 17:0.2 1. Les Sept Maitres Esprits. 17:0.3 2. Les Sept Agents Exécutifs Suprêmes. 17:0.4 3. Les Esprits Réflectifs. 17:0.5 Les quatre groupes restants sont amenés à l’existence par les actes créateurs de l’Esprit Infini ou de ses associés ayant statut de créateur : 17:0.6 4. Les Aides-Images Réflectifs. 17:0.7 5. Les Sept Esprits des Circuits. 17:0.8 6. Les Esprits Créatifs des univers locaux. 17:0.9 7. Les esprits-mentaux adjuvats. 17:0.11 Dans toutes les affaires relevant de l’exécutif – ordonnances, règlements, ajustements et décisions administratives – les Maitres Esprits agissent par les personnes des Sept Agents Exécutifs Suprêmes. Dans l’univers central, les Maitres Esprits peuvent opérer par les Sept Esprits des Circuits de Havona. Aux sièges des sept superunivers, ils se révèlent par le canal des Esprits Réflectifs et agissent par les personnes des Anciens des Jours, avec lesquelles ils sont en communication personnelle par les Aides-Images Réflectifs. 17:0.12 Les Sept Maitres Esprits n’ont pas de contact direct et personnel avec l’administration de l’univers à un niveau inférieur aux tribunaux des Anciens des Jours. Votre univers local, étant une partie de notre superunivers, est administré par le Maitre Esprit d’Orvonton, mais sa fonction par rapport aux êtres natifs de Nébadon est immédiatement remplie et mise en œuvre personnellement par l’Esprit-Mère Créatif résidant à Salvington, siège de votre univers local. 1. Les Sept Agents Exécutifs Suprêmes 17:1.2 Les Maitres Esprits maintiennent, par ces Agents Exécutifs Suprêmes, le contact avec les diverses divisions des gouvernements de superunivers. Ce sont ces Agents Exécutifs qui déterminent, dans une large mesure, les tendances constitutives fondamentales des sept superunivers. 17:1.3 Les Sept Agents Exécutifs Suprêmes agissent comme coordonnateurs administratifs du grand univers. On pourrait les appeler le conseil des administrateurs-directeurs administratifs de la création postérieure à Havona. Ils ne s’occupent pas des affaires internes du Paradis et ils dirigent leurs sphères limitées d’activité havonienne par les Sept Esprits des Circuits. Autrement, il y a peu de limites à leur champ de supervision ; ils s’occupent de la direction des choses physiques, intellectuelles et spirituelles ; ils voient tout, entendent tout, sentent tout et même savent tout ce qui se passe dans les sept superunivers et dans Havona. 17:1.7 La majeure partie des subordonnés immédiats des Agents Exécutifs Suprêmes est composée d’une part des fils trinitisés par des personnalités du Paradis-Havona, et d’autre part de la descendance trinitisée des mortels glorifiés diplômés de l’éducation multimillénaire du plan d’ascension du temps et de l’espace. 2. Majeston – le chef de la réflectivité 17:2.1 Les Esprits Réflectifs sont d’origine trinitaire divine. Ces personnalités exceptionnelles et quelque peu mystérieuses sont au nombre de cinquante. Ces personnalités extraordinaires furent créées par groupes de sept, chacun de ces épisodes créatifs résultant d’une liaison de la Trinité du Paradis avec l’un des Maitres Esprits. 17:2.2 Cette opération capitale intervenue à l’aurore des temps traduit l’effort initial des Personnalités Créatrices Suprêmes, représentées par les Maitres Esprits, pour opérer comme cocréateurs avec la Trinité du Paradis. Cette union du pouvoir créatif des Créateurs Suprêmes avec les potentiels créatifs de la Trinité est la source même de l’actualité de l’Être Suprême. C’est pourquoi, lorsque le cycle de la création réflective eut achevé sa course, lorsque chacun des Sept Maitres Esprits eut trouvé son synchronisme créatif parfait avec la Trinité du Paradis, et lorsque le quarante-neuvième Esprit Réflectif eut été personnalisé, une nouvelle et profonde réaction se produisit chez l’Absolu de Déité. Cette réaction attribua de nouvelles prérogatives de personnalité à l’Être Suprême et culmina dans la personnalisation de Majeston, chef de la réflectivité et centre paradisiaque du travail des quarante-neuf Esprits Réflectifs et de leurs associés dans l’univers des univers. 17:2.3 Majeston est une véritable personne, le centre personnel et infaillible des phénomènes de réflectivité dans les sept superunivers du temps et de l’espace. Il maintient un quartier général permanent au Paradis près du centre de toutes choses, au lieu de rencontre des Sept Maitres Esprits. Il s’occupe uniquement de la coordination et du maintien du service de réflectivité dans la vaste création. 3. Les Esprits Réflectifs 17:3.1 Les quarante-neuf Esprits Réflectifs sont d’origine trinitaire, mais chacun des sept épisodes créatifs accompagnant leur apparition a produit un type d’êtres dont la nature ressemble aux caractéristiques du Maitre Esprit coancestral. De la sorte, ils reflètent diversement la nature et le caractère des sept combinaisons associatives possibles des caractéristiques de divinité du Père Universel, du Fils Éternel et de l’Esprit Infini. Pour cette raison, il est nécessaire d’avoir sept de ces Esprits Réflectifs au siège de chaque superunivers. Il faut un représentant de chacun des sept types pour arriver à refléter parfaitement toutes les phases de toutes les manifestations possibles des trois Déités du Paradis, car ces phénomènes pourraient se produire dans une partie quelconque des sept superunivers. En conséquence, un membre de chaque type fut affecté à servir dans chacun des superunivers. Ces groupes de sept Esprits Réflectifs dissemblables maintiennent un quartier général dans les capitales des superunivers au foyer réflectif de chaque royaume, lequel ne coïncide pas avec le foyer de polarité spirituelle. 17:3.4 Les membres du service de la réflectivité, à l’exception de Majeston et des Esprits Réflectifs, sont tous des créatures de l’Esprit Infini et de ses associés et subordonnés immédiats. Les Esprits Réflectifs de chaque superunivers sont les créateurs de leurs Aides-Images Réflectifs, leurs voix personnelles dans les cours des Anciens des Jours. 17:3.5 Les Esprits Réflectifs ne sont pas simplement des agents qui transmettent ; ils sont également des personnalités qui retiennent. Leur descendance, les seconaphins, sont aussi des personnalités qui retiennent et enregistrent. Tout ce qui possède une vraie valeur spirituelle est enregistré en double exemplaire, et l’une des impressions est conservée dans l’équipement personnel d’un membre de l’un des nombreux ordres de personnalités secoraphiques appartenant à l’immense personnel des Esprits Réflectifs. 17:3.8 Tout évènement important qui se passe au siège d’un univers local est reflété spontanément sur la capitale de son superunivers. Et inversement, tout évènement significatif pour les univers locaux est reflété à partir du siège du superunivers vers les capitales des univers locaux. On pourrait croire que le service de réflectivité allant des univers du temps vers les superunivers est automatique ou opérant par lui-même, mais il n’en est rien. Ce service tout entier est très personnel et intelligent ; sa précision résulte d’une parfaite coopération de personnalités. 4. Les Aides-Images Réflectifs 17:4.1 Les quarante-neuf Aides-Images Réflectifs furent créés par les Esprits Réflectifs, et il y a exactement sept Aides au siège de chaque superunivers. Le premier acte créatif des Esprits Réflectifs d’Uversa fut de produire leurs sept Aides-Images, chaque Esprit Réflectif créant son propre Aide. Dans certains attributs et caractéristiques, les Aides-Images sont de parfaites reproductions de leurs Esprits-Mères Réflectifs ; ils en sont des doubles virtuels, moins l’attribut de réflectivité. Ils sont de vraies images et fonctionnent constamment comme canaux de communication entre les Esprits Réflectifs et les autorités des superunivers. 17:4.2 Les Esprits Réflectifs eux-mêmes sont de vraies personnalités, mais d’un ordre tel qu’ils sont incompréhensibles aux êtres matériels. Même sur la sphère-siège d’un superunivers, ces Esprits ont besoin de l’assistance de leurs Aides-Images pour tous leurs rapports personnels avec les Anciens des Jours et leurs associés. 5. Les Sept Esprits des Circuits 17:5.1 Les Sept Esprits des Circuits de Havona sont la représentation impersonnelle conjointe de l’Esprit Infini et des Sept Maitres Esprits auprès des sept circuits de l’univers central. 17:5.3 C’est par leur descendance personnelle, les supernaphins tertiaires, que les Esprits des Circuits établissent le contact avec les personnes qui séjournent dans Havona. 17:5.5 La relation entre les Esprits des Circuits et les habitants natifs de Havona ressemble beaucoup à celle des Ajusteurs de Pensée avec les mortels habitant les mondes des univers évolutionnaires. Mais les Esprits des Circuits ne deviennent jamais une fraction permanente des personnalités de Havona. 6. Les Esprits Créatifs des univers locaux 17:6.1 Au sujet de la nature et de la fonction des Esprits Créatifs des univers locaux, beaucoup d’indications relèvent plutôt de l’exposé de leur association avec les Fils Créateurs pour organiser et diriger les créations locales. 7. Les esprits-mentaux adjuvats 17:7.1 Ces esprits adjuvats sont le septuple don mental d’un Esprit-Mère d’univers local aux êtres vivants créés conjointement par un Fils Créateur et cet Esprit Créatif. Ce don devient possible à l’heure où l’Esprit Créatif est élevé au statut des prérogatives de personnalité. Le récit de la nature et du fonctionnement des sept esprits-mentaux adjuvats appartient plus proprement à l’histoire de votre univers local de Nébadon. 17:8.10 [Présenté par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 18. Les Personnalités Suprêmes de la Trinité 18:0.1 Les Personnalités Suprêmes de la Trinité sont toutes créées pour un service spécifique. Elles sont destinées par la Trinité divine à accomplir certains devoirs spécifiques, et sont qualifiées pour servir avec perfection de technique et finalité de dévotion. Voici les sept ordres des Personnalités Suprêmes de la Trinité : 18:0.2 1. Les Secrets de Suprématie Trinitisés. 18:0.3 2. Les Éternels des Jours. 18:0.4 3. Les Anciens des Jours. 18:0.5 4. Les Perfections des Jours. 18:0.6 5. Les Récents des Jours. 18:0.7 6. Les Unions des Jours. 18:0.8 7. Les Fidèles des Jours. 18:0.9 Ces êtres doués de perfection administrative existent en nombre précis et définitif. Leur création est un évènement passé ; il ne s’en personnalise plus d’autres. 18:0.10 Dans tout le grand univers, ces Personnalités Suprêmes de la Trinité représentent la politique administrative de la Trinité du Paradis. Elles représentent la justice et sont le jugement exécutoire de la Trinité du Paradis. Elles forment une ligne interdépendante de perfection administrative s’étendant des sphères paradisiaques du Père jusqu’aux mondes-sièges des univers locaux et aux capitales des constellations qui les composent. 1. Les Secrets de Suprématie Trinitisés 18:1.1 Il y a sept mondes dans le circuit intérieur des satellites du Paradis, et chacun de ces mondes exaltés est présidé par un corps de dix Secrets de Suprématie Trinitisés. Ils ne sont pas des créateurs, mais des administrateurs suprêmes et ultimes. La conduite des affaires de ces sept sphères fraternelles est entièrement confiée à ce corps de soixante-dix directeurs suprêmes. Bien que ces sept sphères sacrées les plus proches du Paradis soient supervisées par des descendants de la Trinité, ce groupe de mondes est universellement connu comme le circuit personnel du Père Universel. 2. Les Éternels des Jours 18:2.1 Chacun des mille-millions de mondes de Havona est dirigé par une Personnalité Suprême de la Trinité. Ces dirigeants sont connus sous le nom d’Éternels des Jours, et il y en a exactement un milliard, un pour chacune des sphères de Havona. 18:2.3 Sauf en ce qui concerne les ordres de vie établis, tels que les natifs de Havona et d’autres créatures vivantes de l’univers central, les Éternels des Jours résidants ont développé leur sphère respective en complète harmonie avec leurs propres idées et idéaux. 18:2.4 L’architecture, les embellissements naturels, les structures morontielles et les créations spirituelles sont exclusifs et uniques sur chaque sphère. Chaque monde est un lieu de perpétuelle beauté et complètement différent de tout autre monde dans l’univers central. Chacun de vous passera un temps plus ou moins long sur chacune de ces sphères exceptionnelles et palpitantes d’intérêt au cours de sa route intérieure à travers Havona vers le Paradis. 3. Les Anciens des Jours 18:3.1 Quand les mortels du temps ont terminé avec succès leur stage d’entrainement sur les mondes éducatifs entourant le siège d’un univers local et sont élevés aux sphères d’enseignement de leur superunivers, leur développement spirituel a progressé au point qu’ils sont capables de reconnaitre les hauts dirigeants spirituels et les directeurs de ces royaumes supérieurs, y compris les Anciens des Jours, et de communiquer avec eux. 18:3.2 Les Anciens des Jours sont tous fondamentalement identiques ; ils font ressortir le caractère conjugué et la nature unifiée de la Trinité. Ils possèdent une individualité et leurs personnalités sont diverses, mais ils ne diffèrent pas les uns des autres comme les Sept Maitres Esprits. Ils assurent une administration uniforme aux sept superunivers qui par ailleurs sont différents et dont chacun est une création distincte, séparée et unique. 18:3.3 Les Sept Maitres Esprits déterminent au ciel la nature de leurs superunivers respectifs, mais les Anciens des Jours dictent la loi dans l’administration de ces mêmes superunivers. Ils surimposent une uniformité administrative à une diversité créative et assurent l’harmonie de l’ensemble en face des différences de création sous-jacentes dans les sept groupements segmentaires du grand univers. 18:3.4 Les Anciens des Jours furent tous trinitisés en même temps. Ils représentent l’inauguration d’archives concernant les personnalités dans l’univers des univers, d’où leur nom – Anciens des Jours. Lorsque vous atteindrez le Paradis et consulterez les annales du commencement des choses, vous trouverez comme première mention, dans la section traitant des personnalités, le récit de la trinitisation de ces vingt-et-un Anciens des Jours. 18:3.5 Ces êtres élevés gouvernent toujours par groupes de trois. Dans beaucoup de phases d’activité, ils travaillent individuellement, dans d’autres ils peuvent opérer par deux, mais, dans les sphères supérieures de leur administration, il faut qu’ils agissent tous les trois conjointement. Ils ne quittent jamais personnellement leurs mondes résidentiels et n’ont pas à le faire, parce que ces mondes sont les points focaux superuniversels du vaste système de réflectivité. 18:3.7 Dans tout le vaste univers des univers, eux seuls sont investis des hauts pouvoirs de jugement exécutoire final concernant l’extinction éternelle de créatures douées de volonté. Et il faut que les Anciens des Jours participent tous les trois aux décrets sans appel du tribunal suprême d’un superunivers. 4. Les Perfections des Jours 18:4.2 Trois Perfections des Jours sont affectés à la capitale de chaque secteur majeur, mais, contrairement aux Anciens des Jours, il n’est pas nécessaire qu’ils soient constamment présents tous les trois. L’un des membres du trio peut s’absenter de temps en temps pour s’entretenir personnellement avec les Anciens des Jours du bien-être de son royaume. 18:4.8 Le travail des pèlerins du temps sur les mondes entourant le siège d’un secteur majeur est principalement de nature intellectuelle. 18:4.9 Bien que vous ne soyez inscrits que sur le registre du secteur majeur de Splandon, qui englobe l’univers local de votre origine, il vous faudra passer par chacune des dix divisions majeures de notre superunivers. Vous verrez tous les trente Perfections des Jours d’Orvonton avant d’atteindre Uversa. 5. Les Récents des Jours 18:5.1 Les Récents des Jours sont les plus jeunes directeurs suprêmes des superunivers ; par groupes de trois, ils président aux affaires des secteurs mineurs. 18:5.3 Les gouvernements des secteurs mineurs sont très largement, quoique non exclusivement, occupés par les grands problèmes physiques des superunivers. Les sphères des secteurs mineurs sont les quartiers généraux des Maitres Contrôleurs Physiques. Sur ces mondes, les ascendeurs poursuivent des études et des expériences concernant l’analyse des activités du troisième ordre des Centres Suprêmes de Pouvoir et des sept ordres de Maitres Contrôleurs Physiques. 6. Les Unions des Jours 18:6.1 Les personnalités de la Trinité appartenant à l’ordre des « Jours » n’agissent pas en capacité administrative au-dessous du niveau des gouvernements des superunivers. Dans les univers locaux en évolution, elles n’agissent que comme conseillers et consultants. Les Unions des Jours sont un groupe de personnalités de liaison accréditées par la Trinité du Paradis auprès des dirigeants d’origine duelle des univers locaux. Chaque univers local organisé et habité se voit affecter l’un de ces conseillers paradisiaques qui agit comme représentant de la Trinité et, sous certains rapports, comme agent du Père Universel auprès de la création locale. 18:6.7 Un univers local est directement gouverné par un Fils divin d’origine de Déité duelle, mais celui-ci a constamment à ses côtés un frère du Paradis, une personnalité originaire de la Trinité. Au cas où un Fils Créateur serait temporairement absent du quartier général de son univers local, les dirigeants qui le remplacent sont largement guidés dans leurs décisions majeures par les conseils de leur Union des Jours. 7. Les Fidèles des Jours 18:7.1 Ces hautes personnalités originaires de la Trinité sont les consultants du Paradis auprès des chefs des cent constellations de chaque univers local. 18:7.2 Tout ce qu’un Union des Jours est par rapport à un Fils Créateur d’univers local, les Fidèles des Jours le sont par rapport aux Fils Vorondadeks qui gouvernent les constellations de cette création locale. Ils n’agissent que comme conseillers. 18:7.5 Les Fidèles des Jours sont le dernier maillon dans la longue chaine de consultation administrative qui s’étend depuis les sphères sacrées du Père Universel près du centre de toutes choses jusqu’aux divisions primaires des univers locaux. Le régime issu de la Trinité s’arrête aux constellations ; il n’y a plus de consultants du Paradis en résidence permanente dans les systèmes composants ni sur les mondes habités. 18:7.6 [Présenté par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 19. Les Êtres Coordonnés d’origine Trinitaire 19:0.1 Les êtres d’origine Trinitaire dont nous parlerons dans cet exposé sont les suivants : 19:0.2 1. Les Fils Instructeurs de la Trinité. 19:0.3 2. Les Perfecteurs de Sagesse. 19:0.4 3. Les Conseillers Divins. 19:0.5 4. Les Censeurs Universels. 19:0.6 5. Les Esprits Inspirés de la Trinité. 19:0.7 6. Les natifs de Havona. 19:0.8 7. Les Citoyens du Paradis. 1. Les Fils Instructeurs de la Trinité 19:1.3 Ces êtres forment le seul groupe des Fils de Dieu qui vous soit révélé et qui soit issu de la Trinité du Paradis. Ils parcourent l’univers central et les superunivers, et un nombre considérable d’entre eux est affecté à chaque univers local. Ils servent aussi les planètes individuelles comme le font les autres Fils Paradisiaques de Dieu. Ils opèrent également au Paradis, mais il vaut mieux reporter leur étude détaillée jusqu’au moment où nous aborderons la discussion sur les Fils Paradisiaques de Dieu. 2. Les Perfecteurs de Sagesse 19:2.1 Les Perfecteurs de Sagesse sont une création spécialisée de la Trinité du Paradis destinée à personnifier la sagesse de la divinité dans les superunivers. Il existe exactement sept-milliards de ces êtres, dont un milliard est affecté à chacun des sept superunivers. 19:2.2 En commun avec les Conseillers Divins et les Censeurs Universels, leurs coordonnés, les Perfecteurs de Sagesse ont passé par la sagesse du Paradis, la sagesse de Havona et la sagesse des sphères paradisiaques du Père, sauf Divinington. Après ces expériences, les Perfecteurs de Sagesse furent affectés en permanence au service des Anciens des Jours. 19:2.4 La sagesse a une origine double : elle dérive de la perfection de clairvoyance divine inhérente aux êtres parfaits, et de l’expérience personnelle acquise par les créatures évolutionnaires. Les Perfecteurs de Sagesse sont la sagesse divine, parfaite et paradisiaque de la clairvoyance de Déité. Quand leurs associés administratifs sur Uversa, les Puissants Messagers, les Dépourvus de Nom et de Nombre et les Élevés en Autorité, agissent ensemble, ils sont la sagesse de l’expérience de l’univers. Un être divin peut avoir la perfection de la connaissance divine, un mortel évolutionnaire peut atteindre à un moment donné la perfection de la connaissance ascendante, mais aucun de ces êtres n’épuise à lui seul le potentiel de toute la sagesse possible. En conséquence, lorsque la conduite des superunivers rend désirable d’atteindre le maximum de sagesse administrative, ces perfecteurs de la sagesse de clairvoyance divine sont toujours associés aux personnalités ascendantes qui sont parvenues aux hautes responsabilités d’autorité superuniverselle par les tribulations expérientielles du progrès évolutionnaire. 3. Les Conseillers Divins 19:3.1 Ces êtres d’origine trinitaire sont le conseil de la Déité pour les royaumes des sept superunivers. Ils ne sont pas le reflet du divin conseil de la Trinité ; ils sont ce conseil. Il y a vingt-et-un-milliards de Conseillers en service, dont trois-milliards sont affectés à chaque superunivers. 19:3.2 Les Conseillers Divins sont les associés et les égaux des Censeurs Universels et des Perfecteurs de Sagesse à raison de un à sept Conseillers auprès de chaque Censeur ou Perfecteur. Les trois ordres participent au gouvernement des Anciens des Jours, y compris ses ramifications dans les secteurs majeurs et mineurs, les univers locaux, les constellations et les conseils des souverains des systèmes locaux. 19:3.4 Un Perfecteur de Sagesse, sept Conseillers Divins et un Censeur Universel constituent un tribunal de divinité trinitaire, le corps consultatif mobile le plus élevé des univers du temps et de l’espace. Un tel groupe de neuf est connu comme tribunal chargé soit d’établir les faits, soit de révéler la vérité et, lorsqu’il prend une décision sur un problème, c’est exactement comme si un Ancien des Jours s’était prononcé sur l’affaire. 19:3.7 Sept Conseillers Divins en liaison avec un trio évolutionnaire trinitisé – un Puissant Messager, un Élevé en Autorité et un Dépourvu de Nom et de Nombre – représentent la meilleure approximation superuniverselle pour fusionner le point de vue humain et l’attitude divine sur les niveaux quasi paradisiaques de significations spirituelles et de valeurs de réalité. 4. Les Censeurs Universels 19:4.1 Il y a exactement huit-milliards de Censeurs Universels en existence. Ces êtres uniques sont le jugement de la Déité. Ils ne se bornent pas à refléter les décisions de la perfection ; ils sont le jugement de la Trinité du Paradis. Même les Anciens des Jours ne jugent pas autrement qu’en association avec les Censeurs Universels. 19:4.5 Ces Censeurs sont des personnalités totalisantes de l’univers. Lorsque mille témoins – ou un million – ont apporté leur témoignage, lorsque la voix de la sagesse a parlé et que le conseil de la divinité a enregistré, lorsque le témoignage de la perfection ascendante a été ajouté, alors le Censeur opère, et une totalisation infaillible et divine de tout ce qui s’est passé se trouve immédiatement révélée ; et cet exposé représente la conclusion divine, la somme et la substance d’une décision finale et parfaite. C’est pourquoi, lorsqu’un Censeur a parlé, personne d’autre n’est plus qualifié pour parler, car le Censeur a dépeint la vraie et évidente totalité de tout ce qui s’est passé. Quand il parle, c’est sans appel. 5. Les Esprits Inspirés de la Trinité 19:5.1 Je ne pourrai presque rien vous dire des Esprits Inspirés de la Trinité parce qu’ils sont un des rares ordres entièrement secrets d’êtres existants. Sans aucun doute, le secret est dû à leur impossibilité de se révéler pleinement, même à ceux d’entre nous dont l’origine est si proche de la source de leur création. 19:5.5 Nous acquérons une grande partie de notre connaissance des Esprits Inspirés par les Messagers Solitaires. Ceux-ci détectent la proximité des Esprits Inspirés en vertu d’une sensibilité inhérente à cette présence qui fonctionne aussi infailliblement qu’une aiguille aimantée pointe vers le pôle magnétique. Quand un Messager Solitaire se trouve à proximité d’un Esprit Inspiré de la Trinité, il est conscient d’un effet qualitatif dû à cette présence divine ; il enregistre aussi un effet quantitatif très net qui lui permet de connaitre effectivement la classification du ou des Esprits présents, ou leur nombre. 6. Les natifs de Havona 19:6.1 Les natifs de Havona sont la création directe de la Trinité du Paradis, et leur nombre dépasse les conceptions de votre mental limité. 19:6.2 Pendant votre long séjour sur le milliard de mondes de culture havonienne, une amitié éternelle pour ces êtres splendides se développera en vous. Et combien profonde est cette amitié qui grandit entre les créatures personnelles les plus humbles des mondes de l’espace et ces êtres personnels élevés natifs des sphères parfaites de l’univers central ! Dans leur longue et affectueuse association avec les natifs de Havona, les ascendeurs font beaucoup de choses pour compenser l’état spirituel appauvri des stades primitifs de la progression humaine. En même temps, par leurs contacts avec les pèlerins ascendants, les Havoniens gagnent une expérience qui, dans une large mesure, triomphe du handicap expérientiel d’avoir toujours vécu une vie de perfection divine. Il en résulte un grand bien mutuel à la fois pour les mortels ascendants et pour les natifs de Havona. 7. Les Citoyens du Paradis 19:7.1 De nombreux groupes d’êtres splendides résident au Paradis ; ce sont les Citoyens du Paradis. Ils ne s’occupent pas directement du plan de perfectionnement des créatures volitives ascendantes, et c’est pourquoi ils ne sont pas entièrement révélés aux mortels d’Urantia. Il y a plus de trois-mille ordres de ces intelligences célestes. 19:7.6 [Présenté par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 20. Les Fils Paradisiaques de Dieu 20:0.1 Selon leurs fonctions dans le superunivers d’Orvonton, les Fils de Dieu sont classifiés sous trois rubriques générales : 20:0.2 1. Les Fils de Dieu descendants. 20:0.3 2. Les Fils de Dieu ascendants. 20:0.4 3. Les Fils de Dieu Trinitisés. 20:0.5 Les ordres descendants de filiation incluent les personnalités de création directe et divine. Les fils ascendants, tels que les créatures mortelles, atteignent ce statut en participant par expérience à la technique créatrice appelée évolution. Les Fils Trinitisés sont un groupe d’origine complexe comprenant tous les êtres embrassés par la Trinité du Paradis, même s’ils ne sont pas issus directement de la Trinité. 1. Les Fils de Dieu descendants 20:1.1 Tous les Fils de Dieu descendants sont d’origine élevée et divine. Ils sont consacrés au ministère descendant de service sur les mondes et systèmes de l’espace et du temps, pour y faciliter le progrès ascensionnel, vers le Paradis, des humbles créatures d’origine évolutionnaire – les fils de Dieu ascendants. Les Fils qui sont issus des Déités sur l’Ile centrale de Lumière et de Vie sont appelés Fils Paradisiaques de Dieu ; ils embrassent les trois ordres suivants : 20:1.2 1. Fils Créateurs – les Micaëls. 20:1.3 2. Fils Magistraux – les Avonals. 20:1.4 3. Fils Instructeurs de la Trinité – les Daynals. 20:1.5 Les quatre autres ordres de filiation descendante sont connus comme Fils de Dieu des Univers Locaux. 20:1.6 4. Fils Melchizédeks. 20:1.7 5. Fils Vorondadeks. 20:1.8 6. Fils Lanonandeks. 20:1.9 7. Porteurs de Vie. 20:1.10 Les Melchizédeks sont la descendance conjointe du Fils Créateur, de l’Esprit Créatif et du Père Melchizédek d’un univers local. Les Vorondadeks et les Lanonandeks sont tous deux amenés à l’existence par un Fils Créateur et son Esprit Créatif associé. Les Vorondadeks sont mieux connus comme les Très Hauts, les Pères des Constellations, et les Lanonandeks comme Souverains de Systèmes et Princes Planétaires. L’ordre trin des Porteurs de Vie est amené à l’existence par un Fils Créateur et un Esprit Créatif associés à l’un des trois Anciens des Jours du superunivers de leur juridiction. Mais la nature et les activités de ces Fils de Dieu d’un univers local sont mieux décrites dans les fascicules traitant des affaires des créations locales. 20:1.11 Les Fils Paradisiaques de Dieu ont une origine triple. Les Fils primaires ou Créateurs sont amenés à l’existence par le Père Universel et le Fils Éternel. Les Fils secondaires ou Magistraux sont les enfants du Fils Éternel et de l’Esprit Infini. Les Fils Instructeurs de la Trinité sont les descendants du Père, du Fils et de l’Esprit. Du point de vue du service, de l’adoration et des suppliques, les Fils Paradisiaques ne font qu’un. 20:1.14 Les Fils Créateurs Paradisiaques ne servent pas seulement comme Fils dans leur ministère descendant de service et d’effusion ; lorsqu’ils ont achevé leur carrière d’effusion, chacun d’eux agit comme un Père d’univers dans sa propre création. Pendant ce temps, les autres Fils de Dieu continuent leur service d’effusion et d’élévation spirituelle destiné à amener les planètes une à une à reconnaitre volontairement la loi d’amour du Père Universel. Le point culminant est atteint lorsque la créature se consacre à la volonté du Père du Paradis et que la planète est loyale envers la souveraineté du Fils Créateur sur son univers. 20:1.15 L’ordre tout entier des Micaëls, les Fils Créateurs, est si exceptionnel que nous consacrerons le prochain fascicule de cette série à l’étude de leur nature et de leurs activités, tandis que le présent exposé concernera principalement les deux ordres restants de filiation paradisiaque : les Fils Magistraux et les Fils Instructeurs de la Trinité. 2. Les Fils Magistraux 20:2.1 Chaque fois qu’un concept d’existence, original et absolu, formulé par le Fils Éternel s’unit à un nouvel et divin idéal de service aimant conçu par l’Esprit Infini, un Fils de Dieu nouveau et original, un Fils Magistral du Paradis, est produit. Ces Fils constituent l’ordre des Avonals. Les Avonals sont des ministres et des juges planétaires, les magistrats des royaumes de l’espace-temps. 20:2.4 En plus de leur service sur les niveaux administratifs supérieurs, les Avonals ont une triple fonction sur les mondes habités : 20:2.5 1. Actions judiciaires. Ils agissent à la clôture des dispensations planétaires. Dans le temps, ils peuvent exécuter des dizaines – des centaines – de ces missions sur chaque monde individuel, et ils peuvent aller d’innombrables fois sur le même monde ou sur d’autres pour mettre fin à des dispensations et libérer les survivants endormis. 20:2.6 2. Missions magistrales. Dans cette mission, un Avonal apparait comme un adulte du royaume par une technique d’incarnation éludant la naissance humaine. Comme suite à cette première et habituelle visite magistrale, des Avonals peuvent servir à plusieurs reprises en capacité magistrale sur la même planète, aussi bien avant qu’après l’apparition du Fils d’effusion. 20:2.7 3. Missions d’effusion. Les Fils Avonals s’effusent tous au moins une fois sur quelque race mortelle sur quelque monde évolutionnaire. Les visites judiciaires sont nombreuses, les missions magistrales peuvent être plurales, mais sur chaque planète il n’apparait qu’un Fils d’effusion. Les Avonals d’effusion sont nés de femme à la manière dont Micaël de Nébadon s’est incarné sur Urantia. 3. Actions judiciaires 20:3.1 Les Avonals sont connus comme Fils Magistraux parce qu’ils sont les hauts magistrats des royaumes, les juges des dispensations successives des mondes du temps. Ils président à l’éveil des survivants endormis, jugent le royaume, amènent la fin d’une dispensation de justice en suspens. 20:3.3 L’arrivée d’un Avonal du Paradis sur un monde évolutionnaire, en vue de terminer une dispensation et d’inaugurer une ère nouvelle de progrès planétaire, n’est pas nécessairement une mission magistrale ou une mission d’effusion. Les missions magistrales sont quelquefois des incarnations, et les missions d’effusion le sont toujours, c’est-à-dire que, pour ces affectations, les Avonals servent sur une planète sous forme matérielle – physiquement. Leurs autres visites sont « techniques », et dans ce cas l’Avonal ne s’incarne pas pour le service planétaire. Si un Fils Magistral ne vient que comme juge d’une dispensation, il arrive sur une planète comme un être spirituel invisible aux créatures matérielles du royaume. 4. Missions magistrales 20:4.1 Avant l’apparition planétaire d’un Fils d’effusion, un monde habité reçoit habituellement la visite d’un Avonal du Paradis en mission magistrale. S’il s’agit d’une première visitation magistrale, l’Avonal est toujours incarné comme un être matériel. Il apparait sur la planète de son affectation comme un mâle des races de mortels en pleine possession de ses moyens, un être pleinement visible aux créatures mortelles. 20:4.2 Une planète peut recevoir beaucoup de visitations magistrales aussi bien avant qu’après l’apparition d’un Fils d’effusion. 20:4.4 Urantia n’a encore jamais reçu un Fils Avonal en mission magistrale. Si votre planète avait suivi le plan général des mondes habités, elle aurait été bénie par une mission magistrale à un moment compris entre l’époque d’Adam et l’effusion du Christ Micaël. 5. Effusion des Fils Paradisiaques de Dieu 20:5.4 Au cours de la longue histoire d’une planète habitée, de nombreux jugements dispensationnels auront lieu, et plus d’une mission magistrale peut intervenir, mais ordinairement c’est une fois seulement qu’un Fils d’effusion servira sur la sphère. La venue d’un seul Fils d’effusion suffit à chaque monde habité, pourvu qu’il y vive la pleine vie humaine depuis la naissance jusqu’à la mort. Tôt ou tard, indépendamment de son statut spirituel, chaque monde habité par des mortels est destiné à accueillir un Fils Magistral en mission d’effusion, excepté l’unique planète de chaque univers local où un Fils Créateur choisit de faire son effusion de mortel. 20:5.5 En comprenant mieux ce qui concerne les Fils d’effusion, on discerne pourquoi Urantia présente tant d’intérêt dans l’histoire de Nébadon. Votre petite et insignifiante planète intéresse l’univers local simplement parce qu’elle est le monde de la demeure humaine de Jésus de Nazareth. Elle fut la scène de l’effusion finale et triomphale de votre Fils Créateur, le cadre dans lequel Micaël gagna la souveraineté personnelle suprême sur l’univers de Nébadon. 6. Les carrières d’effusion en tant que mortels 20:6.2 Dans une mission d’effusion en tant que mortel, un Fils du Paradis nait toujours de femme et grandit en tant qu’enfant mâle du royaume, comme Jésus le fit sur Urantia. Ces Fils de service suprême passent tous de l’enfance à la jeunesse puis à la virilité exactement comme un être humain. Du point de vue matériel, ces Fils humains-divins vivent des vies ordinaires à une exception près : ils n’engendrent pas de descendance sur le monde de leur séjour. C’est une restriction universelle imposée à tous les ordres de Fils d’effusion du Paradis. 20:6.4 Lorsqu’un Fils d’effusion a maitrisé l’expérience de vivre la vie de mortel, lorsqu’il a réussi à s’accorder parfaitement avec son Ajusteur intérieur, il inaugure alors la partie de sa mission planétaire destinée à illuminer le mental et à inspirer l’âme de ses frères dans la chair. Comme instructeurs, ces Fils se consacrent exclusivement à illuminer spirituellement les races mortelles des mondes de leur séjour. 20:6.6 Lorsque les Fils d’effusion, Créateurs ou Magistraux, franchissent les portes de la mort, ils réapparaissent le troisième jour. Il faut qu’un Fils d’effusion rencontre la mort, qu’il passe par toute l’expérience effective des mortels des royaumes, mais le plan divin n’exige nullement que cette mort soit violente ou anormale. 20:6.8 Quand son incarnation en tant que mortel a pris fin, l’Avonal qui a accompli cette prestation se rend au Paradis, est accepté par le Père Universel et retourne à l’univers local de son affectation, où il est reconnu par le Fils Créateur. Sur quoi, l’Avonal d’effusion et le Fils Créateur envoient leur Esprit de Vérité conjoint fonctionner dans le cœur des races mortelles habitant sur le monde de l’effusion.. 7. Les Fils Instructeurs de la Trinité 20:7.1 Ces Fils du Paradis hautement personnels et hautement spirituels sont amenés à l’existence par la Trinité du Paradis. Ils sont connus dans Havona comme l’ordre des Daynals. Dans Orvonton, on se réfère à eux comme Fils Instructeurs de la Trinité, ainsi nommés à cause de leur ascendance. 8. Ministère des Daynals dans un univers local 20:8.1 Les Fils Spirituels du Paradis sont des êtres uniques d’origine trinitaire et les seules créatures de la Trinité aussi complètement associées à la conduite des univers d’origine duelle. Ils sont affectueusement dévoués au ministère éducatif des créatures mortelles et des ordres inférieurs de créatures spirituelles. Ils commencent par travailler dans les systèmes locaux. Ensuite, selon leur expérience et leurs accomplissements, ils progressent vers l’intérieur, par leur service dans les constellations, jusqu’aux travaux les plus élevés de la création locale. 9. Service planétaire des Daynals 20:9.1 Lorsque la progression des évènements sur un monde évolutionnaire indique que le temps est mûr pour inaugurer un âge spirituel, les Fils Instructeurs de la Trinité s’offrent toujours comme volontaires pour ce service. 20:9.3 Les Fils Instructeurs restent habituellement sur leur planète de visitation pendant mille ans du temps planétaire. Un seul Fils Instructeur préside au règne du millénaire planétaire, et il est assisté par soixante-dix associés de son ordre. Les Daynals ne se matérialisent ni par incarnation ni autrement pour devenir visibles aux êtres mortels. C’est pourquoi le contact avec le monde de la visitation est maintenu au travers des activités des Brillantes Étoiles du Soir, personnalités de l’univers local associées aux Fils Instructeurs de la Trinité. 20:9.4 Les Daynals peuvent revenir bien des fois sur un monde habité ; à la suite de leur mission finale, la planète sera admise au statut établi d’une sphère de lumière et de vie, ce qui est le but évolutionnaire de tous les mondes habités par des mortels au cours du présent âge de l’univers. 20:10.5 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse d’Uversa.] Fascicule 21. Les Fils Créateurs Paradisiaques 21:0.1 Les Fils Créateurs sont les bâtisseurs et les chefs des univers locaux du temps et de l’espace. Ces créateurs et souverains d’univers sont d’origine duelle, incorporant les caractéristiques de Dieu le Père et Dieu le Fils. Mais chaque Fils Créateur est différent de tous les autres. 1. Origine et nature des Fils Créateurs 21:1.1 Lorsque la plénitude de l’idéation spirituelle absolue chez le Fils Éternel rencontre la plénitude du concept absolu de personnalité chez le Père Universel, lorsque cette union créative est complètement et définitivement atteinte, lorsqu’une telle identité absolue d’esprit et une telle unité infinie de concept de personnalité se produisent, alors, à l’instant même, un nouveau Fils Créateur original en pleine possession de ses moyens jaillit à l’existence. 2. Les Créateurs d’univers locaux 21:2.1 Les Fils Paradisiaques d’ordre primaire sont les planificateurs, les créateurs, constructeurs et administrateurs de leurs domaines respectifs, les univers locaux du temps et de l’espace, les unités créatives de base des sept superunivers évolutionnaires. 21:2.2 Lorsqu’un Fils Créateur quitte le Paradis pour se lancer dans l’aventure de construire un univers, pour devenir le chef – pratiquement le Dieu – de l’univers local de sa propre organisation, alors, pour la première fois, il se trouve en contact intime avec la Source-Centre Troisième et dépendant d’elle sous beaucoup de rapports. Bien que l’Esprit Infini demeure avec le Père et le Fils au centre de toutes choses, il est destiné à opérer comme soutien actuel et effectif de chaque Fils Créateur. C’est pourquoi chaque Fils Créateur est accompagné d’une Fille Créative de l’Esprit Infini, cet être destiné à devenir la Divine Ministre, l’Esprit-Mère du nouvel univers local. 21:2.3 En cette occasion, le départ d’un Fils Micaël libère pour toujours ses prérogatives créatrices de leurs attaches avec les Sources-Centres du Paradis, sauf pour certaines limitations inhérentes à la préexistence de ces Sources-Centres et à certains pouvoirs et présences antécédents. Parmi les limitations aux prérogatives créatrices, par ailleurs toutes-puissantes, d’un Père d’univers local, nous citerons les suivantes : 21:2.4 1. L’énergie-matière est dominée par l’Esprit Infini. Avant de pouvoir créer de nouvelles formes grandes ou petites, avant de pouvoir tenter aucune nouvelle transformation d’énergie-matière, il faut qu’un Fils Créateur s’assure le consentement et la coopération active de l’Esprit Infini. 21:2.5 2. Les projets et les types de créatures sont contrôlés par le Fils Éternel. Avant qu’un Fils Créateur puisse s’engager dans la création d’un nouveau type d’être, d’un nouveau projet de créature, il faut qu’il s’assure le consentement du Fils-Mère Éternel et Originel. 21:2.6 3. La personnalité est conçue et conférée par le Père Universel. 21:2.11 Lorsqu’un Fils Micaël est absent de son univers, son gouvernement est dirigé par le premier des êtres qui y sont nés, la Radieuse Étoile du Matin, le chef exécutif de l’univers local. Les avis et les conseils de l’Union des Jours sont sans prix à ces moments-là. Durant ces absences, un Fils Créateur peut investir l’Esprit-Mère associé du supercontrôle de sa présence spirituelle sur les mondes habités et dans le cœur de ses enfants mortels. L’Esprit-Mère d’un univers local reste toujours à son quartier général, d’où elle étend ses soins nourriciers et son ministère spirituel jusqu’aux parties les plus lointaines de ce domaine évolutionnaire. 3. Souveraineté dans l’univers local 21:3.1 Un Fils Créateur reçoit l’espace d’un univers par le consentement de la Trinité du Paradis et avec la confirmation du Maitre Esprit qui supervise le superunivers intéressé. Cette action vaut titre de possession physique, un bail cosmique. Mais l’élévation d’un Fils Micaël, depuis ce stade initial et volontairement limité de régence jusqu’à la suprématie expérientielle d’une souveraineté gagnée par lui-même, vient couronner ses propres expériences personnelles dans l’œuvre de création d’un univers et d’effusion incarnée. Jusqu’à ce qu’il ait abouti à une souveraineté gagnée par effusion, il règne comme vice-gérant du Père Universel. 4. Les effusions des Micaëls 21:4.1 Les Fils Créateurs se classent en sept groupes selon le nombre de leurs effusions auprès des créatures de leurs royaumes. Ils vont de l’expérience initiale, en passant par cinq sphères additionnelles d’effusion progressive, jusqu’à ce qu’ils atteignent le septième et dernier épisode d’expérience de Créateur-créature. 21:4.2 Les effusions des Avonals se produisent toujours dans la similitude de la chair mortelle, mais les sept effusions d’un Fils Créateur impliquent son apparition sur sept niveaux d’existence créée et se rattachent à la révélation des sept expressions primaires de la volonté et de la nature de la Déité. Tous les Fils Créateurs sans exception font l’expérience de se donner sept fois à leurs enfants créés, avant d’assumer la juridiction stable et suprême sur l’univers qu’ils ont eux-mêmes créé. 21:4.3 Bien que ces sept effusions varient dans les différents secteurs et univers, elles comprennent toujours l’aventure d’effusion en tant que mortel. Une fois seulement dans sa carrière septuple de Fils d’effusion, un Micaël du Paradis nait de femme comme dans votre histoire du nouveau-né de Bethléem. Il ne vit et ne meurt qu’une fois comme membre du plus humble ordre de créatures évolutionnaires douées de volonté. 21:4.6 Les Fils Créateurs ayant parachevé leur carrière d’effusion sont comptés comme faisant partie d’un ordre séparé, celui des Maitres Fils septuples. Dans leur personne, les Maitres Fils sont identiques aux Fils Créateurs, mais ils ont subi une expérience d’effusion si extraordinaire qu’on les considère habituellement comme faisant partie d’un ordre différent. 5. Position des Maitres Fils par rapport à l’univers 21:5.8 Les Maitres Micaëls sont suprêmes dans leur propre univers local une fois qu’ils y ont été installés comme chefs souverains. Les rares limitations à leur règne sont inhérentes à la préexistence cosmique de certaines forces et personnalités. Autrement, ces Maitres Fils sont suprêmes en autorité, en responsabilité et en pouvoir administratif dans leurs univers respectifs. 21:5.9 Après son élévation à la souveraineté établie d’un univers local, un Micaël du Paradis a le plein contrôle de tous les autres Fils de Dieu opérant dans son domaine, et il peut gouverner librement selon sa conception des besoins de ses royaumes. 21:6.5 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse d’Uversa.] Fascicule 22. Les Fils de Dieu Trinitisés 22:0.1 Trois groupes d’êtres sont appelés Fils de Dieu. En plus des ordres de filiation descendants et ascendants, il y a un troisième groupe connu sous le nom de Fils de Dieu Trinitisés. L’ordre trinitisé de filiation est subdivisé en trois divisions primaires selon les origines de ses nombreux types de personnalités révélées ou non révélées. Voici ces divisions primaires : 22:0.2 1. Fils trinitisés par la Déité. 22:0.3 2. Fils embrassés par la Trinité. 22:0.4 3. Fils trinitisés par des créatures. 22:0.5 Indépendamment de leur origine, tous les Fils de Dieu Trinitisés ont en commun l’expérience de la trinitisation, soit comme une partie de leur origine, soit comme une expérience d’embrassement par la Trinité atteinte ultérieurement. Les Fils trinitisés par la Déité ne sont pas révélés dans ces exposés. Notre présentation se limitera donc à dépeindre les deux groupes restants, et plus spécialement les fils de Dieu embrassés par la Trinité. 1. Les fils embrassés par la Trinité 22:1.1 Tous les fils embrassés par la Trinité ont une origine initiale simple ou duelle, mais, à la suite de leur embrassement par la Trinité, ils sont consacrés et affectés pour toujours au service de la Trinité. Ce corps, tel qu’il est révélé et organisé pour le service des superunivers, englobe sept ordres de personnalités : 22:1.2 1. Les Puissants Messagers. 22:1.3 2. Les Élevés en Autorité. 22:1.4 3. Les Dépourvus de Nom et de Nombre. 22:1.5 4. Les Conservateurs Trinitisés. 22:1.6 5. Les Ambassadeurs Trinitisés. 22:1.7 6. Les Gardiens Célestes. 22:1.8 7. Les Assistants des Fils Élevés. 2. Les Puissants Messagers 22:2.1 Les Puissants Messagers appartiennent au groupe ascendant des Fils Trinitisés. Ils forment une classe de mortels devenus parfaits, éprouvés comme réfractaires à la rébellion, ou dont la loyauté personnelle a été démontrée d’une manière équivalente ; ils ont tous passé par une épreuve déterminée de fidélité universelle. À un moment donné de leur ascension vers le Paradis, ils sont restés fermes et loyaux devant la déloyauté de leurs supérieurs, et quelques-uns ont agi activement et loyalement à la place de ces chefs infidèles. 22:2.2 Avec de tels dossiers personnels de fidélité et de dévotion, ces mortels ascendants traversent Havona avec le courant des pèlerins du temps, atteignent le Paradis, y reçoivent leurs grades, et sont rassemblés dans le Corps de la Finalité. Sur quoi, ils sont trinitisés dans l’embrassement secret de la Trinité du Paradis, et ensuite commissionnés pour être associés aux Anciens des Jours dans l’administration des gouvernements des sept superunivers. 22:2.3 Tout mortel ascendant qui a subi une expérience insurrectionnelle et agi loyalement en face de la rébellion est finalement destiné à devenir un Puissant Messager du service superuniversel. 22:2.8 Devant les tribunaux superuniversels, les Puissants Messagers agissent comme défenseurs aussi bien des individus que des planètes comparaissant en jugement ; ils assistent également les Perfections des Jours dans la direction des affaires des secteurs majeurs. En tant que groupe, leur principale fonction est celle d’observateurs superuniversels. Ils sont stationnés sur les divers mondes-sièges et sur les planètes individuelles importantes comme observateurs officiels des Anciens des Jours. Lorsqu’ils sont ainsi affectés, ils servent également de consultants aux autorités qui dirigent les affaires des sphères de leur séjour. Les Messagers prennent une part active à toutes les phases du plan ascendant de progression des mortels. Avec leurs associés d’origine mortelle, ils maintiennent les supergouvernements en contact étroit et personnel avec le statut et la progression des plans des Fils descendants de Dieu. 3. Les Élevés en Autorité 22:3.1 Les Élevés en Autorité, le second groupe des Fils d’Aboutissement Trinitisés, sont tous des êtres d’origine mortelle fusionnés avec leur Ajusteur. Ils sont les mortels devenus parfaits qui ont manifesté des aptitudes administratives supérieures et montré un génie exécutif extraordinaire pendant toute leur longue carrière d’ascension. Ils sont la fleur des aptitudes gouvernementales dérivée des mortels survivants de l’espace. 22:3.4 Doués d’une magnifique sagesse administrative et d’une habileté exécutive exceptionnelle, ces êtres brillants se chargent de présenter la cause de la justice pour le compte des tribunaux superuniversels. Ils veillent à l’exécution de la justice et à la rectification des défauts d’adaptation dans les univers évolutionnaires. 4. Les Dépourvus de Nom et de Nombre 22:4.1 Les Dépourvus de Nom et de Nombre constituent le troisième et dernier groupe des Fils d’Aboutissement Trinitisés. Ils sont les âmes ascendantes qui ont développé une aptitude à l’adoration dépassant en habileté celle de tous les fils et filles des races évolutionnaires des mondes du temps et de l’espace. Ils ont acquis un concept spirituel du dessein éternel du Père Universel d’une manière qui, par comparaison, transcende la compréhension des créatures évolutionnaires ayant un nom et un nombre. 22:4.3 Dès lors que les Dépourvus de Nom et de Nombre sont les penseurs spirituels supérieurs des races survivantes, ils sont spécialement qualifiés pour juger et pour formuler des opinions lorsqu’il est désirable d’avoir un point de vue spirituel et que l’expérience de la carrière d’ascension est essentielle pour bien comprendre les questions incluses dans le problème à juger. Ils sont les jurés suprêmes d’Orvonton. 5. Les Conservateurs Trinitisés 22:5.2 Les Conservateurs Trinitisés sont des séraphins ascendants et des créatures médianes transférées qui ont passé par Havona et atteint le Paradis et le Corps de la Finalité. Ensuite, ils ont été embrassés par la Trinité du Paradis et affectés au service des Anciens des Jours. 22:5.3 Cette recognition est accordée aux séraphins ascendants candidats à l’embrassement de la Trinité parce qu’ils ont vaillamment coopéré avec un mortel ascendant qui a atteint le Corps de la Finalité et a ensuite été trinitisé. 22:5.6 Les Conservateurs Trinitisés commencent leur carrière comme conservateurs et la continuent comme tels dans les affaires des supergouvernements. En un sens, ils sont fonctionnaires de leurs gouvernements superuniversels, mais n’ont pas à s’occuper des individus comme le font les Gardiens Célestes. Les Conservateurs Trinitisés administrent des affaires de groupe et soutiennent des projets collectifs. Ils sont les conservateurs des archives, des plans et des institutions. 6. Les Ambassadeurs Trinitisés 22:6.1 Tous les mortels ascendants n’ont pas fusionné avec leur Ajusteur ou le Père. Certains sont fusionnés avec l’Esprit, certains sont fusionnés avec le Fils. Et certains de ces mortels fusionnés avec l’Esprit ou avec le Fils atteignent Havona et arrivent au Paradis. Des candidats sont choisis parmi ces ascendeurs du Paradis pour être embrassés par la Trinité et, de temps en temps, ils sont trinitisés par classes de sept-mille. Ils sont ensuite commissionnés dans les superunivers comme Ambassadeurs Trinitisés des Anciens des Jours. 22:6.2 Sur avis de leurs instructeurs de Havona, les Ambassadeurs Trinitisés sont choisis pour l’embrassement de la Trinité. Ils représentent les individus dont le mental est le plus élevé dans leurs groupes respectifs et sont donc les mieux qualifiés pour assister les dirigeants des superunivers en vue de comprendre et d’administrer les intérêts des mondes d’où proviennent les mortels fusionnés avec l’Esprit. 7. La technique de trinitisation 22:7.2 À part les Déités, seules des personnalités du Paradis-Havona et certains membres de chacun des corps de finalitaires s’engagent dans la trinitisation. Dans des conditions spécialisées de perfection paradisiaque, ces êtres magnifiques peuvent se lancer dans l’aventure unique d’identité de concept, et ils réussissent souvent à produire un être nouveau, un fils trinitisé par des créatures. 22:7.4 Les mortels ascendeurs finalitaires qui ont fusionné avec leur Ajusteur et atteint certains niveaux de culture paradisiaque et de développement spirituel comptent parmi ceux qui peuvent essayer de trinitiser une créature. Lorsque des compagnies de mortels finalitaires sont stationnés au Paradis, on leur accorde des vacances à l’occasion de chaque millénaire du temps de Havona. Les finalitaires peuvent choisir entre sept manières différentes de passer cette période dégagée d’obligations. L’une d’elles consiste à tenter avec un compagnon finalitaire ou une personnalité du Paradis-Havona de réaliser la trinitisation d’une créature. 22:7.5 Si deux mortels finalitaires se rendent devant les Architectes du Maitre Univers et démontrent qu’ils ont choisi indépendamment l’un de l’autre un concept identique pour une trinitisation, les Architectes peuvent à leur gré promulguer des ordres permettant à ces ascendeurs mortels glorifiés d’allonger leurs vacances et de se retirer pour un certain temps dans le secteur des Citoyens du Paradis réservé à la trinitisation. À la fin de la retraite accordée, si les finalitaires rendent compte qu’ils ont séparément et conjointement choisi de faire l’effort paradisiaque de spiritualiser, d’idéaliser et d’actualiser un concept sélectionné et original qui n’a pas encore été trinitisé, alors le Maitre Esprit Numéro Sept émet des ordres autorisant cette entreprise extraordinaire. 22:7.6 Ces aventures demandent parfois des périodes de temps incroyablement longues. 22:7.8 Simultanément avec l’apparition d’un nouveau fils trinitisé par des créatures, l’union spirituelle fonctionnelle de ses deux ancêtres s’établit. 22:7.9 Bien que les parents de fils trinitisés par des créatures ne fassent qu’un pour leurs affectations dans l’univers, ils continuent à être comptés comme deux personnalités dans la composition et les listes d’appel du Corps de la Finalité et des Architectes du Maitre Univers. Au cours du présent âge de l’univers, tous les parents trinitiseurs unis sont inséparables quant à leurs affectations et leurs fonctions. 9. Les Gardiens Célestes 22:9.1 Les fils trinitisés par des créatures sont embrassés par la Trinité du Paradis en classes de sept-mille. Ces descendants trinitisés d’humains devenus parfaits et de personnalités du Paradis-Havona sont tous également embrassés par les Déités, mais ils sont affectés aux superunivers selon l’avis de leurs anciens maitres, les Fils Instructeurs de la Trinité. Ceux dont les services sont les meilleurs sont nommés Assistants des Fils Élevés ; ceux dont les performances sont moins remarquables sont nommés Gardiens Célestes. 22:9.3 Il y a presque un milliard de Gardiens Célestes commissionnés dans Orvonton. Ils sont principalement affectés aux administrations des Perfections des Jours aux sièges des secteurs majeurs, et ils sont efficacement aidés par un corps de mortels ascendants fusionnés avec le Fils. 22:9.4 Les Gardiens Célestes sont les officiers de justice des tribunaux des Anciens des Jours, agissant comme messagers des cours et porteurs des convocations et décisions des divers tribunaux des gouvernements superuniversels. Les Anciens des Jours les chargent des arrestations. Les Gardiens Célestes partent d’Uversa pour y ramener des êtres dont la présence est exigée devant les juges des superunivers. Ils exécutent les ordres de détention concernant toute personnalité du superunivers. 10. Les Assistants des Fils Élevés 22:10.1 Les Assistants des Fils Élevés sont le groupe supérieur retrinitisé des fils trinitisés des ascendeurs glorifiés du Corps des Mortels de la Finalité et de leurs associés éternels, les personnalités du Paradis-Havona. Ils sont affectés au service des superunivers et travaillent comme aides personnels auprès des fils élevés des gouvernements des Anciens des Jours. On pourrait à juste titre les appeler secrétaires privés. Ils servent les Perfecteurs de Sagesse, les Conseillers Divins, les Censeurs Universels, les Puissants Messagers, les Élevés en Autorité et les Dépourvus de Nom et de Nombre. 22:10.2 Si, en analysant les Gardiens Célestes, j’ai paru attirer l’attention sur les limitations et handicaps de ces fils deux fois trinitisés, permettez-moi maintenant en toute équité de souligner leur point fort, l’attribut qui en fait pour nous des collaborateurs à peu près sans prix. Ces êtres doivent leur existence même au fait qu’ils sont la personnification d’un concept unique et suprême. Ils sont l’incorporation personnalisée de quelque idée divine, de quelque idéal universel, sous une forme où il n’a jamais auparavant été conçu, exprimé ou trinitisé. Et ils ont été ensuite embrassés par la Trinité ; ils expriment donc et incorporent effectivement la sagesse propre de la Trinité en ce qui concerne l’idéal-idée de leur existence personnelle. Dans la mesure où ce concept particulier peut être révélé aux univers, ces personnalités incorporent le total des choses qu’une intelligence de créature ou de Créateur puisse concevoir, exprimer ou illustrer par l’exemple ; elles sont cette idée personnifiée. 22:10.5 Les Assistants des Fils Élevés sont des personnalisations uniques et originales de concepts immenses et d’idéaux prodigieux. Comme tels, ils sont aptes à communiquer de temps en temps à nos délibérations une illumination inexprimable. Quand j’opère dans un poste lointain des univers de l’espace, vous pouvez imaginer ce que cela représente comme assistance si j’ai la chance d’avoir, attaché à ma mission, un Assistant des Fils Élevés qui soit la plénitude du concept divin concernant le problème que l’on m’a envoyé aborder et résoudre ; et j’ai passé à maintes reprises par cette expérience-là. 22:10.6 À cause de leur valeur pour l’administration des superunivers, nous encourageons de toutes les manières possibles les pèlerins du temps, et aussi les résidents du Paradis, à tenter des trinitisations après s’être mutuellement fourni ces réalités expérientielles qui sont essentielles à l’établissement de telles aventures créatives. 22:10.10 [Exposé par un Puissant Messager du corps de la révélation d’Orvonton.] Fascicule 23. Les Messagers Solitaires 23:0.1 Les Messagers Solitaires forment la légion personnelle et universelle du Créateur Conjoint ; ils sont le premier et le plus ancien ordre des Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini. Ils représentent l’action créatrice initiale de l’Esprit Infini agissant solitairement pour amener à l’existence des esprits personnels solitaires. 23:0.2 Ces messagers spirituels furent personnalisés en un seul épisode créatif, et leur nombre est stationnaire. D’après le dernier rapport d’Uversa, j’observe qu’il y avait alors presque 7 690 billions de Messagers Solitaires opérant à l’intérieur des frontières d’Orvonton. 1. Nature et origine des Messagers Solitaires 23:1.3 Ces esprits solitaires sortirent, de l’aurore du temps, comme êtres spirituels en pleine possession de leurs moyens et parfaitement dotés. Ils sont tous égaux. 23:1.6 Les Messagers Solitaires ne sont pas isolés dans leur service ; ils sont constamment en contact avec les richesses de l’intellect de toute la création, car ils sont capables de « se brancher » sur toutes les télédiffusions des royaumes de leur séjour. Ils peuvent également intercommuniquer avec les membres de leur propre groupe immédiat, les êtres faisant le même genre de travail qu’eux dans le même superunivers. 23:1.10 Il n’y a pratiquement aucun travail dans les univers auquel ils ne puissent participer en y apportant une contribution essentielle et secourable. Ils sont spécialement les grands économiseurs de temps pour les administrateurs des affaires de l’univers ; et ils nous assistent tous, depuis le plus élevé jusqu’au plus humble. 2. Affectations des Messagers Solitaires 23:2.1 Les Messagers Solitaires ne sont attachés en permanence ni à des individus ni à des groupes de personnalités célestes. Leurs missions leur sont toujours précisées, et pendant ce service ils travaillent sous la supervision immédiate de ceux qui dirigent les royaumes auxquels ils sont attachés. 23:2.2 Les Messagers Solitaires sont affectés par l’Esprit Infini aux sept divisions de service suivantes : 23:2.3 1. Messagers de la Trinité du Paradis. 23:2.4 2. Messagers des circuits de Havona. 23:2.5 3. Messagers des superunivers. 23:2.6 4. Messagers des univers locaux. 23:2.7 5. Explorateurs en mission libre. 23:2.8 6. Ambassadeurs et émissaires en mission spéciale. 23:2.9 7. Révélateurs de la vérité. 23:2.10 Sous tous les rapports, ces messagers spirituels sont interchangeables entre un type de service et un autre ; de tels transferts ont constamment lieu. 23:2.11 1. Messagers de la Trinité du Paradis. Ils sont les secrets serviteurs de confiance des Déités. Quand ils sont chargés de messages spéciaux impliquant la politique non révélée et la conduite future des Dieux, on ne connait pas de cas où ils aient divulgué un secret ou trahi la confiance placée dans leur ordre. 23:2.13 2. Messagers des circuits de Havona. 23:2.14 Les Messagers Solitaires jouissent de relations spéciales avec les natifs des mondes de Havona. Ces messagers, qui sont si handicapés fonctionnellement quand ils sont associés l’un avec l’autre, peuvent être en communion très étroite et personnelle avec les natifs de Havona, et ils le sont effectivement. 23:2.15 3. Messagers des superunivers. Les Anciens des Jours sont abondamment pourvus de Messagers Solitaires. C’est seulement par cet ordre de messagers que les chefs trins d’un superunivers peuvent communiquer directement et personnellement avec les chefs d’un autre. Les Messagers Solitaires sont le seul type disponible d’intelligences spirituelles – à part peut-être les Esprits Inspirés de la Trinité – qui puisse être dépêché directement d’un siège de superunivers au siège d’un autre. Toutes les autres personnalités sont contraintes de passer par Havona et les mondes administratifs des Maitres Esprits pour faire de tels déplacements. 23:2.17 Il n’y a pas de limitation au service des Messagers Solitaires dans les superunivers. Ils peuvent opérer comme exécuteurs des hauts tribunaux ou rassembler des informations pour le bien du royaume. 23:2.18 4. Messagers des univers locaux. Dans les services d’un univers local, il n’y a pas de limites aux fonctions des Messagers Solitaires. 23:2.19 5. Explorateurs en mission libre. 23:2.21 Ces messagers-explorateurs en mission libre patrouillent le maitre univers. Ils sont constamment partis en expéditions de recherches dans les régions inexplorées de tout l’espace extérieur. Une très grande partie des informations que nous possédons sur les affaires des royaumes de l’espace extérieur est due aux recherches des Messagers Solitaires, car ils travaillent et étudient souvent avec les astronomes célestes. 23:2.22 6. Ambassadeurs et émissaires en mission spéciale. Les univers locaux situés à l’intérieur d’un même superunivers ont l’habitude d’échanger des ambassadeurs choisis parmi les natifs de leurs ordres de filiation. Toutefois, pour éviter des retards, on demande fréquemment à des Messagers Solitaires de se rendre, en tant qu’ambassadeurs, d’une création locale à une autre pour représenter un royaume auprès d’un autre et l’interpréter. 23:2.24 7. Révélateurs de vérité. Les Messagers Solitaires considèrent la mission de révéler la vérité comme le plus haut devoir de leur ordre. Et ils opèrent de temps à autre en cette qualité, depuis les superunivers jusqu’aux planètes individuelles de l’espace. Ils sont fréquemment attachés à des commissions chargées d’élargir la révélation de la vérité aux mondes et aux systèmes. 3. Service des Messagers Solitaires dans le temps et l’espace 23:3.1 Les Messagers Solitaires sont le type le plus élevé de parfaites personnalités de confiance disponibles dans tous les royaumes pour transmettre rapidement des messages importants et urgents pour lesquels il serait contrindiqué d’utiliser le service de télédiffusion ou le mécanisme de réflectivité. Ils servent dans des missions d’une variété sans fin, tirant d’affaire les êtres matériels et spirituels des royaumes, spécialement lorsque l’élément temps est en jeu. 23:3.3 Ils sont les seuls êtres nettement personnalisés qui puissent se synchroniser avec les courants universels conjugués du grand univers. Leur vitesse dans la traversée de l’espace est variable et dépend d’une grande diversité d’influences interférentes, mais les archives indiquent qu’en voyageant pour accomplir la présente mission, mon compagnon messager s’est déplacé à raison de 1 354 458 739 000 kilomètres par seconde de votre temps. 4. Ministère spécial des Messagers Solitaires 23:4.3 Lorsqu’un finalitaire et un Citoyen du Paradis coopèrent pour trinitiser un « enfant du temps et de l’éternité » et lorsque cette personnalité non classifiée est envoyée sur Vicegerington, un Messager Solitaire est toujours affecté comme compagnon gardien de ce fils trinitisé par des créatures. Ce messager accompagne le nouveau fils de la destinée au monde où il est affecté et ne quitte plus jamais Vicegerington. 23:4.4 Les Messagers Solitaires sont en nombre stationnaire, mais la trinitisation des fils de la destinée parait relever d’une technique illimitée. Puisque chaque fils de la destinée trinitisé se voit affecter un Messager Solitaire, il nous semble qu’à un moment donné, dans le lointain futur, la réserve des messagers va s’épuiser. Qui prendra la suite de leur travail dans le grand univers ? Leur service sera-t-il assuré par quelque développement nouveau parmi les Esprits Inspirés de la Trinité ? 23:4.5 Cette opération, ainsi que beaucoup d’évènements similaires dans l’administration de l’univers, indique à ne pas s’y méprendre que le personnel du grand univers, et même celui du Paradis et de Havona, est soumis à une réorganisation précise et certaine en coordination et en rapport avec les colossales évolutions d’énergie qui ont lieu présentement dans l’ensemble des royaumes de l’espace extérieur. 23:4.7 [Présenté par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 24. Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini 24:0.2 Les Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini qui se trouvent mentionnées dans ces exposés opèrent dans tout le grand univers en sept divisions : 24:0.3 1. Les Messagers Solitaires. 24:0.4 2. Les Superviseurs des Circuits Universels. 24:0.5 3. Les Directeurs du Recensement. 24:0.6 4. Les Aides Personnels de l’Esprit Infini. 24:0.7 5. Les Inspecteurs Associés. 24:0.8 6. Les Sentinelles Affectées. 24:0.9 7. Les Guides de Diplômés. 24:0.10 Les Messagers Solitaires, les Superviseurs des Circuits, les Directeurs du Recensement et les Aides Personnels sont caractérisés par la possession d’immenses facultés d’antigravité. Les Messagers Solitaires n’ont pas de quartier général connu. Ils circulent dans l’univers des univers. Les Superviseurs des Circuits Universels et les Directeurs du Recensement maintiennent des quartiers généraux dans les capitales des Superunivers. Les Aides Personnels de l’Esprit Infini sont stationnés sur l’Ile centrale de Lumière. Les Inspecteurs Associés et les Sentinelles Affectées sont respectivement stationnés dans les capitales des univers locaux et dans celles des systèmes qui les composent. Les Guides de Diplômés résident dans l’univers de Havona et opèrent sur tout son milliard de mondes. 1. Les Superviseurs des Circuits Universels 24:1.1 Les vastes courants de puissance spatiale et les circuits d’énergie spirituelle peuvent donner l’impression d’opérer automatiquement ; ils peuvent paraitre fonctionner sans entraves, mais tel n’est pas le cas. Tous ces prodigieux systèmes d’énergie sont sous contrôle ; ils sont soumis à une supervision intelligente. Les Superviseurs des Circuits Universels s’occupent non pas des domaines de l’énergie purement physique ou matérielle – domaine des Directeurs de Pouvoir d’Univers – mais des circuits d’énergie relativement spirituelle et des circuits modifiés qui sont essentiels pour entretenir à la fois les êtres spirituels hautement développés et les types morontiels ou transitionnels de créatures intelligentes. Ils dirigent et manipulent tous ces circuits d’énergie spirituelle en dehors de l’Ile du Paradis. 24:1.12 Aussi bien dans les univers locaux que dans les univers supérieurs, les superviseurs des circuits dirigent tout ce qui concerne le choix des circuits à employer pour la transmission de tous les messages spirituels et le transit de toutes les personnalités. Ce sont eux qui isoleraient un monde évolutionnaire si son Prince Planétaire se rebellait contre le Père Universel et son Fils vice-gérant. Ils sont capables d’exclure n’importe quel monde de certains circuits universels d’ordre spirituel supérieur, mais ils ne peuvent pas annuler les courants matériels des directeurs de pouvoir. 24:1.13 Les Superviseurs des Circuits Universels ont vis-à-vis des circuits d’esprit une relation quelque peu semblable à celle des Directeurs de Pouvoir d’Univers vis-à-vis des circuits matériels. 2. Les Directeurs du Recensement 24:2.1 Bien que le mental cosmique de l’Intelligence Universelle connaisse la présence et le lieu de séjour de toutes les créatures pensantes, il existe dans l’univers des univers une méthode opératoire indépendante pour recenser toutes les créatures volitives. 24:2.2 Les Directeurs du Recensement sont une création spéciale et complète de l’Esprit Infini et leur nombre nous est inconnu. Ils sont créés avec la faculté de maintenir un synchronisme parfait avec la technique de réflectivité des superunivers et en même temps, ils sont personnellement sensibles et réceptifs à la volonté intelligente. Par une technique non entièrement comprise, ces directeurs sont immédiatement conscients de la naissance d’une volonté dans n’importe quelle partie du grand univers. Ils sont donc toujours compétents pour nous indiquer le nombre, la nature et l’emplacement de toutes les créatures volitives dans toutes les parties de la création centrale et des sept superunivers. 24:2.8 Les Directeurs du Recensement enregistrent l’existence d’une nouvelle créature volitive dès qu’elle accomplit son premier acte de volonté ; ils indiquent la mort d’une créature volitive lorsque a lieu son dernier acte de volonté. 3. Les Aides Personnels de l’Esprit Infini 24:3.2 Dans toute l’étendue des circuits du Créateur Conjoint, ces Aides Personnels peuvent apparaitre dans le but d’exécuter les ordres de l’Esprit Infini. Ils traversent l’espace de manière très semblable à celle des Messagers Solitaires, mais ils ne sont pas des personnes au sens où le sont les messagers. 4. Les Inspecteurs Associés 24:4.2 Les Inspecteurs Associés travaillent sous la supervision directe des Sept Agents Exécutifs Suprêmes et sont leurs puissants représentants personnels auprès des univers locaux du temps et de l’espace. Un inspecteur est stationné sur la sphère-siège de chaque création locale et il est étroitement associé à l’Union des Jours qui y réside. 24:4.3 Les Inspecteurs Associés ne reçoivent de rapports et de recommandations que de leurs subordonnés, les Sentinelles Affectées stationnées sur les capitales des systèmes locaux de mondes habités. Eux-mêmes ne font de rapports qu’à leur supérieur immédiat, l’Agent Exécutif Suprême du superunivers intéressé. 5. Les Sentinelles Affectées 24:5.3 À l’intérieur d’une création locale, les Sentinelles Affectées servent par roulement ; elles sont transférées de système en système. Dans les systèmes locaux, elles servent de plein droit comme chefs des vingt-quatre administrateurs venant des mondes évolutionnaires, mais autrement les mortels ascendants ont peu de contacts avec elles. Les sentinelles sont à peu près exclusivement occupées à maintenir l’Inspecteur Associé de leur univers pleinement informé de toutes les questions concernant le bien-être et l’état des systèmes de leur affectation. 6. Les Guides de Diplômés 24:6.3 Les Guides de Diplômés s’occupent de piloter les pèlerins du temps à travers les sept circuits des mondes de Havona. Le guide qui vous accueillera à votre arrivée sur le monde récepteur du circuit extérieur de Havona restera avec vous pendant toute votre carrière sur les circuits célestes. Vous vous associerez avec d’innombrables personnalités durant votre séjour sur un milliard de mondes, mais votre Guide de Diplômés vous suivra jusqu’au bout de votre progression havonienne et sera témoin de votre entrée dans l’assoupissement final du temps, dans le sommeil du transit d’éternité vers le but du Paradis. Quand vous vous y réveillerez, vous serez salué par le Compagnon du Paradis chargé de vous accueillir et peut-être de rester avec vous jusqu’à ce que vous soyez initié comme membre du Corps des Mortels de la Finalité. 24:6.4 Les Guides de Diplômés n’ont pas existé de toute éternité ; ils apparaissent mystérieusement quand le besoin s’en fait sentir. 7. Origine des Guides de Diplômés 24:7.1 Bien que l’évolution ne soit pas la règle de l’univers central, nous croyons que les Guides de Diplômés sont les membres devenus parfaits ou les plus expérimentés d’un autre ordre de créatures de l’univers central, les Servites de Havona. Les Guides de Diplômés font preuve d’une sympathie tellement large et d’une telle capacité de comprendre les créatures ascendantes que nous sommes convaincus qu’ils ont acquis cette culture en servant effectivement dans les royaumes superuniversels comme Servites de Havona de ministère universel. Si ce point de vue n’est pas exact, alors comment pourrions-nous expliquer la disparition continuelle des servites les plus anciens et les plus expérimentés ? 24:7.2 Un servite va être longtemps absent de Havona avec une affectation dans un superunivers, après avoir été chargé précédemment de nombreuses missions semblables ; il va rentrer à son foyer, recevoir le privilège du « contact personnel » avec la Brillance Centrale du Paradis, être embrassé par les Personnes Lumineuses et disparaitre du champ de reconnaissance de ses compagnons spirituels pour ne jamais reparaitre parmi ses semblables. 24:7.3 Au retour d’un service superuniversel, un Servite de Havona peut bénéficier de nombreux embrassements divins et en émerger simplement comme servite exalté. Le fait de recevoir l’étreinte lumineuse ne signifie pas nécessairement que le servite doive être transformé en Guide de Diplômés, mais près du quart de ceux qui aboutissent à l’embrassement divin ne retournent jamais au service des royaumes. 24:7.6 Le nombre des Guides de Diplômés, compte tenu d’une petite différence certainement due à ceux qui transitent, égale exactement le nombre des servites disparus. 24:7.10 [Présenté par un Conseiller Divin d’Uversa.] Fascicule 25. Les Armées des Messagers de l’Espace 25:0.1 À un rang intermédiaire dans la famille de l’Esprit Infini se trouvent les Armées des Messagers de l’Espace. Ces êtres aux aptitudes variées opèrent comme agents de liaison entre les personnalités supérieures et les esprits tutélaires. Les armées des messagers comprennent les ordres suivants d’êtres célestes : 25:0.2 1. Les Servites de Havona. 25:0.3 2. Les Conciliateurs Universels. 25:0.4 3. Les Conseillers Techniques. 25:0.5 4. Les Conservateurs d’Archives au Paradis. 25:0.6 5. Les Archivistes Célestes. 25:0.7 6. Les Compagnons de la Morontia. 25:0.8 7. Les Compagnons du Paradis 25:0.9 Parmi les sept groupes énumérés, trois seulement – les servites, les conciliateurs et les Compagnons de la Morontia – ont été créés comme tels. Les quatre autres représentent des niveaux d’aboutissement des ordres angéliques. 1. Les Servites de Havona 25:1.2 Les Servites de Havona sont l’œuvre créative conjointe des Sept Maitres Esprits et de leurs associés, les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir. 25:1.3 Le nombre de servites est prodigieux, et il s’en crée sans cesse davantage. Chaque quatrième servite a un type plus physique que les autres ; autrement dit, parmi chaque millier, sept-cent-cinquante sont apparemment conformes au type spirituel, mais deux-cent-cinquante sont de nature semi-physique. Ces quatrièmes créatures sont quelque peu de l’ordre des êtres matériels (matériels au sens havonien), ressemblant davantage aux directeurs de pouvoir physique qu’aux Maitres Esprits. 25:1.5 Il y a peu de limites à l’étendue du travail que ces êtres aux talents variés peuvent accomplir. Les groupes les plus élevés ou spirituels sont affectés sélectivement au service du Père, du Fils et de l’Esprit, ainsi qu’au travail des Sept Maitres Esprits. De temps en temps, ils sont envoyés en grand nombre pour servir sur les mondes d’étude qui entourent les sphères-sièges des sept superunivers, les mondes consacrés à l’instruction finale et à la culture spirituelle des âmes ascendantes du temps qui se préparent à progresser vers les circuits de Havona. Les servites spirituels ainsi que leurs compagnons plus matériels sont aussi désignés comme assistants et associés des Guides de Diplômés, pour instruire et aider les divers ordres de créatures ascendantes qui ont déjà atteint Havona et cherchent à atteindre le Paradis. 2. Les Conciliateurs Universels 25:2.1 Pour chaque Servite de Havona créé, sept Conciliateurs Universels sont amenés à l’existence, un dans chaque superunivers. 25:2.5 Dans chaque superunivers et par un processus étrange et inné, les Conciliateurs Universels se retrouvent scindés en groupes de quatre et continuent à servir ainsi associés. Dans chaque groupe, trois sont des personnalités spirituelles et un, comme les quatrièmes créatures des servites, est un être semi-matériel. Ce quatuor forme une commission de conciliation composée comme suit : 25:2.6 1. Le juge-arbitre : Celui qui est désigné à l’unanimité par les trois autres comme étant le plus compétent et le mieux qualifié pour agir comme chef judiciaire du groupe. 25:2.7 2. L’avocat spirituel : Celui qui est nommé par le juge-arbitre pour présenter les dépositions et sauvegarder les droits de toutes les personnalités impliquées dans une affaire quelconque soumise au jugement de la commission conciliatrice. 25:2.8 3. L’exécuteur divin : Le conciliateur qualifié par sa nature inhérente pour prendre contact avec les êtres matériels des royaumes et pour exécuter les décisions de la commission. Les exécuteurs divins étant des quatrièmes créatures – des êtres quasi matériels – sont presque visibles. 25:2.9 4. L’archiviste : Le membre restant de la commission devient automatiquement l’archiviste, le greffier du tribunal. Il s’assure que tous les dossiers sont convenablement préparés pour les archives du superunivers et pour les annales de l’univers local. 25:2.11 Les conciliateurs sont d’un grand prix pour maintenir l’harmonie dans le fonctionnement de l’univers des univers. Traversant l’espace à l’allure séraphique triple de la vitesse de la lumière, ils servent comme tribunaux itinérants des mondes, comme commissions consacrées au jugement rapide des difficultés mineures. À défaut de ces commissions mobiles et éminemment équitables, les tribunaux des sphères seraient irrémédiablement encombrés par les malentendus mineurs des royaumes. 3. Le service de grande portée des Conciliateurs 25:3.1 Les commissaires plus jeunes et moins expérimentés commencent leur service sur les mondes inférieurs, sur des mondes comme Urantia. Ils sont promus au jugement de problèmes plus importants après avoir acquis de la maturité dans leur expérience. 25:3.2 Ils prennent origine au siège d’un superunivers et finissent par y retourner, après avoir progressé par les niveaux de service universel ci-après : 25:3.3 1. Conciliateurs auprès des mondes. Lorsque les personnalités qui supervisent les mondes individuels deviennent tout à fait perplexes ou se trouvent effectivement dans une impasse au sujet de la procédure appropriée à suivre dans les circonstances existantes, et si l’affaire n’est pas assez importante pour être portée devant les tribunaux régulièrement constitués du royaume, alors, après avoir reçu une pétition de deux personnalités, une de chacune des parties en litige, une commission de conciliation commence à fonctionner séance tenante. 25:3.5 Les décisions des commissaires sont classées dans les annales planétaires et, si nécessaire, mises en application par l’exécuteur divin. Son pouvoir est très grand et le champ de ses activités sur un monde habité est fort vaste. Les exécuteurs divins sont passés maitres dans l’art de manipuler ce qui existe dans l’intérêt de ce qui devrait être. 25:3.6 2. Conciliateurs auprès des sièges de systèmes. Après avoir servi sur les mondes évolutionnaires, ces commissions de quatre sont promues sur le monde-siège d’un système. Elles y trouvent beaucoup de travail et démontrent qu’elles sont les amies compréhensives des hommes, des anges et des autres êtres spirituels. 25:3.7 Dès le moment où les Créateurs amènent à l’existence des individus évoluants ayant le pouvoir de choisir, on quitte le travail harmonieux de la perfection divine. Il est certain que des malentendus vont s’élever et il faut prendre des dispositions pour ajuster équitablement ces honnêtes différences de points de vue. 25:3.8 3. Conciliateurs des constellations. Après leur service dans les systèmes, les conciliateurs sont promus au jugement des problèmes d’une constellation et se saisissent des difficultés mineures s’élevant entre ses cent systèmes de mondes habités. 25:3.9 4. Conciliateurs des univers locaux. Dans le travail plus vaste d’un univers, les commissaires sont d’un grand secours à la fois aux Melchizédeks et aux Fils Magistraux ainsi qu’aux chefs des constellations et à la foule des personnalités qui s’occupent de coordonner et d’administrer les cent constellations. 25:3.11 5. Conciliateurs auprès des secteurs mineurs du superunivers. Plus la commission s’élève vers l’intérieur en s’éloignant des planètes individuelles, moins l’exécuteur divin a de devoirs matériels. Il assume graduellement un nouveau rôle d’interprète de miséricorde-justice et en même temps – du fait qu’il est quasi matériel – il maintient l’ensemble de la commission en contact sympathisant avec les aspects matériels de ses investigations. 25:3.12 6. Conciliateurs auprès des secteurs majeurs du superunivers. Le caractère du travail des commissaires continue à se modifier à mesure qu’ils progressent. Il y a de moins en moins de malentendus à juger et de plus en plus de phénomènes mystérieux à expliquer et à interpréter. Pas à pas, les commissaires évoluent du stade d’arbitres de différends au stade d’explicateurs de mystères – de juges se transformant en éducateurs interprétateurs. 25:3.13 7. Conciliateurs auprès du superunivers. Ici, les conciliateurs deviennent coordonnés – quatre arbitres-éducateurs se comprenant mutuellement et coopérant parfaitement. L’exécuteur divin perd son pouvoir distributif et devient la voix physique du trio spirituel. Ils deviennent ainsi de merveilleux conseillers et de sages instructeurs pour les pèlerins ascendants qui se trouvent en résidence sur les sphères éducatives entourant les mondes-sièges des superunivers. 4. Les Conseillers Techniques 25:4.1 Ces penseurs juridiques et techniques du monde spirituel ne furent pas créés comme tels. Parmi les premiers supernaphins et omniaphins, un million des penseurs les plus ordonnés furent choisis par l’Esprit Infini comme noyau de ce vaste groupe aux talents variés. Depuis cette époque bien lointaine, une expérience effective dans l’application des lois de la perfection aux plans de la création évolutionnaire a toujours été exigée de tous ceux qui aspirent à devenir Conseillers Techniques. 25:4.2 Les Conseillers Techniques sont recrutés dans les rangs des ordres de personnalités suivants : 25:4.3 1. Les supernaphins. 25:4.4 2. Les seconaphins. 25:4.5 3. Les tertiaphins. 25:4.6 4. Les omniaphins. 25:4.7 5. Les séraphins. 25:4.8 6. Certains types de mortels ascendants. 25:4.9 7. Certains types de médians ascendants. 25:4.12 Les mortels et les médians qui servent temporairement avec les conseillers sont choisis pour ce travail parce qu’ils sont experts dans le concept de la loi universelle et de la justice suprême. Pendant que vous voyagez vers le but paradisiaque en acquérant perpétuellement des connaissances additionnelles et une habileté supérieure, l’occasion vous est constamment fournie de transmettre à d’autres la sagesse et l’expérience que vous avez déjà accumulées. Dans le régime universel, on ne vous compte pas comme ayant acquis du savoir et possédant des vérités avant que vous n’ayez prouvé votre aptitude et votre bonne volonté à communiquer à d’autres ce savoir et ces vérités. 25:4.15 Ces conseillers sont plus que des experts juridiques ; ils étudient et enseignent la loi appliquée, les lois de l’univers appliquées à la vie et à la destinée de tous ceux qui habitent les vastes domaines de l’immense création. 25:4.17 Les Conseillers Techniques se consacrent au travail consistant à empêcher les retards, à faciliter les progrès et à conseiller les accomplissements. Il y a toujours une façon de faire les choses qui est la meilleure et la plus juste ; il y a toujours la technique de la perfection, une méthode divine, et les conseillers savent comment nous diriger tous dans la découverte de ce meilleur chemin. 5. Les Conservateurs d’Archives au Paradis 25:5.1 Parmi les supernaphins tertiaires de Havona, certains des plus anciens chefs archivistes sont choisis comme Conservateurs d’Archives, comme gardiens des archives officielles de l’Ile de Lumière. Ces archives contrastent avec les archives vivantes enregistrées dans le mental des gardiens de la connaissance parfois appelés les « bibliothèques vivantes du Paradis ». 25:5.3 Tout évènement significatif dans la création organisée et habitée est sujet à être enregistré. Alors que les évènements d’importance seulement locale ne sont enregistrés que localement, ceux qui ont une signification plus large sont traités en conséquence. Tout ce qui se passe sur les planètes, systèmes et constellations de Nébadon, et qui a une importance universelle, est transcrit sur Salvington ; et, à partir de ces capitales d’univers, les épisodes sont transmis à des archives supérieures dépendant des affaires des gouvernements des secteurs et des superunivers. Le Paradis possède aussi un résumé pertinent des données provenant des superunivers et de Havona, et ce récit historique et cumulatif de l’univers des univers est placé sous la garde de ces hauts supernaphins tertiaires. 6. Les Archivistes Célestes 25:6.1 Ce sont les archivistes qui établissent tous les dossiers en double. Ils font un enregistrement spirituel original et une contrepartie semi-matérielle – que l’on pourrait appeler une copie au carbone. Ils peuvent le faire à cause de leur singulière aptitude à manipuler simultanément l’énergie spirituelle et l’énergie matérielle. Les Archivistes Célestes ne sont pas créés tels quels ; ce sont des séraphins ascendants des univers locaux. 7. Les Compagnons de la Morontia 25:7.1 Ces enfants des Esprits-Mères des univers locaux sont les amis et les associés de tous ceux qui vivent la vie morontielle ascendante. Les Compagnons de la Morontia sont simplement des hôtes gracieux pour ceux qui viennent de commencer la longue ascension vers l’intérieur. Ils sont aussi d’habiles organisateurs de loisirs et sont expertement aidés dans ce travail par les directeurs de la rétrospection. 25:7.3 Ces Compagnons de la Morontia sont des associés tellement amicaux qu’au moment où vous quitterez finalement la dernière phase d’expérience morontielle et où vous vous préparerez à vous lancer dans l’aventure d’esprit superuniverselle, vous regretterez sincèrement que ces créatures si sociables ne puissent vous accompagner, mais elles servent exclusivement dans les univers locaux. 25:7.4 Le travail des Compagnons de la Morontia est plus complètement décrit dans les exposés traitant des affaires de votre univers local. 8. Les Compagnons du Paradis 25:8.1 Les Compagnons du Paradis sont un groupe composite recruté parmi les rangs des séraphins, des seconaphins, des supernaphins et des omniaphins. Quand leur ministère a été rempli, ils retournent, en règle générale, mais pas invariablement, aux devoirs qu’ils accomplissaient avant d’être appelés au service du Paradis. 25:8.2 À part le statut permanent sur le Paradis, ce service temporaire de camaraderie au Paradis est le plus grand honneur qui soit jamais conféré aux esprits tutélaires. 25:8.3 Ces anges sélectionnés se consacrent au service de la camaraderie et sont affectés comme associés à toutes les classes d’êtres qui se trouvent seuls au Paradis, principalement les mortels ascendants, mais aussi tous les autres qui sont seuls sur l’Ile centrale. Les Compagnons du Paradis n’ont rien de spécial à accomplir pour le compte de ceux avec lesquels ils fraternisent ; ils sont simplement des compagnons. 25:8.6 Les compagnons d’accueil sont désignés pendant les jours terminaux du séjour de l’ascendeur sur le dernier circuit de Havona et ils examinent soigneusement son dossier d’origine humaine et d’ascension mouvementée à travers les mondes de l’espace et les cercles de Havona. Lorsqu’ils saluent les mortels du temps, ils sont déjà bien informés de la carrière de ces pèlerins arrivant au Paradis et se montrent immédiatement des compagnons sympathiques et surprenants. 25:8.12 [Parrainé par un Élevé en Autorité originaire d’Uversa.] Fascicule 26. Les esprits tutélaires de l’univers central 26:0.1 Les supernaphins sont les esprits tutélaires du Paradis et de l’univers central ; ils forment l’ordre le plus élevé du groupe le plus humble des enfants de l’Esprit Infini – les armées angéliques. On rencontre ces esprits tutélaires depuis l’Ile du Paradis jusqu’aux mondes de l’espace et du temps. 1. Les esprits tutélaires 26:1.2 Les esprits tutélaires du grand univers sont classifiés comme suit : 26:1.3 1. Les supernaphins. 26:1.4 2. Les seconaphins. 26:1.5 3. Les tertiaphins. 26:1.6 4. Les omniaphins. 26:1.7 5. Les séraphins. 26:1.8 6. Les chérubins et les sanobins. 26:1.9 7. Les créatures médianes. 26:1.11 Les sept ordres d’esprits tutélaires, tels qu’ils sont révélés, ont été groupés pour leur présentation d’après leur fonction la plus importante par rapport aux créatures ascendantes : 26:1.12 1. Les esprits tutélaires de l’univers central. Les trois ordres de supernaphins servent dans le système Paradis-Havona. Les supernaphins primaires ou paradisiaques sont créés par l’Esprit Infini. Les ordres secondaire et tertiaire servant dans Havona sont respectivement la descendance des Maitres Esprits et des Esprits des Circuits. 26:1.13 2. Les esprits tutélaires des superunivers – seconaphins, tertiaphins et omniaphins. Les seconaphins, enfants des Esprits Réflectifs, servent diversement dans les sept superunivers. Les tertiaphins, ayant leur origine dans l’Esprit Infini, sont finalement consacrés au service de liaison des Fils Créateurs et des Anciens des Jours. Les omniaphins sont créés de concert par l’Esprit Infini et les Sept Agents Exécutifs Suprêmes, et sont les serviteurs exclusifs de ces derniers. L’analyse de ces trois ordres forme le sujet d’un exposé ultérieur de la présente série. 26:1.14 3. Les esprits tutélaires des univers locaux englobent les séraphins et leurs assistants les chérubins. C’est avec cette descendance d’un Esprit-Mère de l’Univers que les ascendeurs prennent un contact initial. Les créatures médianes sont natives des mondes habités et ne font pas réellement partie des ordres angéliques proprement dits, bien qu’elles soient souvent groupées fonctionnellement avec les esprits tutélaires. Leur histoire, avec un exposé concernant les séraphins et les chérubins, est présentée dans les fascicules traitant des affaires de votre univers local. 2. Les puissants supernaphins 26:2.1 Les supernaphins sont les habiles tuteurs de tous les types d’êtres qui séjournent au Paradis et dans l’univers central. Ces anges élevés sont créés en trois ordres majeurs : primaire, secondaire et tertiaire. 26:2.2 Les supernaphins primaires descendent exclusivement du Créateur Conjoint. Ils divisent leur ministère à peu près également entre certains groupes de Citoyens du Paradis et le corps toujours plus nombreux des pèlerins ascendants. Ces anges de l’Ile éternelle sont hautement efficaces pour promouvoir l’éducation essentielle de ces deux groupes d’habitants du Paradis. Ils contribuent grandement à la compréhension mutuelle de ces deux ordres uniques de créatures universelles – dont l’un est le type le plus élevé de créature volitive divine et parfaite, et l’autre le type le plus humble de créatures volitives de tout l’univers des univers, devenues parfaites par évolution. 26:2.3 Le travail des supernaphins primaires est si exceptionnel et remarquable qu’il sera étudié séparément dans le fascicule suivant. 26:2.4 Les supernaphins secondaires dirigent les affaires des êtres ascendants sur les sept circuits de Havona. 26:2.7 Les supernaphins tertiaires prennent leur origine chez les Sept Esprits des Circuits. Les supernaphins tertiaires étant les plus anciens, c’est leur ordre que nous allons examiner en premier lieu. 3. Les supernaphins tertiaires 26:3.1 Ces serviteurs des Sept Maitres Esprits sont les spécialistes angéliques des divers circuits de Havona et leur ministère s’étend à la fois aux pèlerins ascendants du temps et aux pèlerins descendants de l’éternité. 26:3.2 Les pèlerins ascendants des sept superunivers traversent Havona en sens inverse, entrant par le monde-pilote du septième circuit et se dirigeant vers l’intérieur. Il n’y a pas de limite de temps assignée au progrès des créatures ascendantes de monde en monde et de circuit en circuit, pas plus qu’il n’y a de durée déterminée imposée arbitrairement à la résidence sur les mondes morontiels. Mais, alors que des individus adéquatement développés peuvent être exemptés du séjour sur un ou plusieurs mondes éducatifs de l’univers local, nul pèlerin ne peut éviter de passer par chacun des sept circuits havoniens de spiritualisation progressive. 26:3.3 Le corps des supernaphins tertiaires qui est principalement affecté au service des pèlerins du temps est classifié comme suit : 26:3.4 1. Les surveillants d’harmonie. Il est évident qu’une sorte d’influence coordonnatrice est nécessaire, même dans le parfait univers de Havona, pour maintenir un système et assurer une harmonie dans tout le travail de préparation des pèlerins du temps pour leurs accomplissements ultérieurs au Paradis. Telle est la mission réelle des surveillants d’harmonie – veiller à ce que tout fonctionne sans heurts et avec célérité. Ils contribuent énormément à la compréhension mutuelle entre les pèlerins du temps et les pèlerins de l’éternité. 26:3.5 2. Les chefs archivistes. Ils enregistrent leurs archives en triplicata, une fois pour les dossiers littéraux de Havona, une fois pour les dossiers spirituels de leur ordre et une fois pour les archives officielles du Paradis. 26:3.6 3. Les diffuseurs. Ces maitres techniciens reçoivent et émettent les télédiffusions de la création centrale et sont les directeurs des rapports spatiaux de tous les phénomènes de Déité sur le Paradis. 26:3.7 4. Les messagers parcourent le système Paradis-Havona comme porteurs de tous les messages nécessitant une transmission personnelle. 26:3.8 5. Les coordonnateurs de renseignements. Ces supernaphins tertiaires, enfants de l’Esprit du cinquième Circuit, sont toujours les promoteurs avisés et sympathiques d’associations fraternelles entre les pèlerins ascendants et descendants. Ils apportent leur ministère à tous les habitants de Havona et spécialement aux ascendeurs, en les tenant régulièrement renseignés sur les affaires de l’univers des univers. Grâce à leurs contacts personnels avec les diffuseurs et les réflecteurs, ces « journaux vivants » de Havona sont instantanément au courant de toutes les informations qui passent sur le vaste circuit des nouvelles de l’univers central. 26:3.9 6. Les personnalités de transport. Ils restent prêts à servir tous les êtres qui doivent aller et venir pour le service de Havona et qui ne peuvent pas traverser l’espace par eux-mêmes. 4. Les supernaphins secondaires 26:4.2 Selon leur affectation périodique au ministère des pèlerins ascendants, les supernaphins secondaires travaillent dans les sept groupes suivants : 26:4.3 1. Les aides des pèlerins. 26:4.4 2. Les guides de suprématie. 26:4.5 3. Les guides de la Trinité. 26:4.6 4. Les découvreurs de Fils. 26:4.7 5. Les guides du Père. 26:4.8 6. Les conseillers et les consultants. 26:4.9 7. Les compléments de repos. 26:4.11 Les pèlerins du temps sont transportés au-delà des corps de gravité obscurs de Havona, jusqu’au circuit planétaire extérieur, par les personnalités transporteuses de l’ordre primaire des seconaphins opérant à partir des quartiers généraux des sept superunivers. 26:4.12 Les pèlerins atterrissent sur la planète réceptrice de Havona, le monde-pilote du septième circuit, avec une seule qualité de perfection, la perfection d’intention. Le Père Universel a décrété : « Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait. » Tel est le stupéfiant commandement-invitation télédiffusé aux enfants finis des mondes de l’espace. La promulgation de cette injonction a mis en branle toute la création dans l’effort coopératif des êtres célestes pour aider à faire aboutir l’accomplissement et la réalisation du prodigieux commandement de la Grande Source-Centre Première. 26:4.13 À l’époque où vous arrivez dans Havona, votre sincérité est devenue sublime. La perfection d’intention et la divinité de désir, accompagnées de fermeté dans la foi, ont assuré votre entrée dans les demeures établies de l’éternité ; votre délivrance des incertitudes du temps est pleine et complète. Maintenant, il vous faut faire face aux problèmes de Havona et aux immensités du Paradis, pour la rencontre desquels vous avez été si longtemps à l’entrainement dans les époques expérientielles du temps et dans les écoles des mondes de l’espace. 5. Les aides des pèlerins 26:5.1 Le premier des sept groupes de supernaphins secondaires que l’on rencontre est celui des aides des pèlerins, ces êtres à compréhension rapide et à large sympathie qui reçoivent les ascendeurs de l’espace. 26:5.2 Ces aides des pèlerins, opérant sur le septième cercle des mondes de Havona, organisent leur travail pour les mortels ascendants en trois divisions majeures : premièrement la compréhension suprême de la Trinité du Paradis ; deuxièmement la compréhension spirituelle de l’association Père-Fils ; et troisièmement la reconnaissance intellectuelle de l’Esprit Infini. 26:5.3 Tel est donc le cours primaire ou élémentaire que rencontrent les pèlerins de l’espace, grands voyageurs à la foi éprouvée. 26:5.5 Le temps a peu d’importance sur les cercles de Havona. Dès le moment où votre associé supéraphique estimera que vous êtes qualifié pour passer au cercle intérieur suivant, vous serez amené devant les douze adjuvats de l’Esprit du septième Circuit. Là, vous serez invité à passer les épreuves du cercle déterminées par le superunivers de votre origine et par le système de votre nativité. Le degré de divinité de ce cercle est atteint sur le monde-pilote ; il consiste à reconnaitre et à comprendre clairement le Maitre Esprit du superunivers du pèlerin ascendant. 26:5.6 Quand le travail du cercle extérieur de Havona est achevé et que le programme offert est maitrisé, les aides des pèlerins emmènent leurs sujets sur le monde-pilote du cercle suivant et les confient aux soins des guides de suprématie. 6. Les guides de suprématie 26:6.1 Les ascendeurs de l’espace sont appelés « diplômés spirituels » lorsqu’ils passent du septième au sixième cercle et qu’ils sont placés sous la supervision immédiate des guides de suprématie. 26:6.2 C’est dans ce cercle que les ascendeurs parviennent à une nouvelle réalisation de la Divinité Suprême.Ils sont tout près de rencontrer la source d’unité d’espace-temps de l’univers central – la réalité spirituelle de Dieu le Suprême. 26:6.4 Lorsque les guides de suprématie estiment que leurs élèves sont mûrs pour avancer, ils les amènent devant la commission des soixante-dix, un groupe mixte servant d’examinateurs sur le monde-pilote du circuit numéro six. Après avoir satisfait cette commission quant à leur compréhension de l’Être Suprême et de la Trinité de Suprématie, les pèlerins reçoivent confirmation qu’ils peuvent être transférés au cinquième circuit. 7. Les guides de la Trinité 26:7.1 Les guides de la Trinité sont les ministres infatigables du cinquième cercle d’entrainement havonien pour les pèlerins en progression du temps et de l’espace. C’est sur ce cercle, sous la direction des guides de la Trinité, que les pèlerins reçoivent une instruction avancée sur la Trinité divine pour les préparer à essayer de reconnaitre la personnalité de l’Esprit Infini. 26:7.2 Un pèlerin du temps ne trouverait jamais la première personne approchable de la Trinité du Paradis sans l’aide et l’assistance de ces guides et de la foule d’autres êtres spirituels occupés à instruire les ascendeurs sur la nature et la technique de l’aventure de la Déité qui approche. 26:7.3 Après avoir parachevé leurs cours d’entrainement sur ce circuit, les guides de la Trinité emmènent leurs élèves sur le monde-pilote de ce circuit et les présentent à l’une des nombreuses commissions trines qui fonctionnent pour examiner et diplômer les candidats à l’aventure de la Déité. 26:7.6 Il est rare que l’on échoue dans la recherche de l’Esprit Infini. Quand leurs sujets ont réussi dans cette phase de l’aventure de la Déité, les guides de la Trinité se préparent à les transférer aux soins des découvreurs de Fils sur le quatrième cercle de Havona. 8. Les découvreurs de Fils 26:8.2 Les découvreurs de Fils sont les ministres supéraphiques auprès des ascendeurs mortels du quatrième circuit. En plus du travail général de préparation de leurs candidats à la réalisation des relations du Fils Éternel avec la Trinité, il faut que ces découvreurs de Fils instruisent si totalement leurs sujets qu’ils réussissent pleinement : premièrement à comprendre spirituellement le Fils d’une manière adéquate ; deuxièmement à reconnaitre de façon satisfaisante la personnalité du Fils ; et troisièmement à différencier convenablement le Fils de la personnalité de l’Esprit Infini. 26:8.3 Après avoir atteint l’Esprit Infini, on n’est plus soumis à des examens. Les tests des cercles intérieurs sont les accomplissements des pèlerins candidats pendant qu’ils sont enveloppés dans l’embrassement des Déités. L’avancement est déterminé uniquement par la spiritualité de l’individu, et nul autre que les Dieux ne peut prétendre juger de cette qualification. 9. Les guides du Père 26:9.1 Quand l’âme du pèlerin atteint le troisième cercle de Havona, elle arrive sous la tutelle des guides du Père, les ministres supéraphiques les plus anciens, les plus habiles et les plus expérimentés. 26:9.2 Le fait d’atteindre le Père Universel est le passeport pour l’éternité, malgré les circuits qui restent à traverser. Il s’agit donc d’une occasion mémorable sur le monde-pilote du cercle numéro trois lorsque le trio de transit annonce que la dernière aventure du temps est sur le point d’arriver et qu’une nouvelle créature de l’espace cherche à entrer au Paradis par les portes de l’éternité. 26:9.4 Les télédiffusions de Havona émettent de fulgurants rapports spatiaux de gloire, la bonne nouvelle qu’en toute vérité les créatures consciencieuses de nature animale et d’origine matérielle sont réellement et éternellement devenues, par l’ascension évolutionnaire, les fils rendus parfaits de Dieu. 10. Les conseillers et les consultants 26:10.1 Les conseillers et les consultants supéraphiques du deuxième cercle sont les instructeurs des enfants du temps en ce qui concerne la carrière de l’éternité. Le fait d’atteindre le Paradis entraine des responsabilités d’un ordre nouveau et plus élevé, et le séjour sur le second cercle fournit d’amples occasions de recevoir les conseils secourables de ces supernaphins dévoués. 26:10.7 Lorsque les pèlerins ascendants qui ont atteint le Père Universel parachèvent l’expérience du second cercle, les Guides de Diplômés qui les assistent toujours donnent l’ordre qui les admet au cercle final. Ces guides pilotent personnellement leurs sujets jusqu’au cercle intérieur et, là, ils les placent sous la garde des compléments de repos, le dernier ordre des supernaphins secondaires affectés aux soins des pèlerins du temps sur les circuits des mondes de Havona. 11. Les compléments de repos 26:11.1 Une grande partie du temps des ascendeurs sur le dernier circuit est consacrée à continuer l’étude des problèmes imminents de la résidence au Paradis. Une foule composite d’êtres en majorité non révélés réside en permanence ou en transit sur cet anneau intérieur des mondes de Havona. L’enchevêtrement de ces multiples types fournit aux compléments de repos supéraphiques une ambiance riche de situations qu’ils utilisent efficacement pour pousser l’éducation des pèlerins ascendants, spécialement en ce qui concerne les problèmes d’ajustement aux nombreux groupes d’êtres qu’ils rencontreront bientôt au Paradis. 26:11.6 Vers la fin de leur séjour sur le premier cercle, les pèlerins ascendants rencontrent pour la première fois les instigateurs de repos de l’ordre primaire des supernaphins. Ce sont les anges du Paradis qui sortent pour saluer ceux qui se tiennent au seuil de l’éternité et pour compléter leur préparation au sommeil de transition de la dernière résurrection. Vous n’êtes pas véritablement un enfant du Paradis avant d’avoir traversé le cercle intérieur et avoir fait l’expérience de la résurrection de l’éternité après le sommeil terminal du temps. Les pèlerins ayant atteint la perfection commencent ce repos et s’endorment sur le premier cercle de Havona, mais se réveillent sur les rives du Paradis. Parmi tous ceux qui s’élèvent à l’Ile éternelle, seuls ceux qui arrivent ainsi sont les enfants de l’éternité ; les autres y vont comme visiteurs, comme invités sans statut résidentiel. 26:11.9 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse venant d’Uversa.] Fascicule 27. Le ministère des supernaphins primaires 27:0.3 De toute éternité, les supernaphins primaires ont servi sur l’Ile de Lumière et se sont rendus sur les mondes de l’espace pour des missions de direction, mais ils n’ont travaillé sous leur classification actuelle que depuis l’arrivée au Paradis des pèlerins havoniens du temps. Ces anges élevés exercent maintenant principalement leur ministère dans les sept ordres de service suivants : 27:0.4 1. Les conducteurs d’adoration. 27:0.5 2. Les maitres de philosophie. 27:0.6 3. Les gardiens de la connaissance. 27:0.7 4. Les directeurs de conduite. 27:0.8 5. Les interprètes d’éthique. 27:0.9 6. Les chefs d’affectation. 27:0.10 7. Les instigateurs de repos. 27:0.11 Ce n’est pas avant d’avoir atteint effectivement la résidence du Paradis que les pèlerins ascendants arrivent sous l’influence directe de ces supernaphins, et ils passent par une période de formation pratique sous la direction de ces anges dans l’ordre inverse où ils ont été cités. 1. Les instigateurs de repos 27:1.3 Le dernier sommeil métamorphique est quelque chose de plus que l’assoupissement des transitions précédentes qui ont marqué l’obtention des statuts successifs de la carrière ascendante. Par ce sommeil, les créatures du temps et de l’espace traversent les dernières frontières intérieures du temporel et du spatial pour atteindre le statut résidentiel dans les demeures sans espace ni temps du Paradis. 27:1.4 Vous entrez dans le repos sur le circuit final de Havona et vous êtes ressuscité pour l’éternité au Paradis. Et, tandis que vous vous y repersonnaliserez spirituellement, vous reconnaîtrez immédiatement l’instigateur de repos qui vous reçoit sur les rives éternelles comme étant le même supernaphin primaire qui produisit votre sommeil final sur le circuit intérieur de Havona ; vous vous rappellerez alors votre dernier grand effort de foi lorsque vous vous prépariez une fois de plus à confier la garde de votre identité aux mains du Père Universel. 27:1.5 Vous avez joui du dernier repos du temps ; vous avez fait l’expérience du dernier sommeil de transition ; maintenant, vous vous éveillez à la vie perpétuelle sur les rives de la demeure éternelle. « Et il n’y aura plus de sommeil. 2. Les chefs d’affectation 27:2.2 Les anges chargés des affectations ont beaucoup à faire avec les mortels glorifiés résidant au Paradis avant leur admission au Corps de la Finalité. L’étude et l’instruction ne sont pas les occupations exclusives des arrivants au Paradis ; le service joue aussi son rôle essentiel dans les expériences d’éducation préfinalitaires du Paradis. 27:2.3 Lorsque vous autres, ascendeurs mortels, atteignez le Paradis, vos relations sociales impliquent beaucoup plus qu’un contact avec une foule d’êtres élevés et divins, et avec une multitude familière de compagnons mortels glorifiés. Il faut aussi que vous fraternisiez avec plus de trois-mille ordres de Citoyens du Paradis, avec les divers groupes de Transcendantaux et avec de nombreux autres types d’habitants du Paradis, permanents et transitoires, qui n’ont pas été révélés sur Urantia. Après un contact prolongé avec ces puissantes intelligences du Paradis, il est fort reposant de se trouver en compagnie d’intelligences du type de mental angélique ; elles rappellent aux mortels du temps les séraphins avec lesquels ils ont eu des contacts si prolongés et si délassants. 3. Les interprètes d’éthique 27:3.3 Les interprètes d’éthique sont d’un secours inestimable pour les arrivants au Paradis ; ils les aident à s’ajuster à de nombreux groupes d’êtres majestueux pendant la période mouvementée s’étendant depuis leur accession au statut résidentiel jusqu’à leur admission officielle au Corps des Mortels Finalitaires. 27:3.4 Toutes ces camaraderies célestes sont invariablement mutuelles. En tant que mortels ascendants, non seulement vous tirez profit de ces compagnons universels successifs et de ces nombreux ordres d’associés de plus en plus divins, mais vous communiquez aussi à chacun de ces êtres fraternels quelque chose de votre propre personnalité et de votre expérience, ce qui rend chacun d’eux à jamais différent et meilleur parce qu’il a été associé avec un mortel ascendant venant des mondes évolutionnaires du temps et de l’espace. 4. Les directeurs de conduite 27:4.3 Au Paradis, toute conduite est entièrement spontanée ; sous tous les rapports, elle est naturelle et libre. Mais il y a encore la manière appropriée et parfaite de faire les choses sur l’Ile éternelle, et les directeurs de conduite sont toujours aux côtés des « étrangers qui sont dans les portes » pour les instruire et guider leurs pas, de telle sorte qu’ils soient mis parfaitement à leur aise et qu’en même temps les pèlerins soient en mesure d’éviter la confusion et l’incertitude, qui autrement seraient inéluctables. C’est seulement par un tel dispositif qu’une confusion sans fin pouvait être évitée, et la confusion ne se manifeste jamais au Paradis. 5. Les gardiens de la connaissance 27:5.1 Ils sont en réalité de vivantes bibliothèques automatiques. Les faits des univers sont inhérents à ces supernaphins primaires et sont effectivement enregistrés dans ces anges. 27:5.2 Tout hôte du Paradis peut à volonté avoir à ses côtés le dépositaire vivant de la vérité et du fait particulier qu’il désire connaitre. À l’extrémité nord de l’Ile se trouvent les vivants découvreurs de connaissances qui désigneront le directeur du groupe détenant le renseignement recherché et aussitôt apparaitront les brillants êtres qui sont la chose même que vous désirez savoir. 27:5.3 Quand vous localiserez le supernaphin qui est exactement ce que vous désirez vérifier, vous trouverez à votre disposition tous les faits connus de tous les univers, car ces gardiens de la connaissance sont les résumés vivants et finals du vaste réseau des anges enregistreurs, allant des séraphins et des seconaphins des univers locaux et des superunivers jusqu’au chef archiviste des supernaphins tertiaires dans Havona. 6. Les maitres de philosophie 27:6.2 Les maitres philosophes du Paradis sont enchantés de guider le mental de ses habitants, natifs ou ascendants, dans la poursuite exaltante des tentatives de solution des problèmes universels. Ces maitres de philosophie supéraphiques sont les « sages du ciel », les êtres de sagesse qui emploient la vérité de la connaissance et les faits de l’expérience dans leurs efforts pour triompher de l’inconnu. Avec eux, la connaissance atteint la vérité et l’expérience s’élève à la sagesse. 27:6.4 Ces philosophes du Paradis emploient toutes les méthodes d’instruction possibles, y compris la technique graphique supérieure de Havona et certaines méthodes du Paradis pour communiquer des informations. Toutes ces techniques supérieures pour impartir la connaissance et transmettre des idées dépassent complètement les capacités de compréhension même du mental humain le plus hautement développé. Une heure d’instruction sur le Paradis équivaudrait à dix-mille ans des méthodes mnémotechniques d’Urantia. 7. Les conducteurs d’adoration 27:7.4 La tâche des conducteurs d’adoration consiste à enseigner l’adoration aux créatures ascendantes de telle manière qu’elles puissent gagner cette satisfaction d’expression de soi et en même temps prêter attention aux activités essentielles du régime du Paradis. Sans amélioration dans la technique de l’adoration, il faudrait des centaines d’années au mortel moyen qui atteint le Paradis pour exprimer pleinement et d’une manière satisfaisante ses émotions d’appréciation intelligente et de gratitude croissante. Les conducteurs d’adoration ouvrent des voies d’expression nouvelles et jusque-là inconnues, afin que les merveilleux enfants du sein de l’espace et du travail du temps soient rendus capables d’obtenir les pleines satisfactions de l’adoration en un bien moindre délai. 27:7.5 Tous les arts de tous les êtres de l’univers entier qui sont capables d’intensifier et d’exalter les aptitudes à l’expression de soi et de communiquer l’appréciation sont employés au maximum de leur efficacité dans l’adoration des Déités du Paradis. L’adoration est la plus grande joie de l’existence paradisiaque ; c’est le jeu reposant du Paradis. 27:7.7 Tout le Paradis est parfois englouti dans une marée dominante d’expression spirituelle et adoratrice. Il arrive souvent que les conducteurs d’adoration ne puissent contrôler ces phénomènes avant qu’apparaisse la triple fluctuation lumineuse de la demeure de la Déité. Ce signe dénote que le divin cœur des Dieux a été pleinement et complètement satisfait par l’adoration sincère des résidents du Paradis, des parfaits citoyens de gloire et des créatures ascendantes du temps. Quel triomphe technique ! Quelle fructification du plan et du dessein éternels des Dieux quand l’amour intelligent de l’enfant créé donne pleine satisfaction à l’amour infini du Père Créateur ! 27:7.8 Après avoir atteint la suprême satisfaction de la plénitude de l’adoration, vous êtes qualifié pour l’admission au Corps de la Finalité. 27:7.11 [Présenté par un Perfecteur de Sagesse venant d’Uversa.] Fascicule 28. Esprits tutélaires des superunivers 28:0.1 De même que les supernaphins sont l’armée angélique de l’univers central et les séraphins celle des univers locaux, les seconaphins sont les esprits tutélaires des superunivers. En degré de divinité et en potentiel de suprématie, ces enfants des Esprits Réflectifs ressemblent toutefois beaucoup plus aux supernaphins qu’aux séraphins. 28:0.2 Tels qu’ils sont présentés dans ces exposés, les esprits tutélaires des superunivers comprennent les trois ordres suivants : 28:0.3 1. Les seconaphins. 28:0.4 2. Les tertiaphins. 28:0.5 3. Les omniaphins. 28:0.6 Les deux derniers ordres n’étant pas aussi directement intéressés au plan ascensionnel de progression des mortels, nous ne les analyserons que brièvement avant de faire une étude plus approfondie des seconaphins. 1. Les tertiaphins 28:1.1 Les tertiaphins sont des enfants de l’Esprit Infini et sont personnalisés au Paradis en groupes de mille. 28:1.2 Ces majestueux tertiaphins accompagnent ce Fils Créateur lorsqu’il s’engage dans l’aventure d’organiser un univers. 28:1.3 Durant toute la période initiale de construction d’un univers, ces mille tertiaphins forment le seul état-major personnel du Fils Créateur. Ils servent aux côtés du Fils Créateur jusqu’au jour de la personnalisation de la Radieuse Étoile du Matin, le premier-né d’un univers local. Sur quoi les démissions officielles des tertiaphins sont remises et acceptées. Lors de l’apparition de membres des ordres initiaux de vie angélique native, ils se retirent du service actif dans l’univers local et deviennent les agents de liaison entre le Fils Créateur auquel ils étaient précédemment attachés et les Anciens des Jours du superunivers intéressé. 2. Les omniaphins 28:2.1 Les omniaphins sont créés par l’Esprit Infini en liaison avec les Sept Agents Exécutifs Suprêmes, et ils sont les serviteurs et les messagers exclusifs de ces mêmes Agents Exécutifs Suprêmes. 28:2.2 Les omniaphins sont entièrement occupés à la surveillance des superunivers dans l’intérêt d’une coordination administrative du point de vue des Sept Agents Exécutifs Suprêmes. 3. Les seconaphins 28:3.1 Les armées secoraphiques sont issues des sept Esprits Réflectifs affectés au siège de chaque superunivers. Le Paradis a une technique précise de réaction associée à la création de ces anges par groupes de sept. Chaque septuor comporte un seconaphin primaire, trois secondaires et trois tertiaires ; ils se personnalisent toujours dans cette proportion exacte. 4. Les seconaphins primaires 28:4.1 Les seconaphins primaires, affectés aux Anciens des Jours, sont des miroirs vivants au service de ces chefs trins. Imaginez ce que signifie dans l’économie d’un superunivers la possibilité de se tourner pour ainsi dire vers un miroir vivant, d’y voir, et aussi d’entendre les réponses indubitables d’un autre être éloigné de mille ou de cent-mille années-lumière, et de faire cela instantanément et infailliblement. 28:4.3 Par leur nature inhérente, les seconaphins primaires ont tendance à s’orienter vers sept types de services, et il sied que ceux de la première série de cet ordre soient doués de manière à interpréter par inhérence le mental de l’Esprit aux Anciens des Jours : 28:4.4 1. La Voix de l’Acteur Conjoint. Dans chaque superunivers, le premier seconaphin primaire et tous les septièmes de cet ordre créés subséquemment font preuve d’une haute qualité d’adaptation pour comprendre le mental de l’Esprit Infini et pour l’interpréter auprès des Anciens des Jours et de leurs associés dans les supergouvernements. Cela présente un grand intérêt pour les quartiers généraux des superunivers, car, contrairement à un univers local avec sa Divine Ministre, le siège d’un supergouvernement ne dispose pas d’une personnalisation spécialisée de l’Esprit Infini. 28:4.5 2. La voix des Sept Maitres Esprits. Le deuxième seconaphin primaire et tous les deuxièmes des septuors créés ultérieurement ont tendance à dépeindre les natures et les réactions collectives des Sept Maitres Esprits. 28:4.6 3. La Voix des Fils Créateurs. L’Esprit Infini doit avoir eu un rôle à remplir dans la création ou l’éducation des Fils Paradisiaques de l’ordre des Micaëls, car le troisième seconaphin primaire et tous les septièmes de la série créés postérieurement possèdent le don remarquable d’être réflectifs du mental de ces Fils Créateurs. Si les Anciens des Jours veulent connaitre – réellement connaitre – l’attitude de Micaël de Nébadon au sujet d’une affaire en cours d’étude, ils n’ont pas besoin de l’appeler sur les lignes de l’espace, mais seulement d’appeler le Chef des Voix de Nébadon, qui sur demande présentera le seconaphin d’enregistrement de Micaël ; et, là, les Anciens des Jours percevront aussitôt la voix du Maitre Fils de Nébadon. 28:4.11 4. La Voix des Armées Angéliques. Le quatrième seconaphin primaire et tous les quatrièmes de la série créés ultérieurement se montrent des anges particulièrement sensibles aux sentiments de tous les ordres d’anges, y compris les supernaphins au-dessus d’eux et les séraphins au-dessous d’eux. L’attitude de tout ange commandant ou supervisant est donc instantanément disponible pour être examinée à n’importe quelle réunion des Anciens des Jours. Il ne s’écoule jamais un jour sur votre monde où le chef des séraphins d’Urantia ne soit pas rendu conscient du phénomène de transfert réflectif, du fait que l’on a recours à lui depuis Uversa pour quelque motif. 28:4.12 5. Les Récepteurs des Télédiffusions. Il y a une classe spéciale de messages télédiffusés qui sont reçus uniquement par ces seconaphins primaires. 28:4.13 6. Les Personnalités de Transport. Ce sont les seconaphins qui transportent les pèlerins du temps depuis les mondes-sièges des superunivers jusqu’au cercle extérieur de Havona. 28:4.14 7. Le Corps de Réserve. Un très vaste groupe de seconaphins, les septièmes de la série, est tenu en réserve pour les missions non classées et pour les affectations d’urgence dans les royaumes. 5. Les seconaphins secondaires 28:5.2 Les sept types réflectifs de seconaphins secondaires sont affectés comme suit au service des associés coordonnés d’origine trinitaire des Anciens des Jours : 28:5.3 Aux Perfecteurs de Sagesse – les Voix de la Sagesse, les Âmes de Philosophie et les Unions des Âmes. 28:5.4 Aux Conseillers Divins – les Cœurs du Conseil, les Joies de l’Existence et les Satisfactions du Service. 28:5.5 Aux Censeurs Universels – les Discerneurs d’Esprits. 28:5.7 1. La Voix de la Sagesse. Certains de ces seconaphins sont en liaison perpétuelle avec les bibliothèques vivantes du Paradis, les gardiens de la connaissance faisant partie des supernaphins primaires. Vis-à-vis du volume à peu près infini des informations qui circulent sur les maitres circuits des superunivers, ces êtres superbes sont tellement réflectifs, sélectifs et sensibles qu’ils sont capables d’en extraire et d’en recevoir l’essence de la sagesse, et de transmettre sans erreur ces joyaux de travail mental à leurs supérieurs, les Perfecteurs de Sagesse. En outre, ils opèrent de telle sorte que non seulement les Perfecteurs de Sagesse entendent les expressions actuelles et originales de cette sagesse, mais qu’aussi ils voient réflectivement les êtres eux-mêmes, de haute ou d’humble origine, qui l’ont exprimée. 28:5.8 Sur Uversa, quand il devient nécessaire d’en arriver aux décisions de sagesse dans les situations embarrassantes des affaires complexes du gouvernement du superunivers, quand il faut mettre en œuvre une sagesse tenant compte à la fois de la perfection et de la mise en pratique, alors les Perfecteurs de Sagesse convoquent une batterie de Voix de la Sagesse. Avec l’habileté consommée de leur ordre, les Perfecteurs accordent et orientent ces récepteurs vivants de la sagesse mentalisée et circulante de l’univers des univers, de telle manière qu’aussitôt il sort de ces voix secoraphiques un courant de sagesse divine venant des échelons supérieurs de l’univers et un flot de sagesse pratique des grands penseurs des univers inférieurs. 28:5.11 2. L’Âme de la Philosophie. Ces merveilleux éducateurs sont également attachés aux Perfecteurs de Sagesse et, lorsqu’ils n’ont pas reçu d’autres directives, ils restent en synchronisme focal avec les maitres de philosophie du Paradis. Imaginez que vous vous placez pour ainsi dire devant un miroir vivant, et qu’au lieu d’y apercevoir la similitude de votre moi fini et matériel, vous percevez une image réfléchie de la sagesse de la divinité et de la philosophie du Paradis. Et, s’il devient désirable « d’incarner » cette philosophie de la perfection, de la diluer de telle sorte qu’elle devienne pratiquement applicable et assimilable par les humbles peuples des mondes inférieurs, ces miroirs vivants n’ont qu’à tourner leur face vers le bas pour refléter les normes et les besoins d’un autre monde ou d’un autre univers. 28:5.13 3. L’Union des Âmes. Que ce soit dans les associations humaines du commerce, dans les amitiés et les mariages, ou dans les liaisons des armées angéliques, il continue de s’élever de petites frictions, des malentendus mineurs trop mesquins pour attirer l’attention des conciliateurs, mais suffisamment irritants et troublants pour porter atteinte à la bonne marche de l’univers s’il leur était permis de se multiplier et de durer. Dans tout ce travail, ces sages des superunivers sont expertement aidés par leurs associés réflectifs, les Unions des Âmes, qui rendent accessibles les informations courantes concernant le statut de l’univers et qui donnent en même temps l’idéal paradisiaque dépeignant le meilleur ajustement de ces troublants problèmes. 28:5.14 Tels sont les anges qui encouragent et facilitent le travail d’équipe de tout Orvonton. L’une des plus importantes leçons à apprendre pendant votre carrière mortelle est celle du travail en équipe. Ceux qui ont dominé cet art de travailler avec d’autres êtres peuplent les sphères de perfection. Il y a peu de tâches dans l’univers pour les serviteurs isolés. 28:5.15 4. Le Cœur du Conseil. C’est le premier groupe des génies réflectifs placés sous la supervision des Conseillers Divins. Chaque fois que les Conseillers Divins sont appelés à donner un avis ou à prendre des décisions d’importance, ils réquisitionnent immédiatement un ensemble de Cœurs du Conseil. Tout de suite après, ils transmettent une ordonnance qui incorpore effectivement la sagesse et les avis coordonnés des penseurs les plus compétents de tout le superunivers, tous censurés et revus à la lumière du conseil des êtres au mental élevé de Havona et même du Paradis. 28:5.16 5. La Joie de l’Existence. Par nature, ces êtres sont réflectivement accordés vers le haut avec les surveillants séraphiques d’harmonie et vers le bas avec certains séraphins, mais il est difficile d’expliquer ce que font exactement les membres de ce groupe intéressant. Leurs activités principales sont dirigées vers l’encouragement aux réactions de joie parmi les divers ordres des armées angéliques et des humbles créatures volitives. D’une manière plus générale, et en collaboration avec les directeurs de la rétrospection, ils opèrent comme centre de coordination des joies, cherchant à rehausser les réactions de plaisir des royaumes tout en essayant d’améliorer le gout de l’humour, de développer un superhumour parmi les mortels et les anges. 28:5.17 6. La Satisfaction du Service. Ces anges sont hautement réflectifs de l’attitude des directeurs de conduite au Paradis et opèrent sensiblement comme les Joies de l’Existence. Ils s’efforcent de rehausser la valeur du service et d’augmenter les satisfactions que l’on en tire. 28:5.18 Les Conseillers Divins, à qui cet ordre est attaché, en emploient les membres pour réfléchir, d’un monde sur un autre, les bénéfices à retirer du service spirituel. Et, en utilisant les performances des meilleurs pour inspirer et encourager les médiocres, ces seconaphins contribuent immensément à la qualité du service dévoué dans les superunivers. 28:5.19 7. Le Discerneur d’Esprits. Il existe une liaison spéciale entre les conseillers et consultants du deuxième cercle de Havona, et ces anges réflectifs. Ils sont les seuls seconaphins attachés aux Censeurs Universels, mais sont probablement les plus exceptionnellement spécialisés parmi tous leurs compagnons. Sans tenir compte de la source ou du canal d’information, et si maigre que soit le témoignage apporté, une fois soumis à leur minutieux examen réflectif, ces discerneurs vont aussitôt nous renseigner sur le vrai motif, le dessein effectif et la véritable nature de son origine. Je m’émerveille devant le splendide travail de ces anges qui reflètent si infailliblement le caractère moral et spirituel actuel de tout individu sur lequel ils se concentrent. 28:5.20 Lorsque les Censeurs Universels voient ces présentations, ils se trouvent face à face avec l’âme mise à nu de l’individu reflété ; et la certitude et la perfection mêmes du portrait descriptif expliquent en partie pourquoi les Censeurs peuvent toujours opérer si justement comme juges équitables. Les discerneurs accompagnent toujours les Censeurs dans toutes leurs missions hors d’Uversa. 6. Les seconaphins tertiaires 28:6.1 Tous les seconaphins tertiaires sont affectés collectivement aux Fils d’Aboutissement Trinitisés, et ces fils ascendants les utilisent de manière interchangeable ; autrement dit, les Puissants Messagers peuvent utiliser n’importe lequel des types tertiaires, et ils le font comme leurs coordonnés, les Élevés en Autorité et les Dépourvus de Nom et de Nombre. Voici les sept types de seconaphins tertiaires : 28:6.2 1. La Signification d’Origine. Les Fils Trinitisés ascendants du gouvernement d’un superunivers ont la responsabilité de traiter toutes les questions issues de l’origine de tout individu, de toute race ou de tout monde ; or la signification d’origine est la question la plus importante pour tous nos plans d’avancement cosmique des créatures vivantes du royaume. Toutes les relations et l’application des lois éthiques proviennent des faits fondamentaux de l’origine. 28:6.3 Chez les êtres descendants supérieurs, l’origine est simplement un fait qu’il faut vérifier ; mais, chez les êtres ascendants, y compris les ordres inférieurs d’anges, la nature et les circonstances de leur origine ne sont pas toujours aussi claires, tout en ayant une importance aussi vitale à chaque tournant des affaires de l’univers – d’où l’utilité d’avoir à notre disposition une série de seconaphins réflectifs capables de dépeindre instantanément tout ce qui est demandé au sujet de la genèse d’un être quelconque, aussi bien dans l’univers central que dans le domaine entier d’un superunivers. 28:6.5 2. Le Mémoire de la Miséricorde. Ceux-là sont les archives vivantes, actuelles, totales et complètes de la miséricorde qui a été étendue aux individus et aux races par les tendres soins des intermédiaires de l’Esprit Infini dans leur mission d’adapter la justice de la droiture au statut des royaumes, tel qu’il est révélé par les descriptions des Significations d’Origine. Le Mémoire de la Miséricorde dévoile la dette morale des enfants de miséricorde – leur passif spirituel – à mettre en balance avec l’actif de leur réserve de salut fixée par les Fils de Dieu. En révélant la miséricorde préexistante du Père, les Fils de Dieu établissent le crédit nécessaire pour assurer la survie de tous. Ensuite, et conformément aux conclusions des Significations d’Origine, un crédit de miséricorde est ouvert pour la survie de chaque créature rationnelle, un crédit très généreux et d’une grâce suffisante pour assurer la survie de toute âme qui désire réellement la citoyenneté divine. 28:6.7 Le Mémoire de la Miséricorde doit montrer que le crédit d’épargne ouvert par les Fils de Dieu a été pleinement et fidèlement utilisé dans l’affectueux ministère des patientes personnalités de la Source-Centre Troisième. Mais, quand la miséricorde est tarie, quand le « mémoire » témoigne de son épuisement, alors la justice prévaut et la droiture décrète. Car la miséricorde n’est pas destinée à être imposée à ceux qui la méprisent ; la miséricorde n’est pas un don à fouler aux pieds par les rebelles persistants du temps. Néanmoins, bien que la miséricorde soit ainsi précieuse et tendrement dispensée, vos soldes créditeurs individuels dépassent toujours de beaucoup votre aptitude à en épuiser la réserve, si vous êtes sincères dans vos desseins et honnêtes dans votre cœur. 28:6.9 3. L’Importance du Temps. Le temps est l’unique dotation universelle commune à toutes les créatures volitives. Le temps n’est gaspillé d’une manière fatale que s’il est perdu dans la négligence, lorsque vous ne l’utilisez pas de manière à rendre certaine la survie de votre âme. L’insuccès pour tirer avantage de votre temps dans la plus grande mesure possible n’entraine pas de sanctions fatales ; il ne fait que retarder le pèlerin du temps dans son voyage d’ascension. Si la survie est gagnée, toutes les autres pertes peuvent être rattrapées. 28:6.10 Dans l’attribution des charges, le conseil des Importances du Temps est sans prix. Le temps est un facteur vital pour tout ce qui est situé de ce côté-ci de Havona et du Paradis. Dans le jugement final devant les Anciens des Jours, le temps est un élément de preuve. Les Importances du Temps doivent toujours apporter leur témoignage pour démontrer que chaque personne mise en cause a eu tout le temps voulu pour prendre des décisions et aboutir à un choix. 28:6.13 4. La Solennité de la Confiance. La confiance est l’épreuve cruciale des créatures volitives. Le fait d’être digne de confiance est la vraie mesure de la maitrise de soi, du caractère. Ces seconaphins accomplissent un double dessein dans l’économie des superunivers. Ils dépeignent à toutes les créatures volitives le sens du caractère impératif, sacré et solennel de la confiance. En même temps, ils reflètent infailliblement aux autorités gouvernantes le degré exact de crédit dont est digne un candidat à la confiance. 28:6.14 Ces seconaphins pèsent la loyauté sur des balances vivantes appréciant infailliblement les caractères. Lorsqu’ils vous ont regardé, il nous suffit de les regarder pour connaitre les limitations de vos aptitudes à exercer des responsabilités, à mener à bien une charge de confiance et à accomplir des missions. Votre actif de loyauté figure clairement à côté de votre passif de défaillances ou de trahisons possibles. 28:6.15 Le plan de vos supérieurs consiste à vous faire avancer en accroissant vos charges de confiance dans la mesure où le développement de votre caractère est suffisant pour vous permettre d’endosser élégamment ces responsabilités additionnelles, car, si l’on surcharge un individu, on ne fait que courir à un échec et aller au-devant d’une déception. On peut éviter l’erreur de placer prématurément des responsabilités sur un homme ou sur un ange en utilisant le ministère de ces infaillibles estimateurs de la confiance que peuvent mériter des individus du temps et de l’espace. Ces seconaphins accompagnent toujours les Élevés en Autorité, et ces administrateurs ne font jamais d’affectations avant que leurs candidats aient été pesés dans les balances secoraphiques et déclarés « faisant le poids. » 28:6.16 5. La Sainteté du Service. Le privilège de servir suit immédiatement la découverte de la loyauté. Rien ne peut faire obstacle entre vous et l’occasion d’un service plus étendu sinon votre propre déloyauté, votre manque de capacité d’apprécier la solennité de la confiance. 28:6.17 Le service – le service intentionnel, non l’esclavage – produit la plus haute satisfaction et exprime la dignité la plus divine. Service – plus de service, service accru, service difficile, service aventureux, et enfin service divin et parfait – tel est le but du temps et la destination de l’espace. 28:6.19 La nature réelle de tout service – rendu par un homme ou par un ange – est pleinement révélée sur le visage de ces indicateurs secoraphiques de service, les Saintetés du Service. L’analyse complète des motifs véritables et cachés est clairement montrée. Ces anges sont en vérité les lecteurs de mental, les sondeurs de cœur et les révélateurs d’âme de l’univers. 28:6.20 6 et 7. Le Secret de Grandeur et L’Âme de Bonté. Les pèlerins ascendants s’étant éveillés à l’importance du temps, le chemin est préparé pour la réalisation de la solennité de la confiance et pour apprécier la sainteté du service. Ce sont là les éléments moraux de la grandeur, mais il y a aussi des secrets de grandeur. Quand les tests spirituels de grandeur sont appliqués, les éléments moraux ne sont pas négligés, mais la mesure réelle de la grandeur planétaire, c’est la qualité de générosité révélée dans le travail désintéressé pour le bien-être des compagnons terrestres, en particulier des êtres dignes qui sont dans le besoin et la détresse. Et la manifestation de la grandeur sur un monde comme Urantia, c’est la démonstration du contrôle de soi. Le grand homme n’est pas celui qui « conquiert une ville » ou « renverse une nation », mais plutôt « celui qui subjugue sa propre langue ». 28:6.21 Grandeur est synonyme de divinité. Dieu est suprêmement grand et bon. Il n’y a tout simplement pas de divorce possible entre la grandeur et la bonté. Elles sont pour toujours réunies en Dieu. Cette vérité est illustrée d’une manière frappante et littérale par l’interdépendance réflective des Secrets de Grandeur et des Âmes de Bonté, car les uns ne peuvent opérer sans les autres. Pour refléter d’autres qualités de la divinité, les supernaphins des superunivers peuvent agir seuls, et ils le font, mais les estimations réflectives de la grandeur et de la bonté paraissent inséparables. En conséquence, sur tout monde ou dans tout univers, il faut que ces réflecteurs de grandeur et de bonté travaillent ensemble et montrent toujours un double compte rendu mutuel et interdépendant de tout être sur lequel ils se focalisent. On ne peut estimer la grandeur sans connaitre son contenu de bonté, et l’on ne saurait dépeindre la bonté sans montrer sa grandeur inhérente et divine. 28:6.22 Puisque la qualité de grandeur est entièrement déterminée par le contenu de bonté, il s’ensuit que, même dans votre présent état humain, si par grâce vous pouvez devenir bon, vous devenez grand par là même. 7. Le ministère des seconaphins 28:7.2 Parmi les trois ordres de seconaphins, c’est le groupe tertiaire, attaché aux autorités ascendantes, qui exerce le plus largement son ministère auprès des créatures ascendantes du temps. Vous les rencontrerez à l’occasion peu après votre départ d’Urantia, mais vous n’utiliserez pas franchement leurs services avant d’avoir atteint les mondes de séjour d’Orvonton. 28:7.3 Ces seconaphins tertiaires sont les économiseurs de temps, les abrégeurs d’espace, les détecteurs d’erreurs, les fidèles instructeurs et les éternels poteaux indicateurs – signes vivants de sécurité divine – placés par miséricorde aux carrefours du temps pour guider les pas des pèlerins anxieux dans les moments de grande perplexité et d’incertitude spirituelle. 28:7.5 [Parrainé par un Puissant Messager d’Uversa.] Fascicule 29. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers 29:0.1 Parmi toutes les personnalités de l’univers intéressées à la régulation des affaires entre planètes et entre univers, ce sont les directeurs de pouvoir et leurs associés qui ont été les moins bien compris sur Urantia. J’ai la permission de ne dévoiler pleinement que le dernier des trois groupes ci-dessous d’êtres vivants s’occupant du contrôle de la force et de la régulation de l’énergie dans le maitre univers : 29:0.2 1. Les Maitres Organisateurs de Force d’Extériorisés Primaires. 29:0.3 2. Les Maitres Organisateurs de Force Transcendantaux Associés. 29:0.4 3. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers. 29:0.5 Bien que j’estime impossible de dépeindre l’individualité des divers groupes de directeurs, de centres et de contrôleurs de pouvoir d’univers, j’espère arriver à expliquer quelque chose à propos du domaine de leurs activités. Ils forment un groupe unique d’êtres vivants s’occupant de la régulation intelligente de l’énergie dans tout le grand univers. En y incluant les directeurs suprêmes, ils embrassent les divisions majeures suivantes : 29:0.6 1. Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir. 29:0.7 2. Les Centres Suprêmes de Pouvoir. 29:0.8 3. Les Maitres Contrôleurs Physiques. 29:0.9 4. Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel. 1. Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir 29:1.1 Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont les régulateurs d’énergie physique du grand univers. Leur création par les Sept Maitres Esprits est le premier exemple enregistré d’une progéniture semi-matérielle issue d’une ascendance purement spirituelle. 29:1.3 Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont stationnés sur le Paradis périphérique, où leur présence se meut lentement en indiquant l’emplacement où siègent les foyers de force des Maitres Esprits. Ces directeurs de pouvoir fonctionnent individuellement pour régler l’énergie-pouvoir dans les superunivers, mais collectivement dans l’administration de la création centrale. 2. Les Centres Suprêmes de Pouvoir 29:2.1 Individuellement, les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir ne sont pas capables de se reproduire, mais, collectivement et en association avec les Sept Maitres Esprits, ils peuvent reproduire – créer – des êtres qui leur sont semblables, et ils le font effectivement. Telle est l’origine des Centres Suprêmes de Pouvoir du grand univers, qui opèrent en sept groupes comme suit : 29:2.2 1. Les Superviseurs Suprêmes de centre. 29:2.3 2. Les centres de Havona. 29:2.4 3. Les centres de superunivers. 29:2.5 4. Les centres d’univers local. 29:2.6 5. Les centres de constellation. 29:2.7 6. Les centres de système. 29:2.8 7. Les centres non classés. 29:2.10 1. Superviseurs Suprêmes de Centre. Ces Sept coordonnés et associés des Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont les régulateurs des maitres circuits d’énergie du grand univers. Chaque superviseur des centres a son quartier général sur l’un des mondes spéciaux des Sept Agents Exécutifs Suprêmes et travaille en association étroite avec ces coordonnateurs des affaires générales de l’univers. 29:2.11 Les Directeurs Suprêmes de Pouvoir et les Superviseurs Suprêmes de Centre opèrent à la fois individuellement et collectivement en ce qui concerne tous les phénomènes cosmiques se produisant au-dessous des niveaux de « l’énergie de gravité ». 29:2.12 2. Centres de Havona. Avant la création des univers du temps et de l’espace, les centres de pouvoir n’étaient pas nécessaires dans Havona, mais, depuis ces jours fort lointains, un million d’entre eux ont toujours fonctionné dans la création centrale, chaque centre ayant la charge de superviser mille mondes de Havona. Dans cet univers divin, il y a un contrôle parfait de l’énergie, condition qui n’existe nulle part ailleurs. La perfection dans la régulation de l’énergie est le but ultime de tous les centres de pouvoir et des contrôleurs physiques de l’espace. 29:2.13 3. Centres de Superunivers. Occupant une surface énorme sur la sphère capitale de chacun des superunivers, il y a mille centres de pouvoir du troisième ordre. Trois courants d’énergie primaire, qui se subdivisent chacun en dix ségrégations, entrent dans ces centres de pouvoir, mais sept circuits de pouvoir spécialisés et bien dirigés, bien qu’imparfaitement contrôlés, sortent de leur siège d’action unifiée. Telle est l’organisation électronique du pouvoir d’univers. 29:2.14 Toute l’énergie est mise en circuit dans le cycle du Paradis, mais les Directeurs de Pouvoir d’Univers dirigent les énergies-forces du Bas Paradis telles qu’ils les trouvent après modification dans les fonctions spatiales de l’univers central et des superunivers. Ils convertissent ces énergies et les dirigent dans des canaux d’applications utiles et constructives. Il y a une différence entre l’énergie de Havona et les énergies des superunivers. La charge de pouvoir d’un superunivers consiste en trois phases d’énergie qui se subdivisent chacune en dix. Cette triple charge énergétique se répand dans tout l’espace du grand univers ; elle ressemble à un vaste océan mouvant d’énergie qui s’engouffre dans l’ensemble de chacune des supercréations et les baigne. 29:2.16 4. Centres d’Univers Local. Cent centres de pouvoir du quatrième ordre stationnent sur le monde-siège de chaque univers local. Ils opèrent de façon à abaisser et modifier encore d’autre façon les sept circuits de pouvoir émanant du siège de leur superunivers, afin de les rendre applicables aux services des constellations et des systèmes. Ces centres sont capables de fournir des lignes intensifiées d’énergie, utiles pour les communications interplanétaires entre d’importants points habités. 29:2.17 5. Centres de Constellation. Dix de ces centres vivants de pouvoir sont stationnés dans chaque constellation et y opèrent comme projecteurs d’énergie vers les cent systèmes locaux tributaires. De ces êtres sortent les lignes de pouvoir destinées aux communications et aux transports, ainsi qu’à l’alimentation énergétique des créatures vivantes qui dépendent de certaines formes d’énergie physique pour se maintenir en vie. 29:2.18 6. Centres de Système. Un Centre Suprême de Pouvoir est affecté en permanence à chaque système local. Ces centres systémiques envoient les circuits de pouvoir aux mondes habités du temps et de l’espace. 29:2.19 7. Centres non classés. Ce sont les centres qui opèrent dans des situations locales spéciales, mais en dehors des planètes habitées. Seules les sphères pourvues de relations énergétiques tout à fait extraordinaires ont des centres de pouvoir du septième ordre agissant comme balanciers universels ou gouverneurs d’énergie. 3. Le domaine des centres de pouvoir 29:3.1 Les Centres Suprêmes de Pouvoir répartis dans les superunivers, y compris leurs associés et subordonnés, sont au nombre de plus de dix-milliards. 29:3.6 Les directeurs, centres et contrôleurs de pouvoir n’ont rien à faire avec quoi que ce soit dans la création, sauf avec le pouvoir, l’énergie matérielle ou semi-physique. Ils ne l’émettent pas, mais ils le modifient, le manipulent et l’orientent. Ils n’ont rien à faire non plus avec la gravité physique, sauf pour résister à son pouvoir d’attraction. Leur relation avec la gravité est entièrement négative. 29:3.7 Les centres de pouvoir utilisent de vastes mécanismes et des coordinations d’ordre matériel en liaison avec les mécanismes vivants des diverses concentrations d’énergie séparées. Chaque centre de pouvoir individuel est composé exactement d’un million d’unités de contrôle fonctionnel et ces unités modificatrices d’énergie ne sont pas stationnaires comme les organes vitaux du corps physique de l’homme ; ces « organes vitaux » de régulation de pouvoir sont mobiles et vraiment kaléidoscopiques dans leurs possibilités d’association. 29:3.9 En dehors de Havona, les Centres Suprêmes de Pouvoir n’opèrent que sur des sphères spécialement construites (architecturales) ou sur d’autres corps spatiaux constitués autrement d’une manière appropriée. Les mondes architecturaux sont bâtis de telle sorte que les centres de pouvoir vivants puissent agir comme commutateurs sélectifs pour orienter, modifier et concentrer les énergies de l’espace à mesure qu’elles se déversent sur ces sphères. Ils ne pourraient pas fonctionner de la sorte sur un soleil ou une planète évolutionnaires ordinaires. Certains groupes s’occupent également du chauffage et des autres nécessités matérielles de ces mondes-sièges spéciaux. 4. Les Maitres Contrôleurs Physiques 29:4.4 Les Maitres Contrôleurs Physiques sont directement issus des Centres Suprêmes de Pouvoir et comptent parmi eux les ordres suivants : 29:4.5 1. Les directeurs de pouvoir adjoints. 29:4.6 2. Les contrôleurs machinaux. 29:4.7 3. Les transformateurs d’énergie. 29:4.8 4. Les transmetteurs d’énergie. 29:4.9 5. Les associateurs primaires. 29:4.10 6. Les dissociateurs secondaires. 29:4.11 7. Les frandalanks et les chronoldeks. 29:4.12 Tous les membres de ces ordres ne sont pas des personnes au sens où les personnes possèdent le pouvoir individuel de choisir. En particulier, les quatre derniers ordres paraissent entièrement automatiques et mécaniques dans leur réponse aux impulsions de leurs supérieurs et leurs réactions aux conditions d’énergie existantes. Mais, bien que cette réponse semble entièrement machinale, elle ne l’est pas ; ces êtres peuvent ressembler à des automates, mais ils révèlent tous la fonction différentielle de l’intelligence. 29:4.14 Les contrôleurs physiques s’occupent principalement d’ajuster des énergies fondamentales non découvertes sur Urantia. Ces énergies inconnues sont essentielles pour le système interplanétaire de transports et pour certaines techniques de communication. 29:4.15 1. Directeurs de pouvoir adjoints. Ces êtres merveilleusement efficaces ont la charge d’affecter et d’expédier les Maitres Contrôleurs Physiques de tous ordres selon les besoins toujours modifiés du statut énergétique, en constant changement, des royaumes. Les vastes réserves de contrôleurs physiques sont maintenues sur les mondes-sièges des secteurs mineurs et, à partir de ces points de concentration, ceux-ci sont périodiquement envoyés par les directeurs de pouvoir adjoints aux sièges des univers, des constellations et des systèmes, ainsi que sur les planètes individuelles. 29:4.17 Il y a toujours au moins un inspecteur en activité présent dans chaque système local ; il y conserve son quartier général sur la sphère capitale. Les inspecteurs maintiennent l’ensemble de l’immense agrégat d’énergie vivante en synchronisme harmonieux. 29:4.18 2. Contrôleurs machinaux. Ce sont les assistants mobiles et aux talents extrêmement variés des directeurs de pouvoir adjoints. Des billions et des billions d’entre eux sont commissionnés dans Ensa, votre secteur mineur. 29:4.19 Parmi tous les Maitres Contrôleurs Physiques affectés aux mondes habités, les contrôleurs machinaux sont de loin les plus puissants. Ils possèdent le don vivant d’antigravité à un degré excédant celui de tous les autres êtres. Chaque contrôleur a une résistance à la gravité égalée seulement par des sphères énormes tournant à une vitesse prodigieuse. Dix de ces contrôleurs sont présentement stationnés sur Urantia, où l’une de leurs principales activités planétaires consiste à faciliter le départ des transports séraphiques. Dans cette fonction, les dix contrôleurs machinaux agissent tous à l’unisson, pendant qu’une série couplée de mille transmetteurs d’énergie fournit la force vive initiale pour le départ séraphique. 29:4.20 Les contrôleurs machinaux sont compétents pour orienter le flux de l’énergie et faciliter sa concentration dans les courants ou circuits spécialisés. Ces êtres puissants sont particulièrement concernés par la ségrégation, l’orientation et l’intensification des énergies physiques, ainsi que par l’égalisation des pressions des circuits interplanétaires. Ils sont experts dans la manipulation de vingt-et-une des trente énergies physiques de l’espace, qui constituent la charge de pouvoir d’un superunivers. 29:4.21 Les Maitres Contrôleurs Physiques opèrent souvent en batteries de centaines, de milliers et même de millions, et, en variant leurs positions et leurs formations, ils peuvent contrôler l’énergie collectivement aussi bien qu’individuellement. Selon les nécessités variables, ils peuvent augmenter et accélérer le volume et le mouvement de l’énergie, ou, au contraire, retenir, condenser et retarder les courants d’énergie. Ils influencent les transformations d’énergie et de pouvoir un peu comme les agents dits catalytiques augmentent les réactions chimiques. 29:4.22 3. Transformateurs d’énergie. 29:4.23 Les transformateurs d’énergie sont la création conjointe des Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir et des Sept Superviseurs Centraux. Ils figurent parmi les ordres plus personnels de contrôleurs physiques. Sauf quand un directeur de pouvoir adjoint est présent sur un monde habité, ce sont les transformateurs qui détiennent le commandement. Ils sont les inspecteurs planétaires de tous les transports séraphiques en partance. 29:4.24 Ces transformateurs sont de vivants commutateurs puissants et efficaces, ils peuvent prendre position pour ou contre un dispositif ou une orientation donnés de pouvoir. Ils sont également habiles dans leurs efforts pour isoler les planètes des puissants courants d’énergie qui passent entre de gigantesques voisins planétaires ou stellaires. Leurs attributs transmutateurs d’énergie les rendent particulièrement utiles dans la tâche importante de maintenir la balance universelle d’énergie ou équilibre de pouvoir. À certains moments, ils paraissent consommer ou accumuler de l’énergie ; à d’autres, ils semblent exsuder ou libérer de l’énergie. 29:4.25 Sous certains rapports, les transformateurs d’énergie sont les créatures semi-matérielles vivantes les plus remarquables et les plus mystérieuses. Ils peuvent changer et ils changent la forme physique des énergies de l’espace. Avec l’aide de leurs collègues contrôleurs, ils sont effectivement capables de modifier la forme et le potentiel de vingt-sept des trente énergies physiques de la charge de pouvoir du superunivers. 29:4.26 Les quatre groupes restants de Maitres Contrôleurs Physiques sont à peine des personnes au sens d’une définition acceptable de ce mot. Ces transmetteurs, associateurs, dissociateurs et frandalanks sont entièrement automatiques dans leurs réactions et cependant, à tous égards, ils sont intelligents. 29:4.27 4. Transmetteurs d’énergie. Les opérations de ces êtres sont principalement, mais non entièrement, intraplanétaires. Ils sont de merveilleux répartiteurs de l’énergie telle qu’elle est manifestée sur les mondes individuels. 29:4.28 Quand l’énergie doit être détournée vers un nouveau circuit, les transmetteurs se déploient en ligne le long du parcours désiré pour l’énergie et, par la vertu de leurs attributs extraordinaires d’attraction énergétique, ils peuvent réellement induire un flux accru d’énergie dans la direction désirée. Ce qu’ils font est tout aussi réel que l’orientation du flux de certaines formes d’énergie électrique par certains circuits métalliques. Ils sont des superconducteurs vivants pour plus de la moitié des trente formes d’énergie physique. 29:4.29 Les transmetteurs forment d’habiles liaisons qui sont efficaces pour renforcer les courants faiblissants d’énergie spécialisée passant de planète en planète et de station en station sur une planète individuelle. Ils peuvent détecter des courants beaucoup trop faibles pour être reconnus par tout autre type d’êtres vivants et ils peuvent en accroitre l’énergie de telle sorte que les messages accompagnateurs deviennent parfaitement intelligibles. Leurs services sont sans prix pour les receveurs de télédiffusions. 29:4.32 5. Associateurs primaires. Ces entités intéressantes et inestimables sont de magistraux gardiens et conservateurs d’énergie. D’une manière semblable à une plante qui met en réserve de la lumière solaire, ces organismes vivants accumulent de l’énergie pendant les périodes de manifestation excédentaire. Ils travaillent sur une échelle gigantesque et convertissent les énergies de l’espace en un état physique inconnu sur Urantia. Ils sont également capables de pousser ces transformations jusqu’au point de produire quelques-unes des unités primitives de l’existence matérielle. Ces êtres agissent simplement par leur présence. Ils ne sont en aucune manière épuisés ou taris par cette fonction ; ils opèrent comme des catalyseurs vivants. 29:4.33 Pendant les périodes de manifestation déficitaire, ils ont le pouvoir de libérer ces énergies accumulées. 29:4.35 6. Dissociateurs secondaires. Comparés aux associateurs primaires, ces êtres doués d’immenses facultés antigravitationnelles sont les ouvriers dont les fonctions sont inverses. Il n’y a aucun risque de voir s’épuiser les formes spéciales ou modifiées d’énergie physique sur les mondes locaux ou les systèmes locaux, car ces organisations vivantes sont douées de la faculté exceptionnelle de pouvoir dégager des quantités illimitées d’énergie. 29:4.36 7. Les frandalanks. Dans le seul système de Satania, leur nombre dépasse vos concepts numériques. Ils sont stationnés sur tous les mondes habités et toujours attachés aux ordres supérieurs de contrôleurs physiques. Ils opèrent de manière interchangeable dans l’univers central, les superunivers et les domaines de l’espace extérieur. 29:4.37 Les frandalanks sont créés en trente divisions, une pour chaque forme fondamentale de force d’univers et agissent exclusivement comme indicateurs vivants et automatiques de présences, de pressions et de vitesses. Ces baromètres vivants s’occupent uniquement d’enregistrer automatiquement et infailliblement le statut de toutes les formes d’énergie-force. Ils sont pour l’univers physique ce qu’est le vaste mécanisme de réflectivité pour l’univers mental. Les frandalanks qui enregistrent le temps en plus de la présence quantitative et qualitative de l’énergie sont appelés chronoldeks. 5. Les Maitres Organisateurs de Force 29:5.1 Les organisateurs de force résident au Paradis, mais opèrent dans tout le maitre univers, plus spécialement dans les domaines de l’espace inorganisé. 29:5.5 Les Maitres Organisateurs de Force Primaires sont les manipulateurs des forces spatiales primordiales ou fondamentales de l’Absolu Non Qualifié ; ce sont des créateurs de nébuleuses. Ils sont les vivants instigateurs des cyclones énergétiques de l’espace et les premiers organisateurs et orienteurs de ces gigantesques manifestations. Ces organisateurs de force transmuent la force primordiale (préénergie non sensible à la gravité directe du Paradis) en énergie puissante ou primaire, ce qui la fait passer de l’emprise exclusive de l’Absolu Non Qualifié à l’emprise gravitationnelle de l’Ile du Paradis. Après cela, les organisateurs de force associés leur succèdent et continuent le processus de transmutation d’énergie depuis le stade primaire jusqu’au stade secondaire d’énergie-gravité. 29:5.6 Lorsque les plans pour la création d’un univers local sont achevés, ce qui est signalé par l’arrivée d’un Fils Créateur, les Maitres Organisateurs de Force Associés cèdent la place aux ordres des directeurs de pouvoir qui opèrent dans le superunivers dont cet univers local dépend astronomiquement. Mais, en l’absence de tels plans, les organisateurs de force associés continuent indéfiniment à s’occuper de ces créations matérielles, comme ils le font présentement dans l’espace extérieur. 29:5.8 [Parrainé par un Censeur Universel agissant par autorité des Anciens des Jours d’Uversa.] Fascicule 30. Personnalités du grand univers 30:0.1 Les personnalités et les entités autres-que-personnelles qui opèrent présentement au Paradis et dans le grand univers constituent un nombre à peu près illimité d’êtres vivants. Même le nombre des ordres et des types majeurs dépasse l’imagination humaine, sans parler des innombrables sous-types et variétés. 30:0.2 Il est impossible de formuler des classifications détaillées, complètes et entièrement cohérentes des personnalités du grand univers, parce que leurs groupes ne sont pas tous révélés. 2. Le registre des personnalités d’Uversa 30:2.1 La divine famille des êtres vivants est enregistrée sur Uversa en sept grandes divisions : 30:2.2 1. Les Déités du Paradis. 30:2.3 2. Les Esprits Suprêmes. 30:2.4 3. Les êtres issus de la Trinité. 30:2.5 4. Les Fils de Dieu. 30:2.6 5. Les personnalités de l’Esprit Infini. 30:2.7 6. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers. 30:2.8 7. Le Corps de Citoyenneté Permanente. 30:2.9 En présentant cette classification des personnalités du grand univers, on a surtout cherché à énoncer les ordres d’êtres intelligents qui ont été révélés dans ces exposés et dont la plupart seront rencontrés par les mortels du temps au cours de leur expérience ascendante d’élévation progressive vers le Paradis. 30:2.10 I. LES DÉITÉS DU PARADIS 30:2.11 1. Le Père Universel. 30:2.12 2. Le Fils Éternel. 30:2.13 3. L’Esprit Infini. 30:2.14 II. LES ESPRITS SUPRÊMES 30:2.15 1. Les Sept Maitres Esprits. 30:2.16 2. Les Sept Agents Exécutifs Suprêmes. 30:2.17 3. Les Sept Groupes d’Esprits Réflectifs. 30:2.18 4. Les Aides-Images Réflectifs. 30:2.19 5. Les Sept Esprits des Circuits. 30:2.20 6. Les Esprits Créatifs des univers locaux. 30:2.21 7. Les esprits-mentaux adjuvats. 30:2.22 III. LES ÊTRES ISSUS DE LA TRINITÉ 30:2.23 1. Les Secrets de Suprématie Trinitisés. 30:2.24 2. Les Éternels des Jours. 30:2.25 3. Les Anciens des Jours. 30:2.26 4. Les Perfections des Jours. 30:2.27 5. Les Récents des Jours. 30:2.28 6. Les Unions des Jours. 30:2.29 7. Les Fidèles des Jours. 30:2.30 8. Les Fils Instructeurs de la Trinité. 30:2.31 9. Les Perfecteurs de Sagesse. 30:2.32 10. Les Conseillers Divins. 30:2.33 11. Les Censeurs Universels. 30:2.34 12. Les Esprits Inspirés de la Trinité. 30:2.35 13. Les natifs de Havona. 30:2.36 14. Les Citoyens du Paradis. 30:2.37 IV. LES FILS DE DIEU 30:2.38 A. Fils descendants. 30:2.39 1. Les Fils Créateurs – Les Micaëls. 30:2.40 2. Les Fils Magistraux – Les Avonals. 30:2.41 3. Les Fils Instructeurs de la Trinité – Les Daynals. 30:2.42 4. Les Fils Melchizédeks. 30:2.43 5. Les Fils Vorondadeks. 30:2.44 6. Les Fils Lanonandeks. 30:2.45 7. Les Fils Porteurs de Vie. 30:2.46 B. Fils ascendants. 30:2.47 1. Mortels fusionnés avec le Père. 30:2.48 2. Mortels fusionnés avec le Fils. 30:2.49 3. Mortels fusionnés avec l’Esprit. 30:2.50 4. Séraphins évolutionnaires. 30:2.51 5. Fils Matériels ascendants. 30:2.52 6. Médians transférés. 30:2.53 7. Ajusteurs Personnalisés. 30:2.54 C. Fils Trinitisés. 30:2.55 1. Les Puissants Messagers. 30:2.56 2. Les Élevés en Autorité. 30:2.57 3. Les Dépourvus de Nom et de Nombre. 30:2.58 4. Les Conservateurs Trinitisés. 30:2.59 5. Les Ambassadeurs Trinitisés. 30:2.60 6. Les Gardiens Célestes. 30:2.61 7. Les Assistants des Fils Élevés. 30:2.62 8. Les fils trinitisés par des ascendeurs. 30:2.63 9. Les fils trinitisés du Paradis-Havona. 30:2.64 10. Les fils de la destinée trinitisés. 30:2.65 V. LES PERSONNALITÉS DE L’ESPRIT INFINI 30:2.66 A. Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini. 30:2.67 1. Les Messagers Solitaires. 30:2.68 2. Les Superviseurs des Circuits Universels 30:2.69 3. Les Directeurs du Recensement. 30:2.70 4. Les Aides Personnels de l’Esprit Infini. 30:2.71 5. Les Inspecteurs Associés. 30:2.72 6. Les Sentinelles Affectées. 30:2.73 7. Les Guides de Diplômés. 30:2.74 B. Les Armées des Messagers de l’Espace. 30:2.75 1. Les Servites de Havona. 30:2.76 2. Les Conciliateurs Universels. 30:2.77 3. Les Conseillers Techniques. 30:2.78 4. Les Conservateurs d’Archives au Paradis. 30:2.79 5. Les Archivistes Célestes. 30:2.80 6. Les Compagnons de la Morontia. 30:2.81 7. Les Compagnons du Paradis. 30:2.82 C. Les esprits tutélaires. 30:2.83 1. Les supernaphins. 30:2.84 2. Les seconaphins. 30:2.85 3. Les tertiaphins. 30:2.86 4. Les omniaphins. 30:2.87 5. Les séraphins. 30:2.88 6. Les chérubins et les sanobins. 30:2.89 7. Les médians. 30:2.90 VI. LES DIRECTEURS DE POUVOIR D’UNIVERS 30:2.91 A. Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir. 30:2.92 B. Les Centres Suprêmes de Pouvoir. 30:2.93 1. Les Superviseurs Suprêmes de Centres. 30:2.94 2. Les centres de Havona. 30:2.95 3. Les centres de superunivers. 30:2.96 4. Les centres d’univers local. 30:2.97 5. Les centres de constellation. 30:2.98 6. Les centres de système. 30:2.99 7. Les centres non classés. 30:2.100 C. Les Maitres Contrôleurs Physiques. 30:2.101 1. Les directeurs de pouvoir adjoints. 30:2.102 2. Les contrôleurs machinaux. 30:2.103 3. Les transformateurs d’énergie. 30:2.104 4. Les transmetteurs d’énergie. 30:2.105 5. Les associateurs primaires. 30:2.106 6. Les dissociateurs secondaires. 30:2.107 7. Les frandalanks et les chronoldeks. 30:2.108 D. Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel. 30:2.109 1. Les régulateurs de circuit. 30:2.110 2. Les coordonnateurs de système. 30:2.111 3. Les conservateurs planétaires. 30:2.112 4. Les contrôleurs conjugués. 30:2.113 5. Les stabilisateurs de Liaison. 30:2.114 6. Les assortisseurs sélectifs. 30:2.115 7. Les archivistes associés. 30:2.116 VII. LES CORPS DE CITOYENNETÉ PERMANENTE 30:2.117 1. Les médians planétaires. 30:2.118 2. Les Fils Adamiques des systèmes. 30:2.119 3. Les univitatias des constellations. 30:2.120 4. Les susatias des univers locaux. 30:2.121 5. Les mortels des univers locaux fusionnés avec l’Esprit. 30:2.122 6. Les abandontaires des superunivers. 30:2.123 7. Les mortels des superunivers fusionnés avec le Fils. 30:2.124 8. Les natifs de Havona. 30:2.125 9. Les natifs des sphères paradisiaques de l’Esprit. 30:2.126 10. Les natifs des sphères paradisiaques du Père. 30:2.127 11. Les citoyens du Paradis créés. 30:2.128 12. Les citoyens mortels du Paradis fusionnés avec leur Ajusteur. 30:2.129 Telle est la classification fonctionnelle des personnalités des univers telles qu’elles sont enregistrées sur le monde-siège d’Uversa. 30:2.130 GROUPES DE PERSONNALITÉS COMPOSITES. Il y a sur Uversa les registres de nombreux autres groupes d’êtres intelligents, êtres qui sont également étroitement reliés à l’organisation et à l’administration du grand univers. Parmi ces ordres, voici trois groupes de personnalités composites : 30:2.131 A. Le Corps Paradisiaque de la Finalité. 30:2.140 B. Les Aides d’Univers. 30:2.149 C. Les sept colonies de courtoisie. 3. Les colonies de courtoisie 30:3.1 Les sept colonies de courtoisie séjournent plus ou moins longtemps sur les sphères architecturales pendant qu’elles sont engagées dans la poursuite de leurs missions et l’exécution de leurs tâches spécialement assignées. On peut décrire leur travail comme suit : 30:3.2 1. Les étudiants d’étoiles, les astronomes célestes, choisissent de travailler sur des sphères comme Uversa parce que ces mondes spécialement construits sont exceptionnellement favorables à leurs observations et à leurs calculs. Uversa est avantageusement située pour le travail de cette colonie, non seulement à cause de son emplacement central, mais aussi parce qu’il n’y a pas de gigantesques soleils vivants ou morts suffisamment proches pour y troubler les courants d’énergie. 30:3.3 La colonie astronomique d’Uversa contient des individus provenant de nombreux royaumes voisins, ainsi que de l’univers central et même de Norlatiadek. Tout être d’un monde quelconque dans tout système de n’importe quel univers peut devenir un étudiant d’étoiles, peut aspirer à se joindre à quelque corps d’astronomes célestes.On ne demande pas aux étudiants d’étoiles de servir éternellement dans ce corps, mais nulle personne admise dans ce groupe ne peut s’en retirer avant un millénaire du temps d’Uversa. 30:3.6 2. Les artisans célestes servent dans les sept superunivers. Les mortels ascendants prennent leur contact initial avec ces groupes dans la carrière morontielle de l’univers local, à l’occasion de laquelle nous analyserons plus complètement ces artisans. 30:3.7 3. Les directeurs de la rétrospection sont les promoteurs de la détente et de l’humour – du retour aux souvenirs du passé. Ils rendent de grands services dans l’exécution pratique du plan ascendant de progression humaine, spécialement durant les phases initiales de transition morontielle et d’expériences spirituelles. 30:3.8 4. Les instructeurs des écoles complémentaires. Dans la carrière ascendante, chaque monde résidentiel entretient, sur le monde qui lui est immédiatement inférieur, un important contingent d’éducateurs, une sorte d’école préparatoire pour les résidents qui progressent sur cette sphère. Il s’agit d’une phase du plan ascendant pour élever les pèlerins du temps. 30:3.9 Tout le plan ascendant de progression des mortels est caractérisé par la pratique de communiquer à d’autres êtres les expériences et vérités nouvelles aussitôt qu’elles sont acquises. 30:3.10 5. Les divers corps de réserve. De vastes réserves d’êtres qui ne sont pas sous notre supervision immédiate sont mobilisées sur Uversa comme colonie des corps de réserves. Il y a soixante-dix divisions primaires de cette colonie sur Uversa et l’on peut qualifier de libérale l’éducation qui vous permet de passer un temps avec ces personnalités extraordinaires. 30:3.11 6. Les visiteurs estudiantins. Venant de tout l’univers, un flot constant de visiteurs célestes se déverse sur les divers mondes-sièges. En tant qu’individus et que classes, ces divers types d’êtres accourent en foule vers nous en observateurs, en élèves échangés et en aides d’étudiants. 30:3.13 7. Les pèlerins ascendants. En même temps qu’ils sont affectés à divers services en rapport avec leur progression vers le Paradis, les pèlerins ascendants sont domiciliés comme colonie de courtoisie sur les divers mondes-sièges. 4. Les mortels ascendants 30:4.1 Les survivants mortels du temps et de l’espace sont appelés pèlerins ascendants lorsqu’ils sont accrédités pour l’ascension progressive vers le Paradis, mais ces créatures évolutionnaires occupent dans nos exposés une place si importante que nous désirons présenter ici un tableau synoptique des sept stades suivants de la carrière universelle ascendante : 30:4.2 1. Les mortels planétaires. 30:4.3 2. Les survivants endormis. 30:4.4 3. Les étudiants des mondes des maisons. 30:4.5 4. Les progresseurs morontiels. 30:4.6 5. Les pupilles du superunivers. 30:4.7 6. Les pèlerins de Havona. 30:4.8 7. Les arrivants au Paradis. 30:4.10 1. Mortels planétaires. Les mortels sont tous des êtres évolutionnaires d’origine animale ayant un potentiel d’ascension. Dans leur origine, leur nature et leur destinée, ces divers groupes et types d’êtres humains ne sont pas entièrement différents des peuples d’Urantia. 30:4.11 2. Survivants endormis. Tous les mortels ayant le statut de survie et étant sous la garde d’un gardien personnel de la destinée, franchissent le seuil de la mort naturelle et se personnalisent sur le monde des maisons à la troisième période. Les êtres accrédités qui, pour une raison quelconque, n’ont pas été capables d’atteindre ce niveau de maitrise de l’intelligence et de dotation de spiritualité qui leur donnerait droit à des anges gardiens personnels ne peuvent pas se rendre immédiatement et directement sur le monde des maisons de cette façon. Il faut que ces âmes survivantes reposent dans un sommeil inconscient jusqu’au jour du jugement d’une nouvelle époque, d’une nouvelle dispensation, de la venue d’un Fils de Dieu faisant l’appel nominal de l’âge et jugeant le royaume. C’est la pratique générale dans tout Nébadon. 30:4.12 L’écoulement du temps n’a aucune importance pour les mortels endormis ; ils sont totalement inconscients et oublieux de la durée de leur repos. 30:4.14 3. Étudiants des mondes des maisons. 30:4.15 Le corps physique de chair mortelle ne fait pas partie du réassemblage du survivant endormi ; le corps physique est retourné à la poussière. Le séraphin d’affectation parraine le nouveau corps, la forme morontielle, comme nouveau véhicule de vie pour l’âme immortelle et comme demeure de l’Ajusteur qui l’habite de nouveau. L’Ajusteur est le conservateur de la transcription spirituelle du mental du survivant endormi. Le séraphin affecté est le gardien de l’identité survivante – l’âme immortelle – dans l’état d’avancement où elle a évolué. Et, lorsque tous deux, l’Ajusteur et l’ange gardien, réunissent les éléments de personnalité qui leur ont été confiés, le nouvel individu constitue la résurrection de l’ancienne personnalité, la survie de l’identité morontielle évoluante de l’âme. 30:4.16 Dans chaque système local d’environ mille planètes habitées, il y a sept mondes des maisons, généralement satellites ou sous-satellites de la capitale du système. Ce sont les mondes où l’on reçoit la majorité des mortels ascendants. 30:4.18 4. Progresseurs morontiels. Pendant qu’ils s’élèvent des mondes des maisons par les sphères du système, de la constellation et de l’univers local, les mortels sont classés comme progresseurs morontiels ; ils traversent les sphères de transition de l’ascension mortelle. Au cours de leur progression depuis les sphères inférieures jusqu’aux sphères supérieures des mondes morontiels, les mortels ascendants servent dans d’innombrables affectations en association avec leurs éducateurs et en compagnie de leurs frères ainés plus évolués. 30:4.20 Les mortels acquièrent leur identité spirituelle réelle immédiatement avant de quitter le siège de l’univers local pour les mondes récepteurs des secteurs mineurs du superunivers. Le passage du stade morontiel final au statut d’esprit initial le plus bas n’est qu’une légère transition. Un tel avancement ne change pas le mental, la personnalité et le caractère ; la forme seule subit une modification. Mais la forme spirituelle est tout aussi réelle que le corps morontiel et elle est également discernable. 30:4.22 5. Pupilles superuniversels. Tous les ascendeurs arrivant sur les mondes éducatifs des superunivers deviennent les pupilles des Anciens des Jours. En tant que jeunes esprits, ils commencent l’ascension du système superuniversel d’éducation et de culture, qui débute sur les sphères réceptrices de leur secteur mineur, passe vers l’intérieur par les mondes d’études des dix secteurs majeurs et aboutit aux sphères culturelles supérieures du siège du superunivers. 30:4.24 Avant de quitter le superunivers pour Havona, les esprits ascendants reçoivent, en matière d’administration superuniverselle, une instruction aussi complète qu’au cours de leur expérience morontielle à propos de la supervision de l’univers local. Avant d’atteindre Havona, les mortels spirituels ont pour principal sujet d’étude, mais non pour occupation exclusive, la maitrise de l’administration de l’univers local et des superunivers. 30:4.26 6. Pèlerins de Havona. Avec votre arrivée sur les mondes récepteurs de Havona, votre éducation spirituelle commence véritablement et sérieusement. Lorsque vous apparaitrez finalement au Paradis, ce sera en tant qu’esprit rendu parfait. 30:4.27 Le voyage entre le siège du superunivers et les sphères réceptrices de Havona s’effectue toujours isolément. Désormais l’instruction ne sera plus donnée par classes ni par groupes. Maintenant commence votre éducation personnelle, votre entrainement spirituel individuel. 30:4.30 Les mortels ascendants ont été minutieusement instruits des affaires des mondes évolutionnaires de l’espace ; maintenant ils débutent dans leur long et profitable contact avec les sphères de perfection créées. 30:4.31 7. Arrivants au Paradis. Votre résidence au Paradis signifie que vous avez trouvé Dieu et que vous allez être enrôlés dans le Corps des Mortels de la Finalité. Parmi toutes les créatures du grand univers, seuls les individus qui ont fusionné avec le Père sont enrôlés dans le Corps des Mortels de la Finalité. Seuls ils prêtent le serment des finalitaires. 30:4.32 Les arrivants au Paradis se voient accorder une période de liberté, après quoi ils commencent leurs associations avec les sept groupes des supernaphins primaires. Quand ils ont terminé leur programme avec les conducteurs d’adoration, on les appelle diplômés du Paradis. Ensuite, en tant que finalitaires, ils sont affectés à des services d’observation et de coopération jusqu’aux confins de la vaste création. 30:4.35 [Parrainé par un Puissant Messager d’Uversa.] Fascicule 31. Le Corps de la Finalité 31:0.1 Le Corps des Finalitaires Mortels représente la destination présentement connue des mortels ascendants du temps fusionnés avec leur Ajusteur. Mais il existe d’autres groupes qui sont également affectés à ce corps. Le corps finalitaire primaire est composé comme suit : 31:0.2 1. Natifs de Havona. 31:0.3 2. Messagers de Gravité. 31:0.4 3. Mortels glorifiés. 31:0.5 4. Séraphins adoptés. 31:0.6 5. Fils Matériels glorifiés. 31:0.7 6. Créatures médianes glorifiées. 31:0.10 Durant le présent âge de l’univers, les finalitaires retournent dans les univers du temps pour y servir. Ils sont affectés à des travaux superuniversels successifs, mais jamais dans leur superunivers natal avant d’avoir servi dans chacune des six autres supercréations. Ils peuvent ainsi acquérir le concept septuple de l’Être Suprême. 1. Les natifs de Havona 31:1.1 De nombreux natifs de Havona, qui servent comme instructeurs dans les écoles de l’univers central où l’on instruit les pèlerins, deviennent fort attachés aux mortels ascendants, et encore plus curieux du travail et du destin futurs du Corps de Mortels Finalitaires. Il existe au Paradis, au siège administratif du corps, un office d’inscription pour les volontaires de Havona, présidé par l’associé de Grandfanda. 31:1.2 Il faut que les natifs de Havona atteignent certains développements expérientiels, en liaison avec des êtres évolutionnaires, développements qui créeront la capacité de recevoir le don d’un fragment de l’esprit du Père Universel. 31:1.3 Les habitants de l’univers central sont reçus au corps dans la proportion d'un pour mille – un pour une compagnie de finalitaires. Le corps est organisé pour un service temporaire par compagnies de mille, les créatures ascendantes étant au nombre de 997 pour un natif de Havona et un Messager de Gravité. 2. Les Messagers de Gravité 31:2.2 Les Messagers de Gravité viennent de Divinington et sont des Ajusteurs modifiés et personnalisés, mais nul membre de notre groupe d’Uversa n’entreprendrait d’expliquer la nature de ces messagers. Nous savons qu’ils sont des êtres hautement personnels, divins, intelligents et touchants de compréhension, mais nous ne saisissons pas leur technique pour franchir instantanément l’espace. Ils paraissent capables d’utiliser n’importe quelle énergie, tous les circuits et même la gravité. Les finalitaires du corps des mortels ne peuvent pas défier le temps et l’espace, mais ils ont pour associés, soumis à leurs ordres, des personnalités d’esprit presque infinies qui peuvent le faire. 3. Les mortels glorifiés 31:3.1 Les mortels ascendants fusionnés avec leur Ajusteur forment la masse principale du Corps primaire de la Finalité. Avec les séraphins adoptés et glorifiés, leur nombre s’élève habituellement à 990 dans chaque compagnie de finalitaires. La proportion de mortels et d’anges varie selon les groupes, mais les mortels sont toujours beaucoup plus nombreux que les séraphins. Les natifs de Havona, les Fils Matériels Glorifiés, les médians glorifiés, les Messagers de Gravité et le membre inconnu et manquant ne constituent qu’un pour cent du corps. Chaque compagnie de mille finalitaires n’a de places que pour dix de ces personnalités non mortelles et non séraphiques. 4. Les séraphins adoptés 31:4.1 Beaucoup de fidèles gardiens séraphiques des mortels reçoivent la permission de parcourir la carrière ascendante avec leurs pupilles humains, et beaucoup de ces anges gardiens, après avoir fusionné avec le Père, se joignent à leurs sujets pour prêter le serment finalitaire d’éternité et accepter pour toujours la destinée de leurs associés mortels. Les anges qui passent par l’expérience ascendante des êtres mortels peuvent partager le destin de la nature humaine ; ils peuvent être enrôlés également et éternellement dans ce Corps de la Finalité. Un grand nombre des séraphins adoptés et glorifiés est attaché aux divers corps finalitaires des non mortels. 5. Les Fils Matériels glorifiés 31:5.1 Il existe dans les univers du temps et de l’espace des dispositions permettant aux citoyens adamiques des systèmes locaux, quand leur affectation planétaire a longtemps tardé, d’établir une demande pour être relevés de leur statut de citoyenneté permanente. S’il y est donné suite, ils rejoignent les pèlerins ascendants sur les capitales d’univers et, de là, se dirigent vers le Paradis et le Corps de la Finalité. 31:5.2 Lorsqu’un monde évolutionnaire avancé arrive aux dernières époques de l’âge de lumière et de vie, ses Fils Matériels, l’Adam et l’Ève Planétaires, peuvent choisir de s’humaniser, de recevoir des Ajusteurs et de se lancer dans le courant évolutionnaire d’ascension universelle conduisant au Corps des Finalitaires Mortels. 6. Les créatures médianes glorifiées 31:6.1 Sur beaucoup de planètes, les créatures médianes naissent en grand nombre, mais elles demeurent rarement sur leur monde natal après qu’il a été ancré dans la lumière et la vie. À ce moment-là, ou peu après, elles sont libérées du statut de citoyenneté permanente et commencent leur ascension vers le Paradis en passant par les mondes morontiels, le superunivers et Havona, en compagnie des mortels du temps et de l’espace. 7. Les Évanges de Lumière 31:7.1 À l’époque actuelle, sur les mille personnalités de chaque compagnie finalitaire, 999 ont prêté serment et possèdent le statut de membres permanents. La place vacante est occupée par le chef des Évanges de Lumière attaché à la compagnie et chargé d’une mission déterminée. Mais ces êtres ne sont que des membres transitoires de ce corps. 31:7.2 Toute personnalité céleste affectée au service d’un corps finalitaire est dénommée Évange de Lumière. Ces êtres ne prêtent pas le serment finalitaire et, bien qu’ils soient soumis à l’organisation du corps, ils n’y sont pas attachés en permanence. Leur groupe peut comprendre des Messagers Solitaires, des supernaphins, des seconaphins, des Citoyens du Paradis ou leurs descendants trinitisés – tout être nécessaire pour remplir un rôle finalitaire transitoire. 8. Les Transcendantaux 31:8.1 Une partie de l’expérience des mortels devenus parfaits, au Paradis, et en tant que finalitaires, consiste dans leur effort pour parvenir à comprendre la nature et la fonction de plus de mille groupes de supercitoyens transcendantaux du Paradis, êtres extériorisés aux attributs absonites. L’ordre tout entier des Transcendantaux vit dans l’ouest du Paradis, dans une vaste zone qu’il occupe exclusivement. 31:8.2 La vaste multitude des Transcendantaux du Paradis n’intervient absolument pas dans les affaires de Havona ou des superunivers. Elle s’occupe uniquement de la superadministration des affaires du maitre univers. 31:8.4 Bien que tous les mortels atteignant le Paradis fraternisent souvent avec les Transcendantaux comme ils le font avec les Citoyens du Paradis, il se révèle que le premier contact sérieux d’un homme avec un Transcendantal a lieu lors de l’occasion mémorable où l’ascendeur mortel se présente comme membre d’un nouveau groupe finalitaire dans le cercle finalitaire de réception, et où la prestation trinitaire du serment d’éternité est administrée par le chef des Transcendantaux, président des Architectes du Maitre Univers. 9. Les Architectes du Maitre Univers 31:9.1 Les Architectes du Maitre Univers forment le corps gouvernant des Transcendantaux du Paradis. Ce corps gouvernant compte 28 011 personnalités possédant des intelligences maitresses, des esprits superbes et des facultés absonites célestes. 31:9.2 Ces Maitres Architectes existent en sept niveaux de l’absonite, et que ces sept groupes sont classifiés comme suit : 31:9.3 1. Le niveau du Paradis. Seul le doyen, le premier Architecte extériorisé, fonctionne sur ce niveau le plus élevé de l’absonite. Cette personnalité ultime – ni Créateur ni créature – s’est extériorisée à l’aurore de l’éternité et opère aujourd’hui en tant que délicat coordonnateur du Paradis et de ses vingt-et-un mondes d’activités associées. 31:9.4 2. Le niveau de Havona. La deuxième extériorisation d’Architectes a produit trois maitres planificateurs et administrateurs absonites qui se sont toujours consacrés à la coordination du milliard de sphères parfaites de l’univers central. 31:9.5 3. Le niveau des superunivers. Le troisième niveau absonite embrasse les sept Maitres Architectes des sept superunivers. En tant que groupe, ils passent présentement à peu près autant de temps en compagnie des Sept Maitres Esprits du Paradis qu’avec les Sept Agents Exécutifs Suprêmes sur les sept mondes spéciaux de l’Esprit Infini. Ils sont les supercoordonnateurs du grand univers. 31:9.6 4. Le niveau d’espace primaire. Ce groupe compte soixante-dix Architectes. Nous conjecturons qu’ils s’occupent des plans ultimes pour le premier univers d’espace extérieur qui est maintenant en cours de mobilisation au-delà des frontières des sept superunivers existants à présent. 31:9.7 5. Le niveau d’espace secondaire. Ce cinquième corps comprend 490 Architectes, et nous conjecturons là aussi qu’ils doivent s’occuper de l’univers du second espace extérieur, où nos physiciens ont déjà détecté de nettes mobilisations d’énergie. 31:9.8 6. Le niveau d’espace tertiaire. Ce sixième groupe de Maitres Architectes comprend 3 430 membres, et nous inférons similairement qu’ils doivent s’occuper des gigantesques plans du troisième univers d’espace extérieur. 31:9.9 7. Le niveau d’espace quaternaire. Ce corps, le dernier et le plus nombreux, consiste en 24 010 Maitres Architectes et, si nos hypothèses antérieures sont valables, il doit être relié aux univers du quatrième et dernier espace extérieur dont les dimensions vont toujours croissant. 31:9.13 Tous les êtres engendrés par l’union des enfants du temps et des enfants de l’éternité, tels que les descendants trinitisés des finalitaires et des Citoyens du Paradis, deviennent pupilles des Maitres Architectes. Mais, parmi toutes les autres créatures ou entités révélées comme opérant dans les univers présentement organisés, seuls les Messagers Solitaires et les Esprits Inspirés de la Trinité maintiennent une association organique avec les Transcendantaux et les Architectes du Maitre Univers. 31:9.14 Les Maitres Architectes contribuent par leur approbation technique à l’affectation des Fils Créateurs à leurs sites spatiaux destinés à l’organisation des univers locaux. 10. L’ultime aventure 31:10.1 Le doyen des Maitres Architectes a la surveillance des sept Corps de la Finalité qui sont les suivants : 31:10.2 1. Le Corps de Mortels Finalitaires. 31:10.3 2. Le Corps des Finalitaires du Paradis. 31:10.4 3. Le Corps des Finalitaires Trinitisés. 31:10.5 4. Le Corps des Finalitaires Trinitisés Conjoints. 31:10.6 5. Le Corps des Finalitaires de Havona. 31:10.7 6. Le Corps des Finalitaires Transcendantaux. 31:10.8 7. Le Corps des Fils Non Révélés de la Destinée. 31:10.9 Chacun de ces corps de la destinée a un chef qui le préside, et l’ensemble des sept constitue le Conseil Suprême de la Destinée au Paradis, et, durant le présent âge de l’univers, ce corps suprême, qui donne leurs affectations universelles aux enfants de la destinée ultime, a Grandfanda pour chef. 31:10.12 Durant le présent âge de l’univers, les personnalités évoluantes du grand univers subissent beaucoup de difficultés dues à l’actualisation incomplète de la souveraineté de Dieu le Suprême, mais nous participons tous à l’expérience unique de son évolution. Nous évoluons en lui, et il évolue en nous. À un moment donné de l’éternel futur, l’évolution de la Déité Suprême deviendra un fait accompli de l’histoire universelle, et l’occasion de participer à cette merveilleuse expérience aura disparu de la scène d’action cosmique. 31:10.13 Mais ceux d’entre nous qui auront acquis cette expérience unique pendant la jeunesse de l’univers la chériront durant toute l’éternité future. Et beaucoup d’entre nous spéculent sur la mission des réserves de mortels ascendants et rendus parfaits du Corps de la Finalité qui s’accumulent progressivement. En association avec les six corps similaires de recrutement, cette mission pourrait consister à administrer les univers extérieurs dans un effort pour compenser leurs déficiences expérientielles découlant de leur non-participation à l’évolution temporelle-spatiale de l’Être Suprême. 31:10.15 Bien qu’en réalité nous ne sachions rien des plans des Architectes du Maitre Univers au sujet de ces créations extérieures, nous sommes néanmoins certains de trois choses : 31:10.16 1. Il existe actuellement un immense et nouveau système d’univers qui s’organisent graduellement dans les domaines de l’espace extérieur. De nouvelles sortes de créations physiques, d’énormes anneaux et de gigantesques essaims d’univers situés bien au-delà des présentes limites des créations peuplées et organisées, sont déjà visibles à travers vos télescopes. 31:10.17 2. Depuis des âges et des âges se poursuit au Paradis la mobilisation inexpliquée et entièrement mystérieuse des êtres perfectionnés et ascendants du temps et de l’espace, en association avec les six autres corps finalitaires. 31:10.18 3. On croit de plus en plus dans tout Uversa que les Corps de la Finalité en voie de rassemblement sont destinés à quelque service futur dans les univers de l’espace extérieur où nous pouvons déjà identifier le groupement d’au moins soixante-dix-mille agrégats de matière dont chacun est plus grand que n’importe quel superunivers du temps présent. 31:10.20 Les mortels évolutionnaires naissent sur les planètes de l’espace, passent par les mondes morontiels, gravissent les univers spirituels, traversent les sphères de Havona, trouvent Dieu, atteignent le Paradis et sont enrôlés dans le Corps primaire de la Finalité pour y attendre leur prochaine affectation de service universel. Lorsque nous contemplons ce spectacle sublime, nous nous écrions tous : Quelle glorieuse destinée pour les enfants temporels d’origine animale, les fils matériels de l’espace ! 31:10.21 [Parrainé conjointement par un Conseiller Divin et un Dépourvu de Nom et de Nombre autorisés à fonctionner ainsi par les Anciens des Jours d’Uversa.] Fascicule 32. L’évolution des univers locaux 32:0.1 Un univers local est l’œuvre d’un Fils Créateur de l’ordre paradisiaque des Micaëls. Il comprend cent constellations, dont chacune embrasse cent systèmes de mondes habités. Chaque système contiendra finalement environ mille sphères habitées. 32:0.3 Urantia appartient à un univers local dont le souverain est l’homme-Dieu de Nébadon, Jésus de Nazareth et Micaël de Salvington. 1. Émergence physique des univers 32:1.1 Les manipulations préuniverselles de la force d’espace et des énergies primordiales sont l’œuvre des Maitres Organisateurs de Force du Paradis ; mais, dans les domaines superuniversels, lorsque l’énergie émergente devient sensible à la gravité locale ou linéaire, les Organisateurs de Force se retirent en faveur des directeurs de pouvoir du superunivers intéressé. 32:1.2 Ces directeurs de pouvoir opèrent seuls dans les phases de création d’un univers local antérieures à la matière et postérieures à la force. Un Fils Créateur n’a aucune possibilité de commencer une organisation d’univers avant que les directeurs de pouvoir aient effectué une mobilisation suffisante des énergies spatiales pour fournir une base matérielle – des soleils physiques et des sphères de matière – à l’univers émergent. 32:1.5 Quand l’énergie-matière a atteint un certain stade de matérialisation massique, apparait sur la scène un Fils Créateur paradisiaque accompagné d’une Fille Créative de l’Esprit Infini. En même temps que l’arrivée du Fils Créateur commence la construction de la sphère architecturale destinée à devenir le monde-siège de l’univers local en projet. Pendant de longs âges, cette création locale évolue, des soleils se stabilisent, des planètes se forment et se lancent sur leurs orbites, tandis que se poursuit le travail de création des mondes architecturaux destinés à servir de quartiers généraux aux constellations et de capitales aux systèmes. 2. Organisation des univers 32:2.6 Bientôt le plan physique d’un univers est achevé et le Fils Créateur, en association avec l’Esprit Créatif, établit son plan de création de vie ; sur quoi, cette représentante de l’Esprit Infini commence alors sa fonction universelle en tant que personnalité créative distincte. Lorsque ce premier acte créateur est formulé et exécuté, jaillit à l’existence la Radieuse Étoile du Matin, personnification du concept créatif initial d’identité et d’idéal de divinité. C’est le chef exécutif de l’univers, l’associé personnel du Fils Créateur, un être semblable à lui sous tous les aspects du caractère, mais très notablement limité dans ses attributs de divinité. 32:2.7 Et maintenant que le bras droit, le chef exécutif du Fils Créateur, a été fourni, il s’ensuit la venue à l’existence d’un vaste et merveilleux déploiement de créatures diverses. Les fils et les filles de l’univers local apparaissent et, bientôt après, cette création est pourvue d’un gouvernement s’étendant depuis les conseils suprêmes de l’univers jusqu’aux pères des constellations et aux souverains des systèmes locaux – ces systèmes sont les agrégats des mondes conçus pour devenir ultérieurement les demeures des diverses races mortelles de créatures volitives ; et chacun de ces mondes sera présidé par un Prince Planétaire. 32:2.8 Et alors, quand un univers a été ainsi complètement organisé et pleinement doté en personnel, le Fils Créateur aborde le projet du Père consistant à créer l’homme mortel à leur divine image. 32:2.9 L’organisation des demeures planétaires est encore en voie de progrès dans Nébadon, car cet univers est en vérité un jeune amas dans les royaumes stellaires et planétaires d’Orvonton. Lors de la dernière inscription, il y avait dans Nébadon 3 840 101 planètes habitées, et Satania, le système local auquel appartient votre monde, est assez typique des autres systèmes. 32:2.10 Satania n’est pas un système physique uniforme, une unité ou organisation astronomique simple. Ses 619 mondes habités sont situés dans plus de cinq-cents systèmes physiques différents, dont cinq seulement comportent plus de deux mondes habités. Parmi eux, il y en a seulement un qui comporte quatre planètes peuplées, tandis que quarante-six ont deux mondes habités. 32:2.11 Depuis Jérusem, capitale de Satania, il faut plus de deux-cent-mille années-lumière pour arriver au centre physique du superunivers d’Orvonton, loin, très loin dans le diamètre dense de la Voie Lactée. Satania est à la périphérie de l’univers local, et Nébadon est présentement très excentré et proche de la lisière extérieure d’Orvonton. 3. L’idée évolutionnaire 32:3.2 Les systèmes physiques du temps et de l’espace ont tous une origine évolutionnaire. Ils ne sont pas même stabilisés physiquement avant d’être lancés sur leurs orbites dans les circuits établis de leur superunivers. Un univers local n’est pas non plus ancré dans la lumière et la vie avant d’avoir épuisé ses possibilités physiques de développement et d’expansion, et avant que le statut spirituel de tous ses mondes habités ait été ancré et stabilisé pour toujours. 32:3.3 Excepté dans l’univers central, la perfection est un aboutissement progressif. La création centrale nous offre un modèle de perfection, mais tous les autres royaumes doivent atteindre cette perfection par les méthodes établies pour l’avancement de ces mondes ou univers particuliers. 32:3.8 À part les êtres parfaits ayant leur origine dans la Déité, toutes les créatures volitives des superunivers sont de nature évolutionnaire ; elles débutent dans un humble état et vont toujours vers le haut, en réalité vers l’intérieur. 32:3.12 Les univers entourant Havona ne sont pourvus de créatures parfaites qu’en nombre suffisant pour répondre au besoin de guides enseignants modèles à ceux qui s’élèvent sur l’échelle évolutionnaire de la vie. La nature expérientielle du type évolutionnaire de personnalité est le complément cosmique naturel de la nature toujours parfaite des créatures du Paradis-Havona. En réalité, les créatures parfaites et les créatures rendues parfaites sont toutes deux incomplètes par rapport à la totalité finie. Mais, dans l’association complémentaire des créatures existentiellement parfaites du système Paradis-Havona avec les finalitaires expérientiellement rendus parfaits montant des univers évolutionnaires, les deux types parviennent à se libérer de leurs limitations inhérentes. Ils peuvent ainsi tenter d’atteindre conjointement les sublimes hauteurs de l’ultimité du statut des créatures. 32:3.14 Les superunivers évolutionnaires dépendent du parfait univers de Havona pour procurer l’éducation finale à leurs citoyens ascendants, mais le parfait univers central requiert aussi l’existence des superunivers en voie de perfectionnement pour assurer le plein développement de ses citoyens descendants. 4. Relations de Dieu avec un univers local 32:4.3 En ce qui concerne la politique, la conduite et l’administration d’un univers local, le Père Universel agit par la personne de son Fils Créateur. Dans les rapports mutuels entre les Fils de Dieu, dans les associations de groupe des personnalités issues de la Source-Centre Troisième, ou dans les relations entre toutes les autres créatures telles que les êtres humains, le Père Universel n’intervient jamais. La loi du Fils Créateur, le gouvernement des Pères des Constellations, des Souverains de Systèmes et des Princes Planétaires – la politique et les processus ordonnés pour cet univers – prévalent toujours. Il n’y a aucune division d’autorité, jamais de conflit entre le pouvoir et le dessein divins. Les Déités opèrent parfaitement et éternellement en complet accord. 5. Le dessein éternel et divin 32:5.1 Il y a un grand et glorieux dessein dans la marche des univers à travers l’espace. Toutes vos luttes de mortels n’ont pas lieu en vain. Nous faisons tous partie d’un plan colossal, d’une entreprise gigantesque, et c’est l’immensité de l’entreprise qui rend impossible d’en voir une grande partie à un moment donné ou durant une vie donnée. Nous sommes tous une fraction d’un projet éternel que les Dieux supervisent et mettent à exécution. 32:5.7 Il y a dans le mental de Dieu un plan incluant toutes les créatures de ses immenses domaines, et ce plan est un dessein éternel d’occasions favorables sans bornes, de progrès illimité et de vie sans fin. Et les trésors infinis de cette carrière incomparable récompensent vos efforts ! 32:5.8 Le but de l’éternité est en avant ! L’aventure d’aboutissement à la divinité se présente devant vous ! La course à la perfection est engagée ! Quiconque le veut peut y participer, et une victoire certaine couronnera les efforts de tout être humain désirant courir la course de la foi et de la confiance en s’appuyant à chaque pas sur les directives de l’Ajusteur intérieur et sur la gouverne du bon esprit du Fils de l’Univers, qui a été répandu si libéralement sur toute chair. 32:5.9 [Présenté par un Puissant Messager attaché temporairement au Conseil Suprême de Nébadon, et affecté à cette mission par Gabriel de Salvington.] Fascicule 33. Administration de l’univers local 33:0.1 Alors que le Père Universel règne très certainement sur sa vaste création, c’est par la personne du Fils Créateur qu’il opère dans l’administration d’un univers local. Le Père n’opère pas personnellement d’une autre manière dans les affaires administratives d’un univers local. Ces affaires sont confiées au Fils Créateur, à l’Esprit-Mère de l’univers local et à leurs multiples enfants. 1. Micaël de Nébadon 33:1.2 Notre Fils Créateur n’est pas le Fils Éternel, l’associé existentiel au Paradis du Père Universel et de l’Esprit Infini. Micaël de Nébadon n’est pas l’un des membres de la Trinité du Paradis. Néanmoins, notre Maitre-Fils possède dans son royaume tous les attributs et pouvoirs divins que le Fils Éternel manifesterait s’il était lui-même effectivement présent sur Salvington et opérait dans Nébadon. Micaël possède même un pouvoir et une autorité supplémentaires, car non seulement il personnifie le Fils Éternel, mais aussi il représente pleinement et incorpore effectivement la présence de personnalité du Père Universel auprès de cet univers local et dans cet univers local. Il représente même le Père-Fils. Ces relations font d’un Fils Créateur le plus puissant, le plus diversifié en talents et le plus influent des êtres divins capables d’administrer directement un univers évolutionnaire et d’entrer en contact de personnalité avec des êtres créés immatures. 2. Le Souverain de Nébadon 33:2.2 Micaël a choisi d’organiser cet univers local et il y exerce maintenant une souveraineté suprême. Son pouvoir personnel est limité par la préexistence des circuits de gravité centrés au Paradis, et par le fait que les Anciens des Jours du gouvernement superuniversel se réservent tous les jugements exécutifs finals concernant la destruction de la personnalité. La personnalité est uniquement le don du Père, mais les Fils Créateurs, avec l’approbation du Fils Éternel, instaurent de nouveaux modèles de créatures et, avec la coopération active de leurs Esprits associés, ils peuvent tenter de nouvelles transformations de l’énergie-matière. 33:2.5 Bien que son quartier général soit officiellement situé sur Salvington, capitale de Nébadon, Micaël passe beaucoup de temps à visiter les sièges des constellations et des systèmes, et même les planètes individuelles. Il se rend périodiquement au Paradis, et souvent sur Uversa où il tient conseil avec les Anciens des Jours. Quand il est éloigné de Salvington, il est remplacé par Gabriel, qui fonctionne alors comme régent de l’univers de Nébadon. 3. Le Fils et l’Esprit de l’univers 33:3.1 L’Esprit Infini imprègne tous les univers du temps et de l’espace, mais il opère du siège de chaque univers local sous forme d’une focalisation spécialisée acquérant les qualités de la pleine personnalité par la technique de coopération créative avec le Fils Créateur. 33:3.3 Cette Divine Ministre est en réalité la mère des esprits et des personnalités spirituelles, la conseillère toujours présente et infiniment sage du Fils Créateur, une manifestation fidèle et véritable de l’Esprit Infini du Paradis. 33:3.8 Le Fils prend l’initiative de créer certains enfants de l’univers, tandis que l’Esprit est uniquement responsable d’amener à l’existence les nombreux ordres de personnalités spirituelles qui exercent leur ministère et servent sous les directives et la gouverne de ce même Esprit-Mère. Dans la création, d’autres types de personnalités universelles, le Fils et l’Esprit opèrent tous deux ensemble, et dans aucun acte créatif l’un ne fait quelque chose sans le conseil et l’approbation de l’autre. 4. Gabriel – le chef exécutif 33:4.1 La Radieuse Étoile du Matin personnalise le premier concept d’identité et d’idéal de personnalité conçu par le Fils Créateur et par la manifestation de l’Esprit Infini dans l’univers local. 33:4.2 Il n’est produit qu’un seul être d’une telle sagesse et d’une telle majesté dans chaque univers local. 33:4.4 La Radieuse Étoile du Matin n’est pas un créateur, mais il est un merveilleux administrateur étant le représentant administratif personnel du Fils Créateur. Sauf pour la création et la transmission de la vie, le Fils et l’Esprit ne délibèrent jamais sur d’importantes procédures de l’univers sans la présence de Gabriel. 33:4.5 Gabriel de Salvington est le chef exécutif de l’univers de Nébadon et l’arbitre de tous les appels exécutifs concernant son administration. Cet agent exécutif de l’univers fut créé pleinement doué pour son travail, mais il a gagné de l’expérience avec la croissance et l’évolution de notre création locale. 5. Les ambassadeurs de la Trinité 33:5.1 Chaque univers local est béni par la présence de certaines personnalités de l’univers central et du Paradis. À la tête de ce groupe paradisiaque dans Nébadon se trouve l’ambassadeur de la Trinité du Paradis – Emmanuel de Salvington – l’Union des Jours affecté à l’univers local de Nébadon. 33:5.2 En l’absence du Fils Créateur, il peut présider tout haut conseil de l’univers, mais ne participerait autrement aux affaires exécutives de l’univers que s’il en était prié. 33:5.3 Cet ambassadeur du Paradis auprès de Nébadon n’est pas soumis à la juridiction du gouvernement de l’univers local. Il n’exerce pas non plus d’autorité juridique dans les affaires administratives d’un univers local en évolution, sauf pour superviser ses frères de liaison, les Fidèles des Jours, qui servent sur les sièges des constellations. 6. Administration générale 33:6.1 Gabriel est le chef exécutif et l’administrateur effectif de Nébadon. L’absence de Micaël hors de Salvington ne contrecarre en aucune manière la conduite ordonnée des affaires de l’univers. Pendant que Micaël s’absente, comme il le fit récemment pour la mission de réunion au Paradis des Maitres Fils d’Orvonton, Gabriel est le régent de l’univers. À ces moments-là, Gabriel recherche toujours le conseil d’Emmanuel de Salvington au sujet de tous les problèmes majeurs. 33:6.2 Le Père Melchizédek est le premier assistant de Gabriel. Quand la Radieuse Étoile du Matin s’absente de Salvington, c’est ce Fils Melchizédek originel qui assume ses responsabilités. 33:6.3 Les diverses sous-administrations de l’univers ont reçu la charge de certains domaines de responsabilité spéciaux. Bien qu’en général un gouvernement de système veille au bien-être de ses planètes, il se préoccupe plus particulièrement du statut physique des êtres vivants, des problèmes biologiques. Par contre, les chefs des constellations prêtent une attention spéciale aux conditions sociales et gouvernementales existant dans les divers systèmes et planètes. Un gouvernement de constellation se préoccupe surtout d’unification et de stabilisation. À un degré encore plus élevé, les chefs de l’univers s’occupent davantage du statut spirituel des royaumes. 7. Les tribunaux de Nébadon 33:7.1 Le Maitre-Fils Micaël ne s’intéresse suprêmement qu’à trois choses : la création, l’entretien et le ministère. Il ne participe pas personnellement au travail judiciaire de l’univers. 33:7.2 Tout le mécanisme judiciaire de Nébadon est placé sous la supervision de Gabriel. Situées sur Salvington, les hautes cours s’occupent des problèmes généraux ayant une importance universelle, et des pourvois en appel venant des tribunaux systémiques. Dans toutes les affaires à juger, la présidence est exercée par une double magistrature composée d’un juge à antécédents parfaits et d’un magistrat d’expérience ascendante. 33:7.3 En ce qui concerne la juridiction, les tribunaux de l’univers local sont limités dans les matières suivantes : 33:7.4 L’administration de l’univers local s’occupe de la création, de l’évolution, de l’entretien et du ministère. Les tribunaux de l’univers n’ont donc pas le droit de juger les cas impliquant les questions de la vie et de la mort éternelles. Si des sentences d’anéantissement sont rendues contre des inculpés, elles sont toutes exécutées sur les ordres et par les agents des chefs du supergouvernement. 8. Les fonctions législative et exécutive 33:8.1 Sur Salvington, monde-siège de Nébadon, il n’y a pas de véritables corps législatifs. Les mondes-sièges des univers s’occupent surtout de jugement. Les assemblées législatives de l’univers local sont situées sur les mondes-sièges des cent constellations. Les systèmes s’occupent principalement du travail exécutif et administratif des créations locales. Les Souverains de Systèmes et leurs associés mettent en vigueur les ordres législatifs des chefs des constellations et exécutent les décisions judiciaires des hautes cours de l’univers. 33:8.7 [Présenté par le chef des archanges de Nébadon.] Fascicule 34. L’Esprit-Mère de l’univers local 34:0.1 Lorsqu’un Fils Créateur est personnalisé par le Père Universel et le Fils Éternel, l’Esprit Infini individualise aussitôt une représentation nouvelle et unique de lui-même pour accompagner ce Fils Créateur dans les royaumes de l’espace. Elle y sera sa compagne, d’abord pour l’organisation physique, et ensuite dans la création et le ministère auprès des créatures de l’univers nouvellement projeté. 1. Personnalisation de l’Esprit Créatif 34:1.1 Les agents de l’Esprit Infini, opérant selon et sous les ordres de sa focalisation créative dans l’univers local, commencent par compléter l’organisation physique d’un ensemble stellaire et planétaire, et l’établissement des circuits d’énergie par les centres superuniversels de pouvoir. À la suite de ce travail préliminaire de création, le Fils Micaël émet la proclamation que la vie va maintenant être projetée dans l’univers nouvellement organisé. Lorsque le Paradis a reconnu cette déclaration d’intention, il se produit une réaction approbatrice chez la Trinité du Paradis, à la suite de quoi le Maitre Esprit, dans le superunivers duquel la nouvelle création est en cours d’organisation, se fond dans l’éclat spirituel des Déités. Entretemps, les autres Maitres Esprits se rapprochent du foyer central des Déités du Paradis, et ensuite, lorsque le Maitre Esprit étreint par les Déités émerge pour être reconnu par ses collègues, il se produit ce que l’on appelle une « éruption primaire ». C’est un formidable éclair spirituel, un phénomène que l’on peut discerner clairement même au siège lointain du superunivers intéressé ; et, en même temps que cette peu comprise manifestation de la Trinité, un changement notable se produit dans la nature de la présence et du pouvoir spirituel créatifs de l’Esprit Infini résidant dans l’univers local en question. En réponse à ces phénomènes du Paradis et en la présence même du Fils Créateur, une nouvelle représentation personnelle de l’Esprit Infini se personnalise immédiatement. C’est la Divine Ministre. L’Esprit Créatif individualisé, auxiliaire du Fils Créateur, est devenu son associée créative personnelle, l’Esprit-Mère de l’univers local. 34:1.2 De cette nouvelle ségrégation personnelle du Créateur Conjoint, et à travers elle, procèdent les courants établis et les circuits ordonnés de pouvoir d’esprit et d’influence spirituelle destinés à imprégner tous les mondes et tous les êtres de l’univers local. En réalité, cette présence nouvelle et personnelle n’est qu’une transformation de l’associée préexistante et moins personnelle du Fils dans son travail antérieur d’organisation physique de l’univers. 2. Nature de la Divine Ministre 34:2.2 Dès le début de son association avec le Fils Créateur, l’Esprit de l’Univers possède tous les attributs de l’Esprit Infini concernant le contrôle physique, y compris la pleine capacité d’antigravité. Quand l’Esprit de l’Univers a atteint son statut personnel, il exerce dans l’univers local un contrôle de la gravité mentale tout aussi plein et complet que le ferait l’Esprit Infini s’il était personnellement présent. 34:2.3 Dans chaque univers local, la Divine Ministre fonctionne en concordance avec la nature et les caractéristiques inhérentes à l’Esprit Infini tel qu’il est incorporé dans l’un des Sept Maitres Esprits du Paradis. Bien qu’il existe une uniformité de base dans le caractère de tous les Esprits d’Univers, il y a aussi une diversité de fonctions déterminée par celui des Sept Maitres Esprits dont elle tire son origine. 34:2.4 L’Esprit Créatif partage avec le Fils Créateur la responsabilité d’engendrer les créatures des mondes, et ne manque jamais à ses engagements envers le Fils dans tous les efforts pour soutenir et conserver ces créations. La vie est fournie et maintenue par l’entremise de l’Esprit Créatif. 3. Le Fils et l’Esprit dans le temps et l’espace 34:3.3 Dans ses prérogatives personnelles, un Esprit Créatif est totalement et entièrement indépendant de l’espace, mais non du temps. Ni aux sièges des constellations ni à ceux des systèmes on ne rencontre une présence personnelle spécialisée de l’Esprit de l’Univers. Elle est partout présente d’une manière égale et diffuse dans tout son univers. 34:3.5 Un Fils Créateur n’est pas handicapé par le temps, mais il est conditionné par l’espace ; il ne peut pas être personnellement à deux endroits en même temps. 34:3.6 La Divine Ministre est l’auxiliaire compréhensive du Fils Créateur et lui permet de vaincre et de compenser ses limitations inhérentes concernant l’espace ; en effet, quand ces deux personnalités fonctionnent en union administrative, elles sont pratiquement indépendantes du temps et de l’espace à l’intérieur des confins de leur création locale. On peut donc observer pratiquement dans tout un univers local que le Fils Créateur et l’Esprit Créatif fonctionnent d’ordinaire indépendamment à la fois du temps et de l’espace, puisque chacun peut disposer de l’autre, qui est libéré soit de l’espace soit du temps. 4. Les circuits de l’univers local 34:4.1 Il y a trois circuits d’esprit distincts dans l’univers local de Nébadon : 34:4.2 1. L’Esprit d’effusion du Fils Créateur, le Consolateur, l’Esprit de Vérité. 34:4.3 2. Le circuit d’esprit de la Divine Ministre, le Saint-Esprit. 34:4.4 3. Le circuit de ministère de l’intelligence, incluant les activités plus ou moins unifiées, mais fonctionnant diversement, des sept esprits-mentaux adjuvats. 34:4.5 Les Fils Créateurs sont dotés d’un esprit de présence universelle analogue, sur bien des points, à celui des Sept Maitres Esprits du Paradis. Il s’agit de l’Esprit de Vérité qu’un Fils d’effusion répand sur un monde après avoir été spirituellement attitré à cette sphère. Ce Consolateur effusé est la force spirituelle qui attire toujours tous les chercheurs de vérité vers Celui qui personnifie la vérité dans l’univers local. 34:4.6 Le Fils Créateur peut aller et venir ; sa présence personnelle peut se trouver dans l’univers local ou ailleurs ; cela n’empêche pas l’Esprit de Vérité de fonctionner tranquillement, car, bien que sa présence divine dérive de la personnalité du Fils Créateur, il est fonctionnellement centré dans la personne de la Divine Ministre. 34:4.7 L’Esprit-Mère de l’Univers ne quitte cependant jamais le monde-siège de l’univers local. L’esprit du Fils Créateur peut fonctionner indépendamment de la présence personnelle du Fils, et cela se produit, mais il n’en est pas de même pour l’esprit personnel de la Divine Ministre. Le Saint-Esprit de la Divine Ministre cesserait d’être fonctionnel si sa présence personnelle était retirée de Salvington. 34:4.9 Les ordres de personnalités superévolutionnaires dans un univers local sont dotés du modèle mental superuniversel de type adapté à cet univers local. Les ordres humains et subhumains de vie évolutionnaire sont dotés du ministère mental de type esprits adjuvats. 34:4.10 Les sept esprits-mentaux adjuvats sont la création de la Divine Ministre d’un univers local. Ces esprits-mentaux ont des caractères semblables, mais des pouvoirs différents ; ils participent tous identiquement de la nature de l’Esprit de l’Univers, bien qu’ils ne soient guère considérés comme personnalités, sauf par leur Mère Créatrice. Les sept adjuvats ont reçu les noms suivants : l’esprit de sagesse, l’esprit d’adoration, l’esprit de conseil, l’esprit de connaissance, l’esprit de courage, l’esprit de compréhension et l’esprit d’intuition – de perception rapide. 5. Le ministère de l’Esprit 34:5.2 Sur les mondes habités, l’Esprit entreprend le travail de progression évolutionnaire en commençant par les matériaux inanimés du royaume. Il dote d’abord la vie végétale, puis les organismes animaux, puis les premiers ordres d’existence humaine. Chaque transmission successive de vie contribue à développer davantage le potentiel évolutionnaire de la vie planétaire, depuis les stades initiaux et primitifs jusqu’à l’apparition de créatures douées de volonté. Ce travail de l’Esprit est en grande partie effectué par les sept adjuvats, les esprits de promesse, le mental-esprit des planètes évoluantes qui unifie et coordonne, qui conduisent toujours et ensemble les races des hommes vers des idées plus hautes et des idéaux spirituels. 34:5.3 L’homme mortel ressent pour la première fois le ministère de l’Esprit en conjonction avec le mental lorsque le mental purement animal des créatures évolutionnaires manifeste une capacité de réception aux adjuvats d’adoration et de sagesse. Ce ministère des sixième et septième adjuvats dénote que l’évolution mentale a franchi le seuil du ministère spirituel. Et un tel mental ayant fonction d’adoration et de sagesse est immédiatement inclus dans les circuits spirituels de la Divine Ministre. 34:5.4 Lorsque le mental est ainsi doué du ministère du Saint-Esprit, il possède la capacité de choisir (consciemment ou inconsciemment) la présence spirituelle du Père Universel – l’Ajusteur de Pensée. Mais ce n’est pas avant qu’un Fils d’effusion ait libéré l’Esprit de Vérité pour un ministère planétaire envers tous les mortels, que tout mental normal est automatiquement prêt à recevoir l’Ajusteur de Pensée. L’Esprit de Vérité travaille en union complète avec la présence de l’esprit de la Divine Ministre. Cette liaison spirituelle duelle plane au-dessus des mondes, cherchant à enseigner la vérité et à illuminer spirituellement le mental des hommes, à inspirer l’âme des créatures des races ascendantes, et à conduire toujours les peuples habitant les planètes évolutionnaires vers le but paradisiaque de leur destinée divine. 34:5.5 Bien que l’Esprit de Vérité soit répandu sur toute chair, cet esprit du Fils est à peu près entièrement limité dans ses fonctions et son pouvoir par la réceptivité personnelle des hommes à ce qui constitue la somme et la substance de la mission du Fils d’effusion. Le Saint-Esprit est en partie indépendant de l’attitude humaine et partiellement conditionné par les décisions et la coopération de la volonté de l’homme. Néanmoins, le ministère du Saint-Esprit devient de plus en plus efficace pour sanctifier et spiritualiser la vie intérieure des mortels qui obéissent le plus complètement aux directives divines. 6. L’Esprit dans l’homme 34:6.5 L’Esprit divin est la source d’un ministère et d’un encouragement continuels pour les enfants des hommes. Votre pouvoir et votre réussite « dépendent de sa miséricorde, par le renouvellement de l’Esprit ». La vie spirituelle, comme l’énergie physique, se consume. L’effort spirituel aboutit à un épuisement spirituel relatif. Toute l’expérience ascendante est réelle aussi bien que spirituelle. C’est donc en vérité qu’il est écrit : « C’est l’Esprit qui vivifie » et « l’Esprit donne la vie ». 34:6.6 La théorie morte, même celle des doctrines religieuses les plus élevées, est impuissante à transformer le caractère humain ou à contrôler le comportement mortel. Ce dont le monde d’aujourd’hui a besoin est la vérité que votre instructeur de jadis a proclamée : « Non seulement en paroles, mais aussi en puissance et dans le Saint-Esprit. » Le germe de la vérité théorique est inerte et les concepts moraux les plus élevés sont sans effet, à moins que et jusqu’à ce que l’Esprit divin ne souffle sur les formes de vérité et ne vivifie les formules de la droiture. 34:6.7 Ceux qui ont reçu et reconnu la présence intérieure de Dieu sont nés de l’Esprit. « Vous êtes le temple de Dieu, et l’esprit de Dieu habite en vous. » Il ne suffit pas que cet esprit soit répandu sur vous ; il faut que l’Esprit divin domine et contrôle toutes les phases de l’expérience humaine. 34:6.11 L’Esprit ne contraint jamais, il ne fait que guider. Si vous êtes un élève de bonne volonté, si vous voulez atteindre les niveaux de l’esprit et les hauteurs divines, si vous désirez sincèrement arriver au but éternel, alors l’Esprit divin vous guidera doucement et amoureusement sur le sentier de la filiation et du progrès spirituel. Chaque étape doit être franchie de bonne grâce, avec une coopération intelligente et gaie. La domination de l’Esprit n’est jamais entachée de coercition ni compromise par contrainte. 34:6.13 La conscience de la domination d’une vie humaine par l’esprit est bientôt accompagnée par une démonstration croissante des caractéristiques de l’Esprit dans les réactions vitales du mortel ainsi guidé par l’esprit, « car les fruits de l’esprit sont l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur et la tempérance ». De tels mortels ainsi guidés par l’esprit et divinement illuminés, bien qu’ils foulent encore les humbles sentiers du travail pénible et qu’ils accomplissent avec la fidélité humaine les devoirs de leur mission terrestre, ont déjà commencé à discerner les lumières de la vie éternelle qui miroitent sur les rives lointaines d’un autre monde. 7. L’Esprit et la chair 34:7.3 Les mortels d’un monde normal ne subissent pas de guerre constante entre leur nature physique et leur nature spirituelle. Ils sont confrontés à la nécessité de sortir du niveau animal d’existence en se hissant aux plans supérieurs de vie spirituelle, mais cette ascension ressemble plus, par comparaison, à un entrainement éducatif qu’aux intenses conflits des mortels d’Urantia dans ce domaine de divergence entre la nature matérielle et la nature spirituelle. 34:7.4 Dans cette tâche d’aboutissement spirituel progressif sur leur planète, les peuples d’Urantia subissent les conséquences d’une double privation de secours. L’insurrection de Caligastia précipita le monde dans une confusion générale et déroba, à toutes les générations suivantes, l’assistance morale qu’une société bien ordonnée leur aurait fournie. Mais la faute adamique fut encore plus désastreuse en ce sens qu’elle priva les races du type supérieur de nature physique qui eût été plus en accord avec des aspirations spirituelles. 34:7.5 Les mortels d’Urantia sont forcés de subir cette lutte prononcée entre l’esprit et la chair, parce que leurs lointains ancêtres ne furent pas assez complètement adamisés par l’effusion édénique. Le plan divin avait prévu que les races de mortels d’Urantia auraient une nature physique plus spontanément sensible à l’esprit. 34:7.6 Nonobstant ce double désastre pour la nature des hommes et leur entourage, les mortels d’aujourd’hui ressentiraient moins cette guerre apparente entre l’esprit et la chair s’ils voulaient entrer dans le royaume de l’esprit. Là, dans le service illuminé et libérateur d’une dévotion sincère à faire la volonté du Père qui est aux cieux, les fils de Dieu par la foi jouissent d’une délivrance relative de la servitude de la chair. 34:7.7 Les fils par la foi travaillent sur des niveaux intellectuels et vivent sur des plans spirituels très au-dessus des conflits produits par des désirs physiques effrénés ou anormaux. Les impulsions normales d’un être animal et les appétits et les élans naturels de sa nature physique ne sont pas en conflit avec les aboutissements spirituels même les plus élevés, excepté dans le mental des personnes ignorantes, mal renseignées ou des personnes malheureusement consciencieuses à l’excès. 34:7.9 [Présenté par un Puissant Messager affecté en service temporaire sur Urantia.] Fascicule 35. Les Fils de Dieu de l’Univers Local 35:0.2 Les types de Fils que nous allons étudier ont leur origine dans l’univers local. Ils sont les descendants d’un Fils Créateur Paradisiaque en diverses associations avec son complément, l’Esprit-Mère de l’Univers. Les ordres suivants de filiation de l’univers local sont mentionnés dans les présents exposés : 35:0.3 1. Les Fils Melchizédeks. 35:0.4 2. Les Fils Vorondadeks. 35:0.5 3. Les Fils Lanonandeks. 35:0.6 4. Les Fils Porteurs de Vie. 35:0.7 La Déité Trine du Paradis fonctionne pour créer trois ordres de filiation : les Micaëls, les Avonals et les Daynals. La Déité duelle de l’univers local, le Fils et l’Esprit, fonctionne aussi pour créer trois ordres élevés de Fils, les Melchizédeks, les Vorondadeks et les Lanonandeks, et, après avoir achevé cette triple expression, elle collabore avec le niveau suivant de Dieu le Septuple pour produire l’ordre aux talents variés des Porteurs de Vie. Ces êtres sont classifiés avec les Fils descendants de Dieu, mais représentent une forme unique et originale de la vie de l’univers. Tout le prochain fascicule sera consacré à leur étude. 1. Le Père Melchizédek 35:1.1 Le Fils Créateur et l’Esprit Créatif, la Fille de l’Esprit Infini dans l’univers local, amènent d’abord à l’existence leurs aides personnels, tels que la Radieuse Étoile du Matin et d’autres personnalités administratives, selon le dessein divin et les plans créatifs d’un univers donné. Ensuite, il se produit entre eux une nouvelle forme d’union créative. La personnalité issue de cette association créative est le Melchizédek originel – le Père Melchizédek – cet être unique qui collabore ultérieurement avec le Fils Créateur et l’Esprit Créatif pour amener à l’existence le groupe entier qui porte ce nom. 35:1.2 Dans l’univers de Nébadon, le Père Melchizédek agit comme premier associé exécutif de la Radieuse Étoile du Matin. Gabriel s’occupe plutôt de la politique de l’univers et Melchizédek, des procédures pratiques à suivre. Gabriel préside les tribunaux et conseils régulièrement constitués de Nébadon, et Melchizédek, les commissions et corps consultatifs réunis spécialement, extraordinairement ou en cas d’urgence. 35:1.3 Étant un ordre de filiation où l’un de leur propre membre a fonctionné comme créateur coordonné, les Melchizédeks sont donc partiellement d’origine autonome dans leur constitution et, en conséquence, candidats pour réaliser un type céleste de gouvernement autonome. Ils élisent périodiquement leur chef administratif pour un terme de sept ans du temps standard et fonctionnent par ailleurs comme un ordre se régissant lui-même. 2. Les Fils Melchizédeks 35:2.3 De leur propre initiative, ces fils patrouillent leur univers natal. Ils maintiennent une organisation autonome consacrée à l’information universelle et font au Fils Créateur des rapports périodiques indépendants de tous les renseignements qui remontent au siège de l’univers par les agences régulières de l’administration ordinaire du royaume. Ils sont par nature des observateurs impartiaux. Ils jouissent de la pleine confiance de toutes les classes d’êtres intelligents. 35:2.4 Les Melchizédeks opèrent comme tribunaux de révision mobiles et consultatifs des royaumes. Ces Fils de l’univers se rendent sur les mondes par petits groupes pour y servir de commissions consultatives, recueillir des dépositions, recevoir des suggestions et agir comme conseillers, aidant ainsi à pallier les difficultés majeures et à régler les différends sérieux qui s’élèvent de temps en temps dans les affaires des domaines évolutionnaires. 35:2.5 Ces Fils ainés d’un univers sont les principaux aides de la Radieuse Étoile du Matin pour exécuter les mandats du Fils Créateur. Lorsqu’un Melchizédek se rend, au nom de Gabriel, sur un monde éloigné, il peut, en vue de cette mission particulière, être délégué au nom de celui qui l’envoie ; dans ce cas, il apparaitra sur la planète en question avec la pleine autorité de la Radieuse Étoile du Matin. 35:2.6 Lorsqu’un Fils Créateur entre dans la carrière d’effusion sur un monde évolutionnaire, il y va seul ; mais, lorsqu’un de ses frères du Paradis, un Fils Avonal, entreprend une effusion, pour être soutenu, il est accompagné de Melchizédeks, au nombre de douze, qui contribuent si efficacement au succès de la mission d’effusion. Ils soutiennent aussi les Avonals du Paradis dans leurs missions magistrales auprès des mondes habités ; au cours de ces missions, les Melchizédeks sont visibles aux yeux des mortels si le Fils Avonal se manifeste aussi de cette manière. 35:2.7 Il n’est pas d’aspects des besoins spirituels planétaires auxquels ils n’apportent leur ministère. Ils sont les éducateurs qui amènent si souvent des mondes entiers de vie évoluée à reconnaitre pleinement et définitivement le Fils Créateur et son Père du Paradis. 3. Les mondes des Melchizédeks 35:3.1 Les Melchizédeks occupent un monde qui leur est propre près de Salvington, le monde-siège de l’univers. Cette sphère nommée Melchizédek est le monde-pilote du circuit de Salvington comprenant soixante-dix sphères primaires, dont chacune est entourée de six sphères tributaires consacrées à des activités spécialisées. Ces sphères merveilleuses – 70 primaires et 420 tributaires – sont souvent appelées l’Université Melchizédek. Les mortels ascendants de toutes les constellations de Nébadon passent une formation sur chacun de ces 490 mondes pour acquérir leur statut résidentiel sur Salvington. 35:3.2 Les 490 sphères du circuit de Salvington sont divisées en dix groupes contenant chacun sept sphères primaires et quarante-deux tributaires. Chacun de ces groupes est placé sous la supervision générale de l’un des ordres majeurs de vie universelle. Le premier groupe, comprenant le monde-pilote et les six sphères primaires venant à la suite dans la procession planétaire encerclante, est supervisé par les Melchizédeks. Ces mondes Melchizédeks sont les suivants : 35:3.3 1. Le monde-pilote – Le monde-foyer des Fils Melchizédeks. 35:3.4 2. Le monde des écoles de vie physique et des laboratoires d’énergies vivantes. 35:3.5 3. Le monde de la vie morontielle. 35:3.6 4. La sphère de la vie spirituelle initiale. 35:3.7 5. Le monde de la vie semi-spirituelle. 35:3.8 6. La sphère de la vie spirituelle progressante. 35:3.9 7. Le domaine de la réalisation de soi coordonnée et suprême. 35:3.11 Le monde-pilote, la sphère Melchizédek, est le terrain de réunion commun à tous les êtres qui s’occupent d’éduquer et de spiritualiser les mortels ascendants du temps et de l’espace. Pour un ascendeur, ce monde est probablement le lieu le plus intéressant de tout Nébadon. Tous les mortels évolutionnaires diplômés de leur formation sur les constellations sont destinés à atterrir sur Melchizédek, où ils sont initiés au régime des disciplines et de la progression spirituelle du système éducatif de Salvington. 35:3.20 Les écoles d’administration universelle et de sagesse spirituelle sont situées sur le monde-foyer des Melchizédeks, où l’on trouve également les écoles consacrées à une seule ligne de recherches telle qu’énergie, matière, organisation, communication, archives, éthique et existence comparée des créatures. 4. Travail spécial des Melchizédeks 35:4.2 Dans un univers évoluant qui finira par englober environ une dizaine de millions de mondes habités, il arrive nécessairement beaucoup de choses qui sortent de l’ordinaire, et c’est dans ces cas d’urgence que les Melchizédeks agissent. Sur Édentia, quartier général de votre constellation, on les appelle Fils d’urgence. Ils sont toujours prêts à servir dans toutes les situations critiques – physiques, intellectuelles ou spirituelles – que ce soit sur une planète, dans un système, dans une constellation ou dans l’univers. Dans toutes les circonstances de temps et de lieu où le besoin d’une aide spéciale se fait sentir, on rencontre un ou plusieurs Fils Melchizédeks. 35:4.4 Dans une crise planétaire, ces Fils Melchizédeks servent en de nombreuses capacités exceptionnelles. Un tel Fils peut aisément se rendre visible aux êtres mortels et il est même arrivé qu’un membre de leur ordre se soit incarné dans la similitude de la chair mortelle. 35:4.5 Le Melchizédek qui vécut sur Urantia au temps d’Abraham était connu localement comme Prince de Salem, parce qu’il présidait une petite colonie de chercheurs de vérité résidant à un endroit dénommé Salem. Il fut volontaire pour s’incarner dans la similitude de la chair mortelle et le fit avec l’approbation des administrateurs provisoires Melchizédeks de la planète ; ceux-ci craignaient de voir s’éteindre la lumière de la vie durant cette période de ténèbres spirituelles croissantes. Il entretint effectivement la vérité de son temps et la transmit en sécurité à Abraham et à ses compagnons. 5. Les Fils Vorondadeks 35:5.1 Après la création des aides personnels et du premier groupe des Melchizédeks aux talents variés, le Fils Créateur et l’Esprit Créatif de l’univers local conçurent et amenèrent à l’existence le second grand ordre varié de filiation universelle, les Vorondadeks. Ils sont plus généralement connus sous le nom de Pères des Constellations, parce que l’on trouve uniformément un Fils de cet ordre à la tête de chaque gouvernement de constellation dans tous les univers locaux. 35:5.5 Le service des Vorondadeks dans les univers locaux est étendu et varié. Ils servent d’ambassadeurs auprès des autres univers et de consuls représentant des constellations à l’intérieur de leur univers natal. Parmi tous les ordres de filiation d’un univers local, c’est à eux que l’on confie le plus souvent la pleine délégation des pouvoirs souverains à exercer dans les situations critiques de l’univers. 35:5.6 Un observateur Vorondadek est habituellement présent sur les mondes isolés plongés dans les ténèbres spirituelles, ces sphères soumises à l’isolement planétaire à cause de leur rébellion et de leurs manquements, jusqu’au rétablissement de leur statut normal. 6. Les Pères des Constellations 35:6.1 Trois Vorondadeks au moins sont affectés au gouvernement de chacune des cent constellations d’un univers local. Ils sont choisis par le Fils Créateur et commissionnés par Gabriel avec le titre de Très Hauts des constellations pour y servir pendant un décamillénaire – 10 000 années standard, soit environ 50 000 ans du temps d’Urantia. Le Très Haut régnant, le Père de la Constellation, a deux associés, un sénior et un junior. À chaque changement d’administration, l’associé sénior devient chef du gouvernement, le junior assume les devoirs du sénior et les Vorondadeks sans affectation résidant sur les mondes de Salvington désignent un des leurs comme candidat susceptible d’assumer les responsabilités d’associé junior. Ainsi, selon la politique du moment, chacun des dirigeants Très Hauts passe, au siège d’une constellation, une période de service de trois décamillénaires, soit environ 150 000 ans d’Urantia. 7. Les mondes Vorondadeks 35:7.1 Le second groupe de sept mondes dans le circuit des soixante-dix sphères primaires entourant Salvington comprend les planètes Vorondadeks. Chacune de ces sphères, avec les six satellites qui l’entourent, est consacrée à une phase spéciale des activités Vorondadeks. Les mortels ascendants atteignent, sur ces quarante-neuf royaumes, l’apogée de leur éducation sur la législation de l’univers. 8. Les Fils Lanonandeks 35:8.1 Après la création des Vorondadeks, le Fils Créateur et l’Esprit-Mère de l’Univers s’unissent en vue d’amener à l’existence le troisième ordre de filiation universelle, les Lanonandeks. Bien que les Lanonandeks s’occupent de diverses tâches liées à l’administration des systèmes, ils sont surtout connus comme Souverains de Systèmes, gouvernant les systèmes locaux, et comme Princes Planétaires, chefs administratifs des mondes habités. 35:8.2 Ces êtres font partie d’un ordre de filiation plus tardif et inférieur quant au niveau de divinité. Il leur a donc fallu suivre certains cours de formation sur les mondes Melchizédeks pour préparer leur service ultérieur. Ils furent les premiers étudiants de l’Université Melchizédek et ont été classés et confirmés par leurs maitres et examinateurs Melchizédeks selon leurs aptitudes, leur personnalité et leurs accomplissements. 35:8.3 L’univers de Nébadon commença son existence avec exactement douze-millions de Lanonandeks et, quand ils eurent passé par la sphère Melchizédek, ils furent divisés, au cours des épreuves finales, en trois classes : 35:8.4 1. Les Lanonandeks primaires. Le rang le plus élevé en comprit 709 841. Ce sont les Fils désignés comme Souverains de Systèmes et assistants auprès des conseils suprêmes des constellations, et comme conseillers dans le travail administratif supérieur de l’univers. 35:8.5 2. Les Lanonandeks secondaires. Lorsque les Fils de cet ordre sortirent de la sphère Melchizédek, ils étaient au nombre de 10 234 601. Ils reçoivent des missions de Princes Planétaires ou sont affectés aux réserves de l’ordre. 35:8.6 3. Les Lanonandeks tertiaires. Ce groupe contenait 1 055 558 Fils qui fonctionnent comme assistants subordonnés, messagers, conservateurs, commissaires et observateurs. Ils assurent les services divers d’un système et des mondes qui le composent. 35:8.15 Les Lanonandeks appartiennent à un ordre de filiation quelque peu inférieur à celui des Melchizédeks et des Vorondadeks. Ils rendent donc des services encore plus grands dans les unités subordonnées de l’univers, car ils peuvent se rapprocher davantage des humbles créatures des races intelligentes. Ils courent aussi de plus grands risques de s’égarer, d’enfreindre la technique acceptable d’un gouvernement d’univers. Mais ces Lanonandeks, et spécialement ceux de l’ordre primaire, sont les plus capables et les plus doués de talents variés de tous les administrateurs d’un univers local. 9. Les Chefs Lanonandeks 35:9.1 Les Lanonandeks sont permanents comme dirigeants de planètes et agissent à tour de rôle comme souverains de systèmes. Un Fils de leur ordre règne aujourd’hui sur Jérusem, quartier général de votre système local de mondes habités. 35:9.2 Les Souverains de Systèmes gouvernent en commissions de deux ou trois au siège de chaque système de mondes habités. Tous les dix-mille ans, le Père de la constellation nomme l’un de ces Lanonandeks comme chef, mais il arrive parfois que le chef de ce trio ne soit pas changé, les gouverneurs des constellations ayant toute liberté à ce sujet. 35:9.5 Les Souverains de Système méritent vraiment leur nom ; ils sont à peu près souverains dans les affaires locales des mondes habités. Ils sont presque paternels dans la manière dont ils dirigent les Princes Planétaires, les Fils Matériels et les esprits tutélaires. 35:9.6 Notre univers local a eu la malchance que plus de sept-cents Fils de l’ordre des Lanonandeks se soient rebellés contre le gouvernement de l’univers, précipitant ainsi dans la confusion plusieurs systèmes et de nombreuses planètes. Parmi l’ensemble de ces défaillants, il n’y avait que trois Souverains de Système ; pratiquement tous ces Fils appartenaient au deuxième ou au troisième ordre, Princes Planétaires ou Lanonandeks tertiaires. 35:9.9 En cas de rébellion au quartier général d’un système, un nouveau souverain est généralement installé dans un délai relativement court, mais il n’en est pas de même sur les planètes individuelles. Des Princes Planétaires successeurs sont désignés pour les mondes isolés, les planètes dont les princes d’autorité peuvent avoir failli, mais ils n’assument pas le gouvernement actif de ces mondes avant que les conséquences de l’insurrection ne soient partiellement dominées et remplacées par les mesures réparatrices adoptées par les Melchizédeks et d’autres personnalités tutélaires. 10. Les mondes Lanonandeks 35:10.1 Dans le circuit des soixante-dix planètes de Salvington, le troisième groupe de sept mondes avec leurs quarante-deux satellites respectifs constitue l’amas Lanonandek de sphères administratives. Sur ces royaumes, les Lanonandeks expérimentés appartenant au corps de ceux qui furent Souverains de Systèmes remplissent les fonctions d’instructeurs administratifs des pèlerins ascendants et des armées séraphiques. Sur les capitales systémiques, les mortels évolutionnaires observent le travail des administrateurs du système, mais ici ils participent à la coordination effective des décisions administratives des dix-mille systèmes locaux. 35:10.3 En même temps qu’ils servent de sphères d’entrainement pour les ascendeurs mortels, les mondes Lanonandeks sont les centres d’entreprises étendues concernant les opérations administratives normales et ordinaires de l’univers. 35:10.6 [Parrainé par le chef des archanges agissant par autorité de Gabriel de Salvington.] Fascicule 36. Les Porteurs de Vie 36:0.1 La vie ne prend pas naissance spontanément. Elle est construite selon les plans formulés par les Architectes de l’Être (non révélés) et apparait sur les planètes habitées soit par importation directe, soit comme résultat des opérations des Porteurs de Vie des univers locaux. Ces Porteurs de Vie comptent parmi les membres les plus intéressants et les plus doués de la famille diversifiée des Fils d’univers. Ils sont chargés d’élaborer la vie des créatures et de la porter aux sphères planétaires. Après avoir implanté cette vie sur ces mondes nouveaux, ils y restent pendant de longues périodes pour favoriser son développement. 1. Origine et nature des Porteurs de Vie 36:1.1 Bien que les Porteurs de Vie appartiennent à la famille de filiation divine, ils sont un type particulier et distinct de Fils d’univers car ils constituent dans un univers local le seul groupe de vie intelligente à la création duquel les dirigeants du superunivers participent. Les Porteurs de Vie sont les descendants de trois personnalités préexistantes : le Fils Créateur, l’Esprit-Mère de l’Univers et, par désignation, l’un des trois Anciens des Jours présidant aux destinées du superunivers intéressé. 2. Les mondes des Porteurs de Vie 36:2.1 Les Melchizédeks exercent la surveillance générale du quatrième groupe de sept sphères primaires dans le circuit de Salvington. Ces mondes des Porteurs de vie sont désignés comme suit : 36:2.2 1. Le siège des Porteurs de Vie. 36:2.3 2. La sphère des projets de vie. 36:2.4 3. La sphère de conservation de la vie. 36:2.5 4. La sphère de l’évolution de la vie. 36:2.6 5. La sphère de la vie liée au mental. 36:2.7 6. La sphère du mental et de l’esprit chez les êtres vivants. 36:2.8 7. La sphère de la vie non révélée. 36:2.10 Le monde numéro un, la sphère-siège, ainsi que ses six satellites tributaires, est consacré à l’étude de la vie universelle, la vie dans toutes ses phases de manifestations connues. C’est là qu’est situé le collège des projets de vie où fonctionnent des maitres et des conseillers d’Uversa, de Havona et même du Paradis. J’ai la permission de révéler que les sept emplacements centraux des esprits-mentaux adjuvats sont situés sur ce monde des Porteurs de Vie. 36:2.12 Le monde numéro deux est la sphère des projets de vie ; c’est là que s’élaborent tous les nouveaux modes d’organisation de la vie. Si les plans s’écartent des formules précédemment admises, il faut que le Fils Créateur en décide et les approuve. 36:2.13 La vie planétaire comporte donc de nombreuses variantes sur chaque monde évolutionnaire, tout en y restant similaire sous certains rapports. 36:2.15 Les laboratoires planétaires de projets de vie sont situés sur le second satellite de ce monde numéro deux. Les Porteurs de Vie et tous leurs associés collaborent avec les Melchizédeks dans ces laboratoires, en faisant des efforts pour modifier, et peut-être améliorer, la vie à implanter sur les planètes décimales de Nébadon. La vie qui évolue aujourd’hui sur Urantia fut préparée et partiellement élaborée sur ce monde même, car Urantia est une planète décimale, un monde expérimental de vie. Neuf mondes sur dix ne sont pas expérimentaux. Sur le dixième, il est permis de s’écarter davantage des modèles de la vie. 36:2.16 Le monde numéro trois est consacré à la conservation de la vie. Les assistants et les conservateurs du corps des Porteurs de Vie y étudient et y développent divers modes de protection et de préservation de la vie. 36:2.17 La sphère numéro quatre et ses satellites tributaires sont consacrés à l’étude de l’évolution de la vie des créatures en général, et aux antécédents évolutionnaires de chaque niveau de vie en particulier. Il faut que le plasma vital originel d’un monde évolutionnaire contienne dans sa plénitude le potentiel nécessaire à toutes les variations de développement futures et à tous les changements et modifications évolutionnaires ultérieurs. Les dispositions à prendre pour des projets de métamorphoses vitales ayant une aussi grande portée peuvent nécessiter l’apparition de nombreuses formes, apparemment inutiles, de vie animale et végétale. Les multiples sous-produits de l’évolution biologique sont tous essentiels pour que les formes supérieures de vie intelligente puissent fonctionner pleinement et définitivement. 36:2.18 Le monde numéro cinq s’occupe entièrement de la vie associée au mental. Chacun de ses satellites est consacré à l’étude d’une seule phase du mental de la créature relié à la vie de la créature. Le mental tel que les hommes le comprennent est un don des sept esprits-mentaux adjuvats, surimposé par les agents de l’Esprit Infini, aux niveaux du mental non enseignable ou machinal. Les modèles de vie réagissent diversement à ces adjuvats et aux divers ministères spirituels opérant dans les univers du temps et de l’espace. La capacité des créatures matérielles de réagir spirituellement dépend entièrement de leurs dotations mentales associées, qui à leur tour ont orienté le cours de l’évolution biologique de ces mêmes créatures mortelles. 36:2.19 Le monde numéro six est consacré à la corrélation entre le mental et l’esprit tels qu’ils sont associés dans les formes et organismes vivants. 36:2.20 La septième sphère des Porteurs de Vie est consacrée aux domaines non révélés de la vie évolutionnaire des créatures en liaison avec la philosophie cosmique de la factualisation croissante de l’Être Suprême. 3. Transplantation de la vie 36:3.2 Le corps des Porteurs de Vie mandatés pour implanter la vie sur un monde nouveau se compose habituellement de cent porteurs séniors, cent assistants et mille conservateurs. Les Porteurs de Vie transportent souvent le plasma vital même sur un monde nouveau, mais pas toujours. Ils organisent parfois les modèles de vie après leur arrivée sur leurs planètes d’affectation, et conformément à des formules antérieurement approuvées pour une nouvelle aventure d’établissement de la vie. Telle fut l’origine de la vie planétaire sur Urantia. 36:3.3 Quand les modèles physiques conformes aux formules approuvées ont été fournis, alors les Porteurs de Vie catalysent ces matériaux inanimés en leur communiquant à travers leur personne l’étincelle vitale d’esprit, et aussitôt les modèles inertes deviennent de la matière vivante. 36:3.4 L’étincelle vitale – le mystère de la vie – est conférée par l’entremise des Porteurs de Vie, mais ne vient pas d’eux. Il est vrai qu’ils supervisent l’opération et qu’ils élaborent le plasma vital lui-même, mais c’est l’Esprit-Mère de l’univers qui fournit le facteur essentiel du plasma vivant. C’est de la Fille Créative de l’Esprit Infini que provient l’étincelle d’énergie qui anime le corps et laisse présager le mental. 36:3.7 Durant les âges compris entre l’établissement de la vie et l’émergence de créatures humaines ayant un statut moral, les Porteurs de Vie sont autorisés à manipuler le milieu vital et à orienter favorablement par ailleurs le cours de l’évolution biologique. Ils agissent de la sorte pendant de longues périodes. 36:3.8 Lorsque les Porteurs de Vie opérant sur un monde nouveau ont réussi une fois à produire un être doué de volonté, ayant pouvoir de décision morale et de choix spirituel, leur travail prend fin – ils en ont fini, ils ne peuvent manipuler davantage la vie évoluante. L’évolution des créatures vivantes doit désormais se poursuivre conformément à la dotation inhérente à leur nature et aux tendances déjà imprimées et fixées dans les formules et les modèles de la vie planétaire. Les Porteurs de Vie n’ont pas la permission d’expérimenter avec la volonté ou de s’immiscer dans la volonté ; il leur est interdit de dominer ou d’influencer arbitrairement des créatures morales. 4. Les porteurs de vie Melchizédeks 36:4.1 Dans chacun des systèmes de mondes habités de tout Nébadon, il existe une sphère unique où les Melchizédeks ont fonctionné comme porteurs de vie. Ces résidences s’appellent les mondes midsonites des systèmes, et, sur chacun d’eux, un Fils Melchizédek matériellement modifié s’est accouplé avec une Fille sélectionnée de l’ordre matériel de filiation. Les Mères Èves de ces mondes midsonites proviennent du siège de juridiction du système, ayant été choisies par ce porteur de vie Melchizédek. Elles sont choisies parmi les nombreuses volontaires qui ont répondu à l’appel adressé par le Souverain du Système aux Filles Matérielles de sa sphère. 36:4.2 Les descendants d’un porteur de vie Melchizédek et d’une Fille Matérielle sont connus sous le nom de midsonitaires. Le père Melchizédek de cette race de créatures célestes finit par quitter la planète où il a exercé sa fonction vitale exceptionnelle, et la Mère Ève de cet ordre spécial d’êtres de l’univers s’en va aussi quand apparait la septième génération de sa descendance planétaire. La direction de ce monde passe alors à son fils ainé. 36:4.3 Les créatures midsonites vivent et fonctionnent sur leurs mondes magnifiques comme êtres reproducteurs jusqu’à ce qu’elles soient âgées de mille ans standards, sur quoi elles sont transférées ailleurs par transport séraphique. Après cela, les midsonitaires ne peuvent plus se reproduire, parce que la technique de dématérialisation par laquelle ils passent pour être transportables par des séraphins les prive définitivement de leurs facultés reproductrices. 36:4.8 Le but des créatures midsonites n’est pas présentement connu, mais il semblerait que ces personnalités se rassemblent sur le septième monde finalitaire pour se préparer à une éventualité future dans l’évolution de l’univers. 5. Les sept esprits-mentaux adjuvats 36:5.1 C’est la présence des sept esprits-mentaux adjuvats sur les mondes primitifs qui conditionne le cours de l’évolution organique ; cela explique pourquoi l’évolution est préméditée et non accidentelle. Ces adjuvats représentent cette fonction du ministère du mental de l’Esprit Infini qui est étendue jusqu’aux ordres inférieurs de vie intelligente par l’intermédiaire de l’Esprit-Mère d’un univers local. Les adjuvats sont les enfants de l’Esprit-Mère de l’Univers et constituent son ministère personnel auprès du mental matériel des royaumes. 36:5.4 Les sept esprits-mentaux adjuvats accompagnent toujours les Porteurs de Vie sur une nouvelle planète, mais il ne faudrait pas les considérer comme des entités. Ils ressemblent davantage à des circuits. Les esprits des sept adjuvats de l’univers ne fonctionnent pas comme personnalités distinctes de la présence universelle de la Divine Ministre ; ils sont en fait un de ses niveaux de conscience et restent toujours subordonnés à l’action et à la présence de leur mère créative. 36:5.5 Nous manquons de terminologie pour désigner d’une manière adéquate ces sept esprits-mentaux adjuvats. Ils sont ministres de niveaux inférieurs du mental expérientiel, et nous pouvons les décrire comme suit dans l’ordre d’aboutissement évolutionnaire : 36:5.6 1. L’esprit d’intuition – la perception rapide, les instincts réflexes physiques primitifs inhérents à toutes les créations mentales, leur faculté d’orientation et les diverses formes de leur instinct de conservation. C’est le seul adjuvat qui fonctionne si largement dans les ordres inférieurs de vie animale, et le seul qui établisse un contact fonctionnel étendu avec les niveaux non enseignables du mental machinal. 36:5.7 2. L’esprit de compréhension – l’impulsion de coordination, l’association d’idées spontanée et apparemment automatique. C’est le don de coordonner les connaissances acquises, le phénomène du raisonnement vif, du jugement rapide et de la décision prompte. 36:5.8 3. L’esprit de courage – le don de fidélité. Chez les êtres personnels, il est la base de la formation du caractère, la racine intellectuelle de la vigueur morale et de la bravoure spirituelle. 36:5.9 4. L’esprit de connaissance – la curiosité, mère de l’aventure et de la découverte, l’esprit scientifique, le guide et le fidèle associé des esprits de courage et de conseil, l’impulsion à orienter les dons de courage dans des sentiers de croissance utiles et progressifs. 36:5.10 5. L’esprit de conseil – l’impulsion sociale, le don de coopération avec l’espèce, l’aptitude des créatures volitives à s’harmoniser avec leurs compagnons, l’origine de l’instinct grégaire chez les créatures plus humbles. 36:5.11 6. L’esprit d’adoration – l’impulsion religieuse, la première impulsion différentielle séparant les créatures mentales en deux règnes fondamentaux d’existence mortelle. L’esprit d’adoration distingue à tout jamais l’être animal, auquel il est associé, des créatures sans âmes douées de mental. L’adoration est l’insigne de la candidature à l’ascension spirituelle. 36:5.12 7. L’esprit de sagesse – la tendance naturelle chez toutes les créatures morales à progresser au sein d’une évolution ordonnée. Cet adjuvat est le plus élevé des sept ; c’est l’esprit qui coordonne et articule le travail de tous les autres. Cet esprit est le secret de l’impulsion innée des créatures mentales à entamer et à soutenir le programme effectif et pratique de l’échelle ascendante de l’existence ; ce don des choses vivantes qui explique l’incompréhensible aptitude des créatures vivantes à survivre, et à utiliser dans leur survie la coordination de toute leur expérience passée et de toutes les occasions présentes pour acquérir la totalité de ce que les six autres ministres mentaux peuvent mobiliser dans le mental de l’organisme intéressé. La sagesse est l’apogée des performances intellectuelles. La sagesse est le but d’une existence purement mentale et morale. 36:5.15 Avant d’acquérir l’aptitude à reconnaitre la divinité et à adorer la Déité, le mental des créatures est le domaine exclusif des esprits adjuvats. Lorsque la sensibilité spirituelle de l’intellect des créatures apparait, le mental créé devient aussitôt supermental et se trouve immédiatement encircuité dans les cycles spirituels de l’Esprit-Mère de l’univers local. 36:5.17 Le mental non spirituel est soit une manifestation d’énergie de l’esprit, soit un phénomène d’énergie physique. Même le mental humain, le mental personnel, ne possède pas de qualités de survie en dehors de son identification avec l’esprit. Le mental est un don de divinité, mais il n’est pas immortel quand il fonctionne sans clairvoyance spirituelle et qu’il est dépourvu de l’aptitude à adorer et à désirer la survie. 6. Les forces vivantes 36:6.3 Quand les formules de vie et les modèles vitaux sont correctement assemblés et convenablement organisés, la présence d’un Porteur de Vie est suffisante pour inaugurer la vie, mais il manque à ces organismes vivants deux attributs essentiels – le don du mental et les pouvoirs reproducteurs. Le mental animal et le mental humain sont des dons de l’Esprit-Mère de l’univers local fonctionnant par l’intermédiaire des sept esprits-mentaux adjuvats, tandis que l’aptitude des créatures à se reproduire est l’apport spécifique et personnel de l’Esprit de l’Univers au plasma vital ancestral inauguré par les Porteurs de Vie. 36:6.5 La vie qui abandonne la créature vivante ne possède ni identité ni personnalité ; elle ne survit pas individuellement à la mort. Durant son existence et le temps de son séjour dans le corps matériel, elle a subi un changement, une évolution énergétique, et survit seulement comme fraction des forces cosmiques de l’univers ; elle ne survit pas en tant que vie individuelle. La survie des créatures mortelles est entièrement basée sur l’évolution d’une âme immortelle à l’intérieur du mental mortel. 36:6.8 [Rédigé par un Fils Vorondadek stationné sur Urantia comme observateur, et agissant en cette qualité sur requête du Chef Melchizédek du Corps Révélateur Supervisant.] Fascicule 37. Personnalités de l’univers local 37:0.2 Au cours des fascicules précédents, nous avons décrit les ordres de filiations créés. Des exposés ultérieurs dépeindront les esprits tutélaires et les ordres ascendants de filiation. Dans le présent fascicule, nous analyserons principalement un groupe intermédiaire, les Aides de l’Univers, mais nous étudierons brièvement aussi certains esprits supérieurs stationnés dans Nébadon et certains ordres de citoyens permanents de cet univers local. 1. Les Aides de l’Univers 37:1.1 Beaucoup d’ordres exceptionnels généralement groupés dans cette catégorie ne sont pas révélés, mais les Aides de l’Univers tels qu’ils sont présentés dans ces fascicules comprennent les sept ordres suivants : 37:1.2 1. Les Radieuses Étoiles du Matin. 37:1.3 2. Les Brillantes Étoiles du Soir. 37:1.4 3. Les archanges. 37:1.5 4. Les Très Hauts Assistants. 37:1.6 5. Les Hauts Commissaires. 37:1.7 6. Les Surveillants Célestes. 37:1.8 7. Les Éducateurs des Mondes des Maisons. 37:1.9 La Radieuse Étoile du Matin de notre univers est connue sous le nom de Gabriel de Salvington. Il est chef exécutif de tout Nébadon. 37:1.10 Dans les premiers temps de Nébadon, Gabriel travaillait tout seul avec Micaël et l’Esprit Créatif. À mesure que l’univers croissait et que les problèmes administratifs se multipliaient, il bénéficia d’un état-major personnel d’assistants non révélés, et finalement ce groupe s’accrut par la création du corps des Étoiles du Soir de Nébadon. 2. Les Brillantes Étoiles du Soir 37:2.1 Ces brillantes créatures furent conçues par les Melchizédeks et ensuite amenées à l’existence par le Fils Créateur et l’Esprit Créatif. Elles servent en beaucoup de qualités, mais principalement comme agents de liaison de Gabriel, le chef exécutif de l’univers local. Une ou plusieurs d’entre elles ont comme fonction de le représenter sur la sphère capitale de chaque constellation et de chaque système de Nébadon. 37:2.2 En tant que chef exécutif de Nébadon, Gabriel assiste à la plupart des conclaves de Salvington, soit comme président de droit, soit comme observateur, et il arrive souvent que mille de ces conclaves tiennent leurs sessions simultanément. Les Brillantes Étoiles du Soir représentent Gabriel en ces occasions. 37:2.3 Elles l’accompagnent toujours dans ses tournées planétaires et se rendent souvent en mission spéciale auprès des planètes individuelles comme ses représentantes personnelles. 37:2.8 L’une des hautes charges des Étoiles du Soir consiste à accompagner les Fils Avonals d’effusion dans leurs missions planétaires, à la manière dont Gabriel accompagna Micaël au cours de son effusion sur Urantia. Les deux superanges accompagnateurs sont les supérieurs hiérarchiques de la mission et y servent comme commandants conjoints des archanges et de toutes les autres personnalités affectées à l’entreprise. 3. Les archanges 37:3.1 Les archanges sont la progéniture du Fils Créateur et de l’Esprit-Mère de l’Univers. Ils sont le type le plus élevé d’êtres spirituels supérieurs produits en grande quantité dans un univers local, et, lors du dernier recensement, il y en avait près de huit-cent-mille dans Nébadon. 37:3.2 Les archanges sont un des rares groupes de personnalités de l’univers local qui ne relèvent pas normalement de la juridiction de Gabriel. Ils ne s’occupent en aucune manière de l’administration courante de l’univers ; ils se consacrent au travail de la survie des créatures et au progrès de la carrière ascendante des mortels du temps et de l’espace. 37:3.5 Un corps de cent archanges accompagne chaque Fils Paradisiaque qui s’effuse sur un monde habité ; ce corps lui est temporairement affecté pour la durée de cette effusion. 37:3.6 Deux archanges séniors sont toujours affectés comme aides personnels d’un Avonal du Paradis pour toutes les missions planétaires, qu’elles impliquent des actions judiciaires, des missions magistrales ou des incarnations d’effusion. 37:3.7 Les mondes des archanges. Le septième groupe des mondes entourant Salvington, ainsi que leurs satellites associés, est affecté aux archanges. La sphère numéro un et la totalité de ses six satellites tributaires sont occupés par les gardiens d’enregistrement de la personnalité. Cet immense groupe d’archivistes s’affaire à mettre à jour le curriculum de chaque mortel du temps, depuis le moment de sa naissance et pendant sa carrière dans l’univers local. 37:3.8 C’est sur ces mondes que les enregistrements de personnalité et les garanties d’identification sont mis en ordre, classés et préservés pendant la période intermédiaire entre le décès humain et l’heure de la repersonnalisation, la résurrection d’entre les morts. 4. Les Très Hauts Assistants 37:4.1 Les Très Hauts Assistants sont un groupe de volontaires dont l’origine est extérieure à l’univers local. Ils sont temporairement missionnés pour observer ou représenter l’univers central et les superunivers auprès des créations locales. 37:4.2 De temps en temps, nous bénéficions ainsi du ministère et de l’assistance d’êtres originaires du Paradis tels que Perfecteurs de Sagesse, Conseillers Divins, Censeurs Universels, Esprits Inspirés de la Trinité, Fils Trinitisés, Messagers Solitaires, supernaphins, seconaphins, tertiaphins et autres bienveillants ministres. Il séjournent auprès de nous en vue d’aider nos personnalités natives dans leur effort pour amener tout Nébadon en harmonie plus complète avec les idées d’Orvonton et les idéaux du Paradis. 5. Les Hauts Commissaires 37:5.1 Les Hauts Commissaires sont des mortels ascendants ayant fusionné avec l’Esprit ; ils n’ont pas fusionné avec un Ajusteur. Vous comprenez fort bien la carrière d’ascension de l’univers d’un candidat mortel à la fusion avec l’Ajusteur. Il existe un autre type de mondes dont les habitants ne bénéficient jamais de la présence permanente d’un Ajusteur de Pensée. Ces mortels n’y sont jamais unis définitivement avec un Moniteur de Mystère effusé du Paradis. Néanmoins, les Ajusteurs habitent temporairement en eux, leur servant de guides et de modèles pendant la durée de leur vie charnelle. Durant ce séjour provisoire, les Ajusteurs stimulent l’évolution d’une âme immortelle exactement comme ils le font chez les êtres avec lesquels ils espèrent fusionner, mais, lorsque la course mortelle est courue, ils prennent à jamais congé des créatures avec lesquelles ils ont été associés pour un temps. 37:5.2 Les âmes survivantes de cet ordre atteignent l’immortalité par fusion éternelle avec un fragment individualisé de l’esprit de l’Esprit-Mère de l’univers local. Elles ne forment pas un groupe nombreux, du moins dans Nébadon. Sur les mondes des maisons, vous rencontrerez ces mortels ayant fusionné avec l’Esprit, et vous fraterniserez avec eux sur le sentier d’ascension du Paradis pendant qu’ils vous y accompagneront jusqu’à Salvington, où ils s’arrêtent. 37:5.4 Après avoir atteint le Corps de Perfection de Nébadon, les ascendeurs ayant fusionné avec l’Esprit peuvent accepter le rôle d’Aides d’Univers. C’est l’une des voies qui leur sont ouvertes pour continuer leur croissance expérientielle. Ils deviennent alors candidats à des commissions chargées du haut service d’interpréter les points de vue des créatures évoluantes des mondes matériels auprès des autorités célestes de l’univers local. 37:5.5 Les Hauts Commissaires commencent leur service sur les planètes en tant que commissaires raciaux. Ils cherchent toujours à obtenir pour elles la miséricorde, la justice et un traitement équitable dans toutes les relations avec d’autres peuples. 37:5.6 Après avoir acquis une longue expérience dans la résolution de problèmes sur les mondes habités, les commissaires raciaux sont élevés à des fonctions d’un niveau supérieur et finissent par atteindre le statut de Hauts Commissaires de l’univers local, et dans cet univers local. 37:5.7 Nous retrouvons invariablement ces commissaires dans tous les tribunaux de justice, depuis les plus humbles jusqu’aux plus élevés. Ils ne participent pas aux procédures de justice, mais agissent comme amis de la cour et donnent des conseils aux magistrats présidents au sujet des antécédents, du milieu et de la nature innée des personnes impliquées dans le jugement. 37:5.9 Chaque fois que l’équité et la justice exigent que l’on comprenne comment un projet de politique ou de procédure affecterait les races évolutionnaires du temps, ces commissaires sont à disposition pour présenter leurs recommandations. 6. Les Surveillants Célestes 37:6.1 Le système éducatif de Nébadon est administré conjointement par les Fils Instructeurs de la Trinité et le corps enseignant des Melchizédeks, mais une grande partie du travail destiné à l’entretenir et à le bâtir est exécutée par les Surveillants Célestes. Ces êtres font partie d’un corps recruté englobant tous les types d’individus en contact avec le plan d’éducation et d’instruction des mortels ascendants. Les surveillants parcourent l’univers local en tant qu’inspecteurs de la technique scolaire de Nébadon prévue pour l’entrainement mental et l’éducation spirituelle des créatures ascendantes. 37:6.2 Au siège même de l’univers, il y a de nombreuses écoles Melchizédeks, les collèges des Fils de l’Univers, les universités séraphiques, et les écoles des Fils Instructeurs et de l’Union des Jours. Toutes les dispositions possibles sont prises pour mettre les diverses personnalités de l’Univers en état de rendre de meilleurs services et d’améliorer leurs fonctions. L’univers tout entier est une vaste école. 37:6.4 Fondamentalement, le système éducatif de Nébadon s’occupe de vous affecter à une tâche, et ensuite il vous procure les occasions de vous instruire sur la méthode idéale et divine d’accomplir au mieux cette tâche. Vous recevez une mission bien définie, et en même temps on vous fournit les maitres qualifiés pour vous enseigner la meilleure méthode de l’accomplir. Le plan divin d’éducation associe intimement le travail et l’instruction. Nous vous enseignons la meilleure façon d’exécuter les choses que nous vous commandons de faire. 37:6.6 La progression de l’éternité ne consiste pas seulement en un développement spirituel. Les acquisitions intellectuelles font également partie de l’éducation universelle. L’expérience mentale s’élargit parallèlement à l’expansion de l’horizon spirituel. Le mental et l’esprit reçoivent les mêmes occasions de s’entrainer et de progresser. 7. Les Éducateurs des Mondes des Maisons 37:7.1 Les Éducateurs des Mondes des Maisons sont des chérubins recrutés et glorifiés. Comme la plupart des autres instructeurs de Nébadon, ils sont commissionnés par les Melchizédeks. Ils fonctionnent dans presque toutes les entreprises éducatives de la vie morontielle, et leur nombre dépasse complètement la compréhension du mental des mortels. 37:7.2 En tant que niveau d’aboutissement des chérubins et des sanobins, les Éducateurs des Mondes des Maisons feront l’objet d’une étude plus poussée dans le fascicule suivant. 9. Citoyens permanents de l’univers local 37:9.1 À l’instar des superunivers et de l’univers central, l’univers local a ses ordres de citoyenneté permanente qui incluent les types créés suivants : 37:9.2 1. Les susatias. 37:9.3 2. Les univitatias. 37:9.4 3. Les Fils Matériels. 37:9.5 4. Les créatures médianes. 37:9.6 Ces natifs de la création locale, ainsi que les ascendeurs fusionnés avec l’Esprit et les spirongas (qui sont classifiés autrement), constituent une population de citoyens relativement permanente. En gros, les êtres de ces ordres ne sont ni ascendants ni descendants. Ils sont tous des créatures expérientielles, mais leur expérience croissante continue à être mise au service de l’univers à leur niveau d’origine. Bien que ce ne soit pas entièrement vrai pour les Fils Adamiques et les créatures médianes, c’est relativement vrai pour les autres ordres. 37:9.7 Les susatias. Ces êtres merveilleux résident sur Salvington, siège de notre univers local, et y opèrent comme citoyens permanents. Ils sont les brillants descendants du Fils Créateur et de l’Esprit-Créatif, et sont étroitement associés aux citoyens ascendants de l’univers local, les mortels fusionnés avec l’Esprit appartenant au Corps de Perfection de Nébadon. 37:9.8 Les univitatias. Chacun des amas de sphères architecturales formant le quartier général des cent constellations bénéficie du ministère continu d’un ordre d’êtres résidentiels connus sous le nom d’univitatias. Ces enfants du Fils Créateur et de l’Esprit Créatif constituent la population permanente des mondes-sièges des constellations. Ce sont des êtres non reproducteurs existant sur un plan de vie situé à peu près à mi-chemin entre le statut semi-matériel des Fils Matériels domiciliés aux sièges des systèmes, et le plan plus nettement spirituel des mortels fusionnés avec l’Esprit et des Susatias de Salvington ; mais les Univitatias ne sont pas des êtres morontiels. Ils accomplissent pour les mortels ascendants qui traversent les sièges des constellations l’équivalent de ce que les natifs de Havona apportent aux esprits pèlerins qui passent par la création centrale. 37:9.9 Les Fils Matériels de Dieu. Quand la liaison créative entre le Fils Créateur et la représentante dans l’univers de l’Esprit Infini, l’Esprit-Mère de l’Univers, a complété son cycle, quand il ne survient plus de descendants de leurs natures conjuguées, le Fils Créateur personnalise alors sous forme duelle son dernier concept d’être et confirme ainsi définitivement sa propre origine duelle. En lui-même et de lui-même, il crée alors les admirables et superbes Fils et Filles de l’ordre matériel de filiation universelle. Telle est l’origine de l’Adam et de l’Ève originels de chaque système local de Nébadon. Ils forment un ordre de filiation reproducteur, ayant été créés mâles et femelles. Leurs descendants opèrent comme citoyens relativement permanents des capitales de systèmes, bien que certains d’entre eux soient commissionnés comme Adams Planétaires. 37:9.11 Les créatures médianes. Aux époques primitives, certains êtres suprahumains mais matérialisés sont affectés à la plupart des mondes habités ; ils se retirent généralement lors de l’arrivée des Adams Planétaires. Les opérations de ces êtres et les efforts des Fils Matériels pour améliorer les races évolutionnaires se traduisent fréquemment par l’apparition d’un nombre limité de créatures difficiles à classer. Ces êtres uniques se trouvent souvent à mi-chemin entre les Fils Matériels et les créatures évolutionnaires, d’où leur appellation de créatures médianes. Dans un sens comparatif, ces médians sont les citoyens permanents des mondes évolutionnaires. Depuis les premiers temps de l’arrivée d’un Prince Planétaire jusqu’à l’époque du lointain futur où la planète sera ancrée dans la lumière et la vie, ils sont le seul groupe d’êtres intelligents qui reste en permanence sur la sphère. Sur Urantia, les ministres médians sont en réalité les conservateurs effectifs de la planète ; en pratique, ils sont les citoyens d’Urantia. Il est vrai que les mortels sont les habitants physiques et matériels d’un monde évolutionnaire, mais votre vie à tous est si courte, vous ne vivez que si peu de temps sur votre planète de nativité. Cependant, les créatures médianes assurent la continuité de l’administration planétaire en face d’agents célestes toujours changeants et d’habitants mortels variant constamment. Pendant tous ces changements et remplacements incessants, les créatures médianes restent sur la planète où ils poursuivent leur travail sans interruption. 10. Autres groupes de l’univers local 37:10.1 Les divers types de vie de Nébadon sont beaucoup trop nombreux pour être catalogués dans ce fascicule, mais nous pouvons en mentionner deux ordres exceptionnels qui fonctionnent d’une manière étendue sur les 647 591 sphères architecturales de l’univers local. 37:10.2 Les spirongas sont les descendants spirituels de la Radieuse Étoile du Matin et du Père Melchizédek. Ils sont exemptés de l’extinction de la personnalité, mais ne sont ni des êtres ascendants ni des êtres évolutionnaires. Ils ne s’occupent pas non plus fonctionnellement du régime d’ascension évolutionnaire. Ils sont les aides spirituels de l’univers local exécutant les tâches spirituelles courantes de Nébadon. 37:10.3 Les spornagias. Les mondes-sièges architecturaux de l’univers local sont des mondes réels – des créations physiques. Leur entretien physique implique beaucoup de travaux pour lesquels nous sommes assistés par un groupe de créatures physiques appelées spornagias, qui se consacrent aux soins et à la culture des aspects matériels des mondes-sièges, depuis Jérusem jusqu’à Salvington. Les spornagias ne sont ni des esprits ni des personnes ; ils sont un ordre animal d’existence, mais, si vous pouviez les voir, vous conviendriez qu’ils paraissent être des animaux parfaits. 37:10.7 [Dicté par une Brillante Étoile du Soir de Nébadon, numéro 1 146 du Corps Créé.] Fascicule 38. Esprits tutélaires de l’univers local 38:0.2 À l’instar des supernaphins dans l’univers central et des seconaphins dans un superunivers, les séraphins, avec les chérubins et sanobins associés, constituent le corps angélique d’un univers local. 1. Origine des séraphins 38:1.1 Les séraphins sont créés par l’Esprit-Mère de l’univers. 38:1.2 Ces ordres angéliques sont projetés à l’époque où l’on dresse les plans pour l’évolution des créatures volitives mortelles. Avant cet évènement, les séraphins en service dans Nébadon étaient temporairement prêtés par un univers voisin. 38:1.3 La création périodique des séraphins se poursuit encore aujourd’hui ; l’univers de Nébadon est encore en construction. 2. Natures angéliques 38:2.1 Les anges n’ont pas de corps matériels, mais sont des êtres bien précis et distincts les uns des autres. Ils sont de nature et d’origine spirituelles. Bien qu’invisibles aux mortels, ils vous perçoivent tels que vous existez dans la chair, sans l’aide de transformateurs ni de traducteurs. Ils comprennent intellectuellement le mode de vie des mortels et partagent tous les sentiments et les émotions non sensuels des hommes. Ils apprécient vos efforts en musique, en art et en humour véritable, et y prennent grand plaisir. Ils se rendent pleinement compte de vos luttes morales et de vos difficultés spirituelles. Ils aiment beaucoup les êtres humains, et il ne peut résulter que du bien de vos efforts pour les comprendre et les aimer. 38:2.3 Les séraphins sont créés de manière à pouvoir fonctionner à la fois sur le niveau spirituel et sur le niveau matériel. Rares sont les champs d’activités spirituelles ou morontielles fermés à leurs services. Les anges ne sont pas très éloignés des hommes quant à leur statut personnel, mais, dans certaines performances fonctionnelles, ils les transcendent de loin. Ils possèdent bien des pouvoirs qui dépassent considérablement la compréhension humaine. Vous considéreriez, en vérité, un séraphin comme un prodige mathématique. 38:2.4 Les anges vous sont supérieurs en statut spirituel, mais ne sont ni vos juges ni vos accusateurs. 38:2.6 Sur les mondes des maisons, vous commencerez à apprécier les séraphins et vous jouirez de leur compagnie sur les sphères des constellations, tandis que sur Salvington ils partageront avec vous leurs lieux de repos et d’adoration. 4. Les mondes séraphiques 38:4.1 Dans le circuit de Salvington, les sept sphères primaires du neuvième groupe sont les mondes des séraphins. Chacun de ces mondes a six satellites tributaires où se trouvent les écoles spéciales consacrées à toutes les phases de l’entrainement séraphique. 38:4.2 Chaque séraphin y a un vrai foyer, et « foyer » signifie le domicile de deux séraphins ; ils vivent par paires. 38:4.3 Sans être mâle et femelle comme les Fils Matériels et les membres des races mortelles, les séraphins sont positifs et négatifs. Dans la majorité des affectations, il faut deux anges pour accomplir la tâche. Quand ils ne sont pas encircuités, ils peuvent travailler seuls et, quand ils sont stationnaires, ils peuvent également se passer de leur complément. Ils conservent généralement leur complément originel, mais pas nécessairement. Ces associations sont primordialement nécessitées par la fonction ; elles ne sont pas caractérisées par une émotion sexuelle, bien qu’elles soient extrêmement personnelles et vraiment affectueuses. 5. L’entrainement séraphique 38:5.1 Le premier groupe créé des séraphins de Nébadon fut éduqué par un corps de mille séraphins venus d’Avalon. Nos anges furent ultérieurement enseignés par leurs propres séniors. 38:5.2 À la fin de leur période de formation sur les mondes séraphiques de Salvington, les séraphins sont mobilisés dans les groupes et unités classiques de l’organisation des anges, et sont affectés à l’une des constellations. 38:5.3 Les séraphins débutent comme esprits tutélaires en servant comme observateurs sur les mondes évolutionnaires les moins évolués. Après cette expérience, ils reviennent sur les mondes associés du siège de leur constellation d’affectation pour commencer leurs études supérieures et plus particulièrement se préparer à servir dans quelque système local particulier. À la suite de cette éducation générale, ils sont promus au service de l’un des systèmes locaux. 7. Chérubins et sanobins 38:7.1 Dans toutes leurs dotations essentielles, les chérubins et sanobins sont similaires aux séraphins. Ils ont la même origine, mais pas toujours la même destinée. Ils sont magnifiquement intelligents, merveilleusement efficaces, touchants d’affection et presque humains. Ils représentent l’ordre angélique le plus humble, donc d’autant plus proche parent des types humains les plus avancés des mondes évolutionnaires. 38:7.2 Les chérubins et sanobins sont associés par inhérence et fonctionnellement unis. Les uns sont des personnalités d’énergie positive, les autres d’énergie négative. 38:7.3 Les chérubins et les sanobins sont les aides fidèles et efficaces des ministres séraphiques, et les sept ordres de séraphins ont tous à leur disposition ces assistants subordonnés. 38:7.5 Quand ils sont affectés à une planète, les chérubins entrent dans les cours locaux d’éducation, y compris ceux où l’on étudie les mœurs et les langages planétaires. 38:7.6 Les chérubins et sanobins sont par nature très proches du niveau morontiel d’existence, et ils font preuve d’un maximum d’efficacité dans le travail marginal des domaines physique, morontiel et spirituel. Ces enfants de l’Esprit-Mère de l’Univers local sont caractérisés par la présence de « quatrièmes créatures », d’une manière très semblable aux Servites de Havona et aux commissions de conciliation. Chaque quatrième chérubin et chaque quatrième sanobin sont quasi matériels ; ils se rapprochent très nettement du niveau morontiel d’existence. 38:7.7 Ces quatrièmes créatures angéliques sont d’un grand secours pour les séraphins dans les phases plus matérielles de leurs activités planétaires et universelles. Sur les mondes habités, ces chérubins morontiels travaillent fréquemment en liaison avec les créatures médianes. Chérubins et créatures médianes forment des ordres de créatures nettement séparés. Ils ont des origines dissemblables, mais font preuve d’une grande similitude de nature et de fonctions. 8. Évolution des chérubins et des sanobins 38:8.1 De nombreuses voies de service progressif sont ouvertes aux chérubins et aux sanobins pour rehausser leur statut, lequel peut encore être élevé par l’embrassement de la Divine Ministre. Il y a trois grandes classes de chérubins et de sanobins en ce qui concerne leur potentiel évolutionnaire : 38:8.2 1. Candidats à l’ascension. Ces êtres sont par nature candidats au statut séraphique. Les chérubins et sanobins de cet ordre sont brillants, bien que leurs dons naturels n’égalent pas ceux des séraphins. Il leur est toutefois possible d’atteindre, par application et par expérience, le plein statut séraphique. 38:8.3 2. Chérubins de la phase médiane. Tous les chérubins et sanobins ne possèdent pas un potentiel d’ascension égal. Les chérubins de la phase médiane sont des êtres des créations angéliques limités par inhérence. La plupart d’entre eux resteront chérubins et sanobins, bien que les individus les plus doués puissent parvenir à un service séraphique restreint. 38:8.4 3. Chérubins morontiels. Ces « quatrièmes créatures » des ordres angéliques conservent toujours leurs caractéristiques quasi matérielles. Ils continueront comme chérubins et sanobins avec une majorité de leurs frères de la phase médiane, en attendant la factualisation complète de l’Être Suprême. 38:8.5 Nombre des chérubins les plus expérimentés du premier groupe sont attachés aux gardiens séraphiques de la destinée et placés ainsi en ligne directe pour s’élever au statut d’Éducateurs des Mondes des Maisons lorsque leurs séniors séraphiques les abandonneront. Les gardiens de la destinée n’ont plus de chérubins et de sanobins pour les aider lorsque leurs pupilles mortels ont atteint la vie morontielle. Et, quand d’autres types de séraphins évolutionnaires reçoivent l’autorisation de se rendre sur Séraphington et au Paradis, il leur faut abandonner leurs anciens subordonnés en sortant des frontières de Nébadon. Ces chérubins et sanobins ainsi abandonnés sont généralement étreints par l’Esprit-Mère de l’univers, ce qui les met au niveau d’un Éducateur des Mondes des Maisons dans l’obtention du statut séraphique. 38:8.6 Les chérubins et sanobins étreints une fois par l’Esprit-Mère servent longtemps comme Éducateurs des Mondes des Maisons sur les sphères morontielles, depuis la moins évoluée jusqu’à la plus haute. Lorsque leur corps assemblé sur Salvington comporte trop de recrues, la Radieuse Étoile du Matin convoque ces fidèles serviteurs des créatures du temps à paraitre en sa présence. Ils prêtent le serment de transformation de personnalité, sur quoi l’Esprit-Mère de l’Univers étreint de nouveau, par groupes de sept mille, ces chérubins et sanobins séniors et avancés. Ils sortent alors de cette seconde étreinte comme séraphins qualifiés. Désormais, la pleine et complète carrière d’un séraphin, avec toutes ses possibilités paradisiaques, est ouverte à ces chérubins et sanobins nés une seconde fois. Ces anges peuvent être affectés à un mortel comme gardiens de la destinée ; si leur pupille mortel atteint la survie, ils deviennent éligibles pour être promus à Séraphington et aux sept cercles d’aboutissement séraphique, et même pour entrer au Paradis et au Corps de la Finalité. 9. Les créatures médianes 38:9.2 Ces créatures uniques apparaissent sur la majorité des mondes habités, et on les trouve toujours sur les planètes décimales comme Urantia où se font les expériences de vie. Les médians sont de deux types – primaire et secondaire – et apparaissent au moyen des techniques suivantes : 38:9.3 1. Médians primaires. Ils forment le groupe le plus spirituel et un ordre quelque peu standardisé. Ces êtres dérivent uniformément des mortels ascendants modifiés appartenant à l’état-major des Princes Planétaires. Le nombre des créatures médianes primaires est toujours de cinquante-mille, et nulle planète bénéficiant de leur ministère n’en a davantage. 38:9.4 2. Médians secondaires. Ils forment le groupe le plus matériel de ces créatures, et leur nombre varie considérablement sur les différents mondes, bien que la moyenne soit voisine de cinquante-mille. Ils dérivent par des voies diverses des élévateurs biologiques planétaires, les Adams et les Èves, ou de leur descendance immédiate. 38:9.6 Les médians primaires reçoivent leur énergie intellectuelle et spirituelle par la technique angélique, et leur statut intellectuel est uniforme. Les sept esprits-mentaux adjuvats n’entrent pas en contact avec eux. Seuls le sixième et le septième, l’esprit d’adoration et l’esprit de sagesse, sont capables d’apporter leur ministère au groupe secondaire. 38:9.7 Les médians secondaires reçoivent leur énergie physique par la technique adamique et sont spirituellement encircuités par la technique séraphique : ils sont dotés intellectuellement du type de mental de transition morontielle. 38:9.8 Les médians primaires ressemblent plus à des anges qu’à des mortels ; les ordres secondaires sont beaucoup plus proches des êtres humains. Chacun d’eux apporte une aide inestimable à l’autre dans l’exécution de leurs multiples tâches planétaires. Les ministres primaires peuvent établir une liaison coopérative à la fois avec les contrôleurs d’énergie morontielle et spirituelle, et avec les agents qui mettent en circuit le mental. Le groupe secondaire ne peut établir de liaison de travail qu’avec les contrôleurs physiques et les manipulateurs des circuits matériels. Mais, du fait que chaque groupe de médians peut établir un parfait synchronisme de contact avec l’autre, ils peuvent pratiquement utiliser tous deux la totalité de la gamme d’énergies allant du pouvoir physique brut des mondes matériels, passant par les phases transitionnelles d’énergie universelles, et jusqu’aux forces supérieures de réalité d’esprit des royaumes célestes. 38:9.12 Les médians primaires sont les historiens de la planète qui, depuis l’arrivée du Prince Planétaire jusqu’à l’âge où la lumière et la vie sont ancrées, élaborent les spectacles et préparent les descriptions de l’histoire planétaire pour les expositions des planètes sur les mondes-sièges systémiques. 38:9.13 Les Médians restent pendant de longues périodes sur un monde habité, mais, s’ils sont fidèles à leur mission, leurs services au long des âges pour maintenir la souveraineté du Fils Créateur finiront très certainement par être pris en considération. Ils recevront la récompense qui leur est due pour leur patient ministère auprès des mortels matériels sur leur monde du temps et de l’espace. Tôt ou tard, toutes les créatures médianes accréditées seront enrôlées dans les rangs des Fils ascendants de Dieu, et dument engagées dans la longue aventure d’ascension au Paradis en compagnie de ces mêmes mortels d’origine animale, leurs frères terrestres, qu’ils ont si soigneusement protégés et si efficacement servis pendant leur long séjour planétaire. 38:9.14 [Présenté par un Melchizédek agissant sur requête du Chef des Armées Séraphiques de Nébadon.] Fascicule 39. Les armées séraphiques 39:0.1 Autant que nous le sachions, l’Esprit Infini, tel qu’il est personnalisé aux sièges des univers locaux, se propose de procréer des séraphins uniformément parfaits, mais, pour quelque raison inconnue, ces descendants séraphiques sont très différents. Nous constatons toutefois qu’après avoir été soumis à des épreuves éducatives et à une discipline d’entrainement, les séraphins se classent infailliblement et nettement en sept groupes comme suit : 39:0.2 1. Les séraphins suprêmes. 39:0.3 2. Les séraphins supérieurs. 39:0.4 3. Les séraphins superviseurs. 39:0.5 4. Les séraphins administrateurs. 39:0.6 5. Les aides planétaires. 39:0.7 6. Les ministres de transition. 39:0.8 7. Les séraphins du futur. 39:0.9 Il ne serait guère exact de dire qu’un séraphin quelconque soit inférieur à un ange de tout autre groupe. Néanmoins, le service de chaque ange est tout d’abord limité au groupe de sa classification originelle et naturelle. 39:0.11 Les séraphins doivent acquérir la connaissance et gagner de l’expérience d’une manière très semblable à celle des hommes. Ils sont proches de vous par certains attributs de la personnalité, et ils s’efforcent tous de commencer à la base, au niveau de ministère le plus humble possible ; cela leur permet d’espérer qu’ils atteindront le niveau le plus élevé possible de destinée expérientielle. 1. Les séraphins suprêmes 39:1.1 Ces séraphins forment le plus élevé des sept ordres d’anges révélés dans l’univers local. Ils opèrent en sept groupes dont chacun est étroitement associé aux ministres angéliques du Corps Séraphique de Parachèvement. 39:1.2 1. Ministres du Fils-Esprit. 39:1.3 Du fait de leur affectation aux Fils et aux Esprits élevés, ces séraphins se trouvent naturellement associés aux vastes services des Avonals Paradisiaques, les divins descendants du Fils Éternel et de l’Esprit Infini. Les Avonals du Paradis sont toujours accompagnés, dans toutes leurs missions magistrales et d’effusion, par des séraphins de cet ordre élevé et plein d’expérience. Ces derniers se consacrent alors à organiser et administrer le travail spécial se rapportant à la fin d’une dispensation planétaire et à l’inauguration d’un nouvel âge. 39:1.4 Assistants d’effusion. Quand ils accomplissent une mission d’effusion, les Avonals du Paradis, mais non les Fils Créateurs, sont toujours accompagnés d’un corps de 144 assistants d’effusion. Ces 144 anges sont les chefs de tous les autres ministres issus du Fils et de l’Esprit qui se trouvent associés à une mission d’effusion. Il peut y avoir des légions d’anges soumis au commandement d’un Fils de Dieu incarné dans une effusion planétaire, mais tous ces séraphins seront organisés et dirigés par les 144 assistants d’effusion. 39:1.6 Les séraphins souhaitent ardemment aussi faire partie des missions des Fils incarnés et d’être attachés, comme gardiens de la destinée aux mortels du royaume ; ce dernier rôle est le plus sûr passeport pour le Paradis, alors que les assistants d’effusion ont accompli le service le plus élevé de l’univers local parmi les séraphins parachevés ayant atteint le Paradis. 39:1.7 2. Consultants des tribunaux. Ce sont les séraphins consultants et aides attachés à tous les ordres du jugement, depuis les conciliateurs jusqu’aux tribunaux les plus élevés du royaume. Ces tribunaux n’ont pas pour but de rendre des sentences punitives, mais plutôt de juger les honnêtes divergences d’opinion et de décréter la survie éternelle des mortels ascendants. Le devoir des consultants consiste à veiller à ce que toutes les accusations contre des créatures mortelles soient exposées avec justice et jugées avec miséricorde. 39:1.10 3. Les orienteurs universels. 39:1.11 Les orienteurs universels ont pour tâche de faciliter aux pèlerins ascendants le passage entre les niveaux de service universel déjà atteints et ceux qui ne le sont pas encore. 39:1.13 4. Les conseillers d’enseignement. Ces anges apportent une aide inestimable au corps enseignant spirituel de l’univers local. Les conseillers d’enseignement sont secrétaires des maitres de tous les ordres, depuis les Melchizédeks et les Fils Instructeurs de la Trinité jusqu’aux mortels morontiels chargés d’aider ceux de leur espèce qui les suivent immédiatement sur l’échelle de la vie ascendante. 39:1.15 La quatrième effusion du Fils Créateur sous forme de créature eut lieu dans la similitude d’un conseiller d’enseignement des séraphins suprêmes de Nébadon. 39:1.16 5. Les directeurs d’affectation. Ce corps forme le conseil angélique le plus élevé sur n’importe quelle sphère, et il coordonne les phases autonomes de services et d’affectations séraphiques. 39:1.17 6. Les archivistes. Ce sont eux qui tiennent officiellement les archives pour les séraphins suprêmes. 39:1.18 7. Ministres non attachés. Ces ministres satisfont volontairement la demande différentielle dans le service des séraphins suprêmes, constituant ainsi la réserve générale de cet ordre. 2. Séraphins supérieurs 39:2.1 Le nom de séraphins supérieurs leur a été donné sans qu’ils soient en aucun sens qualitativement supérieurs aux autres ordres d’anges, mais parce qu’ils ont la charge des activités supérieures d’un univers local. 39:2.2 Les séraphins supérieurs opèrent dans les sept groupes suivants : 39:2.3 1. Le corps de renseignements. Ces séraphins appartiennent à l’état-major personnel de Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin. Ils parcourent l’univers local en recueillant les informations des royaumes, pour sa gouverne dans les conseils de Nébadon. 39:2.5 2. La voix de la miséricorde. Ces séraphins sont les vrais ministres de miséricorde des univers locaux. Ils sont les guides inspirés qui entretiennent les impulsions supérieures et les émotions les plus sacrées des hommes et des anges. 39:2.6 3. Les coordonnateurs d’Esprit. De même que, sur les mondes des maisons, les planificateurs mentaux aident les créatures survivantes à s’adapter aux potentiels du mental morontiel et à s’en servir efficacement de même sur Salvington ces séraphins instruisent les diplômés morontiels au sujet des facultés nouvellement acquises du mental de l’esprit. 39:2.7 4. Les maitres assistants. Les maitres assistants sont les aides et les associés de leurs compagnons séraphins, les conseillers enseignants. 39:2.8 5. Les transporteurs. Tous les groupes d’esprits tutélaires ont leurs corps de transport, des ordres angéliques consacrés au soin de transporter les personnalités incapables de voyager par elles-mêmes d’une sphère à une autre. 39:2.10 Même sur Salvington, les mortels ascendants ne possèdent pas de formes personnelles de transit. Les ascendeurs doivent recourir aux transports séraphiques pour avancer de monde en monde tant qu’ils n’ont pas pris, sur le cercle intérieur de Havona, leur ultime sommeil de repos suivi du réveil éternel au Paradis. Ensuite, vous ne dépendrez plus des anges pour vous transporter d’univers en univers. 39:2.13 Les anges ne peuvent pas transporter de corps combustibles – chair et sang – tels que vous en possédez aujourd’hui, mais ils peuvent transporter tous les autres. 39:2.14 6. Les archivistes. Ces personnalités s’occupent spécialement de recevoir, de classer et de réexpédier les archives de Salvington et de ses mondes associés. 39:2.17 7. Les réserves. De vastes réserves de tous les types de séraphins supérieurs sont maintenues à Salvington, instantanément disponibles pour être expédiées aux mondes de Nébadon les plus lointains lorsqu’elles sont requises par les directeurs d’affectation ou demandées par les administrateurs de l’univers. 3. Les séraphins superviseurs 39:3.1 Cet ordre d’anges universels aux talents variés est affecté exclusivement au service des constellations. Ces habiles ministres installent leurs quartiers généraux sur les capitales des constellations, mais opèrent dans tout Nébadon au profit des royaumes qui leur sont dévolus. 39:3.2 1. Assistants superviseurs. Le premier ordre des séraphins superviseurs est affecté au travail collectif des Pères des Constellations et assiste toujours efficacement les Très Hauts. 39:3.3 2. Les pronostiqueurs de lois. Le fondement intellectuel de la justice est la loi et, dans un univers local, la loi prend son origine dans les assemblées législatives des constellations. Ces corps délibératifs codifient et promulguent officiellement les lois fondamentales de Nébadon, lois qui ont pour but de procurer à une constellation entière le maximum de coordination compatible avec la politique établie de ne pas violer le libre arbitre moral des créatures personnelles. 39:3.4 3. Les architectes sociaux. Depuis les planètes individuelles jusqu’aux mondes éducatifs morontiels, ces séraphins travaillent à embellir tous les contacts sociaux sincères et à favoriser l’évolution sociale des créatures de l’univers. Ils sont les anges qui cherchent à dépouiller de tout caractère artificiel les associations d’êtres intelligents, tout en s’efforçant de faciliter les interassociations de créatures volitives sur la base d’une vraie compréhension de soi et d’une sincère estime mutuelle. 39:3.5 Les architectes sociaux font tout ce qui est en leur pouvoir et dans leur domaine pour réunir des individus assortis, afin de former sur terre des groupes de travail efficaces et agréables. De tels groupes se trouvent parfois réassociés sur les mondes des maisons pour continuer leurs fructueux services. 39:3.7 4. Les sensibilisateurs d’éthique. Ces séraphins ont pour mission d’entretenir et de promouvoir chez les créatures l’appréciation croissante de la moralité des relations entre personnes, car c’est le germe et le secret de la croissance continue et intentionnelle des sociétés et des gouvernements, humains ou suprahumains. Toutefois, vous ne serez pas placés sous leur pleine gouverne avant d’atteindre les écoles fraternelles d’Édentia, où ils stimuleront votre appréciation des vérités concernant la fraternité. 39:3.8 5. Les transporteurs. Les séraphins superviseurs du cinquième groupe opèrent comme transporteurs de personnalités, allant et venant entre les sièges des constellations. 39:3.10 6. Les archivistes. Les séraphins superviseurs du sixième ordre agissent comme archivistes spéciaux des affaires des constellations. 39:3.11 7. Les réserves. Les réserves générales de séraphins superviseurs sont maintenues sur les sièges des constellations. 4. Les séraphins administrateurs 39:4.1 Les séraphins du quatrième ordre sont affectés aux charges administratives des systèmes locaux. Ils sont natifs des capitales systémiques, mais stationnés en grand nombre sur les mondes des maisons, les sphères morontielles et les mondes habités. Ils sont organisés pour servir de la manière suivante : 39:4.2 1. Assistants administratifs. Ces séraphins fort capables sont les assistants immédiats d’un Souverain de Système, un Fils Lanonandek primaire. Ils sont des aides inestimables pour exécuter les détails compliqués du travail exécutif au siège du système. Ils servent aussi d’agents personnels des dirigeants du système, allant et venant en grand nombre entre la capitale, les divers mondes de transition et les planètes habitées, exécutant de nombreux mandats pour le bien-être du système et dans l’intérêt physique et biologique de ses mondes habités. 39:4.3 Ces mêmes administrateurs séraphiques sont également attachés aux gouvernements des dirigeants des mondes, les Princes Planétaires. 39:4.4 2. Les guides de justice. Ce sont les anges qui présentent le résumé des témoignages concernant l’éternel bien-être des hommes et des anges lorsque les affaires de ce genre viennent à être plaidées devant les tribunaux d’un système ou d’une planète. 39:4.7 3. Interprètes de citoyenneté cosmique. De temps à autre, l’ascension au Paradis comporte une pause, un bref répit pour reprendre haleine, répit au cours duquel les horizons de l’univers sont immobiles, le statut de la créature est stationnaire, et la personnalité goute la douceur d’avoir atteint son but. 39:4.8 La première de ces périodes dans la carrière d’un mortel ascendant a lieu sur la capitale d’un système local. Durant cette pause, et en tant que citoyen de Jérusem, vous essayerez d’exprimer par votre vie de créature les choses que vous avez acquises au cours des huit expériences vitales précédentes – embrassant Urantia et les sept mondes des maisons. 39:4.10 4. Les stimulateurs de moralité. Sur les mondes des maisons, vous commencez d’apprendre à vous gouverner vous-même au profit de tous les intéressés. Votre mental apprend la coopération, la manière de faire des projets avec des êtres différents et plus sages. Aux quartiers généraux des systèmes, les maitres séraphiques stimuleront encore davantage votre appréciation de la moralité cosmique – les interactions de la liberté et de la loyauté. 39:4.12 Ces séraphins stimulateurs de moralité enseignent la fécondité de la patience : ils enseignent que la stagnation conduit à une mort certaine, mais que la croissance trop rapide équivaut aussi à un suicide. 39:4.13 Les stimulateurs de moralité dépeignent aux mondes habités la vie mortelle comme une chaine ininterrompue de beaucoup de chainons. Votre court séjour sur Urantia, sphère d’enfance de mortel, n’est qu’un seul chainon, le tout premier dans la longue chaine qui s’étend à travers les univers et au long des âges éternels. Il ne s’agit pas tant de ce que vous apprenez dans cette première vie ; c’est l’expérience de vivre cette vie qui est importante. Même le travail dans ce monde, si important qu’il soit, n’est pas de loin aussi important que la manière dont vous l’effectuez. Une vie de droiture n’apporte pas de récompense matérielle, mais une satisfaction profonde – une conscience de réussite – qui transcende toute rémunération matérielle concevable. 39:4.14 Les clefs du royaume des cieux sont la sincérité, plus de sincérité et encore plus de sincérité. Tous les hommes possèdent ces clefs. Les hommes s’en servent – élèvent leur statut spirituel – par des décisions, plus de décisions et encore plus de décisions. Le choix moral le plus élevé est celui de la plus haute valeur possible, et toujours – dans chaque sphère et dans toutes les sphères – c’est le choix de faire la volonté de Dieu. Si un homme effectue ce choix, il est grand, même s’il n’est que le plus humble citoyen de Jérusem ou même le plus insignifiant mortel d’Urantia. 39:4.15 5. Les transporteurs. Ce sont les séraphins transporteurs qui opèrent dans les systèmes locaux. Dans Satania, votre système, ils transportent des passagers en provenance ou à destination de Jérusem et servent autrement comme transporteurs interplanétaires. 39:4.16 6. Les archivistes. Ces séraphins sont les gardiens des triples archives des systèmes locaux. Les archivistes de cet ordre dirigent et entretiennent ce triple système d’archives. Les mortels ascendants commencent par consulter les archives matérielles ; les Fils Matériels et les êtres supérieurs de transition consultent celles des salles morontielles, tandis que les séraphins et les personnalités spirituelles supérieures du royaume lisent soigneusement les annales de la section de l’esprit. 39:4.17 7. Les réserves. Les séraphins administrateurs du corps de réserve de Jérusem passent beaucoup de leur temps d’attente à s’entretenir, en tant que compagnons spirituels, avec les ascendeurs mortels fraichement arrivés des divers mondes du système, les diplômés accrédités des mondes des maisons. L’un des délices de votre séjour à Jérusem pendant vos périodes de vacances sera de parler et de vous entretenir avec ces séraphins du corps de réserve, qui ont tant voyagé et passé par tant d’expériences. 39:4.18 Ce sont précisément les relations amicales de ce genre qui rendent une capitale systémique si chère aux mortels ascendants. C’est sur Jérusem que vous trouverez pour la première fois des Fils Matériels, des anges et des pèlerins ascendants entremêlés. 5. Les aides planétaires 39:5.1 Ces séraphins maintiennent des quartiers généraux sur les capitales des systèmes et, bien qu’étroitement associés aux citoyens adamiques qui y résident, ils sont principalement affectés au service des Adams Planétaires, les élévateurs biologiques ou physiques des races matérielles sur les mondes évolutionnaires. 39:5.2 Les aides planétaires furent en majorité retirés d’Urantia après l’effondrement du régime adamique. Toutefois, les aides séraphiques de vos Fils Matériels défaillants servent encore Urantia dans les groupes suivants : 39:5.3 1. Les Voix du Jardin. Quand le cours planétaire de l’évolution humaine atteint son niveau biologique le plus haut, l’apparition des Fils et Filles Matériels, les Adams et les Èves, survient toujours pour faire avancer l’évolution des races par l’apport effectif de leur plasma vital supérieur. Le quartier général planétaire d’un Adam et d’une Ève s’appelle généralement le Jardin d’Éden, et leurs séraphins personnels sont souvent connus sous le nom de « Voix du Jardin ». Ces séraphins rendent des services inestimables aux Adams Planétaires dans tous leurs projets pour rehausser physiquement et intellectuellement les races évolutionnaires. 39:5.4 2. Les esprits de fraternité. Lorsqu’un Adam et une Ève arrivent sur un monde évolutionnaire, il est évident que l’établissement d’une harmonie raciale et d’une coopération sociale entre les diverses races représente une tâche considérable. Sans le travail de ces séraphins, les efforts des Fils Matériels pour harmoniser et faire progresser les races d’un monde en évolution seraient grandement retardés. Et, si votre Adam s’en était tenu au plan originel pour l’avancement d’Urantia, les esprits de fraternité auraient déjà produit des transformations incroyables dans la race humaine. Compte tenu de la défaillance d’Adam, il reste remarquable que ces ordres séraphiques aient réussi à entretenir et à réaliser même le degré relatif de fraternité existant présentement sur Urantia. 39:5.5 3. Les âmes de paix. La paix n’est pas l’état naturel des royaumes matériels. C’est d’abord par le ministère des âmes séraphiques de paix que les hommes réalisent le sens de « paix sur la terre et bonne volonté parmi les hommes ». Bien que ces anges aient été largement contrecarrés dans leurs tentatives initiales sur Urantia, Vévona, chef des âmes de paix à l’époque d’Adam, fut laissé sur Urantia, et il est actuellement attaché à l’état-major du gouverneur général résident. 39:5.7 4. Les esprits de confiance. La confiance est une nouvelle acquisition humaine due au ministère de ces séraphins planétaires du régime adamique. Ils ont pour mission d’inculquer la confiance dans le mental des hommes évoluants. 39:5.10 5. Les transporteurs. Les transporteurs planétaires sont au service des mondes individuels. La majorité des êtres enséraphinés amenés sur cette planète y sont de passage ; ils font simplement une halte et restent sous la garde de leurs propres transporteurs séraphiques. 39:5.12 Des êtres humains ont parfois reçu la permission d’observer des séraphins qui se préparaient à effectuer un transport, et les traditions relatives à ces expériences ont beaucoup contribué à déterminer le concept urantien des anges. En observant un séraphin transporteur que l’on équipe pour recevoir un passager de transit interplanétaire, on peut voir quelque chose qui ressemble à un double dispositif d’ailes allant de la tête aux pieds de l’ange. En réalité, ces ailes sont des isolateurs d’énergie, des boucliers antifriction. 39:5.13 Lorsque des êtres célestes doivent être enséraphinés pour un transfert d’un monde à un autre, on les amène au quartier général de la sphère où, après les avoir régulièrement inscrits, on les plonge dans le sommeil de transit. Entretemps, le séraphin transporteur se met en position horizontale immédiatement au-dessus du pôle d’énergie universelle de la planète. Pendant que les boucliers énergétiques sont largement ouverts, les assistants séraphiques de service déposent habilement la personnalité endormie directement sur l’ange transporteur, après quoi les paires supérieure et inférieure de boucliers sont soigneusement fermées et ajustées. 39:5.14 Ensuite, sous l’influence des transformateurs et des transmetteurs, une bizarre métamorphose commence en même temps que l’on prépare l’ange à se lancer dans les courants d’énergie des circuits universels. Quand tout est prêt pour le départ, le chef des transports inspecte avec soin le véhicule de vie et procède aux essais habituels pour s’assurer que l’ange est convenablement encircuité ou non. L’expéditeur des transports du royaume convoque alors les batteries auxiliaires de transmetteurs vivants d’énergie, généralement au nombre de mille. En même temps qu’il annonce la destination du transport, il s’allonge et touche le point le plus proche du véhicule séraphique, lequel s’élance à la vitesse d’un éclair. 8. La destinée des séraphins 39:8.2 Les séraphins peuvent atteindre le Paradis par des dizaines – et même des centaines – de voies, mais les plus importantes étudiées dans ces exposés sont les suivantes : 39:8.3 1. Gagner à titre personnel l’admission à la demeure séraphique du Paradis en parvenant à la perfection, dans un service spécialisé, comme artisan céleste, Conseiller Technique ou Archiviste Céleste. Devenir un Compagnon du Paradis et, après avoir atteint ainsi le centre de toutes choses, devenir peut-être un ministre et un conseiller éternel auprès des ordres séraphiques et autres. 39:8.4 2. Être convoqué à Séraphington. Dans certaines conditions, les séraphins sont mandés en haut lieu. Dans d’autres circonstances, les anges atteignent parfois le Paradis en un temps beaucoup plus bref que les mortels. Mais, si qualifiée que soit une paire de séraphins, elle ne peut prendre l’initiative de partir ni pour Séraphington ni pour ailleurs. Seuls les gardiens de la destinée ayant réussi peuvent être sûrs d’aller au Paradis par un chemin progressif d’ascension évolutionnaire. Tous les autres doivent attendre patiemment l’arrivée des supernaphins tertiaires, messagers du Paradis, avec des convocations leur ordonnant d’apparaitre en haut lieu. 39:8.5 3. Atteindre le Paradis par la technique humaine évolutionnaire. Le poste de choix suprême des séraphins dans la carrière du temps est celui d’ange gardien, qui leur permet d’atteindre la carrière de la finalité et de se qualifier pour être affectés aux sphères éternelles de service séraphique. Ces guides personnels des enfants du temps s’appellent gardiens de la destinée, signifiant qu’ils gardent des créatures mortelles dans le sentier de la destinée divine, et qu’en faisant cela, ils déterminent leur propre haute destinée. 39:8.6 Les gardiens de la destinée sont choisis parmi les personnalités angéliques les plus expérimentées de tous les ordres des séraphins qui se sont qualifiés pour ce service. Des gardiens temporaires sont affectés à tous les mortels survivants dont la destinée est de fusionner avec leur Ajusteur, et ces associés peuvent leur être attachés en permanence quand les survivants mortels atteignent le développement intellectuel et spirituel nécessaire. Avant de quitter les mondes des maisons, les ascendeurs mortels ont tous des associés séraphiques permanents. Ce groupe d’esprits tutélaires sera analysé dans les fascicules concernant Urantia. 39:8.7 Lorsque les ascendeurs mortels quittent Uversa pour s’avancer sur les cercles de Havona, les gardiens qui leur ont été attachés après la vie charnelle font à leurs associés pèlerins des adieux temporaires et se rendent à Séraphington, la destination des anges du grand univers. 39:8.8 Beaucoup de ces séraphins affectés comme gardiens de la destinée pendant la vie matérielle, mais pas tous, accompagnent leurs associés mortels à travers les cercles de Havona, et certains autres séraphins passent par les circuits de l’univers central d’une manière entièrement différente de l’ascension des mortels. Mais, quel que soit leur itinéraire ascensionnel, tous les séraphins évolutionnaires traversent Séraphington, et la majorité passe par cette expérience plutôt que par les circuits de Havona. 39:8.9 Séraphington est la sphère de destinée des anges, et leur aboutissement à ce monde est tout à fait différent des expériences des pèlerins mortels sur Ascendington. 39:8.10 Les diplômés de Séraphington reçoivent des affectations diverses. Les gardiens de la destinée ayant l’expérience des cercles de Havona entrent habituellement dans le Corps des Finalitaires Mortels. D’autres gardiens, après avoir passé les épreuves de la séparation Havonienne, rejoignent fréquemment au Paradis leurs associés mortels. Quelques-uns d’entre eux deviennent les associés perpétuels des finalitaires mortels, tandis que d’autres entrent dans les divers corps finalitaires non mortels, et que beaucoup sont rassemblés dans le Corps du Parachèvement Séraphique. 9. Le corps du parachèvement séraphique 39:9.1 Après avoir atteint le Père des esprits et avoir été admis au service séraphique du parachèvement, les anges sont parfois affectés au ministère des mondes ancrés dans la lumière et la vie. Ils obtiennent d’être attachés aux hauts êtres trinitisés des univers et aux services exaltés du Paradis et de Havona. Ces séraphins des univers locaux ont compensé par expérience le différentiel de potentiel divin qui les séparait antérieurement des esprits tutélaires de l’univers central et des superunivers. Les anges du Corps du Parachèvement Séraphique servent comme associés des seconaphins superuniversels et comme assistants des supernaphins des ordres élevés du Paradis et de Havona. 39:9.4 [Présenté par un Melchizédek agissant sur requête du chef des Armées Séraphiques de Nébadon.] Fascicule 40. Les Fils ascendants de Dieu 40:0.1 Comme pour beaucoup de groupes majeurs d’êtres universels, sept classes générales de Fils Ascendants de Dieu ont été révélées : 40:0.2 1. Les mortels fusionnés avec le Père. 40:0.3 2. Les mortels fusionnés avec le Fils. 40:0.4 3. Les mortels fusionnés avec l’Esprit. 40:0.5 4. Les séraphins évolutionnaires. 40:0.6 5. Les Fils Matériels ascendants. 40:0.7 6. Les médians transférés. 40:0.8 7. Les Ajusteurs Personnalisés. 40:0.11 Puisque la majeure partie de ce récit sera consacrée à l’analyse des trois ordres fondamentaux de mortels ascendants, nous commencerons par étudier les ordres non mortels de filiation ascendante – ceux des séraphins, des Adams, des médians et des Ajusteurs. 1. Les séraphins évolutionnaires 40:1.1 Les créatures mortelles d’origine animale ne sont pas les seuls êtres jouissant du privilège de la filiation ; les armées angéliques participent également aux chances célestes d’atteindre le Paradis. Les gardiens séraphiques, par leur expérience et leur service auprès des mortels ascendants du temps, parviennent également au statut de filiation ascendante. Ces anges atteignent le Paradis par Séraphington, et beaucoup d’entre eux sont même enrôlés dans le corps de la Finalité des Mortels. 2. Les fils matériels ascendants 40:2.2 Quand un Adam et une Ève réussissent entièrement dans leur mission planétaire conjointe d’élévateurs biologiques, ils partagent la destinée des habitants de leur monde. Lorsque ce monde est ancré dans les stades avancés de lumière et de vie, ces fidèles Fils et Filles Matériels sont autorisés à se démettre de toutes leurs fonctions administratives planétaires. Après ces formalités, ces Adams et ces Èves libérés sont accrédités comme Fils ascendants de Dieu et peuvent commencer immédiatement leur long voyage vers Havona et le Paradis, en partant du point exact de leur statut du moment et de la spiritualité qu’ils ont atteinte. Et ils font ce voyage en compagnie des mortels et autres Fils ascendants, et le continuent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé Dieu et atteint le service éternel des Déités du Paradis dans le Corps de la Finalité des Mortels. 3. Les médians transférés 40:3.1 Peu après qu’une planète évolutionnaire a atteint les époques intermédiaires de lumière et de vie, ou même auparavant, les deux groupes de créatures médianes sont libérés de leurs devoirs planétaires. Après avoir été relevés de leur service planétaire, les deux ordres de médians sont inscrits dans l’univers local comme Fils ascendants de Dieu et commencent aussitôt leur longue ascension du Paradis par les routes déjà prescrites pour la progression des races mortelles des mondes matériels. Le groupe primaire est destiné à divers corps finalitaires, mais tous les médians secondaires ou adamiques sont dirigés pour être enrôlés dans le Corps des Mortels de la Finalité. 4. Les Ajusteurs Personnalisés 40:4.1 Quand les mortels du temps ne réussissent pas à assurer la survie éternelle de leur âme en association planétaire avec le don spirituel du Père Universel, jamais cet échec n’est imputable en aucune manière au fait que l’Ajusteur aurait négligé ses devoirs, son service, son ministère ou sa dévotion. Lors du décès de leur mortel, les Moniteurs ainsi abandonnés retournent sur Divinington et ultérieurement, après le jugement du non-survivant, ils peuvent être réaffectés aux mondes du temps et de l’espace. Quelquefois, après des services répétés de cet ordre ou à la suite d’une expérience extraordinaire, telle que le fait d’opérer comme Ajusteur intérieur d’un Fils d’effusion incarné, ces Ajusteurs efficaces sont personnalisés par le Père Universel. 5. Les mortels du temps et de l’espace 40:5.3 Bien que Dieu le Père ne puisse vous approcher par une manifestation directe de sa personnalité, il est en vous et fait partie de vous par l’identité des Ajusteurs de Pensée intérieurs, les divins Moniteurs. C’est ainsi que le Père, qui est le plus éloigné de vous en personnalité et en esprit, s’approche le plus près de vous dans le circuit de la personnalité et dans le contact en esprit de la communion intérieure avec les âmes de ses fils et filles mortels. 40:5.4 L’identification à l’esprit constitue le secret de la survie personnelle et détermine la destinée de l’ascension spirituelle. Les Ajusteurs de Pensée sont les seuls esprits qui aient un potentiel de fusion et qui puissent s’identifier avec l’homme durant sa vie incarnée. C’est pourquoi les mortels du temps et de l’espace sont classés conformément à leur relation avec les Moniteurs de Mystère intérieurs, ces dons divins. Cette classification est la suivante : 40:5.5 1. Mortels chez qui le séjour de l’Ajusteur est passager ou expérientiel. 40:5.6 2. Mortels du type qui ne fusionne pas avec les Ajusteurs. 40:5.7 3. Mortels ayant le potentiel de fusionner avec leur Ajusteur. 40:5.8 Première série – mortels chez qui le séjour de l’Ajusteur est passager ou expérientiel. 40:5.9 Sur beaucoup de mondes semblables à Urantia avant Adam, un grand nombre d’hommes primitifs des types supérieurs les plus évolués acquièrent la capacité de survivre, mais ne réussissent pas à atteindre la fusion avec l’Ajusteur. 40:5.10 Un Ajusteur expérientiel reste, chez un humain primitif, pendant toute la durée de sa vie dans la chair. Les Ajusteurs contribuent largement à l’avancement des hommes primitifs, mais sont impuissants à former des unions éternelles avec ces mortels. Le ministère transitoire des Ajusteurs accomplit deux choses : Premièrement, ces Ajusteurs gagnent une expérience précieuse et effective de la nature et du fonctionnement de l’intellect évolutionnaire ; cette expérience sera ultérieurement inestimable quand ils prendront contact sur d’autres mondes avec des êtres d’un développement supérieur. Deuxièmement, le séjour transitoire des Ajusteurs contribue beaucoup à préparer leurs sujets mortels à la possibilité d’une fusion ultérieure avec l’Esprit. Toutes les âmes de ce type qui recherchent Dieu atteignent la vie éternelle par l’embrassement spirituel de l’Esprit-Mère de l’univers local, et deviennent ainsi des mortels ascendants soumis au régime de l’univers local. Beaucoup de personnes ayant vécu sur Urantia avant Adam furent ainsi élevées aux mondes des maisons de Satania. 40:5.12 Deuxième série – mortels du type qui ne fusionne pas avec leur Ajusteur. Ce sont des types spécialisés d’êtres humains qui ne sont pas capables de s’unir éternellement avec leur Ajusteur intérieur. Beaucoup de non respirateurs entrent dans cette catégorie, et il existe de nombreux autres groupes qui ne fusionnent généralement pas avec les Ajusteurs. 40:5.13 Comme dans la première série, chaque membre de ce groupe bénéficie du ministère d’un seul Ajusteur pendant sa vie incarnée. 40:5.14 Les gardiens de la destinée exercent leur ministère sur ces sphères exactement comme sur Urantia et opèrent similairement lors de la survie des mortels, qui est le moment où se produit la fusion de l’âme survivante avec l’Esprit. 40:5.17 Troisième série – les mortels ayant le potentiel de fusionner avec leur Ajusteur. Tous les mortels fusionnés avec le Père ont une origine animale, exactement comme les races d’Urantia. Ils comprennent des mortels à potentiel de fusion avec les Ajusteurs et appartenant aux types à un cerveau, deux cerveaux et trois cerveaux. Les Urantiens sont du type intermédiaire ou à deux cerveaux. La dotation cérébrophysique de ces trois types ne joue de rôle ni dans le don des Ajusteurs, ni dans le service séraphique, ni dans aucune autre phase du ministère spirituel. La différence est maximum dans la vie temporelle et tend à diminuer à mesure que les mondes des maisons sont franchis un à un. À partir des sièges des systèmes, la progression des trois types est la même, et leur destinée finale au Paradis est identique. 40:5.19 Quant aux chances de survie des mortels, précisons, une fois pour toutes ceci : toutes les âmes appartenant à chacune des phases possibles d’existence humaine survivront à la condition de manifester de la bonne volonté à coopérer avec leur Ajusteur intérieur, et de montrer leur désir de trouver Dieu et d’atteindre la perfection divine. 6. Les fils de Dieu par la foi 40:6.3 Tous les mondes évolutionnaires habités par des mortels abritent des fils de Dieu par la foi, des fils de grâce et de miséricorde, des êtres mortels appartenant à la famille divine et, en conséquence, appelés fils de Dieu. Les mortels d’Urantia ont le droit de se considérer comme fils de Dieu pour les raisons suivantes : 40:6.4 1. Vous croyez à la réalité de votre filiation avec Dieu, et ainsi elle devient éternellement réelle. 40:6.5 2. Un Fils Créateur issu de Dieu est devenu l’un de vous. Il est en fait votre frère ainé ; et, si en esprit vous devenez véritablement des frères apparentés au Christ, au victorieux Micaël, alors il faut qu’en esprit vous soyez aussi les fils du Père que vous avez en commun – le Père de tous, le Père Universel lui-même. 40:6.6 3. Vous êtes fils parce que l’esprit d’un Fils a été répandu sur vous, a été libéralement et certainement effusé sur toutes les races d’Urantia. Cet esprit vous attire toujours vers le Fils divin qui en est la source, et vers le Père du Paradis qui est la source de ce Fils divin. 40:6.7 4. De son libre arbitre divin, le Père Universel vous a donné votre personnalité de créature. Vous avez été dotés d’une mesure de cette divine spontanéité d’action libre que Dieu partage avec tous ceux qui peuvent devenir ses fils. 40:6.8 5. Un fragment du Père Universel habite en vous, ce qui vous relie ainsi directement au divin Père de tous les Fils de Dieu. 7. Mortels fusionnés avec le Père 40:7.1 L’envoi des Ajusteurs, leur présence intérieure, est en vérité l’un des mystères insondables de Dieu le Père. Ces fragments de la nature divine du Père Universel apportent avec eux le potentiel d’immortalité des créatures. Les Ajusteurs sont des esprits immortels, et l’union avec eux confère la vie éternelle à l’âme du mortel fusionné. 40:7.2 Lorsque vous aurez finalement et définitivement fusionné avec votre Ajusteur, lorsque vous deux ne ferez plus qu’un, comme le Fils de Dieu et le Fils de l’Homme ne font qu’un chez le Christ Micaël, alors vous serez devenus en fait des fils ascendants de Dieu. 40:7.5 La fusion avec un fragment du Père Universel équivaut à une validation divine de l’aboutissement final au Paradis, et ces mortels fusionnés avec leur Ajusteur forment la seule classe d’êtres humains dont la totalité traverse les circuits de Havona et trouve Dieu au Paradis. Pour le mortel fusionné avec l’Ajusteur, la carrière de service universel est grande ouverte. Songez à la dignité de la destinée et à la gloire de l’aboutissement qui attendent chacun de vous ! 8. Mortels fusionnés avec le Fils 40:8.1 Alors que pratiquement tous les mortels survivants sont fusionnés avec leur Ajusteur sur l’un des mondes des maisons, ou bien dès leur arrivée sur les sphères morontielles supérieures, il y a certains cas où la fusion est retardée, et les intéressés n’éprouvent pas la sécurité finale de survivre avant d’avoir atteint les derniers mondes éducatifs du quartier général de l’univers ; et quelques-uns de ces mortels, candidats à la vie sans fin, ne réussissent absolument pas à atteindre la fusion d’identité avec leur fidèle Ajusteur. 40:8.3 Lorsqu’il devient apparent qu’une difficulté de synchronisation empêche la fusion avec le Père, on réunit les arbitres de survie du Fils Créateur. Et, lorsque les membres de ce tribunal d’enquête, sanctionné par un représentant personnel des Anciens des Jours, décident finalement que l’on ne peut découvrir aucune cause imputable à l’ascendeur pour n’avoir pas réussi à atteindre la fusion, ils le certifient sur les registres de l’univers local et transmettent dument leur conclusion aux Anciens des Jours. L’Ajusteur intérieur retourne alors tout de suite à Divinington pour confirmation par les Moniteurs Personnalisés. Une fois ce congé pris, le mortel morontiel est immédiatement fusionné avec un don individualisé de l’esprit du Fils Créateur. 40:8.4 De même que les sphères morontielles de Nébadon sont partagées avec les mortels fusionnés avec l’Esprit, de même ces créatures fusionnées avec le Fils partagent les services d’Orvonton avec leurs frères fusionnés avec un Ajusteur, qui voyagent intérieurement vers la lointaine Ile du Paradis. 9. Mortels fusionnés avec l’Esprit 40:9.2 Le fait que les créatures mortelles de ce type ne soient pas candidates à la fusion avec les Ajusteurs n’empêche pas les Ajusteurs de les habiter durant leur vie incarnée. Pendant ce séjour temporaire, les Ajusteurs bâtissent la même contrepartie spirituelle de la nature mortelle – l’âme – que celle qu’ils bâtissent pour les candidats à la fusion avec eux. Jusqu’à l’époque de la mort physique, le travail des Ajusteurs est entièrement semblable à leur fonction dans vos propres races, mais, après la dissolution par la mort, les Ajusteurs prennent congé pour toujours de ces candidats à la fusion avec l’Esprit. 40:9.3 Lorsque ces survivants endormis sont repersonnalisés sur les mondes des maisons, la place de l’Ajusteurs parti est remplie par une individualisation de l’esprit de la Divine Ministre, représentante de l’Esprit Infini dans l’univers local intéressé. Cette infusion d’esprit fait de ces créatures survivantes des mortels fusionnés avec l’Esprit. 40:9.4 Il y a toutefois une particularité qui différencie de leurs frères ascendants les mortels fusionnés avec l’Esprit. La mémoire mortelle de l’expérience humaine sur les mondes matériels d’origine survit à la mort de la chair, parce que l’Ajusteur intérieur en a acquis une contrepartie spirituelle, la transcription des évènements de la vie humaine qui ont présenté une signification spirituelle. Pour les mortels fusionnés avec l’Esprit, il n’existe pas de mécanisme permettant à la mémoire humaine de persister. Celles-ci se réveillent donc dans les salles de résurrection des sphères morontielles de Nébadon comme si elles étaient nouvellement créées, sans conscience d’une existence antérieure. 40:9.5 Ces enfants de l’univers local sont mis en mesure de récupérer une grande partie de leur expérience antérieure de mémoire humaine en la faisant raconter par les séraphins et chérubins associés, et en consultant les annales de leur carrière mortelle classées par les anges enregistreurs. 40:9.6 Quand on raconte à un mortel fusionné avec l’Esprit les évènements oubliés de son expérience passée, il se produit dans l’âme (l’identité) de ce survivant une réaction immédiate de récognition expérientielle qui confère aussitôt à l’évènement raconté la nuance émotionnelle de la réalité et la qualité intellectuelle du fait. Cette double réaction constitue la reconstruction, la reconnaissance et la validation d’une facette oubliée de l’expérience de mortel. 40:10.15 [Présenté par un Puissant Messager temporairement attaché à l’état-major de Gabriel de Salvington.] Fascicule 41. Aspects physiques de l’univers local 41:0.1 Le phénomène spatial caractéristique distinguant chaque création locale des autres est la présence de l’Esprit Créatif. Tout Nébadon est certainement imprégné par la présence d’espace de la Divine Ministre de Salvington, et cette présence prend tout aussi certainement fin aux frontières extérieures de notre univers local. Ce qui est imprégné par l’Esprit-Mère de notre univers local est Nébadon. 41:0.3 Le domaine d’un univers local peut comprendre une ou plusieurs – et même beaucoup – de nébuleuses, et c’est ainsi que l’assemblage physique de Nébadon vient de la progéniture stellaire et planétaire de la nébuleuse d’Andronover et d’autres nébuleuses. Les sphères de Nébadon ont pour ancêtres diverses nébuleuses, mais elles avaient en commun un certain minimum de mouvement d’espace qui fut ajusté par les efforts intelligents des directeurs de pouvoir, de manière à produire notre présent agrégat de corps spatiaux. Cet ensemble voyage d’un seul tenant sur les orbites du superunivers. 1. Les centres de pouvoir de Nébadon 41:1.2 Cent Centres Suprêmes de Pouvoir du quatrième ordre sont affectés en permanence à notre univers local. Ces êtres reçoivent les lignes de pouvoir arrivant des centres ternaires d’Uversa et, après avoir abaissé l’intensité des circuits et les avoir modifiés, les transmettent par relais aux centres de pouvoir de nos constellations et systèmes. Lorsque ces centres de pouvoir fonctionnent en association, ils produisent le système vivant de contrôle et d’égalisation qui opère pour maintenir l’équilibre et la distribution des énergies ; autrement celles-ci seraient fluctuantes et variables. 41:1.3 Les cent centres de pouvoir de l’univers local sont stationnés sur Salvington, où ils fonctionnent au centre exact d’énergie de cette sphère. Les sphères architecturales telles que Salvington, Édentia et Jérusem sont éclairées, chauffées et alimentées en énergie par des méthodes qui les rendent tout à fait indépendantes des soleils de l’espace. Ces sphères furent construites – faites sur mesure – par les centres de pouvoir et les contrôleurs physiques, et conçues pour exercer une puissante influence sur la distribution de l’énergie. Basant leurs activités sur ces points focaux de contrôle d’énergie, les centres de pouvoir, par leur présence vivante, orientent et canalisent les énergies physiques de l’espace. 41:1.4 Dix Centres Suprêmes de Pouvoir du cinquième ordre sont affectés à chacune des subdivisions primaires de Nébadon, les cent constellations. Dans la vôtre, celle de Norlatiadek, ils ne sont pas installés sur la sphère-siège, mais au centre de l’énorme système stellaire qui constitue le noyau physique de la constellation. 41:1.5 Un seul Centre Suprême de Pouvoir du sixième ordre a son poste au centre exact de gravité de chaque système local. Dans le système de Satania, le centre de pouvoir affecté occupe une ile obscure de l’espace située au centre astronomique du système. Nombre de ces iles obscures sont d’immenses dynamos qui mobilisent et orientent certaines énergies de l’espace. 2. Les contrôleurs physiques de Satania 41:2.1 Les Maitres Contrôleurs Physiques servent auprès des centres de pouvoir dans tout le grand univers, mais leurs fonctions dans un système local tel que Satania sont plus faciles à comprendre. Satania est l’un des cent systèmes locaux qui constituent l’organisation administrative de la constellation de Norlatiadek. 41:2.2 Satania lui-même est composé de plus de sept-mille groupes astronomiques ou systèmes physiques, dont très peu ont eu une origine similaire à celle de votre système solaire. 41:2.3 Sauf la présence du centre de pouvoir affecté, la supervision de tout le système d’énergie physique de Satania est centrée sur Jérusem. Un Maitre Contrôleur Physique stationné sur cette sphère-siège travaille en coordination avec le centre de pouvoir du système ; il sert de chef de liaison des inspecteurs de pouvoir siégeant à Jérusem et opérant dans tout le système local. 41:2.4 La mise en circuit et la canalisation de l’énergie sont supervisées par les cinq-cent-mille manipulateurs d’énergie vivants et intelligents répartis dans tout Satania. Par l’action de ces contrôleurs physiques, les centres de pouvoir superviseurs détiennent le contrôle complet et parfait de la majorité des énergies fondamentales de l’espace, y compris les émanations des globes incandescents et des sphères obscures chargées d’énergie. Ce groupe d’entités vivantes peut mobiliser, transformer, transmuer, manipuler et transmettre à peu près toutes les énergies physiques de l’espace organisé. 41:2.8 Les Maitres Contrôleurs Physiques ont la responsabilité de superviser l’énergie-pouvoir dans les mondes évolutionnaires habités, mais ne sont pas responsables de tous les dérèglements d’énergie sur Urantia. Urantia se trouve sur le trajet d’énergies formidables ; c’est une petite planète dans le circuit de masses colossales, et les contrôleurs locaux emploient quelquefois un nombre énorme de membres de leur ordre pour équilibrer ces lignes d’énergie. 3. Nos associés stellaires 41:3.1 Plus de deux-mille soleils éclatants déversent de la lumière et de l’énergie dans Satania, et votre propre soleil y est un globe embrasé moyen. 41:3.7 Les soleils très jeunes et les soleils très vieux brillent habituellement d’une lumière rougeâtre. La teinte jaune indique une jeunesse relative ou bien l’approche de la vieillesse, mais la brillante lumière blanche est le signe d’une vie adulte robuste et longue. 4. La densité du soleil 41:4.1 La masse de votre soleil est un peu plus grande que ne l’estiment vos physiciens, qui l’évaluent à environ mille-huit-cents quadrillions de tonnes (1,8 x 1027). Sa densité actuelle est à peu près une fois et demie celle de l’eau et se situe à mi-chemin entre celles des étoiles les plus denses et des étoiles les plus ténues. Mais votre soleil n’est ni liquide ni solide. Il est gazeux, et ceci est vrai malgré la difficulté d’expliquer comment la matière gazeuse peut atteindre cette densité, et même des densités beaucoup plus élevées. 5. La radiation solaire 41:5.1 Les soleils de l’espace ne sont pas très denses, et ce fait est prouvé par les courants continus d’énergies lumineuses qui s’en échappent. Une densité trop élevée retiendrait la lumière par opacité jusqu’à ce que la pression de l’énergie lumineuse atteigne le point d’explosion. Il faut que la pression de lumière ou de gaz soit formidable à l’intérieur d’un soleil pour l’amener à émettre des courants d’énergie capables de pénétrer l’espace sur des millions et des millions de kilomètres, et apporter de l’énergie, de la lumière et de la chaleur aux planètes lointaines. 41:5.2 En présence des gaz propulsifs, et lorsqu’elle est confinée à de hautes températures par des cloisons opaques, la lumière est fortement explosive. 41:5.3 L’intérieur de votre soleil est un immense générateur de rayons X. Les soleils sont entretenus de l’intérieur par le bombardement incessant de ces puissantes émanations. 41:5.5 Les rayons X de l’intérieur d’un soleil chargent les électrons fortement chauffés et agités avec une énergie suffisante pour les envoyer dans l’espace, au-delà de la foule des influences emprisonnantes de la matière interposée, et jusqu’aux sphères distantes des systèmes lointains, malgré les attractions gravitationnelles divergentes. La grande énergie cinétique nécessaire pour échapper à l’emprise de gravité d’un soleil est suffisante pour assurer que le rayon de soleil voyagera sans perdre de vitesse jusqu’à ce qu’il rencontre des masses considérables de matière ; alors il sera rapidement transformé en chaleur avec libération d’autres énergies. 41:5.6 Soit comme lumière, soit sous d’autres formes, l’énergie se meut en ligne droite dans son vol spatial. Les particules actuelles existant matériellement traversent l’espace comme une fusillade. Elles se déplacent en ligne droite non brisée ou en procession, à moins d’être influencées par des forces supérieures ; en outre, elles obéissent toujours à l’attraction gravitationnelle linéaire inhérente aux masses matérielles et à la présence de la gravité circulaire de l’Ile du Paradis. 6. Le calcium – vagabond de l’espace 41:6.1 En déchiffrant les phénomènes spectraux, il faut se rappeler que l’espace n’est pas vide et qu’en le traversant, la lumière est parfois légèrement modifiée par les diverses formes d’énergie et de matière qui circulent dans tout l’espace organisé. Certaines raies indiquant des matières inconnues qui apparaissent dans le spectre de votre soleil sont dues à des modifications d’éléments bien connus flottant dans l’espace sous forme d’éclats, victimes atomiques de violentes rencontres lors de la bataille des éléments solaires. L’espace fourmille de ces épaves errantes, et spécialement de sodium et de calcium. 41:6.2 Le calcium est en fait le principal élément de l’imprégnation par la matière de tout l’espace d’Orvonton. Notre superunivers tout entier est parsemé de pierre finement pulvérisée. La pierre est littéralement le matériau de construction fondamental pour les planètes et les sphères de l’espace. Le nuage cosmique, le grand manteau de l’espace, est composé en majeure partie d’atomes de calcium modifiés. L’atome de pierre est l’un des éléments les plus répandus et les plus tenaces. Non seulement il supporte l’ionisation solaire – la scission – mais il persiste comme identité associable même après avoir été bombardé par les rayons X destructeurs et fracassé par les hautes températures solaires. Le calcium possède une individualité et une longévité supérieures à celles de toutes les formes les plus ordinaires de la matière. 41:6.4 Le calcium aux températures solaires est un élément actif et doué de propriétés variées. Cet atome de pierre a deux électrons agiles flottant sur ses deux circuits électroniques extérieurs, qui sont très proches l’un de l’autre. Dans la lutte atomique, il perd de bonne heure son électron extérieur, sur quoi il se met à jongler magistralement avec le dix-neuvième électron entre le dix-neuvième et le vingtième circuit de révolution électronique. Plus de vingt-cinq-mille fois par seconde, il projette ce dix-neuvième électron dans un mouvement de va-et-vient entre sa propre orbite et celle de son compagnon perdu. C’est ainsi qu’un atome de pierre mutilé peut défier partiellement la gravité et réussir à chevaucher les courants émergents de lumière et d’énergie, les rayons de soleil, vers la liberté et l’aventure. Cet atome de calcium se déplace vers l’extérieur par saccades alternées de propulsion en avant, saisissant et lâchant le rayon de soleil environ vingt-cinq-mille fois par seconde. 41:6.6 Votre soleil s’est dessaisi d’une énorme quantité de son calcium. Il en a perdu des masses colossales à l’époque de ses éruptions convulsives liées à la formation du système solaire. Une grande partie du calcium restant se trouve maintenant dans la croute extérieure du soleil. 7. Les sources de l’énergie solaire 41:7.1 La température interne de beaucoup de soleils, et même du vôtre, est beaucoup plus élevée qu’on ne le croit généralement. Il n’existe pratiquement pas d’atomes entiers à l’intérieur d’un soleil ; ils sont tous plus ou moins fracassés par le bombardement intensif des rayons X qui accompagne naturellement ces hautes températures. Indépendamment des éléments matériels qui peuvent apparaitre à la surface, ceux de l’intérieur sont rendus très semblables les uns aux autres par l’action dissociante des rayons X disruptifs. Le rayon X est le grand niveleur de l’existence atomique. 41:7.2 La température superficielle de votre soleil est d’environ 3 300 degrés centigrades, mais elle augmente rapidement quand on pénètre à l’intérieur et elle finit par atteindre l’élévation incroyable de près de 19 500 000 degrés dans les régions centrales. (Toutes ces températures sont exprimées en degrés Celsius). 41:7.14 Seuls peuvent briller éternellement les soleils qui fonctionnent dans les canaux directs des principaux courants d’énergie de l’univers. Ces fournaises solaires flamboient indéfiniment, car elles peuvent récupérer leurs pertes matérielles en absorbant de la force d’espace et des énergies circulantes analogues. 8. Réactions de l’énergie solaire 41:8.1 Dans les soleils encircuités dans les canaux d’énergie d’espace, l’énergie solaire est libérée par diverses chaines de réactions nucléaires complexes dont la plus commune est la réaction hydrogène-carbone-hélium. Dans cette métamorphose, le carbone agit comme catalyseur d’énergie puisqu’en aucune manière il ne subit de changement effectif dans ce processus de conversion d’hydrogène en hélium. Dans certaines conditions de haute température, l’hydrogène pénètre les noyaux du carbone. Puisque le carbone ne peut pas contenir plus de quatre de ces protons, lorsqu’il atteint son état de saturation, il commence à émettre des protons aussi vite qu’il en arrive de nouveaux. Dans cette réaction, les particules entrantes d’hydrogène ressortent comme atomes d’hélium. 41:8.2 La réduction du contenu d’hydrogène accroit la luminosité d’un soleil. Pour les soleils destinés à se consumer, le maximum de luminosité est atteint au moment où l’hydrogène est épuisé. Ensuite, l’éclat est maintenu par le processus résultant de la contraction par gravité. Finalement, une telle étoile deviendra ce qu’on appelle une naine blanche, une sphère fortement condensée. 9. Stabilité des soleils 41:9.1 Les plus grands soleils conservent sur leurs électrons un contrôle gravitationnel tel que la lumière ne s’échappe qu’à l’aide des puissants rayons X. Ces rayons auxiliaires pénètrent tout l’espace et servent à maintenir les associations ultimatoniques fondamentales de l’énergie. Au temps de la jeunesse d’un soleil, les grandes pertes d’énergie survenant après qu’il a atteint sa température maximum – plus de 19 500 000 degrés – ne sont pas tant dues à l’échappement de la lumière qu’à des fuites d’ultimatons. Ces énergies ultimatoniques s’échappent dans l’espace à l’époque de l’adolescence solaire, comme une véritable explosion d’énergie, pour se lancer dans l’aventure de l’association électronique et de la matérialisation de l’énergie. 41:9.2 Les atomes et les électrons sont soumis à la gravité. Les ultimatons ne sont pas soumis à la gravité locale, l’effet réciproque de l’attraction matérielle, mais ils obéissent pleinement à la gravité absolue ou gravité du Paradis, à la courbe et au rythme du cercle universel et éternel de l’univers des univers. L’énergie ultimatonique n’obéit pas à l’attraction gravitationnelle linéaire ou directe des masses matérielles, proches ou lointaines, mais tourne toujours fidèlement sur le circuit de la grande ellipse de la vaste création. 41:9.3 Votre propre centre solaire irradie annuellement presque cent-milliards de tonnes de matière actuelle. La vie d’un soleil devient stable après qu’il a atteint le maximum de sa température interne et que les énergies subatomiques commencent à être libérées. C’est précisément à ce point critique que les plus grands soleils subissent des pulsations convulsives. 41:9.4 La stabilité des soleils dépend entièrement de l’équilibre dans la rivalité de la gravité et de la chaleur – des pressions formidables contrebalancées par des températures inimaginables. L’élasticité des gaz solaires intérieurs soutient les couches externes de matériaux variés et quand la gravité et la chaleur s’équilibrent, le poids des matériaux extérieurs égale exactement la pression de température des gaz intérieurs sous-jacents. 41:9.5 Votre soleil a atteint depuis longtemps un équilibre relatif entre ses cycles d’expansion et de contraction, ces perturbations qui provoquent les gigantesques pulsations de beaucoup d’étoiles plus jeunes. Votre soleil a récemment dépassé le cap de ses six-milliards d’années. Son fonctionnement passe présentement par la période de plus grande économie. Il brillera avec sa présente efficacité pendant plus de vingt-cinq-milliards d’années. Ensuite, il passera probablement par une période de déclin, partiellement efficace, aussi longue que l’ensemble des périodes de sa jeunesse et de sa fonction stabilisée. 10. Origine des mondes habités 41:10.1 Quelques-unes des étoiles variables qui se trouvent dans l’état de pulsation maximum, ou s’en approchent, sont en train de donner naissance à des systèmes subsidiaires dont beaucoup finiront par ressembler de près à votre soleil et à ses planètes en rotation. C’est précisément dans cet état de puissante pulsation que se trouvait votre soleil lorsque le système massif d’Angona s’en approcha considérablement. La surface extérieure de votre soleil commença à émettre par éruption de véritables courants – des nappes continues – de matière. Cela continua avec une violence toujours accrue jusqu’au maximum de rapprochement au cours duquel les limites de la cohésion solaire furent atteintes et une vaste masse de matière, ancêtre des planètes de votre système solaire, fut dégorgée. Dans des circonstances similaires, la proximité maximum du corps attirant extrait parfois d’un soleil des planètes entières, et même un quart ou un tiers de soleil. Ces extrusions majeures forment certains types spéciaux de mondes entourés de nuages, des sphères ressemblant beaucoup à Jupiter ou à Saturne. 41:10.2 La majorité des systèmes solaires a eu toutefois une origine entièrement différente du vôtre, et cela est vrai même de ceux qui furent produits par la technique des marées gravitationnelles. 41:10.6 [Présenté par un Archange, en collaboration avec le Chef des Centres de Pouvoir de Nébadon.] Fascicule 42. Énergie – mental et matière 42:0.1 Le fondement de l’univers est matériel en ce sens que l’énergie est la base de toute existence, et l’énergie pure est contrôlée par le Père Universel. La force, l’énergie, est la seule chose qui se dresse comme un monument perpétuel démontrant et prouvant l’existence et la présence de l’Absolu Universel. Cet immense courant d’énergie issu des Présences du Paradis n’a jamais manqué, jamais fait défaut. Il n’y a jamais eu d’interruption dans ce soutien infini. 1. Forces et énergies du Paradis 42:1.1 Le fondement de l’univers est matériel, mais l’essence de la vie est esprit. 42:1.2 La matière – l’énergie – car ce ne sont que des manifestations diverses de la même réalité cosmique, en tant que phénomène universel, est inhérente au Père Universel. L’ultimaton, la première forme mesurable d’énergie, a le Paradis pour noyau. 42:1.5 La création de l’énergie et le don de la vie sont les prérogatives du Père Universel et des personnalités Créatrices qui lui sont associées. Les organisateurs de force déclenchent les changements et instituent les modifications de la force d’espace qui se traduisent par de l’énergie. Les directeurs de pouvoir transmuent l’énergie en matière, et c’est ainsi que naissent les mondes matériels. Les Porteurs de Vie déclenchent dans la matière morte les processus que nous appelons la vie, la vie matérielle. Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel accomplissent de même leur mission dans tous les domaines de transition entre les mondes matériels et les mondes spirituels. Les Créateurs spirituels supérieurs inaugurent des processus similaires dans les formes divines d’énergie, et les formes spirituelles supérieures de vie intelligente en résultent. 42:1.7 La force dérivée de la Déité existant en soi a une existence perpétuelle en elle-même. L’énergie-force est impérissable et indestructible. Ces manifestations de l’Infini peuvent être soumises à des transmutations illimitées, à des transformations sans fin et à des métamorphoses éternelles ; mais, en aucun sens ni à aucun degré, ni même dans la plus petite mesure imaginable, elles ne peuvent subir d’anéantissement et n’en subiront jamais. 2. Systèmes universels d’énergie non spirituelle (énergies physiques) 42:2.2 Toutefois, pour tenter d’éviter les confusions de concepts, je suggère comme recommandable d’adopter la classification suivante pour la force cosmique, l’énergie émergente et le pouvoir d’univers – l’énergie physique : 42:2.3 1. Puissance d’espace. 42:2.5 La puissance d’espace est une préréalité. Elle est le domaine de l’Absolu Non Qualifié et ne réagit qu’à l’emprise personnelle du Père Universel, bien qu’en apparence elle soit modifiable par la présence des Maitres Organisateurs de Force Primaires. 42:2.7 2. Force primordiale. Elle représente le premier changement fondamental dans la puissance d’espace et pourrait être l’une des fonctions de l’Absolu Non Qualifié au bas Paradis. 42:2.8 La force passive et potentielle devient active et primordiale en réponse à la résistance offerte par la présence dans l’espace des Maitres Organisateurs de Force Extériorisés Primaires. 42:2.10 3. Énergies émergentes. La présence passive des organisateurs de force primaires est suffisante pour transformer la puissance d’espace en force primordiale, et c’est sur le champ spatial ainsi activé que ces mêmes organisateurs de force commencent leurs premières opérations actives. La force primordiale est destinée à passer par deux phases distinctes de transmutation dans les royaumes de manifestation de l’énergie avant d’apparaitre comme pouvoir d’univers. Ces deux niveaux d’énergie émergente sont : 42:2.11 a. Énergie puissante. C’est l’énergie puissante d’orientation, de mouvements de masse, de haute tension et de réaction forcée – systèmes d’énergie gigantesques – mis en mouvement par les activités des organisateurs de force primaires. Cette énergie primaire ou énergie puissante ne réagit pas en premier lieu nettement à l’attraction gravitationnelle du Paradis. 42:2.12 b. Énergie gravitationnelle. L’énergie qui apparait ensuite, et qui est sensible à la gravité, contient le potentiel du pouvoir d’univers et devient l’ancêtre actif de toute la matière de l’univers. Cette énergie secondaire ou gravitationnelle est le produit des élaborations d’énergie résultant de la présence-pression et des tendances-tensions établies par les Maitres Organisateurs de Force Transcendantaux Associés. En réponse au travail de ces manipulateurs de force, l’énergie d’espace passe rapidement du stade puissant au stade gravitationnel et devient ainsi directement réactive à l’emprise circulaire (absolue) de la gravité du Paradis. 42:2.14 4. Pouvoir d’Univers. La force d’espace a été changée en énergie d’espace et ensuite en énergie sous contrôle gravitationnel. L’énergie physique a été ainsi murie au point de pouvoir être dirigée dans des canaux de pouvoir et mise au service des multiples desseins des Créateurs d’univers. Ce travail est continué par les habiles directeurs, centres et contrôleurs de l’énergie physique dans le grand univers – celui des créations organisées et habitées. Ces Directeurs de Pouvoir d’Univers assument le contrôle plus ou moins complet de vingt-et-une des trente phases d’énergie constituant le présent système énergétique des sept superunivers. 3. Classification de la matière 42:3.1 La matière est identique dans tous les univers, sauf dans l’univers central. Les propriétés physiques de la matière dépendent de la vitesse de révolution de ses éléments composants, du nombre et de la dimension des éléments en rotation, de leur distance du corps nucléaire ou du contenu d’espace de la matière, ainsi que de la présence de certaines forces non encore découvertes sur Urantia. 42:3.2 La matière des différents soleils, planètes et corps spatiaux comporte dix grandes divisions : 42:3.3 1. La matière ultimatonique – les unités physiques primordiales de l’existence matérielle, les particules d’énergie qui contribuent à composer des électrons. 42:3.4 2. La matière subélectronique – le stade explosif et répulsif des supergaz solaires. 42:3.5 3. La matière électronique – le stade électrique de différenciation matérielle – électrons, protons et diverses autres unités entrant dans la constitution variée des groupes électroniques. 42:3.6 4. La matière subatomique, qui existe en grande quantité à l’intérieur des soleils chauds. 42:3.7 5. Les atomes fracassés – ils se trouvent dans les soleils qui se refroidissent et dans tout l’espace. 42:3.8 6. La matière ionisée – atomes individuels dépouillés de leurs électrons extérieurs (chimiquement actifs) par l’électricité, la chaleur, les rayons X et par des solvants. 42:3.9 7. La matière atomique – le stade chimique d’organisation élémentaire, les unités composantes de la matière moléculaire ou visible. 42:3.10 8. Le stade moléculaire de la matière telle qu’elle existe sur Urantia à l’état de matérialisation relativement stable dans les conditions ordinaires. 42:3.11 9. La matière radioactive – la tendance et l’activité désorganisatrices des éléments lourds dans des conditions de chaleur modérée et de pression gravitationnelle diminuée. 42:3.12 10. La matière effondrée – la matière relativement stationnaire trouvée à l’intérieur des soleils froids ou morts. Cette forme de matière n’est pas réellement stationnaire ; il subsiste un peu d’activité ultimatonique et même électronique, mais ces unités sont fortement comprimées et leurs vitesses de révolution grandement diminuées. 4. Transmutations de l’énergie et de la matière 42:4.1 La lumière, la chaleur, l’électricité, le magnétisme, la chimie, l’énergie et la matière sont – quant à leur origine, leur nature et leur destinée – une seule et même chose au même titre que d’autres réalités matérielles non encore découvertes sur Urantia. 42:4.3 Les centres de pouvoir et leurs associés s’occupent très activement de transmuer l’ultimaton dans les circuits et révolutions des électrons. Ces êtres uniques contrôlent et composent le pouvoir en manipulant habilement les unités de base de l’énergie matérialisée, les ultimatons. Ils sont maitres de l’énergie qui circule dans cet état primitif. En liaison avec les contrôleurs physiques, ils sont capables de contrôler efficacement l’énergie et de la diriger, même après sa transmutation au niveau électrique ou au stade dit électronique. Mais leur champ d’action est considérablement amoindri quand l’énergie organisée électroniquement se lance dans les tourbillons des systèmes atomiques. Après cette matérialisation, les énergies tombent sous l’emprise complète du pouvoir d’attraction de la gravité linéaire. 42:4.5 Dans tout l’espace, le froid et d’autres influences sont à l’œuvre pour organiser créativement les ultimatons en électrons. La chaleur est la mesure de l’activité électronique, tandis que le froid signifie simplement absence de chaleur – repos relatif de l’énergie. 42:4.6 Ce sont la présence et l’action de la gravité qui empêchent l’apparition du zéro théorique absolu, car l’espace interstellaire n’est pas à la température du zéro absolu. Dans tout l’espace organisé, il y a des courants d’énergie répondant à la gravité, des circuits de pouvoir, des activités ultimatoniques, ainsi que l’organisation d’énergies électroniques. 42:4.7 La température – chaleur et froid – n’est secondaire que par rapport à la gravité dans les royaumes d’évolution de l’énergie et de la matière. Les ultimatons obéissent docilement aux températures extrêmes. Les basses températures favorisent certaines formes de structures électroniques et d’assemblages atomiques, tandis que les hautes températures facilitent toutes sortes de démolitions d’atomes et de désintégrations de la matière. 42:4.8 Quand elles sont soumises aux températures et aux pressions de certains états solaires internes, toutes les associations d’atomes, sauf les plus primitives, peuvent être disloquées. La chaleur peut donc largement triompher de la stabilité gravitationnelle, mais aucune chaleur ou pression solaire connue ne peut reconvertir des ultimatons en énergie puissante. 5. Manifestations d’énergie ondulatoire 42:5.2 Sous l’angle des connaissances scientifiques sur Urantia au vingtième siècle, les manifestations d’énergie ondulatoire peuvent se classer dans les dix groupes suivants : 42:5.3 1. Rayons infra-ultimatoniques – les révolutions marginales des ultimatons lorsqu’ils commencent à prendre une forme définie. C’est le premier stade de l’énergie émergente où l’on peut détecter et mesurer des phénomènes ondulatoires. 42:5.4 2. Rayons ultimatoniques. L’assemblage de l’énergie dans les sphères minuscules des ultimatons occasionne dans le contenu de l’espace des vibrations discernables et mesurables. Bien avant que les physiciens ne découvrent l’ultimaton, ils détecteront indubitablement les phénomènes dus à la pluie de ces rayons sur Urantia. Ces rayons courts et puissants représentent l’activité initiale des ultimatons quand ils sont ralentis au point de virer vers l’organisation électronique de la matière. À mesure que les ultimatons s’agglomèrent en électrons, il se produit une condensation avec mise en réserve correspondante d’énergie. 42:5.5 3. Les rayons spatiaux courts. Ce sont les plus courtes de toutes les vibrations purement électroniques ; elles représentent le stade préatomique de cette forme de matière. Il faut des températures extraordinairement basses ou élevées pour produire ces rayons spatiaux qui sont de deux sortes : l’une qui accompagne la naissance des atomes et l’autre qui dénote leur dislocation. 42:5.6 4. Le stade électronique. Ce stade d’énergie est la base de toute matérialisation dans les sept superunivers. Lorsque des électrons passent des niveaux énergétiques supérieurs de révolution orbitale à des niveaux inférieurs, des quanta sont toujours émis. Les changements d’orbite des électrons produisent l’éjection ou l’absorption de particules mesurables d’énergie-lumière très bien déterminées et uniformes, tandis que les électrons individuels abandonnent toujours une particule d’énergie-lumière quand ils subissent une collision. 42:5.7 5. Rayons gamma. Ce sont les émanations qui caractérisent la dissociation spontanée de la matière atomique. 42:5.8 6. Le groupe des rayons X. L’étape suivante dans le ralentissement de l’électron fournit les diverses formes de rayons X solaires ainsi que les rayons X engendrés artificiellement. La charge électronique crée un champ électrique ; le mouvement donne naissance à un courant électrique ; le courant produit un champ magnétique. Lorsqu’un électron est brusquement arrêté, la commotion électromagnétique résultante produit le rayon X ; le rayon X est cette perturbation. 42:5.9 7. Les rayons ultraviolets ou chimiques de la lumière du soleil et leurs diverses productions mécaniques. 42:5.10 8. La lumière blanche – toute la lumière visible des soleils. 42:5.11 9. Les rayons infrarouges – le ralentissement de l’activité électronique se rapprochant encore davantage de la chaleur appréciable. 42:5.12 10. Les ondes hertziennes – les énergies utilisées sur Urantia pour les télédiffusions. 42:5.14 La lumière et toutes les autres formes de manifestations énergétiques reconnaissables consistent en une succession de particules énergétiques déterminées qui se déplacent en ligne droite, sauf dans la mesure où leur trajectoire est modifiée par la gravité et d’autres forces interférentes. 6. Ultimatons, électrons et atomes 42:6.3 Les ultimatons fonctionnent par attraction mutuelle en ne répondant qu’au champ de gravité circulaire du Paradis. Ne réagissant pas à la gravité linéaire, ils se trouvent ainsi maintenus dans le courant universel d’espace. Les ultimatons sont capables d’accélérer leur vitesse de révolution jusqu’à se comporter partiellement comme doués d’antigravité, mais, sans l’intervention des organisateurs de force ou des directeurs de pouvoir, ils ne peuvent pas atteindre la vitesse critique de libération où ils perdraient leur individualité et retourneraient au stade d’énergie puissante. Dans la nature, les ultimatons n’échappent à leur statut d’existence physique que s’ils participent à la dislocation terminale d’un soleil refroidi et mourant. 42:6.4 Les ultimatons, inconnus sur Urantia, ralentissent leur mouvement en passant par beaucoup de phases d’activité physique avant d’atteindre les conditions d’énergie révolutionnelle préalables à l’organisation électronique. Les ultimatons ont trois variétés de mouvements : leur résistance mutuelle à la force cosmique, leur révolution individuelle avec potentiel d’antigravité et la position à l’intérieur de l’électron de la centaine d’ultimatons mutuellement interassociés. 42:6.5 L’attraction mutuelle assure la cohésion de cent ultimatons dans la constitution d’un électron, et il n’y en a jamais un de moins ni un de plus dans un électron typique. La perte d’un ou plusieurs ultimatons détruit l’identité typique de l’électron, ce qui amène à l’existence l’une des dix formes modifiées de l’électron. 42:6.6 Les ultimatons ne décrivent pas d’orbites et ne tourbillonnent pas en circuits à l’intérieur des électrons, mais ils se répandent ou se groupent selon leurs vitesses de rotation axiales, ce qui détermine les dimensions différentielles des électrons. C’est la même vitesse de rotation des ultimatons autour de leur axe qui détermine les réactions négatives ou positives des différents types d’unités électroniques. L’ensemble de la ségrégation et du groupement de la matière électronique ainsi que la différenciation électrique de corps négatifs et positifs d’énergie-matière résultent des diverses fonctions des associations d’ultimatons qui les composent. 7. La matière atomique 42:7.2 À l’intérieur de l’atome, les électrons tournent autour du proton central à des distances proportionnelles à celles des planètes qui tournent autour du soleil dans l’espace du système solaire. 8. La cohésion atomique 42:8.1 Alors que la gravité est l’un des différents facteurs contribuant à maintenir ensemble un minuscule système d’énergie atomique, il y a aussi, présente dans et parmi les unités de base, une énergie puissante et inconnue ; c’est le secret de leur constitution fondamentale et de leur comportement ultime, une force qui reste à découvrir sur Urantia. Cette influence universelle imprègne tout l’espace intérieur de la minuscule organisation énergétique. 42:8.2 L’espace entre les électrons d’un atome n’est pas vide. Dans tout l’atome, cet espace interélectronique est animé par des manifestations ondulatoires parfaitement synchronisées avec la vitesse des électrons et la rotation des ultimatons. Cette force n’est pas entièrement dominée par vos lois reconnues d’attraction positive et négative ; c’est pourquoi elle se conduit parfois d’une manière imprévisible. 10. Systèmes universels d’énergie non spirituelle (systèmes du mental matériel) 42:10.2 Les énergies universelles non spirituelles sont réassociées dans les systèmes vivants du mental non Créateur sur divers niveaux dont certains peuvent être décrits comme suit : 42:10.3 1. Esprits mentaux préadjuvats. C’est un niveau mental non expérientiel ; sur les mondes habités, ce sont les Maitres Contrôleurs Physiques qui lui apportent leur ministère. C’est le mental machinal, l’intellect non enseignable des formes les plus primitives de la vie matérielle. 42:10.4 2. Le mental des esprits adjuvats. C’est le ministère de l’Esprit-Mère d’un univers local fonctionnant au travers de ses sept esprits-mentaux adjuvats sur le niveau enseignable (non machinal) du mental matériel. À ce niveau, le mental matériel expérimente : en tant qu’intellect subhumain (animal) chez les cinq premiers adjuvats ; en tant qu’intellect humain (moral) chez les sept adjuvats ; en tant qu’intellect surhumain (médian) chez les deux derniers adjuvats. 42:10.5 3. Mental morontiel en évolution. C’est la conscience en expansion chez les personnalités évoluantes dans les carrières ascendantes d’un univers local. Elle est le don de l’Esprit-Mère de l’univers local en liaison avec le Fils Créateur. Ce niveau mental implique l’organisation du type morontiel de véhicule vital, synthèse du matériel et du spirituel effectuée par les Superviseurs de Pouvoir Morontiel de l’univers local. 11. Mécanismes de l’univers 42:11.1 En évaluant et en reconnaissant le mental, il faut se rappeler que l’univers n’est ni machinal ni magique ; il est une création du mental et un mécanisme de lois. En pratique, les lois de la nature opèrent dans les royaumes apparemment duels du physique et du spirituel, mais en réalité ces royaumes ne font qu’un. La Source-Centre Première est la cause primordiale de toutes les matérialisations, et en même temps le premier Père et le Père final de tous les esprits. Dans les univers extérieurs à Havona, le Père Paradisiaque n’apparait que comme pure énergie et pur esprit – sous la forme des Ajusteurs de Pensée et autres fragmentations similaires. 42:11.2 Les mécanismes ne dominent pas absolument toute la création. L’univers des univers, considéré comme un tout, est conçu par le mental, construit par le mental et administré par le mental. Mais le mécanisme divin de l’univers des univers est beaucoup trop parfait pour que les méthodes scientifiques du mental humain fini puissent discerner même une trace de la domination du mental infini. Car ce mental créateur, contrôlant et sustentateur n’est ni un mental matériel ni un mental de créature ; il est le mental-esprit fonctionnant sur et depuis les niveaux créateurs de la réalité divine. 42:11.8 Plus le mental universel associé à un phénomène quelconque de l’univers est élevé, plus il est difficile aux types inférieurs de mental de le découvrir. Puisque le mental du mécanisme de l’univers est un mental-esprit créatif (la faculté mentale même de l’Infini), il ne peut jamais être découvert ou discerné par les organes mentaux des niveaux inférieurs de l’univers, et encore bien moins par le mental le plus humble de tous, le mental humain. Bien que le mental animal évoluant recherche naturellement Dieu, il ne peut à lui seul et par lui seul connaitre Dieu par inhérence. 12. Modèle et forme – domination du mental 42:12.1 L’évolution des mécanismes implique et dénote la présence cachée et la domination du mental créateur. L’aptitude de l’intellect mortel à concevoir, projeter et créer des mécanismes automatiques démontre les qualités supérieures, créatives et intentionnelles du mental humain comme influence dominante sur la planète. 42:12.9 Le mental est toujours créateur. La dotation mentale individuelle d’un animal, d’un humain, d’un morontien, d’un ascendeur spirituel ou d’un finalitaire est toujours capable de produire un corps approprié et utilisable pour identifier la créature vivante. 42:12.10 Même les êtres spirituels ont une forme, et ces formes d’esprit (modèles) sont réelles. Même les types les plus élevés de personnalité spirituelle ont des formes – des présences de personnalité analogues en tous points aux corps mortels d’Urantia. 42:12.11 La liaison entre le mental cosmique et le ministère des esprits-mentaux adjuvats donne naissance à un tabernacle physique convenant à l’être humain en évolution. Le mental morontiel individualise similairement des formes morontielles pour tous les survivants mortels. De même que le corps mortel est personnel et caractéristique pour tout être humain, de même la forme morontielle sera hautement individuelle et dument caractéristique du mental créateur qui le domine. Deux formes morontielles ne se ressemblent jamais plus que deux corps humains. Et, après la vie morontielle, on constatera que les formes spirituelles sont également diverses, personnelles et caractéristiques de leurs habitants mentaux-spirituels respectifs. 42:12.15 Le mental domine universellement la matière, de même qu’à son tour il répond au supercontrôle ultime de l’esprit. Et, chez l’homme mortel, seul le mental qui se soumet librement à la directive de l’esprit peut espérer survivre à l’existence mortelle dans l’espace-temps comme enfant immortel du monde spirituel éternel. 42:12.16 [Présenté sur requête de Gabriel par un Puissant Messager en service dans Nébadon.] Fascicule 43. Les constellations 43:0.1 Urantia est communément appelée la 606 de Satania dans Norlatiadek de Nébadon, cela signifiant qu’elle est le six-cent-sixième monde habité dans le système local de Satania, situé dans la constellation de Norlatiadek, l’une des cent constellations de l’univers local de Nébadon. 43:0.2 Le gouvernement de votre constellation est situé dans un amas de 771 sphères architecturales, dont la plus centrale et la plus grande est Édentia, siège administratif des Pères de la Constellation, les Très Hauts de Norlatiadek. Édentia elle-même est à peu près cent fois plus grande que votre monde. Les soixante-dix sphères majeures qui l’entourent ont à peu près dix fois la dimension d’Urantia, tandis que les dix satellites qui tournent autour de chacun de ces soixante-dix mondes sont à peu près de la taille d’Urantia. 1. Les sièges des constellations 43:1.1 Édentia abonde en hautes terres séduisantes, en élévations étendues de matière physique couronnées de vie morontielle et couvertes de gloire spirituelle, mais il n’y a pas de chaines de montagnes escarpées comme celles qui apparaissent sur Urantia. Il y a des dizaines de milliers de lacs étincelants et des myriades de rivières qui les relient, mais pas de grands océans ni de fleuves torrentiels. 43:1.2 L’eau d’Édentia et des sphères architecturales similaires n’est pas différente de celle des planètes évolutionnaires. Les systèmes hydrauliques de ces sphères sont à la fois superficiels et souterrains, et l’humidité circule constamment. On peut naviguer autour d’Édentia en suivant les diverses routes aquatiques, mais la principale voie de transport est l’atmosphère. Les êtres spirituels voyagent naturellement au-dessus de la surface de la sphère, tandis que les êtres morontiels et physiques se servent de moyens matériels et semi-matériels pour traverser l’atmosphère. 43:1.3 Édentia et ses mondes associés ont une vraie atmosphère, le mélange habituel de trois gaz, caractéristique des créations architecturales, qui comprend les deux éléments de l’atmosphère urantienne plus le gaz morontiel convenant à la respiration des créatures morontielles. Mais, bien que cette atmosphère soit à la fois matérielle et morontielle, il ne s’y produit ni orages ni ouragans, et il n’y a pas non plus d’étés ni d’hivers. 43:1.5 Au sommet de la septième chaine de hautes terres se trouvent les salles de résurrection d’Édentia, dans lesquelles se réveillent les mortels ascendants appartenant à l’ordre modifié secondaire d’ascension. 43:1.7 La mer de verre, l’aire réceptrice d’Édentia, est proche du centre administratif et entourée par l’amphithéâtre du quartier général. Autour de cette zone se trouvent les centres gouvernementaux pour les soixante-dix divisions des affaires de la constellation. Une moitié d’Édentia est divisée en soixante-dix sections triangulaires dont les frontières convergent aux bâtiments du siège de leurs secteurs respectifs. Le reste forme un seul immense parc naturel, les jardins de Dieu. 43:1.10 La mer de verre d’Édentia est formée d’un seul immense cristal circulaire d’environ cent-soixante kilomètres de circonférence et d’environ cinquante kilomètres de profondeur. Ce magnifique cristal sert de champ d’accueil pour tous les séraphins transporteurs et autres êtres arrivant de points extérieurs à la sphère. Cette mer de verre facilite grandement l’atterrissage des séraphins transporteurs. 2. Le gouvernement de la constellation 43:2.1 Les constellations sont les unités autonomes d’un univers local, chaque constellation étant administrée selon ses propres textes législatifs. Quand les tribunaux de Nébadon siègent pour régler les affaires de l’univers, toutes les questions intérieures sont jugées selon les lois en vigueur dans la constellation intéressée. Les décrets judiciaires de Salvington ainsi que les textes législatifs des constellations sont appliqués par les administrateurs des systèmes locaux. 43:2.5 Le corps législatif de la constellation est divisé en trois groupes. Le programme législatif d’une constellation prend sa source dans la chambre basse des ascendeurs, groupe présidé par un finalitaire et composé de mille mortels représentatifs. 43:2.6 La chambre médiane des législateurs est issue des armées séraphiques et de leurs associés, d’autres enfants de l’Esprit-Mère de l’univers local. 43:2.7 Le corps consultatif ou supérieur des législateurs de la constellation est la chambre des pairs – la chambre des Fils divins. Seuls peuvent servir dans cette chambre haute des Fils spécialement expérimentés. 43:2.8 Le conseil conjugué des législateurs est composé de trois membres de chacune de ces branches distinctes de l’assemblée délibérative de la constellation, et il est présidé par le Très Haut junior régnant. Ce groupe sanctionne la forme définitive de tous les textes et autorise leur promulgation par les télédiffuseurs. 3. Les Très Hauts de Norlatiadek 43:3.2 Trois Fils Vorondadeks au moins sont commissionnés par Gabriel comme Très Hauts de chacune des constellations de Nébadon. Celui qui préside ce trio s’appelle le Père de la Constellation, et ses deux associés, le Très Haut sénior et le Très Haut junior. Un Père de Constellation règne pendant dix-mille années standard (environ 50 000 ans d’Urantia) après avoir servi comme associé junior et comme associé sénior pendant des périodes égales. 4. Le mont de l’assemblée – le Fidèle des Jours 43:4.1 Le très saint mont de l’assemblée est le lieu d’habitation du Fidèle des Jours, le représentant de la Trinité du Paradis en fonction sur Édentia. 43:4.2 Ce Fidèle des Jours est un Fils de la Trinité du Paradis qui séjourne sur Édentia comme représentant personnel d’Emmanuel depuis la création de ce monde-siège. Le Fidèle des Jours se tient toujours à la droite des Pères de la Constellation pour les conseiller, mais ne formule jamais d’avis à moins d’en avoir été prié. 5. Les Pères d’Édentia depuis la rébellion de Lucifer 43:5.1 La permutation des Très Hauts sur Édentia fut suspendue lors de la rébellion de Lucifer. Ceux qui nous dirigent aujourd’hui sont les mêmes qui étaient en place alors. Nous en inférons que ces dirigeants ne seront pas changés avant que le cas de Lucifer et de ses associés ait été définitivement réglé. 43:5.17 Tout monde isolé ou mis en quarantaine héberge un Fils Vorondadek agissant comme observateur. Il ne participe pas à l’administration planétaire, sauf quand le Père de la Constellation lui ordonne d’intervenir dans les affaires des nations. Actuellement, c’est ce Très Haut observateur qui « règne dans les royaumes des hommes ». Urantia est l’un des mondes isolés de Norlatiadek, et un observateur Vorondadek a toujours été stationné sur la planète depuis la trahison de Caligastia. 6. Les jardins de Dieu 43:6.1 Les capitales des systèmes sont surtout embellies par des constructions matérielles et minérales, tandis que le siège de l’univers reflète davantage la gloire spirituelle, mais les capitales des constellations représentent l’apogée des activités morontielles et des ornementations vivantes. Sur les mondes-sièges des constellations, on utilise plus généralement les ornements vivants, et c’est cette prépondérance de la vie – l’art de la botanique – qui les fait appeler « les jardins de Dieu ». 43:6.2 La moitié environ d’Édentia est consacrée aux jardins exquis des Très Hauts, et ces jardins comptent parmi les créations morontielles les plus enchanteresses de l’univers local. Cela explique pourquoi les endroits extraordinairement beaux des mondes habités de Norlatiadek sont si souvent appelés « le jardin d’Éden ». 43:6.4 Les mondes architecturaux jouissent de dix formes de vie d’ordre matériel. Sur Urantia, il y a la vie végétale et la vie animale, mais, sur un monde tel qu’Édentia, les ordres matériels de la vie comportent dix divisions. Si vous pouviez voir ces dix divisions de la vie sur Édentia, vous classeriez rapidement les trois premières comme végétales et les trois dernières comme animales, mais vous seriez totalement incapables de comprendre la nature des quatre groupes intermédiaires de formes de vie prolifiques et séduisantes. 43:6.5 Même la vie nettement animale est y très différente de celle des mondes évolutionnaires, si différente qu’il est tout à fait impossible de décrire à un mental mortel le caractère exceptionnel et la nature affectueuse de ces créatures qui ne parlent pas. Toute cette vie animale est fort intelligente et délicieusement serviable, et toutes les diverses espèces manifestent une gentillesse surprenante et un attachement touchant. Il n’y a pas de créatures carnivores sur les mondes architecturaux. 43:6.6 La vie végétale y est aussi très différente de celle d’Urantia ; elle comporte à la fois des variétés matérielles et des variétés morontielles. Les pousses matérielles ont une coloration verte caractéristique, mais les équivalents morontiels de la vie végétale ont une couleur violette ou d’orchidée, avec des teintes et des reflets variables. Cette végétation morontielle est purement une croissance d’énergie ; quand on la mange, elle ne laisse pas de résidus. 43:6.7 Vos artistes sont obligés de recourir à de la peinture inerte et à du marbre sans vie pour décrire les concepts, mais les artisans célestes et les univitatias emploient plus fréquemment des matériaux vivants pour représenter leurs idées et fixer leurs idéaux. 43:6.8 Si vous aimez les fleurs, les arbustes et les arbres d’Urantia, alors vous réjouirez vos yeux de la beauté botanique et de la grandeur florale des jardins célestes d’Édentia. 7. Les univitatias 43:7.1 Les univitatias sont les citoyens permanents d’Édentia et de ses mondes associés ; tous les sept-cent-soixante-dix mondes qui entourent le siège de la constellation étant placés sous leur supervision. Ces enfants du Fils Créateur et de l’Esprit Créatif sont projetés sur un plan d’existence intermédiaire entre le matériel et le spirituel, mais ne sont pas des créatures morontielles. Les natifs de chacune des soixante-dix sphères majeures d’Édentia possèdent des formes visibles différentes. Quant aux formes morontielles des mortels, elles sont mises au diapason de l’échelle ascendante des univitatias à chaque changement de sphère de résidence, à mesure que ces ascendeurs passent successivement du monde numéro un au monde numéro soixante-dix. 43:7.3 Ces sept-cents mondes mineurs sont des sphères techniques d’instruction pratique concernant les opérations de l’univers local tout entier, et elles sont ouvertes à toutes les classes d’êtres intelligents. Ces écoles, où l’on enseigne des spécialités et des connaissances techniques, ne sont pas organisées exclusivement pour les mortels ascendants, bien que les étudiants morontiels constituent de loin le groupe le plus nombreux de ceux qui les fréquentent. 8. Les mondes éducatifs d’Édentia 43:8.2 Le temps passé sur les soixante-dix mondes éducatifs de culture morontielle transitionnelle, associé à l’âge de l’ascension mortelle sur Édentia, représente la période la plus calme de la carrière d’un mortel ascendant jusqu’à ce qu’il ait atteint le statut de finalitaire ; c’est vraiment la vie morontielle typique. Vous êtes réaccordés chaque fois que vous passez d’un monde culturel majeur à un autre, mais vous conservez le même corps morontiel sans jamais perdre conscience de votre personnalité. 43:8.4 Sur les mondes des maisons, vous avez parachevé l’unification de la personnalité mortelle évoluante ; sur la capitale du système, vous avez obtenu la citoyenneté de Jérusem et accepté volontairement de soumettre votre moi aux disciplines des activités de groupe et des entreprises coordonnées ; maintenant, sur les mondes éducatifs des constellations, il vous faut parvenir à la réalisation sociale de votre personnalité morontielle évoluante. Cette acquisition de la culture céleste consiste à apprendre à : 43:8.5 1. Vivre heureux et travailler efficacement avec dix compagnons morontiens divers, en même temps que dix groupes semblables sont associés en compagnies de cent, et ensuite fédérés en un corps de mille compagnons. 43:8.6 2. Habiter joyeusement et coopérer sincèrement avec dix univitatias qui, s’ils sont intellectuellement similaires aux êtres morontiels, sont très différents sous tous les autres rapports. 43:8.7 3. Réussir à vous adapter simultanément à vos compagnons morontiens et à ces hôtes univitatias. 43:8.8 4. Pendant que vous fonctionnez ainsi socialement avec des êtres qui vous sont semblables et dissemblables, établir une harmonie intellectuelle et un ajustement professionnel avec vos deux groupes d’associés. 43:8.9 5. En même temps que vous parvenez à une socialisation satisfaisante de la personnalité sur les plans intellectuel et professionnel, perfectionner davantage votre aptitude à vivre en contact intime avec des êtres semblables et légèrement dissemblables avec une irritabilité toujours moindre et un ressentiment toujours décroissant. 43:8.10 6. Accroitre votre perspicacité de compréhension de l’univers en rehaussant l’aptitude à saisir l’éternelle signification des buts, cachée dans ces activités d’espace-temps apparemment insignifiantes. 43:8.11 7. Enfin, porter à leur apogée toutes ces procédures de multisocialisation concurremment avec l’élévation de la clairvoyance spirituelle telle qu’elle se rattache à l’augmentation de toutes les phases de la dotation personnelle par des associations spirituelles de groupes et par la coordination morontielle. 9. La citoyenneté sur Édentia 43:9.1 Après être sortis diplômés du monde numéro soixante-dix, les mortels ascendants établissent leur résidence sur Édentia. 43:9.2 Ce séjour entier sur les mondes éducatifs de la constellation, avec son apogée dans la citoyenneté d’Édentia, est une période de vraie félicité céleste pour les progresseurs morontiels. Pendant tout votre séjour sur les mondes des systèmes, vous avez évolué du stade presque animal à celui de créature morontielle ; vous étiez plus matériels que spirituels. Sur les sphères de Salvington, vous évoluerez du stade de créature morontielle au statut de véritable esprit ; vous serez plus spirituels que matériels. Mais, sur Édentia, les ascendeurs se trouvent à mi-chemin entre leur état antérieur et leur état futur, à mi-chemin de leur passage d’animal évolutionnaire à celui d’esprit ascendant. 43:9.6 [Parrainé par Malavatia Melchizédek.] Fascicule 44. Les artisans célestes 44:0.1 Parmi les colonies de courtoisie des divers mondes-sièges divisionnaires ou universels, on peut trouver un ordre unique de personnalités composites dénommé les artisans célestes. Ces êtres sont les maitres artistes et artisans des royaumes morontiels et des royaumes spirituels inférieurs. Ils sont les esprits et semi-esprits occupés à l’ornementation morontielle et l’embellissement spirituel. Ces artisans sont répandus dans tout le grand univers – sur les mondes-sièges des superunivers, des univers locaux, des constellations et des systèmes, ainsi que sur toutes les sphères ancrées dans la lumière et la vie ; mais leur principal domaine d’activité se trouve dans les constellations, et spécialement sur les 770 mondes qui entourent chacune de leurs sphères-sièges. 44:0.3 Les artisans célestes ne sont pas créés comme tels. Ils forment un corps de recrues sélectionnées, composé de certaines personnalités éducatrices nées dans l’univers central et de leurs élèves volontaires choisis parmi les mortels ascendants et parmi de nombreux autres groupes célestes. Le corps enseignant originel de ces artisans fut jadis désigné par l’Esprit Infini en collaboration avec les Sept Maitres Esprits. Il se composait alors de sept-mille instructeurs de Havona, mille pour chacune des sept divisions d’artisans. Avec ce noyau pour point de départ, ce brillant corps d’ouvriers expérimentés dans les affaires morontielles et spirituelles s’est développé au cours des âges. 44:0.4 Toute personnalité morontielle ou toute entité spirituelle, c’est-à-dire tout être ayant un rang inférieur à celui de filiation divine innée, est éligible au corps des artisans célestes. Après leur arrivée sur les mondes morontiels, les fils ascendants de Dieu venant des sphères évolutionnaires peuvent demander à être admis au corps des artisans. S’ils sont suffisamment doués, ils peuvent choisir cette carrière pour une période plus ou moins longue, mais nul ne peut s’enrôler chez les artisans célestes pour moins d’un millénaire, mille ans du temps superuniversel. 44:0.5 Tous les artisans célestes sont inscrits au siège du superunivers, mais dirigés par des superviseurs de la morontia sur les capitales des univers locaux. Le corps central des superviseurs de la morontia, fonctionnant sur le monde-siège de chaque univers local, les commissionne dans les sept divisions majeures d’activités suivantes : 44:0.6 1. Les musiciens célestes. 44:0.7 2. Les reproducteurs célestes. 44:0.8 3. Les bâtisseurs divins. 44:0.9 4. Les enregistreurs de pensée. 44:0.10 5. Les manipulateurs d’énergie. 44:0.11 6. Les modélistes et les embellisseurs. 44:0.12 7. Les ouvriers d’harmonie. 44:0.13 Les instructeurs originels de ces sept groupes sont tous venus des mondes parfaits de Havona, et Havona contient les modèles, les études de modèles, pour toutes les phases et formes d’activités artistiques de l’esprit. La tâche d’entreprendre le transfert des arts de Havona sur les mondes de l’espace est gigantesque, mais la technique et l’exécution des artisans célestes se sont améliorées d’âge en âge. 44:0.14 C’est sur les mondes des maisons que vous jetterez votre premier coup d’œil sur les arts transplantés de Havona. Leur beauté et votre appréciation de leur beauté ne cesseront de s’élever et de croitre en éclat jusqu’à ce que vous arriviez dans les salles spirituelles de Salvington, où vous verrez les chefs-d’œuvre inspirants des artistes célestes des royaumes de l’esprit. 1. Les musiciens célestes 44:1.1 Avec le champ limité de l’ouïe humaine, vous ne pouvez guère concevoir les mélodies morontielles. Elles comportent même une gamme matérielle de sons magnifiques non reconnus par le sens humain de l’ouïe, sans mentionner l’étendue inconcevable des harmonies morontielles et spirituelles. Les mélodies spirituelles ne sont pas des ondes sonores matérielles, mais des pulsations spirituelles reçues par les esprits des personnalités célestes. Ces merveilleuses mélodies peuvent être télédiffusées jusqu’aux confins d’un univers. 44:1.15 Vous avez composé quelques très belles mélodies sur Urantia, mais vos progrès musicaux sont fort loin d’atteindre ceux de beaucoup de planètes de Satania qui sont vos voisines. Si seulement Adam et Ève avaient survécu, alors vous auriez vraiment eu de la musique. Mais ne vous découragez pas ; un vrai musicien peut apparaitre un jour sur Urantia, et des peuples entiers seront captivés par les magnifiques accords de ses mélodies. Un seul être humain de cet ordre pourrait changer définitivement l’orientation d’une nation entière, et même de tout le monde civilisé. La musique restera toujours le langage universel des hommes, des anges et des esprits. L’harmonie est la langue de Havona. 2. Les reproducteurs célestes 44:2.2 Il existe sept groupes de reproducteurs célestes, et je vais essayer d’expliquer leur travail en les classant de la manière suivante : 44:2.3 1. Les chanteurs – les harmonistes qui reprennent les harmonies spécifiques du passé et interprètent les mélodies du présent. Mais tout ceci est effectué sur le niveau morontiel. 44:2.4 2. Les coloristes – ces artistes de lumière et d’ombre que l’on pourrait appeler dessinateurs et peintres. 44:2.5 3. Les cinéastes de lumière – les réalisateurs des reproductions de phénomènes semi-spirituels réels dont le cinéma ne serait qu’une illustration rudimentaire. 44:2.6 4. Les dramaturges de l’histoire – ceux qui reproduisent par des spectacles les évènements décisifs de l’histoire et des annales de l’univers. 44:2.7 5. Les artistes prophétiques – ceux qui projettent les significations de l’histoire dans l’avenir. 44:2.8 6. Les conteurs d’histoires vivantes – ceux qui perpétuent le sens et la signification de l’expérience de la vie. Ils projettent les expériences personnelles présentes dans les valeurs d’aboutissement futur. 44:2.9 7. Les interprètes de l’administration – ceux qui décrivent la signification de la philosophie gouvernementale et de la technique administrative, les dramaturges célestes de la souveraineté. 44:2.10 Avant les conclaves morontiels et les assemblées spirituelles, ces reproducteurs célestes s’associent parfois pour donner des spectacles dramatiques prodigieux représentant le but de ces réunions. J’ai récemment assisté à l’une de ces fantastiques représentations où plus d’un million d’acteurs produisirent une succession de mille scènes. 3. Les bâtisseurs divins 44:3.1 Les bâtisseurs divins opèrent en sept groupes : 44:3.2 1. Les modélistes et bâtisseurs de maisons – ceux qui construisent et remanient les demeures affectées à des individus et à des groupes de travail. Ces domiciles morontiels et spirituels sont réels. Ils seraient invisibles à votre vision limitée, mais pour nous ils sont très réels et très beaux. 44:3.3 2. Les bâtisseurs d’édifices professionnels – ceux dont la fonction est de dessiner et d’assembler les demeures des travailleurs réguliers ordinaires des royaumes spirituels et morontiels. Ces bâtisseurs sont comparables à ceux qui construisent sur Urantia des ateliers et des usines industrielles. Les mondes de transition comportent nécessairement une économie d’entraide mutuelle et une division spécialisée du travail. 44:3.4 3. Les bâtisseurs d’édifices récréatifs. D’immenses édifices sont utilisés pendant les périodes de repos que les mortels appelleraient récréations et, dans un certain sens, jeux. 44:3.5 4. Les bâtisseurs de temples d’adoration – les architectes expérimentés des temples spirituels et morontiels. Tous les mondes d’ascension mortelle possèdent des temples d’adoration qui sont les créations les plus exquises des royaumes morontiels et des sphères spirituelles. 44:3.6 5. Les bâtisseurs d’écoles – ceux qui construisent les quartiers généraux d’entrainement morontiel et d’instruction spirituelle supérieure. 44:3.7 6. Planificateurs de la morontia – ceux qui bâtissent pour l’association coordonnée de toutes les personnalités de tous les royaumes telles qu’elles se trouvent, à n’importe quel moment, présentes sur n’importe quelle sphère. Ces planificateurs collaborent avec les Superviseurs de Pouvoir Morontiel pour enrichir la coordination de la vie morontielle progressive. 44:3.8 7. Les bâtisseurs d’édifices publics – les artisans qui établissent les plans et construisent les lieux de réunion, autres que ceux destinés à l’adoration. Grands et magnifiques sont les lieux de réunion publique. 4. Les enregistreurs de pensée 44:4.1 Ces artisans se consacrent à préserver et à reproduire la pensée supérieure des royaumes et fonctionnent en sept groupes : 44:4.2 1. Les conservateurs de pensée. Ce sont les artisans dédiés à la conservation de la pensée supérieure des royaumes. Sur les mondes morontiels, ils amassent précieusement les perles de la fonction mentale. Avant de venir pour la première fois sur Urantia, j’ai vu des documents et entendu la diffusion de l’idéation de quelques grands penseurs de cette planète. 44:4.5 2. Les enregistreurs de concept. Ce deuxième groupe d’enregistreurs s’occupe de préserver les images conceptuelles, les modèles d’idées. C’est une forme d’enregistrement permanent inconnue dans les royaumes matériels. Par cette méthode, je pourrais acquérir, en une heure de votre temps, plus de connaissances que vous ne pourriez en gagner en lisant attentivement des écrits ordinaires pendant cent ans. 44:4.6 3. Les enregistreurs idéographiques. Nous possédons l’équivalent de votre langage écrit et parlé, mais pour conserver la pensée nous employons généralement la mise en image conceptuelle et les techniques idéographiques. Ceux qui conservent les idéogrammes peuvent améliorer mille fois le travail des enregistreurs de concepts. 44:4.7 4. Les promoteurs de l’art oratoire. Ce groupe d’enregistreurs est attelé à la tâche de conserver la pensée pour la reproduire par l’art oratoire. Mais, dans le langage de Nébadon, et en une demi-heure d’allocution, nous pourrions exposer le thème de la vie entière d’un mortel d’Urantia. Votre seul espoir de comprendre ces opérations consiste à faire une pause et à examiner la technique de votre vie de rêve désordonnée et déformée – la manière dont vous pouvez, en quelques secondes, traverser des années d’expérience dans les fantasmes du sommeil de la période nocturne. 44:4.9 5. Les directeurs de télédiffusion. Les télédiffusions du Paradis, des superunivers et des univers locaux sont placées sous la supervision générale de ce groupe de conservateurs de pensée. Ils servent de censeurs et d’éditeurs ainsi que de coordonnateurs des matériaux de télédiffusion. Ils adaptent pour les superunivers toutes les diffusions du Paradis, et traduisent les télédiffusions des Anciens des Jours dans les langues individuelles des univers locaux. 44:4.11 6. Les enregistreurs de rythmes. Les Urantiens appelleraient indubitablement ces artisans des poètes, bien que leurs œuvres soient très différentes de vos productions poétiques et les transcendent presque infiniment. 44:4.12 7. Les enregistreurs de morontia. Par une comparaison grossière, ils sont les photographes de groupe des mondes de transition. Ils sauvegardent pour l’avenir les scènes et associations vitales des époques progressives en les conservant dans les archives des salles d’enregistrements morontiels. 5. Les manipulateurs d’énergie 44:5.1 Ces artisans intéressants et efficaces s’occupent de toutes les espèces d’énergies : physiques, mentales et spirituelles. 44:5.2 1. Manipulateurs d’énergie physique. Les manipulateurs d’énergie physique servent pendant de longues périodes avec les directeurs de pouvoir, et sont experts à manipuler et à contrôler de nombreuses phases d’énergie physique. 44:5.3 2. Manipulateurs d’énergie mentale. Ceux-là sont les experts de l’intercommunication entre les êtres morontiels et les autres types de créatures intelligentes. Ces artisans sont les spécialistes qui contribuent à rendre les ascendeurs morontiels aptes à communiquer entre eux. 44:5.4 3. Manipulateurs d’énergie spirituelle. Les manipulateurs d’énergie spirituelle forment un groupe mystérieux. L’énergie spirituelle agit selon des lois bien établies, exactement comme l’énergie physique. Autrement dit, quand on étudie la force d’esprit, on peut en tirer des déductions certaines et obtenir des effets précis, comme on le fait pour les énergies physiques. Les lois du monde de l’esprit sont tout aussi sûres et dignes de confiance que celles des royaumes matériels. Au cours des quelques derniers millions d’années, de nombreuses techniques pour absorber l’énergie spirituelle ont été améliorées par ces étudiants des lois fondamentales du Fils Éternel, lois qui gouvernent l’énergie spirituelle telle qu’elle est appliquée aux êtres célestes des ordres morontiels et autres dans tous les univers. 44:5.5 4. Les manipulateurs composites. Ils forment le groupe aventureux des êtres bien entrainés qui se consacrent à l’association fonctionnelle des trois phases originelles d’énergie divine, manifestées dans tous les univers comme énergies physiques, mentales et spirituelles. 44:5.6 5. Les conseillers des transports. Ce corps de conseillers techniques auprès des séraphins transporteurs est fort compétent pour collaborer avec les étudiants d’étoiles en vue d’établir les itinéraires et d’aider encore autrement les chefs des transports sur les mondes de l’espace. Ils sont les superviseurs du trafic des sphères et sont présents sur toutes les planètes habitées. 44:5.7 6. Les spécialistes des communications. Ces êtres de longue expérience connaissent profondément les lois de transmission et d’interférence dans leurs applications aux communications des royaumes. Ce corps s’occupe de toutes les formes de messages spatiaux, sauf celles des Messagers de Gravité et des Messagers Solitaires. 44:5.8 7. Les professeurs de repos. Le repos divin est associé à la technique d’absorption de l’énergie spirituelle. Il faut se ravitailler en énergie morontielle et spirituelle tout aussi certainement qu’en énergie physique, mais non pour les mêmes raisons. Quoi qu’il en soit, pour nous qui appartenons au monde de l’esprit, il nous faut arrêter périodiquement nos activités régulières et nous rendre en des lieux appropriés de rencontre où nous entrons dans le repos divin et où nous récupérons ainsi nos énergies qui s’épuisent. 6. Les modélistes et les embellisseurs 44:6.2 Bien que ce corps englobe plus de mille subdivisions d’activités, il est groupé dans les sept catégories majeures suivantes : 44:6.3 1. Les artisans coloristes. Ils font carillonner les dix mille tons colorés de la réverbération spirituelle en messages exquis d’harmonieuse beauté. À part la perception des couleurs, il n’y a rien de comparable dans l’expérience humaine. 44:6.4 2. Les modélistes de sons. Des ondes spirituelles d’identités diverses et d’appréciation morontielle sont décrites par ces modélistes de ce que vous appelleriez des sons. Ces impulsions sont en réalité les superbes échos des âmes spirituelles dépouillées et glorieuses des multitudes célestes. 44:6.5 3. Les modélistes d’émotions. Ils rehaussent et conservent les sensations. Ce sont eux qui préservent les sentiments morontiels et les émotions divines pour en permettre l’étude aux enfants du temps, pour les édifier et pour inspirer et embellir les progresseurs morontiels et les esprits qui s’élèvent. 44:6.6 4. Les artistes de l’odorat. La comparaison de certaines activités spirituelles célestes avec la récognition physique des odeurs chimiques est vraiment malheureuse, mais il serait pratiquement impossible aux mortels d’Urantia de saisir une allusion à ce ministère sous aucun autre nom. 44:6.7 5. Les embellisseurs de présence. Ils se consacrent à produire d’innombrables réactions joyeuses chez les créatures morontielles et spirituelles prises individuellement en adaptant à la scène le sens des relations au moyen des valeurs de position qu’ils attribuent aux différents ordres morontiels et spirituels dans l’ensemble composite de ces êtres si divers. Ces artistes mettent en place des êtres supramatériels comme vous disposeriez des notes musicales vivantes, des odeurs et des scènes, et ensuite ils les mêlent en des hymnes de gloire. 44:6.8 6. Les modélistes du gout. Comment pourrait-on vous parler de ces artistes ! Je suggère timidement qu’ils améliorent le gout morontiel et qu’ils s’efforcent aussi d’accroitre l’appréciation de la beauté en aiguisant les sens spirituels en évolution. 44:6.9 7. Les synthétiseurs morontiels. Ce sont les maitres artisans qui interviennent quand tous les autres ont apporté leurs contributions respectives. Ils ajoutent alors les touches culminantes de finition à l’ensemble morontiel et achèvent ainsi un portrait de ce qui est divinement beau en en faisant une inspiration durable pour les êtres spirituels et leurs associés morontiels. 8. Aspirations humaines et accomplissements morontiels 44:8.1 Bien que les artisans célestes ne travaillent pas personnellement sur les planètes matérielles telles qu’Urantia, ils quittent de temps en temps le siège du système pour offrir leur aide aux individus bien doués des races mortelles. Quand ils sont ainsi affectés, ces artisans travaillent temporairement sous la supervision des anges planétaires du progrès. Les armées séraphiques coopèrent avec ces artisans pour essayer d’aider les artistes humains qui possèdent des dons naturels et qui sont aussi dotés d’Ajusteurs ayant une expérience préalable et spéciale. 44:8.2 Les aptitudes humaines spéciales proviennent de trois sources possibles : Au fond, il existe toujours une aptitude naturelle ou inhérente. Une aptitude spéciale n’est jamais un don arbitraire des Dieux ; il y a toujours un fondement ancestral à chaque talent éminent. En plus, ou plutôt en complément de cette aptitude naturelle, il peut y avoir la contribution des directives de l’Ajusteur de Pensée chez les individus dont les Ajusteurs intérieurs auraient eu en ce domaine des expériences effectives et authentiques sur d’autres mondes et chez d’autres créatures mortelles. Dans le cas où le mental humain et l’Ajusteur intérieur sont tous deux exceptionnellement habiles, les artisans spirituels peuvent être délégués pour agir comme harmonisateurs de ces talents et aussi pour assister et inspirer ces mortels dans la recherche d’idéaux aspirant toujours à la perfection, et pour essayer d’en faire un portrait rehaussé pour l’édification du royaume. 44:8.4 Mais tous les humains devraient se rappeler ceci : l’ambition de surpasser autrui, qui inflige un supplice de Tantale à beaucoup de mortels dans la chair, ne persistera pas dans la carrière morontielle et spirituelle de ces mêmes mortels. Les ascendeurs morontiens apprennent à rendre sociaux leurs désirs purement personnels et leurs ambitions égoïstes de jadis. Quant aux choses que vous aviez si sérieusement désiré faire sur terre et que les circonstances vous ont si obstinément refusées, si vous désirez encore les faire après avoir acquis la vraie clairvoyance de la mota dans la carrière morontielle, toutes les occasions vous seront certainement offertes de satisfaire pleinement vos désirs si longtemps caressés. 44:8.5 Avant que les ascendeurs humains ne quittent l’univers local pour se lancer dans leur carrière spirituelle, ils seront rassasiés en ce qui concerne tous leurs désirs intellectuels, artistiques et sociaux, ou toutes les ambitions sincères correspondantes qui ont pu caractériser leurs plans d’existence terrestre ou morontielle. 44:8.7 [Rédigé par un archange de Nébadon.] Fascicule 45. L’administration du système local 45:0.1 Le centre administratif de Satania consiste en un amas de cinquante-sept sphères architecturales – Jérusem elle-même, les sept satellites majeurs et les quarante-neuf sous-satellites. Jérusem, la capitale du système, a presque cent fois la taille d’Urantia, mais sa gravité est un peu moindre. Les satellites majeurs de Jérusem sont les sept mondes de transition, dont chacun est environ dix fois plus grand qu’Urantia, tandis que les sept sous-satellites de chacune des sphères de transition ont à peu près exactement la dimension d’Urantia. 1. Mondes transitionnels de culture 45:1.1 Les sept mondes majeurs tournant autour de Jérusem sont généralement appelés les sphères de culture transitionnelle. Leurs dirigeants sont désignés de temps à autre par le conseil exécutif suprême de Jérusem. Ces sphères sont numérotées et nommées comme suit : 45:1.2 Numéro 1. Le monde finalitaire. C’est le siège du corps finalitaire du système local ; il est entouré des mondes de réception, les sept mondes des maisons, si pleinement consacrés au plan d’ascension des mortels. Le monde finalitaire est accessible aux habitants des sept mondes des maisons. Bien que les finalitaires et leurs édifices ne soient pas ordinairement perceptibles à la vision morontielle, vous serez plus que passionnés quand les transformateurs d’énergie et les Superviseurs de Pouvoir Morontiel vous permettront d’apercevoir de temps en temps ces hautes personnalités d’esprit qui ont effectivement parachevé l’ascension du Paradis. 45:1.3 Numéro 2. Le monde morontiel. Cette planète est le siège des superviseurs de la vie morontielle ; elle est entourée des sept sphères où les chefs morontiels entrainent leurs associés et leurs assistants, êtres morontiels aussi bien que mortels ascendants. 45:1.5 Numéro 3. Le monde angélique. C’est le siège de toutes les armées séraphiques engagées dans les activités du système. Il est entouré des sept mondes où l’on entraine et instruit les anges. 45:1.6 Numéro 4. Le monde des superanges. Cette sphère est, dans Satania, le foyer des Brillantes Étoiles du Soir et d’une vaste affluence d’êtres coordonnés ou presque coordonnés. 45:1.7 Numéro 5. Le monde des Fils. Cette planète est le quartier général des Fils divins de tous ordres, y compris les fils trinitisés par des créatures. 45:1.8 Numéro 6. Le monde de l’Esprit. Cette sphère sert de lieu de rencontre systémique aux hautes personnalités de l’Esprit Infini. 45:1.9 Numéro 7. Le monde du Père. C’est la sphère silencieuse du système. Nul groupe d’êtres n’y est domicilié. Le grand temple de lumière occupe un emplacement central, mais on ne peut discerner personne à l’intérieur. 45:1.10 Les sept satellites entourant le monde du Père sont diversement utilisés dans les différents systèmes. Dans Satania, on les emploie actuellement comme sphères de détention pour les groupes internés de la rébellion de Lucifer. 45:1.11 Comme hôte du septième monde des maisons, vous aurez accès au septième monde de transition, la sphère du Père Universel, et vous aurez également la permission de visiter les mondes-prisons de Satania, qui entourent cette planète et où sont maintenant enfermés Lucifer et la majorité des personnalités qui l’ont suivi dans sa rébellion contre Micaël. 2. Le Souverain du Système 45:2.1 Le chef exécutif d’un système local de mondes habités est un Fils Lanonandek primaire, le Souverain du Système. Dans notre univers local, ces souverains se voient confier de grandes responsabilités exécutives, des prérogatives personnelles inhabituelles. Même dans Orvonton, tous les univers ne sont pas organisés de manière à permettre aux Souverains de Systèmes d’exercer des pouvoirs discrétionnaires personnels aussi anormalement étendus dans la direction des affaires systémiques. Mais, dans toute l’histoire de Nébadon, ces agents exécutifs sans entraves n’ont manifesté de déloyauté que trois fois. La rébellion de Lucifer dans le système de Satania fut la dernière et la plus étendue de toutes. 45:2.2 Dans Satania, même après ce bouleversement désastreux, la technique administrative du système n’a subi absolument aucun changement. Le présent Souverain Systémique possède tous les pouvoirs et exerce toute l’autorité qui avaient été conférés à son prédécesseur indigne. 45:2.5 Une fois par semaine, tous les dix jours sur Jérusem, le Souverain tient un conclave avec un groupe de l’un des divers ordres de personnalités domiciliés au monde-siège. Ce sont là les heures charmantes et sans cérémonie de Jérusem et des moments inoubliables. Sur Jérusem, une fraternité extrême règne entre les divers ordres d’êtres ainsi qu’entre chacun de ces groupes et le Souverain du Système. 3. Le gouvernement du système 45:3.1 Le chef exécutif d’un système local, le Souverain Systémique, est toujours soutenu par deux ou trois Fils Lanonandeks qui fonctionnent comme premier et second assistants. Mais aujourd’hui le système de Satania est administré par un état-major de sept Lanonandeks. 45:3.9 Ce groupe exécutif de sept Lanonandeks constitue l’administration d’urgence élargie rendue nécessaire pour faire face à la situation critique liée à la rébellion de Lucifer. Il n’y a que des tribunaux mineurs sur Jérusem, puisque le système est l’unité administrative et non judiciaire, mais l’administration Lanonandek est soutenue par le conseil exécutif de Jérusem, corps consultatif suprême de Satania. 4. Les vingt-quatre conseillers 45:4.1 Au centre des sept cercles angéliques de résidence sur Jérusem, se trouve le quartier général du conseil consultatif d’Urantia, les vingt-quatre conseillers. 45:4.2 Ces vingt-quatre conseillers ont été recrutés parmi les huit races d’Urantia, et les derniers du groupe furent rassemblés à l’époque de l’appel de la résurrection fait par Micaël il y a dix-neuf-cents ans. Ce conseil consultatif d’Urantia est composé des membres suivants : 45:4.3 1. Onagar, le maitre penseur de l’âge antérieur au Prince Planétaire. 45:4.4 2. Mansant, le grand éducateur de l’âge postérieur au Prince Planétaire sur Urantia. 45:4.5 3. Onamonalonton, un très ancien chef des hommes rouges, qui détourna cette race de l’adoration de dieux multiples vers la vénération du « Grand Esprit ». 45:4.6 4. Orlandof, un prince des hommes bleus qui les conduisit à reconnaitre la divinité du « Chef Suprême ». 45:4.7 5. Porshunta, l’oracle de la race orangée éteinte et le chef de ce peuple dans l’adoration du « Grand Maitre ». 45:4.8 6. Singlangton, le premier des hommes jaunes qui enseigna et dirigea son peuple dans l’adoration de « l’Unique Vérité » au lieu des vérités multiples. 45:4.9 7. Fantad, qui délivra les hommes verts des ténèbres et fut leur chef dans l’adoration de « La Source Unique de Vie ». 45:4.10 8. Orvonon, qui éclaira les races indigo et fut leur chef pour servir jadis « Le Dieu des Dieux ». 45:4.11 9. Adam, le père planétaire d’Urantia, discrédité mais réhabilité. 45:4.12 10. Ève, la mère de la race violette d’Urantia. 45:4.13 11. Énoch, le premier homme d’Urantia qui fusionna avec son Ajusteur de Pensée durant la vie de mortel dans la chair. 45:4.14 12. Moïse, l’émancipateur d’un reste de la race violette submergée et l’instigateur qui fit renaitre l’adoration du Père Universel sous le nom du « Dieu d’Israël ». 45:4.15 13. Élie, une âme transférée qui eut de brillants succès spirituels pendant l’âge postérieur au Fils Matériel. 45:4.16 14. Machiventa Melchizédek, le seul Fils de cet ordre qui se soit effusé sur les races d’Urantia. 45:4.17 15. Jean le Baptiste, le précurseur de la mission de Micaël sur Urantia. 45:4.18 16. 1-2-3 le Premier, le chef des créatures médianes loyales au service de Gabriel à l’époque de la trahison de Caligastia. 45:4.19 Pour l’instant, et sur la requête de Gabriel, ces personnalités sélectionnées sont exemptées du régime d’ascension, et nous n’avons aucune idée du temps pendant lequel elles serviront en cette qualité. 45:4.20 Les sièges numéros 17, 18, 19 et 20 ne sont pas pourvus en permanence. Ils sont temporairement occupés par consentement unanime des seize membres permanents et laissés libres pour être affectés ultérieurement à des mortels ascendants du présent âge, l’âge postérieur au Fils d’Effusion. 45:4.21 Les sièges numéros 21, 22, 23 et 24 sont occupés provisoirement d’une manière similaire, tout en étant gardés en réserve pour les grands éducateurs des âges à venir qui suivront indubitablement l’âge présent. 5. Les Fils Matériels 45:5.2 Le domaine des Adams est le centre d’attraction de tous les nouveaux arrivants sur Jérusem. C’est une énorme zone comprenant mille centres, bien que chaque famille de Fils et de Filles Matériels vive dans son propre domaine jusqu’au moment où ses membres partent pour servir sur les mondes évolutionnaires de l’espace ou jusqu’à ce qu’ils entrent dans la carrière d’ascension du Paradis. 45:5.5 Ces Fils et Filles Matériels sont les habitants permanents de Jérusem et de ses mondes associés. Ils occupent de vastes domaines sur Jérusem et participent largement à la direction locale de la sphère capitale, administrant pratiquement toutes les affaires courantes avec l’aide des médians et des ascendeurs. 6. Éducation adamique des ascendeurs 45:6.1 Les Fils et les Filles Matériels ainsi que leurs enfants présentent un spectacle attachant qui ne manque jamais de susciter la curiosité et d’attirer l’attention de tous les mortels ascendants. Ils sont tellement semblables à vos races matérielles sexuées que vous trouvez, de part et d’autre, un grand intérêt commun à échanger vos pensées et à occuper votre temps à des contacts fraternels. 45:6.2 Les survivants mortels passent beaucoup de leurs loisirs sur la capitale du système à observer et à étudier les habitudes de vie et la conduite de ces créatures sexuées supérieures et semi-physiques, car ces citoyens de Jérusem sont les parrains et les mentors immédiats des survivants mortels depuis le moment où ils atteignent la citoyenneté sur le monde-siège jusqu’à ce qu’ils en prennent congé pour se rendre sur Édentia. 45:6.3 Sur les sept mondes des maisons, d’amples occasions sont fournies aux mortels ascendants pour compenser toutes les frustrations expérientielles qu’ils ont subies sur leurs mondes d’origine, qu’elles soient dues à l’hérédité, au milieu ou à une malheureuse fin de carrière prématurée dans la chair. Ceci est exact sous tous les rapports, sauf pour la vie sexuelle terrestre et les ajustements qui les accompagnent. Des milliers de mortels arrivent sur les mondes des maisons sans avoir particulièrement bénéficié des disciplines dérivant de relations sexuelles normalement moyennes sur leur sphère natale. L’expérience du monde des maisons n’offre guère de chances de compenser ces frustrations très personnelles. Au sens physique, l’expérience sexuelle appartient au passé pour ces ascendeurs. Mais, en association étroite avec les Fils et les Filles Matériels, à la fois individuellement et comme membres de leurs familles, ces mortels sexuellement déficients sont mis à même de compenser les aspects sociaux, intellectuels, émotionnels et spirituels de leurs carences. 45:6.4 Nul mortel survivant, nul médian, nul séraphin ne peut monter au Paradis, atteindre le Père et être enrôlé dans le Corps de la Finalité sans avoir passé par l’expérience sublime d’avoir établi des relations parentales avec un enfant évolutif des mondes ou passé par une expérience analogue ou équivalente. La relation entre parents et enfants est fondamentale pour concevoir la relation essentielle entre le Père Universel et ses enfants dans l’univers. C’est pourquoi cette expérience est indispensable dans l’éducation expérientielle de tous les ascendeurs. 45:6.6 Tous les survivants mortels qui n’ont pas passé par l’expérience parentale sur les mondes évolutionnaires doivent également acquérir cet indispensable entrainement pendant qu’ils séjournent aux foyers des Fils Matériels de Jérusem comme associés parentaux de ces superbes pères et mères. Ceci est vrai, sauf dans la mesure où ces mortels ont déjà pu compenser leurs carences dans la nursery du système située sur le premier monde de culture transitionnelle de Jérusem. 45:6.7 La nursery probatoire de Satania est entretenue par certaines personnalités morontielles sur le monde des finalitaires où la moitié de la planète est consacrée à ce travail d’élever des enfants. C’est ici que l’on reçoit et réassemble certains enfants de mortels survivants tels que ceux qui ont péri sur les mondes évolutionnaires avant d’avoir acquis leur statut spirituel comme individus. L’ascension de l’un ou l’autre de leurs propres parents garantit que de tels enfants mortels des royaumes se verront accorder la repersonnalisation sur la planète finalitaire du système et pourront y démontrer, par leur libre choix ultérieur, s’ils décident ou non de suivre le sentier parental d’ascension mortelle. Les enfants apparaissent ici comme sur leur monde de nativité, sauf que la différenciation sexuelle y est absente. 7. Les écoles Melchizédeks 45:7.1 Les Melchizédeks sont les directeurs du corps des nombreux instructeurs – créatures volitives partiellement spiritualisées et autres – qui opèrent d’une manière si accueillante sur Jérusem et ses mondes associés, mais spécialement sur les sept mondes des maisons. Ces derniers sont les planètes où l’on retient les mortels qui n’ont pas réussi à fusionner avec leur Ajusteur intérieur pendant la vie dans la chair, ils y sont réhabilités sous une forme provisoire, pour recevoir une aide supplémentaire et bénéficier de nouvelles occasions de poursuivre leurs efforts d’aboutissement spirituel, les mêmes efforts qui ont été prématurément interrompus par la mort. Si, pour quelque autre raison de handicap héréditaire ou d’environnement défavorable ou de concours de circonstances, cet aboutissement de l’âme n’a pu être accompli, quelle qu’en soit la raison, tous ceux dont les intentions sont sincères et l’esprit méritant se retrouvent, en tant que tels, présents sur les planètes de continuation. Là, il faut qu’ils apprennent à maitriser les facteurs essentiels de la carrière éternelle, à se rendre maitres de qualités qu’ils n’ont pas acquises ou pas pu acquérir pendant leur vie dans la chair. 45:7.2 Les Brillantes Étoiles du Soir (et leurs coordonnés non dénommés) servent fréquemment d’instructeurs dans les diverses entreprises éducatives de l’univers, y compris celles qui sont parrainées par les Melchizédeks. Les Fils Instructeurs de la Trinité collaborent également et ajoutent la touche de la perfection du Paradis à ces écoles d’entrainement progressif. Mais toutes ces activités ne sont pas consacrées exclusivement à l’avancement des mortels ascendants ; beaucoup d’entre elles concernent également l’entrainement progressif des personnalités spirituelles natives de Nébadon. 45:7.8 Sous la supervision des Melchizédeks, les mortels ascendants, spécialement ceux qui sont en retard pour unifier leur personnalité sur les nouveaux niveaux morontiels, sont pris en mains par les Fils Matériels et reçoivent un entrainement intensif destiné à redresser leurs carences. Nul mortel ascendant ne quitte le quartier général du système pour la carrière de socialisation plus étendue et plus variée de la constellation avant que les Fils Matériels aient certifié qu’il a atteint une personnalité de mota – une individualité conjuguant l’existence terrestre parachevée en association expérientielle avec la carrière morontielle à ses débuts, les deux étant dument amalgamés par le supercontrôle spirituel de l’Ajusteur de Pensée. 45:7.9 [Présenté par un Melchizédek ayant une affectation temporaire sur Urantia.] Fascicule 46. Le siège du système local 46:0.1 JÉRUSEM, siège de Satania, est une capitale moyenne de système local et, à part de nombreuses anomalies provenant de la rébellion de Lucifer et de l’effusion de Micaël sur Urantia, elle est typique des sphères similaires. 1. Aspects physiques de Jérusem 46:1.2 Le jour de Satania équivaut à trois jours d’Urantia moins une heure quatre minutes quinze secondes, et représente la durée de la rotation axiale de Jérusem. L’année du système comporte cent jours de Jérusem. 46:1.3 L’énergie de Jérusem est magnifiquement contrôlée et circule autour de la sphère dans des canaux longitudinaux directement alimentés par les charges d’énergie de l’espace, et elle est habilement distribuée par les Maitres Contrôleurs Physiques. La résistance naturelle au passage de ces énergies dans les canaux conducteurs physiques fournit la chaleur nécessaire pour produire la température régulière de Jérusem. En pleine lumière, cette température est maintenue aux environs de 21 degrés centigrades, tandis que, pendant la période de régression de la lumière, elle tombe un peu au-dessous de 10 degrés. 46:1.4 La compréhension du système d’éclairage de Jérusem ne devrait pas vous être bien difficile. Il n’y a ni jours ni nuits, ni saisons de chaleur et de froid. Les transformateurs de pouvoir entretiennent cent-mille centres d’où des énergies raréfiées sont projetées vers le haut à travers l’atmosphère planétaire. Elles y subissent certaines modifications jusqu’à ce qu’elles atteignent le plafond électrique atmosphérique de la sphère. Ensuite, ces énergies sont réfléchies vers le bas sous forme d’une lumière douce, égale et tamisée, ayant à peu près l’intensité de la lumière solaire d’Urantia quand le soleil brille sur vos têtes à dix heures du matin. 46:1.7 L’éclairage de la sphère est maintenu uniforme pendant soixante-quinze pour cent du jour de Jérusem, et ensuite son intensité diminue graduellement jusqu’au point minimum où elle est à peu près celle de votre pleine lune par nuit claire. C’est l’heure tranquille pour tout Jérusem. 2. Caractéristiques physiques de Jérusem 46:2.2 Il y a des milliers et des milliers de petits lacs, mais ni rivières torrentielles ni océans immenses. Il ne pleut pas et il n’y a ni orages ni ouragans sur aucun des mondes architecturaux, mais la condensation de l’humidité donne lieu à une précipitation quotidienne au moment du minimum de température qui accompagne la régression de la lumière. (Le point de rosée est plus élevé sur un monde à trois gaz que sur un monde à deux gaz comme Urantia). La vie physique des plantes et le monde morontiel des créatures vivantes exigent tous deux de l’humidité, mais celle-ci est largement fournie par le système souterrain de circulation des eaux qui couvre toute la sphère, même jusqu’au sommet des hautes terres. Cette circulation d’eau ne se fait pas tout entière dans le sous-sol, car de nombreux canaux réunissent les lacs étincelants de Jérusem. 46:2.3 L’atmosphère de Jérusem est un mélange de trois gaz. L’air est très semblable à celui d’Urantia avec l’addition d’un gaz adapté à la respiration de l’ordre de vie morontiel. 46:2.4 Par une adaptation de mécanismes physiques, les êtres matériels de la planète peuvent se déplacer à une vitesse horaire allant de 300 à 800 kilomètres. 46:2.7 Le secteur des manufactures ou des laboratoires de Jérusem occupe une superficie étendue que les Urantiens auraient de la peine à reconnaitre, car les cheminées fumantes sont absentes. Il existe cependant une économie matérielle complexe associée à ces mondes spéciaux. Pendant tout votre séjour sur Jérusem et ses mondes de transition, vous restez bien plus proches de votre vie terrestre à facteurs matériels que de votre vie ultérieure d’existence spirituelle progressive. 46:2.9 Les transports arrivent sur le champ de cristal, aussi appelé la mer de verre. Autour de cette zone se trouvent les stations réceptrices pour les divers ordres d’êtres qui traversent l’espace par transport séraphique. 3. Les télédiffusions de Jérusem 46:3.1 Les télédiffusions du superunivers et du Paradis-Havona sont reçues sur Jérusem en liaison avec Salvington et par une technique mettant en jeu le cristal polaire, la mer de verre. Tous ces messages sont automatiquement publiés de manière à être discernables par tous les types d’êtres présents dans l’amphithéâtre central de la télédiffusion. Parmi toutes les occupations d’un mortel ascendant sur Jérusem, aucune n’est plus attrayante et passionnante que d’écouter le flot incessant des rapports spatiaux de l’univers. 46:3.2 Cette station réceptrice de Jérusem est entourée par un immense amphithéâtre construit de matériaux scintillants pour la plupart inconnus sur Urantia ; elle contient des places pour cinq-milliards de personnes – matérielles et morontielles – sans compter la place pour d’innombrables personnalités spirituelles. 4. Zones résidentielles et administratives 46:4.1 Des portions considérables de Jérusem sont réservées comme zones résidentielles, tandis que d’autres portions de la capitale systémique sont affectées aux fonctions administratives nécessaires impliquant la supervision des affaires de 619 sphères habitées, de 56 mondes de culture transitionnelle et de la capitale même du système. Sur Jérusem et dans Nébadon, les dispositifs sont prévus comme suit : 46:4.2 1. Les cercles – les zones résidentielles des non natifs. 46:4.3 2. Les carrés – les zones administratives-exécutives du système. 46:4.4 3. Les rectangles – les lieux de rencontre de la vie indigène inférieure. 46:4.5 4. Les triangles – les zones administratives locales ou de Jérusem. 46:4.7 Notre description des zones résidentielles et administratives ne fait pas entrer en ligne de compte les vastes et magnifiques propriétés des Fils Matériels de Dieu, les citoyens permanents de Jérusem, et nous ne mentionnons pas non plus de nombreux autres ordres séduisants de créatures spirituelles et quasi spirituelles. Par exemple, Jérusem bénéficie des services efficaces des spirongas conçus pour travailler dans le système. Ceux-ci se consacrent à un ministère spirituel en faveur des résidents et visiteurs supramatériels. Ils forment un groupe merveilleux d’êtres intelligents et beaux qui sont des serviteurs de transition pour les créatures morontielles supérieures et pour les aides morontiels qui travaillent à entretenir et à embellir toutes les créations morontielles. 46:4.9 Jérusem possède de grands bâtiments du type matériel aussi bien que du type morontiel, et l’embellissement des zones purement spirituelles n’est pas moins délicieux et surabondant. 5. Les cercles de Jérusem 46:5.1 Les réserves résidentielles affectées aux groupes majeurs de la vie de l’univers s’appellent les cercles de Jérusem. Les groupes circulaires mentionnés dans ces exposés sont les suivants : 46:5.2 1. Les cercles des Fils de Dieu. 46:5.3 2. Les cercles des anges et des esprits supérieurs. 46:5.4 3. Les cercles des Aides d’Univers, y compris les fils trinitisés par des créatures non affectés auprès des Fils Instructeurs de la Trinité. 46:5.5 4. Les cercles des Maitres Contrôleurs Physiques. 46:5.6 5. Les cercles des mortels ascendants affectés y compris les créatures médianes. 46:5.7 6. Les cercles des colonies de courtoisie. 46:5.8 7. Les cercles du Corps de la Finalité. 46:5.9 Chacun de ces groupements résidentiels consiste en sept cercles concentriques et de plus en plus élevés. Ils sont tous construits sur le même modèle, mais leurs dimensions sont différentes et ils sont faits de matériaux dissemblables. Ils sont tous entourés d’enceintes de grande envergure qui s’élèvent en formant des promenades étendues ceinturant chaque groupe de sept cercles concentriques. 6. Les carrés exécutifs-administratifs 46:6.1 Les divisions exécutives-administratives du système sont situées dans d’immenses carrés départementaux au nombre de mille. Chaque unité administrative est divisée en cent subdivisions de dix sous-groupes chacune. Ces mille carrés sont rassemblés en dix grandes divisions formant les dix départements administratifs suivants : 46:6.2 1. Entretien physique et améliorations matérielles, les domaines du pouvoir et de l’énergie physique. 46:6.3 2. Arbitrages, éthique et jugements administratifs. 46:6.4 3. Affaires planétaires et locales. 46:6.5 4. Affaires des constellations et de l’univers. 46:6.6 5. Éducation et autres activités des Melchizédeks. 46:6.7 6. Progrès physiques planétaires et systémiques, les domaines scientifiques des activités de Satania. 46:6.8 7. Affaires morontielles. 46:6.9 8. Activités et éthiques purement spirituelles. 46:6.10 9. Ministère ascendant. 46:6.11 10. Philosophie du grand univers. 46:6.12 Ces structures sont transparentes, de sorte que toutes les activités systémiques peuvent être observées, même par les étudiants en visite. 7. Les rectangles – les spornagias 46:7.1 Les mille rectangles de Jérusem sont occupés par la vie indigène inférieure de la planète-siège, et à leur centre se situe le vaste quartier général circulaire des spornagias. 46:7.2 Sur Jérusem, vous serez stupéfaits par les réussites agricoles des merveilleux spornagias. La terre y est cultivée surtout en vue d’effets esthétiques et ornementaux. 46:7.4 Bien que les spornagias ne possèdent ni ne développent des âmes de survie, et bien qu’ils soient dépourvus de personnalité, ils élaborent néanmoins une individualité susceptible de se réincarner. Lorsqu’avec le passage du temps le corps physique de ces créatures uniques se détériore par usure et vieillesse, leurs créateurs, en collaboration avec les Porteurs de Vie, fabriquent de nouveaux corps dans lesquels les vieux spornagias rétablissent leur résidence. 46:7.5 Dans tout l’univers de Nébadon, les spornagias sont les seules créatures qui se réincarnent ainsi ou d’une autre manière. 8. Les triangles de Jérusem 46:8.1 Les affaires purement locales et courantes de Jérusem sont dirigées à partir des cent triangles. Ces unités sont groupées autour des dix magnifiques structures qui abritent l’organisation locale de Jérusem. Les triangles sont entourés par des descriptions panoramiques de l’histoire du quartier général systémique. 46:8.5 [Présenté par un archange de Nébadon.] Fascicule 47. Les sept mondes des maisons 47:0.1 Lorsque le Fils Créateur séjourna sur Urantia, il parla es « nombreuses maisons dans l’univers du Père ». Dans un certain sens, les cinquante-six mondes qui entourent Jérusem sont tous consacrés à la culture transitionnelle des mortels ascendants, mais le nom de mondes des maisons est plus spécifiquement attribué aux sept satellites du monde numéro un. 47:0.2 Le monde de transition numéro un lui-même est entièrement et exclusivement consacré aux activités ascendantes, car il est le quartier général du corps des finalitaires affectés à Satania. 1. Le monde des finalitaires 47:1.1 Bien que le monde transitionnel numéro un ne contienne comme résidents que des finalitaires et certains groupes d’enfants récupérés accompagnés de ceux qui prennent soin d’eux, des dispositions sont prises pour y recevoir toutes les classes d’êtres spirituels, de mortels de transition et de visiteurs étudiants. 47:1.3 Pendant toute votre expérience sur les mondes des maisons, vous avez une certaine conscience spirituelle de la présence de vos frères glorifiés qui ont atteint le Paradis, mais, de temps à autre, il est très reposant de les percevoir tels qu’ils vivent dans les demeures de leur quartier général. Vous n’apercevrez pas naturellement les finalitaires avant d’avoir acquis la véritable vision spirituelle. 47:1.4 Sur le premier monde des maisons, tous les survivants doivent satisfaire aux exigences de la commission parentale de leur planète natale. Tous les examinés dont l’expérience parentale ne satisfait pas les commissaires doivent compléter leur qualification en servant dans les demeures des Fils Matériels de Jérusem, ou en partie dans la nursery probatoire du monde finalitaire. 2. La nursery probatoire 47:2.1 Les écoles de Satania où l’on reçoit les bébés sont situées sur le monde finalitaire, la première des sphères de culture transitionnelle de Jérusem. Ces écoles où l’on reçoit des bébés sont des entreprises consacrées à élever et à éduquer les enfants du temps, y compris ceux qui sont morts sur les mondes évolutionnaires de l’espace avant d’avoir acquis un statut individuel inscrit dans les archives de l’univers. Si l’un des parents ou les deux parents d’un de ces enfants survivent, le gardien de la destinée délègue son chérubin associé comme conservateur de l’identité potentielle de l’enfant ; il charge le chérubin de la responsabilité de remettre cette âme non développée entre les mains des Éducateurs des Mondes des Maisons dans la nursery probatoire des mondes morontiels. 47:2.3 Sur le monde de la nursery, les créatures probatoires sont groupées d’après le critère qu’elles ont ou non un Ajusteur, car les Ajusteurs viennent habiter ces enfants matériels exactement comme sur les mondes du temps. Les enfants trop jeunes pour avoir eu un Ajusteur sont élevés en famille par cinq s’échelonnant depuis l’âge d’un an et moins jusqu’à environ cinq ans, ou jusqu’à l’âge où l’Ajusteur arrive. 47:2.4 Tous les enfants des mondes en évolution qui ont des Ajusteurs de Pensée, mais qui n’avaient pas fait avant leur mort leur choix au sujet de la carrière du Paradis, sont également repersonnalisés sur le monde finalitaire du système. Ils y grandissent dans les familles des Fils Matériels et de leurs associés tout comme les petits enfants qui arrivent sans Ajusteurs, mais qui recevront ultérieurement des Moniteurs de Mystère après avoir atteint l’âge permettant un choix moral. 47:2.6 Ces enfants grandissent ainsi sur le monde de transition jusqu’à l’époque où ils font leur choix définitif. 47:2.7 Quand la vie matérielle a terminé son cours, si ces enfants du temps n’ont pas choisi la vie ascendante, ou bien s’ils ont nettement pris position contre l’aventure de Havona, la mort met automatiquement fin à leur carrière probatoire. 47:2.8 Si au contraire ils choisissent le sentier paradisiaque de la perfection, alors on les prépare immédiatement pour être transférés au premier monde des maisons, où beaucoup arrivent à temps pour se joindre à leurs parents dans l’ascension de Havona. 3. Le premier monde des maisons 47:3.1 Sur les mondes des maisons, les survivants mortels ressuscités reprennent le fil de leur vie exactement au point où ils l’ont laissée quand ils ont été surpris par la mort. En allant d’Urantia au premier monde des maisons, vous remarquerez un changement considérable, mais, si vous étiez venu d’une sphère du temps plus normale et progressive, vous vous seriez à peine rendu compte de la différence, sauf par le fait que vous vous trouvez en possession d’un autre corps. 47:3.2 Le vrai centre de toutes les activités sur le premier monde des maisons est la salle de résurrection, le temple colossal où l’on reconstitue les personnalités. 47:3.3 Les transcriptions du mental mortel et les modèles actifs de la mémoire de la créature, transposés des niveaux matériels aux niveaux spirituels, sont la propriété individuelle des Ajusteurs de Pensée détachés. La matrice mentale de la créature et les potentiels d’identité passifs sont présents dans l’âme morontielle confiée à la garde des gardiens séraphiques de la destinée. Et c’est la réunion de l’âme morontielle confiée aux séraphins et du mental spirituel confié à l’Ajusteur qui reconstitue la personnalité de la créature et constitue la résurrection des survivants endormis. 47:3.7 Sur le monde des maisons numéro un (ou sur un autre si votre statut est plus élevé) vous reprendrez votre entrainement intellectuel et votre développement spirituel au niveau exact où il a été interrompu par la mort. Entre le moment de la mort planétaire ou du transfert et celui de la résurrection sur le monde des maisons, les mortels ne gagnent absolument rien, à part l’expérience du fait de la survie. Vous commencez là-bas exactement au point où vous en étiez en partant d’ici. 47:3.8 Presque toute l’expérience du monde des maisons numéro un concerne les soins apportés aux déficiences. Les survivants qui arrivent sur cette première sphère de retenue présentent des défauts de caractère si nombreux et si variés, et de telles déficiences d’expérience humaine, que le royaume consacre ses activités majeures à corriger et à guérir ces multiples héritages de la vie incarnée sur les mondes matériels évolutionnaires du temps et de l’espace. 47:3.10 Si vous ne devez pas être retenu sur le monde des maisons numéro 1, vous entrerez au bout de dix jours dans le sommeil de translation et vous irez sur le monde numéro deux. Vous avancerez ensuite de la même manière tous les dix jours jusqu’à ce que vous arriviez au monde de votre affectation. 47:3.12 Lors de vos débuts sur le premier monde des maisons, un Compagnon de la Morontia est affecté à chaque compagnie de mille ascendeurs mortels, mais vous en rencontrerez davantage en progressant à travers les sept sphères des maisons. Ces beaux êtres aux talents variés sont des compagnons sociables et des guides charmants. Ils accompagnent souvent des groupes de survivants au cours de visites périodiques à Jérusem. 4. Le deuxième monde des maisons 47:4.1 C’est sur cette sphère que vous vous installez plus complètement dans la vie des maisons. Les regroupements de la vie morontielle commencent à prendre forme. Des groupes de travail et des organisations sociales prennent naissance et fonctionnent, des communautés atteignent leurs proportions normales, et les mortels en progrès inaugurent de nouveaux ordres sociaux et des dispositifs gouvernementaux. 47:4.4 Lors de chaque avance d’un monde des maisons à un autre, vous acquérez un corps morontiel nouvellement formé et convenablement approprié. Vous vous endormez pour le transport séraphique et vous vous réveillez dans les salles de résurrection avec le nouveau corps non développé, à la manière dont vous étiez arrivés pour la première fois sur le monde des maisons numéro un. 47:4.5 Au cours de votre ascension dans la vie morontielle, vous conservez intégralement la mémoire de votre Ajusteur. Les associations mentales qui étaient purement animales et entièrement matérielles ont péri naturellement avec le cerveau physique, mais toutes les choses valables de votre vie mentale qui avaient une valeur de survie ont eu leur contrepartie établie par l’Ajusteur et sont retenues comme partie de la mémoire personnelle tout au long de la carrière ascendante. 47:4.6 Bien que vous ayez des corps morontiels, vous continuez à manger, à boire et à vous reposer au cours de votre passage sur les sept mondes des maisons. Vous absorbez les aliments de l’ordre morontiel, un royaume d’énergie vivante inconnue sur les mondes matériels. Le corps morontiel utilise pleinement la nourriture et l’eau, mais sans déchets résiduels. 47:4.8 Maisonnia numéro deux pourvoit plus spécifiquement à l’élimination de toutes les phases de conflits intellectuels et à la guérison de toutes les variétés de disharmonie mentale. L’effort commencé sur le premier monde des maisons pour approfondir le sens de la mota morontielle y est plus sérieusement poursuivi. Le développement que l’on atteint sur maisonnia numéro deux est comparable au statut intellectuel de la culture qui suit la venue des Fils Magistraux sur les mondes évolutionnaires idéaux. 5. Le troisième monde des maisons 47:5.3 Maisonnia la troisième est un monde de grands accomplissements personnels et sociaux pour tous ceux qui n’ont pas expérimenté l’équivalent de ces cercles de culture sur leurs mondes de nativité mortelle avant d’être délivrés de la chair. Un travail éducatif plus positif commence sur cette sphère. L’éducation sur les deux premiers mondes des maisons est plutôt de nature négative – concernant les déficiences – en ce sens qu’elle s’occupe de compléter l’expérience de la vie incarnée. Sur ce troisième monde des maisons, les survivants commencent réellement leur culture morontielle progressive. Cette formation a pour but principal de mieux faire comprendre la corrélation entre la mota morontielle et la logique des mortels, la coordination de la mota morontielle avec la philosophie humaine. C’est alors que les mortels survivants acquièrent une clairvoyance pratique en vraie métaphysique. C’est la véritable introduction à la compréhension intelligente des significations cosmiques et des interrelations universelles. La culture du troisième monde des maisons participe de la nature de l’âge postérieur à l’effusion d’un Fils sur une planète habitée normale. 6. Le quatrième monde des maisons 47:6.2 Sur la quatrième maisonnia, l’ascendeur individuel trouve plus exactement sa place dans le travail collectif et les fonctions de classe de la vie morontielle. Les ascendeurs y apprennent à mieux apprécier les télédiffusions et d’autres phases de la culture et des progrès de l’univers local. 47:6.3 C’est pendant leur période d’entrainement sur le monde numéro quatre que les mortels ascendants sont réellement initiés pour la première fois aux exigences et aux délices de la véritable vie sociale des créatures morontielles. C’est vraiment une expérience nouvelle pour des créatures évolutionnaires de participer à des activités sociales qui ne sont fondées ni sur le désir de se mettre en avant ni sur la recherche des triomphes personnels. On vous introduit dans un nouvel ordre social basé sur la sympathie compréhensive d’une appréciation mutuelle, l’amour désintéressé des services réciproques et surtout le mobile de réaliser une destinée commune et suprême – le but paradisiaque de la perfection adoratrice et divine. 47:6.4 La culture intellectuelle et sociale du quatrième monde des maisons peut se comparer à la vie mentale et sociale de l’âge postérieur au Fils Instructeur sur les planètes qui évoluent normalement. 7. Le cinquième monde des maisons 47:7.1 La culture de ce monde des maisons correspond en général à celle de la période primitive de lumière et de vie sur les planètes dont l’évolution progresse normalement. 47:7.2 Ayant acquis la maitrise du langage de l’univers local avant de quitter le quatrième monde des maisons, vous consacrez maintenant plus de temps à vous perfectionner dans la langue d’Uversa, afin de bien posséder les deux langues avant d’arriver sur Jérusem avec statut de résident. Tous les mortels ascendants sont bilingues depuis le siège de leur système jusqu’à Havona, et, là, il suffit d’enrichir le vocabulaire du superunivers. Il faudra l’étendre encore plus pour pouvoir résider au Paradis. 47:7.5 Une véritable naissance de la conscience cosmique a lieu sur maisonnia numéro cinq. Vous commencez à penser en termes d’univers. C’est vraiment une période d’expansion des horizons. Le mental, en cours d’élargissement des mortels ascendants, commence à soupçonner qu’une destinée prodigieuse et magnifique, céleste et divine, attend tous ceux qui achèvent l’ascension progressive du Paradis entreprise si laborieusement, mais si joyeusement et si favorablement. L’étude devient volontaire, le service désintéressé devient naturel et l’adoration devient spontanée. 8. Le sixième monde des maisons 47:8.2 Le Souverain Systémique assistant rend de fréquentes visites à ce monde où l’on commence l’instruction initiale dans la technique d’administration de l’univers. Les premières leçons embrassant les affaires d’un univers tout entier sont maintenant données. 47:8.3 C’est un âge brillant pour les mortels ascendants. On y assiste habituellement à la fusion parfaite du mental humain et de l’Ajusteur divin. En potentiel, cette fusion peut s’être produite auparavant, mais il arrive bien souvent que l’identité opératoire effective ne soit pas atteinte avant l’époque du séjour sur le cinquième monde des maisons et même sur le sixième. 47:8.4 L’union de l’âme immortelle évoluante et de l’Ajusteur éternel et divin est marquée par la convocation séraphique du superange superviseur chargé des survivants ressuscités et de l’archange d’enregistrement pour ceux qui vont en jugement le troisième jour. Alors, en présence des compagnons morontiels de l’intéressé, ces messagers de confirmation proclament : « Celui-ci est un fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » Cette simple cérémonie marque l’entrée d’un mortel ascendant dans la carrière éternelle de service du Paradis. 47:8.5 Immédiatement après confirmation de la fusion avec l’Ajusteur, le nouvel être morontiel est pour la première fois présenté à ses compagnons sous son nouveau nom. Puis on lui accorde les quarante jours de retraite spirituelle de toutes les activités courantes pour qu’il communie avec lui-même et choisisse l’une des routes optionnelles pour Havona, et pour qu’il fasse une sélection entre les techniques différentielles pour atteindre le Paradis. 9. Le septième monde des maisons 47:9.1 Toutes les différences perceptibles entre les mortels venant des mondes isolés et retardés, et les survivants des sphères plus avancées et éclairées sont pratiquement effacées pendant le séjour sur le septième monde des maisons. Ici, vous serez purgé de toutes les traces d’une hérédité malheureuse, d’un environnement malsain et des tendances planétaires non spirituelles. 47:9.3 Maintenant commence la formation de classes où l’on se qualifie pour la citoyenneté de Jérusem. Vous êtes allé de monde en monde en tant qu’individu, mais maintenant vous vous préparez à partir pour Jérusem en groupe. Dans certaines limites, un ascendeur peut toutefois choisir de rester sur le septième monde des maisons pour permettre à un membre retardataire de son groupe de travail terrestre ou maisonnial de le rattraper. 47:9.4 Le personnel de maisonnia la septième s’assemble sur la mer de verre pour assister à votre départ pour Jérusem avec statut résidentiel. 10. La citoyenneté de Jérusem 47:10.1 La réception d’une nouvelle classe de diplômés du monde des maisons est le signal pour tout Jérusem de s’assembler en comité d’accueil. Même les spornagias se réjouissent de l’arrivée de ces triomphants ascendeurs d’origine évolutionnaire qui ont couru la course planétaire et terminé la progression du monde des maisons. 47:10.4 Après avoir atteint la résidence sur le monde-siège systémique, les mortels ne subissent plus de résurrections à proprement parler. La forme morontielle qui vous est accordée quand vous quittez la carrière du monde des maisons est suffisante pour vous permettre de poursuivre jusqu’à la fin votre expérience de l’univers local. Des changements seront effectués de temps en temps, mais vous conserverez la même forme jusqu’à ce que vous lui fassiez vos adieux quand vous émergerez, en tant qu’esprit du premier stade vous préparant au transit vers les mondes de culture ascendante et d’éducation spirituelle du superunivers. 47:10.5 Les mortels qui passent par toute la carrière des mondes des maisons font sept fois l’expérience du sommeil d’ajustement et du réveil de résurrection ; mais la dernière salle de résurrection, la chambre du réveil définitif, sur le septième monde des maisons, fait désormais partie du passé. Nul changement de forme ne nécessitera plus la perte de conscience ou un hiatus dans la continuité de la mémoire personnelle. 47:10.8 [Parrainé par une Brillante Étoile du Soir.] Fascicule 48. La vie morontielle 48:0.2 La vie morontielle, s’étendant comme elle le fait sur les divers stades de la carrière de l’univers local, est la seule méthode possible par laquelle les mortels matériels peuvent atteindre le seuil du monde spirituel. Quelle vertu magique la mort, dissolution naturelle du corps matériel, pourrait-elle avoir pour que, par un aussi simple pas, elle puisse transformer instantanément le mental mortel et matériel en un esprit immortel et rendu parfait ? Ces croyances ne sont que des superstitions ignorantes et des fables plaisantes. 48:0.3 La transition morontielle s’interpose toujours entre l’état mortel et le statut spirituel ultérieur des êtres humains qui survivent. 1. Matériaux morontiels 48:1.1 Les royaumes morontiels sont les sphères de liaison de l’univers local entre les niveaux matériels et les niveaux spirituels d’existence des créatures. 48:1.4 La vie morontielle primitive dans les systèmes locaux ressemble beaucoup à celle de votre présent monde matériel. Elle devient moins physique et plus véritablement morontielle sur les mondes d’études de la constellation. Et, quand vous avancez sur les sphères de Salvington, vous pénétrez de plus en plus les niveaux spirituels. 48:1.5 Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel sont à même d’effectuer une union des énergies matérielles et spirituelles, et d’organiser ainsi une forme morontielle de matérialisation réceptive à la surimposition d’un esprit qui la contrôle. Quand vous traverserez la vie morontielle de Nébadon, ces mêmes patients et habiles Superviseurs de Pouvoir Morontiel vous fourniront successivement 570 corps morontiels, dont chacun constitue une phase de votre transformation progressive. Depuis le moment où vous quittez les mondes matériels jusqu’à celui où vous êtes établi comme esprit du premier stade sur Salvington, vous subissez exactement 570 changements morontiels ascensionnels distincts, dont huit ont lieu dans le système, 71 dans la constellation, et 491 pendant le séjour sur les sphères de Salvington. 2. Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel 48:2.1 Ces êtres uniques s’occupent exclusivement de superviser les activités qui représentent une combinaison viable d’énergies spirituelles et physiques ou semi-matérielles. Ils se consacrent exclusivement au ministère de progrès morontiel, non pas tant qu’ils apportent leur ministère aux mortels pendant l’expérience de transition, mais plutôt parce qu’ils rendent possible un environnement de transition pour les créatures morontielles qui progressent. 48:2.3 La création des premiers Superviseurs de Pouvoir Morontiel coïncide avec l’arrivée du premier mortel survivant sur les rives de l’un des premiers mondes des maisons dans un univers local. Ils sont créés par groupes de mille et classifiés comme suit : 48:2.4 1. Régulateurs de circuits 48:2.5 2. Coordonnateurs de systèmes 48:2.6 3. Conservateurs planétaires 48:2.7 4. Contrôleurs conjugués 48:2.8 5. Stabilisateurs de liaisons 48:2.9 6. Assortisseurs sélectifs 48:2.10 7. Archivistes associés 48:2.13 1. Régulateurs de circuits. 48:2.14 Les régulateurs de circuits provoquent, dans les énergies matérielles, les changements qui les assujettissent au contrôle et à la régulation de leurs associés. Ces êtres sont des générateurs de pouvoir morontiel en même temps que des régulateurs de circuits. Ces dynamos morontielles vivantes paraissent transformer les énergies ubiquitaires de l’espace en matériaux que les superviseurs morontiels introduisent dans les corps et les activités vitales des mortels ascendants. 48:2.15 2. Les Coordonnateurs de systèmes. Puisque chaque monde morontiel a un ordre distinct d’énergie morontielle, il est extrêmement difficile aux humains de visualiser ces sphères. Mais, sur chaque sphère successive de transition, les mortels verront que la vie végétale et tout ce qui se rapporte à l’existence morontielle sont progressivement modifiés pour correspondre à la spiritualisation croissante des ascendeurs survivants. 48:2.18 3. Les Conservateurs Planétaires. Ce conseil accorde à toutes les créatures ascendantes qui atterrissent sur sa sphère des matériaux destinés à leur forme morontielle. Il autorise tous les changements de forme qui permettent à un ascendeur de se rendre sur la sphère suivante. Après avoir traversé les mondes des maisons, vous passerez d’une phase de la vie morontielle à une autre sans avoir à perdre conscience. 48:2.20 5. Stabilisateurs de liaisons. Ils sont les régulateurs des énergies morontielles en association avec les forces physiques et spirituelles du royaume. Ils rendent possible la conversion d’énergie morontielle en matériaux morontiels. 48:2.21 6. Assortisseurs sélectifs. À mesure que vous progressez d’une classe ou phase d’un monde morontiel à une autre, il faut que vous soyez réaccordés, mis à un diapason plus élevé. C’est aux assortisseurs sélectifs qu’il incombe de vous maintenir en synchronisme progressif avec la vie morontielle. 48:2.23 Ces changements progressifs se traduisent par de nouvelles réactions au milieu morontiel, telles que des modifications dans les besoins alimentaires et de nombreux autres usages personnels. 3. Les Compagnons de la Morontia 48:3.1 Ces hôtes des mondes des maisons et des mondes morontiels sont la progéniture de l’Esprit-Mère de l’univers local. Ils sont créés d’âge en âge par groupes de cent-mille. Nébadon compte actuellement plus de soixante-dix-milliards de ces êtres uniques. 48:3.2 Leur service s’étend des plus humbles mondes des maisons du système jusqu’aux plus hautes sphères d’étude de Salvington. 48:3.4 Il existe deux types distincts de Compagnons de la Morontia, l’un dynamique et l’autre réservé, mais, par ailleurs, ils sont égaux en statut. 48:3.5 Ces compagnons font preuve d’une affection touchante et sont des êtres délicieusement sociables. 48:3.6 Peut-être aurez-vous une idée de la nature du travail de ces Compagnons de la Morontia à partir de la classification suivante de leurs activités dans un système local : 48:3.7 1. Les gardiens des pèlerins portent la responsabilité de toute la carrière morontielle et, en conséquence, ils coordonnent le travail de tous les autres ministres morontiels de transition. 48:3.8 2. Récepteurs de pèlerins et associateurs libres. Ils sont les compagnons sociaux des nouveaux arrivants sur les mondes des maisons. L’un d’eux sera certainement là pour vous accueillir quand vous vous réveillerez de votre premier sommeil de transit temporel sur le monde initial des maisons, quand vous ferez l’expérience de la résurrection dans la vie morontielle après la mort dans la chair. Depuis le moment où vous serez ainsi officiellement reçu à votre réveil et jusqu’au jour où vous quitterez l’univers local en tant qu’esprit du premier stade, ces Compagnons de la Morontia vous accompagneront toujours. 48:3.9 Les compagnons ne sont pas affectés en permanence à des individus. Sur l’un des mondes des maisons ou sur des mondes supérieurs, un ascendeur mortel peut avoir, en plusieurs occasions successives, un compagnon différent, ou au contraire passer de longues périodes sans en avoir. Tout dépend des nécessités et aussi du nombre de compagnons disponibles. 48:3.10 3. Hôtes des visiteurs célestes. Ces gracieuses créatures se consacrent à divertir les groupes suprahumains de visiteurs estudiantins et d’autres entités célestes qui peuvent se trouver en séjour sur les mondes de transition. 48:3.11 4. Coordonnateurs et directeurs de liaisons. Ces compagnons se consacrent à faciliter les rapports morontiels et à prévenir les confusions. Ils sont les instructeurs de conduite sociale et de progrès morontiel. 48:3.12 5. Interprètes et traducteurs. Au début de votre carrière sur les maisonnias, vous aurez fréquemment recours aux interprètes et aux traducteurs. Ils connaissent et parlent toutes les langues d’un univers local. Ils sont les linguistes des royaumes. 48:3.13 La première étude sur les mondes des maisons sera la langue de Satania et ensuite le langage de Nébadon. Et, pendant que vous acquerrez la maitrise de ces nouvelles langues, les Compagnons de la Morontia seront vos interprètes efficaces et vos patients traducteurs. 48:3.14 6. Superviseurs d’excursions et de rétrospection. Ces compagnons vous accompagnent dans les longs voyages au monde-siège et sur les sphères de culture transitionnelle qui les entourent. 48:3.15 7. Conservateurs des terrains et bâtiments. Même les structures matérielles et morontielles croissent en perfection et en splendeur à mesure que vous avancez dans la carrière des maisonnias. En tant qu’individus et en tant que groupes, vous avez la permission d’effectuer certains changements dans les demeures qui vous sont assignées comme résidences pendant votre séjour sur les différents mondes des maisons. 4. Les directeurs de la rétrospection 48:4.1 L’allégresse joyeuse et l’équivalent du sourire sont aussi universels que la musique. Il existe des homologues morontiels et spirituels de l’allégresse et du rire. La vie ascendante est divisée en parties à peu près égales entre le travail et les jeux – l’absence d’obligations. 48:4.2 Les Compagnons de la Morontia sont d’habiles promoteurs de jeux et sont soutenus par la grande compétence des directeurs de la rétrospection. 48:4.4 Notre humour embrasse trois niveaux généraux d’appréciation : 48:4.5 1. Plaisanteries réminiscentes. Bons mots provenant d’épisodes passés dans votre expérience du combat et de la lutte. 48:4.6 2. Humour courant. Il touche la stupidité de ce qui nous cause si souvent de sérieux soucis, la joie de découvrir la futilité d’une grande partie du sérieux de notre anxiété personnelle. 48:4.7 3. La joie prophétique. Il sera peut-être difficile aux mortels d’envisager cette phase de l’humour, mais nous tirons une satisfaction particulière de l’assurance que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien » – pour les êtres spirituels et morontiels aussi bien que pour les mortels. 48:4.8 Mais les directeurs de la rétrospection des royaumes ne s’occupent pas exclusivement de décrire l’humour élevé des divers ordres d’êtres intelligents. Ils se consacrent aussi à diriger les diversions, les récréations spirituelles et les divertissements morontiels. Et ils reçoivent dans ce domaine la sincère coopération des artisans célestes. 48:4.10 Quand on est partiellement épuisé par les efforts pour aboutir et que l’on attend de recevoir de nouvelles charges d’énergie, il y a plaisir et agrément à revivre ce que l’on avait accompli en d’autres temps et d’autres âges. Il est reposant de se rappeler les expériences initiales de la race ou de l’ordre. Et c’est précisément pourquoi ces artistes s’appellent directeurs de la rétrospection – ils aident à ramener la mémoire vers un ancien état de développement ou vers un statut d’existence où l’on avait moins d’expérience. 48:4.15 Si nous sommes tentés d’exagérer notre importance, nous n’avons qu’à contempler l’infinité de la noblesse et de la grandeur de nos Créateurs ; notre propre glorification devient alors sublimement ridicule et frise même l’humour. L’une des fonctions de l’humour est de nous aider tous à nous prendre moins au sérieux. L’humour est l’antidote divin contre l’exaltation de l’égo. 48:4.17 Plus l’espèce mortelle est élevée, plus la tension est élevée et plus grande est la capacité d’humour, ainsi que le besoin d’y avoir recours. Dans le monde spirituel, c’est l’inverse qui est vrai. Plus nous nous élevons, moins nous avons besoin de diversions par la pratique de la rétrospection. 5. Les Éducateurs des Mondes des Maisons 48:5.1 Les Éducateurs des Mondes des Maisons sont un corps de chérubins et de sanobins abandonnés mais glorifiés. Lorsqu’un pèlerin du temps s’avance d’un monde d’épreuves de l’espace aux mondes des maisons et aux mondes associés d’entrainement morontiel, il est accompagné par son séraphin individuel ou collectif, gardien de la destinée. Dans les mondes d’existence mortelle, le séraphin est aidé avec compétence par un chérubin et un sanobin ; mais, quand son pupille mortel est délivré des liens de la chair et débute dans la carrière ascendante, quand la vie postmatérielle ou morontielle commence, le séraphin accompagnateur n’a plus besoin du ministère de ses anciens lieutenants, le chérubin et le sanobin. 48:5.2 Ces assistants abandonnés des séraphins tutélaires sont souvent convoqués au siège de l’univers ; ils y passent par l’embrassement intime de l’Esprit-Mère de l’Univers, puis partent pour les sphères systémiques d’entrainement comme Éducateurs des Mondes des Maisons. 48:5.5 Ces chérubins évolués travaillent généralement par paires, comme ils le faisaient lorsqu’ils étaient attachés aux séraphins. Ils sont très proches par nature des types morontiels d’existence et sont les éducateurs spontanément compatissants des mortels ascendants. Ils appliquent très efficacement les programmes des mondes des maisons et du système éducatif morontiel. 48:5.6 Dans les écoles de la vie morontielle, ces éducateurs s’occupent d’enseigner les individus, les groupes, les classes et les masses. 48:5.7 Les choses que vous auriez pu apprendre sur terre, mais que vous n’y avez pas apprises, doivent être assimilées sous la tutelle de ces maitres fidèles et patients. 48:5.8 L’un des buts de la carrière morontielle est d’extirper définitivement des survivants mortels les vestiges de caractère animal tels que temporisation, équivoques, insincérité, échappatoires aux problèmes, injustice et recherche de la facilité. 48:5.9 Les Éducateurs des Mondes des Maisons commencent par servir sur les plus humbles sphères de séjour puis s’élèvent, avec l’expérience, par les sphères éducatives du système et de la constellation jusqu’aux mondes éducatifs de Salvington. Ils sont des maitres pratiques et compatissants, des instructeurs avisés et compréhensifs, des guides capables et efficaces. 6. Séraphins du monde morontiel – ministres de transition 48:6.1 Bien que tous les ordres d’anges, depuis les aides planétaires jusqu’aux séraphins suprêmes, apportent leur ministère aux mondes morontiels, les ministres de transition sont plus exclusivement affectés à ces activités. Ces anges appartiennent au sixième ordre de serviteurs séraphiques, et leur ministère est consacré à faciliter le transit des créatures matérielles et mortelles entre la vie temporelle incarnée et les premiers stades de l’existence morontielle sur les sept mondes des maisons. 48:6.2 Vous devriez comprendre que la vie morontielle d’un mortel ascendant commence réellement sur les mondes habités lors de la conception de l’âme, au moment où le mental d’une créature de statut moral est habité par l’Ajusteur spirituel. 48:6.3 Toutefois, vous ne serez pas conscient du ministère des séraphins de transition avant d’atteindre les mondes des maisons où ils travaillent infatigablement au progrès de leurs élèves mortels. Ils y sont mandatés pour servir dans les sept divisions suivantes : 48:6.4 1. Évanges séraphiques. À l’instant où vous reprenez conscience sur les mondes des maisons, vous êtes classés dans les annales du système comme esprits en évolution. Il est vrai qu’en réalité vous n’êtes pas encore des esprits, mais vous n’êtes plus des êtres mortels ou matériels. 48:6.5 Sur les mondes des maisons, les évanges séraphiques vous aideront à choisir sagement parmi les itinéraires optionnels vers Édentia, Salvington, Uversa et Havona. Si plusieurs itinéraires sont également recommandables, ils vous les montreront, et vous aurez la permission de choisir celui qui vous attire le plus. 48:6.22 2. Interprètes raciaux. Les races d’êtres mortels ne sont pas toutes pareilles. Il est vrai qu’un type planétaire transparait dans la nature et les tendances physiques, mentales et spirituelles des diverses races d’un monde donné ; mais il existe aussi des types raciaux distincts, et la descendance de ces différents types fondamentaux d’êtres humains est marquée par des tendances sociales très nettes. Sur les mondes du temps, les interprètes raciaux séraphiques secondent les efforts des commissaires raciaux pour harmoniser les points de vue variés des races. Ils continuent à opérer sur les mondes des maisons, où les mêmes différences ont tendance à persister dans une certaine mesure. 48:6.24 3. Planificateurs mentaux. Ces séraphins se consacrent à grouper efficacement les êtres morontiels et à organiser leur travail d’équipe sur les mondes des maisons. 48:6.25 Avec eux, vous vous trouvez en face de vrais amis et de conseillers compréhensifs, d’anges qui sont réellement capables de vous aider « à vous voir comme les autres vous voient » et « à vous connaitre vous-mêmes comme les anges vous connaissent. » 48:6.27 4. Conseillers morontiels. Ces ministres sont ainsi nommés parce qu’ils sont chargés d’enseigner, de diriger et de conseiller les mortels survivants des mondes d’origine humaine, les âmes en transit vers les écoles supérieures des sièges systémiques. Ils sont les éducateurs de ceux qui cherchent à voir clair dans l’unité expérientielle de niveaux de vie divergents, qui essayent d’intégrer les significations et d’unifier les valeurs ; c’est le rôle de la philosophie dans la vie terrestre et de la mota sur les sphères morontielles. 48:6.28 La mota est plus qu’une philosophie supérieure. Elle se compare à la philosophie comme deux yeux à un œil. Elle a un effet stéréoscopique sur les significations et les valeurs. L’homme matériel ne voit l’univers pour ainsi dire qu’avec un œil – il le voit plat. Les étudiants des mondes des maisons obtiennent la perspective cosmique – la profondeur – en surimposant les perceptions de la vie morontielle à celles de la vie physique. Et c’est en grande partie le ministère infatigable de leurs conseillers séraphiques qui leur permet de bien mettre au point cette surimposition des points de vue matériels et morontiels. 48:6.29 5. Techniciens. Ce sont les séraphins qui aident les jeunes ascendeurs à s’adapter à l’environnement nouveau et relativement étrange des sphères morontielles. La vie sur les mondes de transition comporte un contact effectif avec les énergies et les matériaux des niveaux physiques et morontiels, et, dans une certaine mesure, avec les réalités spirituelles. Il faut que les ascendeurs s’acclimatent à chaque nouveau stade de la vie morontielle, et, en tout cela, les techniciens séraphiques les aident considérablement. Leur fonction est surtout d’enseigner aux pèlerins du temps la nature des énergies utilisées sur les sphères de transition. 48:6.30 6. Instructeurs-archivistes. 48:6.31 Les archivistes de tous les ordres séraphiques consacrent un certain temps à éduquer et à entrainer les progresseurs morontiels. Ces conservateurs angéliques des faits temporels sont les instructeurs idéaux de tous les chercheurs de faits. Avant de quitter Jérusem, vous serez bien au courant de l’histoire de Satania et de ses 619 mondes habités. Une grande partie de cette histoire vous aura été communiquée par les archivistes séraphiques. 48:6.34 7. Réserves tutélaires. Chez bien des mortels ascendants, lorsque l’âme s’embrase pour la première fois du feu divin de la volonté-de-servir, c’est à la suite d’une amitié personnelle avec les serviteurs volontaires des réserves séraphiques. 48:6.35 C’est d’eux que vous apprendrez à laisser les pressions produire stabilité et certitude ; à être fidèles et sérieux, et en même temps allègres ; à accepter des défis sans vous plaindre et à faire face sans crainte aux difficultés et aux incertitudes. 48:6.37 Vous apprendrez que vous accroissez vos fardeaux et diminuez vos chances de succès en vous prenant trop au sérieux. Rien n’a priorité sur le travail concernant votre sphère statutaire – le présent monde ou les suivants. Le travail de préparation pour la prochaine sphère plus élevée est fort important, mais rien n’est aussi important que de travailler dans le monde sur lequel vous vivez actuellement. Mais, bien que le travail soit important, le moi ne l’est pas. Quand vous vous sentez important, vous perdez tant d’énergie à justifier la fierté de votre égo qu’il reste peu d’énergie pour faire le travail. C’est l’importance attachée au moi et non l’importance attachée au travail qui épuise les créatures immatures. C’est l’élément moi qui épuise, et non l’effort pour aboutir. Vous pouvez faire une œuvre importante si vous ne vous attribuez pas d’importance. 8. Les progresseurs morontiels 48:8.2 Le plan morontiel de progression des mortels et le plan spirituel qui lui fait suite, cette école universelle d’éducation minutieuse des créatures ascendantes, comportent un dessein divin et bien défini. C’est le plan des Créateurs pour fournir aux créatures du temps des occasions progressives de maitriser les détails de fonctionnement et d’administration du grand univers, et la meilleure manière de poursuivre ce long cours d’entrainement consiste à élever graduellement les mortels en les faisant effectivement participer à chacune des étapes de l’ascension. 48:8.4 En franchissant l’échelle ascendante de l’existence vivante depuis l’état d’homme mortel jusqu’à l’embrassement de la Déité, vous vivez effectivement la vie même des créatures rendues parfaites existant à tous les stades et phases que l’on peut rencontrer dans les limites du présent âge de l’univers. L’intervalle entre l’état d’homme mortel et le statut de finalitaire au Paradis englobe tout ce qui peut exister aujourd’hui – tout ce qui est présentement possible pour les ordres vivants de créatures finies intelligentes et rendues parfaites. 48:8.5 [Présenté par un archange de Nébadon.] Fascicule 49. Les mondes habités 49:0.3 Satania est un système inachevé ne contenant que 619 mondes habités qui sont numérotés dans l’ordre d’après la date de leur inscription comme mondes habités, comme mondes habités par des créatures volitives. C’est ainsi qu’Urantia reçut le numéro 606 de Satania, signifiant qu’elle est le six-cent-sixième monde de ce système local sur lequel le long processus évolutionnaire de la vie a culminé dans l’apparition d’êtres humains. Trente-six planètes inhabitées du système approchent le stade où elles seront dotées de vie, et plusieurs sont maintenant apprêtées pour les Porteurs de Vie. Près de deux-cents sphères évoluent de telle sorte qu’elles seront prêtes pour l’implantation de la vie d’ici quelques millions d’années. 49:0.4 Les planètes ne conviennent pas toutes pour héberger la vie des mortels. Les petites planètes qui tournent très vite sur leur axe sont tout à fait impropres à servir d’habitat à la vie. Dans plusieurs systèmes physiques de Satania, les planètes qui tournent autour du soleil central sont trop grandes pour être habitées, à cause de l’oppression causée par la gravité de leur forte masse. Beaucoup de ces énormes sphères ont des satellites, parfois une demi-douzaine ou davantage, et ces lunes ont souvent une taille très voisine de celle d’Urantia, ce qui les rend presque idéales pour l’habitation. 49:0.5 Le plus ancien monde habité de Satania, le monde numéro 1, est Anova, l’un des 44 satellites tournant autour d’une énorme planète obscure, mais exposée à la lumière différentielle de trois soleils voisins. Anova est dans un état avancé de civilisation progressive. 1. La vie planétaire 49:1.3 Tous les mondes d’un système local laissent apparaitre une parenté physique indubitable. Néanmoins, chaque planète a sa propre échelle de vie, et il n’existe pas deux mondes exactement pareils quant à leur dotation végétale et animale. Les variantes planétaires dans les types de vie systémiques résultent des décisions des Porteurs de Vie. 49:1.4 L’évolution est la règle du développement humain, mais le processus lui-même varie grandement sur les différents mondes. 49:1.7 Le développement évolutionnaire est, parfois, temporairement retardé par la destruction de certaines lignées favorables de plasma vital existant dans une espèce sélectionnée. Il faut souvent des âges et des âges pour réparer le dommage occasionné par la perte d’une seule lignée supérieure d’hérédité humaine. Une fois que ces lignées supérieures et sélectionnées de protoplasme vivant ont fait leur apparition, on devrait les préserver jalousement et intelligemment. Et, sur la plupart des mondes habités, on accorde à ces potentiels supérieurs de vie une valeur bien plus grande que sur Urantia. 2. Types physiques planétaires 49:2.1 Chaque système comporte un modèle standard et fondamental de vie animale et végétale. Mais les Porteurs de Vie sont souvent confrontés à la nécessité de modifier ces modèles fondamentaux pour les conformer aux conditions physiques variables qu’ils rencontrent sur les nombreux mondes de l’espace. Ils développent un type de créatures mortelles généralisé dans le système, mais il existe sept types physiques distincts ainsi que des milliers et des milliers de variantes mineures de ces sept différenciations majeures. 49:2.2 1. Les types atmosphériques. 49:2.3 2. Les types élémentaux. 49:2.4 3. Les types gravitationnels. 49:2.5 4. Les types thermiques. 49:2.6 5. Les types électriques. 49:2.7 6. Les types énergétiques 49:2.8 7. Les types non dénommés. 49:2.10 1. Les types atmosphériques. Les différences physiques entre les mondes habités par les mortels sont principalement déterminées par la nature de l’atmosphère. 49:2.11 Le statut atmosphérique qui prévaut présentement sur Urantia est à peu près idéal pour entretenir les hommes du type respirateur, mais on peut modifier ce type de manière à lui permettre de vivre sur les planètes superatmosphériques ou subatmosphériques. 49:2.12 Parmi les types de planètes atmosphériques de Satania, environ deux et demi pour cent sont des mondes de sous-respirateurs, cinq pour cent des mondes de superrespirateurs, et plus de quatre-vingt-onze pour cent des mondes de respirateurs moyens, soit au total quatre-vingt-dix-huit-et-demi pour cent des mondes de Satania. 49:2.13 Les êtres semblables à ceux des races d’Urantia sont classés comme respirateurs moyens. Si des créatures intelligentes existaient sur une planète ayant une atmosphère semblable à celle de Vénus, votre plus proche voisine, elles appartiendraient au groupe superrespirateur, tandis que les habitants d’une planète ayant une atmosphère aussi raréfiée que celle de Mars, votre voisin extérieur, seraient appelés sous-respirateurs. 49:2.14 Si des mortels habitaient une planète dépourvue d’air comme votre lune, ils appartiendraient à l’ordre distinct des non-respirateurs. Ce type représente une adaptation radicale ou extrême au milieu planétaire, et il est étudié séparément. Les mondes des non-respirateurs représentent le un-et-demi pour cent restant des mondes de Satania. 49:2.15 2. Les types élémentaux. Ces différenciations se rapportent aux relations des mortels avec l’eau, l’air et la terre, et il y a quatre espèces distinctes de vies intelligentes selon leurs relations avec leur habitat. Les races d’Urantia appartiennent à l’ordre terrestre. 49:2.16 Il vous est tout à fait impossible d’imaginer l’environnement qui prévaut durant les âges primitifs de certains mondes. Ces conditions insolites obligent la vie animale en évolution à rester dans son habitat marin pendant de plus longues périodes que sur les planètes qui offrent de très bonne heure un milieu à la fois terrestre et atmosphérique hospitalier. Par contre, sur certains mondes d’êtres superrespirateurs, et quand la planète n’est pas trop grande, il est parfois opportun d’introduire un type humain capable de traverser aisément l’atmosphère. 49:2.19 3. Les types gravitationnels. 49:2.20 La taille des divers types planétaires de mortels est variable. Dans Nébadon, la moyenne est un peu au-dessous de deux mètres dix. Quelques-unes des plus grosses planètes sont peuplées d’êtres mesurant seulement soixante-quinze centimètres. La stature des mortels s’échelonne depuis ce minimum jusqu’à trois mètres sur les plus petites sphères habitées. 49:2.21 4. Les types thermiques. Il est possible de créer des êtres vivants capables de résister à des températures beaucoup plus élevées et beaucoup plus basses que la zone de vie des races d’Urantia. 49:2.22 5. Les types électriques. Le comportement électrique, magnétique et électronique des mondes varie considérablement. Il existe dix modèles de vie mortelle diversement façonnés pour résister à l’énergie différentielle des sphères. Ces dix variétés réagissent aussi de manière légèrement différente aux rayons chimiques de la lumière solaire ordinaire. 49:2.24 6. Les types énergétiques. Les mondes ne sont pas tous semblables dans leur manière d’absorber l’énergie. Les mondes habités n’ont pas tous un océan atmosphérique comme celui d’Urantia, convenant à l’échange de gaz respiratoires. Quand les facteurs respiratoires d’une planète sont d’un degré très élevé ou très bas, mais que toutes les autres conditions préalables à la vie intelligente sont favorables, les Porteurs de Vie établissent souvent sur ces mondes une forme modifiée d’existence mortelle, des êtres capables d’effectuer les échanges de leurs processus vitaux en utilisant directement l’énergie lumineuse. 49:2.26 7. Les types non dénommés. Il existe de nombreuses autres variantes physiques dans la vie planétaire, mais ce sont entièrement des affaires de modifications anatomiques, de différenciations physiologiques et d’ajustements électrochimiques. 3. Les mondes des non-respirateurs 49:3.1 La majorité des planètes habitées est peuplée d’êtres intelligents du type respirateur. Mais il existe aussi des ordres de mortels capables de vivre sur des mondes ayant très peu d’air ou même pas du tout. 49:3.3 Sur les mondes où l’on ne respire pas, les races évoluées doivent beaucoup se protéger des dommages météoriques en établissant des installations électriques qui consument ou détournent les météores. De grands dangers les menacent quand elles s’aventurent au-delà des zones protégées. Ces mondes sont également sujets à de désastreux orages électriques, d’une nature inconnue sur Urantia. Pendant ces moments de formidables fluctuations énergétiques, les habitants doivent se réfugier dans leurs constructions spéciales d’isolement protecteur. 49:3.4 La vie sur les mondes des non-respirateurs est radicalement différente de celle qui prévaut sur Urantia. Les non-respirateurs n’absorbent pas de nourriture et ne boivent pas d’eau comme les races d’Urantia. Les réactions du système nerveux, le mécanisme régulateur de température et le métabolisme de ces peuples spécialisés sont radicalement différents de ces mêmes fonctions chez les mortels d’Urantia. 49:3.5 Les habitants de ces mondes diffèrent même dans la survie, car ils sont candidats à la fusion avec l’Esprit. 49:3.6 La conduite planétaire des non-respirateurs présenterait plus que de l’intérêt pour vous, parce qu’une race de ces êtres habite une sphère très proche d’Urantia. 4. Créatures volitives évolutionnaires 49:4.1 Les différences sont grandes entre les mortels des divers mondes, même parmi ceux qui appartiennent à des types intellectuels et physiques semblables, mais tous les mortels de dignité volitive sont des animaux bipèdes qui se tiennent debout. 49:4.2 Il existe six races évolutionnaires fondamentales : trois primaires – rouge, jaune et bleue ; et trois secondaires – orangée, verte et indigo. La plupart des mondes habités contiennent toutes ces races, mais beaucoup de planètes dont les races ont trois cerveaux n’hébergent que les trois types primaires. 5. Les séries planétaires de mortels 49:5.1 Il va être assez difficile de faire une bonne description des séries planétaires de mortels, parce que vous savez si peu de choses à leur sujet et parce qu’il y a tant de variantes. On peut toutefois étudier les créatures mortelles sous de nombreux points de vue dont voici quelques-uns : 49:5.2 1. Ajustement au milieu planétaire. 49:5.3 2. Série des types cérébraux. 49:5.4 3. Série des types réceptifs à l’esprit. 49:5.5 4. Époques planétaires des mortels. 49:5.6 5. Série des créatures apparentées. 49:5.7 6. Série à fusion d’Ajusteurs. 49:5.8 7. Techniques d’évasion terrestre. 49:5.9 Les sphères habitées des sept superunivers sont peuplées de mortels qui se classent simultanément dans une ou plusieurs catégories de ces classes générales de la vie des créatures évolutionnaires. 49:5.10 1. Ajustement au milieu planétaire. Du point de vue de l’ajustement de la vie des créatures au milieu planétaire, il existe trois groupes généraux de mondes habités : le groupe d’ajustement normal, le groupe d’ajustement radical et le groupe expérimental. 49:5.11 Les ajustements normaux aux conditions planétaires suivent les modèles physiques généraux précédemment étudiés. Les mondes des non-respirateurs représentent l’ajustement radical ou extrême, mais ce groupe comprend aussi d’autres types. Les mondes expérimentaux sont en général idéalement adaptés aux formes typiques de vie, et, sur ces planètes décimales, les Porteurs de Vie essayent de produire des variations bénéfiques dans les modèles normaux de vie. Puisque votre monde est une planète expérimentale, il diffère notablement de ses sphères-sœurs de Satania. De nombreuses formes de vie que l’on ne trouve pas ailleurs sont apparues sur Urantia ; de même que de nombreuses espèces communes sont absentes de votre planète. 49:5.13 2. Séries des types cérébraux. Le cerveau et le système nerveux constituent la seule caractéristique uniforme des mortels. Il y a cependant trois organisations fondamentales du mécanisme cérébral : les types à un cerveau, à deux cerveaux et à trois cerveaux. Les Urantiens appartiennent au type à deux cerveaux ; ils sont un peu plus imaginatifs, aventureux et philosophes que les mortels à un cerveau, mais un peu moins spirituels, éthiques et adorateurs que les ordres à trois cerveaux. Ces différences cérébrales caractérisent même les existences animales préhumaines. 49:5.14 Partant de la substance corticale du cerveau urantien dont le type comporte deux hémisphères, vous pouvez vous faire une idée du type monocérébral. Quant au troisième cerveau des ordres tricérébraux, vous le concevrez mieux comme une évolution de votre cervelet rudimentaire dont la forme inférieure se développe chez les tricérébraux au point de fonctionner principalement pour contrôler les activités physiques laissant les deux cerveaux supérieurs libres de s’adonner à des tâches plus élevées, l’un aux fonctions intellectuelles et l’autre pour les activités de transcriptions spirituelles de l’Ajusteur de Pensée. 49:5.15 En ce qui concerne le développement mécanique, la civilisation matérielle et même le progrès intellectuel, les mondes des mortels bicérébraux peuvent égaler les sphères des tricérébraux ; mais, quant au contrôle supérieur du mental et au développement des échanges entre l’intellect et l’esprit, vous êtes quelque peu inférieurs. 49:5.18 Ces trois ordres cérébraux se trouvent sur le même plan dans la carrière de l’ascension. Chacun doit franchir la même échelle intellectuelle de développement et triompher des mêmes épreuves spirituelles de progression. 49:5.19 3. Séries des types réceptifs à l’esprit. Par rapport au contact avec les affaires spirituelles, il y a trois groupes de modèles mentaux. Cette classification ne se réfère pas aux ordres des mortels à un, deux ou trois cerveaux ; elle se rattache essentiellement à la chimie glandulaire, et plus particulièrement à l’organisation de certaines glandes comparables au corps pituitaire. Sur certains mondes, les races ont une de ces glandes, sur d’autres, deux comme les Urantiens, tandis que sur d’autres sphères encore, les races ont trois de ces corps remarquables. L’imagination naturelle et la réceptivité spirituelle sont nettement influencées par cette dotation chimique différentielle. 49:5.20 Mais ces distinctions ne survivent pas à la mort naturelle ; toutes ces différences raciales ne concernent que la vie dans la chair. 49:5.21 4. Époques planétaires des mortels. Cette classification reconnait la succession des dispensations temporelles en ce qu’elles affectent le statut terrestre des hommes et leur réception du ministère céleste. 49:5.24 Sur un monde évolutionnaire normal, le progrès racial atteint son apogée biologique naturel durant le régime du Prince Planétaire. Peu après, le Souverain Systémique dépêche un Fils et une Fille Matériels sur cette planète. Ces êtres importés ont la fonction d’élévateurs biologiques. Leur défaillance sur Urantia a compliqué encore davantage l’histoire de votre planète. 49:5.25 Quand le progrès intellectuel et éthique d’une race humaine a atteint les limites du développement évolutionnaire, un Fils Avonal Paradisiaque vient en mission magistrale. Et, plus tard, quand le statut spirituel de ce monde approche de la limite de son aboutissement naturel, la planète reçoit la visite d’un Fils d’effusion du Paradis. La mission principale d’un Fils d’effusion consiste à établir le statut planétaire, à donner libre essor à l’Esprit de Vérité pour qu’il fonctionne à l’échelle planétaire, et à assurer ainsi l’arrivée universelle des Ajusteurs de Pensée. 49:5.26 Là encore, Urantia n’est pas dans la norme. Il n’y a jamais eu de mission magistrale sur votre monde, et votre Fils d’effusion n’appartenait pas à l’ordre des Avonals. Votre planète a joui de l’honneur insigne de devenir la planète domicile de mortel du Fils Souverain, Micaël de Nébadon. 49:5.29 5. Série de créatures apparentées. L’administration universelle pourvoit aussi à des groupements horizontaux selon les types, les séries et d’autres relations. Cette administration latérale de l’univers s’occupe plus particulièrement de coordonner les activités de nature apparentée qui ont été entretenues indépendamment sur des sphères différentes. 49:5.31 6. Série à fusion d’Ajusteurs. La classification spirituelle, ou groupement de tous les mortels durant leur expérience précédant la fusion, est entièrement déterminée par la relation entre le statut de la personnalité et le Moniteur de Mystère qui l’habite. Presque quatre-vingt-dix pour cent des mondes habités de Nébadon sont peuplés de mortels à fusion d’Ajusteurs, en contraste avec un univers voisin où à peine plus de la moitié des mondes hébergent des êtres habités par des Ajusteurs et candidats à la fusion éternelle. 49:5.32 7. Techniques pour s’évader de la Terre. Pour inaugurer une vie humaine individuelle sur les mondes habités, il n’existe qu’une technique fondamentale, la procréation par des créatures et la naissance naturelle ; mais il existe de nombreuses techniques par lesquelles l’homme échappe à son statut terrestre et accède au courant centripète des ascendeurs du Paradis. 6. Évasion terrestre 49:6.1 Les différents types physiques et séries planétaires de mortels bénéficient tous pareillement du ministère des Ajusteurs de Pensée, des anges gardiens et des divers ordres de la foule des messagers de l’Esprit Infini. Tous sont pareillement libérés des liens charnels grâce à l’émancipation par la mort naturelle, et tous vont pareillement de là aux mondes morontiels d’évolution spirituelle et de progrès mental. 49:6.2 De temps en temps, sur la proposition des autorités planétaires ou des dirigeants du système, des résurrections spéciales de survivants endormis ont lieu. Ces résurrections se produisent au moins tous les mille ans du temps planétaire lorsque « beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière se réveillent », mais pas tous. 49:6.4 1. Mortels de l’ordre de survie dispensationnel ou collectif. En même temps que le premier Ajusteur arrive sur un monde habité, les gardiens séraphiques font également leur apparition ; ils sont indispensables à l’évasion terrestre. Pendant toute la période où les survivants endormis sont détachés de la vie, les valeurs spirituelles et les réalités éternelles de leurs âmes immortelles nouvellement évoluées sont conservées comme un dépôt sacré par les gardiens séraphiques individuels ou collectifs. 49:6.6 Le réveil de ces mortels est accompli par leur gardien séraphique en conjonction avec une fraction individualisée de l’esprit immortel de la Source-Centre Troisième. 49:6.7 C’est ainsi que les survivants endormis d’une ère planétaire sont repersonnalisés lors des appels dispensationnels. Quant aux personnalités non récupérables d’un royaume, le fait que nul esprit immortel ne soit présent pour agir conjointement avec les gardiens collectifs de la destinée constitue la cessation de leur existence de créatures. 49:6.8 2. Mortels des ordres individuels d’ascension. Le progrès individuel des êtres humains se mesure par leurs arrivées successives sur les sept cercles cosmiques et le franchissement (la maitrise) de ces cercles. Ces cercles de progression des mortels sont des niveaux associant des valeurs intellectuelles, sociales, spirituelles et de clairvoyance cosmique. Partant du septième cercle, les mortels s’efforcent d’atteindre le premier, et tous ceux qui ont atteint le troisième se voient immédiatement attribuer des gardiens de la destinée personnels. Ces mortels peuvent être repersonnalisés dans la vie morontielle indépendamment des jugements dispensationnels ou autres. 49:6.11 3. Mortels dont l’ascension est subordonnée à des épreuves. Aux yeux de l’univers, l’arrivée d’un Ajusteur constitue l’identité, et tous les êtres habités par un Ajusteur figurent sur les listes d’appel de la justice. Mais la vie temporelle sur les mondes évolutionnaires est incertaine, et beaucoup d’humains meurent jeunes avant d’avoir choisi la carrière du Paradis. Ces enfants et jeunes gens habités par un Ajusteur suivent celui de leurs parents dont le statut spirituel est le plus avancé et vont donc sur le monde finalitaire du système (la nursery probatoire) le troisième jour, ou lors d’une résurrection spéciale, ou encore lors des appels nominaux réguliers millénaires et des dispensations. 49:6.12 Les enfants qui meurent trop jeunes pour avoir un Ajusteur de Pensée sont repersonnalisés sur le monde finalitaire des systèmes locaux en même temps qu’un de leurs parents arrive sur les mondes des maisons. 49:6.13 En temps voulu, des Ajusteurs de Pensée viennent habiter ces enfants. Le ministère séraphique auprès des deux catégories d’enfants dont la survie dépend d’épreuves est en général semblable à celui du parent le plus avancé, ou équivalent à celui de ce parent si un seul des deux survit. 49:6.15 4. Mortels des ordres d’ascension secondaires modifiés. Ce sont les êtres humains progressifs des mondes évolutionnaires intermédiaires. En règle générale, ils ne sont pas immunisés contre la mort naturelle, mais ils sont exemptés du passage par les sept mondes des maisons. 49:6.16 Ceux du groupe le moins perfectionné se réveillent au siège de leur système local en ne court-circuitant que les mondes des maisons. Ceux du groupe moyen vont sur les mondes d’entrainement des constellations en court-circuitant tout le régime morontiel du système local. Plus tard encore dans les âges planétaires d’effort spirituel, beaucoup de survivants se réveillent au siège des constellations et commencent, à partir de là, leur ascension vers le Paradis. 49:6.18 5. Mortels de l’ordre d’ascension primaire modifié. Ces mortels appartiennent au type de vie évolutionnaire à fusion d’Ajusteur, mais représentent le plus souvent les phases finales du développement humain sur un monde en évolution. Ces êtres glorifiés sont dispensés de passer par les portes de la mort. 49:6.19 Ils sont les mortels qui ont fusionné avec leur Ajusteur durant la vie mortelle, et ces personnalités fusionnées avec l’Ajusteur traversent librement l’espace avant d’être revêtus de formes morontielles. Ces âmes fusionnées vont directement par transit d’Ajusteur aux salles de résurrection des sphères morontielles supérieures, où elles reçoivent leur investiture morontielle initiale exactement comme les autres mortels arrivant des mondes évolutionnaires. 49:6.21 Après l’établissement de l’ère planétaire de lumière et de vie, beaucoup de mortels vont sur les mondes morontiels de l’univers par l’ordre primaire modifié de transfert. Plus tard encore dans les stades de l’existence ancrée, quand la majorité des mortels quittant un royaume est embrassée dans cette classe, la planète est considérée comme appartenant à cette série. 49:6.22 [Présenté par un Melchizédek de l’École d’Administration Planétaire de Jérusem.] Fascicule 50. Les Princes Planétaires 50:0.1 Tout en appartenant à l’ordre des Fils Lanonandeks, les Princes Planétaires sont tellement spécialisés dans leur service qu’ils sont généralement considérés comme un groupe distinct. Après avoir été confirmés par les Melchizédeks comme Lanonandeks secondaires, ces Fils de l’univers local sont affectés aux réserves de leur ordre au siège de la constellation. De là, ils sont affectés à diverses tâches par les Souverains de Systèmes et finalement commissionnés comme Princes Planétaires et envoyés pour gouverner les mondes habités en évolution. 50:0.2 Quand il y a lieu d’affecter un dirigeant à une planète donnée, la décision d’un Souverain de Système est déclenchée par une demande des Porteurs de Vie réclamant un chef administratif pour un monde où ils ont établi la vie et développé des êtres évolutionnaires intelligents. Toutes les planètes habitées par des créatures mortelles évolutionnaires se voient affecter un dirigeant planétaire de cet ordre de filiation. 1. Mission des princes 50:1.2 Le prince d’une planète récemment habitée est entouré d’un corps loyal d’aides et d’assistants, et d’un grand nombre d’esprits tutélaires. Mais il faut que le corps dirigeant d’un tel monde nouveau appartienne aux ordres inférieurs des administrateurs du système pour aborder avec une sympathie innée et pour comprendre les problèmes et les difficultés planétaires. Et tout cet effort pour fournir aux mondes évolutionnaires un gouvernement compatissant implique le risque croissant que ces personnalités presque humaines aillent s’égarer en exaltant leur propre mental au-dessus de la volonté des Dirigeants Suprêmes. 2. Administration planétaire 50:2.4 L’état-major d’un dirigeant planétaire est entièrement composé de personnalités de l’Esprit Infini, de certains types d’êtres supérieurs évolués et de mortels ascendants venant d’autres mondes. Il comporte en moyenne un millier de personnes, et, à mesure que la planète progresse, le nombre d’aides de ce corps peut s’élever jusqu’à cent-mille ou davantage. 50:2.7 Les contrôleurs et transformateurs affectés aux planètes peuvent aussi collaborer avec les anges et avec d’autres ordres d’êtres célestes en rendant ces dernières personnalités visibles aux créatures mortelles. En des occasions spéciales, les aides séraphiques et même les Melchizédeks peuvent se rendre visibles aux habitants des mondes évolutionnaires, et ils le font. 3. L’état-major corporel du prince 50:3.1 Quand un Prince Planétaire se rend sur un monde jeune, il emmène généralement avec lui un groupe d’ascendeurs volontaires venant du siège du système local. Ces ascendeurs accompagnent le prince pour le conseiller et l’aider dans le travail d’amélioration initiale de la race. Ce corps d’aides matériels constitue le lien entre le prince et les races du monde. Caligastia, le Prince d’Urantia, disposait d’un corps de cent aides de cet ordre. 50:3.2 Ces assistants volontaires sont citoyens de la capitale d’un système, et nul d’entre eux n’a fusionné avec son Ajusteur intérieur. 50:3.3 Les Porteurs de Vie, architectes de la forme, fournissent à ces volontaires de nouveaux corps physiques qu’ils occupent pendant leur séjour planétaire. Ces formes de personnalité sont exemptes des maladies ordinaires des royaumes. 50:3.4 L’état-major corporel du prince est généralement retiré de la planète lors du jugement dispensationnel suivant, au moment de l’arrivée d’un second Fils sur la sphère. 50:3.5 Ces assistants du Prince Planétaire s’accouplent rarement aux races des mondes, mais ils s’accouplent toujours entre eux. Deux classes d’êtres résultent de ces unions : le type primaire de créatures médianes et certains types élevés d’êtres matériels qui restent attachés à l’état-major du prince après que leurs parents sont retirés de la planète lors de l’arrivée d’Adam et Ève. Ces enfants ne s’accouplent pas avec les races mortelles, sauf en certains cas d’urgence, et alors sur ordre du Prince Planétaire. Dans ce cas, leurs enfants – les petits-enfants des membres de l’état-major corporel – jouissent du même statut que les races supérieures de leur temps et de leur génération. 4. Le quartier général et les écoles planétaires 50:4.1 L’état-major corporel du prince organise de bonne heure les écoles planétaires de formation et de culture où l’élite des races évolutionnaires reçoit son instruction, et d’où elle est ensuite envoyée vers leurs peuples pour que soient enseignées ces meilleures façons de faire. Ces écoles du prince sont situées au quartier général matériel de la planète. 50:4.3 Dans l’installation du quartier général sur votre monde, chaque habitation humaine était entourée de vastes terres. Les tribus lointaines continuaient à s’adonner à la chasse et à la quête de nourriture, tandis que, dans les écoles du Prince, les étudiants et les professeurs étaient tous des agriculteurs et des horticulteurs. 50:4.9 Un Prince Planétaire n’est pas visible aux êtres mortels ; c’est une épreuve de foi que de croire aux représentations qu’en font les êtres semi-matériels de son état-major. Mais ces écoles de culture et d'entrainement sont bien adaptées aux besoins de chaque planète ; une vive et louable émulation se développe bientôt parmi les races humaines dans leurs efforts pour se faire admettre à ces diverses institutions d’enseignements. 50:4.10 Partant de ce centre mondial de culture et d’aboutissement, une influence élévatrice et civilisatrice irradie progressivement tous les peuples et transforme lentement, mais sûrement, les races évolutionnaires. Entretemps, les enfants éduqués et spiritualisés des peuples environnants, qui ont été adoptés et instruits dans les écoles du prince, retournent à leur groupe natal, et ils établissent, au mieux de leurs capacités, de nouveaux centres puissants d’études et de culture qu’ils entretiennent selon le plan des écoles du prince. 50:4.11 Sur Urantia, ces plans destinés au progrès planétaire et au perfectionnement culturel étaient bien mis en route et s’exécutaient d’une manière très satisfaisante lorsque toute l’entreprise prit fin d’une manière plutôt soudaine et fort peu glorieuse par l’adhésion de Caligastia à la rébellion de Lucifer. 5. Civilisation progressive 50:5.3 Sous la loi bienfaisante d’un Prince Planétaire, loi élargie par les Fils Matériels et ponctuée par les missions périodiques des Fils du Paradis, les races mortelles d’un monde moyen du temps et de l’espace passent successivement par les sept époques de développement suivantes : 50:5.4 1. L’époque de nutrition. Les créatures préhumaines et les races initiales d’hommes primitifs s’occupent principalement des problèmes d’alimentation. 50:5.5 2. L’âge de la sécurité. Aussitôt que les chasseurs primitifs peuvent économiser un peu de temps dans leur recherche de la nourriture, ils emploient leurs loisirs à accroitre leur sécurité. Ils consacrent de plus en plus d’attention à la technique de la guerre. 50:5.6 3. L’ère du confort matériel. Après avoir partiellement résolu les problèmes alimentaires et atteint un certain degré de sécurité, les hommes consacrent leurs loisirs additionnels à développer leur confort personnel. Le luxe rivalise avec la nécessité pour occuper le centre de la scène des activités humaines. 50:5.7 4. La recherche de la connaissance et de la sagesse. La nourriture, la sécurité, le plaisir et les loisirs fournissent la base permettant à la culture de se développer et aux connaissances de se répandre. L’effort pour mettre les connaissances en pratique aboutit à la sagesse, et, quand une culture a appris à profiter de l’expérience et à s’améliorer par elle, la civilisation arrive vraiment. 50:5.8 5. L’époque de la philosophie et de la fraternité. Quand les mortels apprennent à penser et commencent à profiter de l’expérience, ils deviennent philosophes – ils se mettent à raisonner en eux-mêmes et à exercer un jugement avisé. La société de cet âge devient éthique, et les mortels de cette époque deviennent réellement des êtres moraux. 50:5.9 6. L’âge de l’effort spirituel. La religion achève de s’élever des domaines émotifs de la peur et de la superstition aux niveaux supérieurs de sagesse cosmique et d’expérience spirituelle personnelle. L’éducation aspire à atteindre les significations ; la culture saisit les relations cosmiques et les vraies valeurs. 50:5.10 7. L’ère de lumière et de vie. C’est la floraison des âges successifs de sécurité physique, d’expansion intellectuelle, de culture sociale et d’aboutissement spirituel. Ces accomplissements humains sont maintenant fondus, associés et coordonnés dans l’unité cosmique et le service désintéressé. 50:5.11 Après avoir servi leurs sphères au cours des dispensations successives de l’histoire du monde et des époques progressives d’avancement planétaire, les Princes Planétaires sont élevés à la position de Souverains Planétaires lors de l’inauguration de l’ère de lumière et de vie. 6. La culture planétaire 50:6.2 Le développement de la civilisation sur Urantia n’est pas très différent de celui d’autres mondes qui ont subi l’infortune d’être isolés spirituellement. Mais, quand on la compare avec les mondes loyaux de l’univers, votre planète apparait comme très confuse et grandement retardée dans toutes les phases de progrès intellectuel et d’aboutissement spirituel. 50:6.5 Il ne faudrait pas oublier que, pendant deux-cent-mille ans, tous les mondes de Satania sont restés spirituellement bannis de Norlatiadek par suite de la rébellion de Lucifer. Et il faudra des âges et des âges pour rattraper les handicaps de péchés et de sécession qui en sont résultés. Votre monde continue à poursuivre une carrière irrégulière et pleine de vicissitudes à cause de sa double tragédie d’un Prince Planétaire rebelle et d’un Fils Matériel défaillant. 7. Les récompenses de l’isolement 50:7.1 À première vue, il pourrait sembler qu’Urantia et les mondes associés dans l’isolement soient très malheureux d’être privés de la présence et de l’influence bienfaisantes de personnalités suprahumaines, telles qu’un Prince Planétaire et un Fils et une Fille Matériels. Mais l’isolement de ces sphères offre à leurs races une occasion unique d’exercer leur foi et de développer une qualité particulière de confiance dans la sécurité cosmique, qui ne dépend ni de la vue ni d’aucune autre considération matérielle. Il peut arriver finalement que les créatures humaines venant des mondes mis en quarantaine par suite de rébellion aient une chance extrême. Nous avons découvert que ces ascendeurs se voient confier très tôt de nombreuses affectations spéciales dans des entreprises cosmiques où une foi incontestée et une confiance sublime sont essentielles pour réussir. 50:7.2 Sur Jérusem, les ascendeurs des mondes isolés occupent un secteur résidentiel privé et sont connus sous le nom d’agondontaires, qui signifie créatures volitives évolutionnaires pouvant croire sans voir, persévérer dans l’isolement et triompher de difficultés quasi insurmontables, même lorsqu’ils sont seuls. Ce groupage fonctionnel des agondontaires persiste pendant toute l’ascension de l’univers local et la traversée du superunivers. Il disparait pendant le séjour dans Havona, mais réapparait rapidement après l’arrivée au Paradis et subsiste nettement dans le Corps de la Finalité Mortelle. 50:7.4 [Présenté par un Fils Lanonandek Secondaire du Corps de Réserve.] Fascicule 51. Les Adams Planétaires 51:0.1 Durant la dispensation d’un Prince Planétaire, l’homme primitif atteint la limite du développement évolutionnaire naturel, et cet aboutissement biologique avertit le Souverain du Système que le moment est venu d’envoyer sur ce monde le deuxième ordre de filiation, les élévateurs biologiques. Ces Fils, car il y en a deux – le Fils et la Fille Matériels – sont généralement appelés Adam et Ève sur une planète. 1. Origine et nature des Fils Matériels de Dieu 51:1.1 Les Fils et Filles matériels ou sexués sont la progéniture du Fils Créateur. L’Esprit-Mère de l’Univers ne participe pas à la production de ces êtres qui sont destinés à jouer le rôle d’élévateurs physiques sur les mondes évolutionnaires. 51:1.2 L’ordre matériel de filiation n’est pas uniforme dans tout l’univers local. Le Fils créateur ne produit qu’un couple de ces êtres dans chaque système local. Ces couples originels ont des natures diverses harmonisées avec le modèle de vie de leurs systèmes respectifs. 51:1.3 La taille des Fils Matériels varie entre deux mètres cinquante et trois mètres, et leur corps luit de l’éclat d’une lumière rayonnante de teinte violette. Du sang matériel circule dans leur corps matériel, mais ils sont également surchargés d’énergie divine et saturés de lumière céleste. Ces Fils Matériels (les Adams) et ces Filles Matérielles (les Èves) sont égaux sous tous les rapports, sauf en ce qui concerne leur nature de reproducteurs et certaines dotations chimiques. Ils sont égaux mais différenciés, mâle et femelle – donc complémentaires – et sont conçus pour accomplir à deux presque toutes leurs missions. 51:1.4 Les Fils Matériels bénéficient d’une double nourriture. Ils sont réellement doubles dans leur nature et leur constitution. Ils consomment de l’énergie matérialisée presque comme les êtres physiques du royaume, et en même temps leur existence immortelle est pleinement entretenue par l’absorption directe et automatique de certaines énergies cosmiques sustentatrices. S’ils échouent dans une mission qui leur est confiée ou si même ils se rebellent consciemment et délibérément, les Fils de cet ordre sont isolés, coupés de leur liaison avec la source de lumière et de vie de l’univers. En pratique, ils deviennent alors des êtres matériels destinés à suivre le cours de la vie matérielle sur le monde de leur affectation, et obligés d’avoir recours aux magistrats de l’univers pour être jugés. La mort naturelle terminera finalement la carrière planétaire de cette Fille ou de ce Fils malheureux et peu sage. 51:1.5 Un Adam et une Ève originels – directement créés – sont immortels par don naturel comme tous les autres ordres de filiation de l’univers local, mais leurs fils et leurs filles subissent une diminution du potentiel d’immortalité. 51:1.7 Ces Fils de Dieu peuvent être vus et compris par les créatures du temps, et à leur tour se mêler effectivement à elles. Ils pourraient même procréer avec elles, bien que le rôle d’élévation biologique incombe en général à la progéniture des Adams Planétaires. 2. Transit des Adams Planétaires 51:2.1 Quand il reçoit la nouvelle qu’un nouveau monde habité a atteint l’apogée de l’évolution physique, le Souverain du Système réunit le corps des Fils et Filles Matériels sur la capitale systémique. Les besoins du monde évolutionnaire sont passés en revue, après quoi un couple du groupe des volontaires – un Adam et une Ève du corps des plus anciens Fils Matériels – est choisi pour entreprendre l’aventure. Ils se soumettent alors au profond sommeil préparatoire à l’enséraphinement et au transport entre le foyer de service où ils étaient associés et leur nouveau royaume avec ses nouvelles occasions et ses nouveaux dangers. 51:2.4 En arrivant à leur destination planétaire, le Fils et la Fille Matériels sont rematérialisés sous la direction des Porteurs de Vie. Lorsque la reconstitution de leur organisme physique est parachevée, les Fils et Filles Matériels se retrouvent dans leur nouveau foyer et sur leur nouveau monde pratiquement exactement comme ils étaient avant de se soumettre au processus de dématérialisation sur Jérusem. 3. Les missions adamiques 51:3.1 Sur les mondes habités, les Fils et Filles Matériels construisent leurs propres foyers-jardins où ils sont bientôt aidés par leurs propres enfants. L’emplacement du jardin a généralement été choisi par le Prince Planétaire, dont l’état-major corporel contribue beaucoup au travail préliminaire de préparation avec l’aide d’un grand nombre d’individus supérieurs appartenant aux races indigènes. 51:3.3 Un Adam et une Ève Planétaires représentent en potentiel le don total de la grâce physique aux races mortelles. Le principal rôle du couple importé consiste à se multiplier et à rehausser les enfants du temps. Mais il n’y a pas de croisements immédiats entre la population du jardin et celle de la planète ; pendant de nombreuses générations, Adam et Ève restent biologiquement séparés des mortels évolutionnaires tandis qu’ils bâtissent une forte race de leur ordre. Telle est l’origine de la race violette sur les mondes habités. 51:3.9 Quand les Fils Matériels réussissent, ils contribuent au développement d’un grand peuple et continuent leurs activités comme chefs visibles des affaires planétaires, même longtemps après que leur monde a été ancré dans la lumière et la vie. 4. Les six races évolutionnaires 51:4.3 Sur les mondes qui contiennent les six races évolutionnaires, les peuples supérieurs sont la première, la troisième et la cinquième race – la rouge, la jaune et la bleue. Les races évolutionnaires alternent ainsi dans leur aptitude à la croissance intellectuelle et au développement spirituel, la deuxième, la quatrième et la sixième étant un peu moins bien dotées. Ces races secondaires sont celles qui manquent sur certains mondes ; elles sont celles qui ont été exterminées sur beaucoup d’autres. Il est malheureux que sur Urantia vous ayez si largement perdu vos hommes bleus supérieurs, sauf dans la mesure où ils persistent dans votre « race blanche » amalgamée. La perte de vos races orangées et vertes n’a pas autant d’importance. 51:4.4 L’évolution de six – ou de trois – races colorées parait détériorer la dotation originelle de l’homme rouge, mais elle fournit certaines variantes très désirables chez les types mortels et procure une expression des divers potentiels humains qu’il serait impossible d’obtenir autrement. Ces modifications sont utiles au progrès de l’humanité dans son ensemble, pourvu qu’elles soient ultérieurement rehaussées par l’importation de la race adamique ou violette. Sur Urantia, ce plan habituel d’amalgamation ne fut mené à bien que très partiellement, et cet échec dans l’exécution du plan évolutionnaire des races vous empêche de bien comprendre le statut des peuples sur une planète habitée moyenne, par la seule observation sur la vôtre des restes des races primitives. 51:4.8 Ces six races évolutionnaires sont destinées à être mélangées et élevées par amalgamation avec la progéniture des élévateurs adamiques. Mais, avant la fusion de ces peuples, les inférieurs et les inadaptés sont largement éliminés. Le Prince Planétaire et le Fils Matériel ainsi que d’autres autorités planétaires qualifiées jugent les aptitudes des lignées reproductrices. La difficulté pour exécuter un programme aussi radical sur Urantia vient de l’absence de juges compétents pour statuer sur l’aptitude ou l’inaptitude biologique des individus des races de votre monde. Malgré cet obstacle, il semble que vous devriez être capables de vous mettre d’accord sur la dissociation biologique d’avec les lignées les plus notoirement inaptes, défectueuses ou antisociales. 5. Amalgamation raciale – l’effusion du sang adamique 51:5.1 Lorsqu’un Adam et une Ève Planétaires arrivent sur un monde habité, ils ont été pleinement instruits par leurs supérieurs sur la meilleure manière d’améliorer les races existantes d’êtres intelligents. 51:5.2 Habituellement les hommes violets ne commencent pas à s’amalgamer avec les natifs de la planète avant que leur propre groupe ne dépasse un million de membres. 51:5.3 Sur les mondes normaux, un Adam et une Ève Planétaires ne s’accouplent jamais avec les membres des races évolutionnaires. Ce travail d’amélioration biologique est une fonction des descendants d’Adam. 51:5.4 Pour la première fois, les guerres raciales et autres luttes entre tribus s’apaisent un peu, tandis que les diverses races s’efforcent de plus en plus de faire reconnaitre leur qualification et d’être admis au jardin. 51:5.5 La race violette est un peuple monogame ; tout homme ou femme évolutionnaire s’unissant avec les fils et filles adamiques s’engage à ne pas prendre d’autres conjoints et à enseigner la monogamie à ses enfants. Les enfants de chacune de ces unions sont éduqués et instruits dans les écoles du Prince Planétaire. On leur permet ensuite d’aller vers la race de leur parent évolutionnaire et de s’y marier parmi les groupes sélectionnés de mortels supérieurs. 51:5.6 Lorsque cette lignée des Fils Matériels s’ajoute aux races évoluantes des mondes, une nouvelle et plus grande ère de progrès évolutionnaire est ouverte. Après l’afflux procréatif d’aptitudes importées et de caractères superévolutionnaires, il se produit une succession rapide d’essors dans la civilisation et le développement racial. En cent-mille ans, il y a plus de progrès qu’en un million d’années de luttes antérieures. Sur votre monde, et malgré l’avortement des plans ordonnés, de grands progrès ont été accomplis depuis que le plasma vital d’Adam a été donné à vos peuples. 6. Le régime édénique 51:6.2 Sur les mondes normaux, le jardin-siège de la race violette devient le second centre de culture mondiale et, conjointement avec la ville-siège du Prince Planétaire, règle l’allure du développement de la civilisation. Pendant des siècles, les écoles de la ville-siège du Prince Planétaire et celles du jardin d’Adam et Ève restent contemporaines. Elles ne sont généralement pas très éloignées et collaborent harmonieusement. 51:6.3 Imaginez ce que cela signifierait pour votre monde si, quelque part au Levant, il existait un centre mondial de civilisation, une grande université planétaire de culture, qui aurait fonctionné sans interruption pendant 37 000 ans. Considérez en outre combien l’autorité morale de cet antique centre serait renforcée s’il existait à proximité un quartier général encore plus ancien de ministère céleste, dont les traditions exerceraient la force cumulative de 500 000 ans d’influence évolutionnaire intégrée. Ce sont les habitudes qui finissent par répandre les idéaux d’Éden sur la totalité d’un monde. 51:6.4 Les écoles du Prince Planétaire s’occupent principalement de philosophie, de religion, de morale, et de travaux intellectuels et artistiques supérieurs. Les écoles des jardins d’Adam et Ève sont généralement consacrées aux arts pratiques, à l’éducation intellectuelle de base, à la culture sociale, au développement économique, aux relations commerciales, à l’aptitude physique et au gouvernement civil. Ces deux centres mondiaux finissent par s’amalgamer, mais leur affiliation effective tarde parfois jusqu’à l’époque du premier Fils Magistral. 7. L’administration unifiée 51:7.1 Les Fils Avonals du Paradis viennent de temps en temps sur les mondes habités pour accomplir des actes judiciaires, mais le premier Avonal qui arrive en mission magistrale inaugure la quatrième dispensation d’un monde évolutionnaire du temps et de l’espace. Sur quelques planètes où ce Fils Magistral est universellement accepté, il reste pour un âge. La planète prospère alors sous le règne conjoint de trois Fils : le Prince Planétaire, le Fils Matériel et le Fils Magistral, les deux derniers étant visibles à tous les habitants du royaume. 51:7.2 Avant que le premier Fils Magistral ne termine sa mission sur un monde évolutionnaire normal, l’amalgamation des travaux éducatifs et administratifs du Prince Planétaire et du Fils Matériel a été effectuée. Cette amalgamation de la supervision duelle d’une planète amène à l’existence un nouvel ordre efficace d’administration mondiale. Lorsque le Fils Magistral se retire, l’Adam Planétaire assume la direction extérieure de la sphère. Le Fils et la Fille Matériels agissent ainsi conjointement comme administrateurs planétaires jusqu’à l’ancrage du monde dans l’ère de lumière et de vie, sur quoi le Prince Planétaire est élevé à la position de Souverain Planétaire. Durant cet âge d’évolution avancée, Adam et Ève deviennent ce que l’on pourrait appeler premiers ministres conjoints du royaume glorifié. 51:7.3 Aussitôt que la nouvelle capitale consolidée du monde évoluant est bien installée, et aussi vite que l’on peut former convenablement des administrateurs subordonnés compétents, des sous-capitales sont fondées dans les territoires lointains et parmi les différents peuples. Avant l’arrivée d’un autre Fils dispensationnel, on aura organisé cinquante à cent de ces centres secondaires. 51:7.6 [Présenté par un Fils Lanonandek Secondaire du Corps de Réserve.] Fascicule 52. Époques planétaires des mortels 52:0.1 Depuis le commencement de la vie sur une planète évolutionnaire jusqu’au moment de son épanouissement final dans l’ère de lumière et de vie, au moins sept époques de vie humaine apparaissent sur la scène de l’action du monde. Ces âges successifs sont déterminés par les missions planétaires des Fils divins et, sur un monde habité moyen, ces époques apparaissent dans l’ordre suivant : 52:0.2 1. L’homme antérieur au Prince Planétaire. 52:0.3 2. L’homme postérieur au Prince Planétaire. 52:0.4 3. L’homme postadamique. 52:0.5 4. L’homme postérieur au Fils Magistral. 52:0.6 5. L’homme postérieur au Fils d’Effusion. 52:0.7 6. L’homme postérieur aux Fils Instructeurs. 52:0.8 7. L’ère de lumière et de vie. 1. L’homme primitif 52:1.1 À partir du moment où les hommes émergent du niveau animal – stade où ils peuvent choisir d’adorer le Créateur – jusqu’à l’arrivée du Prince Planétaire, les créatures volitives mortelles sont appelées hommes primitifs. Il y a six types fondamentaux ou races d’hommes primitifs, et ces peuples primitifs apparaissent successivement dans l’ordre des couleurs du spectre en commençant par le rouge. La durée de cette évolution primitive de la vie varie considérablement sur les différents mondes ; elle s’échelonne entre cent-cinquante-mille et plus d’un million d’années du temps d’Urantia. 52:1.2 Les races évolutionnaires de couleur – rouge, orangée, jaune, verte, bleue et indigo – commencent à apparaitre à peu près au moment où les hommes primitifs développent un langage simple et se mettent à exercer leur imagination créatrice. À cette époque, l’homme est bien habitué à se tenir debout. 52:1.5 Les premiers hommes évolutionnaires ne sont pas des créatures pittoresques. Ces mortels primitifs habitent en général des grottes ou demeurent dans des falaises. Ils construisent aussi des huttes rudimentaires dans les grands arbres. Mais, de bonne heure dans cette ère, les mortels apprennent à allumer et à entretenir des feux, et, avec l’accroissement de leur imagination inventive et l’amélioration de leurs outils, les hommes en évolution triomphent bientôt des animaux plus grands et moins agiles. 52:1.6 L’acquisition par les hommes du jugement éthique et de la volonté morale coïncide généralement avec l’apparition du langage primitif. Après cette émergence de la volonté, lorsque ces êtres atteignent le niveau humain, ils deviennent réceptifs à l’admission temporaire des Ajusteurs divins. À leur mort, beaucoup d’entre eux sont choisis comme survivants et marqués d’un sceau par les archanges pour une résurrection ultérieure et une fusion avec l’Esprit. Les archanges accompagnent toujours les Princes Planétaires, et un jugement dispensationnel du royaume a lieu en même temps que l’arrivée du Prince. 52:1.7 La religion initiale ou biologique des hommes primitifs consiste largement en une persistance de la peur animale doublée d’une crainte ignorante mêlée de respect, et de superstition tribale. La survivance de la superstition, chez les races d’Urantia, n’est guère compatible avec vos réussites, par ailleurs splendides, dans les progrès matériels. Mais cette religion initiale de la peur sert un dessein très utile en maitrisant les caractères fougueux de ces créatures primitives. Elle est l’avant-coureur de la civilisation et le terrain où le Prince Planétaire et ses ministres planteront ultérieurement les germes de la religion révélée. 52:1.8 Le Prince Planétaire arrive généralement moins de cent-mille ans après l’époque où les hommes se tiennent normalement debout. Le Souverain du Système l’envoie après avoir été informé par les Porteurs de Vie que la volonté fonctionne, même si relativement peu d’individus se sont ainsi développés. 2. L’homme postérieur au Prince Planétaire 52:2.1 Avec l’arrivée du Prince Planétaire, une nouvelle dispensation commence. Un gouvernement apparait sur la terre, et l’époque avancée des tribus est atteinte. Quelques millénaires de ce régime permettent de grands progrès sociaux. Dans des conditions normales, c’est durant cet âge que les mortels atteignent un haut degré de civilisation. 52:2.2 La durée moyenne de cette dispensation est de 500 000 ans, quelquefois plus et quelquefois moins. Les Ajusteurs de Pensée viennent en nombre croissant et les gardiens séraphiques amplifient leur régime de supervision des mortels. 52:2.3 Au moment où le Prince Planétaire arrive sur un monde primitif, la religion évolutive de peur et d’ignorance y prévaut. Le Prince et son état-major font les premières révélations sur les vérités supérieures et l’organisation de l’univers. Chaque dispensation, chaque époque des mortels, reçoit une présentation élargie de la vérité spirituelle et d’éthique religieuse. L’évolution de la capacité de réceptivité religieuse chez les habitants d’un monde détermine en grande partie le degré de leur avancement spirituel et l’étendue de la révélation religieuse qui leur est faite. 52:2.6 Le grand aboutissement social de l’époque du prince est l’émergence de la vie de famille. Jusque-là, les relations humaines ont été principalement tribales ; maintenant les foyers familiaux commencent à s’établir. 52:2.7 L’idée de la loi de la tribu cède graduellement le pas au double concept de la vie nationale et familiale. 52:2.8 L’habitude des domiciles fixes et de la culture du sol s’établit graduellement. La domestication des animaux et la pratique des arts ménagers prennent un rapide essor. 52:2.9 Avant la fin de cette ère, les races sont purifiées et amenées à un haut état de perfection physique et de vigueur intellectuelle. Le plan consistant à favoriser la multiplication des types supérieurs de mortels, et à réduire en proportion les types inférieurs, aide beaucoup le développement initial d’un monde normal. Vos peuples primitifs n’ont pas réussi à discriminer ainsi entre ces types, ce qui explique la présence de tant d’individus défectueux et dégénérés parmi les races urantiennes d’aujourd’hui. 52:2.10 L’un des grands accomplissements de l’âge du prince consiste à restreindre la multiplication des individus mentalement débiles et socialement inadaptés. 52:2.12 Il n’y a ni tendresse ni altruisme à offrir une sympathie futile à des êtres dégénérés, à des mortels irrémédiablement anormaux et inférieurs. Même sur les mondes évolutionnaires les plus normaux, il existe entre individus et entre de nombreux groupes sociaux des différences suffisantes pour permettre à tous les nobles traits de sentiments altruistes et de ministère humain désintéressé de se manifester, sans perpétuer les lignées socialement inadaptables et moralement dégénérées de l’humanité en évolution. D’abondantes occasions s’offrent pour pratiquer la tolérance et l’altruisme en faveur des individus malheureux et besogneux qui n’ont ni irréparablement perdu leur héritage moral ni définitivement détruit leur patrimoine spirituel. 3. L’homme postadamique 52:3.1 Quand le niveau le plus élevé possible de vie évolutionnaire a été atteint, quand l’homme primitif est monté aussi haut qu’il le peut sur l’échelle biologique, un Fils et une Fille Matériels apparaissent toujours sur la planète, envoyés par le Souverain du Système. 52:3.3 Le but premier du règne adamique est d’influencer les hommes en évolution pour qu’ils achèvent de passer du stade de civilisation des chasseurs et des pasteurs à celui des agriculteurs et des horticulteurs, complété ultérieurement par l’apparition des accessoires urbains et industriels de la civilisation. Après vingt-cinq-mille ans d’administration par la sagesse conjointe du Prince Planétaire et des Fils Matériels, la planète est généralement mûre pour l’arrivée d’un Fils Magistral. 52:3.5 Les descendants du Fils et de la Fille Matériels sont mobilisés pendant des générations avant que le ministère d’amalgamation racial ne soit inauguré. 52:3.6 Lorsque le plasma vital adamique est transmis aux races mortelles, il en résulte un rehaussement immédiat de leur capacité intellectuelle et une accélération de leur progrès spirituel. Il se produit habituellement aussi une amélioration physique. Sur un monde moyen, la dispensation postadamique est un âge de grandes inventions, de contrôle de l’énergie et de développement mécanique. C’est l’ère où apparaissent des industries multiformes et un contrôle des forces naturelles ; c’est l’âge d’or de l’exploration et de la domination finale de la planète. Une grande partie du progrès matériel d’un monde s’effectue pendant cette période initiale du développement des sciences physiques, précisément l’époque que traverse présentement Urantia. 52:3.7 Vers la fin de la dispensation adamique sur une planète normale, les races sont pratiquement amalgamées. 52:3.10 L’époque postadamique est la dispensation de l’internationalisme. L’œuvre de mélange des races étant à peu près achevée, le nationalisme décroit et la fraternité des hommes commence réellement à se matérialiser. Le système éducatif se met à l’échelle mondiale et les langages des races cèdent progressivement la place à la langue du peuple violet. 52:3.11 Au cours des derniers siècles de l’âge postadamique, un nouvel intérêt se manifeste pour l’art, la musique et la littérature, et ce réveil mondial est un signal préludant à l’apparition d’un Fils Magistral. Le développement qui couronne cette ère est l’intérêt universel pour les réalités intellectuelles, la vraie philosophie. 52:3.12 L’ère est caractérisée par un grand progrès éthique. La fraternité des hommes est le but de la société. La paix mondiale – la cessation des conflits de races et des animosités nationales – indique que la planète est mûre pour l’avènement d’un membre du troisième ordre de filiation, un Fils Magistral. 4. L’homme postérieur au Fils Magistral 52:4.2 Quand un monde évolutionnaire devient ainsi mûr pour l’âge magistral, un membre de l’ordre élevé des Fils Avonals fait son apparition en mission magistrale. Le Prince Planétaire et les Fils Matériels ont leur origine dans l’univers local ; le Fils Magistral arrive du Paradis. 52:4.3 Quand les Avonals du Paradis viennent sur les sphères mortelles pour des actes judiciaires et uniquement comme juges d’une dispensation, ils ne sont jamais incarnés. Mais, quand ils arrivent pour des missions magistrales, ils sont toujours incarnés, au moins pour la première mission, bien qu’ils ne fassent pas l’expérience de la naissance et ne meurent pas de la mort matérielle des enfants du royaume. 52:4.4 Chaque nouvelle dispensation élargit l’horizon de la religion révélée, et les Fils Magistraux étendent la révélation de la vérité jusqu’à la description des affaires de l’univers local et de tous ses tributaires. 52:4.5 Après la visitation initiale d’un Fils Magistral, les races procèdent bientôt à leur libération économique. Le travail quotidien nécessaire à chaque homme pour assurer son indépendance prendrait deux heures et demie de votre temps. 52:4.7 Durant cette époque, la majorité des mortels du monde est habitée par des Ajusteurs, mais même alors le don des Moniteurs divins n’est pas toujours universel. 52:4.8 Au cours des âges qui terminent cette dispensation, la société commence à revenir à des formes de vie plus simplifiées. La nature complexe d’une civilisation en progrès suit son cours, et les mortels apprennent à vivre plus naturellement et plus efficacement. Les sciences physiques ont déjà atteint l’apogée de leur développement. Sur un monde idéal, la fin de cet âge voit la plénitude d’un grand réveil religieux, une illumination spirituelle du monde entier. Cet éveil généralisé de la nature spirituelle des races est le signal attendu pour l’arrivée du Fils d’effusion et pour l’inauguration de la cinquième époque des mortels. 5. L’homme postérieur au Fils d’effusion 52:5.1 Quand un certain niveau de développement intellectuel et spirituel est atteint sur un monde habité, un Fils d’effusion du Paradis arrive toujours. Sur les mondes normaux, il n’apparait pas en incarnation avant que les races ne se soient élevées aux plus hauts niveaux d’intelligence et d’aboutissement éthique. Mais, sur Urantia, le Fils d’effusion, qui était votre Fils Créateur en personne, apparut à la fin de la dispensation adamique, ce qui n’est pas l’ordre habituel des évènements sur les mondes de l’espace. 52:5.3 Le Fils d’effusion arrive sur un monde où l’éducation culturelle est très poussée. Il y rencontre une race spirituellement éduquée, prête à assimiler des enseignements supérieurs et à apprécier cette mission d’effusion. Au cours de ce stade, le monde entier recherche la culture morale et la vérité spirituelle. La révélation de la vérité s’étend jusqu’à inclure le superunivers. 52:5.4 Le Fils d’effusion vit et meurt pour élever spirituellement les races mortelles d’un monde. Il établit le « chemin nouveau et vivant ». Sa vie est une incarnation de la vérité du Paradis dans la chair mortelle, cette vérité – l’Esprit de Vérité lui-même – dans la connaissance de laquelle tous les hommes seront libres. 52:5.6 Lors de sa résurrection, le troisième jour après avoir abandonné sa vie incarnée, le Fils d’effusion monte à la droite du Père Universel, reçoit l’assurance que sa mission d’effusion est acceptée, et retourne vers le Fils Créateur au siège de l’univers local. Alors, l’Avonal d’effusion et le Micaël Créateur envoient leur esprit conjoint, l’Esprit de Vérité, dans le monde de l’effusion. Après cela, toutes les créatures volitives de ce monde dont le mental est normal recevront un Ajusteur aussitôt qu’elles atteindront l’âge de la responsabilité morale, celui du choix spirituel. 52:5.8 L’âge postérieur au Fils d’effusion peut durer de dix-mille à cent-mille ans. Aucune limite arbitraire de temps n’est imposée à cette ère dispensationnelle. C’est une époque de grand progrès éthique et spirituel. Sous l’influence spirituelle de ces âges, le caractère humain passe par des transformations prodigieuses et subit un développement phénoménal. Il devient possible de mettre la règle d’or en pratique. Les enseignements de Jésus sont vraiment applicables à un monde de mortels qui a reçu l’entrainement préliminaire des Fils précédant l’effusion, avec leurs dispensations qui ennoblissent le caractère et accroissent la culture. 52:5.9 Au cours de cette ère, les problèmes de maladie et de délinquance sont pratiquement résolus. La dégénérescence a déjà été largement éliminée par la reproduction sélective. La maladie a été pratiquement vaincue par les hautes qualités de résistance des lignées adamiques et par l’intelligente application mondiale des découvertes faites dans le domaine des sciences physiques au cours des âges précédents. Pendant cette période, la durée de vie s’allonge bien au-dessus de l’équivalent de trois-cents ans du temps d’Urantia. 52:5.10 Les départements militaires de la résistance nationale sont en voie de disparaitre et l’ère d’harmonie internationale d’arriver réellement. Il y a beaucoup de nations, principalement déterminées par la géographie de leurs terres, mais seulement une race, une langue et une religion. 6. L’âge postérieur à l’effusion sur Urantia 52:6.1 Le Fils d’effusion est le Prince de Paix. Il arrive avec le message « paix sur terre et bonne volonté parmi les hommes ». Sur les mondes normaux, c’est une dispensation de paix générale dans le monde ; les nations n’apprennent plus la guerre. Mais ces influences salutaires n’ont pas accompagné la venue de votre Fils d’effusion, Christ Micaël. 52:6.2 Sur une planète comme Urantia où règnent la confusion et le désordre, cet accomplissement demande beaucoup plus de temps et nécessite un effort bien plus grand. La révélation religieuse est essentielle pour que se réalise la fraternité sur Urantia. Jésus a bien montré le chemin pour atteindre immédiatement la fraternité spirituelle, mais la réalisation de la fraternité sociale sur votre monde dépend beaucoup de l’accomplissement des transformations personnelles et des ajustements planétaires suivants : 52:6.3 1. Fraternité sociale. Multiplication des contacts sociaux internationaux et interraciaux, et des associations fraternelles par les voyages, le commerce et les jeux de compétition. Développement d’un langage commun et prolifération des multi-linguistes. Échanges nationaux et raciaux d’étudiants, de professeurs, d’industriels et de philosophes religieux. 52:6.4 2. Fécondation croisée de la pensée. Chaque race doit se familiariser avec la pensée de toutes les races ; chaque nation doit connaitre les sentiments de toutes les nations. L’ignorance engendre la suspicion, et la suspicion est incompatible avec l’attitude essentielle de sympathie et d’amour. 52:6.5 3. Réveil éthique. Seuls des êtres moraux rechercheront toujours la clairvoyance spirituelle qui est essentielle pour vivre la règle d’or. 52:6.6 4. Sagesse politique. Les hommes d’état avisés travailleront un jour pour le bien-être de l’humanité, même quand ils s’efforceront de promouvoir l’intérêt de leurs groupes nationaux ou raciaux. 52:6.7 5. Clairvoyance spirituelle. Après tout, la fraternité des hommes est basée sur la reconnaissance de la paternité de Dieu. La manière la plus rapide de réaliser la fraternité des hommes sur Urantia est d’effectuer la transformation spirituelle de l’humanité d’aujourd’hui. 52:6.8 Si vous pouviez être transportés de votre monde arriéré et plein de confusion sur quelque planète normale se trouvant présentement dans l’âge postérieur au Fils d’effusion, vous vous croiriez transférés au ciel de vos traditions. 7. L’homme postérieur aux Fils Instructeurs 52:7.1 L’ordre de filiation qui arrive ensuite sur les mondes évolutionnaires moyens est celui des Fils Instructeurs de la Trinité, les divins Fils de la Trinité du Paradis. 52:7.2 Ce corps reste quelque temps sur les mondes en question, assez longtemps pour effectuer la transition entre les âges évolutionnaires et l’ère de lumière et de vie – pas moins de mille ans du temps planétaire et souvent beaucoup plus. 52:7.3 La révélation de la vérité s’étend maintenant à l’univers central et au Paradis. Les races deviennent hautement spirituelles. De nouvelles valeurs et relations s’établissent. 52:7.4 C’est la dispensation où un grand nombre de mortels sont transférés directement de parmi les vivants sur les mondes morontiels. 52:7.5 La durée de la vie approche de cinq-cents ans d’Urantia, et le taux d’accroissement de la reproduction des races est intelligemment contrôlé. Un ordre social entièrement nouveau a surgi. 52:7.6 Durant cet âge, l’administration physique d’un monde demande une heure par jour du temps de chaque individu adulte, nous voulons dire une heure du temps d’Urantia. La planète est en contact étroit avec les affaires de l’univers, et ses habitants scrutent les dernières télédiffusions avec un intérêt aussi vif que celui que vous manifestez aujourd’hui pour les dernières éditions de vos journaux quotidiens. Ces races sont occupées à mille choses intéressantes inconnues sur votre monde. 52:7.9 Chaque mission nouvelle des Fils Instructeurs de la Trinité exalte ce monde céleste à des hauteurs toujours plus élevées de sagesse, de spiritualité et d’illumination cosmique. Mais les nobles natifs de cette sphère sont encore finis et mortels. 52:7.10 Les Fils Instructeurs de la Trinité peuvent revenir maintes fois sur le même monde ; mais, tôt ou tard, en relation avec la fin d’une de leurs missions, le Prince Planétaire est élevé à la position de Souverain Planétaire, et le Souverain Systémique apparait pour proclamer l’entrée de ce monde dans l’ère de lumière et de vie. 52:7.14 Peu importent l’histoire naturelle spéciale d’une planète individuelle et le fait qu’un royaume ait été entièrement loyal, souillé de mal ou maudit par le péché – peu importent les antécédents – tôt ou tard, la grâce de Dieu et le ministère des anges feront arriver le jour de la venue des Fils Instructeurs de la Trinité ; et leur départ à la suite de leur mission finale inaugurera l’âge superbe de lumière et de vie. 52:7.17 [Parrainé par un Puissant Messager temporairement attaché à l’état-major de Gabriel.] Fascicule 53. La rébellion de Lucifer 53:0.1 Lucifer était un brillant Fils Lanonandek primaire de Nébadon. Il avait l’expérience du service dans de nombreux systèmes ; il avait été un haut conseiller de son groupe et s’était distingué par sa sagesse, sa sagacité et son efficacité. Lorsqu’il fut mandaté par les Melchizédeks et choisi parmi plus de sept-cent-mille personnalités de son espèce, on le désigna comme l’une des cent plus capables et plus brillantes. 1. Les chefs de la rébellion 53:1.4 On a très peu entendu parler de Lucifer sur Urantia parce qu’il délégua Satan, son premier lieutenant, pour plaider sa cause sur votre planète. Satan était membre du même groupe primaire de Lanonandeks, mais n’avait jamais exercé les fonctions de Souverain Systémique. Il entra pleinement dans l’insurrection de Lucifer. 2. Les causes de la rébellion 53:2.1 Lucifer et son premier assistant, Satan, avaient régné sur Jérusem pendant plus de cinq-cent-mille ans lorsqu’ils commencèrent à se dresser dans leur cœur contre le Père Universel et son Fils Micaël. 53:2.2 Il n’y avait pas de conditions particulières ou spéciales dans le système de Satania pour suggérer ou favoriser une rébellion. Lucifer commença par annoncer ses plans à Satan, mais il fallut plusieurs mois pour corrompre le mental de son brillant et habile associé. Toutefois, quand Satan fut converti aux théories rebelles, il devint un audacieux et sérieux partisan de « l’affirmation de soi et de la liberté ». 53:2.4 Lucifer se mit à critiquer de plus en plus l’ensemble du plan d’administration de l’univers, tout en professant toujours une sincère loyauté envers les Chefs Suprêmes. Il manifesta franchement sa première déloyauté à l’occasion d’une visite de Gabriel à Jérusem, juste quelques jours avant de proclamer ouvertement la Déclaration Luciférienne de Liberté. 53:2.5 Il a dû exister un orgueil du moi qui s’est nourri au point de tromper Lucifer sur lui-même, de sorte qu’il se persuada réellement pendant un temps que sa rébellion projetée agirait effectivement pour le bien du système, et peut-être de l’univers. Au moment où la mise en œuvre de ses plans fut développée au point de le désillusionner, il était déjà indubitablement allé trop loin pour que son orgueil originel fauteur de désordre lui permît de s’arrêter. 3. Le manifeste de Lucifer 53:3.1 Quels qu’eussent été les motifs initiaux de trouble dans le cœur de Lucifer et de Satan, la révolte se concrétisa sous forme de la Déclaration Luciférienne de Liberté. La cause des rebelles fut exposée sous trois rubriques : 53:3.2 1. La réalité du Père Universel. Lucifer prétendit que le Père Universel n’existait pas réellement, que la gravité physique et l’énergie d’espace étaient inhérentes à l’univers, et que le Père était un mythe inventé par les Fils du Paradis pour leur permettre de conserver le pouvoir sur les univers au nom du Père. 53:3.3 2. Le gouvernement universel de Micaël, le Fils Créateur. Lucifer soutint que les systèmes locaux devaient être autonomes. Il protesta contre le droit de Micaël, le Fils Créateur, d’assumer la souveraineté de Nébadon au nom d’un Père Paradisiaque hypothétique et de demander à toutes les personnalités de reconnaitre leur allégeance à ce Père invisible. 53:3.4 Il attaqua très violemment le droit des Anciens des Jours – « potentats étrangers » – de se mêler des affaires des systèmes locaux et des univers. Il stigmatisa ces dirigeants comme tyrans et usurpateurs. Il exhorta ses partisans à croire qu’aucun de ces dirigeants ne pouvait rien faire pour interférer avec le jeu de l’autonomie complète, pourvu que les hommes et les anges aient seulement le courage de s’affirmer et de réclamer audacieusement leurs droits. 53:3.6 3. L’attaque contre le plan universel d’éducation des mortels ascendants. Lucifer soutint que l’on dépensait beaucoup trop de temps et d’énergie à instruire si complètement les mortels ascendants dans les principes d’administration de l’univers, principes qu’il qualifiait de peu éthiques et de malsains. Il protesta contre le programme obligeant à préparer, pendant des âges, les mortels de l’espace en vue de quelque destinée inconnue et signala la présence, sur Jérusem, du corps des finalitaires comme une preuve que ces mortels avaient passé des millénaires de préparation pour une destinée de pure fiction. 4. La rébellion éclate 53:4.1 Le manifeste de Lucifer fut proclamé au conclave annuel de Satania, sur la mer de verre, en présence des foules assemblées de Jérusem, le dernier jour de l’année, il y a environ deux-cent-mille ans du temps d’Urantia. Satan proclama que l’on pouvait adorer les forces universelles – physiques, intellectuelles et spirituelles – mais que l’on ne devait obéissance qu’à Lucifer, le présent chef actuel, « l’ami des hommes et des anges » et le « Dieu de la liberté ». 53:4.2 L’affirmation de soi fut le cri de guerre de la rébellion de Lucifer. Il maintint que tout gouvernement devait se limiter aux planètes locales et à leur confédération volontaire dans les systèmes locaux. Il rejeta toutes les autres supervisions. 53:4.6 Gabriel était présent en personne tout au cours de ces débats déloyaux, et il annonça simplement qu’au moment opportun, il parlerait pour Micaël, que le choix de tous les êtres serait libre et aucunement forcé, et que le « gouvernement des Fils pour le Père ne désirait la loyauté et la dévotion que si elles étaient volontaires, données de tout cœur et à l’épreuve des sophismes ». 53:4.7 Lucifer fut laissé libre d’établir son gouvernement rebelle et de l’organiser complètement avant que Gabriel fît le moindre effort pour contester le droit à la sécession ou pour contrecarrer la propagande rebelle. 5. Nature du conflit 53:5.1 Lorsque la rébellion de Satania éclata, Micaël prit conseil de son frère paradisiaque Emmanuel. À la suite de cette importante conférence, Micaël annonça qu’il poursuivrait la politique qui avait caractérisé sa manière de traiter des soulèvements similaires dans le passé et adopterait une attitude de non-intervention. 53:5.4 Puisque Micaël choisissait de rester à l’écart de la guerre actuelle dans la rébellion de Lucifer, Gabriel réunit son état-major personnel sur Édentia. Puis, en conseil avec les Très Hauts, il décida d’assumer le commandement des armées loyales de Satania. Micaël resta sur Salvington tandis que Gabriel se rendait sur Jérusem et s’installait sur la sphère dédiée au Père – le même Père Universel dont Lucifer et Satan avaient mis en doute la personnalité. 53:5.6 Aux premiers temps de la lutte, Lucifer discourut en permanence dans l’amphithéâtre planétaire. Gabriel avait établi son quartier général à proximité, et de là il mit sans cesse à nu les sophismes des rebelles. Les diverses personnalités présentes sur la sphère et qui hésitaient sur l’attitude à prendre allaient et venaient entre ces discussions jusqu’à ce qu’elles fussent parvenues à une décision définitive. 7. Histoire de la rébellion 53:7.1 La rébellion de Lucifer eut lieu à l’échelle systémique. Trente-sept Princes Planétaires séparatistes firent passer, dans une large mesure, les administrations de leurs mondes du côté de l’archirebelle. 53:7.2 Durant toute cette période, Caligastia plaidait la cause de Lucifer sur Urantia. Les Melchizédeks s’opposèrent habilement au Prince Planétaire apostat, mais les sophismes d’une liberté effrénée et les illusions de l’affirmation de soi avaient toutes les chances de tromper les peuples primitifs d’un monde jeune et peu développé. 53:7.5 Aucun des êtres originaires du Paradis ne fut impliqué dans la déloyauté. Aucun des conciliateurs n’apostasia, et pas un seul Archiviste Céleste ne s’égara, mais un fort contingent de rebelles fut prélevé parmi les Compagnons de la Morontia et les Instructeurs des Mondes des Maisons. 53:7.8 Les pertes les plus grandes eurent lieu dans les rangs des anges, mais la plupart des ordres inférieurs d’intelligences furent impliqués dans la déloyauté. Parmi les 681 217 Fils Matériels perdus dans Satania, quatre-vingt-quinze pour cent furent victimes de la rébellion de Lucifer. Sur les planètes individuelles dont les Princes Planétaires s’étaient ralliés à la cause de Lucifer, un grand nombre de créatures médianes fut perdu. 53:7.10 Les ascendeurs mortels étaient vulnérables, mais résistèrent mieux que les esprits inférieurs aux sophismes de la rébellion. Beaucoup de personnalités des premiers mondes des maisons, parmi celles qui n’avaient pas atteint la fusion définitive avec leur Ajusteur, tombèrent. Mais nul citoyen ascendant de Satania résidant à Jérusem ne participa à la rébellion, et cette abstention s’inscrit à la gloire de la sagesse du plan d’ascension. 53:7.12 Il s’écoula plus de deux ans du temps systémique entre le commencement de la « guerre dans le ciel » et l’installation du successeur de Lucifer. Le nouveau Souverain arriva enfin, atterrissant sur la mer de verre avec son état-major. 53:7.13 Avec l’arrivée de Lanaforge, les archirebelles furent détrônés et dépouillés de tout pouvoir de gouvernement. On leur permit cependant de circuler librement dans Jérusem, sur les sphères morontielles, et même sur les planètes habitées individuelles. Ils poursuivirent leurs efforts trompeurs et séducteurs pour confondre et dévoyer le mental des hommes et des anges. 53:7.15 C’est ainsi que ces archirebelles purent sillonner le système tout entier pour chercher à faire pénétrer davantage leurs doctrines de mécontentement et d’affirmation de soi. 8. Le Fils de l’Homme sur Urantia 53:8.1 Lucifer et Satan rôdèrent librement dans le système de Satania jusqu’au parachèvement de la mission d’effusion de Micaël sur Urantia. La dernière fois où ils se trouvèrent ensemble sur votre monde fut le moment de leur assaut conjugué contre le Fils de l’Homme. 53:8.3 L’effusion de Micaël mit fin à la rébellion de Lucifer dans tout Satania, sauf sur les planètes des Princes Planétaires apostats. Telle fut la signification de l’expérience personnelle de Jésus juste avant sa mort charnelle lorsqu’il s’écria en présence de ses disciples : « Et je vis Satan tomber du ciel comme un éclair. » Satan était venu avec Lucifer sur Urantia pour la dernière bataille décisive. 53:8.4 Ce fut, en principe, la véritable fin de la rébellion de Lucifer. Il est vrai que les tribunaux d’Uversa n’ont pas encore rendu la décision exécutive concernant l’appel de Gabriel sollicitant la destruction des rebelles, mais il n’y a aucun doute qu’ils vont statuer dans la plénitude des temps, car les premières mesures pour l’audience du cas ont déjà été prises. 53:8.7 Depuis le jour de la Pentecôte, le traitre Caligastia et son tout aussi méprisable associé Daligastia sont serviles devant la majesté divine des Ajusteurs de Pensée du Paradis et de l’Esprit de Vérité protecteur, l’esprit de Micaël qui a été répandu sur toute chair. 9. Le présent statut de la rébellion 53:9.1 Dans les premiers temps de la rébellion de Lucifer, le salut fut offert par Micaël à tous les rebelles. Aucun des chefs n’accepta cette offre miséricordieuse, mais des milliers d’anges et d’êtres célestes des ordres inférieurs, y compris des centaines de Fils et de Filles Matériels, acceptèrent la miséricorde et furent réhabilités au moment de la résurrection de Jésus il y a dix-neuf-cents ans. Depuis lors, ces êtres ont été transférés sur les mondes jérusémiques du Père, où il est techniquement nécessaire qu’ils soient maintenus jusqu’à ce que les tribunaux d’Uversa rendent leur décision sur l’affaire de Gabriel contre Lucifer. 53:9.7 Nous croyons que tous les rebelles en mesure d’accepter la miséricorde l’ont déjà fait. Nous attendons le message-éclair télédiffusé qui privera ces traitres de l’existence de personnalité. 53:9.9 [Présenté par Manovandet Melchizédek, jadis attaché à l’administration provisoire d’Urantia.] Fascicule 54. Problèmes de la rébellion de Lucifer 54:0.1 L’homme évolutionnaire trouve difficile de comprendre pleinement la signification du mal, de l’erreur, du péché et de l’iniquité, et d’en saisir le sens. 54:0.2 Ce ne sont pas les Dieux qui créent le mal ou permettent le péché et la rébellion. Le mal potentiel existe dans le temps et dans un univers qui embrasse des niveaux différenciés de significations et de valeurs concernant la perfection. Le péché est potentiel dans tous les royaumes où des êtres imparfaits sont doués de la faculté de choisir entre le bien et le mal. Le choix délibéré du mal constitue le péché ; le rejet volontaire de la vérité est l’erreur. La poursuite persistante du péché et de l’erreur constitue l’iniquité. 1. Vraie et fausse liberté 54:1.1 Parmi tous les problèmes troublants issus de la rébellion de Lucifer, aucun n’a occasionné plus de difficultés que l’inaptitude des mortels évolutionnaires immatures à distinguer la vraie liberté de la fausse. 54:1.5 La volonté autonome sans retenue et l’expression de soi sans contrôle équivalent à un égoïsme que rien ne vient adoucir, un summum d’impiété. La liberté non accompagnée d’une victoire toujours plus étendue sur soi-même est une fiction d’une imagination de mortel égoïste. La liberté motivée par le moi est une illusion conceptuelle, une cruelle duperie. La licence déguisée sous les vêtements de la liberté est l’avant-coureur d’une abjecte servitude. 54:1.6 La vraie liberté est associée à un sincère respect de soi ; la fausse liberté est la compagne de l’admiration de soi. La vraie liberté est le fruit de la maitrise de soi ; la fausse liberté est la prétention de s’affirmer soi-même. La maitrise de soi conduit au service altruiste ; l’admiration de soi tend à exploiter autrui afin d’assurer des avantages personnels à l’individu dans l’erreur, disposé à sacrifier l’accomplissement dans la droiture à la possession d’un pouvoir injuste sur ses compagnons. 2. Le vol de la liberté 54:2.3 La folie de Lucifer fut de tenter l’infaisable, de court-circuiter le temps dans un univers expérientiel. Le crime de Lucifer fut sa tentative de priver de ses droits créatifs chaque personnalité de Satania, de réduire indument la participation personnelle des créatures – leur libre participation volontaire – à la longue lutte évolutionnaire pour atteindre le statut de lumière et de vie à la fois individuellement et collectivement. 54:2.4 En résumé, Lucifer aurait voulu enlever aux hommes et aux anges ce que Dieu leur a donné, c’est-à-dire le divin privilège de participer à la création de leur propre destinée et à la destinée de ce système local de mondes habités. 3. Le délai temporel de justice 54:3.1 Les créatures volitives morales des mondes évolutionnaires sont toujours tracassées par la question irréfléchie de savoir pourquoi les Créateurs infiniment sages permettent le mal et le péché. Elles ne comprennent pas que le mal et le péché sont inévitables si les créatures doivent être vraiment libres. 54:3.2 Bien que l’identification consciente et délibérée avec le mal (le péché) soit équivalente à la non-existence (l’annihilation), il faut toujours qu’un délai intervienne entre le moment de l’identification personnelle avec le péché et l’exécution du châtiment. Ce délai représente une période de temps suffisante pour juger le statut universel du pécheur d’une manière entièrement satisfaisante pour toutes les personnalités de l’univers en rapport avec le cas, et en même temps assez équitable et juste pour gagner l’approbation du pécheur lui-même. 54:3.3 Les Anciens des Jours refusent d’anéantir un être avant que toutes les valeurs morales et les réalités spirituelles soient éteintes aussi bien chez l’auteur du mal que chez tous ses partisans et sympathisants possibles. 4. Le délai de miséricorde 54:4.1 Un autre problème quelque peu difficile à expliquer dans la constellation de Norlatiadek concerne les raisons pour lesquelles il a été permis à Lucifer, à Satan et aux princes déchus de semer si longtemps la discorde avant d’être appréhendés, internés et jugés. 54:4.2 Des parents ayant engendré et élevé des enfants seront mieux à même de comprendre pourquoi Micaël, un Créateur-père, peut être lent à condamner et à détruire ses propres Fils. 54:4.5 Nous connaissons beaucoup de raisons pour lesquelles les Dirigeants Suprêmes ne détruisirent pas ni n’internèrent immédiatement les chefs de la rébellion de Lucifer. Le délai dans l’exécution de la justice comportait des traits de miséricorde qui furent offerts personnellement par Micaël de Nébadon. 54:4.7 L’univers peut tirer profit de la technique de patience employée envers les pécheurs rebelles. Il n’est que trop vrai que le bien ne peut pas venir du mal pour celui qui projette et accomplit le mal, mais il est également vrai que toutes choses (y compris le mal, potentiel ou manifeste) travaillent ensemble pour le bien de tous les êtres qui connaissent Dieu, aiment faire sa volonté et s’élèvent vers le Paradis conformément à son plan éternel et à son dessein divin. 54:4.8 Mais ces délais de miséricorde ne sont pas indéfinis. Malgré le long délai (d’après le compte du temps sur Urantia) pour juger la rébellion de Lucifer, nous pouvons noter qu’à l’époque de la présente révélation, la première audience du procès en cours de Gabriel contre Lucifer a été tenue sur Uversa, et que, peu après, une décision des Anciens des Jours a été publiée, ordonnant que Satan soit désormais enfermé dans le monde-prison avec Lucifer. Cela met fin à la faculté qu’avait Satan de faire de nouvelles visites aux mondes déchus de Satania. Dans un univers dominé par la miséricorde, la justice est peut-être lente, mais elle est certaine. 5. La sagesse du délai 54:5.1 Parmi les nombreuses raisons que je connais et pour lesquelles Lucifer et ses acolytes n’ont été ni internés ni jugés plus tôt, je suis autorisé à exposer les suivantes : 54:5.2 1. La miséricorde exige que tout malfaiteur ait un temps suffisant pour élaborer une attitude délibérée et murement pesée au sujet de ses mauvaises pensées et de ses actes de péché. 54:5.3 2. La justice suprême est dominée par un amour de Père, et c’est pourquoi la justice ne détruira jamais ce que la miséricorde peut sauver. Le temps nécessaire pour accepter le salut est accordé à tout malfaiteur. 54:5.4 3. Nul père affectueux n’inflige jamais une punition précipitée à un membre de sa famille qui s’est trompé. La patience ne peut fonctionner indépendamment du temps. 54:5.5 4. Bien que la malfaisance soit toujours délétère pour une famille, la sagesse et l’amour exhortent les enfants intègres à supporter un frère égaré pendant le délai que le père affectueux accorde pour que le pécheur se rende compte de l’erreur de sa conduite et embrasse la voie du salut. 54:5.6 5. Indépendamment de l’attitude de Micaël envers Lucifer, et bien que Micaël fût le Créateur-père de Lucifer, il n’appartenait pas au Fils Créateur d’exercer une juridiction sommaire sur le Souverain Systémique apostat, parce que Micaël n’avait pas encore parachevé la carrière d’effusion qui devait le porter à la souveraineté non qualifiée de Nébadon. 54:5.7 6. Les Anciens des Jours auraient pu anéantir immédiatement les rebelles, mais ils exécutent rarement les malfaiteurs sans avoir pleinement entendu leur cas. En l’espèce, ils refusèrent de passer outre aux décisions de Micaël. 54:5.8 7. Il est évident qu’Emmanuel conseilla à Micaël de rester à l’écart des rebelles et de permettre à la rébellion de suivre son cours naturel d’autodestruction. 54:5.9 8. Sur Édentia, le Fidèle des Jours recommanda aux Pères de la Constellation de laisser les mains libres aux rebelles afin de déraciner au plus vite toute sympathie pour ces malfaiteurs dans le cœur de tous les citoyens présents et futurs de Norlatiadek – de toute créature mortelle, morontielle ou spirituelle. 54:5.10 9. Sur Jérusem, le représentant personnel de l’Exécutif Suprême d’Orvonton conseilla à Gabriel de fournir à toute créature vivante la pleine occasion de murir un choix délibéré dans les affaires touchées par la Déclaration de Liberté de Lucifer. Les questions de la rébellion ayant été soulevées, le conseiller du Paradis envoyé d’urgence auprès de Gabriel exposa que, si cette pleine et libre faculté n’était pas donnée à toutes les créatures de Norlatiadek, la quarantaine du Paradis serait étendue à toute la constellation, afin de se protéger de la présence possible de créatures tièdes ou frappées de doute. 54:5.11 10. La Divine Ministre de Salvington émit un mandat qui ordonnait que rien ne fût fait pour guérir à moitié, supprimer lâchement ou masquer autrement le hideux visage des rebelles et de la rébellion. Les armées angéliques reçurent la consigne de veiller à ce que l’expression du péché fût pleinement révélée et reçût des occasions illimitées de se manifester, cette technique étant la plus rapide pour aboutir à la cure parfaite et définitive du fléau du mal et du péché. 54:5.12 11. Un comité d’urgence d’ex-mortels, composé de Puissants Messagers, de mortels glorifiés ayant eu l’expérience personnelle de situations semblables, et de leurs collègues, fut organisé sur Jérusem. Il avisa Gabriel que, si l’on recourait à des méthodes de suppression arbitraires ou sommaires, au moins trois fois plus d’êtres seraient dévoyés. 54:5.13 12. Même dans un univers du temps, le temps est relatif. Si un mortel urantien à durée de vie moyenne commettait un crime transformant la planète en pandémonium, et s’il était appréhendé, jugé et exécuté dans les deux ou trois jours après son crime, ce délai vous paraitrait-il long ? Et pourtant, par rapport à la durée de la vie de Lucifer, la comparaison resterait valable même si son jugement présentement commencé ne devait pas se terminer avant cent-mille ans du temps d’Urantia. Du point de vue d’Uversa, où le litige est en suspens, on peut estimer le délai relativement en disant que la justice a été saisie du crime de Lucifer deux secondes et demie après qu’il fut commis. Du point de vue du Paradis, le jugement est concomitant avec l’acte. 6. Le triomphe de l’amour 54:6.2 Dans toutes leurs tractations avec des êtres intelligents, le Fils Créateur et son Père Paradisiaque sont tous deux dominés par l’amour. 54:6.3 Si le père aimant d’une grande famille choisit de se montrer miséricordieux envers l’un de ses enfants coupable d’un grave méfait, il peut arriver que l’octroi de la miséricorde à cet enfant qui se conduit mal impose temporairement des privations à tous les autres enfants qui se conduisent bien. 54:6.6 Au début, le bouleversement luciférien apparut comme une pure catastrophe pour le système et pour l’univers. Graduellement, ses avantages commencèrent à s’accumuler. Après vingt-cinq-mille ans du temps systémique (vingt-mille ans d’Urantia), les Melchizédeks commencèrent à enseigner que le bien résultant de la folie de Lucifer en était arrivé à égaler le mal subi. La somme du mal était alors devenue à peu près stationnaire, ne continuant à croitre que sur certains mondes isolés, tandis que les répercussions bienfaisantes continuaient à se multiplier et à s’étendre dans l’univers et le superunivers, et même jusqu’à Havona. Aujourd’hui, les Melchizédeks enseignent que le bien résultant de la rébellion de Satania équivaut à plus de mille fois la somme de tout son mal. 54:6.9 L’une des erreurs de la pensée humaine à ce sujet consiste à croire que tous les mortels évolutionnaires d’une planète en évolution auraient choisi d’entrer dans la carrière du Paradis si leur monde n’avait pas été maudit par le péché. L’aptitude à refuser la survie ne date pas de l’époque de la rébellion de Lucifer. Les hommes ont toujours possédé le don du libre arbitre quant au choix de la carrière du Paradis. 54:6.11 [Présenté par un Puissant Messager ayant l’expérience d’avoir survécu à la première rébellion systémique des univers du temps, présentement attaché au gouvernement du superunivers d’Orvonton, et agissant en la matière sur la demande de Gabriel de Salvington.] Fascicule 55. Les sphères de lumière et de vie 55:0.1 L’âge de lumière et de vie est l’aboutissement évolutionnaire final d’un monde du temps et de l’espace. 55:0.2 Cette ère de lumière et de vie inaugurée par les Fils Instructeurs à la fin de leur mission planétaire terminale se poursuit indéfiniment sur les mondes habités. 1. Le temple morontiel 55:1.1 La présence d’un temple morontiel sur la capitale d’un monde habité est le certificat d’admission de cette sphère aux âges confirmés de lumière et de vie. Avant que les Fils Instructeurs ne quittent un monde à la fin de leur mission terminale, ils inaugurent cette époque finale d’aboutissement évolutionnaire ; ils président au jour où « le saint temple descend sur la terre ». Cet évènement marque l’aurore de l’ère de lumière et de vie ; il est toujours honoré par la présence personnelle du Fils d’effusion Paradisiaque de la planète, lequel vient assister à ce grand jour. C’est dans ce temple d’une beauté sans égale que le Fils Paradisiaque d’effusion élève celui qui fut si longtemps le Prince Planétaire au rang de Souverain Planétaire et investit ce fidèle Fils Lanonandeck de nouveaux pouvoirs et d’une autorité plus étendue sur les affaires planétaires. Le Souverain du Système est également présent et prend la parole pour confirmer ces déclarations. 55:1.3 L’architecture de chaque temple est élaborée en miniature sur la capitale systémique. Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel apportent ensuite sur la planète ces plans approuvés, et là, en association avec les Maitres Contrôleurs Physiques, ils procèdent à la construction du temple morontiel conformément aux spécifications. 55:1.5 Le temple morontiel sert aussi de lieu de réunion pour assister au transfert des mortels vivants à l’existence morontielle. C’est parce que le temple de transfert est construit en matériaux morontiels qu’il n’est pas détruit par la gloire éclatante du feu consumant qui anéantit si complètement le corps physique des mortels qui font l’expérience de la fusion définitive avec leur Ajusteur divin. 55:1.6 Sur les mondes non encore ancrés, planètes sans temple morontiel, les éclairs de fusion se produisent souvent dans l’atmosphère planétaire, où le corps matériel du candidat au transfert est élevé par les créatures médianes et les contrôleurs physiques. 2. Mort et transfert 55:2.1 La mort physique naturelle n’est pas inévitable pour les humains. La majorité des êtres évolutionnaires avancés, citoyens de mondes parvenus à l’ère finale de lumière et de vie, ne meurent pas ; ils sont transférés directement de la vie dans la chair à l’existence morontielle. 55:2.2 Cette expérience de transfert de la vie matérielle à l’état morontiel – la fusion de l’âme immortelle avec l’Ajusteur intérieur – a lieu avec une fréquence qui s’accroit proportionnellement au progrès évolutionnaire de la planète. Au début, seuls quelques mortels au cours de chaque âge atteignent les niveaux de progrès spirituel permettant le transfert, mais, avec le commencement des âges successifs inaugurés par les Fils Instructeurs, il se produit de plus en plus de fusions avec l’Ajusteur avant la fin de la vie, de plus en plus longue, de ces mortels en progrès ; et, à l’époque de la mission terminale des Fils Instructeurs, environ un quart de ces mortels superbes sont exempts de la mort naturelle. 55:2.3 Plus tard encore dans l’ère de lumière et de vie, les créatures médianes ou leurs associés sentent l’approche de l’état où une âme va probablement s’unir avec son Ajusteur. Ils le signifient aux gardiens de la destinée qui, à leur tour, communiquent le renseignement au groupe finalitaire sous la juridiction duquel le mortel travaille. Ensuite, le Souverain Planétaire invite ce mortel à se démettre de toutes ses fonctions planétaires, à faire ses adieux à son monde d’origine et à se présenter au temple. 55:2.4 Quand la famille, les amis et le groupe de travail du candidat à la fusion se sont réunis dans le temple morontiel, ils se répartissent autour de la scène centrale où les candidats à la fusion se reposent en causant librement avec leurs amis rassemblés. Un cercle intermédiaire de personnalités célestes est mis en place pour protéger les mortels matériels de l’action des énergies qui se manifestent au moment où jaillit « l’éclair de vie » délivrant des liens de la chair mortelle le candidat à l’ascension. 55:2.7 Après l’éclair de fusion, les observateurs mortels ne peuvent plus rien voir de leurs compagnons transférés. Les âmes transférées se rendent directement par transit d’Ajusteurs à la salle de résurrection du monde approprié d’éducation morontielle. 3. Les âges d’or 55:3.1 Durant cet âge de lumière et de vie, le monde prospère de plus en plus sous le règne paternel du Souverain Planétaire. À ces époques, les mondes progressent avec la force vive d’un seul langage, d’une seule religion et, sur les sphères normales, d’une seule race ; mais cet âge n’est pas parfait. Ces mondes ont encore des hôpitaux bien installés, des cliniques pour prendre soin des malades. Il y subsiste encore le problème de soigner les blessures accidentelles et les infirmités inévitables qui accompagnent la décrépitude de l’âge et les troubles de la sénilité. La maladie n’a pas encore été entièrement vaincue et les animaux terrestres n’ont pas été parfaitement soumis, mais ces mondes ressemblent au Paradis en comparaison des premiers temps de l’homme primitif durant l’âge qui précède le Prince Planétaire. 4. Rajustements administratifs 55:4.1 Au cours des stades successifs de l’existence ancrée, les mondes habités font de merveilleux progrès sous la sage et sympathique administration des volontaires du Corps de la Finalité, ascendeurs ayant atteint le Paradis et revenus apporter leur ministère à leurs frères dans la chair. Ces finalitaires coopèrent activement avec les Fils Instructeurs de la Trinité, mais ne commencent pas à participer réellement aux affaires du monde avant l’apparition sur terre du temple morontiel. 55:4.3 Ceci n’est que le premier des ajustements administratifs accompagnant le déroulement des âges successifs d’aboutissements de plus en plus brillants sur les mondes habités passant du premier au septième stade d’existence ancrée. 55:4.4 1. Le premier stade de lumière et de vie. Un monde à ce stade initial d’ancrage est administré par trois dirigeants : 55:4.5 a. Le Souverain Planétaire bientôt conseillé par un Fils Instructeur de la Trinité, très probablement le chef du dernier corps de ces Fils ayant opéré sur la planète. 55:4.6 b. Le chef du corps planétaire des finalitaires. 55:4.7 c. Adam et Ève qui, conjointement, unifient le double commandement du Prince-Souverain et du chef des finalitaires. 55:4.8 Agissant comme interprètes pour les gardiens séraphiques et les finalitaires, se situent les créatures médianes élevées et libérées. L’un des derniers actes des Fils Instructeurs de la Trinité dans leur mission terminale consiste à libérer les médians du royaume et à les promouvoir (ou les rétablir) au statut planétaire avancé en les affectant à des postes de responsabilité dans la nouvelle administration de la sphère ancrée. Des modifications suffisantes ont déjà été effectuées dans le champ de la vision humaine pour permettre aux mortels de reconnaitre ces cousins du régime adamique initial, jusque-là invisibles. 55:4.9 Le Souverain Systémique a autorité pour libérer les créatures médianes à n’importe quel moment après le premier stade d’ancrage, pour leur permettre de s’humaniser sur les niveaux morontiels avec l’aide des Porteurs de Vie et des contrôleurs physiques. Ensuite, après avoir reçu leurs Ajusteurs de Pensée, ils pourront entreprendre leur ascension du Paradis. 55:4.11 2. Le second stade de lumière et de vie. Cette époque est marquée sur les mondes par l’arrivée d’un Porteur de Vie qui devient le consultant volontaire des dirigeants planétaires au sujet des nouveaux efforts à faire pour purifier et stabiliser la race mortelle. C’est ainsi que les Porteurs de Vie participent activement au progrès évolutif de la race humaine – physiquement, socialement et économiquement. Ils étendent alors leur supervision pour purifier davantage les lignées de mortels, en éliminant radicalement les retardataires qui subsistent avec un potentiel inférieur de nature intellectuelle, philosophique, cosmique et spirituelle. 55:4.13 3. Le troisième stade de lumière et de vie. Durant cette époque, les mondes habités parviennent à une nouvelle appréciation des Anciens des Jours, la deuxième phase de Dieu le Septuple, et les représentants de ces chefs de superunivers ouvrent alors de nouvelles relations avec l’administration planétaire. 55:4.17 4. Le quatrième stade de lumière et de vie. 55:4.18 À tout moment après cet âge, l’Adam et l’Ève Planétaires peuvent introduire, auprès du Fils Créateur Souverain, une demande pour être relevés de leurs devoirs planétaires en vue de commencer leur ascension vers le Paradis. 55:4.19 Les finalitaires s’occupent principalement d’inaugurer les activités nouvelles et supramatérielles de la société – sociales, culturelles, philosophiques, cosmiques et spirituelles. 55:4.20 5. Le cinquième stade de lumière et de vie. Les rajustements de ce stade d’existence ancrée concernent presque entièrement les domaines physiques et intéressent au premier chef les Maitres Contrôleurs Physiques. 55:4.21 6. Le sixième stade de lumière et de vie est témoin du développement de nouvelles fonctions des circuits mentaux du royaume. La sagesse cosmique parait devenir partie constituante du ministère universel du mental. 55:4.22 7. Le septième stade de lumière et de vie. 55:4.23 À un moment donné de cette époque et si cela n’a pas eu lieu auparavant, Adam et Ève sont toujours relevés de leurs devoirs planétaires. Si le corps finalitaire comprend un Fils Matériel, ce dernier peut devenir associé du chef exécutif mortel ; un Melchizédek est parfois volontaire pour opérer en cette capacité. 5. L’apogée du développement matériel 55:5.1 Les créatures mortelles vivant sur un monde isolé frappé de péché, dominé par le mal et égoïste comme Urantia ne peuvent guère concevoir la perfection physique, l’aboutissement intellectuel et le développement spirituel qui caractérisent les époques avancées d’évolution sur une sphère sans péché. 55:5.2 Les stades avancés d’un monde ancré dans la lumière et la vie représentent l’apogée du développement matériel évolutionnaire. Sur ces mondes cultivés, l’oisiveté et les frictions des âges primitifs initiaux se sont dissipées. La pauvreté et les inégalités sociales n’existent presque plus, la dégénérescence a disparu, la délinquance s’observe rarement. La folie a pratiquement cessé d’exister et la faiblesse d’esprit est une rareté. 55:5.3 Le statut économique, social et administratif de ces mondes est d’un ordre élevé et perfectionné. La science, les arts et l’industrie fleurissent. La société est un mécanisme de haute réalisation matérielle, intellectuelle et culturelle opérant sans heurts. L’industrie s’est largement orientée vers le service des buts supérieurs de cette civilisation superbe. La vie économique de ce monde est devenue éthique. 55:5.5 Les écoles sont considérablement améliorées ; elles se consacrent à l’éducation du mental et à l’expansion de l’âme. Les centres artistiques sont exquis et les organisations musicales superbes. Les temples de culte et leurs écoles associées de philosophie et de religion expérientielle sont des créations pleines de beauté et de grandeur. 6. Les mortels individuels 55:6.1 À mesure que les mondes progressent dans le statut confirmé de lumière et de vie, la société devient de plus en plus pacifique. L’individu reste tout aussi indépendant et dévoué à sa famille, mais est devenu plus altruiste et fraternel. 55:6.3 Maintenant, l’évolution physique des hommes se poursuit d’âge en âge au cours des ères d’ancrage. Le champ de la vision et de l’audition s’étend. Le chiffre de la population est désormais stationnaire. 55:6.5 Nous estimons que l’évolution physique aura atteint son plein développement à la fin de la cinquième époque de l’ère de lumière et de vie. Nous constatons que les limites supérieures du développement spirituel, associé au mental humain en évolution, sont déterminées par la fusion avec l’Ajusteur à un niveau où les valeurs morontielles et les significations cosmiques sont réunies. Mais, en ce qui concerne la sagesse, sans pouvoir dire que nous le sachions, nous conjecturons qu’il ne peut jamais y avoir de limites à l’évolution intellectuelle et à l’acquisition de la sagesse. 55:6.6 Sur les mondes hautement évolués qui sont depuis longtemps au septième stade, nous constatons que les êtres humains apprennent complètement le langage de l’univers local avant d’être transférés. 55:6.7 Telle est l’histoire du but magnifique des efforts des mortels sur les mondes évolutionnaires, et tout cela a lieu avant même que les hommes n’entreprennent leur carrière morontielle ; tout ce splendide développement peut être atteint par des mortels matériels sur des mondes habités, lors du tout premier stade de leur carrière éternelle et incompréhensible pour s’élever au Paradis et atteindre la divinité. 55:12.6 [Présenté par un Puissant Messager affecté temporairement au Conseil des Archanges sur Urantia.] Fascicule 56. Unité universelle 56:0.1 Dieu est unité. 56:0.2 Les divers niveaux de la création sont tous unifiés dans les plans et l’administration des Architectes du Maitre Univers. Pour le mental circonscrit des mortels de l’espace-temps, l’univers peut présenter beaucoup de problèmes et de situations qui offrent apparemment un tableau de disharmonie dénotant une absence de coordination effective ; mais ceux d’entre nous qui sont capables d’observer des domaines plus étendus de phénomènes universels, et qui ont plus d’expérience dans l’art de détecter l’unité fondamentale sous-jacente à la diversité créative, et de découvrir l’unicité divine répandue dans tout ce fonctionnement de la pluralité, ceux-là perçoivent mieux le dessein unique et divin que montrent toutes ces manifestations multiples d’énergie créative universelle. 1. Coordination physique 56:1.4 L’énergie pure est l’ancêtre de toutes les réalités fonctionnelles relatives, non spirituelles, tandis que le pur esprit est le potentiel du divin supercontrôle directeur de tous les systèmes énergétiques fondamentaux. Et ces réalités, dont la diversité se manifeste dans tout l’espace et s’observe dans les mouvements du temps, sont toutes deux centrées dans la personne du Père du Paradis. En lui elles ne font qu’une – il faut qu’elles soient unifiées – parce que Dieu est un. La personnalité du Père est absolument unifiée. 56:1.5 Dans l’infinie nature de Dieu le Père, il ne saurait exister de dualité de réalité telle que réalité physique et réalité spirituelle ; mais, dès que nous regardons en dehors des niveaux infinis et de la réalité absolue des valeurs personnelles du Père Paradisiaque, nous constatons l’existence de ces deux réalités et nous reconnaissons qu’elles sont pleinement réactives à sa présence personnelle. En lui toutes choses subsistent. 2. Unité intellectuelle 56:2.2 Le mental est la dotation fonctionnelle de l’Esprit Infini ; il est donc infini en potentiel et universel en effusion. Le mental est l’indispensable canal de communication entre les réalités spirituelles et matérielles. La créature évolutionnaire matérielle ne peut concevoir et comprendre l’esprit intérieur que par le ministère du mental. 56:2.3 Ce mental infini et universel apparait dans les univers du temps et de l’espace en tant que mental cosmique ; et, bien qu’il s’étende depuis le ministère primitif des esprits adjuvats jusqu’au mental magnifique du chef exécutif d’un univers, ce mental cosmique lui-même est bien unifié par la supervision des Sept Maitres Esprits. 3. Unification spirituelle 56:3.1 De même que la gravité universelle du mental est centrée dans la présence personnelle de l’Esprit Infini au Paradis, de même la gravité universelle de l’esprit est centrée dans la présence personnelle du Fils Éternel au Paradis. 56:3.4 Alors que le mental est mieux unifié au niveau des Maitres Esprits en association avec l’Être Suprême et en tant que mental cosmique subordonné au Mental Absolu, le ministère spirituel, auprès des mondes en évolution, est plus directement unifié dans les personnalités résidant aux sièges des univers locaux et dans les personnes des Divines Ministres qui les président. Celles-ci sont à leur tour en corrélation presque parfaite avec le circuit paradisiaque de gravité du Fils Éternel, où se produit l’unification finale de toutes les manifestations spirituelles de l’espace-temps. 4. Unification de la personnalité 56:4.2 La personnalité a l’aptitude innée d’étendre son rayon d’action pour unifier toutes les réalités constituantes. La personnalité infinie de la Source-Centre Première, le Père Universel, unifie les sept Absolus constituant l’Infinité. La personnalité des mortels, étant un don direct et exclusif du Père Universel, possède également le potentiel capable d’unifier les facteurs constituants de la créature mortelle. Cette créativité unifiante de toute personnalité de créature est une marque de naissance de sa haute source exclusive. 5. Unité de la Déité 56:5.1 L’unité, l’indivisibilité de la Déité du Paradis, est existentielle et absolue. Il y a trois personnalisations éternelles de la Déité – le Père Universel, le Fils Éternel et l’Esprit Infini – mais, dans la Trinité du Paradis, elles sont actuellement une seule Déité, indivise et indivisible. 56:5.3 Le fonctionnement présent de la divinité dans les superunivers se manifeste activement dans les opérations des Créateurs Suprêmes – les Fils et Esprits Créateurs des univers locaux, les Anciens des Jours des superunivers et les Sept Maitres Esprits du Paradis. Ces êtres constituent les trois premiers niveaux de Dieu le Septuple conduisant intérieurement au Père Universel, et tout ce domaine de Dieu le Septuple se coordonne sur le premier niveau de déité expérientielle dans l’Être Suprême en évolution. 56:5.4 Au Paradis et dans l’univers central, l’unité de la Déité est un fait d’existence. Dans tous les univers évoluants du temps et de l’espace, l’unité de la Déité est un accomplissement. 6. Unification de la Déité évolutionnaire 56:6.3 Les créatures au mental matériel des mondes évolutionnaires des sept superunivers ne peuvent comprendre l’unité de la Déité qu’en suivant son évolution dans cette synthèse pouvoir-personnalité chez l’Être Suprême. À quelque niveau d’existence que ce soit, Dieu ne peut pas aller au-delà de la capacité conceptuelle des êtres qui vivent à de tels niveaux. L’homme mortel doit, par la reconnaissance de la vérité, par l’appréciation de la beauté et par l’adoration de la bonté, développer la reconnaissance d’un Dieu d’amour et progresser ensuite par les niveaux de déité ascendants jusqu’à la compréhension du Suprême. La Déité, après avoir été saisie comme unifiée en pouvoir, peut ensuite être personnalisée en esprit pour être comprise et atteinte par la créature. 56:6.4 Les ascendeurs mortels parviennent à comprendre le pouvoir du Tout-Puissant sur les capitales des superunivers, et à comprendre la personnalité du Suprême sur les circuits extérieurs de Havona, mais ils ne trouvent pas effectivement l’Être Suprême comme ils sont destinés à trouver les Déités du Paradis. Même les finalitaires, qui sont des esprits du sixième stade, n’ont pas trouvé l’Être Suprême et n’ont pas de chances de le trouver avant d’avoir atteint le statut d’esprit du septième stade et avant que le Suprême n’exerce effectivement des fonctions dans les activités des futurs univers extérieurs. 7. Répercussions évolutionnaires universelles 56:7.2 À mesure que les composants d’un univers local s’ancrent progressivement dans la lumière et la vie, Dieu le Septuple devient de plus en plus manifeste. 56:7.7 Nous ne sommes pas tous d’accord sur le futur statut des Anciens des Jours et des Maitres Esprits des superunivers. Mais nous conjecturons tous que les Micaëls, les Fils Créateurs, sont destinés à opérer dans ces univers extérieurs. 56:7.9 Nous estimons néanmoins que les superunivers devenus parfaits feront d’une certaine manière partie de la carrière d’ascension au Paradis des êtres qui pourraient habiter ces créations extérieures. Il est tout à fait possible que, dans cet âge futur, nous observions des citoyens de l’espace extérieur s’approchant de Havona par les sept superunivers alors administrés par Dieu le Suprême avec ou sans la collaboration des Sept Maitres Esprits. 8. L’Unificateur Suprême 56:8.1 L’Être Suprême a une triple fonction dans l’expérience de l’homme mortel. Premièrement, il est l’unificateur de la divinité spatiotemporelle, Dieu le Septuple. Deuxièmement, il représente le maximum de Déité que les créatures finies puissent effectivement comprendre. Troisièmement, il est la seule voie d’approche pour l’homme mortel vers l’expérience transcendantale d’association avec le mental absonite, l’esprit éternel et la personnalité paradisiaque. 10. Vérité, beauté et bonté 56:10.10 La vérité est la base de la science et de la philosophie ; elle présente le fondement intellectuel de la religion. La beauté est marraine de l’art, de la musique et des rythmes significatifs de toute expérience humaine. La bonté embrasse le sens de l’éthique, de la moralité et de la religion – l’appétit de perfection expérientiel. 56:10.11 L’existence de la beauté implique la présence d’un mental de créature qui l’apprécie, tout aussi certainement que le fait de l’évolution progressive indique la domination du Mental Suprême. La beauté est la récognition intellectuelle de l’harmonieuse synthèse spatiotemporelle des vastes diversifications de la réalité phénoménale, dont la totalité provient d’une éternelle unité préexistante. 56:10.12 La bonté est la récognition mentale des valeurs relatives des divers niveaux de la perfection divine. La récognition de la bonté implique un mental ayant un statut moral, un mental personnel capable de discriminer entre le bien et le mal. Mais la possession de la bonté, la grandeur, est la mesure d’un réel aboutissement à la divinité. 56:10.15 Même la vérité, la beauté et la bonté – l’approche intellectuelle des hommes pour comprendre l’univers du mental, de la matière et de l’esprit – doivent être combinées en un concept unifié d’un idéal divin et suprême. De même que la personnalité mortelle unifie l’expérience humaine avec la matière, le mental et l’esprit, de même cet idéal suprême et divin s’unifie en pouvoir dans la Suprématie et ensuite se personnalise comme un Dieu d’amour paternel. 56:10.20 Pour l’homme fini, la vérité, la beauté et la bonté embrassent la pleine révélation de la réalité de divinité. À mesure que cet amour-compréhension de la Déité trouve son expression spirituelle dans la vie des mortels qui connaissent Dieu, les fruits de la divinité sont produits : paix intellectuelle, progrès social, satisfaction morale, joie spirituelle et sagesse cosmique. Les mortels avancés sur un monde au septième stade de lumière et de vie ont appris que l’amour est la plus grande chose de l’univers – et ils savent que Dieu est amour. 56:10.21 L’amour est le désir de faire du bien aux autres. 56:10.22 [Présenté par un Puissant Messager en visite sur Urantia, sur requête du Corps Révélateur de Nébadon, et en collaboration avec un certain Melchizédek, Prince Planétaire vice-gérant d’Urantia.] Fascicule 57. L’origine d’Urantia 1. La nébuleuse d’Andronover 57:1.1 Urantia a son origine dans votre soleil, et votre soleil est l’un des multiples produits de la nébuleuse d’Andronover, qui fut jadis organisée comme partie composante du pouvoir physique et de la substance matérielle de l’univers local de Nébadon. 57:1.6 Il y a 875 milliards d’années, la formation de l’énorme nébuleuse d’Andronover fut dument entreprise. Seule la présence de l’organisateur de force et de son personnel de liaison était nécessaire pour déclencher le tourbillon d’énergie qui devait finalement se transformer en ce vaste cyclone spatial. À la suite du déclenchement de ces rotations nébulaires, les organisateurs de force vivants se retirent tout simplement, perpendiculairement au plan du disque en rotation ; ensuite, les qualités inhérentes à l’énergie assurent l’évolution progressive et ordonnée du nouveau système physique. 2. Le stade nébulaire primaire 57:2.2 Il y a 800 milliards d’années, la création d’Andronover avait bien pris corps, elle apparaissait comme l’une des magnifiques nébuleuses primaires d’Orvonton. 57:2.3 Il y a 700 milliards d’années, le système d’Andronover atteignit des proportions gigantesques, et des contrôleurs physiques supplémentaires furent envoyés sur neuf créations matérielles environnantes pour fournir leur appui et apporter leur concours aux centres de pouvoir du nouveau système matériel qui évoluait si rapidement. 57:2.4 Il y a 600 milliards d’années, l’apogée de la période de mobilisation d’énergie d’Andronover fut atteint ; la nébuleuse avait acquis son maximum de masse. La gravité et d’autres influences allaient commencer leur œuvre de conversion des gaz de l’espace en matière organisée. 3. Le stade nébulaire secondaire 57:3.1 L’énorme nébuleuse commença alors à prendre peu à peu la forme spirale et à devenir nettement visible pour les astronomes des univers même lointains. 57:3.3 À peu près au moment où le maximum de masse fut atteint, le contrôle de gravité du contenu gazeux commença à faiblir ; il s’ensuivit une phase d’échappement des gaz, les gaz jaillissant sous forme de deux bras gigantesques et distincts qui partirent de deux côtés opposés de la masse-mère. 57:3.4 Mais la nébuleuse avait commencé à se contracter, et l’accroissement de sa vitesse de rotation réduisit encore le contrôle de la gravité. Peu après, les régions gazeuses extérieures commencèrent effectivement à échapper à l’emprise immédiate du noyau nébulaire. 57:3.5 La roue d’énergie s’accrut et grandit jusqu’à ce qu’elle eût atteint son maximum d’expansion ; alors, quand la contraction survint, elle tourbillonna de plus en plus vite jusqu’au moment où la phase centrifuge critique fut atteinte et où la grande dislocation commença. 57:3.6 Il y a 500 milliards d’années, le premier soleil d’Andronover naquit. Ce rayon flamboyant échappa à l’emprise de la gravité maternelle et, une fois séparé, se lança dans l’espace vers une aventure indépendante dans le cosmos de la création. Son orbite fut déterminée par son chemin de fuite. 57:3.7 Il y a 400 milliards d’années, la nébuleuse d’Andronover entra dans sa période de recaptation. Beaucoup de petits soleils proches furent recaptés. Bientôt fut inaugurée la phase terminale de condensation nébulaire, période qui précède toujours le fractionnement final de ces immenses agrégats spatiaux d’énergie et de matière. 57:3.8 À peine un million d’années après cette époque, Micaël de Nébadon, un Fils Créateur du Paradis, choisit cette nébuleuse en désintégration pour cadre de son aventure dans la construction d’un univers. Presque immédiatement commença la création des mondes architecturaux de Salvington et des groupes planétaires, sièges des cent constellations. Il fallut presque un million d’années pour achever ces amas de mondes spécialement créés. Les planètes-sièges des systèmes locaux furent construites au cours d’un laps de temps s’étendant de cette époque jusqu’à il y a cinq-milliards d’années environ. 57:3.9 Il y a 300 milliards d’années, les circuits solaires d’Andronover étaient bien établis, et le système nébulaire passait par une période transitoire de stabilité physique relative. À peu près à cette époque, l’état-major de Micaël arriva sur Salvington, et le gouvernement d’Uversa, capitale d’Orvonton, reconnut officiellement l’existence physique de l’univers local de Nébadon. 57:3.10 Il y a 200 milliards d’années, la contraction et la condensation d’Andronover progressèrent avec un énorme engendrement de chaleur dans son amas central, ou masse nucléaire. Quelques planètes tournant autour des soleils nouveau-nés s’étaient suffisamment refroidies pour convenir à l’implantation de la vie. Les plus anciennes planètes habitées de Nébadon datent de cette époque. 57:3.11 Maintenant, le mécanisme universel parachevé de Nébadon commence à fonctionner pour la première fois, et la création de Micaël est enregistrée sur Uversa en tant qu’univers d’habitation et d’ascension progressive de mortels. 57:3.12 Il y a 100 milliards d’années, la tension de condensation parvint à son apogée sous sa phase nébulaire ; le point maximum de tension calorifique était atteint. Cela marque la fin de la carrière secondaire d’une nébuleuse de l’espace. 4. Les stades tertiaire et quaternaire 57:4.2 Il y a 75 milliards d’années, Andronover avait atteint l’apogée de son stade de famille solaire. Ce fut le point culminant de la première période de pertes de soleils. 57:4.3 Il y a 50 milliards d’années, la première période de dispersion solaire était achevée ; la nébuleuse terminait rapidement son cycle tertiaire d’existence au cours duquel elle donna naissance à 876 926 systèmes solaires. 57:4.5 Il y a 10 milliards d’années commença le cycle quaternaire d’Andronover. Le maximum de température de la masse nucléaire avait été atteint ; le point critique de condensation approchait. 57:4.6 Il y a 8 milliards d’années débuta la colossale éruption terminale. Seuls les systèmes extérieurs sont à l’abri au moment d’un tel bouleversement cosmique. Et ce fut le commencement de la fin de la nébuleuse. Ce dégorgement final de soleils s’étendit sur une période de presque deux-milliards d’années. 57:4.8 L’époque d’il y a 6 milliards d’années marque la fin de la dislocation terminale et la naissance de votre soleil, le cinquante-sixième avant-dernier de la seconde famille solaire d’Andronover. Le nombre total de soleils et de systèmes solaires issus de la nébuleuse d’Andronover fut de 1 013 628. 57:4.9 Le dernier résidu nucléaire de cette magnifique nébuleuse brule encore avec une lueur rougeâtre et continue à répandre une lumière et une chaleur modérées sur sa famille planétaire résiduaire de cent-soixante-cinq mondes, qui tournent maintenant autour de cette vénérable mère de deux puissantes générations de monarques de lumière. 5. L’origine de Monmatia – le système solaire d’Urantia 57:5.2 Durant les premiers temps de votre soleil, la contraction continuelle et l’élévation graduelle de la température qui s’ensuivait provoquèrent d’immenses convulsions à sa surface. Cet état variable, cette pulsation périodique, rendirent votre soleil extrêmement sensible à certaines influences extérieures qu’il devait bientôt rencontrer. 57:5.3 Ainsi, le cadre de l’espace local était prêt pour l’origine exceptionnelle de Monmatia, nom de la famille planétaire de votre soleil. Moins de un pour cent des systèmes planétaires d’Orvonton ont eu une origine semblable. 57:5.4 Il y a 4 milliards et demi d’années, l’énorme système d’Angona commença à s’approcher de ce soleil isolé. 57:5.5 À mesure qu’Angona s’approchait davantage du soleil, et aux moments d’expansion maximum des pulsations solaires, des torrents de matière gazeuse étaient projetés dans l’espace comme de gigantesques langues solaires. Au début, ces langues de gaz incandescent retombaient invariablement sur le soleil, mais, à mesure qu’Angona se rapprochait, l’attraction gravitationnelle de ce gigantesque visiteur devint si forte que les langues de gaz se brisèrent en certains points, les racines retombant sur le soleil tandis que les parties extérieures s’en détachaient pour former des corps indépendants de matière, des météorites solaires. 57:5.6 À mesure que le système d’Angona se rapprochait, les épanchements solaires devinrent de plus en plus importants ; une quantité croissante de matière fut extraite du soleil pour former des corps indépendants circulant dans l’espace environnant. Cette situation se développa pendant environ cinq-cent-mille ans, jusqu’à ce qu’Angona eût atteint son point le plus rapproché du soleil ; sur quoi, en conjonction avec une de ses convulsions internes périodiques, le soleil subit une dislocation partielle. Aux antipodes l’un de l’autre et simultanément, d’énormes volumes de matière se dégorgèrent. Du côté d’Angona une grande colonne de gaz solaires fut attirée ; ses deux extrémités étaient plutôt effilées et son centre nettement renflé ; elle échappa définitivement au contrôle gravitationnel immédiat du soleil. 57:5.7 Cette grande colonne de gaz solaires, ainsi séparée du soleil, évolua ensuite en formant les douze planètes du système solaire. 57:5.8 Le système visiteur ne passa pas tout à fait assez près pour dérober la moindre substance au soleil, mais il s’en approcha suffisamment pour attirer dans l’espace intermédiaire toute la matière composant le système planétaire présent. 57:5.10 Jupiter et Saturne, du fait qu’ils avaient tiré leur origine du centre même de l’énorme colonne de gaz solaires surchauffés, contenaient tellement de matériaux solaires à haute température qu’ils brillaient d’une lumière éclatante et émettaient d’énormes quantités de chaleur. 57:5.11 Les noyaux de contraction gazeuse des dix autres planètes atteignirent bientôt le stade de la solidification, et commencèrent ainsi à attirer à eux des quantités croissantes de la matière météorique circulant dans l’espace environnant. 57:5.13 Alors qu’Angona fut incapable de capter la moindre partie de la masse solaire, votre soleil, lui, ajouta à sa famille de planètes en cours de métamorphose certains matériaux circulant dans l’orbite du système visiteur. Peu après l’extrusion de la masse ancestrale de votre système planétaire, et tandis qu’Angona était encore à proximité du soleil, trois planètes majeures du système d’Angona passèrent si près de cet ancêtre massif du système solaire que son attraction gravitationnelle, augmentée de celle du soleil, fut suffisante pour l’emporter sur l’emprise de gravité d’Angona et pour détacher définitivement ces trois tributaires du vagabond céleste. 57:5.14 Tous les matériaux du système solaire dérivés du soleil circulaient originellement sur des orbites de direction homogène. Sans l’intrusion de ces trois corps spatiaux étrangers, tous les matériaux du système solaire auraient toujours gardé la même direction de mouvement orbital. 6. Le stade du système solaire – l’ère de formation des planètes 57:6.2 Les planètes les plus proches du soleil furent les premières à avoir leur rotation ralentie par les frictions dues aux effets de marée. Ces influences gravitationnelles contribuent également à stabiliser les orbites planétaires en freinant le rythme de rotation des planètes sur elles-mêmes ; de ce fait, les planètes tournent de plus en plus lentement jusqu’à ce que leur rotation axiale s’arrête. Cela laisse un hémisphère de la planète constamment tourné du côté du soleil ou du corps le plus grand, comme le montrent les exemples de la planète Mercure et de la Lune, cette dernière présentant toujours la même face à Urantia. 57:6.5 Les anneaux de Saturne sont les fragments d’un satellite désintégré. L’une des lunes de Jupiter s’approche maintenant dangereusement de la zone critique de dislocation due aux effets de marée ; d’ici quelques millions d’années, elle sera soit réclamée par la planète, soit soumise à la désintégration par la gravité due aux effets de marée. Il y a longtemps, très longtemps, la cinquième planète de votre système solaire parcourait une orbite irrégulière, s’approchant périodiquement de plus en plus de Jupiter, elle finit par entrer dans la zone critique de désintégration gravitationnelle due aux effets de marée. Elle fut alors rapidement fragmentée et devint l’amas actuel des astéroïdes. 57:6.8 Il y a 3 milliards d’années, le système solaire fonctionnait à peu près comme aujourd’hui. La taille de ses membres continuait à croitre à mesure que les météores spatiaux affluaient à une cadence prodigieuse sur les planètes et sur leurs satellites. 57:6.10 Il y a 2 milliards et demi d’années, la taille des planètes avait immensément grandi. Urantia était une sphère bien développée ; elle avait environ un dixième de sa masse actuelle et s’accroissait toujours rapidement par absorption de météorites. 7. L’ère météorique – l’ère volcanique l’atmosphère planétaire primitive 57:7.2 Il y a 2 milliards d’années, la Terre commença nettement à gagner sur la Lune. La planète avait toujours été plus grosse que son satellite, mais il n’y avait pas une telle différence de taille avant cette époque au cours de laquelle d’énormes corps spatiaux furent captés par la Terre. Urantia avait alors environ un cinquième de sa taille actuelle et était devenue assez grande pour retenir l’atmosphère primitive qui avait commencé à apparaître par suite du conflit élémental entre l’intérieur chauffé et la croute en voie de refroidissement. 57:7.4 Il y a un milliard et demi d’années, la Terre avait les deux tiers de sa taille actuelle, tandis que la Lune approchait de sa masse présente. Le gain rapide de la Terre sur la Lune quant à la taille lui permit de dérober lentement le peu d’atmosphère que son satellite possédait à l’origine. 57:7.5 L’activité volcanique est alors à son apogée. La Terre entière est un véritable enfer de feu ; sa surface ressemble à celle de son état primitif de fusion avant que les métaux lourds n’aient gravité vers le centre. 57:7.6 L’atmosphère planétaire primitive évolue lentement ; elle contient maintenant une certaine quantité de vapeur d’eau, de monoxyde de carbone, du gaz carbonique et du gaz chlorhydrique, mais il y a peu ou pas d’azote libre et d’oxygène libre. 57:7.7 Bientôt, l’atmosphère devint plus stable et assez refroidie pour déclencher des précipitations de pluie sur la surface rocheuse brulante de la planète. Pendant des milliers d’années, Urantia fut enveloppée dans une immense couche continue de vapeur. 8. Stabilisation de la croute terrestre. L’âge des tremblements de terre. L’océan mondial et le premier continent 57:8.1 La date du commencement effectif de l’histoire d’Urantia se situe il y a un milliard d’années. La planète avait atteint approximativement sa taille actuelle. À peu près à cette époque, elle fut inscrite sur les registres physiques de Nébadon et reçut son nom d’Urantia. 57:8.2 L’atmosphère ainsi que d’incessantes précipitations d’humidité facilitèrent le refroidissement de la croute terrestre. 57:8.3 La véritable histoire géologique d’Urantia commence au moment où la croute terrestre est assez froide pour provoquer la formation du premier océan. Une fois que la condensation de la vapeur d’eau à la surface de la terre en cours de refroidissement eut commencé, elle continua jusqu’à devenir pratiquement complète. Vers la fin de cette période, l’océan recouvrait toute la surface de la planète sur une profondeur moyenne de près de deux kilomètres. 57:8.4 Plus tard, des coulées de lave d’origine plus profonde, donc plus dense, débouchèrent sur le fond de ce qui est présentement l’océan Pacifique, et cette partie de la surface recouverte d’eau s’enfonça considérablement. La première masse de sol continental émergea de l’océan mondial pour rétablir l’équilibre et compenser l’épaississement progressif de la croute terrestre. 57:8.5 Il y a 950 millions d’années, Urantia offre l’image d’un grand continent unique entouré d’une vaste nappe d’eau, l’océan Pacifique. 57:8.7 Il y a 900 millions d’années, on vit arriver sur Urantia le premier groupe de reconnaissance de Satania envoyé de Jérusem pour examiner la planète et faire un rapport sur ses possibilités d’adaptation comme station expérimentale de vie. 57:8.9 Bientôt après, des télédiffusions de Nébadon transmirent la nouvelle qu’Urantia deviendrait le cadre où les Porteurs de Vie exécuteraient, dans Satania, leur soixantième expérience conçue pour amplifier et améliorer le type satanien des modèles de vie de Nébadon. 57:8.16 Il y a 850 millions d’années commença véritablement la première époque de stabilisation de la croute terrestre. 57:8.17 La fréquence et la violence des éruptions volcaniques et des tremblements de terre continuèrent à diminuer. L’atmosphère s’épurait des gaz volcaniques et de la vapeur d’eau, mais le pourcentage de gaz carbonique restait élevé. 57:8.19 Il y a 800 millions d’années, on assista à l’inauguration de la première grande époque des terres émergées, l’âge de l’émergence continentale accrue. 57:8.20 Les météorites qui tombaient dans la mer s’accumulaient au fond de l’océan, car elles sont généralement composées de matériaux denses. Le fond de l’océan devint ainsi de plus en plus lourd. 57:8.21 Sous l’effet de la poussée croissante de l’océan Pacifique, les masses terrestres continentales continuèrent de s’élever. À la fin de cette période, les terres émergées constituaient presque un tiers de la surface du globe et ne formaient qu’une seule masse continentale. 57:8.23 Il y a 750 millions d’années, les premières brèches commencèrent à apparaitre dans la masse continentale sous la forme du grand affaissement nord-sud qui fut plus tard comblé par les eaux de l’océan. Ces brèches préparèrent la voie à la dérive vers l’ouest des continents de l’Amérique du Nord et du Sud, y compris le Groenland. La longue faille est-ouest sépara l’Afrique de l’Europe et détacha du continent asiatique les masses de terre de l’Australie, des iles du Pacifique et de l’Antarctique. 57:8.24 Il y a 700 millions d’années, Urantia s’approchait des conditions de maturité nécessaire pour entretenir la vie. La dérive continentale se poursuivait ; l’océan pénétrait de plus en plus dans les terres sous forme de longs bras de mer fournissant les eaux peu profondes et les baies abritées qui conviennent si bien comme habitat pour la vie marine. 57:8.27 [Présenté par un Porteur de Vie, membre du Corps originel d’Urantia, et maintenant observateur résident.] Fascicule 58. L’établissement de la vie sur Urantia 1. Conditions préalables à la vie physique 58:1.1 Il y a 600 millions d’années, la commission des Porteurs de Vie envoyée de Jérusem arriva sur Urantia et commença l’étude des conditions physiques préparatoires à la promotion de la vie sur le monde numéro 606 du système de Satania. 58:1.3 Les Porteurs de Vie de Satania avaient projeté un modèle de vie au chlorure de sodium ; aucune mesure ne pouvait donc être prise pour l’implanter avant que les eaux de l’océan ne soient devenues suffisamment saumâtres. 58:1.6 La commission satanienne des Porteurs de Vie retourna sur Jérusem, car elle préférait attendre de nouvelles dislocations de la masse continentale, qui fourniraient encore plus de mers intérieures et de baies abritées, avant de commencer effectivement l’implantation de la vie. 4. L’ère de l’aurore de la vie 58:4.1 Le fait que nous soyons appelés Porteurs de Vie ne doit pas vous déconcerter. Nous pouvons apporter la vie aux planètes et nous le faisons, mais nous n’avons pas apporté la vie sur Urantia. La vie sur Urantia est unique et a son origine sur cette planète. Cette sphère est un monde modificateur de vie ; toute la vie qui y apparait a été élaborée par nous ici même sur cette planète ; il n’y a pas d’autre monde dans tout Satania, ni même dans tout Nébadon, où la vie existe de manière exactement semblable à celle d’Urantia. 58:4.2 Il y a 550 millions d’années, le corps des Porteurs de Vie revint sur Urantia. En coopération avec des puissances spirituelles et avec des forces supraphysiques, nous organisâmes et inaugurâmes les modèles originels de vie de ce monde, et nous les implantâmes dans les eaux hospitalières du royaume. Toute la vie planétaire est issue de nos trois implantations de vie marine originelles, identiques et simultanées. Ces trois implantations de vie ont été dénommées : la centrale ou eurasienne-africaine, l’orientale ou australasienne, et l’occidentale, englobant le Grœnland et les Amériques. 58:4.3 Il y a 500 millions d’années, la vie végétale primitive des mers était bien établie sur Urantia. 6. La période de transition 58:6.1 Il y a 450 millions d’années, la transition de la vie végétale à la vie animale se produisit. Cette métamorphose eut lieu dans les eaux peu profondes des baies et des lagunes tropicales abritées, situées sur les longs rivages des continents en train de se séparer. Ce phénomène, entièrement inhérent aux modèles de vie originels, eut lieu progressivement. De nombreux stades de transition intervinrent entre les formes primitives de la vie végétale et les organismes animaux ultérieurs bien définis. 58:6.2 On peut suivre, à la trace, l’évolution de la vie végétale à la vie animale, et l’on trouve des séries échelonnées de plantes et d’animaux qui conduisent progressivement des organismes les plus simples aux plus complexes et aux plus évolués. Par contre, vous ne pourrez pas trouver de traits d’union semblables entre les grandes divisions du règne animal, ni entre les types les plus évolués d’animaux préhumains et les hommes de l’aurore des races humaines. Ces soi-disant « chainons manquants » manqueront toujours, pour la simple raison qu’ils n’ont jamais existé. 58:6.3 Des espèces radicalement nouvelles de vie animale surgissent d’une ère à l’autre. Ce n’est pas par suite d’une accumulation progressive de petites variations qu’elles évoluent ; elles surgissent comme ordres de vie nouveaux et parachevés, et apparaissent soudainement. 58:6.4 L’apparition soudaine de nouvelles espèces et d’ordres diversifiés d’organismes vivants est un phénomène entièrement biologique et strictement naturel. Ces mutations génétiques n’ont rien de surnaturel. 58:6.5 Quand les océans eurent un degré de salinité convenable, la vie animale évolua ; il fut relativement simple de faire circuler les eaux saumâtres dans le corps des animaux marins. Mais, lorsque les océans se concentrèrent et que leur teneur en sel augmenta considérablement, ces mêmes animaux acquirent, par évolution, la faculté de réduire la salinité de leurs fluides corporels. Il en fut exactement de même pour les organismes qui apprirent à vivre dans l’eau douce en acquérant la faculté de conserver, à leurs fluides corporels, une teneur convenable en chlorure de sodium au moyen de techniques ingénieuses de conservation du sel. 58:6.7 L’équipement physiologique et la structure anatomique de tous les nouveaux ordres de vie répondent à l’action de lois physiques, mais le don subséquent du mental est une effusion des esprits-mentaux adjuvats en rapport avec la capacité innée du cerveau. Bien que n’étant pas une évolution physique, le mental dépend entièrement de la capacité du cerveau obtenue par des développements purement physiques et évolutionnaires. 7. Le livre de l’histoire géologique 58:7.2 Les fossiles de cette ère comprennent des algues, des plantes comparables au corail, des protozoaires primitifs et des organismes de transition qui ressemblent aux éponges. 58:7.11 Cette ère témoigne de l’expansion de la vie dans toutes les eaux du monde ; la vie marine est désormais bien établie sur Urantia. Le fond des mers intérieures étendues et peu profondes est progressivement envahi par une profusion de végétation luxuriante, tandis que les eaux du littoral fourmillent des formes simples de la vie animale. 58:7.12 Toute cette histoire est racontée de façon imagée dans les pages fossiles de l’immense « livre de pierre » des archives du monde. Les pages de ces gigantesques archives biogéologiques vous diront infailliblement la vérité à condition d’acquérir l’habileté à les interpréter. Beaucoup de ces anciens fonds marins sont maintenant exhaussés bien au-dessus du niveau de la mer, et leurs dépôts racontent, d’âge en âge, l’histoire des luttes pour la vie au cours de ces temps primitifs. 58:7.13 [Présenté par un membre du Corps des Porteurs de Vie d’Urantia, résidant présentement sur la planète.] Fascicule 59. L’ère de la vie marine sur Urantia 59:0.1 Nous estimons que l’histoire d’Urantia commença il y a environ un milliard d’années et qu’elle s’étend sur cinq ères majeures : 59:0.2 1. L’ère de la prévie comprend les premiers 450 millions d’années, à peu près depuis le moment où la planète atteignit sa taille actuelle jusqu’au moment de l’établissement de la vie. Vos savants appellent cette période archéozoïque. 59:0.3 2. L’ère de l’aurore de la vie s’étend ensuite sur 150 millions d’années. Cette époque se place entre l’âge précédent, âge de la prévie ou des cataclysmes, et la période suivante de vie marine plus hautement développée. Cette ère est connue de vos chercheurs sous le nom de protérozoïque. 59:0.4 3. L’ère de la vie marine couvre les 250 millions d’années suivantes ; elle vous est surtout connue sous le nom de paléozoïque. 59:0.5 4. L’ère de la vie terrestre primitive s’étend sur les 100 millions d’années suivantes et s’appelle mésozoïque. 59:0.6 5. L’ère des mammifères occupe les derniers 50 millions d’années. Ces temps récents sont connus sous le nom de cénozoïques. 59:0.7 L’ère de la vie marine couvre donc environ un quart de l’histoire de votre planète. On peut la subdiviser en six longues périodes, caractérisées chacune par certains développements bien définis, tant dans les domaines géologiques que biologiques. 1. La vie marine primitive dans les mers peu profondes. L’âge des trilobites 59:1.1 À l’aube de cette période, la surface terrestre jouit d’un calme relatif, et la vie est confinée dans les différentes mers intérieures et le long des rivages océaniques. Les amibes, qui avaient fait leur apparition vers la fin de la période de transition précédente, sont des survivants typiques de ce stade initial de la vie animale. 59:1.2 Il y a 400 millions d’années, la vie marine, tant végétale qu’animale, est assez bien répartie sur l’ensemble du monde. 59:1.3 Pour la première fois, la végétation monte en rampant sur la terre ferme, et son adaptation à un habitat non marin y fait bientôt des progrès considérables. 59:1.4 Soudain, et sans gradation ancestrale, les premiers animaux multicellulaires font leur apparition. Les trilobites sont apparus et, pendant des âges, ils dominent les mers. 59:1.17 Il y a 360 millions d’années, la terre continuait à s’élever. L’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud étaient nettement au-dessus de l’eau. Les mers équatoriales étaient plus chaudes qu’aujourd’hui et s’étendaient vers le nord par-dessus l’Amérique du Nord jusqu’aux régions polaires. Le Gulf Stream parcourait la partie centrale de l’Amérique du Nord et déviait vers l’est pour baigner et réchauffer les rives du Groenland, faisant de ce continent, aujourd’hui couvert d’un manteau de glace, un véritable paradis tropical. 59:1.18 La vie marine était presque uniforme sur l’ensemble du monde et consistait en algues, en organismes unicellulaires, en éponges simples, en trilobites et autres crustacés – crevettes, crabes et homards. Trois-mille variétés de brachiopodes, dont deux-cents seulement ont survécu, apparurent à la fin de cette période. 59:1.19 Mais les trilobites dominaient parmi les créatures vivantes. C’étaient des animaux sexués existant sous de nombreuses formes ; mauvais nageurs, ils flottaient paresseusement dans l’eau ou rampaient le long des fonds marins. 59:1.20 Tel était le tableau biogéologique d’Urantia à la fin de cette longue période de l’histoire du monde qui embrasse cinquante-millions d’années et qui est appelée cambrienne par vos géologues. 2. Le stade de la première inondation des continents. L’âge des invertébrés 59:2.6 Il y a 320 millions d’années se produisit la troisième inondation majeure de cette période. Les eaux couvrirent toutes les terres submergées par le précédent déluge et s’étendirent plus loin dans beaucoup de directions sur l’ensemble de l’Amérique et de l’Europe. 59:2.7 Il y a 310 millions d’années, les masses continentales du monde étaient de nouveau bien surélevées, à l’exception des parties méridionales de l’Amérique du Nord. Le Mexique émergea, créant le golfe des Antilles qui a toujours conservé sa forme depuis lors. 59:2.9 Ce fut le grand âge de l’évolution des organismes animaux individuels, bien que de nombreux changements fondamentaux, tels que la transition de la plante à l’animal, se fussent produits auparavant. La faune marine se développa au point que tous les types de vie inférieurs aux vertébrés furent représentés parmi les fossiles des roches déposées à cette époque. Il y avait encore trop de gaz carbonique dans l’atmosphère pour permettre l’existence des respirateurs d’air. 59:2.10 Les trilobites prédominaient encore. Ces petits animaux existaient sous des dizaines de milliers de types et furent les prédécesseurs des crustacés modernes. 59:2.11 Les algues sécrétant de la chaux étaient largement répandues. Il existait des milliers d’espèces des ancêtres primitifs des coraux. Les vers de mer étaient abondants et il y avait de nombreuses variétés de méduses désormais éteintes. Les coraux et les types ultérieurs d’éponges évoluèrent. Les céphalopodes étaient bien développés ; leurs survivants sont les modernes nautiles flambés, poulpes, seiches et calmars. 59:2.12 Les gastéropodes étaient présents dans les eaux des mers anciennes ; ils comprenaient des univalves foreurs, des bigorneaux et des escargots. Les gastéropodes bivalves ont traversé, pratiquement sans changement, les millions d’années qui nous séparent de cette époque et comprennent les moules, palourdes, huitres et pétoncles. 59:2.13 Ainsi se termine l’histoire évolutionnaire de la deuxième grande période de la vie marine connue de vos géologues sous le nom d’ordovicienne. 3. Le stade de la deuxième grande inondation. La période du corail - l’âge des brachiopodes. 59:3.1 Il y a 300 millions d’années commença une autre grande période de submersion des terres. Les mers fourmillaient d’animaux à coquilles calcaires, et la chute de ces coquilles sur le fond de la mer provoqua l’accumulation progressive de couches de calcaire très épaisses. 59:3.3 Il y a 290 millions d’années, les mers s’étaient largement retirées des continents, et les fonds des océans environnants étaient en train de s’affaisser. 59:3.4 C’est dans les dépôts de cet âge que se trouve la majeure partie du gaz, du pétrole, du zinc et du plomb ; le gaz et le pétrole dérivent des énormes accumulations de matériaux végétaux et animaux qui furent déposés au moment de la précédente submersion terrestre, tandis que les dépôts de minerais représentent la sédimentation de masses d’eau stagnantes. Beaucoup de dépôts de sel gemme datent de cette époque. 59:3.5 Les trilobites déclinaient rapidement ; le centre de la scène fut occupé par de plus gros mollusques, les céphalopodes. Cette espèce d’animaux apparut soudainement et domina la vie marine. 59:3.9 Il y a 280 millions d’années, les continents avaient largement émergé de la deuxième inondation silurienne. 59:3.10 Le climat est doux et régulier, et des fossiles marins se déposent dans les régions arctiques. Mais, à la fin de cette époque, les mers sont tellement salées qu’il y subsiste peu de vie. 59:3.11 Au cours de cet âge, les scorpions d’eau primitifs se développent pour la première fois dans les sites les plus favorables. Peu après, et soudain, les véritables scorpions – respirant réellement de l’air – font leur apparition. 59:3.12 Ces développements terminent la troisième période de vie marine, qui couvre vingt-cinq-millions d’années et que vos chercheurs appellent silurienne. 4. Le stade de la grande émergence des terres. La période de la vie végétale terrestre. L’âge des poissons 59:4.2 Quand la terre émerge de la dernière inondation silurienne, une importante période du développement du monde et de l’évolution de la vie prend fin. C’est l’aurore d’un nouvel âge sur terre. Le paysage nu et sans attrait des temps passés commence à se couvrir d’une verdure luxuriante, et les premières grandes forêts magnifiques sont sur le point d’apparaitre. 59:4.3 La vie marine de cet âge était très variée en raison de la ségrégation primitive des espèces, mais tous ces différents types devaient ultérieurement s’associer et s’entremêler librement. Mais l’évènement capital fut l’apparition soudaine de la famille des poissons. Cette époque devint l’âge des poissons, période de l’histoire du monde caractérisée par les types d’animaux vertébrés. 59:4.9 Il y a 250 millions d’années se situe l’une des étapes les plus importantes de l’évolution préhumaine : l’apparition de la famille des poissons, des vertébrés. 59:4.10 Les arthropodes, ou crustacés, furent les ancêtres des premiers vertébrés. Les précurseurs de la famille des poissons furent deux ancêtres arthropodes modifiés ; l’un avait un long corps reliant la tête et la queue, et l’autre était un prépoisson sans arête dorsale ni mâchoires. Mais ces types préliminaires furent rapidement détruits quand les poissons, premiers vertébrés du monde animal, apparurent soudainement venant du nord. 59:4.11 Beaucoup des plus grands poissons proprement dits appartiennent à cet âge. Les requins d’aujourd’hui sont les survivants de ces espèces anciennes. 59:4.13 La terre était rapidement envahie par les nouveaux genres de végétation terrestre. Jusque-là, peu de plantes poussaient sur terre, sauf au bord de l’eau. La prolifique famille des fougères apparut alors soudainement et se répandit très vite à la surface des terres en cours d’élévation rapide dans toutes les parties du monde. Des types d’arbres dont le tronc avait soixante centimètres de diamètre et douze mètres de hauteur se développèrent bientôt ; plus tard, les feuilles évoluèrent, mais les variétés primitives n’avaient qu’un feuillage rudimentaire. 59:4.14 Les continents s’élevaient, et l’Amérique du Nord fut reliée à l’Europe par des ponts terrestres s’étendant jusqu’au Groenland. Aujourd’hui, les restes des plantes terrestres primitives sont conservés sous le manteau de glace du Groenland. 59:4.16 Il y a 230 millions d’années, les mers continuaient à se retirer. 59:4.17 L’élévation des continents se poursuivait et l’atmosphère s’enrichissait en oxygène. La terre était recouverte d’immenses étendues de fougères de trente mètres de haut et de forêts d’arbres particuliers à cette époque. 59:4.18 Ainsi se termina l’une des plus longues périodes de l’évolution de la vie marine, l’âge des poissons. Cette époque de l’histoire du monde dura presque cinquante-millions d’années ; vos chercheurs la connaissent sous le nom de dévonienne. 5. Le stade de dérive de la croute terrestre. La période carbonifère des forêts de fougères. L’âge des grenouilles 59:5.1 L’apparition des poissons, au cours de la période précédente, marque le point culminant de l’évolution de la vie marine ; à partir de là, l’évolution de la vie terrestre devient de plus en plus importante. Cette période s’ouvre dans des conditions presque idéales pour l’apparition des premiers animaux terrestres. 59:5.2 Il y a 220 millions d’années, beaucoup de zones continentales, dont la majeure partie de l’Amérique du Nord, se trouvaient au-dessus des eaux. La terre était envahie d’une végétation luxuriante ; ce fut véritablement l’âge des fougères. Il y avait encore du gaz carbonique dans l’atmosphère, mais en moindre proportion. 59:5.4 Il y a 210 millions d’années, les eaux chaudes des mers arctiques couvraient la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Les eaux polaires antarctiques inondaient l’Amérique du Sud et l’Australie, tandis que l’Afrique et l’Asie étaient considérablement surélevées. 59:5.5 Quand les mers atteignirent leur niveau maximum, un nouveau développement évolutionnaire se produisit soudain. Brusquement, les premiers animaux terrestres apparurent. Il y en eut de nombreuses espèces capables de vivre sur la terre ou dans l’eau. Ces amphibiens respirant de l’air se développèrent à partir des arthropodes, dont les vessies natatoires s’étaient transformées en poumons. 59:5.6 Des escargots, des scorpions et des grenouilles sortirent des eaux marines saumâtres et rampèrent sur la terre. On pourrait appeler cette période l’âge des grenouilles. 59:5.7 Très peu de temps après, les premiers insectes apparurent et envahirent bientôt les continents du monde en même temps que des araignées, des scorpions, des cancrelats, des grillons et des sauterelles. Des libellules mesuraient soixante-quinze centimètres d’envergure. 59:5.8 Deux groupes d’échinodermes se développèrent particulièrement bien ; en fait, ils sont les fossiles pilotes de cette époque. Les grands requins mangeurs de coquillages avaient également atteint un haut degré d’évolution ; ils dominèrent les océans pendant plus de cinq-millions d’années. Il y avait peu de coraux et une grande partie du calcaire était produite par les crinoïdes. Les meilleurs calcaires à bâtir furent déposés à cette époque. 59:5.13 Il y a 200 millions d’années, commencèrent les stades vraiment actifs de la période carbonifère. Pendant vingt-millions d’années avant cette époque, les premières couches de charbon avaient commencé à se déposer, mais les processus formatifs de charbon furent alors actifs sur une plus vaste échelle. 59:5.16 La présence de racines d’arbres poussant dans l’argile sous-jacente aux gisements actuels de houille démontre que le charbon a été formé exactement à l’endroit où il se trouve maintenant. Il est constitué par les restes de la végétation exubérante qui croissait dans les marécages et sur les rives des marais de cet âge reculé. Ces résidus ont été préservés par l’eau et modifiés par la pression. Les couches de charbon contiennent souvent à la fois du gaz et du pétrole. 59:5.20 L’époque d’il y a 180 millions d’années mit un terme à la période carbonifère au cours de laquelle le charbon s’était formé dans le monde entier – en Europe, aux Indes, en Chine, en Afrique du Nord et dans les Amériques. 59:5.22 Les plantes de ce temps étaient porteuses de spores que le vent pouvait disséminer, au loin, dans toutes les directions. 59:5.23 Dans l’ensemble, ces temps furent marqués par le développement des organismes vivant dans l’eau douce ; la vie marine antérieure subit peu de changements. Mais la caractéristique dominante de cette période fut l’apparition soudaine des grenouilles et de leurs nombreux cousins. Les caractéristiques de la vie durant la période carbonifère furent les fougères et les grenouilles. 6. Le stade de transition climatique. La période des plantes à graines. L’âge des tribulations biologiques 59:6.1 Cette période marque la fin du développement évolutionnaire essentiel de la vie marine et l’ouverture de la période de transition qui conduisit aux âges ultérieurs des animaux terrestres. 59:6.2 Au cours de cet âge, la vie fut grandement appauvrie. Des milliers d’espèces marines périrent alors que la vie était à peine établie sur terre. Ce fut un temps de tribulations biologiques, l’âge où la vie disparut presque entièrement de la surface de la terre et des profondeurs des océans. Vers la fin de la longue ère de vie marine, il y avait, sur terre, plus de cent-mille espèces d’organismes vivants. À la fin de la période de transition, moins de cinq-cents avaient survécu. 59:6.3 Les particularités de cette nouvelle période ne sont pas dues tellement au refroidissement de la croute terrestre ou à la longue absence d’activité volcanique qu’à la combinaison inhabituelle d’influences banales et préexistantes : resserrement des mers et exhaussement croissant d’énormes masses continentales. Le doux climat maritime des temps passés était en voie de disparition, et le type plus rude de climat continental s’étendait rapidement. 59:6.4 Il y a 170 millions d’années, de grandes adaptations et de grands changements évolutionnaires se produisirent sur toute la surface de la Terre. Les continents s’élevaient sur l’ensemble du monde tandis que les fonds océaniques s’affaissaient. 59:6.6 Les mers intérieures et les lacs s’asséchaient progressivement sur l’ensemble du monde. Des montagnes isolées et des glaciers régionaux commencèrent à apparaitre, spécialement dans l’hémisphère sud, et, dans de nombreuses régions, les dépôts de ces formations glacières locales se retrouvent même parmi les couches supérieures des derniers dépôts de charbon. Deux nouveaux facteurs climatiques apparurent, la glace et l’aridité. Beaucoup de hautes régions de la terre étaient devenues arides et stériles. 59:6.7 Tout au long de ces époques de changements climatiques, de grandes variations se produisirent également dans la végétation terrestre. Les plantes à graines apparurent les premières et procurèrent une meilleure alimentation aux animaux terrestres, qui se multiplièrent par la suite. Les insectes subirent un changement radical. Leurs stades de repos évoluèrent pour s’adapter aux exigences des périodes d’hiver et de sécheresse où la vie est en suspens. 59:6.8 Parmi les animaux terrestres, les grenouilles, qui avaient atteint leur apogée pendant l’âge précédent, déclinèrent rapidement, mais elles survécurent parce qu’elles pouvaient vivre longtemps même dans les mares et les étangs en voie de dessèchement dans ces temps lointains extrêmement éprouvants. Durant l’âge du déclin des grenouilles, la première étape de leur évolution en reptiles se produisit en Afrique. Comme les masses continentales étaient encore reliées entre elles, ces créatures préreptiliennes, respirant de l’air, se répandirent sur le monde entier. 59:6.9 Le refroidissement progressif des eaux océaniques contribua beaucoup à la destruction de la vie dans les mers. Les animaux marins de ces âges se réfugièrent temporairement dans trois retraites propices : la région actuelle du golfe du Mexique, la baie du Gange aux Indes et la baie de Sicile dans le Bassin méditerranéen. C’est à partir de ces trois régions que de nouvelles espèces marines, nées pour affronter l’adversité, partirent plus tard pour repeupler les mers. 59:6.10 Il y a 160 millions d’années, la Terre était largement couverte d’une végétation adaptée à l’entretien de la vie animale terrestre, et l’atmosphère était devenue idéale pour la respiration animale. Ainsi se terminent la période de réduction de la vie marine et ces temps d’épreuves biologiques adverses qui éliminèrent toutes les formes de vie, sauf celles qui avaient une valeur de survivance. 59:6.13 [Présenté par un Porteur de Vie de Nébadon, appartenant au corps originel affecté à Urantia.] Fascicule 60. Urantia pendant l’ère de la vie terrestre primitive 60:0.1 L’ère de la vie exclusivement marine avait pris fin. L’élévation des terres, le refroidissement de la croute et des océans, le resserrement des mers et leur approfondissement corrélatif, ainsi que le grand accroissement de la surface terrestre dans les latitudes septentrionales, contribuèrent tous grandement à modifier le climat du monde dans toutes les régions éloignées de la zone équatoriale. 1. L’âge primitif des reptiles 60:1.5 Il y a 150 millions d’années commencèrent les périodes de vie terrestre primitive de l’histoire du monde. En général, la vie n’allait pas très bien, mais elle allait mieux qu’aux époques ardues et hostiles de la fin de l’ère de la vie marine. 60:1.9 Il y a 140 millions d’années, après le seul indice des deux ancêtres préreptiliens qui s’étaient développés en Afrique au cours de l’époque précédente, les reptiles apparurent soudain avec tous leurs attributs. Ils se développèrent rapidement, donnant naissance à des crocodiles, des reptiles à écailles et finalement des serpents de mer et des reptiles volants. 60:1.10 Ces dinosaures reptiliens, en voie d’évolution rapide, devinrent bientôt les rois de cet âge. Ils étaient ovipares et se distinguaient de tous les autres animaux par la petite taille de leur cerveau. Celui-ci pesait moins d’une livre et devait contrôler un corps dont le poids finit par atteindre quarante tonnes. Mais les premiers reptiles étaient plus petits, carnivores, et marchaient sur leurs pattes de derrière à la façon des kangourous. 60:1.13 Il y a 130 millions d’années, les mers avaient très peu changé. Une vie marine riche et particulière apparut sur la côte californienne du Pacifique, où plus d’un millier d’espèces d’ammonites se développèrent à partir des types supérieurs de céphalopodes. Au cours de cette période, les modifications de la vie furent certainement révolutionnaires, malgré leur caractère transitionnel et graduel. 60:1.14 Cette ère, qui s’étendit sur plus de vingt-cinq-millions d’années, est connue sous le nom de triasique. 2. La nouvelle phase de l’âge des reptiles 60:2.1 Il y a 120 millions d’années commença une nouvelle phase de l’âge des reptiles. Le grand évènement de cette période fut l’évolution et le déclin des dinosaures. 60:2.3 Ces créatures massives perdirent leur force et leur activité en même temps que leur taille augmentait constamment. Elles exigeaient des quantités de nourritures tellement énormes et elles avaient envahi la terre à un tel point qu’elles moururent littéralement de faim et s’éteignirent, faute d’avoir l’intelligence nécessaire pour faire face à la situation. 60:2.9 Il y a 110 millions d’années, les potentiels de la vie marine continuaient d’apparaitre. L’oursin de mer fut l’une des mutations les plus remarquables de cette époque. Les crabes, homards et autres types de crustacés modernes atteignirent leur plein développement. 60:2.10 Cet âge restait essentiellement celui des dinosaures. Ils envahirent la Terre à un tel point qu’au cours de la période précédente d’invasion de la mer, deux espèces s’étaient réfugiées dans l’eau pour subsister. Ces serpents de mer représentent un recul dans l’évolution. 60:2.11 Les crocodiles marins furent également une réversion d’un type terrestre de reptile, mais, à la différence des serpents de mer, ces animaux retournaient toujours sur terre pour pondre leurs œufs. 60:2.12 Peu après que ces deux espèces de dinosaures eurent émigré dans l’eau en vue d’une vaine tentative d’autopréservation, deux autres types furent poussés, par l’âpre lutte pour la vie sur terre, à chercher refuge dans les airs. Mais ces ptérosaures volants ne furent pas les ancêtres des véritables oiseaux des âges suivants. 60:2.13 Les tortues se multiplièrent durant cette période et firent leur première apparition en Amérique du Nord. 60:2.15 Cette période, qui embrasse l’apogée des reptiles et le commencement de leur déclin, s’étend sur près de vingt-cinq-millions d’années ; elle est connue sous le nom de jurassique. 3. Le stade crétacé. La période des plantes à fleurs. L’âge des oiseaux 60:3.1 La grande période crétacée tire son nom de la prédominance, dans les mers, des prolifiques foraminifères producteurs de craie. Cette période conduit Urantia presque à la fin de la longue domination des reptiles et voit apparaitre, sur la terre, les plantes à fleurs et les oiseaux. 60:3.7 Il y a 90 millions d’années, les angiospermes émergèrent de ces mers crétacées primitives et envahirent bientôt les continents. Ces plantes terrestres apparurent soudain en même temps que les figuiers, les magnolias et les tulipiers. Peu après, figuiers, arbres à pain et palmiers recouvrirent l’Europe et les plaines occidentales de l’Amérique du Nord. Aucun animal terrestre nouveau n’apparut. 60:3.12 La période d’il y a 75 millions d’années marque la fin de la dérive continentale. De l’Alaska au cap Horn, les longues chaines côtières du Pacifique étaient parachevées, mais elles ne comportaient encore que quelques pics. 60:3.14 Il y a 70 millions d’années se produisirent des déformations de la croute en rapport avec l’élévation maximum de la région des montagnes Rocheuses. 60:3.15 Au cours de cet âge, l’activité volcanique, régnant sur le monde entier, fit surgir de nombreux petits cônes volcaniques isolés. 60:3.16 Il y a 65 millions d’années se produisit l’un des plus grands écoulements de lave de tous les temps. 60:3.17 Les animaux terrestres changèrent peu, mais, du fait d’une plus grande émergence continentale, spécialement en Amérique du Nord, ils se multiplièrent rapidement. L’Amérique du Nord fut le grand champ d’évolution des animaux terrestres de ces temps, car la majeure partie de l’Europe était alors submergée. 60:3.19 Une grande évolution avait lieu dans la vie végétale. Parmi les plantes terrestres, les angiospermes prédominaient et beaucoup d’arbres actuels firent leur première apparition, y compris les hêtres, les bouleaux, les chênes, les noyers, les sycomores, les érables et les palmiers actuels. Fruits, herbes et céréales étaient abondants, et ces herbes et ces arbres porteurs de graines jouèrent, dans le monde des plantes, le même rôle que les ancêtres de l’homme dans le monde animal ; l’importance de cette étape dans l’évolution n’est dépassée que par l’apparition de l’homme lui-même. Soudain et sans transition préalable, la grande famille des plantes à fleurs apparut par mutation. Cette nouvelle flore recouvrit bientôt le monde entier. 60:3.20 Il y a 60 millions d’années, bien que les reptiles terrestres fussent sur leur déclin, les dinosaures étaient toujours les rois de la terre ; mais la préséance fut prise par les types plus agiles et plus actifs de dinosaures carnivores, appartenant aux variétés sauteuses de petite taille du genre kangourou. 60:3.22 Il y a 55 millions d’années, la marche de l’évolution fut marquée par l’apparition soudaine du premier véritable oiseau, une petite créature du genre pigeon, qui fut l’ancêtre de tous les oiseaux. Ce fut le troisième type de créature volante qui apparut sur terre ; elle jaillit directement du groupe reptile, et non des dinosaures volants contemporains ni des types antérieurs d’oiseaux terrestres dentés. C’est pourquoi cette période est connue comme l’âge des oiseaux et celui du déclin des reptiles. 4. La fin de la période crétacée 60:4.1 La grande période crétacée se terminait ; sa clôture marque la fin des grandes invasions des continents par les mers. 60:4.2 Cette période voit aussi la fin de la dérive continentale et la formation des montagnes modernes d’Urantia. Pourtant, la pression des masses continentales et le blocage de la force vive de leur dérive séculaire ne sont pas les seuls facteurs de la formation des montagnes. Le facteur principal et sous-jacent qui détermine l’emplacement d’une chaine montagneuse est l’existence préalable d’une basse terre, ou cuvette, qui a été comblée par les dépôts relativement plus légers de l’érosion terrestre et par les apports marins des âges précédents. L’épaisseur de ces zones de terrains plus légers atteint quelquefois 4 500 à 6 000 mètres ; c’est pourquoi, quand la croute terrestre est soumise à une pression d’origine quelconque, ces zones plus légères sont les premières à se froisser, à se plisser et à s’élever pour fournir une contrepartie aux forces et aux pressions antagonistes à l’œuvre dans la croute terrestre ou au-dessous. 60:4.5 Tant sur le plan biologique que sur le plan géologique, cette ère fut active et mouvementée sur terre et dans les eaux. Les oursins de mer se multiplièrent, tandis que coraux et crinoïdes diminuaient. Les ammonites, dont l’influence avait été prépondérante au cours d’une ère précédente, déclinèrent, elles aussi, rapidement. Sur terre, les forêts de fougères furent en grande partie remplacées par des pins et autres arbres actuels, dont les gigantesques séquoias. 60:4.6 Ainsi se termine une longue ère de l’évolution du monde s’étendant de la première apparition de la vie terrestre jusqu’aux temps plus récents des ancêtres immédiats de l’espèce humaine et de ses branches collatérales. Cette ère, appelée crétacée, couvre cinquante-millions d’années. 60:4.7 [Présenté par un Porteur de Vie de Nébadon affecté à Satania et en fonction présentement sur Urantia.] Fascicule 61. L’ère des mammifères sur Urantia 61:0.1 L’ère des mammifères s’étend depuis l’époque des premiers mammifères placentaires jusqu’à la fin de l’âge glaciaire et couvre un peu moins de cinquante-millions d’années. 1. Le stade des nouvelles terres continentales. L’âge des premiers mammifères 61:1.1 Il y a 50 millions d’années, les zones continentales du monde se trouvaient en majeure partie au-dessus de l’eau ou seulement légèrement immergées. 61:1.2 Au début de cette période, les mammifères du type placentaire apparurent soudain en Amérique du Nord ; ils représentaient l’étape la plus importante de l’évolution jusqu’à cette époque. Le père des mammifères placentaires fut un petit dinosaure carnivore très actif, du type sauteur. 61:1.9 Il y a 45 millions d’années, les arêtes des continents s’élevèrent corrélativement à un affaissement généralisé des régions côtières. Les races des mammifères évoluaient rapidement. Un petit mammifère reptile du type ovipare prospérait, et les ancêtres des futurs kangourous parcouraient l’Australie. Il y eut bientôt des petits chevaux, des rhinocéros agiles, des tapirs à trompe, des porcs primitifs, des écureuils, des lémurs, des opossums et plusieurs tribus d’animaux ressemblant à des singes. Ils étaient tous petits, primitifs et surtout adaptés à la vie dans les forêts des régions montagneuses. Un grand oiseau terrestre du genre autruche se développa jusqu’à atteindre trois mètres de haut ; il pondait des œufs de vingt-trois centimètres sur trente-trois et fut l’ancêtre des gigantesques oiseaux transporteurs ultérieurs, qui étaient si remarquablement intelligents et véhiculaient jadis des êtres humains à travers les airs. 61:1.14 Tout au long de cette période dite éocène, l’évolution des mammifères et des autres formes de vie apparentées se poursuivit presque sans interruption. L’Amérique du Nord était alors reliée par des terres à tous les autres continents sauf l’Australie, et le monde était progressivement envahi par divers types d’une faune mammifère primitive. 2. Le stade récent d’inondation. L’âge des mammifères évolués 61:2.2 Bien que les mammifères placentaires primitifs fussent issus d’ancêtres carnivores, des espèces herbivores apparurent très vite, et bientôt des familles de mammifères omnivores surgirent également. 61:2.3 Il y a 35 millions d’années commença l’âge de la domination mondiale des mammifères placentaires. 61:2.7 En Europe, l’ancêtre de la famille canine apparut par évolution et donna bientôt naissance à de nombreuses espèces de petits chiens. Vers la même époque apparurent les rongeurs, y compris les castors, écureuils, spermophiles, souris et lapins, qui représentèrent bientôt une forme de vie importante. 61:2.8 Il y a 30 millions d’années, les types modernes de mammifères commencèrent à faire leur apparition. Jusque-là, les mammifères avaient vécu en majorité dans les montagnes car ils appartenaient à des types montagnards. Soudain, commença l’évolution du type ongulé des plaines, l’espèce herbivore différenciée des carnivores à griffes. 61:2.9 Le cheval, remarquable exemple d’évolution, vécut à cette époque en Amérique du Nord et en Europe, mais il n’acheva pas totalement son développement avant l’ère glaciaire ultérieure. Alors que la famille des rhinocéros apparut à la fin de cette période, elle ne connut sa plus grande expansion que plus tard. Une petite créature porcine se développa également et devint l’ancêtre des nombreuses espèces de suidés, de pécaris et d’hippopotames. Chameaux et lamas eurent leur origine en Amérique du Nord vers le milieu de cette période et envahirent les plaines de l’ouest. Plus tard, les lamas émigrèrent en Amérique du Sud, les chameaux en Europe, et les deux espèces s’éteignirent bientôt en Amérique du Nord. 61:2.10 Un fait important se produisit vers cette époque dans l’Ouest de l’Amérique du Nord ; les ancêtres primitifs des anciens lémurs apparurent pour la première fois. Bien que cette famille ne puisse pas être considérée comme de vrais lémurs, son apparition marqua l’établissement de la lignée d’où les vrais lémurs sortirent ultérieurement. 61:2.11 À l’instar des serpents terrestres d’un âge antérieur qui s’étaient voués à la vie marine, une tribu entière de mammifères placentaires déserta alors la terre pour établir sa résidence dans les océans. Ils sont, depuis lors, restés dans la mer où ils ont donné naissance aux baleines, dauphins, marsouins, phoques et otaries modernes. 61:2.12 Les oiseaux continuèrent à se développer sur la planète, mais avec peu de changements évolutionnaires importants. La majorité des oiseaux des temps modernes existait déjà, y compris les mouettes, hérons, flamants, buses, faucons, aigles, hiboux, cailles et autruches. 3. Le stade des montagnes modernes. L’âge de l’éléphant et du cheval 61:3.4 Il y a 20 millions d’années, les mammifères connurent véritablement leur âge d’or. L’isthme du détroit de Béring était émergé, ce qui permit à de nombreux groupes d’animaux d’émigrer d’Asie vers l’Amérique du Nord ; ils comprenaient des mastodontes à quatre défenses, des rhinocéros à courtes pattes et de nombreuses variétés de félins. 61:3.5 Les premiers cervidés apparurent, et l’Amérique du Nord fut bientôt envahie par des ruminants – cerfs, bœufs, chameaux, bisons et plusieurs espèces de rhinocéros. 61:3.6 Les immenses éléphants de cette période et des périodes suivantes avaient un grand cerveau aussi bien qu’un grand corps ; ils envahirent bientôt le monde entier à l’exception de l’Australie. Pour une fois, le monde fut dominé par un animal énorme dont le cerveau était suffisamment important pour lui permettre de subsister. 61:3.12 Les développements biologiques de cette période contribuèrent beaucoup à préparer le terrain pour l’apparition ultérieure de l’homme. En Asie centrale, les véritables types aussi bien de singes primitifs que de gorilles évoluèrent à partir d’un ancêtre commun maintenant éteint. Mais aucune de ces espèces n’est rattachée à la lignée des êtres vivants destinées à donner plus tard les ancêtres de la race humaine. 61:3.13 La famille des canins était représentée par plusieurs groupes, notamment par des loups et des renards ; la tribu des félins l’était par des panthères et de grands tigres à dents de sabre, ces derniers apparurent d’abord en Amérique du Nord. Les familles félines et canines modernes se multiplièrent dans le monde entier. Belettes, martres, loutres et ratons laveurs prospérèrent et se multiplièrent dans les latitudes septentrionales. 4. Le stade récent d’élévation continentale. La dernière grande migration des mammifères 61:4.2 Il y a 10 millions d’années, commença un âge de dépôts terrestres locaux disséminés sur les basses terres des continents, mais la plupart de ces sédimentations furent ultérieurement érodées. 61:4.3 Pendant une brève période, toutes les terres du monde se trouvèrent de nouveau jointes, à l’exception de l’Australie, et la dernière migration animale à l’échelle mondiale eut lieu. L’Amérique du Nord était reliée à la fois à l’Amérique du Sud et à l’Asie, et des échanges s’effectuaient librement dans le règne animal. Les paresseux, les tatous, les antilopes et les ours d’Asie pénétrèrent en Amérique du Nord, tandis que les chameaux nord-américains allèrent en Chine. Les rhinocéros émigrèrent dans le monde entier à l’exception de l’Australie et de l’Amérique du Sud, mais, à la fin de cette période, leur race s’était éteinte dans l’hémisphère occidental. 61:4.5 Il y a 5 millions d’années, le cheval atteignit son point d’évolution actuel et émigra d’Amérique du Nord dans le monde entier. Mais la race chevaline s’était éteinte sur le continent d’origine bien avant l’arrivée de l’homme rouge. 61:4.6 Le climat se refroidissait progressivement, les plantes terrestres se déplaçaient lentement vers le sud. C’est d’abord le froid accru dans les régions nordiques qui arrêta les migrations animales par les isthmes du Nord ; plus tard, les ponts terrestres de l’Amérique du Nord s’affaissèrent. Bientôt après, la liaison terrestre entre l’Afrique et l’Amérique du Sud fut définitivement submergée, et l’hémisphère occidental se trouva isolé à peu près comme aujourd’hui. À partir de cette époque, des types de vie distincts commencèrent à se développer dans l’hémisphère oriental et dans l’hémisphère occidental. 5. Le début de l’âge glaciaire 61:5.1 À la fin de la période précédente, les terres du Nord-Est de l’Amérique du Nord et de l’Europe septentrionale étaient extrêmement élevées sur de grandes surfaces ; en Amérique du Nord, de vastes régions atteignaient une altitude de 9 000 mètres et plus. Des climats doux avaient régné jusqu’alors dans ces régions nordiques, et toutes les eaux arctiques étaient sujettes à l’évaporation ; elles restèrent libres de glaces presque jusqu’à la fin de la période glaciaire. 61:5.2 En même temps que ces terres s’élevaient, les courants océaniques se déplacèrent et les vents saisonniers modifièrent leur direction. Ces conditions provoquèrent en fin de compte, sur les hautes terres septentrionales, une précipitation d’humidité presque constante par suite des mouvements de l’atmosphère fortement saturée. La neige commença à tomber sur ces régions élevées, donc froides, et elle continua jusqu’à ce qu’elle eût atteint une épaisseur de 6 000 mètres. L’âge glaciaire persista tant que ces précipitations excessives continuèrent à couvrir les hautes terres nordiques d’un énorme manteau de neige qui bientôt se métamorphosa en glace compacte mais cheminante. 61:5.5 Il y a 2 millions d’années, le premier glacier nord-américain commença son mouvement vers le sud. L’âge glaciaire était dans sa genèse, et il fallut à ce glacier presque un million d’années pour avancer, puis pour se retirer vers les centres de pression du Nord. 61:5.7 Au cours de ces époques primitives de l’âge glaciaire, l’Amérique du Nord était envahie de mastodontes, de mammouths laineux, de chevaux, de chameaux, de cerfs, de bœufs musqués, de bisons, de paresseux terrestres, de castors géants, de tigres à dents de sabre, de paresseux gros comme des éléphants et de nombreux groupes des familles féline et canine. Mais, à partir de cette époque, leur nombre fut rapidement réduit par le froid croissant de la période glaciaire. Vers la fin de l’âge glaciaire, ces espèces animales s’étaient en majorité éteintes en Amérique du Nord. 61:5.8 En dehors des régions recouvertes de glace, la vie terrestre et aquatique n’avait pas beaucoup changé dans le monde. Entre les invasions glaciaires, le climat était à peu près aussi doux qu’aujourd’hui, peut-être même un peu plus chaud. Après tout, les glaciers n’étaient que des phénomènes locaux, bien qu’ils aient recouvert d’immenses surfaces. 6. L’homme primitif dans l’âge glaciaire 61:6.1 Le grand évènement de cette période glaciaire fut l’apparition évolutive de l’homme primitif. Légèrement à l’Ouest de l’Inde, sur une terre maintenant immergée et parmi les descendants des anciens lémurs d’Amérique du Nord émigrés en Asie, les mammifères précurseurs de l’homme apparurent soudainement. Ces petits animaux marchaient principalement sur leurs pattes de derrière ; ils possédaient un gros cerveau proportionnellement à leur taille et comparativement au cerveau des autres animaux. Dans la soixante-dixième génération de cet ordre de vie, un groupe nouveau et supérieur d’animaux se différencia soudain. Ces nouveaux mammifères intermédiaires – qui avaient presque deux fois la taille de leurs ancêtres et possédaient des facultés cérébrales accrues en proportion - venaient à peine de bien s’établir quand les primates, représentant leur troisième mutation vitale, apparurent soudain. (Au même moment, un développement rétrograde, survenu au cœur de la souche des mammifères intermédiaires, donna naissance aux ancêtres de la race simienne. 61:6.2 Il y a un million d’années, Urantia fut enregistrée comme monde habité. Une mutation, à l’intérieur de la souche des primates en progression, produisit soudain deux êtres humains primitifs, les véritables ancêtres de l’humanité. 61:6.3 Cet évènement eut lieu à peu près au moment où commençait la troisième avancée glaciaire ; on voit donc que vos premiers ancêtres naquirent et se reproduisirent dans un milieu difficile, tonifiant et stimulant. Et les seuls survivants de ces aborigènes d’Urantia, les Esquimaux, préfèrent encore maintenant vivre dans les climats nordiques très froids. 7. La suite de l’âge glaciaire 61:7.13 Les rigueurs de la période glaciaire détruisirent de nombreuses espèces animales et en modifièrent radicalement beaucoup d’autres. Maintes espèces furent cruellement sélectionnées au cours des migrations répétées rendues nécessaires par les avances et reculs des glaces. Les animaux qui suivirent les déplacements alternés des glaciers sur la terre furent l’ours, le bison, le renne, le bœuf musqué, le mammouth et le mastodonte. 61:7.14 Les mammouths recherchaient les prairies dégagées et les mastodontes préféraient la lisière abritée des régions boisées. Jusqu’à une date récente, les mammouths vagabondèrent du Mexique au Canada ; la variété sibérienne se couvrit de laine. Les mastodontes continuèrent à vivre en Amérique du Nord jusqu’à ce que les hommes rouges les aient exterminés, à peu près comme les hommes blancs massacrèrent plus tard les bisons. 61:7.15 Au cours de la dernière période glaciaire, les chevaux, les tapirs, les lamas et les tigres à dent de sabre disparurent de l’Amérique du Nord. Ils furent remplacés par des paresseux, des tatous et des cabiais ou cochons d’eau remontés de l’Amérique du Sud. 61:7.19 Cet exposé s’étend de l’apparition des mammifères à la régression glaciaire et jusqu’aux temps historiques ; il couvre une période de presque cinquante-millions d’années. C’est la dernière – l’actuelle – période géologique. Vos chercheurs la connaissent sous le nom d’ère cénozoïque, ou ère des temps récents. 61:7.20 [Parrainé par un Porteur de Vie résident.] Fascicule 62. Les races à l’aurore de l’homme primitif 62:0.1 Il y a environ un million d’années, les ancêtres immédiats de l’humanité firent leur apparition en trois mutations successives et soudaines à partir de la souche primitive du type lémurien de mammifères placentaires. Les facteurs dominants de ces lémurs primitifs dérivaient du plasma vital évolutif du groupe américain occidental ou récent. Mais, avant de donner naissance à la ligne directe des ancêtres de l’homme, cette race fut renforcée par des apports de l’implantation centrale de vie qui avait évolué en Afrique. Le groupe oriental n’apporta qu’une contribution insignifiante à la création effective de l’espèce humaine. 1. Les types primitifs de lémurs 62:1.1 Les lémurs primitifs, ayant un rapport avec les ancêtres de l’espèce humaine, n’avaient pas de parenté directe avec les tribus préexistantes de gibbons et de singes qui vivaient alors en Eurasie et en Afrique du Nord et dont la descendance a survécu jusqu’aux temps présents. Ils n’étaient pas davantage issus des lémurs du type moderne, bien qu’ils aient eu un ancêtre commun éteint depuis longtemps. 62:1.2 Tandis que ces lémurs primitifs évoluaient dans l’hémisphère occidental, les mammifères, ancêtres directs de l’humanité, s’établissaient en Asie du Sud-Ouest, dans la zone originelle de l’implantation centrale de vie, mais à la frontière est de cette zone. Plusieurs millions d’années auparavant, les lémurs du type nord-américain avaient émigré vers l’ouest par le pont terrestre de Béring et avaient progressé lentement vers le sud-ouest le long de la côte asiatique. Ces tribus migratrices atteignirent finalement les régions salubres qui s’étendaient entre la mer Méditerranée, alors beaucoup plus vaste, et les régions montagneuses en cours d’exhaussement de la péninsule indienne. Dans ces terres situées à l’Ouest de l’Inde, elles s’unirent à d’autres lignées propices et établirent ainsi l’ascendance de la race humaine. 62:1.3 C’est dans cette région presque paradisiaque, et à partir des descendants supérieurs de ce type de mammifères lémuriens, que surgirent deux grands groupes, les tribus simiennes des temps modernes et l’espèce humaine d’aujourd’hui. 2. Les mammifères primitifs 62:2.1 Il y a un peu plus d’un million d’années apparurent soudain les mammifères précurseurs mésopotamiens descendant directement du type lémurien nord-américain de mammifères placentaires. C’étaient de petites créatures actives, hautes de presque un mètre. Elles ne marchaient pas habituellement sur leurs pattes de derrière, mais pouvaient facilement se tenir debout. Elles étaient velues et agiles, et bavardaient à la manière des singes, mais, contrairement aux tribus simiennes, elles étaient carnivores. Elles avaient un pouce opposable primitif ainsi qu’un gros orteil préhensile extrêmement utile. À partir de ce moment, le pouce opposable se développa chez les espèces préhumaines successives, tandis que leur gros orteil perdait progressivement le pouvoir de préhension. 62:2.2 Ces mammifères précurseurs atteignaient leur taille adulte vers trois ou quatre ans, et leur durée de vie possible était en moyenne de vingt ans. 62:2.3 Les membres de cette nouvelle espèce avaient un cerveau plus volumineux par rapport à leur taille que tous les autres animaux ayant vécu jusque-là sur terre. Ils éprouvaient une grande partie des sentiments et possédaient bon nombre des instincts qui devaient caractériser plus tard les hommes primitifs. Ils étaient extrêmement curieux et faisaient montre d’une grande joie lorsqu’ils réussissaient dans une entreprise quelconque. L’appétit pour la nourriture et le désir sexuel étaient bien développés. Très tendres au sein de leurs associations familiales, ils possédaient un sens de l’humilité qui atteignait presque la honte et le remords. Ils étaient très affectueux et d’une fidélité touchante envers leur conjoint, mais, si les circonstances les séparaient, ils choisissaient un nouveau partenaire. 62:2.4 Comme ils étaient de petite taille et que leur intelligence aigüe leur permettait de bien comprendre les dangers de leur habitat forestier, un extraordinaire sentiment de peur se développa chez eux. Cela les amena à prendre les sages mesures de précaution dont l’importance fut capitale pour leur survivance : par exemple, ils construisaient, tout en haut des arbres, des abris grossiers qui écartaient bien des périls de la vie à ras de terre. L’apparition des tendances à la peur chez l’humanité date plus spécifiquement de ces temps-là. 62:2.5 Ces mammifères précurseurs avaient l’esprit de tribu le plus développé que l’on ait encore jamais vu. Ils étaient certes très grégaires, mais se montraient malgré tout extrêmement batailleurs s’ils étaient troublés d’une façon quelconque dans le cours ordinaire de leur vie quotidienne, et ils faisaient preuve d’un caractère impétueux quand leur colère était à son comble. 62:2.6 Ces petits animaux agressifs se multiplièrent et envahirent la péninsule mésopotamienne tout entière pendant plus de mille ans, tandis que leur type physique et leur intelligence générale s’amélioraient constamment. Soixante-dix générations exactement après que le type le plus élevé d’ancêtres lémuriens eut donné naissance à cette nouvelle tribu, se produisit un fait nouveau qui marqua le début d’une nouvelle époque : la différenciation soudaine des ancêtres de l’étape vitale suivante dans l’évolution des êtres humains sur Urantia. 3. Les mammifères intermédiaires 62:3.1 Vers le début de l’évolution des mammifères précurseurs, deux jumeaux, un mâle et une femelle, naquirent au sommet d’un arbre dans l’abri d’un couple de ces créatures agiles. Ils avaient peu de poils sur le corps, ce qui ne constituait pas un inconvénient, car ils vivaient dans un climat chaud et uniforme. 62:3.2 Ces enfants grandirent jusqu’à atteindre une taille d’un peu plus d’un mètre vingt. Ils étaient en tous points plus grands que leurs parents, avec des jambes plus longues et des bras plus courts. Ils avaient des pouces opposables presque parfaits, à peu près aussi bien adaptés aux travaux les plus variés que le pouce des hommes modernes. Ils marchaient debout, car leurs pieds convenaient presque aussi bien à la marche que ceux des races humaines ultérieures. 62:3.3 Leur cerveau était inférieur à celui des êtres humains, et plus petit, mais très supérieur à celui de leurs ancêtres et relativement beaucoup plus volumineux. Les jumeaux manifestèrent très tôt une intelligence supérieure et furent bientôt reconnus comme chefs de toute la tribu des mammifères précurseurs ; ils instituèrent réellement une forme primitive d’organisation sociale et une ébauche de division économique du travail. Le frère et la sœur s’unirent et jouirent bientôt de la société de vingt-et-un enfants très semblables à eux-mêmes, qui avaient tous plus d’un mètre vingt de haut et qui étaient en tout point supérieurs à leur espèce ancestrale. Ce nouveau groupe forma le noyau des mammifères intermédiaires. 62:3.4 Quand les membres de ce groupe nouveau et supérieur devinrent nombreux, la guerre, une guerre implacable, éclata. Après la fin du terrible conflit, aucun individu de la race ancestrale préexistante ne subsistait. 62:3.6 Comparés à l’espèce ancestrale, les mammifères intermédiaires représentaient un progrès sous tous les rapports. Même la durée potentielle de leur vie était plus longue et atteignait vingt-cinq ans. 62:3.7 Ces mammifères intermédiaires furent les premiers à manifester une tendance nette à bâtir, ainsi que le montrent leurs rivalités dans la construction de huttes à la cime des arbres et de retraites souterraines percées de multiples tunnels. Délaissant largement les arbres comme lieu de séjour, ils vivaient sur le sol pendant la journée et dormaient la nuit à la cime des arbres. 62:3.9 Vous pouvez à peine imaginer combien vos ancêtres préhumains ont frisé, à plusieurs reprises, la destruction totale. La mère lémurienne immédiate de l’espèce des mammifères précurseurs échappa d’un cheveu à la mort au moins cinq fois avant d’enfanter le père du nouvel ordre de mammifères supérieurs. La dernière extrémité fut atteinte lorsque la foudre frappa l’arbre dans lequel dormait la future mère des jumeaux primates. Les deux membres du couple dont l’habitat situé à la cime de l’arbre avait été foudroyé étaient réellement les dirigeants du groupe le plus progressif de l’espèce mammifère intermédiaire. 62:3.10 Peu après avoir terminé sa demeure, le couple vétéran de tant de combats se trouva fièrement père et mère de jumeaux qui étaient les animaux les plus importants et les plus intéressants apparus jusqu’alors en ce monde. En effet, c’étaient les premiers représentants de la nouvelle espèce des primates qui constitua l’étape vitale suivante de l’évolution préhumaine. 62:3.11 Au moment même où naquirent ces jumeaux primates, un autre couple – un couple particulièrement retardé de la tribu des mammifères intermédiaires dont le mâle et la femelle étaient inférieurs au physique comme au mental – donna également naissance à des jumeaux. Ces jumeaux, un mâle et une femelle, étaient indifférents aux conquêtes ; ils s’occupaient uniquement de trouver de la nourriture et, comme ils ne voulaient pas manger de chair, ils perdirent bientôt tout intérêt à la recherche des proies. Ces jumeaux attardés furent les fondateurs des tribus simiennes modernes. 62:3.12 Il est donc facile de voir que la seule parenté de l’homme et du singe réside dans le fait qu’ils descendent tous deux des mammifères intermédiaires chez qui se produisirent la naissance simultanée et la ségrégation subséquente de deux paires de jumeaux : la paire inférieure, destinée à engendrer les types modernes de singes, de babouins, de chimpanzés et de gorilles ; et la paire supérieure, destinée à continuer la lignée ascendante, qui donna par évolution l’homme lui-même. 4. Les primates 62:4.1 Remontons à la naissance des jumeaux supérieurs, un mâle et une femelle, les deux membres dirigeants de la tribu des mammifères intermédiaires. Ces deux bébés animaux appartenaient à un ordre inhabituel ; ils avaient encore moins de poil sur le corps que leurs parents et, dès leur prime jeunesse, ils insistèrent pour marcher debout. Leurs ancêtres avaient toujours appris à marcher sur leurs membres postérieurs, mais ces jumeaux primates se tinrent droit spontanément dès le début. Ils atteignirent une hauteur de plus d’un mètre cinquante et leur tête devint relativement plus volumineuse que celle des autres membres de la tribu. Ils apprirent très tôt à communiquer l’un avec l’autre au moyen de signes et de sons, mais ne réussirent jamais à faire comprendre ces nouveaux symboles à leurs semblables. 62:4.2 Quand ils eurent environ quatorze ans, ils s’enfuirent de la tribu et partirent vers l’ouest pour élever leur famille et fonder l’espèce nouvelle des primates. C’est à très juste titre que ces nouvelles créatures sont appelées primates, car elles furent les ancêtres animaux directs et immédiats de la famille humaine elle-même. 62:4.4 Les primates étaient plus humains et moins bestiaux que les mammifères intermédiaires qui les précédèrent. Les proportions du squelette de cette nouvelle espèce étaient tout à fait similaires à celles des races humaines primitives. Le type humain de mains et de pieds s’était pleinement développé, et ces créatures pouvaient marcher et même courir aussi bien que n’importe lequel de leurs descendants humains ultérieurs. Ils abandonnèrent presque complètement la vie dans les arbres, tout en continuant à utiliser la cime des arbres comme mesure de sécurité pour la nuit, car, à l’instar de leurs lointains ancêtres, ils étaient extrêmement sujets à la peur. L’emploi accru de leurs mains contribua beaucoup à développer la puissance innée de leur cerveau, mais ils ne possédaient pas encore un mental que l’on puisse vraiment qualifier d’humain. 62:4.6 C’est alors, après un développement couvrant presque neuf-cents générations, soit environ vingt-et-un-mille ans depuis l’apparition des mammifères précurseurs, que les primates donnèrent soudain naissance à deux créatures remarquables, les premiers êtres vraiment humains. 5. Les premiers êtres humains 62:5.1 La naissance des deux premiers êtres humains se situe exactement 993 419 ans avant l’année 1 934 de l’ère chrétienne. 62:5.2 Ces deux remarquables créatures étaient de véritables êtres humains. Elles possédaient un pouce humain parfait comme beaucoup de leurs ancêtres, mais elles avaient également des pieds aussi bien formés que ceux des races humaines d’aujourd’hui. 62:5.3 Ces premiers êtres humains (et leurs descendants) devenaient pleinement adultes à douze ans et avaient une durée de vie potentielle d’environ soixante-quinze ans. 62:5.4 De nombreuses émotions nouvelles apparurent de bonne heure chez les deux jumeaux humains. Ils éprouvaient de l’admiration tant pour les objets que pour les autres êtres et faisaient montre d’une extrême vanité. Mais le progrès le plus remarquable dans leur développement émotionnel fut l’apparition soudaine d’un nouveau groupe de sentiments vraiment humains, les sentiments d’adoration comprenant la crainte, le respect, l’humilité et même une forme primitive de gratitude. La peur, jointe à l’ignorance des phénomènes naturels, était sur le point de donner naissance à la religion primitive. 62:5.5 Non seulement ces sentiments humains se manifestaient chez ces humains primitifs, mais beaucoup de sentiments plus hautement évolués étaient également présents sous une forme rudimentaire. Ils avaient modérément conscience de la pitié, de la honte et de l’opprobre, et une conscience très aigüe de l’amour, de la haine et de la vengeance ; ils étaient également susceptibles d’éprouver des sentiments marqués de jalousie. 62:5.7 Ils apprirent très tôt à communiquer verbalement. À l’âge de dix ans, ils avaient élaboré un langage plus perfectionné de signes et de mots comportant une cinquantaine d’idées, et largement amélioré et élargi les techniques rudimentaires de communication de leurs ancêtres. 62:5.8 Vers leur neuvième année, ils s’en allèrent un beau jour le long de la rivière et eurent un important entretien. Toutes les intelligences célestes stationnées sur Urantia, y compris moi-même, étaient présentes et observaient le déroulement de ce rendez-vous de midi. Au cours de ce jour mémorable, ils convinrent de vivre l’un avec l’autre et l’un pour l’autre ; cette entente fut la première d’une série d’accords qui culminèrent dans la décision de fuir leurs compagnons animaux inférieurs et de partir vers le nord, sans bien savoir qu’ils allaient ainsi fonder la race humaine. 6. L’évolution du mental humain 62:6.1 Nous, les Porteurs de Vie sur Urantia, nous avions vécu la longue veille de l’attente vigilante depuis le jour où nous avions implanté le premier plasma de vie dans les eaux de la planète. L’apparition des premiers êtres, réellement volitifs et intelligents, nous procura naturellement une grande joie et une satisfaction suprême. 62:6.2 Nous n’avions pas cessé de suivre le développement mental des jumeaux en observant les opérations des sept esprits-mentaux adjuvats affectés à Urantia au moment de notre arrivée sur la planète. 62:6.4 Nous avions observé, avec une attention croissante, le service accru des cinq premiers adjuvats pendant toute l’évolution des mammifères précurseurs, des mammifères intermédiaires et des primates. Toutefois, les deux derniers adjuvats, ministres supérieurs du mental, n’avaient jamais pu fonctionner sur le type urantien de mental évolutionnaire. 62:6.5 Imaginez notre joie lorsqu’un jour - les jumeaux avaient à peu près dix ans - l’esprit d’adoration entra pour la première fois en contact avec le mental de la jumelle, et peu après avec celui du jumeau. Nous savions que quelque chose d’intimement lié au mental humain arrivait à son apogée. Environ un an plus tard, quand ils se résolurent finalement, sous l’effet d’une pensée recueillie et d’une décision murement réfléchie, à fuir le foyer familial et à partir vers le nord, alors l’esprit de sagesse commença à fonctionner sur Urantia et dans le mental de ces deux humains désormais reconnus comme tels. 62:6.6 Il y eut immédiatement un nouvel ordre de mobilisation des sept esprits-mentaux adjuvats. Nous étions vibrants d’espérance ; nous nous rendions compte que l’heure si longtemps attendue approchait ; nous savions que nous étions au seuil de la réalisation de notre effort de longue haleine pour faire naitre par évolution des créatures volitives sur Urantia. 7. Urantia reconnue comme monde habité 62:7.1 Nous n’eûmes pas longtemps à attendre. À midi, le lendemain de la fuite des jumeaux, le premier éclair d’essai des signaux du circuit de l’univers se produisit au foyer récepteur planétaire d’Urantia. Le troisième jour après la fuite des jumeaux, et avant le départ du corps des Porteurs de Vie, arriva l’archange de Nébadon chargé de l’établissement des circuits planétaires initiaux. 62:7.2 Ce fut un jour mémorable sur Urantia lorsque notre petit groupe se réunit autour du pôle planétaire de communication spatiale et reçut le premier message envoyé de Salvington sur le circuit mental nouvellement établi de la planète. Dicté par le chef du corps des archanges, ce premier message disait : 62:7.3 « Aux Porteurs de Vie sur Urantia - Salut ! Nous transmettons l’assurance qu’il y eut une grande joie sur Salvington, Édentia et Jérusem quand le signal de l’existence, sur Urantia, d’un mental ayant dignité volitive fut enregistré au quartier général de Nébadon. La décision concertée des jumeaux de fuir vers le nord et de séparer leur descendance de leurs ancêtres inférieurs a été enregistrée. C’est la première décision mentale - d’un mental du type humain - sur Urantia, et elle établit automatiquement le circuit de communication sur lequel ce message initial de reconnaissance est transmis. » 62:7.7 Il y a exactement 993 408 ans (avant l’année 1934 de l’ère chrétienne) qu’Urantia a été officiellement reconnue comme planète d’habitat humain dans l’univers de Nébadon. 62:7.8 [Parrainé par un Porteur de Vie de Nébadon résidant sur Urantia.] Fascicule 63. La première famille humaine 63:0.1 Urantia fut enregistrée en tant que monde habité lorsque les deux premiers êtres humains – les jumeaux – eurent onze ans, et avant qu’ils fussent devenus les parents du premier-né de la deuxième génération des véritables êtres humains. Le message archangélique envoyé de Salvington, en cette occasion de reconnaissance planétaire officielle, se terminait par ces paroles : 63:0.2 « Le mental humain est apparu sur la 606 de Satania, et les parents de cette nouvelle race seront appelés Andon et Fonta. Tous les archanges prient pour que ces créatures puissent être rapidement dotées de la présence personnelle du don de l’esprit du Père Universel. » 63:0.3 Andon est le nom nébadonien qui signifie « la première créature semblable au Père et montrant une soif de perfection humaine ». Fonta signifie « la première créature semblable au Fils et montrant une soif de perfection humaine ». Andon et Fonta ne connurent ces noms qu’au moment où ils leur furent attribués lors de leur fusion avec leur Ajusteur de Pensée. Tout au long de leur séjour de mortel sur Urantia, ils s’appelèrent mutuellement Sonta-an et Sonta-en, Sonta-an signifiant « aimé de la mère » et Sonta-en, « aimé du père ». 1. Andon et Fonta 63:1.3 Alors qu’il vivait encore avec ses parents, Andon avait fixé, à l’aide de tendons d’animaux, un morceau de silex tranchant à l’extrémité d’un gourdin et avait fait, à une douzaine d’occasions au moins, bon usage de cette arme pour sauver sa propre vie et celle de sa sœur qui, tout aussi curieuse et aventureuse que lui, ne manquait jamais de l’accompagner dans toutes ses explorations. 63:1.4 La décision prise par Andon et Fonta de s’enfuir de la tribu des primates implique une qualité de mental très supérieure à l’intelligence plus grossière caractéristique de tant de leurs descendants qui s’abaissèrent jusqu’à s’unir avec leurs cousins attardés des tribus simiennes. Mais ils éprouvaient le sentiment vague d’être quelque chose de plus que de simples animaux, parce qu’ils possédaient une personnalité ; ce sentiment était fortifié par la présence intérieure de leur Ajusteur de Pensée. 2. La fuite des jumeaux 63:2.1 Après qu’Andon et Fonta eurent décidé de fuir vers le nord, ils furent pendant quelque temps pris de frayeur, et spécialement de la peur de déplaire à leur père et à leur famille immédiate. 63:2.3 Ils avaient déjà préparé une retraite sommaire au sommet d’un arbre à environ une demi-journée de marche vers le nord. Ce fut leur cachette secrète et sûre pour le premier jour qu’ils passèrent loin de leur forêt natale. Bien que les jumeaux partageassent la peur mortelle des primates de demeurer sur le sol pendant la nuit, ils se mirent en route vers le nord au crépuscule. Il leur fallut un courage exceptionnel pour entreprendre ce voyage nocturne, même avec la pleine lune, mais ils pensèrent, à juste titre, que leur absence ne serait probablement pas remarquée et qu’ils auraient moins de risques d’être poursuivis par leurs parents et les membres de leur tribu. Ils arrivèrent sains et saufs peu après minuit au rendez-vous préparé à l’avance. 63:2.4 Au cours de leur voyage vers le nord, ils découvrirent un dépôt de silex à ciel ouvert et, ayant trouvé beaucoup de pierres dont les formes convenaient à divers usages, ils en firent une provision pour l’avenir. 63:2.5 Mais le soleil d’automne descendait toujours plus bas dans le ciel et les nuits devenaient de plus en plus froides à mesure que les jumeaux progressaient vers le nord. Ils avaient déjà été obligés d’utiliser des peaux de bêtes pour avoir assez chaud. Avant qu’une lune ne se fût écoulée depuis leur départ du foyer familial, Andon fit part à sa compagne qu’il croyait pouvoir faire du feu avec des silex. Pendant deux mois, ils essayèrent sans succès d’utiliser l’étincelle du silex pour allumer un feu ; chaque jour, le couple cognait des silex et s’efforçait d’enflammer du bois. Finalement, un soir, au coucher du soleil, le secret de la technique fut découvert lorsque Fonta eut l’idée de grimper à un arbre voisin pour s’emparer d’un nid abandonné. Le nid était sec et très inflammable, si bien qu’il prit feu d’un seul coup dès qu’une étincelle l’eut atteint. Ils furent si surpris et effrayés de leur succès qu’ils faillirent laisser éteindre leur feu, mais ils le sauvèrent en y ajoutant un combustible approprié, et c’est alors que commença la première recherche de bois de chauffage par les parents de l’humanité tout entière. 63:2.7 Les ancêtres primates d’Andon avaient souvent entretenu des feux allumés par des éclairs, mais, jusque-là, aucune créature terrestre n’avait possédé une méthode pour obtenir une flamme à volonté. 3. La famille d’Andon 63:3.1 Deux ans s’étaient presque écoulés depuis la nuit où les jumeaux quittèrent leur foyer quand leur premier enfant naquit. Ils l’appelèrent Sontad, et Sontad fut la première créature née sur Urantia à être enveloppée dans une couche protectrice au moment de sa naissance. 63:3.2 Andon et Fonta eurent en tout dix-neuf enfants, et ils vécurent assez longtemps pour voir autour d’eux près de cinquante petits-enfants et une demi-douzaine d’arrière-petits-enfants. La famille habitait dans quatre abris rocheux voisins, ou semi-cavernes, dont trois communiquaient par des galeries creusées dans le calcaire tendre à l’aide d’outils en silex mis au point par les enfants d’Andon. 63:3.4 Andon et Fonta travaillèrent sans répit à nourrir et à élever leur clan. Ils vécurent jusqu’à l’âge de quarante-deux ans et furent tous deux tués lors d’un tremblement de terre par la chute d’un rocher en surplomb. Cinq de leurs enfants et onze de leurs petits-enfants périrent avec eux, et près d’une vingtaine de leurs descendants subirent des blessures graves. 63:3.5 À la mort de ses parents, Sontad, malgré un pied gravement blessé, assuma immédiatement la direction du clan avec l’aide habile de sa femme qui était aussi l’ainée de ses sœurs. 63:3.6 Cette famille d’Andon et de Fonta resta ainsi unie jusqu’à la vingtième génération, quand la lutte pour la nourriture et les frictions sociales se conjuguèrent pour entrainer le début de la dispersion. 4. Les clans andoniques 63:4.1 Les hommes primitifs – les Andonites – avaient les yeux noirs et le teint bistré, un peu comme un croisement de jaune et de rouge. Par l’aspect général et la couleur de la peau, ces premiers Andonites ressemblaient plus aux Esquimaux d’aujourd’hui qu’à aucun autre type d’êtres humains vivants. 63:4.2 L’expansion des émotions et l’accroissement de la puissance cérébrale de ces êtres entrainèrent un développement immédiat de l’organisation sociale et une nouvelle division du travail dans le clan. Ils étaient extrêmement portés à imiter, mais leur instinct de jeu était à peine développé et leur sens de l’humour presque totalement absent. L’homme primitif souriait à l’occasion, mais il ne se laissait jamais aller à rire à gorge déployée. L’humour fut légué ultérieurement à l’homme par la race adamique. Ces êtres humains primitifs n’étaient ni aussi sensibles à la douleur ni aussi réactifs aux situations déplaisantes que beaucoup de mortels apparus plus tard par évolution. L’enfantement ne fut une épreuve douloureuse ou angoissante ni pour Fonta ni pour sa progéniture immédiate. 63:4.5 Le clan andonique originel conserva une lignée de chefs ininterrompue jusqu’à la vingt-septième génération quand, du fait de l’absence de rejeton mâle dans la descendance directe de Sontad, deux prétendants rivaux membres du clan entrèrent en guerre pour la suprématie. 63:4.6 Avant la grande dispersion des clans andoniques, un langage bien développé s’était formé à la suite de leurs premiers efforts pour communiquer entre eux. 63:4.7 À mesure que le temps passait, les clans andoniques croissaient en nombre, et le contact de ces familles en expansion provoqua des frictions et des malentendus. 63:4.8 Les querelles de familles prirent de l’importance, des guerres éclatèrent entre les tribus, et les meilleurs éléments des groupes les plus capables et les plus évolués subirent des pertes sérieuses. 5. La dispersion des andonites 63:5.1 Les premières races issues d’Andon ne s’enfoncèrent pas très loin en Asie et ne pénétrèrent pas dès l’abord en Afrique. La géographie de ces temps-là les orientait vers le nord, et c’est toujours plus au nord que ces peuples voyagèrent jusqu’au moment où ils furent arrêtés par la lente progression du troisième glacier. 63:5.3 Les membres de ces tribus andoniques furent les premiers habitants installés sur les rives des fleuves de France ; ils vécurent le long de la Somme pendant des dizaines de milliers d’années. 63:5.4 Ces aborigènes d’Urantia n’habitaient pas dans les arbres, bien qu’ils eussent gardé l’habitude de se réfugier à leur cime en cas de danger. Ils demeuraient généralement à l’abri des falaises dominant les rivières et dans des grottes à flanc de coteau, ce qui leur assuraient une bonne vue sur les voies d’accès et les protégeaient contre les éléments. Ils pouvaient ainsi jouir du confort de leurs feux sans être trop incommodés par la fumée. 63:5.6 Les Andonites étaient des chasseurs intrépides et adroits. À l’exception des baies sauvages et des fruits de certains arbres, ils se nourrissaient exclusivement de viande. De même qu’Andon avait inventé la hache de pierre, ses descendants découvrirent bientôt le javelot et le harpon, et s’en servirent efficacement. 63:5.7 Dans bien d’autres domaines, ces tribus andoniques firent preuve d’un degré d’intelligence que leurs descendants rétrogrades n’atteignirent pas en un demi-million d’années, bien qu’ils eussent redécouvert, à maintes reprises, diverses méthodes pour allumer du feu. 6. Onagar - le premier à enseigner la vérité 63:6.1 Parallèlement à la dispersion croissante des Andonites, le niveau culturel et spirituel des clans rétrograda pendant près de dix-mille ans, jusqu’aux jours d’Onagar, qui prit en main la direction de ces tribus, ramena la paix parmi elles et, pour la première fois, les amena à adorer « Celui qui donne le Souffle aux hommes et aux animaux ». 63:6.7 Onagar avait son quartier général à Oban, colonie située sur le rivage septentrional de la Méditerranée ancienne, dans la région de la mer Caspienne actuelle. D’Oban, Onagar envoya des éducateurs aux établissements éloignés pour répandre sa nouvelle doctrine d’une Déité unique et son concept de la vie future qu’il appelait le Grand Au-Delà. Ces émissaires d’Onagar furent les premiers missionnaires du monde ; ils furent également les premiers êtres humains à faire cuire de la viande, les premiers à utiliser régulièrement le feu pour préparer la nourriture. Ils cuisaient la viande sur des extrémités de baguettes et aussi sur des pierres chaudes ; plus tard, ils rôtirent au feu de gros morceaux, mais leurs descendants revinrent presque entièrement à l’usage de la viande crue. 63:6.8 Onagar naquit 983 323 ans avant l’an 1934 de l’ère chrétienne et vécut jusqu’à l’âge de soixante-neuf ans. Onagar institua un gouvernement tribal efficace, dont les générations successives n’atteignirent pas l’équivalent avant de nombreux millénaires. Jusqu’à l’arrivée du Prince Planétaire, il n’y eut plus jamais sur terre de civilisation d’un aussi haut degré spirituel. Ces gens simples avaient une religion réelle, quoique primitive, qui fut ensuite perdue par leurs descendants, dont la race dégénérait. 63:6.9 Bien qu’Andon et Fonta eussent tous deux reçu un Ajusteur de Pensée, comme beaucoup de leurs descendants, c’est seulement à partir de l’époque d’Onagar qu’Ajusteurs et anges gardiens vinrent en grand nombre sur Urantia. Cette époque fut certainement l’âge d’or de l’homme primitif. 7. La survie d’Andon et de Fonta 63:7.1 Andon et Fonta, les admirables fondateurs de la race humaine, reçurent la consécration de leur valeur au moment du jugement d’Urantia, lors de l’arrivée du Prince Planétaire. Ils émergèrent en temps voulu du régime des mondes des maisons avec le statut de citoyens de Jérusem. Bien qu’ils n’aient jamais été autorisés à retourner sur Urantia, ils sont au courant de l’histoire de la race qu’ils ont fondée. 63:7.2 Andon et Fonta fusionnèrent sur Jérusem avec leur Ajusteur de Pensée, comme le firent plusieurs de leurs enfants dont Sontad, mais la majorité de leurs descendants, même immédiats, n’atteignit que la fusion avec l’Esprit. 63:7.3 Peu après leur arrivée sur Jérusem, Andon et Fonta reçurent du Souverain du Système la permission de retourner sur le premier monde des maisons pour y servir en compagnie des personnalités morontielles qui accueillent les pèlerins du temps venant d’Urantia et allant vers les sphères célestes. Ils furent affectés à cette tâche pour une durée indéterminée. 63:7.5 [Présenté par un Porteur de Vie résidant sur Urantia.] Fascicule 64. Les races évolutionnaires de couleur 64:0.1 Voici l’histoire des races évolutionnaires d’Urantia depuis les jours d’Andon et de Fonta, il y a presque un million d’années, en passant par l’époque du Prince Planétaire, et jusqu’à la fin de l’ère glaciaire. 1. Les aborigènes andoniques 64:1.1 Les hommes primitifs firent leur apparition évolutionnaire sur terre il y a un peu moins d’un million d’années et furent mis à rude épreuve. Ils cherchèrent instinctivement à échapper au danger d’un croisement éventuel avec les tribus simiennes inférieures. Mais les hautes terres arides du Tibet, avec leurs 9 000 mètres d’altitude, empêchaient les migrations vers l’est. Ils ne pouvaient pas non plus se diriger vers le sud ou vers l’ouest parce que la mer Méditerranée était beaucoup plus vaste qu’aujourd’hui et s’étendait à l’est jusqu’à l’océan Indien. Quand ils allèrent vers le nord, ils rencontrèrent les glaces qui avançaient. Mais, même lorsque leur migration ultérieure fut arrêtée par les glaces, et bien que les tribus en dispersion devinssent de plus en plus hostiles, les groupes les plus intelligents n’envisagèrent jamais d’aller vers le sud vivre au milieu de leurs cousins arboricoles velus d’un niveau intellectuel inférieur. 64:1.6 Il y a 950 000 ans, les descendants d’Andon et de Fonta avaient émigré très loin vers l’est et vers l’ouest. Vers l’ouest, ils traversèrent l’Europe et gagnèrent la France et l’Angleterre. À une date ultérieure, ils s’enfoncèrent vers l’est jusqu’à Java et ils poursuivirent ensuite leur route jusqu’en Tasmanie. 64:1.7 Les groupes qui se dirigèrent vers l’ouest furent moins contaminés par les branches rétrogrades d’origine ancestrale commune que ceux de l’est, qui s’allièrent si largement avec leurs cousins animaux attardés. Plus tard, un nombre croissant de leurs descendants abâtardis retournèrent vers le nord et s’unirent aux peuples andoniques en expansion rapide ; ces unions malheureuses firent infailliblement dégénérer la race supérieure. Les groupes primitifs furent de moins en moins nombreux à maintenir le culte du Donneur de Souffle. Cette civilisation à son aurore fut menacée d’extinction. 2. Les peuples de Foxhall 64:2.1 Il y a 900 000 ans, les arts d’Andon et de Fonta et la culture d’Onagar étaient en voie de disparition de la face de la Terre ; la culture, la religion et même le travail du silex étaient à leur point le plus bas. 64:2.2 C’est à cette époque que des groupes de bâtards inférieurs venant du Sud de la France arrivèrent en grand nombre en Angleterre. Ces tribus étaient si largement croisées avec des créatures simiennes des forêts qu’elles étaient à peine humaines. 64:2.3 Elles furent suivies en Europe par un peuple prolifique et quelque peu supérieur, dont les descendants se répandirent bientôt sur l’ensemble du continent, depuis les glaces nordiques jusqu’aux Alpes et à la Méditerranée dans le sud. Ces tribus formaient la dite race de Heidelberg. 64:2.4 Au cours de cette longue période de décadence culturelle, les peuplades de Foxhall en Angleterre et les tribus de Badonan au Nord-Ouest de l’Inde continuèrent à maintenir quelques traditions d’Andon et certains restes de la culture d’Onagar. 64:2.7 Parmi les peuplades les plus intelligentes et les plus spirituellement élevées de Foxhall, beaucoup conservèrent leur supériorité raciale et perpétuèrent leurs coutumes religieuses primitives. Ces peuplades s’allièrent plus tard avec des lignées plus récentes et quittèrent l’Angleterre en allant vers l’ouest à la suite d’une invasion glaciaire ultérieure. Elles ont survécu sous la forme des Esquimaux d’aujourd’hui. 3. Les tribus de Badonan 64:3.1 En dehors des peuplades de Foxhall dans l’ouest, un autre centre combatif de culture persista dans l’est. Ce groupe vivait sur les contreforts des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde parmi les tribus de Badonan. 64:3.5 Il y a 850 000 ans, les tribus supérieures de Badonan commencèrent une guerre d’extermination contre leurs voisins inférieurs à tendances animales. Cette campagne entreprise pour exterminer des êtres inférieurs conduisit à une légère amélioration chez les tribus montagnardes de cette époque. Les descendants mêlés de cette branche badonite améliorée apparurent sur la scène d’activité du monde comme un peuple apparemment nouveau – la race du Néandertal. 4. Les races du Néandertal 64:4.1 Les Néandertaliens étaient d’excellents combattants et de grands voyageurs. Partant des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde, ils se répandirent progressivement à l’est dans la Chine et à l’ouest jusqu’en France, et descendirent même en Afrique du Nord. Ils dominèrent le monde pendant près d’un demi-million d’années jusqu’à l’époque de la migration des races évolutionnaires de couleur. 64:4.2 Il y a 800 000 ans, le gibier était très abondant ; de nombreux cervidés ainsi que des éléphants et des hippopotames sillonnaient l’Europe. 64:4.3 Le renne fut extrêmement utile à ces peuples du Néandertal. Ils s’en servirent pour se nourrir, s’habiller et s’outiller, car ils employèrent à divers usages ses bois et ses os. 64:4.4 Il y a 750 000 ans, la quatrième nappe glaciaire s’avançait franchement vers le sud. Avec leurs outils améliorés, les Néandertaliens faisaient des trous dans la glace qui recouvrait les rivières nordiques et pouvaient ainsi harponner les poissons remontant vers ces orifices. Les tribus reculèrent constamment devant l’avance des glaces dont l’invasion la plus étendue en Europe avait alors lieu. 64:4.6 Il y a 700 000 ans, la quatrième invasion glaciaire, la plus grande qu’ait connue l’Europe, était en cours de régression ; les hommes et les animaux retournaient vers le nord. 64:4.7 La vie des mammifères avait été peu modifiée par la grande invasion glaciaire. Les animaux se perpétuèrent sur l’étroite bande de terre qui s’étendait entre les glaces et les Alpes, et, quand le glacier se retira, ils se répandirent de nouveau rapidement sur toute l’Europe. 64:4.8 Il y a 650 000 ans, le climat continuait à être doux ; vers le milieu de la période interglaciaire, il était devenu si chaud que les Alpes se dénudèrent presque entièrement de leur glace et de leur neige. 64:4.9 Il y a 600 000 ans, les glaces avaient atteint le point extrême de leur retraite vers le nord. Après une pause de quelques milliers d’années, elles recommencèrent, pour la cinquième fois, à se déplacer vers le sud. La légère aridité de la période précédente s’atténua, et les glaciers alpins descendirent très bas dans les vallées des fleuves. 64:4.10 Il y a 550 000 ans, l’avance des glaciers chassa de nouveau les hommes et les animaux vers le sud. Mais cette fois-ci les hommes avaient toute la place voulue dans la large bande de terres qui s’enfonçait vers le nord-est en Asie et s’étendait entre la nappe glaciaire et la mer Noire, annexe alors très étendue de la Méditerranée. 64:4.11 Pendant près d’un quart de million d’années, ces peuples primitifs se laissèrent aller, chassant et se battant, s’améliorant sporadiquement dans certaines directions, mais, dans l’ensemble, rétrogradant régulièrement par rapport à leurs ancêtres andoniques supérieurs. 64:4.12 Au cours de ces âges de ténèbres spirituelles, l’humanité superstitieuse atteignit ses niveaux de culture les plus bas. La religion des Néandertaliens n’allait réellement pas au-delà d’une honteuse superstition. Une religion primitive de la peur des forces naturelles se développa progressivement chez eux. Cette nouvelle religion de la peur conduisit à des tentatives pour se concilier les forces invisibles cachées derrière les éléments naturels et atteignit plus tard son apogée avec les sacrifices humains destinés à apaiser ces forces physiques invisibles et inconnues. 5. L’origine des races de couleur 64:5.1 Il y a 500 000 ans, les tribus badonites des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde se trouvèrent mêlées à une autre grande lutte raciale. Une guerre impitoyable fit rage pendant plus de cent ans et, à la fin de cette longue bataille, il ne subsista qu’une centaine de familles ; mais ces survivants étaient les représentants les plus intelligents et les plus souhaitables de tous les descendants alors vivants d’Andon et de Fonta. 64:5.2 Un évènement nouveau et étrange se produisit alors chez les Badonites des hautes terres. Un homme et une femme vivant dans la partie Nord-Est des hautes terres alors habitées commencèrent soudain à donner le jour à une famille d’enfants exceptionnellement intelligents. Ce fut la famille Sangik, ancêtre des six races colorées d’Urantia. 64:5.3 Ces enfants Sangiks, au nombre de dix-neuf, n’avaient pas seulement une intelligence supérieure à celle de leurs contemporains ; leur peau manifestait en outre une tendance extraordinaire à prendre différentes couleurs quand elle était exposée à la lumière solaire. Parmi ces dix-neuf enfants, cinq étaient rouges, deux orangés, quatre jaunes, deux verts, quatre bleus et deux indigo. Ces couleurs s’affirmèrent à mesure que les enfants grandissaient et, quand ces jeunes s’unirent plus tard avec des membres de leur tribu, tous leurs descendants tendirent à prendre la couleur de peau de leur ascendant Sangik. 6. Les six races Sangiks d’Urantia 64:6.1 Sur une planète évolutionnaire ordinaire, les six races évolutionnaires de couleur apparaissent l’une après l’autre. L’homme rouge évolue le premier et parcourt le monde pendant des âges avant que les races colorées suivantes ne fassent leur apparition. L’émergence simultanée des six races sur Urantia, et au sein d’une seule famille, fut tout à fait exceptionnelle. 64:6.2 L’apparition des premiers Andonites sur Urantia avait aussi été quelque chose de nouveau dans Satania. Sur aucun autre monde du système local une pareille race de créatures volitives n’était apparue en avance sur les races évolutionnaires de couleur. 64:6.3 1. L’homme rouge. Ces peuples furent de remarquables spécimens de la race humaine, en bien des points supérieurs à Andon et Fonta. Ils formèrent un groupe extrêmement intelligent et furent les premiers enfants Sangiks à développer une civilisation et un gouvernement tribaux. 64:6.4 Ils eurent, plus tard, des difficultés sérieuses et prolongées avec leurs frères jaunes en Asie. Ils furent aidés par l’invention, qu’ils firent très tôt, de l’arc et de la flèche, mais ils avaient malheureusement beaucoup hérité de la tendance de leurs ancêtres à se battre entre eux, ce qui les affaiblit au point que les tribus jaunes purent les chasser du continent asiatique. 64:6.5 Il y a environ 85 000 ans, les survivants relativement purs de la race rouge passèrent en masse en Amérique du Nord. L’isthme de Béring s’effondra peu après, ce qui les isola complètement. 64:6.6 Quand les hommes rouges passèrent en Amérique, ils emportèrent nombre des enseignements et des traditions de leur origine première. Leurs ancêtres immédiats avaient été en rapport avec les dernières activités du quartier général mondial du Prince Planétaire. Mais, peu de temps après avoir gagné les Amériques, les hommes rouges commencèrent à perdre de vue ces enseignements, et leur culture intellectuelle et spirituelle subit un fort déclin. Très tôt, ces peuples recommencèrent à se battre si férocement entre eux que les guerres tribales firent craindre une extinction rapide de ce restant relativement pur de la race rouge. 64:6.7 Du fait de ce grand recul, les hommes rouges semblaient condamnés lorsqu’il y a environ soixante-cinq-mille ans, apparut un chef et libérateur spirituel, Onamonalonton. Il apporta une paix temporaire parmi les hommes rouges américains et fit revivre leur culte du « Grand Esprit ». Onamonalonton vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingt-seize ans et entretint son quartier général au milieu des grands séquoias de Californie. 64:6.10 2. L’homme orangé. Cette race fut essentiellement caractérisée par un besoin pressant de bâtir, de bâtir tout et n’importe quoi, ne serait-ce que d’empiler d’énormes monticules de pierres, juste pour voir quelle tribu édifierait le plus haut. Bien qu’ils ne fussent pas un peuple dynamiquement progressif, les hommes orangés tirèrent grand profit des écoles du Prince et y envoyèrent des délégués pour s’y instruire. 64:6.11 La race orangée fut la première à suivre le littoral de la Méditerranée vers le sud en direction de l’Afrique quand cette mer se retira vers l’ouest. Mais ils ne s’assurèrent jamais de points d’implantation favorables en Afrique et furent exterminés lors de l’arrivée ultérieure de la race verte. 64:6.13 La dernière grande bataille entre les hommes orangés et les hommes verts fut livrée dans la région de la basse vallée du Nil en Égypte. Cette guerre interminable dura près de cent ans et, quand elle cessa, bien peu de représentants de la race orangée survivaient. Les restes dispersés de ce peuple furent absorbés par les hommes verts, puis par les hommes indigo arrivés plus tard ; mais l’homme orangé cessa d’exister en tant que race il y a environ cent-mille ans. 64:6.14 3. L’homme jaune. Les tribus jaunes primitives furent les premières à abandonner la chasse, à établir des communautés stables et à développer une vie familiale fondée sur l’agriculture. Elles étaient quelque peu inférieures aux hommes rouges du point de vue intellectuel, mais, socialement et collectivement, elles se révélèrent supérieures à toutes les autres peuplades Sangiks pour promouvoir une civilisation raciale. Parce que les différentes tribus développèrent un esprit fraternel et apprirent à vivre ensemble dans une paix relative, elles furent capables de chasser la race rouge devant elles à mesure qu’elles se répandaient en Asie. 64:6.15 Elles s’éloignèrent beaucoup de l’influence du centre spirituel du monde et sombrèrent dans une grande obscurité à la suite de l’apostasie de Caligastia ; mais elles connurent un âge brillant, il y a environ cent-mille ans, quand Singlangton assuma la direction de ces tribus et proclama le culte de la « Vérité Unique ». 64:6.16 Depuis l’époque de Singlangton jusqu’aux temps de la Chine moderne, les nations de race jaune sont restées parmi les plus pacifiques d’Urantia. Cette race reçut plus tard un legs réduit mais puissant de lignées adamiques importées. 64:6.17 4. L’homme vert. La race verte fut l’un des groupes d’hommes primitifs les moins capables, et fut encore très affaiblie par d’importantes migrations dans différentes directions. Avant leur dispersion, ces tribus connurent une grande renaissance culturelle sous la direction de Fantad, il y a environ trois-cent-cinquante-mille ans. 64:6.18 La race verte se sépara en trois divisions majeures : les tribus du nord furent vaincues, asservies et absorbées par les races jaune et bleue. Le groupe oriental s’amalgama avec les peuples de l’Inde de cette époque, et des restes en subsistent encore parmi ces peuples. La population méridionale pénétra en Afrique où elle détruisit ses cousins orangés, presque aussi inférieurs qu’elle. 64:6.20 Les survivants victorieux de la race verte furent absorbés plus tard par la race indigo, dernier des peuples de couleur à se développer et à émigrer à partir du centre originel Sangik de dispersion des races. 64:6.21 5. L’homme bleu. Les hommes bleus furent un grand peuple. De bonne heure, ils inventèrent le javelot et élaborèrent, par la suite, les rudiments de beaucoup d’arts de la civilisation moderne. L’homme bleu avait la puissance cérébrale de l’homme rouge, associée à l’âme et aux sentiments de l’homme jaune. Les descendants d’Adam le préférèrent aux survivants de toutes les autres races colorées. 64:6.22 Les premiers hommes bleus furent attentifs et sensibles aux persuasions des instructeurs de l’état-major du Prince Caligastia ; aussi furent-ils jetés dans une grande confusion quand la traitrise des chefs dénatura plus tard ces enseignements. Ils ne surmontèrent non plus jamais totalement leur propension aux luttes intestines. 64:6.23 Cinq-cents ans environ après la chute de Caligastia, eut lieu une large renaissance culturelle et religieuse d’un type primitif – mais néanmoins réelle et bénéfique. Orlandof devint un grand instructeur de la race bleue et ramena de nombreuses tribus au culte du vrai Dieu sous le nom de « Chef Suprême ». Ce fut le plus grand progrès accompli par les hommes bleus jusqu’à la période ultérieure où l’apport du sang adamique les régénéra puissamment. 64:6.24 Ce que vous appelez les races blanches d’Urantia, ce sont les descendants des hommes bleus, modifiés une première fois par un léger mélange avec les jaunes et les rouges, et ensuite fortement régénérés par l’assimilation de la plus grande partie de la race violette. 64:6.25 6. La race indigo. De même que les hommes rouges furent les plus avancés de tous les peuples Sangiks, les hommes noirs en furent les moins progressifs. Ils furent les derniers à émigrer de leurs foyers des hautes terres. Ils allèrent en Afrique, prirent possession du continent et y restèrent toujours depuis lors, à l’exception de ceux qui furent enlevés de force, d’âge en âge, pour devenir esclaves. 64:6.26 Isolés en Afrique, les peuples indigo, comme les hommes rouges, ne profitèrent pas ou très peu de l’élévation raciale qu’ils auraient pu tirer d’un apport de lignées adamiques. Seule en Afrique, la race indigo fit peu de progrès jusqu’aux jours d’Orvonon, durant lesquels elle connut un grand réveil spirituel. Les hommes indigo oublièrent ensuite presque entièrement le « Dieu des Dieux » proclamé par Orvonon, mais ne perdirent pas entièrement le désir d’adorer l’Inconnu ; du moins maintinrent-ils une forme de culte éteinte seulement depuis quelques millénaires. 64:6.27 En dépit de leur retard, les peuples indigo ont exactement le même statut devant les pouvoirs célestes que n’importe quelle autre race terrestre. 64:6.30 Il existe de nombreuses raisons, bonnes et suffisantes, pour faire évoluer soit trois, soit six races colorées sur les mondes de l’espace. Bien que les mortels d’Urantia ne soient peut-être pas bien placés pour apprécier pleinement toutes ces raisons, nous attirons leur attention sur les points suivants : 64:6.31 1. La variété est indispensable pour permettre un large fonctionnement de la sélection naturelle, la survie différentielle des lignées supérieures. 64:6.32 2. On obtient des races meilleures et plus fortes par le croisement de divers peuples quand les différentes races sont porteuses de facteurs héréditaires supérieurs. 64:6.33 3. La diversification des races favorise une saine compétition. 64:6.34 4. Les différences de statut, dans les races et dans les groupes à l’intérieur de chaque race, sont essentielles au développement de la tolérance et de l’altruisme humains. 64:6.35 5. L’homogénéité de la race humaine n’est pas désirable avant que les peuples d’un monde en évolution aient atteint des niveaux relativement élevés de développement spirituel. 7. La dispersion des races de couleur 64:7.1 À leur origine, les races colorées primitives furent terriblement éprouvées par les rigueurs et les privations de l’ère glaciaire. Ce glacier recouvrit une portion si étendue de l’Asie que la voie des migrations vers l’Asie orientale fut coupée pendant des milliers d’années. Tant que la mer Méditerranée ne se fut pas retirée à la suite de l’élévation de l’Arabie, il leur fut également impossible d’atteindre l’Afrique. 64:7.2 C’est pourquoi, pendant près de cent-mille ans, les peuples Sangiks se disséminèrent autour de leurs montagnes et se mélangèrent plus ou moins, malgré les antipathies particulières mais naturelles qui se manifestèrent de bonne heure entre les différentes races. 64:7.4 Accompagnant la retraite des glaces, les hommes rouges commencèrent très tôt à émigrer vers le nord-est, contournèrent les hautes terres de l’Inde et occupèrent toute la partie Nord-Est de l’Asie. Ils furent suivis de près par les tribus jaunes qui les chassèrent ensuite d’Asie en Amérique du Nord. 64:7.5 Quand les restes relativement purs de la race rouge abandonnèrent l’Asie, ils formèrent onze tribus avec un peu plus de sept-mille hommes, femmes et enfants. Ces tribus étaient accompagnées de trois petits groupes d’origine mixte, dont le plus important comprenait un mélange des races orangée et bleue. Ces trois groupes ne fraternisèrent jamais totalement avec les hommes rouges et s’enfoncèrent bientôt dans le sud vers le Mexique et l’Amérique centrale, où ils furent, plus tard, rejoints par un petit groupe de jaunes et de rouges mélangés. Ces éléments se marièrent tous entre eux et fondèrent une nouvelle race amalgamée beaucoup moins belliqueuse que les hommes rouges de race pure. En l’espace de cinq-mille ans, ces sangs-mêlés se scindèrent en trois groupes qui établirent respectivement les civilisations du Mexique, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. Le rameau sud-américain reçut une légère touche du sang d’Adam. 64:7.6 Dans une certaine mesure, les hommes primitifs jaunes et rouges se croisèrent en Asie ; les descendants de cette union se déplacèrent vers l’est et le long du littoral méridional. En fin de compte, ils furent chassés sur les péninsules et les iles côtières par la race jaune qui se multipliait rapidement. Ils sont à l’origine des hommes bruns d’aujourd’hui. 64:7.7 La race jaune a continué d’occuper les régions centrales de l’Asie orientale. Parmi les six races colorées, c’est celle qui a survécu en plus grand nombre. 64:7.8 Quand les glaces commencèrent à se retirer, les hommes bleus, accompagnés de quelques autres petits groupes raciaux, émigrèrent vers l’ouest, le long des anciennes pistes des tribus andoniques. Ils envahirent l’Europe par vagues successives et occupèrent la majeure partie du continent. 64:7.9 En Europe, ils rencontrèrent bientôt les descendants néanderthaliens de leur ancêtre primitif commun, Andon. Ces Européens néanderthaliens plus anciens avaient été chassés par le glacier vers le sud et vers l’est, et se trouvaient ainsi en position d’affronter et absorber leurs cousins envahisseurs des tribus Sangiks. 64:7.10 Au début, les tribus Sangiks étaient en général plus intelligentes que les descendants dégénérés des hommes andoniques primitifs des plaines et leur étaient très supérieures sur la plupart des points. Le croisement de ces tribus Sangiks avec les peuples du Néandertal améliora immédiatement la race la plus ancienne. 64:7.11 Au cours de la période interglaciaire suivante, cette nouvelle race du Néandertal s’étendit de l’Angleterre aux Indes. Le restant de la race bleue, demeuré dans la vieille péninsule Persique, s’amalgama à certains autres éléments, principalement jaunes. Le mélange qui en résulta, quelque peu rehaussé ensuite par la race violette d’Adam, a survécu sous la forme des tribus nomades basanées d’Arabes modernes. 64:7.14 Les dernières peuplades Sangiks à émigrer du centre d’origine de leurs races furent celles des hommes indigo. À peu près à l’époque où les hommes verts exterminaient la race orangée en Égypte et, ce faisant, s’affaiblissaient grandement eux-mêmes, le grand exode noir commença vers le sud, le long de la côte de Palestine. Plus tard, quand ces peuples indigo d’une grande vigueur physique envahirent l’Égypte, ils éliminèrent totalement les hommes verts par la seule force de leur nombre. Ces races indigo absorbèrent le restant de la race orangée et une grande partie de la race verte, si bien que certaines tribus indigo se trouvèrent considérablement enrichies par cette amalgamation raciale. 64:7.15 Il apparait ainsi que l’Égypte fut dominée d’abord par l’homme orangé, puis par l’homme vert, ensuite par l’homme indigo (noir), et plus tard encore par une race métisse formée d’hommes indigo et bleus, et d’hommes verts modifiés. 64:7.16 Vers la fin des migrations Sangiks, les races orangée et verte ont disparu, l’homme rouge occupe l’Amérique du Nord, l’homme jaune l’Asie orientale, l’homme bleu l’Europe, et la race indigo a gravité vers l’Afrique. L’Inde est peuplée d’un mélange des races Sangiks secondaires, et l’homme brun, croisement du rouge et du jaune, détient les iles situées au large de la côte asiatique. Une race amalgamée douée d’un potentiel plutôt supérieur occupe les hautes terres de l’Amériques du Sud. Les Andonites les plus purs vivent dans les régions arctiques de l’Europe, en Islande, au Groenland et dans le Nord-Est de l’Amérique du Nord. 64:7.18 Il y a un peu plus de quatre-vingt-mille ans, peu après la pénétration des hommes rouges en Amérique par le nord-ouest, le gel des mers nordiques et la progression de champs de glace locaux sur le Groenland contraignirent ces descendants Esquimaux des aborigènes d’Urantia à chercher une terre meilleure, un nouveau foyer. Leur entreprise fut couronnée de succès ; ils traversèrent sains et saufs les détroits resserrés qui séparaient alors le Groenland des masses continentales du Nord-Est de l’Amérique du Nord. Ils atteignirent le continent à peu près vingt-et-un siècles après l’arrivée des hommes rouges en Alaska. Plus tard, quelques éléments métis d’hommes bleus voyagèrent vers l’ouest et s’amalgamèrent aux Esquimaux les plus récents ; et cette union fut assez bénéfique aux tribus d’Esquimaux. 64:7.19 Il y a environ cinq-mille ans, une tribu amérindienne rencontra par hasard un groupe esquimau isolé sur les rives Sud-Est de la Baie d’Hudson. Les deux tribus trouvèrent difficile de communiquer l’une avec l’autre, mais il y eut rapidement des mariages entre elles, et ces Esquimaux furent finalement absorbés par les hommes rouges plus nombreux. C’est le seul contact que les hommes rouges d’Amérique du Nord aient eu avec une autre race humaine jusqu’à il y a environ mille ans où des blancs débarquèrent, par hasard, pour la première fois sur la côte atlantique de l’Amérique du Nord. 64:7.21 [Présenté par un Porteur de Vie résidant sur Urantia.] Fascicule 65. Le supercontrôle de l’évolution 65:0.1 La vie matérielle évolutionnaire de base – la vie prémentale – est formulée par les Maitres Contrôleurs Physiques et transmise par le ministère des Sept Maitres Esprits en conjonction avec les services actifs des Porteurs de Vie mandatés. À la suite du fonctionnement coordonné de cette triple activité créatrice, il se développe une capacité physique organique du mental – des mécanismes matériels destinés à réagir intelligemment aux stimulus du milieu externe, et ultérieurement aux stimulus internes provenant du mental même des organismes. 65:0.6 Les niveaux non enseignables de réaction machinale de l’organisme au milieu sont les domaines des contrôleurs physiques. Les esprits-mentaux adjuvats activent et règlent le mental de type adaptable ou non machinal et enseignable – ces mécanismes de réaction des organismes capables d’apprendre par expérience. De même que les esprits adjuvats manipulent ainsi les potentiels du mental, de même les Porteurs de Vie exercent un contrôle discrétionnaire considérable sur les aspects environnementaux des processus évolutionnaires jusqu’au moment où apparait la volonté humaine – l’aptitude à connaitre Dieu et le pouvoir de choisir de l’adorer. 65:0.7 C’est le fonctionnement intégré des Porteurs de Vie, des contrôleurs physiques et des esprits adjuvats qui conditionne le cours de l’évolution organique sur les mondes habités. 1. Les fonctions des Porteurs de Vie 65:1.6 Quand les Porteurs de Vie se préparent à entreprendre une implantation de vie, et qu’ils ont choisi les emplacements propres à leur entreprise, ils convoquent la commission archangélique de transmutation des Porteurs de Vie. Ce groupe est formé de dix ordres de personnalités diverses, y compris les contrôleurs physiques et leurs associés ; et il est présidé par le chef des archanges, qui agit en cette qualité, mandaté par Gabriel et avec la permission des Anciens des Jours. Quand ces êtres sont convenablement mis en circuit, ils peuvent effectuer, sur les Porteurs de Vie, des modifications telles qu’elles leur permettront d’opérer immédiatement sur le niveau physique de l’électrochimie. 65:1.8 Après que l’évolution organique a suivi un certain cours et que le libre arbitre du type humain est apparu dans les organismes évolutifs les plus élevés, les Porteurs de Vie doivent soit quitter la planète, soit faire vœu de renoncement ; c’est-à-dire qu’ils doivent prendre l’engagement de s’abstenir, à l’avenir, de toute tentative pour influencer le cours de l’évolution organique. 2. Le panorama de l’évolution 65:2.2 Parmi les types primitifs de végétaux marins qui participèrent aux changements historiques amenant des organismes à la frontière de la vie animale, très peu d’espèces existent encore aujourd’hui. Les éponges sont les survivants de l’un de ces types intermédiaires primitifs ; ces organismes par lesquels s’opéra la transition graduelle du végétal à l’animal. Ces premières formes transitoires n’étaient pas identiques aux éponges modernes, mais très similaires ; c’étaient de véritables organismes intermédiaires – ni végétaux ni animaux – qui conduisirent finalement au développement de formes de vie véritablement animales. 65:2.5 Les animaux monocellulaires de types primitifs ne tardèrent pas à s’associer en colonies, d’abord sur le plan du volvox, et bientôt selon les lignées de l’hydre et de la méduse. Plus tard encore apparurent, par évolution, les astéries, crinoïdes, oursins, holothuries, myriapodes, insectes, araignées, crustacés, et les groupes très proches des lombrics et des sangsues, bientôt suivis par les mollusques – l’huitre, la pieuvre et l’escargot. 65:2.6 La scène était ainsi prête pour l’apparition des premiers animaux vertébrés, les poissons. De cette famille des poissons jaillirent deux modifications exceptionnelles, la grenouille et la salamandre. C’est la grenouille qui inaugura, dans la vie animale, la série de différenciations progressives qui culminèrent finalement dans l’homme lui-même. 65:2.7 La grenouille est l’un des plus anciens survivants parmi les ancêtres de la race humaine. Parmi les races de l’aurore de la vie, la grenouille est l’unique espèce ancestrale qui vive encore à la surface de la terre. 65:2.8 Les grenouilles donnèrent naissance aux reptiles, une grande famille animale pratiquement éteinte, mais qui, avant de disparaitre, fut à l’origine de toute la famille des oiseaux et des nombreux ordres de mammifères. 65:2.9 Le plus grand bond isolé de toute l’évolution préhumaine fut probablement accompli quand un reptile devint oiseau. 65:2.13 L’homme évolua donc à partir des mammifères supérieurs dérivés principalement de l’implantation occidentale de vie effectuée dans les anciennes mers abritées d’orientation est-ouest. 65:2.15 À une date ultérieure du déploiement évolutionnaire de l’intelligence, les ancêtres lémuriens de l’espèce humaine se trouvèrent beaucoup plus avancés en Amérique du Nord que dans les autres régions ; c’est pourquoi, ils furent amenés à migrer de l’aire d’implantation de vie occidentale par le pont terrestre de Béring et le long de la côte vers le Sud-Ouest de l’Asie, où ils continuèrent à évoluer et bénéficièrent de l’addition de certaines lignées du groupe central de vie. L’homme évolua ainsi à partir de certaines lignées vitales du centre-ouest, mais dans les régions centrales et proche-orientales. 3. L’entretien de l’évolution 65:3.2 Les Porteurs de Vie peuvent employer toutes les ressources naturelles possibles et utiliser toutes les circonstances fortuites susceptibles de concourir au progrès évolutif de l’expérience de vie, mais il ne nous est pas permis d’intervenir mécaniquement dans l’évolution végétale ou animale, ni de manipuler arbitrairement son cours et son orientation. 65:3.3 Vous avez appris que les mortels d’Urantia se sont développés par l’évolution d’une grenouille primitive et que cette lignée ascendante, portée en puissance par une unique grenouille, échappa de justesse à la destruction en une certaine occasion. Mais il ne faut pas en déduire que l’évolution de l’humanité aurait été arrêtée par un accident à cet instant critique. À ce même moment, nous n’observions et n’entretenions pas moins de mille lignées de vie mutantes, différentes et très éloignées les unes des autres, qui auraient pu être dirigées vers divers modèles de développement préhumain. 65:3.4 Même la perte d’Andon et de Fonta, avant qu’ils aient procréé une descendance, n’aurait pu empêcher l’évolution humaine ; elle l’aurait seulement retardée. Après l’apparition d’Andon et de Fonta et avant que les potentiels de mutation humains de la vie animale fussent épuisés, il n’évolua pas moins de sept-mille lignées favorables qui auraient pu atteindre certains types humains de développement. Du reste, beaucoup de ces bonnes lignées furent assimilées plus tard par les différentes branches de l’espèce humaine en voie d’expansion. 65:3.5 Longtemps avant que le Fils et la Fille Matériels, les élévateurs biologiques, n’arrivent sur une planète, les potentiels humains de l’espèce animale évolutive ont été épuisés. 65:3.6 Sur Urantia, l’humanité doit résoudre ses problèmes de développement de mortel à l’aide des souches humaines qu’elle possède – aucune race nouvelle n’évoluera plus dans l’avenir à partir de sources préhumaines. Mais ce fait n’écarte nullement la possibilité d’atteindre des niveaux beaucoup plus élevés de développement humain en entretenant intelligemment les potentiels évolutionnaires qui subsistent encore dans les races de mortels. Ce que nous, les Porteurs de Vie, nous faisons pour conserver et promouvoir les lignées de vie avant l’apparition de la volonté humaine, l’homme doit le faire pour lui-même après cet évènement, quand nous nous sommes retirés de toute participation active à l’évolution. D’une manière générale, la destinée évolutionnaire de l’homme repose dans ses propres mains, et l’intelligence scientifique doit, tôt ou tard, remplacer le fonctionnement chaotique d’une sélection naturelle non contrôlée et d’une survie soumise au hasard. 4. L’aventure d’Urantia 65:4.3 De nombreux traits de la vie humaine prouvent abondamment que le phénomène de l’existence mortelle a été intelligemment conçu, que l’évolution organique n’est pas un simple accident cosmique. Lorsqu’une cellule vivante est blessée, elle est capable d’élaborer certaines substances chimiques qui ont le pouvoir de stimuler et d’activer les cellules normales voisines, de manière que celles-ci commencent immédiatement à sécréter d’autres substances qui facilitent les processus de guérison de la blessure. 65:4.4 Cette action et cette réaction chimiques, touchant la guérison des blessures et la reproduction des cellules, représentent le choix, fait par les Porteurs de Vie, d’une formule embrassant plus de cent-mille phases et traits de réactions chimiques et de répercussions biologiques possibles. Plus d’un demi-million d’expériences spécifiques furent effectuées par les Porteurs de Vie dans leurs laboratoires avant qu’ils ne s’arrêtent définitivement à cette formule pour l’expérience de vie sur Urantia. 65:4.5 Quand les savants d’Urantia connaitront davantage ces substances chimiques curatives, ils pourront soigner les blessures plus efficacement ; indirectement, ils sauront mieux contrôler certaines maladies graves. 65:4.7 Il y eut beaucoup de particularités uniques dans l’expérience de vie d’Urantia, mais les deux épisodes les plus remarquables furent l’apparition de la race andonique avant l’évolution des six peuples de couleur, et l’apparition ultérieure et simultanée des mutants Sangiks au sein d’une seule famille. Urantia est le premier monde de Satania où les six races de couleur soient issues de la même famille humaine. Elles surgissent ordinairement, dans des lignées diversifiées, par suite de mutations indépendantes à l’intérieur de la souche animale préhumaine, et apparaissent habituellement sur terre une à une et successivement au cours de longues périodes, en commençant par l’homme rouge, en passant par les diverses autres couleurs, et en finissant par l’indigo. 65:4.11 Il était dans notre intention de produire de bonne heure une manifestation de la volonté dans la vie évolutionnaire d’Urantia, et nous avons réussi. Habituellement, la volonté n’émerge pas avant que les races de couleur aient longtemps existé ; elle apparait généralement d’abord chez les types supérieurs d’hommes rouges. Votre monde est la seule planète de Satania où le type humain de volonté soit apparu dans une race antérieure aux races de couleur. 5. Les vicissitudes de l’évolution de la vie 65:5.2 Dans toute cette aventure biologique, notre plus grande déception fut la réversion, sur une échelle aussi vaste et aussi inattendue, de certaines vies végétales primitives aux niveaux préchlorophylliens de bactéries parasitaires. Cet évènement, dans l’évolution de la vie des plantes, a provoqué de nombreuses maladies désolantes chez les mammifères supérieurs, et particulièrement chez l’espèce humaine, plus vulnérable. Quand nous nous trouvâmes en face de cette situation embarrassante, nous n’attachâmes pas trop d’importance à ces difficultés, car nous savions que l’apport ultérieur du plasma vital adamique renforcerait assez les pouvoirs de résistance de la race amalgamée résultante pour pratiquement l’immuniser contre toutes les maladies provoquées par ce type d’organisme végétal ; mais nos espoirs furent brisés par la malencontreuse faute adamique. 6. Les techniques évolutionnaires de la vie 65:6.2 Il existe un don originel d’adaptation chez les êtres vivants. Dans chaque cellule végétale ou animale vivante, dans chaque organisme vivant – matériel ou spirituel – existe un désir insatiable d’atteindre une perfection toujours accrue d’ajustement au milieu ambiant, d’adaptation de l’organisme et de réalisation de vie accrue. Ces efforts interminables de toutes les créatures vivantes prouvent chez elles l’existence d’une recherche innée de la perfection. 65:6.7 Les formes inférieures de la vie végétale réagissent totalement au milieu ambiant physique, chimique et électrique. À mesure que l’on s’élève sur l’échelle de la vie, les ministères du mental des sept esprits adjuvats entrent en action un à un, et le mental se met de plus en plus à ajuster, créer, coordonner et dominer. L’aptitude des animaux à s’adapter à l’air, à l’eau et à la terre n’est pas un don surnaturel, mais un ajustement supraphysique. 65:6.8 La physique et la chimie, seules, ne peuvent expliquer comment l’être humain a évolué en partant du protoplasme primordial des mers primitives. La faculté d’apprendre, la mémoire et la réaction différentielle au milieu ambiant, est la dotation du mental. Les lois de la physique ne sont pas modifiables par l’apprentissage ; elles sont invariables et immuables. Les réactions chimiques ne sont pas modifiées par l’éducation ; elles sont uniformes et fiables. 65:6.9 Les organismes préintelligents réagissent aux stimulus environnementaux, mais les organismes réactifs au ministère du mental peuvent manipuler et ajuster le milieu ambiant lui-même. 65:6.10 Le cerveau physique et le système nerveux associé possèdent une capacité de réaction innée au ministère du mental exactement comme le mental en développement d’une personnalité possède une certaine capacité innée de réceptivité spirituelle et contient, par conséquent, les potentiels de progrès et d’aboutissement spirituels. L’évolution intellectuelle, sociale, morale et spirituelle dépend du ministère du mental des sept esprits adjuvats et de leurs associés supraphysiques. 7. Les niveaux évolutionnaires du mental 65:7.2 Sur un monde évolutionnaire, un grand nombre, un très grand nombre de choses dépendent de l’action de ces sept adjuvats ; mais ils sont des ministres du mental et ne s’occupent pas de l’évolution physique, domaine des Porteurs de Vie. Néanmoins, la parfaite intégration de ces dotations d’esprit avec le processus naturel et ordonné du régime instauré par les Porteurs de Vie, et en cours de développement, est responsable de l’incapacité du mortel de discerner dans le phénomène du mental autre chose que l’action de la nature et le travail des processus naturels, bien que vous soyez parfois un peu embarrassés pour expliquer la totalité de ce qui touche aux réactions naturelles du mental quand il est associé à la matière. 65:7.5 Les sept esprits adjuvats n’entrent pas en contact avec les ordres purement machinaux de réaction organique au milieu ambiant. Ces réactions préintelligentes des organismes vivants appartiennent uniquement aux domaines énergétiques des centres de pouvoir, des contrôleurs physiques et de leurs associés. 65:7.6 L’acquisition du potentiel d’aptitude à apprendre par expérience marque l’entrée en fonction des esprits adjuvats, fonctions qu’ils exercent depuis le mental le plus humble des existences primitives et invisibles jusqu’aux types les plus élevés sur l’échelle évolutionnaire des êtres humains. Ils sont la source et le modèle du comportement, qui autrement serait plus ou moins mystérieux, et des réactions rapides incomplètement comprises du mental envers le milieu matériel ambiant. 65:7.7 Les adjuvats opèrent exclusivement dans l’évolution du mental qui expérimente jusqu’au niveau de la sixième phase, l’esprit d’adoration. À ce niveau, se produit un inévitable chevauchement de ministères – le phénomène selon lequel le supérieur descend vers l’inférieur pour se coordonner avec lui en vue d’atteindre ultérieurement des niveaux avancés de développement. Un ministère spirituel encore supplémentaire accompagne l’action du septième et dernier adjuvat, l’esprit de sagesse. Tout au long du ministère du monde de l’esprit, les individus ne subissent jamais de transitions abruptes dans la coopération spirituelle ; ces changements sont toujours graduels et réciproques. 8. L’évolution dans le temps et l’espace 65:8.1 Temps et espace sont indissolublement liés ; c’est une association innée. Les délais du temps sont inévitables en présence de certaines conditions de l’espace. 65:8.2 Si vous êtes surpris qu’il faille tant de temps pour effectuer les changements évolutionnaires du développement de la vie, je répondrais que nous ne pouvons pas obtenir que les processus de la vie se déroulent plus vite que les métamorphoses physiques d’une planète ne le permettent. Il nous faut attendre le développement physique naturel d’une planète ; nous n’avons absolument aucun contrôle sur l’évolution géologique. Si les conditions physiques le permettaient, nous pourrions prendre nos dispositions pour parachever l’évolution complète de la vie en beaucoup moins d’un million d’années. 65:8.4 De même que l’évolution du mental dépend du lent développement des conditions physiques qui la retarde, de même le progrès spirituel dépend de l’expansion mentale ; le retard intellectuel le freine infailliblement. Mais cela ne signifie pas que l’évolution spirituelle dépende de l’éducation, de la culture ou de la sagesse. L’âme peut évoluer indépendamment de la culture mentale, mais non en l’absence de la capacité mentale et du désir – de choisir la survie et décider d’atteindre une perfection toujours accrue – de faire la volonté du Père qui est aux cieux. Bien que la survie puisse ne pas dépendre de la possession de la connaissance et de la sagesse, la progression en dépend très certainement. 65:8.6 Quand les conditions physiques sont mures, des évolutions mentales soudaines peuvent avoir lieu. Quand le statut du mental est propice, des transformations spirituelles soudaines peuvent se produire. Quand les valeurs spirituelles reçoivent la considération qui leur est due, les significations cosmiques deviennent alors discernables, et la personnalité se trouve progressivement libérée des handicaps du temps et délivrée des limitations de l’espace. 65:8.7 [Parrainé par un Porteur de Vie de Nébadon résidant sur Urantia.] Fascicule 66. Le Prince Planétaire d’Urantia 66:0.1 L’avènement d’un Fils Lanonandek sur un monde moyen signifie que la volonté, la faculté de choisir le sentier de la survie éternelle, a pris naissance dans le mental de l’homme primitif. Mais, sur Urantia, le prince planétaire arriva presque un demi-million d’années après l’apparition de la volonté humaine. 66:0.2 Il y a environ cinq-cent-mille ans, et concurremment avec l’apparition des six races de couleur ou races Sangiks, Caligastia, le Prince Planétaire, arriva sur Urantia. Il y avait alors sur Terre presque un demi-milliard d’êtres humains primitifs, largement dispersés sur l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Le quartier général du Prince, établi en Mésopotamie, était à peu près au centre du monde habité. 2. L’état-major du Prince 66:2.1 Le Prince Planétaire d’Urantia ne fut pas envoyé seul pour accomplir sa mission ; il était accompagné du corps habituel d’adjoints administratifs et d’assistants. 66:2.2 À la tête de ce groupe, se trouvait Daligastia, l’adjoint-associé du Prince Planétaire. 66:2.3 L’état-major planétaire comprenait un grand nombre de coopérateurs angéliques et une foule d’autres êtres célestes chargés de faire progresser les intérêts et de promouvoir le bien-être des races humaines. Mais, de votre point de vue, le groupe le plus intéressant était celui des membres corporels de l’état-major du Prince – ceux que l’on appelle parfois les cent de Caligastia. 66:2.4 Ces cent membres rematérialisés de l’état-major du Prince furent choisis par Caligastia parmi plus de 785 000 citoyens ascendants de Jérusem qui se portèrent volontaires pour se lancer dans l’aventure d’Urantia. Chacun des élus venait d’une planète différente, et aucun d’entre eux ne venait d’Urantia. 66:2.5 Ces volontaires de Jérusem furent directement amenés de la capitale du système sur Urantia par transport séraphique. Après leur arrivée, ils furent maintenus enséraphinés jusqu’à ce que l’on ait pu leur procurer des formes de personnalité de double nature de service planétaire spécial, un véritable corps physique formé de chair et de sang, mais également en résonance avec les circuits de vie du système. 66:2.6 Peu de temps avant l’arrivée des cent citoyens de Jérusem, les deux Porteurs de Vie superviseurs, qui résidaient sur Urantia et qui avaient déjà leurs plans mis au point, demandèrent à Jérusem et à Édentia la permission de transplanter le plasma vital de cent survivants sélectionnés de la race d’Andon et de Fonta dans les corps matériels prévus pour les membres corporels de l’état-major du Prince. La requête fut accordée sur Jérusem et approuvée sur Édentia. 66:2.7 En conséquence, les Porteurs de Vie choisirent, dans la postérité d’Andon et de Fonta, cinquante hommes et cinquante femmes qui représentaient la survivance des meilleures lignées de cette race unique. Partant d’endroits très éloignés, ils furent rassemblés au seuil du quartier général planétaire du Prince grâce aux directives des Ajusteurs de Pensée coordonnées avec des gouvernes séraphiques. Là, les cent humains furent remis entre les mains de la commission fort experte de volontaires venus d’Avalon qui dirigea l’extraction matérielle d’une portion du plasma vital de ces descendants d’Andon. Ce matériau vivant fut ensuite transféré dans les corps matériels construits à l’usage des cent membres jérusémites de l’état-major du Prince. Entretemps, ces citoyens nouvellement arrivés de la capitale du système étaient maintenus dans le sommeil du transport séraphique. 66:2.9 L’opération de repersonnalisation tout entière, depuis l’arrivée des transports séraphiques amenant les cent volontaires de Jérusem jusqu’au moment où ils reprirent conscience comme êtres ternaires du royaume, dura exactement dix jours. 3. Dalamatia – la cité du Prince 66:3.1 Le quartier général du Prince Planétaire était situé dans la région du golfe Persique d’alors, dans la région correspondant à la Mésopotamie d’aujourd’hui. 66:3.3 Le quartier général du Prince Planétaire sur Urantia était un exemple typique de ce genre de stations sur une jeune sphère en voie de développement. Le noyau de l’établissement du Prince était une cité très simple mais très belle, enclose dans une muraille de douze mètres de haut. Ce centre mondial de culture fut nommé Dalamatia en l’honneur de Daligastia. 66:3.4 Le plan de la cité comportait dix subdivisions, avec les bâtiments des quartiers généraux des dix conseils de l’état-major corporel situés au centre de chacune de ces subdivisions. Au milieu de la ville s’élevait le temple du Père invisible. 66:3.6 La cité était bâtie avec le meilleur matériau de construction de ces temps primitifs – la brique. On avait employé très peu de pierre ou de bois. 66:3.7 Près du quartier général du Prince, vivaient des êtres humains de toutes couleurs et de tous les niveaux. C’est parmi ces tribus voisines que furent recrutés les premiers élèves des écoles du Prince. Bien que ces premières écoles de Dalamatia aient été rudimentaires, elles apportaient tout ce qui pouvait être fait pour les hommes et les femmes de cet âge primitif. 66:3.8 L’état-major corporel du Prince attirait continuellement autour de lui les individus supérieurs des tribus environnantes. Après avoir formé et inspiré ces élèves, il les renvoyait chez eux enseigner et guider leurs groupes ethniques respectifs. 4. Les premiers jours des cent 66:4.7 Ces membres matérialisés de l’état-major de Caligastia avaient la couleur de peau et le langage de la race andonique. Ils se nourrissaient comme les mortels du royaume, avec la différence que les corps recréés de ce groupe se satisfaisaient parfaitement d’un régime dépourvu de viande. C’est une des considérations qui fixa le choix de leur résidence dans une région chaude, riche en fruits et en toutes sortes de noix. 66:4.10 Conformément à leurs instructions, les membres de l’état-major ne s’engagèrent pas dans la reproduction sexuelle, mais ils étudièrent minutieusement leur constitution personnelle et explorèrent soigneusement toutes les phases imaginables de liaisons intellectuelles (du mental) et morontielles (de l’âme). C’est au cours de la trente-troisième année de leur séjour à Dalamatia, longtemps avant que le rempart ne fût terminé, que le numéro deux et le numéro sept du groupe danite découvrirent par hasard un phénomène accompagnant la liaison de leur moi morontiel (censément non sexuelle et non matérielle) ; le résultat de cette aventure se révéla être la première des créatures médianes primaires. Le nouvel être était parfaitement visible pour l’état-major planétaire et pour leurs associés célestes, mais demeurait invisible aux yeux des hommes et des femmes des différentes tribus humaines. Sous l’autorité du Prince Planétaire, tous les membres de l’état-major corporel entreprirent de procréer des êtres similaires et tous y réussirent en suivant les instructions du couple danite de pionniers. C’est ainsi que l’état-major du Prince amena, en fin de compte, à l’existence le corps originel de 50 000 médians primaires. 66:4.11 Ces créatures de type médian furent très utiles pour exécuter les opérations du quartier général du monde. 66:4.12 Les cent de Caligastia étaient personnellement immortels, ou impérissables. Les compléments antidotes des courants de vie du système circulaient dans leurs formes matérielles. Si la rébellion ne leur avait pas fait perdre contact avec les circuits de vie, ils auraient continué à vivre indéfiniment jusqu’à l’arrivée ultérieure d’un Fils de Dieu ou jusqu’au moment où ils auraient été libérés de leurs fonctions pour reprendre leur voyage interrompu vers Havona et le Paradis. 66:4.13 Ces compléments antidotes des courants de vie de Satania provenaient du fruit de l’arbre de vie, un arbuste d’Édentia envoyé sur Urantia par les Très Hauts de Norlatiadek au moment de l’arrivée de Caligastia. À l’époque de Dalamatia, cet arbre poussait dans la cour centrale du temple du Père invisible, et c’était le fruit de cet arbre de vie qui permettait aux êtres matériels de l’état-major du Prince, qui autrement auraient été mortels, de vivre indéfiniment tant qu’ils y avaient accès. 66:4.14 Sans avoir de valeur pour les races évolutionnaires, cette supernourriture suffisait parfaitement pour conférer une vie continue aux cent de Caligastia ainsi qu’aux cent Andonites modifiés qui leur étaient associés. 66:4.15 Il convient d’expliquer à cet égard qu’au moment où les cent Andonites contribuèrent, par leur plasma germinatif humain, à la rematérialisation des membres de l’état-major du Prince, les Porteurs de Vie introduisirent dans les corps mortels de ces Andonites le complément des circuits du système. Cela leur permettait de continuer à vivre concurremment à l’état-major, siècle après siècle, en défiant la mort physique. 66:4.16 Les cent Andonites furent finalement informés de leur contribution aux nouvelles formes de leurs supérieurs, et ces mêmes cent enfants des tribus d’Andon furent maintenus au quartier général à titre d’assistants personnels des membres corporels de l’état-major du Prince. 5. L’organisation des cent 66:5.1 Les cent étaient organisés pour le service en dix conseils autonomes de dix membres chacun. Lorsque deux conseils au moins siégeaient en session commune, ces assemblées de liaison étaient présidées par Daligastia. Ces dix groupes étaient constitués comme suit : 66:5.2 1. Le conseil de l’alimentation et du bien-être matériel. Ce groupe était présidé par Ang. L’alimentation, la distribution de l’eau, l’habillement et le progrès matériel de l’espèce humaine, tout cela était stimulé par ce corps d’experts. Ils enseignèrent le creusement des puits, le captage des sources et l’irrigation. Ils apprirent aux gens venus des hautes altitudes et des régions nordiques à améliorer leurs méthodes pour traiter les peaux destinées à servir de vêtements ; les professeurs d’arts et de sciences introduisirent plus tard le tissage. 66:5.3 Les méthodes de conservation de la nourriture firent de grands progrès. Les aliments furent conservés par cuisson, séchage et fumage, devenant ainsi la première forme de la propriété. 66:5.4 2. Le conseil de la domestication et de l’utilisation des animaux. Ce conseil avait pour tâche de choisir et d’élever les animaux les mieux adaptés pour aider les êtres humains à porter des fardeaux et à se faire transporter, pour fournir de la nourriture et plus tard pour servir à cultiver le sol. Ce corps expert était dirigé par Bon. 66:5.5 Les hommes apprirent à employer les bœufs pour porter des fardeaux, mais le cheval ne fut domestiqué qu’à une date ultérieure. Les membres de ce corps furent les premiers à enseigner aux hommes l’usage de la roue pour faciliter la traction. 66:5.6 Ce fut à cette époque que les pigeons voyageurs furent employés pour la première fois ; ils étaient emportés pour les longs voyages et servaient à envoyer des messages ou à demander de l’aide. Le groupe de Bon réussit à dresser les grands fandors comme oiseaux transporteurs de passagers, mais leur race s’éteignit il y a plus de trente-mille ans. 66:5.7 3. Les consultants chargés de triompher des bêtes de proie. Il n’était pas suffisant que l’homme primitif essaye de domestiquer certains animaux ; il fallait encore qu’il apprenne à se protéger de la destruction par le reste du monde animal hostile. Le groupe instructeur correspondant était commandé par Dan. 66:5.8 Grâce à l’emploi de meilleures techniques et de pièges, de grands progrès furent accomplis dans la soumission du monde animal. 66:5.9 4. Le collège chargé de propager et de conserver la connaissance. Ce groupe organisa et dirigea les efforts purement éducatifs de ces âges primitifs. Il était présidé par Fad. Fad formula le premier alphabet et introduisit un système d’écriture. Son alphabet comprenait vingt-cinq caractères. 66:5.11 5. La commission de l’industrie et du commerce. Ce conseil était chargé de développer l’industrie parmi les tribus et de promouvoir le commerce entre les divers groupes pacifiques. Son chef était Nod. Toutes les formes de manufacture primitive furent encouragées par les membres de ce corps. 66:5.13 6. Le collège de la religion révélée. Le président de ce conseil s’appelait Hap. 66:5.14 Aucun membre de l’état-major du Prince ne voulut présenter des révélations susceptibles de compliquer l’évolution. Mais Hap céda aux désirs des habitants de la cité de voir établir une forme de service religieux. Son groupe donna aux Dalamatiens les sept cantiques du culte ainsi que la formule de louange quotidienne. 66:5.17 7. Les gardiens de la santé et de la vie. Ce conseil s’occupa d’introduire un système sanitaire et d’encourager une hygiène primitive ; il était dirigé par Lut. 66:5.18 Ils apprirent à l’humanité que cuire, rôtir et faire bouillir étaient des moyens d’éviter les maladies ; ils enseignèrent également que la cuisson des aliments diminuait grandement la mortalité infantile et facilitait le sevrage précoce. 66:5.20 Il fallut des milliers d’années pour les persuader de bruler les détritus. 66:5.21 Avant l’arrivée du Prince, les bains avaient été un cérémonial exclusivement religieux. Il fut vraiment très difficile de persuader les hommes de laver leur corps pour leur santé. Finalement, Lut incita les éducateurs religieux à inclure les ablutions dans les cérémonies purificatrices qui devaient être accomplies une fois par semaine en liaison avec les dévotions de midi concernant le culte du Père de tous. 66:5.23 8. Le conseil planétaire des arts et des sciences. Ce corps contribua beaucoup à améliorer les techniques industrielles des hommes primitifs et à élever leur concept de la beauté. Son chef s’appelait Mek. 66:5.24 Les arts et les sciences étaient à un niveau très bas dans le monde entier, mais les rudiments de la physique et de la chimie furent enseignés aux Dalamatiens. La poterie et les arts décoratifs furent tous améliorés, et les idéaux de la beauté humaine bien rehaussés, mais la musique ne fit guère de progrès avant l’arrivée de la race violette. 66:5.28 9. Les gouverneurs des relations tribales supérieures. C’était le groupe chargé d’élever la société humaine au niveau d’un État. Son chef était Tut. 66:5.29 Ces dirigeants contribuèrent beaucoup à provoquer des mariages entre membres de tribus différentes. Ils encouragèrent les humains à se faire la cour et à se marier après mure réflexion et amples occasions de faire connaissance. 66:5.30 Tut et ses associés travaillèrent à promouvoir des associations collectives de nature pacifique, à réglementer et à humaniser la guerre, à coordonner les relations entre tribus et à améliorer les gouvernements tribaux. 66:5.31 10. La cour suprême de coordination tribale et de coopération raciale. Ce conseil suprême était dirigé par Van et servait de cour d’appel pour les neuf autres commissions spéciales chargées de superviser les affaires humaines. Ce conseil avait un vaste champ d’action, car il était chargé de toutes les affaires terrestres ne ressortissant pas spécifiquement des autres groupes. 6. Le règne du Prince 66:6.3 Les cent de Caligastia – diplômés des mondes des maisons de Satania – connaissaient bien les arts et la culture de Jérusem, mais une telle connaissance est presque sans valeur sur une planète barbare peuplée d’humains primitifs. Ces êtres sages étaient trop avisés pour entreprendre la transformation soudaine, ou le relèvement en masse, des races primitives de ce temps. Ils comprenaient bien la lenteur de l’évolution de l’espèce humaine et ils s’abstinrent sagement de toute tentative pour modifier radicalement le mode de vie des hommes sur terre. 66:6.4 Chacune des dix commissions planétaires se mit à faire progresser lentement et naturellement les intérêts dont elle avait la charge. Leur plan consistait à attirer les membres des tribus environnantes au mental le mieux développé, et, après les avoir formés, à les renvoyer chez leurs peuples respectifs comme émissaires de progrès social. 7. La vie à Dalamatia 66:7.1 Les bâtiments n’étaient pas particulièrement importants du fait que les instructeurs importés avaient pour but d’encourager le développement éventuel de l’agriculture par l’introduction de l’élevage. Les réserves de terre dans l’enceinte de la cité étaient suffisantes pour que les pâtures et les jardins maraichers puissent nourrir une population d’environ vingt-mille habitants. 66:7.4 L’ordre défini de la vie familiale et le groupement d’une seule famille dans une seule résidence à un endroit relativement stable datent du temps de Dalamatia et furent principalement dus à l’exemple et aux enseignements des cent et de leurs élèves. 66:7.5 Les membres de l’état-major du Prince vivaient par couples comme des pères et des mères. Il est vrai qu’eux-mêmes n’avaient pas d’enfants, mais les cinquante maisons modèles de Dalamatia n’abritaient jamais moins de cinq-cents enfants adoptés, dont beaucoup d’orphelins, choisis parmi les familles supérieures des races andoniques et Sangik. Ces enfants bénéficiaient de la discipline et de la formation de ces superparents et ensuite, après avoir passé trois ans dans les écoles du Prince (ils y entraient entre treize et quinze ans), ils étaient tout à fait aptes au mariage et prêts à recevoir leur mandat d’émissaires du Prince auprès des tribus nécessiteuses de leurs races respectives. 66:7.6 Les étudiants apprenaient individuellement la dextérité manuelle et se réunissaient en groupes ou classes pour acquérir le sens de la société. Ils étaient entrainés à fraterniser avec des groupes tantôt plus jeunes, tantôt plus âgés, et avec des adultes, ainsi qu’à travailler en équipe avec ceux de leur âge. 66:7.8 Hap offrit aux races primitives une loi morale. Ce code s’appelait « La Voie du Père » et consistait dans les sept commandements suivants : 66:7.9 1. Tu ne craindras ni ne serviras aucun Dieu, sauf le Père de tous. 66:7.10 2. Tu ne désobéiras pas au Fils du Père, le souverain du monde, et tu ne manqueras pas de respect envers ses associés suprahumains. 66:7.11 3. Tu ne mentiras pas quand tu seras appelé devant les juges du peuple. 66:7.12 4. Tu ne tueras ni homme, ni femme, ni enfant. 66:7.13 5. Tu ne déroberas ni les biens ni le bétail de ton voisin. 66:7.14 6. Tu ne toucheras pas à la femme de ton ami. 66:7.15 7. Tu ne feras pas montre d’irrévérence envers tes parents ni envers les anciens de la tribu. 66:7.16 Ceci resta la loi de Dalamatia pendant près de trois-cent-mille ans. De nombreuses pierres sur lesquelles cette loi fut gravée reposent actuellement sous la mer au large de la Mésopotamie et de la Perse. 66:7.20 Au moment où la rébellion éclata, Dalamatia avait une population fixe de presque six-mille habitants. Les admirables bénéfices de cette époque pour l’humanité furent pratiquement tous effacés par l’horrible confusion et les abjectes ténèbres spirituelles qui suivirent la tromperie et la sédition catastrophiques de Caligastia. 8. Les mécomptes de Caligastia 66:8.3 À partir de l’arrivée du Prince Caligastia, la civilisation planétaire progressa d’une manière assez normale pendant près de trois-cent-mille ans. La carrière de la planète se poursuivit de façon très satisfaisante jusqu’au moment de la rébellion de Lucifer et de la trahison simultanée de Caligastia. Toute la partie de l’histoire qui leur est postérieure a été irrémédiablement modifiée par cette erreur catastrophique ainsi que par l’échec ultérieur d’Adam et d’Ève dans l’accomplissement de leur mission planétaire. 66:8.4 Le Prince d’Urantia sombra dans les ténèbres au moment de la rébellion de Lucifer, précipitant ainsi la planète dans un long désordre. 66:8.5 Le pouvoir qu’avait le Prince déchu de troubler les affaires humaines fut considérablement restreint par l’influence de Machiventa Melchizédek, qui s’incarna à l’époque d’Abraham. Par la suite, au cours de l’incarnation de Micaël, ce Prince traitre fut finalement dépouillé de toute autorité sur Urantia. 66:8.8 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 67. La rébellion planétaire 67:0.1 Il est impossible de comprendre les problèmes associés à l’existence de l’homme sur Urantia sans avoir des notions sur certaines grandes époques du passé, notamment sur l’occurrence et les conséquences de la rébellion planétaire. Bien que ce soulèvement n’ait pas eu de conséquences sérieuses sur le progrès de l’évolution organique, il modifia notablement le cours de l’évolution sociale et du développement spirituel. Toute l’histoire supraphysique de la planète fut profondément influencée par cette calamité dévastatrice. 1. La trahison de Caligastia 67:1.1 Caligastia avait eu la charge d’Urantia depuis trois-cent-mille ans lorsque Satan, l’assistant de Lucifer, fit l’une de ses visites d’inspection périodiques. 67:1.2 Au cours de cette inspection, Satan informa Caligastia de la « Déclaration de Liberté » que Lucifer se proposait alors de faire et, ainsi que nous le savons maintenant, le Prince tomba d’accord pour trahir la planète dès que la rébellion serait annoncée. 2. Le début de la rébellion 67:2.1 Peu après l’inspection de Satan, Caligastia tint une longue conférence avec son associé Daligastia, à la suite de laquelle ce dernier convoqua les dix conseils d’Urantia en session extraordinaire. Cette assemblée fut ouverte par la déclaration que le Prince Caligastia était sur le point de se proclamer souverain absolu d’Urantia et exigeait que tous les groupes administratifs abdiquent en remettant toutes leurs fonctions et tous leurs pouvoirs entre les mains de Daligastia, désigné comme mandataire en attendant la réorganisation du gouvernement planétaire et la redistribution consécutive de ces charges d’autorité administrative. 67:2.2 La présentation de cette ahurissante exigence fut suivie du magistral appel de Van, président du conseil suprême de coordination. Cet éminent administrateur et juriste de talent stigmatisa la proposition de Caligastia en la dénonçant comme un acte frisant la rébellion planétaire. Il conjura ses collègues de s’abstenir de toute participation tant que l’on n’aurait pas interjeté appel auprès de Lucifer, Souverain du Système de Satania ; il obtint l’appui de l’état-major tout entier. En conséquence, un appel fut fait à Jérusem d’où revinrent immédiatement des ordres désignant Caligastia comme souverain suprême d’Urantia et enjoignant une obéissance absolue et sans réserve à ses commandements. C’est en réponse à ce message stupéfiant que le noble Van fit son fameux discours de sept heures dans lequel il accusait formellement Daligastia, Caligastia et Lucifer d’outrager la souveraineté de l’univers de Nébadon ; il fit alors appel aux Très Hauts d’Édentia pour être soutenu et confirmé. 67:2.3 Entretemps, les circuits du système avaient été coupés ; Urantia était isolée. Tous les groupes de vie céleste présents sur la planète se trouvèrent soudain isolés sans préavis, c’est-à-dire totalement privés de tous avis et conseils extérieurs. 67:2.4 Daligastia proclama officiellement Caligastia « Dieu d’Urantia et suprême au-dessus de tout ». Face à cette proclamation, l’alternative était claire ; chaque groupe se retira et commença ses délibérations, discussions destinées finalement à déterminer le sort de toutes les personnalités suprahumaines sur la planète. 67:2.5 Les séraphins, les chérubins et les autres êtres célestes furent impliqués dans les décisions de cette lutte implacable, de ce long et coupable conflit. De nombreux groupes suprahumains qui se trouvaient par hasard sur Urantia au moment de son isolement y furent retenus et, à l’instar des séraphins et de leurs associés, contraints de choisir entre le péché et la droiture – entre les voies de Lucifer et la volonté du Père invisible. 67:2.6 Cette lutte se poursuivit pendant plus de sept ans. Tant que chaque personnalité touchée n’eut pas pris sa décision définitive, les autorités d’Édentia ne voulurent pas interférer et n’intervinrent pas. C’est alors seulement que Van et ses associés loyaux reçurent leur justification et furent dégagés de leur longue anxiété et de leur intolérable incertitude. 3. Les sept années décisives 67:3.2 Sur Urantia, quarante membres de l’état-major corporel des cent (y compris Van) refusèrent de se joindre à l’insurrection. De nombreux assistants humains de l’état-major furent également de nobles et braves défenseurs de Micaël et du gouvernement de son univers. Il y eut une terrible perte de personnalités parmi les séraphins et les chérubins. Près de la moitié des séraphins administratifs et des séraphins provisoirement attachés à la planète firent cause commune avec leur chef et avec Daligastia pour défendre la cause de Lucifer. Quarante-mille-cent-dix-neuf médians primaires se joignirent à Caligastia, mais les autres restèrent fidèles à leur mission. 67:3.3 Le Prince félon rassembla les médians déloyaux et d’autres groupes de personnalités rebelles, et les organisa pour exécuter ses ordres, tandis que Van rassemblait les médians loyaux et d’autres groupes fidèles, et commençait la grande bataille pour sauver l’état-major planétaire et les autres personnalités célestes bloquées sur Urantia. 67:3.4 Durant la lutte, les loyalistes s’installèrent dans un établissement peu protégé et sans remparts situé à quelques kilomètres à l’est de Dalamatia, mais leurs habitations étaient gardées jour et nuit par les médians loyaux toujours vigilants et attentifs, et ils avaient en leur possession l’inestimable arbre de vie. 67:3.8 Amadon est le héros humain le plus remarquable de la rébellion de Lucifer. Ce descendant mâle d’Andon et de Fonta fut l’un des cent mortels qui avaient apporté leur plasma vivant à l’état-major du Prince, et il ne cessa pas, depuis cet évènement, d’être attaché à Van à titre d’associé et d’assistant humain. Amadon choisit de rester aux côtés de son chef pendant toute cette longue lutte éprouvante. 67:3.10 On pourrait raconter indéfiniment les évènements sensationnels de ces jours tragiques, mais enfin la dernière personnalité en jeu prit sa décision définitive, et alors, mais alors seulement, un Très Haut d’Édentia arriva en compagnie des Melchizédeks chargés des problèmes d’urgence pour se saisir de l’autorité sur Urantia. Les annales panoramiques du règne de Caligastia furent effacées sur Jérusem et la période probatoire de la réhabilitation planétaire commença. 4. Les cent de Caligastia après la rébellion 67:4.2 Les soixante membres de l’état-major planétaire qui prirent parti pour la rébellion choisirent Nod pour chef. Ils travaillèrent de tout cœur pour le Prince rebelle, mais s’aperçurent bientôt qu’ils étaient privés du soutien des circuits vitaux du système. Ils prirent conscience du fait qu’ils avaient été rabaissés au statut des êtres mortels. Ils étaient certes suprahumains, mais en même temps matériels et mortels. Dans un effort pour accroitre leur nombre, Daligastia ordonna un recours immédiat à la reproduction sexuée, sachant parfaitement que les soixante membres originels de l’état-major qui l’avaient suivi et leurs quarante-quatre associés andoniques modifiés étaient condamnés à mourir tôt ou tard. Après la chute de Dalamatia, l’état-major déloyal émigra vers le nord et vers l’est. Les descendants de ces membres furent connus longtemps sous le nom de Nodites, et leur lieu d’habitation comme « pays de Nod ». 67:4.5 Immédiatement après l’arrivée des administrateurs provisoires Melchizédeks, les personnalités loyales (à l’exception de Van) furent renvoyées à Jérusem et réunies à leurs Ajusteurs en attente. 67:4.7 En grande majorité, les êtres humains et suprahumains qui furent victimes de la rébellion de Lucifer sur Jérusem et sur les différentes planètes induites en erreur se sont depuis longtemps repentis de leur folie. 5. Les résultats immédiats de la rébellion 67:5.2 Très tôt après la rébellion, tout l’état-major séditieux se trouva engagé dans une défense énergique de la cité contre les hordes de demi-sauvages qui assiégeaient ses murs en application des doctrines de liberté qui leur avaient été prématurément enseignées. 67:5.3 Le plan de Caligastia pour reconstruire immédiatement la société humaine selon ses idées sur les libertés individuelles et collectives se révéla rapidement un échec plus ou moins complet. La société s’effondra vite à son ancien niveau biologique, et la lutte pour le progrès dut recommencer entièrement à partir d’un point à peine plus avancé qu’au début du régime de Caligastia, car le soulèvement avait laissé le monde dans la pire des confusions. 6. Van – l’inébranlable 67:6.1 Les partisans de Van se retirèrent de bonne heure dans les hautes terres à l’ouest de l’Inde, où ils furent à l’abri des attaques lancées par les races en pleine confusion des basses terres. De ce lieu de retraite, ils songèrent à préparer la réhabilitation du monde, comme leurs antiques prédécesseurs badonites avaient jadis inconsciemment travaillé au bien-être de l’humanité juste avant la naissance des tribus Sangiks. 67:6.2 Avant l’arrivée des administrateurs provisoires Melchizédeks, Van confia la gestion des affaires humaines à dix commissions de quatre membres chacune, commissions identiques à celles du régime du Prince. Les Porteurs de Vie résidents les plus anciens assurèrent la direction temporaire de ce conseil de quarante, qui fonctionna pendant les sept années d’attente. Des groupes semblables d’Amadonites se chargèrent de ces responsabilités quand les trente-neuf membres loyaux de l’état-major retournèrent à Jérusem. 67:6.4 Van fut laissé sur Urantia jusqu’à l’arrivée d’Adam et y demeura le chef en titre de toutes les personnalités suprahumaines opérant sur la planète. Amadon et lui furent sustentés pendant plus de cent-cinquante-mille ans par la technique de l’arbre de vie en liaison avec le ministère de vie spécialisé des Melchizédeks. 67:6.7 Malgré le terrible recul provoqué par la rébellion, il restait sur terre beaucoup de bonnes lignées biologiquement prometteuses. Sous le contrôle supérieur des administrateurs provisoires Melchizédeks, Van et Amadon continuèrent leur œuvre. Ils encouragèrent l’évolution naturelle de la race humaine, faisant progresser l’évolution physique des hommes jusqu’au point culminant justifiant l’envoi d’un Fils et d’une Fille Matériels sur Urantia. 67:6.8 Van et Amadon restèrent sur terre jusque peu après l’arrivée d’Adam et d’Ève. Quelques années après, ils furent transférés à Jérusem, où Van fut réuni à son Ajusteur qui l’attendait. Van sert maintenant pour le compte d’Urantia en attendant l’ordre de reprendre le long, long chemin vers la perfection du Paradis. 7. Les répercussions lointaines du péché 67:7.3 Cinquante-mille ans après l’effondrement de l’administration planétaire, les affaires terrestres étaient si désorganisées et retardées que la race humaine avait très peu gagné par rapport au statut évolutionnaire général existant au moment de l’arrivée de Caligastia, trois-cent-cinquante-mille ans auparavant. À certains égards, des progrès avaient été accomplis, à d’autres, beaucoup de terrain avait été perdu. 67:7.6 Le péché commis sur Urantia ne retarda presque pas l’évolution biologique, mais il eut pour effet de priver les races humaines du plein bénéfice de l’héritage adamique. Le péché retarde énormément le développement intellectuel, la croissance morale, le progrès social et l’aboutissement spirituel des masses. Mais il n’empêche pas l’individu choisissant de connaitre Dieu et d’accomplir sincèrement la volonté divine de parvenir à l’accomplissement spirituel le plus élevé. 67:7.7 Caligastia se rebella, Adam et Ève firent défaut, mais nulle personne née ensuite sur Urantia n’a souffert de ces erreurs dans son expérience spirituelle individuelle. Tous les mortels nés sur Urantia depuis la rébellion de Caligastia ont été quelque peu pénalisés dans le temps, mais le bien-être futur de leurs âmes n’a jamais été le moins du monde compromis dans l’éternité. 67:8.6 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 68. L’aurore de la civilisation 68:0.2 La civilisation est une acquisition raciale ; elle n’est pas inhérente à la biologie ; c’est pourquoi tous les enfants doivent être élevés dans un milieu culturel, et la jeunesse de chaque génération successive doit recevoir à nouveau son éducation. Les qualités supérieures de la civilisation – scientifiques, philosophiques et religieuses – ne se transmettent pas d’une génération à l’autre par héritage direct. Ces réalisations culturelles ne sont préservées que par la conservation éclairée du patrimoine social. 1. La socialisation protectrice 68:1.1 Quand les hommes sont amenés à se rapprocher étroitement, ils apprennent souvent à s’aimer mutuellement, mais les hommes primitifs ne débordaient pas naturellement de sentiments fraternels ni du désir de contacts sociaux avec leurs semblables. C’est plutôt par de tristes expériences que les races primitives apprirent que « l’union fait la force ». 68:1.3 La société primitive fut ainsi fondée sur les nécessités réciproques et sur l’accroissement de sécurité dus aux associations. C’est sous l’empire de la peur de l’isolement et grâce à une coopération donnée à contrecœur que la société humaine a évolué pendant des cycles millénaires. 68:1.4 Les hommes primitifs apprirent de bonne heure que les groupes sont beaucoup plus grands et plus forts que la simple somme des individus qui les composent. Mais la coopération n’est pas une caractéristique naturelle de l’homme ; celui-ci apprend à coopérer d’abord par peur, et plus tard parce qu’il découvre que c’est très avantageux pour faire face aux difficultés du temps présent et pour se protéger contre les périls supposés de l’éternité. 68:1.5 Les peuples qui s’organisèrent ainsi de bonne heure en sociétés primitives obtinrent de meilleurs résultats dans leurs attaques contre la nature ainsi que dans leur défense contre leurs semblables. Ils avaient de plus grandes possibilités de survie. La civilisation a donc constamment progressé sur Urantia malgré ses nombreux reculs. 2. Les facteurs de progrès social 68:2.2 Le niveau de l’intelligence a puissamment contribué au rythme de la progression culturelle, mais la société a essentiellement pour but de diminuer l’élément risque dans le mode de vie individuel. Elle a progressé à l’allure même où elle a réussi à diminuer la souffrance et à augmenter l’élément plaisir dans la vie. C’est ainsi que le corps social tout entier avance lentement vers le but de sa destinée – la survie ou la disparition – selon que son but est la préservation du moi ou le plaisir égoïste. La préservation du moi fait naitre la société, tandis que l’excès des jouissances égoïstes détruit la civilisation. 68:2.4 L’instinct grégaire dans l’homme naturel ne suffit pas à expliquer le développement d’une organisation sociale telle que celle qui existe présentement sur Urantia. Bien que cette propension innée soit à la base de la société humaine, une grande part de la sociabilité de l’homme est un acquêt. Deux grandes influences qui contribuèrent aux associations primitives d’êtres humains furent la faim et l’amour sexuel, besoins instinctifs que les hommes partagent avec le monde animal. Deux autres sentiments ont rapproché les êtres humains et les ont maintenus rapprochés, la vanité et la peur, plus particulièrement la peur des fantômes. 68:2.5 L’histoire n’est que le compte rendu de la lutte millénaire des hommes pour leur nourriture. L’homme primitif ne pensait que lorsqu’il avait faim ; économiser de la nourriture fut son premier renoncement, son premier acte d’autodiscipline. 68:2.6 La pression sociale de la faim, de la vanité et de la peur des fantômes était continue, mais celle de la satisfaction sexuelle était temporaire et sporadique. La présence d’un enfant sans défense détermina la première différenciation entre les activités masculines et féminines ; la femme dut entretenir une résidence fixe où elle pouvait cultiver le sol. Depuis les temps les plus reculés, l’endroit où se tient la femme a toujours été considéré comme le foyer. 68:2.7 La femme devint donc de bonne heure indispensable à l’évolution du plan social, moins à cause d’une éphémère passion sexuelle que par suite du besoin de nourriture ; elle était une partenaire essentielle à la conservation de soi. 68:2.8 Presque toutes les valeurs durables de la civilisation ont leurs racines dans la famille. La famille fut le premier groupement pacifique couronné de succès, car l’homme et la femme apprirent à concilier leurs antagonismes tout en enseignant les occupations pacifiques à leurs enfants. 3. L’influence socialisante de la peur des fantômes 68:3.2 Le plus important facteur individuel, dans l’évolution de la société humaine, fut probablement de rêver de fantômes. Rêver de fantômes fut une des différences qui apparut le plus tôt entre le mental humain et le mental animal. Les animaux n’imaginent pas la survie après la mort. 68:3.3 La crainte des esprits des trépassés mit en lumière une nouvelle et étonnante forme de peur, une terreur effroyable et puissante, qui donna un coup de fouet aux ordres sociaux relâchés des premiers âges et provoqua la formation des groupes primitifs, plus sérieusement disciplinés et mieux contrôlés de ces temps anciens. Par la peur superstitieuse de l’irréel et du surnaturel, cette superstition insensée, qui subsiste encore en partie, prépara le mental des hommes à une découverte ultérieure, celle de « la crainte du Seigneur qui est le commencement de la sagesse ». 68:3.4 La faim et l’amour rapprochèrent les hommes ; la vanité et la peur des fantômes les gardèrent unis. 4. L’évolution des mœurs 68:4.3 La peur des fantômes conduisit l’homme primitif à envisager le surnaturel ; elle établit ainsi des bases solides pour les puissantes influences sociales de l’éthique et de la religion, qui à leur tour préservèrent intactes de génération en génération les mœurs et les coutumes de la société. Les mœurs se trouvèrent de bonne heure établies et cristallisées par la croyance que les trépassés tenaient jalousement à la manière dont ils avaient vécu et dont ils étaient morts. On croyait donc qu’ils puniraient implacablement les vivants osant traiter avec une négligence dédaigneuse les règles de vie qu’ils avaient respectées pendant qu’eux-mêmes vivaient dans la chair. 68:4.5 L’homme primitif était enserré dans l’étau de la coutume ; le sauvage était un véritable esclave des usages. 68:4.6 La coutume a été le fil de continuité qui assura la cohésion de la civilisation. La voie de l’histoire humaine est jonchée de vestiges de coutumes abandonnées et de pratiques sociales surannées ; mais nulle civilisation n’a survécu en abandonnant ses mœurs, à moins d’avoir adopté des coutumes meilleures et mieux appropriées. 5. Les techniques du sol – les arts d’entretien 68:5.2 Les premières cultures humaines apparurent le long des fleuves de l’hémisphère oriental, et il y eut quatre grandes étapes dans la marche en avant de la civilisation : 68:5.3 1. Le stade de la cueillette. La contrainte alimentaire, la faim, conduisit à la première forme d’organisation industrielle, les chaines primitives de cueillette de la nourriture. 68:5.4 2. Le stade de la chasse. L’invention des armes-outils permit aux hommes de devenir des chasseurs et de se libérer ainsi en grande partie de l’esclavage de la nourriture. 68:5.6 3. Le stade pastoral. Cette phase de la civilisation fut rendue possible par la domestication des animaux. 68:5.7 La vie pastorale apporta une amélioration supplémentaire à l’esclavage alimentaire. L’homme apprit à vivre sur l’intérêt de son capital, sur le croit de son troupeau. Il eut ainsi plus de loisirs pour faire des progrès et se cultiver. 68:5.9 4. Le stade agricole. Cette ère fut déterminée par la culture des plantes, qui représente le type le plus élevé de civilisation matérielle. La culture des plantes exerce une influence ennoblissante sur toutes les races de l’humanité. 68:5.12 La société humaine a évolué en partant du stade de la chasse et passé par celui de l’élevage pour atteindre le stade territorial de l’agriculture. Chaque étape de cette progression de la civilisation fut marquée par une diminution constante du nomadisme ; les hommes se mirent à vivre de plus en plus à leur foyer. 68:5.13 Maintenant, l’industrie s’ajoute à l’agriculture, avec un accroissement correspondant de l’urbanisation et une multiplication des groupes non agricoles parmi les classes de citoyens. Mais une civilisation industrielle ne peut espérer survivre si ses dirigeants ne se rendent pas compte que les développements sociaux, même les plus élevés, doivent toujours reposer sur une base agricole saine. 68:6.12 [Présenté par un Melchizédek jadis stationné sur Urantia.] Fascicule 69. Les institutions humaines primitives 69:0.1 Sur le plan émotionnel, l’homme transcende ses ancêtres animaux par son aptitude à apprécier l’humour, l’art et la religion. Sur le plan social, l’homme montre sa supériorité en fabriquant des outils, en communiquant sa pensée et en établissant des institutions. 69:0.2 Quand des êtres humains restent longtemps groupés en société, ces collectivités entrainent toujours la création de certaines tendances d’activités qui culminent en institutions. Presque toutes les institutions humaines ont fait apparaitre une économie de travail tout en contribuant dans une certaine mesure à accroitre la sécurité collective. 69:0.3 L’homme civilisé tire une grande fierté du caractère, de la stabilité et de la permanence des institutions établies, mais toutes les institutions humaines ne représentent que l’accumulation des mœurs du passé telles qu’elles ont été conservées par les tabous et revêtues de dignité par la religion. Ces legs deviennent des traditions, et les traditions se métamorphosent finalement en conventions. 1. Les institutions humaines fondamentales 69:1.2 Les institutions humaines appartiennent à trois classes générales : 69:1.3 1. Les institutions d’autoconservation. Ces institutions comprennent les pratiques nées de la faim et des instincts de préservation de soi qui lui sont liés. Nous citerons l’industrie, la propriété, la guerre d’intérêt et toute la machinerie régulatrice de la société. 69:1.4 2. Les institutions d’autoperpétuation. Ce sont les créations de la société nées de l’appétit sexuel, de l’instinct maternel et des sentiments affectifs supérieurs des races. Elles embrassent les sauvegardes sociales du foyer et de l’école, de la vie familiale, de l’éducation, de l’éthique et de la religion. 69:1.5 3. Les pratiques de satisfaction égoïste. Ce sont les pratiques nées des tendances à la vanité et des sentiments d’orgueil ; elles comprennent les coutumes d’habillement et de parure personnelle, les usages sociaux, les guerres de prestige, la danse, les amusements, les jeux et d’autres formes de plaisirs sensuels. 2. L’aurore de l’industrie 69:2.1 L’industrie primitive prit lentement forme comme assurance contre les terreurs de la famine. Dès le début de son existence, l’homme commença à prendre exemple sur certains animaux qui emmagasinent de la nourriture pendant les périodes de surabondance en vue des jours de pénurie. 69:2.4 L’homme primitif détestait travailler beaucoup et ne se dépêchait jamais, à moins de se trouver en face d’un grand danger. Le temps considéré comme élément du travail, l’idée d’accomplir une tâche donnée dans une certaine limite de durée, sont des notions entièrement modernes. Les anciens n’étaient jamais pressés par le temps. Ce fut la double exigence d’une lutte intense pour l’existence et de la progression constante des niveaux de vie qui poussa les races primitives, naturellement indolentes, dans les voies de l’industrie. 3. La spécialisation du travail 69:3.1 Dans la société primitive, les divisions du travail furent déterminées par des circonstances d’abord naturelles, puis sociales. L’ordre primitif des spécialisations fut le suivant : 69:3.2 1. La spécialisation fondée sur le sexe. Le travail de la femme se trouva déterminé par la présence sélective des enfants ; par nature, les femmes aiment davantage les bébés que ne le font les hommes. La femme devint ainsi la travailleuse routinière, tandis que l’homme chassait et combattait, passant par des périodes nettement marquées de travail et de repos. 69:3.4 2. Les modifications dues à l’âge et à la maladie. Ces différences déterminèrent la division suivante du travail : les hommes âgés et les infirmes furent chargés de bonne heure de la fabrication des outils et des armes. 69:3.5 3. Les différenciations fondées sur la religion. Les sorciers-guérisseurs furent les premiers êtres humains à être exemptés de travail physique. 69:3.6 Les forgerons furent le premier groupe non religieux à bénéficier de privilèges spéciaux. Ils étaient considérés comme neutres pendant les guerres, et ces loisirs supplémentaires les conduisirent à devenir, en tant que classe, les politiciens de la société primitive. 69:3.7 4. Les maitres et les esclaves. Les relations entre vainqueurs et vaincus produisirent une nouvelle différenciation du travail, qui signifia le commencement de l’esclavage humain. 69:3.8 5. Les différenciations fondées sur divers dons physiques et mentaux. Les différences inhérentes aux hommes favorisèrent d’autres divisions du travail, tous les êtres humains ne naissent pas égaux. 69:3.11 Les premiers commerçants furent des femmes. La croissance du troc entre groupes donna naissance au commerce, et l’échange de la main-d’œuvre spécialisée suivit l’échange des denrées. 4. Les débuts du commerce 69:4.1 De même que le mariage par contrat fit suite au mariage par capture, de même le commerce par échange suivit la saisie par raids. Mais une longue période de piraterie intervint entre les pratiques primitives du troc silencieux et le commerce ultérieur par des méthodes d’échanges modernes. 69:4.3 On se servait d’un fétiche pour monter la garde auprès des biens déposés pour le troc silencieux. Ces lieux de marché étaient à l’abri du vol ; rien ne pouvait en être retiré qui ne fût troqué ou vendu ; avec un fétiche de garde, les biens étaient toujours en sûreté. Les premiers commerçants étaient scrupuleusement honnêtes au sein de leurs propres tribus, mais trouvaient tout à fait normal de tromper des étrangers éloignés. 5. Les débuts du capital 69:5.1 Le capital est un travail comportant renonciation au présent en faveur de l’avenir. Les économies représentent une forme d’assurance pour l’entretien et la survivance. La thésaurisation de la nourriture développa la maitrise de soi et créa les premiers problèmes de capital et de travail. 69:5.3 Les mobiles essentiels de l’accumulation du capital furent : 69:5.4 1. La faim - associée à la prévoyance. 69:5.5 2. L’amour de la famille - le désir de pourvoir à ses besoins. Le capital représente l’épargne d’un bien malgré la pression des nécessités du jour, afin de s’assurer contre les exigences de l’avenir. 69:5.6 3. La vanité - le désir de faire étalage de l’accumulation de ses biens. 69:5.7 4. Le rang social - le vif désir d’acheter un prestige social et politique. 69:5.8 5. Le pouvoir - la soif d’être le maitre. Les prêteurs se faisaient eux-mêmes rois en se créant une armée permanente de débiteurs. Les serviteurs esclaves comptèrent parmi les premières formes de propriété que l’on accumulait. 69:5.9 6. La peur des fantômes des morts - le salaire payé aux prêtres pour être protégé. Les prêtres devinrent ainsi très riches ; ils furent les magnats des capitalistes d’autrefois. 69:5.10 7. Le désir sexuel - le désir d’acheter une ou plusieurs femmes. La première forme de commerce entre les hommes fut l’échange de femmes. 69:5.11 8. Les nombreuses formes de satisfaction égoïste. Certains ont cherché la fortune parce qu’elle conférait le pouvoir ; d’autres peinèrent pour acquérir des biens parce que cela leur rendait la vie facile. 69:5.15 Bien que le capital ait contribué à libérer les hommes, il a énormément compliqué leur organisation sociale et industrielle. Son emploi abusif par des capitalistes injustes n’infirme pas le fait que le capital est la base de la société industrielle moderne. Grâce à lui et aux inventions, la génération actuelle jouit d’un degré de liberté qui n’a jamais été atteint auparavant sur terre. Nous notons cela comme un fait et non pour justifier les nombreux abus que des personnes égoïstes et inconséquentes, qui en ont la garde, font du capital. 6. L’importance du feu dans la civilisation 69:6.1 La société primitive avec ses quatre divisions – industrielle, régulatrice, religieuse et militaire – se forma en employant le feu, les animaux, les esclaves et la propriété. 69:6.2 La capacité de faire du feu a séparé, d’un seul coup et pour toujours, l’homme de l’animal ; c’est l’invention ou la découverte humaine fondamentale. Le feu permit à l’homme de demeurer sur le sol la nuit, car tous les animaux en ont peur. Le feu encouragea les rapports sociaux à la tombée du jour. Non seulement il protégeait du froid et des bêtes féroces, mais il était aussi employé comme protection contre les fantômes. 7. L’emploi des animaux 69:7.1 À l’origine, le monde animal tout entier était l’ennemi de l’homme ; les êtres humains durent apprendre à se protéger contre les bêtes. L’homme commença par manger les animaux, mais apprit plus tard à les domestiquer et à les dresser pour le servir. 69:7.2 La domestication des animaux apparut fortuitement. Les sauvages chassaient les troupeaux à peu près comme les Indiens américains chassaient le bison. En encerclant le troupeau, ils pouvaient garder le contrôle des animaux et ne les tuer que dans la mesure où ils en avaient besoin pour se nourrir. Ils construisirent plus tard des enclos et capturèrent des troupeaux entiers. 69:7.5 Tant que les hommes furent des chasseurs, ils restèrent assez bons pour les femmes, mais, après la domestication des animaux, beaucoup de tribus traitèrent leurs femmes d’une façon honteuse, en n’ayant pas beaucoup plus d’égards pour elles que pour leurs animaux. Les traitements brutaux infligés aux femmes par les hommes constituent l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine. 8. L’esclavage en tant que facteur de civilisation 69:8.2 Il n’y a pas si longtemps, l’esclavage était le sort des prisonniers de guerre qui refusaient la religion de leurs vainqueurs. Dans les temps les plus anciens, les captifs étaient mangés ou torturés à mort, ou contraints de se combattre mutuellement, ou sacrifiés aux esprits, ou réduits en esclavage. L’esclavage fut un grand progrès sur le massacre des vaincus et le cannibalisme. 69:8.5 Les pasteurs furent les premiers capitalistes ; leurs troupeaux représentaient un capital, et ils vivaient sur l’intérêt – le croit naturel. Ils n’étaient guère enclins à confier ces richesses aux soins d’esclaves ou de femmes. Plus tard, ils firent des prisonniers masculins, qu’ils forcèrent à cultiver le sol. Telle est l’origine première du servage – l’homme attaché à la terre. 69:8.7 L’institution de l’esclavage força l’homme à inventer les mécanismes régulateurs de la société primitive ; elle donna naissance aux premières formes de gouvernement. L’esclavage exige une forte réglementation. 69:8.8 L’esclavage crée une organisation culturelle et des réalisations sociales, mais attaque bientôt insidieusement la société par l’intérieur et se révèle la plus grave des maladies sociales destructrices. 69:8.9 Les inventions mécaniques modernes ont rendu l’esclavage suranné. 69:8.10 À l’heure actuelle, les hommes ne sont plus des esclaves sociaux, mais des milliers de personnes permettent à l’ambition de les asservir par des dettes. 69:8.11 Bien que l’idéal de la société soit la liberté universelle, l’oisiveté ne devrait jamais être tolérée. Toute personne valide devrait être forcée d’accomplir une quantité de travail au moins suffisante pour la faire vivre. 9. La propriété privée 69:9.1 Bien que la société primitive fût pratiquement communautaire, les hommes primitifs ne pratiquaient pas les doctrines modernes du communisme. Le communisme de ces premiers temps n’était ni une pure théorie ni une doctrine sociale ; il était un ajustement automatique simple et pratique. Ce communisme empêchait le paupérisme et la misère. 69:9.2 Le communisme fut l’échafaudage indispensable à la croissance de la société primitive, mais il céda la place à l’évolution d’un ordre social plus élevé, parce qu’il allait à l’encontre de quatre puissantes inclinations humaines : 69:9.3 1. La famille. L’homme ne cherche pas seulement à accumuler des biens ; il désire léguer son capital à sa progéniture. 69:9.4 2. Les tendances religieuses. L’homme primitif voulait également se constituer une propriété comme un point de départ pour sa vie dans sa prochaine existence. Ce mobile explique pourquoi l’on garda si longtemps la coutume d’ensevelir les biens personnels d’un défunt avec lui. 69:9.5 3. Le désir de liberté et de loisirs. Aux premiers temps de l’évolution sociale, la mainmise du groupe sur les revenus individuels était pratiquement une forme d’esclavage ; le travailleur devenait l’esclave de l’oisif. 69:9.6 4. Le besoin de sécurité et de puissance. Le communisme fut finalement éliminé par les fraudes d’individus progressistes et prospères qui eurent recours à divers subterfuges pour éviter de devenir esclaves des paresseux oisifs de leur tribu. Au début, toute thésaurisation fut secrète, car l’insécurité des temps primitifs empêchait d’accumuler visiblement des capitaux. 69:9.11 L’emplacement où il dormait fut l’une des premières propriétés de l’homme. Plus tard, des domiciles furent attribués par le chef de la tribu, qui détenait toute la propriété foncière pour le compte du groupe. Bientôt, l’emplacement du feu conféra la propriété. Plus tard encore, un puits constitua un droit sur les terres attenantes. 69:9.14 Les individus ne reçurent d’abord une terre que pour la durée de leur vie ; à leur mort, la terre revenait à la tribu. 69:9.15 Ce fut finalement l’État qui attribua la propriété aux individus, en se réservant le droit de lever des impôts. Une fois qu’ils eurent assuré leurs titres, les propriétaires fonciers purent percevoir des loyers, et la terre devint une source de revenus – un capital. 69:9.17 Le droit de propriété n’est pas absolu ; il est purement social. Mais les gouvernements, les lois, l’ordre, les droits civils, les libertés sociales, les conventions, la paix et le bonheur que connaissent les peuples modernes se sont tous développés autour de la propriété privée des biens. 69:9.19 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 70. L’évolution du gouvernement humain 70:0.3 Le gouvernement est un développement inconscient ; il évolue par tâtonnements. Il possède une valeur de survie et, en conséquence, il devient traditionnel. L’anarchie accroissait la misère ; c’est pourquoi les gouvernements (la loi et l’ordre relatifs) émergèrent lentement ou sont en train d’apparaitre. 1. La genèse de la guerre 70:1.1 La guerre est l’état naturel et l’héritage de l’homme en évolution ; la paix est l’étalon social mesurant le développement de la civilisation. Avant que les races en progrès n’aient été partiellement organisées au point de vue social, l’homme était très individualiste, extrêmement méfiant et querelleur à un point incroyable. La violence est la loi de la nature, l’hostilité est la réaction automatique des enfants de la nature, tandis que la guerre n’est que ces mêmes activités poursuivies collectivement. 70:1.7 La guerre subsiste parce que l’homme est humain, qu’il descend de l’animal par évolution et que tous les animaux sont belliqueux. Parmi les premières causes de guerre, on compte : 70:1.8 1. La faim, qui conduisit à des razzias sur la nourriture. 70:1.9 2. La pénurie de femmes - une tentative pour suppléer à l’insuffisance d’aide domestique. 70:1.10 3. La vanité - le désir d’exhiber les prouesses de la tribu. Les groupes supérieurs combattaient pour imposer leur mode de vie aux peuples inférieurs. 70:1.11 4. Les esclaves - le besoin de recrues pour la main-d’œuvre. 70:1.12 5. La vengeance constituait le motif de guerre quand une tribu croyait qu’une autre tribu voisine avait occasionné la mort d’un des siens. 70:1.13 6. Le délassement - la guerre était envisagée comme une récréation par les jeunes de ces temps reculés. 70:1.14 7. La religion - le désir de convertir à un culte. Toutes les religions primitives sanctionnaient la guerre. C’est seulement tout récemment que la religion a commencé à la désapprouver. 2. La valeur sociale de la guerre 70:2.1 Dans les âges passés, une guerre féroce provoquait des changements sociaux et facilitait l’adoption d’idées neuves qui autrement n’auraient pas vu naturellement le jour en dix-mille ans. 70:2.2 La nécessité constante de la défense nationale crée de nombreux ajustements sociaux nouveaux et progressifs. De nos jours, la société jouit du bénéfice d’une longue liste d’innovations utiles qui furent d’abord uniquement militaires. 70:2.3 La guerre eut une valeur sociale pour les civilisations du passé parce qu’elle : 70:2.4 1. Imposait de la discipline, obligeait à la coopération. 70:2.5 2. Donnait une prime à la force d’âme et au courage. 70:2.6 3. Encourageait et renforçait le nationalisme. 70:2.7 4. Détruisait les peuples faibles et inaptes. 70:2.8 5. Supprimait l’illusion d’égalité primitive et stratifiait sélectivement la société. 70:2.9 La guerre a eu une certaine valeur évolutive et sélective, mais, tout comme l’esclavage, elle doit être un jour abandonnée au cours des lents progrès de la civilisation. Les guerres d’antan encourageaient les voyages et les relations culturelles ; maintenant, ces fins sont mieux servies par les méthodes modernes de transport et de communication. Les guerres d’antan fortifiaient les nations, mais les luttes modernes disloquent la culture civilisée. Les guerres anciennes aboutissaient à décimer les peuples inférieurs ; le résultat net des conflits modernes est la destruction sélective des meilleures souches humaines. Les guerres du passé favorisaient l’organisation et le rendement, mais ceux-ci sont maintenant devenus les buts de l’industrie moderne. 70:2.11 Les nations d’Urantia se sont déjà engagées dans la lutte gigantesque entre le militarisme nationaliste et l’industrialisme. Mais, si l’industrialisme doit triompher du militarisme, il doit éviter les dangers qui l’assaillent. Les périls de l’industrie naissante sur Urantia sont : 70:2.12 1. La forte tendance au matérialisme, l’aveuglement spirituel. 70:2.13 2. Le culte de la puissance de la richesse, la dénaturation des valeurs. 70:2.14 3. Les vices attenants au luxe, le manque de maturité culturelle. 70:2.15 4. Les dangers croissants de l’indolence, l’insensibilité à l’esprit de service. 70:2.16 5. L’accroissement d’une mollesse raciale indésirable, la dégénérescence biologique. 70:2.17 6. La menace d’esclavage industriel standardisé, la stagnation de la personnalité. Le travail ennoblit, mais les corvées fastidieuses abêtissent. 70:2.18 Le militarisme est autocrate et cruel - voire sauvage. L’industrialisme est plus civilisé et devrait être mené de manière à encourager les initiatives et l’individualisme. La société devrait favoriser l’originalité par tous les moyens. 3. Les associations humaines primitives 70:3.1 Dans la société la plus primitive, la horde est tout ; même les enfants lui appartiennent en commun. La famille évoluante remplaça la horde dans la puériculture, tandis que les clans et tribus émergents prenaient sa place en tant qu’unités sociales. 70:3.2 L’appétit sexuel et l’amour maternel instaurent la famille, mais aucun véritable gouvernement n’apparait avant que des groupes suprafamiliaux aient commencé à se former. Aux temps préfamiliaux de la horde, le commandement était assuré par des individus choisis sans formalités. 70:3.3 La guerre et la pression extérieure forcèrent les clans de parenté à s’organiser en tribus, mais ce furent le commerce et le négoce qui assurèrent la cohésion de ces groupes primitifs avec un certain degré de paix intérieure. 70:3.4 La paix sur Urantia sera amenée bien davantage par des organisations de commerce international que par toute la sophistique sentimentale des plans chimériques de paix. 70:3.5 L’absence d’un langage commun a toujours entravé la croissance des groupes pacifiques, mais l’argent est devenu le langage universel du commerce moderne. La cohésion de la société moderne est en grande partie assurée par le marché industriel. L’appât du gain est un important élément civilisateur quand le désir de servir s’y ajoute. 5. Les débuts du gouvernement 70:5.1 Toute institution humaine a eu un commencement, et le gouvernement civil est un produit de l’évolution progressive au même titre que le mariage, l’industrie et la religion. À partir des premiers clans et des tribus primitives, se développèrent progressivement les régimes successifs de gouvernement humain qui ont apparu et disparu pour arriver finalement aux formes de réglementation civile et sociale qui caractérisent le deuxième tiers du vingtième siècle. 70:5.2 Le premier véritable corps gouvernemental fut le conseil des anciens. Ce groupe régulateur se composait d’hommes âgés qui s’étaient distingués de quelque manière efficace. 70:5.3 Les premiers conseils des anciens contenaient le potentiel de toutes les fonctions gouvernementales : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. 70:5.5 La race apprit de bonne heure qu’une armée commandée par un groupe de chefs de clans n’avait aucune chance contre une forte armée n’ayant qu’un seul chef. La guerre a toujours engendré des rois. 6. Le gouvernement monarchique 70:6.1 Un gouvernement d’État efficace n’apparut qu’avec l’arrivée d’un chef ayant pleine autorité exécutive. Les hommes découvrirent que l’on ne peut avoir de gouvernement efficace qu’en conférant le pouvoir à une personnalité, et non en soutenant une idée. 70:6.2 Le pouvoir souverain prit naissance dans l’idée de l’autorité ou de la richesse des familles. Quand un roitelet patriarcal devenait un véritable roi, on l’appelait parfois « père de son peuple ». Plus tard, on crut que les rois étaient issus de héros. Plus tard encore, le pouvoir devint héréditaire parce que l’on croyait à l’origine divine des rois. 7. Les clubs primitifs et les sociétés secrètes 70:7.1 Les liens du sang déterminèrent les premiers groupes sociaux. Le progrès suivant, dans le développement social, fut l’évolution des cultes religieux et des clubs politiques. Ils apparurent, en premier lieu, comme sociétés secrètes, entièrement religieuses à l’origine. Ensuite, ils fixèrent des règles. 70:7.7 Le fait même du secret conférait à tous les membres de ces sociétés le pouvoir du mystère vis-à-vis du reste de la tribu. Le secret flatte également la vanité ; les initiés formaient l’aristocratie sociale de leur temps. Après leur initiation, les jeunes gens chassaient avec les hommes, tandis qu’auparavant ils cueillaient les légumes avec les femmes. 70:7.15 Les sociétés secrètes contribuèrent à instaurer des castes sociales, principalement à cause du caractère mystérieux de leurs initiations. Les membres de ces sociétés portèrent d’abord des masques pour effrayer les curieux et les écarter de leurs rites de deuil - du culte des ancêtres. 70:7.17 Ces sociétés donnèrent naissance aux premiers partis politiques. 70:7.19 Petit à petit, ces associations secrètes se transformèrent pour devenir les premières œuvres charitables, puis évoluèrent en sociétés religieuses primitives annonciatrices des Églises. 8. Les classes sociales 70:8.1 L’inégalité mentale et physique des êtres humains provoque l’apparition de classes sociales. Les seuls mondes sans couches sociales sont les plus primitifs ou les plus avancés. 70:8.13 Des classes flexibles et mouvantes sont indispensables à une civilisation évoluante, mais, quand les classes deviennent des castes, quand les niveaux sociaux se pétrifient, le progrès de la stabilité se paye par une déperdition de l’initiative personnelle. 70:8.14 Du fait que les classes sociales se sont formées naturellement, elles persisteront jusqu’à ce que les hommes arrivent à les faire disparaitre progressivement par évolution en manipulant avec intelligence les ressources biologiques, intellectuelles et spirituelles d’une civilisation en progrès, et notamment les suivantes : 70:8.15 1. Le renouvellement biologique des souches raciales - l’élimination sélective des lignées humaines inférieures. Cela tendra à effacer de nombreuses inégalités humaines. 70:8.16 2. L’entrainement éducatif de la puissance cérébrale accrue par cette amélioration biologique. 70:8.17 3. La stimulation religieuse des sentiments de parenté et de fraternité humaines. 70:8.18 Mais ces mesures ne peuvent porter leurs véritables fruits que dans les lointains millénaires de l’avenir, bien que d’importantes améliorations sociales doivent suivre immédiatement le maniement intelligent, sage et patient de ces facteurs accélérateurs du progrès culturel. 9. Les droits de l’homme 70:9.1 La nature ne confère aucun droit à l’homme, elle ne lui donne que la vie et un monde où la vivre. Le don primordial que la société fait aux hommes est la sécurité. 70:9.13 Les droits humains ne sont pas réellement naturels ; ils sont entièrement sociaux. 70:9.14 Ce que l’on peut considérer comme un droit à une époque donnée ne l’est plus à une autre. La survie d’un grand nombre de déficients et de dégénérés n’est pas due à leur droit naturel d’encombrer la civilisation du vingtième siècle, mais simplement au fait que la société de l’époque, les mœurs, l’ont ainsi décrété. 70:9.15 L’Europe du Moyen Âge reconnaissait peu de droits humains. Chaque homme appartenait alors à quelqu’un d’autre, et les droits n’étaient que des privilèges ou des faveurs accordés par l’État ou l’Église. La révolte contre cette erreur fut également une erreur parce qu’elle fit croire que tous les hommes naissent égaux. 70:9.16 Les hommes faibles et inférieurs ont toujours lutté pour avoir des droits égaux ; ils ont toujours insisté pour que l’État oblige ceux qui sont forts et supérieurs à subvenir à leurs besoins et à compenser encore autrement les insuffisances qui sont trop souvent le résultat naturel de leur propre indifférence et de leur indolence. 70:9.17 La société ne peut offrir des droits égaux à tous, mais elle peut promettre d’administrer loyalement et équitablement les droits variables de chacun. La société a la responsabilité et le devoir de fournir aux enfants de la nature une occasion équitable et paisible de pourvoir à leurs besoins, de participer à l’autoperpétuation et de jouir en même temps de certaines satisfactions égoïstes, la somme de ces trois facteurs constituant le bonheur humain. 10. L’évolution de la justice 70:10.1 La justice naturelle est une théorie élaborée par les hommes ; elle n’est pas une réalité. Dans la nature, la justice est purement théorique, totalement fictive. La nature ne fournit qu’une seule sorte de justice – la conformité inévitable des résultats aux causes. 70:10.2 La justice telle que les hommes la conçoivent consiste à faire valoir ses droits, et c’est pourquoi elle est une affaire d’évolution progressive. 70:10.5 On crut de très bonne heure que des esprits dispensaient la justice par l’entremise des sorciers-guérisseurs et des prêtres. Cela fit des membres de ces ordres les premiers détectives et agents de la loi. Leurs méthodes primitives pour découvrir les crimes consistaient à faire subir des ordalies du feu, du poison et de la douleur. Ces épreuves sauvages n’étaient rien de plus que de grossières techniques d’arbitrage. 70:10.9 La société adopta de bonne heure l’attitude de compensation par représailles ; œil pour œil, vie pour vie. Les tribus en évolution reconnurent toutes le droit de vengeance par le sang. 70:10.13 L’administration de la véritable justice date du moment où la revanche fut enlevée aux groupes privés et apparentés pour être confiée aux soins du groupe social, l’État. 11. Lois et tribunaux 70:11.2 Au commencement, la loi est toujours négative et prohibitive. 70:11.4 Le crime consistait en une attaque contre les mœurs de la tribu. 70:11.6 La loi est une transcription codifiée d’une longue expérience humaine, une opinion publique cristallisée et légalisée. Les mœurs furent la matière première, l’expérience accumulée, à partir de laquelle les intelligences légiférantes ultérieures formulèrent les lois écrites. Les anciens juges n’avaient pas de lois. Quand ils signifiaient une décision, ils disaient simplement : « C’est la coutume. » 70:11.13 Les premiers tribunaux furent des rencontres pugilistiques réglementées où les juges étaient simplement des arbitres. Ils veillaient à ce que le combat se poursuive selon les règles approuvées. Plus tard, les arguments verbaux furent substitués aux coups physiques. 70:11.14 Toute l’idée de la justice primitive ne consistait pas tant à être équitable qu’à régler la contestation et à empêcher ainsi les désordres publics et la violence privée. Les hommes primitifs n’éprouvaient guère de ressentiments contre ce que l’on considérerait aujourd’hui comme une injustice ; il était admis que ceux qui disposaient du pouvoir l’emploieraient égoïstement. Néanmoins, on peut déterminer très exactement le statut de n’importe quelle civilisation par le sérieux et l’équité de ses tribunaux, et par l’intégrité de ses juges. 12. L’attribution de l’autorité civile 70:12.2 Alors que l’autorité primitive était basée sur la force, sur la puissance physique, le gouvernement idéal est le système représentatif où le commandement est fondé sur l’aptitude ; mais, en ces temps de barbarie, la guerre sévissait beaucoup trop pour permettre à un gouvernement représentatif de fonctionner efficacement. Dans la longue lutte entre la division de l’autorité et l’unité de commandement, ce furent les dictateurs qui gagnèrent. 70:12.3 Les rois faisaient appliquer les mœurs, la loi originelle non écrite. Plus tard, ils imposèrent les actes législatifs, la cristallisation de l’opinion publique. Les assemblées populaires en tant qu’expression de l’opinion publique furent lentes à apparaitre, mais marquèrent un grand progrès social. 70:12.5 Les mortels d’Urantia ont droit à la liberté. Il leur appartient de créer leurs systèmes gouvernementaux, d’adopter leurs constitutions ou d’autres chartes d’autorité civile et de procédure administrative. 70:12.6 Si les hommes veulent conserver leur liberté, il leur faut, après avoir choisi leur charte de liberté, s’arranger pour qu’elle soit interprétée sagement, intelligemment et sans peur, afin d’empêcher : 70:12.7 1. L’usurpation d’un pouvoir injustifié par la branche exécutive ou par la branche législative. 70:12.8 2. Les machinations d’agitateurs ignorants et superstitieux. 70:12.9 3. Le retard dans les progrès scientifiques. 70:12.10 4. L’impasse de la domination par la médiocrité. 70:12.11 5. La domination par des minorités corrompues. 70:12.12 6. Le contrôle par des aspirants dictateurs ambitieux et habiles. 70:12.13 7. Les dislocations désastreuses dues aux paniques. 70:12.14 8. L’exploitation par des hommes sans scrupules. 70:12.15 9. La transformation des citoyens en esclaves fiscaux de l’État. 70:12.16 10. Le défaut d’équité sociale et économique. 70:12.17 11. L’union de l’Église et de l’État. 70:12.18 12. La perte de la liberté personnelle. 70:12.20 La lutte de l’humanité pour perfectionner le gouvernement sur Urantia concerne la mise au point des canaux administratifs, leur adaptation aux besoins courants en perpétuel changement, l’amélioration de la répartition des pouvoirs à l’intérieur du gouvernement, et ensuite la sélection de chefs administratifs vraiment sages. 70:12.21 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 71. Développement de l’État 71:0.2 L’état moderne est l’institution qui a survécu dans la longue bataille pour le pouvoir collectif. Un pouvoir supérieur a finalement prévalu et produit une créature de fait – l’État – avec le mythe moral que le citoyen est absolument obligé de vivre et de mourir pour l’État. Mais l’État n’a pas de genèse divine ; il n’a même pas été fondé par une action humaine intelligemment voulue ; il est purement une institution évolutionnaire et a pris naissance d’une manière entièrement automatique. 1. L’État embryonnaire 71:1.1 L’état est une organisation réglementaire territoriale et sociale. L’État le plus fort, le plus efficace et le plus durable se compose d’une seule nation dont la population possède un langage, des mœurs et des institutions communes. 71:1.2 Les premiers États étaient petits et furent tous le résultat de conquêtes. Ils ne naquirent pas d’associations volontaires. 2. L’évolution du gouvernement représentatif 71:2.1 Bien que la démocratie soit un idéal, elle est un produit de la civilisation et non de l’évolution. Allez lentement ! Choisissez soigneusement ! Car voici les dangers de la démocratie : 71:2.2 1. La glorification de la médiocrité. 71:2.3 2. Le choix de dirigeants ignorants et vils. 71:2.4 3. L’incapacité de reconnaitre les faits fondamentaux de l’évolution sociale. 71:2.5 4. Le danger du suffrage universel aux mains de majorités frustes et indolentes. 71:2.6 5. L’asservissement à l’opinion publique ; la majorité n’a pas toujours raison. 71:2.7 L’opinion publique, l’opinion commune, a toujours retardé la société. Elle est néanmoins précieuse, car, tout en freinant l’évolution sociale, elle préserve la civilisation. L’éducation de l’opinion publique est la seule méthode saine et sûre pour accélérer la civilisation. 71:2.8 La mesure du progrès d’une société est directement déterminée par le degré auquel l’opinion publique parvient à contrôler la conduite personnelle et les règlements d’État sans recourir à la violence. 3. Les idéaux de l’État 71:3.1 La forme politique ou administrative d’un gouvernement a peu d’importance pourvu qu’elle fournisse les éléments essentiels du progrès civil – la liberté, la sécurité, l’éducation et la coordination sociale. Le cours de l’évolution sociale est déterminé par ce que l’État fait, et non par ce qu’il est. 71:3.2 Si regrettable que ce soit, l’égotisme national a été indispensable à la survie sociale. Mais nul État ne peut atteindre des niveaux idéaux de fonctionnement avant que toutes les formes d’intolérance aient été maitrisées. L’intolérance est éternellement l’ennemie du progrès humain. 71:3.7 Les lois de l’État idéal sont peu nombreuses. Elles ont dépassé l’âge négatif des tabous pour entrer dans l’ère du progrès positif de la liberté individuelle résultant d’une meilleure maitrise de soi. Non seulement un État supérieur oblige ses citoyens à travailler, mais il les incite à utiliser de façon profitable et exaltante les loisirs croissants dont ils peuvent jouir à mesure que le progrès de l’âge des machines les libèrent des corvées. Les loisirs doivent contribuer à produire aussi bien qu’à consommer. 71:3.8 Nulle société n’a progressé bien loin en autorisant l’oisiveté et en tolérant la misère. D’autre part, il est impossible d’éliminer la pauvreté et la dépendance tant que l’on soutient largement des lignées tarées et dégénérées, et qu’on leur permet de se reproduire librement. 71:3.9 Une société morale devrait viser à préserver le respect de soi parmi ses citoyens et à fournir à tout individu normal des chances convenables de réalisation de soi. L’évolution sociale devrait être encouragée par une supervision gouvernementale exerçant un minimum de contrôle règlementaire. Le meilleur État est celui qui coordonne le plus en gouvernant le moins. 4. La civilisation progressive 71:4.1 Seules persistent les institutions qui vont de l’avant avec le courant de l’évolution. 71:4.2 Le programme progressif d’une civilisation en expansion englobe : 71:4.3 1. La préservation des libertés individuelles. 71:4.4 2. La protection du foyer. 71:4.5 3. La promotion de la sécurité économique. 71:4.6 4. La lutte préventive contre les maladies. 71:4.7 5. L’instruction obligatoire. 71:4.8 6. L’emploi obligatoire. 71:4.9 7. L’utilisation profitable des loisirs. 71:4.10 8. Les soins aux malheureux. 71:4.11 9. L’amélioration de la race. 71:4.12 10. La promotion des sciences et des arts. 71:4.13 11. L’avancement de la philosophie – la sagesse. 71:4.14 12. L’accroissement de la clairvoyance cosmique – la spiritualité. 71:4.15 Ces progrès dans les arts de la civilisation conduisent directement à la réalisation des buts humains et divins les plus élevés recherchés par les mortels – l’accomplissement social de la fraternité des hommes et le statut personnel d’être conscient de Dieu. Ce statut se révèle dans le désir suprême de chaque individu de faire la volonté du Père qui est aux cieux. 71:4.16 L’apparition d’une fraternité authentique signifie qu’un ordre social est arrivé où tous les hommes se réjouissent de porter les fardeaux les uns des autres et désirent réellement pratiquer la règle d’or. Toutefois, une telle société idéale ne peut voir le jour tant que les faibles et les méchants ne cessent de guetter l’occasion de tirer des avantages injustes et impies de ceux qui sont principalement poussés par leur dévouement au service de la vérité, de la beauté et de la bonté. Dans cette situation, il n’y a qu’une seule ligne de conduite pratique à suivre. Les adeptes de la règle d’or peuvent établir une société progressiste dans laquelle ils vivront selon leurs idéaux, tout en maintenant une défense adéquate contre leurs compagnons ignorants qui pourraient chercher soit à exploiter leur prédilection pour la paix, soit à détruire leur civilisation en progrès. 5. L’évolution de la compétition 71:5.1 La compétition est indispensable au progrès social, mais, si elle est désordonnée, elle engendre la violence. Dans la société actuelle, la compétition est en voie de remplacer lentement la guerre en déterminant la place de chaque individu dans l’industrie en même temps qu’elle décide de la survie des industries elles-mêmes. 71:5.3 Dans les âges primitifs de tous les mondes, la compétition est indispensable au progrès de la civilisation. À mesure que l’évolution des hommes progresse, la coopération devient de plus en plus effective ; dans les civilisations avancées, elle est plus efficace que la compétition. 6. Le mobile du profit 71:6.1 L’économie d’aujourd’hui, motivée par la recherche du profit, est condamnée, à moins que les mobiles de service ne puissent s’ajouter aux mobiles de profit. L’intention de rechercher exclusivement un profit pour soi-même est incompatible avec les idéaux chrétiens – et bien plus encore avec les enseignements de Jésus. 71:6.2 Mais il ne faudrait pas détruire ou supprimer brusquement la recherche du profit. Elle maintient assidument au travail bien des mortels qui autrement seraient indolents. Elle stimule l’énergie sociale, mais il n’est pas nécessaire que ses objectifs restent perpétuellement égoïstes. 7. L’éducation 71:7.1 Le but de l’éducation devrait consister à acquérir de l’habileté, rechercher la sagesse, réaliser son individualité et atteindre les valeurs spirituelles. 71:7.5 L’éducation, c’est l’affaire de toute la vie ; il faut que l’éducation continue pendant toute la vie, de façon que l’humanité acquière graduellement l’expérience des niveaux ascendants de la sagesse humaine, qui sont les suivants : 71:7.6 1. La connaissance des choses. 71:7.7 2. La réalisation des significations. 71:7.8 3. L’appréciation des valeurs. 71:7.9 4. La noblesse du travail – le devoir. 71:7.10 5. La motivation des buts – la moralité. 71:7.11 6. L’amour du service – le caractère. 71:7.12 7. La clairvoyance cosmique – le discernement spirituel. 71:7.13 Ensuite, grâce à ces accomplissements, nombre d’hommes s’élèveront au niveau ultime que le mental mortel puisse atteindre, la conscience de Dieu. 8. Le caractère de l’État 71:8.1 Le seul caractère sacré de tout gouvernement humain est la division de l’État en trois domaines, ceux des fonctions exécutive, législative et judiciaire. L’univers est administré selon un tel plan qui sépare les fonctions et l’autorité. À part ce divin concept de réglementation sociale ou de gouvernement civil efficace, peu importe la forme d’État qu’un peuple se choisisse, pourvu que la citoyenneté progresse toujours vers le but d’un meilleur contrôle de soi-même et de services sociaux accrus. 71:8.16 [Parrainé par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 72. Le gouvernement sur une planète voisine 72:0.1 Avec la permission de Lanaforge et l’approbation des Très Hauts d’Édentia, je suis autorisé à vous décrire certains aspects de la vie sociale, morale et politique de la race humaine la plus évoluée d’une planète peu éloignée appartenant au système de Satania. 72:0.3 La planète en question fut égarée comme Urantia par la déloyauté de son Prince Planétaire en liaison avec la rébellion de Lucifer. Elle reçut un Fils Matériel peu après l’arrivée d’Adam sur Urantia, et ce Fils fit également défaut ; cela laissa ce monde isolé, car jamais un Fils Magistral ne fut attribué à ces races mortelles. 1. La nation continentale 72:1.1 Malgré tous ces handicaps planétaires, une civilisation très supérieure est en voie d’évolution sur un continent isolé ayant à peu près les dimensions de l’Australie. Cette nation compte environ 140 millions d’habitants. 72:1.3 Leurs ressources naturelles sont surabondantes, et ils ont appris, par des techniques scientifiques, la manière de compenser la pénurie de certains produits indispensables à la vie. Ils ont un commerce intérieur très actif, mais peu de commerce extérieur à cause de l’hostilité universelle de leurs voisins moins progressifs. 72:1.4 Son développement entre le stade de la tribu et l’apparition de puissants chefs et rois occupa des milliers d’années. Cette croissance se poursuivit jusqu’à cinq siècles environ avant l’époque actuelle. Durant une période de fermentation politique, l’un des puissants triumvirs-dictateurs de la nation changea alors de sentiment. Il offrit d’abdiquer volontairement à condition que l’un des deux autres dirigeants, le plus indigne des deux qui restaient, renonce également à sa dictature. La souveraineté du continent fut donc placée entre les mains d’un seul chef. 72:1.5 La transition subséquente entre la monarchie et une forme représentative de gouvernement fut graduelle. Les rois subsistèrent comme de simples figurants sociaux ou sentimentaux et finirent par disparaitre quand la lignée de leurs descendants mâles s’éteignit. La république en place présentement a maintenant juste deux-cents ans d’existence. 2. L’organisation politique 72:2.1 Cette nation continentale a maintenant un gouvernement représentatif avec une capitale nationale située au centre du pays. Le gouvernement central consiste en une solide fédération de cent États relativement libres. Ces États élisent pour dix ans leurs gouverneurs et leurs législateurs, dont aucun n’a le droit d’être réélu. 72:2.3 Le gouvernement fédéral comporte trois départements coordonnés : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Le chef exécutif fédéral est élu tous les six ans par suffrage territorial universel. 72:2.4 Le département législatif comprend trois chambres : 72:2.5 1. La chambre haute est élue par des groupes de travailleurs de l’industrie, des professions libérales, de l’agriculture et d’autres métiers, votant selon leur fonction économique. 72:2.6 2. La chambre basse est élue par certaines organisations de la société comprenant les groupes sociaux, politiques et philosophiques non inclus dans l’industrie et les autres métiers. Tous les citoyens honorablement connus participent à l’élection des deux classes de représentants, mais ils sont groupés différemment selon que l’élection concerne la chambre haute ou la chambre basse. 72:2.7 3. La troisième chambre – les doyens des hommes d’État – englobe les vétérans du service civique et comprend de nombreuses personnes distinguées nommées par le chef exécutif, par les administrateurs régionaux (subfédéraux), par le chef du tribunal suprême, et par les présidents de chacune des deux autres chambres législatives. Ce groupe est limité à cent membres qui sont élus à la majorité par les anciens hommes d’État eux-mêmes. 72:2.8 Une partie importante du travail administratif est exécutée par les dix autorités régionales (subfédérales) dont chacune consiste en l’association de dix États. Ces départements régionaux sont entièrement exécutifs et administratifs, sans fonctions législatives ni judiciaires. Les dix chefs exécutifs régionaux sont nommés personnellement par le chef exécutif fédéral pour une durée égale à celle de son propre mandat – six ans. 72:2.9 L’action judiciaire s’exerce dans la nation par deux systèmes majeurs de tribunaux – les tribunaux civils et les tribunaux socioéconomiques. 72:2.13 Les tribunaux socioéconomiques fonctionnent dans les trois divisions suivantes : 72:2.14 1. Tribunaux des familles, associés aux départements législatif et exécutif des foyers et du système social. 72:2.15 2. Tribunaux de l’enseignement – les corps juridiques reliés aux systèmes scolaires des États et des régions, et associés aux branches exécutive et législative du mécanisme administratif de l’éducation. 72:2.16 3. Tribunaux de l’industrie – les tribunaux juridictionnels investis de la pleine autorité pour régler tous les malentendus économiques. 3. La vie au foyer 72:3.1 Sur le continent dont nous parlons, la loi interdit à deux familles de vivre sous le même toit. Les habitations collectives ayant été proscrites, la plupart des maisons à appartements ont été démolies. Cependant, les célibataires vivent encore dans des clubs, des hôtels et autres résidences collectives. 72:3.2 La vie de famille de ce peuple s’est grandement améliorée au cours du dernier siècle. Il est obligatoire, aussi bien pour les pères que pour les mères, d’assister aux cours des écoles de puériculture pour parents. 72:3.5 Toute l’éducation sexuelle est donnée à la maison par les parents ou les gardiens légaux. L’instruction morale est offerte par des maitres pendant les périodes de repos dans les ateliers-écoles, mais il n’en va pas de même pour l’éducation religieuse. On estime que celle-ci est le privilège exclusif des parents, car la religion est considérée comme faisant partie intégrante de la vie de famille. L’instruction purement religieuse n’est donnée publiquement que dans les temples de philosophie, car aucune institution exclusivement religieuse, ressemblant aux églises d’Urantia, ne s’est développée parmi ces populations. 72:3.7 Les enfants restent légalement soumis à leurs parents jusqu’à l’âge de quinze ans, où ils reçoivent leur première initiation aux responsabilités civiques. Ensuite, tous les cinq ans et durant cinq périodes successives, des exercices publiques similaires ont lieu pour les groupes de même âge. Les obligations vis-à-vis des parents y sont chaque fois diminuées, tandis que de nouvelles responsabilités civiques et sociales envers l’État sont assumées. Le droit de vote est conféré à vingt ans, le droit de se marier sans le consentement des parents n’est pas accordé avant vingt-cinq ans, et les enfants doivent quitter leur foyer quand ils atteignent l’âge de trente ans. 4. Le système éducatif 72:4.1 Le système éducatif de cette nation est obligatoire et mixte dans les écoles préuniversitaires que les élèves fréquentent entre cinq et dix-huit ans. Ces écoles sont extrêmement différentes de celles d’Urantia. Il n’y a pas de salles de classe, on ne poursuit qu’une étude à la fois et, après les trois premières années, tous les élèves deviennent des instituteurs adjoints pour instruire ceux qui sont dans des classes inférieures. On n’emploie des livres que pour se procurer les renseignements qui aident à résoudre les problèmes surgissant dans les ateliers-écoles et les fermes-écoles. On produit dans ces ateliers une grande partie des meubles employés sur le continent et de nombreux appareils mécaniques. Pendant toute la période éducative, on enseigne également l’agriculture et l’horticulture dans les vastes fermes contigües à chaque école locale. 72:4.2 On n’apprend aux débiles mentaux que l’agriculture et l’élevage, et on les envoie, pour la vie, dans des colonies de surveillance spéciales où ils sont séparés par sexes pour empêcher la procréation, qui est interdite à tous les anormaux. 72:4.4 Un quart du temps à l’école est consacré aux jeux – aux compétitions athlétiques. 72:4.6 Tous les enfants qui sortent diplômés du système scolaire préuniversitaire à dix-huit ans sont des artisans habiles. Alors commencent l’étude des livres et la recherche des connaissances spéciales, soit dans les universités, soit dans les écoles d’adultes. 5. L’organisation industrielle 72:5.3 Les salaires, les profits et les autres questions économiques ne sont pas rigidement réglementés ; mais ils sont en général contrôlés par les corps législatifs industriels, tandis que toutes les querelles issues de l’industrie sont jugées par les tribunaux de l’industrie. 72:5.4 Les tribunaux de l’industrie n’existent que depuis trente ans, mais fonctionnent d’une manière très satisfaisante. Les dernières dispositions prévoient que les tribunaux de l’industrie reconnaitront dorénavant que les rémunérations légales sont de trois sortes : 72:5.5 1. Le taux légal d’intérêt sur le capital investi. 72:5.6 2. Une rémunération raisonnable de la qualification mise au service des opérations industrielles. 72:5.7 3. Des salaires justes et équitables pour la main-d’œuvre. 72:5.9 L’industrie travaille actuellement quatre jours par semaine de cinq jours, le cinquième jour étant consacré aux délassements. Ces gens travaillent six heures par jours ouvrables et, à l’instar des étudiants, neuf mois sur les dix de l’année. Les vacances sont généralement employées à voyager. 72:5.10 Il y a deux-cents ans, la recherche du profit dominait complètement l’industrie, mais aujourd’hui elle est rapidement remplacée par des impulsions différentes et supérieures. La compétition est active sur ce continent, mais elle a été transférée en grande partie de l’industrie aux jeux, à l’habileté, aux réalisations scientifiques et aux réussites intellectuelles. Elle est fort vive dans les services sociaux et dans la loyauté envers le gouvernement. Chez ce peuple, le service public devient rapidement le principal but de l’ambition. 6. L’assurance vieillesse 72:6.1 Cette nation fait un effort résolu pour remplacer l’espèce de charité destructrice du respect de soi-même par des garanties de sécurité pour la vieillesse, par des assurances gouvernementales dignes. 72:6.3 Les fonds pour les pensions de vieillesse proviennent de quatre sources : 72:6.4 1. Le gain d’une journée par mois est réquisitionné à cet effet par le gouvernement fédéral, et tout le monde travaille dans ce pays. 72:6.5 2. Les legs – nombre de citoyens riches laissent des fonds à cet effet. 72:6.6 3. Les gains du travail obligatoire dans les mines de l’État. 72:6.7 4. Le revenu des ressources naturelles. Toutes les richesses naturelles du continent sont détenues comme dépôt social par le gouvernement fédéral, et le revenu qu’elles procurent est employé à des buts sociaux, tels que la lutte préventive contre les maladies, l’éducation des génies et l’entretien des élèves spécialement prometteurs dans les écoles pour hommes d’État. La moitié du revenu des ressources naturelles va au fonds pour les pensions de la vieillesse. 9. Le plan du suffrage universel 72:9.1 Bien qu’un diplôme de l’une des écoles d’administration provinciales, régionales ou fédérales ait été obligatoire pour faire acte de candidature à toutes les fonctions publiques, les chefs progressistes de cette nation découvrirent un sérieux défaut dans leur plan de suffrage universel. Il y a environ cinquante ans, ils prirent des dispositions constitutionnelles pour adopter un mode de scrutin modifié comportant les caractéristiques suivantes : 72:9.2 1. Chaque homme et chaque femme de vingt ans et plus dispose d’une voix. 72:9.3 2. Sur la proposition des gouverneurs des États ou des chefs exécutifs régionaux, et sur confirmation des conseils régionaux suprêmes, les personnes qui ont rendu de grands services à la société, ou fait preuve d’une sagesse extraordinaire au service du gouvernement, peuvent recevoir un droit de vote additionnel, mais pas plus souvent que tous les cinq ans, et sans dépasser neuf voix additionnelles. Le suffrage maximum d’un électeur à vote multiple est donc de dix voix. De même, les savants, les inventeurs, les éducateurs, les philosophes et les chefs spirituels sont ainsi reconnus et honorés d’un pouvoir politique accru. 72:9.5 4. Il y a cinq échelons de suffrage traduisant la moyenne des impôts annuels payés durant chaque période quinquennale. Les gros contribuables reçoivent un droit de vote supplémentaire allant jusqu’à cinq voix. 72:9.6 5. Ce plan de suffrage fonctionnel ou collectif comporte une exception : l’élection d’un chef exécutif fédéral tous les six ans s’effectue par un vote national où nul citoyen ne dispose de plus d’une voix. 72:9.8 Le vote est obligatoire, et les électeurs qui ne déposent pas leur bulletin sont frappés de lourdes amendes. 10. Dispositions à l’égard du crime 72:10.1 Les méthodes de ce peuple pour traiter les criminels, les fous et les dégénérés, bien qu’elles puissent plaire sous certains aspects, paraitront assurément choquantes sous d’autres aspects à la plupart des Urantiens. Les anormaux et les criminels ordinaires sont placés par sexes dans différentes colonies agricoles où ils font plus que de subvenir à leurs besoins. 72:10.2 Ce peuple est en train de sortir de l’ère négative de la loi pour entrer dans l’ère positive. Récemment l’on est allé jusqu’à essayer d’empêcher préventivement les crimes en condamnant à la détention à vie, dans les colonies pénitentiaires, les individus que l’on croit être potentiellement des assassins ou de grands criminels. Si ces condamnés démontrent ultérieurement qu’ils sont devenus plus normaux, ils peuvent être mis en liberté conditionnelle ou graciés. Le nombre des homicides sur ce continent n’atteint qu’un pour cent de celui des autres nations. 11. L’état de préparation militaire 72:11.3 Le service militaire en temps de paix est purement volontaire. On s’engage dans chaque branche de service pour quatre ans, pendant lesquels chaque homme poursuit des études dans une branche spéciale en plus de la maitrise de la tactique militaire. 72:11.4 Bien que ces gens entretiennent de puissants effectifs de guerre pour se défendre contre les invasions des peuples hostiles environnants, on peut inscrire à leur crédit que, depuis plus de cent ans, ils n’ont employé ces ressources militaires à aucune guerre offensive. Ces gens se sont civilisés au point où ils peuvent vigoureusement défendre la civilisation sans céder à la tentation d’employer leur potentiel de guerre à des agressions. 72:11.5 Quand la guerre est déclarée, la nation tout entière est mobilisée. Pendant la durée des hostilités, toute l’industrie paye son personnel au tarif des soldes militaires, et les chefs de tous les départements militaires deviennent membres du cabinet du chef exécutif. 12. Les autres nations 72:12.1 Bien que la société et le gouvernement de ce peuple unique soient, sous beaucoup de rapports, supérieurs à ceux des nations d’Urantia, il faudrait préciser que, sur les autres continents (il y en a onze sur cette planète), les gouvernements sont nettement inférieurs à ceux des nations les plus évoluées d’Urantia. 72:12.4 Les Urantiens devraient toutefois prendre note que leur sphère sœur de la famille de Satania n’a bénéficié ni de missions magistrales ni de missions d’effusion des Fils du Paradis. Les divers peuples d’Urantia ne sont pas non plus séparés les uns des autres par des disparités de culture offrant le même contraste que cette nation continentale avec les autres nations de la même planète. 72:12.5 L’effusion de l’Esprit de Vérité fournit la base spirituelle pour réaliser de grands accomplissements dans l’intérêt de la race humaine de la planète qui en bénéficie. Urantia est donc beaucoup mieux préparée pour mettre au point un gouvernement planétaire avec ses lois, ses mécanismes, ses conventions, ses symboles et son langage – qui tous pourraient contribuer si puissamment à établir la paix mondiale sous l’égide de la loi et laisser présager l’aurore d’un véritable âge d’efforts spirituels. Un tel âge est le seuil planétaire conduisant aux âges utopiques de lumière et de vie. 72:12.6 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 73. Le jardin d’Éden 73:0.1 La décadence culturelle et l’indigence spirituelle résultant de la chute de Caligastia et de la confusion sociale qui en résulta eurent peu d’effet sur le statut biologique ou physique des peuples d’Urantia. L’évolution organique se poursuivit à grands pas, tout à fait indépendamment du recul moral et culturel qui suivit si rapidement la dissidence de Caligastia et de Daligastia. Il y a presque quarante-mille ans, vint un moment dans l’histoire planétaire où les Porteurs de Vie en service prirent note qu’au point de vue purement biologique, le progrès du développement des races d’Urantia approchait de son apogée. Les administrateurs provisoires Melchizédeks partagèrent cette opinion et acceptèrent volontiers de se joindre aux Porteurs de Vie pour demander aux Très Hauts d’Édentia de faire inspecter Urantia en vue d’autoriser l’envoi d’élévateurs biologiques, un Fils et une Fille Matériels. 73:0.3 Tabamantia, superviseur souverain des séries de mondes décimaux ou expérimentaux, vint inspecter la planète. Après examen du progrès racial, il recommanda dument que des Fils Matériels fussent accordés à Urantia. Un peu moins de cent ans après son inspection, Adam et Ève, un Fils et une Fille Matériels du système local, arrivèrent et commencèrent leur tâche difficile. 1. Les Nodites et les Amadonites 73:1.2 Dix-mille ans après la rébellion, pratiquement tous les gains de l’administration du Prince avaient été annulés ; les races du monde n’étaient guère plus avancées que si ce Fils égaré n’était jamais venu sur Urantia. Les traditions de Dalamatia et la culture du Prince Planétaire ne subsistaient que chez les Nodites et les Amadonites. 73:1.3 Les Nodites étaient les descendants des membres rebelles de l’état-major du Prince et tiraient leur nom de leur premier chef, Nod, qui avait jadis présidé la commission de l’industrie et du commerce de Dalamatia. Les Amadonites étaient les descendants des Andonites qui avaient choisi de rester loyaux avec Van et Amadon. 73:1.6 Ces Nodites s’étaient accouplés librement avec les races Sangiks et avaient laissé une progéniture de qualité. Quelques descendants des rebelles dalamatiens rejoignirent ultérieurement Van et ses partisans loyaux dans les terres situées au Nord de la Mésopotamie. Là, au voisinage du lac Van et dans la région au Sud de la mer Caspienne, les Nodites se mêlèrent et se mélangèrent aux Amadonites. 2. Le projet de jardin 73:2.1 Pendant près de cent ans avant l’inspection de Tabamantia, Van et ses associés, opérant à partir de leur quartier général d’éthique et de culture mondiale situé sur de hautes terres, avaient prêché la venue d’un Fils promis de Dieu, un élévateur racial, un instructeur de la vérité et un successeur digne de confiance au traitre Caligastia. 73:2.2 Van raconta à ses plus proches collaborateurs l’histoire des Fils Matériels sur Jérusem, en leur disant ce qu’il avait connu d’eux avant de venir sur Urantia. 73:2.3 Depuis leur quartier général des hautes terres et depuis soixante-et-un établissements très dispersés, Van et Amadon recrutèrent un corps de plus de trois-mille travailleurs enthousiastes et de bonne volonté. Ils se réunirent en une assemblée solennelle où ils se dédièrent à la mission de préparer l’arrivée du Fils promis – ou tout au moins attendu. 73:2.4 Ces commissions commencèrent toutes sérieusement leurs travaux préliminaires, et la commission du site du Jardin se mit à parcourir le pays à la recherche de l’endroit idéal. 3. L’emplacement du Jardin 73:3.1 Le comité du site fut absent pendant près de trois ans. Il fit un rapport favorable sur trois emplacements possibles : le premier était une ile du golfe Persique ; le deuxième était un emplacement fluvial qui servit plus tard pour le second jardin ; le troisième était une longue péninsule étroite – presque une ile – qui faisait saillie vers l’ouest sur la côte orientale de la Méditerranée. 73:3.2 Le comité était presque unanime à préférer la troisième solution. Ce site fut choisi, et deux années furent occupées à transférer le quartier général culturel du monde, y compris l’arbre de vie, sur cette péninsule méditerranéenne. 73:3.4 Le rivage de la péninsule était très surélevé, et l’isthme qui la reliait au continent n’était large que de quarante-trois kilomètres à son point le plus étroit. Le grand fleuve qui arrosait le Jardin descendait des hautes terres de la péninsule, coulait vers l’orient jusqu’au continent par l’isthme de la péninsule. 73:3.6 Le site choisi pour le Jardin était probablement le plus bel endroit de cette sorte dans le monde entier, et le climat y était alors idéal. Nulle part ailleurs il n’y avait d’emplacement susceptible de se prêter aussi parfaitement à devenir un tel paradis d’expression botanique. 4. L’établissement du Jardin 73:4.1 Quand les Fils Matériels, les élévateurs biologiques, commencent leur séjour sur un monde évolutionnaire, leur demeure est souvent appelée le Jardin d’Éden, parce qu’elle est caractérisée par la beauté florale et la splendeur botanique d’Édentia, capitale de la constellation. Van connaissait bien ces coutumes et veilla en conséquence à ce que la péninsule tout entière fut consacrée au Jardin. 73:4.2 La première tâche fut de construire un mur de briques à travers l’isthme de la péninsule. Après son achèvement, on put se mettre sans encombre au vrai travail d’embellissement du paysage et de construction des foyers. 73:4.3 Un jardin zoologique fut créé en construisant un mur plus petit juste au-delà du mur principal. L’espace intermédiaire, occupé par toutes sortes d’animaux sauvages, servait de défense supplémentaire contre les attaques hostiles. 5. Le foyer du Jardin 73:5.1 Au centre de la péninsule édénique se trouvait le charmant temple de pierre du Père Universel, le sanctuaire sacré du Jardin. Les plans architecturaux d’Éden prévoyaient des foyers et des terres abondantes pour un million d’êtres humains. 73:5.2 Au moment de l’arrivée d’Adam, le Jardin n’était qu’au quart achevé, mais il avait déjà des milliers de kilomètres de rigoles d’irrigation et plus de vingt-mille kilomètres de routes et de sentiers pavés. Un peu plus de cinq-mille bâtiments en briques s’élevaient dans les divers secteurs, et les arbres et les plantes étaient innombrables. 73:5.4 Un réseau d’égouts fut établi plus tard, mais, en attendant, les Édénites pratiquèrent l’enfouissement scrupuleux de tous les déchets ou des matières en décomposition. 6. L’arbre de vie 73:6.1 Au centre du temple du Jardin, Van planta l’arbre de vie qu’il avait si longtemps gardé. Van savait bien qu’Adam et Ève dépendraient aussi de ce don d’Édentia pour se maintenir en vie une fois qu’ils se seraient matérialisés sur Urantia. 73:6.2 Sur les capitales des systèmes, les Fils Matériels n’ont pas besoin de l’arbre de vie pour subsister. C’est seulement dans leur repersonnalisation planétaire qu’ils dépendent de cet accessoire pour être physiquement immortels. 73:6.4 Cette superplante emmagasinait certaines énergies de l’espace, antidotes des éléments produisant la sénescence dans l’existence animale. Le fruit de l’arbre de vie agissait comme une batterie d’accumulateurs superchimiques, libérant mystérieusement, lorsqu’on le mangeait, la force prolongatrice de vie de l’univers. 7. Le sort d’Éden 73:7.1 Après le départ d’Adam, le premier jardin fut diversement occupé par les Nodites, les Cutites et les Suntites. Il y avait près de quatre-mille ans que la péninsule avait été envahie par ces Nodites inférieurs lorsque le fond oriental de la mer Méditerranée s’enfonça, entrainant sous les eaux la péninsule édénique tout entière. L’évènement eut lieu en liaison avec une violente activité des volcans du voisinage et la submersion de l’isthme reliant la Sicile et l’Afrique. En même temps que ce vaste effondrement, la côte orientale de la Méditerranée fut considérablement surélevée. 73:7.5 [Présenté par Solonia, « la voix séraphique dans le Jardin ».] Fascicule 74. Adam et Ève 74:0.1 Adam et Ève arrivèrent sur Urantia 37 848 ans avant l’an 1934 de l’ère chrétienne, au milieu de la belle saison, au moment où le Jardin était à l’apogée de sa floraison. Après leur arrivée, il s’écoula dix jours avant qu’ils fussent recréés sous leur forme humaine duelle pour être présentés au monde comme ses nouveaux dirigeants. Ils reprirent conscience simultanément. 1. Adam et Ève sur Jérusem 74:1.2 À l’époque où Adam fut choisi pour aller sur Urantia, il était employé avec sa compagne dans les laboratoires d’essais et d’épreuves physiques de Jérusem. Pendant plus de quinze-mille ans, ils avaient dirigé le département d’énergie expérimentale appliquée à la modification des formes vivantes. 74:1.5 Ce couple de Jérusem laissait derrière lui, sur la capitale de Satania et ailleurs, cent descendants – cinquante fils et cinquante filles. Les enfants accompagnèrent leurs parents au siège de dématérialisation de leur ordre ; ils furent les derniers à leur dire au revoir et à leur souhaiter un succès divin tandis que le couple sombrait dans la perte de conscience de la personnalité préalable à la préparation au transport séraphique. 2. L’arrivée d’Adam et d’Ève 74:2.1 Adam et Ève s’endormirent sur Jérusem et, lorsqu’ils se réveillèrent sur Urantia, dans le temple du Père en présence de la grande foule assemblée pour les accueillir, ils se trouvèrent en face de deux êtres dont ils avaient beaucoup entendu parler, Van et son fidèle associé Amadon. 74:2.2 Adam et Ève avaient acquis la pleine maitrise de ce dialecte humain avant leur départ de Jérusem, de sorte que ce fils andonite entendit l’éminent dirigeant de son monde lui parler dans sa propre langue. 74:2.5 Peu après leur réveil, Adam et Ève furent escortés à la réception officielle sur le grand tertre situé au nord du temple. 74:2.6 Ils furent proclamés dirigeants d’Urantia par Van, qui abandonnait ainsi l’autorité nominale qu’il avait détenue pendant plus de cent-cinquante-mille ans. 74:2.8 On entendit alors la proclamation des archanges et la voix télédiffusée de Gabriel ordonnant le deuxième appel nominal de jugement pour Urantia et la résurrection des survivants endormis de la deuxième dispensation de grâce et de miséricorde sur la 606 de Satania. 3. Adam et Ève font connaissance avec la planète 74:3.3 Le deuxième jour d’Adam sur terre se passa en session avec les administrateurs provisoires planétaires et le conseil consultatif. Les Melchizédeks et leurs associés en apprirent davantage à Adam et Ève sur les détails de la rébellion de Caligastia et l’effet de ce soulèvement sur le progrès du monde. 74:3.4 Le troisième jour fut consacré à une inspection du Jardin. Installés sur les grands oiseaux transporteurs – les fandors – Adam et Ève contemplèrent de haut les vastes étendues du Jardin. 74:3.5 Le quatrième jour, Adam et Ève firent un discours à l’assemblée du Jardin. Du haut du tertre inaugural, ils parlèrent au peuple de leurs plans pour réhabiliter le monde et esquissèrent les méthodes par lesquelles ils chercheraient à relever la culture sociale d’Urantia. 74:3.6 Le cinquième jour fut occupé à organiser le gouvernement temporaire, l’administration qui devait fonctionner jusqu’au moment où les administrateurs provisoires Melchizédeks quitteraient Urantia. 74:3.7 Le sixième jour fut consacré à inspecter de nombreux types d’hommes et d’animaux. 74:3.8 Les personnes qui accompagnèrent Adam au cours de ce déplacement furent grandement surprises de constater combien il comprenait pleinement la nature et la fonction des milliers et des milliers d’animaux qu’on lui montrait. Dès qu’il avait jeté un coup d’œil sur un animal, il indiquait sa nature et son comportement. 4. Le premier soulèvement 74:4.2 Les évènements stupéfiants des six premiers jours d’Adam et d’Ève sur terre dépassaient complètement l’entendement du mental mal préparé des hommes d’Urantia, même des meilleurs. La tête leur tournait. Ils furent entrainés par la proposition d’amener le noble couple au temple du Père, à midi, afin que tous les assistants puissent s’incliner en adoration respectueuse et se prosterner en humble soumission. 74:4.3 Van protesta. Mais la protestation de Van fut balayée. Sachant communiquer avec les médians, il envoya en toute hâte leur chef à Adam. 74:4.4 L’aurore du septième jour d’Adam et d’Ève sur terre approchait lorsqu’ils entendirent la saisissante nouvelle de la proposition de ces mortels bien intentionnés, mais malavisés. Alors, tandis que les oiseaux transporteurs se hâtaient pour venir chercher Adam et Ève et les amener au temple, les médians, qui sont capables de faire de telles choses, les transportèrent au temple du Père. Il était très tôt ce matin du septième jour, et, du haut du tertre, où il avait si récemment été reçu, Adam fit un discours pour expliquer les ordres de filiation divine et fit comprendre au mental de ces habitants de la terre que seuls le Père et ceux qu’il désigne peuvent faire l’objet d’adoration. Adam précisa qu’il accepterait tous les honneurs et recevrait toutes les marques de respect, mais refuserait toujours d’être adoré. 74:4.5 Adam et Ève s’écartèrent de la foule, montrèrent du doigt le temple du Père, et dirent : « Allez maintenant vers l’emblème matériel de la présence invisible du Père et inclinez-vous en adorant celui qui nous a tous créés et qui nous maintient en vie. Que cet acte soit la promesse sincère que vous ne serez plus jamais tentés d’adorer quelqu’un d’autre que Dieu. » 5. L’administration d’Adam 74:5.1 Pendant près de sept ans après l’arrivée d’Adam, les administrateurs provisoires Melchizédeks restèrent à leur poste, mais le moment finit par arriver où ils transmirent l’administration des affaires du monde à Adam et retournèrent à Jérusem. 74:5.2 Le moment était venu où les Fils Matériels devaient assumer la pleine responsabilité de la conduite des affaires du monde. Donc, à minuit, les transports séraphiques de Satania quittèrent la planète avec quatorze êtres à destination de Jérusem, car le transfert de Van et d’Amadon eut lieu en même temps que le départ des douze Melchizédeks. 74:5.4 Pendant des âges, Adam et Ève avaient été instruits dans la technique d’amélioration d’un monde prêt à recevoir leur contribution spécialisée à l’avancement de la civilisation évolutionnaire ; mais, maintenant, ils se trouvaient en face de problèmes urgents tels que l’établissement de la loi et de l’ordre dans un monde de sauvages, de barbares et d’êtres humains à demi civilisés. À part l’élite de la population terrestre rassemblée dans le Jardin, seuls de rares groupes, çà et là, semblaient quelque peu capables de recevoir la culture adamique. 74:5.5 Adam fit un effort héroïque et résolu pour établir un gouvernement mondial, mais il rencontra une résistance obstinée à tous les tournants. Dès que les associés d’Adam commencèrent à travailler hors du Jardin, ils se heurtèrent à la résistance directe et bien organisée de Caligastia et de Daligastia. 74:5.6 Adam fut finalement obligé de renoncer à son programme de construction sociale immédiate et revint à la méthode d’organisation de Van ; il divisa les Édénites en compagnies de cent, avec un capitaine pour chacune et des lieutenants responsables pour chaque groupe de dix. 6. La vie familiale d’Adam et d’Ève 74:6.2 Adamson fut le premier-né de la race violette sur Urantia, suivi d’une sœur puis d’Èveson, le deuxième fils d’Adam et d’Ève. Lorsqu’Adam et Ève quittèrent le Jardin, leur famille comportait quatre générations comptant 1 647 descendants directs d’hérédité pure. Après leur départ du Jardin, ils eurent encore quarante-deux enfants, sans compter les deux descendants de parenté conjointe avec une souche mortelle d’Urantia. 74:6.4 La cuisson était universellement employée en dehors du secteur adamique proprement dit d’Éden, mais on ne cuisait rien au foyer d’Adam. Les membres de sa famille trouvaient leur nourriture – des fruits, des noix et des céréales – toute prête à mesure qu’elle murissait. Ils mangeaient une fois par jour, un peu après midi. Adam et Ève absorbaient aussi « de la lumière et de l’énergie » directement à partir de certaines énergies spatiales en conjonction avec le soutien de l’arbre de vie. 74:6.7 Les enfants adamiques fréquentaient leurs propres écoles jusqu’à l’âge de seize ans, et les ainés donnaient des leçons aux cadets. Ce fut certainement un spectacle nouveau sur Urantia de voir les enfants d’Adam et d’Ève déployer une activité joyeuse et vivifiante pour le seul plaisir de jouer. Les jeux et l’humour des races modernes proviennent en grande partie de la souche adamique. Tous les Adamites appréciaient beaucoup la musique et avaient aussi un sens aigu de l’humour. 7. La vie dans le Jardin 74:7.21 L’heure d’Éden pour le culte public était midi ; le coucher du soleil était l’heure du culte familial. Adam fit de son mieux pour décourager l’emploi de prières toutes faites, enseignant qu’une prière efficace doit être entièrement individuelle, qu’elle doit représenter le « désir de l’âme » ; mais les Édénites continuèrent à employer les prières et les formes traditionnelles transmises depuis l’époque de Dalamatia. Adam s’efforça aussi de substituer des offrandes de fruits de la terre aux sacrifices de sang dans les cérémonies religieuses, mais ne fit guère de progrès dans ce sens avant la dislocation du Jardin. 74:7.23 Adam enseigna à ses contemporains tout ce qu’ils pouvaient comprendre, mais, comparativement parlant, ce n’était pas grand-chose. Néanmoins, les individus les plus intelligents des races de la terre attendaient impatiemment le moment où ils auraient la permission de se marier avec les enfants supérieurs de la race violette. 8. La légende de la création 74:8.1 L’histoire de la création d’Urantia en six jours fut basée sur la tradition qu’Adam et Ève avaient passé précisément six jours à leur examen initial du Jardin. Cette circonstance apporta une sanction presque sacrée à la période de temps de la semaine, qui avait originellement été introduite par les Dalamatiens. 74:8.2 La légende du monde créé en six jours fut une pensée venue après coup, en fait plus de trente-mille ans plus tard. 74:8.7 Le récit de la création, dans l’Ancien Testament, date de longtemps après l’époque de Moïse. Il n’enseigna jamais aux Hébreux une histoire aussi déformée. En fait, il avait présenté aux Israélites un récit simple et condensé de la création, espérant par là donner du poids à son appel à l’adoration du Créateur, le Père Universel, qu’il nommait le Seigneur Dieu d’Israël. 74:8.15 [Relaté par Solonia, « la voix séraphique dans le Jardin ».] Fascicule 75. La faute d’Adam et d’Ève 75:0.1 Après plus de cent ans d’efforts sur Urantia, Adam ne pouvait constater que très peu de progrès à l’extérieur du Jardin ; le monde, en général, ne semblait guère s’améliorer. L’amélioration de la race paraissait bien lointaine, et la situation semblait désespérée au point de nécessiter un remède non prévu dans les plans originaux. 1. Le problème d’Urantia 75:1.2 Dans des conditions normales, le premier travail d’un Adam et d’une Ève Planétaires eût été de coordonner et de mélanger les races. Mais, sur Urantia, ce projet semblait à peu près sans espoir, car les races étaient bien prêtes biologiquement, mais n’avaient jamais été débarrassées de leurs lignées retardataires et défectueuses. 75:1.3 Le mental et la morale étaient à un bas niveau et, au lieu de pouvoir entreprendre leur tâche d’unification religieuse, le Fils et la Fille Matériels devaient recommencer complètement la conversion des habitants aux plus simples formes de croyance religieuse. 75:1.5 Toutes deux se rendaient compte, avec acuité, de l’énorme entreprise qu’impliquait l’exécution de leur affectation planétaire. 75:1.6 Ils auraient cependant fini par réussir s’ils avaient été plus perspicaces et plus patients. Tous deux, et spécialement Ève, étaient vraiment trop impatients ; ils répugnaient à s’atteler à la longue, très longue épreuve d’endurance. Ils désiraient voir des résultats immédiats, et ils les virent, mais les résultats ainsi acquis se révélèrent des plus désastreux pour eux-mêmes et pour leur monde. 2. Le complot de Caligastia 75:2.1 Caligastia faisait de fréquentes visites au Jardin et eut de nombreux entretiens avec Adam et Ève, mais il les trouva intransigeants devant toutes ses suggestions de compromis et de raccourcis aventureux. 75:2.2 Il faut se rappeler que Caligastia était encore en titre le Prince Planétaire d’Urantia, un Fils dévoyé, mais néanmoins élevé, de l’univers local. Il ne fut définitivement déposé que lors du passage de Christ Micaël sur Urantia. 75:2.3 Mais le Prince déchu était persévérant et résolu. Il renonça bientôt à convaincre Adam et décida de tenter une perfide attaque de flanc contre Ève. Le Malin conclut que son unique espoir de réussite résidait dans l’emploi adroit de personnes qualifiées appartenant aux couches supérieures du groupe nodite, les descendants des anciens associés de son état-major corporel. Il établit ses plans en conséquence pour prendre au piège la mère de la race violette. 3. La tentation d’Ève 75:3.1 Adam venait d’achever son premier siècle de séjour sur terre lorsque Sérapatatia, ayant perdu son père, devint chef de la confédération occidentale ou syrienne des tribus nodites. 75:3.3 Sérapatatia devint l’un des lieutenants d’Adam les plus capables et les plus efficaces. Il était entièrement honnête et complètement sincère dans toutes ses activités. 75:3.5 Il eut de nombreux entretiens avec Adam et Ève – spécialement avec Ève – où ils discutèrent bien des projets pour améliorer leurs méthodes. Sérapatatia soutint que, si les Nodites, la race la plus progressiste et la plus coopérative, pouvaient avoir un chef qui naisse chez eux avec une part de sang violet, cela constituerait un lien puissant qui attacherait plus étroitement ces peuplades au Jardin. 75:3.7 Pendant plus de cinq ans, ces plans furent muris secrètement. À la fin, ils avaient atteint le point où Ève consentit à avoir un entretien secret avec Cano, le penseur le plus brillant et le chef le plus actif de la colonie voisine des Nodites sympathisants. 75:3.8 La réunion fatale eut lieu au crépuscule d’un soir d’automne, non loin de la demeure d’Adam. Ève n’avait encore jamais rencontré le beau et enthousiaste Cano – qui était un magnifique spécimen de survivance du physique supérieur et de la remarquable intelligence de ses lointains ancêtres de l’état-major du Prince. 75:3.9 Influencée par la flatterie, l’enthousiasme et une grande force de persuasion personnelle, Ève consentit, séance tenante, à se lancer dans l’entreprise tant discutée et à ajouter son petit projet de salut du monde au plan divin plus vaste et de plus grande envergure. Avant d’avoir tout à fait réalisé ce qui se passait, le pas fatal avait été franchi. C’en était fait. 4. La réalisation de la faute 75:4.1 Les êtres célestes, vivant sur la planète, étaient en émoi. Adam reconnut que quelque chose allait mal et demanda à Ève de venir auprès de lui dans le Jardin. Alors, pour la première fois, Adam entendit l’histoire du plan longuement muri pour accélérer le progrès du monde en opérant simultanément dans deux directions : la poursuite du plan divin concomitante avec l’exécution du projet de Sérapatatia. 75:4.2 Tandis que le Fils et la Fille Matériels s’entretenaient ainsi dans le Jardin éclairé par la lune, « la voix dans le Jardin » leur reprocha leur désobéissance. Cette voix n’était autre que la mienne, lorsque j’annonçai au couple édénique qu’il avait transgressé le pacte du Jardin, qu’il avait désobéi aux instructions des Melchizédeks et qu’il avait failli à son serment de fidélité au souverain de l’univers. 5. Les répercussions de la faute 75:5.1 La désillusion d’Ève fut vraiment pathétique. Adam discerna toute la malheureuse conjoncture. Malgré son abattement et son cœur brisé, il ne manifesta que de la pitié et de la sympathie pour sa compagne égarée. 75:5.2 Ce fut dans le désespoir de la réalisation de l’échec qu’Adam, le lendemain de la faute d’Ève, rechercha Laotta, la brillante femme nodite qui dirigeait les écoles occidentales du Jardin, et commit avec préméditation la même folie qu’Ève. 75:5.3 Quand ils apprirent ce qui était arrivé à Ève, les habitants du Jardin devinrent furieux et ingouvernables. Ils déclarèrent la guerre aux Nodites installés dans le voisinage. Sortant par les portes d’Éden, ils se précipitèrent sur cette population non préparée et la détruisirent de fond en comble. 75:5.5 Les enfants d’Adam cherchèrent à réconforter leur mère affolée tandis que leur père errait seul pendant trente jours. À la fin de ce délai, le bon sens reprit le dessus ; Adam revint à son foyer et commença à faire des plans pour leur future ligne de conduite. 75:5.8 Le temps passait, mais Adam ne fut certain de la nature de leur infraction que soixante-dix jours après la défaillance d’Ève, quand les administrateurs provisoires Melchizédeks revinrent sur Urantia et assumèrent la juridiction sur les affaires du monde. Alors, il sut qu’Ève et lui avaient échoué. 6. Adam et Ève quittent le Jardin 75:6.2 Adam tint conférence, pendant toute la nuit, avec douze cents partisans loyaux qui s’engagèrent à suivre leur chef. Le lendemain à midi, ces pèlerins s’en allèrent d’Éden à la recherche de nouvelles demeures. Adam n’aimait pas la guerre et choisit, en conséquence, d’abandonner sans opposition le premier jardin aux Nodites. 75:6.3 La caravane édénique fut arrêtée le troisième jour de sa sortie du Jardin par les transports séraphiques arrivant de Jérusem. Pour la première fois, Adam et Ève furent renseignés sur ce qu’allait être le sort de leurs enfants. Tandis que les transporteurs se tenaient prêts, les enfants qui étaient arrivés à l’âge du choix (vingt ans) reçurent l’option de rester sur Urantia avec leurs parents ou de devenir pupilles des Très Hauts de Norlatiadek. Les deux tiers choisirent d’aller sur Édentia ; environ un tiers décida de rester avec leurs parents. Tous les enfants qui n’étaient pas d’âge à choisir furent emmenés sur Édentia. 7. La dégradation d’Adam et d’Ève 75:7.1 Ce fut pendant l’arrêt de la caravane édénique qu’Adam et Ève furent renseignés sur la nature de leur transgression et informés du sort qui les attendait. Gabriel apparut pour prononcer le jugement, et voici le verdict : « L’Adam et l’Ève Planétaires d’Urantia sont jugés en défaillance ; ils ont violé le pacte de leur mission de confiance comme dirigeants de ce monde habité. » 75:7.2 Abattus par leur sentiment de culpabilité, Adam et Ève furent cependant grandement réconfortés par l’annonce que leurs juges sur Salvington les avaient absous de toute accusation d’avoir « outragé le gouvernement de l’univers ». Ils n’avaient pas été jugés coupables de rébellion. 75:7.3 Le couple édenique fut informé qu’il s’était lui-même abaissé au statut des mortels du royaume et qu’il lui fallait désormais se conduire comme un homme et une femme d’Urantia en envisageant l’avenir des races du monde comme étant le leur. 75:7.5 Le statut mortel, suivi de la décomposition physique, était la conséquence inévitable de la faute intellectuelle d’Adam et d’Ève. 75:7.7 Ce qu’ils avaient fait était réellement mal, mais jamais ils ne furent coupables d’avoir outragé la vérité, ils ne s’étaient pas non plus engagés consciemment dans une rébellion contre la juste autorité du Père Universel et de son Fils Créateur. 8. La prétendue chute de l’homme 75:8.1 Adam et Ève furent vraiment déchus de leur état supérieur de filiation matérielle jusqu’à l’humble statut des hommes mortels ; mais ce ne fut pas la chute de l’homme. Malgré les conséquences immédiates de la défaillance adamique, la race humaine fut élevée. 75:8.2 Il n’y a pas eu de « chute de l’homme ». L’histoire de la race humaine est une évolution progressive, et l’effusion adamique a laissé les peuples du monde grandement améliorés par rapport à leur condition biologique antérieure. 75:8.8 [Présenté par Solonia, « la voix séraphique dans le Jardin ».] Fascicule 76. Le second jardin 76:0.1 Lorsqu’Adam décida de quitter le premier jardin sans s’opposer aux Nodites, il ne pouvait aller vers l’ouest avec ses partisans, car les Édénites n’avaient pas de bateaux convenant à une telle aventure sur mer. La seule voie ouverte était vers l’est ; ils s’orientèrent donc vers les régions alors plaisantes situées entre le Tigre et l’Euphrate. 76:0.2 Caïn et Sansa naquirent tous deux avant que la caravane adamique eût atteint sa destination entre les deux fleuves de Mésopotamie. Laotta, la mère de Sansa, mourut à la naissance de sa fille. Ève eut des couches difficiles, mais survécut grâce à sa vigueur supérieure. Elle s’attacha à Sansa, l’enfant de Laotta, et l’éleva avec Caïn. 1. Les Édénites pénètrent en Mésopotamie 76:1.1 Il fallut presque une année entière à la caravane d’Adam pour atteindre l’Euphrate. Ils le trouvèrent en crue et campèrent près de six semaines dans les plaines de l’Ouest avant de le traverser pour pénétrer dans le pays situé entre les deux fleuves, qui allait devenir le second jardin. 2. Caïn et Abel 76:2.1 Moins de deux ans après Caïn naquit Abel, le premier enfant d’Adam et Ève né dans le second jardin. Quand Abel eut atteint l’âge de douze ans, il décida de devenir pâtre ; Caïn avait choisi la voie de l’agriculture. 76:2.2 Or, en ces temps-là, on avait l’habitude de faire offrande au clergé de ce dont on disposait. Les pâtres apportaient des animaux de leurs troupeaux ; les fermiers, des fruits des champs. Et, selon cette coutume, Caïn et Abel faisaient également des offrandes périodiques aux prêtres. Les deux garçons avaient maintes fois débattu des mérites respectifs de leurs métiers, et Abel ne fut pas long à noter que l’on marquait de la préférence pour ses sacrifices d’animaux. C’est en vain que Caïn fit appel à la tradition du premier Éden, à l’ancienne préférence pour les fruits des champs. Abel ne voulut pas l’admettre et se gaussa de son ainé déconfit. 76:2.4 Abel savait qu’il était le fils d’Adam et d’Ève et ne manquait jamais de faire ressortir à Caïn qu’Adam n’était pas son père. 76:2.5 Les jeunes gens avaient respectivement dix-huit et vingt ans lorsque la querelle entre eux fut définitivement réglée. Un jour, les sarcasmes d’Abel mirent son frère combatif dans une telle fureur que Caïn, dans sa colère, se précipita sur lui et le tua. 76:2.7 Les parents d’Abel connurent sa mort lorsque ses chiens ramenèrent ses troupeaux à la maison sans leur maitre. Caïn devenait rapidement pour Adam et Ève le sinistre souvenir de leur folie, et ils l’encouragèrent dans sa décision de quitter le jardin. 76:2.8 Caïn n’avait jamais été habité par un Ajusteur, il avait toujours bravé la discipline familiale et dédaigné la religion de son père. Il alla maintenant trouver Ève, sa mère, pour lui demander de l’aide et des directives spirituelles, et, dès qu’il rechercha sincèrement l’assistance divine, un Ajusteur vint l’habiter. 76:2.9 Caïn partit donc pour le pays de Nod, à l’est du second jardin. Il devint un grand chef parmi l’un des groupes du peuple de son père et accomplit, dans une certaine mesure, les prédictions de Sérapatatia, car il établit la paix durant toute sa vie entre cette division de Nodites et les Adamites. 3. La vie en Mésopotamie 76:3.2 Adam passait sagement la majeure partie de son temps à enseigner à ses enfants et à ses associés l’administration civile, les méthodes éducatives et les pratiques religieuses. S’il n’avait pas eu cette prévoyance, un pandémonium se serait déchainé au moment de sa mort. En fait, la mort d’Adam apporta peu de changements dans la conduite des affaires de son peuple. 76:3.3 Les dirigeants civils des Adamites descendaient héréditairement des fils du premier jardin. Le premier fils d’Adam, Adamson (Adam ben Adam), fonda un centre secondaire de la race violette au nord du second Éden. Le deuxième fils d’Adam, Èveson, devint un chef et un administrateur magistral ; il fut le grand collaborateur de son père. 76:3.4 Les dirigeants religieux (la prêtrise) commencèrent avec Seth, le plus âgé des fils survivants d’Adam et d’Ève nés dans le second jardin. Seth se plongea dans le travail d’améliorer le statut spirituel du peuple de son père et devint le chef de la nouvelle prêtrise du second jardin. Son fils, Énos, fonda le nouvel ordre de culte, et son petit-fils, Kenan, institua le service diplomatique des missionnaires auprès des tribus environnantes, proches et lointaines. 76:3.5 Le clergé séthite fut une entreprise triple embrassant la religion, la santé et l’éducation. On enseignait aux prêtres de cet ordre à officier aux cérémonies religieuses, à servir comme médecins et inspecteurs d’hygiène, et à être professeurs dans les écoles du jardin. 76:3.8 Les Adamites dépassaient considérablement les peuplades environnantes en accomplissements culturels et en développement intellectuel. Ici, dans les pays compris entre le Tigre et l’Euphrate, ils conservèrent les arts de l’écriture, du travail des métaux, de la poterie et du tissage. Ils élaborèrent un type d’architecture qui ne fut pas dépassé pendant des millénaires. 4. La race violette 76:4.1 Adam et Ève furent les fondateurs de la race violette, la neuvième race humaine apparue sur Urantia. Adam et sa descendance avaient des yeux bleus, et les hommes de la race violette étaient caractérisés par un teint et des cheveux clairs (blonds, roux et châtains). 76:4.6 Les enfants adamiques étaient généralement habités par un Ajusteur, car ils possédaient tous une capacité indubitable de survie. Ces descendants supérieurs n’étaient pas aussi sujets à la peur que les enfants évolutionnaires. 76:4.7 Les cellules du corps des Fils Matériels et de leur progéniture sont beaucoup plus résistantes aux maladies que celles des êtres évolutionnaires natifs de la planète. Vous résisteriez beaucoup mieux aux maladies s’il coulait dans les veines de vos races plus de sang adamique. 76:4.8 Après s’être établi dans le second jardin donnant sur l’Euphrate, Adam décida de laisser après lui le maximum possible de son plasma vital pour en faire bénéficier le monde après sa mort. C’est pourquoi Ève fut mise à la tête d’une commission de douze personnes pour l’amélioration de la race et, avant la mort d’Adam, cette commission avait choisi 1 682 femmes du type le plus évolué d’Urantia, qui furent toutes fécondées par le plasma vital adamique. Ces enfants naquirent et furent élevés dans le milieu tribal de leurs mères respectives. 5. La mort d’Adam et d’Ève 76:5.1 Peu après l’établissement du second Éden, Adam et Ève furent dument informés que leur repentir était acceptable, qu’ils seraient cependant condamnés à subir le sort des mortels de leur monde, mais qu’ils pourraient certainement être admis aux rangs des survivants endormis d’Urantia. Ils crurent pleinement à cet évangile de résurrection et de réhabilitation que les Melchizédeks leur avaient annoncé de façon si touchante. 76:5.2 En tant que citoyens de Jérusem, Adam et Ève n’avaient pas d’Ajusteur de Pensée, et n’en eurent pas non plus sur Urantia durant leur séjour dans le premier jardin. Peu après leur réduction au statut mortel, ils devinrent conscients d’une nouvelle présence en eux et s’éveillèrent à la notion que le statut humain, accompagné d’un repentir sincère, avaient rendu possible à des Ajusteurs de les habiter. Le fait de savoir qu’ils étaient habités par un Ajusteur encouragea grandement Adam et Ève durant tout le reste de leur vie. Ils savaient qu’ils avaient échoué comme Fils et Fille Matériels de Satania, mais ils savaient aussi que la carrière du Paradis leur restait ouverte en tant que fils ascendeurs de l’univers. 76:5.3 Adam connaissait la résurrection dispensationnelle qui avait eu lieu simultanément avec son arrivée sur la planète, et il croyait que lui et sa compagne seraient probablement repersonnalisés en relation avec l’arrivée de l’ordre suivant de filiation. Il ne savait pas que Micaël, souverain de cet univers, devait bientôt apparaitre sur Urantia. Il s’attendait à ce que le prochain Fils à venir fût de l’ordre des Avonals. Même ainsi, ce fut toujours un réconfort pour Adam et Ève de méditer l’unique message personnel qu’ils reçurent jamais de Micaël, bien qu’il représentât pour eux quelque chose de difficile à comprendre. Parmi d’autres expressions d’amitié et de réconfort, ce message disait : « J’ai pris en considération les circonstances de votre défaillance. Je me suis rappelé le désir de votre cœur d’être toujours fidèles à la volonté de mon Père. Vous serez rappelés de l’étreinte du sommeil mortel quand je viendrai sur Urantia, si les Fils subordonnés de mon royaume ne vous envoient pas chercher auparavant. » 76:5.4 Ce fut un grand mystère pour Adam et Ève. Ils pouvaient comprendre, dans ce message, la promesse voilée de la possibilité d’une résurrection spéciale, ce qui les encouragea grandement, mais ils ne pouvaient saisir ce que signifiait l’allusion selon laquelle ils pourraient reposer jusqu’à l’époque d’une résurrection associée à l’apparition personnelle de Micaël sur Urantia. Le couple édénique proclama donc toujours qu’un Fils de Dieu viendrait un jour. Ils communiquèrent à ceux qu’ils aimaient la croyance, ou au moins l’espoir ardent, que le monde de leurs erreurs et de leurs chagrins pourrait être le royaume où le souverain de cet univers déciderait d’agir comme Fils d’effusion du Paradis. 76:5.5 Adam vécut 530 ans ; il mourut de ce que l’on peut appeler vieillesse. Ève était morte dix-neuf ans auparavant d’une faiblesse du cœur. Ils furent tous deux enterrés au centre du temple de service divin qui avait été construit selon leurs plans, peu après que la muraille de la colonie eut été achevée. 6. La survie d’Adam et d'Ève 76:6.1 Adam et Ève entrèrent dans leur repos mortel avec une foi solide dans les assurances des Melchizédeks. 76:6.2 Ils ne restèrent pas longtemps dans l’oubli du sommeil inconscient des mortels du royaume. Le troisième jour après la mort d’Adam, le surlendemain de son respectueux enterrement, Lanaforge prescrivit un appel nominal spécial des remarquables survivants de la défaillance adamique sur Urantia. 76:6.3 Adam et Ève passèrent rapidement par les mondes d’ascension progressive jusqu’à obtenir la citoyenneté de Jérusem. Ils furent immédiatement attachés au service d’Urantia sur la capitale systémique, et furent, plus tard, nommés membres du conseil des vingt-quatre qui constitue présentement le corps de contrôle consultatif d’Urantia. 76:6.5 [Présenté par Solonia, « la voix séraphique dans le Jardin ».] Fascicule 77. Les créatures médianes 77:0.1 La plupart des mondes habités de Nébadon hébergent un ou plusieurs groupes d’êtres exceptionnels existant sur un niveau de fonctionnement vital situé à peu près à mi-chemin entre celui des mortels du royaume et celui des ordres angéliques, d’où leur nom de créatures médianes. Elles paraissent être un accident du temps, mais sont si répandues et apportent une aide si précieuse que nous les avons acceptées depuis longtemps comme l’un des ordres essentiels de notre ministère planétaire conjugué. 77:0.2 Deux ordres distincts de médians opèrent sur Urantia : le corps primaire, ou doyen, qui vint à l’existence aux jours lointains de Dalamatia, et le groupe secondaire, ou plus jeune, qui date de l’époque d’Adam. 1. Les médians primaires 77:1.1 Les médians primaires ont leur genèse dans une interassociation unique du matériel et du spirituel sur Urantia. 77:1.2 Une liaison supramatérielle (non sexuelle) entre un membre du sexe masculin et un membre du sexe féminin de l’état-major corporel du Prince se traduisit par l’apparition du premier-né des médians primaires. 77:1.3 On s’aperçut immédiatement qu’une créature de cet ordre, à mi-chemin entre le niveau humain et le niveau angélique, rendrait de grands services en s’occupant des affaires du quartier général du Prince. En conséquence, chaque couple de l’état-major corporel reçut l’autorisation de créer un être similaire. Le résultat de cet effort fut le premier groupe de cinquante créatures médianes. 77:1.4 Après avoir observé, pendant une année, le travail de ce groupe unique, le Prince Planétaire autorisa la reproduction des médians sans restriction. Ce plan fut exécuté tant que le pouvoir de création subsista, et c’est ainsi que le corps originel de 50 000 médians prit naissance. 77:1.6 Ces créatures constituèrent le corps des renseignements de l’administration du Prince. Elles se répandirent en tous lieux, observant et étudiant les races du monde, et rendant d’autres services inestimables au Prince et à son état-major dans le travail consistant à influencer la société humaine éloignée du quartier général planétaire. 77:1.7 Ce régime dura jusqu’aux jours tragiques de la rébellion planétaire qui prit au piège un peu plus des quatre cinquièmes des médians primaires. Le corps loyal entra au service des administrateurs provisoires Melchizédeks et opéra sous le commandement nominal de Van jusqu’à l’époque d’Adam. 2. La race nodite 77:2.1 Bien que nous relations ici l’origine, la nature et les fonctions des créatures médianes d’Urantia, la parenté entre les deux ordres – primaire et secondaire – rend nécessaire d’interrompre l’histoire des médians primaires afin de suivre la descendance des membres rebelles de l’état-major corporel du Prince Caligastia depuis la rébellion planétaire jusqu’à l’époque d’Adam. Ce fut cette lignée héréditaire qui, aux premiers temps du second jardin, fournit la moitié des ancêtres de l’ordre secondaire des créatures médianes. 77:2.3 L’ère postérieure à la rébellion sur Urantia vit se produire bien des évènements inhabituels. 77:2.4 Les cent membres corporels de l’état-major du Prince portaient le plasma germinatif des lignées humaines andoniques. S’ils s’engageaient dans la reproduction sexuée, on pouvait donc naturellement s’attendre à ce que leur progéniture ressemblât tout à fait à celle d’autres parents andonites. Mais, quand les soixante rebelles de l’état-major, les partisans de Nod, s’adonnèrent effectivement à la reproduction sexuée, leurs enfants se révélèrent de loin supérieurs, dans presque tous les domaines, aux peuplades andonites aussi bien qu’aux peuplades Sangiks. Cette excellence inattendue ne concernait pas seulement leurs qualités physiques et intellectuelles, mais aussi leurs capacités spirituelles. 77:2.7 On se rappelle que les cent Andonites ayant contribué à fournir ce plasma germinatif furent, à leur tour, mis en possession du complément organique de l’arbre de vie, de sorte que les courants vitaux de Satania se répandirent également dans leur corps. Les quarante-quatre Andonites modifiés qui suivirent l’état-major dans la rébellion s’unirent aussi entre eux et apportèrent une grande contribution aux meilleures souches des peuplades nodites. 77:2.8 Ces deux groupes, embrassant 104 individus porteurs de plasma germinatif andonite modifié, constituent les ancêtres des Nodites, la huitième race apparue sur Urantia. 77:2.9 Les Nodites de sang pur étaient une race magnifique, mais ils se mêlèrent graduellement aux peuples évolutionnaires de la terre, de sorte qu’une grande dégénérescence ne tarda pas à se produire. Dix-mille ans après la rébellion, ils avaient rétrogradé au point que la durée moyenne de leur vie ne dépassait guère celle des races évolutionnaires. 3. La tour de Babel 77:3.1 Après qu’ils eurent étendu leurs contacts vers l’extérieur pour se marier avec des membres des tribus andonites et Sangiks limitrophes de leurs frontières, leurs chefs comprirent qu’il fallait faire quelque chose pour préserver leur unité raciale. En conséquence, ils convoquèrent un conseil des tribus qui, après bien des délibérations, adopta le plan de Bablot, un descendant de Nod. 77:3.2 Bablot proposait d’ériger un temple prétentieux de glorification raciale au centre du territoire alors occupé par les Nodites. Ce temple devait avoir une tour dont le monde n’aurait jamais vu l’équivalent. Il était destiné à être un mémorial monumental en souvenir de leur grandeur. 77:3.3 Bablot prévoyait que les nouveaux bâtiments allaient devenir le noyau du futur centre de la culture et de la civilisation nodites. Son avis finit par prévaloir, et l’on commença la construction conformément à ses plans. La nouvelle ville devait porter le nom de Bablot, architecte et bâtisseur de la tour. Le site porta plus tard le nom de Bablod, et finalement celui de Babel. 77:3.4 Après quatre ans et demi de travail, une grande dispute s’éleva sur l’objet et le motif de la construction de la tour. Le différend s’envenima tellement que tout travail fut interrompu. 4. Les centres de civilisation nodites 77:4.1 La dispersion des Nodites fut une conséquence immédiate du conflit interne au sujet de la tour de Babel. Cette guerre intestine réduisit considérablement le nombre des Nodites du sang le plus pur. À partir de cette date, la culture nodite déclina pendant plus de cent-vingt-mille ans jusqu’à ce qu’elle fut relevée par une infusion de sang adamique. Mais, même à l’époque d’Adam, les Nodites étaient encore un peuple capable. Nombre de leurs descendants de sang mêlé comptèrent parmi les bâtisseurs du Jardin, et plusieurs capitaines des groupes de Van étaient des Nodites. Certains des penseurs les plus qualifiés de l’état-major d’Adam appartenaient à cette race. 77:4.2 Trois sur quatre des grands centres nodites furent établis immédiatement après le conflit de Bablot : 77:4.3 1. Les Nodites occidentaux ou syriens. Ils formaient le groupe le plus nombreux des Nodites en voie de dispersion et contribuèrent beaucoup à l’apparition de la souche assyrienne. 77:4.4 2. Les Nodites orientaux ou élamites. 77:4.5 Après l’établissement du second jardin, on prit l’habitude d’appeler « terre de Nod » cette proche colonie nodite. Pendant la longue période de paix relative entre ce groupe nodite et les Adamites, les deux races se croisèrent largement. 77:4.6 3. Les Nodites centraux ou présumériens. Un petit groupe, à l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, conserva mieux son intégrité raciale. Il subsista pendant des millénaires et fournit, en fin de compte, les ancêtres nodites qui se mêlèrent aux Adamites pour fonder les peuples sumériens des temps historiques. 77:4.7 Tout ceci explique comment les Sumériens apparurent si soudainement et si mystérieusement sur la scène d’action en Mésopotamie. Les chercheurs ne pourront jamais retrouver la trace de ces tribus et la remonter jusqu’à l’origine des Sumériens qui se situe il y a deux-cent-mille ans après l’engloutissement de Dalamatia. Sans avoir de traces d’origine ailleurs dans le monde, ces anciennes tribus se silhouettent soudain sur l’horizon de la civilisation avec une culture adulte et supérieure comprenant des temples, le travail des métaux, l’agriculture, l’élevage, la poterie, le tissage, des lois commerciales, un code civil, un cérémonial religieux et un ancien système d’écriture. Au commencement de l’ère historique, elles avaient perdu depuis longtemps l’alphabet de Dalamatia et adopté l’écriture particulière provenant de Dilmun. 77:4.10 4. Les Nodites et Amadonites du nord – les Vanites. Ce groupe avait surgi avant le conflit de Bablot. Ces Nodites les plus septentrionaux descendaient de ceux qui avaient cessé d’obéir à Nod et à ses successeurs pour se rallier à Van et à Amadon. 77:4.11 Quelques-uns des premiers associés de Van s’installèrent, par la suite, près des rives du lac qui porte encore son nom, et leurs traditions naquirent autour de cet endroit. Le mont Ararat devint leur montagne sacrée et prit, pour les Vanites des temps ultérieurs, une signification très analogue à celle du mont Sinaï pour les Hébreux. Il y a dix-mille ans, les Vanites ancêtres des Assyriens enseignaient que leur loi morale de sept commandements avait été donnée à Van par les Dieux sur le mont Ararat. 77:4.12 Le mont Ararat était la montagne sainte de la Mésopotamie du Nord et, comme une grande partie de vos traditions de ces anciens temps fut acquise en liaison avec l’histoire babylonienne du déluge, il n’est pas surprenant que le mont Ararat et sa région aient été imbriqués ultérieurement dans l’histoire juive de Noé et du déluge universel. 77:4.13 Environ 35 000 ans av. J.-C., Adamson visita l’un des centres les plus orientaux des anciennes colonies vanites pour y fonder son centre de civilisation. 5. Adamson et Ratta 77:5.1 Après avoir tracé les antécédents nodites des ancêtres des médians secondaires, nous devons maintenant tourner notre attention vers la moitié adamique de leurs ancêtres, car les médians secondaires sont également les petits-enfants d’Adamson, le premier-né de la race violette sur Urantia. 77:5.2 Adamson figurait dans le groupe des enfants d’Adam et d’Ève qui choisirent de rester sur terre avec leurs parents. Or le fils ainé d’Adam avait souvent entendu Van et Amadon raconter l’histoire de leur foyer dans les hautes terres du nord et, quelque temps après l’établissement du second jardin, il décida de partir à la recherche de ce pays des rêves de sa jeunesse. 77:5.5 Au bout d’un peu plus de trois ans, le groupe d’Adamson trouva réellement l’objet de son aventure et, parmi ces peuplades, Adamson découvrit une merveilleuse et belle jeune femme de vingt ans, qui se disait être la dernière descendante de sang pur de l’état-major du Prince. Cette femme, nommée Ratta, dit que ses ancêtres descendaient tous de deux membres de l’état-major déchu du Prince. Elle avait à peu près décidé de ne pas se marier et de mourir sans laisser de postérité, mais elle tomba amoureuse du majestueux Adamson. 77:5.6 Adamson et Ratta eurent une famille de soixante-sept enfants. Ils donnèrent naissance à une grande lignée de dirigeants du monde, mais firent quelque chose de plus. Chaque fois qu’ils avaient quatre nouveaux enfants, le quatrième était d’un ordre exceptionnel. Il était souvent invisible. Quand vint au monde le deuxième descendant de cet ordre au comportement étrange, Adamson décida de lui faire épouser le premier, car l’un était un garçon et l’autre une fille ; ce fut l’origine de l’ordre secondaire des médians. Presque deux-mille d’entre eux furent amenés à l’existence en moins d’un siècle avant que ce phénomène ne prît fin. 77:5.8 Durant toute leur longue vie, Adamson et Ratta eurent ainsi à leur disposition ce corps d’assistants merveilleux, qui travaillèrent avec eux à propager la vérité supérieure et à répandre des normes élevées de vie spirituelle, intellectuelle et physique. 77:5.10 Ce centre de civilisation était situé dans la région à l’est de l’extrémité Sud de la mer Caspienne, près du Kopet Dagh. À faible hauteur sur les contreforts du Turkestan, se trouvent les vestiges de ce qui fut jadis le quartier général adamsonite de la race violette. Dans ces sites des hautes terres situés dans une ancienne et étroite ceinture fertile au pied des contreforts de la chaine du Kopet, quatre civilisations différentes, entretenues par quatre groupes distincts de descendants d’Adamson, virent le jour à des périodes diverses. Ce fut le second de ces groupes qui émigra vers l’ouest en Grèce et dans les iles de la Méditerranée. Le reste des descendants d’Adamson émigra vers le nord et l’ouest pour pénétrer en Europe avec les races mixtes de la dernière vague des Andites sortant de Mésopotamie. Ils comptèrent aussi parmi les envahisseurs andites-aryens de l’Inde. 6. Les médians secondaires 77:6.1 Alors que les médians primaires ont eu une origine presque suprahumaine, ceux de l’ordre secondaire sont les descendants de la pure souche d’Adam unie à une descendance humanisée d’ancêtres communs à ceux du corps primaire. 77:6.2 Parmi les enfants d’Adamson, il y eut exactement seize de ces étranges procréateurs des médians secondaires. Ces enfants exceptionnels étaient également divisés entre les deux sexes, et chaque couple était capable de produire un médian secondaire tous les soixante-dix jours par une technique conjuguée de liaison sexuelle et non sexuelle. 77:6.3 Ces seize enfants vécurent et moururent comme des mortels du royaume, mais leurs descendants, stimulés électriquement, vivent indéfiniment sans être soumis aux limitations de la chair mortelle. 77:6.4 Chacun des huit couples donna finalement naissance à 248 médians, et c’est ainsi que fut constitué le corps secondaire originel de 1 984 membres. 7. Les médians rebelles 77:7.1 La majorité des médians primaires s’adonna au péché à l’époque de la rébellion de Lucifer. Quand on fit le compte des dégâts de la rébellion planétaire, on découvrit, parmi d’autres pertes, que 40 119 médians primaires sur les 50 000 originels s’étaient ralliés à la sécession de Caligastia. 77:7.2 Le nombre initial de médians secondaires était de 1 984. Parmi eux, 873 ne se rangèrent pas sous la direction de Micaël et furent dument internés lors du jugement planétaire d’Urantia le jour de la Pentecôte. 77:7.4 Ces médians déloyaux étaient capables de se révéler aux yeux des mortels dans certaines circonstances, et c’était spécialement le cas pour les associés de Belzébuth, chef des médians secondaires apostats. 77:7.5 Sur aucun monde, les mauvais esprits ne peuvent posséder le mental d’un mortel après qu’un Fils d’effusion du Paradis y a vécu. Par contre, avant le séjour de Christ Micaël sur Urantia – avant l’arrivée universelle des Ajusteurs de Pensée et l’effusion de l’esprit du Maitre sur toute chair – ces médians rebelles étaient effectivement capables d’influencer le mental de certains mortels inférieurs et de contrôler quelque peu leurs actes. 77:7.7 Même avant la Pentecôte, nul esprit rebelle ne pouvait dominer un mental humain normal et, depuis ce jour, même le mental faible de mortels inférieurs échappe à cette possibilité. 77:7.8 Tout le groupe des médians rebelles est maintenant en prison par ordre des Très Hauts d’Édentia. Ils ne rôdent plus dans ce monde, à l’affut de méfaits à commettre. 8. Les médians unis 77:8.1 Au dernier jugement de ce monde, lorsque Micaël transféra les survivants endormis du temps, les créatures médianes furent laissées sur place pour aider au travail spirituel et semi-spirituel sur la planète. Ils opèrent maintenant comme un corps unique englobant les deux ordres et comptant 10 992 membres. Les Médians Unis d’Urantia sont maintenant gouvernés alternativement par le doyen de chaque ordre. Ce régime a prévalu depuis leur amalgamation en un seul groupe peu après la Pentecôte. 77:8.10 Les médians diffèrent considérablement dans leurs aptitudes à établir des contacts avec les séraphins au-dessus d’eux et avec leurs cousins humains au-dessous d’eux. Par exemple, il est extrêmement difficile aux médians primaires d’établir un contact direct avec des agents matériels. Ils sont beaucoup plus proches des êtres du type angélique, et sont donc habituellement affectés à travailler avec les forces spirituelles présentes sur la planète et à leur apporter leur ministère. Ils agissent comme compagnons et guides des visiteurs célestes et des hôtes estudiantins, tandis que les créatures secondaires sont presque exclusivement attachées au ministère des êtres matériels du royaume. 77:8.13 Aujourd’hui, leur principal travail est celui d’invisibles associés de liaison personnelle des hommes et des femmes qui constituent le corps de réserve planétaire de la destinée. Ce fut l’œuvre de ce corps secondaire, habilement aidé par quelques membres du corps primaire, qui provoqua, sur Urantia, la coordination des personnalités et des circonstances, qui incita finalement les superviseurs planétaires célestes à prendre l’initiative de certaines requêtes ; celles-ci aboutirent à l’octroi des autorisations rendant possible la série de révélations dont le présent fascicule fait partie. 9. Les citoyens permanents d’Urantia 77:9.1 Les médians peuvent être considérés comme le premier groupe d’habitants permanents rencontrés sur les diverses sortes de mondes dans les univers ; par opposition aux ascendeurs évolutionnaires tels que les créatures humaines et les armées angéliques. 77:9.8 Sous un aspect plus large, la civilisation d’Urantia est la production conjointe des mortels et des médians de cette planète, et ceci reste vrai malgré la différence existant, à l’heure actuelle, entre leurs deux niveaux de culture, différence qui ne sera pas comblée avant les âges de lumière et de vie. 77:9.9 La culture des médians est le produit d’un groupe de citoyens planétaires immortels ; elle est donc relativement immunisée contre les vicissitudes temporelles qui assaillent la civilisation humaine. Les générations d’hommes oublient, mais le corps des médians se souvient, et cette mémoire est le trésor des traditions sur votre monde habité. C’est pourquoi la culture d’une planète reste toujours présente sur cette planète ; dans des circonstances appropriées, ces précieux souvenirs d’évènements passés sont mis à la disposition des hommes. C’est ainsi que l’histoire de la vie et des enseignements de Jésus a été donnée par les médians d’Urantia à leurs cousins dans la chair. 77:9.12 Toute l’organisation des esprits supérieurs, des armées angéliques et des compagnons médians se consacre avec enthousiasme à réaliser le plan du Paradis pour l’ascension progressive et l’aboutissement à la perfection des mortels évolutionnaires. 77:9.13 [Présenté par un archange de Nébadon.] Fascicule 78. La race violette après les jours d’Adam 78:0.1 Le second Éden fut le berceau de la civilisation pendant près de trente-mille ans. Les peuples adamiques se maintinrent là, en Mésopotamie, et envoyèrent leur progéniture aux confins de la terre. Plus tard, quand ils s’amalgamèrent avec les tribus nodites et Sangiks, ils furent connus sous le nom d’Andites. De cette région partirent les hommes et les femmes qui inaugurèrent les activités des temps historiques et accélérèrent prodigieusement les progrès culturels sur Urantia. 78:0.2 Ce fascicule décrit l’histoire planétaire de la race violette, en commençant peu après la faute d’Adam, environ 35 000 ans av. J.-C. Le récit se poursuit par la fusion de la race violette avec les races nodites et Sangiks, vers l’an 15 000 av. J.-C. pour former le peuple Andite, qui disparut de son foyer de Mésopotamie environ 2 000 ans av. J.-C. 1. Répartition raciale et culturelle 78:1.2 Adam et Ève apportèrent aussi beaucoup d’éléments précieux au progrès social, moral et intellectuel de l’humanité. La civilisation fut immensément vivifiée par la présence de leurs descendants. Mais, il y a 35 000 ans, le monde dans son ensemble était peu cultivé. Certains centres de civilisation existaient çà et là, mais la majeure partie d’Urantia languissait à l’état sauvage. La répartition raciale et culturelle était la suivante : 78:1.3 1. La race violette – les Adamites et les Adamsonites. Le principal centre de culture adamite se trouvait dans le second jardin situé dans le triangle du Tigre et de l’Euphrate ; ce fut vraiment le berceau des civilisations occidentales et indiennes. Le centre secondaire ou nordique de la race violette était le quartier général adamsonite situé à l’est de la rive Sud de la mer Caspienne, près des monts Kopet. C’est à partir de ces deux centres que se répandirent, dans les pays voisins, la culture et le plasma vital qui vivifièrent immédiatement toutes les races. 78:1.4 2. Les Présumériens et autres Nodites. Avec l’écoulement des millénaires, ce groupe se mêla complètement aux Adamites du nord, mais ne perdit jamais entièrement ses traditions nodites. 78:1.5 3. Les Andonites entretinrent cinq ou six colonies assez représentatives au nord et à l’est du quartier général d’Adamson. D’autres Andonites étaient dispersés dans le Turkestan, et certains groupes isolés d’entre eux subsistèrent dans toute l’Eurasie, spécialement dans les régions montagneuses. Ces aborigènes occupaient encore les terres septentrionales du continent eurasien ainsi que l’Islande et le Groenland. 78:1.6 4. Les hommes rouges occupaient les Amériques après avoir été chassés d’Asie plus de cinquante-mille ans avant l’arrivée d’Adam. 78:1.7 5. La race jaune. Les peuples chinois étaient bien établis dans le contrôle de l’Asie orientale. 78:1.8 6. La race bleue. Les hommes bleus étaient dispersés dans toute l’Europe, mais leurs meilleurs centres de culture étaient situés dans les vallées, alors fertiles, du Bassin méditerranéen et dans le Nord-Ouest de l’Europe. 78:1.9 7. L’Inde prédravidienne. Le mélange complexe des races aux Indes – englobant toutes les races de la terre, mais surtout la verte, l’orangée et la noire – entretenait une culture légèrement supérieure à celle des régions extérieures. 78:1.10 8. La civilisation saharienne. Les éléments supérieurs de la race indigo avaient leurs colonies les plus progressives dans les terres qui forment maintenant le grand désert du Sahara. 78:1.11 9. Le Bassin méditerranéen. La race la plus complètement mélangée en dehors de l’Inde occupait ce qui est maintenant le Bassin méditerranéen. Les hommes bleus du Nord et les Sahariens du Sud s’y rencontrèrent et s’y mêlèrent avec des Nodites et des Adamites orientaux. 78:1.12 Telle était l’image du monde avant les débuts des grandes expansions de la race violette, il y a environ vingt-cinq-mille ans. L’espoir de la civilisation future se trouvait dans le second jardin, entre les fleuves de Mésopotamie. Cette région de l’Asie du Sud-Ouest contenait le potentiel d’une grande civilisation, la possibilité de répandre dans le monde les idées et les idéaux des temps de Dalamatia et de l’époque d’Éden sauvés du naufrage. 2. Les Adamites dans le second jardin 78:2.1 Pendant des milliers d’années, les fils d’Adam travaillèrent le long des fleuves de Mésopotamie, résolvant vers le sud leurs problèmes d’irrigation et de contrôle des inondations, perfectionnant leurs défenses au nord, et s’efforçant de préserver leurs traditions de la gloire du premier Éden. 78:2.2 Ces âmes splendides ne perdirent jamais entièrement de vue les buts de la mission adamique ; c’est pourquoi les Adamites combattirent vaillamment l’influence des tribus environnantes et inférieures, tandis qu’ils envoyèrent volontairement leurs fils et filles les mieux doués en un flot constant d’émissaires auprès des races de la terre. 78:2.3 La civilisation, la société et le statut culturel des Adamites se situaient très au-dessus du niveau général des races évolutionnaires d’Urantia. Il n’y avait de civilisation vraiment comparable que parmi les vieilles colonies de Van et d’Amadon et chez les Adamsonites. 3. Les premières expansions des Adamites 78:3.1 La race violette conserva, pendant de nombreux millénaires, les traditions pacifiques d’Éden, ce qui explique le long retard des Adamites à faire des conquêtes territoriales. Quand ils souffraient d’un excès de population, au lieu de faire la guerre pour s’assurer plus de territoires, ils envoyaient l’excédent de leurs habitants comme instructeurs auprès des autres races. L’effet culturel de ces premières migrations n’était pas durable, mais l’absorption des éducateurs, des commerçants et des explorateurs adamiques fortifiait biologiquement les peuplades environnantes. 78:3.3 Il y a environ 25 000 ans, un grand nombre des Adamites les plus purs était bien en route pour émigrer vers le nord et, à mesure qu’ils avançaient dans cette direction, ils devenaient de moins en moins adamiques. À la fin, quand ils occupèrent le Turkestan, ils s’étaient complètement mêlés aux autres races, et particulièrement aux Nodites. 78:3.5 Quand la période des migrations adamiques primitives prit fin, vers l’an 15 000 av. J.-C. il y avait déjà plus de descendants d’Adam en Europe et en Asie centrale que partout ailleurs dans le monde, et même qu’en Mésopotamie. Les races bleues européennes avaient été largement imprégnées. 78:3.6 Une race mêlée de couleur, grandement renforcée vers cette époque par des arrivées de Mésopotamiens, se maintenait en Égypte et se préparait à prendre le relais de la culture en voie de disparition de la vallée de l’Euphrate. 78:3.10 Les Adamites des premières migrations mirent tellement de temps à traverser l’Eurasie qu’ils perdirent, en cours de route, une grande partie de leur culture. Seuls les Andites venus plus tard se déplacèrent avec une rapidité suffisante pour conserver leur culture édénique à de grandes distances de la Mésopotamie. 4. Les Andites 78:4.1 Les races andites étaient les mélanges primaires de la race violette en ligne directe et des Nodites avec l’addition de peuplades évolutionnaires. En général, il faut penser aux Andites comme ayant un pourcentage de sang adamique bien plus élevé que les races modernes. Dans l’ensemble, on emploie le terme Andite pour désigner les peuples possédant un sixième à un huitième d’hérédité violette. Les Urantiens modernes, même ceux des races blanches nordiques, contiennent un pourcentage bien inférieur du sang d’Adam. 78:4.3 Les Andites furent, à tous points de vue, la meilleure race humaine apparue sur Urantia depuis l’époque des peuplades de pure race violette. Ils englobèrent la plupart des types supérieurs des restes survivants des races adamite et nodite, et, plus tard, quelques-unes des meilleures lignées d’hommes jaunes, bleus et verts. 5. Les migrations andites 78:5.1 La culture du second jardin persista pendant vingt-mille ans, mais elle subit un déclin continu jusqu’à l’an 15 000 av. J.-C., où la régénération de la prêtrise séthite et le commandement d’Amosad inaugurèrent une ère brillante. 78:5.2 Ces Andites firent faire de nouveaux progrès en Eurasie et en Afrique du Nord. De Mésopotamie jusqu’au Sin-Kiang inclus, la culture andite dominait, et les migrations continues vers l’Europe étaient constamment compensées par de nouvelles arrivées de Mésopotamie. 78:5.3 La civilisation du Turkestan était constamment vivifiée et rénovée par les nouveaux arrivants de Mésopotamie, et spécialement par les cavaliers andites venus plus tardivement. La langue mère dite aryenne était en cours de formation dans les hautes terres du Turkestan ; elle était un mélange du dialecte andonique de cette région avec le langage des Adamsonites et des Andites ultérieurs. Bien des langages modernes dérivent de ce langage primitif des tribus d’Asie centrale qui conquirent l’Europe, l’Inde et la partie supérieure des plaines de Mésopotamie. C’est cet ancien idiome qui donna aux langues occidentales la similitude que l’on appelle aryenne. 78:5.4 Vers l’an 12 000 av. J.-C., les trois quarts des races andites du monde résidaient dans le Nord et l’Est de l’Europe et, lorsqu’eut lieu l’exode ultérieur et final de Mésopotamie, soixante-cinq pour cent des dernières vagues d’émigration pénétrèrent en Europe. 78:5.5 Les Andites émigrèrent non seulement vers l’Europe, mais vers la Chine du Nord et l’Inde, tandis que de nombreux groupes allaient jusqu’aux confins de la terre comme missionnaires, éducateurs et commerçants. Ils apportèrent une contribution considérable aux groupes des peuplades Sangiks du Sahara septentrional. 78:5.6 Ces Andites étaient les conquérants dits Dravidiens, et plus tard Aryens, de l’Inde. De nombreux individus de cette race allèrent en Chine, tant par le Sin-Kiang que par le Tibet, et ajoutèrent des qualités désirables aux souches chinoises ultérieures. De temps à autre, de petits groupes arrivaient jusqu’au Japon, à Formose, aux Indes orientales et en Chine du Sud. 78:5.7 Cent-trente-deux membres de cette race s’embarquèrent au Japon sur une flottille de petits bateaux et finirent par atteindre l’Amérique du Sud. Par des mariages mixtes avec les natifs des Andes, ils donnèrent naissance aux ancêtres des chefs ultérieurs des Incas. Ils traversèrent le Pacifique par petites étapes, en s’arrêtant sur les nombreuses iles qu’ils rencontraient sur leur route. Les iles de Polynésie étaient à la fois plus nombreuses et plus grandes qu’aujourd’hui, et ces marins andites, ainsi que quelques compagnons de voyage, modifièrent biologiquement les groupes indigènes au cours de leur transit. À la suite de la pénétration andite, de nombreux centres florissants de civilisation se développèrent sur ces terres maintenant submergées. L’ile de Pâques fut longtemps le centre religieux et administratif de l’un de ces groupes disparus. 78:5.8 Les migrations conquérantes des Andites se poursuivirent jusqu’à leurs dernières dispersions entre l’an 8 000 et l’an 6 000 av. J.-C. Quand ils se répandaient hors de Mésopotamie, ils épuisaient constamment les réserves biologiques de leur terre natale, tandis qu’ils renforçaient notablement les peuples environnants. 6. Les dernières dispersions andites 78:6.1 Les trois dernières vagues d’Andites déferlèrent de Mésopotamie entre l’an 8 000 et l’an 6 000 av. J.-C. Ces trois grandes vagues culturelles furent refoulées de Mésopotamie par la pression des tribus montagnardes à l’est et par le harcèlement des hommes des plaines de l’ouest. Les habitants de la vallée de l’Euphrate et des territoires adjacents partirent, pour leur exode final, dans plusieurs directions : 78:6.2 Soixante-cinq pour cent pénétrèrent en Europe par la route de la mer Caspienne pour conquérir les races blanches en voie d’apparition - le mélange des hommes bleus et des premiers Andites - et s’amalgamer avec elles. 78:6.3 Dix pour cent, y compris un important groupe de prêtres séthites, traversèrent les hautes terres élamites vers l’est jusqu’au plateau de l’Iran et au Turkestan. 78:6.4 Dix pour cent des Mésopotamiens ayant émigré vers le nord s’orientèrent ensuite vers l’est pour entrer dans le Sin-Kiang, où ils se mêlèrent aux Andites jaunes qui y habitaient. La majorité des descendants bien doués de cette union pénétra plus tard en Chine et contribua beaucoup à l’amélioration immédiate de la fraction nordique de la race jaune. 78:6.5 Dix pour cent de ces Andites en fuite traversèrent l’Arabie et entrèrent en Égypte. 78:6.6 Cinq pour cent des Andites, appartenant à la plus haute culture du district côtier à l’embouchure du Tigre et de l’Euphrate, avaient évité de se marier avec les individus inférieurs des tribus voisines et refusèrent de quitter leurs foyers. 7. Les inondations en Mésopotamie 78:7.2 Pendant des milliers d’années après l’engloutissement du premier Éden, les montagnes voisines de la côte orientale de la Méditerranée et celles du Nord-Ouest et du Nord-Est de la Mésopotamie continuèrent à s’exhausser. Cette élévation des hautes terres s’accéléra grandement vers l’an 5 000 av. J.-C. et ce facteur, s’ajoutant à des chutes de neige considérablement accrues sur les montagnes du nord, causa chaque printemps des inondations sans précédent dans la vallée de l’Euphrate. Ces inondations printanières empirèrent d’année en année, si bien que les habitants des régions riveraines furent chassés vers les hautes terres orientales. 78:7.6 Ces inondations achevèrent de disloquer la civilisation andite. À la fin de cette période diluvienne, le second jardin n’existait plus. C’est seulement dans le sud et parmi les Sumériens que subsista quelque trace de son ancienne gloire. 8. Les Sumériens – les derniers Andites 78:8.1 Quand la dernière dispersion des Andites brisa l’armature biologique de la civilisation mésopotamienne, une petite minorité de cette race supérieure resta dans son pays natal près de l’embouchure des fleuves. C’étaient les Sumériens ; vers l’an 6 000 av. J.-C., leur souche était largement devenue andite. 78:8.5 Quand ces cavaliers barbares du nord-est envahirent toute la vallée de l’Euphrate, ils ne triomphèrent pas des survivants Andonites qui habitaient vers l’embouchure du fleuve sur le golfe Persique. Ces Sumériens furent capables de se défendre à cause de leur intelligence supérieure, de leurs armes meilleures et du vaste système de canaux militaires qu’ils avaient ajouté à leur plan d’irrigation par étangs communicants. Ils formaient un peuple uni parce qu’ils avaient une religion collective uniforme. Aucun de ces groupes urbains ne fut capable de vaincre les Sumériens unis. 78:8.6 Les envahisseurs du nord apprirent bientôt à faire confiance à ces pacifiques Sumériens et à apprécier leurs aptitudes d’éducateurs et d’administrateurs. Ils furent fort respectés et recherchés comme éducateurs dans les arts et l’industrie, comme dirigeants commerciaux et comme chefs civils par toutes les peuplades du nord, et aussi depuis l’Égypte à l’ouest jusqu’aux Indes à l’est. 78:8.10 Environ 2 500 ans av. J.-C., les Sumériens subirent de graves défaites par les Suites et les Guites du nord. 78:8.12 Telle est l’histoire de la race violette après l’époque d’Adam, et du sort de son pays natal entre le Tigre et l’Euphrate. Son ancienne civilisation tomba à cause de l’émigration de ses éléments supérieurs et de l’immigration de ses voisins inférieurs. Mais, longtemps avant que les cavaliers barbares eussent conquis la vallée, la culture du Jardin s’était largement répandue en Asie, en Afrique et en Europe, pour y produire les ferments qui donnèrent la civilisation urantienne du vingtième siècle. 78:8.13 [Présenté par un archange de Nébadon.] Fascicule 79. L’expansion andite en Orient 79:0.1 L’Asie est le berceau de la race humaine. Ce fut sur une péninsule du Sud de ce continent que naquirent Andon et Fonta ; dans les hautes terres de ce qui est maintenant l’Afghanistan, leur descendant Badonan fonda un centre primitif de culture qui subsista plus d’un demi-million d’années. C’est là, dans ce foyer oriental de la race humaine, que les peuplades Sangiks se différencièrent de la souche andonique, et l’Asie fut leur premier foyer, leur premier terrain de chasse, leur premier champ de bataille. 1. Les Andites du Turkestan 79:1.1 Pendant plus de vingt-cinq-mille ans, presque jusqu’à l’an 2 000 av. J.-C, les Andites furent prépondérants au cœur de l’Eurasie, bien que leur influence allât en diminuant. Dans les basses terres du Turkestan, les Andites tournèrent à l’ouest autour des lacs intérieurs vers l’Europe ; ils s’infiltrèrent aussi vers l’est en partant des hautes terres de cette région. Le Turkestan oriental (Sin-Kiang) et, à un moindre degré, le Tibet, furent les anciennes portes par lesquelles ces peuplades de Mésopotamie pénétrèrent dans les montagnes conduisant vers les terres nordiques des hommes jaunes. L’infiltration andite de l’Inde partit des plateaux du Turkestan vers le Punjab, et des pâturages de l’Iran à travers le Béloutchistan. Ces migrations primitives n’étaient nullement des conquêtes ; elles représentaient plutôt le courant continuel des tribus andites s’infiltrant dans les Indes occidentales et en Chine. 79:1.3 Vers l’an 8 000 av. J.-C., l’aridité lentement croissante des hauts plateaux de l’Asie centrale commença à chasser les Andites vers les fonds de vallées et les côtes maritimes. Non seulement cette sécheresse croissante les poussa vers les vallées du Nil, de l’Euphrate, de l’Indus et du fleuve Jaune, mais elle provoqua un nouveau développement de la civilisation andite. Les commerçants apparurent en grand nombre et formèrent une nouvelle classe d’hommes. 79:1.4 Quand les conditions climatiques leur rendirent la chasse peu profitable, les Andites migrateurs ne suivirent pas la ligne de conduite évolutionnaire des anciennes races en devenant des bergers. Le commerce et la vie citadine firent leur apparition. Depuis l’Égypte, la Mésopotamie et le Turkestan, jusqu’aux fleuves de Chine et des Indes, les tribus les plus civilisées commencèrent à se rassembler dans des villes consacrées à la manufacture et au commerce. 79:1.5 Mais la sécheresse toujours croissante provoqua graduellement le grand exode andite du Sud et de l’Est de la mer Caspienne. Le flux de la migration vers le nord s’inversa vers le sud, et les cavaliers de Babylone commencèrent à envahir la Mésopotamie. 79:1.6 L’aridité croissante de l’Asie centrale agit à son tour pour réduire la population et la rendre moins belliqueuse. Quand la décroissance des pluies au nord obligea les Andonites nomades à s’orienter vers le sud, les Andites partirent du Turkestan en un prodigieux exode. 79:1.9 La dernière grande manifestation du génie militaire, maintenant disparu, des Andites de l’Asie centrale eut lieu en l’an 1200 apr. J.-C., lorsque les Mongols, sous le commandement de Gengis Khan, commencèrent la conquête de la majeure partie du continent asiatique. Comme les Andites de jadis, ces guerriers proclamèrent l’existence « d’un seul Dieu dans le ciel ». La dislocation rapide de leur empire retarda longtemps les rapports culturels entre l’Orient et l’Occident, et nuisit beaucoup à la croissance du concept monothéiste en Asie. 2. La conquête de l’Inde par les Andites 79:2.1 L’Inde est le seul endroit où toutes les races d’Urantia se soient trouvées mêlées, l’invasion andite y ajoutant la dernière souche représentée. Les races Sangiks prirent naissance dans les hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde. Des membres de chaque race sans exception pénétrèrent, à leurs débuts, dans le subcontinent de l’Inde, laissant derrière eux le mélange de races le plus hétérogène qui ait jamais existé sur Urantia. 79:2.3 Vers l’an 20 000 av. J.-C., la population occidentale de l’Inde s’était déjà imprégnée de sang adamique, et jamais, dans l’histoire d’Urantia, un peuple quelconque ne combina tant de races différentes. Mais il est malheureux que les lignées Sangiks secondaires aient prédominé, et ce fut une vraie calamité que les hommes bleus et rouges aient été si peu nombreux dans ce creuset racial du passé lointain ; s’il y avait eu plus de lignées Sangiks primaires, cela aurait beaucoup contribué à rehausser une civilisation qui aurait pu être encore supérieure. 79:2.4 Vers l’an 15 000 av. J.-C., la poussée de la population croissante dans tout le Turkestan et l’Iran provoqua la première émigration de grande envergure des Andites vers l’Inde. Pendant plus de quinze siècles, ces peuples supérieurs affluèrent à travers les hautes terres du Béloutchistan, se répandirent dans les vallées de l’Indus et du Gange, et gagnèrent lentement le Deccan au sud. Cette pression andite du nord-ouest chassa nombre de peuplades inférieures du sud et de l’est en Birmanie et en Chine du Sud, mais pas suffisamment pour sauver les envahisseurs d’une annihilation raciale. 3. L’Inde dravidienne 79:3.1 Le mélange des conquérants andites de l’Inde avec les indigènes produisit finalement les peuplades mixtes dites dravidiennes. Les premiers et plus purs Dravidiens possédaient une grande aptitude aux accomplissements culturels, mais cette qualité s’affaiblit continuellement à mesure que leur hérédité andite s’atténuait progressivement. Et c’est cela qui condamna la civilisation indienne naissante, il y a près de douze-mille ans ; mais l’infusion de sang d’Adam, même en petite quantité, provoqua une accélération notable du développement social. Cette race composite produisit immédiatement la civilisation comportant les talents les plus variés qu’il y eut alors sur terre. 79:3.4 Dès l’an 16 000 av. J.-C., une compagnie de cent prêtres séthites pénétra aux Indes et réussit presque à conquérir religieusement la moitié occidentale de ce peuple polyglotte, mais leur religion ne subsista pas. En l’espace de cinq-mille ans, leur doctrine de la Trinité du Paradis avait dégénéré pour devenir le symbole trin du dieu du feu. 79:3.5 Toutefois, pendant plus de sept-mille ans et jusqu’à la fin des migrations andites, le statut religieux des habitants de l’Inde fut très supérieur à celui du reste de la terre. 79:3.7 Les Dravidiens furent parmi les premiers peuples à construire des villes et à se lancer, à une grande échelle, dans les affaires d’importation et d’exportation, tant par voie terrestre que par voie maritime. Dès l’an 7 000 av. J.-C., des caravanes de chameaux faisaient régulièrement le voyage de la lointaine Mésopotamie. Les bateaux dravidiens s’avançaient le long de la côte en traversant la mer d’Arabie jusqu’aux villes sumériennes du golfe Persique, et s’aventuraient sur les eaux de la baie du Bengale jusqu’aux Indes orientales. Les marins et marchands importèrent de Sumérie un alphabet ainsi que l’art d’écrire. 4. L’invasion de l’Inde par les Aryens 79:4.1 La seconde pénétration andite aux Indes fut l’invasion par les Aryens ; elle s’étendit sur une période de près de cinq-cents ans au milieu du troisième millénaire avant le Christ. Cette migration marqua l’exode final des Andites hors de leur foyer du Turkestan. 79:4.3 Les Aryens n’exercèrent qu’une très faible action raciale aux Indes, sauf dans les provinces du nord. Au Deccan, leur influence fut culturelle et religieuse plutôt que raciale. 79:4.4 Dans la plaine du Gange, les Aryens et les Dravidiens finirent par se mêler et engendrèrent une haute culture. 79:4.5 Aux Indes, de nombreux types d’organisations sociales fleurirent. Mais le trait le plus caractéristique de la société fut la persistance des grandes castes sociales instituées par les Aryens dans leur effort pour perpétuer leur identité raciale. 79:4.6 Parmi les quatre grandes castes, toutes, sauf la première, furent établies dans un effort futile pour empêcher l’amalgamation raciale des conquérants aryens avec leurs sujets inférieurs. Mais la caste majeure, celle des prêtres-instructeurs, provient des Séthites. Les brahmanes du vingtième siècle de l’ère chrétienne sont les descendants culturels en ligne directe des prêtres du second jardin, bien que leurs enseignements diffèrent considérablement de ceux de leurs illustres prédécesseurs. 79:4.8 L’éveil spirituel du sixième siècle avant le Christ ne persista pas aux Indes ; il s’était graduellement éteint même avant l’invasion musulmane. Toutefois, il peut arriver, un jour, qu’un plus grand Gautama surgisse pour conduire toute l’Inde à la recherche du Dieu vivant ; alors le monde observera l’épanouissement du potentiel culturel d’un peuple, aux talents variés, resté longtemps inerte sous l’influence engourdissante d’une vision spirituelle non progressive. 5. Les hommes rouges et les hommes jaunes 79:5.1 Alors que l’histoire de l’Inde est celle de sa conquête par les Andites et de leur absorption finale par les peuples évolutionnaires plus anciens, l’histoire de l’Asie orientale est plus spécialement celle des Sangiks primaires et, en particulier, celle des hommes rouges et des hommes jaunes. Ces deux races échappèrent largement au mélange avec la lignée avilie du Néandertal qui retarda si considérablement les hommes bleus en Europe ; les hommes rouges et jaunes préservèrent ainsi le potentiel supérieur du type Sangik primaire. 79:5.3 Il y a plus de trois-cent-mille ans, la masse principale des hommes jaunes entra en Chine en venant du sud, par migration, le long de la côte maritime. À chaque millénaire, ils pénétrèrent de plus en plus loin à l’intérieur des terres. 79:5.4 La pression d’une population croissante amena la race jaune, qui se déplaçait vers le nord, à pénétrer dans les terrains de chasse des hommes rouges. 79:5.5 Le récit de cette bataille millénaire entre les races jaune et rouge est une épopée de l’histoire d’Urantia. Pendant plus de deux-cent-mille ans, ces deux races supérieures se firent une guerre acharnée et incessante. Au cours des premières batailles, les hommes rouges eurent généralement le dessus ; leurs expéditions ravageaient les colonies jaunes. Mais les hommes jaunes étaient de bons élèves dans l’art de la guerre et manifestèrent de bonne heure une aptitude marquée à vivre en paix avec leurs compatriotes. Les Chinois furent les premiers à apprendre que l’union fait la force. Les tribus rouges continuèrent à se battre entre elles et commencèrent bientôt à subir des défaites répétées de la part des implacables agresseurs chinois qui poursuivaient leur marche inexorable vers le nord. 79:5.6 Il y a cent-mille ans, les tribus décimées de la race rouge luttaient, acculées au mur du dernier glacier alors en recul. Dès qu’il leur fut possible de passer vers l’est par l’isthme de Béring, ces tribus ne tardèrent pas à quitter les rives inhospitalières du continent asiatique. Il y a maintenant 85 000 ans que les derniers hommes rouges de race pure sont partis d’Asie, mais leur longue lutte a laissé son empreinte génétique sur la race jaune victorieuse. Les Chinois du nord ainsi que les Sibériens andonites assimilèrent beaucoup d’éléments des souches rouges et en tirèrent un bénéfice considérable. 79:5.7 Les Indiens d’Amérique du Nord n’entrèrent jamais en contact même avec les descendants andites d’Adam et Ève, car ils avaient été dépossédés de leurs terres natales d’Asie environ cinquante-mille ans avant l’arrivée d’Adam. 79:5.8 La race jaune et la race rouge sont les deux seules souches humaines qui aient jamais atteint un haut degré de civilisation en dehors de l’influence des Andites. 79:5.9 Ces civilisations furent des produits évolutionnaires des Sangiks, bien qu’un faible apport de sang andite eût atteint le Pérou. À l’exception des Esquimaux en Amérique du Nord et de quelques Andites polynésiens en Amérique du Sud, les peuples de l’hémisphère occidental n’eurent aucun contact avec le reste du monde avant la fin du premier millénaire après le Christ. 6. L’aurore de la civilisation chinoise 79:6.4 À l’instar des peuples de l’Inde et du Levant, les tribus victorieuses de race jaune établirent leurs premiers centres le long de la mer et en remontant le cours des fleuves. 79:6.5 Il y a vingt-mille ans, les ancêtres des Chinois avaient bâti une douzaine de grands centres d’instruction et de culture primitive, spécialement le long du fleuve Jaune et du Yang-Tsé. 79:6.6 La supériorité de l’ancienne race jaune était due à quatre grands facteurs : 79:6.7 1. Le facteur génétique. Contrairement à leurs cousins bleus d’Europe, les races jaune et rouge avaient toutes deux échappé, dans une large mesure, au mélange avec des souches humaines dégradées. Les Chinois du nord, déjà renforcés par de petits apports des lignées supérieures rouges et andoniques, devaient bientôt bénéficier d’un afflux considérable de sang andite. Les Chinois du sud ne furent pas aussi favorisés sous ce rapport. Ils avaient longtemps souffert d’avoir absorbé trop d’éléments de la race verte, et ils allaient encore être affaiblis plus tard par l’infiltration de nuées de peuplades inférieures chassées des Indes par l’invasion dravidienne-andite. 79:6.8 2. Le facteur social. La race jaune apprit de bonne heure la valeur de la paix entre compatriotes. Les hommes jaunes furent les premiers à réaliser une solidarité raciale – les premiers à atteindre une civilisation culturelle, sociale et politique sur une grande échelle. 79:6.10 3. Le facteur spirituel. Durant l’ère des migrations andites, les Chinois comptaient parmi les peuples les plus spiritualistes de la terre. Leur longue adhésion au culte de la Vérité Unique proclamée par Singlangton les maintenait à l’avant-garde de la plupart des autres races. 79:6.11 Cette adoration de la vérité stimulait la recherche et l’exploration intrépide des lois de la nature et des potentiels de l’humanité. 79:6.12 4. Le facteur géographique. La Chine est protégée à l’ouest par des montagnes et à l’est par l’océan Pacifique. 7. Les Andites pénètrent en Chine 79:7.1 Il y a environ quinze-mille ans, les Andites franchissaient en nombre considérable le col de Ti Tao et se répandaient dans la vallée supérieure du fleuve Jaune parmi les colonies chinoises du Kansou. Bientôt, ils pénétrèrent à l’est dans le Honan où se trouvaient les colonies les plus progressives. Cette infiltration venant de l’ouest était environ pour moitié andonite et pour moitié andite. 79:7.3 Les Andites étaient en nombre relativement restreint et leur culture n’était pas tellement supérieure, mais l’amalgamation avec eux produisit une lignée aux talents plus variés. Les Chinois du nord reçurent juste assez de sang andite pour stimuler modérément leur mental naturellement doué. 79:7.4 Les vagues ultérieures d’Andites amenèrent avec eux certains progrès culturels de Mésopotamie ; ceci est spécialement vrai pour les dernières vagues d’émigration venant de l’ouest. Elles améliorèrent grandement les pratiques économiques et éducatives des Chinois du nord. 79:7.5 L’infusion de ce sang nouveau n’eut pas tant pour effet d’ajouter beaucoup à la civilisation des hommes jaunes que de stimuler un nouveau et rapide développement des tendances latentes des lignées chinoises supérieures. Le travail des métaux et tous les arts et manufactures datent de cette époque. 8. La suite de la civilisation chinoise 79:8.2 Avec l’achèvement de la conquête de l’Asie orientale, l’ancien État militaire se désintégra progressivement – les guerres du passé furent oubliées. Les Chinois s’orientèrent de bonne heure vers l’agriculture, ce qui accrut leurs tendances pacifiques. 79:8.3 La conscience des accomplissements passés (quelque peu diminuée dans le présent), le conservatisme d’un peuple, dans son immense majorité agricole, et une vie de famille bien développée donnèrent naissance à la vénération des ancêtres, qui culmina dans l’habitude d’honorer les hommes du passé au point de friser l’adoration. 79:8.4 La croyance et le culte de la « Vérité Unique » telle que l’avait enseignée Singlangton ne disparurent jamais complètement ; mais, avec l’écoulement du temps, la recherche de vérités nouvelles et supérieures fut dominée par une tendance croissante à vénérer l’état de choses établi. Le génie de la race jaune se détourna lentement de la recherche de l’inconnu vers la préservation du connu. Telle est la raison pour laquelle la civilisation qui avait progressé le plus rapidement dans le monde se mit à stagner. 79:8.7 Les développements de l’écriture ainsi que la mise en place d’écoles contribuèrent bientôt à diffuser les connaissances à une échelle jusqu’alors inégalée. Mais la nature encombrante du système d’écriture idéographique limita le nombre des classes instruites, bien que l’imprimerie fût apparue de bonne heure. Le développement religieux de la vénération des ancêtres se compliqua d’un flot de superstitions impliquant l’adoration de la nature, mais les vestiges d’un véritable concept de Dieu restèrent préservés dans le culte impérial du Shang-Ti. 79:8.8 La grande faiblesse de la vénération des ancêtres vient de ce qu’elle encourage une philosophie tournée vers le passé. 79:8.9 La grande force de la vénération des ancêtres est la valeur que cette attitude attribue à la famille. En Chine, la famille atteignit une importance sociale, et même une signification religieuse, que peu d’autres peuples approchèrent. 79:8.15 Durant ce temps, les Chinois passèrent d’une société agricole primitive à une organisation sociale supérieure englobant l’urbanisation, la manufacture, le travail des métaux, les échanges commerciaux, le gouvernement, l’écriture, les mathématiques, les arts, les sciences et l’imprimerie. 79:8.16 C’est ainsi que l’ancienne civilisation de la race jaune a persisté à travers les siècles. Il y a presque quarante-mille ans que les premiers progrès importants furent accomplis dans la culture chinoise. Bien qu’il y ait eu de nombreuses récessions, la civilisation des fils de Han est celle qui est le plus près de présenter une image ininterrompue de progrès continu jusqu’à l’époque du vingtième siècle. Les races blanches ont eu un développement mécanique et religieux d’ordre élevé, mais elles n’ont jamais dépassé les Chinois en loyauté familiale, en éthique collective, ni en moralité personnelle. 79:8.17 Cette ancienne culture a beaucoup contribué au bonheur des hommes. Des millions d’êtres humains ont vécu et sont morts, bénis par ses accomplissements. Pendant des siècles, cette grande civilisation a reposé sur les lauriers du passé, mais, aujourd’hui, elle se réveille pour envisager de nouveau les buts transcendants de l’existence humaine et reprendre de nouveau la lutte continue pour un progrès sans fin. 79:8.18 [Présenté par un archange de Nébadon.] Fascicule 80. L’expansion andite en Occident 80:0.1 Bien que les hommes bleus d’Europe n’aient pas atteint par eux-mêmes une grande civilisation culturelle, ils fournirent une base biologique comportant des lignées imprégnées de sang adamique. Quand ces dernières se mêlèrent aux envahisseurs andites ultérieurs, elles produisirent l’une des plus puissantes souches capables d’atteindre une civilisation dynamique qui soit jamais apparue sur Urantia depuis l’époque de la race violette et des Andites qui lui succédèrent. 80:0.2 Les peuples blancs modernes incorporent les lignées survivantes de la souche adamique qui se mêla aux races Sangiks comprenant quelques éléments rouges et jaunes, mais plus spécialement des hommes bleus. Toutes les races blanches contiennent un pourcentage considérable de la souche andonite originelle, et encore plus des lignées primitives de Nodites. 1. Les Adamites pénètrent en Europe 80:1.1 Avant que les derniers Andites eussent été chassés de la vallée de l’Euphrate, nombre de leurs frères avaient pénétré en Europe comme aventuriers, éducateurs, commerçants ou guerriers. 80:1.2 Les Syriens nodites-andonites brachycéphales introduisirent de très bonne heure la poterie et l’agriculture dans leurs colonies du delta du Nil, qui s’exhaussait lentement. Ils y importèrent aussi des moutons, des chèvres, des bovins et d’autres animaux domestiques, ainsi que des méthodes très améliorées pour le travail des métaux, car la Syrie était alors le centre de cette industrie. 80:1.4 Cependant, aux époques primitives, la migration des Adamites vers l’ouest ne rencontra guère d’obstacles. Le Sahara était un pâturage ouvert parsemé d’éleveurs et d’agriculteurs. Ces Sahariens ne se lancèrent jamais dans la manufacture ; ils n’étaient pas non plus des bâtisseurs de villes. Les Sahariens étaient un groupe indigo-noir comportant de larges apports des races verte et orangée alors éteintes. Ils reçurent toutefois un contingent très limité d’hérédité violette avant que le soulèvement de la croute terrestre et le changement d’orientation des vents humides eussent dispersé les restes de cette civilisation prospère et pacifique. 80:1.6 Les hommes bleus, alors dominants en Europe, n’avaient pas de pratiques religieuses rebutantes pour les premiers émigrants adamites, et il y avait une grande attirance sexuelle entre la race violette et la race bleue. 80:1.7 Lentement, ces fils migrateurs d’Éden s’unirent avec les types supérieurs de la race bleue et vivifièrent leurs pratiques culturelles, tout en exterminant impitoyablement les lignées résiduelles des souches du Néandertal. Cette technique de croisement de races, conjuguée avec l’élimination des lignées inférieures, produisit au moins une douzaine de groupes virils et progressistes d’hommes bleus supérieurs, et vous avez désigné l’un d’eux par le nom de Cro-Magnon. 2. Changements climatiques et géologiques 80:2.1 L’expansion initiale de la race violette en Europe fut arrêtée par certains changements climatiques et géologiques plutôt soudains. Avec le recul des champs de glace septentrionaux, les vents apportant les pluies tournèrent de l’ouest au nord et transformèrent graduellement les vastes régions de pâturages ouverts du Sahara en un désert stérile. 80:2.2 Les éléments plus purement indigo allèrent vers le sud, dans les forêts d’Afrique centrale où ils sont toujours restés depuis lors. Les groupes les plus mêlés s’éparpillèrent dans trois directions : les tribus supérieures à l’ouest émigrèrent en Espagne et de là dans les parties adjacentes de l’Europe ; elles formèrent le noyau des races méditerranéennes ultérieures de bruns dolichocéphales. La division la moins progressive de l’Est du plateau saharien émigra en Arabie et, de là, à travers la Mésopotamie du Nord et l’Inde, jusqu’à la lointaine ile de Ceylan. Le groupe central se dirigea vers le nord et l’est, jusqu’à la vallée du Nil, et pénétra en Palestine. 80:2.4 À peu près à l’époque de ces changements de climat en Afrique, l’Angleterre se sépara du continent et le Danemark surgit de la mer, tandis que l’isthme de Gibraltar protégeant le bassin occidental de la Méditerranée s’effondrait par suite d’un tremblement de terre, ce qui éleva rapidement le niveau de ce lac intérieur à celui de l’océan Atlantique. Peu après, le pont terrestre de Sicile s’effondra, ce qui fit de la Méditerranée une seule mer reliée à l’océan Atlantique. Ce cataclysme de la nature engloutit des dizaines de colonies et causa la plus grande perte de vies humaines par inondation que l’histoire du monde ait jamais connue. 80:2.5 Cet affaissement du bassin méditerranéen restreignit immédiatement les déplacements des Adamites vers l’occident, tandis que le grand afflux de Sahariens les conduisait à rechercher, au nord et à l’est d’Éden, des débouchés pour leur surpopulation. À mesure que les descendants d’Adam quittèrent les vallées du Tigre et de l’Euphrate en voyageant vers le nord, ils rencontrèrent des barrières montagneuses et la mer Caspienne, qui était alors plus étendue qu’aujourd’hui. Pendant de nombreuses générations, les Adamites s’adonnèrent à la chasse, à l’élevage et à l’agriculture autour de leurs colonies éparpillées dans tout le Turkestan. Ce peuple magnifique étendit lentement son territoire en Europe, mais maintenant les Adamites pénètrent en Europe par l’est et y trouvent la culture des hommes bleus en retard de milliers d’années sur celle de l’Asie, car cette région n’avait presque pas eu de contacts avec la Mésopotamie. 3. L’homme bleu de Cro-Magnon 80:3.3 La civilisation européenne de cette première période postérieure à Adam fut un mélange unique de la vigueur et de l’art des hommes bleus avec l’imagination créative des Adamites. 80:3.6 Les hommes bleus étaient des chasseurs, des pêcheurs, des collecteurs de nourriture et d’habiles constructeurs de bateaux. Ils fabriquaient des haches de pierre, coupaient des arbres et bâtissaient des cabanes de rondins partiellement enterrées et munies de toits de peaux. Les Cro-Magnons du sud vivaient généralement dans des cavernes et des grottes. 80:3.8 Il y a environ quinze-mille ans, les forêts alpines envahissaient peu à peu des étendues considérables. En même temps que les vents de pluie tournaient au nord, les vastes prairies européennes ouvertes se couvrirent de forêts. Ces grandes et relativement soudaines modifications de climat poussèrent les races d’Europe, qui pratiquaient la chasse sur des espaces libres, à se transformer en éleveurs et, dans une certaine mesure, en pêcheurs et en travailleurs de la terre. 80:3.9 Tout en provoquant des progrès culturels, ces changements produisirent certaines régressions biologiques. Quand ils commencèrent à installer des colonies et à se lancer dans l’agriculture et le commerce, ils se mirent à épargner de nombreux captifs médiocres et à les conserver comme esclaves. Et ce fut la progéniture de ces esclaves qui, plus tard, dégrada si considérablement l’ensemble du type cromagnoïde. La culture continua à rétrograder jusqu’au moment où elle reçut une nouvelle impulsion de l’Orient, quand l’invasion finale et massive des Mésopotamiens balaya l’Europe en absorbant rapidement la culture et le type cromagnoïde, et en inaugurant la civilisation des races blanches. 4. Les invasions de l’Europe par les Andites 80:4.1 Un courant régulier d’Andites afflua en Europe, mais il y eut sept invasions majeures, les derniers envahisseurs arrivant à cheval en trois grandes vagues. 80:4.3 Les expansions initiales de la race violette plus pure furent beaucoup plus pacifiques que celles de ses descendants andites ultérieurs qui étaient semi-militaires et aimaient les conquêtes. Les Adamites étaient pacifiques et les Nodites, belliqueux. L’union de ces souches, telles qu’elles se mêlèrent plus tard avec les races Sangiks, produisit les Andites, capables et agressifs, qui firent de réelles conquêtes militaires. 80:4.4 Toutefois, le cheval fut le facteur évolutionnaire qui détermina la domination des Andites en Occident. Le cheval donna aux Andites qui se dispersaient l’avantage auparavant inexistant de la mobilité, ce qui permit aux derniers groupes de cavaliers andites de progresser rapidement autour de la mer Caspienne pour envahir l’Europe entière. Toutes les vagues antérieures d’Andites s’étaient déplacées si lentement qu’elles avaient tendance à se désagréger dès qu’elles étaient à une grande distance de la Mésopotamie. Mais les vagues ultérieures avancèrent si rapidement qu’elles atteignirent l’Europe en groupes cohérents, conservant dans une certaine mesure leur culture supérieure. 80:4.5 Depuis dix-mille ans, l’ensemble du monde habité, en dehors de la Chine et de la région de l’Euphrate, n’avait fait que des progrès culturels très limités lorsque les rudes cavaliers andites firent leur apparition au septième et au sixième millénaire avant le Christ. Tandis qu’ils se déplaçaient vers l’ouest à travers les plaines de Russie, absorbant les meilleurs éléments des hommes bleus et exterminant les moins bons, ils ne formèrent plus qu’un seul peuple mêlé. Ils furent les ancêtres des races dites nordiques, les ancêtres des populations scandinaves, germaniques et anglo-saxonnes. 80:4.6 Les lignées supérieures bleues ne tardèrent pas à être entièrement absorbées par les Andites dans toute l’Europe du Nord. 5. La conquête de l’Europe du Nord par les Andites 80:5.1 Les tribus de l’Europe du Nord se trouvaient continuellement renforcées et relevées par le flot régulier de Mésopotamiens qui émigraient à travers le Turkestan - le Sud de la Russie. Quand les dernières vagues de cavalerie andite balayèrent l’Europe, il y avait déjà, dans cette région, plus d’hommes ayant du sang andite que dans tout le reste du monde. 80:5.2 Pendant trois-mille ans, le quartier général militaire des Andites du nord resta au Danemark. De ce point central partirent les vagues successives de conquête, dont les éléments perdirent progressivement leur caractère andite et devinrent de plus en plus blancs, au cours des siècles, à mesure que s’opérait le mélange final des conquérants mésopotamiens avec les peuples conquis. 80:5.8 Vers l’an 5 000 av. J.-C., les races blanches en évolution dominaient dans toute l’Europe septentrionale, y compris le Nord de l’Allemagne, le Nord de la France et les iles Britanniques. L’Europe centrale fut contrôlée un certain temps par les hommes bleus et les Andonites à tête ronde. Ces derniers habitaient surtout la vallée du Danube et ne furent jamais entièrement déplacés par les Andites. 6. Les Andites le long du Nil 80:6.1 Depuis l’époque des migrations andites finales, la culture déclina dans la vallée de l’Euphrate, et le centre immédiat de la civilisation passa dans la vallée du Nil. L’Égypte succéda à la Mésopotamie comme quartier général du groupe le plus évolué de la terre. 80:6.2 La vallée du Nil commença à subir des inondations peu avant les vallées de Mésopotamie, mais en souffrit beaucoup moins. Ce contretemps initial fut plus que compensé par l’afflux constant d’immigrants andites, de sorte que la culture de l’Égypte, bien que provenant en réalité de la vallée de l’Euphrate, semblait prendre de l’avance. En l’an 5 000 av. J.-C, durant la période des inondations en Mésopotamie, il y avait en Égypte sept groupes distincts d’êtres humains, et tous, sauf un, venaient de Mésopotamie. 80:6.3 Quand le dernier exode de la vallée de l’Euphrate se produisit, l’Égypte eut la bonne fortune de recevoir un grand nombre des artistes et artisans les plus habiles. Ils accrurent grandement l’habilité des Égyptiens à travailler les métaux. 80:6.4 Les Andites construisirent les premiers édifices de pierre en Égypte. La première et la plus belle des pyramides de pierre fut élevée par Imhotep, un génie architectural andite, pendant qu’il servait comme premier ministre. 7. Les Andites des iles de la Méditerranée 80:7.1 Durant le déclin de la culture en Mésopotamie, une civilisation supérieure persista, pendant un certain temps, sur les iles de la Méditerranée orientale. 80:7.2 Vers l’an 12 000 av. J.-C., une brillante tribu d’Andites émigra en Crète. Ce fut la seule ile colonisée de si bonne heure par un groupe aussi supérieur, et il s’écoula près de deux-mille ans avant que les descendants de ces marins se répandissent dans les iles voisines. 80:7.3 Près de deux-mille ans après la colonisation de la Crète, un groupe de descendants d’Adamson, de haute stature, parvint en Grèce par les iles septentrionales en venant à peu près directement de son foyer des hautes terres du Nord de la Mésopotamie. 80:7.4 Ces lointains descendants d’Adamson comprenaient les lignées alors les plus précieuses des races blanches émergentes. Leur intelligence était d’un ordre élevé et, du point de vue physique, ils étaient les plus beaux spécimens d’hommes depuis l’époque du premier Éden. 80:7.5 Bientôt la Grèce et les iles de la mer Égée succédèrent à la Mésopotamie et à l’Égypte en tant que centre occidental du commerce, de l’art et de la culture. 80:7.6 La région égéenne passa par cinq stades différents de culture, chacun moins spirituel que le précédent. Bientôt, la dernière époque de gloire artistique s’effondra sous le poids des médiocres descendants, rapidement multipliés, des esclaves danubiens importés par les générations ultérieures de Grecs. 80:7.7 Ce fut en Crète, durant cet âge, que, chez les descendants de Caïn, le culte de la mère atteignit sa plus grande vogue. Ce culte glorifiait Ève dans l’adoration de la « grande mère ». Il y avait partout des représentations d’Ève. Des milliers de sanctuaires publics furent érigés en Crète et en Asie Mineure. Ce culte de la mère persista jusqu’à l’époque du Christ et fut, plus tard, incorporé dans la religion chrétienne primitive sous la forme de la glorification et du culte de Marie, la mère terrestre de Jésus. 80:7.10 Vers l’an 5 000 av. J.-C., un puissant contingent de Mésopotamiens progressistes sortit de la vallée de l’Euphrate et s’installa dans l’ile de Chypre ; cette civilisation fut balayée quelque deux-mille ans plus tard par les hordes barbares venues du nord. 80:7.11 Une autre grande colonie s’installa sur le rivage de la Méditerranée près de l’emplacement ultérieur de Carthage. Partant d’Afrique du Nord, un grand nombre d’Andites entrèrent en Espagne et se mêlèrent, plus tard, en Suisse, à leurs frères partis antérieurement des iles Égéennes pour habiter l’Italie. 80:7.12 Quand l’Égypte suivit la Mésopotamie dans son déclin culturel, bien des familles parmi les plus capables et les plus évoluées, s’enfuirent en Crète, ce qui accrut grandement la civilisation crétoise déjà très avancée. Lorsque l’arrivée de groupes inférieurs venant d’Égypte menaça ultérieurement la civilisation de la Crète, les familles les plus cultivées partirent vers l’ouest pour la Grèce. 80:7.13 Les Grecs n’étaient pas seulement de grands éducateurs et de grands artistes, mais ils furent aussi les plus grands commerçants et colonisateurs du monde. Avant de succomber sous le flot d’infériorité qui finit par engloutir leur art et leur commerce, ils réussirent à implanter, en Occident, tant d’avant-postes de culture qu’une grande partie des progrès initiaux de la civilisation grecque persista chez les peuples ultérieurs de l’Europe du Sud. 8. Les Andonites danubiens 80:8.2 Ces descendants d’Andon étaient dispersés dans la plupart des régions montagneuses de l’Europe du centre et du Sud-Est. Ils furent souvent renforcés par des arrivants d’Asie Mineure, région qu’ils occupaient en nombre considérable. Les anciens Hittites provenaient directement de la souche andonite ; leur épiderme pâle et leur tête large étaient typiques de cette race. Cette lignée se perpétua chez les ancêtres d’Abraham et contribua beaucoup à l’aspect caractéristique du visage de ses descendants ultérieurs juifs. 80:8.4 Les Danubiens étaient des Andonites, fermiers et éleveurs entrés en Europe par la péninsule Balkanique, et se déplaçant lentement vers le nord par la route de la vallée du Danube. Ils fabriquaient des poteries et cultivaient la terre, préférant vivre dans les vallées. La colonie la plus septentrionale des Danubiens était à Liège, en Belgique. 9. Les trois races blanches 80:9.1 Les mélanges raciaux, en Europe, vers la fin des migrations andites, donnèrent lieu au groupement suivant des trois races blanches : 80:9.2 1. La race blanche du nord. Cette race dite nordique était essentiellement composée d’hommes bleus auxquels s’ajoutaient des Andites, mais contenait aussi une quantité considérable de sang andonite avec des quantités moindres de sang rouge et jaune Sangik. La race blanche du nord englobait ainsi les quatre souches humaines les plus désirables, mais son hérédité majeure venait des hommes bleus. Le Nordique primitif typique était dolichocéphale, grand et blond ; mais il y a longtemps que cette race s’est entièrement mêlée avec toutes les branches des peuples blancs. 80:9.5 2. La race blanche centrale. Bien que ce groupe contienne des lignées bleues, jaunes et andites, il est à prédominance d’Andonites. Ces peuples sont brachycéphales, basanés et trapus. Ils sont enfoncés entre les races nordiques et méditerranéennes comme un coin dont la base reposerait en Asie et la pointe pénétrerait l’Est de la France. 80:9.8 3. La race blanche du sud. Cette race méditerranéenne brune consistait en un mélange d’Andites et d’hommes bleus, avec moins de lignées andonites que dans le nord. Ce groupe absorba aussi, par les Sahariens, une quantité considérable de sang secondaire Sangik. Plus récemment, cette branche méridionale de la race blanche reçut l’apport de forts éléments andites venant de la Méditerranée orientale. 80:9.11 Dans le nord, les Andites éliminèrent les hommes bleus par des guerres et des mariages, mais ceux-ci survécurent en plus grand nombre dans le sud. Les Basques et les Berbères représentent la survivance de deux branches de cette race, mais ces peuples eux-mêmes se sont tout à fait mélangés avec les Sahariens. 80:9.17 [Présenté par un archange de Nébadon.] Fascicule 81. Développement de la civilisation moderne 81:0.1 Indépendamment des hauts et des bas dans l’avortement des plans conçus pour l’amélioration du monde dans les missions de Caligastia et d’Adam, l’évolution organique fondamentale de l’espèce humaine continua d’entrainer les races en avant sur l’échelle du progrès humain et du développement racial. Il est possible de retarder l’évolution, mais non de l’arrêter. 81:0.2 Les membres de la race violette furent moins nombreux que prévu, mais leur influence, depuis l’époque d’Adam, a produit, dans la civilisation, une avance qui dépasse de loin les progrès que l’humanité avait pu accomplir au cours de toute son existence antérieure de presque un million d’années. 1. Le berceau de la civilisation 81:1.1 Pendant environ trente-cinq-mille ans après l’époque d’Adam, le berceau de la civilisation se trouva en Asie du Sud-Ouest, s’étendant vers l’est et légèrement vers le nord, depuis la vallée du Nil, à travers l’Arabie du Nord et la Mésopotamie, jusqu’au Turkestan y compris. Le climat fut le facteur décisif de l’établissement de la civilisation dans cette zone. 81:1.3 L’évolution climatique allait maintenant réussir là où tous les autres efforts avaient échoué, c’est-à-dire qu’elle allait contraindre les Eurasiens à abandonner la chasse en faveur des métiers plus civilisés de l’élevage et de l’agriculture. L’évolution est peut-être lente, mais elle est terriblement efficace. 81:1.5 Les hommes évoluèrent, en général, de l’état de chasseurs à celui de cultivateurs avec une ère transitoire de pasteurs, et ce fut également vrai chez les Andites ; mais il arriva plus souvent que la contrainte évolutionnaire des changements climatiques amena des tribus entières à passer directement de l’état de chasseurs à celui de cultivateurs prospères. Toutefois, ce phénomène du passage immédiat de la chasse à l’agriculture ne se produisit que dans les régions où le mélange racial comportait une forte proportion de sang violet. 81:1.8 Ce furent ces changements forcés dans les conditions de vie qui amenèrent une si grande proportion de la race humaine à pratiquer un régime alimentaire omnivore. La combinaison du blé, du riz et des légumes avec la chair des troupeaux marqua un grand pas en avant dans la santé et la vigueur de ces anciens peuples. 2. Les outils de la civilisation 81:2.3 Les quatre premiers grands progrès dans la civilisation humaine furent : 81:2.4 1. La conquête du feu. 81:2.5 2. La domestication des animaux. 81:2.6 3. La mise en esclavage des prisonniers. 81:2.7 4. La propriété privée. 81:2.8 Le feu, la première grande découverte, finit par ouvrir les portes du monde scientifique, mais, sous ce rapport, il avait peu de valeur pour les hommes primitifs. 81:2.10 Au cours de l’âge antérieur aux machines, la seule manière dont l’homme pouvait accomplir un travail sans le faire lui-même consistait à utiliser un animal. La domestication des animaux mit entre ses mains des outils vivants, dont l’emploi intelligent prépara la voie à l’agriculture et aux transports. Sans ces animaux, l’homme n’aurait pas pu s’élever de son état primitif aux niveaux de la civilisation ultérieure. 81:2.12 Les Andites du Turkestan furent les premiers à domestiquer les chevaux en grand nombre, et c’est une autre raison pour laquelle leur culture fut si longtemps prédominante. Vers l’an 5 000 av. J.-C., les fermiers de Mésopotamie, du Turkestan et de Chine avaient commencé à élever des moutons, des chèvres, des vaches, des chameaux, des chevaux, des volailles et des éléphants. Ils employaient comme bêtes de somme le bœuf, le chameau, le cheval et le yak. 81:2.13 L’esclavage et la propriété privée de la terre furent institués en même temps qu’apparaissait l’agriculture. L’esclavage éleva le niveau de vie des maitres et leur procura plus de loisirs pour se cultiver socialement. 81:2.14 Les sauvages sont les esclaves de la nature, mais la civilisation scientifique confère lentement à l’humanité une liberté croissante. Par les animaux, le feu, le vent, l’eau et l’électricité, les hommes se sont libérés de la nécessité de travailler sans répit ; ils continueront dans cette voie en découvrant de nouvelles sources d’énergie. Indépendamment des troubles provisoires engendrés par l’invention prolifique de machines, les bénéfices ultimes que l’homme retirera de ces inventions mécaniques sont inestimables. La civilisation ne peut jamais fleurir, et encore bien moins s’établir, avant que les hommes aient le loisir de penser, de faire des plans et d’imaginer de nouvelles et meilleures méthodes pour faire les choses. 3. Villes, manufacture et commerce 81:3.1 La destruction climatique des riches prairies, terrains de chasse et de pâturages du Turkestan, commencée vers l’an 12 000 av. J.-C., contraignit les hommes de ces régions à recourir à de nouvelles formes d’industrie et de manufactures rudimentaires. Certains s’orientèrent vers l’élevage de troupeaux domestiqués, d’autres devinrent agriculteurs ou recueillirent des aliments d’origine aquatique, mais les Andites intelligents de type supérieur choisirent de se lancer dans le commerce et la manufacture. 81:3.3 Il y a environ douze-mille ans, l’ère des cités indépendantes était à son aurore. Ces cités primitives commerçantes et manufacturières étaient toujours entourées de zones d’agriculture et d’élevage de bétail. 81:3.4 L’emploi généralisé des métaux fut une caractéristique de l’ère des premières villes industrielles et commerciales. 81:3.6 Avec l’apparition d’une manufacture rudimentaire et d’une industrie à ses débuts, le commerce devint rapidement le truchement le plus puissant pour répandre la civilisation culturelle. L’ouverture des routes commerciales terrestres et maritimes facilita les voyages et les mélanges de cultures ainsi que la fusion des civilisations. Les descendants mixtes des Andites, qui se multipliaient rapidement. 4. Les races mêlées 81:4.1 Au moment où nous touchons à l’aurore des temps historiques, toute l’Eurasie, l’Afrique du Nord et les iles du Pacifique sont peuplées par les races composites de l’humanité, et ces races modernes proviennent du mélange et du brassage des cinq souches humaines fondamentales d’Urantia. 81:4.3 Dans le développement initial des races d’Urantia, il y eut, à l’origine, cinq types distincts de structures osseuses qui furent ceux : 81:4.4 1. Des Andonites, les premiers habitants d’Urantia. 81:4.5 2. Des Sangiks primaires, rouges, jaunes et bleus. 81:4.6 3. Des Sangiks secondaires, orangés, verts et indigo. 81:4.7 4. Des Nodites, descendants des Dalamatiens. 81:4.8 5. Des Adamites, la race violette. 81:4.9 Au cours du brassage de ces cinq grands groupes raciaux, les mélanges continuels tendirent à atténuer le type andonite par une prédominance d’hérédité Sangik. Les Lapons et les Esquimaux sont des métis d’Andonites et de Sangiks de race bleue. La structure de leur squelette est celle qui conserve le mieux le type andonique originel. Mais les Adamites et les Nodites se sont tellement mêlés aux autres races qu’ils ne peuvent être détectés que sous un aspect d’ensemble dit caucasoïde. 5. La société culturelle 81:5.1 L’évolution biologique et la civilisation culturelle ne sont pas nécessairement liées ; au cours d’un âge quelconque, l’évolution organique peut poursuivre son cours sans obstacle, même au milieu d’une décadence culturelle. Mais, quand on passe en revue de longues périodes de l’histoire humaine, on constate finalement que l’évolution et la culture ont un lien de cause à effet. L’évolution peut progresser en l’absence de culture, mais la civilisation culturelle ne fleurit pas sans un arrière-plan approprié de progrès racial antérieur. Adam et Ève n’introduisirent aucun art de la civilisation étranger au progrès de la société humaine, mais le sang adamique accrut les aptitudes inhérentes aux races et accéléra le développement économique et le progrès industriel. L’effusion d’Adam améliora le pouvoir cérébral des races, ce qui hâta considérablement les processus d’évolution naturelle. 81:5.2 Par l’agriculture, la domestication des animaux et une meilleure architecture, l’humanité échappa graduellement aux pires phases de la lutte incessante pour vivre et commença à rechercher le moyen d’adoucir la manière de vivre ; ce fut le début de ses efforts pour parvenir à un niveau de plus en plus élevé de confort matériel. Par la manufacture et l’industrie, les hommes augmentent graduellement la somme des plaisirs de la vie de mortel. 81:5.4 L’association sociale est une forme d’assurance pour la survie, et les hommes ont appris qu’elle était profitable ; c’est pourquoi la plupart des individus sont disposés à payer les primes de sacrifice de soi et de restrictions des libertés personnelles que la société extorque à ses membres comme rançon de cette protection collective accrue. Bref, le mécanisme social d’aujourd’hui est un plan d’assurance par essai et erreur destiné à fournir un certain degré de protection contre un retour aux terribles conditions antisociales caractéristiques des premières expériences de la race humaine. 81:5.7 La liberté soumise à des règles collectives est le but légitime de l’évolution sociale. La liberté sans restrictions est le rêve chimérique et vain du mental d’humains instables et superficiels. 6. Le maintien de la civilisation 81:6.2 La civilisation qui évolue maintenant sur Urantia est fondée sur les facteurs suivants dont elle est issue : 81:6.3 1. Les circonstances naturelles. La nature et l’étendue d’une civilisation matérielle sont déterminées, dans une large mesure, par les ressources naturelles disponibles. Le climat, le temps qu’il fait et de nombreuses conditions physiques sont des facteurs dans l’évolution de la culture. 81:6.6 2. Les biens d’équipement. La culture ne se développe jamais sous le règne de la misère ; les loisirs sont essentiels au progrès de la civilisation. Les individus peuvent acquérir, sans fortune matérielle, un caractère ayant une valeur morale et spirituelle, mais une civilisation culturelle ne peut dériver que de conditions de prospérité matérielle qui encouragent les loisirs conjugués avec l’ambition. 81:6.7 Les progrès sociaux sont invariablement venus des idées et des projets des races qui, par leurs efforts intelligents, ont appris à tirer de la terre des moyens d’existence avec moins d’efforts et avec des journées de travail raccourcies, ce qui leur permettait de disposer d’une marge profitable de loisirs bien mérités. 81:6.8 3. Les connaissances scientifiques. Les aspects matériels de la civilisation doivent toujours attendre l’accumulation des données scientifiques. Après la découverte de l’arc et de la flèche, et l’utilisation des animaux comme force motrice, il se passa longtemps avant que les hommes apprennent à mettre en valeur la puissance du vent et des chutes d’eau, suivie de l’emploi de la vapeur et de l’électricité. 81:6.9 Le savoir, c’est le pouvoir. Les inventions précèdent toujours l’accélération du développement culturel à l’échelle mondiale. La science et les inventions furent les plus grands bénéficiaires de la presse à imprimer, et l’interaction de toutes les activités culturelles et inventives a considérablement accéléré le rythme de la civilisation. 81:6.10 La science enseigne aux hommes à parler le nouveau langage des mathématiques et leur apprend à penser selon des lignes d’une exigeante précision. La science stabilise aussi la philosophie en éliminant les erreurs, et purifie en même temps la religion en détruisant les superstitions. 81:6.11 4. Les ressources humaines. La main-d’œuvre est indispensable pour répandre la civilisation. À conditions égales par ailleurs, un peuple nombreux dominera la civilisation d’une race plus réduite. En conséquence, une nation qui ne réussit pas à accroitre le nombre de ses citoyens jusqu’à un certain chiffre se trouve empêchée de réaliser pleinement sa destinée nationale, mais, au-delà d’un point donné, tout accroissement supplémentaire de la densité de la population devient un suicide. 81:6.12 La stabilisation de la population nationale au niveau optimum rehausse la culture et empêche la guerre. Et sage est la nation qui connait le moment de s’arrêter de croitre. 81:6.13 On peut obtenir la connaissance par l’instruction, mais la sagesse, qui est indispensable à la vraie culture, s’acquiert seulement grâce à l’expérience et par des hommes et des femmes nés intelligents. 81:6.14 5. L’efficacité des ressources matérielles. Bien des choses dépendent de la sagesse déployée dans l’utilisation des ressources naturelles, des connaissances scientifiques, des biens d’équipement et des potentiels humains. 81:6.16 6. L’efficacité du langage. La civilisation doit attendre le langage pour se répandre. Des langues qui vivent et qui s’enrichissent assurent l’expansion de la pensée et des projets civilisés. Durant les âges primitifs, d’importants progrès furent apportés au langage. Aujourd’hui, il y a grand besoin d’un développement linguistique additionnel pour faciliter l’expression de la pensée en évolution. 81:6.18 Les différences de langage ont toujours été le grand obstacle à l’extension de la paix. Il faut triompher des dialectes avant de pouvoir répandre une culture dans une race, sur un continent ou dans un monde entier. Un langage universel encourage la paix, assure la culture et accroit le bonheur. 81:6.20 7. L’efficacité des dispositifs mécaniques. Le progrès de la civilisation est directement lié au développement et à la possession d’outils, de machines et de canaux de distribution. Des outils améliorés, des machines ingénieuses et efficaces, déterminent la survie des groupes rivaux dans le cadre de la civilisation qui progresse. 81:6.22 La science, guidée par la sagesse, peut devenir la grande libératrice sociale des hommes. Un âge de machinisme ne peut tourner au désastre que pour une nation dont le niveau intellectuel est trop faible pour découvrir les méthodes sages et les techniques saines lui permettant de s’adapter avec succès aux difficultés de transition causées par la perte soudaine d’un grand nombre d’emplois dus à l’invention trop rapide de nouveaux types de machines économisant la main-d’œuvre. 81:6.23 8. Le caractère des porte-flambeaux. L’héritage social permet aux hommes de se tenir sur les épaules de tous ceux qui les ont précédés et qui ont contribué, si peu que ce soit, à la somme de culture et de connaissance. Dans cette œuvre de transmission du flambeau culturel à la génération suivante, le foyer restera toujours l’institution fondamentale. Les jeux et la vie sociale viennent ensuite, avec l’école en dernier lieu, mais également indispensable dans une société complexe et hautement organisée. 81:6.26 9. Les idéaux raciaux. Les idéaux d’une génération creusent les chemins de la destinée pour sa postérité immédiate. La qualité des porte-flambeaux sociaux déterminera l’avancement ou le recul de la civilisation. Les foyers, les églises et les écoles d’une génération prédéterminent la tendance de caractère de la suivante. La force vive morale et spirituelle d’une race ou d’une nation détermine largement la rapidité du développement culturel de sa civilisation. 81:6.29 10. La coordination des spécialistes. La division du travail effectuée de bonne heure et son corolaire ultérieur de spécialisation ont prodigieusement fait avancer la civilisation ; celle-ci dépend maintenant de la coopération efficace des spécialistes. Au fur et à mesure de l’expansion de la société, il faudra trouver une méthode pour regrouper les divers spécialistes. 81:6.31 11. Les procédés pour trouver des emplois. 81:6.32 Il ne suffit pas d’apprendre aux hommes un travail ; une société complexe doit aussi fournir des méthodes efficaces pour leur trouver un emploi. Avant d’apprendre aux citoyens des techniques hautement spécialisées pour gagner leur vie, il faudrait leur enseigner une ou plusieurs méthodes de travail non spécialisé de commerce ou d’occupations qu’ils pourraient pratiquer pendant un chômage temporaire dans leur travail spécialisé. Nulle civilisation ne peut survivre au maintien prolongé de grandes classes de chômeurs. Avec le temps, l’acceptation du soutien par le Trésor public déforme la mentalité des citoyens, même des meilleurs, et les démoralise. La charité privée, elle-même, devient pernicieuse si elle entretient longtemps des citoyens valides. 81:6.33 Il est vrai que beaucoup de services communs peuvent être utilement et profitablement socialisés, mais la meilleure manière de gouverner des êtres humains hautement entrainés et ultra-spécialisés est une technique de coopération intelligente. 81:6.34 12. L’ouverture à la coopération. L’un des grands obstacles au progrès de la société humaine est le conflit entre les intérêts et le bien-être des collectivités humaines les plus nombreuses et les plus socialisées d’une part, et les groupements moins nombreux d’opposants asociaux d’autre part, sans compter les individus isolés à mentalité antisociale. 81:6.35 Nulle civilisation nationale ne dure longtemps à moins que ses méthodes éducatives et ses idéaux religieux n’inspirent un patriotisme intelligent et un dévouement national de type élevé. Sans cette espèce de patriotisme intelligent et de solidarité culturelle, toutes les nations tendent à se désagréger par suite des jalousies régionales et des égoïsmes locaux. 81:6.37 13. Le commandement efficace et sage. La civilisation dépend, dans une grande, une très grande mesure, de l’état d’esprit consistant à s’atteler à la besogne avec enthousiasme et efficacité. Dix hommes n’en valent pas beaucoup plus qu’un pour soulever un lourd fardeau, à moins qu’ils ne le soulèvent ensemble – tous en même temps. Ce travail d’équipe – la coopération sociale – dépend de la qualité des chefs. Les civilisations culturelles du passé et du présent ont été basées sur la coopération intelligente des citoyens avec des chefs sages et progressifs. 81:6.39 14. Les changements sociaux. La société n’est pas une institution divine ; elle est un phénomène d’évolution progressive ; une civilisation qui progresse est toujours retardée quand ses chefs sont lents à effectuer, dans l’organisation sociale, les changements essentiels pour marcher de pair avec les développements scientifiques de l’âge. 81:6.41 15. Les mesures préventives contre les brusques déclins en périodes de transition. 81:6.42 La qualité des chefs est vitale pour le progrès. La sagesse, la perspicacité et la prévoyance sont indispensables aux nations pour durer. La civilisation n’est jamais réellement en péril tant que les chefs capables ne commencent pas à disparaitre. 81:6.44 Telle est l’essence de la longue, longue lutte des peuples de la terre pour établir la civilisation depuis l’époque d’Adam. La culture d’aujourd’hui est le résultat de cette évolution opiniâtre. Avant la découverte de l’imprimerie, les progrès étaient relativement lents, parce que les hommes d’une génération ne pouvaient bénéficier aussi rapidement des accomplissements de leurs prédécesseurs. Mais, en ce moment, la société humaine fonce en avant avec la puissance de la force vive accumulée de tous les âges au cours desquels la civilisation a lutté. 81:6.45 [Parrainé par un archange de Nébadon.] Fascicule 82. L’évolution du mariage 82:0.1 Le mariage – l’accouplement – nait de la bisexualité. Le mariage est la réaction humaine pour s’adapter à cette bisexualité, tandis que la vie de famille est l’ensemble qui résulte de tous ces ajustements évolutionnaires et adaptatifs. Le mariage est durable ; il n’est pas inhérent à l’évolution biologique, mais il est la base de toute l’évolution sociale, et c’est pourquoi la continuité de son existence est assurée sous une certaine forme. Le mariage a donné le foyer à l’humanité, et le foyer est la gloire qui couronne toute la longue et opiniâtre lutte évolutionnaire. 82:0.2 Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d’une civilisation culturelle, c’est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie. 1. L’instinct d’accouplement 82:1.1 Malgré l’abime qui sépare la personnalité de l’homme de celle de la femme, le besoin sexuel est suffisant pour assurer leur union en vue de la reproduction de l’espèce. Cet instinct opérait efficacement bien avant que les humains aient commencé à éprouver ce que l’on a appelé, plus tard, l’amour, le dévouement et la fidélité conjugale. L’accouplement est une tendance innée, et le mariage est sa répercussion sociale évolutionnaire. 82:1.8 Depuis ses premiers débuts jusqu’aux temps modernes, le mariage, en tant qu’institution, dépeint l’évolution sociale de la tendance biologique à se perpétuer. La perpétuation de l’espèce humaine évoluante est rendue certaine par la présence de cette impulsion raciale à l’accouplement, de ce besoin que l’on appelle vaguement attrait sexuel. Ce grand besoin biologique devient le pivot moteur de toutes sortes d’instincts, de sentiments et d’habitudes associés – physiques, intellectuels, moraux et sociaux. 82:1.10 Nulle émotion ou instinct humain auquel on s’abandonne sans frein et avec excès ne peut provoquer autant de maux et de chagrins que ce puissant besoin sexuel. La soumission intelligente de cette impulsion à la règlementation sociale est le test suprême de l’actualité d’une civilisation. La maitrise de soi, encore et toujours plus de maitrise de soi, c’est ce que demande de plus en plus l’humanité progressante. Le secret, le manque de sincérité et l’hypocrisie peuvent voiler les problèmes sexuels, mais ils ne fournissent pas de solutions et ne font pas progresser l’éthique. 2. Les tabous restrictifs 82:2.1 L’histoire de l’évolution du mariage est simplement l’histoire du contrôle sexuel sous la pression des restrictions sociales, religieuses et civiles. La nature insiste irrésistiblement sur la reproduction, mais elle laisse avec indifférence à la société le soin de résoudre les problèmes qui en résultent, créant ainsi, pour l’humanité en évolution, un problème majeur et toujours d’actualité. Ce conflit social consiste en une guerre sans fin entre les instincts fondamentaux et l’éthique en évolution. 3. Les mœurs primitives du mariage 82:3.4 Aux époques primitives, le mariage était le prix du rang social ; la possession d’une femme était un signe de distinction. Le sauvage regardait le jour de son mariage comme marquant l’inauguration de sa responsabilité et de sa virilité. 82:3.5 Bien des tribus primitives exigeaient qu’un homme ait commis des rapts pour être digne de se marier. À ces razzias, les peuples substituèrent, plus tard, des combats athlétiques et des jeux de compétition. Les gagnants de ces épreuves recevaient le premier prix – le droit de choisir parmi les filles à marier. 82:3.6 Avec les progrès de la civilisation, certaines tribus remirent au choix des femmes les sévères épreuves matrimoniales d’endurance masculine ; les femmes purent ainsi favoriser les hommes de leur choix. Ces épreuves du mariage englobaient l’habileté à la chasse, la lutte et l’aptitude à entretenir une famille. 82:3.14 Beaucoup de tribus primitives sanctionnaient le mariage à l’essai jusqu’à ce que la femme soit enceinte, après quoi l’on accomplissait la cérémonie régulière du mariage. Chez d’autres groupes, on ne célébrait pas le mariage avant la naissance du premier enfant. Si une femme était stérile, ses parents devaient la racheter et le mariage était annulé. Les mœurs exigeaient que chaque couple ait des enfants. 4. Mariage et mœurs régissant la propriété 82:4.1 Le mariage a toujours eu des liens étroits avec la propriété et la religion. La propriété a stabilisé le mariage et la religion l’a moralisé. 82:4.2 Le mariage primitif était un placement, une spéculation économique ; il était davantage une question d’affaires qu’une histoire de flirt. Les anciens se mariaient au bénéfice du groupe et pour son bien-être ; c’est pourquoi les mariages étaient projetés et arrangés par le groupe, leurs parents et les anciens. 82:4.3 À mesure que la civilisation progressa et que la propriété privée fut mieux reconnue par les mœurs, le vol devint le grand crime. L’adultère fut considéré comme une forme de vol, une violation des droits de propriété du mari. 82:4.5 Le tabou de la chasteté ayant pris naissance comme une phase des mœurs de la propriété. Une vierge était un actif commercial pour le père – elle rapportait un prix plus élevé. À mesure que la chasteté fut plus demandée, la pratique s’établit de payer au père des honoraires de fiançailles en récognition du service d’avoir élevé convenablement une chaste fiancée pour le futur mari. 5. Endogamie et exogamie 82:5.1 Les sauvages observèrent de très bonne heure que les mélanges raciaux amélioraient la descendance. Ce n’était pas que la consanguinité fût toujours mauvaise, mais l’exogamie donnait comparativement de meilleurs résultats ; les mœurs tendirent donc à fixer des restrictions de rapports sexuels entre proches parents. 82:5.3 La religion a longtemps formé un barrage efficace contre les mariages à l’extérieur ; de nombreux enseignements religieux ont proscrit les mariages en dehors de la foi. La propriété a toujours influencé le mariage. Parfois, dans un effort pour conserver des propriétés à l’intérieur d’un clan, des mœurs ont surgi qui forçaient les femmes à choisir un mari dans la tribu de leur père. Les règles de cette sorte amenèrent une grande multiplication de mariages entre cousins. 82:5.6 L’exogamie finit par dominer parce qu’elle était favorisée par les hommes ; en prenant une femme à l’extérieur, ils étaient assurés d’être plus libres vis-à-vis de leur belle-famille. La familiarité engendre le mépris. En conséquence, à mesure que le facteur du choix individuel commença à dominer l’accouplement, la coutume s’établit de choisir des partenaires en dehors de la tribu. 82:5.9 L’exogamie elle-même était un encouragement à la paix ; les mariages entre les tribus restreignaient les hostilités. L’exogamie conduisit à la coordination tribale et aux alliances militaires ; elle devint prédominante parce qu’elle procurait un accroissement de forces ; elle fut une bâtisseuse de nations. 6. Les mélanges raciaux 82:6.1 Il n’y a pas, aujourd’hui, de races pures dans le monde. Les peuples évolutionnaires de couleur, primitifs et originels, n’ont que deux races représentatives qui subsistent sur terre, les hommes jaunes et les hommes noirs ; et même ces deux races contiennent beaucoup de sang des peuples de couleur disparus. Bien que la race dite blanche descende d’une manière prédominante des anciens hommes bleus, elle comporte plus ou moins un mélange de toutes les autres races, comme d’ailleurs les hommes rouges des Amériques. 82:6.3 Les préjugés d’aujourd’hui contre les « métis », « les hybrides » et les « bâtards » ont pris corps parce que la plupart des fécondations croisées modernes s’effectuent entre les lignées grossièrement inférieures des races intéressées. Les résultats sont également peu satisfaisants quand les lignées dégénérées de la même race se marient entre elles. 82:6.4 Si les races actuelles d’Urantia pouvaient être libérées de la malédiction résultant de leurs classes les plus basses de spécimens dégénérés, antisociaux, mentalement débiles et exclus, il y aurait peu d’objections à une amalgamation raciale limitée. Et, si ces mélanges raciaux pouvaient se produire entre les types tout à fait supérieurs des diverses races, cela offrirait encore moins d’inconvénients. 82:6.5 L’hybridation de souches supérieures et dissemblables est le secret pour créer des lignées nouvelles et plus vigoureuses, et cela est vrai aussi bien pour les plantes et les animaux que pour l’espèce humaine. 82:6.6 Le mélange des races contribue beaucoup à l’apparition soudaine de caractéristiques nouvelles, et, si cette hybridation est l’union des lignées supérieures, alors ces caractéristiques nouvelles seront aussi des traits supérieurs. 82:6.8 On a grandement exagéré le danger de voir de grossières inharmonies résulter de la fécondation croisée entre souches humaines. Les principales difficultés concernant les « métis » proviennent des préjugés sociaux. 82:6.11 Après tout, le véritable péril, pour l’espèce humaine, réside dans la prolifération désordonnée des lignées inférieures et dégénérées des divers peuples civilisés plutôt que dans le danger supposé de leur entrecroisement racial. 82:6.12 [Présenté par le Chef des séraphins stationné sur Urantia.] Fascicule 83. L’institution du mariage 83:0.2 La véritable influence qui sauvegarde perpétuellement le mariage, et la famille en résultant, est le fait biologique simple et inné que les hommes et les femmes ne peuvent absolument pas se passer les uns des autres, qu’il s’agisse des sauvages les plus primitifs ou des mortels les plus cultivés. 83:0.3 C’est à cause de ses impulsions sexuelles que l’homme égoïste est entrainé à se transformer en quelque chose de mieux qu’un animal. La relation sexuelle égocentrique et de gratification personnelle implique avec certitude les conséquences de l’abnégation ; elle assure la prise en charge de devoirs altruistes et de nombreuses responsabilités familiales bénéfiques pour la race. 1. Le mariage en tant qu’institution sociale 83:1.4 La famille, qui nait du mariage, est elle-même un stabilisateur de l’institution du mariage, au même titre que les mœurs concernant la propriété. D’autres facteurs puissants de la stabilité du mariage sont l’orgueil, la vanité, l’esprit chevaleresque, le devoir et les convictions religieuses. Mais, bien que les mariages puissent être approuvés ou désapprouvés dans les sphères supérieures, ils ne sont guère conclus dans le ciel. La famille humaine est nettement une institution humaine, un développement évolutionnaire. Le mariage est une institution de la société, il n’est pas du domaine de l’Église. Il est vrai que la religion devrait profondément l’influencer, mais elle ne devrait pas entreprendre d’être seule à le contrôler et à le réglementer. 2. La cour et les fiançailles 83:2.1 Les mariages primitifs étaient toujours concertés par les parents du garçon et ceux de la jeune fille. Le stade de transition entre cette coutume et l’époque du libre choix fut occupé par les courtiers en mariage, ou marieurs professionnels. Ces marieurs furent d’abord les barbiers et ensuite les prêtres. Le mariage fut, à l’origine, une affaire de groupe, puis une affaire de famille ; c’est tout récemment qu’il est devenu une aventure individuelle. 83:2.6 À l’origine, les fiançailles équivalaient au mariage, et, chez les peuples primitifs, les rapports sexuels étaient classiques durant le temps des promesses. À une époque récente, la religion a établi un tabou sexuel sur la période comprise entre les fiançailles et le mariage. 3. L’achat et la dot 83:3.1 Les anciens se méfiaient de l’amour et des promesses ; ils estimaient que les unions durables devaient être garanties par quelque sécurité tangible – par un avoir. Pour cette raison, le prix d’achat d’une femme était considéré comme un gage, un dépôt, que le mari était condamné à perdre en cas de divorce ou d’abandon. 83:3.3 Quand la civilisation fit des progrès, les pères n’aimèrent plus avoir l’air de vendre leurs filles ; alors, tout en continuant à accepter le prix d’achat de la mariée, ils inaugurèrent la coutume de donner au couple des cadeaux d’une valeur à peu près équivalente au prix d’achat. Plus tard, quand on cessa de payer pour obtenir une femme, ces présents devinrent la dot de la mariée. 4. La cérémonie du mariage 83:4.3 Au début, la cérémonie du mariage avait plutôt le caractère de fiançailles et consistait seulement en la notification publique de l’intention de vivre ensemble ; plus tard, elle consista en un repas officiel pris en commun. 83:4.4 On craignait beaucoup l’absence d’enfants et, comme la stérilité était attribuée à des machinations d’esprits, les efforts pour assurer la fécondité conduisirent aussi à associer le mariage à certains rites magiques ou religieux. 83:4.8 L’une des plus anciennes formes de cérémonie du mariage consistait à faire bénir le lit conjugal par un prêtre pour assurer la fécondité de l’union. 83:4.9 Pendant longtemps, on reconnut généralement le mariage comme consistant dans les décisions des parents contractants – et plus tard du couple – tandis qu’au cours des cinq-cents dernières années, l’Église et l’État ont assumé la juridiction et prétendent maintenant sceller les mariages. 5. Les mariages pluraux 83:5.1 Dans l’histoire des débuts du mariage, les femmes non mariées appartenaient aux hommes de la tribu. Plus tard, les femmes n’eurent qu’un mari à la fois. 83:5.2 L’étape suivante de l’évolution de l’accouplement fut le mariage collectif. Il fallait que cette phase communautaire du mariage intervînt dans le développement de la vie de famille, parce que les mœurs du mariage n’étaient pas encore assez puissantes pour rendre permanentes les associations de couples. 83:5.13 Les anciens tabous interdisant les rapports sexuels avec une femme enceinte ou allaitant tendirent beaucoup à encourager la polygynie. Les femmes primitives vieillissaient de très bonne heure à cause de leurs fréquentes grossesses doublées d’un dur travail. Ces épouses se lassaient fréquemment de mettre des enfants au monde et demandaient à leur mari de prendre une seconde femme plus jeune, capable de participer à la conception des enfants et aux travaux ménagers. 6. La véritable monogamie – le mariage d’un couple 83:6.2 La monogamie la plus primitive résulta de la force des circonstances, de la pauvreté. La monogamie est culturelle et sociale, artificielle et contre nature, c’est-à-dire contraire à la nature de l’homme évolutionnaire. Elle était entièrement naturelle chez les Nodites et les Adamites les plus purs, et fut d’une grande valeur culturelle pour toutes les races évoluées. 83:6.6 La monogamie a toujours été le but idéaliste de l’évolution sexuelle humaine ; elle l’est encore et le sera toujours. Cet idéal du véritable mariage d’un couple implique l’abnégation, et c’est pourquoi le mariage échoue si souvent, simplement parce que l’une des deux parties contractantes, ou les deux, sont déficientes dans la plus grande des vertus humaines, l’austère maitrise de soi. 83:6.7 La monogamie est l’étalon qui mesure le progrès de la civilisation sociale, par opposition à l’évolution purement biologique. 83:6.8 Le mariage d’un couple favorise et encourage la compréhension intime et la coopération efficace, qui sont les meilleures choses pour le bonheur des parents, le bien-être des enfants et l’utilité sociale. Le mariage, qui a commencé par une grossière contrainte, évolue graduellement en une magnifique institution de culture de soi, de maitrise de soi, d’expression de soi et de perpétuation de soi. 7. La dissolution du lien conjugal 83:7.1 Dans l’évolution primitive des mœurs matrimoniales, le mariage était une vague union qui pouvait prendre fin à volonté, et les enfants suivaient toujours la mère ; le lien entre mère et enfant est instinctif et il a fonctionné sans tenir compte du stade de développement des mœurs. 83:7.6 Tout au long des âges, la vraie pierre de touche du mariage a été l’intimité continuelle inéluctable dans toute vie de famille. Deux jeunes gens dorlotés et gâtés, élevés en comptant sur toutes les indulgences et sur la pleine satisfaction de leur ego et de leur vanité, ne peuvent guère espérer une grande réussite dans le mariage et l’édification d’un foyer – une association pour toute une vie d’abnégation, de compromis, de dévouement et de consécration généreuse à la culture des enfants. 83:7.8 Tant que la société ne réussira pas à élever convenablement les enfants et les jeunes gens, tant que l’ordre social ne procurera pas une éducation prénuptiale appropriée et tant que l’idéalisme d’une jeunesse dépourvue de sagesse et de maturité sera l’arbitre de l’entrée dans le mariage, le divorce continuera à prévaloir. Dans la mesure où le groupe social ne parvient pas à préparer les jeunes au mariage, il faut que le divorce fonctionne comme soupape de sûreté sociale pour empêcher des situations encore pires au cours des âges de développement rapide des mœurs en évolution. 8. L’idéalisation du mariage 83:8.1 Le mariage qui s’épanouit en un foyer est, en vérité, la plus sublime institution humaine, mais il est essentiellement humain ; on n’aurait jamais dû le qualifier de sacrement. 83:8.2 L’assimilation d’associations humaines à des associations divines est fort malheureuse. L’union du mari et de la femme dans la relation du mariage et du foyer est une fonction matérielle des mortels des mondes évolutionnaires. 83:8.4 Il est fâcheux que certains groupes de mortels aient imaginé que le mariage était consommé par un acte divin. De telles croyances conduisent directement au concept de l’indissolubilité du lien conjugal sans souci des circonstances ou des désirs des parties contractantes. 83:8.8 Les idéaux du mariage ont récemment fait de grands progrès ; chez certains peuples, les femmes jouissent de droits pratiquement égaux à ceux de leur conjoint. Au moins en concept, la vie de famille devient une association loyale pour élever des enfants, avec accompagnement de fidélité sexuelle. 83:8.10 [Présenté par le chef des séraphins stationné sur Urantia.] Fascicule 84. Le mariage et la vie familiale 84:0.1 La nécessité matérielle a fondé le mariage, l’appétit sexuel l’a embelli, la religion l’a sanctionné et exalté, l’État l’a exigé et réglementé. Au cours des temps récents, l’amour en évolution commence à justifier et à glorifier le mariage comme ancêtre et créateur du foyer, l’institution la plus utile et la plus sublime de la civilisation. L’édification des foyers devrait être le centre et l’essence de tous les efforts éducatifs. 84:0.2 En tant que facteurs planétaires, les individus sont très temporaires – seules les familles sont les agents de continuité dans l’évolution sociale. La famille est le chenal par lequel le fleuve de culture et de connaissance coule d’une génération à la suivante. 1. Les couples primitifs 84:1.1 Le mariage n’a pas été fondé sur les relations sexuelles ; elles n’y ont joué qu’un rôle secondaire. L’homme primitif n’avait pas besoin du mariage ; il donnait libre cours à son appétit sexuel sans s’encombrer des responsabilités d’un foyer, d’une femme et d’enfants. 84:1.2 En raison de son attachement physique et émotionnel à ses enfants, la femme dépend de la coopération de l’homme et se trouve poussée à rechercher l’abri protecteur du mariage. Mais aucun besoin biologique ne poussa l’homme au mariage – et encore bien moins ne l’y retint. Ce ne fut pas l’amour qui rendit le mariage séduisant pour l’homme ; ce fut la faim qui attira d’abord le sauvage vers la femme et vers l’abri primitif qu’elle partageait avec ses enfants. 84:1.3 Ce ne fut même pas la réalisation consciente des obligations résultant des relations sexuelles qui amena le mariage. L’homme primitif ne comprenait pas le rapport entre l’assouvissement sexuel et la naissance ultérieure d’un enfant. 84:1.6 L’amour maternel est instinctif ; il n’a pas, comme le mariage, tiré son origine des mœurs. 84:1.8 L’association mère-enfant n’est ni un mariage ni un foyer, mais elle est le noyau à partir duquel les deux se développèrent. Le grand progrès dans l’évolution des couples survint quand ces associations temporaires durèrent assez longtemps pour élever la progéniture qui en résultait, car c’est en cela que consiste la création des foyers. 2. Le matriarcat primitif 84:2.4 Les races les plus primitives attribuaient peu de crédit au père et considéraient l’enfant comme provenant entièrement de la mère. Plus tard, quand on passa du matriarcat au patriarcat, le père prit tout le crédit pour l’enfant. Lorsque l’heure de la délivrance approchait, le futur père cessait de travailler. Au moment de l’accouchement, il allait se coucher avec la femme et restait trois à huit jours à se reposer. La femme pouvait se lever le lendemain et reprendre de durs travaux, mais le mari restait au lit pour recevoir des félicitations. Tout ceci faisait partie des mœurs primitives destinées à établir les droits du père sur l’enfant. 84:2.6 Avec la disparition des mœurs des chasseurs, quand l’élevage donna à l’homme le contrôle de la principale source de nourriture, le matriarcat prit rapidement fin. Il échoua simplement parce qu’il ne pouvait concurrencer la nouvelle famille gouvernée par le père. 84:2.7 Le prodigieux passage du matriarcat au patriarcat est l’une des volte-face adaptatives les plus radicales et les plus complètes que la race humaine ait jamais exécutées. 3. La famille sous la domination du père 84:3.1 Il se peut que l’instinct de maternité ait conduit la femme au mariage, mais ce furent la force supérieure de l’homme associée à l’influence des mœurs qui l’obligèrent pratiquement à rester mariée. La vie pastorale tendait à créer un nouveau système de mœurs, le type patriarcal de vie de famille ; la base de l’unité familiale, selon les mœurs de l’époque de l’élevage et de l’agriculture primitifs, était l’autorité indiscutée et arbitraire du père. 84:3.6 Les pâtres comptaient sur leurs troupeaux pour se sustenter, mais, au cours de tous ces âges pastoraux, les femmes devaient encore fournir la nourriture végétale. Les hommes primitifs se dérobaient au travail de la terre, qui était beaucoup trop pacifique et dépourvu d’aventures. 84:3.8 La première libération de la femme survint quand l’homme consentit à labourer la terre, à faire ce qui était, jusque-là, considéré comme le travail de la femme. Un grand pas en avant fut accompli quand on cessa de tuer les prisonniers mâles et que l’on en fit des esclaves agriculteurs. Cela permit à la femme de se libérer de manière à consacrer plus de temps à l’édification du foyer et à l’éducation des enfants. 4. Le statut de la femme dans la société primitive 84:4.1 En règle générale, le statut de la femme à une époque quelconque est un bon critère du progrès évolutionnaire du mariage en tant qu’institution sociale, tandis que le progrès du mariage lui-même mesure assez exactement l’avance de la civilisation humaine. 84:4.2 Le statut de la femme a constamment été un paradoxe social ; elle a toujours su adroitement diriger les hommes ; elle a toujours capitalisé les besoins sexuels plus impérieux de l’homme en faveur de ses propres intérêts et de sa propre élévation. En faisant subtilement valoir ses charmes sexuels, elle a souvent été capable d’exercer un pouvoir dominateur sur l’homme, même quand celui-ci la tenait dans un esclavage abject. 84:4.3 La femme primitive n’était pas pour l’homme une amie, une amoureuse, une amante et une partenaire, mais plutôt un objet qu’il possédait, une servante ou une esclave, et, plus tard, une associée économique, un jouet et une porteuse d’enfants. 84:4.10 Un grand progrès fut effectué quand on dénia à l’homme le droit de vie et de mort sur sa femme. De même, ce fut une étape en avant lorsqu’une femme eut le droit de posséder ses cadeaux de mariage. Plus tard, elle gagna le droit légal d’avoir des biens, de les contrôler et même d’en disposer, mais elle fut longtemps privée du droit de tenir un poste dans l’Église ou dans l’État. 5. La femme et l’évolution des mœurs 84:5.1 Dans la perpétuation de soi, la femme est l’égale de l’homme, mais, dans l’association pour subsister, elle travaille avec un net désavantage. Le handicap de la maternité forcée ne peut être compensé que par les mœurs éclairées d’une civilisation en progrès et par l’acquisition croissante, chez l’homme, du sens de l’équité. 84:5.4 Mais ce n’est ni consciemment ni intentionnellement que l’homme s’est saisi des droits de la femme pour les lui restituer graduellement en rechignant. Tout ceci fut un épisode involontaire et non calculé de l’évolution sociale. Quand le moment arriva réellement pour la femme de bénéficier de droits additionnels, elle les obtint tout à fait indépendamment du comportement conscient de l’homme. Lentement mais sûrement, les mœurs changent pour assurer les adaptations sociales qui font partie de l’évolution continue de la civilisation. Le progrès des mœurs a lentement procuré aux femmes un traitement constamment meilleur. 84:5.7 Ce fut la science, et non la religion, qui émancipa réellement les femmes ; c’est l’usine moderne qui les dégagea largement des limites du foyer. Les aptitudes physiques de l’homme ne sont plus un élément essentiel dans le nouveau mécanisme d’entretien. La science a changé les conditions de vie de telle sorte que la force masculine a cessé d’avoir une grande supériorité sur la force féminine. 84:5.8 Ces changements tendirent à libérer les femmes de l’esclavage domestique ; ils apportèrent une telle modification à son statut qu’elle jouit maintenant d’une liberté personnelle et d’un pouvoir de décision, en matière sexuelle, qui la rendent pratiquement l’égale de l’homme. L’industrie a ainsi gagné une bataille inconsciente et imprévue pour l’émancipation sociale et économique des femmes. De nouveau, l’évolution a réussi un accomplissement là où la révélation elle-même avait échoué. 84:5.11 La femme est associée à égalité avec l’homme dans la reproduction de la race ; elle joue donc un rôle aussi important que lui dans le développement de l’évolution raciale, et c’est pourquoi l’évolution a travaillé de plus en plus vers la réalisation des droits des femmes. Mais les droits des femmes ne sont nullement ceux des hommes. La femme ne peut s’épanouir en usant des droits de l’homme, pas plus que l’homme ne peut prospérer en usant de ceux de la femme. 84:5.13 La civilisation ne pourra jamais supprimer l’abime des différences de comportement entre les sexes. Les mœurs changent d’âge en âge, mais jamais l’instinct. L’amour maternel inné ne permettra jamais aux femmes émancipées de rivaliser sérieusement avec les hommes dans l’industrie. Chaque sexe restera perpétuellement suprême dans son propre domaine déterminé par la différenciation biologique et la dissemblance mentale. 84:5.14 Les sphères spéciales à chaque sexe subsisteront toujours, en empiétant de temps en temps l’une sur l’autre. C’est seulement dans le domaine social que l’homme et la femme s’affronteront à égalité. 6. L’association de l’homme et de la femme 84:6.2 Toute institution humaine couronnée de succès contient des antagonismes d’intérêts personnels qui ont été harmonieusement adaptés au travail pratique ; la création des foyers ne fait pas exception. Le mariage, base de l’édification d’un foyer, est la plus haute manifestation de la coopération antagoniste qui caractérise si souvent les contacts entre la nature et la société. Le conflit est inévitable parce que l’accouplement est spontané et naturel, tandis que le mariage n’est pas biologique, mais sociologique. La passion assure que l’homme et la femme se réuniront, mais ce sont l’instinct parental, quoique plus faible, et les mœurs sociales qui maintiennent leur union. 84:6.6 Les hommes et les femmes ont besoin les uns des autres dans leur carrière morontielle et spirituelle aussi bien que dans leur carrière de mortel. Les différences des points de vue masculins et féminins persistent au-delà de la première vie et dans toute l’ascension de l’univers local et des superunivers. 7. Les idéaux de la vie de famille 84:7.3 Le mariage sort maintenant du stade de la propriété et passe dans l’ère de l’acte personnel. Auparavant, l’homme protégeait la femme parce qu’elle était sa chose, et elle lui obéissait pour la même raison. Indépendamment de ses mérites, ce système assurait bel et bien la stabilité. Aujourd’hui, la femme a cessé d’être considérée comme un bien privé, et de nouvelles mœurs émergent pour stabiliser l’institution mariage-foyer : 84:7.4 1. Le nouveau rôle de la religion – l’enseignement que l’expérience parentale est essentielle. L’idée de procréer des citoyens cosmiques, la compréhension élargie du privilège de la procréation – donner des fils au Père. 84:7.5 2. Le nouveau rôle de la science – la procréation devient de plus en plus volontaire, soumise au contrôle de l’homme. 84:7.6 3. La nouvelle fonction de l’attrait du plaisir – ceci introduit un nouveau facteur dans la survie de la race ; les anciens laissaient mourir les enfants non désirés ; les modernes refusent de les mettre au monde. 84:7.27 Dans l’ère industrielle et urbaine contemporaine, l’institution du mariage évolue selon de nouvelles lignes économiques. La vie de famille devient de plus en plus onéreuse, et les enfants, qui étaient autrefois un actif, sont devenus un passif économique. 84:7.28 Le mariage, avec les enfants et la vie de famille qui s’ensuit, stimule les plus hauts potentiels de la nature humaine et fournit en même temps le canal idéal pour exprimer ces attributs vivifiés de la personnalité de mortel. La famille est l’unité fondamentale de fraternité dans laquelle parents et enfants apprennent les leçons de patience, d’altruisme, de tolérance et de longanimité qui sont si essentielles pour réaliser la fraternité entre tous les hommes. 84:7.29 La société humaine serait grandement améliorée si les races civilisées voulaient revenir, plus généralement, à la pratique du conseil de famille des Andites. Ils ne maintinrent pas la forme patriarcale ou autocratique de gouvernement familial. Ils étaient très fraternels et coopératifs, discutant franchement et librement toute proposition et règle de nature familiale. Tout leur gouvernement familial était empreint d’une atmosphère idéalement fraternelle. 84:7.30 La vie de famille est le berceau de la vraie moralité, l’ancêtre de la fidélité consciente au devoir. Les associations forcées de la vie de famille stabilisent la personnalité et stimulent sa croissance par l’obligation indispensable de s’adapter à d’autres personnalités diverses. Mais il y a plus : une véritable famille – une bonne famille – révèle aux parents procréateurs l’attitude du Créateur envers ses enfants, tandis qu’en même temps, ces véritables parents dépeignent à leurs enfants la première d’une longue série ascendante de divulgations concernant l’amour parental paradisiaque de tous les enfants de l’univers. 8. Les dangers de la satisfaction du moi 84:8.1 La grande menace contre la vie de famille est l’inquiétante marée montante de la poursuite de la satisfaction du moi, la manie moderne des plaisirs. 84:8.2 À l’origine, la propriété était l’institution fondamentale pour s’entretenir, tandis que le mariage fonctionnait comme institution unique pour se perpétuer. L’accumulation des biens devient un instrument pour accroitre toutes les formes de satisfaction du moi, tandis que l’on se borne souvent à considérer le mariage comme un moyen de plaisir. Et ce laisser-aller, cette manie du plaisir largement répandue, constituent la plus grande menace qui ait jamais été dirigée contre l’institution évolutionnaire sociale de la vie de famille, le foyer. 84:8.6 Que les hommes jouissent de la vie ; que la race humaine trouve du plaisir de mille et une manières ; que l’humanité en évolution explore toutes les formes légitimes de satisfaction du moi, les fruits de la longue lutte biologique pour s’élever. L’homme a bien mérité certains de ses plaisirs et joies d’aujourd’hui. Mais faites bien attention au but de la destinée ! Les plaisirs sont véritablement des suicides s’ils parviennent à détruire la propriété, qui est devenue l’institution de la préservation du moi ; et la satisfaction du moi aura vraiment couté un prix funeste si elle provoque l’effondrement du mariage, la décadence de la vie de famille et la destruction du foyer – acquisition évolutionnaire suprême des hommes et seul espoir de survie de la civilisation. 84:8.7 [Présenté par le chef des séraphins stationné sur Urantia.] Fascicule 85. Les origines de l’adoration 85:0.2 Dans l’évolution de l’espèce humaine, les manifestations primitives de l’adoration apparaissent bien avant que le mental de l’homme ne soit capable de formuler les conceptions plus complexes de la vie, ici-bas et dans l’au-delà, méritant le nom de religion. Les objets de culte étaient tout à fait suggestifs ; ils consistaient en choses de la nature qui étaient à portée de la main ou qui occupaient le premier plan dans l’expérience ordinaire des Urantiens primitifs au mental frustre. 85:0.3 Quand la religion eut évolué au-delà de l’adoration de la nature, elle acquit des racines d’origine spirituelle, mais resta néanmoins toujours conditionnée par le milieu social. À mesure que le culte de la nature se développa, les concepts humains envisagèrent une division du travail dans le monde supramortel ; il y avait des esprits de la nature pour les lacs, les arbres, les cascades, les pluies et des centaines d’autres phénomènes terrestres ordinaires. 1. L’adoration des pierres et des collines 85:1.1 La première chose que les hommes évoluants adorèrent fut une pierre. 85:1.2 Les pierres firent aussi grande impression sur les peuplades primitives parce qu’elles ressemblaient souvent à des animaux. 85:1.5 L’adoration des collines suivit celle des pierres, et les premières collines vénérées furent de grandes formations rocheuses. On prit bientôt l’habitude de croire que les dieux habitaient les montagnes, de sorte que, pour cette raison supplémentaire, on adora les hautes élévations de terrain. À mesure que le temps s’écoulait, certaines montagnes furent associées à certains dieux, et, en conséquence, devinrent saintes. 2. L’adoration des plantes et des arbres 85:2.1 Les plantes furent d’abord craintes, puis adorées, à cause des liqueurs enivrantes que l’on en tirait. Les hommes primitifs croyaient que l’ivresse vous rendait divin. 3. L’adoration des animaux 85:3.1 L’homme primitif avait un sentiment particulier de sympathie pour les animaux supérieurs. Ses ancêtres avaient vécu avec eux et s’étaient même accouplés à eux. 85:3.2 Les primitifs révéraient les animaux pour leur pouvoir et leur ruse. Ils pensaient que l’odorat affiné et la vue perçante de certaines bêtes dénotaient une gouverne par les esprits. 4. L’adoration des éléments 85:4.1 L’humanité a adoré la terre, l’air, l’eau et le feu. Les races primitives vénéraient les sources et adoraient les rivières. Les eaux mouvantes impressionnaient vivement ces êtres au mental fruste en faisant croire à l’animation par des esprits et à des pouvoirs surnaturels. On refusait parfois de secourir un homme qui se noyait, de peur d’offenser quelque dieu de la rivière. 85:4.3 Les nuages, la pluie, la grêle ont tous été craints et adorés par de nombreuses tribus primitives et dans les cultes initiaux de la nature. Les vents de tempête avec tonnerre et éclairs terrifiaient les hommes primitifs. Ils étaient tellement impressionnés par ces dérèglements des éléments qu’ils considéraient le tonnerre comme la voix d’un dieu courroucé. 5. L’adoration des corps célestes 85:5.1 L’adoration des roches, des collines, des arbres et des animaux se transforma naturellement en vénération craintive des éléments, puis en déification du soleil, de la lune et des étoiles. 85:5.2 L’adoration de la lune précéda celle du soleil. La vénération de la lune atteignit son apogée durant l’ère de la chasse, tandis que l’adoration du soleil devint la principale cérémonie religieuse des âges agricoles subséquents. 6. L’adoration de l’homme 85:6.1 Après avoir adoré tout ce qui existait à la surface de la terre et au-dessus dans les cieux, l’homme n’hésita pas à se faire l’honneur d’une adoration semblable. 85:6.2 Les primitifs considéraient toutes les personnes inhabituelles comme suprahumaines et en avaient tellement peur qu’ils manifestaient à leur égard une crainte respectueuse. Les lunatiques, les épileptiques et les débiles mentaux étaient souvent adorés par leurs compagnons mentalement normaux qui croyaient que de tels êtres anormaux étaient habités par les dieux. On adora les prêtres, les rois et les prophètes ; on estima que les saints hommes de jadis étaient inspirés par les déités. 85:6.3 La religion évolutionnaire crée ses dieux à l’image et à la ressemblance de l’homme mortel ; la religion révélée cherche à faire évoluer les mortels et à les transformer à l’image et à la ressemblance de Dieu. 85:6.5 Mais l’adoration de l’homme par les hommes atteignit son apogée lorsque les chefs temporels ordonnèrent à leurs sujets de les vénérer ainsi, et que, pour justifier cette exigence, ils prétendirent être de descendance divine. 7. Les adjuvats d’adoration et de sagesse 85:7.1 L’adoration de la nature peut sembler être née spontanément et naturellement dans le mental des hommes et des femmes primitifs, et il en fut bien ainsi ; mais, pendant toute cette période, et dans le mental de ces mêmes primitifs, s’exerçait l’action du sixième esprit adjuvat ; il avait été effusé sur ces peuplades en tant qu’influence directrice pour cette phase de l’évolution de l’espèce humaine, et cet esprit stimulait constamment la pulsion d’adoration de l’espèce humaine, si primitives que ces premières manifestations aient pu être. L’esprit d’adoration donna une origine précise à l’impulsion humaine tendant à adorer, nonobstant le fait que son expression primitive fût motivée par la peur animale, et que ses premières pratiques fussent centrées sur des choses de la nature. 85:7.3 Quand la pulsion d’adoration est animée et dirigée par la sagesse – par la pensée méditative et expérientielle – elle commence alors à devenir le phénomène de la véritable religion. Quand le septième esprit adjuvat, l’esprit de sagesse, parvient à exercer effectivement son ministère, l’homme commence alors à détourner son adoration de la nature et des objets naturels, et à l’orienter vers le Dieu de la nature et le Créateur éternel de toutes les choses naturelles. 85:7.4 [Présenté par une Brillante Étoile du Soir de Nébadon.] Fascicule 86. L’évolution primitive de la religion 86:0.1 L’évolution de la religion à partir de l’impulsion primitive d’adoration précédente ne dépend pas de la révélation. Le fonctionnement normal du mental humain, sous l’influence directrice des sixième et septième adjuvats mentaux d’effusion universelle de l’esprit, est amplement suffisant pour assurer ce développement. 86:0.2 La toute première peur préreligieuse que les hommes ont eue des forces de la nature est progressivement devenue religieuse à mesure que la nature fut graduellement personnalisée, spiritualisée et finalement déifiée dans la conscience humaine. Les religions du type primitif étaient donc une conséquence biologique de l’inertie psychologique du mental animal en évolution après que les concepts du surnaturel eurent pénétré dans un tel mental. 1. Le hasard : chance et malchance 86:1.1 À côté du besoin naturel d’adoration, la religion évolutionnaire primitive avait ses racines originelles dans l’expérience humaine du hasard – ce que vous appelez chance, les évènements ordinaires. L’homme primitif chassait pour se nourrir. Les résultats de la chasse sont nécessairement variables, et cela donne une origine certaine aux expériences que les hommes interprètent comme chance et malchance. La mauvaise chance était un facteur important dans la vie d’hommes et de femmes vivant à la limite incertaine d’une existence précaire et harassante. 86:1.5 Plus tard, les éleveurs de troupeaux eurent le même point de vue sur le hasard et la chance, tandis que, plus tard encore, les agriculteurs prirent de plus en plus conscience que les récoltes subissaient l’influence immédiate d’un grand nombre de facteurs sur lesquels le contrôle de l’homme était faible ou nul. Les paysans se trouvèrent victimes de la sécheresse, des inondations, de la grêle, des orages, des insectes et des maladies parasitaires, ainsi que de la chaleur et du froid. Dès lors que toutes ces influences affectaient la prospérité individuelle, on les considéra comme de la chance ou de la malchance. 2. La personnification du hasard 86:2.3 Le sauvage s’efforce de personnaliser tout ce qui est intangible et abstrait ; c’est ainsi que la nature et le hasard furent tous deux personnalisés en tant que fantômes (esprits) et plus tard en tant que dieux. 86:2.5 Le hasard est un mot signifiant que l’homme est trop ignorant ou trop indolent pour déterminer les causes. Les hommes ne considèrent un évènement naturel comme un accident ou une malchance que s’ils sont dépourvus de curiosité et d’imagination, que si leur race manque d’initiative et d’esprit aventureux. L’exploration des phénomènes de la vie détruit tôt ou tard la croyance des hommes au hasard, à la chance et aux prétendus accidents ; elle y substitue un univers de loi et d’ordre, où tous les effets sont précédés par des causes définies. La peur de l’existence est ainsi remplacée par la joie de vivre. 86:2.6 Les hommes primitifs ne considéraient jamais quelque chose comme accidentel ; pour eux, tout était toujours intentionnel. Pour les primitifs, le domaine du sort, la fonction de la chance, le monde des esprits, étaient tout aussi inorganisés et dirigés à l’aveuglette que la société primitive. Ils envisageaient la chance comme une réaction du caprice et des fantaisies du monde des esprits, et plus tard comme l’humeur des dieux. 3. La mort – l’inexplicable 86:3.1 La mort était pour les hommes en évolution le choc suprême, la plus troublante combinaison de hasard et de mystère. Ce ne fut pas la sainteté de la vie, mais le choc de la mort, qui inspira de la peur et entretint ainsi efficacement la religion. Chez les peuples sauvages, la mort était généralement due à la violence, de sorte que la mort non violente devint de plus en plus un mystère. La mort, en tant que fin naturelle et attendue de la vie, n’était pas claire dans la conscience des peuples primitifs. Il a fallu des âges et des âges aux hommes pour comprendre qu’elle est inévitable. 86:3.3 On crut d’abord que toutes les maladies humaines et la mort naturelle étaient dues à l’influence d’esprits. 86:3.4 Ce fut la prise de conscience de son impuissance devant les puissantes forces de la nature ainsi que la récognition de la faiblesse humaine devant les calamités de la maladie et de la mort qui poussèrent les sauvages à rechercher de l’aide auprès du monde supramatériel, qu’ils entrevoyaient comme source de ces mystérieuses vicissitudes de la vie. 4. Le concept de la survie après la mort 86:4.1 Le concept d’une phase supramatérielle de la personnalité mortelle naquit de l’association inconsciente et purement accidentelle des évènements de la vie quotidienne avec, en plus, le rêve de fantômes. Quand plusieurs membres de la tribu d’un chef trépassé rêvaient simultanément de lui, cela semblait constituer une preuve convaincante que le vieux chef était réellement revenu sous quelque forme. Tout cela était fort réel pour les sauvages. 86:4.3 Le souffle de vie fut considéré comme l’unique phénomène qui différenciait les vivants des morts. Le primitif savait que son souffle pouvait quitter son corps ; les rêves, où il faisait toutes sortes de choses bizarres pendant qu’il était endormi, le convainquirent que l’être humain comportait un élément immatériel. L’idée la plus primitive concernant l’âme humaine fut le fantôme, elle était dérivée du système d’idées relatif aux rêves et à la respiration. 86:4.4 Le sauvage finit par concevoir qu’il était un être double – corps et souffle. Le souffle moins le corps équivalait à un esprit, à un fantôme. Bien que les esprits ou fantômes aient eu nettement une origine humaine, on les considéra comme suprahumains. 86:4.7 Les hommes primitifs ne nourrissaient aucune idée d’enfer ni de punitions futures. Les sauvages imaginaient la vie après la mort exactement comme la vie présente, moins la malchance. Plus tard, on conçut une destinée séparée pour les bons fantômes et les mauvais fantômes – le ciel et l’enfer. 5. Le concept de l’âme fantôme 86:5.1 La partie non matérielle de l’homme a été diversement appelée fantôme, esprit, ombre, spectre et plus récemment âme. Dans les rêves de l’homme primitif, l’âme était son double ; elle ressemblait exactement au mortel lui-même, sauf qu’elle n’était pas sensible au toucher. 86:5.2 L’âme fantôme pouvait être entendue et vue, mais non être touchée. La vie onirique de la race développa et étendit graduellement les activités du monde évoluant des esprits, au point que la mort fut finalement considérée comme le fait de « rendre l’âme ». À mesure que la civilisation progresse, ces concepts superstitieux sont détruits, et l’homme dépend entièrement de la révélation et de l’expérience religieuse personnelle pour se faire une nouvelle idée de l’âme en tant que création conjointe du mental humain connaissant Dieu et de l’esprit divin qui l’habite, l’Ajusteur de Pensée. 86:5.10 On envisageait les rêves comme les expériences de l’âme durant le sommeil, lors de son absence temporaire du corps. Les sauvages estiment que leurs rêves sont aussi réels que toute autre partie de leur expérience éveillée. 86:5.12 Les anciens croyaient que les âmes pouvaient entrer dans des animaux ou même des objets inanimés. 6. L’environnement des esprits fantômes 86:6.4 À mesure que l’évolution progressait, la chance fut associée aux bons esprits et la malchance, aux mauvais esprits. La gêne de l’adaptation forcée à un environnement changeant fut considérée comme une malchance, un mécontentement des esprits fantômes. Les hommes primitifs donnèrent lentement naissance à la religion en partant de leur impulsion innée d’adoration et de leur fausse conception du hasard. 86:6.6 Un critère de vie surnaturel était sur le point d’émerger. En effet, si l’esprit fantôme apporte la malchance dans sa colère et la bonne fortune dans son contentement, il faut que la conduite humaine soit réglée en conséquence. Le concept du bien et du mal était enfin apparu par évolution, et tout ceci bien avant l’époque d’une révélation quelconque sur terre. 86:6.7 Avec l’émergence de ces concepts commença la lutte longue et ruineuse pour apaiser les esprits toujours mécontents, l’esclavage servile de la peur religieuse évolutionnaire, l’interminable gaspillage des efforts humains pour des tombes, des temples, des sacrifices et des prêtrises. Le prix à payer fut effrayant et terrible, mais il valut tout ce qu’il couta, car, grâce à lui, les hommes atteignirent une conscience naturelle du bien et du mal relatifs ; l’éthique humaine était née ! 7. La fonction de la religion primitive 86:7.1 Le sauvage avait besoin d’assurance ; il payait donc volontiers ses primes onéreuses de peur, de superstition et d’appréhension par des dons aux prêtres pour sa police d’assurance magique contre la malchance. 86:7.2 La société contemporaine enlève les affaires d’assurance au domaine des prêtres et de la religion, et les place dans le domaine économique. La religion s’occupe de plus en plus d’assurance sur la vie au-delà de la tombe. 86:7.3 Cependant, ces anciennes idées sur la religion ont empêché les hommes de devenir fatalistes et désespérément pessimistes ; ils ont cru qu’ils pouvaient au moins faire quelque chose pour influencer le destin. La religion de la peur des fantômes a gravé dans la mémoire des hommes qu’ils devaient régler leur conduite, qu’il y avait un monde supramatériel contrôlant la destinée humaine. 86:7.4 Les races civilisées modernes commencent seulement à émerger de la peur qui leur faisait expliquer la chance et les inégalités courantes de l’existence par l’action des fantômes. 86:7.6 Par la puissante et impressionnante force de la fausse peur, la religion primitive a préparé le mental humain à l’effusion d’une force spirituelle authentique, d’origine surnaturelle, qui est l’Ajusteur de Pensée. Et, depuis lors, les divins Ajusteurs ont toujours travaillé à transmuer la peur de Dieu en amour pour Dieu. L’évolution est peut-être lente, mais elle est infailliblement efficace. 86:7.7 [Présenté par une Étoile du Soir de Nébadon.] Fascicule 87. Les cultes des fantômes 87:0.1 Le culte des fantômes se développa comme une compensation aux risques de malchance ; ses pratiques religieuses primitives résultèrent de l’anxiété au sujet de la malchance et de la peur excessive des morts. Aucune de ces religions primitives ne s’occupait beaucoup de reconnaitre la Déité ou de révérer le suprahumain ; leurs rites étaient surtout négatifs et destinés à éviter, à expulser ou à contraindre des fantômes. Le culte des fantômes n’était ni plus ni moins qu’une assurance contre les désastres ; il n’avait aucun rapport avec un investissement destiné à procurer des revenus plus élevés à l’avenir. 87:0.2 L’homme a soutenu contre le culte des fantômes une lutte longue et acharnée. On ne trouve rien dans l’histoire humaine qui excite plus la pitié que ce tableau de la soumission abjecte des hommes à la peur des esprits fantômes. Avec la naissance de cette peur, l’humanité démarre sur la route ascendante de l’évolution religieuse. L’imagination humaine a quitté les rivages du moi et ne trouvera plus où jeter l’ancre avant de parvenir au concept d’une vraie Déité, d’un Dieu réel. 1. La peur des fantômes 87:1.1 On craignait la mort parce qu’elle signifiait qu’un nouveau fantôme s’était libéré de son corps physique. Ils étaient toujours soucieux d’inciter le fantôme à quitter la scène du décès pour s’embarquer dans le voyage au pays des morts. Le fantôme inspirait un maximum de crainte pendant la période de transition supposée entre son émergence au moment de la mort et son départ ultérieur pour le pays natal des fantômes, vague et primitif concept d’un pseudo-ciel. 87:1.2 Bien que les sauvages aient attribué aux fantômes des pouvoirs surnaturels, ils ne les imaginaient guère doués d’une intelligence surnaturelle. On pratiquait de nombreux stratagèmes et supercheries dans les efforts pour donner le change aux fantômes et les tromper. 2. L’apaisement des fantômes 87:2.1 En religion, le programme négatif d’apaisement des fantômes précéda de loin le programme positif de coercition et de supplication des esprits. 87:2.2 On a cru jadis que le plus grand désir d’un fantôme était d’être rapidement « enseveli » pour lui permettre de se rendre au pays des morts sans être dérangé. Toute erreur d’exécution, toute omission de la part des vivants dans les actes du rituel pour ensevelir le fantôme devait certainement retarder sa marche vers le pays des fantômes. On croyait que cela déplaisait au fantôme, et l’on supposait qu’un fantôme courroucé était une source de calamités, d’infortunes et de malheurs. 87:2.3 Les funérailles naquirent de l’effort des hommes pour inciter l’âme fantôme à partir pour son futur domicile, et le sermon funèbre fut originellement destiné à instruire le nouveau fantôme sur la manière de s’y rendre. 3. Le culte des ancêtres 87:3.1 Le progrès du culte des fantômes rendit inévitable le culte des ancêtres, car il devint le lien entre les fantômes ordinaires et les esprits supérieurs, les dieux en préparation. Les dieux primitifs étaient simplement des humains trépassés et glorifiés. 87:3.2 À son origine, le culte des ancêtres tenait plus de la peur que de l’adoration, mais les croyances correspondantes contribuèrent nettement à répandre davantage la peur des fantômes et leur culte. 4. Bons et mauvais esprits fantômes 87:4.1 La peur des fantômes fut la source de toutes les religions du monde. Pendant des âges, de nombreuses tribus restèrent attachées à la vieille croyance à une seule classe de fantômes. Elles enseignaient que l’homme avait de la chance quand le fantôme était content et de la malchance quand il était courroucé. 87:4.2 À mesure que le culte de la peur des fantômes se répandait, arriva la récognition de types d’esprits supérieurs, d’esprits qui n’étaient pas nettement identifiables avec un individu humain. C’étaient des fantômes qualifiés ou glorifiés ayant progressé au-delà du pays des fantômes dans les royaumes supérieurs où résident les esprits. 87:4.4 Plus tard encore, l’imagination des hommes envisagea le concept d’agents surnaturels bons et mauvais ; certains fantômes n’évoluaient jamais jusqu’au niveau des bons esprits. Enfin, la chance et la malchance furent décrites comme ayant leurs contrôleurs respectifs, et l’on crut qu’entre les deux classes, le groupe qui amenait la malchance était le plus actif et le plus nombreux. 87:4.5 Quand la doctrine des bons et des mauvais esprits parvint finalement à maturité, elle devint la plus répandue et la plus persistante de toutes les croyances religieuses. Ce dualisme représentait une grande avance philosophico-religieuse parce qu’il permettait aux hommes d’expliquer la chance et la malchance tout en croyant à des êtres supramortels dont la conduite était quelque peu logique. Ce fut l’une des plus importantes découvertes de la vérité dans toute l’histoire de l’évolution de la religion et dans l’expansion de la philosophie humaine. 87:4.7 Même au vingtième siècle, le concept du bien et du mal en tant que puissances cosmiques de même rang, reste très vivant dans la philosophie humaine. La plupart des religions du monde portent encore cette marque de naissance culturelle datant des jours lointains où émergea le culte des fantômes. 5. La progression du culte des fantômes 87:5.1 Les hommes primitifs envisageaient les esprits et les fantômes comme ayant des droits à peu près illimités, mais aucun devoir. On attribuait la plus petite malchance à des activités de fantômes. 87:5.3 Les sauvages imaginent que les bons esprits vaquent à leurs affaires en exigeant peu de chose des êtres humains. Ce sont les mauvais fantômes et les mauvais esprits qu’il faut maintenir de bonne humeur. En conséquence, les peuples primitifs prêtaient plus d’attention à leurs fantômes malveillants qu’aux esprits bienveillants. 87:5.4 Ils supposaient que la prospérité humaine provoquait spécialement l’envie des mauvais esprits, et que leur méthode de représailles consistait à riposter par un agent humain et par la technique du mauvais œil. Pendant la phase où le culte cherchait à éviter les mauvais esprits, on s’occupa beaucoup des machinations du mauvais œil, et la peur du mauvais œil s’étendit presque au monde entier. Les jolies femmes furent voilées pour les protéger contre le mauvais œil. 87:5.7 Pour empêcher les esprits de jalouser la prospérité humaine, on adopta la méthode d’agonir d’injures un objet préféré ou une personne ayant de la chance. La coutume du dénigrement pour faire des remarques flatteuses sur soi-même ou sur sa famille prit naissance de cette manière et finit par se transformer en modestie, en réserve et en courtoisie dans la civilisation. 87:5.9 On étudiait les intentions et la volonté des esprits au moyen de présages, d’oracles et de signes, et l’on interprétait ces messages des esprits par divination, prédictions, magie, ordalies et astrologie. L’ensemble du culte était un plan destiné à apaiser, à satisfaire et à acheter les esprits par cette corruption déguisée. 87:5.14 Ce n’était pas simplement par curiosité que les anciens cherchaient à connaitre l’avenir ; ils voulaient esquiver la malchance. La divination était simplement une tentative pour éviter les difficultés. 6. Cœrcition et exorcisme 87:6.2 À mesure que le culte des fantômes évolua pour atteindre le concept des bons aussi bien que des mauvais esprits, ces cérémonies se transformèrent en essais de nature plus positive, en efforts pour avoir de la chance. La religion cessa d’être complètement négativiste, mais l’homme ne s’arrêta pas à l’effort d’obtenir la chance ; il ne tarda pas à faire des plans lui permettant de contraindre les esprits à coopérer. 87:6.3 Les premiers efforts défensifs des hommes furent dirigés contre les fantômes. Avec l’écoulement des âges, les vivants commencèrent à établir des méthodes pour résister aux morts. 87:6.11 On supposait que les fantômes étaient dérangés et effrayés par le bruit, que les cris, les cloches et les tambours les écartaient des vivants. On produisit de hideuses effigies des esprits pour qu’ils fuient à la hâte en voyant leur propre image. 87:6.12 On considérait l’eau comme la meilleure protection contre les fantômes, et l’eau bénite comme supérieure à toutes les autres ; c’était l’eau dans laquelle les prêtres s’étaient lavé les pieds. On crut que le feu et l’eau constituaient des barrières infranchissables pour les fantômes. 87:6.13 Mais l’homme ne s’arrêta pas à la coercition des fantômes. Par des rites religieux et d’autres formalités, il essaya bientôt de forcer les esprits à agir. L’exorcisme consistait à employer un esprit pour en contrôler un autre ou le chasser. 87:6.16 Vint ensuite la pratique des vœux rituels, bientôt suivie par les engagements religieux et les serments sacrés. La plupart de ces serments étaient accompagnés de tortures et de mutilations que l’on s’infligeait soi-même, et, plus tard, de jeûnes et de prières. 7. La nature du culte 87:7.2 Depuis l’aurore de la civilisation, tout mouvement attirant de culture sociale ou de progrès religieux, a donné naissance à un rituel, à un cérémonial symbolique. Plus ce rituel a grandi inconsciemment, plus son emprise a été forte sur ses fidèles. 87:7.3 Bien que le culte ait toujours retardé le progrès social, il est regrettable que tant de contemporains, croyant aux critères moraux et aux idéaux spirituels, n’aient pas de symbolisme approprié – pas de culte pour se soutenir mutuellement – rien à quoi ils puissent appartenir. Mais un culte religieux ne saurait être fabriqué ; il faut qu’il grandisse. 87:7.4 Le culte chrétien primitif fut le plus efficace, le plus attirant et le plus durable de tous les rituels jamais conçus ou imaginés, mais une grande partie de sa valeur a été détruite dans le présent âge scientifique par la destruction de tant de ses principes originels sous-jacents. Le culte chrétien a été dévitalisé par la perte de beaucoup d’idées fondamentales. 87:7.6 Quels que soient les inconvénients et les handicaps, chaque nouvelle révélation de la vérité a donné naissance à un nouveau culte, et même la reformulation de la religion de Jésus doit développer un nouveau symbolisme adéquat. Il faut que les hommes modernes trouvent un symbolisme approprié à leurs nouveaux idéaux, à leurs nouvelles idées et obédiences en expansion. Ce symbole supérieur d’une plus haute civilisation doit surgir de la vie religieuse, de l’expérience spirituelle. Ce symbolisme supérieur d’une plus haute civilisation doit être basé sur le concept de la Paternité de Dieu et contenir le puissant idéal de la fraternité des hommes. 87:7.7 Les anciens cultes étaient trop égocentriques. Le nouveau culte doit résulter de la mise en œuvre de l’amour. Comme les anciens, il doit encourager les sentiments, satisfaire les émotions et promouvoir la fidélité, mais il doit faire davantage. Il faut qu’il facilite les progrès spirituels ; qu’il rehausse les significations cosmiques, augmente les valeurs morales, encourage le développement social et stimule un type élevé de vie religieuse personnelle. Le nouveau culte doit apporter des buts suprêmes de vie à la fois temporels et éternels – sociaux et spirituels. 87:7.10 Toute religion efficace développe infailliblement un symbolisme valable, et ses fidèles feraient bien d’empêcher que ce rituel ne se cristallise en cérémonies stéréotypées engourdissantes, déformantes et étouffantes ; celles-ci ne peuvent que handicaper et retarder les progrès sociaux, moraux et spirituels. Aucun culte ne peut survivre s’il freine la croissance morale et ne réussit pas à encourager le progrès spirituel. Le culte est le squelette autour duquel se développe le corps vivant et dynamique de l’expérience spirituelle personnelle – la vraie religion. 87:7.11 [Présenté par une Brillante Étoile du Soir de Nébadon.] Fascicule 88. Fétiches, charmes et magie 88:0.1 Le concept de la pénétration d’un esprit dans un objet inanimé, un animal ou un être humain est une croyance fort ancienne et honorable, ayant prévalu depuis le commencement de l’évolution de la religion. Cette doctrine de possession par un esprit n’est rien de plus ou de moins que le fétichisme. Le sauvage n’adore pas nécessairement le fétiche ; il adore et révère très logiquement l’esprit qui y habite. 88:0.2 Au début, on crut que l’esprit d’un fétiche était le fantôme d’un humain décédé ; plus tard, on supposa que les esprits supérieurs résidaient dans des fétiches. Le culte des fétiches finit ainsi par incorporer toutes les idées primitives sur les fantômes, les âmes, les esprits et la possession par les démons. 1. La croyance aux fétiches 88:1.2 Les premiers fétiches furent des cailloux portant des marques particulières, et, depuis lors, les hommes ont toujours recherché les « pierres sacrées ». Un collier était jadis une collection de pierres sacrées, une batterie d’amulettes. 88:1.5 Quand des animaux devinrent fétiches, il s’ensuivit un tabou sur l’absorption de la chair de ces animaux. À cause de leur ressemblance avec les hommes, les singes devinrent, de bonne heure, des animaux fétiches ; plus tard, des serpents, des oiseaux et des porcs furent également considérés comme tels. 88:1.6 Certains jours de la semaine étaient des fétiches. Pendant des âges, le vendredi a été considéré comme un jour de malchance et le nombre treize comme mauvais. 88:1.10 Nombre de personnes considéraient les génies comme des personnalités fétiches possédées par un esprit sage. Ces hommes de talent apprirent bientôt à recourir à la fraude et à des stratagèmes pour servir leurs propres intérêts. On croyait qu’un homme fétiche était plus qu’humain ; il était divin et même infaillible. C’est ainsi que les chefs, rois, prêtres, prophètes et dirigeants d’Église finirent pas disposer d’un grand pouvoir et par exercer une autorité illimitée. 2. L’évolution du fétichisme 88:2.1 On supposait que les fantômes préféraient habiter un objet qui leur avait appartenu pendant leur incarnation. Cette croyance explique l’efficacité de bien des reliques modernes. 88:2.3 Les sanctuaires et les temples furent d’abord des lieux fétiches parce que les morts y étaient enterrés. 88:2.4 Les idoles furent un raffinement du fétichisme. Les primitifs croyaient qu’une cérémonie de consécration amenait l’esprit à entrer dans l’image. De même, lorsque certains objets étaient bénis, ils devenaient des charmes. 88:2.6 Les paroles devinrent finalement des fétiches, plus spécialement celles que l’on considérait comme les paroles de Dieu ; de cette manière, les livres sacrés de bien des religions sont devenus des prisons fétichistes où l’imagination spirituelle des hommes est incarcérée. 88:2.7 En ce qui concerne les accumulations d’écrits fétiches que diverses religions tiennent pour des livres sacrés, non seulement les fidèles croient que tout ce qui est dans le livre est vrai, mais aussi que le livre contient toute la vérité. 88:2.10 Pour devenir des fétiches, il fallait que les paroles fussent considérées comme inspirées. L’invocation d’écrits que l’on supposait d’inspiration divine conduisit directement à établir l’autorité de l’Église, tandis que l’évolution des formes civiles conduisit à l’épanouissement de l’autorité de l’État. 3. Le totémisme 88:3.2 Le totémisme est une combinaison d’observances sociales et religieuses. Originellement, on croyait s’assurer des provisions de nourriture en respectant l’animal totem dont on se supposait le descendant biologique. Les totems étaient à la fois les symboles des groupes et leur dieu. Ce dieu était le clan personnifié. Le totémisme fut une phase des tentatives pour rendre sociale la religion, qui autrement est personnelle. Le totem évolua finalement pour devenir le drapeau, ou symbole national des divers peuples modernes. 4. La magie 88:4.1 Les hommes civilisés attaquent, par la science, les problèmes d’un milieu réel. Les sauvages essayaient de résoudre, par la magie, les problèmes réels d’un milieu illusoire de fantômes. C’était l’art d’obtenir la coopération volontaire des esprits et de les contraindre à apporter leur aide involontaire par l’emploi de fétiches ou d’autres esprits plus puissants. 88:4.5 Les buts de la science sont identiques à ceux de la magie. L’humanité progresse de la magie à la science, non par la méditation et la raison, mais plutôt graduellement et péniblement par une longue expérience. C’est seulement avec l’arrivée de la méthode scientifique que l’homme s’est pris à marcher en regardant devant lui. 88:4.8 La magie est naturelle pour un sauvage. Il croit que l’on peut effectivement tuer un ennemi par des pratiques de sorcellerie sur ses cheveux coupés ou sur ses rognures d’ongles. Le fait que les gens peuvent mourir de peur rend difficile de combattre la magie. 5. Les charmes magiques 88:5.1 Puisque tout objet lié au corps était susceptible de devenir un fétiche, la magie la plus primitive s’occupa des cheveux et des ongles. Le secret accompagnant les éliminations corporelles naquit de la peur qu’un ennemi puisse s’emparer d’un dérivé du corps et l’employer pour une magie préjudiciable. En conséquence, tout excrément corporel était soigneusement enterré. 88:5.2 Les charmes magiques étaient composés d’une grande variété de choses : chair humaine, griffes de tigre, dents de crocodile, graines de plantes vénéneuses, venin de serpent et cheveux humains. Les os des morts étaient très magiques. 88:5.3 On supposait que les images étaient efficaces en magie. On faisait des effigies et, quand on les traitait mal ou bien, on croyait que les mêmes effets atteignaient la personne réelle. 6. La pratique de la magie 88:6.1 En magie, « médecine » signifie mystère, et non traitement. Les sauvages ne se soignaient jamais eux-mêmes ; ils ne prenaient jamais de médicaments autrement que sur l’avis des spécialistes en magie. Les docteurs vaudous du vingtième siècle représentent typiquement les magiciens de jadis. 88:6.3 Les combinaisons de mots, le rituel des chants et des incantations, étaient hautement magiques. Certaines incantations primitives se transformèrent finalement en prières. La prière remplaça graduellement la magie en tant qu’associée aux sacrifices. 88:6.4 Étant plus anciens que la parole, les gestes étaient d’autant plus sacrés et magiques, et l’on crut que le mimétisme avait un fort pouvoir magique. Les hommes rouges mettaient souvent en scène une danse du bison, dans laquelle l’un d’eux jouait le rôle d’un bison, se faisait attraper et assurait ainsi le succès de la chasse imminente. 88:6.5 La magie fut la branche de l’arbre religieux évolutionnaire qui porta finalement le fruit d’un âge scientifique. La croyance à l’astrologie conduisit au développement de l’astronomie ; la croyance à la pierre philosophale conduisit à la maitrise des métaux, tandis que la magie des nombres fonda la science des mathématiques. 88:6.7 Graduellement, la science enlève à la vie le caractère de jeu de hasard. Mais, si les méthodes modernes d’éducation échouaient, il se produirait un retour presque immédiat aux croyances primitives à la magie. Ces superstitions s’attardent encore dans le mental de bien des personnes dites civilisées. Des êtres intelligents croient encore à la bonne chance, au mauvais oeil et à l’astrologie. 88:6.9 [Présenté par une Brillante Étoile du Soir de Nébadon.] Fascicule 89. Péché, sacrifice et expiation 89:0.1 L’homme primitif se considérait comme endetté vis-à-vis des esprits, comme ayant besoin de rédemption. Du point de vue des sauvages sur la justice, les esprits auraient pu leur envoyer beaucoup plus de malchance. Avec l’écoulement du temps, ce concept se transforma en doctrine du péché et du salut. On considérait l’âme comme venant au monde avec un passif – le péché originel. 89:0.2 Très tôt les sauvages furent imbus de la notion selon laquelle les esprits prennent une satisfaction suprême à contempler la misère, les souffrances et l’humiliation humaines. Tout d’abord les hommes ne s’occupèrent que du péché de commission, mais ensuite ils se préoccupèrent du péché d’omission. Et tout le système subséquent des sacrifices se développa autour de ces deux idées. Ce nouveau rituel se rapportait à l’observance des cérémonies propitiatoires du sacrifice. Les primitifs croyaient qu’il fallait faire quelque chose de spécial pour gagner la faveur des dieux ; seule une civilisation évoluée reconnait un Dieu bienveillant et d’humeur égale. 1. Le tabou 89:1.1 L’observance d’un tabou était l’effort de l’homme pour esquiver la malchance en s’abstenant de quelque chose, pour éviter d’offenser les esprits fantômes. Tout d’abord, les tabous ne furent pas religieux, mais ils acquirent de bonne heure la sanction des fantômes et des esprits ; quand ils furent ainsi renforcés, ils devinrent des législateurs et des bâtisseurs d’institutions. Le tabou est la source des normes cérémonielles et l’ancêtre de la maitrise de soi primitive. Il fut la première forme de réglementation sociale et, pendant longtemps, la seule ; il est encore un facteur fondamental de la structure sociale régulatrice. 89:1.6 Les tabous furent très efficaces pour organiser la société, mais ils étaient terriblement pesants. 89:1.7 Il n’y aurait cependant pas de société civilisée pour critiquer l’homme primitif sans ces tabous nombreux et variés, et les tabous n’auraient jamais persisté s’ils n’avaient été soutenus par l’approbation et la sanction de la religion primitive. Nombre de facteurs essentiels dans l’évolution humaine ont été extrêmement onéreux, ont couté d’immenses trésors d’efforts, de sacrifices et de renoncements ; mais ces accomplissements de la maitrise de soi furent les véritables échelons sur lesquels l’homme a gravi l’échelle ascendante de la civilisation. 2. Le concept du péché 89:2.4 La violation habituelle d’un tabou devint un vice ; la loi primitive fit du vice un crime ; la religion en fit un péché. Chez les tribus primitives, la violation d’un tabou était un crime et un péché conjugués. Une calamité atteignant la communauté était toujours considérée comme une punition pour un péché de la tribu. Pour ceux qui croyaient que la prospérité va de pair avec la droiture, la prospérité apparente des méchants causa tant de soucis qu’il devint nécessaire d’inventer des enfers pour punir les violateurs de tabous. 3. Renoncement et humiliation 89:3.1 Le renoncement fut l’étape suivante de l’évolution religieuse ; on pratiquait couramment le jeûne. Bientôt s’établit la coutume de s’abstenir de nombreuses formes de plaisir physique, spécialement de nature sexuelle. Le rituel du jeûne était profondément enraciné dans nombre de religions anciennes ; et il a été transmis pratiquement à tous les systèmes modernes de pensée théologique. 89:3.5 Durant toute l’antiquité, les hommes cherchèrent, par ce moyen, à bénéficier, sur le grand livre de la négation de soi tenu par leurs dieux, d’un supplément de crédit dû à leur renoncement. Il fut jadis coutumier, quand on éprouvait certaines tensions émotionnelles, de faire le vœu de renoncer à soi et de se torturer. Avec le temps, ces vœux prirent la forme de contrats avec les dieux. 89:3.6 Il était bien naturel que le culte du renoncement et de l’humiliation prêtât attention aux satisfactions sexuelles. L’apôtre Paul en était un adepte, et ses vues personnelles se reflètent dans les enseignements qu’il introduisit dans la théologie chrétienne : « Il est bon pour un homme de ne pas toucher de femme. » « Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi-même. » « Je dis donc aux célibataires et aux veuves de demeurer comme moi. » Si le conseil de l’éducateur fabricant de tentes était littéralement et universellement suivi, la race humaine prendrait fin d’une manière soudaine et peu glorieuse. En outre, le fait de mêler une religion aux anciens cultes de continence conduit directement à la guerre contre le mariage et le foyer, qui sont les véritables fondations de la société et les institutions de base du progrès humain. Il n’y a rien d’étonnant à ce que ces croyances aient favorisé la formation de prêtrises pratiquant le célibat dans les nombreuses religions de divers peuples. 89:3.7 Un jour, l’homme devra apprendre à jouir de la liberté sans licence, de la nourriture sans gloutonnerie et du plaisir sans débauche. La maitrise de soi est une meilleure politique humaine pour régler sa conduite que l’extrême reniement de soi. 4. Les origines du sacrifice 89:4.1 L’homme primitif mesurait la valeur de son sacrifice à la douleur qu’il ressentait. Lorsque l’idée de sacrifice s’attacha pour la première fois au cérémonial religieux, on n’envisagea pas d’offrande sans accompagnement de souffrances. Les premiers sacrifices furent des actes tels que celui de s’arracher les cheveux, se taillader la chair, se mutiler, se casser les dents et se couper les doigts. Avec l’avance de la civilisation, ces concepts grossiers du sacrifice furent élevés au niveau des rituels d’abnégation de soi, d’ascétisme, de jeûne, de privations et, plus tard, de la doctrine chrétienne de sanctification par les chagrins, les souffrances et la mortification de la chair. 89:4.2 Tôt dans l’évolution de la religion, il exista deux conceptions du sacrifice : l’idée de sacrifier des offrandes, qui impliquait l’attitude d’action de grâces, et le sacrifice pour la dette, qui englobait l’idée de rédemption. 89:4.3 Plus tard encore, l’homme conçut que son sacrifice, quelle qu’en fût la nature, pouvait servir de messager auprès des dieux ; il pouvait faire l’effet d’une odeur agréable dans les narines de la déité. 89:4.8 Le sacrifice d’un animal avait, pour les hommes primitifs, une signification bien plus grande qu’il n’en peut avoir pour les races modernes. Ces barbares considéraient les animaux comme leurs proches parents effectifs. 89:4.10 La simple nécessité poussa finalement ces demi-sauvages à manger la partie matérielle des créatures sacrifiées, les dieux ayant bénéficié de leur âme. 5. Sacrifices et cannibalisme 89:5.2 L’homme primitif était un cannibale ; il aimait la chair humaine, et c’est pourquoi il l’offrait comme un don de nourriture aux esprits et à ses dieux primitifs. Puisque les esprits fantômes étaient simplement des hommes modifiés, et puisque la nourriture était le principal besoin de l’homme, alors la nourriture devait aussi être le plus grand besoin d’un esprit. 89:5.8 Le cannibalisme a graduellement tendu à disparaitre sous les influences suivantes : 89:5.9 1. Il devint parfois une cérémonie communautaire, la prise de responsabilité collective pour infliger la peine de mort à un membre de la tribu. La culpabilité du sang cesse d’être un crime quand tous y participent, quand la société y prend part. 89:5.10 2. Le cannibalisme devint de très bonne heure un rituel religieux, mais la croissance de la peur des fantômes n’eut pas toujours l’effet de le réduire. 89:5.11 3. Finalement, il progressa au point où l’on ne mangeait plus que certaines parties ou certains organes du corps, les parties que l’on supposait contenir l’âme ou des portions de l’esprit. 89:5.12 4. Il se limita aux hommes ; on défendit aux femmes de manger de la chair humaine. 89:5.13 5. On le limita ensuite aux chefs, aux prêtres et aux chamans. 89:5.14 6. Il devint ensuite tabou parmi les tribus supérieures. 89:5.15 7. Les sacrifices humains sonnèrent le glas du cannibalisme. Quand la pratique des sacrifices humains fut pleinement établie, le cannibalisme devint tabou ; la chair humaine n’était plus une nourriture que pour les dieux ; les hommes n’avaient le droit d’en manger qu’un petit morceau cérémoniel, un sacrement. 89:5.16 Finalement, la pratique de substituer des animaux devint un usage général pour les buts sacrificiels. 6. L’évolution des sacrifices humains 89:6.1 Les sacrifices humains résultèrent indirectement du cannibalisme et furent aussi sa cure. Le fait de fournir une escorte d’esprits au monde des esprits conduisit également à la diminution du cannibalisme, car on n’eut jamais la coutume de manger les morts ainsi sacrifiés. 89:6.4 Jadis, quand on commençait la construction d’un édifice de quelque importance, la coutume voulait que l’on mette à mort un être humain comme « sacrifice de fondation. » Cela fournissait un esprit fantôme pour veiller sur l’édifice et le protéger. Quand les Chinois étaient prêts à fondre une cloche, la coutume ordonnait le sacrifice d’au moins une jeune fille pour améliorer le timbre de la cloche ; la jeune fille choisie était jetée vivante dans le métal en fusion. 89:6.5 De nombreux groupes eurent longtemps la pratique d’emmurer vivants des esclaves dans les murs importants. Plus tard, les tribus du Nord de l’Europe se contentèrent d’emmurer l’ombre d’un passant pour remplacer la coutume d’ensevelir des personnes vivantes dans les parois des nouveaux bâtiments. Les Chinois ensevelissaient dans un mur les ouvriers qui étaient morts en le bâtissant. 7. Les modifications des sacrifices humains 89:7.1 Moïse essaya de mettre fin aux sacrifices humains en inaugurant la rançon comme substitut. Il établit un barème systématique permettant à ses gens d’échapper aux pires résultats de leurs vœux téméraires et stupides. On pouvait racheter des terres, des biens et des enfants moyennant des honoraires établis, payables aux prêtres. 89:7.2 Un dérivatif du sacrifice désuet des enfants fut la coutume de barbouiller du sang sur les montants des portes de la maison pour protéger les premiers-nés. 89:7.4 Nombre d’associations spéciales entre le laisser-aller sexuel et le culte primitif prirent naissance en liaison avec les sacrifices humains. Dans les temps anciens, si une femme rencontrait des chasseurs de têtes, elle pouvait racheter sa vie par un abandon sexuel. Plus tard, une jeune fille consacrée comme sacrifice aux dieux pouvait choisir de racheter sa vie en dédiant définitivement son corps au service sexuel sacré du temple. 8. Rédemption et alliances 89:8.1 La rédemption sacrificielle et la prostitution dans les temples étaient en réalité des modifications du sacrifice humain. Vint ensuite le simulacre de sacrifice des filles. Cette cérémonie consistait en une saignée accompagnée d’une consécration à la virginité pour la vie ; ce fut une réaction morale contre l’ancienne prostitution dans les temples. À une époque plus récente, des vierges se consacrèrent au service d’entretien des feux sacrés des temples. 89:8.2 Les hommes finirent par concevoir l’idée que l’offrande d’une partie du corps pouvait remplacer le sacrifice humain total de jadis. Les mutilations physiques furent également considérées comme des substituts acceptables. Cheveux, ongles, sang et même doigts et orteils furent sacrifiés. L’ancien rite ultérieur et à peu près universel de la circoncision dériva du culte du sacrifice partiel. 89:8.4 À la suite d’enseignements plus élevés, la coutume du sacrifice finit par être associée à l’idée d’alliance. Enfin, on conçut les dieux comme faisant de réels accords avec les hommes, et ce fut une étape majeure dans la stabilisation de la religion. La loi, une alliance, remplaça la chance, la peur et la superstition. 89:8.6 L’idée de contracter une alliance avec les dieux finit cependant par se faire jour. L’homme évolutionnaire acquit finalement une dignité morale suffisante pour oser traiter avec ses dieux. C’est ainsi que le trafic des offrandes de sacrifices se transforma graduellement pour devenir le marchandage philosophique de l’homme avec Dieu. 89:8.7 Les formes primitives de prière n’étaient ni plus ni moins que des marchandages avec les esprits, une discussion avec les dieux. L’expansion du commerce entre les races avait inculqué le sens commercial et développé l’habileté dans les trocs ; ces caractéristiques commencèrent alors à apparaitre dans les méthodes humaines de culte. De même que certains hommes étaient meilleurs commerçants que d’autres, de même certains furent considérés comme faisant de meilleurs prieurs que d’autres. La prière d’un homme juste était tenue en haute estime. Le juste était celui qui avait payé toutes ses dettes aux esprits, qui avait pleinement rempli toutes ses obligations rituelles envers les dieux. 9. Sacrifices et sacrements 89:9.1 Au cours de l’évolution des rituels urantiens, les sacrifices humains ont progressé depuis les sanglants procédés cannibales jusqu’à des niveaux supérieurs et plus symboliques. Les rituels primitifs de sacrifice engendrèrent les cérémonies ultérieures des sacrements. À une époque plus récente, seul le prêtre absorbait un morceau du sacrifice cannibale ou une goutte de sang humain, et ensuite toute l’assistance mangeait de l’animal substitué. Ces idées primitives de rançon, de rédemption et d’alliance ont évolué pour devenir les services sacramentels plus modernes. 89:9.2 En liaison avec le culte de la Mère de Dieu, au Mexique et ailleurs, on utilisa finalement un sacrement de gâteaux et de vin à la place de la chair et du sang des anciens sacrifices humains. Les Hébreux pratiquèrent longtemps ce rituel comme partie de leurs cérémonies de la Pâque, et ce fut dans ce cérémonial que prit naissance la version chrétienne ultérieure du sacrement. 89:9.3 Paul inaugura un nouveau culte chrétien bâti sur « le sang de l’alliance éternelle ». Bien qu’il ait inutilement encombré le christianisme avec des enseignements sur le sang et le sacrifice, il réussit à mettre fin une fois pour toutes aux doctrines de rédemption par des sacrifices d’hommes ou d’animaux. 10. Le pardon des péchés 89:10.1 C’est seulement par les sacrifices que les anciens obtenaient la conscience d’être en faveur auprès de Dieu. Les modernes doivent développer de nouvelles techniques pour atteindre la conscience intérieure du salut. 89:10.2 Il faut redéfinir le péché comme une déloyauté délibérée envers la Déité. La déloyauté comporte des degrés : la loyauté partielle due à l’indécision, la loyauté divisée due à un conflit, la loyauté évanescente due à l’indifférence et la mort de la loyauté due à la consécration à des idéaux impies. 89:10.6 Le pardon des péchés par la Déité est le renouvellement des relations de loyauté qui suit une période de la conscience où l’homme est déchu de ces relations comme conséquence d’une rébellion consciente. Le pardon ne doit pas être recherché, mais seulement reçu en tant que conscience du rétablissement des relations de loyauté entre la créature et le Créateur. 89:10.7 [Présenté par une Brillante Étoile du Soir de Nébadon.] Fascicule 90. Le chamanisme – sorciers-guérisseurs et prêtres 90:0.2 Avec le progrès de ses concepts, l’homme primitif finit par considérer le monde des esprits comme insensible aux mortels ordinaires. Seuls les humains exceptionnels pouvaient avoir l’oreille des dieux ; seuls l’homme ou la femme extraordinaires seraient écoutés par les esprits. La religion entre alors dans une nouvelle phase, un stade où elle a graduellement recours aux intermédiaires ; un sorcier-guérisseur, un chaman ou un prêtre interviennent toujours entre la personne religieuse et l’objet de son adoration. Aujourd’hui, la plupart des systèmes urantiens de croyances religieuses organisées passent par ce niveau de développement évolutionnaire. 1. Les premiers chamans – les sorciers-guérisseurs 90:1.1 Le chaman était le sorcier-guérisseur le plus éminent, l’homme fétiche des cérémonies et la personnalité focale pour toutes les pratiques de la religion évolutionnaire. 90:1.3 Les chamans ont peut-être pratiqué la tromperie dans des affaires mineures, mais, en grande majorité, ils croyaient être possédés par des esprits. 90:1.4 Mais tous les chamans ne s’illusionnaient pas sur eux-mêmes ; beaucoup étaient des escrocs rusés et habiles. Ils employaient fréquemment des drogues pour provoquer certains états physiques destinés à impressionner et à mystifier les membres de leur tribu. 90:1.6 Ce fut le chamanisme qui enleva aux anciens et aux forts la direction exclusive des affaires de la tribu et la remit aux mains des rusés, des intelligents et des perspicaces. 2. Les pratiques chamanistes 90:2.1 La conjuration des esprits était une procédure très précise et fort compliquée, comparable aux rituels ecclésiastiques d’aujourd’hui conduits dans une langue archaïque. La race humaine a recherché, de très bonne heure, l’aide suprahumaine, la révélation ; et les hommes croyaient que les chamans recevaient effectivement des révélations. 3. La théorie chamanique de la maladie et de la mort 90:3.1 L’homme moderne attaque directement ses problèmes matériels ; il reconnait que la matière est docile aux manipulations intelligentes du mental. L’homme primitif désirait aussi modifier, et même contrôler, la vie et les énergies des domaines physiques, mais sa compréhension limitée du cosmos le conduisit à croire que les fantômes, les esprits et les dieux s’occupaient personnellement et immédiatement du contrôle détaillé de la vie et de la matière. Il orienta donc logiquement ses efforts pour gagner la faveur et le soutien de ces agents suprahumains. 90:3.2 Vue sous cette lumière, une grande partie des éléments inexplicables et irrationnels des anciens cultes devient compréhensible. Les cérémonies du culte étaient les tentatives des hommes primitifs pour contrôler le monde matériel dans lequel ils se trouvaient. Et une bonne partie de leurs efforts tendait à prolonger la vie et à assurer la santé. Or, toutes les maladies et la mort elle-même furent originellement considérées comme des phénomènes dus aux esprits ; il était donc inévitable que les chamans, tout en opérant comme sorciers-guérisseurs et prêtres, aient aussi travaillé comme médecins et chirurgiens. 4. La médecine au temps des chamans 90:4.4 On traitait la maladie en psalmodiant, en hurlant, en imposant les mains, en soufflant sur le patient et par bien d’autres techniques. Les chamans apprirent à réduire les fractures et les luxations, à ouvrir les furoncles et les abcès ; les chamanesses devinrent des sages-femmes expertes. 90:4.5 Une méthode courante de traitement consistait à frotter quelque chose de magique sur un point infecté ou souillé du corps, à jeter le charme et à supposer que l’on avait obtenu une guérison. On crut qu’en appliquant des ventouses, en suçant les parties affectées et en pratiquant des saignées, on contribuait utilement à se débarrasser d’un esprit générateur de maladies. 90:4.6 L’eau était un puissant fétiche ; elle fut donc utilisée pour le traitement d’un grand nombre de maladies. On crut pendant longtemps que l’esprit causant la maladie pouvait être éliminé par la transpiration. 90:4.8 On utilisait souvent le jeûne, les régimes et les révulsifs comme mesures curatives. La purge devint très tôt un traitement ordinaire, et la valeur du cacao et de la quinine bruts fut l’une des toutes premières découvertes pharmaceutiques. 90:4.9 Les Grecs furent les premiers à établir des méthodes vraiment rationnelles pour soigner les malades. Les Grecs et les Égyptiens tenaient leurs connaissances médicales des habitants de la vallée de l’Euphrate. L’huile et le vin furent employés de très bonne heure pour panser les blessures. 5. Prêtres et rituels 90:5.1 L’essence du rituel est la perfection de son accomplissement ; parmi les sauvages, il faut le pratiquer avec une précision parfaite. La cérémonie n’a de pouvoir coercitif sur les esprits que si elle a été célébrée correctement. Si le rituel est défectueux, il ne fait qu’exciter la colère et le ressentiment des dieux. Donc, puisque le mental lentement évoluant des hommes concevait que la technique du rituel était le facteur décisif de son efficacité, il était inévitable que les chamans primitifs se transforment tôt ou tard en une prêtrise entrainée à diriger la pratique méticuleuse du rituel. 90:5.6 Le grand danger, dans tout cela, est que le rituel tend à devenir un substitut de la religion. 90:5.9 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 91. L’évolution de la prière 91:0.1 La prière, en tant qu’acte religieux, prit naissance dans des expressions antérieures non religieuses de monologues et de dialogues. Quand les hommes primitifs atteignirent la conscience de soi, il se produisit l’inévitable corollaire de la conscience d’autrui, le double potentiel de la sensibilité sociale et de la récognition de Dieu. 91:0.2 Les toutes premières formes de prière n’étaient pas adressées à la Déité. Les primitifs étaient esclaves de la magie. Au début, ces demandes de chance furent des monologues – simplement une manière de penser à haute voix pour les servants de la magie. 91:0.3 Quand les concepts des fantômes et des esprits évoluèrent, ces demandes furent adressées à des entités suprahumaines ; et, quand les hommes eurent conscience des dieux, ces expressions atteignirent le niveau de prières authentiques. 1. La prière primitive 91:1.4 C’est dans le type de mental le plus primitif que la prière est seulement un monologue. Elle devient de bonne heure un dialogue et s’amplifie rapidement au niveau d’un culte collectif. La prière signifie que les incantations prémagiques de la religion primitive ont atteint, par évolution, le niveau où le mental humain reconnait la réalité de pouvoirs ou d’êtres bénéfiques capables de rehausser les valeurs sociales et d’accroitre les idéaux moraux ; en outre, il reconnait que ces influences sont suprahumaines et distinctes de l’ego humain conscient de soi et de ses compagnons mortels. La vraie prière n’apparait donc pas avant que l’action du ministère religieux ne soit envisagée comme personnelle. 2. L’évolution de la prière 91:2.3 Quand l’homme apprit que la prière ne pouvait contraindre les dieux, il lui donna davantage le caractère de pétition, de recherche d’une faveur. Mais la prière la plus authentique est en réalité une communion entre l’homme et son Créateur. 91:2.4 L’apparition de l’idée de sacrifice dans une religion amoindrit inéluctablement l’efficacité supérieure de la vraie prière, en ce sens que les hommes cherchent à substituer les offrandes de biens matériels à celle de la consécration de leur propre vouloir à faire la volonté de Dieu. 91:2.6 Aux premiers temps de l’évolution raciale, et même aujourd’hui dans l’expérience quotidienne de la moyenne des mortels, la prière est, dans une grande mesure, un phénomène de rapports entre l’homme et son subconscient. Mais il existe aussi un domaine de prière où les individus intellectuellement alertes et spirituellement progressifs atteignent plus ou moins le contact avec les niveaux superconscients du mental humain, le domaine de l’Ajusteur de Pensée intérieur. 91:2.7 La prière contribue grandement au développement du sentiment religieux d’un mental humain en évolution. Elle exerce une puissante influence pour empêcher l’isolement de la personnalité. 3. La prière et l’alter ego 91:3.1 Quand les enfants apprennent pour la première fois à se servir du langage, ils sont enclins à penser tout haut, à exprimer leurs pensées en paroles, même si personne n’est là pour les entendre. À l’aurore de leur imagination créative, ils montrent une tendance à converser avec des compagnons imaginaires. De cette manière, un ego qui commence à éclore cherche à se maintenir en communion avec un alter ego fictif. Par cette technique, l’enfant apprend de bonne heure à convertir ses monologues en pseudodialogues où cet alter ego fait des réponses à ses pensées exprimées à haute voix et à l’expression de ses souhaits. Une très grande partie des réflexions des adultes se poursuit mentalement sous forme de conversations. 91:3.3 La conception de l’alter ego par des générations successives de mortels pratiquant la prière évolue en passant par les fantômes, les fétiches et les esprits, jusqu’aux dieux polythéistes et finalement jusqu’au Dieu Unique, un être divin qui incorpore les idéaux les plus élevés et les aspirations les plus sublimes de l’ego en prière. C’est ainsi que la prière fonctionne bel et bien comme le plus puissant acte religieux pour conserver les valeurs et les idéaux supérieurs de ceux qui prient. 91:3.4 La simple prière de la foi manifeste dans l’expérience humaine une puissante évolution par laquelle les anciennes conversations avec le symbole fictif de l’alter ego de la religion primitive ont été élevées au niveau de la communion avec l’esprit de l’Infini, au niveau où l’on est sincèrement conscient de la réalité du Dieu éternel et du Père Paradisiaque de toute création intelligente. 91:3.6 La prière a toujours été et sera toujours une expérience humaine double : un processus psychologique associé à une technique spirituelle. Ces deux fonctions de la prière ne peuvent jamais être entièrement séparées. 91:3.7 La prière éclairée doit reconnaitre non seulement un Dieu extérieur et personnel, mais aussi une Divinité intérieure et impersonnelle, l’Ajusteur qui vous habite. Quand un homme prie, il est tout à fait juste qu’il s’efforce de saisir le concept du Père Universel au Paradis ; mais, pour la plupart des buts pratiques, une technique plus efficace consistera à revenir au concept d’un proche alter égo, exactement comme le mental primitif avait l’habitude de le faire, et on reconnaitra ensuite que l’idée de cet alter égo était tout d’abord une simple fiction devenue ensuite, par évolution, la vérité que Dieu habite l’homme mortel par la présence de fait de l’Ajusteur ; de sorte que l’homme peut ainsi parler, pour ainsi dire, face à face, avec un divin alter ego réel et authentique qui l’habite et qui est l’essence et la présence même du Dieu vivant, le Père Universel. 4. La prière éthique 91:4.1 La prière égoïste et matérialiste est incompatible avec les religions éthiques qui sont fondées sur l’amour divin et désintéressé. Une telle prière aussi dépourvue d’éthique retourne aux niveaux primitifs de pseudomagie, elle est indigne d’une civilisation en marche et des religions éclairées. 91:4.2 La prière ne doit jamais être prostituée au point de devenir un substitut à l’action. Toute prière éthique est un stimulant pour l’action et un guide pour les efforts progressifs vers les buts idéalistes d’aboutissement au moi supérieur. 91:4.3 Dans toutes vos prières, soyez équitables. Ne vous attendez pas que Dieu montre de la partialité, qu’il vous aime plus que ses autres enfants, vos amis, vos voisins et même vos ennemis. Quand la prière ne recherche rien pour celui qui prie ni pour ses compagnons, alors une telle attitude de l’âme tend vers les niveaux de la véritable adoration. 91:4.4 La prière du type non égoïste apporte des forces et des consolations, tandis que la prière matérialiste est vouée à désappointer et à désillusionner ses auteurs au fur et à mesure que le progrès des découvertes scientifiques démontre que l’homme vit dans un univers physique de loi et d’ordre. L’enfance d’un individu ou d’une race est caractérisée par des prières primitives égoïstes et matérialistes. Et, dans une certaine mesure, toutes ces suppliques sont efficaces en ce sens qu’elles conduisent invariablement aux efforts qui contribuent à obtenir les réponses à de telles prières. 91:4.5 Rappelez-vous que, même si la prière ne change pas Dieu, elle effectue très souvent des changements importants et durables chez celui qui prie avec foi et dans une expectative confiante. 5. Les répercussions sociales de la prière 91:5.2 La prière en groupe ou en assemblée est fort efficace, en ce sens que ses répercussions accroissent beaucoup la sociabilité. Quand une collectivité s’adonne à une prière en commun pour le relèvement moral et l’élévation spirituelle, ces dévotions réagissent sur les individus qui composent le groupe ; leur participation les rend tous meilleurs. 91:5.3 Si vous désirez vraiment vaincre l’habitude de critiquer un ami, la manière la plus rapide et la plus sûre d’effectuer ce changement d’attitude consiste à établir l’habitude de prier pour cette personne chaque jour de votre vie. Mais les répercussions sociales de ces prières dépendent largement de deux conditions : 91:5.4 1. La personne pour qui l’on prie doit savoir que l’on prie pour elle. 91:5.5 2. La personne qui prie devrait entrer en contact social étroit avec la personne pour qui elle prie. 6. Le domaine de la prière 91:6.2 La prière n’est pas une technique de cure pour les maladies réelles et organiques, mais elle a énormément contribué à faire bénéficier d’un débordement de santé et à guérir de nombreux troubles mentaux, émotionnels et nerveux. Même dans le cas de maladies bactériennes réelles, la prière a bien souvent accru l’efficacité des autres remèdes appliqués. La prière a transformé bien des invalides irritables et mécontents en des parangons de patience et en a fait des inspirateurs pour tous les autres humains souffrants. 91:6.3 Si difficile qu’il puisse être de concilier les doutes scientifiques au sujet de l’efficacité de la prière avec le besoin toujours présent de rechercher aide et gouverne auprès de sources divines, n’oubliez jamais que la prière sincère de la foi est une force puissante pour promouvoir le bonheur personnel, la maitrise de soi de l’individu, l’harmonie sociale, le progrès moral et l’accomplissement spirituel. 91:6.4 Même en tant que pratique purement humaine, en tant que dialogue avec votre alter ego, la prière constitue une technique d’approche des plus efficaces pour mettre en œuvre les pouvoirs de la nature humaine, dont les réserves sont accumulées et conservées dans les domaines inconscients du mental humain. 91:6.5 Ne soyez pas paresseux au point de demander à Dieu de résoudre vos difficultés, mais n’hésitez jamais à lui demander sagesse et force spirituelle pour vous guider et vous soutenir pendant que vous attaquez résolument et courageusement les problèmes à traiter. 7. Mysticisme, extase et inspiration 91:7.1 En tant que technique pour cultiver la conscience de la présence de Dieu, le mysticisme est entièrement digne de louanges, mais, si sa pratique conduit à l’isolement social et culmine en fanatisme religieux, il est tout à fait répréhensible. 91:7.2 Les grands éducateurs religieux et prophètes des temps passés n’étaient pas des mystiques outranciers. Ils étaient des hommes et des femmes connaissant Dieu et servant leur Dieu au mieux par leur ministère désintéressé auprès de leurs semblables. 91:7.3 L’extase spirituelle authentique est généralement associée à un grand calme extérieur et à un contrôle émotif à peu près parfait. 91:7.5 Le test pratique de toutes ces étranges expériences religieuses de mysticisme, d’extase et d’inspiration consiste à observer si ces phénomènes amènent l’intéressé à : 91:7.6 1. Jouir d’une santé physique meilleure et plus complète. 91:7.7 2. Agir plus pratiquement et plus efficacement dans sa vie mentale. 91:7.8 3. Rendre sociale son expérience religieuse avec plus de plénitude et de joie. 91:7.9 4. Spiritualiser plus complètement sa vie quotidienne en même temps qu’il remplit fidèlement les devoirs courants de l’existence de mortel ordinaire. 91:7.10 5. Accroitre son amour et son appréciation de la vérité, de la beauté et de la bonté. 91:7.11 6. Conserver les valeurs sociales, morales, éthiques et spirituelles couramment reconnues. 91:7.12 7. Développer sa clairvoyance spirituelle – sa conscience de Dieu. 8. La prière en tant qu’expérience personnelle 91:8.1 La prière comporte un aspect vraiment spontané, car l’homme primitif commença à prier bien avant d’avoir le moindre concept clair d’un Dieu. 91:8.6 La prière peut être la demande enfantine de l’impossible ou la supplication de l’homme mûr pour la croissance morale et le pouvoir spirituel. Elle peut être une requête entièrement égoïste ou un geste sincère et magnifique vers la réalisation d’une fraternité désintéressée. 91:8.8 Les hommes modernes sont troublés à l’idée de s’entretenir de leurs questions avec Dieu d’une manière purement personnelle. Beaucoup ont abandonné la prière régulière ; ils ne prient plus que sous l’empire d’une pression inhabituelle – en cas d’urgence. 91:8.10 La prière authentique contribue à la croissance spirituelle, modifie les attitudes et procure la satisfaction qui vient de la communion avec la divinité. Elle est un débordement spontané de conscience de Dieu. 91:8.11 Dieu répond à la prière de l’homme en lui donnant une révélation accrue de la vérité, une appréciation rehaussée de la beauté et un concept élargi de la bonté. 91:8.12 Les mots n’ont pas d’importance dans la prière ; ils sont simplement le chenal intellectuel dans lequel la rivière des supplications spirituelles se trouve couler par hasard. 91:8.13 La prière n’est pas une technique pour échapper à des conflits, mais plutôt un stimulant pour croitre en face du conflit. Ne priez que pour des valeurs, non pour des choses ; pour la croissance, et non pour la satisfaction. 91:9.9 [Présenté par le chef des médians d’Urantia.] Fascicule 92. L’évolution ultérieure de la religion 92:0.1 Longtemps avant l’apport de révélations systématiques sur Urantia, les hommes possédaient une religion d’origine naturelle faisant partie de leur expérience évolutionnaire ; mais cette religion d’origine naturelle était, en elle-même, le produit des dotations supra-animales de l’homme. La religion évolutionnaire prit lentement corps, au cours des millénaires de la carrière expérientielle de l’humanité, par le ministère des influences suivantes opérant intérieurement et affectant le sauvage, le barbare et le civilisé : 92:0.2 1. L’adjuvat d’adoration – l’apparition dans la conscience animale de potentiels supra-animaux pour percevoir la réalité. On peut appeler ceci l’instinct humain primordial de recherche de la Déité. 92:0.3 2. L’adjuvat de sagesse – la manifestation, dans un mental adorateur, de la tendance à diriger son adoration dans des canaux supérieurs d’expression et vers des concepts toujours plus étendus de la réalité de Déité. 92:0.4 3. Le Saint-Esprit – c’est le premier don supramental, et il apparait infailliblement chez toutes les personnalités humaines de bonne foi. Son ministère auprès d’un mental affamé d’adoration et assoiffé de sagesse crée la capacité de comprendre par soi-même le postulat de la survie humaine. 92:0.5 Le fonctionnement coordonné de ces trois ministères divins est tout à fait suffisant pour déclencher et poursuivre la croissance de la religion évolutionnaire. Ces influences sont accrues plus tard par les Ajusteurs de Pensée, les séraphins et l’Esprit de Vérité, qui accélèrent tous la cadence du développement religieux. Ces agents fonctionnent depuis longtemps sur Urantia et continueront aussi longtemps que cette planète restera une sphère habitée. Une grande partie du potentiel de ces agents divins n’a encore jamais eu l’occasion de s’exprimer ; bien des révélations seront faites au cours des âges à venir, à mesure que la religion des mortels s’élèvera, niveau après niveau, jusqu’aux hauteurs célestes de valeur morontielle et de vérité spirituelle. 1. La nature évolutionnaire de la religion 92:1.1 L’évolution de la religion a été retracée depuis la peur primitive et la croyance aux fantômes, à travers de nombreux stades successifs de développement, y compris les efforts, d’abord pour contraindre les esprits et ensuite pour les amadouer. Les fétiches des tribus devinrent des totems et des dieux tribaux ; les formules magiques devinrent les prières modernes. 92:1.3 La religion nait comme réaction biologique du mental aux croyances spirituelles et à l’environnement. La religion est l’adaptation de la société, dans un âge quelconque, à ce qui est mystérieux. En tant qu’institution sociale, elle comprend des rites, des symboles, des cultes, des écrits, des autels, des sanctuaires et des temples. 92:1.4 La peur a toujours été le stimulus religieux fondamental. La peur façonne les dieux de la religion évolutionnaire et motive le rituel religieux des croyants primitifs. À mesure que la civilisation progresse, la peur est modifiée par la vénération, l’admiration, le respect et la sympathie, puis son conditionnement se poursuit par le remords et le repentir. 2. La religion et les mœurs 92:2.1 La religion est la plus rigide et la plus inflexible de toutes les institutions humaines, mais elle s’adapte à retardement aux changements sociaux. 92:2.4 Il serait toutefois stupide de vouloir accélérer trop soudainement la croissance religieuse. Une race ou une nation ne peut assimiler, dans une religion avancée, que les parties raisonnablement cohérentes et compatibles avec son statut évolutionnaire courant, et compte tenu de son génie d’adaptation. 3. La nature de la religion évolutionnaire 92:3.2 La religion a toujours été largement une affaire de rites, de rituels, d’observances, de cérémonies et de dogmes. 92:3.4 La religion évolutionnaire ne prend pas de dispositions pour assurer des changements ou des révisions ; contrairement à la science, elle ne pourvoit pas à sa propre correction progressive. La religion évoluée commande le respect parce que ses fidèles croient qu’elle est La Vérité. 92:3.5 Seules deux influences peuvent modifier et élever les dogmes de la religion naturelle : la pression des mœurs en lent progrès et l’illumination périodique des révélations d’époque. La croyance évolutionnaire aux fantômes posa les fondements d’une philosophie de religion révélée qui détruira, en fin de compte, la superstition qui lui donna naissance. 92:3.6 La religion a handicapé le développement social de bien des manières, mais, sans religion, il n’y aurait eu ni moralité ni éthique durables, pas de civilisation digne de ce nom. 92:3.7 Mais, tout en attirant l’attention sur le fait que la religion fut essentielle pour développer et préserver la civilisation, il faut noter que la religion naturelle a aussi beaucoup contribué à paralyser et à handicaper cette même civilisation qu’elle encourageait et entretenait par ailleurs. La religion a gêné les activités industrielles et le développement économique ; elle a gaspillé du travail et dilapidé des capitaux ; elle n’a pas toujours été secourable à la famille ; elle n’a pas favorisé de façon adéquate la paix et la bonne volonté ; elle a parfois négligé l’éducation et retardé la science ; elle a indument appauvri la vie sous prétexte d’enrichir la mort. 92:3.10 La religion évolutionnaire, cet héritage sacré de l’ascension animale, doit toujours continuer à être raffinée et ennoblie par la censure constante de la religion révélée et par la fournaise ardente de la science authentique. 4. Le don de la révélation 92:4.1 La révélation est évolutionnaire, mais toujours progressive. Au long des âges de l’histoire d’un monde, les révélations successives de la religion sont toujours en expansion et plus éclairantes. La mission de la révélation consiste à sélectionner et à censurer les religions évolutionnaires qui se succèdent ; mais, si la révélation doit exalter et élever par étapes les religions d’évolution, il faut que ces visitations divines décrivent des enseignements qui ne soient pas trop éloignés des idées et des réactions de l’âge où ils sont présentés. La révélation doit donc toujours garder contact avec l’évolution, et elle le fait. La religion de révélation se voit toujours limitée par la capacité des hommes de la recevoir. 92:4.3 La religion révélée est proposée par le vrai monde spirituel ; elle est la réponse du cosmos superintellectuel à la soif qu’ont les mortels de croire aux Déités universelles et de dépendre d’elles. 92:4.4 La religion de révélation a comporté de nombreux évènements, dont cinq seulement ont une signification d’époque. Ce furent les suivants : 92:4.5 1. Les enseignements dalamatiens. Le véritable concept de la Source-Centre Première fut promulgué, pour la première fois sur Urantia, par les cent membres corporels de l’état-major du Prince Caligastia. 92:4.6 2. Les enseignements édéniques. Adam et Ève décrivirent de nouveau le concept du Père de tous aux peuples évolutionnaires. 92:4.7 3. Melchizédek de Salem. Ce fils de Nébadon, envoyé au secours de la planète, inaugura la troisième révélation de la vérité sur Urantia. Les préceptes cardinaux de ses enseignements étaient la confiance et la foi. Il enseigna la confiance en l’omnipotente bienfaisance de Dieu et proclama que la foi était l’acte par lequel les hommes gagnaient la faveur de Dieu. 92:4.8 4. Jésus de Nazareth. Christ Micaël présenta, pour la quatrième fois à Urantia, le concept de Dieu en tant que Père Universel, et en général cet enseignement a toujours subsisté depuis lors. L’essence de son enseignement était l’amour et le service, l’adoration aimante qu’un fils créé donne de son plein gré en reconnaissance du ministère affectueux de Dieu son Père et en réponse à ce ministère. 92:4.9 5. Les Fascicules d’Urantia. Ces exposés, dont le présent fascicule fait partie, constituent la plus récente présentation de la vérité aux mortels d’Urantia. Ils diffèrent de toutes les révélations antérieures, car ils ne sont pas l’œuvre d’une seule personnalité de l’univers, mais une présentation composite par de nombreux êtres. 5. Les grands chefs religieux 92:5.1 Dans la religion évolutionnaire, on conçoit les dieux comme existant à la similitude de l’image de l’homme. Dans la religion révélée, on enseigne aux hommes qu’ils sont fils de Dieu – et même façonnés à l’image finie de la divinité. Dans les croyances synthétisant les enseignements de la révélation et les produits de l’évolution, le concept de Dieu est un mélange : 92:5.2 1. Les idées préexistantes des cultes évolutionnaires. 92:5.3 2. Les idéaux sublimes de la religion révélée. 92:5.4 3. Les points de vue personnels des grands chefs religieux, les prophètes et instructeurs de l’humanité. 92:5.5 La plupart des grandes époques religieuses ont été inaugurées par la vie et les enseignements d’une personnalité sortant de l’ordinaire. Cela n’est pas sans raison ; le cœur de l’homme évolutionnaire contient le désir instinctif de recevoir de l’aide d’en haut et de l’au-delà. Cet ardent désir est destiné à anticiper l’apparition sur la Terre du Prince Planétaire et des Fils Matériels ultérieurs. Sur Urantia, les hommes ont été privés de ces chefs et dirigeants suprahumains ; c’est pourquoi ils cherchent constamment à compenser cette perte en entourant leurs chefs humains de légendes retraçant des origines surnaturelles et des carrières miraculeuses. 92:5.8 En étudiant les instructeurs des temps récents, il peut se révéler utile de les grouper en sept époques religieuses majeures de l’histoire d’Urantia après Adam. 92:5.9 1. La période séthite. Les prêtres séthites, régénérés sous la direction d’Amosad, devinrent les grands éducateurs postadamiques. Les Séthites et leurs fidèles ne perdirent jamais complètement le concept de la Trinité révélé par Adam. 92:5.10 2. L’ère des missionnaires de Melchizédek. Dans une grande mesure, la religion d’Urantia fut régénérée par les efforts des éducateurs commissionnés par Machiventa Melchizédek à l’époque où il vivait et enseignait à Salem, près de deux-mille ans avant le Christ. Ces missionnaires proclamèrent que la foi était le prix de la faveur de Dieu. 92:5.11 3. L’ère postérieure à Melchizédek. Aménémopé et Ikhnaton enseignèrent tous deux au cours de cette période, mais le génie religieux le plus remarquable de l’ère postérieure à Melchizédek fut le chef d’un groupe de Bédouins levantins, le fondateur de la religion hébraïque – Moïse. Moïse enseigna le monothéisme. 92:5.12 4. Le sixième siècle avant le Christ. Ce fut l’un des plus grands siècles d’éveil religieux dont Urantia ait jamais été témoin. De nombreuses personnalités surgirent pour proclamer la vérité, et parmi elles on peut citer Gautama, Confucius, Lao-Tseu, Zoroastre et les instructeurs jaïnistes. 92:5.13 5. Le premier siècle de l’ère chrétienne. En tant qu’instructeur religieux, Jésus de Nazareth partit du culte établi par Jean le Baptiste et s’éloigna autant qu’il le put des jeûnes et des formes. En dehors de Jésus, Paul de Tarse et Philon d’Alexandrie furent les plus grands éducateurs religieux de cette époque. Leurs concepts de la religion ont joué un rôle dominant dans l’évolution de la foi qui porte le nom du Christ. 92:5.14 6. Le sixième siècle de l’ère chrétienne. Mahomet fonda une religion qui était supérieure à bien des credos de son temps. 92:5.15 7. Le quinzième siècle après le Christ. Cette période comporta deux mouvements religieux : la dislocation de l’unité du christianisme en Occident et la synthèse d’une nouvelle religion en Orient. En Orient, les enseignements conjugués de l’islam, de l’hindouisme et du bouddhisme furent synthétisés par Nanak et ses fidèles dans le sikhisme, l’une des religions les plus évoluées d’Asie. 6. Les religions composites 92:6.1 Les religions d’Urantia au vingtième siècle offrent un tableau intéressant de l’évolution sociale de la tendance humaine à l’adoration. Bien des croyances ont très peu progressé depuis l’époque du culte des fantômes. La croyance fondamentale de la religion primitive était la survie après la mort. L’idée d’adorer un Dieu personnel dénote un développement évolutionnaire avancé, et même le premier stade de la révélation. 92:6.16 Les grandes croyances internationales, interraciales, sont la foi hébraïque, la foi bouddhique, la foi chrétienne et la foi islamique. 92:6.18 La religion chrétienne est la religion qui traite de la vie et des enseignements du Christ ; elle est basée sur la théologie du judaïsme, modifiée par l’assimilation de certains enseignements de Zoroastre et de la philosophie grecque, et formulée principalement par trois personnalités : Philon, Pierre et Paul. Elle a passé par de nombreuses phases d’évolution depuis Paul, et elle s’est si complètement occidentalisée que beaucoup de peuples non européens considèrent tout naturellement le christianisme comme l’étrange révélation d’un étrange Dieu, et comme destiné à des étrangers. 92:6.19 L’islam est le lien religio-culturel entre l’Afrique du Nord, le Levant et l’Asie du Sud-Est. Ce fut la théologie juive, en liaison avec les enseignements chrétiens ultérieurs, qui rendit l’islam monothéiste. 7. L’évolution ultérieure de la religion 92:7.1 La religion ne peut jamais devenir un fait scientifique. La philosophie peut, en vérité, reposer sur une base scientifique, mais la religion restera toujours soit évolutionnaire, soit révélée, soit une combinaison éventuelle des deux, comme c’est le cas dans le monde d’aujourd’hui. 92:7.3 Les nombreuses religions d’Urantia sont toutes bonnes dans la mesure où elles amènent l’homme à Dieu et où elles apportent à l’homme la réalisation du Père. C’est une erreur, pour un groupe religieux quelconque, de s’imaginer que son crédo est La Vérité. Toutes les religions d’Urantia sans exception auraient profit à étudier et assimiler le meilleur des vérités contenues dans toutes les autres, car elles contiennent toutes des vérités. Les religionistes feraient mieux d’emprunter ce qu’il y a de meilleur dans la foi spirituelle vivante de leurs voisins, que de dénoncer ce qu’il y a de pire dans leurs superstitions rémanentes et leurs rituels désuets. 92:7.4 Toutes ces religions sont nées comme conséquence de la réaction intellectuelle variable des hommes à des directives spirituelles identiques. Ils doivent abandonner tout espoir d’arriver à une uniformité de crédos, de dogmes et de rituels – car ceux-ci sont intellectuels ; mais ils peuvent, et ils y parviendront un jour, réaliser une unité dans l’adoration sincère du Père de tous, car celle-ci est spirituelle, et il est éternellement vrai qu’en esprit tous les hommes sont égaux. 92:7.11 Les significations religieuses progressent dans la conscience de soi quand l’enfant transfère de ses parents à Dieu ses idées sur l’omnipotence. Toute l’expérience religieuse de cet enfant dépend largement du fait que ses relations avec ses parents ont été dominées par la peur ou par l’amour. La civilisation, la science et les religions supérieures doivent délivrer l’humanité de ces peurs nées de la crainte des phénomènes naturels. Une plus grande illumination devrait ainsi éviter aux mortels éduqués de dépendre d’un intermédiaire quelconque pour communier avec la Déité. 92:7.13 Les hommes modernes ont en eux-mêmes une conscience suffisante de la religion, mais leurs coutumes d’adoration sont rendues confuses et sont discréditées par leur métamorphose sociale accélérée et leur développement scientifique sans précédent. Les hommes et les femmes qui pensent veulent que la religion soit définie à nouveau, et cette exigence obligera la religion à se réévaluer. 92:7.16 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 93. Machiventa Melchizédek 93:0.1 Les Melchizédeks sont largement connus comme Fils de secours, car ils s’engagent dans une stupéfiante série d’activités sur les mondes d’un univers local. Quand un problème extraordinaire se pose ou qu’il faut tenter quelque chose d’inhabituel, c’est très souvent un Melchizédek qui en accepte la mission. L’aptitude des Fils Melchizédeks à opérer en cas d’urgence et sur des niveaux très diversifiés de l’univers, même sur le niveau physique de manifestation de la personnalité, est particulière à leur ordre. 93:0.2 L’ordre Melchizédek de filiation universelle a été extrêmement actif sur Urantia. Un corps de douze d’entre eux a servi en liaison avec les Porteurs de Vie. Un corps ultérieur de douze assura l’administration provisoire de votre monde peu après la sécession de Caligastia et conserva l’autorité jusqu’à l’époque d’Adam et d’Ève. Ces douze Melchizédeks revinrent sur Urantia après la défaillance d’Adam et d’Ève, et continuèrent ensuite comme administrateurs provisoires de la planète jusqu’au jour où Jésus de Nazareth, en tant que Fils de l’Homme, devint Prince Planétaire titulaire d’Urantia. 1. L’incarnation de Machiventa 93:1.1 La vérité révélée fut menacée de disparition durant les millénaires qui suivirent l’avortement de la mission d’Adam sur Urantia. Intellectuellement, les races humaines faisaient des progrès, mais, spirituellement, elles perdaient lentement du terrain. Vers l’an 3 000 av. J.-C., le concept de Dieu était devenu très vague dans le mental des hommes. 93:1.2 Les douze administrateurs provisoires Melchizédeks étaient au courant du projet d’effusion de Micaël sur leur planète, mais ne savaient pas dans quel délai elle se produirait. C’est pourquoi ils se réunirent en conseil solennel et demandèrent aux Très Hauts d’Édentia que des dispositions fussent prises pour maintenir la lumière de la vérité sur Urantia. Cette demande fut rejetée avec la mention que « la conduite des affaires sur la 606 de Satania est entièrement entre les mains des conservateurs Melchizédeks ». Les administrateurs provisoires appelèrent alors à l’aide le Père Melchizédek, mais reçurent seulement la notification qu’ils devaient continuer à soutenir la vérité de la manière qu’ils auraient eux-mêmes choisie. 93:1.3 Ce fut comme conséquence de la réduction complète des douze administrateurs provisoires de la planète à leurs propres ressources que l’un d’eux, Machiventa Melchizédek, se porta volontaire pour faire ce qui n’avait été accompli que six fois dans toute l’histoire de Nébadon : se personnaliser temporairement sur terre comme un homme du royaume, s’effuser comme Fils de secours pour un ministère auprès du monde. Les autorités de Salvington accordèrent la permission de tenter cette aventure, et l’incarnation effective de Machiventa Melchizédek fut consommée près du lieu qui allait devenir la ville de Salem, en Palestine. Toute l’opération de la matérialisation de ce Fils Melchizédek fut accomplie par les administrateurs provisoires planétaires avec la coopération des Porteurs de Vie, de certains Maitres Contrôleurs Physiques et d’autres personnalités célestes résidant sur Urantia. 2. Le sage de Salem 93:2.1 C’est 1 973 ans avant la naissance de Jésus que Machiventa s’effusa sur les races humaines d’Urantia. Son arrivée n’eut rien de spectaculaire ; nul œil humain ne fut témoin de sa matérialisation. La première fois qu’un mortel l’observa fut le jour mémorable où il entra dans la tente d’Amdon, un éleveur chaldéen d’origine sumérienne. La proclamation de sa mission fut incorporée dans la simple déclaration qu’il fit à ce berger : « Je suis Melchizédek, prêtre d’El Elyon, le Très Haut, le seul et unique Dieu. » 93:2.2 Quand le berger fut revenu de son étonnement et eut accablé cet étranger de nombreuses questions, il demanda à Melchizédek de souper avec lui. Ce fut la première fois, dans sa longue carrière universelle, que Machiventa mangea des aliments matériels, la nourriture qui devait le sustenter pendant les quatre-vingt-quatorze ans de sa vie en tant qu’être matériel. 93:2.3 Cette nuit-là, tandis qu’ils conversaient sous les étoiles, Melchizédek inaugura sa mission de révéler la vérité de la réalité de Dieu lorsqu’avec un mouvement circulaire du bras, il se tourna vers Amdon en disant : « El Elyon, le Très Haut, est le divin créateur des étoiles et du firmament, et même de cette terre sur laquelle nous vivons, et il est aussi le Dieu suprême du ciel. » 93:2.4 En peu d’années, Melchizédek avait assemblé autour de lui un groupe d’élèves, de disciples et de croyants qui forma le noyau de la communauté ultérieure de Salem. Il fut bientôt connu dans toute la Palestine comme le prêtre d’El Elyon, le Très Haut, et comme le sage de Salem. 93:2.7 Ce Melchizédek incarné reçut un Ajusteur de Pensée qui habita sa personnalité suprahumaine comme moniteur du temps et mentor de la chair. Cet esprit du Père acquit aussi l’expérience et l’introduction pratique aux problèmes d’Urantia, ainsi que la technique d’habitation d’un Fils incarné. C’est grâce à cela qu’il put agir si valeureusement dans le mental humain du Fils de Dieu qui vint plus tard, lorsque Micaël apparut sur terre dans la similitude de la chair mortelle. 3. Les enseignements de Melchizédek 93:3.2 Melchizédek enseigna le concept d’un Dieu unique, d’une Déité universelle. 93:3.4 Pour la troupe de ses partisans, il ne fit aucun effort pour présenter des enseignements dépassant le sujet du gouvernement des Très Hauts d’Édentia – les Dieux d’Urantia. Melchizédek enseigna toutefois à certains des vérités supérieures, y compris la conduite et l’organisation de l’univers local. Mais, à son brillant disciple Nordan le Kénite et à son groupe d’étudiants assidus, il enseigna les vérités du superunivers et même de Havona. 93:3.5 Les membres de la famille de Katro, chez qui Melchizédek vécut pendant plus de trente ans, connurent beaucoup de ces vérités supérieures et les perpétuèrent longtemps dans leurs familles, même jusqu’à l’époque de leur illustre descendant Moïse. Celui-ci se trouva ainsi en possession d’une tradition du temps de Melchizédek faisant autorité, car elle lui avait été transmise par la branche paternelle de ses ancêtres et aussi par d’autres sources touchant sa branche maternelle. 93:3.7 Melchizédek enseigna qu’à un moment donné dans l’avenir, un autre Fils de Dieu viendrait s’incarner comme lui-même, mais qu’il naitrait d’une femme. 4. La religion de Salem 93:4.1 Les cérémonies du culte de Salem étaient fort simples. Toute personne qui signait sur les tablettes d’argile des listes de l’église Melchizédek, ou y apposait une marque, apprenait par cœur le credo suivant et y souscrivait : 93:4.2 1. Je crois en El Elyon, le Dieu Très Haut, le seul Père Universel et Créateur de toutes choses. 93:4.3 2. J’accepte l’alliance de Melchizédek avec le Très Haut, selon laquelle la faveur de Dieu est accordée à ma foi, et non à des sacrifices et à des offrandes consumées. 93:4.4 3. Je promets d’obéir aux sept commandements de Melchizédek et d’annoncer à tous les hommes la bonne nouvelle de cette alliance avec le Très Haut. 93:4.6 Ces commandements de la religion de Salem étaient les suivants : 93:4.7 1. Tu ne serviras point d’autre Dieu que le Très Haut Créateur du ciel et de la terre. 93:4.8 2. Tu ne douteras pas que la foi soit la seule condition requise pour le salut éternel. 93:4.9 3. Tu ne porteras pas de faux témoignage. 93:4.10 4. Tu ne tueras pas. 93:4.11 5. Tu ne déroberas pas. 93:4.12 6. Tu ne commettras pas d’adultère. 93:4.13 7. Tu ne manqueras pas d’égards envers tes parents et tes ainés. 93:4.14 Aucun sacrifice n’était autorisé à l’intérieur de la colonie, mais Melchizédek savait combien il est difficile de déraciner brusquement des coutumes établies depuis longtemps ; en conséquence, il avait sagement offert à ces gens de substituer un sacrement de pain et de vin à l’ancien sacrifice de chair et de sang. 5. La sélection d’Abraham 93:5.1 Bien qu’il puisse être erroné de parler d’un « peuple élu », ce n’est pas une erreur d’appeler Abraham un « élu ». De fait, Melchizédek confia à Abraham la responsabilité de maintenir vivante la vérité d’un Dieu unique en contraste avec la croyance prédominante à des déités multiples. 93:5.2 Le choix de la Palestine comme siège des activités de Machiventa fut en partie basé sur le désir d’établir le contact avec une famille humaine incorporant le potentiel des qualités de chef. À l’époque de l’incarnation de Melchizédek, beaucoup de familles terrestres étaient tout aussi bien préparées que celle d’Abraham à recevoir la doctrine de Salem. Il y avait des familles également douées parmi les hommes rouges, les hommes jaunes et les descendants des Andites de l’Ouest et du Nord. Mais, encore une fois, aucun de leurs lieux de séjour n’était aussi bien situé que la rive orientale de la mer Méditerranée pour l’apparition ultérieure de Micaël sur terre. La mission de Melchizédek en Palestine et la venue subséquente de Micaël chez le peuple hébreu furent en grande partie déterminées par la géographie, du fait que la Palestine occupait un emplacement central par rapport au commerce, aux routes de voyage et à la civilisation alors existants sur la planète. 93:5.3 Pendant un certain temps, les administrateurs provisoires Melchizédeks avaient observé les ancêtres d’Abraham et ils escomptaient avec confiance que, dans une génération donnée, il naitrait un descendant caractérisé par l’intelligence, l’initiative, la sagacité et la sincérité. Les enfants de Térach, père d’Abraham, répondaient en tous points à cette attente. La possibilité de contact avec ces enfants de Térach aux talents variés joua un rôle considérable dans l’apparition de Machiventa à Salem. 93:5.4 Térach et sa famille étaient à moitié convertis à la religion de Salem. 93:5.5 Quelques semaines après la mort de Térach, père d’Abraham, Melchizédek envoya l’un de ses étudiants, Jaram le Hittite, porter à Abraham et à Nahor l’invitation suivante : « Venez à Salem où vous entendrez nos enseignements sur la vérité du Créateur éternel, et le monde entier sera béni par la descendance éclairée des deux frères que vous êtes. 93:5.7 Peu après s’être établis à Salem, Abraham et Lot se rendirent dans la vallée du Nil pour obtenir des vivres, car une sécheresse sévissait alors en Palestine. 93:5.10 Après être retourné avec sa famille à Salem, Abraham murit ses projets militaires. Il fut bientôt reconnu comme chef civil du territoire de Salem ; il avait confédéré sept tribus avoisinantes sous son commandement. En vérité, ce fut avec grande difficulté que Melchizédek freina Abraham, qui était enflammé de zèle et voulait rassembler les tribus du voisinage à la pointe de l’épée pour les amener à connaitre ainsi plus rapidement les vérités de Salem. 6. L’alliance de Melchizédek avec Abraham 93:6.1 Abraham envisageait la conquête de tout Canaan, et sa détermination était seulement affaiblie par le fait que Melchizédek ne voulait pas sanctionner l’entreprise. 93:6.2 Melchizédek expliqua à Abraham la futilité de lutter contre la confédération des Amorites, mais il lui fit également comprendre que ces clans arriérés se suicidaient certainement par leurs stupides pratiques ; au bout de quelques générations, ils seraient tellement affaiblis que les descendants d’Abraham, dont le nombre se serait grandement accru entretemps, pourraient facilement les vaincre. 93:6.3 Melchizédek conclut alors avec lui une alliance formelle à Salem. Il dit à Abraham : « Regarde maintenant les cieux et compte les étoiles si tu peux ; ta semence sera aussi nombreuse qu’elles. » Et Abraham crut Melchizédek, « et cela lui fut imputé à justice ». 93:6.4 L’alliance de Melchizédek avec Abraham représente le grand accord urantien entre la divinité et l’humanité, selon lequel Dieu accepte de tout faire, l’homme acceptant seulement de croire à la promesse de Dieu et de suivre ses instructions. 93:6.5 Peu de temps après l’établissement de cette alliance, Isaac, le fils d’Abraham, naquit conformément à la promesse de Melchizédek. Après la naissance d’Isaac, Abraham prit très au sérieux son alliance avec Melchizédek et se rendit à Salem pour la faire confirmer par écrit. Ce fut lors de cette acceptation publique et officielle de l’alliance qu’il changea son nom d’Abram pour celui d’Abraham. 93:6.8 Après la consommation de cette alliance solennelle, la réconciliation entre Abraham et Melchizédek fut complète. Abraham améliora grandement le temple de Salem et fournit de nouvelles tentes pour toute l’école. Non seulement il étendit le système de la dime, mais il institua aussi nombre de meilleures méthodes pour mener les affaires de l’école ; en outre, il contribua grandement à mieux gérer le département de la propagande missionnaire. 7. Les missionnaires de Melchizédek 93:7.1 À mesure que les décennies s’écoulaient, ces éducateurs atteignirent des points de plus en plus éloignés de Salem, emportant avec eux l’évangile de croyance et de foi en Dieu selon Machiventa. 93:7.2 Les descendants d’Adamson, groupés autour des rives du lac de Van, écoutaient volontiers les éducateurs hittites du culte de Salem. À partir de ce centre, jadis andite, des instructeurs furent envoyés dans les régions lointaines d’Europe et d’Asie. La vie et les expériences de ces hommes et de ces femmes qui partirent à l’aventure de Salem, de Mésopotamie et du lac de Van pour éclairer les tribus de l’hémisphère oriental, représentent un chapitre héroïque dans les annales de la race humaine. 93:7.3 Mais la tâche était si grande et les tribus si arriérées que les résultats furent vagues et imprécis. D’une génération à l’autre, l’évangile de Salem trouvait sa place çà et là, mais, sauf en Palestine, jamais l’idée d’un seul Dieu ne put prétendre à l’allégeance continue d’une tribu ou d’une race entière. 8. Le départ de Melchizédek 93:8.1 Ce fut peu après la destruction de Sodome et de Gomorrhe que Machiventa décida de mettre fin à son effusion de secours sur Urantia. Melchizédek voulait quitter le cadre de ses activités terrestres suffisamment longtemps avant la mort d’Abraham pour assurer que la vérité d’un seul et unique Dieu s’établirait fortement dans le mental de ses disciples. En conséquence, Machiventa se retira un soir sous sa tente de Salem après avoir souhaité bonne nuit à ses compagnons humains, et, lorsque ceux-ci vinrent l’appeler le lendemain matin, il n’était plus là, car ses pareils l’avaient enlevé. 9. Après le départ de Melchizédek 93:9.2 La perte de Melchizédek laissa dans le cœur d’Abraham une tristesse dont il ne se remit jamais complètement. Ayant perdu son associé dans l’édification du royaume spirituel, il quitta Salem en direction du sud pour vivre à proximité de ses intérêts à Gérar. 93:9.4 Mais Abraham ne devait pas être détourné longtemps de sa mission comme successeur de Melchizédek. Il fit bientôt des conversions chez les Philistins et le peuple d’Abimélech, puis signa un traité avec eux. C’est ainsi qu’Abraham redevint un grand chef en Palestine. Il était le chef spirituel de toutes les tribus environnantes, et son influence persista quelque temps après sa mort. Abraham mourut confiant dans la foi en Dieu, qu’il avait apprise de Melchizédek dans les écoles disparues de Salem. 93:9.5 La génération suivante eut de la peine à comprendre l’histoire de Melchizédek. En moins de cinq-cents ans, beaucoup considérèrent tout le récit comme un mythe. Isaac resta assez proche des enseignements de son père et maintint l’évangile de la colonie de Salem, mais il fut plus difficile à Jacob de saisir le sens de ces traditions. Joseph croyait fermement en Melchizédek, et ce fut largement à cause de cela que ses frères le considérèrent comme un rêveur. Les honneurs conférés à Joseph en Égypte étaient principalement dus à la mémoire de son arrière grand-père Abraham. Joseph reçut l’offre de commander les armées égyptiennes, mais, en raison de la fermeté avec laquelle il croyait aux traditions de Melchizédek et aux enseignements ultérieurs d’Abraham et d’Isaac, il choisit de servir comme administrateur civil, estimant qu’il pourrait ainsi mieux travailler au progrès du royaume des cieux. 10. Le présent statut de Machiventa Melchizédek 93:10.3 Machiventa Melchizédek continua à prendre grand intérêt aux affaires des descendants des hommes qui avaient cru à ses enseignements pendant son incarnation. Mais les descendants d’Abraham par Isaac, dans la ligne où ils se marièrent avec les Kénites, furent les seuls qui continuèrent à entretenir longtemps un certain concept clair des enseignements de Salem. 93:10.4 Durant les dix-neuf siècles suivants, ce Melchizédek collabora d’une façon continue avec de nombreux prophètes et voyants, s’efforçant ainsi de garder vivantes les vérités de Salem jusqu’à la plénitude des temps pour l’apparition de Micaël sur terre. 93:10.5 Machiventa poursuivit ses activités d’administrateur provisoire planétaire jusqu’à l’époque du triomphe de Micaël sur Urantia. Par la suite, il fut attaché au service d’Urantia, sur Jérusem, comme l’un des vingt-quatre administrateurs et vient tout récemment d’être élevé à la position d’ambassadeur personnel du Fils Créateur sur Jérusem, avec le titre de Prince Planétaire Vice-gérant d’Urantia. 93:10.12 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 94. Les enseignements de Melchizédek en Orient 94:0.1 Les premiers instructeurs de la religion de Salem pénétrèrent jusqu’aux tribus les plus reculées d’Afrique et d’Eurasie, prêchant toujours l’évangile de Melchizédek, qui présentait la confiance et la foi de l’homme en l’unique Dieu universel comme le seul prix à payer pour obtenir la faveur divine. L’alliance de Melchizédek avec Abraham servit de modèle pour toute la propagande initiale émanant de Salem et des autres centres. Urantia n’a jamais eu de missionnaires religieux plus enthousiastes et plus dynamiques que ces nobles hommes et femmes qui apportèrent les enseignements de Melchizédek dans tout l’hémisphère oriental. Ces missionnaires furent recrutés parmi de nombreux peuples et races, et répandirent en grande partie leurs enseignements par le truchement d’indigènes convertis. Ils établissaient des centres d’éducation dans les différentes parties du monde où ils enseignaient la religion de Salem aux indigènes, et ensuite ils chargeaient leurs élèves d’instruire leur propre peuple. 1. Les enseignements de Salem dans l’Inde védique 94:1.1 À l’époque de Melchizédek, l’Inde était un pays cosmopolite récemment tombé sous la domination politique et religieuse des envahisseurs aryens-andites venus du Nord et de l’Ouest. 94:1.5 Les missionnaires de Salem prêchaient le Dieu unique de Melchizédek, le Très Haut du ciel. Ce portrait n’était pas entièrement en désaccord avec le concept émergent de Brahma-Père en tant que source de tous les dieux, mais la doctrine de Salem ne comportait pas de rites ; elle allait donc directement à l’encontre des dogmes, traditions et enseignements de la prêtrise brahmanique. Les prêtres brahmanes ne voulurent jamais accepter la doctrine de Salem enseignant le salut par la foi, la faveur de Dieu obtenue en dehors des observances rituelles et des sacrifices cérémoniels. 2. Le brahmanisme 94:2.1 À mesure que les missionnaires de Salem pénétrèrent plus au sud dans le Deccan dravidien, ils rencontrèrent un système de castes de plus en plus solidement établi ; ce système avait été imaginé par les Aryens cherchant à conserver leur identité raciale en face d’une marée montante de peuplades Sangiks secondaires. La caste sacerdotale brahmanique étant l’essence même du système, cet ordre social retarda considérablement le progrès des instructeurs de Salem. 94:2.4 Parmi toutes les civilisations, ce fut la védique-aryenne qui paya le prix le plus terrible pour avoir rejeté l’évangile de Salem. 94:2.7 Dans leurs efforts d’autopréservation, les brahmanes avaient rejeté le Dieu unique de Melchizédek, et maintenant ils se trouvaient nantis de l’hypothèse du Brahman, ce moi philosophique imprécis et illusoire, ce Cela impersonnel et impuissant qui a laissé la vie spirituelle de l’Inde désemparée et prostrée depuis ce temps malheureux jusqu’au vingtième siècle. 3. La philosophie brahmanique 94:3.1 Bien que la phase supérieure du brahmanisme soit à peine une religion, elle a vraiment été l’une des plus nobles tentatives du mental des mortels pour pénétrer les domaines de la philosophie et de la métaphysique. Après avoir pris le départ pour découvrir la réalité finale, le mental indien ne s’est plus arrêté avant d’avoir spéculé sur presque tous les aspects de la théologie, excepté sur le concept essentiel et double de la religion : l’existence du Père Universel de toutes les créatures de l’univers, et le fait de l’expérience ascendante, dans l’univers, de ces mêmes créatures cherchant à atteindre le Père éternel qui leur a commandé d’être parfaites, comme lui-même est parfait. 4. La religion hindoue 94:4.9 L’hindouisme a survécu parce qu’il est essentiellement une partie intégrante du tissu social fondamental de l’Inde. Il ne comporte pas de grande hiérarchie qui puisse être troublée ou détruite ; il est imbriqué dans le modèle de vie du peuple. Il possède une adaptabilité aux conditions changeantes dépassant celle de tout autre culte, et il prend une attitude tolérante d’adoption envers beaucoup d’autres religions, prétendant que Gautama Bouddha et même le Christ étaient des incarnations de Vishnou. 94:4.10 Aujourd’hui, l’Inde a surtout besoin d’une présentation de l’évangile de Jésus – la Paternité de Dieu et la filiation de tous les hommes, avec la fraternité qui s’ensuit et que l’on réalise personnellement par un ministère aimant et un service social. Aux Indes, le cadre philosophique existe, la structure du culte est présente ; il manque simplement l’étincelle vivifiante de l’amour dynamique dépeint dans l’évangile originel du Fils de l’Homme, dépouillé des doctrines et dogmes occidentaux qui ont tendu à faire de la vie d’effusion de Micaël une religion des hommes blancs. 5. La lutte pour la vérité en Chine 94:5.1 Pendant que les missionnaires de Salem parcouraient l’Asie en répandant la doctrine du Dieu Très Haut et du salut par la foi, ils s’imprégnèrent beaucoup de la philosophie et de la pensée religieuse des divers pays traversés. Pendant plus de cent ans, les Salémites maintinrent leur quartier général à Si Fouch, où ils entrainèrent des éducateurs chinois qui enseignèrent dans tous les domaines de la race jaune. 94:5.2 Ce fut comme conséquence directe de cet enseignement que la toute première forme de taoïsme apparut en Chine ; c’était une religion extrêmement différente de celle qui porte aujourd’hui ce nom. Le taoïsme primitif ou prototaoïsme était composé des facteurs suivants : 94:5.3 1. Les rémanences des enseignements de Singlangton, qui persistèrent dans le concept de Shang-ti, le Dieu du Ciel. 94:5.4 2. La religion de Salem d’une Très Haute Déité Créatrice prête à octroyer sa faveur à l’humanité en réponse à la foi de l’homme. 94:5.5 3. Le concept du Brahman-Absolu des philosophes hindous doublé du désir d’échapper à tous les maux. 94:5.8 Les Salémites ne travaillèrent pas en vain. Ce fut sur les fondements de leur évangile que les grands philosophes de la Chine du sixième siècle av. J.-C. bâtirent leurs enseignements. L’atmosphère morale et les sentiments spirituels de l’époque de Lao-Tseu et de Confucius provenaient des enseignements des missionnaires de Salem donnés au cours d’un âge antérieur. 6. Lao-Tseu et Confucius 94:6.1 Environ six-cents ans avant l’arrivée de Micaël, Melchizédek, alors désincarné depuis longtemps, eut l’impression que la pureté de son enseignement sur la terre était indument mise en péril par résorption générale dans les croyances plus anciennes d’Urantia. Il apparut, pour un temps, que sa mission comme précurseur de Micaël risquait d’échouer. Alors, au sixième siècle avant le Christ, par une coordination exceptionnelle de facteurs spirituels dont tous ne sont pas compris, même par les superviseurs planétaires, Urantia assista à une présentation fort inhabituelle de la vérité religieuse sous des formes multiples. Par le truchement de divers éducateurs humains, l’évangile de Salem fut reformulé et revivifié ; il subsista ensuite en grande partie, tel qu’il fut alors présenté, jusqu’à l’époque des présents écrits. 94:6.2 Ce siècle exceptionnel de progrès spirituel fut caractérisé par l’apparition de grands instructeurs religieux, moraux et philosophiques dans tout le monde civilisé. En Chine, les deux maitres les plus remarquables furent Lao-Tseu et Confucius. 94:6.3 Lao-Tseu édifia directement sur les concepts des traditions de Salem en déclarant que le Tao était l’Unique Cause Première de toute la création. Lao-Tseu avait une grande vision spirituelle. Il enseigna que « la destinée éternelle de l’homme était l’union perpétuelle avec le Tao, Dieu Suprême et Roi Universel ». 94:6.4 Lao-Tseu fut aussi l’un des premiers à présenter la doctrine consistant à rendre le bien pour le mal. 94:6.6 Sa compréhension du dessein éternel de Dieu était claire, car il dit : « La Déité Absolue ne fait pas d’efforts, mais elle est toujours victorieuse ; elle ne contraint pas les hommes, mais se tient toujours prête à répondre à leurs désirs sincères ; la volonté de Dieu est éternellement patiente, et son expression est inévitable dans l’éternité. » 94:6.8 Le taoïsme populaire du vingtième siècle d’Urantia n’a plus grand-chose de commun avec les sentiments sublimes et les conceptions cosmiques du vieux philosophe. 94:6.9 Confucius (Kong Fou-tsé) était un jeune contemporain de Lao dans la Chine du sixième siècle av. J.-C. Confucius basa ses doctrines sur les meilleures traditions morales de la longue histoire de la race jaune ; il fut aussi quelque peu influencé par ce qui persistait des traditions des missionnaires de Salem. Son principal travail consista à compiler les sages dictons des anciens philosophes. Il fut rejeté comme éducateur durant sa vie, mais, depuis lors, ses écrits et ses enseignements ont toujours exercé une grande influence en Chine et au Japon. 94:6.10 Confucius prêchait la moralité en se basant sur la théorie que la voie terrestre est l’ombre déformée de la voie céleste, que le véritable modèle de la civilisation temporelle est l’image reflétée de l’ordre éternel des cieux. Le concept potentiel de Dieu dans le confucianisme fut presque complètement subordonné à l’accent mis sur la Voie du Ciel, le modèle du cosmos. 94:6.11 Les enseignements de Lao ont été perdus pour tous, sauf pour une minorité en Orient, mais les écrits de Confucius ont toujours constitué, depuis leur diffusion, la base de la contexture morale de la culture de près d’un tiers des Urantiens. 94:6.12 Comme bien d’autres éducateurs spirituels et moraux, Confucius et Lao-Tseu finirent pas être déifiés par leurs disciples au cours des âges de ténèbres spirituelles qui intervinrent en Chine entre le déclin et la perversion de la foi taoïste, et l’arrivée des missionnaires bouddhistes venant des Indes. 7. Gautama Siddharta 94:7.1 Contemporain de Lao-Tseu et de Confucius en Chine, un autre grand instructeur de la vérité surgit aux Indes. Gautama Siddharta naquit au sixième siècle avant le Christ dans la province du Népal, au Nord de l’Inde. Ses disciples le présentèrent, plus tard, comme le fils d’un chef fabuleusement riche, mais, en vérité, il était l’héritier présomptif d’un insignifiant chef de clan qui régnait par consentement tacite sur une petite vallée montagneuse isolée, dans le sud des Himalayas. 94:7.2 Autour de ce jeune prince prophète, régnait une atmosphère de sincérité sublime et de générosité extraordinaire qui séduisait beaucoup les hommes de cette époque. Il se détourna de la pratique consistant à rechercher le salut individuel par des afflictions physiques et des souffrances personnelles, et il exhorta ses disciples à apporter son évangile au monde entier. 94:7.3 Au milieu de la confusion et des pratiques cultuelles excessives de l’Inde, les enseignements plus sains et plus modérés de Gautama arrivèrent comme un soulagement qui faisait du bien. Il dénonça les dieux, les prêtres et leurs sacrifices, mais lui non plus ne réussit pas à percevoir la personnalité de l’Un Universel. 94:7.5 Gautama fonda son école à Bénarès, et ce fut durant sa seconde année qu’un élève, Bautan, communiqua à son maitre les traditions des missionnaires de Salem au sujet de l’alliance de Melchizédek avec Abraham. Bien que Siddharta n’eût pas une conception très claire du Père Universel, il prit une position avancée sur le salut par la foi – la simple croyance. Il la déclara devant ses disciples et commença à envoyer ses élèves au dehors, par groupes de soixante, pour proclamer aux peuples de l’Inde « la bonne nouvelle du salut gratuit : que tous les hommes, humbles ou élevés, peuvent atteindre la félicité par la foi en la droiture et la justice ». 94:7.7 Dans ce qu’il avait de mieux, l’évangile de salut universel, proclamé par Gautama et dépourvu de sacrifices, de tortures, de rituels et de prêtres, était une doctrine révolutionnaire et stupéfiante pour son époque. Il fut étonnamment près de constituer une renaissance de l’évangile de Salem. Il apporta du secours à des millions d’âmes désespérées et, malgré ses ridicules altérations au cours des siècles ultérieurs, cet évangile subsiste encore comme l’espoir de millions d’êtres humains. 94:7.8 Siddharta enseigna beaucoup plus de vérités qu’il n’en survécut dans les cultes modernes portant son nom. Le bouddhisme moderne ne représente pas plus les enseignements de Gautama Siddharta que le christianisme ne représente les enseignements de Jésus de Nazareth. 8. La foi bouddhique 94:8.2 Le bouddhisme prit naissance dans une personnalité historique, et non dans un mythe. Les fidèles de Gautama l’appelaient Sasta, qui signifie maitre ou instructeur. 94:8.3 L’évangile originel de Gautama était basé sur les quatre nobles vérités : 94:8.4 1. Les nobles vérités de la souffrance. 94:8.5 2. Les origines de la souffrance. 94:8.6 3. La destruction de la souffrance. 94:8.7 4. Le moyen de détruire la souffrance. 94:8.8 Gautama n’avait pas l’intention d’essayer de détruire tout effort, tout désir et toute affection en échappant à la souffrance ; son enseignement était plutôt destiné à décrire aux mortels la futilité de placer entièrement leurs espérances et leurs aspirations dans des buts temporels et des objectifs matériels. 94:8.16 Siddharta ne croyait guère à l’immortalité de la personnalité humaine ; sa philosophie n’apportait qu’une sorte de continuité fonctionnelle. 94:8.17 D’après les enseignements originels de Gautama, le salut s’obtient par l’effort humain, en dehors de l’aide divine ; il n’y a place ni pour la foi libératrice ni pour des prières à des puissances suprahumaines. 94:8.18 La grande vérité de l’enseignement de Siddharta fut sa proclamation d’un univers de justice absolue. Il enseigna la meilleure philosophie athée qui ait jamais été inventée par un mortel ; elle était l’humanisme idéal et ôta fort efficacement toute base aux superstitions, aux rituels magiques et à la peur des fantômes et des démons. 9. La diffusion du bouddhisme 94:9.1 Le bouddhisme ne se répandit pas beaucoup en tant que religion jusqu’au jour où un monarque de basse caste, Açoka, l’adopta pour sa propre protection. Il bâtit un grand empire indien grâce à la propagande de ses missionnaires bouddhistes. Au cours d’une période de vingt-cinq ans, il éduqua plus de dix-sept-mille missionnaires qu’il expédia jusqu’aux plus lointaines frontières du monde connu. En une seule génération, il fit du bouddhisme la religion dominante de la moitié de la terre. 94:9.2 La diffusion du bouddhisme dans toute l’Asie à partir de son foyer aux Indes est l’une des plus palpitantes histoires de consécration spirituelle et de persévérance missionnaire de sincères religionistes. Toutefois, ce bouddhisme n’était plus la simple doctrine de Gautama ; c’était l’évangile rendu miraculeux qui faisait de lui un dieu. 94:9.6 Le bouddhisme est aujourd’hui une religion vivante et croissante parce qu’il réussit à conserver bon nombre des plus hautes valeurs morales de ses adhérents. Il facilite le calme et le contrôle de soi, augmente la sérénité et le bonheur, et contribue beaucoup à empêcher le chagrin et le deuil. Ceux qui croient à cette philosophie vivent des vies meilleures que beaucoup de ceux qui n’y croient pas. 10. La religion au Tibet 94:10.1 Au Tibet, on trouve la plus étrange association des enseignements de Melchizédek combinés avec le bouddhisme, l’hindouisme, le taoïsme et le christianisme. 94:10.2 Chez nul autre peuple des temps modernes, on ne peut trouver tant d’observances provenant de tant de religions. 94:10.3 Les Tibétains possèdent quelque chose de toutes les principales religions du monde, sauf les simples enseignements de l’évangile de Jésus : la filiation avec Dieu, la fraternité des hommes et la citoyenneté toujours ascendante dans l’univers éternel. 11. La philosophie bouddhique 94:11.1 Le bouddhisme pénétra en Chine au premier millénaire après le Christ et cadra bien avec les coutumes religieuses de la race jaune. Le bouddhisme s’amalgama bientôt avec les pratiques rituelles rémanentes du taoïsme en désintégration. 94:11.3 Certains de ses disciples ultérieurs enseignèrent que l’esprit de Sakyamouni Bouddha revenait périodiquement sur terre comme un bouddha vivant, ouvrant ainsi la voie à une perpétuation indéfinie des images de Bouddha, des temples, des rituels et des « bouddhas vivants » imposteurs. C’est ainsi que la religion du grand protestataire indien finit par se trouver enchainée dans ces mêmes pratiques cérémonielles et incantations rituelles qu’il avait précisément combattues avec tant d’intrépidité et dénoncées avec tant de courage. 94:11.4 Le grand progrès apporté par la philosophie bouddhique consista à comprendre que toute vérité est relative. 94:11.7 Pendant plus de deux-mille ans, beaucoup des meilleurs penseurs d’Asie se sont concentrés sur le problème destiné à établir la vérité absolue et la vérité de l’Absolu. 94:11.8 Les penseurs bouddhistes atteignirent certains niveaux élargis, s’y arrêtèrent et les franchirent en continuant leur chemin vers l’évocation de la Source Primordiale des univers : 94:11.10 On tint le raisonnement que, si Gautama était venu vers les peuples de l’Inde, les races de l’humanité avaient dû être bénies dans le lointain passé par la venue d’autres instructeurs de la vérité, et le seraient encore indubitablement dans le lointain futur. Ceci donna naissance à l’enseignement qu’il y avait des Bouddhas en nombre illimité et infini. 94:11.11 Le Bouddha Absolu. Quand on se mit à croire à un nombre presque infini de Bouddhas, il devint nécessaire au mental de l’époque de réunifier ce concept lourd à manier. En conséquence, on commença à enseigner que tous les Bouddhas n’étaient que la manifestation d’une essence supérieure, d’un certain Un Éternel ayant une existence infinie et inconditionnée, d’une certaine Source Absolue de toute réalité. 94:11.12 Bien que cette idée de Déité Absolue n’ait jamais rencontré une grande faveur populaire chez les peuples d’Asie, elle permit aux intellectuels de ces pays d’unifier leur philosophie et d’harmoniser leur cosmologie. Le concept du Bouddha Absolu est tantôt quasi personnel, tantôt entièrement impersonnel – tantôt même une force créatrice infinie. 12. Le concept de Dieu dans le bouddhisme 94:12.1 La cosmologie du bouddhisme avait deux grands points faibles : d’une part elle était contaminée par de nombreuses superstitions de l’Inde et de la Chine, et d’autre part elle sublimait Gautama, d’abord en tant qu’illuminé et ensuite en tant que Bouddha Éternel. Exactement comme le christianisme a souffert d’avoir absorbé beaucoup de philosophie humaine erronée, de même le bouddhisme porte sa marque humaine de naissance. Mais les enseignements de Gautama ont continué à évoluer durant les vingt-cinq derniers siècles. Pour un bouddhiste éclairé, le concept de Bouddha ne représente pas plus la personnalité humaine de Gautama que, pour un chrétien éclairé, le concept de Jéhovah n’est identique à l’esprit démoniaque de l’Horeb. 94:12.2 Le concept de Dieu en contraste avec l’Absolu commença graduellement à se faire jour dans le bouddhisme. Pas à pas, siècle après siècle, le concept de Dieu a évolué jusqu’à murir finalement dans la croyance en Amida Bouddha, grâce aux enseignements de Ryonin, de Honen Shonin et de Shinran au Japon. 94:12.3 Chez ces croyants, on enseigne que l’âme, après avoir passé par la mort, peut choisir de bénéficier d’un séjour au Paradis avant d’entrer au nirvana, état ultime de l’existence. On proclame que ce nouveau salut est obtenu par la foi dans les miséricordes divines et dans les soins aimants d’Amida, Dieu du Paradis en Occident. 94:12.4 La grande force du bouddhisme vient de ce que ses adhérents sont libres de choisir la vérité dans toutes les religions ; il est rare qu’une pareille liberté de choix ait caractérisé une doctrine religieuse d’Urantia. Sous ce rapport, la secte Shin au Japon est devenue l’un des groupes religieux les plus progressifs du monde ; elle a ranimé l’ancien esprit missionnaire des disciples de Gautama et a commencé à envoyer des éducateurs à d’autres peuples. 94:12.5 Le bouddhisme lui-même passe par une renaissance au vingtième siècle. Ses aspects sociaux ont été grandement améliorés par ses contacts avec le christianisme. Le désir d’apprendre s’est rallumé dans le cœur des moines-prêtres de la confrérie, et la diffusion de l’éducation dans cette communauté de foi provoquera certainement de nouveaux progrès dans l’évolution religieuse. 94:12.7 L’heure a sonné de présenter au bouddhisme, au christianisme, à l’hindouisme et même aux peuples de toutes les religions, non pas l’évangile à propos de Jésus, mais la réalité vivante et spirituelle de l’évangile de Jésus. 94:12.8 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 95. Les enseignements de Melchizédek dans le Levant 95:0.1 De même que l’Inde a donné naissance à bien des religions et des philosophies de l’Asie orientale, de même le Levant a été le berceau des croyances de l’Occident. Les missionnaires de Salem se répandirent dans toute l’Asie du Sud-Ouest, à travers la Palestine, la Mésopotamie, l’Égypte, l’Iran et l’Arabie, proclamant partout la bonne nouvelle de l’évangile de Machiventa Melchizédek. 1. La religion de Salem en Mésopotamie 95:1.1 Vers l’an 2000 av. J.-C., les religions de Mésopotamie avaient presque entièrement perdu les enseignements des Séthites et se trouvaient largement sous l’influence des croyances primitives de deux groupes d’envahisseurs : les Bédouins sémites qui s’étaient infiltrés en venant du désert occidental et les cavaliers barbares descendus du nord. 95:1.3 Bien que les éducateurs de Salem eussent beaucoup contribué à raffiner et à rehausser les religions de Mésopotamie, ils ne réussirent pas à obtenir des divers peuples la reconnaissance permanente d’un Dieu unique. Cet enseignement prit le dessus pendant plus de cent-cinquante ans, puis s’effaça graduellement devant la croyance plus ancienne à une multiplicité de déités. 95:1.8 Melchizédek avait recommandé à ses disciples d’enseigner la doctrine d’un Dieu unique, Père et Créateur de tout, et de ne prêcher que l’évangile de la faveur divine obtenue par la simple foi. Mais l’erreur des éducateurs d’une nouvelle vérité est souvent de vouloir en faire trop, d’essayer de remplacer l’évolution lente par une révolution soudaine. Les missionnaires de Melchizédek en Mésopotamie proposèrent un niveau moral trop élevé pour le peuple ; ils voulurent en faire trop, et leur noble cause sombra dans la défaite. 95:1.9 En une seule génération, le quartier général salémite de Kish cessa toute activité, et la propagande de la croyance en un Dieu unique fut pratiquement arrêtée dans toute la Mésopotamie. Toutefois, des restes des écoles de Salem persistèrent. De petits groupes éparpillés çà et là continuèrent à croire au Créateur unique et luttèrent contre l’idolâtrie et l’immoralité des prêtres mésopotamiens. 95:1.10 Ce furent les missionnaires de Salem de la période consécutive au rejet de leur enseignement qui écrivirent nombre des Psaumes de l’Ancien Testament. Ils les gravèrent sur des pierres, où des prêtres hébreux les trouvèrent ultérieurement durant la captivité et les incorporèrent par la suite dans la collection des hymnes attribués à des auteurs juifs. Le Livre de Job reflète assez bien les enseignements de l’école salémite de Kish et de toute la Mésopotamie. 95:1.11 Une grande partie de la culture religieuse mésopotamienne fut incorporée dans la littérature et la liturgie juives en passant par l’Égypte, grâce au travail d’Aménémopé et d’Ikhnaton. 2. La religion égyptienne primitive 95:2.1 C’est en Égypte que les enseignements originels de Melchizédek s’enracinèrent le plus profondément et c’est d’Égypte qu’ensuite ils se répandirent en Europe. La religion évolutionnaire de la vallée du Nil se développa périodiquement par l’arrivée de lignées supérieures de Nodites, d’Adamites et, plus tard, d’Andites venant de la vallée de l’Euphrate. À certains moments, un grand nombre d’administrateurs civils de l’Égypte furent des Sumériens. Les Juifs reçurent des Babyloniens une grande partie de leurs idées sur la création du monde, mais ils tirèrent des Égyptiens leur concept de la divine Providence. 95:2.9 Lors de l’incarnation de Melchizédek, les Égyptiens avaient une religion très supérieure à celle des peuples environnants. Ils croyaient qu’une âme séparée du corps physique, si elle était convenablement armée de formules magiques, pouvait éviter les mauvais esprits intermédiaires et parvenir à la salle de jugement d’Osiris, où elle serait admise dans les royaumes de la félicité si elle n’était pas coupable « de meurtre, de brigandage, de fausseté, d’adultère, de vol ou d’égoïsme ». Si l’âme était pesée dans les balances et trouvée en défaut, elle était consignée aux enfers, à la Dévoratrice. C’était un concept relativement avancé de la vie future en comparaison avec les croyances de beaucoup de peuples voisins. 95:2.10 Le concept du jugement dans l’au-delà pour les péchés d’une vie dans la chair sur terre, qui fut introduit dans la théologie des Hébreux, provenait d’Égypte. 3. L’évolution des concepts moraux 95:3.3 Des milliers d’années avant que l’évangile de Salem eût pénétré en Égypte, ses dirigeants moraux y enseignaient qu’il fallait être équitable et juste, et éviter l’avarice. Ils enseignaient la douceur, la modération et la discrétion. La triade égyptienne de cette époque était Vérité – Justice – Droiture. Parmi toutes les religions purement humaines d’Urantia, nulle ne surpassa les idéaux sociaux et la grandeur morale de cet humanisme de jadis dans la vallée du Nil. 95:3.4 Les doctrines survivantes de la religion de Salem fleurirent dans le terrain de ces idées éthiques et de ces idéaux moraux en évolution. 95:3.5 L’Égypte était intellectuelle et morale, mais assez peu spiritualiste. En six-mille ans, quatre grands prophètes seulement s’élevèrent parmi les Égyptiens : Aménémopé, Okhban, Ikhnaton et Moïse. Les Égyptiens suivirent le premier pendant un temps, ils assassinèrent le second, ils acceptèrent le troisième sans enthousiasme pendant une brève génération et ils rejetèrent le quatrième. Quand les missionnaires de Salem entrèrent pour la première fois en Égypte, ils y trouvèrent cette culture évolutionnaire hautement éthique mêlée aux critères moraux modifiés des immigrants de Mésopotamie. Ces anciens éducateurs de la vallée du Nil furent les premiers à proclamer que la conscience était le mandat de Dieu, la voix de la Déité. 4. Les enseignements d’Aménémopé 95:4.1 En temps voulu, il s’éleva en Égypte un instructeur que beaucoup appelèrent le « fils de l’homme » et d’autres Aménémopé. Ce voyant exalta la conscience au point d’en faire l’arbitre supérieur du juste et du faux, enseigna que les péchés seraient punis et proclama le salut par appel à la déité solaire. 95:4.2 Aménémopé enseigna que les richesses et la fortune étaient des dons de Dieu, et ce concept colora entièrement la philosophie hébraïque apparue plus tard. Ce noble éducateur croyait que la conscience de Dieu était le facteur déterminant de toute conduite, qu’il fallait vivre à chaque instant en ayant conscience de la présence de Dieu et de notre responsabilité envers lui. 95:4.3 Traduits en hébreu, ses enseignements déterminèrent la philosophie du Livre des Proverbes de l’Ancien Testament. 95:4.4 Aménémopé s’attacha à conserver l’éthique de l’évolution et la morale de la révélation, et, dans ses écrits, il les transmit aussi bien aux Hébreux qu’aux Grecs. Il ne fut pas le plus grand éducateur religieux de cet âge, mais il fut le plus influent, en ce sens qu’il colora la pensée ultérieure de deux chainons essentiels de la croissance de la civilisation occidentale – les Hébreux, parmi lesquels la foi occidentale se développa jusqu’à son apogée, et les Grecs, qui développèrent la pensée purement philosophique jusqu’à ses plus hauts sommets européens. 95:4.5 Le Psaume I du Livre hébreu des Psaumes fut écrit par Aménémopé et forme le cœur des enseignements d’Ikhnaton. 5. Le remarquable Ikhnaton 95:5.1 Les enseignements d’Aménémopé perdaient lentement leur emprise sur le mental égyptien lorsque, sous l’influence d’un médecin salémite égyptien, une femme de la famille royale adopta les enseignements de Melchizédek. Cette femme décida son fils Ikhnaton, pharaon d’Égypte, à accepter cette doctrine d’un Dieu Unique. 95:5.2 Depuis la fin de l’incarnation de Melchizédek, nul être humain n’avait possédé de la religion révélée de Salem un concept d’une aussi étonnante clarté qu’Ikhnaton. Durant cette époque de dépression spirituelle croissante en Mésopotamie, il conserva vivante en Égypte la doctrine d’El Elyon, le Dieu Unique. 95:5.4 Jamais dans toute l’histoire un roi ne s’employa aussi méthodiquement que cet extraordinaire Ikhnaton à faire basculer une nation tout entière du polythéisme au monothéisme. Avec une résolution stupéfiante, ce jeune souverain rompit avec le passé, changea son nom, abandonna sa capitale, bâtit une ville entièrement nouvelle et créa une littérature et un art nouveaux pour un peuple entier. Mais il alla trop vite et construisit trop, plus qu’il n’en pouvait subsister après son départ. 95:5.6 Très sagement, Ikhnaton chercha à établir la doctrine d’un Dieu unique sous l’apparence du dieu-soleil. Cette décision d’approcher l’adoration du Père Universel en absorbant tous les dieux dans l’adoration du soleil était due aux conseils du médecin salémite. Il existait alors une religion, dite d’Aton, concernant la paternité et la maternité de Dieu. 95:5.7 Ikhnaton écrivit aussi cent-trente-sept hymnes, dont douze sont actuellement conservés dans le Livre des Psaumes de l’Ancien Testament et attribués à des auteurs hébreux. 95:5.9 La faiblesse fatale de l’évangile d’Ikhnaton fut sa plus grande vérité, l’enseignement qu’Aton n’était pas seulement le créateur de l’Égypte, mais aussi « du monde entier, des hommes et des bêtes, et de tous les pays étrangers, même de la Syrie et de Kush, en plus de ce pays d’Égypte. Il met chacun à sa place et pourvoit aux besoins de tous ». Ces concepts de la Déité étaient élevés et supérieurs, mais non nationalistes. Un tel sentiment d’internationalisme en matière de religion ne réussit pas à relever le moral de l’armée égyptienne sur le champ de bataille, et, en même temps, il fournit aux prêtres des armes efficaces contre le jeune roi et sa nouvelle religion. Son concept de la Déité était bien supérieur à celui des Hébreux plus tardifs, mais trop avancé pour servir les desseins d’un bâtisseur de nation. 95:5.10 L’idéal monothéiste souffrit de la disparition d’Ikhnaton, mais l’idée d’un Dieu unique persista dans le mental de nombreux groupes. Le gendre d’Ikhnaton se rangea du côté des prêtres, revint à l’adoration des anciens dieux et changea son nom en celui de Toutankhamon. 95:5.11 Cependant, les prêtres ne purent triompher entièrement de la vague monothéiste. Le concept du monothéisme ne mourut jamais dans le cœur des Égyptiens et du reste du monde. 95:5.14 Bien que l’effort de ce souverain égyptien pour imposer à son peuple l’adoration d’un Dieu unique ait semblé avoir échoué, il faut noter que les répercussions de son œuvre se firent sentir pendant des siècles en Palestine et en Grèce, et que l’Égypte devint ainsi l’agent qui transmit à tous les peuples occidentaux ultérieurs la combinaison de la culture évolutionnaire du Nil et de la religion révélée de l’Euphrate. 95:5.15 La gloire de cette grande ère de développement moral et de croissance spirituelle dans la vallée du Nil était en voie de disparition rapide à l’époque où commença la vie nationale des Hébreux. À la suite de leur séjour en Égypte, ces bédouins emportèrent beaucoup de ces enseignements et perpétuèrent nombre de doctrines d’Ikhnaton dans leur religion raciale. 6. Les doctrines de Salem en Iran 95:6.1 De Palestine, quelques missionnaires de Melchizédek se rendirent sur le grand plateau iranien en passant par la Mésopotamie. Pendant plus de cinq-cents ans, les éducateurs de Salem progressèrent en Iran. Toute la nation s’orientait vers la religion de Melchizédek lorsqu’un changement de dirigeants précipita une implacable persécution qui mit pratiquement fin aux enseignements monothéistes du culte de Salem. La doctrine de l’alliance avec Abraham avait pratiquement disparu en Perse lorsqu’au sixième siècle avant le Christ, ce grand siècle de renaissance morale, Zoroastre apparut pour ranimer la flamme presque éteinte de l’évangile de Salem. 95:6.2 Ce fondateur d’une nouvelle religion était un jeune homme viril et aventureux. Au cours de son premier pèlerinage à Ur, en Mésopotamie, il avait entendu parler des traditions de la rébellion de Caligastia et de Lucifer – en même temps que de nombreuses autres traditions – qui avaient toutes fortement séduit sa nature religieuse. En fonction de quoi, à la suite d’un rêve qu’il eut à Ur, il se fixa le programme de retourner au nord, dans son foyer, et d’entreprendre le remodelage de la religion de son peuple. L’idée d’un Dieu suprême était claire dans son mental ; il rabaissa tous les autres dieux au rang de diables. 95:6.3 Il s’agissait d’une nouvelle religion d’action – de travail – et non de prières et de rituels. Son Dieu était un être suprêmement sage et protecteur de la civilisation. C’était une philosophie religieuse militante qui osait combattre le mal, l’inaction et l’inertie. 95:6.5 Le zoroastrisme originel n’était pas un pur dualisme ; il est vrai que le mal était décrit par les enseignements initiaux comme coordonné de la bonté dans le temps, mais dans l’éternité il était nettement englouti dans la réalité ultime du bien. C’est seulement plus tard que l’on ajouta foi à la croyance que le bien et le mal luttaient à égalité. 95:6.6 Les traditions juives du ciel et de l’enfer et la doctrine des démons provenaient principalement des Zoroastriens à l’époque où les juifs se trouvaient sous la domination politique et culturelle des Perses. 95:6.7 Même la religion qui succéda au zoroastrisme en Perse était notablement influencée par lui. Quand les prêtres iraniens cherchèrent à ruiner les enseignements de Zoroastre, ils ressuscitèrent l’ancien culte de Mithra. Le mithracisme se répandit dans le Levant et dans le bassin de la Méditerranée ; pendant un certain temps, il fut contemporain à la fois du judaïsme et du christianisme. Les enseignements de Zoroastre laissèrent donc successivement leur empreinte sur trois grandes religions : sur le judaïsme, sur le christianisme et, à travers eux, sur le mahométisme. 7. Les enseignements de Salem en Arabie 95:7.1 Les enseignements de Melchizédek sur le Dieu unique ne s’affermirent dans le désert d’Arabie qu’à une date relativement récente. 95:7.2 Longtemps après que les peuples de l’Orient et de l’Occident furent en majorité devenus respectivement bouddhistes et chrétiens, ceux du désert d’Arabie continuaient à vivre comme ils l’avaient fait pendant des millénaires. Chaque tribu adorait son ancien fétiche, et bien des familles avaient leurs dieux lares individuels. 95:7.3 Çà et là, à travers toute l’Arabie, certaines familles et certains clans n’abandonnaient pas la vague idée du Dieu unique. Ces groupes chérissaient les traditions de Melchizédek, d’Abraham, de Moïse et de Zoroastre. 95:7.4 Malgré le fait que les grands monothéismes du Levant n’aient pas réussi à prendre racine en Arabie, cette terre désertique put donner naissance à une foi, sans doute moins sévère dans ses exigences sociales, mais néanmoins monothéiste. 95:7.5 Les croyances primitives et inorganisées du désert ne comportaient qu’un seul facteur commun de nature tribale, raciale ou nationale : c’était le respect particulier et général que presque toutes les tribus arabes acceptaient de manifester envers une certaine pierre noire fétiche dans un certain temple à La Mecque. Ce point commun de contact et de vénération conduisit ultérieurement à l’établissement de la religion islamique. 95:7.6 La force de l’islam a résidé dans sa présentation bien nette et bien précise d’Allah comme la seule et unique Déité. Sa faiblesse fut d’associer la force militaire à cette promulgation, et aussi de dégrader les femmes. Mais l’islam a fermement maintenu sa présentation de l’Unique Déité Universelle de tous « qui connait le visible et l’invisible. 95:7.7 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 96. Yahweh – le Dieu des Hébreux 96:0.3 La religion de Salem persista chez les Kénites de Palestine en tant que crédo, et cette religion, telle que les Hébreux l’adoptèrent plus tard, fut influencée d’abord par les enseignements moraux égyptiens, ensuite, par la pensée théologique babylonienne et, enfin, par les conceptions iraniennes du bien et du mal. En fait, la religion hébraïque est fondée sur l’alliance entre Abraham et Machiventa Melchizédek, mais, évolutionnairement, elle est la conséquence de nombreuses circonstances dues à des situations exceptionnelles ; et, culturellement, elle a fait de larges emprunts à la religion, à la moralité et à la philosophie de tout le Levant. C’est par la religion hébraïque qu’une grande partie de la moralité et de la pensée religieuse de l’Égypte, de la Mésopotamie et de l’Iran fut transmise aux peuples occidentaux. 1. Les concepts de la Déité chez les sémites 96:1.1 Les premiers Sémites considéraient chaque chose comme habitée par un esprit. Il y avait les esprits du monde animal et du monde végétal ; les esprits des saisons, le seigneur de la progéniture ; les esprits du feu, de l’eau et de l’air ; bref, un véritable panthéon d’esprits à craindre et à adorer. Les enseignements de Melchizédek concernant un Créateur Universel ne détruisirent jamais complètement la croyance à ces esprits subordonnés ou dieux de la nature. 96:1.12 Les Cananéens avaient longtemps révéré Yahweh, mais, parmi eux, beaucoup de Kénites croyaient plus ou moins en El Elyon, le superdieu de la religion de Salem ; néanmoins, la majorité des Cananéens restait vaguement attachée à l’adoration des anciennes déités tribales. Ils n’étaient guère désireux d’abandonner leurs déités nationales en faveur d’un Dieu international. 96:1.14 Les Hébreux passèrent par l’hénothéisme et crurent longtemps à l’existence de dieux autres que Yahweh, mais ils estimèrent, de plus en plus, que ces déités étrangères étaient subordonnées à Yahweh. 96:1.15 Parmi les théories humaines de Dieu, c’est l’idée de Yahweh qui a subi le développement le plus étendu. Il faut comprendre ce fait historique : les Juifs changèrent ainsi leur point de vue sur la Déité depuis le dieu tribal du mont Horeb jusqu’au Père Créateur aimant et miséricordieux de l’époque ultérieure, mais ne changèrent pas son nom ; tout au long de leur histoire, ils continuèrent à appeler Yahweh ce concept évoluant de la Déité. 2. Les peuples sémitiques 96:2.2 Maintes et maintes fois, les Sémites arabes pénétrèrent en combattant dans le Nord de la Terre Promise, le pays « ruisselant de lait et de miel », mais ils en furent chaque fois expulsés par les Sémites et Hittites du Nord mieux organisés et plus hautement civilisés. Plus tard, au cours d’une famine anormalement grave, ces Bédouins errants entrèrent en grand nombre en Égypte comme ouvriers contractuels pour les travaux publics égyptiens. Ils ne purent qu’y subir l’amère expérience de l’esclavage au dur travail quotidien du commun des ouvriers opprimés de la vallée du Nil. 96:2.3 Ce fut seulement après l’époque de Machiventa Melchizédek et d’Abraham qu’en raison de leurs croyances religieuses particulières, certaines tribus de Sémites furent appelées enfants d’Israël, et plus tard Hébreux, Juifs, et « le peuple élu ». Abraham n’était pas le père racial de tous les Hébreux ; il n’était même pas l’ancêtre de tous les Bédouins sémites qui furent détenus captifs en Égypte. Il est vrai que sa descendance, à sa sortie d’Égypte, forma le noyau du peuple juif ultérieur, mais la vaste majorité des hommes et des femmes qui furent incorporés dans les clans d’Israël n’avait jamais séjourné en Égypte. Elle était simplement formée de compagnons nomades qui décidèrent de suivre Moïse comme chef pendant que les enfants d’Abraham et leurs associés sémites d’Égypte traversaient le Nord de l’Arabie. 3. L’incomparable Moïse 96:3.1 Le commencement de l’évolution des concepts et idéaux hébraïques au sujet d’un Créateur Suprême date du départ d’Égypte des Sémites sous la conduite de Moïse, ce grand chef, grand instructeur et grand organisateur. Sa mère appartenait à la famille royale d’Égypte ; son père était un Sémite, officier de liaison entre le gouvernement et les Bédouins captifs. 96:3.2 Malgré les séductions de la culture du royaume du Nil, Moïse résolut de partager le sort du peuple de son père. À l’époque où ce grand organisateur mettait au point ses plans pour libérer, en son temps, le peuple de son père, les Bédouins captifs n’avaient guère de religion digne de ce nom. 96:3.3 Moïse avait entrainé un nombre suffisant de cadres instruits pour constituer un corps d’organisateurs efficaces en prévision du jour de la révolte et du coup de force pour la liberté. 96:3.4 Moïse s’efforça de négocier diplomatiquement la liberté de ses compagnons sémites. Lui et son frère firent, avec le roi d’Égypte, un pacte par lequel ils obtinrent l’autorisation de quitter paisiblement la vallée du Nil pour le désert d’Arabie. Mais, ensuite, le roi estima opportun de répudier ce traité sous prétexte que ses espions avaient découvert de la déloyauté chez les esclaves Bédouins. Il prétendit que ceux-ci cherchaient la liberté en vue de se rendre dans le désert pour organiser les nomades contre l’Égypte. 96:3.5 Mais Moïse ne se découragea pas ; il attendit son heure. Moins d’un an plus tard, alors que les forces militaires égyptiennes étaient entièrement occupées à résister aux assauts simultanés d’une forte poussée libyenne venant du sud et d’une invasion navale grecque dans le nord, cet organisateur intrépide mena ses compatriotes hors d’Égypte au cours d’une fuite nocturne spectaculaire. Ce départ précipité vers la liberté fut soigneusement préparé et adroitement exécuté. Et l’opération réussit malgré une chaude poursuite par le Pharaon avec une petite troupe d’Égyptiens. Celle-ci fut décimée par la défense des fugitifs. 4. La proclamation de Yahweh 96:4.2 Moïse avait entendu parler des enseignements de Machiventa Melchizédek à la fois par son père et par sa mère ; leur communauté de croyance religieuse expliquait le mariage insolite d’une femme de sang royal et d’un homme d’une race captive. Le beau-père de Moïse était un Kénite adorateur d’El Elyon, mais les parents de l’émancipateur croyaient en El Shaddaï. Moïse fut donc élevé comme un El-Shaddaïste ; sous l’influence de son beau-père, il devint un El Elyoniste. 96:4.3 Moïse s’était efforcé d’enseigner l’idée d’El Elyon à ces Bédouins, mais, avant de quitter l’Égypte, il avait acquis la conviction qu’ils ne comprendraient jamais tout à fait cette doctrine. Il s’arrêta donc à un compromis consistant à adopter leur dieu tribal du désert comme le seul et unique dieu de ceux qui l’avaient suivi. Moïse fut toujours gêné par la fâcheuse situation d’avoir à présenter à ces esclaves ignorants sa nouvelle idée supérieure de la Déité sous le déguisement de l’ancienne désignation de Yahweh, qui avait toujours été symbolisé par le veau d’or des tribus bédouines. 96:4.4 Le fait que Yahweh était le dieu des Hébreux en fuite explique pourquoi ils s’arrêtèrent si longtemps devant la montagne sainte du Sinaï et pourquoi c’est là qu’ils reçurent les Dix Commandements que Moïse promulgua au nom de Yahweh, le dieu de l’Horeb. 96:4.5 Il ne semble pas que Moïse aurait jamais réussi à établir son cérémonial cultuel quelque peu évolué, ni à retenir intact le groupe de ses fidèles pendant un quart de siècle, sans la violente éruption du mont Horeb qui se produisit durant la troisième semaine de leur séjour d’adoration à sa base. Au vu de ce cataclysme, il n’est pas surprenant que Moïse ait pu graver, dans la mémoire de ses frères, l’enseignement que leur Dieu était « puissant et terrible, un feu dévorant, redoutable et tout-puissant ». 96:4.6 Moïse proclama que Yahweh était le Seigneur Dieu d’Israël, qui avait sélectionné les Hébreux comme son peuple élu. Bâtissant une nouvelle nation, il nationalisa sagement ses enseignements religieux, disant à ses partisans que Yahweh était un dur maitre d’œuvre, un « dieu jaloux ». 96:4.8 Grâce aux enseignements de Moïse, Yahweh, ce dieu tribal de la nature, devint le Seigneur Dieu d’Israël qui suivit les Hébreux dans le désert, et même en exil, où il fut bientôt conçu comme le Dieu de tous les peuples. 96:4.9 Le trait le plus extraordinaire et le plus remarquable de l’histoire religieuse des Hébreux concerne cette évolution continue du concept de la Déité à partir du dieu primitif du mont Horeb. Par les enseignements de leurs dirigeants spirituels successifs, il atteignit le haut degré de développement décrit dans les doctrines divines des deux Isaïe qui proclamèrent le concept magnifique du Père Créateur aimant et miséricordieux. 5. Les enseignements de Moïse 96:5.1 Moïse combinait d’une façon extraordinaire les qualités de chef militaire, d’organisateur social et d’éducateur religieux. À titre individuel, il fut l’instructeur et le chef le plus important dans le monde, entre l’époque de Machiventa et celle de Jésus. Moïse tenta d’introduire en Israël bien des réformes dont il ne reste pas de trace écrite. Dans l’espace d’une seule vie humaine, il fit sortir de l’esclavage et d’un vagabondage non civilisé la horde polyglotte que l’on appelle les Hébreux, tout en posant les fondements de la naissance ultérieure d’une nation et de la perpétuation d’une race. 96:5.3 Moïse et son beau-père Jéthro réunirent les vestiges des traditions du temps de Melchizédek, et ces enseignements, joints au savoir des Égyptiens, guidèrent Moïse dans la création de la religion et du rituel amélioré des Israélites. 96:5.4 Moïse croyait à la Providence ; il s’était laissé complètement gagner par les doctrines d’Égypte concernant le contrôle surnaturel du Nil et des autres éléments de la nature. 96:5.5 Mais il était vraiment pitoyable d’observer Moïse, ce grand penseur, essayant d’adapter son sublime concept d’El Elyon, le Très Haut, à la compréhension des Hébreux ignorants et illettrés. 96:5.8 Bien que Moïse eût présenté aux enfants d’Israël des aperçus fugitifs d’une Déité universelle et bienveillante, leur concept, au jour le jour, de Yahweh était dans l’ensemble celui d’un Dieu à peine meilleur que les dieux tribaux des peuplades environnantes. 6. Le concept de Dieu après la mort de Moïse 96:6.1 Après la mort de Moïse, son concept sublime de Yahweh dégénéra rapidement ; Josué et les dirigeants d’Israël conservèrent les traditions mosaïques du Dieu infiniment sage, bienveillant et tout-puissant, mais le commun du peuple revint bientôt à l’ancienne idée de Yahweh, qu’il s’était faite dans le désert. 96:6.2 Les Hébreux perdirent presque complètement de vue les sublimes enseignements de Moïse. Ils furent tout près de perdre la conception du monothéisme et leur chance de devenir le peuple qui devait servir de chainon essentiel dans l’évolution spirituelle d’Urantia, le groupe qui conserverait l’enseignement de Melchizédek sur un Dieu unique jusqu’à l’époque de l’incarnation d’un Fils d’effusion de ce Père de tout et de tous. 96:6.3 Josué trouva nécessaire de prêcher un évangile sévère à son peuple incrédule, bien trop disposé à croire à son ancienne religion indigène, mais peu désireux de progresser dans une religion de foi et de droiture. 96:6.4 Mais, même au cours de cet âge de ténèbres, des éducateurs solitaires apparaissaient de temps en temps et proclamaient le concept mosaïque de la divinité : « Voici, Dieu est grand, et nous ne le connaissons pas. Et le Tout-Puissant, nous ne pouvons le découvrir. » 7. Les Psaumes et le Livre de Job 96:7.2 Les Psaumes sont l’œuvre d’au moins une vingtaine d’auteurs. Beaucoup de ces Psaumes furent écrits par des éducateurs d’Égypte et de Mésopotamie. À l’époque où le Levant adorait les dieux de la nature, il restait un assez grand nombre de personnes qui croyaient à la suprématie d’El Élyon, le Très Haut. 96:7.3 Dans les Psaumes, Dieu est décrit sous toutes les phases de conception, depuis l’idée rudimentaire d’une déité tribale jusqu’à l’idéal largement amplifié des derniers Hébreux, où Yahweh est dépeint comme un chef aimant et un Père miséricordieux. 96:7.5 L’image panachée de la Déité présentée dans le Livre de Job fut élaborée par plus de vingt éducateurs religieux de Mésopotamie au cours d’une période de près de trois-cents ans. En lisant le concept sublime de la divinité dans cette compilation de croyances mésopotamiennes, on reconnait que c’est au voisinage d’Ur en Chaldée que l’idée d’un Dieu réel fut le mieux préservée durant les jours de ténèbres en Palestine. 96:7.7 Ainsi, c’est d’Ur que fut prêché, en ces termes, le salut, la faveur divine par la foi : « Si quelqu’un dit : ’j’ai péché et perverti ce qui était droit, et cela ne m’a pas profité’, Dieu délivrera son âme de tomber dans la fosse, et il verra la lumière. » Jamais, depuis l’époque de Melchizédek, le monde levantin n’avait entendu un aussi vibrant et encourageant message de salut humain que cet extraordinaire enseignement d’Élihu, prophète d’Ur et prêtre des croyants salémites. 96:7.8 C’est ainsi que le reste des missionnaires de Salem en Mésopotamie maintint la lumière de la vérité durant la période de désorganisation des peuples hébraïques jusqu’à l’apparition du premier de la longue série ininterrompue des instructeurs d’Israël. Concept après concept, ils édifièrent jusqu’à ce qu’ils fussent parvenus à la réalisation de l’idéal du Père Universel et Père Créateur de tout et de tous, apogée de l’évolution du concept de Yahweh. 96:7.9 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 97. L’évolution du concept de Dieu chez les Hébreux 97:0.1 Les chefs spirituels des Hébreux accomplirent ce que personne avant eux n’avait réussi à faire – ils « désanthropomorphisèrent » leur concept de Dieu sans le convertir en une abstraction de la Déité, intelligible aux seuls philosophes. Sous ce concept muri, même les gens du commun furent capables de considérer Yahweh comme un Père, sinon de l’individu, du moins de la race. 97:0.2 Le concept de la personnalité de Dieu avait été clairement enseigné à Salem à l’époque de Melchizédek, alors qu’il était vague et embrumé au temps de l’exode d’Égypte, et n’évolua que graduellement, de génération en génération, dans le mental hébraïque, en réponse aux enseignements des chefs spirituels. La perception de la personnalité de Yahweh suivit une évolution beaucoup plus continue que celle de bien d’autres attributs de la Déité. Depuis Moïse jusqu’à Malachie, l’idéation de la personnalité de Dieu subit une croissance à peu près ininterrompue dans le mental hébraïque, et, finalement, ce concept fut exalté et glorifié par les enseignements de Jésus sur le Père qui est aux cieux. 1. Samuel – le premier des prophètes hébreux 97:1.2 Samuel était issu d’une longue lignée d’éducateurs de Salem qui avaient persisté à maintenir les vérités de Melchizédek comme une partie de leurs formes de culte. 97:1.4 Mais la grande contribution que Samuel apporta au développement du concept de la Déité fut son annonce retentissante que Yahweh était invariant, qu’il personnifiait pour toujours la même perfection et la même divinité infaillibles. À cette époque, on croyait que Yahweh était un Dieu d’humeur changeante, ayant des accès de jalousie, regrettant toujours d’avoir fait ceci ou cela. Mais, maintenant, pour la première fois depuis qu’ils étaient sortis d’Égypte, les Hébreux entendirent ces paroles saisissantes : « La Force d’Israël ne ment point et ne se repent point, car il n’est pas un homme pour se repentir. » 97:1.7 Mais Samuel ne progressa pas bien loin au-delà du concept d’un dieu tribal. Il proclama un Yahweh créateur de tous les hommes, mais s’intéressant principalement aux Hébreux, son peuple élu. 2. Élie et Élisée 97:2.1 Au dixième siècle avant le Christ, la nation hébraïque se divisa en deux royaumes. Élie restaura, dans le royaume du Nord, un concept de Dieu comparable à celui qui existait au temps de Samuel. Élie eut peu d’occasions de présenter un concept évolué de Dieu ; il était trop occupé, comme Samuel avant lui, à renverser les autels de Baal et à démolir les idoles des faux dieux. 97:2.2 Quand Élie fut appelé à quitter la terre, Élisée, son fidèle compagnon, reprit son œuvre et maintint la lumière de la vérité vivante en Palestine avec l’aide inappréciable de Michée, un prophète peu connu. 97:2.3 L’époque d’Élie et d’Élisée s’acheva par le retour des meilleures classes d’Hébreux à l’adoration du suprême Yahweh et vit l’idée du Créateur Universel revenir à peu près au point où Samuel l’avait laissée. 4. Amos et Osée 97:4.1 Amos apparut, venant des collines du Sud, pour dénoncer la criminalité, l’ivrognerie, l’oppression et l’immoralité des tribus du Nord. 97:4.2 Amos ne se borna pas simplement à restaurer ou à réformer ; il découvrit aussi de nouveaux concepts de la Déité. Pour la première fois dans leur histoire, des Hébreux entendirent de leurs oreilles que leur propre Dieu Yahweh ne tolérerait pas plus le crime et le péché dans leur vie que dans celle des membres de n’importe quel autre peuple. Amos eut la vision du Dieu sévère et juste de Samuel et d’Élie, mais il vit aussi un Dieu qui ne faisait aucune distinction entre les Hébreux et toute autre nation quand on en venait à punir la malfaisance. C’était une attaque directe contre la doctrine égoïste du « peuple élu ». 97:4.4 Amos proclama que Yahweh était le « Dieu de toutes les nations » et avertit les Israélites que le rituel ne devait pas se substituer à la droiture. 97:4.5 Osée suivit Amos et sa doctrine d’un Dieu universel de justice en ressuscitant le concept mosaïque d’un Dieu d’amour. Osée prêcha le pardon par repentir, et non par sacrifice. Il proclama un évangile de bienveillance affectueuse et de miséricorde divine. 5. Le premier Isaïe 97:5.2 Isaïe continua à prêcher la nature éternelle de Dieu, sa sagesse infinie, la perfection immuable avec laquelle on pouvait compter sur lui. 97:5.3 Parlant aux âmes affamées des Hébreux tourmentés par la peur, ce prophète dit : « Lève-toi et resplendis, car ta lumière est venue et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » « Je me réjouirai grandement dans le Seigneur, mon âme sera joyeuse en mon Dieu, car il m’a revêtu des vêtements du salut et m’a recouvert de sa robe de droiture. » 97:5.4 Cet Isaïe fut suivi de Michée et d’Abdias, qui confirmèrent et embellirent son évangile satisfaisant l’âme. Ces deux vaillants messagers dénoncèrent audacieusement le rituel pratiqué par les Hébreux sous l’empire des prêtres et attaquèrent avec intrépidité tout le système sacrificiel. 97:5.6 La substance du message de Michée fut toujours : « Viendrai-je devant Dieu avec des holocaustes ? Le Seigneur voudra-t-il agréer mille béliers ou dix-mille torrents d’huile ? Il m’a montré, ô homme, ce qui est bon. Et que réclame le Seigneur de ta part sinon que tu agisses avec justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Sans la résistance obstinée des prêtres, ces éducateurs auraient aboli tout le cérémonial sanguinaire du rituel du culte hébreu. 6. Jérémie l’intrépide 97:6.1 Plusieurs éducateurs continuèrent à exposer l’évangile d’Isaïe, mais il appartenait à Jérémie de franchir audacieusement l’étape suivante de l’internationalisation de Yahweh, Dieu des Hébreux. 97:6.2 Jérémie déclara avec intrépidité que Yahweh n’était pas du côté des Hébreux dans leurs guerres militaires contre d’autres nations. Il affirma que Yahweh était le Dieu de toute la terre, de toutes les nations et de tous les peuples. 97:6.4 Ce prophète intrépide a dit encore : « Notre Seigneur est droit, grand dans ses conseils, et puissant dans ses œuvres. Ses yeux sont ouverts sur toutes les voies de tous les fils des hommes pour donner à chacun selon ses voies et selon le fruit de ses actions. » 7. Le second Isaïe 97:7.1 La nation hébraïque avait succombé devant les armées de Babylone, et son Yahweh nationaliste avait souffert des sermons internationalistes des dirigeants spirituels. Ce fut le ressentiment de la perte de leur dieu national qui amena les prêtres à aller aussi loin dans l’invention des fables et de la multiplication d’évènements d’apparence miraculeuse dans l’histoire hébraïque ; ils s’efforcèrent de rétablir les Juifs comme peuple élu. 97:7.2 Durant leur captivité, les Juifs furent très influencés par les traditions et légendes babyloniennes. 97:7.3 Les prêtres et les scribes hébreux n’avaient qu’une seule idée en tête, celle de réhabiliter la nation juive, de glorifier les traditions hébraïques et d’exalter leur histoire raciale. Ils ne prétendaient ni écrire sous une inspiration ni rédiger un livre sacré. Ils préparaient simplement un manuel destiné à ranimer le courage faiblissant de leurs compagnons de captivité. Ils avaient nettement pour but d’améliorer l’esprit national et de relever le moral de leurs compatriotes. Il appartenait à des hommes apparus plus tard de réunir ces écrits, ainsi que certains autres, en un livre-guide dont les enseignements furent supposés infaillibles. 97:7.4 Les prêtres juifs utilisèrent libéralement ces écrits après leur retour de captivité, mais leur influence sur leurs compagnons de captivité fut grandement entravée par la présence d’un jeune et indomptable prophète, Isaïe le second, qui était pleinement converti au Dieu de justice, d’amour, de droiture et de miséricorde d’Isaïe l’ainé. Il croyait aussi, avec Jérémie, que Yahweh était devenu le Dieu de toutes les nations. 97:7.6 Parlant au nom du Seigneur Dieu d’Israël, ce nouveau prophète dit : « Les cieux peuvent disparaitre et la terre vieillir, mais ma droiture subsistera toujours et mon salut durera de génération en génération. » « Ne crains point, car je suis avec toi ; ne sois pas consterné, car je suis ton Dieu. » 97:7.8 Écoutez de nouveau l’évangile de cette nouvelle révélation du Dieu de Salem : « Il fera paitre son troupeau comme un berger ; il recueillera les agneaux dans ses bras et les portera sur son sein. Il donne du pouvoir aux faibles et il accroit la force de ceux qui n’ont pas de puissance. Ceux qui attendent le Seigneur renouvelleront leur vigueur ; ils s’élèveront avec des ailes, tels des aigles ; ils courront et ne seront pas fatigués ; ils marcheront et ne seront pas affaiblis. » 97:7.9 Cet Isaïe mena une vaste propagande évangélique en faveur du concept élargi d’un Yahweh suprême. Il rivalisa avec Moïse par l’éloquence avec laquelle il décrivit le Seigneur Dieu d’Israël comme le Créateur Universel. Écoutez son portrait de la Déité : « Je suis le haut et le sublime qui habite l’éternité. » « Je suis le premier et le dernier, et il n’y a pas d’autre Dieu en dehors de moi. » 97:7.10 Cet audacieux éducateur proclama que l’homme avait une relation étroite avec Dieu. « J’ai créé pour ma gloire chacun de ceux qui s’appellent de mon nom, et ils proclameront ma louange. 97:7.12 Ce grand éducateur adressa encore à ses contemporains de nouvelles paroles d’encouragement : « Et le Seigneur te guidera continuellement et satisfera ton âme. Tu seras comme un jardin arrosé, comme une source où l’eau ne manque pas. Une fois de plus, l’évangile de Melchizédek, destructeur de la peur, et la religion de Salem, engendrant la confiance, brillent pour la bénédiction de l’humanité. 97:7.13 Le clairvoyant et courageux Isaïe éclipsa efficacement le Yahweh nationaliste par son portrait sublime de la majesté et de l’omnipotence universelle du suprême Yahweh, Dieu d’amour, souverain de l’univers et Père affectueux de toute l’humanité. 8. Histoire sainte et histoire profane 97:8.1 L’habitude de considérer le récit des expériences des Hébreux comme l’histoire sainte, et les opérations du reste du monde comme l’histoire profane est responsable d’une grande partie de la confusion qui existe dans le mental humain au sujet de l’interprétation de l’histoire. Cette difficulté s’élève parce qu’il n’existe pas d’histoire laïque des Juifs. Après l’exil à Babylone, les prêtres commencèrent par préparer leur nouveau récit des rapports, supposés miraculeux, de Dieu avec les Hébreux – l’histoire sainte d’Israël telle qu’elle est relatée dans l’Ancien Testament, ils détruisirent soigneusement et complètement les archives existantes des affaires hébraïques. 97:8.6 Des auteurs du Nouveau Testament et des écrivains chrétiens ultérieurs compliquèrent encore la déformation de l’histoire hébraïque par leurs tentatives bien intentionnées pour présenter les prophètes juifs comme transcendants. L’histoire hébraïque fut ainsi exploitée désastreusement par des écrivains tant juifs que chrétiens. L’histoire laïque des Hébreux a été complètement dogmatisée. Elle a été convertie en une fiction d’histoire sainte et elle est devenue inextricablement liée aux conceptions morales et aux enseignements religieux des nations dites chrétiennes. 10. La religion hébraïque 97:10.5 En tant que nation, les Juifs finirent par perdre leur identité politique, mais la religion hébraïque de croyance sincère en un Dieu unique et universel continue à vivre dans le cœur des exilés dispersés. Cette religion survit parce qu’elle a efficacement fonctionné pour conserver les plus hautes valeurs de ses partisans. La religion juive avait beaucoup de défauts – elle était déficiente en philosophie et à peu près dépourvue de qualités esthétiques – mais elle conserva les valeurs morales, et c’est pourquoi elle subsista. Comparé avec d’autres concepts de la Déité, le suprême Yahweh était bien clair, vivant, personnel et moral. 97:10.6 Les Juifs aimaient la justice, la sagesse, la vérité et la droiture comme peu de peuples l’ont fait, mais ils ont moins contribué que tous les autres peuples à la compréhension intellectuelle et spirituelle de ces qualités divines. Bien que la théologie hébraïque ait refusé de s’élargir, elle a joué un rôle important dans le développement de deux autres religions mondiales, le christianisme et le mahométisme. 97:10.9 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 98. Les enseignements de Melchizédek en Occident 98:0.1 Les enseignements de Melchizédek pénétrèrent en Europe par un grand nombre de voies, mais principalement par l’Égypte. Ils furent incorporés dans la philosophie occidentale après avoir été complètement hellénisés et, plus tard, christianisés. 98:0.2 En Europe, les missionnaires de Salem poursuivirent longtemps leurs activités et furent graduellement absorbés par les nombreux groupes cultuels et rituels qui surgissaient périodiquement. Il faut mentionner les cyniques parmi ceux qui maintinrent les enseignements de Salem dans leur forme la plus pure. Ces prédicateurs de la foi et de la confiance en Dieu s’activaient encore dans l’Europe romaine au premier siècle après le Christ. Ils furent ultérieurement incorporés dans la religion chrétienne en formation. 1. La religion de Salem parmi les Grecs 98:1.1 Quand les éducateurs Melchizédeks pénétrèrent dans la Grèce préhellénique, ils y trouvèrent un peuple qui entretenait encore les traditions d’Adamson et du temps des Andites, mais ces enseignements avaient été fortement adultérés par les notions et croyances des hordes d’esclaves inférieurs qui avaient été amenés en quantités croissantes sur les rivages grecs. 98:1.2 L’influence initiale des éducateurs de Salem fut presque détruite par l’invasion dite aryenne venant de l’Europe méridionale et de l’Orient. Ces envahisseurs helléniques apportèrent avec eux des concepts anthropomorphiques de Dieu, semblables à ceux que leurs compagnons aryens avaient introduits aux Indes. Cette importation inaugura l’évolution de la famille grecque de dieux et de déesses. Cette nouvelle religion était basée en partie sur les cultes des envahisseurs hellènes barbares, mais incorporait aussi des mythes des anciens habitants de la Grèce. 98:1.3 Les Grecs hellènes trouvèrent le monde méditerranéen largement dominé par le culte de la mère, et ils imposèrent à ces peuples leur dieu-homme, Diaus-Zeus. 2. La pensée philosophique grecque 98:2.1 La religion olympienne ne promettait pas de salut et n’étanchait pas la soif spirituelle de ses croyants ; elle était donc condamnée à périr. Moins d’un millénaire après ses débuts, elle avait presque disparu, et les Grecs se trouvèrent sans religion nationale, les dieux de l’Olympe ayant perdu leur emprise sur les meilleurs penseurs. 98:2.2 Telle était la situation lorsqu’au sixième siècle avant le Christ, une renaissance de la conscience spirituelle et un réveil de la récognition du monothéisme se produisirent en Orient et au Levant. 98:2.3 Par la rigueur de la pensée, les Grecs essayèrent d’atteindre une conscience de la sécurité qui leur servirait de substitut à la croyance en la survie, mais ils échouèrent complètement. Seuls les individus les plus intelligents des classes supérieures des peuples hellènes pouvaient saisir ce nouvel enseignement. La masse des descendants des esclaves des générations précédentes n’avait aucune capacité de recevoir ce nouveau substitut de la religion. 98:2.10 Les hommes ordinaires de ces temps ne pouvaient saisir la philosophie grecque de la réalisation de soi et d’une déité abstraite. Ils ne s’y intéressaient d’ailleurs pas beaucoup et recherchaient plutôt des promesses de salut doublées d’un Dieu personnel susceptible d’écouter leurs prières. Ils se préparèrent à la terrible plongée orgiaque dans les folies des cultes des mystères, qui envahissaient alors les contrées méditerranéennes. Les mystères d’Éleusis grandirent à l’intérieur du panthéon olympien en tant que version grecque du culte de la fécondité. Le culte dionysien de la nature fleurit également. 98:2.11 Nulle nation ne plongea aussi rapidement, profondément et violemment dans un abime de stagnation intellectuelle, de dépravation morale et de carence spirituelle que ces mêmes peuples grecs quand ils se lancèrent dans le tourbillon insensé des cultes des mystères. 3. Les enseignements de Melchizédek à Rome 98:3.1 Partant des formes primitives d’adoration des dieux de la famille, la religion ultérieure des Latins devint une vénération de tribu pour Mars, le dieu de la guerre. Il était donc naturel qu’elle ressemblât davantage à une observance politique que les systèmes intellectuels des Grecs et des brahmanes. 98:3.2 Cette religion des tribus latines n’était ni futile et vénale comme celles des Grecs, ni austère et tyrannique comme celle des Hébreux. Elle consistait en majeure partie à observer simplement des formes, des vœux et des tabous. 98:3.3 La religion romaine fut grandement influencée par de larges importations culturelles de Grèce. Finalement, la plupart des dieux olympiens furent transplantés et incorporés dans le panthéon latin. 98:3.4 L’initiation religieuse des jeunes romains était l’occasion de leur consécration solennelle au service de l’État. Les peuples latins entretenaient des temples, des autels et des sanctuaires ; et, en cas de crise, ils consultaient les oracles. 98:3.5 Cette forme officielle et froide de patriotisme pseudoreligieux était condamnée à disparaitre, comme l’adoration hautement intellectuelle et artistique des Grecs s’était effondrée devant l’adoration fervente et profondément émotive des cultes des mystères. Le plus grand de ces cultes dévastateurs était la religion du mystère de la secte de la Mère de Dieu, qui avait alors son siège à l’endroit exact de l’actuelle église Saint-Pierre de Rome. 4. Les cultes des mystères 98:4.1 Ayant perdu leurs religions primitives de famille et d’État, et ne se trouvant ni capables ni désireux de saisir le sens de la philosophie grecque, les habitants du monde gréco-romain tournèrent en majorité leur attention vers les cultes spectaculaires et émotionnels des mystères d’Égypte et du Levant. Les gens du peuple recherchaient ardemment des promesses de salut – une consolation religieuse pour aujourd’hui et des assurances d’un espoir d’immortalité pour après la mort. 98:4.2 Les trois cultes des mystères qui devinrent les plus populaires furent les suivants : 98:4.3 1. Le culte phrygien de Cybèle et de son fils Attis. 98:4.4 2. Le culte égyptien d’Osiris et de sa mère Isis. 98:4.5 3. Le culte iranien d’adoration de Mithra comme sauveur et rédempteur de l’humanité pécheresse. 98:4.6 Les mystères phrygien et égyptien enseignaient que le fils divin (respectivement Attis et Osiris) avait passé par la mort et avait été ressuscité par le pouvoir divin, et qu’en outre tous ceux qui avaient été convenablement initiés au mystère, et célébraient respectueusement les anniversaires de la mort et de la résurrection du dieu, participaient, de ce fait, de sa nature divine et de son immortalité. 98:4.8 Les rituels du culte d’Isis et d’Osiris étaient plus raffinés et plus impressionnants que ceux du culte phrygien. Ce rituel égyptien était bâti autour de la légende de l’ancien dieu du Nil, un dieu qui mourut et fut ressuscité. 5. Le culte de Mithra 98:5.1 Les mystères phrygien et égyptien finirent par s’effacer devant le plus grand de tous les cultes des mystères, l’adoration de Mithra. Ce nouveau rituel religieux fut un grand progrès sur les cultes antérieurs des mystères. 98:5.2 Le culte de Mithra naquit en Iran et subsista longtemps dans son pays d’origine, malgré l’opposition militante des disciples de Zoroastre. Mais, à l’époque où le mithracisme atteignit Rome, il avait été grandement amélioré par l’assimilation de nombreux enseignements de Zoroastre. Ce fut principalement au travers du culte mithriaque que la religion de Zoroastre exerça une influence sur le christianisme apparu plus tard. 98:5.4 Les adhérents de ce culte le pratiquaient dans des grottes et autres lieux secrets où ils chantaient des hymnes, marmottaient des paroles magiques, mangeaient la chair des animaux sacrifiés et buvaient leur sang. Ils adoraient trois fois par jour, avec des cérémonies hebdomadaires spéciales le jour du dieu-soleil, et la célébration la plus minutieuse de toutes avait lieu lors de la fête annuelle de Mithra, le 25 décembre. On enseignait qu’après sa mort, un homme allait devant Mithra pour être jugé, et qu’à la fin du monde, Mithra ferait sortir tous les morts de leur tombe pour le jugement dernier. Les méchants seraient détruits par le feu, et les bons régneraient avec Mithra pour toujours. 6. Mithracisme et christianisme 98:6.3 Au cours du troisième siècle après le Christ, les Églises mithriaques et chrétiennes se ressemblèrent beaucoup quant à l’aspect extérieur et au caractère de leur rituel. Leurs lieux de culte étaient en majorité souterrains et contenaient, dans les deux cas, des autels dont les arrière-plans dépeignaient diversement les souffrances du sauveur qui avait apporté le salut à une race humaine maudite par le péché. 98:6.4 Les deux religions employaient le baptême et partageaient le sacrement du pain et du vin. En dehors du caractère de Mithra et de Jésus, la seule grande différence entre les religions mithriaque et chrétienne était que la première encourageait le militarisme, tandis que la seconde était ultrapacifique. 98:6.5 La foi chrétienne de nom finit par dominer l’Occident. La philosophie grecque fournit les concepts des valeurs éthiques, le mithracisme apporta le rituel d’observance du culte, et le christianisme, comme tel, donna la technique pour conserver les valeurs morales et sociales. 7. La religion chrétienne 98:7.3 En tant que système de croyance urantien, la religion chrétienne a grandi par l’amalgamation des enseignements, influences, croyances, cultes et attitudes individuelles personnelles suivantes : 98:7.4 1. Les enseignements de Melchizédek, facteur fondamental dans toutes les religions d’Orient et d’Occident qui ont pris corps depuis quatre-mille ans. 98:7.5 2. Le système hébraïque de moralité, d’éthique, de théologie et de croyance à la fois en la Providence et en Yahweh le suprême. 98:7.6 3. La conception zoroastrienne de lutte entre le bien cosmique et le mal cosmique. 98:7.7 4. Les cultes des mystères, spécialement le mithracisme, mais aussi l’adoration de la Grande Mère dans le culte phrygien. Même les légendes au sujet de la naissance de Jésus sur Urantia furent viciées par la version romaine de la naissance miraculeuse du sauveur-héros iranien Mithra, dont la venue sur terre était censée n’avoir eu pour témoins qu’un petit groupe de bergers porteurs de présents, qui avaient été informés de l’évènement imminent par des anges. 98:7.8 5. Le fait historique de la vie humaine de Joshua ben Joseph. 98:7.9 6. Le point de vue personnel de Paul de Tarse. 98:7.10 7. La pensée philosophique des Hellénistes. La philosophie des Grecs était plus en harmonie avec la version paulinienne du christianisme qu’avec aucun autre système religieux courant. 98:7.11 À mesure que les enseignements originels de Jésus pénétrèrent l’Occident, ils furent occidentalisés et, à mesure qu’ils furent occidentalisés, ils commencèrent à perdre leur potentiel d’attrait universel pour toutes les races et toutes les sortes d’hommes. Aujourd’hui, le christianisme est devenu une religion bien adaptée aux mœurs sociales, économiques et politiques des races blanches. Il a cessé, depuis longtemps, d’être la religion de Jésus, bien qu’il dépeigne toujours vaillamment une belle religion à propos de Jésus aux personnes qui cherchent sincèrement à suivre la voie de son enseignement. Le christianisme a glorifié Jésus en tant que Christ, l’oint messianique de Dieu, mais il a grandement oublié l’évangile personnel du Maitre : la Paternité de Dieu et la fraternité universelle de tous les hommes. 98:7.13 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 99. Les problèmes sociaux de la religion 99:0.2 La religion ne devrait s’occuper directement ni de créer de nouveaux ordres sociaux, ni de préserver les anciens. La vraie religion s’oppose en fait à la violence comme technique d’évolution sociale, mais ne s’oppose pas aux efforts intelligents de la société pour adapter ses usages et ajuster ses institutions à des conditions économiques et à des exigences culturelles nouvelles. 99:0.3 La religion approuva incidemment les réformes sociales des siècles passés, mais, au vingtième siècle, elle est nécessairement mise en demeure de s’ajuster à une reconstruction sociale étendue et continue. Les conditions de vie changent si rapidement qu’il faut grandement accélérer les modifications institutionnelles. Il faut donc que la religion se hâte de s’adapter à l’ordre social nouveau et toujours mouvant. 1. La religion et la reconstruction sociale 99:1.3 La société d’Urantia ne peut jamais espérer se poser pour un temps comme dans les âges passés. Le navire social est sorti des havres abrités de la tradition établie ; il a commencé sa croisière sur les hautes mers de la destinée évolutionnaire. La suprême mission de la religion, en tant qu’influence sociale, consiste à stabiliser les idéaux de l’humanité durant ces dangereuses périodes de transition d’une phase de civilisation à une autre, d’un niveau de culture à un autre. 99:1.4 La société devient plus mécanique, plus compacte, plus complexe et extrêmement interdépendante. La religion doit se manifester pour empêcher ces étroites associations nouvelles de se faire mutuellement rétrograder ou même de s’entredétruire. C’est seulement par le ministère de la religion que les nouvelles relations sociales et les bouleversements économiques peuvent aboutir à une fraternité durable. 99:1.6 La religion ne doit pas s’impliquer organiquement dans le travail laïque de la reconstruction sociale et de la réorganisation économique, mais elle doit activement rester à la hauteur des progrès de la civilisation en réaffirmant avec netteté et vigueur ses commandements moraux et ses préceptes spirituels, sa philosophie progressive de la vie humaine et de la survie transcendante. 2. Faiblesse de la religion institutionnelle 99:2.2 La religion institutionnelle est maintenant prise dans l’impasse d’un cercle vicieux. Elle ne peut reconstruire la société qu’en se reconstruisant d’abord elle-même et, du fait qu’elle fait largement partie intégrante de l’ordre établi, elle ne peut se reconstruire avant que la société ait été rebâtie radicalement. 99:2.3 Il faut que les religionistes travaillent dans la société, dans l’industrie et dans la politique en tant qu’individus, et non en tant que groupes, partis ou institutions. Un groupe religieux qui se permet d’agir comme tel en dehors de ses activités religieuses devient immédiatement un parti politique, une organisation économique ou une institution sociale. Le collectivisme religieux doit limiter ses efforts à promouvoir des causes religieuses. 99:2.4 Les religionistes n’ont pas plus de valeur que les non-religieux dans les tâches de reconstruction sociale, sauf dans la mesure où leur religion leur a conféré une plus grande clairvoyance cosmique et les a doués d’une sagesse sociale supérieure née du sincère désir d’aimer Dieu suprêmement et d’aimer tous les hommes comme des frères dans le royaume des cieux. L’ordre social idéal est celui où chaque homme aime son voisin comme il s’aime lui-même. 99:2.6 Si la religion moderne trouve difficile d’adapter son attitude aux rapides changements sociaux, c’est seulement parce qu’elle s’est laissée aller à devenir complètement traditionnelle, dogmatique et institutionnelle. 3. La religion et les religionistes. 99:3.3 Le religioniste n’est ni indifférent aux souffrances sociales, ni inattentif aux injustices civiles, ni isolé de la pensée économique, ni insensible à la tyrannie politique. La religion influence directement la reconstruction sociale, parce qu’elle spiritualise et idéalise chaque citoyen individuellement. Indirectement, la civilisation culturelle est influencée par l’attitude de ces religionistes individuels à mesure qu’ils deviennent membres actifs et influents de divers groupes sociaux, moraux, économiques et politiques. 99:3.15 En tant que groupe, les religionistes ne doivent jamais s’occuper d’autre chose que de religion, bien qu’à titre individuel, n’importe lequel d’entre eux puisse devenir le chef éminent d’un mouvement de reconstruction sociale, économique ou politique. 4. Difficultés de transition 99:4.3 La vraie religion est une manière significative de vivre dynamiquement face aux réalités ordinaires de la vie quotidienne. Mais, si la religion doit stimuler le développement individuel du caractère et accroitre l’intégration de la personnalité, elle ne doit pas être uniformisée. 99:4.6 Durant les temps psychologiquement troublés du vingtième siècle, parmi les bouleversements économiques, les contre-courants moraux et les déchirements sociologiques périodiques accompagnant les transitions orageuses d’une ère scientifique, des milliers et des milliers d’hommes et de femmes sont devenus des pantins ; ils sont anxieux, agités, craintifs, incertains et instables. Plus que jamais dans l’histoire du monde, ils ont besoin de la consolation et de la stabilité d’une religion saine. 99:4.7 Il n’est pas dangereux que la religion devienne de plus en plus une affaire privée – une expérience personnelle – pourvu qu’elle ne perde pas de vue sa motivation de service social désintéressé et aimant. 99:4.8 Le plus grand péril spirituel pour les hommes est le progrès partiel, la situation fâcheuse d’une croissance inachevée : abandonner les religions évolutionnaires de la peur sans saisir immédiatement la religion révélatrice de l’amour. La science moderne, et surtout la psychologie, n’ont affaibli que les religions dépendant essentiellement de la peur, des superstitions et des émotions. 5. Les aspects sociaux de la religion 99:5.2 N’oubliez jamais ceci : la vraie religion consiste à connaitre Dieu comme votre Père et l’homme comme votre frère. La religion ne consiste pas à croire servilement à des menaces de punition ou à des promesses magiques de récompenses mystiques futures. 99:5.3 La religion de Jésus est l’influence la plus dynamique qui ait jamais stimulé la race humaine. Jésus a mis en pièces les traditions, détruit les dogmes et appelé l’humanité à réaliser ses plus hauts idéaux dans le temps et dans l’éternité – être parfaite comme le Père qui est aux cieux est parfait. 99:5.6 Toute croyance religieuse qui réussit à spiritualiser le croyant est certaine d’avoir une répercussion puissante dans la vie sociale de ce croyant. L’expérience religieuse produit infailliblement les « fruits de l’esprit » dans la vie quotidienne du mortel guidé par l’esprit. 99:5.7 Un jour, les religionistes se réuniront et se mettront à coopérer réellement sur la base de l’unité des idéaux et des buts, plutôt que de tenter d’y parvenir en se basant sur des opinions psychologiques et des croyances théologiques. Ce sont les buts plutôt que les crédos qui devraient unir les religionistes. Puisque la vraie religion est une affaire d’expérience spirituelle personnelle, il est inévitable qu’individuellement, chaque religioniste ait sa propre interprétation personnelle de la manière de réaliser cette expérience spirituelle. Le mot « foi » devrait représenter la relation de l’individu avec Dieu, plutôt qu’une formule de crédo sur laquelle un groupe de mortels est parvenu à s’accorder en tant qu’attitude religieuse commune. 99:5.10 Jésus ne demandait pas à ses disciples de se réunir périodiquement pour réciter des assemblages de mots indiquant leurs croyances communes. Il ordonna seulement qu’ils se réunissent pour effectivement faire quelque chose – prendre part au souper commun en souvenance de sa vie d’effusion sur Urantia. 6. La religion institutionnelle 99:6.1 Le sectarisme est une maladie de la religion institutionnelle, et le dogmatisme est un esclavage de la nature spirituelle. Il vaut bien mieux avoir une religion sans Église qu’une Église sans religion. 99:6.2 Toutes les religions vivantes encouragent l’amitié humaine, préservent la moralité, favorisent le bien-être du voisinage et facilitent la diffusion de l’évangile essentiel de leurs messages respectifs de salut éternel. 99:6.3 Mais, à mesure que la religion se conforme à des institutions, son pouvoir de faire du bien s’amenuise, tandis que ses possibilités de faire du mal s’accroissent considérablement. Les dangers de la religion formaliste sont les suivants : fixation des croyances et cristallisation des sentiments ; accumulation des droits acquis avec accroissements de la sécularisation ; tendance à uniformiser et à fossiliser la vérité ; religion détournée du service de Dieu au service de l’Église ; penchant des chefs à devenir administrateurs au lieu de ministres. 99:6.4 La religion officielle freine les hommes dans leurs activités spirituelles personnelles au lieu de les libérer pour un service plus élevé de bâtisseurs du royaume. 7. Apports de la religion 99:7.1 Les Églises et tous les autres groupes religieux devraient se tenir à l’écart de toute activité laïque, mais, en même temps, la religion ne doit rien faire pour gêner ou retarder la coordination sociale des institutions humaines. La vie doit continuer à croitre en signification ; l’homme doit poursuivre sa réforme de la philosophie et sa clarification de la religion. 99:7.3 La religion inspire à l’homme le courage et la joie de vivre sur terre ; elle unit la patience à la passion, la clairvoyance au zèle, la sympathie au pouvoir et les idéaux à l’énergie. 99:7.4 Jamais un homme ne peut prendre une décision sage sur des questions temporelles ni transcender l’égoïsme des intérêts personnels, à moins de méditer en présence de la souveraineté de Dieu et de faire entrer en ligne de compte les réalités des significations divines et des valeurs spirituelles. 99:7.5 L’interdépendance économique et la fraternisation sociale conduiront finalement à la fraternité. 99:7.6 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 100. La religion dans l’expérience humaine 100:0.1 L’expérience d’une vie religieuse dynamique transforme un individu médiocre en une personnalité douée d’un pouvoir idéaliste. La religion contribue au progrès de tous en encourageant le progrès de chaque individu, et le progrès de chacun est accru par l’accomplissement de tous. 100:0.2 La croissance spirituelle est mutuellement stimulée par l’association intime avec d’autres religionistes. L’amour fournit le terrain du développement religieux – un attrait objectif au lieu d’une satisfaction subjective – et, cependant, il donne la satisfaction subjective suprême. La religion ennoblit les corvées banales de la vie quotidienne. 1. Croissance religieuse 100:1.1 La religion produit la croissance des significations et le rehaussement des valeurs, mais, si l’on se permet d’attribuer un caractère absolu à des évaluations purement personnelles, il en résulte toujours un mal. Un enfant évalue l’expérience d’après le plaisir qu’elle procure. L’homme est mûr dans la mesure où il substitue des significations supérieures au plaisir personnel, allant jusqu’à l’allégeance aux plus hauts concepts des situations de vie diversifiées et des relations cosmiques. 100:1.2 Certaines personnes sont trop affairées pour croitre et se trouvent alors en sérieux danger d’immobilisme spirituel. Les principaux inhibiteurs de la croissance sont les préjugés et l’ignorance. 100:1.3 Donnez à tout enfant qui se développe une chance de faire sa propre expérience religieuse et ne lui imposez pas une expérience adulte toute faite. La croissance ne se reconnait pas vraiment aux simples résultats, mais plutôt aux progrès effectués. Le véritable développement éducatif ressort du rehaussement des idéaux, de l’appréciation accrue des valeurs, des nouvelles significations attribuées aux valeurs et d’une fidélité plus grande aux valeurs suprêmes. 100:1.4 Les enfants ne sont impressionnés d’une manière permanente que par le loyalisme de leurs compagnons adultes ; les préceptes et même l’exemple n’ont pas d’influence durable. Les personnes loyales sont des personnes en cours de croissance, et la croissance est une réalité impressionnante et inspirante. Vivez loyalement aujourd’hui – croissez – et demain prendra soin de lui-même. 100:1.5 Le terrain essentiel à la croissance religieuse présuppose une vie progressive de réalisation de soi, la coordination des tendances naturelles, l’exercice de la curiosité et le plaisir d’aventures raisonnables, le fait d’éprouver des sentiments de satisfaction, le fonctionnement de la peur pour stimuler l’attention et la conscience, l’attrait du merveilleux et l’humilité, c’est-à-dire une conscience normale de notre petitesse. 100:1.7 La religion ne peut être ni conférée, ni reçue, ni prêtée, ni apprise, ni perdue. Elle est une expérience personnelle qui grandit proportionnellement à la recherche croissante des valeurs finales. 100:1.8 Les habitudes qui favorisent la croissance religieuse englobent la culture de la sensibilité aux valeurs divines, la récognition de la vie religieuse chez les autres, la méditation réfléchie sur les significations cosmiques, la résolution des problèmes par l’adoration, le partage de votre vie spirituelle avec celle de vos compagnons, le fait d’éviter l’égoïsme, le refus d’escompter la miséricorde divine et l’habitude de vivre comme si l’on se trouvait en présence de Dieu. 2. Croissance spirituelle 100:2.1 Le développement spirituel dépend, en premier lieu, du maintien d’un lien spirituel vivant avec de vraies forces spirituelles, et, en second lieu, de la production continue de fruits spirituels par transmission, à vos compagnons, de l’aide que vous avez reçue de vos bienfaiteurs spirituels. Le progrès spirituel est basé sur la récognition intellectuelle de la pauvreté spirituelle, doublée de la conscience personnelle de la soif de perfection, du désir de connaitre Dieu et d’être semblable à lui, de l’intention sincère de faire la volonté du Père qui est aux cieux. 100:2.2 La croissance spirituelle est d’abord un éveil aux besoins, ensuite un discernement des significations et enfin une découverte des valeurs. La preuve du vrai développement spirituel consiste dans la manifestation d’une personnalité humaine motivée par l’amour, animée par un esprit de service désintéressé et dominée par l’adoration sincère des idéaux de perfection de la divinité. 100:2.5 Le statut spirituel effectif est la mesure de l’aboutissement à la Déité, l’harmonisation avec l’Ajusteur. Accomplir la finalité de la spiritualité équivaut à atteindre le summum de la réalité, le maximum de ressemblance avec Dieu. La vie éternelle est la recherche perpétuelle des valeurs infinies. 100:2.6 Le but de la réalisation de soi, pour l’homme, devrait être spirituel et non matériel. Les seules réalités qui vaillent l’effort sont divines, spirituelles et éternelles. L’homme mortel a droit à la joie des plaisirs physiques et à la satisfaction des affections humaines ; il tire bénéfice de sa fidélité aux associations humaines et aux institutions temporelles ; mais ce ne sont pas là les fondations éternelles sur lesquelles il faut bâtir la personnalité immortelle qui devra transcender l’espace, vaincre le temps et accomplir la destinée éternelle de perfection divine et de service finalitaire. 100:2.7 Jésus dépeignit la sécurité profonde de l’homme connaissant Dieu en disant : « Pour celui qui connait Dieu et croit au royaume, qu’importe si toutes les choses terrestres s’effondrent ? » Les sécurités temporelles sont vulnérables, mais les sécurités spirituelles sont invulnérables. Quand les marées de l’adversité humaine, de l’égoïsme, de la cruauté, de la haine, de la méchanceté et de la jalousie viennent battre l’âme du mortel, on peut se reposer dans l’assurance qu’il existe un bastion intérieur, la citadelle de l’esprit, qui est absolument inexpugnable. 3. Concepts de valeur suprême 100:3.1 La religion n’est pas une technique pour obtenir une paix mentale statique et sereine ; c’est une impulsion destinée à organiser l’âme pour un service dynamique. C’est l’enrôlement de la totalité de l’individualité dans une allégeance pour aimer Dieu et servir les hommes. 100:3.3 En méditant sur les valeurs, il faut distinguer entre ce qui est une valeur et ce qui a une valeur. 100:3.4 La signification est quelque chose que l’expérience ajoute à la valeur ; c’est la conscience appréciative des valeurs. 100:3.5 Les valeurs ne peuvent jamais être statiques ; réalité signifie changement, croissance. Le changement sans croissance, sans expansion de signification et sans exaltation de valeur, est sans valeur – c’est un mal potentiel. Plus sa qualité d’adaptation cosmique est grande, plus une expérience possède de signification. 100:3.6 La valeur suprême de la vie humaine consiste dans la croissance des valeurs, dans le progrès des significations et dans la réalisation de la corrélation cosmique intime entre ces deux expériences. Et une telle expérience équivaut à avoir conscience de Dieu. Un tel mortel, bien que n’étant pas surnaturel, devient vraiment suprahumain ; une âme immortelle est en évolution. 100:3.7 L’homme ne peut provoquer la croissance, mais il peut lui fournir des conditions favorables. La croissance est toujours inconsciente, qu’elle soit physique, intellectuelle ou spirituelle. C’est ainsi que croit l’amour ; on ne peut ni le créer, ni le fabriquer, ni l’acheter ; il faut qu’il croisse. 4. Problèmes de croissance 100:4.1 Une vie religieuse est une vie dévouée et une vie dévouée est une vie créative, originale et spontanée. De nouvelles clairvoyances religieuses surgissent de conflits qui déclenchent le choix de nouvelles et meilleures habitudes de réagir, pour remplacer les modèles anciens et inférieurs de réaction. C’est seulement dans des conflits que de nouvelles significations émergent, et un conflit ne persiste que si l’on refuse d’adopter les valeurs supérieures impliquées dans des significations plus élevées. 100:4.3 L’homme comprend beaucoup de choses concernant la santé physique et la santé mentale, mais il a vraiment des idées très peu claires sur le bonheur. Le plus grand bonheur est indissolublement lié au progrès spirituel. La croissance spirituelle procure une joie durable, une paix qui dépasse toute compréhension. 100:4.4 Dans la vie physique, les sens révèlent l’existence des choses et le mental découvre la réalité des significations ; mais c’est l’expérience spirituelle qui révèle aux individus les vraies valeurs de la vie. On atteint ces niveaux supérieurs de vie dans l’amour suprême de Dieu et dans l’amour désintéressé des hommes. Si vous aimez vos compagnons, c’est que vous avez découvert leur valeur. Jésus aimait tellement les hommes parce qu’il leur attribuait une haute valeur. C’est en découvrant les mobiles de vos associés que vous découvrez le mieux leur valeur. Si quelqu’un vous irrite et suscite en vous du ressentiment, vous devriez chercher avec sympathie à discerner son point de vue, les motifs de sa conduite désagréable. Dès lors que vous comprenez votre voisin, vous devenez tolérant, et cette tolérance va se transformer, croitre en amitié et murir en amour. 100:4.5 Si vous pouviez seulement sonder les motifs de vos compagnons, combien mieux vous les comprendriez ! Si seulement vous pouviez connaitre vos semblables, vous en tomberiez finalement amoureux. 100:4.6 Vous ne pouvez pas aimer vraiment vos compagnons par un simple acte de volonté. L’amour nait seulement d’une compréhension approfondie et consommée des mobiles et des sentiments de votre prochain. Il est moins important d’aimer tous les hommes aujourd’hui que d’apprendre chaque jour à en aimer un de plus. L’amour est contagieux ; et, quand la dévotion humaine est intelligente et sage, l’amour a plus d’emprise que la haine. Mais seul l’amour authentique et désintéressé est vraiment contagieux. 5. Conversion et mysticisme 100:5.1 Le monde est rempli d’âmes perdues, non pas perdues au sens théologique, mais ayant perdu leur direction, errant dans la confusion au milieu des théories en « isme » et des cultes d’une ère philosophiquement frustrée. Trop peu de ces âmes ont appris à établir une philosophie de vie remplaçant l’autorité religieuse. (Les symboles de la religion socialisée ne doivent pas être méprisés comme canaux de croissance, bien que le lit de la rivière ne soit pas la rivière.) 100:5.4 La plupart des phénomènes spectaculaires associés aux conversions dites religieuses sont entièrement de nature psychologique, mais, de temps à autre, surviennent des expériences qui ont aussi une origine spirituelle. Quand la mobilisation mentale est absolument totale sur un niveau psychique quelconque de l’expansion vers l’aboutissement spirituel, quand les mobiles humains de loyauté à l’idée divine sont parfaits, il arrive très souvent que l’esprit intérieur s’abaisse pour saisir le dessein concentré et consacré du mental superconscient du mortel croyant pour se synchroniser avec lui. Ce sont ces expériences d’unification de phénomènes intellectuels et spirituels qui constituent la conversion, laquelle consiste en facteurs qui dépassent les implications purement psychologiques. 100:5.8 De grands dangers accompagnent la pratique habituelle du rêve éveillé religieux ; le mysticisme peut devenir une technique pour échapper à la réalité, bien qu’il ait parfois été un moyen de communion spirituelle authentique. De courtes périodes où l’on se retire de la scène active de la vie peuvent ne pas présenter de dangers sérieux, mais l’isolement prolongé de la personnalité est fort indésirable. 6. Les signes d’une vie religieuse 100:6.1 Les caractéristiques marquantes de toutes les religions sont une fidélité totale et une sincère dévotion aux valeurs suprêmes. Cette dévotion religieuse aux valeurs suprêmes apparait dans la relation d’une mère, soi-disant irréligieuse, avec son enfant, et dans le fervent loyalisme de certaines personnes non religieuses envers la cause qu’ils ont épousée. 100:6.2 La valeur suprême acceptée par les religionistes peut être indigne ou même fausse, mais n’en est pas moins religieuse. Une religion est authentique dans la mesure exacte où la valeur qu’elle tient pour suprême est vraiment une réalité cosmique de valeur spirituelle authentique. 100:6.3 Le religioniste sincère est conscient d’être un citoyen de l’univers et se rend compte qu’il établit un contact avec des sources de pouvoir suprahumain. Il est exalté et stimulé par l’assurance qu’il appartient à une fraternité supérieure et ennoblie de fils de Dieu. 100:6.4 Cet effort intense pour atteindre les idéaux supramortels est toujours caractérisé par un accroissement de patience, de longanimité, de force d’âme et de tolérance. 100:6.5 La vraie religion est un amour vivant, une vie de service. Le détachement du religioniste de quantité de choses purement temporelles et insignifiantes, ne conduit jamais à l’isolement social et cela ne devrait pas détruire le sens de l’humour. La religion authentique n’enlève rien à l’existence humaine, mais ajoute au contraire de nouvelles significations à l’ensemble de la vie. 100:6.6 L’un des signes les plus remarquables de la vie religieuse est une paix dynamique et sublime, cette paix qui dépasse toute compréhension humaine, cet équilibre cosmique qui dénote l’absence de tout doute et de toute agitation. Ces niveaux de stabilité spirituelle sont immunisés contre les déceptions. 100:7.19 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 101. La nature réelle de la religion 101:0.1 La religion, en tant qu’expérience humaine, s’étend depuis l’esclavage primitif de la peur, chez les sauvages en évolution, jusqu’à la sublime et magnifique liberté de la foi chez les mortels civilisés, splendidement conscients de leur filiation avec le Dieu éternel. 101:0.3 La religion, la foi-conviction de la personnalité, peut toujours triompher de la logique contradictoire et superficielle du désespoir, logique née dans le mental matériel incroyant. Il existe une voix intérieure vraie et authentique, cette « vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde ». Et cette gouverne de l’esprit est distincte des incitations éthiques de la conscience humaine. Le sentiment de l’assurance religieuse est plus qu’un sentiment émotif. L’assurance de la religion transcende la raison mentale et même la logique philosophique. La religion est la foi, la confiance et l’assurance. 1. La vraie religion 101:1.1 La religion est l’expérimentation de la divinité dans la conscience d’un être moral d’origine évolutionnaire ; elle représente une expérience vraie avec des réalités éternelles dans le temps, la réalisation de satisfactions spirituelles durant l’incarnation. 101:1.3 L’esprit divin établit le contact avec l’homme mortel, non par des sentiments ou des émotions, mais dans le domaine de la pensée la plus élevée et la plus spiritualisée. Ce sont vos pensées, et non vos sentiments, qui vous conduisent vers Dieu. 101:1.4 La religion vit et prospère donc, non par la vue et les sentiments, mais plutôt par la foi et la clairvoyance. Elle ne consiste ni dans la découverte de faits nouveaux, ni dans la rencontre d’une expérience exceptionnelle ; elle consiste plutôt dans la découverte de nouvelles significations spirituelles dans des faits déjà bien connus de l’humanité. 101:1.5 Les germes de la vraie religion ont leur origine dans le domaine de la conscience morale de l’homme et se révèlent par la croissance de la clairvoyance spirituelle ; cette faculté de la personnalité humaine résulte de la présence de l’Ajusteur de Pensée révélateur de Dieu dans le mental humain assoiffé de Dieu. 101:1.6 L’expérience de la religion aboutit finalement à la certitude consciente que Dieu existe et à l’assurance indubitable de la survie de la personnalité croyante. 2. Le fait de la religion 101:2.1 Le fait de la religion consiste entièrement dans l’expérience religieuse des êtres humains raisonnables et ordinaires. 101:2.3 Par l’étude de la science, la raison peut, au travers de la nature, conduire à retrouver une Cause Première, mais il faut une foi religieuse pour transformer la Cause Première de la science en un Dieu de salut ; en outre, la révélation est nécessaire pour valider cette foi, cette clairvoyance spirituelle. 101:2.13 La religion ne consiste pas en des propositions théologiques, mais dans la clairvoyance spirituelle et la sublimité de la confiance de l’âme. 101:2.14 Votre nature la plus profonde – l’Ajusteur divin – crée en vous une faim et une soif de droiture, un certain désir intense de perfection divine. La religion est l’acte de foi par lequel on reconnait cette impulsion intérieure d’accomplissement divin. Ainsi naissent la confiance et l’assurance de l’âme que vous reconnaissez être le chemin du salut, la technique de survie de la personnalité et toutes les valeurs que vous êtes parvenus à considérer comme vraies et bonnes. 101:2.16 La religion doit toujours être son propre critique et son propre juge ; elle ne peut jamais être évaluée, et encore bien moins comprise, de l’extérieur. Votre seule assurance d’un Dieu personnel consiste en votre propre clairvoyance concernant votre croyance aux choses spirituelles et votre expérience de ces choses spirituelles. Pour tous vos compagnons qui ont eu une expérience semblable, nul argument sur la personnalité ou la réalité de Dieu n’est nécessaire, tandis que, pour tous les autres hommes qui n’ont pas cette certitude de Dieu, aucun argument ne peut jamais être vraiment convaincant. 3. Les caractéristiques de la religion 101:3.1 La religion est tellement vitale qu’elle persiste en l’absence de savoir. Elle vit, en dépit de sa contamination par des cosmologies erronées et des fausses philosophies. 101:3.4 La foi spirituelle authentique (la vraie conscience morale) se révèle en ceci : 101:3.5 1. Elle fait progresser l’éthique et la morale malgré les tendances animales inhérentes et adverses. 101:3.6 2. Elle produit une sublime confiance dans la bonté de Dieu, même en face de déceptions amères et de défaites écrasantes. 101:3.7 3. Elle engendre une confiance et un courage profonds malgré l’adversité naturelle et les calamités physiques. 101:3.8 4. Elle fait preuve d’un équilibre inexplicable et d’une tranquillité fortifiante, en dépit de maladies déconcertantes. 101:3.9 5. Elle conserve à la personnalité un sang-froid et un équilibre mystérieux en face des mauvais traitements et des plus flagrantes injustices. 101:3.10 6. Elle maintient une confiance divine dans la victoire finale, malgré les cruautés d’un destin apparemment aveugle. 101:3.11 7. Elle persiste à croire inébranlablement en Dieu malgré toutes les démonstrations contraires de la logique. 101:3.12 8. Elle continue à montrer une foi indomptable en la survie de l’âme, sans se soucier des enseignements trompeurs de la fausse science. 101:3.13 9. Elle vit et triomphe indépendamment du fardeau écrasant des civilisations complexes. 101:3.14 10. Elle contribue à la survivance continue de l’altruisme en dépit de l’égoïsme humain. 101:3.15 11. Elle adhère fermement à une croyance sublime à l’unité de l’univers et à la gouverne divine. 101:3.16 12. Elle continue imperturbablement à adorer Dieu en dépit de tout, et quoi qu’il arrive. 5. Expansion de la religion par révélation 101:5.1 La révélation est une technique qui permet d’économiser des âges et des âges de temps dans le travail indispensable de triage et de criblage des erreurs de l’évolution, afin de dégager les vérités acquises par l’esprit. 101:5.2 La science traite des faits. La religion ne s’occupe que des valeurs. Par une philosophie éclairée, le mental s’efforce d’unir les significations des faits et des valeurs pour arriver à un concept de la réalité complète. Souvenez-vous que la science est le domaine de la connaissance, la philosophie, le royaume de la sagesse, et la religion, la sphère de l’expérience de la foi. La religion présente néanmoins deux phases de manifestations : 101:5.3 1. La religion évolutionnaire. C’est l’expérience de l’adoration primitive, la religion qui découle du mental. 101:5.4 2. La religion révélée. Tôt ou tard, la religion évolutionnaire est destinée à recevoir l’expansion spirituelle de la révélation ; cela fait partie du plan de l’univers. 101:5.10 La religion évolutionnaire est la manifestation pratique de la dotation de l’adjuvat mental de l’univers local chargé de créer et d’entretenir la caractéristique d’adoration chez l’homme en évolution. Ces religions primitives s’intéressent directement à l’éthique et à la morale, au sens du devoir humain. 101:5.11 Les religions personnellement révélées sont parrainées par les esprits d’effusion représentant les trois personnes de la Trinité du Paradis ; elles s’occupent spécialement de l’expansion de la vérité. La religion évolutionnaire inculque à l’individu l’idée du devoir personnel ; la religion révélée met de plus en plus l’accent sur l’amour, la règle d’or. 6. L’expérience religieuse progressive 101:6.1 La phase morontielle de la religion révélée concerne l’expérience de la survie ; son grand mobile est d’aboutir à la perfection de l’esprit. 101:6.2 Tout au long de chaque expérience religieuse, depuis ses premiers débuts sur le niveau matériel jusqu’au moment de l’obtention du plein statut d’esprit, l’Ajusteur est le secret permettant la réalisation personnelle de la réalité de l’existence du Suprême. 101:6.6 Chez l’homme, la fusion finale avec l’Ajusteur intérieur et l’unité résultante – la synthèse de l’homme et de l’essence de Dieu en une personnalité – font de lui potentiellement une partie vivante du Suprême et assurent, à l’être jadis mortel, le droit de naissance éternel à poursuivre indéfiniment la finalité du service universel avec et pour le Suprême. 101:6.7 La révélation enseigne à l’homme mortel que, pour entreprendre une aventure aussi magnifique et mystérieuse à travers l’espace au moyen de la progression du temps, il doit commencer par organiser ses connaissances en idées-décisions. La coordination d’idées-décisions, d’idéaux logiques et de la vérité divine représente la possession d’un caractère droit, condition préalable pour qu’un mortel soit admis aux réalités toujours plus vastes et de plus en plus spirituelles des mondes morontiels. 7. Une philosophie personnelle de la religion 101:7.4 La grande différence entre une philosophie religieuse et une philosophie non religieuse de la vie réside dans la nature et le niveau des valeurs reconnues, et dans l’objet des allégeances. L’évolution de la philosophie religieuse comporte quatre phases. Cette expérience peut devenir simplement conformiste, résignée à la soumission, à la tradition et à l’autorité. Ou bien, elle peut se satisfaire d’accomplissements mineurs, juste assez pour stabiliser sa vie quotidienne et se trouver alors arrêtée de bonne heure sur ce niveau occasionnel. Les mortels de ce genre croient que le mieux est l’ennemi du bien. Un troisième groupe progresse jusqu’au niveau de l’intellectualité logique, mais y stagne par suite d’esclavage culturel. Il est vraiment lamentable de voir des intelligences géantes maintenues si solidement sous l’emprise cruelle de la servitude culturelle. Il est tout aussi pathétique d’observer ceux qui troquent leur servitude culturelle contre les chaines matérialistes d’une discipline faussement qualifiée de science. Le quatrième niveau de philosophie parvient à s’affranchir de tous les handicaps classiques et traditionnels ; sur ce niveau, on ose penser, agir et vivre honnêtement, loyalement, sans peur et sincèrement. 8. Foi et croyance 101:8.1 La croyance a atteint le niveau de la foi quand elle motive la vie et façonne la manière de vivre. Le fait d’accepter un enseignement comme vrai n’est pas la foi, c’est une simple croyance. La certitude et la conviction ne sont pas non plus la foi. Une disposition mentale n’atteint les niveaux de la foi que si elle domine effectivement la manière de vivre. La foi est un attribut vivant de l’expérience religieuse personnelle authentique. On croit la vérité, on admire la beauté, on respecte la bonté, mais on ne les adore pas. Une telle attitude de foi salvatrice est centrée sur Dieu seul, qui personnifie la vérité, la beauté, la bonté et infiniment plus encore. 101:8.2 La croyance limite et enchaine toujours ; la foi se déploie et libère. La croyance attache, la foi affranchit. Mais la foi religieuse vivante représente plus qu’une association de nobles croyances, plus qu’un système exalté de philosophie ; elle est une expérience vivante s’intéressant aux significations spirituelles, aux idéaux divins et aux valeurs suprêmes ; elle connaît Dieu et sert les hommes. Les croyances peuvent devenir la propriété d’un groupe, mais la foi doit être personnelle. On peut suggérer des croyances théologiques à un groupe, mais la foi ne peut surgir dans le cœur des personnes religieuses qu’individuellement. 101:8.3 La foi ne se dérobe jamais au devoir de résoudre les problèmes de la vie des mortels. La foi vivante ne favorise ni la bigoterie, ni la persécution, ni l’intolérance. 101:8.4 La foi n’entrave pas l’imagination créatrice, elle n’entretient pas non plus de préjugés irraisonnés contre les découvertes de la recherche scientifique. La foi vivifie la religion et oblige le religioniste à vivre héroïquement la règle d’or. 9. Religion et moralité 101:9.1 Nulle révélation de la religion, qui se prétend telle, ne peut être considérée comme authentique si elle ne reconnait pas les devoirs, commandés par les obligations éthiques qui avaient été créés et entretenus par la religion évolutionnaire antérieure. La révélation élargit infailliblement l’horizon éthique de la religion évoluée, tout en accroissant simultanément et infailliblement les obligations morales résultant de toutes les révélations antérieures. 101:9.9 La foi devient le trait d’union entre la conscience morale et le concept spirituel de la réalité permanente. La religion devient la voie par laquelle l’homme échappe aux limitations matérielles du monde temporel et naturel, et s’oriente vers les réalités célestes du monde éternel et spirituel en utilisant, à cet effet, la technique du salut, la transformation morontielle progressive. 10. La religion en tant que libératrice de l’homme 101:10.1 L’homme intelligent sait qu’il est un enfant de la nature, une partie de l’univers matériel. Il ne discerne aucune survie de la personnalité individuelle dans les mouvements et tensions du niveau mathématique de l’univers d’énergie. Jamais non plus l’homme ne peut discerner la réalité spirituelle par l’examen de causes et d’effets physiques. 101:10.4 Seule la voie morontielle conduisant à la clairvoyance spirituelle permet à l’homme de briser les chaines inhérentes à son statut mortel dans l’univers. C’est seulement au sens spirituel que l’homme est un enfant de Dieu, et ceci est vrai parce que c’est seulement au sens spirituel que l’homme est à présent doté et habité par le Père du Paradis. L’acceptation de la vérité de Dieu par la foi permet à l’homme d’échapper aux frontières circonscrites des limitations matérielles, et lui fournit un espoir rationnel d’obtenir un sauf-conduit pour sortir du royaume matériel où est la mort, vers le royaume spirituel où est la vie éternelle. 101:10.6 Il ne peut jamais y avoir de preuves scientifiques ou logiques de la divinité. La raison seule ne peut jamais valider les valeurs et les bienfaits de l’expérience religieuse. Par contre, il restera toujours vrai que quiconque veut faire la volonté de Dieu comprendra la validité des valeurs spirituelles ; c’est ainsi que, sur le niveau mortel, on s’approche le plus de la possibilité de prouver la réalité de l’expérience religieuse. 101:10.7 La religion guérit efficacement le sentiment humain d’isolement idéaliste ou de solitude spirituelle. Elle fait admettre le croyant comme fils de Dieu, comme citoyen d’un univers nouveau et significatif. 101:10.8 Quand vous passez par l’expérience d’une telle transformation par la foi, vous cessez d’être une partie servile du cosmos mathématique et vous devenez plutôt un fils affranchi volitif du Père Universel. 101:10.9 Enfin, toutes les créatures deviennent conscientes du fait que Dieu et toutes les armées divines d’un univers à peu près infini sont à leur côté dans la lutte céleste pour atteindre l’éternité de vie et la divinité de statut. Ces fils affranchis par la foi se sont certainement engagés dans les luttes du temps du côté des forces suprêmes et des personnalités divines de l’éternité ; même les étoiles dans leur course combattent maintenant pour eux. Enfin, ils contemplent l’univers depuis l’intérieur, du point de vue de Dieu, et toutes les incertitudes de l’isolement matériel sont transformées en sécurités de la progression spirituelle éternelle. Le temps lui-même ne devient plus que l’ombre de l’éternité projetée par les réalités du Paradis sur la panoplie mouvante de l’espace. 101:10.10 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 102. Les fondements de la foi religieuse 102:0.1 Pour le matérialiste incroyant, l’homme est simplement un accident évolutionnaire. Ses espoirs de survivance sont liés à une fiction de son imagination de mortel. Nul déploiement d’énergie, nulle expression de confiance ne peuvent le transporter au-delà du tombeau. 102:0.2 Toute cette condamnation aux ténèbres et toute cette destinée de désespoir sont dissipées pour toujours par un seul courageux déploiement de foi du plus humble et du plus ignorant enfant de Dieu sur terre. 102:0.3 Cette foi qui sauve prend naissance dans le cœur humain quand la conscience morale de l’homme se rend compte qu’au cours de l’expérience mortelle, les valeurs humaines peuvent être transposées du matériel au spirituel, de l’humain au divin, du temps à l’éternité. 1. Les assurances de la foi 102:1.1 Les doutes honnêtes et les interrogations sincères ne sont pas des péchés ; ces attitudes sont simplement une cause de retard dans le cheminement progressif d’accession à la perfection. Une confiance d’enfant assure l’entrée de l’homme dans le royaume de l’ascension du ciel, mais le progrès dépend entièrement de l’exercice vigoureux de la foi robuste et confiante de l’homme accompli. 102:1.2 La raison de la science est fondée sur les faits observables du temps. La foi religieuse tire argument du programme spirituel de l’éternité. 102:1.4 Les certitudes de la science proviennent entièrement de l’intellect ; les certitudes de la religion jaillissent des fondements mêmes de la personnalité tout entière. La science fait appel à la compréhension du mental ; la religion fait appel à la fidélité et au dévouement du corps, du mental et de l’esprit, en fait à toute la personnalité. 102:1.6 L’Ajusteur de Pensée intérieur éveille infailliblement, dans l’âme humaine, une véritable soif avide de perfection ainsi qu’une vaste curiosité, lesquelles ne peuvent être convenablement apaisées que par communion avec Dieu, source divine de cet Ajusteur. L’âme assoiffée de l’homme refuse d’être satisfaite tant qu’elle n’est pas parvenue à la réalisation personnelle du Dieu vivant. 2. Religion et réalité 102:2.1 Un mental observateur et une âme capable de discernement reconnaissent la religion quand ils la rencontrent dans la vie de leurs compagnons. 102:2.2 La sagesse de l’expérience religieuse est quelque peu paradoxale, en ce sens qu’elle est, à la fois, d’origine humaine et dérivée de l’Ajusteur. La force religieuse n’est pas le produit des prérogatives personnelles de l’individu, mais plutôt la mise en œuvre de l’association sublime entre l’homme et la source perpétuelle de toute sagesse. C’est ainsi que les paroles et les actes de la religion vraie, dans sa pureté originale, acquièrent une autorité irrésistible pour tous les mortels éclairés. 102:2.7 Il n’y a pas de véritable religion sans une personnalité très active ; c’est pourquoi les hommes les plus indolents cherchent souvent à échapper aux rigueurs des activités vraiment religieuses en se dupant ingénieusement eux-mêmes, en se retirant dans le faux abri de doctrines et de dogmes religieux stéréotypés. Mais la vraie religion est vivante. La cristallisation intellectuelle de concepts religieux équivaut à la mort spirituelle. Vous ne pouvez concevoir une religion sans idées, mais, une fois que la religion se trouve réduite simplement à une idée, elle cesse d’être une religion, elle est devenue simplement une espèce de philosophie humaine. 102:2.8 Par ailleurs, d’autres types d’âmes instables et peu disciplinées cherchent à employer les idées sentimentales de la religion pour échapper aux exigences irritantes de la vie. Quand certains mortels vacillants et timides cherchent à échapper à la pression incessante de la vie évolutionnaire, la religion telle qu’ils la conçoivent semble leur offrir le refuge le plus proche, la meilleure échappatoire. Mais la mission de la religion consiste à préparer l’homme à faire face courageusement, et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie. 3. Connaissance, sagesse et clairvoyance 102:3.1 Les carences intellectuelles et les insuffisances dans l’éducation handicapent inévitablement l’accès aux niveaux religieux supérieurs, car un environnement de la nature spirituelle aussi appauvri dérobe à la religion son principal canal de contact philosophique avec le monde des connaissances scientifiques. Les facteurs intellectuels de la religion sont importants, mais il arrive aussi parfois que leur hypertrophie soit très gênante et embarrassante. 102:3.4 Le désir religieux est une quête avide de la réalité divine. L’expérience religieuse est la réalisation de la conscience d’avoir trouvé Dieu. Et, quand un être humain trouve Dieu, le triomphe de sa découverte fait éprouver à son âme une effervescence tellement indescriptible qu’il est poussé à rechercher un affectueux contact de service avec ses compagnons moins éclairés, non pour révéler qu’il a trouvé Dieu, mais plutôt pour permettre au débordement de la bonté éternelle qui surgit dans son âme de réconforter et ennoblir ses compagnons. La religion réelle mène à un service social accru. 102:3.6 La connaissance amène à donner un rang aux hommes, à faire naitre des couches sociales et des castes. La religion conduit à servir les hommes et à créer ainsi l’éthique et l’altruisme. La sagesse conduit à une meilleure et plus haute communauté dans nos idées et avec nos semblables. La révélation affranchit les hommes et les lance dans l’aventure éternelle. 102:3.12 La poursuite de la connaissance constitue la science ; la recherche de la sagesse est la philosophie ; l’amour pour Dieu est la religion ; la soif de vérité est une révélation ; mais c’est l’Ajusteur de Pensée intérieur qui attache le sentiment de réalité à la clairvoyance spirituelle de l’homme par rapport au cosmos. 4. Le fait de l’expérience 102:4.2 Qu’est-ce que l’expérience humaine ? C’est simplement l’effet réciproque entre un moi actif et interrogateur, et toute autre réalité active et extérieure. La masse de l’expérience est déterminée par la profondeur de concept, plus le total de la reconnaissance de la réalité de ce qui est extérieur. Le mouvement de l’expérience est égal à la force de l’imagination en expectative, plus l’acuité de la découverte sensorielle des qualités externes de la réalité contactée. Le fait de l’expérience se trouve dans la conscience de soi et de l’existence des autres – des choses autres, des mentalités autres, des spiritualités autres. 102:4.3 L’homme devient très tôt conscient qu’il n’est seul ni dans le monde ni dans l’univers. Il se développe une prise de conscience naturelle et spontanée de mentalités autres dans l’entourage de l’individu. La foi transforme cette expérience naturelle en religion, en récognition de Dieu comme réalité. 102:4.5 La prière fait assurément partie de l’expérience religieuse, mais les religions modernes ont mis à tort l’accent sur elle, au détriment de la communion d’adoration qui est plus essentielle. Les pouvoirs réflexifs du mental s’approfondissent et s’élargissent par l’adoration. La prière peut enrichir la vie, mais l’adoration illumine la destinée. 6. La certitude de la foi religieuse 102:6.1 L’élimination de la crainte religieuse par la philosophie et les progrès continus de la science contribuent sérieusement à la mortalité des faux dieux. Même si la disparition de ces déités, créées par les hommes, peut obscurcir momentanément la vision spirituelle, elle détruit, en fin de compte, l’ignorance et la superstition qui ont si longtemps voilé le Dieu vivant, le Dieu d’amour éternel. 102:6.7 La croyance peut se révéler incapable de résister au doute et de supporter la peur, mais la foi triomphe toujours du doute, car elle est à la fois positive et vivante. Le positif a toujours l’avantage sur le négatif, la vérité sur l’erreur, l’expérience sur la théorie, les réalités spirituelles sur les faits isolés de l’espace et du temps. La preuve convaincante de cette certitude spirituelle réside dans les fruits sociaux de l’esprit que les croyants, hommes de foi, produisent à la suite de leur expérience spirituelle authentique. Jésus a dit : « Si vous aimez votre prochain comme je vous ai aimés, alors tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples. » 7. La certitude du divin 102:7.2 Dieu est le seul et unique fait de l’univers qui soit causé par lui-même. Il est le secret de l’ordre, du plan et du dessein de toute la création des choses et des êtres. L’univers partout changeant est réglé et stabilisé par des lois absolument invariantes, les habitudes d’un Dieu invariant. Le fait de Dieu, la loi divine, ne change pas. La vérité de Dieu, sa relation avec l’univers, est une révélation relative toujours adaptable à l’univers en constante évolution. 102:7.5 La marque intellectuelle particulière de la religion est la certitude ; sa caractéristique philosophique est la cohérence ; ses fruits sociaux sont l’amour et le service. 102:7.6 L’individu qui connait Dieu n’est pas aveugle aux difficultés ni inattentif aux obstacles qui barrent la route pour trouver Dieu dans le dédale des superstitions, des traditions et des tendances matérialistes des temps modernes. Nul besoin d’une intelligence supérieure pour repérer des points faibles, poser des questions ou soulever des objections. Par contre, il faut un mental brillant pour répondre à ces questions et résoudre ces difficultés ; la certitude de la foi est la meilleure technique pour traiter toutes ces critiques superficielles. 102:7.10 Dieu est la plus inéluctable de toutes les présences, le plus réel de tous les faits, la plus vivante de toutes les vérités, le plus aimant de tous les amis, la plus divine de toutes les valeurs. 8. Les preuves de la religion 102:8.1 La meilleure preuve de la réalité et de l’efficacité de la religion consiste dans le fait de l’expérience humaine. Voici des hommes naturellement craintifs et soupçonneux, doués par naissance d’un fort instinct de conservation et ardemment désireux de survivre à la mort ; ils acceptent pleinement de confier les plus profonds intérêts de leur présent et de leur avenir à la garde et à la direction du pouvoir et de la personne que leur foi appelle Dieu. Telle est l’unique vérité centrale de toute religion. 102:8.7 Mais la religion n’est jamais rehaussée par un appel à de prétendus miracles. La recherche des miracles est un recul vers les religions primitives de magie. La vraie religion n’a rien à faire avec de prétendus miracles, et la religion révélée ne fait jamais appel à des miracles comme preuve de son autorité. La religion est toujours enracinée et fondée sur l’expérience personnelle. Et votre religion la plus élevée, la vie de Jésus, fut précisément une telle expérience personnelle ; l’homme, le mortel, cherchant Dieu et le trouvant dans sa plénitude au cours d’une brève vie dans la chair, tandis que, dans cette même expérience humaine, se manifesta la présence de Dieu cherchant l’homme et le trouvant, à la pleine satisfaction de l’âme parfaite de suprématie infinie. Voilà la religion, la plus élevée qui ait été révélée jusqu’ici dans l’univers de Nébadon – la vie terrestre de Jésus de Nazareth. 102:8.8 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 103. La réalité de l’expérience religieuse 103:0.1 Toutes les réactions vraiment religieuses de l’homme sont parrainées de bonne heure par le ministère de l’adjuvat d’adoration et censurées par l’adjuvat de sagesse. La première dotation supramentale de l’homme est la mise en circuit de sa personnalité dans le Saint-Esprit de l’Esprit Créatif de l’univers ; et, longtemps avant les effusions des Fils divins et l’effusion universelle des Ajusteurs, cette influence agit pour élargir le point de vue des hommes sur l’éthique, la religion et la spiritualité. À la suite des effusions des Fils du Paradis, l’Esprit de Vérité libéré apporte sa puissante contribution pour accroitre la capacité humaine de percevoir les vérités religieuses. À mesure que l’évolution progresse sur un monde habité, les Ajusteurs de Pensée participent de plus en plus au développement des types supérieurs de clairvoyance religieuse humaine. L’Ajusteur de Pensée est la fenêtre cosmique par laquelle une créature finie peut avoir, grâce à la foi, un aperçu sur les aspects certains et divins de la Déité illimitée, le Père Universel. 103:0.2 Les tendances religieuses des races humaines sont innées ; elles se manifestent universellement et ont une origine apparemment naturelle ; les religions primitives sont toujours évolutionnaires dans leur genèse. À mesure que l’expérience religieuse naturelle continue à progresser, des révélations périodiques de la vérité viennent ponctuer le cours de l’évolution planétaire, qui autrement ne progresserait que lentement. 1. Philosophie de la religion 103:1.1 L’unité de l’expérience religieuse parmi les membres d’un groupe social ou racial dérive de l’identité de nature des fragments de Dieu qui habitent les individus. C’est ce divin dans les hommes qui donne naissance à l’intérêt altruiste qu’ils portent au bien-être des autres hommes. Mais, du fait que la personnalité est unique – deux mortels ne sont jamais pareils – il s’ensuit inévitablement que jamais deux êtres humains ne peuvent interpréter de la même manière les directives et les incitations de l’esprit divin qui vit dans leur mental. Les membres d’un groupe de mortels peuvent ressentir une unité spirituelle, mais ne peuvent jamais atteindre l’uniformité philosophique. 103:1.3 Bien que votre religion soit une affaire d’expérience personnelle, il est très important que vous soyez amené à connaitre un grand nombre d’autres expériences religieuses (les interprétations diverses de différents mortels) afin d’empêcher votre vie religieuse de devenir égocentrique – étroite, égoïste et insociable. 103:1.4 La religion est avant tout une recherche des valeurs qui formule ensuite un système de croyances interprétatives. Il est beaucoup plus facile aux hommes de s’accorder sur des valeurs religieuses – sur des buts – que sur des croyances – des interprétations. 103:1.5 La religion est alors basée sur l’expérience et la pensée religieuse ; la théologie, philosophie de la religion, est une honnête tentative pour interpréter cette expérience. 2. La religion et l’individu 103:2.3 Les premières incitations de la nature morale d’un enfant ne concernent pas la sexualité, la culpabilité ou l’orgueil personnel, mais plutôt des impulsions de justice et d’équité, un besoin de bienveillance – de ministère secourable auprès de ses compagnons. Quand de tels éveils moraux précoces sont nourris, il se produit un développement graduel de la vie religieuse, relativement dégagé de conflits, de bouleversements et de crises. 103:2.4 Tout être humain éprouve de très bonne heure une sorte de conflit entre ses impulsions égocentriques et ses impulsions altruistes, et, bien des fois, sa première expérience d’avoir conscience de Dieu peut provenir de sa recherche d’une aide suprahumaine pour résoudre de tels conflits moraux. 103:2.6 Dans l’émergence de la conscience religieuse et en l’absence de mauvais enseignements, le mental d’un enfant normal se dirige positivement vers la droiture morale et le ministère social, plutôt qu’il ne s’écarte négativement du péché et de la culpabilité. 103:2.7 Le choix moral est d’ordinaire plus ou moins accompagné d’un conflit moral, et ce tout premier conflit dans le mental de l’enfant se produit entre les poussées d’égoïsme et les impulsions d’altruisme. L’Ajusteur de Pensée tient compte de la valeur des mobiles égoïstes de la personnalité, mais s’arrange pour attribuer une légère préférence aux impulsions altruistes qui conduisent au but du bonheur humain et aux joies du royaume des cieux. 103:2.8 Quand un être moral choisit d’être altruiste en face d’une incitation à l’égoïsme, il fait une expérience religieuse primitive. 103:2.9 Très tôt dans la vie, un enfant normal commence à apprendre qu’il est « plus béni de donner que de recevoir ». 103:2.10 L’homme tend à identifier son moi, son ego, avec son impulsion à se servir lui-même. Par contraste, il tend à identifier la volonté d’être altruiste avec une influence extérieure à lui – avec Dieu. En vérité, ce jugement est juste, car tous ces désirs altruistes ont effectivement leur origine dans la gouverne de l’Ajusteur de Pensée intérieur, et cet Ajusteur est un fragment de Dieu. 3. La religion et la race humaine 103:3.1 Bien que la croyance aux esprits, aux rêves et à diverses autres superstitions aient toutes joué un rôle dans l’origine évolutionnaire des religions primitives, il ne faudrait pas négliger l’influence du clan ou l’esprit de solidarité tribale. Les relations de groupe ont représenté une situation sociale exactement homologue de celle qui a provoqué le conflit entre l’égoïsme et l’altruisme dans la nature morale du mental humain primitif. Avec le temps, ces concepts religieux tendent à se personnaliser, d’abord sous forme d’animaux, et plus tard sous forme d’un surhomme ou d’un Dieu. Mais le groupe social n’est pas la source de l’expérience religieuse. Indépendamment de l’influence de toutes ces contributions primitives à la religion initiale des hommes, le fait subsiste que la véritable impulsion religieuse a son origine dans des présences spirituelles authentiques qui activent la volonté d’être altruiste. 103:3.2 Tôt ou tard cependant, la religion évoluante exige que l’individu fasse certains sacrifices personnels pour le bien de son groupe social, accomplisse quelque chose pour rendre d’autres personnes plus heureuses et meilleures. 4. La communion spirituelle 103:4.1 La différence caractéristique entre une réunion sociale et un rassemblement religieux réside dans le fait qu’en contraste avec la première, le second est imprégné d’une atmosphère de communion. De cette manière, l’association humaine engendre un sentiment de communauté avec le divin, et c’est le commencement du culte en commun. Le partage d’un repas commun fut le premier type de communion sociale, et, en conséquence, les religions primitives prirent des dispositions pour qu’une partie du sacrifice cérémoniel fût consommée par les fidèles. 103:4.2 Quand l’homme primitif sentait que sa communion avec Dieu avait été interrompue, il avait recours à un sacrifice de quelque sorte, dans un effort d’expiation, pour rétablir des relations amicales. 103:4.4 Jésus balaya toutes les cérémonies de sacrifices et d’expiation. Il détruisit la base de toute cette culpabilité fictive et du sentiment d’isolement dans l’univers en proclamant que l’homme est enfant de Dieu. La relation créature-Créateur fut placée sur une base enfants-parents. Dieu devient un Père aimant pour ses fils et filles mortels. 103:4.5 Dieu le Père ne traite pas l’homme, son enfant, sur la base de ses vertus ou de ses mérites actuels, mais en reconnaissant les mobiles de l’enfant – le dessein et l’intention de la créature. 5. L’origine des idéaux 103:5.4 Notre moi a des droits aussi bien que notre prochain. Ni l’un ni l’autre ne peuvent prétendre accaparer exclusivement l’attention et le service de l’individu. L’impuissance à résoudre ce problème donne naissance aux types les plus primitifs de sentiments humains de culpabilité. 103:5.5 Pour atteindre le bonheur humain, il faut que le désir égoïste du moi et la pression altruiste du moi supérieur (l’esprit divin) soient coordonnés et réconciliés par la volonté unifiée de la personnalité qui s’intègre et supervise. Le mental des hommes évolutionnaires est toujours confronté au problème complexe d’arbitrer les contestations entre l’expansion naturelle des impulsions émotionnelles et la croissance morale des poussées altruistes fondées sur la clairvoyance spirituelle. 103:5.6 La tentative pour faire autant de bien à soi-même qu’au plus grand nombre des autres individualités présente un problème qu’il n’est pas toujours possible de résoudre d’une façon satisfaisante dans un cadre d’espace-temps. Au cours d’une vie éternelle, de tels antagonismes peuvent être résolus, mais, dans une courte vie humaine, ils n’ont pas de solution. 103:5.7 La poursuite de l’idéal – la lutte pour devenir semblable à Dieu – est un effort continu avant et après la mort. La vie après la mort n’est pas essentiellement différente de l’existence mortelle. Tout ce que nous faisons de bien dans cette vie contribue directement à rehausser la vie future. La vraie religion ne favorise ni l’indolence morale ni la paresse spirituelle en encourageant le vain espoir que toutes les vertus d’un noble caractère vous seront attribuées simplement pour avoir passé par les portes de la mort naturelle. La vraie religion ne minimise pas les efforts de l’homme pour progresser pendant la durée de sa vie terrestre. Tout gain humain contribue directement à enrichir les premiers stades de l’expérience de survie immortelle. 103:5.9 Quand un homme comprend pleinement que quelque chose d’éternel et de divin vit en lui et y fait des efforts, cela l’élève hors de lui-même et au-delà de lui-même. C’est ainsi qu’une foi vivante dans l’origine suprahumaine de nos idéaux valide notre croyance que nous sommes les fils de Dieu et rend réelles nos convictions altruistes, notre sentiment de la fraternité humaine. 103:5.10 Dans son domaine spirituel, l’homme possède vraiment un libre arbitre. L’homme mortel n’est ni un esclave impuissant de la souveraineté inflexible d’un Dieu tout-puissant, ni la victime de la fatalité désespérante d’un déterminisme cosmique mécaniste. L’homme est vraiment l’architecte de sa propre destinée éternelle. 103:5.11 La contrainte ne peut ni sauver ni ennoblir les hommes. La croissance spirituelle émane de l’intérieur de l’âme en évolution. La contrainte peut déformer la personnalité, mais ne stimule jamais la croissance. Même la contrainte de l’éducation n’apporte qu’un secours négatif, en ce sens qu’elle peut contribuer à empêcher des expériences désastreuses. La croissance spirituelle atteint son maximum quand toutes les contraintes extérieures sont réduites au minimum. « Là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté. » L’homme se développe mieux quand les pressions du foyer, de la communauté, de l’Église et de l’État sont moindres, mais il ne faudrait pas en conclure que, dans une société progressive, les foyers, les institutions sociales, l’Église et l’État n’ont pas leur place. 103:5.12 Quand un membre d’un groupe religieux social s’est conformé aux exigences du groupe, il faudrait l’encourager à jouir de la liberté religieuse dans la pleine expression de son interprétation personnelle des vérités de la croyance religieuse et des faits de l’expérience religieuse. La sécurité d’un groupe religieux dépend de son unité spirituelle et non de son uniformité théologique. Les membres d’un groupe religieux devraient pouvoir jouir de la liberté de penser librement sans devenir forcément des « libres penseurs ». De grands espoirs sont permis pour toute Église qui adore le Dieu vivant, qui valide la fraternité des hommes et qui ose dégager ses membres de toute contrainte dogmatique. 6. La coordination philosophique 103:6.7 La difficulté que vous éprouvez à coordonner plus harmonieusement la science et la religion provient de ce que vous ignorez complètement le domaine intermédiaire du monde morontiel des êtres et des choses. L’univers local comprend trois degrés, ou stades, de manifestation de la réalité : la matière, la morontia et l’esprit. L’approche morontielle aplanit toutes les divergences entre les découvertes des sciences physiques et le fonctionnement de l’esprit de religion. La raison est la technique de compréhension des sciences ; la foi est la technique de clairvoyance de la religion ; la mota est la technique du niveau morontiel. La mota est une sensibilité à la réalité supramatérielle qui commence à compenser une croissance incomplète ; elle a pour substance la connaissance-raison et pour essence la foi-clairvoyance. La mota est une réconciliation superphilosophique des perceptions divergentes de la réalité ; les personnalités matérielles ne peuvent l’atteindre ; elle est fondée en partie sur l’expérience d’avoir survécu à la vie matérielle dans la chair. 103:6.13 La révélation est le seul espoir de l’homme évolutionnaire pour combler le gouffre morontiel. Sans l’aide de la mota, la foi et la raison ne peuvent ni concevoir ni construire un univers logique. Sans la clairvoyance de la mota, le mortel ne peut discerner ni la bonté, ni l’amour, ni la vérité dans les phénomènes du monde matériel. 103:6.15 La philosophie la plus élevée que l’homme mortel puisse atteindre doit être logiquement basée sur la raison de la science, la foi de la religion et la clairvoyance de la vérité fournie par la révélation. 7. Science et religion 103:7.3 À mesure qu’un ascendeur s’avance vers l’intérieur et vers le Paradis pour acquérir l’expérience de Dieu, il s’avance aussi vers l’extérieur et vers l’espace pour comprendre, en termes d’énergie, le cosmos matériel. La progression de la science n’est pas limitée à la vie terrestre de l’homme ; son expérience ascensionnelle de l’univers et du superunivers sera, dans une large mesure, l’étude des transmutations d’énergie et des métamorphoses de la matière. 103:7.4 L’union de l’attitude scientifique et de la clairvoyance religieuse par l’entremise de la philosophie expérientielle fait partie de la longue expérience humaine d’ascension au Paradis. 103:7.6 La logique est la technique de la philosophie, sa méthode d’expression. Dans le domaine de la vraie science, la raison est toujours sensible à la logique authentique. Dans le domaine de la vraie religion, la foi est toujours logique si l’on se base sur un point de vue intérieur, bien qu’elle puisse paraitre complètement dénuée de fondement si l’on se place au point de vue extérieur de la méthode scientifique. De l’extérieur, en regardant vers l’intérieur, l’univers peut paraitre matériel ; de l’intérieur, en regardant vers l’extérieur, le même univers parait être entièrement spirituel. La raison est issue de la conscience matérielle, et la foi provient de la conscience spirituelle. Mais, par l’entremise d’une philosophie renforcée par la révélation, la logique peut confirmer les points de vue tant extérieur qu’intérieur et stabiliser ainsi à la fois la science et la religion. Ainsi, par contact commun avec la logique de la philosophie, la science et la religion peuvent se tolérer réciproquement de mieux en mieux et devenir de moins en moins sceptiques. 103:7.8 La vérité – une compréhension des relations cosmiques, des faits universels et des valeurs spirituelles – est le mieux saisie par le ministère de l’Esprit de Vérité, et c’est par la révélation qu’elle peut être le mieux critiquée. Mais la révélation n’engendre ni une science ni une religion ; sa fonction est de coordonner la science et la religion avec la vérité de la réalité. 103:7.9 La science du monde matériel permet à l’homme de contrôler et, dans une certaine mesure, de dominer son environnement physique. La religion de l’expérience spirituelle est la source de l’impulsion de fraternité qui permet aux hommes de vivre ensemble dans les complexités de la civilisation d’une ère scientifique. 103:7.15 La science découvre le monde matériel, la religion l’évalue et la philosophie essaie d’interpréter ses significations en coordonnant le point de vue matériel scientifique avec le concept spirituel religieux. 8. Philosophie et religion 103:8.1 Bien que la science et la philosophie puissent toutes deux admettre la probabilité de Dieu par leur raison et leur logique, seul un homme, conduit par l’esprit dans son expérience religieuse personnelle, peut affirmer avec certitude que cette Déité suprême et personnelle existe. 103:8.2 Le désarroi au sujet de la certitude expérientielle de Dieu provient des interprétations et descriptions dissemblables de cette expérience par des individus distincts et par des hommes de races différentes. On peut avoir très valablement fait l’expérience de Dieu, mais les discours au sujet de Dieu sont intellectuels et philosophiques, donc divergents et souvent spécieux au point que l’on s’y perd. 103:8.6 Pour rendre le maximum de services à la science et à la religion, la philosophie devrait éviter les deux extrêmes du matérialisme et du panthéisme. Seule une philosophie qui reconnait la réalité de la personnalité – la permanence en présence du changement – peut avoir une valeur morale pour l’homme et servir de liaison entre les théories de la science matérielle et celles de la religion spirituelle. La révélation vient compenser les faiblesses de la philosophie en évolution. 9. L’essence de la religion 103:9.1 La théologie s’occupe du contenu intellectuel de la religion. L’expérience religieuse est le contenu spirituel de la religion. 103:9.2 La religion ne concerne pas seulement les manières de penser, mais aussi les manières de ressentir, d’agir et de vivre. La pensée est plus étroitement reliée à la vie matérielle ; elle devrait principalement, mais non complètement, être dominée par la raison et par les faits de la science ; elle devrait l’être par la vérité dans ses extensions immatérielles vers les domaines de l’esprit. Quelles que soient les illusions et les erreurs de votre théologie, votre religion peut être tout à fait authentique et éternellement vraie. 103:9.5 Bien que l’expérience religieuse soit un phénomène subjectif purement spirituel, cette expérience comporte une attitude de foi positive et vivante envers les domaines les plus élevés de la réalité objective de l’univers. 103:9.6 Quand la théologie domine la religion, la religion meurt ; elle devient une doctrine au lieu d’être une vie. La mission de la théologie consiste simplement à faciliter la prise de conscience d’une expérience spirituelle personnelle. La théologie constitue l’effort religieux pour définir, clarifier, exposer et justifier les prétentions expérientielles de la religion qui, en dernière analyse, ne peuvent être validées que par une foi vivante. 103:9.12 Il y a, dans l’expérience religieuse, une réalité qui est proportionnelle à son contenu spirituel, et cette réalité est transcendante par rapport à la raison, à la science, à la philosophie, à la sagesse et à tous les autres accomplissements humains. Les convictions résultant de cette expérience sont inébranlables ; la logique de la vie religieuse défie toute contradiction ; la certitude de sa connaissance est suprahumaine ; les satisfactions qui l’accompagnent sont magnifiquement divines ; le courage est indomptable, les dévouements sont inconditionnels, les fidélités sont suprêmes et les destinées sont finales – éternelles, ultimes et universelles. 103:9.13 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 104. Croissance du concept de Trinité 1. Concepts urantiens de Trinité 104:1.1 La première révélation urantienne conduisant à comprendre la Trinité du Paradis, fut faite par l’état-major du Prince Caligastia, il y a environ cinq-cent-mille ans. Ce tout premier concept fut perdu, pour le monde, pendant les temps troublés qui suivirent la rébellion planétaire. 104:1.2 La deuxième présentation de la Trinité fut faite par Adam et Ève dans le premier et le second jardins. Ces enseignements n’avaient pas été entièrement effacés même à l’époque de Machiventa Melchizédek, environ trente-cinq-mille ans plus tard, car le concept des Séthites relatif à la Trinité subsista aussi bien en Mésopotamie qu’en Égypte, mais plus spécialement aux Indes, où il fut longtemps perpétué dans Agni, le tricéphale dieu védique du feu. 104:1.3 La troisième présentation de la Trinité fut faite par Machiventa Melchizédek. 104:1.4 Grâce aux activités des missionnaires de Salem, les enseignements de Melchizédek sur la Trinité se répandirent graduellement dans une grande partie de l’Eurasie et de l’Afrique du Nord. 104:1.8 Les Hébreux avaient des notions de la Trinité par les traditions kénites datant de Melchizédek, mais leur zèle monothéiste pour le Dieu unique Yahweh éclipsa tous ces enseignements, à tel point qu’au moment de l’apparition de Jésus, la doctrine des Élohim avait été pratiquement éliminée de la théologie juive. 104:1.10 Jésus enseigna la vérité à ses apôtres au sujet des personnes de la Trinité du Paradis, mais ils crurent qu’il parlait figurativement et symboliquement. Ayant été élevés dans le monothéisme hébreu, ils trouvèrent difficile d’admettre la moindre croyance qui parût en conflit avec leur concept dominant de Yahweh. Les premiers chrétiens héritèrent des préjugés hébreux contre le concept de la Trinité. 104:1.11 La première Trinité du christianisme fut proclamée à Antioche et consistait en Dieu, sa Parole et sa Sagesse. Paul était au courant de la Trinité Paradisiaque du Père, du Fils et de l’Esprit, mais il prêchait rarement sur ce thème et n’en fit mention que dans de rares lettres aux nouvelles Églises en formation. Même alors, et comme les autres apôtres, Paul confondait Jésus, Fils Créateur de l’univers local, avec la Deuxième Personne de la Déité, le Fils Éternel du Paradis. 104:1.13 Depuis l’époque de Jésus et jusqu’à la publication de ces révélations, la véritable identité de la Trinité du Paradis n’a pas été connue sur Urantia (sauf par certaines personnes à qui elle fut spécialement révélée). 2. Unité trinitaire et pluralité de Déité 104:2.2 Il a toujours été malaisé de comprendre la nature personnelle d’un Dieu n’ayant pas, sur un pied d’égalité, des relations personnelles avec d’autres êtres personnels coordonnés. La personnalité chez la Déité exige que cette Déité existe en relation avec d’autres Déités personnelles égales. 104:2.3 Indépendamment de la fermeté de la croyance de l’homme que Dieu est son Père Paradisiaque, les horizons cosmiques en expansion exigent qu’il reconnaisse aussi, comme une loi universelle, la réalité de la Déité du Paradis et qu’il admette la souveraineté de la Trinité. 104:2.4 Cette même Trinité du Paradis est une entité réelle – non une personnalité, mais néanmoins une réalité véritable et absolue. Sans être une personnalité, elle est néanmoins une entité compatible avec des personnalités coexistantes – les personnalités du Père, du Fils et de l’Esprit. La Trinité est une réalité de Déité qui dépasse la somme de ses parties, elle est issue de la conjonction des trois Déités Paradisiaques. Les qualités, les caractéristiques et les fonctions de la Trinité ne sont pas la simple somme des attributs des trois Déités Paradisiaques. Les fonctions de la Trinité sont uniques, originales et non entièrement prévisibles d’après l’analyse des attributs du Père, du Fils et de l’Esprit. 104:2.5 Par exemple, le Maitre, lorsqu’il était sur terre, prévint ses disciples que la justice n’est jamais un acte personnel, mais toujours une fonction collective. Les Dieux n’administrent pas non plus la justice en tant que personnes, mais ils accomplissent cette même fonction en tant qu’ensemble collectif, en tant que Trinité du Paradis. 104:2.6 Saisir le concept de l’association trinitaire du Père, du Fils et de l’Esprit prépare le mental humain à la présentation ultérieure de certaines autres relations trines. 3. Trinités et triunités 104:3.1 Bien que l’humanité ait parfois commencé à saisir la signification de la Trinité des trois personnes de la Déité, la logique exige que l’intellect humain perçoive l’existence de certaines relations entre tous les sept Absolus. Mais tout ce qui est vrai de la Trinité du Paradis n’est pas nécessairement vrai d’une triunité, car une triunité est autre chose qu’une trinité. Sous certains aspects fonctionnels, une triunité peut être analogue à une trinité, mais sa nature n’est jamais homologue de celle d’une trinité. 104:3.4 Alors que la raison réclame une unité monothéiste de la réalité cosmique, l’expérience finie exige le postulat d’une pluralité d’Absolus et de leur coordination en relations cosmiques. 104:3.5 Dans les présents exposés, la réalité totale (l’infinité) a été présentée telle qu’elle existe chez les sept Absolus : 104:3.6 1. Le Père Universel. 104:3.7 2. Le Fils Éternel. 104:3.8 3. L’Esprit Infini. 104:3.9 4. L’Ile du Paradis. 104:3.10 5. L’Absolu de Déité. 104:3.11 6. L’Absolu Universel. 104:3.12 7. L’Absolu Non Qualifié. 104:3.13 La Source-Centre Première, qui est Père pour le Fils Éternel, est aussi Archétype pour l’Ile du Paradis. Elle est personnalité non qualifiée chez le Fils, mais personnalité en potentiel chez l’Absolu de Déité. Le Père est énergie révélée dans le Paradis-Havona, et en même temps énergie cachée dans l’Absolu Non Qualifié. L’Infini est toujours révélé dans les actes incessants de l’Acteur Conjoint, tandis qu’il fonctionne éternellement dans les activités compensatrices, mais voilées, de l’Absolu Universel. C’est ainsi que le Père est relié aux six Absolus coordonnés, et que l’ensemble des sept englobe le cercle de l’infinité pendant tous les cycles sans fin de l’éternité. 104:3.14 Il semblerait que la triunité de relations absolues soit inévitable. La personnalité cherche à s’associer avec d’autres personnalités sur les niveaux absolus aussi bien que sur les autres niveaux. Et l’association des trois personnalités du Paradis rend éternelle la première triunité, l’union personnelle du Père, du Fils et de l’Esprit ; car, lorsque ces trois personnes se joignent en tant que personnes pour une fonction commune, elles constituent une triunité d’unité fonctionnelle, et non une trinité – une entité organique – mais néanmoins une triunité, une triple unanimité fonctionnelle agrégée. 104:3.15 La Trinité du Paradis n’est pas une triunité ; elle n’est pas une unanimité fonctionnelle ; elle est plutôt une Déité indivise et indivisible. Le Père, le Fils et l’Esprit peuvent (en tant que personnes) entretenir des relations avec la Trinité du Paradis, car la Trinité est leur Déité indivise. Le Père, le Fils et l’Esprit n’entretiennent pas de relations personnelles similaires avec la première triunité, car celle-ci est leur union fonctionnelle en tant que trois personnes. C’est seulement en tant que Trinité – en tant que Déité indivise – qu’ils entretiennent collectivement une relation extérieure avec la triunité de leur groupement personnel. 104:3.16 C’est ainsi que la Trinité du Paradis reste unique parmi les relations absolues ; il y a plusieurs triunités existentielles, mais seulement une Trinité existentielle. Une triunité n’est pas une entité. Elle est fonctionnelle plutôt qu’organique. Ses membres sont associés plutôt que corporatifs. Les composants d’une triunité peuvent être des entités, mais la triunité elle-même est une association. 104:3.18 Les triunités n’en sont pas moins réelles, très réelles. En elles, la réalité totale est rendue fonctionnelle et, par elles, le Père Universel exerce un contrôle immédiat et personnel sur les fonctions maitresses de l’infinité. 4. Les sept triunités 104:4.1 En essayant de décrire sept triunités, nous attirons l’attention sur le fait que le Père Universel est le membre primordial de chacune d’elles. Le Père Universel est la cause personnelle des Absolus : il est l’absolu des Absolus. 104:4.2 Voici des suggestions sur la nature et la signification des sept triunités : 104:4.3 La Première Triunité – la triunité personnelle-intentionnelle. C’est le groupement des trois personnalités de Déité : 104:4.4 1. Le Père Universel. 104:4.5 2. Le Fils Éternel. 104:4.6 3. L’Esprit Infini. 104:4.7 C’est la triple union de l’amour, de la miséricorde et du ministère – l’association intentionnelle et personnelle des trois personnalités éternelles du Paradis. C’est l’association divinement fraternelle, aimant les créatures, agissant paternellement et encourageant l’ascension. 104:4.9 La Deuxième Triunité – la triunité de pouvoir-archétype. Qu’il s’agisse d’un minuscule ultimaton, d’une étoile flamboyante, d’une nébuleuse tourbillonnante ou même de l’univers central ou des superunivers, depuis les plus petites organisations matérielles jusqu’aux plus grandes, l’archétype physique – la configuration cosmique – est toujours dérivé de la fonction de cette triunité, association composée : 104:4.10 1. Du Père-Fils. 104:4.11 2. De l’Ile du Paradis. 104:4.12 3. De l’Acteur Conjoint. 104:4.13 L’énergie est organisée par les agents cosmiques de la Source-Centre Troisième ; elle est façonnée d’après l’archétype du Paradis, la matérialisation absolue ; mais à l’arrière-plan de cette manipulation incessante se trouve la présence du Père-Fils dont l’union a d’abord animé l’archétype du Paradis en faisant apparaitre Havona simultanément avec la naissance de l’Esprit Infini, l’Acteur Conjoint. 104:4.16 La Troisième Triunité – la triunité d’évolution de l’esprit. La totalité de la manifestation spirituelle a son commencement et sa fin dans cette association constituée par : 104:4.17 1. Le Père Universel. 104:4.18 2. Le Fils-Esprit. 104:4.19 3. L’Absolu de Déité. 104:4.20 Depuis la puissance d’esprit jusqu’à l’esprit du Paradis, tout esprit trouve l’expression de la réalité dans cette association trine. 104:4.22 La Quatrième Triunité – la triunité de l’infinité d’énergie. À l’intérieur de cette triunité s’éternisent les commencements et les fins de toute réalité d’énergie depuis la puissance d’espace jusqu’à la monota. Ce groupement comprend les membres suivants : 104:4.23 1. Le Père-Esprit. 104:4.24 2. L’Ile du Paradis 104:4.25 3. L’Absolu Non Qualifié. 104:4.26 Existentiellement présent dans cette triunité se trouve le potentiel énergétique du cosmos-infini, dont le grand univers et le maitre univers ne sont que des manifestations partielles. 104:4.29 La Cinquième Triunité – la triunité d’infinité réactive. Cette association consiste en : 104:4.30 1. Le Père Universel. 104:4.31 2. L’Absolu Universel. 104:4.32 3. L’Absolu Non Qualifié. 104:4.33 Ce groupement rend éternelle la réalisation fonctionnelle de l’infinité de tout ce qu’il est possible de rendre actuel dans les domaines de la réalité n’appartenant pas à la déité. 104:4.34 La Sixième Triunité – la triunité de la Déité en association cosmique. Ce groupement est constitué par : 104:4.35 1. Le Père Universel. 104:4.36 2. L’Absolu de Déité. 104:4.37 3. L’Absolu Universel. 104:4.38 C’est la dernière extension de la divinité sur les niveaux de l’infinité vers les réalités qui se trouvent en dehors du domaine de la réalité déifiée. 104:4.39 La Septième Triunité – la triunité d’unité infinie. Celle-ci est l’unité de l’infinité fonctionnellement manifeste dans le temps et l’éternité, l’unification coordonnée des actuels et des potentiels. Ce groupe se compose : 104:4.40 1. Du Père Universel. 104:4.41 2. De l’Acteur Conjoint. 104:4.42 3. De l’Absolu Universel. 104:4.45 Ces approximations sont suffisantes pour élucider le concept des triunités. 104:5.13 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 105. Déité et réalité 105:0.1 Même pour les ordres élevés d’intelligences de l’univers, l’infinité n’est que partiellement compréhensible et la finalité de la réalité n’est que relativement intelligible. Quand le mental humain cherche à pénétrer le mystère d’éternité de l’origine et de la destinée de tout ce que l’on appelle réel, il peut lui être utile d’aborder le problème en concevant l’éternité-infinité comme une ellipse à peu près illimitée produite par une cause absolue unique fonctionnant tout au long de ce cycle universel de diversifications sans fin, en cherchant toujours quelque potentiel de destinée absolu et infini. 105:0.2 Quand l’intellect mortel cherche à saisir le concept de la totalité de la réalité, ce mental fini se trouve face à face avec l’infinité-réalité. La totalité de la réalité est l’infinité ; elle ne peut donc jamais être pleinement comprise par un mental dont la capacité conceptuelle est subinfinie. 1. Le concept philosophique du JE SUIS 105:1.1 La causalité primordiale absolue dans l’infinité est attribuée, par les philosophes de l’univers, au Père Universel opérant en tant que JE SUIS infini, éternel et absolu. 105:1.6 Rappelez-vous toujours que la compréhension du Père Universel par l’homme est une expérience personnelle. Dieu, en tant que votre Père spirituel, est compréhensible par vous et par tous les autres mortels, votre concept cultuel expérientiel du Père Universel doit toujours être moindre que votre postulat philosophique de l’infinité de la Source-Centre Première, le JE SUIS. Quand nous parlons du Père, nous voulons dire Dieu tel qu’il est susceptible d’être compris par ses créatures humbles ou élevées, mais une fraction bien plus grande de la Déité est incompréhensible aux créatures de l’univers. 105:1.7 L’univers des univers, avec les innombrables légions de personnalités qui l’habitent, est un organisme immense et complexe, mais la Source-Centre Première est infiniment plus complexe que les univers et personnalités qui sont devenus réels en réponse à ses décisions volontaires. Quand vous contemplez, avec une crainte respectueuse, l’immensité du maitre univers, arrêtez-vous pour songer que même cette création inconcevable ne peut rien être de plus qu’une révélation partielle de l’Infini. 3. Les Sept Absolus de l’infinité 105:3.1 Les sept relations primordiales à l’intérieur du JE SUIS s’éternisent sous l’aspect des Sept Absolus de l’Infinité. Nous décrivons les origines de la réalité et les différenciations de l’infinité par un exposé séquentiel, mais en fait les sept Absolus sont tous éternels d’une manière non qualifiée et coordonnée. Il est peut-être nécessaire au mental des mortels de concevoir leur commencement, mais cette conception devrait toujours être dominée par la réalisation que les sept Absolus n’ont pas eu de commencement ; ils sont éternels et l’ont toujours été en tant qu’absolus. Les sept Absolus sont les prémices de la réalité et ils sont décrits comme suit dans les présents fascicules : 105:3.2 1. La Source-Centre Première. Première Personne de la Déité et archétype primordial de non-déité, Dieu, le Père Universel, créateur, contrôleur et soutien ; amour universel, esprit éternel et énergie infinie ; potentiel de tous les potentiels et source de tous les actuels ; Père des personnes. 105:3.3 2. La Source-Centre Deuxième. La Deuxième Personne de la Déité, le Fils Éternel et Originel. Nulle personnalité ne peut espérer atteindre le Père Universel sinon par son Fils Éternel. La personnalité ne peut pas non plus atteindre les niveaux spirituels d’existence sans l’action et l’aide de cet archétype absolu de toutes les personnalités. Dans la Source-Centre Deuxième, l’esprit est non qualifié, tandis que la personnalité est absolue. 105:3.4 3. La Source-Centre du Paradis. Deuxième archétype de non-déité, l’Ile éternelle du ParadisPar rapport à toute la réalité actualisée, non spirituelle, impersonnelle et non volitive, le Paradis est l’absolu des archétypes. De même que l’énergie spirituelle est reliée au Père Universel par la personnalité absolue du Fils-Mère, de même toute l’énergie cosmique est maintenue sous le contrôle gravitationnel de la Source-Centre Première par l’archétype absolu de l’Ile du Paradis. 105:3.5 4. La Source-Centre Troisième. Troisième Personne de la Déité, l’Acteur Conjoint ; l’intégrateur infini des énergies cosmiques du Paradis avec les énergies spirituelles du Fils ÉternelCe même Acteur Conjoint, ce Dieu d’Action, est l’expression parfaite des plans et desseins illimités du Père-Fils, tout en agissant lui-même comme source du mental et dispensateur de l’intellect aux créatures d’un immense cosmos. 105:3.6 5. L’Absolu de Déité. Les possibilités causales potentiellement personnelles de la réalité universelle, la totalité de tout le potentiel de Déité. L’Absolu de Déité qualifie l’absolu et rend absolu le qualifié – il est l’initiateur de la destinée. 105:3.7 6. L’Absolu Non Qualifié. Statique, réactif et en attente ; l’infinité cosmique non révélée du JE SUIS ; la totalité de la réalité non déifiée et la finalité de tout le potentiel non personnel. L’espace limite la fonction du Non Qualifié, mais la présence du Non Qualifié est sans limites, elle est infinie. 105:3.8 7. L’Absolu Universel. Unificateur du déifié et du non déifié ; corrélateur de l’absolu et du relatif. L’Absolu Universel (étant statique, potentiel et associatif) compense la tension entre l’existentiel éternel et l’inachevé. 105:3.9 Les Sept Absolus de l’Infinité constituent les commencements de la réalité. 5. Promulgation de la réalité finie 105:5.6 Pour une créature, le commencement du fini est la genèse de la réalité ; sous l’angle du mental d’une créature, nulle actualité antérieure au fini n’est concevable. Cette nouvelle réalité finie émergente existe sous deux phases originelles : 105:5.7 1. Les maxima primaires, la réalité suprêmement parfaite, le type havonien d’univers et de créatures. 105:5.8 2. Les maxima secondaires, la réalité suprêmement rendue parfaite, le type superuniversel de créatures et de création. 105:5.9 Les deux manifestations originelles sont donc le parfait par constitution et le rendu parfait par évolution. Les deux sont coordonnées en relations d’éternité, mais, dans les limites du temps, elles semblent différentes. Un facteur temps signifie croissance pour ce qui grandit. Les finis secondaires croissent, donc ceux qui grandissent doivent apparaitre comme incomplets dans le temps. Mais ces différences, qui sont tellement importantes de ce côté-ci du Paradis, sont inexistantes dans l’éternité. 7. Extériorisation des transcendantaux 105:7.1 Les transcendantaux sont subinfinis et subabsolus, mais suprafinis et supracréés. Les transcendantaux s’extériorisent comme un niveau intégrateur reliant les supervaleurs des absolus avec les valeurs maximas des finis. 105:7.2 Transcendantal ne signifie pas nécessairement absence de développement, mais superévolutionnel au sens fini. La meilleure illustration d’un tel paradoxe est peut-être l’univers central de perfection. Havona n’est pas tout à fait absolu – seule l’Ile du Paradis est vraiment absolue au sens « matérialisé ». Il n’est pas non plus une création évolutionnaire finie comme les sept superunivers. Havona est éternel, mais non immuable au sens d’être un univers sans croissance. Il est habité par des créatures (les natifs de Havona) qui n’ont jamais été effectivement créées, car elles existent de toute éternité. Havona est ainsi un exemple de quelque chose qui n’est pas exactement fini ni cependant absolu. Havona joue en outre le rôle de tampon entre le Paradis absolu et les créations finies, ce qui donne un nouvel exemple de la fonction des transcendantaux ; mais Havona lui-même n’est pas un transcendantal – il est Havona. 105:7.3 De même que le Suprême est associé à des éléments finis, de même l’Ultime est identifié à des transcendantaux. Bien que nous comparions ainsi le Suprême et l’Ultime, ils diffèrent par quelque chose de plus que le degré ; la différence est également qualitative. L’Ultime est quelque chose de plus qu’un Supersuprême projeté sur le niveau transcendantal. L’Ultime est tout cela, mais aussi davantage : l’Ultime est une extériorisation de nouvelles réalités de Déité, la qualification de nouvelles phases de ce qui, jusqu’alors, était non qualifié. 105:7.15 On peut imaginer l’univers dans lequel nous vivons aujourd’hui comme existant sur des niveaux finis, transcendantaux et absolus. 105:7.16 Toutes ces multiples réalités sont unifiées absolument par les diverses triunités, fonctionnellement par les Architectes du Maitre Univers et relativement par les Sept Maitres Esprits, coordonnateurs subsuprêmes de la divinité de Dieu le Septuple. 105:7.19 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 106. Niveaux de réalité de l’univers 106:0.1 Il ne suffit pas que le mortel ascendant ait des notions sur les relations de la Déité avec la genèse et les manifestations de la réalité cosmique. Il devrait aussi comprendre quelque chose des relations existant entre lui-même et les nombreux niveaux de réalités existentielles et expérientielles, de réalités potentielles et actuelles. L’orientation de l’homme sur terre, sa clairvoyance cosmique et l’orientation de sa conduite spirituelle sont toutes rehaussées par une meilleure compréhension des réalités de l’univers et de leurs techniques d’interassociation, d’intégration et d’unification. 106:0.2 Le grand univers dans son état présent et le maitre univers émergent sont constitués par de nombreuses formes et phases de réalité, qui, à leur tour, sont existantes sur plusieurs niveaux d’activité fonctionnelle. Il a été fait allusion précédemment, dans ces fascicules, à ces multiples formes et phases de réalités existantes et latentes, et, pour faciliter leur conception, nous les groupons maintenant dans les catégories suivantes : 106:0.3 1. Finis incomplets. C’est le présent statut des créatures ascendantes du grand univers, le présent statut des mortels d’Urantia. Ce niveau englobe l’existence des créatures depuis les humains planétaires jusqu’à, mais non compris, ceux qui ont atteint leur destinée. Il concerne les univers depuis leurs tout premiers débuts physiques jusqu’à, mais non compris, leur ancrage dans la lumière et la vie. 106:0.4 2. Finis maxima. C’est le présent statut de toutes les créatures expérientielles qui ont atteint leur destinée – destinée telle qu’elle est révélée dans les limites du présent âge de l’univers. 106:0.5 3. Transcendantaux. Ce niveau superfini suit la progression finie (en l’anticipant). Il implique la genèse préfinie des commencements finis et la signification postfinie de toutes les terminaisons ou destinées apparemment finies. Une grande partie du Paradis-Havona semble appartenir à l’ordre transcendantal. 106:0.6 4. Ultimes. Ce niveau englobe ce qui a une signification au niveau du maitre univers et empiète sur le niveau de destinée du maitre univers parachevé. Le Paradis-Havona (et en particulier le circuit des mondes du Père) a, sous beaucoup de rapports, une signification ultime. 106:0.7 5. Coabsolus. Ce niveau implique la projection des expérientiels sur un champ d’expression créative dépassant le maitre univers. 106:0.8 6. Absolus. Ce niveau implique la présence éternelle des sept Absolus existentiels. 106:0.9 7. Infinité. Ce niveau est préexistentiel et postexpérientiel. L’unité non qualifiée de l’infinité est une réalité hypothétique antérieure à tous les commencements et postérieure à toutes les destinées. 106:0.18 La croissance de la réalité est conditionnée par les circonstances des âges successifs de l’univers. L’univers central n’a subi aucun changement évolutionnaire dans l’âge de Havona, mais, dans les présentes époques de l’âge des superunivers, il subit certaines modifications progressives induites par coordination avec les superunivers évolutionnaires. Les sept superunivers qui évoluent maintenant atteindront un jour le statut ancré de lumière et de vie ; ils arriveront, un jour, à leur limite de croissance pour le présent âge de l’univers. Mais il n’y a pas de doute que le prochain âge, l’âge du premier niveau d’espace extérieur, dégagera les superunivers de ce qui limite leur destinée dans le présent âge. 1. Association primaire des fonctionnels du fini 106:1.1 Les phases primaires (ou originaires de l’esprit) de la réalité finie trouvent une expression immédiate au niveau des créatures sous forme de personnalités parfaites, et, au niveau des univers sous forme de la parfaite création de Havona. Même la Déité expérientielle est ainsi exprimée en la personne spirituelle de Dieu le Suprême dans Havona. Mais les phases secondaires du fini sont évolutionnaires, conditionnées par le temps et la matière ; leur intégration cosmique dépend uniquement de leur croissance et de leurs accomplissements. Tous les ensembles finis secondaires ou en voie de perfectionnement doivent finalement atteindre un niveau égal à celui de la perfection primaire, mais cette destinée est sujette à un délai dans le temps. 106:1.2 Ce délai du superunivers, cet obstacle sur la route de la perfection, permet aux créatures de participer à la croissance évolutionnaire. Cela leur rend donc possible d’entrer en association avec le Créateur pour évoluer elles-mêmes. Et, pendant cette période d’expansion croissante, l’incomplet est relié au parfait par le ministère de Dieu le Septuple. 106:1.3 Le ministère de divinité du Septuple s’étend vers l’intérieur, par le Fils Éternel jusqu’au Père du Paradis, et vers l’extérieur, par les Anciens des Jours jusqu’aux Pères des univers locaux – les Fils Créateurs. 2. Intégration suprême secondaire du fini 106:2.1 De même que Dieu le Septuple coordonne fonctionnellement l’évolution finie, de même l’Être Suprême synthétise finalement l’accomplissement de la destinée. 106:2.3 La maitrise du pouvoir des Créateurs divins dans le grand univers s’étend lentement pour englober l’établissement et la stabilisation évolutionnaire des créations de l’espace-temps, et ceci représente la floraison du pouvoir expérientiel de Dieu le Septuple. Elle englobe toute la gamme des aboutissements de divinité dans le temps et l’espace, depuis le don des Ajusteurs par le Père Universel jusqu’au don de la vie par les Fils du Paradis. Il s’agit d’un pouvoir gagné, d’un pouvoir démontré, d’un pouvoir expérientiel qui contraste avec le pouvoir éternel, le pouvoir insondable, le pouvoir existentiel des Déités du Paradis. 106:2.5 C’est ainsi que l’Être Suprême réussit, en fin de compte, à englober tous les attributs de tout ce qui évolue dans le temps et l’espace, et à doter ces qualités d’une personnalité spirituelle. Dès lors que les créatures, et même les mortels, participent en tant que personnalités à cette majestueuse opération, elles sont certaines d’obtenir la capacité de connaitre le Suprême et de percevoir le Suprême en tant que vrais enfants d’une telle Déité évolutionnaire. 3. Association tertiaire transcendantale de la réalité 106:3.1 Les architectes absonites dressent le plan ; les Créateurs Suprêmes l’amènent à l’existence ; l’Être Suprême l’accomplira dans sa plénitude tel qu’il a été créé dans le temps par les Créateurs Suprêmes et prévu dans l’espace par les Maitres Architectes. 106:3.2 Durant le présent âge de l’univers, ce sont les Architectes du Maitre Univers qui ont la charge de coordonner administrativement le maitre univers ; mais l’apparition du Tout-Puissant Suprême à la fin du présent âge de l’univers signifiera que le fini évolutionnaire est parvenu au premier stade de la destinée expérientielle. Cet évènement conduira certainement au fonctionnement parachevé de la première Trinité expérientielle – l’union des Créateurs Suprêmes, de l’Être Suprême et des Architectes du Maitre Univers. Cette Trinité est destinée à effectuer la suite de l’intégration évolutionnaire du maitre univers. 106:9.13 [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] Fascicule 107. Origine et nature des Ajusteurs de Pensée 107:0.1 Bien que le Père Universel réside personnellement au Paradis, au centre même de l’univers, il est présent de manière effective aussi sur les mondes de l’espace dans le mental de ses innombrables enfants du temps, car il les habite sous l’aspect des Moniteurs de Mystère. Le Père éternel est à la fois aussi éloigné que possible de ses fils planétaires mortels et aussi intimement associé que possible avec eux. 107:0.2 Les Ajusteurs sont l’actualité de l’amour du Père incarné dans l’âme des hommes ; emprisonnés dans le mental des mortels, ils sont la véritable promesse de carrière éternelle des hommes. Ils sont l’essence de la personnalité humaine du finalitaire devenu parfait, dont l’homme peut avoir l’avant-gout dans le temps à mesure qu’il domine progressivement la technique divine consistant à parvenir à vivre la volonté du Père, pas à pas, dans toute l’ascension des univers successifs, jusqu’à ce qu’il atteigne effectivement la divine présence de son Père au Paradis. 107:0.7 Sur les mondes évolutionnaires, les créatures volitives traversent trois stades d’existence dans leur développement général. Depuis l’arrivée de l’Ajusteur jusqu’à la pleine croissance relative d’environ vingt ans d’âge sur Urantia, les Moniteurs sont parfois appelés Changeurs de Pensée. Depuis cette époque jusqu’à l’âge du discernement, environ quarante ans, les Moniteurs de Mystère s’appellent Ajusteurs de Pensée. Depuis l’acquisition du discernement jusqu’à la délivrance de la chair, on les appelle souvent Contrôleurs de Pensée. 1. Origine des Ajusteurs de Pensée 107:1.2 Bien qu’il y ait des opinions diverses sur le mode d’effusion des Ajusteurs de Pensée, il n’existe pas de telles divergences sur leur origine ; tout le monde est d’accord sur le fait qu’ils émanent directement du Père Universel, la Source-Centre Première. Ils ne sont pas des êtres créés, mais des entités de fragmentation constituant la présence factuelle du Dieu infini. Ils sont de Dieu et, autant que nous puissions le discerner, ils sont Dieu. 2. Classification des Ajusteurs 107:2.1 Nous croyons savoir qu’il y a sept ordres d’Ajusteurs de Pensée, mais nous ne comprenons pas entièrement ces divisions. Nous désignons souvent ces différents ordres comme suit : 107:2.2 1. Les Ajusteurs vierges, ceux qui servent pour la première fois dans le mental d’un candidat évolutionnaire à la survie éternelle. Les Moniteurs de Mystère ont une nature divine éternellement uniforme. 107:2.3 2. Les Ajusteurs avancés, ceux qui ont servi sur des mondes où la fusion finale a lieu entre l’identité de la créature du temps et une portion individualisée de l’esprit de la manifestation dans l’univers local de la Source-Centre Troisième. 107:2.4 3. Les Ajusteurs suprêmes, les Moniteurs qui ont servi dans l’aventure du temps sur les mondes évolutionnaires, mais dont les partenaires humains ont refusé, pour un motif quelconque, la survie éternelle. 107:2.5 4. Les Ajusteurs disparus. Les Melchizédeks enseignent que les Ajusteurs du quatrième stade sont détachés en mission et qu’ils parcourent l’univers des univers. 107:2.6 5. Les Ajusteurs libérés. Ce sont les Moniteurs de Mystère qui ont été libérés pour l’éternité du service temporel auprès des mortels des sphères en évolution. 107:2.7 6. Les Ajusteurs fusionnés – les finalitaires – ceux qui ne font plus qu’un avec une créature ascendante des superunivers ; ils sont les partenaires éternels des ascendeurs temporels du Corps Paradisiaque de la Finalité. Bien qu’il conserve tout le caractère de la nature existentielle divine, un Ajusteur fusionné devient indissolublement lié à la carrière ascendante d’un mortel survivant. 107:2.8 7. Les Ajusteurs Personnalisés. Ce sont ceux qui ont servi avec les Fils du Paradis incarnés, ainsi que beaucoup d’autres qui se sont spécialement distingués pendant qu’ils habitaient un mortel qui a rejeté la survie. 3. Le foyer des Ajusteurs sur Divinington 107:3.1 Toutes les activités universelles concernant l’envoi, l’affectation, la direction et le retour des Moniteurs de Mystère en service dans les sept superunivers semblent être centrées sur la sphère sacrée de Divinington. 107:3.2 Quand des Ajusteurs de Pensée retournent auprès du Père, ils reviennent à Divinington, royaume présumé de leur origine. 107:3.10 Nous savons en réalité très peu de choses sur les Ajusteurs non personnalisés ; nous ne prenons contact et ne communiquons qu’avec les ordres personnalisés. Les Ajusteurs Personnalisés sont domiciliés en permanence sur Divinington ; cette sphère sacrée est leur foyer. Ils ne sortent de cette demeure que par la volonté du Père Universel. On en rencontre très peu dans les domaines des univers locaux, mais ils sont présents en plus grand nombre dans l’univers central. 4. Nature et présence des Ajusteurs 107:4.4 Les Ajusteurs non personnalisés ne sont visibles qu’aux Ajusteurs Personnalisés. Les Messagers Solitaires de mon ordre ainsi que les Esprits Inspirés de la Trinité peuvent détecter la présence des Ajusteurs au moyen de phénomènes de réaction spirituelle. Mais nul d’entre nous n’est capable de discerner effectivement la présence réelle d’Ajusteurs, à moins qu’ils n’aient été personnalisés, bien que leur nature soit perceptible en union avec les personnalités fusionnées des ascendeurs venant des mondes évolutionnaires. L’invisibilité universelle des Ajusteurs suggère fortement que leur nature et leur origine sont élevées et exclusivement divines. 107:4.6 Pour tous les êtres qui ont atteint le Père Universel, les Ajusteurs de Pensée Personnalisés sont visibles. Les Ajusteurs de Pensée de tous les stades, ainsi que tous les autres êtres, entités, esprits, personnalités et manifestations de l’esprit, sont toujours discernables par les Personnalités Créatrices Suprêmes issues des Déités du Paradis et qui président les gouvernements majeurs du grand univers. 107:4.7 Mesurez-vous vraiment ce que signifie le fait qu’un fragment de Déité absolue et infinie, le Père Universel, habite votre nature mortelle finie et fusionne avec elle ? Quand l’homme mortel fusionne avec un fragment effectif de la Cause existentielle du cosmos total, on ne peut plus attribuer aucune limite à la destinée de cette association inimaginable et sans précédent. Dans l’éternité, l’homme découvrira non seulement l’infinité de la Déité objective, mais aussi la potentialité sans fin du fragment subjectif de ce même Dieu. L’Ajusteur continuera toujours à révéler la merveille de Dieu à la personnalité mortelle, et cette révélation céleste ne peut jamais avoir de fin, car l’Ajusteur vient de Dieu et représente Dieu pour l’homme. 6. Les Ajusteurs en tant que purs esprits 107:6.1 Les Ajusteurs de Pensée, tels que les créatures les rencontrent dans leur expérience, révèlent la présence et la gouverne d’une influence d’esprit. L’Ajusteur est assurément un esprit, un pur esprit, mais plus qu’un esprit. Nous n’avons jamais été capables de classifier les Moniteurs de Mystère d’une manière satisfaisante ; tout ce que l’on peut dire d’eux avec certitude, c’est qu’ils sont vraiment semblables à Dieu. 107:6.2 L’Ajusteur est la possibilité pour l’homme de devenir éternel. L’homme est la possibilité pour l’Ajusteur de se personnaliser. Votre Ajusteur individuel travaille à vous spiritualiser dans l’espoir d’éterniser votre identité temporelle. Les Ajusteurs sont saturés du magnifique amour du Père des esprits, un amour qui s’effuse de lui-même. Ils vous aiment véritablement et divinement ; ils sont prisonniers de l’espérance spirituelle confinée dans le mental des hommes. Ils souhaitent ardemment que votre mental mortel atteigne la divinité, pour que leur solitude prenne fin et qu’ils soient délivrés avec vous des limitations de l’investiture matérielle et de la vêture du temps. 7. Les Ajusteurs et la personnalité 107:7.1 Les Ajusteurs de Pensée ne sont pas des personnalités, mais ils sont des entités réelles. Ils sont véritablement et parfaitement individualisés, bien qu’ils ne soient jamais effectivement personnalisés pendant qu’ils habitent un mortel. 107:7.6 Les êtres de nos ordres appellent « dons divins » ces fragments de la Déité. Nous reconnaissons que les Ajusteurs ont une origine divine et qu’ils constituent probablement la preuve et la démonstration que le Père Universel s’est réservé la possibilité de communiquer directement et sans limite avec toutes les créatures matérielles, et avec chacune d’elles, dans tous ses royaumes pratiquement infinis. 107:7.7 Tous les êtres de la création se réjouiraient d’accueillir des Moniteurs de Mystère, mais aucun ordre d’êtres n’est ainsi habité, sauf les créatures évolutionnaires volitives à destinée de finalitaires. 107:7.8 [Présenté par un Messager Solitaire d’Orvonton.] Fascicule 108. Mission et ministère des Ajusteurs de Pensée 108:0.1 La mission des Ajusteurs de Pensée auprès des races humaines consiste à représenter, à être, le Père Universel pour les créatures mortelles du temps et de l’espace ; tel est le travail fondamental des dons divins. Leur mission est aussi d’élever le mental des mortels et de transférer les âmes immortelles des hommes jusqu’aux hauteurs divines et aux niveaux spirituels de la perfection paradisiaque. Et, par l’expérience transformant ainsi la nature humaine des créatures temporelles en nature divine des finalitaires éternels, les Ajusteurs donnent naissance à un type unique d’êtres formés par l’union éternelle de l’Ajusteur parfait et de la créature devenue parfaite, type que nulle autre technique de l’univers ne serait en mesure de reproduire. 1. Sélection et affectation 108:1.1 Quand des Ajusteurs sont envoyés de Divinington pour servir auprès des mortels, leurs dotations de divinité existentielle sont identiques, mais ils diffèrent en qualités expérientielles proportionnellement à leurs contacts antérieurs avec des créatures évolutionnaires et en elles. 108:1.2 Bien que nous ne le sachions pas précisément, nous croyons fermement que tous les Ajusteurs de Pensée sont des volontaires ; mais, avant qu’ils ne s’engagent volontairement, ils sont en possession des données complètes concernant le candidat susceptible d’être habité. Les comptes rendus séraphiques sur la généalogie des candidats et sur les modèles projetés pour leur conduite de vie sont transmis, par la voie du Paradis, au corps de réserve des Ajusteurs sur Divinington. Ces prévisions ne couvrent pas seulement les antécédents héréditaires du candidat mortel, mais aussi l’estimation de sa dotation intellectuelle et de sa capacité spirituelle probables. L’Ajusteur habite donc volontairement un mental dont il connait pleinement la nature intime. 2. Conditions préalables au séjour de l’Ajusteur 108:2.1 Bien que les Ajusteurs s’offrent volontairement à servir dès que les prévisions concernant une personnalité ont été transmises à Divinington, en fait ils ne reçoivent pas leur affectation avant que le sujet humain ait pris sa première décision de personnalité morale. Les Ajusteurs rejoignent leur sujet humain sur Urantia en moyenne juste avant qu’il n’ait six ans. Dans la présente génération, c’est à l’âge de cinq ans, dix mois et quatre jours. 108:2.2 Les Ajusteurs ne peuvent pas investir le mental mortel avant qu’il n’ait été dument préparé par le ministère intérieur des esprits-mentaux adjuvats et encircuité dans le Saint-Esprit. L’action coordonnée des sept adjuvats est nécessaire pour qualifier le mental humain à recevoir un Ajusteur. Il faut que le mental de la créature manifeste une tendance à l’adoration et dénote le fonctionnement de la sagesse en montrant son aptitude à choisir entre les valeurs émergentes du bien et du mal – à faire un choix moral. 108:2.3 Ainsi, tout est en place dans le mental humain pour recevoir les Ajusteurs, mais, en règle générale, ceux-ci ne viennent pas immédiatement occuper un tel mental, sauf sur les mondes où l’Esprit de Vérité fonctionne comme coordonnateur spirituel des divers ministères d’esprits. Si cet esprit des Fils d’effusion est présent, les Ajusteurs arrivent infailliblement dès que le septième esprit-mental adjuvat commence à fonctionner et signale à l’Esprit-Mère de l’Univers qu’il a accompli, en puissance, la coordination des six adjuvats associés qui avaient précédemment apporté leur ministère à l’intellect du mortel intéressé. C’est pourquoi, depuis le jour de la Pentecôte, les Ajusteurs divins ont été universellement attribués sur Urantia à tout mental normal ayant statut moral. 108:2.5 Avant l’époque où l’Esprit de Vérité est répandu sur les habitants d’un monde évolutionnaire, l’effusion des Ajusteurs parait être déterminée par de nombreuses influences d’esprits et attitudes de la personnalité. Nous observons de nombreuses influences et conditions qui paraissent associées à l’arrivée de l’Ajusteur dans ce mental avant l’effusion de l’Esprit de Vérité, et nous pouvons citer les suivantes : 108:2.6 1. L’affectation de gardiens séraphiques personnels. Si un mortel n’a pas déjà été habité par un Ajusteur, l’affectation d’un gardien personnel fait aussitôt arriver un Ajusteur. 108:2.7 2. Le fait d’atteindre le troisième cercle d’accomplissement intellectuel et d’aboutissement spirituel. 108:2.8 3. Lors de la prise d’une décision suprême d’importance spirituelle inhabituelle. 108:2.9 4. L’esprit de fraternité. Quand un mortel en évolution commence à être dominé par l’amour de ses compagnons et se consacre à un ministère désintéressé auprès de ses frères incarnés, l’Ajusteur en attente descend invariablement pour habiter le mental d’un tel mortel. 108:2.10 5. La déclaration d’intention de faire la volonté de Dieu. 4. Position par rapport à d’autres influences spirituelles 108:4.1 À part une coordination possible avec d’autres fragments de la Déité, les Ajusteurs sont entièrement seuls dans leur sphère d’activité dans le mental des mortels. En apparence, le Père peut avoir renoncé à tout exercice direct de pouvoir ou d’autorité personnels dans le grand univers par un acte d’abnégation en faveur des Créateurs Suprêmes, enfants des Déités du Paradis. Les Moniteurs de Mystère démontrent éloquemment le fait que, malgré cela, le Père s’est certainement réservé le droit imprescriptible d’être présent dans le mental et l’âme de ses créatures en évolution afin de pouvoir attirer vers lui l’ensemble des créatures, en coordination avec la gravité spirituelle des Fils du Paradis. 108:4.3 Les Ajusteurs de Pensée semblent aller et venir sans tenir le moindre compte de toute autre présence spirituelle ; ils paraissent opérer selon des lois universelles tout à fait différentes de celles qui gouvernent et contrôlent les accomplissements de toutes les autres influences spirituelles. Malgré cette indépendance apparente, les observations à long terme révèlent indiscutablement que les Ajusteurs opèrent dans le mental humain en coordination et en synchronisme parfaits avec tous les autres ministères d’esprit, y compris les esprits-mentaux adjuvats, le Saint-Esprit, l’Esprit de Vérité et d’autres influences. 5. La mission de l’Ajusteur 108:5.1 Les Ajusteurs acceptent une mission difficile quand ils s’offrent comme volontaires pour habiter des êtres composites comme ceux qui vivent sur Urantia. Mais ils ont assumé la tâche d’exister dans votre mental, d’y recevoir les recommandations des intelligences spirituelles des royaumes et d’entreprendre de redicter ou de traduire ces messages spirituels au mental matériel. Ils sont indispensables pour l’ascension vers le Paradis. 108:5.2 Ce que l’Ajusteur ne peut utiliser dans votre vie présente, ces vérités qu’il ne peut réussir à transmettre à l’homme de ses fiançailles, il les préservera fidèlement pour les utiliser au cours de votre prochain stade d’existence. 108:5.4 Votre Ajusteur est le potentiel de votre nouvel et prochain ordre d’existence, le don anticipé de votre filiation éternelle avec Dieu. Par et avec le consentement de votre volonté, l’Ajusteur a le pouvoir de soumettre les tendances naturelles du mental matériel à l’action transformatrice des motivations et desseins de votre âme morontielle émergente. 108:5.5 Les Moniteurs de Mystère n’aident pas à penser ; ils ajustent la pensée. Ils travaillent avec le mental matériel en vue de construire, par ajustement et spiritualisation, un nouveau mental pour votre carrière future sur de nouveaux mondes et sous un nouveau nom. Ils ne cherchent pas à faciliter la carrière mortelle ; ils s’occupent plutôt de rendre votre vie raisonnablement difficile et accidentée, afin de stimuler et de multiplier vos décisions. La présence d’un grand Ajusteur de Pensée ne vous donne pas une vie facile et ne vous décharge pas d’avoir à penser énergiquement, mais ce don divin devrait vous conférer une sublime paix mentale et une magnifique tranquillité d’esprit. 108:5.6 Le Moniteur de Mystère n’a pas pour mission d’adoucir vos sentiments d’irritation ou de panser votre orgueil blessé. C’est la préparation de votre âme à la longue carrière ascendante qui retient l’attention et occupe le temps de l’Ajusteur. 108:5.8 Les Ajusteurs de Pensée aimeraient changer vos sentiments de crainte en convictions d’amour et de confiance, mais ils ne peuvent le faire arbitrairement et mécaniquement ; c’est à vous que cela incombe. En exécutant les décisions qui vous libèrent des entraves de la crainte, vous fournissez littéralement le point d’appui psychique sur lequel l’Ajusteur peut ensuite appliquer le levier spirituel d’une illumination qui vous élève et vous fait progresser. 6. Dieu en l’homme 108:6.3 Les Moniteurs de Mystère sont indubitablement l’effusion du Père Universel, le reflet de l’image de Dieu projeté dans l’univers. L’Ajusteur est la marque de la divinité, la présence de Dieu. « L’image de Dieu » ne se rapporte ni à une ressemblance physique ni aux limitations restreintes des facultés des créatures matérielles, mais plutôt au don de la présence spirituelle du Père Universel dans l’effusion céleste des Ajusteurs de Pensée sur les humbles créatures des univers. 108:6.4 L’Ajusteur est la source d’aboutissement spirituel et l’espoir d’avoir en vous un caractère divin. Il est le pouvoir, le privilège et la possibilité de survie qui vous distinguent si entièrement et pour toujours des créatures simplement animales. 108:6.5 Ces fidèles conservateurs de la carrière future doublent infailliblement chaque création mentale d’une contrepartie spirituelle ; lentement et sûrement, ils vous recréent tels que vous êtes réellement (mais seulement spirituellement) en vue de la résurrection sur les mondes de survie. Toutes ces délicates recréations spirituelles sont conservées dans la réalité émergente de votre âme immortelle en évolution, votre moi morontiel. 108:6.6 De même que vous en êtes le parent humain, de même l’Ajusteur est le parent divin de votre personne réelle, votre moi supérieur progressant, votre moi morontiel meilleur et votre moi spirituel futur. Et c’est votre âme morontielle évoluante que discernent les juges et les censeurs quand ils décrètent votre survie et qu’ils vous élèvent dans de nouveaux mondes et dans l’existence sans fin en liaison éternelle avec votre fidèle partenaire – Dieu, l’Ajusteur. 108:6.7 Les Ajusteurs sont les ancêtres éternels, les divins originaux de votre âme immortelle en évolution ; ils sont l’impulsion incessante qui conduit l’homme à tenter de maitriser sa présente existence matérielle à la lumière de sa future carrière spirituelle. 108:6.8 Vous autres humains, vous avez commencé le déploiement sans fin d’un panorama à peu près infini, une expansion illimitée et perpétuelle dans des sphères toujours plus vastes, vous offrant des occasions de service réjouissant, d’aventures incomparables, d’incertitudes sublimes et d’accomplissements sans bornes. Quand les nuages s’amoncèlent au-dessus de votre tête, votre foi devrait accepter le fait de la présence de l’Ajusteur intérieur, vous devriez donc être capables de regarder au-delà des brouillards de vos incertitudes de mortels, dans la lumière du soleil d’éternelle droiture qui éclaire les hauteurs des mondes des maisons de Satania, ces hauteurs qui vous appellent. 108:6.9 [Présenté par un Messager Solitaire d’Orvonton.] Fascicule 109. Position des Ajusteurs par rapport aux créatures de l’univers 109:0.1 Les Ajusteurs de Pensée sont les enfants de la carrière universelle, et en vérité il faut que les Ajusteurs vierges acquièrent de l’expérience pendant que les créatures mortelles croissent et se développent. De même que la personnalité de l’enfant grandit pour les luttes de l’existence évolutionnaire, de même l’Ajusteur grandit au cours de l’entrainement préparatoire au stade suivant de la vie ascendante. 1. Développement des Ajusteurs 109:1.3 L’expérience vivante effective n’a pas de substitut cosmique. La perfection de divinité d’un Ajusteur de Pensée nouvellement formé ne dote, en aucune manière, ce Moniteur de Mystère d’une aptitude à remplir un ministère expérimenté. L’expérience est inséparable d’une existence vivante ; elle est la seule chose qu’aucun don divin ne peut vous dispenser d’acquérir par la vie effective. C’est pourquoi, au même titre que tous les êtres qui vivent et fonctionnent dans la sphère présente du Suprême, les Ajusteurs de Pensée doivent acquérir de l’expérience. Il faut qu’ils avancent par évolution, depuis les groupes inférieurs inexpérimentés jusqu’aux groupes supérieurs plus expérimentés. 109:1.4 Les Ajusteurs passent par une carrière précise de développement dans le mental des mortels. Ils atteignent une réalité d’accomplissement qui reste éternellement à leur actif. Ils acquièrent progressivement leur habileté et leurs aptitudes d’Ajusteur à la suite de tous leurs contacts avec les races matérielles, indépendamment de la survie ou de la non-survie de leur sujet mortel particulier. Ils sont aussi associés à égalité avec le mental humain pour stimuler l’évolution de l’âme immortelle capable de survivre. 3. Position des Ajusteurs par rapport aux divers types de mortels 109:3.1 Les caractéristiques du travail spécifique des Moniteurs de Mystère varient conformément à la nature de leur affectation, selon qu’ils sont des Ajusteurs de liaison ou des Ajusteurs de fusion. Certains Ajusteurs sont simplement prêtés pour la durée de vie temporelle de leur sujet ; d’autres sont effusés comme candidats à la personnalité avec la permission de fusionner pour l’éternité si leur sujet survit. 109:3.2 Sur certains mondes primitifs (le groupe de la première série) les Ajusteurs habitent le mental des créatures à titre d’entrainement expérientiel, principalement pour se cultiver et se développer progressivement. Des Ajusteurs vierges sont généralement envoyés à ces mondes pendant la période initiale où les hommes primitifs arrivent dans la vallée des décisions, mais où relativement peu d’entre eux choisissent de s’élever à des hauteurs morales dépassant la maitrise de soi et l’acquisition du caractère, pour atteindre les niveaux supérieurs de la spiritualité émergente. (Toutefois, beaucoup d’humains qui ne réussissent pas à fusionner avec leur Ajusteur survivront comme ascendeurs fusionnés avec l’Esprit.) 109:3.3 Sur un autre type de monde (le groupe de la deuxième série), les Ajusteurs sont simplement prêtés aux êtres humains. Là, les Moniteurs ne peuvent jamais atteindre la personnalité par fusion au moyen de ce séjour, mais ils apportent une aide considérable à leurs sujets humains pendant la vie mortelle de ces derniers, beaucoup plus qu’ils ne peuvent en donner aux mortels d’Urantia. Les Ajusteurs ne reviennent pas après la mort naturelle ; ces mortels survivants atteignent la vie éternelle par fusion avec l’Esprit. 109:3.4 Sur des mondes tels qu’Urantia (le groupe de la troisième série), il y a de vraies fiançailles avec les dons divins, un engagement pour la vie et pour la mort. Si vous survivez, il se produira une union éternelle, une fusion perpétuelle, la réunion en un seul être de l’homme et de l’Ajusteur. 109:3.6 Sur les mondes où les humains sont bicérébraux, et après le séjour d’un Fils d’effusion du Paradis, il est rare que des Ajusteurs vierges soient affectés à des personnes dont la capacité à survivre est indubitable. Nous croyons que, sur ces mondes, pratiquement tous les Ajusteurs, habitant des hommes et des femmes intelligents et ayant la capacité de survie, appartiennent au type avancé ou au type suprême. 4. Les Ajusteurs et la personnalité humaine 109:4.2 Les Ajusteurs ne sont pas la personnalité, mais des êtres prépersonnels. Toutefois, ils viennent de la source de la personnalité, et leur présence accroit la qualité des manifestations de la personnalité humaine ; cela est spécialement vrai si l’Ajusteur a eu des expériences antérieures. 109:4.3 Le type d’Ajusteur a beaucoup d’influence sur le potentiel d’expression de la personnalité humaine. Au cours de tous les âges, beaucoup de grands dirigeants intellectuels et spirituels d’Urantia ont principalement dû leur influence à la supériorité et à l’expérience préalable de leur Ajusteur intérieur. 109:4.4 Les Ajusteurs intérieurs ont coopéré, dans une large mesure, avec d’autres influences spirituelles pour transformer et humaniser les descendants des hommes primitifs des anciens temps. Si les Ajusteurs habitant le mental des habitants d’Urantia venaient à être retirés, le monde reviendrait lentement à beaucoup de mœurs et de pratiques des hommes des âges primitifs. Les Moniteurs divins sont l’un des vrais potentiels de la civilisation progressive. 5. Handicaps matériels au séjour de l’Ajusteur 109:5.1 Les Ajusteurs suprêmes et autonomes sont souvent en mesure d’apporter des facteurs spirituellement importants au mental humain quand il se laisse aller librement dans les canaux débloqués, mais contrôlés, de l’imagination créatrice. À ces moments, et parfois durant le sommeil, l’Ajusteur peut arrêter les courants mentaux, en bloquer le cours, et détourner ainsi la procession des idées. Tout cela est destiné à effectuer de profondes transformations spirituelles dans les replis supérieurs de la superconscience. 109:5.3 Mais vos attitudes mentales instables et souvent changeantes ont fréquemment pour effet de contrecarrer les plans des Ajusteurs et d’interrompre leur travail. Ce n’est pas seulement la nature innée des races humaines qui interfère avec le travail des Ajusteurs, mais vos propres opinions préconçues, idées arrêtées et préjugés surannés retardent aussi grandement leur ministère. 109:5.5 L’hérédité peut intervenir dans la rapidité de conquête de la personnalité, mais elle n’empêche pas la consommation finale de l’aventure ascendante. Si vous voulez bien coopérer avec votre Ajusteur, tôt ou tard il développera l’âme morontielle immortelle. 6. La persistance des vraies valeurs 109:6.1 Certes, une créature mortelle peut rejeter la survie, mais l’expérience de sa vie n’est pas gaspillée. L’Ajusteur éternel emporte dans un autre monde les caractéristiques valables de cette vie apparemment ratée et là, il confère ces significations et valeurs survivantes à un mental de type plus élevé, à un mental apte à survivre. Nulle expérience valable n’a jamais lieu en vain ; nulle vraie signification, nulle valeur réelle ne périt jamais. 109:6.3 Quand des Ajusteurs ayant une longue expérience de l’univers s’offrent volontairement pour habiter des Fils divins en mission d’effusion, ils savent parfaitement que ce service, par lui-même, ne leur permettra jamais d’atteindre la personnalité. Mais le Père des esprits octroie souvent la personnalité à ces volontaires et les établit comme dirigeants de leur espèce. Ce sont ces personnalités qui, sur Divinington, ont l’honneur de se voir conférer de l’autorité. Leur nature exceptionnelle incorpore une mosaïque de qualités humaines provenant de leurs multiples expériences d’habitation chez des mortels, et aussi la transcription spirituelle de la divinité humaine du Fils d’effusion du Paradis avec lequel ils ont terminé leur expérience d’habitation. 109:6.4 Les activités des Ajusteurs dans votre univers local sont dirigées par l’Ajusteur Personnalisé de Micaël de Nébadon, le même Moniteur qui le guida pas à pas au cours de sa vie humaine dans la chair de Joshua ben Joseph. Cet extraordinaire Ajusteur fut fidèle à sa mission. Ce vaillant Moniteur dirigea sagement la nature humaine du Fils Paradisiaque en guidant toujours son mental mortel dans le choix du sentier de la parfaite volonté du Père. Cet Ajusteur avait servi auparavant chez Machiventa Melchizédek au temps d’Abraham ; il s’était lancé dans des exploits prodigieux avant de l’habiter, et aussi dans l’intervalle de ces expériences d’effusion. 7. Destinée des Ajusteurs Personnalisés 109:7.2 Les Ajusteurs de Pensée Personnalisés, dépourvus d’entraves et d’affectation, sont les stabilisateurs et compensateurs souverains de l’immense univers des univers. Ils conjuguent l’expérience du Créateur et des créatures. Ils sont l’existentiel et l’expérientiel. Ils sont des êtres issus conjointement du temps et de l’éternité. Ils associent le facteur prépersonnel et le facteur personnel dans l’administration de l’univers. 109:7.3 Les Ajusteurs Personnalisés sont les infiniment sages et puissants agents d’exécution des Architectes du Maitre Univers. Ils sont les agents personnels du plein ministère du Père Universel – personnel, prépersonnel et superpersonnel. Ils sont les ministres personnels de tout ce qui est extraordinaire, inaccoutumé et inattendu dans tous les royaumes des sphères absonites transcendantales du domaine de Dieu l’Ultime, même jusqu’aux niveaux de Dieu l’Absolu. 109:7.9 [Présenté par un Messager Solitaire d’Orvonton.] Fascicule 110. Position des Ajusteurs par rapport aux mortels individuels 110:0.2 Dans la mesure où je suis au courant des affaires d’un univers, je considère l’amour et la dévotion d’un Ajusteur de Pensée comme l’affection la plus véritablement divine de toute la création. L’amour des Fils dans leur ministère auprès des races est magnifique, mais la dévotion d’un Ajusteur à un individu est d’une sublimité émouvante, divinement semblable à celle du Père. Le Père du Paradis semble avoir réservé cette forme de contact personnel avec ses créatures individuelles comme une prérogative exclusive de Créateur. 1. L’habitation du mental humain 110:1.1 Il ne faudrait pas imaginer les Ajusteurs comme vivant dans le cerveau matériel des êtres humains. Ils ne sont pas des éléments organiques des créatures physiques des royaumes. Il est préférable d’envisager les Ajusteurs de Pensée comme habitant le mental mortel de l’homme plutôt que confinés dans un organe physique déterminé. Indirectement et sans être reconnu, l’Ajusteur communique constamment avec son sujet humain, spécialement au cours de ces expériences sublimes où le mental prend, dans la superconscience, un contact d’adoration avec l’esprit. 110:1.2 Les Ajusteurs sont des conducteurs aimants, vos guides sûrs et certains à travers les dédales obscurs et hasardeux de votre brève carrière terrestre. Ils sont les patients éducateurs qui encouragent constamment leurs sujets à avancer dans les sentiers de la perfection progressive. Ils sont les conservateurs soigneux des valeurs sublimes du caractère des créatures. 110:1.4 Les Ajusteurs sont intéressés et concernés par vos actes quotidiens et par les multiples détails de votre vie, dans la mesure exacte où ces actes et détails ont de l’influence pour déterminer vos choix temporels significatifs et vos décisions spirituelles vitales, et sont, en conséquence, des facteurs dans la solution du problème de la survie de votre âme et de votre progrès éternel. L’Ajusteur est passif en ce qui concerne votre bien-être purement temporel, mais divinement actif dans toutes les affaires touchant à votre éternel futur. 110:1.5 Tous les poisons physiques retardent grandement les efforts des Ajusteurs pour exalter le mental matériel et, par ailleurs, tous les poisons mentaux, tels que la peur, la colère, l’envie, la jalousie, la suspicion et l’intolérance, interfèrent prodigieusement aussi avec le progrès spirituel de l’âme évoluante. 2. Les Ajusteurs et la volonté humaine 110:2.1 Quand des Ajusteurs de Pensée habitent le mental humain, ils apportent avec eux les carrières modèles, les vies idéales, telles qu’elles ont été déterminées et préordonnées par eux-mêmes et les Ajusteurs Personnalisés de Divinington, et dont la validité a été confirmée par l’Ajusteur Personnalisé d’Urantia. Ils commencent donc à travailler avec un plan défini et prédéterminé pour le développement intellectuel et spirituel de leur sujet humain, mais nul être humain n’est obligé d’accepter ce plan. Vous êtes tous des sujets prédestinés, mais il n’est pas ordonné d’avance que vous deviez accepter cette prédestination divine. Vous êtes pleinement libres de rejeter tout ou partie du programme des Ajusteurs de Pensée. Leur mission est d’effectuer les changements mentaux et les ajustements spirituels que vous autorisez volontiers et intelligemment ; ils cherchent ainsi à gagner plus d’influence sur l’orientation de votre personnalité. Mais, en aucune circonstance, les Moniteurs divins ne tirent avantage de vous et n’influencent arbitrairement vos choix et vos décisions. Les Ajusteurs respectent la souveraineté de votre personnalité ; ils se soumettent toujours à votre volonté. 3. Coopération avec l’Ajusteur 110:3.2 Votre Ajusteur entreprend de vous piloter à travers la vie terrestre et de mener à bonne fin votre survie. Sa réussite ne dépend pas tant des théories de vos croyances que de vos décisions, de vos déterminations et de la fermeté de votre foi. Le secret de la survie est enveloppé dans le suprême désir des hommes d’être semblables à Dieu, et dans la bonne volonté correspondante de faire et d’être tout ce qui est essentiel pour satisfaire finalement ce désir dominant. 110:3.4 Le grand accomplissement de la vie de mortel est d’arriver à se consacrer vraiment et intelligemment aux buts éternels de l’esprit divin qui attend et travaille dans votre mental. Mais un effort dévoué et déterminé pour accomplir la destinée éternelle est entièrement compatible avec l’allégresse et la joie de vivre, et avec une carrière terrestre honorable et réussie. 110:3.6 Il ne faut pas considérer la coopération avec votre Ajusteur comme un processus particulièrement conscient, car il ne l’est pas. Ce sont vos mobiles et vos décisions, vos fidèles déterminations et vos suprêmes désirs, qui constituent une coopération réelle et efficace. Vous pouvez accroitre consciemment l’harmonie avec l’Ajusteur : 110:3.7 1. En choisissant de répondre à l’appel de la gouverne divine, en basant sincèrement votre vie humaine sur votre plus haute conscience de la vérité, de la beauté et de la bonté, et ensuite en coordonnant ces qualités de divinité par la sagesse, l’adoration, la foi et l’amour. 110:3.8 2. En aimant Dieu et en désirant lui ressembler. 110:3.9 3. En aimant les hommes et en désirant sincèrement les servir – par la récognition de tout cœur de la fraternité humaine doublée d’une affection sage et intelligente pour chacun de vos compagnons mortels. 5. Concepts erronés de la gouverne des Ajusteurs 110:5.1 Distinguez bien et ne confondez pas la mission et l’influence de l’Ajusteur avec ce que l’on appelle communément la conscience ; il n’y a pas de lien direct entre eux. La conscience est une réaction humaine et purement psychique. Il ne faut pas la mépriser, mais elle ne représente guère la voix de Dieu pour l’âme, tandis qu’en vérité l’Ajusteur la représenterait si sa voix pouvait être entendue. 110:5.3 Pendant les périodes de sommeil, l’Ajusteur n’essaye d’accomplir que ce que la volonté de la personnalité habitée avait préalablement pleinement approuvé par les décisions prises et les choix faits à des moments où la conscience était pleinement éveillée. Ces décisions et ces choix se logent alors dans les domaines supramentaux, domaines où se lient les relations réciproques entre l’humain et le divin. 110:5.4 Durant le sommeil de leurs hôtes mortels, les Ajusteurs essayent d’enregistrer leurs créations sur les niveaux supérieurs du mental matériel. 110:5.5 Il est extrêmement dangereux de faire des suppositions sur ce qui, dans la vie onirique, provient de l’Ajusteur. Les Ajusteurs travaillent en effet durant le sommeil, mais vos expériences de rêves ordinaires sont des phénomènes purement physiologiques et psychologiques. 110:5.6 À des degrés divers, et de plus en plus au cours de votre ascension des cercles psychiques, vous communiquez effectivement parfois directement, mais plus souvent indirectement avec votre Ajusteur. Il est cependant dangereux d’entretenir l’idée que chaque nouveau concept naissant dans le mental humain est dicté par l’Ajusteur. Chez les êtres de votre ordre, ce que vous acceptez comme la voix de l’Ajusteur est en réalité le plus souvent l’émanation de votre propre intellect. 6. Les sept cercles psychiques 110:6.1 La réalisation totale de la personnalité sur un monde matériel est englobée dans la conquête des sept cercles successifs de potentialité des mortels. L’entrée dans le septième cercle marque le fonctionnement initial de la vraie personnalité humaine. La maitrise du premier cercle dénote la maturité relative du mortel. Bien que la traversée des sept cercles de croissance cosmique ne soit pas l’équivalent de la fusion avec l’Ajusteur, la maitrise de ces cercles marque le franchissement des étapes préliminaires à cette fusion avec l’Ajusteur. 110:6.3 Les cercles psychiques ne sont ni exclusivement intellectuels ni entièrement morontiels ; ils concernent le statut de personnalité, les accomplissements mentaux, la croissance de l’âme et l’accord avec l’Ajusteur. 110:6.4 C’est à un mental parfaitement équilibré, logé dans un corps aux habitudes saines, aux énergies nerveuses stabilisées et aux fonctions chimiques équilibrées – quand les pouvoirs physiques, mentaux et spirituels se développent en harmonie trine – qu’un maximum de lumière et de vérité peut être communiqué avec un minimum de danger temporel et de risques pour le véritable bien-être d’un tel être. C’est par cette croissance équilibrée que l’homme fait, un par un, l’ascension des cercles de progression planétaire, depuis le septième jusqu’au premier. 110:6.5 Cercle après cercle, vos décisions intellectuelles, vos choix moraux et votre développement spirituel rendent l’Ajusteur plus apte à fonctionner dans votre mental. 110:6.6 Chaque décision que vous prenez a pour effet soit de gêner, soit de faciliter la fonction de l’Ajusteur. Parallèlement, ces décisions, elles-mêmes, déterminent votre avancement dans les cercles d’accomplissement humain. 110:6.12 Il est impossible de définir avec précision les sept niveaux, ou cercles psychiques, de croissance humaine, mais il est permis de suggérer les limites minimum et maximum de ces stades de réalisations de la maturité : 110:6.13 Le septième cercle. Les êtres humains pénètrent dans ce niveau quand ils développent leurs pouvoirs de choix personnel, de décision individuelle, de responsabilité morale et leur capacité d’atteindre l’individualité spirituelle. 110:6.14 Le troisième cercle. Le travail de l’Ajusteur est beaucoup plus efficace après que l’ascendeur humain a atteint le troisième cercle et reçu, à titre personnel, un gardien séraphique de la destinée. Bien qu’il n’y ait apparemment pas d’efforts concertés entre l’Ajusteur et le gardien séraphique, on peut néanmoins observer, après l’affectation de l’accompagnateur séraphique personnel, une amélioration indubitable dans toutes les phases d’accomplissement cosmique et de développement spirituel. Quand le troisième cercle est atteint, l’Ajusteur s’efforce de rendre morontiel le mental de l’homme pendant le reste de sa vie de mortel, de franchir les cercles restants et d’atteindre le stade final de l’association divine-humaine avant que la mort naturelle ne dissolve cette association exceptionnelle. 110:6.15 Le premier cercle. Généralement, l’Ajusteur ne peut parler directement et immédiatement avec vous avant que vous ayez atteint le premier cercle, le cercle final d’accomplissement progressif d’un mortel. Ce niveau représente la plus grande réalisation possible des relations mental-Ajusteur au cours de l’expérience humaine, avant que l’âme morontielle évoluante ait été libérée de son support corporel matériel. 110:6.20 Depuis le septième cercle jusqu’au troisième, les sept esprits-mentaux adjuvats exercent une action accrue et unifiée pour sevrer le mental humain de sa dépendance des réalités des mécanismes de la vie matérielle, ce qui le prépare à mieux pénétrer les niveaux morontiels d’expérience. À partir du troisième cercle, l’influence des adjuvats diminue progressivement. 7. L’aboutissement à l’immortalité 110:7.1 Le franchissement des sept cercles cosmiques n’est pas équivalent à la fusion avec l’Ajusteur. Beaucoup de mortels vivant sur Urantia ont franchi ces cercles, mais la fusion dépend encore d’accomplissements spirituels plus grands et plus sublimes ; il faut arriver à harmoniser d’une manière définitive et complète la volonté humaine avec la volonté de Dieu, telle qu’elle réside dans l’Ajusteur de Pensée. 110:7.2 Lorsqu’un être humain a parachevé les cercles d’accomplissement cosmique, et qu’ensuite le choix final de la volonté du mortel permet à l’Ajusteur de Pensée de parachever l’association de l’identité humaine avec l’âme morontielle pendant la vie évolutionnaire physique, alors ces liaisons consommées d’une âme et d’un Ajusteur se rendent indépendamment sur les mondes des maisons. Un ordre issu d’Uversa stipule la fusion immédiate de l’Ajusteur et de l’âme morontielle. Si cette fusion a lieu durant la vie physique, le corps matériel est consumé instantanément, et les êtres humains qui assisteraient à ce spectacle constateraient simplement que le mortel en transfert disparait « dans des charriots de feu ». 110:7.4 À la suite de sa fusion avec vous, votre Ajusteur partage votre destinée et votre expérience ; il est vous. Après la fusion de l’immortelle âme morontielle avec l’Ajusteur associé, toute l’expérience et toutes les valeurs de l’un deviennent finalement la propriété de l’autre, de sorte que les deux forment effectivement une seule entité. En un certain sens, ce nouvel être appartient au passé éternel et existe pour l’éternel futur. Tout ce qui était jadis humain dans l’âme qui survit et tout ce qui est expérientiellement divin chez l’Ajusteur deviennent maintenant la possession effective de la nouvelle et toujours ascendante personnalité de l’univers. 110:7.5 Toutefois, l’Ajusteur aura besoin de l’éternité future pour doter complètement cette association de personnalités des significations et valeurs que ce divin Moniteur apporte en provenance de l’éternité passée. 110:7.9 Bien que la voix de l’Ajusteur soit toujours en vous, la plupart d’entre vous l’entendent rarement au cours d’une vie. Les êtres humains qui n’ont pas atteint le troisième et le deuxième cercle entendent rarement la voix directe de l’Ajusteur, sauf dans des moments de suprême désir, dans une situation suprême et à la suite de quelque décision suprême. 110:7.11 [Présenté par un Messager Solitaire d’Orvonton.] Fascicule 111. L’Ajusteur et l’âme 111:0.1 La présence de l’Ajusteur divin dans le mental humain rend perpétuellement impossible à la science ou à la philosophie d’atteindre une compréhension satisfaisante de l’âme évoluante de la personnalité humaine. L’âme morontielle est fille de l’univers, et l’on ne peut réellement la connaitre que par clairvoyance cosmique et par découverte spirituelle. 111:0.2 Le concept d’une âme et d’un esprit intérieur n’est pas nouveau sur Urantia. Il a fréquemment apparu dans les divers systèmes de croyances planétaires. Beaucoup de religions orientales et quelques religions occidentales ont perçu que l’homme est divin par héritage en même temps qu’humain par hérédité. Le sentiment de la présence intérieure, ajouté à l’omniprésence extérieure de la Déité, a longtemps fait partie de bien des religions urantiennes. Les hommes ont longtemps cru à l’existence de quelque chose qui grandit à l’intérieur de la nature humaine, quelque chose de vital destiné à durer au-delà de la courte durée d’une vie temporelle. 1. Le cadre mental du choix 111:1.1 Bien que les Ajusteurs aient à effectuer un travail de nature spirituelle, ils sont obligés de l’exécuter tout entier sur des bases intellectuelles. Le mental est le terrain humain à partir duquel le Moniteur d’esprit doit faire apparaitre, par évolution, l’âme morontielle, avec la coopération de la personnalité qu’il habite. 111:1.4 L’évolution matérielle vous a procuré une machine à vivre, votre corps. Le Père lui-même vous a doté de la réalité d’esprit la plus pure que l’on connaisse dans l’univers, votre Ajusteur de Pensée. Mais le mental a été remis entre vos mains, il est sujet à vos propres décisions, et c’est par le mental que vous vivez ou mourez. C’est à l’intérieur de ce mental et avec ce mental que vous prenez les décisions morales qui vous permettent de devenir semblables à l’Ajusteur, c’est-à-dire semblables à Dieu. 111:1.5 Le mental est à peu près tout ce que vous possédez de réalité universelle qui soit soumise à votre volonté. L’âme – le moi morontiel – dépeindra fidèlement la moisson des décisions temporelles que le moi mortel aura prises. La conscience humaine repose doucement sur le mécanisme électrochimique sous-jacent, et touche délicatement le système énergétique morontiel-spirituel sur-jacent. Au cours de sa vie de mortel, l’être humain n’est jamais complètement conscient d’aucun de ces deux systèmes, et c’est pourquoi il lui faut travailler dans le mental dont il est conscient. Ce qui assure la survie n’est pas tellement ce que le mental comprend, mais plutôt ce que le mental cherche à comprendre. Ce n’est pas tellement ce à quoi le mental ressemble, mais ce à quoi le mental s’efforce de ressembler, qui constitue son identification à l’esprit. Ce n’est pas tant le fait pour l’homme d’être conscient de Dieu qui se traduit par son ascension de l’univers, mais plutôt son désir ardent de rencontrer Dieu. Ce que vous êtes aujourd’hui n’est pas aussi important que ce que vous devenez jour après jour et dans l’éternité. 111:1.8 Toutefois, l’homme n’abandonne pas servilement et passivement sa volonté à l’Ajusteur. Il choisit plutôt activement, positivement et coopérativement de suivre les directives de l’Ajusteur, quand il a conscience que ces directives diffèrent des désirs et impulsions du mental mortel naturel. Les Ajusteurs manipulent le mental de l’homme, mais ne le dominent jamais contre sa volonté. Pour les Ajusteurs, la volonté de l’homme est suprême. C’est ainsi qu’ils la considèrent et la respectent, tandis qu’ils s’efforcent d’atteindre les buts spirituels d’ajustement de la pensée et de transformation du caractère dans le cadre à peu près illimité de l’intellect humain en évolution. 2. Nature de l’âme 111:2.2 Le mental matériel de l’homme mortel est le métier cosmique qui porte le tissu morontiel sur lequel l’Ajusteur de Pensée intérieur brode les modèles spirituels d’un caractère universel possesseur de valeurs durables et de significations divines – une âme survivante à destinée ultime et à carrière sans fin, un finalitaire potentiel. 111:2.3 Cette relation fonctionnelle entre ce mental et cet esprit n’a pas pour résultat quelque combinaison des qualités ou attributs du mental et de l’esprit, mais plutôt une valeur universelle entièrement nouvelle, originale et unique, ayant un potentiel de durée éternelle, l’âme. 111:2.4 La création évolutionnaire de cette âme immortelle résulte de trois facteurs, et non de deux. Ces trois antécédents de l’âme morontielle humaine sont les suivants : 111:2.5 1. Le mental humain et toutes les influences cosmiques qui le précèdent et qui agissent sur lui. 111:2.6 2. L’esprit divin qui habite ce mental humain. 111:2.7 3. La relation entre le mental matériel et l’esprit divin, qui dénote une valeur et comporte une signification ne se trouvant dans aucun des deux facteurs de cette association. La réalité de cette relation unique n’est ni matérielle ni spirituelle, mais morontielle. C’est l’âme. 111:2.10 Le résultat inévitable de cette spiritualisation du mental humain par contact est la naissance graduelle d’une âme, progéniture conjointe d’un mental adjuvat dominé par une volonté humaine ardemment désireuse de connaitre Dieu et qui travaille en liaison avec les forces spirituelles de l’univers qui sont sous le contrôle d’un fragment effectif du Dieu même de toute la création – le Moniteur de Mystère. C’est ainsi que la réalité matérielle et mortelle du moi transcende les limitations temporelles du mécanisme de la vie physique et atteint une nouvelle expression et une nouvelle identification dans le véhicule évoluant qui doit assurer la continuité de l’individualité, l’âme morontielle et immortelle. 3. L’âme en évolution 111:3.1 Les erreurs du mental mortel et les dérèglements de la conduite humaine peuvent notablement retarder l’évolution de l’âme. Toutefois, ils ne sauraient inhiber ce phénomène morontiel une fois qu’il a été déclenché par l’Ajusteur intérieur avec le consentement de la volonté de la créature. Mais, à tout moment antérieur à la mort physique, la même volonté matérielle et humaine a le pouvoir de revenir sur son choix et de rejeter la survie. Même après avoir survécu, le mortel ascendant conserve la prérogative de choisir le rejet de la vie éternelle. À tout moment avant la fusion avec l’Ajusteur, la créature évoluante et ascendante peut décider de renoncer à suivre la volonté du Père du Paradis. La fusion avec l’Ajusteur dénote que l’ascendeur a éternellement et irrévocablement choisi de faire la volonté du Père. 111:3.2 Durant la vie, la volonté mortelle, le pouvoir de décision et de choix de la personnalité, réside dans les circuits mentaux matériels. Au fur et à mesure du développement du mortel sur terre, ce moi, avec ses inestimables pouvoirs de choix, s’identifie de plus en plus avec l’entité émergente : l’âme morontielle. Après la mort et la résurrection sur le monde des maisons, la personnalité humaine est complètement identifiée avec le moi morontiel. L’âme est ainsi l’embryon du futur véhicule morontiel de l’identité de la personnalité. 111:3.7 Dans la mesure où l’âme morontielle évoluante de l’homme s’imprègne de vérité, de beauté et de bonté en tant que réalisation de valeur de la conscience de Dieu, l’être résultant devient indestructible. S’il n’y a aucune survivance des valeurs éternelles dans l’âme évoluante de l’homme, l’existence mortelle est alors dépourvue de sens et la vie elle-même est une illusion tragique. 4. La vie intérieure 111:4.3 Les progrès de la vraie civilisation sont tous nés dans ce monde intérieur de l’humanité. Seule la vie intérieure est vraiment créative. La civilisation ne peut guère progresser quand la majorité de la jeunesse d’une génération consacre son attention et son énergie à la poursuite matérialiste du monde sensoriel ou extérieur. 111:4.4 La civilisation est en danger quand la jeunesse néglige de s’intéresser à l’éthique, à la sociologie, à l’eugénisme, à la philosophie, aux beaux-arts, à la religion et à la cosmologie. 111:4.7 Le bonheur et la joie prennent origine dans la vie intérieure. On ne peut ressentir tout seul une joie réelle. Une vie solitaire est fatale pour le bonheur. Même les familles et les nations jouissent mieux de la vie si elles la partagent avec d’autres. 111:4.10 Les idées peuvent prendre leur origine dans les stimulus du monde extérieur, mais les idéaux naissent seulement dans les royaumes créatifs du monde intérieur. Les nations du monde sont actuellement dirigées par des hommes qui ont une surabondance d’idées, mais une carence d’idéaux. C’est l’explication de la pauvreté, des divorces, des guerres et des haines raciales. 5. La consécration du choix 111:5.1 En faisant la volonté de Dieu, une créature ne fait rien de plus ni de moins que de montrer son bon vouloir pour partager sa vie intérieure avec Dieu – le Dieu même qui a rendu possible la vie de cette créature, avec ses valeurs et ses significations intérieures. Partager, c’est être semblable à Dieu – divin. Dieu partage tout avec le Fils Éternel et l’Esprit Infini ; et ceux-ci, à leur tour, partagent toutes choses avec les Fils divins et les Filles-esprit des univers. 111:5.2 L’imitation de Dieu est la clef de la perfection. Le secret de la survie et de la perfection dans la survie est de faire sa volonté. 111:5.4 La paix dans la vie présente, la survie dans la mort, la perfection dans la prochaine vie, le service dans l’éternité, tout cela est accompli (en esprit) dès maintenant, quand la personnalité créée consent à soumettre la volonté de la créature à la volonté du Père. 111:5.5 Ce choix de la créature n’est pas un abandon de la volonté. Il est une consécration de la volonté, une expansion de la volonté, une glorification de la volonté, un perfectionnement de la volonté. 111:5.6 Si ce choix est décidé, le fils choisissant Dieu aboutira, tôt ou tard, à l’union intérieure (la fusion) avec le fragment de Dieu qui l’habite. 6. Le paradoxe humain 111:6.1 Maintes difficultés temporelles des mortels proviennent de leur double relation avec le cosmos. L’homme est une partie de la nature – il existe dans la nature – et, cependant, il est capable de transcender la nature. L’homme est fini, mais il est habité par une étincelle d’infinité. Cette situation double ne fournit pas seulement un potentiel pour le mal, mais elle engendre aussi de nombreuses situations sociales et morales empreintes de beaucoup d’incertitudes et de bon nombre de soucis. 111:6.3 Le problème du péché n’existe pas par lui-même dans le monde fini. Le fait d’être fini n’est empreint ni de mal ni de péché. Le monde fini a été bâti par un Créateur infini – il est l’œuvre de ses Fils divins – et doit donc être bon. Ce sont le mauvais usage, la déformation et la perversion du fini qui donnent naissance au mal et au péché. 111:6.9 De tous les dangers qui assaillent la nature mortelle de l’homme et mettent en péril son intégrité spirituelle, l’orgueil est le plus grand. Le courage est valeureux, mais l’égotisme est vaniteux et suicidaire. Une confiance raisonnable en soi n’est pas à déplorer. L’aptitude de l’homme à se transcender est la seule chose qui le distingue du règne animal. 111:6.10 L’orgueil est trompeur, grisant, et engendre le péché, que ce soit chez un individu, un groupe, une race ou une nation. Il est littéralement vrai que « l’orgueil va au-devant de la ruine ». 111:7.6 [Présenté par un Messager Solitaire d’Orvonton.] Fascicule 112. La survie de la personnalité 112:0.1 Les planètes évolutionnaires sont les sphères d’origine des hommes, les mondes initiaux de la carrière humaine ascendante. Urantia est votre point de départ ; c’est là que vous êtes joint à votre divin Ajusteur de Pensée en une union temporaire. Vous avez été doté d’un guide parfait ; si donc vous voulez sincèrement courir la course du temps et atteindre le but final de la foi, la récompense des âges sera vôtre : vous serez éternellement uni à votre Ajusteur intérieur. C’est alors que commencera votre vie réelle, la vie ascendante dont votre présent état mortel n’est que le prélude. C’est alors que commencera votre mission sublime et progressive comme finalitaire dans l’éternité qui se déploie devant vous. Pendant tous ces âges et stades successifs de croissance évolutionnaire, une partie de vous reste toujours absolument inchangée ; c’est la personnalité – la permanence en présence du changement. 1. Personnalité et réalité 112:1.1 La personnalité est conférée par le Père Universel à ses créatures en tant que don potentiellement éternel. Un tel don divin est destiné à fonctionner sur de nombreux niveaux et dans des situations d’univers successives allant de l’humble fini jusqu’au plus haut absonite, et même jusqu’aux frontières de l’absolu. 112:1.13 La vie est en réalité un processus qui se produit entre l’organisme (l’individualité) et son environnement. La personnalité communique des valeurs d’identité et des significations de continuité à cette association d’un organisme et d’un environnement. On reconnaitra ainsi que le phénomène de stimulation-réaction n’est pas un simple processus machinal, puisque la personnalité fonctionne comme facteur dans la situation totale. 112:1.15 C’est par l’intermédiaire du mental que le moi et l’environnement établissent un contact significatif. L’aptitude et la bonne disposition de l’organisme à établir des contacts significatifs avec l’environnement (à réagir à des incitations) représentent l’attitude de la personnalité tout entière. 112:1.16 La personnalité agit difficilement dans l’isolement. L’homme est, par naissance, une créature sociable ; il est dominé par un désir ardent d’appartenance. Il est littéralement vrai « qu’aucun homme ne vit pour lui-même ». 112:1.19 Dans le système humain, c’est la personnalité qui unifie toutes les activités et qui, à son tour, communique les qualités d’identité et de créativité. 2. Le moi 112:2.6 Dans tout concept d’individualité, il faudrait reconnaitre que le fait de la vie vient d’abord, et son évaluation ou son interprétation ensuite. Un enfant commence par vivre, et ultérieurement il réfléchit sur sa vie. 112:2.7 Le fait universel de Dieu se faisant homme a pour toujours changé toutes les significations et modifié toutes les valeurs de la personnalité humaine. Dans le vrai sens du mot, l’amour implique une estime mutuelle de personnalités entières, qu’elles soient humaines ou divines, ou humaines et divines. Des fractions du moi peuvent fonctionner de nombreuses façons – réfléchir, ressentir, souhaiter – mais seuls les attributs coordonnés de la personnalité entière sont focalisés dans une action intelligente. Tous ces pouvoirs sont associés à la dotation spirituelle du mental mortel quand un être humain aime sincèrement et de façon désintéressée un autre être, humain ou divin. 112:2.8 Dans l’expérience humaine, tout ce qui n’est pas spirituel, sauf la personnalité, est un moyen en vue d’une fin. Toute véritable relation entre un mortel et d’autres personnes – humaines ou divines – est une fin en soi. Et une telle association avec la personnalité de la Déité est le but éternel de l’ascension de l’univers. 112:2.10 Il existe un grand abime cosmique entre la matière et la pensée, et un gouffre encore incommensurablement plus grand entre le mental matériel et l’amour spirituel. La conscience, et encore bien moins la conscience de soi, ne peut être expliquée par aucune théorie d’association électronique mécanique, ni par aucun phénomène d’énergie matérialiste. 112:2.15 Le dessein de l’évolution cosmique est d’atteindre l’unité de la personnalité par une maitrise croissante de l’esprit, par une réponse volitive aux enseignements et aux directives de l’Ajusteur de Pensée. 112:2.20 Durant la vie physique, le moi matériel, l’ego-entité de l’identité humaine, dépend du fonctionnement continu du véhicule vital matériel, du maintien continu de l’équilibre instable des énergies et de l’intellect, auquel on a donné le nom de vie sur Urantia. Mais l’individualité ayant valeur de survie, l’individualité qui peut transcender l’expérience de la mort, ne se constitue qu’en établissant un transfert potentiel du siège de l’identité de la personnalité évoluante, depuis le véhicule de la vie transitoire – le corps matériel – jusqu’à l’âme morontielle de nature plus durable et immortelle, et ensuite au-delà, sur les niveaux où l’âme s’imprègne de réalité spirituelle et atteint finalement le statut de réalité d’esprit. Ce transfert effectif d’une association matérielle à une identification morontielle s’effectue par la sincérité, la persistance et la fermeté des décisions de la créature humaine dans sa recherche de Dieu. 3. Le phénomène de la mort 112:3.1 Les Urantiens ne reconnaissent, en général, qu’une seule sorte de mort, la cessation physique des énergies vitales ; mais, en ce qui concerne la survie de la personnalité, il y a en réalité trois espèces de morts : 112:3.2 1. La mort spirituelle (de l’âme). Si un mortel rejette la survie et quand il l’a rejetée définitivement ; quand il a été déclaré spirituellement insolvable et morontiellement en faillite suivant l’opinion conjointe de l’Ajusteur et du séraphin survivant, quand un tel avis coordonné a été enregistré sur Uversa, et après que les Censeurs et leurs associés réflectifs ont vérifié ces conclusions, les dirigeants d’Orvonton ordonnent la libération immédiate du Moniteur intérieur. 112:3.3 2. La mort intellectuelle (du mental). Quand les circuits vitaux du ministère adjuvat supérieur sont rompus par les aberrations de l’intellect, ou par la destruction partielle du mécanisme cérébral, et si cet état de choses dépasse un certain point critique où il est devenu irréparable, l’Ajusteur intérieur est immédiatement libéré et part pour Divinington. Privé du mental volitif, le corps a cessé d’être humain, mais l’âme d’un tel individu peut survivre ; cela dépend du choix antérieur de sa volonté humaine. 112:3.4 3. La mort physique (corps et mental). Quand la mort atteint un être humain, l’Ajusteur reste dans la citadelle du mental jusqu’à ce qu’il cesse de fonctionner comme un mécanisme intelligent, c’est-à-dire à peu près jusqu’au moment où les énergies cérébrales mesurables cessent leurs pulsations vitales rythmiques. À la suite de cette désintégration, l’Ajusteur prend congé du mental en voie de disparition, avec tout aussi peu de cérémonie qu’il y était entré un certain nombre d’années auparavant, et se rend à Divinington en passant par Uversa. 112:3.5 Après la mort, le corps matériel retourne au monde élémental d’où il provenait, mais deux facteurs immatériels de la personnalité survivante persistent : en premier lieu, l’Ajusteur de Pensée préexistant, avec la mémoire transcrite de la carrière mortelle, se rend sur Divinington ; en second lieu, l’âme morontielle immortelle du trépassé est confiée au gardien de la destinée. Ces phases et aspects de l’âme, ces formules d’identité jadis cinétiques et maintenant statiques, sont essentielles pour la repersonnalisation sur les mondes morontiels ; et c’est la réunion de l’Ajusteur et de l’âme qui reconstitue la personnalité survivante, qui vous rend de nouveau conscient au moment du réveil morontiel. 112:3.6 Pour ceux qui n’ont pas de gardiens séraphiques personnels, les conservateurs collectifs accomplissent fidèlement et efficacement le même service de sauvegarde de l’identité et de résurrection de la personnalité. Les séraphins sont indispensables pour reconstituer la personnalité. 112:3.7 Ces âmes séparées de l’Ajusteur sont entièrement et absolument inconscientes pendant le court ou long sommeil de la mort. Il ne peut se produire aucune manifestation d’aucune sorte de la personnalité, ni exister aucune aptitude à engager des communications avec d’autres personnalités avant le parachèvement de la survie. Ceux qui vont sur les mondes des maisons n’ont pas l’autorisation d’envoyer des messages en retour à ceux qu’ils aimaient. Il est de règle, dans tous les univers, d’interdire ce genre de communications pendant la durée de la dispensation en cours. 4. Les Ajusteurs après la mort 112:4.2 Les Censeurs ont la faculté de s’approprier la version de l’Ajusteur sur le caractère de survie et les qualités spirituelles de l’humain décédé, et toutes ces données, ainsi que les archives séraphiques, sont disponibles pour être présentées au moment du jugement de l’individu concerné. Ces renseignements sont également utilisés pour confirmer les ordres superuniversels qui rendent possible à certains ascendeurs de commencer immédiatement leur carrière morontielle, c’est-à-dire de se rendre sur les mondes des maisons aussitôt après leur désintégration physique, en anticipant sur la terminaison officielle d’une dispensation planétaire. 112:4.3 Après la mort physique, et sauf pour les individus transférés de chez les vivants, l’Ajusteur libéré se rend immédiatement sur la sphère-foyer de Divinington. Les détails de ce qui se passe sur ce monde, en attendant la réapparition de fait du mortel survivant, dépendent principalement de la réponse à la question suivante : l’être humain s’élève-t-il aux mondes des maisons de son propre droit individuel, ou bien attend-il une convocation dispensationnelle des survivants endormis d’un âge planétaire ? 112:4.12 Si, au moment où la mort vous surprend, vous avez atteint le troisième cercle ou un royaume supérieur, et qu’en conséquence un gardien personnel de la destinée vous a été affecté, et si la transcription finale du résumé de votre caractère de survie soumise par l’Ajusteur est certifiée inconditionnellement par le gardien de la destinée – si le séraphin et l’Ajusteur sont essentiellement d’accord sur chaque rubrique de leurs exposés et recommandations concernant votre vie – si les Censeurs Universels et leurs associés réflectifs sur Uversa confirment ces données sans équivoque ni réserve, alors les Anciens des Jours lancent comme un éclair, sur les circuits de communications allant à Salvington, l’ordre de rehausser votre statut. Ainsi couverts, les tribunaux du Souverain de Nébadon décréteront le passage immédiat de l’âme survivante aux salles de résurrection des mondes des maisons. 5. La survie du moi humain 112:5.4 Les êtres humains ne possèdent d’identité que dans le sens matériel. De telles qualités du moi sont exprimées par le mental matériel tel qu’il fonctionne dans le système énergétique de l’intellect. Quand on dit que l’homme a une identité, on reconnait qu’il possède un circuit mental qui a été subordonné aux actes et aux choix de la volonté de la personnalité humaine. Dans la perspective cosmique, les êtres humains naissent, vivent et meurent relativement en un instant ; ils ne sont pas durables. Mais, par son propre choix, la personnalité mortelle possède le pouvoir de transférer son siège d’identité du système éphémère intellect-matière au système supérieur âme-morontia, lequel, en association avec l’Ajusteur de Pensée, est créé comme nouveau véhicule pour la manifestation de la personnalité. 112:5.7 Si jamais il y a un doute sur l’opportunité de faire avancer une identité humaine sur les mondes des maisons, les gouvernements de l’univers décident invariablement dans l’intérêt personnel de l’individu. Sans hésiter, ils élèvent cette âme au statut d’être transitionnel, tout en continuant leurs observations sur ses intentions morontielles et ses desseins spirituels émergents. Ainsi, la divine justice est certaine d’être accomplie et la divine miséricorde se voit accorder une nouvelle occasion d’étendre son ministère. 112:5.9 Cela ne signifie pas que les êtres humains doivent bénéficier d’une seconde chance après avoir rejeté la première ; il n’en est nullement ainsi. Mais cela signifie que toutes les créatures volitives doivent avoir une véritable occasion de faire un choix indubitable, pleinement conscient et définitif. 112:5.10 Après leur mort, les humains les plus évolués spirituellement et cosmiquement se rendent immédiatement sur les mondes des maisons. En général, ce dispositif opère pour ceux qui ont un gardien séraphique affecté à leur personne. D’autres mortels peuvent être détenus jusqu’à ce que le jugement de leurs affaires ait été parachevé, après quoi ils peuvent aller aux mondes des maisons. Ils peuvent aussi être affectés aux rangs des survivants endormis qui seront repersonnalisés en masse à la fin de la dispensation planétaire en cours. 112:5.12 Un élément réel, un produit de l’évolution humaine, quelque chose en sus du Moniteur de Mystère, survit à la mort. Cette entité nouvellement apparue est l’âme, et elle survit à la mort de votre corps physique aussi bien qu’à celle de votre mental matériel. Cet enfant d’ascendance humaine et divine constitue l’élément survivant d’origine terrestre ; c’est le moi morontiel, l’âme immortelle. 112:5.13 Cet enfant, dont la signification persiste et la valeur survit, est entièrement inconscient pendant la période allant de la mort à la repersonnalisation ; il est confié au gardien séraphique de la destinée pendant toute la période d’attente. 112:5.15 Pendant le transit des mortels survivants entre leur monde d’origine et les mondes des maisons, que leur personnalité ait été reconstituée à la troisième période, ou qu’elle fasse son ascension à l’époque d’une résurrection collective, les données constitutives de leur personnalité sont fidèlement préservées par les archanges sur leurs mondes d’activités spéciales. Les archanges ne sont pas les conservateurs de la personnalité (comme les anges gardiens conservent l’âme) mais il n’en est pas moins vrai que tout facteur identifiable de personnalité est efficacement préservé sous la garde de ces fidèles dépositaires des éléments de la survie humaine. 112:5.16 La situation qui rend la repersonnalisation possible est créée dans les salles de résurrection des planètes réceptrices morontielles de l’univers local. Là, dans les chambres d’assemblage de la vie, les autorités supervisantes fournissent cette combinaison d’énergie universelle – morontielle, mentale et spirituelle – qui permet de restituer la conscience au survivant endormi. Le réassemblage des parties constituantes d’une personnalité autrefois matérielle implique : 112:5.17 1. La construction d’une forme appropriée, un modèle morontiel d’énergie, dans laquelle le nouveau survivant peut établir le contact avec la réalité non spirituelle, et à l’intérieur de laquelle la variante morontielle du mental cosmique peut être mise en circuit. 112:5.18 2. Le retour de l’Ajusteur chez la créature morontielle en attente. L’Ajusteur est l’éternel conservateur de votre identité ascendante. 112:5.19 3. Quand ces conditions préalables à la repersonnalisation ont été réunies, le conservateur séraphique des potentialités de l’âme immortelle assoupie, avec l’assistance de nombreuses personnalités cosmiques, attribue cette entité morontielle sur et dans la forme corporelle et mentale morontielle préparée à cet effet. Cela parachève la repersonnalisation, la reconstitution de la mémoire, de la clairvoyance et de la conscience – l’identité. 112:5.21 Quand vous vous réveillerez ainsi sur le monde des maisons de Jérusem, vous serez tellement changé, votre transformation spirituelle sera si grande que, sans l’aide de votre Ajusteur de Pensée et du gardien de la destinée qui rattacheront si pleinement votre nouvelle vie sur les nouveaux mondes à votre ancienne vie sur votre premier monde, il vous serait d’abord difficile de relier votre nouvelle conscience morontielle aux réminiscences de votre identité antérieure. Malgré la continuité de l’individualité personnelle, une grande partie de votre vie de mortel vous paraitrait d’abord un vague rêve embrumé. Toutefois, le temps clarifiera beaucoup de souvenirs associés à votre vie de mortel. 112:5.22 L’Ajusteur de Pensée ne vous rappellera et ne vous répètera que les souvenirs et les expériences formant une partie essentielle de votre carrière universelle. Si l’Ajusteur a été associé à l’évolution de quoi que ce soit dans le mental humain, alors ces expériences dignes d’intérêt survivront dans la conscience éternelle de l’Ajusteur. Toutefois, une grande partie de votre vie passée et de vos souvenirs n’ayant ni signification spirituelle ni valeur morontielle, périront avec le cerveau matériel. Bien des expériences matérielles disparaitront comme d’anciens échafaudages vous ayant servi de pont pour passer au niveau morontiel et n’ayant désormais plus d’utilité dans l’univers. Mais la personnalité et les relations entre personnalités ne sont jamais des échafaudages ; la mémoire humaine des relations de personnalités a une valeur cosmique et persistera. Sur les mondes des maisons, non seulement vous connaitrez et serez connus de ceux qui furent vos associés dans la courte mais mystérieuse vie physique sur Urantia, mais vous vous les rappellerez et ils se souviendront de vous. 6. Le moi morontiel 112:6.3 Dans la vie morontielle, la forme visible de la personnalité varie directement d’après la nature de la personnalité intérieure, en s’y adaptant de plus en plus à mesure que les niveaux s’élèvent. Sur le niveau spirituel, la forme extérieure et la nature intérieure commencent à s’approcher d’une identification complète qui se perfectionne progressivement sur les niveaux d’esprit de plus en plus élevés. 112:6.5 Pendant les premiers temps qui suivent la survie, la personnalité ascendante est guidée, dans une large mesure, par les modèles de caractère hérités de sa vie humaine et par l’action nouvellement apparue de la mota morontielle. 112:6.6 Dans la carrière de l’univers local, il n’y a pas d’influences comparables aux sept esprits-mentaux adjuvats de l’existence humaine. Le mental morontiel doit évoluer par contact direct avec le mental cosmique, tel que ce mental cosmique a été modifié et traduit par la source créative de l’intellect de l’univers local – la Divine Ministre. 112:6.8 La persistance de la mémoire est la preuve que l’identité de l’individualité originelle est retenue ; elle est essentielle pour parachever l’autoconscience de la continuité et de l’expansion de la personnalité. Les mortels qui s’élèvent sans Ajusteur dépendent de l’instruction de leurs associés séraphiques pour reconstruire leur mémoire humaine ; à part cela, l’âme morontielle des mortels fusionnés avec l’Esprit n’est pas limitée. Le modèle de la mémoire persiste dans l’âme, mais ce modèle requiert la présence de l’ancien Ajusteur pour devenir immédiatement capable de se réaliser en tant que mémoire continue. 7. Fusion avec l’Ajusteur 112:7.1 La fusion avec l’Ajusteur transmet à la personnalité des actualités éternelles qui n’étaient auparavant que potentielles. Parmi ces nouvelles dotations, on peut mentionner : la fixation de la qualité de divinité, la mémoire et l’expérience de l’éternité passée, l’immortalité et une phase d’absoluité potentielle qualifiée. 112:7.3 La fusion avec l’Ajusteur s’effectue habituellement pendant que l’ascendeur réside dans son système local. Elle peut se produire sur sa planète natale comme une transcendance de la mort naturelle ; elle peut avoir lieu sur n’importe quel monde des maisons ou au quartier général du système. La fusion peut même être retardée jusqu’au moment du séjour au siège de la constellation ; ou encore, dans certains cas spéciaux, elle peut ne pas être consommée avant que l’ascendeur ait atteint la capitale de l’univers local. 112:7.4 Quand la fusion avec l’Ajusteur a été effectuée, la carrière éternelle de la personnalité ne court plus aucun danger dans l’avenir. 112:7.5 La fusion avec l’Ajusteur ne se produit jamais avant que les décrets du superunivers aient confirmé que la nature humaine a porté son choix d’une manière définitive et irrévocable sur la carrière éternelle. 112:7.10 Maintenant, ces deux identités n’en font plus qu’une ; nul évènement du temps ou de l’éternité ne peut plus séparer l’homme et l’Ajusteur ; ils sont inséparables, ils ont fusionné pour l’éternité. 112:7.15 La destinée actuellement connue des mortels survivants est le Corps Paradisiaque de la Finalité ; c’est aussi le but de la destinée pour tous les Ajusteurs de Pensée qui ont été joints dans une union éternelle à leur compagnon mortel. Les finalitaires du Paradis travaillent présentement à de nombreuses entreprises dans le grand univers, mais nous supposons tous qu’ils auront d’autres tâches peut-être encore plus célestes à accomplir dans le lointain futur, après que les sept superunivers auront été ancrés dans la lumière et la vie, et que le Dieu du fini aura finalement émergé du mystère qui entoure aujourd’hui cette Déité Suprême. 112:7.17 Nous croyons que les mortels fusionnés avec leur Ajusteur, ainsi que leurs compagnons finalitaires, sont destinés à fonctionner, d’une façon ou d’une autre, dans l’administration des univers du premier niveau d’espace extérieur. 112:7.20 [Présenté par un Messager Solitaire d’Orvonton.] Fascicule 113. Les gardiens séraphiques de la destinée 113:0.1 Après avoir présenté nos exposés sur les Esprits Tutélaires du Temps et l’Armée des Messagers de l’Espace, nous en venons à l’étude des anges gardiens, les séraphins consacrés au ministère auprès des mortels individuels pour l’élévation et la perfection desquels tout l’immense plan de survie et de progression spirituelle a été préparé. 113:0.2 Les séraphins sont les traditionnels anges célestes, les esprits tutélaires qui vivent si près de vous et font tant pour vous. Ils ont servi sur Urantia depuis les tout premiers temps de l’intelligence humaine. 1. Les anges gardiens 113:1.1 L’enseignement au sujet des anges gardiens n’est pas un mythe ; certains groupes d’êtres humains ont effectivement des anges personnels. 113:1.7 Les êtres humains dans le cercle initial, le septième, ont un ange gardien et une compagnie de chérubins assistants qui sont affectés à la garde vigilante de mille mortels. Dans le sixième cercle, un couple séraphique et une compagnie de chérubins sont affectés à guider les mortels ascendants par groupes de cinq-cents. Quand le cinquième cercle est atteint, les êtres humains sont groupés en compagnies d’environ cent, et un couple de gardiens séraphiques, avec un groupe de chérubins, les prend en charge. Après avoir atteint le quatrième cercle, les mortels sont groupés par dix, et là encore un couple de séraphins, assisté d’une compagnie de chérubins, est chargé de veiller sur eux. 113:1.8 Quand un mental humain transcende l’inertie de l’hérédité animale et atteint le troisième cercle d’intellectualité humaine et de spiritualité acquise, un ange personnel (en réalité deux) sera désormais entièrement et exclusivement consacré à ce mortel ascendant. Ainsi, en plus des Ajusteurs de Pensée intérieurs toujours présents et de plus en plus efficaces, ces âmes humaines reçoivent l’assistance indivise de ces gardiens personnels de la destinée, dans tous leurs efforts pour compléter l’expérience du troisième cercle, traverser le second et atteindre le premier. 2. Les gardiens de la destinée 113:2.1 Les séraphins ne sont pas appelés gardiens de la destinée avant le moment où ils ont été désignés pour s’associer à une âme humaine qui a réalisé un ou plusieurs des trois accomplissements suivants : elle a pris la décision suprême de devenir semblable à Dieu, ou elle est entrée dans le troisième cercle, ou elle a été enrôlée dans l’un des corps de réserve de la destinée. 113:2.4 Quand des êtres humains ne réussissent pas à survivre, leurs gardiens personnels ou collectifs peuvent servir, à maintes reprises, dans des rôles semblables sur la même planète. 113:2.5 Les anges développent une affection durable pour leurs associés humains, et une chaude amitié pour eux naitrait aussi en vous si seulement vous pouviez vous faire une image d’eux. Dépouillés de vos corps matériels et nantis de formes spirituelles, vous seriez très proches des anges par beaucoup d’attributs de la personnalité. Ils partagent la plupart de vos émotions et en éprouvent quelques-unes en supplément. 113:2.9 Quand un couple séraphique accepte une affectation de gardien, il sert ainsi pour le reste de la vie de l’être humain intéressé. Le complément d’être (l’un des deux anges) devient l’historien de l’entreprise. Ces séraphins complémentaires sont les anges enregistreurs pour les mortels des mondes évolutionnaires. Les archives sont conservées par le couple de chérubins (un chérubin et un sanobin) qui est toujours associé aux gardiens séraphiques, mais ces archives sont toujours parrainées par l’un des séraphins. 3. Position par rapport à d’autres influences spirituelles 113:3.1 L’une des choses les plus importantes qu’un gardien de la destinée fasse pour son sujet mortel consiste à effectuer une coordination personnelle des nombreuses influences d’esprit impersonnelles qui habitent, entourent et affectent le mental et l’âme de la créature matérielle en évolution. Le ministère de l’ange gardien unifie plus ou moins toutes ces influences et leur permet d’être mieux appréciées par la nature morale en expansion de la personnalité humaine évoluante. 113:3.2 Ce gardien séraphique peut relier et relie plus spécialement entre eux les multiples agents et influences de l’Esprit Infini, depuis les domaines des contrôleurs physiques et des esprits-mentaux adjuvats jusqu’au Saint-Esprit de la Divine Ministre et à la présence de l’Esprit Omniprésent de la Troisième Source-Centre du Paradis. 113:3.3 L’Ajusteur est la présence du Père ; l’Esprit de Vérité est la présence des Fils. Ces dotations divines sont unifiées et coordonnées sur les niveaux inférieurs d’expérience spirituelle humaine par le ministère des gardiens séraphiques. 113:3.4 C’est là que se révèle la raison pour laquelle le gardien séraphique devient finalement le conservateur personnel des modèles mentaux, des formules de la mémoire et des réalités de l’âme du survivant humain pendant l’intervalle entre sa mort physique et sa résurrection morontielle. 4. Domaines d’action séraphiques 113:4.1 Les séraphins sont des stimulateurs du mental ; ils cherchent continuellement à provoquer, dans le mental humain, des décisions propices à l’atteinte des cercles. Ils ne le font pas comme les Ajusteurs, qui opèrent de l’intérieur et par l’âme ; ils agissent plutôt de l’extérieur vers l’intérieur en travaillant par l’environnement social, éthique et moral des êtres humains. 113:4.2 L’homme mortel soumis aux directives de l’Ajusteur est également réceptif à la gouverne séraphique. L’Ajusteur est l’essence de la nature éternelle de l’homme ; le séraphin est l’éducateur de la nature évoluante de l’homme, le mental mortel dans cette vie et l’âme morontielle dans la suivante. Sur les mondes des maisons, vous aurez conscience et connaissance des instructeurs séraphiques, mais, dans leur première vie, les hommes n’en sont généralement pas conscients. 113:4.3 Les séraphins opèrent comme éducateurs en guidant les pas de la personnalité humaine dans des sentiers d’expériences nouvelles et progressives. 113:4.4 L’impulsion à l’adoration a largement son origine dans les suggestions spirituelles des adjuvats mentaux supérieurs, renforcées par les directives de l’Ajusteur. Mais le besoin de prier, que les mortels conscients de Dieu éprouvent si fréquemment, prend souvent naissance à la suite d’une influence séraphique. Le gardien séraphique manœuvre constamment l’environnement humain en vue d’augmenter la perspicacité cosmique de l’ascendeur humain afin qu’un tel candidat à la survie réalise, de meilleure façon, la présence de l’Ajusteur intérieur et apporte, ainsi, une coopération accrue à la mission spirituelle de la divine présence. 5. Le ministère séraphique auprès des mortels 113:5.1 Les anges ne forcent pas le sanctuaire du mental humain. Ils ne manipulent pas la volonté des mortels. Le gardien de la destinée vous influence de toutes les manières compatibles avec la dignité de votre personnalité. 113:5.3 Les séraphins agissent pour votre compte tout à fait indépendamment de vos appels directs. Ils exécutent les ordres de leurs supérieurs et fonctionnent ainsi sans se soucier de vos caprices passagers ni de votre humeur changeante. Cela n’implique pas que vous ne puissiez rendre leurs tâches plus aisées ou plus difficiles, mais plutôt que les anges ne sont pas directement concernés par vos appels ou vos prières. 113:5.4 Les séraphins vous gardent et ne cherchent pas à vous influencer directement. Il vous faut dresser la carte de votre propre parcours, mais ensuite les anges agissent pour faire le meilleur usage possible de la route que vous avez choisie. 113:5.5 Dans certaines circonstances, les séraphins peuvent agir comme ministres sous forme matérielle auprès des êtres humains, mais les cas où cela se produit sont fort rares. 6. Les anges gardiens après la mort 113:6.1 Quand vous mourez, votre curriculum de vie, vos spécifications d’identité, et l’entité morontielle de l’âme humaine sont fidèlement conservés par le gardien de la destinée avec toutes les autres valeurs rattachées à votre existence future, tout ce qui constitue votre moi, votre vrai moi, sauf l’identité de l’existence continue représentée par l’Ajusteur qui s’en va et l’actualité de la personnalité. 113:6.4 Les gardiens personnels dont les sujets ne vont pas immédiatement sur les mondes des maisons n’attendent pas là, dans l’oisiveté, l’appel nominal du jugement dispensationnel ; ils sont réaffectés à de nombreuses missions tutélaires dans tout l’univers. 113:6.5 Le séraphin gardien est le fidéicommissaire conservateur des valeurs de survie de l’âme endormie du mortel, tandis que l’Ajusteur absent est l’identité de cet être immortel de l’univers. Quand les deux collaborent dans les salles de résurrection de maisonnia en conjonction avec la forme morontielle nouvellement construite, le réassemblage des facteurs constituants de la personnalité de l’ascendeur mortel a lieu. 113:6.6 L’Ajusteur vous identifiera. L’ange gardien vous repersonnalisera et vous présentera de nouveau au fidèle Moniteur de vos jours terrestres. 113:6.7 Cependant, quand un âge planétaire se termine, quand on rassemble ceux qui se trouvent dans les cercles inférieurs d’accomplissement humain, c’est leurs gardiens collectifs qui les réassemblent dans les salles de résurrection des sphères des maisons.» 113:6.8 La technique de la justice exige que les gardiens personnels ou collectifs répondent à l’appel nominal dispensationnel au nom de toutes les personnalités non survivantes. Les Ajusteurs de ces non-survivants ne reviennent pas ; quand l’appel a lieu, le séraphin répond, mais les Ajusteurs ne répondent pas. Cela constitue la « résurrection des injustes », en réalité la constatation officielle de leur cessation d’existence en tant que créatures. 113:6.9 Les gardiens collectifs peuvent servir sur une planète d’âge en âge et devenir, finalement, les conservateurs des âmes endormies de milliers et de milliers de survivants endormis. Ils peuvent servir ainsi sur de nombreux mondes différents dans un système donné, puisque la réponse de résurrection a lieu sur les mondes des maisons. 113:6.10 Tous les gardiens personnels et collectifs du système de Satania qui s’égarèrent dans la rébellion de Lucifer doivent être détenus sur Jérusem jusqu’au jugement final de la rébellion, bien que nombre d’entre eux se soient sincèrement repentis de leur folie. Les Censeurs Universels ont déjà, de manière discrétionnaire, enlevé à ces gardiens désobéissants et infidèles tous les éléments des âmes qui leur avaient été confiées et commis la conservation de ces réalités morontielles à la garde de seconaphins volontaires. 7. Les séraphins et la carrière ascendante 113:7.1 Le premier éveil sur les rives du monde des maisons marque vraiment une date dans la carrière d’un mortel ascendant. C’est là que vous voyez effectivement, pour la première fois, les compagnons angéliques longtemps aimés et toujours présents de vos jours terrestres. C’est là aussi que vous devenez vraiment conscient de l’identité et de la présence du Moniteur divin qui a si longtemps habité votre mental sur terre. Une telle expérience constitue un glorieux réveil, une véritable résurrection. 113:7.2 Sur les sphères morontielles, les séraphins accompagnateurs (il y en a deux) sont ouvertement vos compagnons. Non seulement ces anges s’associent à vos progrès dans la carrière des mondes de transition en vous aidant de toutes les manières possibles à acquérir le statut morontiel et spirituel, mais ils saisissent aussi l’occasion d’avancer en étudiant eux-mêmes dans les écoles complémentaires pour séraphins évolutionnaires, entretenues sur les mondes des maisons. 113:7.3 La race humaine fut créée juste un peu inférieure aux types les plus simples des ordres angéliques. C’est pourquoi, la première affectation de votre vie morontielle sera d’assister les séraphins dans le travail immédiat qui vous attend au moment où vous atteignez la conscience de personnalité après avoir été dégagé des liens de la chair. 113:7.4 Avant de quitter les mondes des maisons, tous les ascendeurs mortels auront des associés ou gardiens séraphiques permanents. Quand vous atteignez la maturité de l’état morontiel, vos anges gardiens vous accompagnent à travers Jérusem et les mondes associés de progrès et de culture du système. Après cela, ils vont avec vous sur Édentia et ses soixante-dix sphères de vie sociale avancée. Ultérieurement, ils vous piloteront jusqu’aux Melchizédeks et vous suivront dans la magnifique carrière des mondes-sièges de l’univers. Et, quand vous aurez assimilé la sagesse et la culture des Melchizédeks, ils vous emmèneront sur Salvington où vous vous trouverez face à face avec le Souverain de tout Nébadon. Ces guides séraphiques vous suivront encore à travers les secteurs, mineurs et majeurs, du superunivers jusqu’aux mondes d’accueil d’Uversa, et resteront avec vous jusqu’au moment final où un seconaphin vous emportera dans le long voyage vers Havona. 113:7.5 Quelques gardiens de la destinée attachés aux pèlerins ascendants durant leur carrière terrestre les suivent dans leur parcours à travers Havona. Les autres font leurs adieux temporaires à leurs associés humains de longue date, et ensuite, pendant que ces ascendeurs traversent les cercles de l’univers central, ces gardiens de la destinée franchissent les cercles de Séraphington. Ils seront prêts sur les rives du Paradis quand leurs associés mortels s’éveilleront du dernier sommeil temporel de transit dans les nouvelles expériences de l’éternité. Ces séraphins ascendants entrent ultérieurement dans différents services du corps finalitaire et du Corps Séraphique du Parachèvement. 113:7.6 L’homme et l’ange peuvent être ou ne pas être réunis dans le service éternel, mais quel que soit l’endroit où les séraphins sont affectés, ils restent toujours en communication avec leurs anciens pupilles des mondes évolutionnaires, les mortels ascendants du temps. 113:7.7 Pour les séraphins, la manière la plus sûre d’arriver jusqu’aux Déités du Paradis consiste à guider avec succès une âme d’origine évolutionnaire jusqu’aux portes du Paradis. C’est pourquoi une affectation comme gardien de la destinée est le poste séraphique le plus hautement apprécié. 113:7.9 [Présenté par le chef des séraphins stationné sur Urantia.] Fascicule 114. Le gouvernement planétaire des séraphins 114:0.1 Les Très Hauts gouvernent dans les royaumes des hommes au moyen de beaucoup de forces et d’agents célestes, mais principalement par le ministère des séraphins. 114:0.3 Les séraphins et leurs chérubins associés s’occupent activement des détails du gouvernement suprahumain d’une planète, spécialement sur les mondes isolés par suite de rébellion. Les anges, habilement aidés par les médians, fonctionnent sur Urantia comme de véritables ministres supramatériels exécutant les ordres du gouverneur général résident et de tous ses associés et subordonnés. En tant que classe, les séraphins occupent beaucoup d’autres postes que ceux de gardien individuel ou collectif. 114:0.4 Urantia n’est pas dépourvue d’une supervision appropriée et efficace par les dirigeants de son système, de sa constellation et de son univers local, mais son gouvernement planétaire ne ressemble à celui d’aucun autre monde dans le système de Satania, ni même dans tout Nébadon. 1. La souveraineté d’Urantia 114:1.1 La souveraineté originelle d’Urantia était à la charge du souverain du système de Satania. Il la délégua d’abord à une commission mixte de Melchizédeks et de Porteurs de Vie, et ce groupe opéra sur Urantia jusqu’à l’arrivée d’un Prince Planétaire régulièrement nommé. Après la chute du Prince Caligastia, à l’époque de la rébellion de Lucifer, Urantia n’eut pas de relation sûre et bien établie avec l’univers local et ses divisions administratives jusqu’à ce que Micaël eût parachevé son effusion dans la chair et que l’Union des Jours l’eût proclamé Prince Planétaire d’Urantia. Cette proclamation fixa, en principe pour toujours, le statut de votre monde en sécurité, mais, en pratique, le Fils Créateur Souverain ne fit rien pour administrer personnellement la planète, sauf qu’il établit sur Jérusem la commission de vingt-quatre anciens mortels d’Urantia avec autorité pour le représenter dans le gouvernement d’Urantia et de toutes les autres planètes en quarantaine du système. Un membre de ce conseil réside maintenant en permanence sur Urantia comme gouverneur général résident. 114:1.2 L’autorité de vice-gérant pour agir à la place de Micaël comme Prince Planétaire a été récemment conférée à Machiventa Melchizédek, mais ce Fils de l’univers local n’a pas pris la moindre mesure pour modifier le régime planétaire actuel des administrations successives des gouverneurs généraux résidents. 2. Le conseil des superviseurs planétaires 114:2.1 Depuis l’époque de l’effusion de Micaël sur votre monde, la direction générale d’Urantia a été confiée sur Jérusem à un groupe spécial composé de vingt-quatre anciens Urantiens. Les qualifications pour faire partie de cette commission nous sont inconnues, mais nous avons constaté que ceux qui en sont devenus membres ont tous contribué à étendre la souveraineté du Suprême dans le système de Satania. Par nature, ils étaient tous de vrais dirigeants quand ils opéraient sur Urantia. 114:2.6 Nul ne sait combien de temps ces vingt-quatre conseillers d’Urantia continueront dans leur présent statut, détachés du programme régulier des activités universelles. Sans aucun doute, ils poursuivront leur présent service jusqu’à ce que se produise, dans le statut planétaire, un changement tel que la fin d’une dispensation, la pleine prise de pouvoir par Machiventa Melchizédek, le jugement final de la rébellion de Lucifer ou la réapparition de Micaël sur le monde de son effusion finale. Le présent gouverneur général résident d’Urantia incline à croire que tous, sauf Machiventa, pourraient être libérés pour l’ascension vers le Paradis dès que le système de Satania sera rétabli dans les circuits de la constellation. Toutefois, d’autres opinions ont également cours. 3. Le gouverneur général résident 114:3.1 Tous les cent ans du temps d’Urantia, le corps des vingt-quatre superviseurs planétaires de Jérusem désigne un de ses membres pour séjourner sur votre monde et y agir comme son délégué exécutif, comme gouverneur général résident. 114:3.2 Le gouverneur général résident n’a aucune autorité personnelle effective pour diriger les affaires du monde, sauf en tant que représentant des vingt-quatre conseillers de Jérusem. Il agit comme coordonnateur de l’administration suprahumaine ; il est le chef respecté et le dirigeant universellement reconnu des êtres célestes exerçant leur fonction sur Urantia. Tous les ordres d’armées angéliques le considèrent comme leur directeur coordonnateur, tandis que les Médians Unis considèrent les gouverneurs généraux successifs comme leurs pères planétaires. 114:3.5 Le gouverneur planétaire, étant un citoyen de Jérusem, peut opérer comme porte-parole du Souverain du Système. Les autorités de la constellation sont représentées directement par un Fils Vorondadek, l’observateur d’Édentia. 4. Le Très Haut observateur 114:4.1 La souveraineté d’Urantia est encore compliquée du fait que jadis, peu après la rébellion planétaire, le gouvernement de Norlatiadek a pris l’initiative discrétionnaire d’exercer l’autorité planétaire. Un Fils Vorondadek, observateur pour les Très Hauts d’Édentia, réside encore sur Urantia comme fidéicommissaire de la souveraineté planétaire, en l’absence d’action directe par Micaël. 114:4.4 Un Très Haut observateur jouit du pouvoir discrétionnaire de prendre en mains le gouvernement de la planète en temps de crise planétaire grave, et les annales rapportent que ce fut trente-trois fois le cas dans l’histoire d’Urantia. À ces époques, le Très Haut observateur fait fonction de Très Haut régent. Il exerce alors une autorité indiscutée sur tous les ministres et administrateurs résidant sur la planète, à la seule exception de l’organisation divisionnaire des archanges. 5. Le gouvernement planétaire 114:5.1 L’administration actuelle d’Urantia est vraiment difficile à décrire. Le gouverneur général est un chef exécutif provisoire et consultatif, le Très Haut observateur ayant le droit de veto. Nul pouvoir judiciaire n’opère sur la planète avec une autorité absolue, il n’y a que des commissions de conciliation. 114:5.3 L’absence de l’état-major d’un Prince Planétaire et du régime matériel d’un Fils et d’une Fille Adamiques est partiellement compensée par le ministère spécial des séraphins et par les services exceptionnels des créatures médianes. L’absence du Prince Planétaire est efficacement compensée par la présence trine des archanges, du Très Haut observateur et du gouverneur général. 114:5.2 Par consentement mutuel, la majorité des problèmes impliquant des séraphins et des médians est tranchée par le gouverneur général. Toutefois, sauf quand le gouverneur général exprime les ordres des vingt-quatre conseillers, ses ordonnances sont toutes sujettes à appel auprès des commissions de conciliation, auprès des autorités locales constituées pour le fonctionnement planétaire ou même auprès du Souverain Systémique de Satania. 6. Les maitres séraphins de la supervision planétaire 114:6.1 Quand le premier gouverneur général arriva sur Urantia, en même temps que l’effusion de l’Esprit de Vérité, il était accompagné de douze groupes de séraphins spéciaux, diplômés de Séraphington, qui furent immédiatement affectés à certains services planétaires particuliers. 114:6.2 Tout en opérant sous la supervision générale du gouverneur général résident, ces douze groupes d’anges reçoivent directement leurs ordres du conseil séraphique des douze chefs en exercice de chaque groupe. Ce conseil sert aussi de cabinet volontaire pour le gouverneur général résident. 114:6.4 Les douze corps de maitres séraphins de la supervision planétaire opèrent sur Urantia comme suit : 114:6.5 1. Les anges de l’époque. Ces ministres célestes sont chargés de surveiller et de diriger les affaires de chaque génération afin qu’elles s’insèrent selon les prévisions dans la mosaïque de l’âge durant lequel elles apparaissent. 114:6.6 2. Les anges du progrès. Ils encouragent le développement de la tendance au progrès, inhérente aux créatures évolutionnaires. 114:6.7 3. Les gardiens de la religion. Ils s’efforcent de maintenir les idéaux de ce qui a survécu, afin d’assurer la sécurité du transit des valeurs morales entre deux époques. 114:6.8 4. Les anges de la vie nationale. Ils sont les « anges des trompettes », dirigeant les accomplissements politiques de la vie nationale sur Urantia. 114:6.9 5. Les anges des races. Ils travaillent à conserver les races évolutionnaires du temps, sans se soucier de leurs enchevêtrements politiques et de leurs groupements religieux. 114:6.10 6. Les anges du futur. Ils sont les anges des projets, qui prévoient un âge futur et font des plans pour réaliser le meilleur d’une nouvelle dispensation en progrès. 114:6.11 7. Les anges de l’illumination. Ces anges s’occupent d’instruire mentalement et moralement les individus, familles, groupes, écoles, communautés, nations et les races entières. 114:6.12 8. Les anges de la santé. Ils sont les ministres séraphiques affectés à l’assistance des agents humains consacrés à promouvoir la santé et la prévention contre les maladies. 114:6.13 9. Les séraphins du foyer. Urantia bénéficie de cet ordre de ministres angéliques consacrés à préserver et à faire progresser la vie des foyers, institution fondamentale de la civilisation humaine. 114:6.14 10. Les anges de l’industrie. Ce groupe séraphique s’occupe de stimuler le développement industriel et d’améliorer les conditions économiques parmi les peuples d’Urantia. 114:6.15 11. Les anges du divertissement. Ils cherchent toujours à élever le niveau des divertissements des hommes et à promouvoir ainsi l’emploi le plus profitable des loisirs humains. 114:6.16 12. Les anges du ministère suprahumain. Ils sont les anges des anges, les séraphins affectés au ministère de toutes les autres vies suprahumaines, temporaires ou permanentes sur la planète. 114:6.18 Aucun de ces groupes angéliques n’exerce de contrôle direct ou arbitraire sur les domaines de leur affectation. Ils ne peuvent contrôler totalement les affaires de leurs champs d’action respectifs, mais ils peuvent, et ils le font, manipuler les conditions planétaires et associer des circonstances de manière à influencer favorablement les sphères d’activité humaine auxquelles ils sont attachés. 114:6.19 Ils sont incapables d’introduire des concepts nouveaux et plus élevés dans le mental humain, mais agissent souvent pour intensifier un idéal supérieur déjà apparu dans l’intellect humain. 114:6.20 En dehors de ces nombreux moyens d’action positive, les maitres séraphins assurent le progrès planétaire contre les périls vitaux en mobilisant, en entrainant et en maintenant le corps de réserve de la destinée. La principale fonction de ces réservistes est de protéger le progrès évolutionnaire contre un effondrement. Ils représentent le dispositif mis en place par les forces célestes pour se prémunir contre les surprises ; ce corps est leur garant contre les désastres. 7. Le corps de réserve de la destinée 114:7.1 Ce corps comprend les hommes et les femmes de chaque génération choisis par les directeurs spirituels du royaume pour contribuer au ministère de miséricorde et de sagesse auprès des enfants du temps sur les mondes évolutionnaires. 114:7.2 Quand des êtres humains sont choisis comme protecteurs de la destinée planétaire et deviennent des individus pivots dans les plans poursuivis par les administrateurs du monde, alors le chef planétaire des séraphins confirme leur attachement temporel au corps séraphique et désigne des gardiens personnels de la destinée pour servir auprès de ces mortels réservistes. 114:7.7 Sur Urantia, il y a douze corps de réserve de la destinée, un pour chacun des groupes planétaires de supervision séraphique. 114:7.8 Les douze groupes urantiens de réservistes de la destinée se composent d’habitants mortels de la sphère, qui ont été formés pour occuper de nombreuses positions clefs sur terre et sont maintenus prêts à agir en cas d’urgence planétaire. L’ensemble de ces corps comprend présentement 962 personnes. À l’exception de moins d’une vingtaine de personnalités de contact, les membres de ce groupe unique n’ont aucunement conscience d’avoir été préparés pour agir éventuellement dans certaines crises planétaires. Ces réservistes mortels sont choisis par les corps auxquels ils sont respectivement attachés ; ils sont également entrainés et préparés dans leur mental profond par la technique conjuguée du ministère de l’Ajusteur de Pensée et du gardien séraphique. 114:7.9 Dans une certaine mesure, c’est grâce à ces petits groupes de personnalités ayant des vues d’avenir que la civilisation spirituelle progresse et que les Très Hauts peuvent régner dans les royaumes des hommes. Les hommes et les femmes de ces corps de réserve de la destinée ont ainsi divers degrés de contact avec leurs Ajusteurs par le ministère intermédiaire des créatures médianes ; mais ces mêmes mortels sont peu connus de leurs compagnons, sauf dans les rares crises sociales et situations spirituelles critiques où ces personnalités de réserve agissent pour empêcher l’effondrement de la culture évolutionnaire ou l’extinction de la lumière de la vérité vivante. Sur Urantia, ces réservistes de la destinée n’ont été que rarement mis en vedette dans les pages de l’histoire humaine. 114:7.10 Les réservistes opèrent inconsciemment comme conservateurs des connaissances planétaires essentielles. 114:7.14 Les mortels urantiens, qui subissent un isolement spirituel relatif de leur monde par rapport à certains circuits de l’univers local, ne devraient pas se laisser aller à éprouver un sentiment d’abandon cosmique ou d’orphelinage planétaire. Il existe, sur la planète, une supervision suprahumaine très précise et efficace des affaires du monde et des destinées humaines. 114:7.18 [Présenté par le Chef des Séraphins stationné sur Urantia.] Fascicule 115. L’Être Suprême 1. Relativité des cadres conceptuels 115:1.3 En vue de faciliter la compréhension des mortels de l’univers des univers, nous avons appelé finis, absonites et absolus les divers niveaux de la réalité cosmique. Parmi eux, seul l’absolu est éternel sans qualification, vraiment existentiel. 115:1.4 Les domaines du fini existent en vertu du dessein éternel de Dieu. Les créatures finies, supérieures et inférieures, peuvent proposer des théories, et elles l’ont fait, sur la nécessité du fini dans l’économie cosmique, mais, en dernière analyse, le fini existe parce que Dieu l’a ainsi voulu. On ne peut expliquer l’univers, et une créature finie ne peut offrir un motif rationnel pour sa propre existence individuelle, sans faire appel aux actes antérieurs et à la volonté préexistante d’êtres ancestraux, Créateurs ou procréateurs. 2. La base absolue de la suprématie 115:2.1 Du point de vue existentiel, rien de nouveau ne peut arriver dans aucune des galaxies, car le parachèvement de l’infinité inhérent au JE SUIS est éternellement présent dans les sept Absolus. Mais le fait que l’infinité soit ainsi existentiellement présente dans ces associations absolues ne rend nullement impossible de réaliser de nouveaux expérientiels cosmiques. Du point de vue des créatures finies, l’infinité contient beaucoup de facteurs potentiels, d’éléments comportant une possibilité future plutôt qu’une actualité présente. 115:2.3 Tout le plan de la création et de l’évolution universelles sur tous les niveaux expérientiels est apparemment une affaire de conversion des potentialités en actualités. 3. L’Originel, l’Actuel et le Potentiel 115:3.2 Le mental ne peut jamais espérer saisir le concept d’un Absolu sans essayer d’abord de fractionner l’unité de cette réalité. Le mental unifie toutes les divergences, mais, en l’absence totale de telles divergences, le mental ne trouve aucune base pour tenter de formuler des concepts compréhensibles. 115:3.5 Une conception fondamentale du niveau absolu implique un postulat de trois phases : 115:3.6 1. L’Originel. Le concept non qualifié de la Source-Centre Première, la manifestation initiale du JE SUIS dont toute réalité tire son origine. 115:3.7 2. L’Actuel. L’union des trois Absolus d’actualité, les Sources-Centres Deuxième, Troisième et du Paradis. Cette triodité du Fils Éternel, de l’Esprit Infini et de l’Ile du Paradis constitue la révélation actuelle de l’originalité de la Source-Centre Première. 115:3.8 3. Le Potentiel. L’union des trois Absolus de potentialité, l’Absolu de Déité, l’Absolu Non Qualifié et l’Absolu Universel. Cette triodité de potentialité existentielle constitue la révélation potentielle de l’originalité de la Source-Centre Première. 115:3.9 L’interassociation de l’Originel, de l’Actuel et du Potentiel produit les tensions intérieures de l’infinité, qui se traduisent par la possibilité de toutes les croissances dans l’univers ; et la croissance est la nature du Septuple, du Suprême et de l’Ultime. 115:3.11 Du point de vue du temps, l’Actuel représente ce qui fut et ce qui est ; le Potentiel est ce qui devient et qui sera ; l’Originel est ce qui est. Du point de vue de l’éternité, les différences entre l’Originel, l’Actuel et le Potentiel n’apparaissent pas de cette façon. Ces qualités trines ne se distinguent pas ainsi sur les niveaux d’éternité du Paradis. Dans l’éternité, tout est – seulement, tout n’a pas encore été révélé dans le temps et l’espace. 4. Les sources de la réalité du Suprême 115:4.2 La source du Suprême se trouve dans la Trinité du Paradis – Déité éternelle, actuelle et indivise. Le Suprême est avant tout une personne-esprit, et cette personne-esprit est une branche issue de la Trinité. Mais le Suprême est en second lieu une Déité de croissance – de croissance évolutionnaire – et cette croissance dérive des deux triodités, l’actuelle et la potentielle. 115:4.6 La réalité du Suprême, qui est le total de la réalité du fini, est en voie de croissance dynamique entre les potentiels non qualifiés de l’espace extérieur et les actuels non qualifiés au centre de toutes choses. 6. Position du Suprême par rapport aux triodités 115:6.3 L’Être Suprême englobe des possibilités de ministère cosmique non apparemment manifestées chez le Fils Éternel, chez l’Esprit Infini, ou dans les réalités non personnelles de l’Ile du Paradis. Cette affirmation est faite en tenant dument compte de l’absoluité de ces trois actualités fondamentales, mais la croissance du Suprême n’est pas seulement fondée sur ces actualités de Déité et du Paradis, mais elle participe également aux développements intérieurs de l’Absolu de Déité, de l’Absolu Universel et de l’Absolu Non Qualifié. 115:6.4 Non seulement le Suprême grandit à mesure que les Créateurs et les créatures des univers en évolution arrivent à ressembler à Dieu, mais cette Déité finie fait aussi l’expérience d’une croissance résultant de la maitrise des possibilités finies du grand univers par les créatures et les Créateurs. Le mouvement du Suprême est double : en intension vers le Paradis et la Déité, et en extension vers l’illimité des Absolus de potentiel. 115:7.9 [Parrainé par un Puissant Messager en séjour temporaire sur Urantia.] Fascicule 116. Le Tout-Puissant Suprême 116:0.1 Si l’homme reconnaissait que ses Créateurs – ses superviseurs immédiats – sont finis tout en étant divins, et que le Dieu du temps et de l’espace est une Déité évoluante et non absolue, les contradictions des inégalités temporelles cesseraient d’être de profonds paradoxes religieux. 116:0.2 Quand on examine l’exquise perfection des sphères de Havona, il est à la fois raisonnable et logique de croire qu’elles furent faites par un Créateur parfait, infini et absolu. Avec la même raison et la même logique, toute personne honnête observant le tumulte, les imperfections et les injustices d’Urantia serait forcée de conclure que votre monde a été fait et se trouve dirigé par des Créateurs subabsolus, préinfinis et autres-que-parfaits. 116:0.3 La croissance expérientielle implique un partenariat entre la créature et le Créateur – Dieu et l’homme en association. La croissance est la marque distinctive de la Déité expérientielle : il n’y a pas eu de croissance de Havona ; Havona est et a toujours été ; c’est un univers existentiel comme les Dieux éternels qui sont sa source. Par contre, la croissance caractérise le grand univers. 116:0.4 Le Tout-Puissant Suprême est une Déité vivante et évoluante de pouvoir et de personnalité. Son domaine présent, le grand univers, est aussi un royaume croissant de pouvoir et de personnalité. Sa destinée est la perfection, mais son expérience présente englobe les éléments de croissance et de statut incomplet. 2. Le Tout-Puissant et Dieu le Septuple 116:2.2 Dieu le Suprême tient de la Trinité du Paradis ses attributs d’esprit et de personnalité, mais il actualise son pouvoir dans les agissements des Fils Créateurs, des Anciens des Jours et des Maitres Esprits, dont les actes collectifs sont la source de son pouvoir croissant en tant que souverain tout-puissant auprès des sept superunivers et dans les sept superunivers. 116:2.4 Telle est l’origine de Dieu le Septuple, dont l’homme mortel rencontre les niveaux successifs dans l’ordre suivant : 116:2.5 1. Les Fils Créateurs (et les Esprits Créatifs). 116:2.6 2. Les Anciens des Jours. 116:2.7 3. Les Sept Maitres Esprits. 116:2.8 4. L’Être Suprême. 116:2.9 5. L’Acteur Conjoint. 116:2.10 6. Le Fils Éternel. 116:2.11 7. Le Père Universel. 116:2.12 Les trois premiers niveaux sont les Créateurs Suprêmes, les trois derniers sont les Déités du Paradis. Le Suprême intervient toujours comme une personnalisation spirituelle-expérientielle de la Trinité du Paradis et comme foyer expérientiel du pouvoir tout-puissant évolutionnaire des enfants créateurs des Déités du Paradis. L’Être Suprême est la révélation maximum de la Déité aux sept superunivers pour le présent âge de l’univers. 116:2.13 Les Créateurs Suprêmes, dans leur divine unité de pouvoir et de personnalité, constituent et expriment un nouveau potentiel de pouvoir de Déité expérientielle. Et ce potentiel de pouvoir d’origine expérientielle trouve inévitablement et inéluctablement son union avec la Déité expérientielle issue de la Trinité – l’Être Suprême. 116:2.14 Dieu le Suprême a bien son origine dans la Trinité, mais il ne devient manifeste aux créatures évolutionnaires, comme personnalité de pouvoir, que par les fonctions coordonnées des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple. Ces êtres des trois premiers niveaux de Dieu le Septuple sont la nature et la source même du pouvoir du Tout-Puissant Suprême. 3. Le Tout-Puissant et la Déité du Paradis 116:3.1 Les Déités du Paradis ne se bornent pas à agir directement dans tout le grand univers par leurs circuits de gravité ; elles opèrent également par leurs divers agents et autres manifestations. 116:3.5 Quand les Fils divins des ordres paradisiaques s’effusent sous forme de créatures, cela leur permet d’enrichir leur personnalité en acquérant la nature effective des créatures de l’univers ; en même temps, ces effusions révèlent infailliblement aux créatures elles-mêmes le sentier du Paradis pour atteindre la divinité. Le don des Ajusteurs par le Père Universel lui permet d’attirer à lui la personnalité des créatures volitives. Et dans toutes ces relations dans les univers finis, l’Acteur Conjoint est la source toujours présente du ministère mental, grâce auquel ces activités se produisent. 116:3.6 C’est ainsi, et de bien d’autres manières, que les Déités du Paradis participent aux évolutions du temps à mesure qu’elles se déroulent sur les planètes tourbillonnantes de l’espace et qu’elles culminent dans l’émergence de la personnalité du Suprême, conséquence de toute l’évolution. 4. Le Tout-Puissant et les Créateurs Suprêmes 116:4.2 Au cours des âges où la souveraineté de la Suprématie se développe dans le temps, le pouvoir tout-puissant du Suprême dépend des actes de divinité de Dieu le Septuple ; en même temps, il semble y avoir une relation particulièrement étroite entre l’Être Suprême et l’Acteur Conjoint, ainsi qu’avec ses personnalités primaires, les Sept Maitres Esprits. L’Esprit Infini opère en tant qu’Acteur Conjoint sous beaucoup de formes qui compensent l’inachèvement de la Déité évolutionnaire, et il entretient des relations très étroites avec le Suprême. L’intimité de ces relations est partagée, dans une certaine mesure, par les Sept Maitres Esprits, mais spécialement par le Maitre Esprit Numéro Sept qui parle pour le Suprême. Ce Maitre Esprit connait – est en contact personnel avec – le Suprême. 116:4.3 Très tôt dans le lancement du plan de création des superunivers, les Maitres Esprits se joignirent à la Trinité ancestrale pour créer conjointement les quarante-neuf Esprits Réflectifs. En même temps, l’Être Suprême opéra créativement pour porter à leur apogée les actes conjoints de la Trinité du Paradis et des enfants créatifs de la Déité du Paradis. Majeston apparut, et a toujours focalisé, depuis lors, la présence cosmique du Mental Suprême, tandis que les Maitres Esprits continuent d’être les sources-centres du vaste ministère du mental cosmique. 116:4.6 Comme il en est avec les Maitres Esprits des superunivers, il en est aussi avec les dirigeants trins de ces supercréations – les Anciens des Jours. Ces personnifications du jugement-en-justice de la Trinité dans le temps et l’espace sont, sur le terrain de l’action, les leviers destinés à mobiliser le pouvoir tout-puissant du Suprême. 116:4.7 Ce sont toutefois les univers locaux qui représentent les vrais laboratoires dans lesquels se réalisent les expérimentations mentales, les aventures galactiques, les développements de la divinité et les progrès de la personnalité. 116:4.9 Dans leurs effusions sur les mondes évolutionnaires, les Fils Magistraux finissent par acquérir une nature qui exprime la divinité du Paradis unifiée par expérience avec les plus hautes valeurs spirituelles de la nature matérielle humaine. Par ces effusions et par d’autres, les Micaëls Créateurs acquièrent de même les points de vue cosmiques et les natures des enfants de leur propre univers local. 5. Le Tout-Puissant et les contrôleurs septuples 116:5.1 Vous avez été instruits des relations de Dieu le Septuple avec l’Être Suprême, et vous devriez maintenant reconnaitre que le Septuple englobe les contrôleurs aussi bien que les créateurs du grand univers. Ces septuples contrôleurs du grand univers comprennent : 116:5.2 1. Les Maitres Contrôleurs Physiques. 116:5.3 2. Les Centres de Pouvoir Suprême. 116:5.4 3. Les Directeurs de Pouvoir Suprême. 116:5.5 4. Le Tout-Puissant Suprême. 116:5.6 5. Le Dieu d’Action – l’Esprit Infini. 116:5.7 6. L’Ile du Paradis. 116:5.8 7. La Source du Paradis – le Père Universel. 116:5.9 Ces sept groupes sont fonctionnellement inséparables de Dieu le Septuple et constituent le niveau du contrôle physique de cette association de Déité. 116:5.11 Le Tout-Puissant Suprême évolue en tant que supercontrôleur du pouvoir physique du grand univers. Dans le présent âge de l’univers, ce potentiel de pouvoir physique parait centré chez les Sept Directeurs de Pouvoir Suprême qui opèrent par les emplacements fixes des centres de pouvoir et par les présences mobiles des contrôleurs physiques. 116:5.12 Les univers du temps ne sont pas parfaits ; c’est leur destinée. La lutte pour la perfection ne concerne pas seulement les niveaux intellectuel et spirituel, mais aussi le niveau physique d’énergie et de masse. 6. La domination de l’esprit 116:6.3 Sur les niveaux absolus, l’énergie et l’esprit ne font qu’un, mais, aussitôt que l’on s’écarte de ces niveaux absolus, des différences apparaissent, et, à mesure que l’énergie et l’esprit plongent dans l’espace en s’éloignant du Paradis, l’abime entre eux s’élargit, et, quand ils en arrivent aux univers locaux, ils sont devenus tout à fait divergents. Ils ont cessé d’être identiques, ils ne sont pas non plus semblables et le mental doit intervenir pour les relier. 116:6.4 Le fait que l’énergie puisse être dirigée par les personnalités des contrôleurs révèle qu’elle est sensible à l’action du mental. Le fait que la masse puisse être stabilisée par l’action de ces mêmes entités contrôlantes indique que la masse est sensible à la présence du mental génératrice d’ordre. Quant au fait que l’esprit lui-même, chez une personnalité volitive, puisse s’efforcer de dompter l’énergie-matière par l’intermédiaire du mental, il révèle l’unité potentielle de toute création finie. 116:6.5 Chez un être humain, le mécanisme de la vie physique est en partie sensible aux commandements du mental (personnel). À son tour, ce mental lui-même peut être dominé par les directives d’un esprit motivé ; le résultat d’un tel développement évolutionnaire est l’apparition d’un nouvel enfant du Suprême, d’une nouvelle unification personnelle des diverses sortes de réalités cosmiques. 116:6.6 L’effort est fait par les personnalités du temps et de l’espace, mais il appartient au Tout-Puissant Suprême de porter à son apogée et de couronner cet effort. Et, puisque la croissance du tout est une somme de la croissance collective des parties, il s’ensuit également que l’évolution des parties est une réflexion segmentée de la croissance motivée du tout. 7. L’organisme vivant du grand univers 116:7.3 Le mental a été donné aux mortels pour leur permettre de devenir conscients de leur propre identité et de leur personnalité ; et un mental – même un Mental Suprême – a été attribué à la totalité du fini pour que l’esprit de la personnalité émergente du cosmos s’efforce toujours de maitriser l’énergie-matière. 116:7.6 L’aspiration à la perfection du Paradis que l’homme éprouve, son effort pour atteindre Dieu, crée dans le cosmos vivant une tension de divinité authentique qui ne peut se résoudre que par l’évolution d’une âme immortelle. C’est ce qui arrive dans l’expérience d’une créature humaine à titre individuel, mais, quand toutes les créatures et tous les Créateurs du grand univers s’efforcent d’atteindre Dieu et la perfection divine, il s’établit une profonde tension cosmique qui ne trouve sa résolution que dans la synthèse sublime du pouvoir tout-puissant avec la personne spirituelle du Dieu évoluant de toutes les créatures, l’Être Suprême. 116:7.7 [Parrainé par un Puissant Messager séjournant temporairement sur Urantia.] Fascicule 117. Dieu le Suprême 117:0.1 Dans la mesure où nous faisons la volonté de Dieu, quel que soit le lieu de l’univers où nous ayons notre existence, le potentiel tout-puissant du Suprême devient d’autant plus actuel. La volonté de Dieu est le dessein de la Source-Centre Première tel qu’il est potentialisé dans les trois Absolus, personnalisé chez le Fils Éternel, conjoint pour une action universelle chez l’Esprit Infini et éternisé dans les archétypes perpétuels du Paradis. Et Dieu le Suprême devient la plus haute manifestation finie de la volonté totale de Dieu. 117:0.2 Si tous les habitants du grand univers réussissaient, dans la mesure du possible, à vivre pleinement la volonté de Dieu, les créations de l’espace-temps s’ancreraient alors dans la lumière et la vie, et le Tout-Puissant, le potentiel de déité de la Suprématie, deviendrait factuel par l’émergence de la personnalité divine de Dieu le Suprême. 117:0.3 Quand un mental en évolution s’accorde avec les circuits du mental cosmique, quand un univers en évolution se stabilise selon le modèle de l’univers central, quand un esprit en progression prend contact avec le ministère unifié des Maitres Esprits, quand la personnalité ascendante d’un mortel s’accorde finalement avec la divine gouverne de l’Ajusteur intérieur, alors l’actualité du Suprême est devenue plus réelle d’un degré dans les univers ; la divinité de la Suprématie s’est alors avancée d’un pas vers la réalisation cosmique. 117:0.4 Les parties et les individus du grand univers évoluent comme une réflexion de l’évolution totale du Suprême, tandis qu’à son tour, le Suprême est le total cumulatif synthétique de toute l’évolution du grand univers. Du point de vue humain, ils sont tous deux des réciprocités évolutionnaires et expérientielles. 1. Nature de l’Être Suprême 117:1.2 En les personnes des Créateurs Suprêmes, les Dieux sont descendus du Paradis dans les domaines du temps et de l’espace pour y créer et y faire évoluer des créatures douées de la capacité d’atteindre le Paradis et capables d’y monter en quête du Père. Cette procession universelle des Créateurs descendants qui révèlent Dieu, et des créatures ascendantes qui le recherchent, révèle l’évolution de Déité du Suprême en qui les descendeurs et les ascendeurs parviennent à se comprendre mutuellement, à découvrir la fraternité éternelle et universelle. L’Être Suprême devient ainsi la synthèse finie de l’expérience de la cause du Créateur parfait et de la réponse de la créature en voie de perfectionnement. 117:1.6 La divine nature évoluante du Suprême devient un fidèle portrait de l’incomparable expérience de toutes les créatures et de tous les Créateurs dans le grand univers. Chez le Suprême, la nature créative et l’état de créature ne font qu’un. 2. La source de la croissance évolutionnaire 117:2.1 Le Suprême est Dieu-dans-le-temps ; il est le secret de la croissance des créatures dans le temps ; il est aussi la conquête du présent incomplet et la consommation du futur en voie de perfectionnement. Et le fruit final de toute la croissance finie est : le pouvoir contrôlé par l’esprit au moyen du mental et en vertu de la présence unifiante et créative de la personnalité. La conséquence culminante de toute cette croissance est l’Être Suprême. 117:2.2 Pour les mortels, exister équivaut à croitre. Il semblerait bien qu’il en soit ainsi même au sens plus large de l’univers, car l’existence dirigée par l’esprit parait aboutir à une croissance expérientielle – à une élévation de statut. Cependant, nous avons soutenu depuis longtemps que la croissance présente, caractéristique de l’existence des créatures dans le présent âge de l’univers, est une fonction du Suprême. Nous soutenons également que ce type de croissance est particulier à l’âge de la croissance du Suprême et qu’il prendra fin avec le parachèvement de la croissance du Suprême. 3. Signification du Suprême pour les créatures de l’univers 117:3.1 La réalité cosmique, que l’on désigne diversement sous les noms d’Être Suprême, de Dieu le Suprême et du Tout-Puissant Suprême, est la synthèse complexe et universelle des phases émergentes de toutes les réalités finies. 117:3.6 Étant une créature, l’homme mortel n’est pas exactement semblable à l’Être Suprême, qui est déité, mais l’évolution de l’homme ressemble sous certains rapports à la croissance du Suprême. L’homme grandit consciemment du matériel vers le spirituel par la force, le pouvoir et la persistance de ses propres décisions ; il grandit aussi à mesure que son Ajusteur de Pensée développe de nouvelles techniques pour descendre des niveaux spirituels vers les niveaux morontiels de l’âme ; et, dès que l’âme vient à l’existence, elle commence à croitre en elle-même et par elle-même. 117:3.7 Cela ressemble quelque peu au mode d’expansion de l’Être Suprême. Sa souveraineté croît dans et par les actes et les accomplissements des Personnalités Créatrices Suprêmes ; c’est l’évolution de la majesté de son pouvoir en tant que dirigeant du grand univers. Sa nature de Déité dépend également de l’unité préexistante de la Trinité du Paradis. Mais l’évolution de Dieu le Suprême présente encore un autre aspect : non seulement il évolue par les Créateurs et dérive de la Trinité, mais il évolue aussi par lui-même et dérive de lui-même. Dieu le Suprême est lui-même un participant volitif et créateur de l’actualisation de sa propre déité. D’une manière homologue, l’âme morontielle humaine est un partenaire volitif, cocréateur de sa propre immortalisation. 4. Le Dieu fini 117:4.1 En observant les luttes incessantes des créatures de la création pour atteindre la perfection dans leur statut et la divinité de leur être, nous ne pouvons éviter de croire que ces efforts interminables dénotent la lutte constante du Suprême pour atteindre sa propre réalisation divine. Dieu le Suprême est la Déité finie, et il doit affronter les problèmes du fini dans le sens total de ce mot. 117:4.5 Toute action isolée des fractions personnelles du fini a relativement peu d’importance pour l’apparition finale du Tout-Suprême, mais le tout ne dépend pas moins de la totalité des actes de ses multiples parties. La personnalité du mortel individuel est insignifiante en face du total de la Suprématie, mais la personnalité de chaque être humain représente une valeur significative irremplaçable dans le fini. Une fois que la personnalité a été exprimée, elle ne trouve plus jamais à s’exprimer identiquement, sauf dans la continuité d’existence de cette même personnalité vivante. 117:4.9 Quand un Ajusteur évolue en rendant spirituelle et éternelle une personnalité humaine, ses progrès provoquent directement une extension de la souveraineté du Suprême. Ces accomplissements, dans l’évolution humaine, sont en même temps des accomplissements dans l’actualisation évolutionnaire du Suprême. Il est vrai que les créatures ne pourraient pas évoluer sans le Suprême, mais il est peut-être également vrai que l’évolution du Suprême ne pourra jamais atteindre sa plénitude sans que toutes les créatures ne parachèvent leur propre évolution. 117:4.12 L’homme a reçu en garde non seulement la présence de l’Ajusteur du Père du Paradis, mais aussi le contrôle sur la destinée d’une fraction infinitésimale de l’avenir du Suprême. Car, de même que l’homme atteint sa destinée humaine, de même le Suprême accomplit sa destinée sur les niveaux de déité. 117:4.14 Dieu commence par aimer l’homme et lui confère le potentiel d’immortalité – la réalité éternelle. Et, dans la mesure où il aime Dieu, l’homme devient éternel en actualité. Et voici un mystère : Plus un homme approche Dieu de près par l’amour, plus la réalité – l’actualité – de cet homme est grande. Plus un homme se retire de Dieu, plus il approche de près la non-réalité – la cessation d’existence. Quand un homme consacre sa volonté à faire la volonté du Père, quand un homme donne à Dieu tout ce qu’il a, alors Dieu fait de cet homme plus qu’il n’est. 5. La surâme de la création 117:5.3 L’immortelle âme évoluante de l’homme, création conjointe du mental matériel et de l’Ajusteur, monte en tant qu’âme au Paradis, et ensuite, quand elle est enrôlée dans le Corps de la Finalité, elle s’allie de quelque manière nouvelle au circuit de gravité spirituelle du Fils Éternel par une technique d’expérience appelée transcendance finalitaire. De tels finalitaires deviennent alors des candidats acceptables pour être reconnus expérientiellement comme personnalités de Dieu le Suprême. Et, quand ces intellects mortels atteindront le septième stade d’existence spirituelle dans les futures affectations non révélées du Corps de la Finalité, ce mental binaire deviendra trin. Le mental humain et le mental divin accordés, seront glorifiés en union avec le mental expérientiel de l’Être Suprême désormais actualisé. 117:5.5 L’homme ne s’unit pas avec le Suprême et ne fond pas en lui son identité personnelle, mais les répercussions universelles de l’expérience de tous les hommes forment bel et bien une partie de l’expérimentation divine du Suprême. 117:5.14 Le Suprême en évolution compensera, en fin de compte, les créatures finies pour leur inaptitude à établir autre chose qu’un contact expérientiel limité avec l’univers des univers. Les créatures peuvent atteindre le Père du Paradis, mais leur mental évolutionnaire est fini, donc incapable de réellement comprendre le Père infini et absolu. Mais, puisque tout ce qu’expérimente la créature s’enregistre dans le Suprême et en fait partie, quand toutes les créatures auront atteint le niveau final de l’existence finie et que le développement total de l’univers leur aura permis d’atteindre Dieu le Suprême en tant que présence actuelle de divinité, alors, du fait même de ce contact, elles auront contact avec la totalité de l’expérience. Le domaine fini du temps contient en lui-même les germes de l’éternité. 6. À la recherche du Suprême 117:6.1 Nous cherchons le Suprême dans les univers, mais nous ne le trouvons pas. « Il est le dedans et le dehors de toutes les choses et de tous les êtres, en mouvement et au repos. Méconnaissable dans son mystère, il est proche quoique lointain. » 117:6.16 Ce ne sont pas seulement les limitations propres à l’homme qui l’empêchent de trouver le Dieu fini ; c’est aussi l’état d’incomplétude de l’univers. Même l’état d’incomplétude de toutes les créatures – passées, présentes et futures – rend le Suprême inaccessible. Tout individu qui a atteint le niveau divin de ressemblance à Dieu peut trouver Dieu le Père, mais jamais une créature individuelle ne pourra trouver personnellement Dieu le Suprême avant l’époque, très lointaine, où toutes les créatures le trouveront simultanément parce que la perfection aura été universellement atteinte. 117:6.23 L’homme peut découvrir le Père dans son cœur, mais il lui faudra rechercher le Suprême dans le cœur de tous les autres hommes ; et quand toutes les créatures révéleront parfaitement l’amour du Suprême, il deviendra alors pour elles une actualité de l’univers. Et ceci est simplement une autre manière de dire que les univers seront ancrés dans la lumière et la vie. 117:6.25 Les hommes ne trouvent pas le Suprême d’une façon soudaine et spectaculaire, comme un tremblement de terre ouvre des abimes dans les roches ; mais ils le trouvent lentement et patiemment, comme une rivière qui érode doucement le sol où elle coule. 117:6.26 Quand vous trouverez le Père, vous découvrirez la grande cause de votre ascension spirituelle dans les univers. Quand vous trouverez le Suprême, vous découvrirez le grand résultat de votre carrière de progression vers le Paradis. 117:7.18 [Parrainé par un Puissant Messager séjournant temporairement sur Urantia.] Fascicule 118. Le Suprême et l’Ultime – temps et espace 118:0.9 Dieu le Septuple est indispensable à l’aboutissement évolutionnaire du Suprême, mais le Suprême est également indispensable à l’émergence finale de l’Ultime. La double présence du Suprême et de l’Ultime constitue l’association fondamentale de la Déité subabsolue et dérivée, car tous deux sont interdépendants et complémentaires pour accomplir la destinée. Ensemble, ils forment le pont expérientiel qui relie les commencements et les parachèvements de toute croissance créative dans le maitre univers. 118:0.13 Chaque âge successif de l’univers est le prélude de l’ère suivante de croissance cosmique, et chaque époque de l’univers fournit une destinée immédiate à tous les stades précédents. En soi et par soi, Havona est une création parfaite, mais limitée dans sa perfection. La perfection de Havona, se répandant dans les superunivers évolutionnaires, y trouve non seulement une destinée cosmique, mais aussi la libération des limitations de l’existence préévolutionnaire. 1. Le temps et l’éternité 118:1.4 L’expérience, la sagesse et le jugement coïncident avec l’allongement de l’unité de temps dans l’expérience des mortels. Quand le mental humain remonte dans le passé, il évalue l’expérience antérieure avec le dessein d’influencer une situation présente. Quand le mental s’étend dans l’avenir, il essaye d’évaluer la signification future d’une action possible. Ayant ainsi tenu compte à la fois de l’expérience et de la sagesse, la volonté humaine prend une décision-jugement dans le présent, et le plan d’action ainsi né du passé et du futur vient à l’existence. 118:1.5 Dans la maturité du moi qui se développe, le passé et l’avenir sont réunis pour éclairer la vraie signification du présent. À mesure que le moi murit, il recourt pour son expérience à un passé de plus en plus lointain, tandis que ses prévisions de sagesse cherchent à pénétrer de plus en plus profondément dans l’avenir inconnu. Et, à mesure que le moi qui conçoit étend davantage sa portée dans le passé et le futur, son jugement dépend de moins en moins du présent momentané. La décision-action commence ainsi à échapper aux liens du présent en mouvement, tandis qu’elle revêt progressivement les aspects de la signification passé-futur. 118:1.6 La patience est pratiquée par les mortels dont les unités de temps sont courtes. La vraie maturité transcende la patience par une longanimité née d’une réelle compréhension. 118:1.7 Murir, c’est vivre plus intensément dans le présent et en même temps échapper aux limitations du présent. Les plans de maturité, fondés sur l’expérience passée, se réalisent dans le présent de manière à rehausser les valeurs de l’avenir. 3. Relations entre le temps et l’espace 118:3.2 Les choses sont conditionnées par le temps, mais la vérité est hors du temps. Plus vous connaissez la vérité, plus vous êtes la vérité, mieux vous pouvez comprendre le passé et saisir l’avenir. 118:3.5 Parmi toutes les choses non absolues, c’est l’espace qui est le plus proche d’être absolu. En apparence, l’espace est absolument ultime. La réelle difficulté que nous avons à comprendre l’espace sur le niveau matériel provient du fait que les corps matériels existent dans l’espace, mais que l’espace existe aussi dans ces mêmes corps matériels. 118:3.6 Pour comprendre les relations de l’espace, il peut être utile de supposer, relativement parlant, que l’espace est, après tout, une propriété de tous les corps matériels. Donc, quand un corps se meut dans l’espace, il emporte aussi avec lui toutes ses propriétés, même l’espace qui est dans ce corps en mouvement et en fait partie. 7. Omniscience et prédestination 118:7.1 Dans le grand univers, la fonction de la volonté du Créateur et la fonction de la volonté de la créature s’exercent dans les limites et selon les possibilités établies par les Maitres Architectes. Toutefois, la prédétermination de ces limites maxima n’abroge pas, le moins du monde, la souveraineté de la volonté de la créature à l’intérieur de ces frontières. La préconnaissance ultime – la pleine tolérance de tous les choix finis – ne constitue pas non plus une abrogation de la volition finie. Un être humain mûr et perspicace peut parfois prévoir fort exactement la décision d’un associé plus jeune, mais cette préconnaissance n’enlève rien à la liberté ni à l’authenticité de la décision même. 118:7.3 L’erreur dans le choix fini est liée au temps et limitée par lui. Elle ne peut exister que dans le temps et à l’intérieur de la présence évoluante de l’Être Suprême. Ce choix erroné est possible dans le temps et dénote (en dehors de l’inachèvement du Suprême) un certain domaine de choix dont les créatures immatures doivent être dotées pour bénéficier de la progression dans l’univers en établissant, par leur libre arbitre, le contact avec la réalité. 118:7.4 Le péché, dans l’espace conditionné par le temps, prouve clairement la liberté temporelle – et même la licence – de la volonté finie. Le péché dépeint l’immaturité, d’une part éblouie par la liberté volitive relativement souveraine de la personnalité, et d’autre part manquant de percevoir les obligations et devoirs suprêmes de la citoyenneté cosmique. 118:7.5 L’iniquité, dans les domaines finis, révèle la réalité transitoire de toute individualité non identifiée à Dieu. Une créature ne devient véritablement réelle dans les univers que si elle s’identifie à Dieu. La personnalité finie ne se crée pas elle-même, mais, dans le cadre superuniversel du choix, elle détermine elle-même sa destinée. 8. Contrôle et supercontrôle 118:8.1 Dans les créations de l’espace-temps, le libre arbitre est enserré dans des restrictions et des limitations. L’évolution de la vie matérielle est d’abord machinale, puis activée par le mental ; enfin, (après avoir reçu le don de la personnalité), elle peut se laisser gouverner par l’esprit. 118:8.2 L’homme mortel est une machine, un mécanisme vivant ; ses racines se trouvent vraiment dans le monde physique d’énergie. Bien des réactions humaines sont de nature machinale ; une grande partie de la vie ressemble à une mécanique. Mais l’homme, qui est un mécanisme, est beaucoup plus qu’une machine ; il est doté d’un mental et habité par l’esprit ; et, bien qu’au cours de sa vie matérielle, il ne puisse jamais échapper au mécanisme électrochimique de son existence, il peut apprendre à subordonner de plus en plus ce mécanisme de vie physique à la sagesse directrice de l’expérience par le processus consistant à consacrer le mental humain à exécuter les incitations spirituelles de l’Ajusteur de Pensée intérieur. 118:8.3 L’esprit libère le fonctionnement de la volonté ; le mécanisme le limite. Le choix imparfait, non contrôlé par le mécanisme et non identifié à l’esprit, est dangereux et instable. La domination mécanique assure la stabilité aux dépens du progrès. 118:8.6 La lenteur de l’évolution, du progrès culturel humain, témoigne de l’efficacité de ce frein – l’inertie matérielle – qui agit si puissamment pour ralentir les vitesses dangereuses du progrès. C’est ainsi que le temps lui-même amortit et répartit les conséquences (qui autrement seraient mortelles) du fait d’échapper prématurément aux barrières successives qui limitent l’activité humaine. Car, lorsque la culture progresse trop rapidement, lorsque les accomplissements matériels dépassent l’évolution de la sagesse-adoration alors, la civilisation contient en elle-même des germes de récession. À moins que cette civilisation ne soit étayée par un accroissement rapide de sagesse expérientielle, de telles sociétés humaines redescendront des niveaux élevés, mais prématurés, qu’elles ont atteints. 118:8.10 À mesure que l’homme s’affranchit des entraves de la peur, qu’il relie les continents et les océans avec ses machines, et les générations et les siècles avec sa documentation, il doit substituer à chaque contrainte transcendée une contrainte nouvelle et volontaire assumée en accord avec les impératifs moraux de la sagesse humaine en expansion. Ces restrictions que l’on s’impose volontairement sont à la fois les plus puissants et les plus subtils de tous les facteurs de la civilisation humaine : les concepts de justice et les idéaux de fraternité. L’homme se qualifie même pour supporter les restrictions des effets de la miséricorde quand il ose aimer ses semblables, quand il réussit à débuter dans la fraternité spirituelle, quand il décide de traiter ses compagnons de la manière dont il voudrait être traité, et même de leur accorder le traitement qu’il suppose que Dieu leur accorderait. 118:8.11 La grande aventure de l’homme dans l’univers consiste dans le transit de son mental mortel de la stabilité de la statique mécanique à la divinité de la dynamique spirituelle, et il réalise cette transformation par la force et la persévérance de ses propres décisions de personnalité, dans chaque situation de la vie, en déclarant : « C’est ma volonté que ta volonté soit faite. » 9. Les mécanismes de l’univers 118:9.1 Le temps et l’espace sont un mécanisme conjoint du maitre univers. Ils sont les dispositifs permettant aux créatures finies de coexister avec l’Infini dans le cosmos. Les créatures finies sont efficacement isolées des niveaux absolus par le temps et l’espace. Mais ces moyens d’isolement, sans lesquels nul mortel ne pourrait exister, fonctionnent directement pour limiter le champ de l’action finie. Sans eux, nulle créature ne pourrait agir, mais, par eux, les actes de chaque créature sont nettement limités. 118:9.2 Les mécanismes créés par des êtres au mental supérieur fonctionnent pour libérer leurs sources créatives, mais, dans une certaine mesure, ils limitent invariablement l’action de toutes les intelligences subordonnées. Pour les créatures des univers, cette limitation devient apparente en tant que mécanisme des univers. L’homme ne dispose pas d’un libre arbitre sans frein, il y a des limites à l’étendue de son choix, mais, à l’intérieur de ce champ libre, sa volonté est relativement souveraine. 118:9.5 Les mécanismes sont le produit du mental, du mental créateur agissant sur les potentiels cosmiques et en eux. Les mécanismes sont des cristallisations fixes de la pensée du Créateur, et ils fonctionnent toujours en fidèle conformité avec le concept volitif qui leur a donné naissance. 118:9.6 Il ne faudrait pas penser que ces mécanismes limitent l’action de la Déité. La vérité est bien plutôt que, par ces mécanismes eux-mêmes, la Déité est parvenue à une phase d’expression éternelle. Les mécanismes fondamentaux de l’univers sont venus à l’existence en réponse à la volonté absolue de la Source-Centre Première ; ils fonctionneront donc éternellement en parfaite harmonie avec le plan de l’Infini. 10. Les fonctions de la providence 118:10.1 La providence ne signifie pas que Dieu ait décidé toutes choses pour nous et d’avance. Dieu nous aime trop pour faire cela, car ce ne serait rien de moins qu’une tyrannie cosmique. L’homme a, en vérité, des pouvoirs relatifs de choix. L’amour divin n’est pas non plus cette sorte d’affection à courte vue qui dorloterait et gâterait les enfants des hommes. 118:10.5 Dieu aime chaque créature comme un enfant, et son amour couvre de son ombre chaque créature dans le temps et dans l’éternité. La providence fonctionne en considération du total et s’occupe de la fonction de chaque créature dans la mesure où cette fonction est reliée au total. Quand la providence intervient auprès d’un être, cela dénote l’importance de la fonction de cet être en ce qui concerne la croissance évolutionnaire d’un ensemble donné. 118:10.7 Toutefois ce que l’homme appelle la providence est trop souvent le produit de sa propre imagination, la juxtaposition fortuite de circonstances dues au hasard. 118:10.10 Il existe une providence dans les univers en évolution, et les créatures peuvent la découvrir exactement dans la mesure où elles ont atteint la capacité de percevoir le dessein de ces univers en évolution. La capacité complète de discerner les desseins de l’univers équivaut au parachèvement évolutionnaire de la créature ; en d’autres termes, on peut dire qu’elle a atteint le Suprême dans les limites du présent état des univers incomplets. 118:10.12 Au commencement, sur un monde évolutionnaire, les évènements naturels d’ordre matériel et les désirs personnels des êtres humains paraissent souvent antagonistes. Bien des faits qui se passent sur un monde en évolution sont plutôt difficiles à comprendre pour les mortels – la loi de la nature parait si souvent cruelle, impitoyable et indifférente à tout ce qui est vrai, beau et bon pour la compréhension humaine. Mais, à mesure que l’humanité poursuit son développement planétaire, nous constatons que ce point de vue est modifié par les facteurs suivants : 118:10.13 1. L’élargissement de la vision de l’homme – sa meilleure compréhension du monde dans lequel il vit, sa capacité accrue à comprendre les faits matériels du temps, les idées significatives de la pensée et les idéaux valables de la clairvoyance spirituelle. 118:10.14 2. L’accroissement de la maitrise de l’homme – l’accumulation graduelle de la connaissance des lois du monde matériel, des buts de l’existence spirituelle et des possibilités de coordonner ces deux réalités par la philosophie. 118:10.15 3. L’intégration de l’homme dans l’univers – l’accroissement de la perspicacité de l’homme et de ses accomplissements expérientiels l’amène à une harmonie plus étroite avec les présences unifiantes de la Suprématie – la Trinité du Paradis et l’Être Suprême. Et c’est cela qui établit la souveraineté du Suprême sur les mondes ancrés depuis longtemps dans la lumière et la vie. Ces planètes évoluées sont, en vérité, des poèmes d’harmonie, des images de beauté et de bonté accomplie atteinte par la poursuite de la vérité cosmique. 118:10.16 Sur une planète de cet ordre avancé, la providence est devenue une actualité. Les circonstances de la vie y sont harmonisées, non seulement parce que l’homme a réussi à dominer les problèmes matériels de son monde, mais aussi parce qu’il a commencé à vivre conformément à la tendance des univers. Il suit le sentier de Suprématie qui aboutit au Père Universel. 118:10.18 Pour réaliser l’action de la providence dans le temps, il faut que l’homme accomplisse sa tâche, qui est d’atteindre la perfection. Mais l’homme peut déjà avoir l’avant-gout de cette providence dans ses significations éternelles en méditant sur le fait universel que toutes choses, bonnes ou mauvaises, concourent à faire progresser les humains connaissant Dieu dans leur recherche du Père de tous. 118:10.19 La providence se discerne de mieux en mieux à mesure que les hommes s’élèvent du matériel au spirituel. L’acquisition d’une clairvoyance spirituelle parachevée permet à la personnalité ascendante de détecter l’harmonie dans ce qui était auparavant un chaos. 118:10.24 [Parrainé par un Puissant Messager en séjour temporaire sur Urantia.] Fascicule 119. Les effusions de Christ Micaël 119:0.2 L’attribut d’effusion est inhérent aux Fils Paradisiaques du Père Universel. Dans leur désir d’approcher de près les expériences de la vie des créatures qui leur sont subordonnées, les Fils Paradisiaques des divers ordres reflètent la nature divine de leurs parents du Paradis. Le Fils Éternel de la Trinité du Paradis a montré la voie dans cette pratique en s’effusant sept fois, sur les sept circuits de Havona, à l’époque de l’ascension de Grandfanda et des premiers pèlerins du temps et de l’espace. Et le Fils Éternel continue à s’effuser sur les univers locaux de l’espace en la personne de ses représentants, les Fils Micaëls et les Fils Avonals. 119:0.3 Quand le Fils Éternel effuse un Fils Créateur sur un univers local projeté, ce Fils Créateur assume la pleine responsabilité de parachever, de contrôler et de maitriser ce nouvel univers ; il fait également, à la Trinité éternelle, le serment solennel de ne pas assumer la pleine souveraineté de la nouvelle création avant que ses sept effusions sous forme de créatures n’aient été achevées avec succès et confirmées par les Anciens des Jours ayant juridiction sur le superunivers intéressé. Cette obligation est assumée par chaque Fils Micaël qui se porte volontaire pour sortir du Paradis et entreprendre la création et l’organisation d’un univers. 119:0.4 Le but de ces incarnations sous forme de créatures est de permettre à ces Créateurs de devenir des souverains sages, compatissants, justes et compréhensifs. Ils sont naturellement miséricordieux, mais ces expériences les font devenir encore plus miséricordieux et d’une nouvelle manière. 119:0.7 L’univers local de Nébadon est maintenant gouverné par un Fils Créateur qui a parachevé son service d’effusions. Micaël s’est préparé à sa première aventure d’effusion à peu près à l’époque où Urantia prenait sa forme actuelle, il y a un milliard d’années. Ses effusions ont eu lieu à des intervalles d’environ cent-cinquante-millions d’années, la dernière ayant eu lieu sur Urantia il y a dix-neuf-cents ans. 1. La première effusion 119:1.1 Ce fut un évènement solennel sur Salvington, il y a presque un milliard d’années, quand l’assemblée des directeurs et des chefs de l’univers de Nébadon entendit Micaël annoncer que son frère ainé Emmanuel assumerait bientôt l’autorité dans Nébadon, tandis que lui (Micaël) s’absenterait pour une mission inexpliquée. 119:1.2 Après avoir ainsi transmis ses adieux, Micaël apparut sur l’aire de départ de Salvington, exactement comme en bien des occasions antérieures où il s’était préparé à partir pour Uversa ou pour le Paradis, mais cette fois il y vint seul. Il termina son allocution de départ par les paroles suivantes : « Je pars faire la volonté des Déités du Paradis et, quand j’aurai terminé ma mission et acquis cette expérience, je reprendrai ma place parmi vous. » Ayant ainsi parlé, Micaël de Nébadon disparut de la vue de tous ceux qui étaient rassemblés et ne réapparut pas pendant vingt années du temps standard. Dans tout Salvington, seuls Emmanuel et la Divine Ministre savaient ce qui se passait, et l’Union des Jours ne partagea son secret qu’avec le chef exécutif de l’univers, Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin. 119:1.3 Ce jour-là, on enregistra sur Salvington, en provenance de la sphère Melchizédek, siège de cet ordre dans Nébadon, une communication décrivant simplement l’opération suivante, extraordinaire et sans précédent : « Aujourd’hui, à midi, est apparu, sur l’aire d’atterrissage de ce monde, un étrange Fils Melchizédek qui n’est pas de notre nombre, mais qui est entièrement semblable aux membres de notre ordre. Il était accompagné d’un omniaphin solitaire, titulaire d’une procuration régulière d’Uversa, qui présenta des instructions adressées à notre chef de la part des Anciens des Jours avec l’accord d’Emmanuel de Salvington. Elles ordonnaient que ce nouveau Fils Melchizédek fût reçu dans notre ordre et affecté au service de secours d’urgence des Melchizédeks de Nébadon. » 119:1.4 On peut trouver sur le monde Melchizédek une étrange inscription, un récit du service de cet exceptionnel Fils Melchizédek du corps de secours d’urgence de cet âge. Ce rapport, que j’ai relu tout récemment, se termine comme suit : 119:1.5 « Aujourd’hui, à midi, sans avertissement préalable et en présence seulement de trois de nos frères, ce Fils visiteur de notre ordre a disparu de notre monde comme il était venu, accompagné simplement d’un omniaphin solitaire. Ce rapport se termine maintenant par la confirmation que ce visiteur a vécu comme un Melchizédek, semblable à un Melchizédek, il a travaillé comme un Melchizédek et fidèlement accompli toutes ses missions en tant que Fils de notre ordre affecté aux secours d’urgence. Par consentement universel, il est devenu chef des Melchizédeks parce qu’il a gagné notre amour et notre adoration par sa sagesse incomparable, son amour suprême et sa splendide consécration à ses devoirs. Il nous a aimés, il nous a compris, il a servi avec nous et nous sommes pour toujours ses loyaux et dévoués compagnons Melchizédeks, car cet étranger sur notre monde est maintenant devenu, pour l’éternité, un ministre de l’univers de nature Melchizédek. » 119:1.6 Les archives ne spécifient pas que cet unique et efficace Melchizédek était Micaël, mais on croit universellement qu’il l’était. 2. La deuxième effusion 119:2.1 Durant près de cent-cinquante-millions d’années après l’effusion Melchizédek de Micaël, tout alla bien dans l’univers de Nébadon, lorsque des troubles commencèrent à poindre dans le système 11 de la constellation 37. Ces troubles étaient liés à un malentendu avec un Fils Lanonandek, un Souverain Systémique qui avait été jugé par les Pères de la Constellation. Le Souverain Systémique protestataire n’avait pas entièrement accepté le verdict. Après plus de cent ans de mécontentement, il entraina ses associés dans une rébellion contre la souveraineté du Fils Créateur. 119:2.2 Lutentia, ce Souverain Systémique rebelle, régna autocratiquement sur la planète de son quartier général pendant plus de vingt années du temps standard de Nébadon. Après cela, les Très Hauts, avec l’approbation d’Uversa, ordonnèrent sa mise à l’écart et prièrent les dirigeants de Salvington de désigner un nouveau Souverain Systémique pour prendre en charge ce système de mondes habités troublé et déchiré de conflits. 119:2.3 En même temps que cette requête était reçue sur Salvington, Micaël lança la deuxième de ces extraordinaires proclamations d’intention de s’absenter du siège de l’univers dans le but « d’exécuter le commandement de mon Père du Paradis ». 119:2.4 Ensuite, par la même technique observée au moment de son départ pour l’effusion Melchizédek, Micaël prit de nouveau congé de la sphère de son quartier général. Trois jours après ce congé inexpliqué, un nouveau membre inconnu apparut dans le corps de réserve des Fils Lanonandeks primaires de Nébadon. Ce nouveau Fils apparut à midi, sans avoir été annoncé, et accompagné d’un tertiaphin solitaire titulaire d’une procuration régulière des Anciens des Jours d’Uversa, confirmée par Emmanuel de Salvington, et ordonnant que ce nouveau Fils fût affecté au système 11 de la constellation 37 comme successeur de Lutentia détrôné, et avec pleine autorité en tant que Souverain Systémique en exercice, en attendant la nomination d’un nouveau souverain en titre. 119:2.5 Pendant plus de dix-sept ans du temps universel, ce dirigeant temporaire étrange et inconnu administra les affaires et jugea sagement les différends de ce système local troublé et démoralisé. Nul Souverain Systémique ne fut jamais plus ardemment aimé ni aussi généralement honoré et respecté. Le nouveau dirigeant mit de l’ordre avec justice et miséricorde dans ce système turbulent, tout en apportant assidument son ministère à tous ses sujets. Il offrit même à son prédécesseur rebelle le privilège de partager le trône d’autorité s’il voulait seulement faire des excuses à Emmanuel pour ses incartades, mais Lutentia dédaigna ces offres de miséricorde. 119:2.6 Vint alors le jour mémorable où arriva le nouveau Souverain Systémique attitré, désigné par les autorités de l’univers comme successeur permanent de Lutentia détrôné. 119:2.7 Alors, ce chef temporaire du système rebelle prit congé de la planète de son bref séjour administratif. Trois jours après, Micaël réapparaissait sur Salvington et reprenait la direction de l’univers de Nébadon. 3. La troisième effusion 119:3.1 Le Conseil suprême de Salvington venait d’achever l’étude d’un appel des Porteurs de Vie de la planète 217 dans le système 87 de la constellation 61, demandant que l’on envoie à leur aide un Fils Matériel. Or cette planète était située dans un système de mondes habités où un autre Souverain Systémique s’était égaré, la deuxième rébellion de cet ordre survenue jusque-là dans tout Nébadon. 119:3.2 Micaël remit la direction de l’univers entre les mains d’Emmanuel. Ayant ainsi disposé de ses responsabilités administratives, il prit congé de l’Esprit-Mère de l’Univers et disparut de l’aire de départ de Salvington exactement comme il l’avait fait en deux occasions antérieures. 119:3.3 Comme on pouvait s’y attendre, un étrange Fils Matériel apparut trois jours après, sans avoir été annoncé, sur le monde-siège du système 87 dans la constellation 61. Le Souverain Systémique en exercice nomma immédiatement ce nouveau et mystérieux Fils Matériel comme faisant fonction de Prince Planétaire du monde 217. 119:3.4 C’est ainsi que ce Fils Matériel unique commença sa carrière difficile sur un monde en quarantaine, sur une planète en sécession et en rébellion située dans un système encerclé, sans aucune communication avec l’univers extérieur ; il travailla seul pendant une génération entière du temps planétaire. Ce Fils Matériel du service de secours amena au repentir et fit revenir dans la bonne voie le Prince Planétaire défaillant et tout son état-major, et fut témoin du retour de la planète au service loyal de la règle du Paradis telle qu’elle est établie dans les univers locaux. Au moment approprié, un Fils et une Fille Matériels arrivèrent sur ce monde rajeuni et racheté. Quand ils furent dument installés comme chefs planétaires visibles, le Prince Planétaire d’urgence ou de transition prit officiellement congé et disparut, un jour, à midi. Trois jours plus tard, Micaël réapparaissait à sa place accoutumée sur Salvington, et bientôt les télédiffusions du superunivers transmirent la quatrième proclamation des Anciens des Jours annonçant une nouvelle promotion de la souveraineté de Micaël dans Nébadon. 4. La quatrième effusion 119:4.1 Ce fut à la fin d’un des périodiques appels nominaux millénaires d’Uversa que Micaël s’occupa de remettre le gouvernement de Nébadon entre les mains d’Emmanuel et de Gabriel. Nous nous préparâmes tous à assister à la disparition de Micaël pour sa quatrième mission d’effusion, et il ne nous fit pas attendre longtemps, car il ne tarda pas à se rendre à l’aire de départ de Salvington où nous le perdîmes de vue. 119:4.2 Le troisième jour après cette disparition en vue d’une effusion, nous remarquâmes, dans les télédiffusions universelles destinées à Uversa, cette nouvelle significative émanant du quartier général séraphique de Nébadon : « Nous rendons compte de l’arrivée imprévue d’un séraphin inconnu accompagné d’un supernaphin solitaire et de Gabriel de Salvington. 119:4.3 Pour cette effusion séraphique, Micaël fut absent de Salvington pendant une période de plus de quarante années du temps standard de l’univers. Durant cet intervalle, il fut attaché comme conseiller d’enseignement séraphique, une sorte de poste de secrétaire particulier, à vingt-six maitres instructeurs successifs, et travailla sur vingt-deux mondes différents. 5. La cinquième effusion 119:5.1 Il y a un peu plus de trois-cent-millions d’années à la manière dont on compte le temps sur Urantia, nous fûmes témoins d’un nouveau transfert d’autorité sur l’univers à Emmanuel, et nous observâmes les préparatifs de départ de Micaël. Cette occasion fut différente des précédentes, en ce sens que Micaël annonça que sa destination était Uversa, siège du superunivers d’Orvonton. 119:5.2 Si vous visitiez Uversa aujourd’hui, vous y entendriez raconter l’histoire du temps où Éventod y séjourna, car c’est sous ce nom que fut connu, sur Uversa, ce pèlerin spécial et inconnu du temps et de l’espace. Cet ascendeur mortel, ou du moins une splendide personnalité exactement semblable au stade d’esprit des ascendeurs mortels, vécut et travailla sur Uversa pendant onze années du temps standard d’Orvonton. Cet être reçut les affectations et accomplit les tâches d’un être mortel spirituel, en commun avec ses semblables des divers univers locaux d’Orvonton. 119:5.3 Micaël apparut sur Uversa comme un mortel spirituel pleinement développé et parfaitement entrainé ; il continua sa carrière comme tel jusqu’au moment où un groupe d’ascendeurs mortels progressa jusqu’à Havona. Il eut alors un entretien avec les Anciens des Jours et prit aussitôt congé d’Uversa, en compagnie de Gabriel, d’une manière soudaine et discrète. Peu après, il apparut à sa place accoutumée sur Salvington. 6. La sixième effusion 119:6.1 Maintenant que tout Salvington était habitué aux préliminaires d’une effusion imminente, Micaël convoqua les hôtes de sa planète-siège et, pour la première fois, exposa le reste du plan d’incarnation ; il annonça qu’il devrait bientôt quitter Salvington en vue d’assumer la carrière d’un mortel morontiel auprès de la cour des Très Hauts Pères sur la planète-siège de la cinquième constellation. Ensuite, nous entendîmes, pour la première fois, l’annonce que sa septième et dernière effusion aurait lieu dans la similitude de la chair mortelle sur un monde évolutionnaire. 119:6.3 Micaël apparut au siège de la cinquième constellation comme un mortel morontiel de statut ascendant dans la plénitude de ses moyens. 119:6.4 Quand Micaël revint de cette effusion morontielle, il fut évident pour nous tous que notre Créateur était devenu l’un de nos semblables, que le Souverain de l’Univers était aussi l’ami et l’aide compatissant des formes d’intelligences créées, même les plus humbles, de ses royaumes. Nous avions déjà noté auparavant qu’il acquérait progressivement le point de vue des créatures dans l’administration de l’univers, car cette assimilation était apparue graduellement ; mais elle devint plus marquée après le parachèvement de son effusion comme mortel morontiel, et encore davantage après son retour de la carrière de fils du charpentier sur Urantia. 7. La septième et dernière effusion 119:7.2 L’annonce publique que Micaël avait choisi Urantia pour théâtre de son effusion finale fut faite peu après la nouvelle de la défaillance d’Adam et d’Ève. 119:7.3 Jusqu’au moment de l’évènement lui-même, nous n’avions jamais su que Micaël apparaitrait sur terre comme un bébé impuissant du royaume, mais nous avions pensé qu’il emploierait cette méthode. Auparavant, il était toujours apparu comme un individu pleinement développé du groupe de personnalités choisi pour l’effusion. Quand la télédiffusion de Salvington annonça que le petit enfant de Bethléem était né sur Urantia, cette nouvelle fit sensation. 119:7.5 Joshua ben Joseph, le bébé juif, fut conçu et naquit dans le monde exactement comme tous les autres enfants avant lui et après lui, sauf que cet enfant particulier était l’incarnation de Micaël de Nébadon, un divin Fils du Paradis et le créateur de tout cet univers local de choses et d’êtres. 119:7.6 Certains sages de la Terre connaissaient l’arrivée imminente de Micaël. Par les contacts entre mondes, ces sages doués de clairvoyance spirituelle apprirent l’effusion prochaine de Micaël sur Urantia, et les séraphins en firent l’annonce, par l’intermédiaire des médians, à un groupe de prêtres chaldéens dont le chef était Ardnon. 8. Le statut de Micaël après ses effusions 119:8.1 Après l’effusion finale et réussie de Micaël sur Urantia, non seulement il fut accepté par les Anciens des Jours comme dirigeant souverain de Nébadon, mais il fut aussi reconnu par le Père Universel comme directeur confirmé de l’univers local qu’il avait créé. Lors de son retour sur Salvington, ce Micaël, Fils de l’Homme et Fils de Dieu, fut proclamé dirigeant permanent de Nébadon. 119:8.3 En parachevant ses effusions de créature, non seulement Micaël établissait sa propre souveraineté, mais il augmentait aussi la souveraineté évoluante de Dieu le Suprême. Au cours de ces effusions, non seulement le Fils Créateur se lança dans une exploration descendante des diverses natures de la personnalité des créatures, mais il parvint aussi à révéler les volontés diversifiées des Déités du Paradis dont l’unité synthétique, telle qu’elle est révélée par les Créateurs Suprêmes, dévoile la volonté de l’Être Suprême. 119:8.4 Ces divers aspects volitifs des Déités sont éternellement personnalisés dans les natures différentes des Sept Maitres Esprits, et chacune des effusions de Micaël était particulièrement révélatrice de l’une de ces manifestations de divinité. Dans son effusion Melchizédek, il manifesta la volonté unifiée du Père, du Fils et de l’Esprit. Dans son effusion Lanonandek, il manifesta la volonté du Père et du Fils. Dans l’effusion adamique, il révéla la volonté du Père et de l’Esprit, et, dans l’effusion séraphique, la volonté du Fils et de l’Esprit. Dans l’effusion en tant que mortel sur Uversa, il dépeignit la volonté de l’Acteur Conjoint et, dans l’effusion de mortel morontiel, la volonté du Fils Éternel. Enfin, dans l’effusion matérielle sur Urantia, il vécut la volonté du Père Universel, précisément comme un mortel de chair et de sang. 119:8.10 [Ce fascicule, décrivant les sept effusions de Christ Micaël, est le soixante-troisième d’une série de présentations parrainée par de nombreuses personnalités, retraçant l’histoire d’Urantia jusqu’à l’époque où Micaël apparut sur terre dans la similitude de la chair mortelle. Ces fascicules furent autorisés par une commission nébadonienne de douze membres agissant sous la direction de Mantutia Melchizédek. Nous avons rédigé ces exposés et nous les avons mis en langue anglaise par une technique permise par nos supérieurs, en l’an 1935 de l’ère chrétienne d’Urantia.] Fascicule 120. L’effusion de Micaël sur Urantia 120:0.1 Chargé par Gabriel de superviser la reformulation du récit de la vie de Micaël sur Urantia dans la similitude de la chair mortelle, moi, le Melchizédek directeur de la commission de révélation à qui fut confiée cette tâche, je suis autorisé à présenter cette narration de certains évènements qui ont immédiatement précédé le moment où le Fils Créateur est arrivé sur Urantia pour aborder la phase terminale de son expérience d’effusion universelle. 120:0.6 Après avoir déterminé le moment de son effusion finale et choisi la planète où cet évènement extraordinaire aurait lieu, Micaël tint avec Gabriel la conférence habituelle précédant une effusion et se présenta ensuite devant Emmanuel, son frère ainé et conseiller paradisiaque. Micaël confia alors, à la garde d’Emmanuel, tous les pouvoirs d’administration universelle qui n’avaient pas été antérieurement conférés à Gabriel. Juste avant que Micaël ne parte s’incarner sur Urantia, Emmanuel, en acceptant la garde de l’univers pendant le temps de l’effusion sur Urantia, entreprit de transmettre les recommandations d’usage en cas d’effusion, qui allaient servir de directives à Micaël pour son incarnation quand il grandirait bientôt sur Urantia en tant que mortel du royaume. 120:0.9 Je suis autorisé à donner les extraits suivants des recommandations faites avant l’effusion par Emmanuel au chef de l’univers local, qui devint ensuite Jésus de Nazareth (le Christ Micaël) sur Urantia. 1. La mission de la septième effusion 120:1.1 « Mon frère Créateur, je suis sur le point d’assister à ta septième et dernière effusion universelle. 120:1.4 « Tout au long de ton effusion sur Urantia, tu n’as besoin de te soucier que d’une chose, la communion ininterrompue entre toi et ton Père du Paradis. Et ce sera par la perfection d’une telle relation que le monde de ton effusion, et même tout l’univers de ta création, percevront une révélation nouvelle et plus compréhensible de ton Père et de mon Père, le Père Universel de tous. Tu n’as donc à te soucier que de ta vie personnelle sur Urantia. Je serai pleinement et efficacement responsable de l’administration ininterrompue et de la sécurité de ton univers à partir du moment où tu en auras volontairement abandonné l’autorité jusqu’à celui où tu nous reviendras comme Souverain d’Univers, confirmé par le Paradis, et où tu recevras de mes mains, non pas l’autorité de vice-gérant que tu m’abandonnes maintenant, mais bien le pouvoir suprême et la juridiction sur ton univers. 120:1.7 « Tant que tu seras absent pour cette effusion finale et extraordinaire, je m’engage (avec la coopération de Gabriel) à administrer fidèlement ton univers. En te mandatant pour entreprendre ce ministère de révélation divine et subir cette expérience de compréhension humaine rendue parfaite, j’agis au nom de mon Père et ton Père, et je t’offre les conseils suivants qui devraient te guider pour vivre ta vie terrestre à mesure que tu prendras progressivement conscience de la mission divine attachée à ton séjour prolongé dans la chair. » 2. Les limitations de l’effusion 120:2.1 « 1. Tu grandiras sur Urantia comme un enfant du royaume, tu y compléteras ton éducation humaine – en restant constamment soumis à la volonté de ton Père du Paradis. 120:2.2 « 2. En dehors de ta mission terrestre et de ta révélation à l’univers, mais en rapport avec chacune de celles-ci, je te conseille, dès lors que tu auras de façon suffisante personnellement conscience de ton identité divine, de prendre sur toi la tâche additionnelle de mettre fin techniquement à la rébellion de Lucifer dans le système de Satania et de faire tout ceci en tant que Fils de l’Homme, donc, en tant que créature mortelle du royaume rendue puissante dans sa faiblesse parce qu’elle s’est soumise par la foi à la volonté de son Père. 120:2.3 « 3. Quand tu auras réussi à mettre fin à la sécession d’Urantia – et tu y parviendras indubitablement – je te conseille d’accepter que Gabriel te confère le titre de « Prince Planétaire d’Urantia ». 120:2.4 « 4. Conformément à ta requête, Gabriel et tous les intéressés coopéreront avec toi dans le désir exprimé de terminer ton effusion sur Urantia par le prononcé d’un jugement dispensationnel du royaume, accompagné par la fin d’un âge, par la résurrection des survivants mortels endormis et par l’établissement de la dispensation de l’Esprit de Vérité effusé. 120:2.5 « 5. En ce qui concerne la planète de ton effusion et la génération immédiate des hommes qui y vivront à l’époque de ton séjour en tant que mortel, je te conseille d’assumer largement le rôle d’un éducateur. Et alors, selon ta sagesse de mortel, apporte tes soins au bien-être physique et au confort matériel de tes frères incarnés. 120:2.6 « 6. Répands sur la planète de ton effusion l’Esprit de Vérité, et rends ainsi tous les hommes normaux de cette sphère isolée immédiatement et pleinement accessibles au ministère de la présence fractionnée de notre Père du Paradis, les Ajusteurs de Pensée des royaumes. 120:2.7 « 7. Dans tous tes accomplissements sur le monde de ton effusion, garde constamment la pensée que tu es en train de vivre une vie destinée à instruire et à édifier tout ton univers. Tu effuses cette vie d’incarnation mortelle sur Urantia, mais tu dois vivre cette vie pour inspirer spirituellement toutes les intelligences humaines et suprahumaines qui ont vécu, existent actuellement ou pourront encore vivre sur chacun des mondes habités qui ont formé, forment maintenant ou peuvent encore former une partie de la vaste galaxie de ton domaine administratif. 120:2.8 « 8. La grande mission que tu dois réaliser et expérimenter dans l’incarnation mortelle est contenue dans ta décision de vivre une vie consacrée de tout cœur à faire la volonté de ton Père du Paradis, et ainsi de révéler Dieu, ton Père, dans la chair et spécialement aux créatures de chair. En même temps, et d’une manière nouvelle et supérieure, tu interprèteras notre Père pour les êtres supramortels de tout Nébadon. 120:2.9 « 9. Je te recommande de garder constamment présent à l’esprit que, si, en fait, tu es destiné à devenir un homme ordinaire du royaume, en potentiel, tu demeureras un Fils Créateur du Père du Paradis. Bien que tu ailles vivre et agir comme un Fils de l’Homme, pendant toute cette incarnation, les attributs créatifs de ta divinité personnelle te suivront de Salvington à Urantia. 3. Conseils et avis supplémentaires 120:3.1 « Voici ce que nous suggérons en plus : 120:3.3 « Au sujet des relations de famille, donne préséance aux coutumes acceptées de la vie de famille telles que tu les trouveras établies au jour et dans la génération de ton effusion. 120:3.4 « Évite d’être mêlé à la structure économique et aux engagements politiques de ton époque. Consacre-toi plus spécialement à vivre la vie religieuse idéale sur Urantia. 120:3.6 « Dans la mesure où tu le jugeras opportun, tu dois t’assimiler aux mouvements religieux et spirituels existant sur Urantia, mais cherche, de toutes les manières possibles, à éviter l’établissement officiel d’un culte organisé, d’une religion cristallisée ou d’un groupement éthique séparé d’êtres humains. Ta vie et tes enseignements doivent devenir l’héritage commun de toutes les religions et de tous les peuples. 120:3.8 « Pendant que tu vivras la vie sociale habituelle et ordinaire de la planète et que tu seras un individu normal du sexe masculin, tu n’entreras probablement pas dans la relation du mariage qui serait parfaitement honorable et compatible avec ton effusion ; mais je dois te rappeler que l’une des règles d’incarnation de Sonarington interdit qu’un Fils d’effusion originaire du Paradis laisse derrière lui une descendance humaine sur une planète quelconque. 120:3.11 « Je règne maintenant à ta place. J’assume la juridiction de tout Nébadon en tant que souverain en fonction pendant l’intérim de ta septième effusion, celle d’un mortel sur Urantia. Et à toi, Gabriel, je confie la sauvegarde de celui qui est sur le point de devenir le Fils de l’Homme, jusqu’à ce qu’il me revienne bientôt en pouvoir et en gloire comme Fils de l’Homme et Fils de Dieu. » 120:3.13 Alors, en présence de tout Salvington assemblé, Micaël se retira aussitôt de parmi nous, et nous ne le vîmes plus à sa place accoutumée avant son retour comme dirigeant suprême et personnel de l’univers après l’achèvement de sa carrière d’effusion sur Urantia. Fascicule 121 L’époque de l’effusion de Micaël 121:0.1 Agissant sous la supervision d’une commission de douze membres de la Fraternité Unie des Médians d’Urantia, parrainée conjointement par le président en exercice de notre ordre et par le Melchizédek rapporteur, je suis le médian secondaire qui fut jadis attaché à l’apôtre André, et je suis autorisé à rédiger le récit des actes de la vie de Jésus de Nazareth tels qu’ils ont été observés par mon ordre de créatures terrestres et tels qu’ils furent ensuite partiellement rapportés par le sujet humain confié temporairement à ma garde. Sachant combien son maitre évitait scrupuleusement de laisser des traces écrites de son passage, André refusa fermement de multiplier les copies de sa narration écrite. Une attitude similaire chez les autres apôtres de Jésus retarda considérablement la rédaction des Évangiles. 1. L’Occident au premier siècle après le Christ 121:1.1 Lorsque Micaël s’incarna sur Urantia, le monde offrait, pour l’effusion du Fils Créateur, les conditions les plus favorables qui aient jamais prévalu précédemment ou se soient présentées par la suite. Au cours des siècles immédiatement antérieurs à cette époque, la culture et la langue grecques s’étaient répandues dans l’Occident et le Proche-Orient. Les Juifs étaient une race levantine de nature partie occidentale et partie orientale ; ils se trouvaient donc éminemment qualifiés pour utiliser ce cadre culturel et linguistique en vue de répandre efficacement une nouvelle religion à la fois en Orient et en Occident. Ces circonstances très favorables étaient encore rehaussées par la tolérance politique du gouvernement du monde méditerranéen par les Romains. 121:1.7 À la naissance de Jésus, le monde méditerranéen en entier était un empire unifié. Pour la première fois dans l’histoire du monde, de bonnes routes reliaient de nombreux centres majeurs. 121:1.8 Nonobstant la paix intérieure et la prospérité superficielle du monde gréco-romain, la majorité des habitants de l’empire languissait dans une misère sordide. La classe supérieure peu nombreuse était riche ; une classe inférieure misérable et appauvrie englobait la masse de l’humanité. 2. Le peuple juif 121:2.2 Beaucoup de grandes routes reliant les nations de l’antiquité passaient par la Palestine qui devint ainsi le point de contact, la croisée des chemins, de trois continents. 121:2.3 Bien que la Palestine fût le foyer de la culture religieuse juive et le berceau du christianisme, les Juifs étaient répandus dans le monde, implantés dans beaucoup de nations, et pratiquaient le commerce dans toutes les provinces des États romain et parthe. 121:2.4 La Grèce apportait un langage et une culture, Rome construisait les routes et unifiait un empire, mais la dispersion des Juifs, avec plus de deux-cents synagogues et leurs communautés religieuses bien organisées réparties çà et là dans tout le monde romain, fournissait les centres culturels où le nouvel évangile du royaume des cieux reçut son accueil initial et d’où il se répandit, par la suite, aux confins de la terre. 121:2.6 La centralisation, à Jérusalem, du culte juif du temple constituait à la fois le secret de la survivance du monothéisme juif et la promesse qu’il nourrirait et répandrait, dans le monde, un nouveau concept élargi de ce Dieu unique de toutes les nations et Père de tous les mortels. 121:2.7 Bien que le peuple juif de l’époque fût sous la suzeraineté romaine, il jouissait d’une très grande autonomie gouvernementale. 121:2.9 Les Juifs étaient anormalement craintifs et soupçonneux à l’époque de Jésus, parce qu’ils étaient alors gouvernés par un étranger, Hérode l’Iduméen, qui s’était emparé de la suzeraineté sur la Judée en s’insinuant habilement dans les bonnes grâces des dirigeants romains. 121:2.10 Les relations amicales d’Hérode avec les dirigeants romains permettaient aux Juifs de voyager en sécurité dans le monde. 121:2.11 Comme son père, Antipas était un grand bâtisseur. Il reconstruisit beaucoup de villes de Galilée, y compris l’important centre commercial de Sepphoris. 3. Parmi les Gentils 121:3.1 Bien que les conditions économiques et sociales de l’État romain ne fussent pas de l’ordre le plus élevé, il y régnait une paix intérieure et une prospérité générale propices à l’effusion de Micaël. 121:3.6 La moitié des habitants de l’État romain se composait d’esclaves. 121:3.8 Les esclaves supérieurs recevaient souvent des salaires qu’ils pouvaient économiser pour acheter leur liberté. Beaucoup de ces esclaves émancipés s’élevaient à de hautes situations dans l’État, l’Église ou le monde des affaires. Ce sont précisément ces possibilités qui rendirent l’Église chrétienne primitive si tolérante envers cette forme modifiée d’esclavage. 121:3.9 Il n’y avait pas de problème social général dans l’Empire romain au premier siècle après J.-C. Il y avait toujours une porte ouverte par laquelle les individus doués et capables pouvaient s’élever des classes inférieures aux classes supérieures de la société romaine, mais les gens étaient généralement satisfaits de leur rang social. 4. La philosophie des Gentils 121:4.1 Le monde des Gentils était alors dominé par quatre grandes philosophies, toutes plus ou moins dérivées du platonisme grec antérieur. Ces écoles de philosophie étaient les suivantes : 121:4.2 1. Les épicuriens. Cette école de pensée était consacrée à la poursuite du bonheur. Elle enseignait que les hommes pouvaient faire quelque chose pour améliorer leur statut terrestre. Elle combattit efficacement les superstitions ignorantes. 121:4.3 2. Les stoïciens. Le stoïcisme était la philosophie supérieure des meilleures classes. Les stoïciens croyaient qu’un Destin-Raison directeur dominait toute la nature. Ils enseignaient que l’âme de l’homme était divine et emprisonnée dans un corps mauvais de nature physique. L’âme de l’homme atteignait la liberté en vivant en harmonie avec la nature, avec Dieu. 121:4.4 3. Les cyniques. Ils prônaient la simplicité et la vertu, et pressaient les hommes d’affronter la mort sans crainte. Ces prédicateurs cyniques itinérants contribuèrent largement à préparer la populace spirituellement affamée à la venue des missionnaires chrétiens qui arrivèrent plus tard. 121:4.5 4. Les sceptiques. Le scepticisme affirmait que la connaissance était trompeuse et que la conviction et l’assurance étaient impossibles. 121:4.6 Ces philosophies étaient semi-religieuses et souvent fortifiantes, éthiques et ennoblissantes, mais leur niveau était généralement trop élevé pour le commun des mortels. 5. Les religions des Gentils 121:5.2 À l’époque de Jésus, les religions de l’Occident comprenaient : 121:5.3 1. Les cultes païens. C’étaient des combinaisons de mythologies, de patriotisme et de traditions helléniques et latines. 121:5.4 2. L’adoration de l’empereur. Cette déification de l’homme en tant que symbole de l’État froissait profondément les Juifs et les premiers chrétiens : elle conduisit directement aux cruelles persécutions des deux Églises par le gouvernement romain. 121:5.5 3. L’astrologie. Cette pseudo-science de Babylone se transforma en une religion dans tout l’empire gréco-romain. 121:5.6 4. Les religions des mystères. Sur ce monde spirituellement affamé, s’était abattu un flot de cultes des mystères, d’étranges et nouvelles religions du Levant, qui avaient séduit les gens du commun et leur avaient promis le salut individuel. Ces religions devinrent rapidement la croyance acceptée par les classes inférieures du monde gréco-romain, et contribuèrent beaucoup à préparer le chemin à la diffusion rapide des enseignements chrétiens, considérablement supérieurs, qui présentaient, aux gens intelligents, un concept majestueux de la Déité associé à une théologie, propre à exciter la curiosité, et, à tous, une profonde offre de salut, y compris à l’homme moyen de cette époque, ignorant, mais spirituellement affamé. 121:5.7 Les religions des mystères sonnèrent le glas des croyances nationales et aboutirent à la naissance de nombreux cultes personnels. 121:5.13 Dans un effort pour utiliser l’acceptation généralisée des meilleurs types de religion des mystères, Paul fit subir certaines adaptations aux enseignements de Jésus, de manière à les rendre plus acceptables pour un grand nombre de personnes susceptibles d’être converties. 6. La religion hébraïque 121:6.1 Vers la fin du premier siècle avant le Christ, la pensée religieuse de Jérusalem avait été profondément influencée et quelque peu modifiée par les enseignements culturels grecs, et même par la philosophie grecque. 121:6.3 Bien que les croyances juives hellénisées fussent très peu influencées par les enseignements des épicuriens, elles furent influencées très substantiellement par la philosophie de Platon et les doctrines d’abnégation des stoïciens. Les Juifs hellénisés apportèrent aux Écritures des Hébreux une telle interprétation allégorique qu’ils ne trouvèrent aucune difficulté à conformer la théologie hébraïque à la philosophie aristotélicienne, qu’ils révéraient. Mais tout cela conduisit à une confusion désastreuse, jusqu’à ce que ces problèmes fussent pris en main par Philon d’Alexandrie qui entreprit d’harmoniser et d’organiser la philosophie grecque et la théologie hébraïque en un système compact et relativement cohérent de croyances et de pratiques religieuses. C’est cet enseignement ultérieur de philosophie grecque et de théologie hébraïque conjuguées qui prévalait en Palestine au moment où Jésus y vécut et y enseigna, et que Paul utilisa comme fondation pour construire son culte chrétien plus élevé et plus lumineux que les autres. 7. Juifs et Gentils 121:7.2 Les enseignements et les pratiques de Jésus concernant la tolérance et la bonté allaient à l’encontre de la très ancienne attitude des Juifs envers les autres peuples, qu’ils considéraient comme païens. Pendant des générations, les Juifs avaient entretenu à l’égard du monde extérieur une attitude qui leur rendait impossible d’accepter les enseignements du Maitre sur la fraternité spirituelle des hommes. 121:7.3 Les scribes, les pharisiens et la prêtrise maintenaient les Juifs dans un terrible esclavage de ritualisme et de légalisme, un esclavage bien plus réel que celui de l’autorité politique romaine. Les Juifs de l’époque de Jésus n’étaient pas seulement asservis à la loi, mais aussi liés par les exigences serviles des traditions qui impliquaient et envahissaient tous les domaines de la vie personnelle et sociale. Ces règles de conduite minutieuses poursuivaient et dominaient tous les Juifs loyaux. 121:7.4 Au premier siècle ap. J.-C., l’interprétation orale de la loi par les éducateurs reconnus, les scribes, avait acquis une autorité plus haute que la loi écrite elle-même. Tout cela rendait plus facile à certains chefs religieux des Juifs de dresser le peuple contre l’acceptation d’un nouvel évangile. 121:7.6 Et c’est ainsi qu’un autre peuple fut appelé à apporter au monde une théologie en progrès, un système d’enseignement, qui incorporait la philosophie des Grecs, la loi des Romains, la moralité des Hébreux et l’évangile proclamant le caractère sacré de la personnalité et de la liberté spirituelle, formulé par Paul et basé sur les enseignements de Jésus. 121:7.7 Le culte chrétien de Paul faisait ressortir sa moralité comme un signe de naissance juive. Les Juifs considéraient l’histoire comme la providence de Dieu – Yahweh au travail. Les doctrines de Paul furent influencées dans leur contenu théologique et philosophique non seulement par les enseignements de Jésus, mais aussi par Platon et Philon. Son éthique fut inspirée non seulement par le Christ, mais aussi par les stoïciens. 121:7.8 L’évangile de Jésus, tel que Paul l’avait incorporé dans le culte du christianisme d’Antioche, se mélangea avec les enseignements suivants : 121:7.9 1. Les raisonnements philosophiques des prosélytes grecs du judaïsme, y compris certains de leurs concepts de la vie éternelle. 121:7.10 2. Les enseignements attrayants des cultes prédominants des mystères, et spécialement les doctrines mithriaques de rédemption, de rachat et de salut par le sacrifice fait par quelque dieu. 121:7.11 3. La robuste moralité de la religion juive établie. 8. Écrits antérieurs 121:8.1 Autant qu’il était possible, et compatible avec notre mandat, nous nous sommes efforcés d’utiliser et, dans une certaine mesure, de coordonner les archives existantes ayant rapport à la vie de Jésus sur Urantia. Bien que nous ayons pu profiter de l’accès aux écrits perdus de l’apôtre André et que nous ayons bénéficié de la collaboration d’une vaste foule d’êtres célestes qui se trouvaient sur terre au temps de l’effusion de Micaël (particulièrement son Ajusteur maintenant personnalisé), notre intention a été de nous servir également des Évangiles dits de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean. 121:8.2 Ces écrits du Nouveau Testament ont eu leur origine dans les circonstances suivantes : 121:8.3 1. L’Évangile de Marc. À l’exception des notes d’André, c’est Jean Marc qui écrivit la première, la plus courte et la plus simple histoire de la vie de Jésus. Il présenta le Maitre comme un ministre, un homme parmi les hommes. Bien que Marc fût un jeune garçon évoluant dans les abords immédiats des scènes qu’il dépeint, son récit est, en réalité, l’Évangile selon Simon Pierre. Marc s’associa de bonne heure avec Pierre, et plus tard avec Paul. Il écrivit son histoire à l’instigation de Pierre et à la demande instante de l’Église de Rome. 121:8.4 2. L’Évangile de Matthieu. 121:8.5 Ce n’est pas l’apôtre Matthieu qui écrivit cet évangile, mais Isador, un de ses disciples qui, pour faciliter son travail, disposait non seulement des souvenirs personnels de ces évènements chez Matthieu, mais aussi d’un certain mémento sur les leçons de Jésus, que Matthieu avait rédigé aussitôt après la crucifixion. 121:8.8 3. L’Évangile de Luc. Luc, le médecin d’Antioche en Pisidie, était un Gentil converti par Paul. 121:8.9 Comme matériaux de compilation pour son Évangile, Luc eut d’abord recours à l’histoire de la vie de Jésus telle que Paul la lui avait racontée. Mais Luc avait d’autres sources d’informations. Non seulement il interrogea des dizaines de témoins oculaires des nombreux épisodes de la vie de Jésus qu’il relate, mais il possédait une copie de l’Évangile de Marc. 121:8.10 4. L’Évangile de Jean. C’est l’Évangile dit selon Jean fils de Zebédée ; bien que Jean ne l’ait pas écrit, il l’a inspiré. Depuis le manuscrit original, cet Évangile a été remanié à plusieurs reprises en vue de le faire apparaitre comme ayant été écrit par Jean lui-même. En l’an 101, il encouragea son associé Nathan, un Juif grec de Césarée, à commencer une narration écrite dont lui, Jean, fournirait les matériaux de mémoire et en se référant aux trois écrits alors existants. Fascicule 122. Naissance et petite enfance de Jésus 122:0.1 Il ne sera guère possible d’expliquer à fond les nombreuses raisons qui ont conduit à choisir la Palestine comme pays d’effusion pour Micaël, et spécialement pourquoi exactement la famille de Joseph et de Marie devait être désignée comme cadre immédiat de l’apparition de ce Fils de Dieu sur Urantia. 122:0.2 Après étude du rapport spécial sur le statut des mondes isolés, préparé par les Melchizédeks, en consultation avec Gabriel, Micaël choisit finalement Urantia comme planète pour y accomplir son effusion finale. À la suite de cette décision, Gabriel fit une visite personnelle à Urantia et, en conclusion de son étude de groupes humains et de son examen des traits caractéristiques spirituels, intellectuels, raciaux et géographiques du monde et de ses peuples, il décida que les Hébreux possédaient ces avantages relatifs qui justifiaient leur sélection comme race au sein de laquelle s’effectuerait l’effusion. Micaël ayant approuvé cette décision, Gabriel nomma et dépêcha sur Urantia la Commission Familiale des Douze – choisie parmi les personnalités des ordres supérieurs de l’univers – à qui fut confiée la tâche de faire une enquête sur la vie familiale juive. Quand le travail de cette commission prit fin, Gabriel était présent sur Urantia et reçut le rapport désignant trois unions en perspective comme étant, d’après l’opinion de la commission, également favorables, en tant que famille d’effusion, pour l’incarnation projetée de Micaël. 122:0.3 Parmi les trois couples désignés, Gabriel choisit personnellement Joseph et Marie ; ensuite, il apparut en personne à Marie et lui apporta, en même temps, l’heureuse nouvelle qu’elle avait été choisie pour devenir la mère terrestre de l’enfant d’effusion. 1. Joseph et Marie 122:1.1 Joseph, le père humain de Jésus (Joshua ben Joseph), était un Hébreu d’entre les Hébreux : il avait néanmoins beaucoup de qualités héréditaires raciales non juives. David et Salomon n’étaient pas des ancêtres en ligne directe de Joseph, dont le lignage ne remontait pas non plus directement à Adam. Les proches ascendants de Joseph étaient des artisans – entrepreneurs, charpentiers, maçons et forgerons. Joseph était lui-même charpentier et devint plus tard entrepreneur. 122:1.2 Marie, la mère terrestre de Jésus, descendait en ligne directe d’une longue lignée d’aïeux exceptionnels comprenant beaucoup de femmes parmi les plus remarquables de l’histoire raciale d’Urantia. Du point de vue racial, il est difficile de considérer Marie comme une Juive au sens propre du mot. Par sa culture et ses croyances, elle était Juive, mais par ses dons héréditaires elle était plus un composé de souches syrienne, hittite, phénicienne, grecque et égyptienne ; son hérédité raciale avait des bases plus larges que celle de Joseph. 2. Gabriel apparait à Élisabeth 122:2.1 L’œuvre réalisée par Jésus au cours de sa vie sur Urantia fut, en fait, commencée par Jean le Baptiste. Le père de Jean, Zacharie, appartenait à la prêtrise juive, tandis que sa mère, Élisabeth, était membre de la branche plus prospère du grand groupe familial auquel appartenait aussi Marie, mère de Jésus. 122:2.2 Ce fut dans les derniers jours du mois de juin de l’an 8 av. J.-C. que Gabriel apparut à Élisabeth, un jour à midi. Gabriel dit : 122:2.3 « Tandis qu’à Jérusalem, ton mari Zacharie officie devant l’autel, moi, Gabriel, je viens t’annoncer que bientôt tu enfanteras un fils qui sera le précurseur de ce divin éducateur, tu appelleras ton fils Jean. Il grandira consacré au Seigneur ton Dieu et, quand il sera dans la force de l’âge, il réjouira ton cœur parce qu’il tournera de nombreuses âmes vers Dieu et annoncera aussi la venue du guérisseur de l’âme de ton peuple et du libérateur spirituel de toute l’humanité. Ta parente Marie sera la mère de cet enfant de la promesse, et je lui apparaitrai à elle aussi. » 122:2.5 Durant cinq mois, Élisabeth garda son secret même vis-à-vis de son mari. Quand elle lui révéla la visitation de Gabriel, Zacharie accueillit son récit avec scepticisme et, pendant des semaines, il douta de la réalité de toute l’expérience, ne consentant à croire qu’à demi à la visite rendue par Gabriel à sa femme. Ce ne fut pas avant environ la sixième semaine précédant la naissance de Jean que Zacharie, à la suite d’un rêve impressionnant, acquit l’entière conviction qu’Élisabeth allait devenir la mère d’un fils de la destinée, d’un homme chargé de préparer le chemin pour la venue du Messie. 122:2.6 Ce fut vers la mi-novembre de l'an huit av. J.-C. que Gabriel apparut à Marie tandis qu’elle travaillait dans sa maison de Nazareth. Plus tard, quand Marie ne douta plus qu’elle allait devenir mère, elle persuada Joseph de la laisser aller à la ville de Juda, dans les collines à sept kilomètres à l’ouest de Jérusalem, pour rendre visite à Élisabeth. Gabriel avait informé chacune des deux futures mères de son apparition à l’autre. 122:2.7 Jean naquit dans la ville de Juda, le 25 mars de l’an 7 av. J.-C. 122:2.8 Depuis la plus tendre enfance de Jean, ses parents lui inculquèrent judicieusement l’idée qu’en grandissant il était destiné à devenir un chef spirituel et un éducateur religieux, et le cœur de Jean était toujours un terrain favorable pour les suggestions qui y étaient ainsi semées. 3. L’annonciation faite à Marie par Gabriel 122:3.1 Un soir, vers le coucher du soleil, Gabriel apparut à Marie ; après qu’elle se fut remise de son étonnement, il lui dit : « Je viens sur l’ordre de celui qui est mon Maitre et que tu devras aimer et nourrir. À toi, Marie, j’apporte de bonnes nouvelles, car je t’annonce que ta conception est ordonnée par le ciel et qu’en temps voulu, tu deviendras mère d’un fils ; tu l’appelleras Joshua ; il inaugurera le royaume des cieux sur la terre et parmi les hommes. Ne parle pas de tout ceci, sauf à Joseph et à Élisabeth, ta parente à laquelle je suis également apparu et qui, elle aussi, va bientôt donner naissance à un fils dont le nom sera Jean. Celui-là préparera la voie pour le message de délivrance que ton fils proclamera aux hommes avec une grande puissance et une profonde conviction. Ne doute pas de ma parole, Marie, car ce foyer a été choisi comme habitat terrestre de l’enfant de la destinée. Ma bénédiction est sur toi, le pouvoir des Très Hauts te donnera de la force et le Seigneur de toute la terre te couvrira de son ombre. » 122:3.2 Pendant plusieurs semaines, Marie médita secrètement dans son cœur cette visitation. Quand elle fut certaine qu’elle attendait un enfant, elle osa enfin révéler à son mari ces évènements sortant de l’ordinaire. Lorsque Joseph apprit tout cela, il fut très troublé et ne put dormir pendant bien des nuits. D’abord Joseph eut des doutes sur la visitation de Gabriel. Ensuite, quand il fut à peu près persuadé que Marie avait réellement entendu la voix et vu la forme du divin messager, il se tortura l’esprit, se demandant comment de telles choses pouvaient arriver. Comment un descendant d’êtres humains pouvait-il être un enfant à destinée divine ? Joseph ne put résoudre ce conflit d’idées ; jusqu’à ce qu’après y avoir pensé pendant plusieurs semaines, Joseph et Marie soient arrivés à la conclusion qu’ils avaient été choisis pour devenir les parents du Messie, bien que les Juifs n’aient guère eu le concept que le libérateur attendu dût être de nature divine. Étant arrivée à cette conclusion capitale, Marie se hâta de partir pour rendre visite à Élisabeth. 4. Le rêve de Joseph 122:4.1 Joseph n’accepta l’idée que Marie allait devenir la mère d’un enfant extraordinaire qu’après avoir fait l’expérience d’un rêve très impressionnant. Dans ce rêve, un brillant messager céleste lui apparut et lui dit entre autres choses : « Joseph, je t’apparais sur l’ordre de Celui qui règne maintenant dans les cieux ; j’ai reçu mandat de t’informer en ce qui concerne le fils que Marie va enfanter et qui deviendra une grande lumière dans ce monde. En lui sera la vie, et sa vie deviendra la lumière de l’humanité. Il viendra d’abord aux gens de son propre peuple, mais à peine le recevront-ils ; mais, à tous ceux qui le recevront, il révélera qu’ils sont les enfants de Dieu. » Après cette expérience, Joseph ne douta plus jamais totalement de l’histoire de Marie concernant la visitation de Gabriel et la promesse que l’enfant à naitre serait un messager divin pour le monde. 122:4.3 Joseph n’était pas de la lignée du roi David. Marie avait plus d’ancêtres que Joseph dans la branche de David. Il est bien vrai que Joseph est allé à Bethléem, la cité de David, afin de se faire inscrire pour le recensement romain, mais c’était parce que, six générations auparavant, son aïeul paternel orphelin avait été adopté par un certain Zadoc, qui descendait directement de David ; c’est pourquoi Joseph comptait aussi comme appartenant à la « maison de David ». 5. Les parents terrestres de Jésus 122:5.1 Joseph était un homme aux manières douces, extrêmement consciencieux et, en toute chose, fidèle aux conventions et pratiques religieuses de son peuple. Il parlait peu, mais pensait beaucoup. 122:5.2 Le caractère de Marie était tout l’opposé de celui de son mari. Généralement gaie, elle était très rarement abattue et possédait un naturel toujours rayonnant. Marie se laissait aller à l’expression libre et fréquente de ses sentiments émotionnels ; on ne la vit jamais affligée avant la mort soudaine de Joseph. 122:5.3 Jésus tenait de son père beaucoup de sa douceur exceptionnelle et de sa merveilleuse compréhension sympathisante de la nature humaine ; il avait hérité de sa mère son don de grand éducateur et son immense capacité de juste indignation. Dans ses réactions émotionnelles envers son entourage pendant sa vie adulte, Jésus était parfois, comme son père, méditatif et pieux, parfois caractérisé par une tristesse apparente, mais, le plus souvent, il allait de l’avant de la manière optimiste et déterminée correspondant au naturel de sa mère. 122:5.4 De Joseph, Jésus tenait sa stricte éducation dans les usages des cérémonies juives et sa connaissance exceptionnelle des Écritures hébraïques ; de Marie, il tenait un point de vue plus large sur la vie religieuse et une conception plus libérale de la liberté spirituelle personnelle. 122:5.5 Les deux familles de Joseph et Marie étaient très instruites pour leur temps. L’éducation de Joseph et de Marie dépassait de beaucoup la moyenne pour leur époque et leur situation sociale. 122:5.8 À l’époque où il était jeune homme, Joseph fut engagé par le père de Marie pour construire une annexe à sa maison, et ce fut au moment où Marie apporta à Joseph une coupe d’eau au cours d’un repas de midi que, pour la première fois, les deux jeunes gens qui étaient destinés à devenir parents de Jésus commencèrent vraiment à se faire la cour. 122:5.9 Joseph et Marie se marièrent, selon la coutume juive, au domicile de Marie, aux environs de Nazareth, lorsque Joseph eut vingt-et-un ans. Ce mariage fut conclu après des fiançailles normales d’environ deux ans. Peu après, ils s’installèrent dans leur nouvelle maison de Nazareth qui avait été construite par Joseph avec l’aide de deux de ses frères. 122:5.10 Joseph inclinait plus vers le concept spirituel du Messie attendu, mais Marie et sa famille, et surtout son père, tenaient à l’idée du Messie en tant que libérateur temporel et dirigeant politique. 6. Le foyer de Nazareth 122:6.1 La maison de Jésus n’était pas loin de la haute colline dans la partie nord de Nazareth, à une certaine distance de la source du village, qui était située dans la section est de la ville. La famille de Jésus résidait à la périphérie de la cité, ce qui rendit plus aisé au jeune garçon de jouir de fréquentes promenades dans la campagne et de grimper jusqu’au sommet de cette colline voisine. 122:6.2 La demeure de Joseph et de Marie était construite en pierre et se composait d’une pièce avec un toit plat, plus un bâtiment annexe pour loger les animaux. 122:6.3 Après la naissance de Marthe, Joseph ajouta à la maison une grande pièce, qui fut utilisée comme atelier de charpentier pendant le jour et comme chambre à coucher pendant la nuit. 7. Le voyage à Bethléem 122:7.1 Au mois de mars de l’an 8 av. J.-C. (le mois où Joseph et Marie se marièrent), César Auguste décréta que tous les habitants de l’empire romain devaient être dénombrés. Et cela, conjointement aux sérieuses difficultés intérieures d’Hérode, roi de Judée, et au fait que les Juifs avaient toujours été très hostiles à toute tentative de « dénombrement de la population », avait contribué à retarder d’un an ce recensement dans le royaume juif. 122:7.2 Il n’était pas nécessaire que Marie aille à Bethléem pour l’enregistrement – Joseph étant autorisé à inscrire sa famille – mais Marie, qui était une personne d’humeur aventureuse et dynamique, insista pour l’accompagner. 122:7.4 Et c’est ainsi que ce couple juif quitta son humble logis dans cette matinée du 18 aout de l’an 7 av. J.-C. en route pour Bethléem. 122:7.6 (Le) 20 aout, ils atteignirent Jérusalem avant midi. Ils visitèrent le temple et poursuivirent leur chemin pour arriver à Bethléem au milieu de l’après-midi. 122:7.7 L’auberge était bondée ; en conséquence, Joseph chercha un logement chez des parents éloignés, mais toutes les chambres de Bethléem regorgeaient de monde. Quand il revint dans la cour de l’auberge, on l’informa que les étables pour caravanes, taillées dans le flanc du rocher et situées juste au-dessous de l’auberge, avaient été vidées de leurs animaux et nettoyées pour recevoir des clients. Des toiles de tente avaient été appendues et ils s’estimèrent très heureux d’avoir trouvé un logement aussi confortable. 8. La naissance de Jésus 122:8.1 Au lever du jour, les douleurs de l’enfantement commencèrent nettement, et, à midi le 21 aout de l’an 7 av. J.-C., avec l’aide et la généreuse assistance de compagnes de voyage, Marie accoucha d’un enfant mâle. Jésus de Nazareth était né dans le monde ; il fut enveloppé dans les vêtements que Marie avait apportés en prévision d’un tel évènement, et couché dans une crèche voisine. 122:8.3 L’après-midi, ils emménagèrent à l’auberge où ils vécurent près de trois semaines, jusqu’à ce qu’ils eussent trouvé à se loger chez un parent éloigné de Joseph. 122:8.4 La semaine suivante, Joseph alla à Jérusalem pour conférer avec Zacharie. Zacharie et Élisabeth avaient tous deux acquis la conviction sincère que Jésus devait réellement devenir le libérateur des Juifs, le Messie, et que leur fils Jean deviendrait le chef de ses assistants, le bras droit de sa destinée. Puisque Marie partageait les mêmes idées, il ne fut pas difficile de persuader Joseph de rester à Bethléem, la cité de David, afin qu’en grandissant, Jésus puisse devenir le successeur de David sur le trône de tout Israël. En conséquence, ils restèrent plus d’un an à Bethléem, Joseph faisant pendant ce temps quelques travaux de charpentier. 122:8.5 À midi, au moment de la naissance de Jésus, les séraphins d’Urantia, assemblés sous les ordres de leurs directeurs, chantèrent effectivement des hymnes de gloire au-dessus de la crèche de Bethléem, mais ces expressions de louanges ne furent pas entendues par des oreilles humaines. Aucun berger ni aucune créature mortelle ne vint rendre hommage à l’enfant de Bethléem avant le jour où certains prêtres arrivant d’Ur furent envoyés de Jérusalem par Zacharie. 122:8.6 Ces prêtres de Mésopotamie avaient été informés, quelque temps auparavant, par un étrange éducateur religieux de leur pays, qu’il avait eu un songe dans lequel il avait été avisé de l’apparition prochaine de la « lumière de vie » sur la terre, sous la forme d’un nouveau-né, et parmi les Juifs. C’est là que se rendirent ces trois éducateurs cherchant cette « lumière de vie ». Après plusieurs semaines de vaines recherches à Jérusalem, ils allaient repartir pour Ur quand Zacharie les rencontra et leur révéla sa croyance que Jésus était l’objet de leur quête ; il les envoya à Bethléem où ils trouvèrent le bébé et laissèrent leurs présents à Marie, sa mère terrestre. L’enfant avait près de trois semaines au moment de leur visite. 122:8.7 Ces hommes sages ne virent pas d’étoile pour les guider vers Bethléem. La belle légende de l’étoile de Bethléem a pris naissance comme suit : Jésus était né le 21 aout à midi de l’an 7 av. J.-C. Or, le 29 mai du même an 7, il y avait eu une extraordinaire conjonction de Jupiter et de Saturne dans la constellation des Poissons. C’est un fait astronomique remarquable que des conjonctions similaires se soient produites le 29 septembre et le 5 décembre de la même année. Sur la base de ces évènements exceptionnels, mais absolument naturels, les zélateurs bien intentionnés des générations suivantes construisirent l’attrayante légende de l’étoile de Bethléem conduisant les Mages près de la crèche où ils virent et adorèrent l’enfant nouveau-né. 9. La présentation au temple 122:9.1 Moïse avait enseigné aux Juifs que chaque fils premier-né appartenait au Seigneur, mais que ces enfants-là, au lieu d’être sacrifiés comme c’était la coutume parmi les nations païennes, pouvaient avoir la vie sauve si leurs parents voulaient les racheter en payant cinq sicles à n’importe quel prêtre autorisé. Il existait aussi une ordonnance mosaïque qui décrétait qu’après un certain laps de temps, une mère devait se présenter au temple pour la purification. Il était d’usage d’accomplir ces deux cérémonies en même temps. En conséquence, Joseph et Marie se rendirent en personne au temple, à Jérusalem, pour présenter Jésus aux prêtres, effectuer son rachat et aussi pour faire le sacrifice approprié pour assurer à Marie la purification cérémonielle de la prétendue souillure de la parturition. 122:9.2 Deux personnages de caractère remarquable se promenaient constamment dans les cours du temple, Siméon, un chanteur, et Anne, une poétesse. Siméon était un Judéen, mais Anne était une Galiléenne. Les deux se tenaient fréquemment compagnie et étaient des intimes du prêtre Zacharie, qui leur avait confié le secret de Jean et de Jésus. Siméon et Anne désiraient tous deux ardemment la venue du Messie, et leur confiance en Zacharie les conduisit à croire que Jésus était le libérateur attendu par le peuple juif. 122:9.3 Zacharie savait quel jour Joseph et Marie devaient venir au temple avec Jésus, et il avait convenu d’avance avec Siméon et Anne qu’il lèverait la main en salut, au passage de la procession des premiers-nés, pour leur indiquer lequel était Jésus. 122:9.4 Pour cette occasion, Anne avait écrit un poème que Siméon se mit à chanter, au plus grand étonnement de Joseph, de Marie et de tous ceux qui étaient assemblés dans les cours du temple. Voici leur hymne célébrant le rachat du fils premier-né : 122:9.5 Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, 122:9.6 Car il nous a visités, et il a racheté son peuple ; 122:9.7 Il a élevé une corne de salut pour chacun de nous 122:9.8 Dans la maison de son serviteur David. 122:9.9 Selon ce qu’il a dit par la bouche de ses saints prophètes – 122:9.10 Il nous délivre de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent ; 122:9.11 Il fait miséricorde à nos pères et se remémore sa sainte alliance – 122:9.12 Le serment par lequel il jura à Abraham notre père 122:9.13 Qu’il nous permettrait, après délivrance de la main de nos ennemis, de le servir sans frayeur, 122:9.14 En sainteté et droiture devant lui tous les jours de notre vie. 122:9.15 Oui, et toi, enfant de la promesse, tu seras appelé le prophète du Très Haut ; 122:9.16 Car tu iras devant la face du Seigneur pour établir son royaume, 122:9.17 Pour donner connaissance du salut à son peuple 122:9.18 Dans la rémission de ses péchés. 122:9.19 Réjouissez-vous dans la tendre miséricorde de notre Dieu, 122:9.20 Parce que la source de lumière d’en haut nous a maintenant visités 122:9.21 Pour éclairer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, 122:9.22 Pour guider nos pas dans les chemins de la paix. 122:9.23 Et maintenant laisse ton serviteur partir en paix, Ô Seigneur, selon ta parole, 122:9.24 Car mes yeux ont vu ton salut 122:9.25 Que tu as préparé devant la face de tous les peuples, 122:9.26 Une lumière pour éclairer même les Gentils 122:9.27 Et la gloire de ton peuple Israël. 10. Hérode agit 122:10.1 Les informateurs d’Hérode n’étaient pas inactifs. Quand ils lui rendirent compte de la visite des prêtres d’Ur à Bethléem, Hérode convoqua ces Chaldéens devant lui. Il s’informa soigneusement auprès de ces sages sur le nouveau « roi des Juifs », mais ils ne lui donnèrent guère satisfaction, expliquant que le bébé était né d’une femme qui était venue avec son mari à Bethléem pour le recensement. Hérode n’était pas satisfait de cette réponse, il les renvoya avec une bourse et leur ordonna de trouver l’enfant, afin que lui aussi aille l’adorer puisqu’ils avaient déclaré que son royaume devait être spirituel et non temporel. Les sages ne revenant pas, Hérode devint méfiant. Tandis qu’il retournait ces choses dans sa tête, ses informateurs revinrent et lui firent un rapport complet sur les récents incidents survenus au temple : ils lui apportèrent une copie de certaines parties du cantique de Siméon qui avait été chanté à la cérémonie du rachat de Jésus. Mais ils avaient omis de suivre Joseph et Marie. Hérode se mit fort en colère contre ses agents incapables de lui dire où le couple avait emmené l’enfant. Il envoya alors des enquêteurs chargés de dépister Joseph et Marie. Sachant qu’Hérode poursuivait la famille nazaréenne, Zacharie et Élisabeth restèrent éloignés de Bethléem. Le petit garçon fut caché chez des parents de Joseph. 122:10.3 Lorsqu’après plus d’un an de recherches, les espions d’Hérode n’eurent pas retrouvé Jésus et comme on soupçonnait que le bébé était encore caché à Bethléem, Hérode prépara un décret ordonnant la fouille systématique de toutes les maisons de Bethléem et la mise à mort de tous les enfants mâles âgés de moins de deux ans. De cette manière Hérode espérait s’assurer que l’enfant destiné à devenir « le roi des Juifs » serait exterminé. C’est ainsi que seize bébés mâles périrent en un jour à Bethléem de Judée. 122:10.4 Le massacre de ces enfants eut lieu vers le milieu d’octobre de l’an 6 av. J.-C., alors que Jésus était âgé d’un peu plus d’un an. Mais, même parmi les attachés à la cour d’Hérode, il y avait des gens qui croyaient à la venue du Messie, et l’un de ceux-ci, apprenant l’ordre de massacrer les enfants mâles de Bethléem, se mit en rapport avec Zacharie, qui, à son tour, envoya un messager à Joseph et, la nuit avant le massacre, Joseph et Marie quittèrent Bethléem avec l’enfant pour se rendre à Alexandrie en Égypte. Pour éviter d’attirer l’attention, ils voyagèrent seuls avec Jésus jusqu’en Égypte. Ils allèrent à Alexandrie avec les fonds procurés par Zacharie et, là, Joseph reprit son métier, tandis que Marie et Jésus logeaient chez des parents aisés de la famille de Joseph. Ils séjournèrent à Alexandrie pendant deux années entières et ne retournèrent à Bethléem qu’après la mort d’Hérode. Fascicule 123. La prime enfance de Jésus 123:0.1 Par suite des incertitudes et des anxiétés de leur séjour à Bethléem, Marie ne sevra pas le bébé avant qu’ils ne soient arrivés sains et saufs à Alexandrie, où la famille put reprendre une vie normale. Ils vécurent chez des parents, et Joseph, ayant trouvé du travail peu après leur arrivée, put facilement entretenir les siens. Il fut employé comme charpentier pendant plusieurs mois et ensuite élevé à la situation de contremaitre d’un groupe important d’ouvriers employés à la construction d’un édifice public, alors en chantier. Cette nouvelle expérience lui donna l’idée de s’établir entrepreneur et constructeur après son retour à Nazareth. 123:0.3 Durant les deux années de leur séjour à Alexandrie, Jésus jouit d’une bonne santé et continua à grandir normalement. À part un petit nombre d’amis et de parents, personne ne fut informé que Jésus était un « enfant de la promesse ». L’un des parents de Joseph le révéla à quelques amis de Memphis, descendants du lointain Ikhnaton. Avec un petit groupe de croyants d’Alexandrie, ils s’assemblèrent dans la somptueuse demeure du parent-bienfaiteur de Joseph, peu de temps avant le retour en Palestine, pour présenter leurs vœux à la famille de Nazareth et leurs respects à l’enfant. À cette occasion, les amis assemblés firent don à Jésus d’un exemplaire complet de la traduction en grec des Écritures hébraïques ; mais cet exemplaire des textes sacrés juifs ne fut pas remis entre les mains de Joseph avant que lui et Marie eussent tous deux décliné l’invitation de leurs amis de Memphis et d’Alexandrie à rester en Égypte. Ces amis croyants affirmaient que l’enfant de la promesse pourrait exercer une bien plus grande influence mondiale en habitant Alexandrie plutôt que n’importe quelle ville de Palestine. Ces arguments retardèrent quelque temps le départ de Joseph pour la Palestine après qu’il eut reçu la nouvelle de la mort d’Hérode. 123:0.4 Finalement, Joseph et Marie quittèrent Alexandrie sur un bateau, à la fin d’aout de l’an 4 av. J.-C. Ils se rendirent directement à Bethléem, où ils passèrent tout le mois de septembre, tenant conseil avec leurs amis et parents pour savoir s’ils devaient rester là ou retourner à Nazareth. 123:0.5 Marie n’avait jamais complètement abandonné l’idée que Jésus devait grandir à Bethléem, la cité de David. Joseph ne croyait pas réellement que leur fils était destiné à devenir un roi libérateur d’Israël. Il concevait de grandes craintes pour la sécurité de l’enfant à Bethléem ou dans toute autre cité de Judée. 123:0.6 Au premier octobre, Joseph avait convaincu Marie et tous leurs amis qu’il était préférable pour eux de retourner à Nazareth. En conséquence, au début d’octobre de l’an 4 av. J.-C., ils quittèrent Bethléem pour Nazareth. 1. De retour à Nazareth 123:1.2 Jésus avait environ trois ans et deux mois au moment de leur retour à Nazareth. Il avait très bien supporté tous ces voyages et se trouvait en excellente santé. Il éprouvait une joie enfantine et exubérante à profiter d’un logis à lui, où il pouvait s’ébattre librement. 123:1.4 Toute la quatrième année de Jésus fut pour lui une période de développement physique normal et d’activité mentale peu commune. Pendant ce temps, il s’était pris d’une grande amitié pour un jeune voisin, un garçon à peu près de son âge nommé Jacob. 123:1.5 L’évènement suivant le plus important de la famille de Nazareth fut la naissance d’un deuxième enfant, Jacques, au petit matin du 2 avril de l’an 3 av. J.-C. Très ému à la pensée d’avoir un petit frère, Jésus se tenait près de lui pendant des heures, simplement pour observer les premiers gestes du bébé. 123:1.6 Ce fut vers le milieu de l’été de cette même année que Joseph bâtit un petit atelier près de la fontaine du village et du caravansérail. Après cela, il fit très peu de travaux de charpentier à la journée. Il avait comme associés deux de ses frères et plusieurs autres ouvriers qu’il envoyait travailler au dehors, tandis que lui-même restait à l’atelier à fabriquer des charrues, des jougs et d’autres objets en bois. 2. La cinquième année (an 2 av. J.-C.) 123:2.1 Un peu plus d’un an après le retour à Nazareth, l’enfant Jésus arriva à l’âge de sa première décision morale personnelle et sincère, sur quoi un Ajusteur de Pensée vint habiter en lui. Ce don du Père Paradisiaque avait autrefois servi avec Machiventa Melchizédek et acquis ainsi l’expérience des opérations relatives à l’incarnation d’un être supramortel vivant dans la similitude de la chair mortelle. Cet évènement survint le 11 février de l’an 2 av. J.-C. Jésus ne fut pas plus conscient de la venue du divin Moniteur que ne le sont les millions et les millions d’autres enfants qui, avant et depuis ce jour, ont pareillement reçu des Ajusteurs de Pensée pour habiter leur mental. 123:2.3 En l’an 2 av. J.-C., un peu plus d’un mois avant son cinquième anniversaire, Jésus fut très heureux de la venue au monde de sa sœur Miriam, née dans la nuit du 11 juillet. Depuis l’âge de cinq ans jusqu’à l’âge de dix ans, Jésus fut un point d’interrogation continuel. Joseph et Marie ne pouvaient pas toujours répondre à ses questions, mais ils ne manquaient jamais de les discuter à fond et, dans toute la mesure du possible, ils l’assistaient dans ses efforts pour trouver une solution satisfaisante aux problèmes que son mental alerte lui avait suggérés. 123:2.4 C’est de tout cœur que l’enfant Jésus participait à toutes ces expériences naturelles et normales du foyer. Il appréciait beaucoup son petit frère et sa petite sœur, et apporta une aide précieuse à Marie en prenant soin d’eux. 123:2.13 Chez les Juifs de Galilée, la coutume voulait que les mères portent la responsabilité de l’éducation des enfants jusqu’à leur cinquième anniversaire et, si l’enfant était un garçon, qu’elles passent alors cette responsabilité au père. Cette année-là, Jésus entra donc dans le cinquième stade de la carrière d’un enfant juif galiléen ; c’est pourquoi, le 21 aout de l’an 2 av. J.-C. et selon la coutume, Marie le confia officiellement à Joseph pour la suite de son éducation. 3. Les évènements de la sixième année (l’an 1 av. J.-C.) 123:3.1 Déjà, avec l’aide de sa mère, Jésus parlait couramment le dialecte galiléen de la langue araméenne, et maintenant son père commença à lui enseigner le grec. Marie le parlait peu, mais Joseph parlait couramment le grec et l’araméen. Le manuel pour l’étude de la langue grecque était l’exemplaire des Écritures hébraïques – une version complète de la Loi et des Prophètes, y compris les Psaumes – qui leur avait été offert à leur départ d’Égypte. 123:3.4 Avant que Jésus eût six ans, au début de l’été de l’an 1 av. J.-C., Zacharie, Élisabeth et leur fils Jean vinrent rendre visite à la famille de Nazareth. Jésus et Jean eurent du bon temps pendant cette visite, la première dans leurs souvenirs. 123:3.6 Durant cette année, Joseph et Marie eurent des difficultés avec Jésus au sujet de ses prières. Il insistait pour parler à son Père céleste comme il aurait parlé à Joseph, son père terrestre. Cette infraction aux moyens plus solennels et plus révérencieux de communication avec la Déité était un peu déconcertante pour ses parents, spécialement pour sa mère, mais on ne pouvait le persuader de changer ; il disait ses prières exactement comme on les lui avait apprises, après quoi il insistait pour avoir « juste un petit entretien avec mon Père dans les cieux ». 123:3.7 En juin de cette année, Joseph céda l’atelier de Nazareth à ses frères et commença officiellement son métier d’entrepreneur. Avant la fin de l’année, le revenu de la famille avait plus que triplé. Jamais plus, jusqu’après la mort de Joseph, la famille de Nazareth ne connut les affres de la pauvreté. 123:3.8 Pendant les quelques années qui suivirent, Joseph fit des travaux considérables à Cana, Bethléem (de Galilée), Magdala, Naïn, Sepphoris, Capharnaüm et Endor, et entreprit beaucoup de constructions à Nazareth même et dans les environs. Comme Jacques devenait assez grand pour aider sa mère dans les soins du ménage et s’occuper des enfants plus jeunes, Jésus fit de fréquents déplacements avec son père dans les villes et villages voisins. Jésus était un observateur pénétrant et acquit beaucoup de connaissances pratiques au cours de ces randonnées hors de chez lui ; il emmagasinait assidument les connaissances concernant l’homme et son mode de vie sur terre. 123:3.10 Quand sa mère n’avait pas besoin de son aide à la maison, Jésus occupait une grande partie de ses loisirs à l’étude des plantes et des fleurs, durant le jour, et à celle des étoiles, le soir. Il montrait une tendance fâcheuse à rester couché sur le dos et à contempler avec émerveillement le ciel étoilé, longtemps après l’heure habituelle du coucher dans la maisonnée si bien ordonnée de Nazareth. 4. La septième année (l’an 1 de l’ère chrétienne) 123:4.3 En compagnie d’un garçon du voisinage, et plus tard de son frère Jacques, Jésus prenait grand plaisir à jouer dans le coin le plus éloigné de l’atelier familial du charpentier, où ils s’amusaient beaucoup avec des copeaux et des blocs de bois. Il était toujours difficile à Jésus de comprendre le mal qu’il y avait à jouer à certains jeux défendus le jour du sabbat, mais il ne manqua jamais de se conformer aux désirs de ses parents. 123:4.9 Joseph, le quatrième enfant de la famille de Nazareth, naquit le mercredi matin 16 mars de l’an 1. 5. Les années d’école à Nazareth 123:5.1 Jésus avait maintenant sept ans, l’âge auquel les enfants juifs sont censés commencer officiellement leur éducation dans les écoles de la synagogue. En conséquence, il débuta en aout de cette année-là dans sa vie mouvementée d’écolier à Nazareth. Déjà, le garçon lisait, écrivait et parlait couramment deux langues, l’araméen et le grec. Il lui fallait maintenant se familiariser avec la tâche d’apprendre à lire, écrire et parler la langue hébraïque. Il envisageait réellement avec grand intérêt la nouvelle vie scolaire qui s’ouvrait devant lui. 123:5.2 Pendant trois ans – jusqu’à ce qu’il eût dix ans – il fréquenta l’école primaire de la synagogue de Nazareth. Durant ces trois années, il étudia les rudiments du Livre de la Loi tel qu’il était rédigé en langue hébraïque. Durant les trois années suivantes, il étudia à l’école supérieure et mémorisa, par la méthode de répétition à haute voix, les enseignements les plus profonds de la loi sacrée. Il reçut son diplôme de l’école de la synagogue au cours de sa treizième année et fut rendu à ses parents par les chefs de la synagogue comme « fils du commandement » éduqué – désormais citoyen responsable de la communauté d’Israël, ce qui lui imposait d’assister à la Pâque à Jérusalem. 123:5.4 Jésus devint de bonne heure un maitre en hébreu. En tant que jeune homme, quand aucun visiteur de marque ne séjournait à Nazareth, on lui demandait souvent de lire les Écritures hébraïques aux fidèles assemblés à la synagogue pour les services religieux réguliers du sabbat. 123:5.6 En plus de son éducation plus spécifiquement officielle, Jésus commença à prendre contact avec la nature humaine des quatre parties du monde, du fait que des hommes de nombreux pays allaient et venaient dans l’atelier de réparation de son père. En grandissant, il se mêla librement aux caravanes qui faisaient halte près de la fontaine pour se reposer et se restaurer. Parlant couramment le grec, il n’avait guère de difficulté à converser avec la majorité des voyageurs et conducteurs de caravanes. 123:5.12 Le clergé de Galilée était plus libéral que les scribes et les rabbins de Judée dans l’interprétation des lois traditionnelles. Et, à Nazareth, on était également plus libéral en ce qui concernait l’observance du sabbat ; c’est pourquoi Joseph avait coutume d’emmener Jésus en promenade les après-midis de sabbat. 123:5.15 Cette année-là, Jésus apprit à traire la vache de la famille et à prendre soin des autres animaux. Pendant cette année et l’année suivante, il apprit aussi à faire du fromage et à tisser. Quand il eut dix ans, il était un habile tisserand. C’est vers cette époque que Jésus et son petit voisin Jacob devinrent de grands amis du potier Nathan, qui travaillait près de la source jaillissante. Nathan avait beaucoup d’affection pour les deux garçons et leur donnait souvent de la terre glaise pour jouer ; il s’efforçait de stimuler leur imagination créatrice en leur suggérant de rivaliser dans le modelage d’objets et d’animaux divers. 6. Sa huitième année (an 2) 123:6.1 Ce fut une intéressante année d’école. Bien que Jésus ne fût pas un étudiant exceptionnel, il était un élève appliqué et se classait dans le premier tiers de sa classe ; il faisait si bien son travail qu’il était dispensé de présence une semaine par mois. Il passait généralement cette semaine soit avec son oncle pêcheur sur les bords de la mer de Galilée, près de Magdala, soit à la ferme d’un autre de ses oncles (le frère de sa mère) à huit kilomètres au sud de Nazareth. 123:6.5 Cette année-là, Jésus fit des arrangements pour échanger des produits laitiers contre des leçons de harpe. Il avait un gout exceptionnel pour tout ce qui était musical. Quand il eut onze ans, il était un harpiste habile et prenait grand plaisir à faire entendre à sa famille et à ses amis ses extraordinaires interprétations et ses belles improvisations. 123:6.7 Son troisième frère Simon naquit le vendredi soir 14 avril de cette année, l’an 2. Fascicule 124. La dernière partie de l’enfance de Jésus 1. La neuvième année de Jésus (an 3) 124:1.3 Le plus grave incident survenu jusque-là, à l’école, se produisit tard dans l’hiver lorsque Jésus osa défier le chazan, qui enseignait que les images, peintures et dessins étaient tous de nature idolâtre. Tout ce genre de choses était strictement interdit par la loi juive, mais, jusque-là, Jésus était parvenu à surmonter les objections de ses parents, à tel point qu’ils lui avaient permis de poursuivre ces activités. 124:1.4 Il se produisit de nouveaux remous à l’école quand l’un des élèves les plus arriérés découvrit Jésus en train de dessiner, au fusain, un portrait du professeur sur le plancher de la classe. Le portrait était là, clair comme le jour, et plusieurs parmi les anciens l’avaient aperçu avant que le comité n’allât trouver Joseph afin d’exiger une intervention pour ramener son fils ainé dans le respect de la loi. Assis sur une grosse pierre, juste à l’extérieur de la porte de derrière, Jésus écouta pendant un moment la condamnation de ses efforts artistiques. Il s’irrita de voir blâmer son père pour ses prétendus méfaits ; il s’avança donc intrépidement jusqu’à ses accusateurs. Les anciens furent plongés dans l’embarras. Quelques-uns furent enclins à prendre l’affaire avec humour, tandis qu’un ou deux autres semblaient penser que le garçon était sacrilège, voire blasphémateur. Joseph était désemparé et Marie indignée, mais Jésus insista pour être entendu. Il eut le droit de parler ; il défendit courageusement son point de vue et, avec une maitrise de soi consommée, il annonça qu’il se conformerait à la décision de son père, en cela comme dans tous les autres cas prêtant à discussion. Sur quoi le comité des anciens partit en silence. 124:1.5 En conséquence, Jésus ne dessina ni ne modela plus jamais une forme quelconque tant qu’il vécut chez son père. Pourtant, il ne fut pas convaincu d’avoir mal agi ; mais l’abandon de son passe-temps favori fut l’une des grandes épreuves de sa jeunesse. 124:1.7 Marthe, la deuxième sœur de Jésus, naquit la nuit du jeudi 13 septembre. Trois semaines après la naissance de Marthe, Joseph, qui était au foyer pour quelque temps, commença la construction d’un agrandissement de leur maison, un combiné d’atelier et de chambre à coucher. Un petit établi fut construit pour Jésus qui, pour la première fois, posséda des outils en propre. Pendant plusieurs années, il travailla à cet établi à ses moments perdus et devint très habile dans la fabrication des jougs. 124:1.13 Avant d’avoir dix ans, il était devenu le chef d’un groupe de sept garçons qui s’étaient réunis en une société pour acquérir les talents de l’âge mûr – physiques, intellectuels et religieux. Jésus réussit à introduire, parmi ces garçons, beaucoup de nouveaux jeux et diverses méthodes améliorées de récréation physique. 2. La dixième année (an 4) 124:2.1 Ce fut le 5 juillet, premier sabbat du mois, tandis que Jésus se promenait dans la campagne avec son père, qu’il exprima des sentiments et des idées dénotant qu’il commençait à prendre conscience de la nature extraordinaire de la mission de sa vie. Joseph écouta attentivement les importantes paroles de son fils, mais fit peu de commentaires et ne donna spontanément aucun renseignement. 124:2.3 Les compagnons de jeu de Jésus ne voyaient rien de surnaturel dans sa conduite ; sous la plupart des rapports, il leur ressemblait entièrement. Son intérêt pour l’étude était quelque peu supérieur à la moyenne, mais pas tout à fait exceptionnel. Il est bien vrai qu’à l’école, il posait plus de questions que ses camarades de classe. 124:2.4 Peut-être son trait le plus original et le plus remarquable était sa répugnance à combattre pour défendre ses droits. Puisqu’il était un garçon bien développé pour son âge, ses camarades de jeu trouvaient étrange qu’il fût peu enclin à se défendre, même quand il était en butte à l’injustice ou personnellement maltraité. Quoi qu’il en fût, il ne souffrit pas beaucoup de cette tendance à cause de l’amitié de Jacob, son petit voisin qui était son ainé d’un an. Plusieurs fois, des jeunes gens plus âgés et brutaux attaquèrent Jésus, tablant sur sa docilité réputée, mais il reçurent toujours un sûr et rapide châtiment des mains de son champion et défenseur volontaire toujours prêt, Jacob le fils du maçon. 124:2.7 À la fin de cette année-là, il fit, avec son oncle, une expérience de deux mois de pêche sur la mer de Galilée, et réussit très bien. Avant d’atteindre l’âge d’homme, il était devenu un pêcheur très expérimenté. 3. La onzième année (an 5) 124:3.1 Durant toute cette année, le garçon continua à faire avec son père des randonnées hors de la maison, mais il rendait également de fréquentes visites à la ferme de son oncle et, à l’occasion, allait à Magdala pour pêcher avec l’oncle qui s’était installé près de cette ville. 124:3.3 Jésus passait un temps considérable au magasin d’approvisionnement des caravanes ; en conversant avec les voyageurs venus de toutes les parties du monde, il accumula, sur les affaires internationales, une masse de renseignements stupéfiante pour son âge. 124:3.4 Jude naquit le mercredi soir 24 juin de l’an 5, et la naissance de ce septième enfant s’accompagna de complications. Marie fut si malade pendant plusieurs semaines que Joseph resta à la maison. Jésus était fort occupé à faire des commissions pour son père et à remplir toutes sortes de devoirs occasionnés par la sérieuse maladie de sa mère. 4. La douzième année (an 6) 124:4.2 Durant toute cette année, il passa par de nombreuses périodes d’incertitude, sinon de véritable doute, concernant la nature de sa mission. Son mental humain se développait naturellement, mais n’avait pas encore saisi pleinement la réalité de sa double nature. Le fait qu’il avait une seule personnalité rendait difficile à sa conscience de reconnaitre la double origine des facteurs constitutifs de la nature associée à cette même personnalité. 124:4.5 C’est à cette époque que le garçon prit une conscience aigüe de la différence de points de vue entre Joseph et Marie concernant la nature de sa mission. Il médita beaucoup sur la divergence d’opinion de ses parents et entendit souvent leurs discussions quand ils le croyaient profondément endormi. Il penchait de plus en plus pour le point de vue de son père, si bien que sa mère fut souvent froissée en comprenant que son fils rejetait peu à peu ses directives dans les questions ayant trait à l’orientation de sa vie. À mesure que les années passaient, cette brèche en compréhension alla s’élargissant. 124:4.8 Avec le temps, Jésus contribua grandement à modifier leurs pratiques religieuses telles que prières familiales et autres coutumes. Il était possible de faire beaucoup de ces choses à Nazareth, parce que la synagogue était sous l’influence d’une école libérale de rabbins dont le chef de file, José, était un maitre renommé de Nazareth. 5. Sa treizième année (an 7) 124:5.1 En cette année, le garçon de Nazareth passa de l’enfance à l’adolescence. Sa voix commença à muer et d’autres traits de son mental et de son corps témoignèrent d’une transformation annonciatrice de la virilité. 124:5.2 Son petit frère Amos naquit dans la nuit du dimanche 9 janvier an 7. Jude n’avait pas encore deux ans, et sa petite sœur Ruth n’était pas encore née. 124:5.3 C’est vers le milieu de février que Jésus acquit humainement la certitude qu’il était destiné à remplir sur terre une mission pour éclairer l’humanité et lui révéler Dieu. Des décisions capitales doublées de plans d’une grande portée prenaient forme dans le mental de ce jeune homme, tandis que son apparence extérieure était celle d’un jeune juif moyen de Nazareth. 124:5.4 Le premier jour de la semaine du 20 mars an 7, Jésus fut reçu à ses examens dans l’école locale rattachée à la synagogue de Nazareth. 124:5.5 Le vendredi de la semaine précédente, pour être présent en cette heureuse occasion, Joseph était revenu de Sepphoris où il avait entrepris la construction d’un nouvel édifice public. Le professeur de Jésus croyait fermement que son élève alerte et assidu était destiné à quelque carrière éminente, à quelque haute mission. Malgré tous leurs ennuis avec les tendances non conformistes de Jésus, les anciens de Nazareth étaient très fiers du garçon et avaient commencé à tirer des plans qui lui permettraient d’aller à Jérusalem pour continuer son éducation dans les académies hébraïques renommées. 6. Le voyage à Jérusalem 124:6.1 Ayant maintenant atteint le seuil de la jeune virilité et reçu officiellement ses diplômes des écoles de la synagogue, Jésus était qualifié pour se rendre à Jérusalem avec ses parents et participer avec eux à la célébration de sa première Pâque. Cette année-là, la fête de la Pâque tombait le samedi 9 avril de l’an 7. Un groupe considérable (103 personnes) se prépara à quitter Nazareth pour Jérusalem, de bonne heure le lundi matin 4 avril. 124:6.8 Pendant le quatrième et dernier jour du voyage, la route ne fut qu’une procession ininterrompue de pèlerins. Ils commencèrent alors à escalader la colline conduisant à Jérusalem. Environ à mi-distance de Jérusalem, Jésus vit, pour la première fois, le mont des Oliviers (la région qui devait jouer un si grand rôle dans sa vie future). Joseph lui fit remarquer que la Ville Sainte était située juste derrière cette crête, et le cœur du garçon battit vite dans la joyeuse attente de voir bientôt la ville et la maison de son Père céleste. 124:6.9 Sur les pentes orientales d’Olivet, ils s’arrêtèrent pour se reposer en bordure d’un petit village appelé Béthanie. Les villageois hospitaliers se portèrent au-devant des pèlerins pour offrir leurs services, et il advint que Joseph et sa famille s’étaient arrêtés près de la maison d’un certain Simon qui avait trois enfants à peu près du même âge que Jésus – Marie, Marthe et Lazare. Ceux-ci invitèrent la famille de Nazareth à se reposer chez eux, et une amitié pour toute la vie naquit entre les deux familles. Plus tard, au cours de sa vie mouvementée, Jésus s’arrêta bien souvent chez eux. 124:6.10 Les pèlerins de Nazareth se remirent rapidement en route et arrivèrent bientôt près d’Olivet. Jésus vit, pour la première fois (dans sa mémoire), la Ville Sainte, les palais prétentieux et le temple inspirant de son Père. Jamais plus dans sa vie, Jésus n’éprouva une émotion purement humaine comparable à celle qui le captiva si complètement en cet après-midi d’avril alors qu’il se tenait là sur le mont des Oliviers, pour la première fois et buvait Jérusalem du regard. 124:6.12 Ils atteignirent bientôt l’emplacement préparé pour leur logement durant la semaine pascale, la grande maison d’un riche parent de Marie, qui avait eu connaissance, par Zacharie, des évènements antérieurs concernant Jean et Jésus. Le lendemain, jour de la préparation, ils se disposèrent à célébrer convenablement le sabbat de la Pâque. 124:6.13 Tandis que tout Jérusalem s’affairait à préparer la Pâque, Joseph trouva le temps d’emmener son fils visiter l’académie où il avait été convenu qu’il continuerait son éducation deux ans plus tard, dès qu’il aurait atteint l’âge requis de quinze ans. Joseph était vraiment perplexe en observant le peu d’intérêt que Jésus témoignait à ces plans si soigneusement élaborés. 124:6.14 Jésus fut profondément impressionné par le temple et les services et autres activités associées. Pour la première fois depuis l’âge de quatre ans, il était trop préoccupé par ses propres méditations pour poser beaucoup de questions. Il posa cependant à son père plusieurs questions embarrassantes (comme il l’avait fait en d’autres occasions) sur les raisons pour lesquelles le Père céleste exigeait le massacre de tant d’animaux innocents et sans défense. D’après l’expression du visage du garçon, son père sentait bien que ses réponses et ses tentatives d’explications n’étaient pas satisfaisantes pour la profondeur de pensée et l’acuité de raisonnement de son fils. 124:6.15 La veille du sabbat de la Pâque, un torrent d’illumination spirituelle traversa le mental mortel de Jésus et fit déborder son cœur de pitié affectueuse pour ces foules spirituellement aveugles et moralement ignorantes assemblées en vue de commémorer l’ancienne Pâque. Ce fut l’un des jours les plus extraordinaires de l’incarnation du Fils de Dieu. Durant cette nuit, pour la première fois dans sa carrière terrestre, un messager spécial de Salvington commissionné par Emmanuel, lui apparut et dit : « L’heure est venue. Il est temps que tu commences à t’occuper des affaires de ton Père. » 124:6.16 Et ainsi, avant même que les lourdes responsabilités de la famille de Nazareth ne fussent retombées sur les jeunes épaules de Jésus, le messager céleste arrivait pour rappeler à ce garçon de moins de treize ans que l’heure avait sonné de commencer à reprendre la responsabilité d’un univers. 124:6.18 Ainsi prend fin la carrière du garçon de Nazareth et commence celle de l’adolescent. L’homme divin de plus en plus conscient de soi – qui commence maintenant à envisager sa carrière dans le monde, tout en s’efforçant de concilier ses desseins de vie toujours plus vastes avec les désirs de ses parents et ses obligations envers sa famille et envers la société de son temps. Fascicule 125. Jésus à Jérusalem 125:0.4 En compagnie de ses parents, Jésus traversa les enceintes du temple pour aller rejoindre le groupe des nouveaux fils de la loi qui étaient sur le point d’être consacrés citoyens d’Israël. Il fut un peu déçu par la tenue générale de la foule dans le temple, mais le premier grand choc du jour survint quand sa mère les quitta pour se rendre dans la galerie des femmes. Il n’était jamais venu à l’idée de Jésus que sa mère ne l’accompagnerait pas aux cérémonies de consécration, et il était tout à fait indigné qu’elle eût à supporter une aussi injuste discrimination. 125:0.6 Beaucoup de rites du temple avaient frappé d’une manière touchante son sens de la beauté et du symbole, mais il était toujours déçu par les explications du sens réel des cérémonies que ses parents lui offraient en réponse à ses multiples et pénétrantes questions. Jésus refusait absolument d’accepter les éclaircissements sur le culte de la dévotion religieuse quand ils impliquaient une croyance au courroux de Dieu ou à la colère du Tout-Puissant. Dans une nouvelle discussion de ces questions, après la fin de la visite au temple, alors que son père insistait avec douceur pour qu’il acceptât les croyances orthodoxes des Juifs, Jésus se retourna soudainement vers ses parents, regarda son père dans les yeux, d’une manière suppliante, et dit : « Mon père, cela ne peut pas être vrai – le Père qui est aux cieux ne peut pas regarder ainsi ses enfants égarés sur terre – le Père Céleste ne peut aimer ses enfants moins que tu ne m’aimes. Si malavisés que soient mes actes, je sais bien que jamais tu ne pourrais déverser sur moi ta colère ni donner libre cours à ton courroux. Si toi, mon père terrestre, tu reflètes le Divin si humainement, combien plus le Père céleste doit-il être rempli de bonté et déborder de miséricorde. Je refuse de croire que mon Père céleste m’aime moins que mon père terrestre. » 125:0.7 Quand Joseph et Marie entendirent ces mots de leur fils ainé, ils se tinrent cois. Jamais plus ils n’essayèrent de changer sa conception de l’amour de Dieu et de la miséricorde du Père qui est dans les cieux. 1. Jésus visite le temple 125:1.1 Sur tous les parvis du temple que Jésus parcourut, il fut choqué et écœuré par l’esprit d’irrévérence qu’il y remarqua. Il estimait que la conduite des foules au temple était incompatible avec leur présence dans « la maison de son Père ». Mais il reçut le plus grand choc de sa jeune vie quand son père l’accompagna dans la cour des Gentils où le bruyant jargon, les éclats de voix et les jurons se mêlaient confusément aux bêlements de moutons et aux babillages bruyants trahissant la présence des changeurs, des marchands d’animaux propitiatoires et des vendeurs de diverses autres marchandises. 125:1.2 Par-dessus tout, son sentiment des convenances fut outragé par la vue des frivoles courtisanes paradant dans cette enceinte du temple. Cette profanation du temple mit le comble à son indignation juvénile et il n’hésita pas à l’exprimer franchement à Joseph. 125:1.3 Jésus admira l’atmosphère et le service du temple, mais fut choqué par la laideur spirituelle qui transparaissait sur les visages de tant d’adorateurs insouciants. 125:1.4 Ils descendirent ensuite dans la cour des prêtres sous le rebord de pierre devant le temple, à l’emplacement de l’autel, pour observer la mise à mort des troupeaux d’animaux et les ablutions à la fontaine de bronze pour laver le sang des mains des prêtres sacrificateurs. Les taches de sang sur le dallage, les mains ensanglantées des prêtres et les cris des animaux mourants dépassèrent ce que pouvait supporter ce garçon de Nazareth amoureux de la nature. Ce terrible spectacle l’écœura. Il s’accrocha aux bras de son père et le supplia de l’emmener ailleurs. 2. Jésus et la Pâque 125:2.1 Cinq familles de Nazareth furent invitées par la famille de Simon de Béthanie pour la célébration de la Pâque ou s’y associèrent, Simon ayant acheté l’agneau pascal pour toute la compagnie. Le projet avait été de manger la Pâque avec la famille de Marie, mais Jésus persuada ses parents d’accepter l’invitation à se rendre à Béthanie. 125:2.2 Jésus étant un nouveau fils de l’alliance, on lui demanda de raconter les origines de la Pâque, ce qu’il fit très bien, mais il déconcerta quelque peu ses parents en y incluant de nombreuses remarques reflétant avec modération les impressions qu’avaient faites sur son mental jeune, mais réfléchi, les choses qu’il avait si récemment vues et entendues. 125:2.3 Même si jeune et bien qu’il n’eût rien dit à ses parents à ce sujet, Jésus avait commencé à se demander s’il était juste de célébrer la Pâque sans sacrifier d’agneau. Il fut mentalement certain que le spectacle de l’offrande des sacrifices ne plaisait pas au Père céleste et, au cours des années suivantes, il affermit de plus en plus sa résolution d’établir un jour la célébration d’une Pâque sans effusion de sang. 125:2.5 Le lendemain, les offices au temple furent plus acceptables pour Jésus et contribuèrent beaucoup à effacer les fâcheuses impressions de la veille. Le surlendemain matin, le jeune Lazare prit Jésus en charge, et ils commencèrent à explorer systématiquement Jérusalem et ses environs. Avant la fin de la journée, Jésus découvrit les divers endroits autour du temple où des conférenciers enseignaient et répondaient aux questions. 125:2.7 Le mercredi de la semaine de la Pâque, Jésus fut autorisé à aller chez Lazare pour passer la nuit à Béthanie. Ce soir-là, Lazare, Marthe et Marie écoutèrent Jésus discuter des choses temporelles et éternelles, humaines et divines, et, depuis cette soirée, tous les trois l’aimèrent comme s’il eût été leur propre frère. 125:2.12 Il y avait, à ce moment-là, des milliers de jeunes gens à Jérusalem, et le garçon de Nazareth rencontra personnellement et interrogea de façon plus ou moins approfondie plus de cent-cinquante d’entre eux. Il était particulièrement intéressé par ceux qui venaient de l’Extrême-Orient et des pays lointains de l’Occident. Comme suite à ces contacts, le garçon commença à éprouver le désir de voyager de par le monde en vue d’apprendre comment les différents groupes de ses contemporains travaillaient pour gagner leur vie. 3. Le départ de Joseph et de Marie 125:3.1 Le groupe de Nazareth avait convenu de se rassembler près du temple au milieu de la matinée du premier jour de la semaine après la fin de la fête pascale. C’est ce qu’ils firent, et ils partirent pour rentrer à Nazareth. Jésus s’était rendu au temple pour écouter les discussions, tandis que ses parents attendaient le rassemblement de leurs compagnons de voyage. Bientôt, la compagnie se prépara à partir, les hommes formant un groupe, et les femmes un autre, comme ils en avaient l’habitude pour aller aux fêtes de Jérusalem et en revenir. Jésus était allé à Jérusalem en compagnie de sa mère et des femmes. Maintenant, en tant que jeune homme consacré, il était censé faire le voyage de retour avec son père et les hommes. Tandis que le groupe de Nazareth partait pour Béthanie, Jésus était resté dans le temple, complètement absorbé par une discussion sur les anges et totalement inconscient d’avoir manqué le moment du départ de ses parents. Jusqu’à midi, heure de la suspension des conférences du temple, il ne se rendit pas compte qu’il avait été laissé en arrière. 125:3.2 Les voyageurs de Nazareth ne remarquèrent pas l’absence de Jésus, parce que Marie supposait qu’il voyageait avec les hommes, tandis que Joseph pensait qu’il voyageait avec les femmes, étant donné qu’il était monté à Jérusalem avec les femmes, et qu’il conduisait l’âne de Marie. Ils ne découvrirent son absence qu’en arrivant à Jéricho et en se préparant à camper pour la nuit. Après être allés aux informations auprès des retardataires du groupe arrivant à Jéricho, et avoir appris qu’aucun d’eux n’avait vu leur fils, ils passèrent une nuit blanche. Ils retournaient dans leur tête ce qui avait bien pu lui arriver, se remémorant plusieurs de ses réactions insolites aux évènements de la semaine pascale et se reprochant doucement l’un à l’autre de n’avoir pas veillé à ce qu’il fût dans l’un des groupes avant de quitter Jérusalem. 4. Premier et deuxième jours dans le temple 125:4.1 À la fin des discussions de l’après-midi, auxquelles Jésus ne participa point, il se rendit à Béthanie où il arriva juste au moment où la famille de Simon se préparait à prendre son repas du soir. Les trois jeunes gens débordaient de joie d’accueillir Jésus, qui demeura pour la nuit dans la maison de Simon. Il les vit très peu pendant la soirée, passant la plus grande partie de son temps en méditations solitaires dans le jardin. 125:4.2 Le lendemain, Jésus se leva de bonne heure pour se rendre au temple. Tôt dans la matinée, il était dans le temple avec l’idée bien arrêtée de prendre part aux discussions. Pendant ce temps, Joseph et Marie s’étaient, eux aussi, levés à l’aube avec l’intention de revenir sur leurs pas à Jérusalem. D’abord ils se rendirent en hâte à la maison de leurs parents, chez lesquels ils avaient logé en famille pendant la semaine de la Pâque, mais l’enquête révéla que personne n’avait vu Jésus. 125:4.3 À la deuxième conférence, Jésus s’était enhardi à poser des questions et participa aux discussions du temple d’une manière stupéfiante, mais toujours compatible avec sa jeunesse. Parfois ses questions incisives embarrassaient quelque peu les docteurs érudits de la loi juive, mais il témoignait d’un tel esprit de candide honnêteté, doublé d’une soif si évidente d’apprendre que la majorité des docteurs du temple était disposée à le traiter avec considération. 125:4.4 Lorsque cette deuxième journée au temple fut terminée, Jésus retourna encore une fois à Béthanie pour la nuit. 5. Le troisième jour dans le temple 125:5.1 Au cours du troisième jour de Jésus au temple avec les scribes et les docteurs, de nombreux spectateurs, ayant entendu parler de ce jeune homme de Galilée, affluèrent pour jouir du spectacle d’un jeune garçon confondant les sages docteurs de la loi. 125:5.2 Avant la fin du jour, toute l’attention du principal groupe des débats du temple s’était concentrée sur les interrogations de Jésus. Voici quelques-unes de ses nombreuses questions : 125:5.3 1. Qu’y a-t-il réellement dans le Saint des Saints derrière le voile ? 125:5.4 2. Pourquoi, en Israël, les mères doivent-elles être séparées des fidèles masculins au temple ? 125:5.5 3. Si Dieu est un père qui aime ses enfants, pourquoi tous ces massacres d’animaux pour gagner la faveur divine – l’enseignement de Moïse a-t-il été mal compris ? 125:5.6 4. Puisque le temple est consacré à l’adoration du Père céleste, est-il logique d’y tolérer la présence de ceux qui exercent un métier profane de troc ou de commerce ? 125:5.7 5. Le Messie attendu sera-t-il un prince temporel siégeant sur le trône de David, ou agira-t-il comme la lumière de vie dans l’établissement d’un royaume spirituel ? 125:5.8 Pendant plus de quatre heures, l’adolescent de Nazareth assaillit les docteurs juifs de questions qui donnaient à réfléchir et sondaient les cœurs. Il fit peu de commentaires sur les remarques de ses ainés. Il transmettait son enseignement par les questions qu’il posait. Par leur tournure adroite et subtile, il arrivait simultanément à défier leur enseignement et à suggérer le sien propre. 125:5.10 Après le repas du soir à Béthanie, il refusa encore une fois de se joindre à la joyeuse compagnie ; au lieu de cela, il alla au jardin où il s’attarda jusqu’à une heure avancée de la nuit. Il tenta vainement d’élaborer un plan précis pour aborder le problème de l’œuvre de sa vie, et pour choisir la meilleure manière de révéler, à ses compatriotes spirituellement aveugles, un plus beau concept du Père céleste, les libérant ainsi de leur terrible esclavage à la loi, au rituel, au cérémonial et à la tradition surannée. 6. Le quatrième jour dans le temple 125:6.1 Jésus était étrangement oublieux de ses parents terrestres ; même au petit déjeuner, quand la mère de Lazare fit remarquer que ses parents devaient être maintenant près de chez eux, Jésus ne sembla pas se rendre compte qu’ils devaient quelque peu s’inquiéter de ce qu’il fût resté à la traine. 125:6.2 De nouveau, il se rendit au temple. Au cours des discussions du matin, une grande partie du temps fut consacrée à la loi et aux prophètes, et les docteurs furent étonnés de constater que Jésus connaissait si bien les Écritures, tant en hébreu qu’en grec. 125:6.3 À la conférence de l’après-midi, ils avaient à peine commencé à répondre à ses questions concernant le but de la prière, quand le président pria le garçon de s’avancer, de s’assoir près de lui et de faire connaitre son propre point de vue concernant la prière et l’adoration. 125:6.4 La veille au soir, les parents de Jésus avaient entendu parler de l’étrange adolescent qui argumentait si habilement avec les commentateurs de la loi, mais il ne leur était pas venu à l’idée que ce garçon pouvait être leur fils. Comme ils erraient à travers les cours du temple, imaginez leur surprise et leur stupéfaction quand ils reconnurent la voix du garçon disparu et l’aperçurent assis parmi les docteurs du temple. 125:6.5 Joseph était sans voix, mais Marie donna libre cours à sa peur et à son anxiété longtemps refoulées ; elle s’élança vers le garçon, qui s’était levé pour saluer ses parents, et dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu traités comme cela ? Il y a maintenant plus de trois jours que ton père et moi t’avons cherché désespérément. Qu’est-ce qui t’a pris de nous abandonner ? » Ce fut un moment angoissant. Tous les yeux étaient tournés vers Jésus pour voir ce qu’il allait répondre. Son père le regarda d’un air réprobateur, mais ne dit rien. 125:6.7 Après un moment de réflexion, Jésus lui dit : « Pourquoi m’avez-vous cherché si longtemps ? Ne vous attendiez-vous pas à me trouver dans la maison de mon Père, puisque l’heure est venue pour moi de m’occuper des affaires de mon Père ? » 125:6.8 Tout de suite, le jeune homme soulagea leur embarras à tous trois en disant tranquillement : « Venez mes parents, chacun n’a rien fait d’autre que ce qu’il croyait être le mieux. Notre Père céleste a ordonné ces choses, rentrons à la maison. » 125:6.9 Ils partirent en silence et arrivèrent à Jéricho pour la nuit. 125:6.11 En arrivant à la maison, Jésus fit une brève déclaration à ses parents, les assurant de son affection et leur laissant entendre qu’ils n’auraient plus jamais à craindre que sa conduite ne leur donnât des occasions d’anxiété. Il conclut cette déclaration capitale en disant : « Bien que je doive faire la volonté de mon Père céleste, j’obéirai aussi à mon père terrestre. J’attendrai mon heure. » Fascicule 126. Les deux années cruciales 126:0.1 De toutes les expériences de la vie terrestre de Jésus, sa quatorzième et sa quinzième année furent les plus cruciales. Les deux années comprises entre le moment où il commença à prendre conscience de sa divinité et de son destin, et celui où il réussit à communiquer, dans une large mesure, avec son Ajusteur intérieur furent les plus éprouvantes de sa vie mouvementée sur Urantia. C’est cette période de deux ans que l’on devrait appeler la grande épreuve, la vraie tentation. Aucun jeune humain, passant par les premiers désordres et la mise au point des problèmes de l’adolescence, ne fut jamais soumis à une épreuve plus cruciale que celle traversée par Jésus durant son passage de l’enfance à la vie de jeune adulte. 1. Sa quatorzième année (an 8) 126:1.1 L’an 8 est l’année calendaire de son quatorzième anniversaire. Jésus avait appris à fabriquer de bons jougs et travaillait bien la toile et le cuir. Il devenait rapidement aussi un charpentier et un ébéniste habile. Cet été-là, il monta fréquemment au sommet de la colline située au nord-ouest de Nazareth, pour prier et pour méditer. Il devenait graduellement plus conscient de la nature de son effusion sur terre. 126:1.4 Au début de cette année-là, Joseph s’arrangea pour mettre de côté le revenu de ses propriétés de Nazareth et de Capharnaüm, afin de payer le long cycle d’études de son fils à Jérusalem ; on prévoyait que Jésus devait aller à Jérusalem en aout de l’année qui suivait, quand il atteindrait ses quinze ans. 126:1.6 L’amélioration de la situation économique de la famille de Nazareth se faisait sentir à la maison de bien des manières, spécialement par le nombre croissant de tablettes blanches polies qui étaient employées comme ardoises pour écrire ; on écrivait alors avec du fusain. Jésus fut également autorisé à reprendre des leçons de musique ; il aimait beaucoup jouer de la harpe. 2. La mort de Joseph 126:2.1 Tout alla bien jusqu’au jour fatal du mardi 25 septembre, où un messager de Sepphoris apporta, au foyer de Nazareth, la tragique nouvelle que Joseph avait été grièvement blessé par la chute d’un mât de charge pendant qu’il travaillait à la résidence du gouverneur. Jésus désirait aller immédiatement rejoindre son père, mais Marie ne voulait rien entendre d’autre que de se rendre en hâte auprès de son époux. Elle décida que Jacques, alors âgé de dix ans, l’accompagnerait à Sepphoris, tandis que Jésus resterait à la maison avec les plus jeunes enfants jusqu’à son retour. Mais Joseph était mort de ses blessures avant l’arrivée de Marie. On le ramena à Nazareth, et le lendemain il fut couché au tombeau pour reposer avec ses ancêtres. 126:2.2 Le jeune charpentier, qui venait tout juste d’avoir quatorze ans, prit conscience qu’il avait non seulement à révéler la nature divine, sur terre et dans la chair selon la mission reçue de son Père céleste, mais encore il fallait que sa jeune nature humaine endossât la responsabilité de prendre soin de sa mère veuve et de ses sept frères et sœurs – sans compter un autre enfant attendu. Ce garçon de Nazareth devenait maintenant le seul soutien et réconfort de cette famille si subitement affligée. Il devenait chef d’une famille humaine ; il devenait le père de ses propres frères et sœurs. 126:2.3 Jésus accepta de bon cœur les responsabilités qui s’abattaient si soudainement sur lui, et les assuma fidèlement jusqu’au bout. 126:2.5 Tout en ne négligeant pas complètement les aspects récréatifs et sociaux de la vie, ce jeune homme consacra de plus en plus son temps et ses forces à deux buts seulement : prendre soin de sa famille et se préparer à accomplir sur terre la volonté de son Père céleste. 126:2.6 Cette année-là, les voisins prirent l’habitude d’entrer à l’improviste durant les soirées d’hiver pour entendre Jésus jouer de la harpe, écouter ses histoires (car le garçon était un excellent conteur) et l’entendre lire des citations des Écritures grecques. 126:2.7 La famille pouvait assez bien soutenir son train de maison parce qu’elle disposait d’une bonne somme d’argent liquide au moment de la mort de Joseph. Jésus ne tarda pas à montrer qu’il avait, dans les affaires, un jugement pénétrant et de la sagacité financière. 3. La quinzième année (an 9) 126:3.1 Avant la fin de cette année, leurs économies avaient à peu près fondu, et ils se trouvèrent dans l’obligation de vendre l’une des maisons de Nazareth que Joseph possédait en commun avec Jacob son voisin. 126:3.2 Ruth, la dernière née de la famille, vint au monde le mercredi soir 17 avril de l’an 9. Dans la mesure de ses moyens, Jésus essaya de prendre la place de son père en réconfortant et en soignant sa mère durant cette épreuve difficile et particulièrement triste. Pendant près de vingt ans (jusqu’au commencement de sa vie publique), aucun père n’aurait pu aimer et élever sa fille avec plus d’affection et de fidélité que Jésus s’occupant de la petite Ruth. Il fut un tout aussi bon père pour les autres membres de la famille. 126:3.3 Durant cette année, Jésus formula, pour la première fois, la prière qu’il enseigna par la suite à ses apôtres et qui s’est répandue sous le nom du « Notre Père ». 126:3.5 Cette année-là, Jésus fut très troublé par des réflexions confuses. Ses responsabilités familiales avaient fort efficacement écarté toute idée de mettre immédiatement à exécution un plan conforme à la visitation de Jérusalem qui l’invitait à « s’occuper des affaires de son Père ». Jésus conclut, à juste titre, que le soin de veiller sur la famille de son père terrestre devait prendre le pas sur tout autre devoir, et que le soutien de sa famille devait être sa première obligation. 126:3.6 Au cours de cette année, Jésus trouva, dans le livre dit d’Énoch, un passage qui l’incita plus tard à adopter l’expression « Fils de l’Homme » pour se désigner durant sa mission d’effusion sur Urantia. Il avait soigneusement étudié l’idée du Messie juif et acquis la ferme conviction qu’il n’était pas destiné à être ce Messie. Il désirait ardemment aider le peuple de son père, mais il ne compta jamais se mettre à la tête des armées juives pour libérer la Palestine de la domination étrangère. Il ne croyait pas non plus que son rôle dût être celui d’un libérateur spirituel ou d’un éducateur moral uniquement auprès du peuple juif. 126:3.12 Avant la fin de l’année, Marie vit que les fonds de la famille diminuaient. Elle confia la vente des pigeons à Jacques. Bientôt ils achetèrent une seconde vache et, avec l’aide de Miriam, commencèrent à vendre du lait à leurs voisins de Nazareth. 4. Premier sermon dans la synagogue 126:4.1 À partir de son quinzième anniversaire, Jésus pouvait officiellement occuper la chaire de la synagogue le jour du sabbat. Maintes fois auparavant, en l’absence d’orateurs, on avait demandé à Jésus de lire les Écritures, mais maintenant le jour était venu où la loi lui permettait de conduire le service. C’est pourquoi, au premier sabbat après l’anniversaire de ses quinze ans, le chazan s’arrangea pour que Jésus dirigeât le service matinal de la synagogue. Lorsque tous les fidèles de Nazareth furent assemblés, le jeune homme, ayant choisi ses textes dans les Écritures, se leva et commença à lire : 126:4.2 « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m’a oint, il m’a envoyé pour porter de bonnes nouvelles aux débonnaires ; pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux captifs la délivrance et affranchir les prisonniers spirituels ; pour proclamer l’année de grâce et le jour de jugement de notre Dieu, pour consoler tous les affligés et leur donner la beauté au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil et un chant de louanges au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle arbres de droiture, plantés par le Seigneur et destinés à le glorifier. 126:4.4 « Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez la méchanceté de vos actions de devant mes yeux, cessez de faire le mal et apprenez à faire le bien ; recherchez la justice, soulagez l’opprimé ; défendez celui qui n’a plus de père et plaidez la cause de la veuve. 126:4.5 « Avec quoi me présenterai-je devant le Seigneur pour m’incliner devant le Dieu de toute la terre ? Le Seigneur prendra-t-il plaisir à des milliers de béliers, à des dizaines de milliers de moutons ou à des fleuves d’huile ? Non, car le Seigneur nous a montré, ô hommes, ce qui est bon. Qu’est-ce que le Seigneur vous réclame sinon d’être justes, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec votre Dieu ? 126:4.6 « À qui donc alors comparerez-vous Dieu qui est assis au-dessus du cercle de la terre ? Levez les yeux et voyez qui a créé tous ces mondes, qui fait sortir par nombre leur armée et les appelle tous par leur nom. Il fait toutes ces choses grâce à la grandeur de sa puissance. Il donne de la vigueur aux faibles et accroit la force de ceux qui sont fatigués. N’ayez pas peur, car je suis avec vous ; ne craignez rien, car je suis votre Dieu. Je vous fortifierai et je vous aiderai ; oui, je vous soutiendrai avec la main droite de ma justice, car je suis le Seigneur votre Dieu. 126:4.7 « Tu es mon témoin, dit le Seigneur, et mon serviteur que j’ai choisi afin que tous puissent me connaitre et me croire et comprendre que je suis l’Éternel. Moi, oui moi, je suis le Seigneur, et hors de moi il n’y a point de sauveur. » 126:4.8 Lorsqu’il eut terminé cette lecture, il s’assit, et les fidèles rentrèrent chez eux, méditant les paroles qu’il leur avait lues avec tant de grâce. 5. La lutte financière 126:5.1 Peu à peu, Jésus et sa famille retournèrent à la vie rustique de leurs premières années. Leurs vêtements et même leur nourriture se simplifièrent. Ils avaient en abondance du lait, du beurre et du fromage. Suivant la saison, ils profitaient des produits de leur jardin, mais chaque mois qui s’écoulait les obligeait à pratiquer une plus grande frugalité. 126:5.4 Tous les plans de Jésus pour sa carrière furent apparemment contrecarrés. À la façon dont les évènements se présentaient, l’avenir ne paraissait pas brillant. Pourtant Jésus ne vacilla pas et ne se découragea pas. Il continua à vivre au jour le jour, remplissant bien son devoir quotidien et s’acquittant fidèlement des responsabilités immédiates de sa position dans la société. 126:5.5 L’année suivante, ils trouvèrent difficile de payer les impôts civils, sans parler des cotisations à la synagogue et de la taxe d’un demi sicle pour le temple. Au cours de cette année, le percepteur essaya d’extorquer à Jésus un revenu supplémentaire et menaça même de saisir sa harpe. 126:5.6 Craignant que l’exemplaire des Écritures grecques ne fût découvert et confisqué par les collecteurs d’impôts, Jésus le donna, le jour de son quinzième anniversaire, à la bibliothèque de la synagogue. 126:5.10 Ce fut l’année où Jésus loua, juste au nord de leur maison, une grande pièce de terre et la divisa en potagers familiaux. Chacun des ainés avait un jardin individuel, et ils se firent une vive concurrence dans leurs efforts agricoles. Durant la saison de culture des légumes, leur frère ainé passa chaque jour quelque temps avec eux dans le jardin. Fascicule 127. Les années d’adolescence 127:0.1 Au seuil de son adolescence, Jésus se trouva être le chef et l’unique soutien d’une nombreuse famille. À mesure que le temps passait, il prit de plus en plus conscience de sa préexistence ; en même temps, il commença à comprendre plus pleinement qu’il s’était incarné sur terre expressément dans le but de révéler son Père du Paradis aux enfants des hommes. 1. La seizième année (an 10) 127:1.5 Simon entra à l’école cette année-là, et la famille fut obligée de vendre une autre maison. Jacques se chargea alors d’instruire ses trois sœurs, dont deux étaient assez âgées pour commencer à étudier sérieusement. Aussitôt que Ruth eut grandi, elle fut prise en main par Miriam et Marthe. Ordinairement les filles des familles juives recevaient peu d’instruction, mais Jésus maintenait (et sa mère était d’accord avec lui) que les filles devaient aller en classe comme les garçons ; puisque l’école de la synagogue ne voulait pas les prendre, il n’y avait pas d’autre solution que de faire, spécialement pour elles, des cours à la maison. 127:1.6 Durant toute cette année, Jésus ne quitta guère son établi. Heureusement, il avait beaucoup de travail et l’exécutait d’une manière tellement supérieure qu’il ne chômait jamais, même quand il y avait peu d’ouvrage dans le pays. À certains moments, Jésus avait tant à faire que Jacques l’aidait. 127:1.7 À la fin de cette année, il avait à peu près décidé qu’après avoir élevé les siens et les avoir vus mariés, il entreprendrait son ministère public en tant qu’instructeur de la vérité et révélateur du Père céleste au monde. 127:1.8 Bien que jeune, il était un vrai père pour sa famille. Il passait chacune de ses heures libres avec ses jeunes frères et sœurs, et ceux-ci l’aimaient sincèrement. 2. La dix-septième année (an 11) 127:2.1 C’est à peu près à cette époque qu’il y eut une agitation considérable, spécialement à Jérusalem et en Judée, en faveur d’une rébellion contre le paiement des impôts à Rome. Il se créa un fort parti nationaliste, dont les membres furent appelés les zélotes. Contrairement aux pharisiens, les zélotes ne voulaient pas attendre la venue du Messie. Ils proposaient de précipiter la crise par une révolte politique. 127:2.2 Un groupe d’organisateurs de Jérusalem arriva en Galilée et obtint de bons succès jusqu’au moment où il atteignit Nazareth. Quand ils vinrent voir Jésus, celui-ci les écouta attentivement ; il posa un grand nombre de questions, mais refusa de se joindre au parti. 127:2.11 Cette année-là, Jacques reçut ses diplômes et se mit à travailler à temps complet à la maison, dans l’atelier de charpentier. Il était devenu un ouvrier habile à manier les outils et entreprit à son tour de fabriquer des jougs et des charrues, tandis que Jésus commençait à faire plus de travaux de finition d’intérieurs ainsi que des travaux délicats d’ébénisterie. 3. La dix-huitième année (an 12) 127:3.1 Jésus décida d’emmener Jacques à la Pâque. Ils partirent pour Jérusalem un jour d’avance pour être seuls et passèrent par la route de Samarie. 127:3.2 Pendant ce voyage, ils discutèrent beaucoup de leurs problèmes personnels, familiaux et nationaux. Jacques était un garçon d’un type très religieux et, bien qu’il ne fût pas complètement d’accord avec sa mère sur le peu qu’il connaissait des plans concernant l’œuvre de la vie de Jésus, il attendait vraiment le moment où il serait capable d’assumer la responsabilité de la famille pour permettre à Jésus de commencer sa mission. Il appréciait beaucoup que Jésus l’ait emmené à la Pâque, et ils discutèrent de l’avenir plus à fond qu’ils ne l’avaient jamais fait jusqu’alors. 127:3.4 Jésus emmena Jacques à Béthanie pour le souper de la Pâque. Simon avait été enseveli avec ses ancêtres, et Jésus présida la tablée comme chef de famille pour la Pâque, car il avait rapporté du temple l’agneau pascal. 127:3.5 Après le souper de la Pâque, Marie s’assit pour causer avec Jacques, tandis que Marthe, Lazare et Jésus s’entretinrent ensemble fort avant dans la nuit. Le lendemain, ils assistèrent aux offices du temple, et Jacques fut reçu dans la communauté d’Israël. 127:3.7 À son retour à Nazareth, Jésus commença à travailler dans le vieil atelier de réparations appartenant à la famille et fut très heureux de pouvoir rencontrer quotidiennement tant de personnes de tous les coins du pays et des districts avoisinants. Jésus aimait véritablement les gens – les gens du peuple tels qu’ils sont. Chaque mois, il payait la mensualité du rachat de l’atelier et, avec l’aide de Jacques, il continuait à entretenir la famille. 127:3.8 Plusieurs fois par an, quand il n’y avait pas de visiteurs pour le faire, Jésus continuait à lire les Écritures du sabbat à la synagogue et expliquait souvent la leçon. Chaque fois que le temps le permettait, il ne manquait jamais d’emmener ses frères et sœurs en promenade dans la nature les après-midis de sabbat. 127:3.10 Sa vie sociale, quoique restreinte, n’était pas totalement négligée. Il avait beaucoup de très bons amis et d’admirateurs fervents parmi les jeunes hommes et les jeunes femmes de Nazareth. 127:3.11 En septembre, Élisabeth et Jean vinrent rendre visite à la famille de Nazareth. Jean, ayant perdu son père, avait l’intention de retourner dans les collines de Judée pour s’occuper d’agriculture et d’élevage de moutons, à moins que Jésus ne lui conseillât de rester à Nazareth pour devenir charpentier ou faire quelque travail d’un autre ordre. 127:3.12 Jésus et Jean eurent de longs entretiens et discutèrent de quelques questions très intimes et personnelles. À l’issue de cette visite, ils décidèrent tous deux de ne pas se revoir jusqu’à ce qu’ils puissent se rencontrer dans leur ministère public, après que « le Père céleste les aurait appelés » à l’œuvre. Jean fut prodigieusement impressionné par ce qu’il vit à Nazareth et comprit qu’il devrait retourner à la maison et travailler pour entretenir sa mère. Jamais plus Jean et Jésus ne se revirent jusqu’au jour où, au bord du Jourdain, le Fils de l’Homme se présenta pour être baptisé. 127:3.13 Le samedi après-midi 3 décembre de cette année, la mort frappa, pour la seconde fois, la famille de Nazareth. Amos, leur petit frère, mourut d’une fièvre maligne après une semaine de maladie. Ayant traversé cette période douloureuse avec son fils premier-né comme seul soutien, Marie reconnut finalement et pleinement que Jésus était le véritable chef de la famille ; et il était vraiment un chef de valeur. 4. La dix-neuvième année (an 13) 127:4.2 Dès le début de cette année, Jésus avait complètement gagné sa mère à ses méthodes d’éducation pour les enfants – l’injonction positive de bien faire au lieu de l’ancienne méthode juive interdisant de mal faire. Dans ce foyer, le moment de la prière était l’occasion de discuter de tout ce qui concernait le bien-être de la famille. 127:4.3 Jésus commença à discipliner sagement ses frères et sœurs à un âge si tendre qu’il n’eut jamais besoin de les punir beaucoup pour assurer leur prompte et sincère obéissance. La seule exception était Jude envers qui, en différentes circonstances, Jésus jugea nécessaire de prendre des sanctions pour ses infractions aux règles de la maison. 127:4.6 En général, tous les enfants, et surtout les filles, consultaient Jésus à propos de leurs chagrins d’enfants et se confiaient à lui comme à un tendre père. 127:4.9 Avec le temps, Jésus contribua beaucoup à libéraliser et modifier les enseignements et les pratiques de la famille relatifs à l’observance du sabbat et de beaucoup d’autres phases de la religion. Marie donnait une chaleureuse approbation à tous ces changements. Jésus était alors devenu le chef incontesté de la maison. 127:4.10 Cette année-là, Jude commença à aller à l’école, et Jésus fut obligé de vendre sa harpe pour subvenir à la dépense. Ainsi disparut le dernier de ses plaisirs récréatifs. 5. Rébecca, la fille d’Ezra 127:5.1 Bien que Jésus fût pauvre, sa situation sociale à Nazareth n’était aucunement compromise. Il était un des plus éminents jeunes hommes de la ville et très considéré par la plupart des jeunes femmes. Puisque Jésus était un si merveilleux exemple de vigueur physique et intellectuelle masculine, et vu sa réputation comme guide spirituel, il n’était pas étrange que Rébecca, la fille ainée d’Ezra, un riche marchand et négociant de Nazareth, découvrît qu’elle devenait lentement amoureuse de ce fils de Joseph. Elle confia d’abord son attachement à Miriam, la sœur de Jésus, et Miriam à son tour en discuta avec sa mère. Marie fut bouleversée. 127:5.2 Rébecca eut d’autres entretiens avec Marie et Miriam. N’ayant pas réussi à obtenir leur concours, elle s’enhardit à aller directement trouver Jésus. Elle le fit avec l’aide de son père, qui invita Jésus chez eux pour le dix-septième anniversaire de Rébecca. 127:5.3 Jésus écouta attentivement et avec sympathie tout ce récit. Il répondit avec bonté qu’aucune somme d’argent ne pouvait remplacer son obligation personnelle d’élever la famille de son père. Le père de Rébecca fut profondément touché par les paroles de dévotion familiale de Jésus et se retira de l’entretien. 127:5.4 Alors commença l’entretien mémorable avec Rébecca. 127:5.5 Après avoir écouté attentivement, il remercia sincèrement Rébecca pour l’admiration qu’elle lui exprimait et ajouta : « Cela m’encouragera et me réconfortera tous les jours de ma vie. » Il expliqua qu’il n’était pas libre d’avoir, avec une femme, d’autres relations que celle de simple considération fraternelle et de pure amitié. Il précisa que son premier et plus important devoir était d’élever la famille de son père, qu’il ne pouvait envisager de mariage avant que cela fût accompli. 127:5.6 Rébecca eut le cœur brisé. Elle refusa d’être consolée et harcela son père pour quitter Nazareth jusqu’à ce qu’il consentît finalement à s’installer à Sepphoris. Elle le suivit avec dévotion à travers les années mouvementées de son ministère public. Elle était debout « parmi les autres femmes » à côté de Marie, ce tragique et fatal après-midi où le Fils de l’Homme fut suspendu à la croix. 6. Sa vingtième année (an 14) 127:6.1 L’histoire de l’amour de Rébecca pour Jésus se répandit à Nazareth et plus tard à Capharnaüm. De la sorte, et bien qu’au cours des années qui suivirent, beaucoup de femmes se fussent mises à aimer Jésus tout comme les hommes l’aimaient, il n’eut jamais plus à refuser l’offre personnelle de la dévotion d’une autre femme de bien. 127:6.3 Bien qu’ils n’en eussent guère les moyens, Jésus avait un étrange désir d’aller à Jérusalem pour la Pâque. Connaissant sa récente expérience avec Rébecca, sa mère l’encouragea sagement à faire le voyage. Sans en être tout à fait conscient, Jésus désirait surtout avoir une occasion de parler à Lazare et de rencontrer Marthe et Marie. Après sa propre famille, c’était eux trois qu’il préférait. 127:6.6 Au cours de cette visite, eut lieu l’une des manifestations périodiques de révolte de Jésus contre la tradition – l’expression d’un ressentiment contre les pratiques cérémonielles qu’il considérait comme donnant une fausse idée de son Père céleste. Ignorant que Jésus allait venir, Lazare s’était arrangé pour célébrer la Pâque avec des amis dans un village voisin, plus bas sur la route de Jéricho. Voici que maintenant Jésus proposait de célébrer la fête là où ils étaient, dans la maison de Lazare. « Mais, dit Lazare, nous n’avons pas d’agneau pascal ». C’est alors que Jésus entama une dissertation prolongée et convaincante pour montrer que le Père céleste ne s’intéressait pas véritablement à ces rituels enfantins et vides de sens. Après une prière fervente et solennelle, ils se levèrent et Jésus dit : « Laissez les gens de mon peuple au mental puéril et ignorant servir leur Dieu conformément aux ordres de Moïse ; il vaut mieux qu’ils le fassent, mais nous, qui avons vu la lumière de la vie, cessons d’approcher notre Père par les ténèbres de la mort. Soyons libres, instruits de la vérité de l’amour éternel de notre Père. » 127:6.7 Ce soir-là, au crépuscule, tous quatre s’assirent et participèrent à la première fête de la Pâque qui eût jamais été célébrée sans agneau pascal par des Juifs pieux. Le pain sans levain et le vin avaient été préparés pour cette Pâque, et Jésus servit à ses compagnons ces mets symboliques qu’il appelait « le pain de vie » et « l’eau vivante ». Ils mangèrent en se conformant solennellement aux enseignements qui venaient d’être donnés. Jésus prit l’habitude de pratiquer ce rite sacramentel lors de chacune de ses visites ultérieures à Béthanie. 127:6.10 Bien que tous leurs immeubles de Nazareth (excepté leur maison) fussent liquidés, ils reçurent, cette année-là, une petite aide financière par la vente d’une participation dans une propriété à Capharnaüm. C’était le dernier de tous les biens immobiliers de Joseph. Cette affaire immobilière fut conclue avec un constructeur de bateaux nommé Zébédée. 127:6.11 Joseph fut reçu, cette année-là, aux examens de l’école de la synagogue et se prépara à travailler au petit établi de l’atelier de charpentier de leur domicile. Quoique l’héritage de leur père fût épuisé, il y avait des chances pour qu’ils triomphent de la pauvreté puisque trois d’entre eux fournissaient maintenant un travail régulier. Fascicule 128. La vie de jeune homme de Jésus 128:0.2 Il y a lieu de garder toujours présent en mémoire que l’effusion de Micaël sur Urantia avait un double but : 128:0.3 1. Maitriser l’expérience de vivre la vie complète d’une créature humaine dans la chair mortelle, et parachever sa souveraineté dans Nébadon. 128:0.4 2. Révéler le Père Universel aux habitants mortels des mondes du temps et de l’espace, et amener plus efficacement ces mêmes mortels à mieux comprendre le Père Universel. 128:0.5 Tous les autres bienfaits envers les créatures, et les avantages universels de son effusion mortelle, étaient fortuits et secondaires par rapport à ces buts majeurs. 1. La vingt-et-unième année (an 15) 128:1.2 Joshua ben Joseph savait très bien qu’il était un homme, un homme mortel né d’une femme. 128:1.3 Il obtint des connaissances, acquit de l’expérience et les conjugua en sagesse, tout comme le font d’autres mortels du royaume. Jusqu’après son baptême, il n’usa d’aucun pouvoir surnaturel. Il n’employa aucune faculté autre que celles dont il était doué en tant que fils de Joseph et de Marie. 128:1.8 Il ne douta jamais de sa nature humaine ; c’était l’évidence même, et il en avait toujours conscience. Quant à sa nature divine, il y avait toujours place pour le doute et les hypothèses ; tout au moins cela resta vrai jusqu’à l’évènement survenu lors de son baptême. L’autoconscience de sa divinité fut une lente révélation et, du point de vue humain, une révélation évoluant naturellement. Cette révélation et cette autoconscience de sa divinité commencèrent à Jérusalem, alors que Jésus n’avait pas tout à fait treize ans, avec le premier évènement surnaturel de son existence humaine. L’expérience de la réalisation de cette autoconscience de sa nature divine se paracheva à l’époque de sa seconde expérience surnaturelle pendant son incarnation. Cet évènement qui accompagna son baptême par Jean dans le Jourdain, évènement qui marqua le commencement de sa carrière publique de ministère et d’enseignement. 128:1.9 Entre les deux visitations célestes, l’une à sa treizième année et l’autre à son baptême, il ne se passa rien de surnaturel ni de suprahumain dans la vie de ce Fils Créateur incarné. 128:1.10 Cependant, durant toutes ces années de vie incarnée, il était vraiment divin. Il était effectivement un Fils Créateur du Père du Paradis. Une fois qu’il eut embrassé sa carrière publique, après avoir techniquement parachevé l’expérience purement mortelle lui permettant d’acquérir sa souveraineté, il n’hésita pas à admettre publiquement qu’il était le Fils de Dieu. 128:1.14 Cette année-là, Jésus se rendit à Jérusalem avec Joseph pour célébrer la Pâque. Ayant déjà emmené Jacques au temple pour la consécration, il estimait de son devoir d’y conduire aussi Joseph. 128:1.15 Accompagné de Joseph, Jésus passa la Pâque avec ses trois amis de Béthanie, selon son habitude quand il était à Jérusalem pour assister à ces fêtes commémoratives. 2. La vingt-deuxième année (an 16) 128:2.2 Cette année-là, Simon sortit diplômé de l’école et commença à travailler avec le tailleur de pierre Jacob, l’ancien compagnon de jeux et fidèle défenseur de Jésus. 128:2.3 Durant cette année, Jésus continua à faire des travaux de finition de maisons et d’ébénisterie, mais il passa la majeure partie de son temps à l’atelier de réparation du caravansérail. Jacques commençait à alterner avec lui au service de l’atelier. À la fin de l’année, quand le travail de charpentier vint à manquer à Nazareth, Jésus laissa en charge à Jacques l’atelier de réparations et à Joseph l’établi familial, tandis que lui-même allait à Sepphoris chez un forgeron. Il travailla les métaux pendant six mois et acquit à l’enclume une habileté considérable. 128:2.4 Avant de prendre son nouvel emploi à Sepphoris, Jésus tint une de ses conférences familiales périodiques et installa solennellement Jacques, qui venait d’avoir dix-huit ans, comme chef de famille suppléant. À partir de ce jour, Jacques assuma l’entière responsabilité financière du foyer, où Jésus apportait à son frère sa contribution hebdomadaire. Jamais plus Jésus ne reprit les rênes des mains de Jacques. 128:2.5 Le fait de vivre la plupart du temps à Sepphoris pendant six mois offrit à Jésus une nouvelle occasion de mieux connaitre le point de vue des Gentils sur la vie. 3. La vingt-troisième année (an 17) 128:3.1 Cette année-là, les embarras financiers de la famille furent un peu moindres, du fait que les ainés étaient quatre à travailler. Miriam faisait de bons profits sur la vente du lait et du beurre ; Marthe était devenue une habile tisseuse. Plus du tiers du prix d’achat de l’atelier de réparations avait été payé. La situation était telle que Jésus s’arrêta de travailler pendant trois semaines afin d’emmener Simon à Jérusalem pour la Pâque. Jamais encore, depuis la mort de son père, il n’avait pu quitter aussi longtemps son labeur quotidien. 128:3.3 À Philadelphie, Jésus et Simon firent la connaissance d’un marchand de Damas qui se prit d’une telle amitié pour les deux frères de Nazareth qu’il les pressa de s’arrêter chez lui au siège de son entreprise à Jérusalem. Pendant que Simon participait au service au temple, Jésus passa beaucoup de temps à causer avec cet homme d’affaires internationales bien éduqué et grand voyageur. Le marchand possédait plus de quatre-mille chameaux de caravanes ; il avait des intérêts dans tout le monde romain, et maintenant il était en route pour Rome. Il proposa à Jésus de venir à Damas pour entrer dans son affaire d’importations d’Orient, mais Jésus expliqua qu’il ne se sentait pas en droit de s’éloigner autant de sa famille pour le moment. 128:3.5 Le plus remarquable de ces contacts fut peut-être avec un jeune Grec nommé Étienne. Ce jeune homme venait, pour la première fois, à Jérusalem et rencontra par hasard Jésus le jeudi après-midi de la semaine de la Pâque. Tandis que tous deux se promenaient en visitant le palais d’Asmonée, Jésus entama fortuitement une conversation qui eut pour effet de les attirer l’un vers l’autre et aboutit à quatre heures de discussions sur la manière de vivre et sur le vrai Dieu et son culte. Étienne fut prodigieusement intéressé par ce que Jésus lui dit et n’oublia jamais ses paroles. 128:3.6 Ce fut ce même Étienne qui devint par la suite un croyant aux enseignements de Jésus et dont la témérité, en prêchant cet évangile des premiers temps, eut pour résultat de le faire lapider à mort par des Juifs courroucés. Une partie de l’extraordinaire audace d’Étienne en proclamant son opinion sur le nouvel évangile provenait directement de ce premier entretien avec Jésus. Quand Étienne donna sa vie comme prix de son attaque contre le temple juif et contre ses pratiques traditionnelles, un nommé Saül, citoyen de Tarse, se trouvait là. Quand Saül vit comment le Grec pouvait mourir pour sa foi, cela suscita dans son cœur des sentiments qui l’amenèrent finalement à épouser la cause pour laquelle Étienne était mort. Plus tard, Saül devint le dynamique et indomptable Paul, le philosophe, sinon le seul fondateur, de la religion chrétienne. 4. L’épisode de Damas 128:4.1 Jésus passa les quatre derniers mois de cette année à Damas, comme hôte du marchand qu’il avait rencontré, pour la première fois, à Philadelphie en allant à Jérusalem. Un délégué de ce marchand avait cherché et trouvé Jésus en passant par Nazareth, et l’avait accompagné jusqu’à Damas. Ce marchand, qui avait du sang juif, offrit de consacrer une énorme somme d’argent à établir une école de philosophie religieuse à Damas. Il projetait de créer un centre d’études qui surpasserait Alexandrie. Il proposa à Jésus de commencer immédiatement une grande tournée des centres pédagogiques mondiaux pour se préparer à prendre la direction de ce nouveau projet. 128:4.2 Jésus manifesta un profond intérêt pour l’école proposée et les aida à faire les plans de son organisation, mais exprima toujours la crainte que ses autres obligations antérieures (qu’il passa sous silence) ne lui permettent pas d’accepter la direction d’une entreprise aussi ambitieuse. Celui qui aurait voulu être son bienfaiteur insista et employa profitablement Jésus, chez lui, à faire quelques traductions, tandis que lui, sa femme, ses fils et ses filles essayaient d’amener Jésus à accepter l’honneur qu’on lui offrait. Mais il ne voulut pas y consentir. 128:4.8 À la fin de cette année, le foyer de Nazareth fonctionnait sans trop de heurts. Les enfants grandissaient et Marie s’habituait à l’absence de Jésus du foyer. Il continuait à envoyer son salaire à Jacques pour soutenir la famille et n’en conservait qu’une petite partie pour ses dépenses personnelles immédiates. 5. La vingt-quatrième année (an 18) 128:5.2 La semaine après la Pâque de cette année, un jeune homme vint d’Alexandrie à Nazareth pour organiser, dans le courant de l’année, une rencontre entre Jésus et un groupe de Juifs d’Alexandrie en un point de la côte de Palestine. Le milieu de juin fut choisi pour date de cette conférence, et Jésus se rendit à Césarée pour y rencontrer cinq Juifs éminents d’Alexandrie qui le supplièrent de s’établir dans leur ville comme éducateur religieux. Pour l’inciter à accepter, ils lui offrirent, pour commencer, le poste d’assistant du chazan dans leur principale synagogue. 128:5.3 Les porte-paroles de ce comité expliquèrent à Jésus qu’Alexandrie était destinée à devenir le centre principal de la culture juive pour le monde entier, et que la tendance hellénistique des affaires juives avait en fait dépassé l’école de pensée babylonienne. 128:5.4 Jésus écouta tout ce qu’ils avaient à dire et les remercia de leur confiance, et, en déclinant leur offre d’aller à Alexandrie, il leur dit en substance : « Mon heure n’est pas encore venue. » Ils furent confondus par son apparente indifférence à l’honneur qu’ils avaient pensé lui conférer. 128:5.6 Jésus retourna à Nazareth. Le reste de l’année fut le semestre le moins mouvementé de toute sa carrière. Il fut heureux de ce répit temporaire dans le programme habituel des problèmes à résoudre et des difficultés à vaincre. Il communia beaucoup avec son Père qui est aux cieux et fit d’immenses progrès dans la maitrise de son mental humain. 128:5.7 En décembre, Jacques eut une conversation privée avec Jésus, expliquant qu’il était fort épris d’Esta, une jeune fille de Nazareth, et que tous deux souhaitaient se marier bientôt si cela pouvait s’arranger. Jésus consentit que Jacques se marie deux ans plus tard, pourvu qu’entretemps il ait convenablement entrainé Joseph à assurer la direction du foyer. 128:5.8 Ensuite les évènements se précipitèrent – le mariage était dans l’air. Le succès de Jacques obtenant le consentement de Jésus à son mariage enhardit Miriam à entretenir son frère-père de ses projets. Jacob, le jeune maçon avait depuis longtemps cherché à obtenir la main de Miriam. Après qu’elle eut exposé ses plans, Jésus demanda que Jacob vienne le voir et lui demande officiellement la main de Miriam. Il promit sa bénédiction à leur mariage aussitôt que Miriam jugerait Marthe capable d’assumer les devoirs d’une sœur ainée. 6. La vingt-cinquième année (an 19) 128:6.3 L’état des finances de la famille était le meilleur qu’ils eussent connu depuis la liquidation des propriétés de Joseph. Les dernières annuités avaient été payées pour l’atelier de réparations du caravansérail ; ils n’avaient plus aucune dette et, pour la première fois depuis des années, ils avaient quelque argent devant eux. Jésus décida d’accompagner Jude (qui venait de terminer ses études à l’école de la synagogue) pour sa première visite au temple. 128:6.5 Ils arrivèrent à Jérusalem en temps utile et se trouvaient en chemin pour leur première visite au temple, dont la seule vue avait remué et passionné Jude jusqu’au plus profond de son âme, quand ils rencontrèrent, par hasard, Lazare de Béthanie. Tandis que Jésus causait avec Lazare et cherchait à arranger une célébration de la Pâque en commun, Jude fit naitre un incident très sérieux pour eux tous. À proximité d’eux se tenait un garde romain qui tint quelques propos incorrects sur une jeune fille juive qui passait. Jude éclata d’une fougueuse indignation et ne fut pas long à exprimer, directement et à portée d’oreille du soldat, son ressentiment pour une telle inconvenance. Or, les légionnaires romains étaient très sensibles à tout ce qui frisait l’irrévérence chez les Juifs. Le garde mit donc immédiatement Jude en état d’arrestation. C’en était trop pour le jeune patriote et, avant que Jésus ait pu le mettre en garde par un coup d’œil avertisseur, il s’était soulagé par une volubile énonciation de ses sentiments antiromains refoulés, ce qui fit simplement tout aller de mal en pis. Jude, avec Jésus à ses côtés, fut aussitôt conduit à la prison militaire. 128:6.6 Jésus essaya d’obtenir soit un interrogatoire immédiat pour Jude, soit sa libération en temps voulu pour célébrer la Pâque ce soir-là, mais il échoua dans ces tentatives. En conséquence, Jude resta incarcéré jusqu’au surlendemain matin de son arrestation et Jésus resta à la prison avec lui. 128:6.7 Le matin qui suivit leur second jour en prison, Jésus se présenta devant le magistrat militaire pour le compte de Jude. En offrant des excuses pour la jeunesse de son frère et en donnant des éclaircissements complémentaires, mais judicieux, se rapportant à la nature provocatrice de l’incident qui avait motivé l’arrestation de son frère, Jésus mena l’affaire de telle sorte que le magistrat exprima l’opinion que le jeune Juif pouvait avoir quelque excuse valable pour son violent éclat. Après avoir averti Jude de ne plus oser se rendre coupable d’une pareille témérité, le magistrat dit à Jésus en les congédiant : « Tu ferais bien d’avoir l’œil sur le garçon, il est capable d’attirer beaucoup d’ennuis sur vous tous ». 128:6.8 Jésus et Jude rentrèrent à Béthanie pour la nuit, expliquèrent pourquoi ils avaient manqué leur rendez-vous pour le souper de la Pâque et repartirent le lendemain pour Nazareth. 128:6.10 Cette année-là, ses périodes de profonde méditation furent souvent interrompues par l’intrusion de Ruth et ses camarades de jeux. Jésus était toujours prêt à remettre à plus tard ses réflexions sur son futur travail pour le monde et l’univers afin de partager la joie enfantine et l’allégresse de ces jeunes, qui ne se lassaient pas de l’entendre raconter les aventures de ses divers voyages à Jérusalem. Ils aimaient aussi beaucoup ses histoires sur les animaux et la nature. 7. La vingt-sixième année (an 20) 128:7.3 Durant toute l’année, les affaires de la famille allèrent bien, sauf pour Jude. Pendant des années, Jacques eut des ennuis avec son plus jeune frère qui n’était pas enclin à se mettre à travailler et sur qui l’on ne pouvait pas compter pour participer aux dépenses de la maison. Il vivait au foyer, mais il mettait peu de conscience à gagner sa part de salaire pour le budget familial. 128:7.4 Jacques et Joseph étaient d’avis de le mettre à la porte, mais Jésus ne voulut pas y consentir. Quand leur patience avait été rudement mise à l’épreuve, Jésus se bornait à conseiller : « Soyez patients, soyez sages dans vos conseils et éloquents dans votre vie, pour que votre jeune frère puisse d’abord connaitre le meilleur chemin et ensuite être contraint de vous y suivre. » Le conseil sage et affectueux de Jésus évita une rupture familiale. Ils restèrent unis, mais Jude ne fut ramené à la raison qu’après son mariage. 128:7.8 Avant la moisson, il emmena Jude au sud de Nazareth chez son oncle fermier, mais Jude n’y resta pas longtemps après la récolte. Il s’enfuit, et Simon le retrouva plus tard au bord du lac avec les pêcheurs. Quand Simon le ramena à la maison, Jésus fit un tour d’horizon avec le fugueur et, puisqu’il voulait être pêcheur, il alla avec lui à Magdala et le confia à un parent, pêcheur de profession. Jude travailla assez bien et régulièrement avec lui depuis ce moment-là, et continua le métier de pêcheur après son mariage. 128:7.10 En novembre eut lieu un double mariage. Jacques épousa Esta et Miriam épousa Jacob. Ce fut vraiment une joyeuse occasion. Marie elle-même était de nouveau heureuse, sauf de temps en temps quand elle se rendait compte que Jésus se préparait à partir. 128:7.11 Les mariages de Jacques et de Miriam eurent sur Jude une influence très heureuse ; quand il repartit pour la pêcherie, le lendemain du double mariage, il assura à Joseph qu’il pouvait compter sur lui « pour faire tout mon devoir et davantage si besoin était ». Et il tint sa promesse. 128:7.13 Le lendemain de ce double mariage, Jésus eut un entretien important avec Jacques. Il lui raconta en confidence qu’il se préparait à quitter la maison. Il fit don à Jacques de la pleine propriété de l’atelier de réparations. Il abdiqua officiellement et solennellement sa position de chef de la famille de Joseph, et il établit, de la manière la plus touchante, son frère Jacques comme « chef et protecteur de la maison de mon père ». Il rédigea un accord secret avec Jacques, qu’ils signèrent tous les deux et dans lequel il était stipulé qu’en compensation du don de l’atelier de réparations, Jacques assumerait désormais l’entière responsabilité financière de la famille et déchargerait ainsi Jésus de toute obligation ultérieure en ces matières. 128:7.14 C’est ainsi que Jésus se prépara à aborder la deuxième phase de sa vie d’adulte où, détaché des siens, il n’a pas encore commencé à s’occuper publiquement des affaires de son Père. Fascicule 129 Suite de la vie d’adulte de Jésus 129:0.1 Jésus avait complètement et définitivement pris ses distances vis-à-vis de la gestion des affaires domestiques de la famille de Nazareth et de la direction immédiate de ses membres. Il persista, jusqu’à son baptême, à contribuer aux finances familiales et à prendre un vif intérêt personnel au bien-être spirituel de chacun de ses frères et sœurs. Il était toujours prêt à faire tout ce qui était humainement possible pour le confort et le bonheur de sa mère devenue veuve. 1. La vingt-septième année (an 21) 129:1.1 Au mois de janvier de l’an 21, par une pluvieuse matinée de dimanche, Jésus prit discrètement congé des membres de sa famille, expliquant seulement qu’il allait à Tibériade et, de là, visiter d’autres villes proches de la mer de Galilée. C’est ainsi qu’il les quitta, et jamais plus il ne fut un membre régulier de ce foyer. 129:1.2 Il passa une semaine à Tibériade. Trouvant peu de choses qui puissent l’intéresser, il passa successivement par Magdala et Bethsaïde pour aller à Capharnaüm, où il s’arrêta pour rendre visite à Zébédée, l’ami de son père. Les fils de Zébédée étaient pêcheurs ; il était lui-même constructeur de bateaux. Jésus de Nazareth était un expert aussi bien dans la création de modèles que dans leur construction ; il était passé maitre dans le travail du bois, et Zébédée connaissait de longue date l’habileté de l’artisan de Nazareth. Depuis longtemps, Zébédée avait envisagé de faire de meilleurs bateaux ; il exposa ses projets à Jésus et invita le charpentier visiteur à se joindre à lui dans l’entreprise. Jésus y consentit volontiers. 129:1.3 Jésus ne travailla avec Zébédée qu’un peu plus d’un an, mais pendant ce temps-là il créa un nouveau type de bateau et mit sur pied des méthodes entièrement nouvelles pour en construire. 129:1.4 Jésus vécut dans la maison de Zébédée pendant son séjour de plus d’un an à Capharnaüm. 129:1.5 La femme de Zébédée, Salomé, était parente d’Annas, qui avait été grand-prêtre à Jérusalem. Elle l’aimait autant que ses propres fils Jacques, Jean et David. 129:1.6 Pendant toute cette année, Jésus envoya chaque mois de l’argent à son frère Jacques. 129:1.10 La famille de Zébédée avait presque de l’adoration pour Jésus ; elle ne manquait jamais d’écouter les causeries avec questions et réponses qu’il dirigeait chaque soir après le souper. La jeunesse du voisinage venait fréquemment aussi assister à ces réunions d’après-souper. À ces petits groupes, Jésus donnait un enseignement varié et avancé, juste aussi avancé que le permettait leur compréhension. Il parlait tout à fait franchement avec eux, exposait ses idées et ses idéaux sur la politique, la sociologie, la science et la philosophie, mais jamais il ne prétendait parler avec une autorité finale, sauf quand il discutait de la religion – les rapports de l’homme avec Dieu. 129:1.12 De tous les fils de Zébédée, c’était Jacques qui s’intéressait le plus à Jésus en tant qu’éducateur et philosophe. Jean préférait son enseignement et ses opinions sur la religion. David le respectait comme artisan, mais faisait peu de cas de ses vues religieuses et de ses enseignements philosophiques. 129:1.14 Cette année-là, Jésus fit de grands progrès dans la maitrise ascendante de son mental humain et atteignit des niveaux élevés et nouveaux de contact conscient avec son Ajusteur de Pensée intérieur. 2. La vingt-huitième année (an 22) 129:2.1 En mars de l’an 22, Jésus prit congé de Zébédée et de Capharnaüm. Il demanda une petite somme d’argent pour couvrir ses frais de voyage jusqu’à Jérusalem. Pendant qu’il travaillait chez Zébédée, il n’avait prélevé sur son crédit que les faibles montants envoyés mensuellement à sa famille de Nazareth. 129:2.3 Avant de quitter Capharnaüm, Jésus eut une longue conversation avec son nouvel ami et compagnon intime, Jean Zébédée. Il demanda à Jean d’agir à sa place pour envoyer, chaque mois, un peu d’argent à la famille de Nazareth jusqu’à épuisement des fonds dont on lui restait redevable. 129:2.4 Après le départ de Jésus pour Jérusalem, Jean consulta donc son père Zébédée au sujet de l’argent dû à Jésus et fut surpris que le montant en fût si élevé. Comme Jésus avait laissé l’affaire entièrement entre leurs mains, ils convinrent que le meilleur plan était d’investir ces fonds en immeubles et d’en employer le revenu à aider la famille de Nazareth. Zébédée connaissait une petite maison de Capharnaüm qui était hypothéquée et à vendre ; il recommanda à Jean de l’acheter avec l’argent de Jésus. Jean fit ce que son père lui avait conseillé. De cette manière, Jésus devint propriétaire d’une maison à Capharnaüm. 129:2.6 Mais revenons maintenant en arrière pour observer Jésus à Jérusalem. Pendant près de deux mois, il passa la plus grande partie de son temps à écouter les discussions au temple et à faire des visites occasionnelles aux différentes écoles de rabbins. Il passa, à Béthanie, la plupart des jours de sabbat. 129:2.9 Avant la fin de la semaine de la Pâque, et apparemment par hasard, Jésus rencontra un riche voyageur et son fils, un jeune homme d’environ dix-sept ans. Ces voyageurs venaient des Indes et, comme ils allaient visiter Rome et divers autres points de la Méditerranée, ils avaient combiné d’arriver à Jérusalem pendant la Pâque, espérant trouver quelqu’un qu’ils pourraient engager à la fois comme interprète pour eux deux et comme précepteur pour le fils. Le père insista pour que Jésus consentît à voyager avec eux. Jésus lui parla de sa famille et lui dit qu’il était bien délicat de partir au loin pour presque deux années pendant lesquelles les siens pourraient se trouver dans le besoin. Sur ce, le voyageur venu de l’Orient proposa d’avancer à Jésus le salaire d’une année afin qu’il puisse confier ces fonds à ses amis pour préserver sa famille de la gêne, et Jésus accepta de faire le voyage. 129:2.10 Jésus remit cette importante somme à Jean, le fils de Zébédée. Jésus mit Zébédée entièrement dans la confidence de ce voyage méditerranéen, mais lui enjoignit de n’en parler à personne, pas même à ceux de sa chair et de son sang. 3. La vingt-neuvième année (an 23) 129:3.1 Toute la vingt-neuvième année de Jésus fut employée à compléter le tour du monde méditerranéen. Les principaux évènements de ce voyage, dans les limites où il nous est permis de révéler ces expériences, constituent le sujet des récits qui suivent immédiatement ceux du présent fascicule. 129:3.3 Ce fut une période mouvementée dans la vie de Jésus. Durant le voyage, il prit de nombreux contacts avec ses semblables humains, mais cette expérience fut une phase de sa vie qu’il ne révéla jamais à aucun membre de sa famille, ni à aucun des apôtres. Jésus vécut jusqu’à la fin de son incarnation et quitta ce monde sans que personne (sauf Zébédée de Bethsaïde) ait jamais su qu’il avait fait ce grand périple. Quelques-uns de ses amis crurent qu’il était retourné à Damas ; d’autres pensèrent qu’il était parti pour les Indes. Les membres de sa famille inclinaient à croire qu’il était à Alexandrie parce qu’ils savaient qu’on l’avait une fois invité à s’y rendre pour devenir assistant du chazan. 129:3.8 Le but réel de son périple autour du bassin de la Méditerranée était de connaitre les hommes. Durant ce voyage, il fut en contact très étroit avec des centaines d’êtres humains. Il rencontra et aima toutes sortes d’hommes, riches et pauvres, puissants et misérables, noirs et blancs, instruits et illettrés, cultivés et ignorants, brutes et spiritualistes, religieux et irréligieux, moraux et immoraux. 129:3.9 Au cours de ce voyage méditerranéen, Jésus franchit de grandes étapes dans sa tâche humaine de dominer le mental matériel et mortel, et son Ajusteur intérieur progressa dans l’ascension et la conquête spirituelle de ce même intellect humain. À la fin de ce circuit, Jésus savait pratiquement – en toute certitude humaine – qu’il était un Fils de Dieu, un Fils Créateur du Père Universel. De plus en plus, son Ajusteur était capable de faire surgir dans le mental du Fils de l’Homme des souvenirs brumeux de son expérience paradisiaque quand il était en association avec son Père divin, bien avant même de partir organiser et administrer cet univers local de Nébadon. Ainsi, petit à petit, l’Ajusteur apporta dans la conscience humaine de Jésus les souvenirs nécessaires de son existence divine antérieure aux diverses époques d’un passé presque éternel. Le dernier épisode de son expérience préhumaine, mis en lumière par l’Ajusteur, fut son entretien d’adieu avec Emmanuel de Salvington, juste avant que Jésus ait fait l’abandon de sa personnalité consciente pour entreprendre son incarnation sur Urantia. L’image de ce dernier souvenir de son existence préhumaine apparut, dans toute sa clarté, dans la conscience de Jésus le jour même de son baptême par Jean dans le Jourdain. Fascicule 130. Sur le chemin de Rome 130:0.1 Le voyage autour du monde romain absorba la plus grande partie de la vingt-huitième année et toute la vingt-neuvième année de la vie terrestre de Jésus. Avec les deux natifs des Indes – Gonod et son fils Ganid – Jésus quitta Jérusalem le dimanche matin 26 avril de l’an 22. Ils accomplirent leur voyage selon le programme prévu, et Jésus fit ses adieux au père et au fils dans la ville de Charax, sur le golfe Persique, le 10 décembre de l’année suivante, l’an 23. 130:0.2 De Jérusalem, ils se rendirent à Césarée par Joppé. 130:0.4 Ce fut au cours de ses quatre mois de travail à Damas que Jésus avait appris les rudiments de la langue parlée par Gonod et Ganid. Durant ce séjour, il avait passé beaucoup de temps sur des traductions de textes grecs dans l’une des langues de l’Inde, avec le concours d’un natif de la région où Gonod habitait. 130:0.5 Durant son périple autour de la Méditerranée, Jésus consacra environ la moitié de ses journées à instruire Ganid et à servir d’interprète à Gonod dans ses conférences d’affaires et ses relations sociales. Ensuite, il était libre et consacrait le reste de la journée à établir ces étroits contacts personnels avec ses semblables, ces fréquentations intimes avec les mortels du royaume, qui furent très caractéristiques de ses activités au cours de ces années précédant immédiatement son ministère public. 130:0.6 Grâce à ces observations de première main et à ces contacts effectifs, Jésus fit connaissance avec la civilisation matérielle et intellectuelle supérieure de l’Occident et du Levant. De Gonod et de son brillant fils, il apprit beaucoup sur la civilisation et la culture de l’Inde et de la Chine, car Gonod, lui-même citoyen des Indes, avait fait trois grandes expéditions dans l’empire de la race jaune. 1. À Joppé – discours sur Jonas 130:1.1 Pendant leur séjour à Joppé, Jésus rencontra Gadiah, un interprète philistin qui travaillait pour un tanneur nommé Simon. Ce jeune Philistin était un chercheur de vérité. 130:1.2 Il posa à Jésus la question suivante : « Crois-tu que le grand poisson ait vraiment avalé Jonas ? » Jésus se rendit compte que la vie du jeune homme avait été prodigieusement influencée par cette tradition et que ses méditations à ce sujet lui avaient inculqué la folie d’essayer de fuir son devoir. En conséquence, Jésus ne dit rien qui pût détruire brusquement les mobiles fondamentaux qui guidaient Gadiah dans sa vie pratique. En réponse à la question, Jésus dit : « Mon ami, nous sommes tous des Jonas avec une vie à vivre en accord avec la volonté de Dieu. Chaque fois que nous cherchons à esquiver le devoir présent de la vie pour courir vers des appâts lointains, nous nous mettons par là même sous la domination immédiate d’influences non dirigées par les pouvoirs de vérité et les forces de droiture. Fuir son devoir, c’est sacrifier la vérité. S’évader du service de la lumière et de la vie ne peut qu’aboutir à ces conflits angoissants avec les redoutables baleines, les monstres de l’égoïsme, qui conduisent finalement aux ténèbres et à la mort, à moins que ces Jonas ayant abandonné Dieu ne veuillent, même au fond de leur désespoir, tourner leur cœur vers la recherche de Dieu et de sa bonté. Quand ces âmes désespérées cherchent sincèrement Dieu – ayant faim de vérité et soif de droiture – rien ne peut les emprisonner plus longtemps. Si profonds que soient les abimes où ils ont pu choir, quand ils cherchent la lumière de tout leur cœur, l’esprit du Seigneur Dieu des cieux les délivre de la captivité ; les tribulations de la vie les rejettent sur la terre ferme des occasions nouvelles pour un service renouvelé et une vie plus sage. » 130:1.3 Gadiah fut très ému par l’enseignement de Jésus. Ils conversèrent tard dans la nuit au bord de la mer et, avant de rentrer au logis, ils prièrent ensemble et l’un pour l’autre. 130:1.5 Le dernier entretien de Jésus avec Gadiah porta sur le bien et le mal. Ce jeune Philistin était très troublé par un sentiment d’injustice provenant de la présence du mal dans le monde à côté du bien. Il dit : « Si Dieu est infiniment bon, comment peut-il permettre que nous souffrions des douleurs du mal ? Après tout, qui crée le mal ? » À cette époque, beaucoup de gens croyaient encore que Dieu créait à la fois le bien et le mal, mais Jésus n’enseigna jamais une telle erreur. En répondant à cette question, Jésus dit : « Mon frère, Dieu est amour, il doit donc être bon, et sa bonté est si grande et si réelle qu’elle ne peut contenir les choses mesquines et irréelles du mal. Dieu est si positivement bon qu’il n’y a absolument pas place en lui pour le mal négatif. Le mal est le choix immature et le faux-pas irréfléchi de ceux qui résistent à la bonté, qui rejettent la beauté et qui trahissent la vérité. Le mal est seulement la mauvaise adaptation de l’immaturité ou l’influence désintégrante et déformante de l’ignorance. Le mal est l’inévitable obscurité qui suit de près le rejet malavisé de la lumière. Le mal est ce qui est ténébreux et faux ; quand il est sciemment adopté et volontairement approuvé, il devient le péché. 130:1.6 « En te dotant du pouvoir de choisir entre la vérité et l’erreur, ton Père céleste a créé le potentiel négatif opposé à la voie positive de lumière et de vie ; mais ces erreurs du mal n’ont pas d’existence réelle tant qu’aucune créature intelligente ne les appelle volontairement à l’existence par un mauvais choix de son mode de vie. De tels maux sont élevés ensuite au rang de péchés par le choix conscient et délibéré d’une telle créature volontaire et rebelle. C’est pourquoi notre Père qui est aux cieux permet au bien et au mal de suivre ensemble leur chemin jusqu’à la fin de la vie, de même que la nature permet au blé et à l’ivraie de pousser côte à côte jusqu’à la moisson. » Gadiah fut pleinement satisfait de la réponse de Jésus à sa question. 2. À Césarée 130:2.1 Jésus et ses amis s’attardèrent à Césarée au-delà du temps prévu, parce qu’on découvrit qu’une des énormes rames-gouvernails du bâtiment sur lequel ils se proposaient d’embarquer menaçait de se fendre. Le capitaine décida de rester au port pendant que l’on en taillerait une nouvelle. Il y avait pénurie de charpentiers qualifiés pour ce travail ; c’est pourquoi Jésus offrit spontanément son aide. 130:2.4 Un jour, l’un des jeunes gens qui taillaient avec Jésus la rame-gouvernail fut captivé par les paroles que ce dernier laissait tomber de temps à autre pendant qu’ils travaillaient sur le chantier. Quand Jésus suggéra que le Père qui est aux cieux s’intéressait au bien-être de ses enfants sur terre, ce jeune Grec nommé Anaxande dit : « Si les Dieux s’intéressent à moi, alors pourquoi n’enlèvent-ils pas le cruel et injuste contremaitre de ce chantier ? » Il fut stupéfait d’entendre Jésus lui répondre : « Puisque tu connais les voies de la bonté et que tu apprécies la justice, peut-être les Dieux ont-ils rapproché de toi cet homme égaré pour que tu puisses le guider dans cette voie meilleure. En ce moment, cet homme est ton maitre du fait que ses mauvais procédés t’influencent défavorablement. Pourquoi ne pas affirmer ta maitrise sur le mal par la puissance de la bonté et devenir ainsi le maitre de toutes les relations entre vous deux ? Je prédis que le bien qui est en toi pourrait vaincre le mal qui est en lui, si tu lui donnais une honnête chance de se réaliser. Au cours de notre existence terrestre, nulle aventure n’est plus passionnante que la joie exaltante de devenir, dans la vie matérielle, le partenaire vivant de l’énergie spirituelle et de la vérité divine dans l’une de leurs luttes triomphales contre l’erreur et le mal. C’est une expérience merveilleuse et transformatrice que de devenir le chenal vivant de lumière spirituelle pour les mortels perdus dans les ténèbres spirituelles. Si tu es plus favorisé que cet homme par la vérité, le besoin où il se trouve devrait te mettre au défi. » 130:2.5 Anaxande fut profondément ému par les paroles de Jésus. Il ne tarda pas à rapporter à son supérieur ce que Jésus avait dit, et, dès la soirée suivante, tous deux demandèrent conseil à Jésus sur le salut de leur âme. Plus tard, après que le message chrétien eut été proclamé à Césarée, ces deux hommes, l’un Grec et l’autre Romain, crurent à la prédication de Philippe et devinrent membres influents de l’Église qu’il fonda. 130:2.6 À ce moment-là, Ganid commençait à apprendre comment son précepteur occupait ses loisirs à ce ministère personnel inhabituel auprès de ses semblables, et le jeune Indien entreprit de découvrir le mobile de ces activités incessantes. Il demanda : « Pourquoi t’occupes-tu si constamment à rencontrer des étrangers ? » Jésus répondit : « Ganid, nul homme n’est un étranger pour qui connait Dieu. Dans l’expérience de trouver le Père qui est aux cieux, on découvre que tous les hommes sont nos frères, et n’est-il pas naturel que l’on éprouve de la joie à rencontrer un frère récemment découvert ? Lier connaissance avec ses frères et sœurs, connaitre leurs problèmes et apprendre à les aimer, c’est l’expérience suprême de la vie. » 130:2.9 Le lendemain, en réponse à une question de Gonod, Jésus expliqua que « les volontés humaines qui s’occupent uniquement de prendre des décisions temporelles se rapportant seulement aux problèmes matériels de l’existence animale sont condamnées à périr en leur temps. Ceux qui prennent des décisions morales sincères et font des choix spirituels inconditionnels s’identifient ainsi progressivement avec l’esprit intérieur et divin, et se transforment de plus en plus en valeurs de survie éternelle – une progression sans fin de services divins ». 3. À Alexandrie 130:3.1 Le séjour à Césarée avait été fertile en évènements ; quand le bateau fut prêt, Jésus et ses deux amis partirent un beau jour, à midi, pour Alexandrie en Égypte. 130:3.4 Quatre heures après avoir débarqué à Alexandrie, le trio était installé à l’extrémité est de la grande avenue, large de trente mètres et longue de huit kilomètres, qui allait jusqu’à la limite ouest de cette ville d’un million d’habitants. Après un premier aperçu sur les principales attractions de la ville – l’université (musée), la bibliothèque, le mausolée royal d’Alexandre, le palais, le temple de Neptune, le théâtre et le gymnase – Gonod se consacra aux affaires tandis que Jésus et Ganid se rendaient à la bibliothèque, la plus importante du monde. Ils y passèrent un peu de temps chaque jour durant leur séjour à Alexandrie. Jésus parla à Ganid de la traduction en grec des Écritures hébraïques, qui avait été faite en ce lieu ; et ils discutèrent maintes et maintes fois de toutes les religions du monde, Jésus s’efforçant de faire ressortir, à ce jeune penseur, la vérité contenue dans chacune d’elles. 130:3.5 Sous la direction de Jésus, Ganid établit un recueil des enseignements de toutes les religions du monde qui reconnaissaient une Déité Universelle, même si elles admettaient plus ou moins des divinités subordonnées. 130:3.6 Bien que ces traductions eussent été faites à Alexandrie, Ganid ne mit ces extraits définitivement en ordre et n’y ajouta ses conclusions personnelles que vers la fin de leur séjour à Rome. 4. Discours sur la réalité 130:4.1 La nuit qui précéda leur départ d’Alexandrie, Jésus commença donc une longue dissertation concernant la nature de la réalité dans l’univers. Voici, en substance et en langage moderne, ce que Jésus dit à Ganid : 130:4.3 Le plus haut niveau que des créatures finies puissent atteindre est la récognition du Père Universel et la connaissance du Suprême. Même alors, ces êtres destinés à la finalité continuent à expérimenter des changements dans les mouvements du monde physique et dans ses phénomènes matériels. Ils restent également conscients de la progression de leur individualité dans leur ascension continue de l’univers spirituel et de leur conscience croissante dans leur profonde appréciation et leur réaction au cosmos intellectuel. C’est seulement dans la perfection, l’harmonie et l’unanimité de la volonté que les créatures peuvent s’unifier avec le Créateur ; et cet état de divinité n’est atteint et maintenu que si la créature continue à vivre dans le temps et l’éternité en conformant avec persistance son vouloir personnel fini à la volonté divine du Créateur. Le désir de faire la volonté du Père doit toujours être suprême dans l’âme et dominer le mental d’un fils ascendant de Dieu. 130:4.7 La vie est une adaptation de la causalité cosmique originelle aux exigences et aux possibilités des situations de l’univers. La signification de la vie est son adaptabilité ; la valeur de la vie est son aptitude au progrès – même jusqu’aux hauteurs de la conscience de Dieu. 130:4.8 Le défaut d’adaptation de la vie consciente à l’univers se traduit par la disharmonie cosmique. Si la volonté de personnalité diverge définitivement de la tendance des univers, cela se termine par l’isolement intellectuel, la ségrégation de la personnalité. 130:4.10 La connaissance est la sphère du mental matériel, celui qui discerne les faits. La vérité est le domaine de l’intellect spirituellement doté qui est conscient de connaitre Dieu. La connaissance est démontrable ; la vérité est expérimentée. La connaissance est un acquis du mental ; la vérité est une expérience de l’âme, du moi qui progresse. La connaissance est une fonction du niveau non spirituel ; la vérité est une phase du niveau mental-spirituel des univers. La vue du mental matériel perçoit un monde de faits connaissables ; la vue de l’intellect spiritualisé discerne un monde de vraies valeurs. Synchronisés et harmonisés, ces deux points de vue révèlent le monde de la réalité, dans lequel la sagesse interprète les phénomènes de l’univers en termes d’expérience personnelle progressive. 130:4.11 L’erreur (le mal) est la sanction de l’imperfection. La présence du mal constitue la preuve des inexactitudes du mental et de l’immaturité du moi en évolution. Le mal est donc également une mesure de la manière imparfaite dont on interprète l’univers. La possibilité de commettre des erreurs est inhérente à l’acquisition de la sagesse, c’est l’ordre prévu selon lequel on progresse du partiel et temporel vers le parachevé et éternel, du relatif et imparfait vers le définitif et le rendu parfait. L’erreur est l’ombre de l’inachèvement relatif qui doit nécessairement se projeter en travers de la route universelle ascendante des hommes vers la perfection du Paradis. 5. Dans l’ile de Crète 130:5.1 En se rendant en Crète, les voyageurs n’avaient d’autre but que de se distraire, de se promener dans l’ile et d’escalader les montagnes. 130:5.3 Ganid demanda un jour à Jésus pourquoi il ne s’était pas consacré à la tâche d’éducateur public, et Jésus dit : « Mon fils, chaque chose doit venir en son temps. Tu es né dans le monde, mais nulle somme d’anxiété et nulle manifestation d’impatience ne t’aideront à grandir. En tout cela, tu dois laisser faire le temps. Le temps seul fait murir le fruit vert sur l’arbre. Les saisons ne succèdent aux saisons et le coucher du soleil ne succède à son lever qu’avec l’écoulement du temps. Je suis maintenant sur le chemin de Rome avec toi et ton père, et cela suffit pour aujourd’hui. Mon lendemain est entièrement entre les mains de mon Père céleste. » 130:5.4 Pendant la visite à Beaux-Ports, il se produisit un incident que Ganid n’oublia jamais. Un ivrogne dégénéré attaquait une jeune esclave sur la voie publique. Quand Jésus vit la triste situation de la fillette, il s’élança et l’éloigna de cet agresseur insensé. Tandis que l’enfant effrayée s’accrochait à lui, et par la seule puissance de son bras droit tendu, il tint le furieux à distance respectueuse jusqu’à ce que le misérable se fût épuisé en donnant tous ses coups dans le vide. Durant toute sa vie incarnée, Jésus ne fut probablement jamais aussi près de lutter corps à corps avec l’un de ses contemporains. Ce soir-là, il eut une tâche difficile quand il essaya d’expliquer à Ganid pourquoi il n’avait pas frappé l’ivrogne. Ganid estimait que cet homme aurait dû recevoir au moins autant de coups qu’il en avait donnés à la fillette. 6. Le jeune homme qui avait peur 130:6.1 Pendant qu’ils étaient dans les montagnes, Jésus eut un long entretien avec un jeune homme qui était craintif et abattu. Faute de trouver réconfort et courage dans la fréquentation de ses camarades, ce jeune homme avait recherché la solitude des collines ; il avait grandi avec un sentiment d’impuissance et d’infériorité. Lorsqu’ils se rencontrèrent, Jésus dit : « Salut, mon ami, pourquoi es-tu si abattu en un si beau jour ? S’il est arrivé quelque chose qui te désole, peut-être puis-je t’aider de quelque manière. » 130:6.2 Le jeune homme était peu disposé à parler. Jésus tenta une seconde approche de son âme en disant : « Je comprends que tu montes dans ces collines pour fuir les gens ; mais j’aimerais savoir si tu es un familier de ces collines. Pourrais-tu par hasard m’indiquer le meilleur chemin pour se rendre à Phénix ? » Or, le jeune homme connaissait très bien ces montagnes ; il s’intéressa tellement à indiquer à Jésus le chemin de Phénix qu’il dessina toutes les pistes sur le sol en donnant force détails. Mais il fut très surpris et intrigué quand Jésus, après lui avoir dit au revoir et fait semblant de prendre congé, se tourna subitement vers lui en disant : « Je sais très bien que tu désires être laissé seul avec ta tristesse ; mais il ne serait ni aimable ni juste de ma part de recevoir de toi une aide si généreuse pour trouver le meilleur chemin vers Phénix, et ensuite de te quitter avec insouciance sans avoir fait le moindre effort pour répondre à ton appel à l’aide. Tu as besoin d’aide et de directives au sujet de la meilleure route vers le but de ta destinée que tu recherches dans ton cœur, tandis que tu t’attardes ici, sur le flanc de la montagne. De même que tu connais bien les sentiers conduisant à Phénix pour les avoir parcourus maintes fois, de même moi, je connais bien le chemin de la cité de tes espoirs déçus et de tes ambitions contrariées. Assieds-toi près de moi pendant que je te parlerai des sentiers du service et des grandes routes du bonheur qui mènent des chagrins du moi aux joies des activités aimantes dans la fraternité des hommes et dans le service du Dieu du ciel. » 130:6.3 Alors le jeune homme désira vivement causer avec Jésus ; il tomba à ses pieds, le suppliant de l’aider, de lui montrer le chemin pour échapper à son monde de chagrins et d’échecs personnels. Jésus dit : « Mon ami, lève-toi ! Tiens-toi debout comme un homme. Tu peux être entouré d’ennemis mesquins et être retardé par un grand nombre d’obstacles, mais les choses importantes et réelles de ce monde et de l’univers sont de ton côté. Le soleil se lève chaque matin pour te saluer, exactement comme il le fait pour l’homme le plus puissant et le plus prospère de la terre. Regarde – tu as un corps robuste et des muscles vigoureux – tes facultés physiques sont supérieures à la moyenne. Naturellement tout cela est à peu près inutile tant que tu restes assis ici, sur le flanc de la montagne, et que tu te lamentes sur tes malheurs, vrais et imaginaires. Mais tu pourrais faire de grandes choses avec ton corps si tu voulais te hâter vers les endroits où de grandes choses attendent d’être faites. Tu essaies de fuir ton moi malheureux, mais cela ne peut se faire. Toi et tes problèmes de vie sont réels ; tu ne peux leur échapper tant que tu vis. Mais regarde encore, ton mental est clair et capable. Ton corps robuste a un mental intelligent pour le diriger. Mets ton mental à l’œuvre pour résoudre ses problèmes, apprends à ton intellect à travailler pour toi. Refuse d’être dominé plus longtemps par la peur comme un animal sans discernement. Ton mental devrait être ton allié courageux pour résoudre les problèmes de ta vie ; cesse plutôt d’être, comme tu l’as été, son pitoyable esclave apeuré et le valet du découragement et de la défaite. Mais plus précieux que tout, ton potentiel d’accomplissement effectif est l’esprit qui vit en toi ; il stimulera et inspirera ton mental pour qu’il se contrôle lui-même et anime ton corps si tu veux le libérer des entraves de la peur ; tu rendras ainsi ta nature spirituelle capable de te délivrer peu à peu des maux de l’oisiveté grâce à la présence-pouvoir de la foi vivante. Alors, cette foi vaincra aussitôt ta peur des hommes par l’irrésistible présence de ce nouvel et omnipotent amour de tes semblables, qui remplira bien vite ton âme à déborder parce que tu auras pris conscience, dans ton cœur, que tu es un enfant de Dieu. 130:6.4 « Aujourd’hui, mon fils, tu dois naitre à nouveau, rétabli en tant qu’homme de foi, de courage et de service dévoué aux hommes pour l’amour de Dieu. Quand tu seras ainsi réadapté en toi-même à la vie, tu seras également réadapté à l’univers ; tu seras né à nouveau – né de l’esprit – et désormais toute ta vie ne sera plus qu’un accomplissement victorieux. Les malheurs te fortifieront, les déceptions t’éperonneront, les difficultés te poseront des défis et les obstacles te stimuleront. Lève-toi, jeune homme ! Dis adieu à la vie de peur servile et de fuite lâche. Retourne vite à ton devoir et vis ta vie charnelle comme un fils de Dieu, un mortel dévoué au service ennoblissant de l’homme sur la terre et destiné au magnifique et perpétuel service de Dieu dans l’éternité. » 130:6.5 Ce jeune homme, nommé Fortuné, devint plus tard le chef des chrétiens en Crète et le compagnon intime de Tite dans ses efforts pour élever les croyants crétois. 130:6.6 Les voyageurs étaient vraiment frais et dispos quand, un beau jour à midi, ils se préparèrent à faire voile pour Carthage, en Afrique du Nord, en s’arrêtant deux jours à Cyrène. C’est là que Jésus et Ganid donnèrent les premiers soins à un garçon nommé Rufus, qui avait été blessé par l’écroulement d’un char à bœufs lourdement chargé. Ils ramenèrent le garçon à la maison de sa mère ; quant à son père, Simon, il ne se douta guère que l’homme dont il porta plus tard la croix, sur ordre d’un soldat romain, était l’étranger qui avait jadis secouru son fils. 7. À Carthage – discours sur le temps et l’espace 130:7.1 Durant la traversée vers Carthage, Jésus passa la majeure partie de son temps à s’entretenir, avec ses compagnons de voyage, de questions sociales, politiques et commerciales, mais le sujet de la religion fut à peine abordé. 8. Sur le chemin de Naples et de Rome 130:8.1 Le premier arrêt sur le chemin de l’Italie était à l’ile de Malte. Jésus y eut une longue conversation avec un jeune homme déprimé et découragé nommé Claudus. Ce garçon avait envisagé de se tuer, mais, quand il eut fini de s’entretenir avec le scribe de Damas, il dit : « J’affronterai la vie comme un homme ; j’en ai fini de faire le lâche, je vais retourner vers les miens et tout recommencer. » 130:8.2 À Syracuse, ils passèrent une semaine entière. Là, l’évènement marquant de leur séjour fut la réhabilitation d’Ezra, le Juif relaps qui tenait la taverne où Jésus et ses compagnons s’étaient arrêtés. Ezra fut charmé par la façon de voir de Jésus et lui demanda de l’aider à revenir à la foi d’Israël. Il exprima son désespoir en disant : « Je veux être un vrai fils d’Abraham, mais je ne peux trouver Dieu. » Jésus dit : « Si tu veux vraiment trouver Dieu, ce désir est en lui-même la preuve que tu l’as déjà trouvé. Ton problème n’est pas ton incapacité de trouver Dieu, car le Père t’a déjà trouvé ; il provient simplement de ce que tu ne connais pas Dieu. Ezra trouva Dieu, et son âme fut satisfaite. Plus tard, en association avec un riche prosélyte grec, ce Juif bâtit la première église chrétienne à Syracuse. 130:8.5 À Naples, il n’y eut pas d’expérience marquante ; Jésus et le jeune homme parcoururent la ville en tous sens et distribuèrent des encouragements par beaucoup de sourires à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. 130:8.6 De là, ils prirent la route de Rome par Capoue, où ils s’arrêtèrent trois jours. Par la Voie Appienne, ils marchèrent vers Rome à côté de leurs bêtes de somme, tous trois avides de voir cette maitresse d’empire, la plus grande ville du monde entier. Fascicule 131. Les religions du monde 131:0.1 Pendant le séjour de Jésus, de Gonod et de Ganid à Alexandrie, le jeune homme avait consacré beaucoup de temps, et des sommes importantes, données par son père, à faire un recueil de ce que les religions du monde enseignaient sur Dieu et ses relations avec l’homme mortel. Ganid employa plus de soixante traducteurs érudits pour rédiger ce résumé des doctrines religieuses du monde concernant les Déités. Il doit ressortir clairement, du présent fascicule, que tous ces enseignements décrivant le monothéisme étaient largement dérivés, directement ou indirectement, des prédications des missionnaires de Machiventa Melchizédek, qui étaient partis de leur quartier général de Salem pour répandre, jusqu’aux confins de la terre, la doctrine d’un Dieu unique – le Très Haut. 131:0.2 Nous présentons ci-après un résumé du manuscrit que Ganid prépara à Alexandrie et à Rome, et qui fut conservé aux Indes pendant des centaines d’années après sa mort. Ganid en rassembla les éléments sous les dix titres que l’on va voir. 1. Le cynisme 2. Le judaïsme 3. Le bouddhisme 4. L’hindouisme 5. Le zoroastrisme 6. Le soudouanisme (le jaïnisme) 7. Le shintoïsme 8. Le taoïsme 9. Le confucianisme 10. « Notre religion » Fascicule 132. Le séjour à Rome 132:0.4 Durant son séjour à Rome, Jésus acquit une grande connaissance des hommes, mais la plus précieuse de toutes les expériences multiples de ces six mois de séjour dans cette cité fut son contact avec les chefs religieux de la capitale de l’empire et l’influence qu’il exerça sur eux. Avant la fin de sa première semaine à Rome, Jésus était allé voir les dirigeants qualifiés des cyniques, des stoïciens et des cultes des mystères, en particulier du groupe mithriaque, et avait pris contact avec eux. Il choisit cinq dirigeants parmi les stoïciens, onze parmi les cyniques et seize parmi les maitres du culte des mystères. Durant six mois, il passa une grande partie de ses loisirs en association étroite avec ces chefs religieux, et voici comment il les instruisit. Il ne s’attaqua pas une seule fois à leurs erreurs et ne mentionna même jamais les défauts de leurs enseignements. Dans chaque cas, il choisissait la part de vérité dans leurs leçons, et ensuite il entreprenait d’embellir et d’éclairer cette vérité dans leur mental de telle sorte qu’en très peu de temps, ce rehaussement de la vérité chassait efficacement l’erreur antérieure. C’est ainsi que ces hommes et ces femmes enseignés par Jésus furent préparés à reconnaitre ultérieurement des vérités additionnelles et similaires dans les enseignements des premiers missionnaires chrétiens. Cette prompte acceptation des enseignements des prédicateurs de l’évangile fut l’élément qui donna une si puissante impulsion à la diffusion rapide du christianisme à Rome et, de là, dans tout l’empire. 132:0.5 On comprend mieux la signification de cet accomplissement remarquable en notant que, dans ce groupe de trente-deux chefs religieux de Rome instruits par Jésus, deux seulement furent stériles. Les trente autres jouèrent un rôle capital dans l’établissement du christianisme à Rome. Nous, qui contemplons les activités humaines depuis la coulisse et la lumière de dix-neuf siècles écoulés, nous reconnaissons seulement trois facteurs comme ayant apporté une contribution majeure à préparer très tôt le terrain pour la diffusion rapide du christianisme en Europe : 132:0.6 1. Le choix et le maintien de Simon Pierre comme apôtre. 132:0.7 2. L’entretien à Jérusalem avec Étienne, dont la mort conduisit à gagner Saül de Tarse. 132:0.8 3. La préparation préliminaire des trente Romains dont nous venons de parler, pour en faire ultérieurement les chefs de la nouvelle religion à Rome et dans tout l’empire. 1. Les vraies valeurs 132:1.1 Ce fut avec Angamon, chef des stoïciens, que Jésus eut un entretien durant toute une nuit au début de son séjour à Rome. Cet homme devint plus tard un grand ami de Paul et se révéla un des puissants soutiens de l’Église chrétienne à Rome. Voici en substance, et transcrit en langage moderne, ce que Jésus enseigna à Angamon : 132:1.3 À moins que le discernement moral et le niveau spirituel de l’humanité ne soient accrus en proportion, le progrès illimité d’une culture purement matérialiste peut finir par devenir une menace pour la civilisation. Une science purement matérialiste recèle en elle-même le germe potentiel de destruction de tout effort scientifique, car un pareil comportement laisse présager l’effondrement ultime d’une civilisation qui a abandonné son sens des valeurs morales et répudié son but spirituel de réalisation. 132:1.4 Les scientifiques matérialistes et les idéalistes extrémistes sont destinés à être toujours en conflit, mais ce n’est pas le cas pour les scientifiques et les idéalistes qui utilisent les mêmes normes d’appréciation en ce qui concerne les hautes valeurs morales et les niveaux d’épreuve spirituelle. À toutes les époques, les scientifiques et les religionistes doivent s’abstenir de guerroyer entre eux, tout en s’efforçant vaillamment de justifier leur survivance par une dévotion accrue au service du progrès humain. 2. Le bien et le mal 132:2.1 Mardus était le chef reconnu des cyniques de Rome ; il devint un grand ami du scribe de Damas. Parmi les plus importantes discussions avec Mardus, se trouve celle destinée à répondre à la question de ce cynique sincère sur le bien et le mal. Voici en substance, et transposée en langage du vingtième siècle, la réponse de Jésus : 132:2.2 Mon frère, le bien et le mal sont simplement des mots qui symbolisent les niveaux relatifs où l’homme comprend l’univers observable. Si l’on est éthiquement paresseux et socialement indifférent, on peut prendre pour critère du bien les usages sociaux courants. Si l’on est spirituellement indolent et moralement stagnant, on peut prendre pour critère du bien les pratiques et traditions religieuses des contemporains. Mais l’âme qui survit au temps et émerge dans l’éternité, doit faire un choix vivant et personnel entre le bien et le mal, tels qu’ils sont déterminés par les vraies valeurs des critères spirituels établis par l’esprit divin que le Père qui est aux cieux a envoyé habiter le cœur de l’homme. Cet esprit intérieur est le critère de la survie de la personnalité. 132:2.4 La personne spirituellement aveugle qui suit logiquement les prescriptions scientifiques, les usages sociaux et les dogmes religieux se trouve en grand danger de sacrifier son indépendance morale et de perdre sa liberté spirituelle. Une telle âme est destinée à devenir un perroquet intellectuel, un automate social et l’esclave de l’autorité religieuse. 132:2.6 À mesure que vous vous élèverez sur l’échelle universelle de développement des créatures, vous trouverez un accroissement de la bonté et une diminution du mal en parfaite conformité avec votre capacité de faire l’expérience de la bonté et de discerner la vérité. L’aptitude à entretenir l’erreur ou à faire l’expérience du mal ne se perdra pas entièrement avant que l’âme humaine ascendante atteigne les niveaux spirituels finals. 132:2.8 Jusqu’à ce que vous atteigniez les niveaux du Paradis, la bonté sera toujours davantage une recherche qu’une possession, plus un but qu’une expérience d’aboutissement. 132:2.10 La possibilité du mal est nécessaire au choix moral, mais l’actualisation du mal ne l’est pas. 3. La vérité et la foi 132:3.1 Nabon était un Juif grec tenant le premier rang parmi les chefs du principal culte des mystères à Rome, le culte mithriaque. Ce grand-prêtre eut de nombreux entretiens avec le scribe de Damas, mais ce fut la discussion qu’ils eurent, un soir, sur la vérité et la foi qui exerça sur lui l’influence la plus durable. Voici, transcrite en terminologie moderne, la substance de l’enseignement de Jésus : 132:3.2 La vérité ne peut se définir par des mots, mais seulement en la vivant. La vérité est toujours plus que la connaissance. La connaissance concerne les choses observées, mais la vérité transcende ces niveaux purement matériels, en ce sens qu’elle s’allie à la sagesse et englobe des impondérables tels que l’expérience humaine, et même les réalités spirituelles et vivantes. La connaissance prend origine dans la science ; la sagesse, dans la vraie philosophie ; la vérité, dans l’expérience religieuse de la vie spirituelle. La connaissance traite des faits ; la sagesse traite des relations ; la vérité traite des valeurs de la réalité. 132:3.3 L’homme tend à cristalliser la science, à formuler la philosophie et à dogmatiser la vérité, parce qu’il fait montre de paresse mentale dans l’adaptation aux luttes progressives pour la vie, et qu’il a aussi terriblement peur de l’inconnu. 132:3.4 La vérité révélée, la vérité découverte personnellement, est la suprême volupté de l’âme humaine. Elle est la création conjointe du mental matériel et de l’esprit intérieur. Le salut éternel d’une âme qui discerne la vérité et aime la beauté est assuré par cette faim et cette soif de bonté qui conduisent ce mortel à se proposer un but unique, celui de faire la volonté du Père, de trouver Dieu et de devenir semblable à lui. Il n’y a jamais de conflit entre la véritable connaissance et la vérité. Il peut y avoir conflit entre la connaissance et les croyances humaines, les croyances teintées de préjugés, déformées par la peur et dominées par la crainte d’affronter de nouveaux faits dans les découvertes matérielles ou les progrès spirituels. 132:3.6 L’âme humaine (la personnalité) survit à la mort du corps par association d’identité avec cette immortelle étincelle intérieure de divinité, qui agit pour perpétuer la personnalité humaine sur un niveau supérieur de continuité d’existence universelle et progressive. Le germe caché de l’âme humaine est un esprit immortel. 132:3.7 La vie humaine continue – survit – parce qu’elle a une fonction dans l’univers, la tâche de trouver Dieu. Animée par la foi, l’âme de l’homme ne peut s’arrêter avant d’avoir atteint ce but de la destinée et, quand elle a atteint ce but divin, elle ne peut plus prendre fin, car elle est devenue semblable à Dieu – éternelle. 132:3.8 L’évolution spirituelle est une expérience du choix croissant et volontaire de la bonté, accompagnée d’une diminution égale et progressive de la possibilité du mal. 132:3.9 La présence de l’esprit du Paradis dans le mental de l’homme constitue la promesse de révélation et l’engagement de foi d’une existence éternelle de progression divine pour toute âme cherchant à atteindre l’identité avec ce fragment d’esprit, immortel et intérieur du Père Universel. 132:3.10 La caractéristique du progrès dans l’univers est une liberté croissante de la personnalité, parce que cette liberté est associée au franchissement progressif de niveaux de plus en plus élevés de compréhension de soi, et de maitrise de soi volontaire qui en est la conséquence. L’atteinte de la perfection dans la maitrise spirituelle de soi équivaut au parachèvement de la liberté dans l’univers et de la liberté personnelle. La foi nourrit et maintient l’âme de l’homme au milieu de la confusion de son orientation initiale dans un univers aussi vaste. Quant à la prière, elle devient la grande unificatrice des diverses inspirations provenant de l’imagination créatrice et des impulsions de foi d’une âme essayant de s’identifier avec les idéaux spirituels de la divine présence intérieure et associée. 4. Ministère personnel 132:4.1 Pendant son séjour à Rome, Jésus ne consacra pas tous ses loisirs au travail de préparation des hommes et des femmes à devenir de futurs disciples dans le royaume à venir. Il passa beaucoup de temps à acquérir une connaissance intime d’hommes de toutes races et de toutes classes qui vivaient dans cette ville, la plus grande et la plus cosmopolite du monde. 132:4.2 La substance de son message était toujours le fait de l’amour du Père céleste et la vérité de sa miséricorde, joint à la bonne nouvelle que l’homme est fils par la foi de ce même Dieu d’amour. La technique habituelle des contacts sociaux de Jésus consistait à poser des questions pour faire sortir les gens de leur réserve et les amener à converser avec lui. Au début de l’entretien, c’était généralement lui qui posait des questions et, à la fin, c’étaient eux qui l’interrogeaient. Il était aussi expert à enseigner en posant des questions qu’en y répondant. En règle générale, c’est à ceux qu’il enseignait le plus qu’il en disait le moins. Ceux qui tirèrent le plus grand profit de son ministère personnel étaient des gens surmenés, anxieux et déprimés, à qui l’occasion d’épancher leur âme à un auditeur sympathique et compréhensif apportait un grand soulagement ; Jésus était cet auditeur, et plus encore. Quand ces êtres humains mal adaptés lui avaient parlé de leurs ennuis, il était toujours en mesure de leur offrir des suggestions pratiques et immédiatement utiles visant à aplanir leurs véritables difficultés, sans négliger de prononcer des paroles de réconfort pour le présent et de consolation immédiate. À ces affligés mortels, il parlait invariablement de l’amour de Dieu et, par des méthodes diverses et variées, il les informait qu’ils étaient les enfants de ce Père céleste qui les aimait. 6. Ministère social 132:6.1 C’est également à Rome que se passa l’incident touchant où le Créateur d’un univers passa plusieurs heures à rendre un enfant perdu à sa mère angoissée. Ce petit garçon s’était égaré en s’éloignant de sa maison, et Jésus le trouva pleurant de désespoir. Jésus et Ganid avaient prévu de se rendre à la bibliothèque, mais ils se dévouèrent pour ramener l’enfant chez lui. Ganid n’oublia jamais le commentaire de Jésus : « Tu sais Ganid, la plupart des êtres humains ressemblent à cet enfant égaré. Ils perdent beaucoup de temps à pleurer dans la crainte et à souffrir dans le chagrin, alors qu’en vérité ils se trouvent tout près du salut et de la sécurité, de même que cet enfant n’était pas loin de sa maison. Tous ceux qui connaissent le chemin de la vérité et jouissent de l’assurance de connaitre Dieu devraient considérer comme un privilège, et non comme un devoir, d’offrir leurs conseils à leurs semblables pour les seconder dans leurs efforts pour trouver les satisfactions de la vie. N’avons-nous pas ressenti une joie suprême à rendre cet enfant à sa mère ? De même, ceux qui conduisent les hommes à Dieu éprouvent la satisfaction suprême du service humain. » À partir de ce jour-là et durant le reste de sa vie sur terre, Ganid fut toujours à l’affut d’enfants perdus qu’il pourrait ramener à leur foyer. Fascicule 133. Le retour de Rome 133:0.1 En se préparant à quitter Rome, Jésus ne fit d’adieux à aucun de ses amis. Le scribe de Damas était apparu à Rome sans être annoncé et en disparut de la même manière. Il fallut une année entière avant que ceux qui le connaissaient et l’aimaient renoncent à l’espoir de le revoir. Avant la fin de la deuxième année, de petits groupes de ceux qui l’avaient connu se trouvèrent réunis en raison de leur intérêt commun pour ses enseignements et de leur souvenir mutuel des bons moments passés avec lui. Ces petits groupes de stoïciens, de cyniques et d’adeptes des cultes des mystères continuèrent à tenir ces réunions sporadiques et officieuses jusqu’à l’époque même où apparurent, à Rome, les premiers prédicateurs de la religion chrétienne. 133:0.2 Gonod et Ganid avaient fait tant d’achats à Alexandrie et à Rome qu’ils envoyèrent tous leurs bagages d’avance à Tarente par un convoi de bêtes de somme, tandis que les trois voyageurs traversaient paisiblement l’Italie à pied par la grande Voie Appienne. 1. Miséricorde et justice 133:1.1 Un incident très intéressant se produisit un après-midi au bord de la route alors qu’ils approchaient de Tarente. Ils virent un jeune garçon grossier et brutal attaquer un garçon plus petit. Jésus se hâta d’aider la jeune victime et, quand il l’eut tiré de ce mauvais pas, il maintint étroitement l’agresseur jusqu’à ce que le petit garçon se fût échappé. Dès que Jésus eut lâché le jeune brutal, Ganid fonça sur lui et se mit à lui infliger une bonne correction. Au grand étonnement de Ganid, Jésus intervint promptement. Il refréna Ganid et permit au garçon effrayé de s’enfuir. Aussitôt qu’il eut repris son souffle, Ganid s’écria avec agitation : « Maitre, je n’arrive pas à te comprendre. Si la miséricorde demande que tu sauves le petit garçon, la justice n’exige-t-elle pas que l’agresseur plus fort soit puni ? » Au cours de sa réponse, Jésus dit : 133:1.2 « Ganid, il est bien vrai que tu ne comprends pas. Le ministère de la miséricorde est toujours une affaire individuelle, tandis que la justice et ses châtiments sont la fonction de groupes administratifs de la société, du gouvernement ou de l’univers. En tant qu’individu, je suis tenu de montrer de la miséricorde ; il fallait que j’aille au secours du garçon attaqué, et, en toute logique, j’ai le droit d’employer la force suffisante pour paralyser l’agresseur. Ensuite, j’ai maintenu, par la force, l’agresseur assez longtemps pour permettre à sa victime plus faible de s’enfuir, après quoi je me suis retiré de l’affaire. Je ne me suis pas mis à juger l’attaquant en évaluant ses mobiles – à apprécier tous les éléments que comportait son attaque – puis à infliger la punition que mon mental aurait pu dicter pour la juste rétribution de son méfait. Dans une société civilisée et dans un univers organisé, l’administration de la justice présuppose le prononcé d’une juste sentence après un jugement équitable, et ces prérogatives sont dévolues aux corps judiciaires des mondes et aux administrateurs omniscients des univers supérieurs de toute la création. » 2. L’embarquement à Tarente 133:2.1 Tandis qu’ils s’attardaient au point d’accostage du bateau en attendant le déchargement d’une partie de sa cargaison, les voyageurs remarquèrent un homme qui maltraitait sa femme. Selon son habitude, Jésus intervint en faveur de la personne attaquée. Il s’avança derrière le mari furieux, lui tapa gentiment sur l’épaule et lui dit : « Mon ami, puis-je te parler en tête-à-tête pendant quelques instants ? » L’homme en colère fut interloqué par cette approche et, après un moment d’hésitation embarrassée, il balbutia : « Euh – pourquoi – oui, que me veux-tu ? » Jésus le conduisit à l’écart et lui dit : « Mon ami, j’imagine qu’il a dû t’arriver quelque chose de terrible. Je désire vivement t’entendre raconter ce qui a pu advenir à un homme fort comme toi pour l’amener à se livrer à des voies de fait sur sa femme, la mère de ses enfants, et cela aux yeux de tous. Qu’est-ce que ta femme a fait pour mériter pareil traitement de la part de son mari ? En te regardant, je crois discerner sur ton visage l’amour de la justice, sinon le désir de montrer de la miséricorde. Je m’aventure à dire que, si tu me trouvais sur le côté de la route, attaqué par des voleurs, tu te précipiterais sans hésitation à mon secours. J’ose affirmer que tu as accompli bien des actes de bravoure de cet ordre au cours de ta vie. Maintenant, mon ami, dis-moi de quoi il s’agit. Ta femme a-t-elle fait quelque chose de mal, ou bien as-tu sottement perdu la tête et l’as-tu frappée d’une manière irréfléchie ? » Le cœur de l’homme fut touché, moins par les paroles de Jésus que par le regard affectueux et le sourire compatissant accompagnant la conclusion de ses remarques. L’homme dit : « Je perçois que tu es un prêtre des cyniques et je te suis reconnaissant de m’avoir réfréné. Ma femme n’a pas fait grand-chose de mal, elle est une brave femme, mais elle m’irrite par la manière dont elle me cherche noise en public, et je perds alors mon sang-froid. Je suis désolé de mon manque de contrôle sur moi-même, et je promets d’essayer de remplir l’engagement que j’avais pris envers l’un de tes frères qui m’avait enseigné la meilleure voie, il y a bien des années. Je te le promets. » 133:2.3 En montant à bord du voilier, ils se retournèrent pour contempler la scène du couple qui, les larmes aux yeux, se tenait silencieusement enlacé. Ayant entendu la dernière partie du message de Jésus à cet homme, Gonod passa toute la journée à méditer sur le sujet et résolut de réorganiser son foyer dès son retour aux Indes. 3. À Corinthe 133:3.4 À Corinthe, Jésus, Gonod et Ganid rencontrèrent des gens de toutes les races venant de trois continents. 133:3.5 Jésus et Ganid furent souvent les hôtes d’un autre foyer juif, celui de Justus, un pieux marchand, qui vivait dans une maison contigüe à la synagogue. 133:3.6 Un soir, tandis qu’ils se promenaient à Corinthe, ils furent accostés par deux filles publiques. Ganid était à juste titre imbu de l’idée que Jésus était un homme de haut idéal abhorrant tout ce qui touchait à l’impureté ou avait un relent de mal ; en conséquence, il parla sèchement à ces femmes en les invitant grossièrement à s’en aller. Voyant cela, Jésus dit à Ganid : « Tu as de bonnes intentions, mais tu ne devrais pas te permettre de parler ainsi aux enfants de Dieu, même s’ils se trouvent être ses enfants dévoyés. Qui sommes-nous pour juger ces femmes ? Connais-tu toutes les circonstances qui les ont amenées à recourir à de pareilles méthodes pour se procurer leur subsistance ? Reste ici avec moi ; et discutons de ces choses. » Les prostituées furent encore plus étonnées que Ganid par ses paroles. 133:3.7 Le groupe se tenait debout, éclairé par la lune, et Jésus poursuivit : « Dans chaque mental humain vit un esprit divin, don du Père qui est aux cieux. Ce bon esprit s’efforce toujours de nous conduire à Dieu, de nous aider à trouver Dieu et à connaitre Dieu. Ganid, je perçois que ni l’une ni l’autre de ces femmes n’est volontairement dépravée. Je peux dire, d’après leur visage, qu’elles ont subi de grands chagrins ; elles ont beaucoup souffert sous les coups d’un destin apparemment cruel ; elles n’ont pas choisi intentionnellement cette sorte de vie. Dans un découragement frisant le désespoir, elles ont succombé à la pression du moment et accepté ce procédé déplaisant pour gagner de quoi vivre, comme meilleur moyen de se tirer d’une situation qui leur paraissait désespérée. Ganid, certaines personnes sont réellement perverses dans leur cœur et choisissent délibérément de faire des choses méprisables. Mais, dis-moi, en regardant ces visages maintenant inondés de larmes, y vois-tu quelque chose de mauvais ou de méchant ? » Tandis que Jésus attendait sa réponse, la voix de Ganid s’étouffait dans un balbutiement. « Non, Maitre, je ne vois rien de tel et je m’excuse de ma grossièreté – je les supplie de me pardonner. » Alors, Jésus dit : « Je t’annonce, de leur part, qu’elles t’ont pardonné, de même que je dis, de la part de mon Père qui est aux cieux, que lui leur a pardonné. Maintenant, accompagnez-moi tous les trois vers la maison d’un ami où nous chercherons de quoi nous sustenter et ferons des plans pour la vie nouvelle et meilleure qui est devant nous. » Jusque-là, les femmes stupéfaites n’avaient pas dit un mot ; elles se regardèrent et suivirent silencieusement les hommes qui montraient le chemin. 133:3.8 Imaginez la surprise de la femme de Justus quand, à cette heure tardive, Jésus apparut avec Ganid et les deux étrangères en disant : « Nous nous excusons d’arriver à cette heure, mais Ganid et moi, nous aimerions manger un morceau et le partager avec ces nouvelles amies qui ont également besoin de nourriture. En outre, nous venons vers toi avec l’idée que cela t’intéressera de tenir conseil avec nous sur la meilleure manière d’aider ces deux femmes à prendre un nouveau départ dans la vie. Elles peuvent te raconter leur histoire, mais je suppose qu’elles ont eu bien des difficultés ; leur présence même dans la maison témoigne combien sérieusement elles désirent connaitre des gens de bien, et combien volontiers elles saisiront l’occasion de montrer au monde entier – et même aux anges du ciel – qu’elles peuvent devenir de braves et nobles femmes. » 133:3.9 Lorsque Marthe, la femme de Justus, eut disposé la nourriture sur la table, Jésus prit congé d’une manière inattendue en disant : « Il est tard, et le père du jeune homme va nous attendre ; veuillez bien nous excuser de vous laisser ensemble – trois femmes – les filles bien-aimées du Très Haut. » 133:3.10 Jésus et Ganid prirent donc congé des femmes. Jusque-là, les deux courtisanes n’avaient rien dit, et Ganid était également incapable de parler. Pendant quelques instants, il en fut de même pour Marthe, mais elle s’éleva bientôt à la hauteur des circonstances et fit, pour ces étrangères, tout ce que Jésus avait espéré. La plus âgée des deux mourut, peu de temps après, avec de brillantes espérances de survie éternelle ; la plus jeune travailla avec Justus au siège de ses affaires et devint plus tard, pour toute sa vie, membre de la première Église chrétienne à Corinthe. 4. Travail personnel à Corinthe 133:4.1 Jésus et Ganid firent de nombreuses autres expériences intéressantes à Corinthe. Ils eurent des discussions intimes avec un grand nombre de personnes qui profitèrent grandement des exposés de Jésus. 133:4.4 Au chef sincère du culte mithriaque, Jésus dit : « Tu fais bien de rechercher une religion de salut éternel, mais tu te trompes en espérant trouver cette glorieuse vérité dans les mystères établis par les hommes et dans les philosophies humaines. Ne sais-tu pas que le mystère du salut éternel réside dans ta propre âme ? Ne sais-tu pas que le Dieu du ciel a envoyé son esprit vivre en toi, et que tous les hommes qui aiment la vérité et servent Dieu seront conduits par cet esprit hors de cette vie, par les portes de la mort, jusqu’aux hauteurs éternelles de lumière, où Dieu attend de recevoir ses enfants ? Et n’oublie jamais que vous, qui connaissez Dieu, êtes les fils de Dieu si vous aspirez véritablement à être semblables à lui. » 133:4.6 À l’entrepreneur et constructeur grec, il dit : « Mon ami, en même temps que tu construis les édifices matériels des hommes, développe un caractère spirituel ressemblant à l’esprit divin intérieur de ton âme. Ne laisse pas ta réussite comme constructeur temporel l’emporter sur tes accomplissements comme fils spirituel du royaume des cieux. Pendant que tu bâtis les maisons du temps pour autrui, ne néglige pas de t’assurer ton propre droit de séjour dans les maisons de l’éternité. Souviens-toi toujours qu’il existe une cité dont les fondements sont la droiture et la vérité, et dont le constructeur et créateur est Dieu. » 133:4.8 À la tenancière de l’auberge grecque, il dit : « Offre ton hospitalité comme une personne qui reçoit les enfants du Très Haut. Élève la corvée de ton travail quotidien au niveau élevé d’un art par la conscience croissante que tu sers Dieu en servant les personnes que Dieu habite par son esprit venu vivre dans le cœur des hommes. Cherche ainsi à transformer leur mental et à conduire leur âme à la connaissance du Père Paradisiaque qui a octroyé tous ces dons d’esprit divin. » 133:4.11 Au garçon fugueur, Jésus dit : « Rappelle-toi qu’il y a deux êtres auxquels tu ne peux échapper – Dieu et toi-même. Où que tu ailles, tu t’emmènes toi-même et tu emmènes l’esprit du Père céleste qui vit dans ton cœur. Mon fils, n’essaye plus de te tromper toi-même ; attelle-toi à la pratique courageuse de faire face aux évènements de la vie ; appuie-toi fermement sur l’assurance de ta filiation avec Dieu et sur la certitude de la vie éternelle, comme je te l’ai indiqué. Aie dorénavant pour objectif d’être réellement un homme, un homme décidé à affronter bravement et intelligemment la vie. » 133:4.13 Jésus prit plaisir à de multiples entretiens familiers avec un grand nombre d’âmes assoiffées, trop nombreuses pour être mentionnées dans cet exposé. Les trois voyageurs apprécièrent beaucoup leur séjour à Corinthe. 5. À Athènes – discours sur la science 133:5.2 Une grande université florissait encore à Athènes, et le trio fit de fréquentes visites à ses salles d’enseignement. 133:5.3 Le père et le fils, tous les deux, goutèrent beaucoup la discussion sur la science qui eut lieu, un soir, à leur auberge entre Jésus et un philosophe grec. Après que ce pédant eut parlé durant près de trois heures et qu’il eut terminé son discours, Jésus dit – en termes conformes à la pensée moderne : 133:5.4 La science traite des activités physicoénergétiques, la religion traite des valeurs éternelles. La vraie philosophie est issue de la sagesse, qui fait de son mieux pour mettre en corrélation ces observations quantitatives et qualitatives. Il existe toujours un danger, c’est que le savant, traitant de choses purement physiques, puisse être affligé d’orgueil mathématique et d’égotisme statistique, sans mentionner l’aveuglement spirituel. 133:5.5 La logique est valable dans le monde matériel, et l’on peut se fier aux mathématiques quand leur application se limite aux choses physiques, mais aucune des deux ne doit être considérée comme entièrement digne de confiance ou infaillible quand on les applique aux problèmes de la vie. La vie englobe des phénomènes qui ne sont pas entièrement matériels. L’arithmétique dit que, si un homme peut tondre un mouton en dix minutes, dix hommes peuvent le faire en une minute. C’est un calcul exact, mais ce n’est pas vrai, car les dix hommes n’y parviendraient pas ; ils se gêneraient tellement les uns les autres que le travail serait considérablement ralenti. 133:5.7 On peut identifier la quantité comme un fait ; elle devient alors un facteur scientifique uniforme. La qualité, étant une affaire d’interprétation mentale, représente une estimation de valeurs ; et doit donc demeurer une expérience de l’individu. Quand la science et la religion deviendront toutes deux moins dogmatiques et toléreront mieux la critique, la philosophie commencera alors à s’unifier dans la compréhension intelligente de l’univers. 133:5.8 Il y a unité dans l’univers cosmique, si vous parveniez seulement à discerner ses manifestations dans les faits. L’univers réel est amical pour chaque enfant du Dieu éternel. Le vrai problème est le suivant : comment le mental fini de l’homme peut-il aboutir à une unité de pensée logique, véritable et harmonieuse ? Cet état mental de connaissance de l’univers ne peut être acquis qu’en concevant les faits quantitatifs et les valeurs qualitatives comme ayant une cause commune – le Père du Paradis. 133:5.10 La cause fondamentale de cet univers d’énergie-masse, de mental et d’esprit est éternelle – elle existe et consiste dans la nature et les réactions du Père Universel et de ses coordonnés absolus. 133:5.11 Les auditeurs furent plus que stupéfaits en entendant les paroles de Jésus. Quand le philosophe grec prit congé d’eux, il dit : « Enfin, mes yeux ont vu un Juif qui pense à autre chose qu’à la supériorité raciale et parle d’autre chose que de la religion. » Et ils se retirèrent pour la nuit. 133:5.12 Le séjour à Athènes fut plaisant et profitable, mais pas particulièrement fécond pour les contacts humains. 6. À Éphèse – discours sur l’âme 133:6.1 En quittant Athènes, les voyageurs passèrent par Troas pour se rendre à Éphèse, capitale de la province romaine d’Asie. 133:6.3 Paul y résida plus de deux ans, fabriquant des tentes pour gagner sa vie et donnant chaque soir, des conférences sur la religion et la philosophie dans la principale salle d’audience de l’école de Tyrannus. 133:6.4 Un penseur progressif avait des liens avec cette école locale de philosophie. Jésus eut avec lui plusieurs entretiens profitables au cours desquels il employa, à maintes reprises, le mot « âme ». Ce Grec érudit finit par lui demander ce qu’il entendait par « âme », et Jésus répondit : 133:6.5 « L’âme est la fraction de l’homme qui reflète son moi, qui discerne la vérité et qui perçoit l’esprit ; elle élève à jamais l’être humain au-dessus du niveau du monde animal. La conscience de soi, en elle-même et par elle-même, n’est pas l’âme. La conscience du moi moral est la réalisation du vrai moi humain et constitue le fondement de l’âme humaine. L’âme est la partie de l’homme qui représente la valeur de survie potentielle de l’expérience humaine. Le choix moral et l’accomplissement spirituel, l’aptitude à connaitre Dieu et l’impulsion à être semblable à lui, sont les caractéristiques de l’âme. L’âme de l’homme ne peut exister sans pensée morale et sans activité spirituelle. Une âme stagnante est une âme mourante. Mais l’âme de l’homme est distincte de l’esprit divin qui habite son mental. L’esprit divin arrive au moment même où le mental de l’homme manifeste sa première activité morale, et c’est l’occasion de la naissance de l’âme. 133:6.6 « Le salut ou la perte d’une âme dépendent du fait que la conscience morale a atteint, ou non, le statut de survie par alliance éternelle avec l’esprit immortel associé qui lui a été donné. Le salut est la spiritualisation de sa propre réalisation de la conscience morale, qui acquiert ainsi une valeur de survie. 7. Le séjour à Chypre – discours sur le mental 133:7.1 Peu après, les voyageurs firent voile pour Chypre. 133:7.4 Ils se divertirent grandement en faisant des excursions dans les montagnes ; Ganid posant des questions, Jésus y répondant et Gonod s’émerveillant de tout ce qu’il entendait. 133:7.5 Après plusieurs heures de discussion, le garçon posa la question suivante : « Maitre, que signifie ton affirmation quand tu dis que l’homme éprouve une forme de conscience de soi plus élevée que celle des animaux supérieurs ? » Jésus lui fit la réponse suivante que nous transposons en langage moderne : 133:7.6 Mon fils, je t’ai déjà beaucoup parlé du mental de l’homme et de l’esprit divin qui y habite, mais, maintenant, j’insiste sur le fait que la conscience de soi est une réalité. Quand un animal prend conscience de lui-même, il devient un homme primitif. 133:7.7 Les idées ne sont pas simplement un enregistrement de sensations, les idées sont des sensations conjuguées avec des interprétations réfléchies du moi personnel ; et le moi est plus que la somme de ses sensations. 133:7.8 Un simple animal ne peut avoir conscience de soi dans le temps. Les animaux possèdent une coordination physiologique de sensations et de récognitions associées, et la mémoire correspondante ; mais aucun d’eux ne reconnait de sensation ayant pour lui une signification. 133:7.9 Le moi humain n’est pas non plus simplement la somme de ses états de conscience successifs. Sans le fonctionnement efficace d’un facteur qui trie et associe les états de conscience, il n’existerait pas une unité suffisante pour justifier la dénomination d’individualité. Un mental non unifié de cet ordre ne pourrait guère atteindre les niveaux conscients de statut humain. 133:7.10 Un mental humain basé exclusivement sur la conscience de sensations physiques ne saurait jamais atteindre les niveaux spirituels. Cette sorte de mental matériel manquerait totalement du sens des valeurs morales et serait dépourvue du sens directeur de domination spirituelle, qui est si essentiel pour unifier harmonieusement la personnalité dans le temps, et qui est inséparable de la survie de la personnalité dans l’éternité. 133:7.12 Le mental humain ne supporte pas bien le conflit de double allégeance. Quand une âme subit l’expérience d’un effort pour servir à la fois le bien et le mal, elle éprouve une tension extrême. Le mental suprêmement heureux et efficacement unifié est entièrement consacré à faire la volonté du Père qui est aux cieux. Les conflits non résolus détruisent l’unité et peuvent aboutir au dérangement mental. Toutefois, le caractère de survie d’une âme n’est pas favorisé par la tendance à s’assurer la paix mentale à tout prix, par l’abandon des nobles aspirations et par des compromis avec les idéaux spirituels. On atteint plutôt cette paix en affirmant résolument le triomphe de ce qui est vrai, et l’on obtient cette victoire en triomphant du mal par la puissante force du bien. 133:7.13 Les trois voyageurs partirent le lendemain pour Salamine, d’où ils s’embarquèrent pour Antioche sur la côte syrienne. 8. À Antioche 133:8.2 Jésus devenait plus grave et pensif à mesure qu’il se rapprochait de la Palestine et de la fin de leur voyage. Il s’entretint avec peu de gens à Antioche et se promena rarement dans la ville. Après beaucoup de questions sur les raisons pour lesquelles son maitre manifestait si peu d’intérêt pour Antioche, Ganid finit par amener Jésus à dire : « Cette ville n’est pas loin de la Palestine ; peut-être y reviendrai-je un jour. » 133:8.4 Après avoir préparé leurs bagages pour la caravane de chameaux, les trois compagnons continuèrent leur route en descendant jusqu’à Sidon puis, de là, à Damas, et, trois jours plus tard, ils se préparèrent à faire la longue randonnée à travers les sables du désert. 9. En Mésopotamie 133:9.1 Le passage de la caravane à travers le désert n’était pas une expérience nouvelle pour ces grands voyageurs. 133:9.4 Enfin arriva le jour de la séparation. Ils furent tous courageux, spécialement le garçon, mais ce fut une rude épreuve. Ils avaient les larmes aux yeux, mais du courage dans le cœur. En prenant congé de son maitre, Ganid dit : « Adieu, Maitre, mais pas pour toujours. Quand je reviendrai à Damas, je te chercherai. Je t’aime, car je crois que le Père qui est aux cieux doit un peu te ressembler ; au moins, je sais que tu ressembles beaucoup à ce que tu m’as raconté de lui. Je me rappellerai ton enseignement, mais c’est toi surtout que je n’oublierai jamais. » Quant à Gonod, il dit : « Adieu à un grand éducateur, à un Maitre qui nous a rendus meilleurs et nous a aidés à connaitre Dieu. » Et Jésus répondit : « Que la paix soit sur vous, et puisse la bénédiction du Père qui est aux cieux demeurer toujours avec vous. » Jésus se tint debout sur le rivage et regarda la petite barque les emmener vers le bateau à l’ancre. Le Maitre quitta ainsi ses amis hindous à Charax, pour ne plus jamais les revoir en ce monde. 133:9.5 Aux Indes, Ganid grandit et devint un homme influent, digne successeur de son éminent père ; il répandit de tous côtés bien des nobles vérités qu’il avait apprises de Jésus, son maitre bien-aimé. Fascicule 134. Les années de transition 134:0.2 Par expérience personnelle et humaine, Jésus était arrivé à la conclusion que, dans tout le monde romain, la Palestine était le meilleur endroit pour développer les derniers chapitres de sa vie terrestre et en jouer les scènes finales. Pour la première fois, il fut pleinement satisfait du programme consistant à manifester ouvertement sa vraie nature et à révéler son identité divine parmi les Juifs et les Gentils de sa Palestine natale. Il décida définitivement de terminer sa vie terrestre et de parachever sa carrière d’existence mortelle dans le pays même où il avait commencé son expérience humaine en tant que bébé sans défense. 1. La trentième année (an 24) 134:1.1 Après avoir pris congé de Gonod et de Ganid à Charax (en décembre de l’an 23), Jésus revint par Ur à Babylone, où il se joignit à une caravane du désert qui faisait route vers Damas. De Damas, il alla à Nazareth s’arrêtant à Capharnaüm quelques heures seulement pour rendre visite à la famille de Zébédée. Il y rencontra son frère Jacques, venu quelque temps auparavant travailler à sa place au chantier naval de Zébédée. Après s’être entretenu avec Jacques et Jude (qui se trouvait aussi par hasard à Capharnaüm) et après avoir remis à son frère Jacques la petite maison que Jean Zébédée avait réussi à acheter, Jésus continua son chemin vers Nazareth. 134:1.2 À la fin de son voyage méditerranéen, Jésus avait reçu assez d’argent pour faire face à son entretien presque jusqu’au commencement de son ministère public. Mais, en dehors de Zébédée à Capharnaüm et des gens que Jésus rencontra au cours de cette tournée extraordinaire, le monde ne sut jamais qu’il avait fait ce voyage. Sa famille crut toujours qu’il avait passé son temps à étudier à Alexandrie. 134:1.3 Durant son séjour de quelques semaines à Nazareth, Jésus s’entretint avec sa famille et ses amis, passa quelque temps à l’atelier de réparations avec son frère Joseph, mais se consacra, en majeure partie, à Marie et à Ruth. Ruth approchait de ses quinze ans, et c’était la première occasion pour Jésus de causer longuement avec elle depuis qu’elle était devenue jeune femme. 134:1.6 Au moment où Jésus se préparait à quitter Nazareth, le conducteur d’une importante caravane qui passait par la ville tomba gravement malade, et Jésus, connaissant les langues étrangères, s’offrit pour le remplacer. Ce voyage nécessitait son absence pendant une année ; puisque tous ses frères étaient mariés et que sa mère vivait seule au foyer avec Ruth, Jésus réunit un conseil de famille auquel il proposa que sa mère et Ruth aillent vivre à Capharnaüm dans la maison qu’il avait tout récemment donnée à Jacques. 134:1.7 Cette année fut l’une des plus exceptionnelles dans l’expérience intérieure du Fils de l’Homme ; il fit de grands progrès dans la réalisation d’une harmonie fonctionnelle entre son mental humain et son Ajusteur intérieur. 2. Le voyage par caravane à la mer Caspienne 134:2.1 Ce fut au premier avril de l’an 24 que Jésus quitta Nazareth pour le voyage en caravane qui devait le mener jusqu’à la région de la mer Caspienne. La caravane à laquelle Jésus s’était joint comme conducteur partait de Jérusalem pour la région située au sud-est de la mer Caspienne en passant par Damas et le lac Urmia, et en traversant l’Assyrie, la Médie et la Parthie. Il s’écoula une année entière avant qu’il ne revînt de cette expédition. 134:2.4 Le voyage de la caravane fut réussi à tous points de vue. Ce fut un épisode des plus intéressants dans la vie humaine de Jésus, car, durant cette année, il joua un rôle exécutif en étant responsable des biens matériels confiés à sa charge et de la sauvegarde des voyageurs de la caravane. Il accomplit ses multiples devoirs avec une fidélité, une efficacité et une sagesse extrêmes. 134:2.5 À son retour de la région Caspienne, Jésus abandonna la direction de la caravane après être arrivé au lac Urmia, où il s’arrêta un peu plus de deux semaines. Il revint à Damas comme voyageur avec une autre caravane. Il continua son voyage avec le train de la caravane jusqu’à Capharnaüm, où il arriva le 1er avril de l’an 25. Quand il se trouvait à Capharnaüm, il habitait chez les Zébédée. 3. Les conférences d’Urmia 134:3.1 En route vers la mer Caspienne, Jésus s’était arrêté à la vieille ville persane d’Urmia, sur la rive ouest du lac du même nom, pour laisser à sa caravane quelques jours de repos et de récupération. Sur la plus grande ile d’un petit archipel proche de la côte au voisinage d’Urmia, se trouvait un vaste bâtiment – un amphithéâtre de conférences – consacré à « l’esprit de la religion ». 134:3.2 Ce temple de la religion avait été bâti par un riche négociant d’Urmia et ses trois fils. 134:3.4 À plusieurs reprises, Jésus participa aux discussions et, avant son départ d’Urmia, Cymboyton convint avec Jésus qu’à son voyage de retour, il séjournerait deux semaines à Urmia et ferait vingt-quatre conférences sur « La Fraternité des Hommes ». 134:3.5 Conformément à cet arrangement, Jésus s’arrêta à son voyage de retour et donna ces conférences. De tous les enseignements du Maitre sur Urantia, ceux-ci furent les plus systématiques et les plus formels. Jamais auparavant, ni plus tard, il ne développa un sujet aussi longuement qu’au cours de ces conférences et discussions sur la fraternité des hommes. 134:3.6 Plus de trente religions et cultes religieux étaient représentés à la faculté de ce temple de philosophie religieuse. 134:3.7 Ces instructeurs des diverses religions faisaient un grand effort pour montrer la similitude de leurs religions en ce qui concernait les éléments fondamentaux de la vie présente et de la vie future. Il y avait cinq maitres indépendants qui ne représentaient aucune religion organisée, et c’est à ce titre que Jésus apparut devant la faculté. 134:3.8 Nous donnons maintenant ces exposés tels qu’ils se présentent après avoir été revus par le Melchizédek président de la commission de révélation.] 4. La souveraineté – divine et humaine 134:4.1 La fraternité des hommes est fondée sur la paternité de Dieu. La famille de Dieu tire son origine de l’amour de Dieu – Dieu est amour. Dieu le Père aime divinement ses enfants, sans en excepter aucun. 134:4.2 Le royaume des cieux, le gouvernement divin, est fondé sur le fait de la souveraineté divine – Dieu est esprit. Puisque Dieu est esprit, ce royaume est spirituel. Le royaume des cieux n’est ni matériel ni purement intellectuel ; il est une relation spirituelle entre Dieu et l’homme. 134:4.3 Si des religions différentes reconnaissent la souveraineté spirituelle de Dieu le Père, alors toutes ces religions demeureront en paix. C’est seulement quand une religion prétend avoir une certaine supériorité sur toutes les autres et posséder une autorité exclusive sur elles qu’elle se permet de ne pas tolérer les autres religions ou qu’elle ose persécuter leurs fidèles. 134:4.4 La paix religieuse – la fraternité – ne peut jamais exister sans que toutes les religions soient disposées à se dépouiller de toute autorité ecclésiastique et à abandonner entièrement tout concept de souveraineté spirituelle. Dieu seul est esprit souverain. 134:4.6 Le royaume des cieux dans le cœur des hommes créera l’unité religieuse (mais pas nécessairement l’uniformité) parce que chaque collectivité religieuse composée de tels fidèles sera dégagée de toute notion d’autorité ecclésiastique – de souveraineté religieuse. 134:4.7 Dieu est esprit, et Dieu donne un fragment de son moi spirituel pour habiter le cœur de l’homme. Spirituellement, tous les hommes sont égaux. Vous êtes tous frères. 134:4.10 Aucune paix religieuse durable ne peut s’établir sur Urantia avant que toutes les collectivités religieuses ne renoncent librement à leurs notions de faveur divine, de peuple élu et de souveraineté religieuse. C’est seulement quand Dieu le Père deviendra suprême que les hommes deviendront des frères en religion et vivront ensemble sur terre dans la paix religieuse. 5. La souveraineté politique 134:5.2 La guerre sur Urantia ne prendra jamais fin tant que les nations s’attacheront à la notion illusoire de souveraineté nationale illimitée. Il n’existe que deux niveaux de souveraineté relative sur un monde habité : le libre arbitre spirituel de chaque individu mortel et la souveraineté collective de l’ensemble de l’humanité. Entre le niveau de l’être humain individuel et celui de l’humanité en bloc, tous les groupements et associations sont relatifs, transitoires et n’ont de valeur que dans la mesure où ils accroissent le bonheur, le bien-être et le progrès des individus et du grand ensemble planétaire – de l’homme et de l’humanité. 134:5.3 Les éducateurs religieux ne doivent jamais oublier que la souveraineté spirituelle de Dieu l’emporte sur tous les loyalismes spirituels intermédiaires et interposés. Les dirigeants civils apprendront, un jour, que les Très Hauts règnent dans les royaumes des hommes. 134:5.4 Ce règne des Très Hauts dans les royaumes des hommes n’est pas établi au bénéfice spécial d’un groupe de mortels particulièrement favorisés. Il n’y a nulle part de « peuple élu ». Le règne des Très Hauts, des supercontrôleurs de l’évolution politique, est destiné à promouvoir, parmi tous les hommes, le plus grand bien pour le plus grand nombre et pour une durée aussi longue que possible. 134:5.12 La paix ne viendra pas sur Urantia avant que chaque nation dite souveraine n’abandonne son pouvoir de faire la guerre entre les mains d’un gouvernement représentatif de toute l’humanité. La souveraineté politique est innée chez les peuples du monde. Quand tous les peuples d’Urantia créeront un gouvernement mondial, ils auront le droit et le pouvoir de le rendre SOUVERAIN. Et, quand une telle puissance mondiale représentative ou démocratique contrôlera les forces terrestres, aériennes et navales du monde, la paix sur terre et la bonne volonté parmi les hommes pourront prévaloir – mais pas avant cela. 134:5.16 Les citoyens ne naissent pas dans l’intérêt des gouvernements ; ce sont les gouvernements qui sont créés et établis dans l’intérêt des hommes. L’évolution de la souveraineté politique ne saurait avoir fin avant l’apparition du gouvernement de la souveraineté de tous les hommes. Toutes les autres souverainetés ont des valeurs relatives, des significations intermédiaires et un statut subordonné. 6. La loi, la liberté et la souveraineté 134:6.1 Si un homme désire ardemment son indépendance – la liberté – il doit se rappeler que tous les autres hommes souhaitent vivement la même indépendance. Des groupes de mortels aimant ainsi la liberté ne peuvent vivre ensemble en paix qu’en se soumettant aux lois, règles et règlements qui assureront à chacun le même degré d’indépendance, tout en sauvegardant ce même degré d’indépendance pour tous leurs semblables mortels. Si un homme devait être absolument libre, alors il faudrait qu’un autre devienne absolument esclave. La nature relative de la liberté est vraie dans les domaines sociaux, économiques et politiques. La liberté est le don de la civilisation rendu possible par l’application de la LOI. 7. La trente-et-unième année (an 25) 134:7.1 Quand Jésus revint de son voyage à la mer Caspienne, il savait que ses déplacements à travers le monde étaient à peu près terminés. 134:7.2 Ce fut l’année des promenades solitaires de Jésus à travers la Palestine et la Syrie. 134:7.3 Le Fils de l’Homme vécut plus de deux mois à Antioche, travaillant, observant, étudiant, causant, rendant des services et, pendant tout ce temps, apprenant comment vivent les hommes, comment ils pensent, sentent et réagissent à l’environnement de l’existence humaine. Durant trois semaines de cette période, il travailla comme fabricant de tentes. Au cours de son périple, il resta à Antioche plus longtemps que dans toute autre ville. Dix ans plus tard, quand l’apôtre Paul prêcha à Antioche et entendit ses disciples parler des doctrines du scribe de Damas, il ne soupçonna pas que ses élèves avaient entendu la voix et écouté les enseignements du Maitre lui-même. 134:7.6 L’Ajusteur de Pensée intérieur conduisit alors Jésus à abandonner les lieux d’habitation des hommes et à se rendre sur le mont Hermon pour y achever de maitriser son mental humain et pour parachever sa consécration totale au reste de l’œuvre de sa vie sur terre. 134:7.7 Ce fut l’une des époques inhabituelles et extraordinaires de la vie du Maitre sur Urantia. Une autre expérience très similaire fut celle par laquelle il passa, seul dans les collines voisines de Pella, tout de suite après son baptême. Cette période d’isolement sur le mont Hermon marqua la fin de sa carrière purement humaine, c’est-à-dire la terminaison technique de son effusion mortelle, tandis que l’isolement ultérieur marqua le commencement de la phase plus divine de son effusion. Jésus vécut seul avec Dieu durant six semaines sur les pentes du mont Hermon. 8. Le séjour sur le mont Hermon 134:8.4 Jésus passa les trois dernières semaines d’aout et les trois premières de septembre sur le mont Hermon. Durant ces semaines, il acheva la tâche de mortel d’atteindre les cercles de compréhension mentale et de contrôle de la personnalité. Pendant toute cette période de communion avec son Père céleste, l’Ajusteur intérieur paracheva également les services qui lui avaient été assignés. Le but humain de cette créature terrestre fut alors atteint. Il ne restait qu’à consommer la phase finale d’harmonisation de son mental avec l’Ajusteur. 134:8.5 Après plus de cinq semaines de communion ininterrompue avec son Père du Paradis, Jésus fut absolument assuré de sa nature et convaincu de son triomphe sur les niveaux matériels de manifestation de la personnalité dans l’espace-temps. Il crut pleinement à l’ascendant de sa nature divine sur sa nature humaine et n’hésita pas à l’affirmer. 134:8.6 Vers la fin de son séjour sur la montagne, Jésus demanda à son Père l’autorisation de tenir une conférence avec ses ennemis de Satania en tant que Fils de l’Homme, en tant que Joshua ben Joseph. Cette permission fut accordée. Durant la dernière semaine sur le mont Hermon, la grande tentation, l’épreuve de l’univers, eut lieu. Satan (représentant Lucifer) et Caligastia, le Prince Planétaire rebelle, étaient présents auprès de Jésus et lui furent rendus pleinement visibles. Cette « tentation », cette épreuve finale de loyalisme humain en face des exposés fallacieux de personnalités rebelles, ne concernait ni la nourriture, ni des pinacles de temples ni des actes présomptueux. 134:8.7 Aux nombreuses propositions et contre-propositions des émissaires de Lucifer, Jésus ne fit qu’une seule réponse : « Puisse la volonté de mon Père du Paradis prévaloir et, quant à toi, mon fils rebelle, que les Anciens des Jours te jugent divinement. Je suis ton Créateur-père ; je ne puis guère te juger justement, et tu as déjà méprisé ma miséricorde. Je te remets au jugement des Juges d’un plus grand univers. » 134:8.8 Et, lorsque la sévère épreuve fut terminée, le séraphin gardien détaché revint auprès de Jésus et lui apporta son ministère. 134:8.9 Un après-midi de fin d’été, au milieu des arbres et du silence de la nature, Micaël de Nébadon gagna la souveraineté indiscutée de son univers. Ce jour-là, il paracheva la tâche imposée aux Fils Créateurs de vivre pleinement une vie incarnée dans la similitude de la chair mortelle sur les mondes évolutionnaires du temps et de l’espace. Cet accomplissement capital ne fut pas annoncé à l’univers avant son baptême, quelques mois plus tard, mais eut réellement lieu ce jour-là sur la montagne. Quand Jésus descendit de son séjour sur le mont Hermon, la rébellion de Lucifer dans Satania et la sécession de Caligastia sur Urantia étaient pratiquement réglées. 9. Le temps d’attente 134:9.1 On était maintenant presque à la fin de l’été, à peu près l’époque du jour des propitiations et de la fête des tabernacles. Jésus eut une réunion de famille à Capharnaüm pendant le sabbat. Le lendemain, il partit pour Jérusalem avec Jean, fils de Zébédée. 134:9.5 Au milieu de la semaine de célébration et avant la fin des festivités, Jésus prit congé de Jean en disant qu’il désirait se retirer dans les collines, où il pourrait mieux communier avec son Père du Paradis. Après une semaine presque entière de solitude dans les collines proches de Béthanie, il partit pour Capharnaüm. 134:9.6 Le lendemain matin, Jésus alla au coffre contenant ses effets personnels, qui étaient restés à l’intérieur de l’atelier de Zébédée, il mit son tablier et se présenta au travail en disant : « Il m’incombe de rester actif en attendant que vienne mon heure. » Et il travailla plusieurs mois au chantier naval, jusqu’en janvier de l’année suivante, aux côtés de son frère Jacques. 134:9.7 Durant cette période finale de travail au chantier naval, Jésus passa la majeure partie de son temps à la finition intérieure de quelques grands bateaux. 134:9.8 Le temps passant, des rumeurs parvinrent à Capharnaüm au sujet d’un certain Jean qui prêchait en baptisant des pénitents dans le Jourdain. Jean disait : « Le royaume des cieux est à portée de la main ; repentez-vous et soyez baptisés. » Jésus prêta l’oreille à ces comptes rendus, tandis que Jean remontait lentement la vallée du Jourdain depuis le gué de la rivière la plus proche de Jérusalem. Mais Jésus continua à travailler à la construction des bateaux, jusqu’au moment où Jean eut remonté la rivière jusqu’à un endroit proche de Pella, au mois de janvier de l’an 26. Alors, Jésus déposa ses outils en déclarant « Mon heure est venue », et il se présenta bientôt à Jean pour être baptisé. Fascicule 135. Jean le Baptiste 135:0.3 L’évènement le plus mémorable de la prime enfance de Jean fut la visite qu’il fit avec ses parents à Jésus et à la famille de Nazareth. Cette visite eut lieu au mois de juin de l’an 1 av. J.-C., alors que Jean avait un peu plus de six ans. 135:0.4 Après leur retour de Nazareth, les parents de Jean commencèrent l’éducation systématique du jeune garçon. 135:0.5 Zacharie et Élisabeth possédaient une petite ferme où ils élevaient des moutons. 1. Jean devient un naziréen 135:1.1 Il n’y avait pas, sur place, d’école d’où Jean pût sortir, à l’âge de quatorze ans, avec un diplôme, mais ses parents avaient choisi cette année comme appropriée pour qu’il prononce les vœux officiels du naziréat. En conséquence, Zacharie et Élisabeth emmenèrent leur fils à Engaddi près de la mer Morte. C’était le quartier général de la confrérie naziréenne dans le sud, et c’est là que le garçon fut dument et solennellement admis dans cet ordre comme membre à vie. Après ces cérémonies et après avoir fait vœu de s’abstenir de toute boisson enivrante, de laisser pousser ses cheveux et de ne pas toucher les morts, la famille se rendit à Jérusalem où, devant le temple, Jean acheva de faire les offrandes exigées de ceux qui prononçaient les vœux du naziréat. 135:1.3 Jean revint de Jérusalem chez lui pour garder les moutons de son père. Il grandit et devint un homme vigoureux doué d’un noble caractère. 135:1.4 À seize ans, à la suite de lectures au sujet d’Élie, Jean fut très impressionné par le prophète du mont Carmel et décida d’adopter sa façon de s’habiller. À partir de ce jour-là, Jean porta toujours un vêtement de poil et une ceinture de cuir. À cet âge, Jean avait une taille de plus d’un mètre quatre-vingt et avait presque atteint son plein développement. 2. La mort de Zacharie 135:2.1 Après une maladie de plusieurs mois, Zacharie mourut en juillet de l’an 12, alors que Jean venait d’avoir dix-huit ans. 135:2.2 En septembre de cette année-là, Élisabeth et Jean firent un voyage à Nazareth pour rendre visite à Marie et à Jésus. 135:2.3 Jean et Élisabeth retournèrent chez eux et commencèrent à faire des projets d’avenir. Du fait que Jean refusait l’allocation des prêtres qui lui était due sur les fonds du temple, au bout de deux ans, ils n’eurent plus de quoi conserver leur foyer ; ils décidèrent donc de se diriger vers le sud avec leur troupeau de moutons. Jean garda ses moutons près d’un ruisseau tributaire d’un cours d’eau plus important qui se jetait dans la mer Morte à Engaddi. 135:2.4 Il était si complètement différent de la majorité des naziréens qu’il trouvait très difficile de fraterniser pleinement avec leur confrérie. Mais il aimait beaucoup Abner, chef et dirigeant reconnu de la colonie d’Engaddi. 3. La vie d’un berger 135:3.3 Jean ne fut jamais tout à fait capable de s’élever au-dessus de la confusion produite par les dires de ses parents sur Jésus et par les passages cités qu’il trouvait dans les Écritures. Dans Daniel, il lisait : « J’ai eu des visions nocturnes, et voici, quelqu’un de semblable au Fils de l’Homme venait sur les nuées du ciel, et on lui donnait la domination, la gloire et un royaume. » Mais ces paroles du prophète ne cadraient pas avec ce que ses parents lui avaient enseigné. Ses conversations avec Jésus, quand il lui avait rendu visite à l’âge de dix-huit ans, ne correspondaient pas non plus à ces affirmations des Écritures. Nonobstant cette confusion, sa mère lui affirma, durant toute la période où il était dans la perplexité, que son lointain cousin Jésus de Nazareth était le véritable Messie, qu’il était venu pour siéger sur le trône de David et que lui (Jean) deviendrait son héraut précurseur et son principal soutien. 135:3.4 Il semblait à ce rude et noble enfant de la nature que le monde était mûr pour la fin de l’âge de l’homme et l’aurore de l’âge nouveau et divin – le royaume des cieux. Jean eut, dans son cœur, le sentiment croissant qu’il serait le dernier des anciens prophètes et le premier des nouveaux. Il se sentait vibrer sous l’impulsion grandissante de se montrer et de proclamer à tous les hommes : « Repentez-vous ! Mettez-vous en règle avec Dieu ! Soyez prêts pour la fin ; préparez-vous à l’apparition de l’ordre nouveau et éternel des affaires terrestres, le royaume des cieux. » 4. La mort d’Élisabeth 135:4.1 Le 17 aout de l’an 22, alors que Jean était âgé de vingt-huit ans, sa mère mourut subitement. 135:4.2 À son retour à Engaddi après les funérailles de sa mère, il fit don de ses troupeaux à la confrérie et se détacha du monde extérieur pour une période de jeûne et de prière. 135:4.3 Durant deux ans et demi, Jean vécut à Engaddi ; il persuada la majeure partie de la confrérie que « la fin de l’âge était toute proche » et que « le royaume des cieux était sur le point d’apparaitre ». Tout son enseignement primitif était basé sur l’idée et le concept juifs courants du Messie promis à la nation juive pour la libérer de la domination de ses chefs Gentils. 135:4.4 Durant toute cette période, Jean lut assidument les écrits sacrés qu’il trouva au foyer naziréen d’Engaddi. 135:4.5 Ce fut l’influence d’Élie qui fit adopter à Jean ses méthodes d’attaque directe et brusquée contre les péchés et les vices de ses contemporains. Il essaya de se vêtir comme Élie et s’efforça de parler comme Élie. Sous tous ses aspects extérieurs, il ressemblait au prophète de jadis. 135:4.6 À la fin, il élabora une méthode pour proclamer le nouvel âge, le royaume de Dieu. Il décida qu’il allait devenir le précurseur du Messie. Il balaya tous ses doutes et partit d’Engaddi, un jour de mars de l’an 25, pour débuter dans sa courte mais brillante carrière de prédicateur public. 5. Le royaume de Dieu 135:5.3 À l’époque de Jean, tous les Juifs se demandaient avec anxiété : « Quand donc le royaume viendra-t-il enfin ? » Ils avaient le sentiment général que la fin du gouvernement par les Gentils était proche. 135:5.5 Ils étaient tous d’accord sur le point qu’une purge radicale ou une discipline purifiante devaient nécessairement précéder l’établissement du nouveau royaume sur terre. Ceux qui s’attachaient à la lettre enseignaient qu’une guerre mondiale s’ensuivrait et que tous les incroyants seraient anéantis, tandis que les fidèles remporteraient une victoire universelle et éternelle. Les spiritualistes enseignaient que le royaume serait inauguré par le grand jugement de Dieu qui relèguerait les impies à leur châtiment bien mérité et à leur destruction finale, et qui élèverait en même temps les saints croyants du peuple élu à de hautes places d’honneur et d’autorité auprès du Fils de l’Homme, lequel régnerait au nom de Dieu sur les nations rachetées. Ce dernier groupe croyait même que beaucoup de pieux Gentils pourraient être admis dans la communauté du nouveau royaume. 135:5.8 Il devient donc clair que l’annonce par Jean du royaume à venir n’avait pas moins d’une demi-douzaine de significations différentes dans le mental des auditeurs de ses sermons passionnés. Mais, quel que fût le sens qu’ils attachaient aux expressions employées par Jean, chacun des divers groupes qui attendait le royaume des Juifs était intrigué par les proclamations de ce prédicateur de droiture et de repentir, sincère, enthousiaste et expéditif, qui exhortait si solennellement son auditoire à « fuir le courroux à venir ». 6. Jean commence à prêcher 135:6.1 Aux premiers jours du mois de mars de l’an 25, Jean fit le tour de la côte occidentale de la mer Morte et remonta le cours du Jourdain jusqu’en face de Jéricho. Jean alla sur l’autre rive, s’installa près de l’accès du gué, et commença à prêcher aux passants qui traversaient le fleuve. 135:6.2 Tous ceux qui écoutaient Jean se rendaient compte qu’il était plus qu’un prédicateur. La grande majorité des auditeurs de cet homme étrange, surgi du désert de Judée, repartait en croyant avoir entendu la voix d’un prophète. 135:6.4 Le travail de ce naziréen comportait encore une autre caractéristique nouvelle : il baptisait chacun de ses fidèles dans le Jourdain « pour la rémission des péchés ». Depuis longtemps, il était courant de baptiser ainsi les prosélytes Gentils pour les admettre dans la communauté de la cour extérieure du temple, mais jamais on n’avait demandé aux Juifs eux-mêmes de se soumettre au baptême de repentance. 135:6.5 Jean prêcha quatre mois au gué de Béthanie avant de partir vers le nord en remontant le Jourdain. 135:6.6 En mai de cette année, tandis que Jean s’attardait encore au gué de Béthanie, les prêtres et les lévites envoyèrent une délégation pour lui demander s’il prétendait être le Messie et en vertu de quelle autorité il prêchait. Jean répondit à ces enquêteurs en disant : « Allez dire à vos maitres que vous avez entendu ‘la voix de quelqu’un qui crie dans le désert’, comme le prophète l’a annoncé en disant : ‘Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez une route pour notre Dieu. Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les terrains accidentés seront changés en plaines et les passages rocailleux en vallons unis, et toute chair verra le salut de Dieu.’ » 135:6.7 Jean était un prédicateur héroïque, mais manquant de doigté. Un jour qu’il prêchait et baptisait sur la rive occidentale du Jourdain, un groupe de pharisiens et un certain nombre de sadducéens s’avancèrent et se présentèrent au baptême. Avant de les faire descendre dans l’eau, Jean s’adressa collectivement à eux en ces termes : « Qui vous a avertis de fuir la colère à venir, telles des vipères devant le feu ? Je vous baptiserai, mais je vous préviens qu’il vous faudra produire les fruits dignes d’un repentir sincère si vous voulez recevoir la rémission de vos péchés. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est destiné à être coupé et jeté au feu. » 7. Jean voyage vers le nord 135:7.1 Jean avait encore des idées confuses sur le royaume à venir et sur son roi. Plus il prêchait et plus il s’embrouillait ; mais jamais son incertitude intellectuelle au sujet de la nature du royaume attendu ne diminua, le moins du monde, sa conviction que l’avènement du royaume dans l’immédiat était certain. Il ne doutait nullement de la venue du royaume, mais il était loin d’être certain que Jésus devait être ou non le souverain de ce royaume. 135:7.2 Ce fut au village d’Adam qu’il fit, pour la première fois, référence à un « autre qui doit venir après moi » en réponse à la question directe que lui posaient ses disciples : « Es-tu le Messie ? » Il poursuivit en disant : « Il en viendra un autre après moi qui est plus grand que moi, et devant qui je ne suis pas digne de me baisser pour délacer ses sandales. Je vous baptise d’eau, mais lui vous baptisera du Saint-Esprit. ». 8. La rencontre de Jésus et de Jean 135:8.1 Au mois de décembre de l’an 25, lorsque Jean atteignit le voisinage de Pella dans sa remontée du Jourdain, sa réputation s’était répandue dans toute la Palestine et son œuvre était devenue le principal sujet de conversation dans toutes les villes voisines du lac de Galilée. Jésus avait parlé favorablement du message de Jean, ce qui avait amené nombre d’habitants de Capharnaüm à se joindre au culte de repentance et de baptême de Jean. Jacques et Jean, les pêcheurs fils de Zébédée, étaient descendus au gué en décembre, peu après que Jean se fut installé pour prêcher à proximité de Pella, et s’étaient offerts au baptême. 135:8.2 Jacques et Jude, les frères de Jésus, avaient parlé d’aller trouver Jean pour être baptisés. Maintenant que Jude était venu à Capharnaüm pour les offices du sabbat, et après que tous deux eurent écouté le discours de Jésus dans la synagogue, il décida avec Jacques de demander conseil à Jésus au sujet de leurs plans. Ceci se passait le samedi soir 12 janvier de l’an 26. Jésus les pria de retarder la discussion jusqu’au lendemain, où il leur donnerait sa réponse. Il dormit très peu cette nuit-là, étant en communion étroite avec le Père qui est aux cieux. Il avait pris des dispositions pour déjeuner à midi avec ses frères et leur donner son avis sur le baptême par Jean. 135:8.3 Juste avant le repos de midi, Jésus déposa ses outils, enleva son tablier de travail et annonça simplement aux trois ouvriers travaillant dans la même pièce que lui : « Mon heure est venue. » Il alla trouver ses frères Jacques et Jude en répétant : « Mon heure est venue – allons voir Jean. » Ils partirent immédiatement pour Pella en mangeant leur repas en cours de route. C’était le dimanche 13 janvier. Ils s’arrêtèrent pour la nuit dans la vallée du Jourdain et arrivèrent le lendemain vers midi sur les lieux où Jean donnait le baptême. 135:8.4 Jean venait de commencer à baptiser les candidats du jour. Des dizaines de repentants faisaient la queue en attendant leur tour lorsque Jésus et ses deux frères prirent position dans cette file. 135:8.5 Absorbé par les détails du baptême rapide d’un aussi grand nombre de convertis, Jean ne leva pas les yeux pour voir Jésus avant que le Fils de l’Homme ne fût en face de lui. Lorsque Jean reconnut Jésus, il interrompit les cérémonies pendant un moment tandis qu’il saluait son cousin dans la chair et lui demandait : « Mais pourquoi descends-tu dans l’eau pour me saluer ? » Jésus répondit : « Pour me soumettre à ton baptême. » Jean répliqua : « Mais c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi. Pourquoi viens-tu à moi ? » Jésus lui murmura : « Supporte de me baptiser maintenant, car il convient que nous donnions cet exemple à mes frères qui se tiennent ici avec moi, et aussi pour que les gens puissent savoir que mon heure est venue. » 135:8.6 Jésus avait parlé péremptoirement et avec autorité. Jean tremblait d’émotion en se préparant à baptiser Jésus de Nazareth dans le Jourdain, à midi, ce 14 janvier de l’an 26. C’est ainsi que Jean baptisa Jésus et ses deux frères Jacques et Jude ; et, quand Jean les eut baptisés tous les trois, il renvoya les autres postulants en annonçant qu’il reprendrait les baptêmes le lendemain, à midi. Tandis que les gens s’en allaient, les quatre hommes encore debout dans l’eau entendirent un son étrange. Bientôt une apparition se montra quelques instants, immédiatement au-dessus de la tête de Jésus, et ils entendirent une voix qui disait : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » Un grand changement se produisit dans l’expression du visage de Jésus. Sortant de l’eau en silence, il prit congé d’eux et se dirigea vers les collines de l’est. Nul ne le revit pendant quarante jours. 9. Quarante jours de prédication 135:9.4 Environ trois semaines après que Jésus les eut quittés, une nouvelle députation de prêtres et de pharisiens de Jérusalem arriva sur les lieux à Pella. Ils demandèrent directement à Jean s’il était Élie ou le prophète promis par Moïse, et, lorsque Jean leur dit « Je ne le suis pas », ils s’enhardirent jusqu’à lui demander : « Es-tu le Messie ? » Et Jean répondit : « Je ne le suis pas. » Alors, ces hommes de Jérusalem lui dirent : « Si tu n’es ni Élie, ni le prophète, ni le Messie, alors, pourquoi baptises-tu les gens et crées-tu toute cette agitation ? » Et Jean répliqua : « Il appartient à ceux qui m’ont entendu et ont reçu mon baptême de dire qui je suis, mais je vous déclare que, si je baptise d’eau, il y a eu quelqu’un parmi nous qui reviendra vous baptiser du Saint-Esprit. » 135:9.7 Ce fut de bonne heure, le matin du sabbat du 23 février, que les disciples de Jean, qui prenaient leur repas du matin, en regardant vers le nord, virent Jésus venant vers eux. Pendant qu’il s’approchait, Jean monta sur un grand rocher, éleva sa voix sonore et dit : « Voici le Fils de Dieu, le libérateur du monde ! C’est de lui que j’ai dit : ‘Après moi, il en viendra un qui me sera préféré, car il existait avant moi.’ C’est pour cela que je suis sorti du désert afin de prêcher la repentance et baptiser d’eau en proclamant que le royaume des cieux est à portée de la main. Maintenant vient celui qui va vous baptiser du Saint-Esprit. J’ai vu l’esprit divin descendre sur cet homme et j’ai entendu la voix de Dieu déclarer : ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir.’ » 135:9.8 Jésus les pria de continuer leur repas et s’assit pour manger avec Jean, car ses frères Jacques et Jude étaient retournés à Capharnaüm. 135:9.9 Le lendemain matin de bonne heure, il prit congé de Jean et de ses disciples, et repartit pour la Galilée. Il ne leur donna aucune indication sur le moment où ils le reverraient. Aux demandes de Jean sur sa propre prédication et sa propre mission, il se borna à répondre : « Mon Père te guidera maintenant et dans l’avenir comme il l’a fait dans le passé. » Et ces deux grands hommes se séparèrent ce matin-là sur la rive du Jourdain pour ne jamais plus se revoir dans la chair. 10. Jean voyage vers le sud 135:10.1 Puisque Jésus était allé vers le nord en Galilée, Jean se sentit conduit à retourner sur ses pas vers le sud. 135:10.2 Jean s’arrêta plusieurs semaines près du village d’Adam, et c’est de là qu’il lança son attaque mémorable contre Hérode Antipas pour avoir pris illégalement la femme d’un autre homme. 135:10.3 Hérode Antipas, sur le territoire de qui Jean avait prêché, s’alarma à l’idée de voir Jean et ses disciples provoquer une rébellion. Hérode tenait également rigueur à Jean de ses critiques publiques sur ses affaires de famille. Tout ceci considéré, il décida de mettre Jean en prison. En conséquence, très tôt dans la matinée du 12 juin, avant l’arrivée des multitudes venues pour écouter la prédication et assister aux baptêmes, les agents d’Hérode placèrent Jean sous mandat d’arrêt. Tandis que les semaines passaient et qu’on ne le relâchait pas, ses disciples s’éparpillèrent dans toute la Palestine ; beaucoup d’entre eux allèrent en Galilée pour se joindre aux partisans de Jésus. 11. Jean en prison 135:11.2 Après qu’il eut passé plusieurs mois en prison, un groupe de ses disciples vint le voir et, après lui avoir fait rapport sur les activités publiques de Jésus, lui dit : « Ainsi, Maitre, tu vois que celui qui était près de toi en amont du Jourdain prospère et reçoit tous ceux qui viennent vers lui. Il festoie même avec des publicains et des pécheurs. Tu as courageusement témoigné pour lui, et pourtant il ne fait rien pour obtenir ta délivrance. » Mais Jean répondit à ses amis : « Cet homme ne peut rien faire sans que cela lui ait été donné par son Père qui est aux cieux. Vous vous rappelez bien ce que j’ai dit : ‘Je ne suis pas le Messie, mais j’ai été envoyé avant lui pour lui préparer le chemin.’ C’est bien cela que j’ai fait. La fiancée appartient au fiancé, mais l’ami du fiancé qui se tient dans le voisinage se réjouit grandement d’entendre la voix du fiancé. C’est ainsi, ma joie est donc parfaite. Il faut que lui grandisse et que moi, je diminue. J’appartiens à cette terre et j’ai proclamé mon message. Jésus de Nazareth est venu du ciel sur la terre et il est au-dessus de nous tous. Le Fils de l’Homme est descendu d’auprès de Dieu, et ce sont les paroles de Dieu qu’il vous annoncera, car le Père qui est aux cieux ne mesure pas l’esprit qu’il donne à son propre Fils. Le Père aime le Fils et remettra bientôt toutes choses entre ses mains. Quiconque croit au Fils a la vie éternelle. Et les paroles que je prononce sont véritables et immuables. » 135:11.3 Ces disciples furent stupéfaits à un tel point de la déclaration de Jean qu’ils partirent en silence. De son côté, Jean était fort agité, car il percevait qu’il venait d’émettre une prophétie. 135:11.4 À peine quelques jours avant sa mort, Jean envoya de nouveau à Jésus des messagers de confiance pour lui demander : « Mon travail est-il fait ? Pourquoi dois-je languir en prison ? Es-tu vraiment le Messie ou devons-nous en chercher un autre ? » Lorsque les deux disciples eurent remis le message à Jésus, le Fils de l’Homme répondit : « Retournez vers Jean et dites-lui que je n’ai pas oublié, mais qu’il supporte encore cela, car il convient que nous accomplissions tout ce qu’impose la droiture. Dites à Jean ce que vous avez vu et entendu – que la bonne nouvelle est prêchée aux pauvres – et, finalement, dites au bien-aimé précurseur de ma mission terrestre qu’il sera abondamment béni dans l’âge à venir s’il ne lui arrive pas de douter ou de trébucher à propos de moi. » Ce fut la dernière communication que Jean reçut de Jésus. Ce message le réconforta grandement et contribua beaucoup à stabiliser sa foi et à le préparer à la fin tragique de sa vie dans la chair, fin qui devait suivre de si près ce jour mémorable. 12. La mort de Jean le Baptiste 135:12.2 Hérode avait peur de relâcher Jean de crainte qu’il ne provoque une rébellion. Il redoutait de le mettre à mort par crainte d’émeutes populaires dans la capitale, car des milliers de Péréens croyaient que Jean était un saint, un prophète. Hérode gardait donc le prophète naziréen en prison, ne sachant que faire de lui. 135:12.5 Pour célébrer son anniversaire, Hérode donna une grande fête au palais de Macharée pour ses principaux officiers et pour d’autres personnalités haut placées dans les conseils des gouvernements de Galilée et de Pérée. N’ayant pas réussi à obtenir l’exécution de Jean par appel direct à Hérode, Hérodiade s’attela maintenant à la tâche d’obtenir, par ruse, sa mise à mort. 135:12.6 Au cours des festivités et distractions du soir, Hérodiade présenta sa fille en la faisant danser devant les convives. Hérode fut charmé par la chorégraphie de la demoiselle et l’appela devant lui en disant : « Tu es charmante et je suis très satisfait de toi. C’est mon anniversaire. Quelle que soit la chose que tu désires, demande-la-moi et je te la donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » En faisant cette proposition, Hérode était fortement sous l’influence de ses nombreuses libations. La jeune fille se retira pour s’enquérir auprès de sa mère de ce qu’elle devait demander à Hérode. Hérodiade lui dit : « Va vers Hérode et demande-lui la tête de Jean le Baptiste. » La jeune fille retourna à la table du banquet et dit à Hérode : « Je te demande de me donner immédiatement la tête de Jean le Baptiste sur un plateau. » 135:12.7 Hérode fut rempli de crainte et de tristesse, mais, à cause de son serment et de tous les témoins qui banquetaient avec lui, il ne voulut pas refuser la requête. Et Hérode Antipas envoya alors un soldat avec l’ordre de lui apporter la tête de Jean. C’est ainsi que Jean fut décapité dans sa prison cette nuit-là. Le soldat apporta la tête du prophète sur un plateau et la donna à la jeune fille dans le fond de la salle du banquet. Et la jeune fille donna le plateau à sa mère. Quand les disciples de Jean eurent vent de l’histoire, ils se rendirent à la prison demander le corps de Jean. Après l’avoir couché dans un tombeau, ils allèrent en rendre compte à Jésus. Fascicule 136. Le baptême et les quarante jours 1. Concepts du Messie attendu 136:1.1 Les Juifs nourrissaient de nombreuses idées sur le libérateur attendu, et chacune des diverses écoles d’enseignement messianique pouvait citer des passages des Écritures hébraïques à l’appui de ses affirmations. D’une manière générale, les Juifs considéraient que leur histoire nationale commençait avec Abraham et atteindrait son point culminant avec le Messie et le nouvel âge du royaume de Dieu. Ils avaient jadis envisagé ce libérateur comme « le serviteur du Seigneur », puis comme « le Fils de l’Homme », tandis que, plus tard, certains étaient allés jusqu’à qualifier le Messie de « Fils de Dieu ». 136:1.3 Les Juifs croyaient pieusement qu’à l’instar de Moïse, qui avait délivré leurs pères de la servitude égyptienne par des prodiges miraculeux, le Messie attendu délivrerait le peuple juif de la domination romaine par des miracles de pouvoir encore plus grands et par des merveilles de triomphe racial. Ils espéraient une restauration de la gloire nationale juive – l’exaltation temporelle d’Israël – plutôt que le salut du monde. 136:1.5 En majorité, les Juifs croyaient qu’ils continueraient à languir sous la suzeraineté romaine à cause de leurs péchés nationaux et de la tiédeur des prosélytes Gentils. La nation juive ne s’était pas sincèrement repentie ; c’est pourquoi le Messie tardait à venir. On parlait beaucoup de repentance, d’où l’attrait puissant et immédiat de la prédication de Jean : « Repentez-vous et soyez baptisés, car le royaume des cieux est à portée de la main. » Et, pour un Juif pieux, le royaume des cieux ne pouvait avoir qu’une signification : la venue du Messie. 136:1.6 L’effusion de Micaël comportait une caractéristique totalement étrangère à la conception juive du Messie ; cette caractéristique était l’union des deux natures, l’humaine et la divine. Les Juifs avaient diversement conçu le Messie comme humain accompli, comme suprahumain et même comme divin, mais jamais ils n’avaient pris en considération le concept de l’union de l’humain et du divin. L’incarnation du Créateur sous forme de créature n’avait pas été révélée d’avance. 2. Le baptême de Jésus 136:2.1 Jésus fut baptisé à l’apogée de la prédication de Jean, alors que la Palestine était enflammée d’espoir par le message – « le royaume de Dieu est à portée de la main » – et alors que le monde juif était engagé dans un sérieux et solennel examen de conscience. Le sens juif de solidarité raciale était très profond. Non seulement les Juifs croyaient que le péché d’un père pouvait affecter ses enfants, mais aussi ils croyaient fermement que le péché d’un individu pouvait faire maudire sa nation. En conséquence, ceux qui se soumettaient au baptême de Jean ne se considéraient pas tous comme coupables des péchés spécifiques dénoncés par Jean. Nombre d’âmes pieuses furent baptisées par Jean pour le bien d’Israël ; elles craignaient qu’un péché d’ignorance de leur part ne retardât la venue du Messie. 136:2.2 Lorsque Jésus de Nazareth descendit dans le Jourdain pour être baptisé, il était un mortel du royaume ayant atteint le pinacle de l’ascension évolutionnaire humaine pour tout ce qui concernait la conquête du mental et l’identification de soi avec l’esprit. Un parfait synchronisme et une pleine communication s’étaient établis entre le mental humain de Jésus et son Ajusteur esprit intérieur, le don divin de son Père du Paradis. 136:2.3 Ordinairement, quand la personnalité d’un mortel du royaume atteint d’aussi hauts niveaux de perfection, on voit se produire les phénomènes préliminaires d’élévation spirituelle qui se terminent, en fin de compte, par la fusion définitive de l’âme murie du mortel avec son divin Ajusteur associé. Un tel changement aurait apparemment dû se produire dans l’expérience de la personnalité de Jésus de Nazareth le jour même où il descendit dans le Jourdain avec ses deux frères pour être baptisé par Jean. Cette cérémonie était l’acte final de sa vie purement humaine sur Urantia, et beaucoup d’observateurs suprahumains s’attendaient à être témoins de la fusion de l’Ajusteur avec le mental qu’il habitait, mais ils allaient tous être déçus. Quelque chose de nouveau et d’encore plus grandiose se produisit. Tandis que Jean imposait les mains sur Jésus pour le baptiser, l’Ajusteur intérieur prit définitivement congé de l’âme humaine devenue parfaite de Joshua ben Joseph. Quelques instants plus tard, cette entité divine revint de Divinington en tant qu’Ajusteur Personnalisé et chef de ses semblables dans tout l’univers local de Nébadon. Jésus put ainsi observer son propre esprit divin antérieur redescendant vers lui sous forme personnalisée, et il entendit alors ce même esprit originaire du Paradis prendre la parole et dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » Jean, ainsi que les deux frères de Jésus, entendirent également ces paroles. Les disciples de Jean, se tenant au bord de l’eau, n’entendirent pas ces mots et ne virent pas non plus l’apparition de l’Ajusteur Personnalisé. Seuls les yeux de Jésus l’aperçurent. 136:2.5 Ce fut la voix de l’Ajusteur Personnalisé, parlant au nom du Père Universel, que Jean et Jésus entendirent, car l’Ajusteur provient du Père du Paradis et lui est semblable. Pendant tout le reste de la vie terrestre de Jésus, cet Ajusteur Personnalisé fut associé à tous ses travaux ; Jésus resta en communion constante avec cet Ajusteur exalté. 3. Les quarante jours 136:3.1 C’est avant son baptême, durant les six semaines où il avait été mouillé par les rosées du mont Hermon, que Jésus avait subi la grande tentation de son effusion en tant que mortel. 136:3.2 Après son baptême, il consacra ces quarante jours à son adaptation aux changements de relation avec le monde et l’univers occasionnés par la personnalisation de son Ajusteur. 136:3.3 Jésus ne fit pas cette retraite pour jeuner et affliger son âme. Il se rappelait maintenant entièrement sa mission d’effusion et les instructions données par son frère ainé Emmanuel avant le début de son incarnation sur Urantia. Il comprenait désormais clairement et totalement toutes ces vastes relations et désirait rester à l’écart pour une période de méditation paisible. Il pourrait ainsi élaborer les plans et décider de la procédure à suivre dans le déroulement de son œuvre publique en faveur de ce monde et de tous les autres mondes de son univers local. 136:3.4 Tandis qu’il errait à l’aventure, dans les montagnes, à la recherche d’un abri favorable, Jésus rencontra le chef administratif de son univers, Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin de Nébadon. Gabriel rétablit alors ses communications personnelles avec le Fils Créateur de l’univers. Par ordre d’Emmanuel et sous l’autorité des Anciens des Jours d’Uversa, Gabriel donna maintenant à Jésus des renseignements indiquant que son expérience d’effusion sur Urantia était pratiquement achevée, dans la mesure où elle concernait l’acquisition de la parfaite souveraineté de son univers et la fin de la rébellion de Lucifer. La souveraineté avait été atteinte le jour de son baptême quand la personnalisation de son Ajusteur démontra la perfection et le parachèvement de son effusion dans la similitude de la chair mortelle. 136:3.5 Tandis que Jésus s’attardait sur la montagne en causant avec Gabriel, le Père de la Constellation, venant d’Édentia, apparut en personne à Jésus et à Gabriel et dit : « Les formalités sont remplies. La souveraineté du Micaël numéro 611 121 sur son univers de Nébadon repose parachevée à la droite du Père Universel. Je te libère de ton effusion de la part d’Emmanuel, ton frère, garant de l’incarnation sur Urantia. Tu es libre de terminer ton effusion d’incarnation, maintenant ou à tout autre moment, et de la manière que tu auras toi-même choisie, puis de monter à la droite de ton Père, de recevoir ta souveraineté et d’assumer le gouvernement inconditionnel bien mérité de tout Nébadon. » 4. Plans pour l’œuvre publique 136:4.1 Jour après jour, dans les collines, Jésus élabora les plans pour le reste de son effusion sur Urantia. Il décida d’abord de ne pas enseigner en même temps que Jean. Il projeta de rester dans une retraite relative jusqu’à ce que l’œuvre de Jean ait atteint son but, ou jusqu’à ce qu’elle soit soudainement interrompue par l’incarcération de Jean. 136:4.2 Après avoir conçu le plan général de coordination de son programme avec le mouvement de Jean, la première chose que fit Jésus fut de repasser, dans son mental, les instructions d’Emmanuel. Il réfléchit soigneusement aux conseils qui lui avaient été donnés concernant ses méthodes de travail et le fait qu’il ne devait laisser aucun document écrit permanent sur la planète. Jésus n’écrivit jamais plus, sauf sur le sable. Lors de sa visite suivante à Nazareth, et au grand chagrin de son frère Joseph, Jésus détruisit tout ce qu’il avait écrit et qui était conservé sur des tablettes dans l’atelier de charpentier ou apposé sur les murs de son ancienne maison. 136:4.6 Gabriel avait rappelé à Jésus qu’il pouvait se manifester au monde de deux manières différentes, au cas où il choisirait de rester encore quelque temps sur Urantia. Les deux manières de servir le monde étaient les suivantes : 136:4.7 1. Sa propre voie – la voie qui pourrait lui sembler la plus agréable et la plus utile du point de vue des besoins immédiats de ce monde et de l’édification présente de son propre univers. 136:4.8 2. La voie du Père – la démonstration, par l’exemple, d’un idéal, à longue échéance, de la vie des créatures tel qu’il est vu par les hautes personnalités du Paradis administrant l’univers des univers. 136:4.9 Il fut indiqué à Jésus que son frère paradisiaque, Emmanuel, éprouverait une grande satisfaction si Jésus estimait opportun de terminer sa carrière terrestre d’incarnation comme il l’avait si noblement commencée, en restant toujours soumis à la volonté du Père. Le troisième jour de son isolement, Jésus se promit qu’il retournerait dans le monde pour achever sa carrière terrestre et que, dans toute situation impliquant une alternative, il choisirait toujours la volonté du Père. 5. La première grande décision 136:5.1 Le troisième jour après le commencement de cette conférence entre lui-même et son Ajusteur Personnalisé, Jésus fut gratifié de la vision des armées célestes de Nébadon rassemblées et envoyées par leurs commandants pour se tenir à la disposition de leur Souverain bien-aimé. Cette puissante armée comportait douze légions de séraphins et des quantités proportionnelles de tous les ordres d’intelligences de l’univers. La première grande décision de Jésus dans son isolement concernait le point de savoir s’il utiliserait ou non ces puissantes personnalités dans le programme ultérieur de son ministère public sur Urantia. 136:5.2 Jésus décida qu’il n’utiliserait pas une seule personnalité de cette vaste assemblée, à moins qu’il ne devienne évident que ce soit la volonté de son Père. 136:5.3 Avant de descendre de sa retraite de quarante jours dans les collines, Jésus confia le commandement immédiat de cette armée accompagnatrice de personnalités de l’univers à son Ajusteur récemment personnalisé. 136:5.4 En acceptant le commandement des armées de l’univers au service de Christ Micaël, l’Ajusteur Personnalisé prit grand soin de faire remarquer à Jésus que, par l’autorité déléguée du Créateur de ces personnalités de l’univers, il pouvait limiter les activités de leur assemblée dans l’espace, mais que ces restrictions seraient sans effet quant aux fonctions de ces créatures dans le temps. Cette restriction provenait du fait que les Ajusteurs sont des êtres indépendants du temps une fois qu’ils sont personnalisés. En conséquence, Jésus fut averti que le contrôle de toutes les intelligences vivantes placées sous le commandement de l’Ajusteur serait complet et parfait en tout ce qui concernait l’espace, mais qu’il n’était pas possible d’imposer des limitations aussi parfaites quant au temps. L’Ajusteur lui dit : « Comme tu me l’as commandé, j’interdirai, à cette armée d’intelligences universelles qui t’escorte, d’intervenir en quoi que ce soit dans ta carrière terrestre, sauf dans les cas où le Père du Paradis m’ordonnera de laisser opérer ces agents pour permettre d’accomplir sa volonté divine telle que tu l’auras choisie. La même exception s’appliquera dans les circonstances où ta volonté divine-humaine se sera engagée dans un choix ou dans un acte impliquant des dérogations à l’ordre terrestre naturel uniquement quant au temps. Dans tous les évènements dépendant du temps, je suis impuissant, et les créatures assemblées ici en perfection et en unité de pouvoir sont également impuissantes. Si tes deux natures unies éprouvent un jour de tels désirs, les manifestations de ton choix seront exécutées aussitôt. Ton souhait en toutes ces matières constituera l’abrègement du temps et la chose projetée est. Sous mon commandement, cela constitue la plus grande limitation qui puisse être imposée à ta souveraineté potentielle. Dans ma propre conscience, le temps n’existe pas, et c’est pourquoi je ne peux limiter tes créatures en rien qui s’y rapporte. » 6. La deuxième décision 136:6.2 Jésus se fixa donc une nouvelle politique cohérente pour le reste de son œuvre terrestre. Dans la mesure où cela concernait ses besoins personnels, et même en général dans ses relations avec d’autres personnalités, il choisit délibérément de poursuivre désormais le sentier de l’existence terrestre normale ; il prit nettement position contre une ligne de conduite qui transcenderait, outragerait ou violerait les lois naturelles établies par lui-même. Toutefois, comme il en avait déjà été averti par son Ajusteur Personnalisé, il ne pouvait s’engager à ce qu’en certaines circonstances concevables, ces lois naturelles ne soient susceptibles d’être grandement accélérées. Jésus décida qu’en principe, l’œuvre de sa vie serait organisée et poursuivie conformément aux lois de la nature et en harmonie avec l’organisation sociale existante. Le Maitre choisit ainsi un programme de vie équivalant à une décision de s’opposer à avoir recours aux miracles et aux prodiges. De nouveau, il décida en faveur de « la volonté du Père » ; de nouveau, il remit toutes choses entre les mains de son Père du Paradis. 7. La troisième décision 136:7.2 Jésus savait que ses compatriotes attendaient un Messie qui transcenderait les lois naturelles. On lui avait bien enseigné le passage des Écritures disant : « Il ne t’adviendra aucun mal et nulle plaie n’approchera de ta demeure, car il te confiera aux soins de ses anges pour qu’ils te gardent dans toutes tes voies. Ils te porteront dans leurs mains de crainte que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. » Cette sorte de présomption, ce défi à la loi de gravitation de son Père, seraient-ils justifiés en vue de se protéger d’un mal possible, ou peut-être de gagner la confiance de son peuple mal instruit et égaré ? Si satisfaisante qu’elle pût être pour les Juifs recherchant des signes, cette ligne de conduite ne constituerait pas une révélation de son Père, mais une douteuse manipulation des lois établies de l’univers des univers. 136:7.3 Comprenant tout cela, et sachant que le Maitre refusait d’œuvrer au mépris des lois de la nature qu’il avait établies, dans la mesure où il s’agissait de sa conduite personnelle, vous savez avec certitude qu’il ne marcha jamais sur les eaux et ne fit jamais rien qui ait violé l’ordre matériel de l’administration du monde. 8. La quatrième décision 136:8.1 Le grand problème suivant dont eut à débattre cet homme-Dieu, et qu’il résolut bientôt conformément à la volonté du Père céleste, concernait la question de savoir s’il devait ou non employer ses pouvoirs suprahumains pour attirer l’attention et gagner l’adhésion de ses contemporains. 136:8.2 Jésus prévoyait fort sagement que l’accomplissement de miracles et l’exécution de prodiges ne susciteraient qu’une allégeance extérieure en provoquant un excès de crainte dans le mental matériel ; de telles performances ne révéleraient pas Dieu. 136:8.6 Jésus choisit d’établir le royaume des cieux dans le cœur des hommes par des méthodes naturelles, ordinaires, difficiles et éprouvantes, simplement par les procédés que ses enfants terrestres devront suivre ultérieurement dans leurs travaux pour élargir et étendre ce royaume des cieux. 9. La cinquième décision 136:9.1 Ayant réglé les questions de politique concernant ses relations personnelles avec les lois de la nature et le pouvoir spirituel, il tourna son attention sur le choix des méthodes à employer pour proclamer et établir le royaume de Dieu. Jésus en arrivait maintenant à la décision finale qui lui interdirait de se considérer désormais comme le Messie des Juifs, tout au moins selon la conception populaire du Messie à cette époque. 136:9.2 Les Juifs envisageaient un libérateur qui viendrait, avec un pouvoir miraculeux, abattre les ennemis d’Israël et établir les Juifs, libérés de la misère et de l’oppression, comme dirigeants du monde. Jésus savait que cet espoir ne se réaliserait jamais. Il savait que le royaume des cieux concerne la victoire sur le mal dans le cœur des hommes, et qu’il est purement une affaire d’ordre spirituel. 136:9.11 Jésus avait formulé un programme pour établir le royaume du Père ; il n’allait pas pourvoir aux satisfactions physiques du peuple. Il ne distribuerait pas de pain aux foules comme il l’avait vu faire si récemment à Rome. Il n’attirerait pas l’attention sur lui en faisant des prodiges, même si c’était précisément cela que les Juifs attendaient d’un libérateur. Il ne chercherait pas non plus à faire accepter son message spirituel par un étalage d’autorité politique ou de pouvoir temporel. 136:9.12 En rejetant ces méthodes susceptibles de rehausser le royaume à venir aux yeux des Juifs qui l’attendaient, Jésus était sûr que ces mêmes Juifs rejetteraient certainement et définitivement toutes ses prétentions à l’autorité et à la divinité. Sachant tout cela, Jésus chercha longtemps à empêcher ses premiers disciples de parler de lui comme du Messie. 10. La sixième décision 136:10.1 Le dernier jour de cet isolement mémorable, avant de descendre de la montagne pour rejoindre Jean et ses disciples, le Fils de l’Homme prit son ultime décision. Il la communiqua à son Ajusteur Personnalisé en ces termes : « Pour toutes les autres questions, comme pour celles dont la décision est maintenant enregistrée, je m’engage envers toi à me soumettre à la volonté de mon Père. » Fascicule 137. Séjour d’attente en Galilée 137:0.1 De bonne heure le samedi matin 23 février de l’an 26, Jésus descendit des collines pour rejoindre les compagnons de Jean qui campaient à Pella. Toute la journée, Jésus se mêla à la foule. Il soigna un garçon qui s’était blessé en faisant une chute, puis il se rendit à Pella, le village voisin, pour remettre l’enfant en toute sécurité aux mains de ses parents. 1. Le choix des quatre premiers apôtres 137:1.1 Durant ce sabbat, deux des principaux disciples de Jean passèrent beaucoup de temps avec Jésus. De tous les partisans de Jean, un dénommé André fut le plus profondément impressionné par Jésus ; il l’accompagna à Pella avec le garçon blessé. Sur le chemin de retour vers le lieu où Jean baptisait, il posa de nombreuses questions à Jésus. Juste avant d’arriver à destination, ils s’arrêtèrent tous deux pour un bref entretien durant lequel André dit : « Je t’ai constamment observé depuis que tu es venu à Capharnaüm, et je crois que tu es le nouvel Instructeur. Bien que je ne comprenne pas tout ton enseignement, je suis pleinement décidé à te suivre. Je voudrais m’assoir à tes pieds et apprendre toute la vérité au sujet du nouveau royaume. » Avec une chaleureuse confiance, Jésus accueillit André comme premier apôtre de ce groupe des douze qui devaient travailler avec lui à établir le nouveau royaume de Dieu dans le cœur des hommes. 137:1.2 André avait un frère très capable et enthousiaste, nommé Simon, qui était au premier rang des disciples de Jean. 137:1.3 Peu après le retour de Jésus et d’André au camp, André chercha son frère Simon et le prit à part ; il l’informa qu’il était personnellement convaincu que Jésus était le grand Instructeur, et qu’il s’était engagé à être son disciple. Il poursuivit en disant que Jésus avait accepté son offre de service et suggéra que lui (Simon) aille également trouver Jésus et se propose comme compagnon au service du nouveau royaume. Simon répondit : « Depuis le moment où cet homme est venu travailler à l’atelier de Zébédée, j’ai pensé qu’il était envoyé par Dieu, mais que faire vis-à-vis de Jean ? Devons-nous l’abandonner ? Est-ce vraiment juste ? » Ils décidèrent alors, sur-le-champ, d’aller consulter Jean. Jean fut attristé à la pensée de perdre deux de ses conseillers les plus capables et de ses disciples les plus prometteurs, mais il répondit courageusement à leur demande en disant : « Nous n’en sommes qu’au commencement. Mon travail va bientôt prendre fin, et nous deviendrons tous ses disciples. » Alors, André fit signe à Jésus de venir et lui annonça en aparté que son frère désirait entrer au service du nouveau royaume. En accueillant Simon comme son second apôtre, Jésus dit : « Simon, ton enthousiasme est louable, mais dangereux pour le travail du royaume. Je te préviens qu’il faut être plus réfléchi dans tes paroles. Je vais changer ton nom en celui de Pierre. » 137:1.5 Après que Jésus fut retourné à Pella pour la nuit, et tandis qu’André et Simon discutaient encore la nature de leur service dans l’établissement du prochain royaume, Jacques et Jean, les fils de Zébédée arrivèrent sur les lieux. Ils venaient de rentrer de leur longue et vaine recherche de Jésus dans les collines. Lorsqu’ils entendirent Simon Pierre leur raconter comment lui et son frère André étaient devenus les premiers conseillers agréés du nouveau royaume et qu’ils devaient partir, le lendemain matin, avec leur nouveau Maitre pour la Galilée, Jacques et Jean furent tous deux attristés. Ils connaissaient Jésus depuis assez longtemps et l’aimaient. Ils demandèrent où était allé Jésus et se hâtèrent de le rejoindre. 137:1.6 Jésus dormait lorsqu’ils atteignirent sa demeure, mais ils le réveillèrent en disant : « Pendant que nous, qui avons si longtemps vécu avec toi, nous explorions les collines à ta recherche, comment se fait-il que tu aies donné la préférence à d’autres et choisi André et Simon comme les premiers associés pour le nouveau royaume ? » Jésus répondit : « Ayez le cœur calme et demandez-vous ’qui vous a ordonné de rechercher le Fils de l’Homme pendant qu’il vaquait aux affaires de son Père ?’ » Vous êtes en vérité mes frères – vous n’aviez pas besoin que je vous agrée – vous apparteniez déjà au royaume. Ayez bon courage et préparez-vous aussi à nous accompagner demain matin en Galilée. » 2. Le choix de Philippe et de Nathanael 137:2.1 Le dimanche matin 24 février de l’an 26, Jésus prit congé de Jean le Baptiste au bord du fleuve près de Pella, et ne le revit plus jamais dans la chair. 137:2.3 Jésus et ses quatre disciples-apôtres avançaient rapidement vers la Galilée. Avant de traverser le Jourdain pour aller à Nazareth par Naïn, Jésus regarda devant lui la route montante et vit venir vers lui un certain Philippe de Bethsaïde, accompagné d’un ami. Jésus avait connu Philippe autrefois, et les quatre nouveaux apôtres le connaissaient également. Philippe faisait route avec son ami Nathanael pour voir Jean à Pella et pour mieux s’informer de l’avènement annoncé du royaume de Dieu ; il fut enchanté de saluer Jésus, qu’il avait toujours admiré depuis la première visite de celui-ci à Capharnaüm. Par contre, Nathanael, qui vivait à Cana en Galilée, ne connaissait pas Jésus. Philippe s’avança pour saluer ses amis, tandis que Nathanael se reposait à l’ombre d’un arbre sur le bord de la route. 137:2.4 Pierre prit Philippe à part et entreprit de lui expliquer que lui-même, André, Jacques et Jean étaient tous devenus des associés de Jésus dans le nouveau royaume ; il incita vivement Philippe à s’enrôler au service de la cause. Philippe se trouva dans une impasse. Que devait-il faire ? Finalement, André suggéra à Philippe : « Pourquoi ne pas demander au Maitre ? » 137:2.5 Philippe se rendit subitement compte que Jésus était réellement un grand homme, peut-être le Messie, et il décida de se conformer à la décision de Jésus en la matière. Il alla droit à lui et lui demanda : « Maitre, dois-je aller vers Jean ou me joindre à mes amis qui te suivent ? » Et Jésus répondit : « Suis-moi. » Philippe fut galvanisé par la certitude qu’il avait découvert le Libérateur. 137:2.6 Philippe fit alors signe au groupe de rester sur place, tandis qu’il courait annoncer sa décision à son ami Nathanael, resté en arrière sous le mûrier et réfléchissant à tout ce qu’il avait entendu au sujet de Jean le Baptiste, du royaume à venir et du Messie attendu. Philippe fit irruption dans cette méditation en s’écriant : « J’ai trouvé le Libérateur, celui dont Moïse et les prophètes ont parlé et que Jean a proclamé. » Nathanael leva les yeux et s’enquit : « D’où vient ce maitre ? » Et Philippe répliqua : « C’est Jésus de Nazareth, le fils de Joseph, le charpentier, venu plus récemment demeurer à Capharnaüm. » Alors Nathanael, quelque peu choqué, demanda : « Une chose aussi bonne peut-elle sortir de Nazareth ? » Philippe, le prenant par le bras, dit : « Viens et vois. » 137:2.7 Philippe conduisit Nathanael à Jésus, qui regarda en face avec bienveillance cet homme sincère qui doutait et dit : « Voici un véritable Israélite en qui il n’y a pas de fausseté. Suis-moi. » Nathanael se tourna vers Philippe et dit : « Tu as raison. Il est en vérité un conducteur d’hommes. Je le suivrai aussi si j’en suis digne. » Jésus fit un signe de tête affirmatif à Nathanael et répéta : « Suis-moi. » 137:2.8 Sans plus attendre, ils traversèrent le Jourdain, passèrent par le village de Naïn et arrivèrent tard, dans la soirée, à Nazareth. 137:2.9 Ils passèrent tous la nuit chez Joseph dans la maison d’enfance de Jésus. Les compagnons de Jésus ne comprirent pas très bien pourquoi leur maitre récemment découvert était si préoccupé de détruire complètement tous les vestiges de son écriture qui subsistaient dans la maison. 3. La visite à Capharnaüm 137:3.1 Le lendemain, Jésus envoya ses apôtres à Cana, car ils étaient tous invités au mariage d’une jeune fille très en vue de cette ville, tandis que lui-même se préparait à rendre une visite hâtive à sa mère à Capharnaüm. 137:3.5 Marie frémissait d’espérance. Elle croyait que la promesse de Gabriel était près de se réaliser. Elle s’attendait à voir bientôt toute la Palestine saisie et frappée de stupeur par la révélation miraculeuse de son fils en tant que roi surnaturel des Juifs. 137:3.6 Le lendemain mardi, ils allèrent tous à Cana pour le mariage de Naomie, qui devait avoir lieu le jour suivant. Malgré les avertissements réitérés de Jésus de ne parler de lui à personne « jusqu’à ce que l’heure du Père soit venue », ils persistèrent à répandre discrètement la nouvelle qu’ils avaient trouvé le Libérateur. Chacun d’eux s’attendait avec confiance à ce que Jésus assume pour la première fois son autorité messianique lors du prochain mariage à Cana. 137:3.7 Marie n’avait pas été aussi joyeuse depuis des années. Elle se rendit à Cana dans l’état d’esprit d’une reine-mère allant assister au couronnement de son fils. 4. Les noces de Cana 137:4.1 Le mercredi vers midi, près d’un millier de convives étaient arrivés à Cana, plus de quatre fois le nombre des invités aux noces. 137:4.4 Tôt dans l’après-midi, Marie appela Jacques, et ensemble ils s’enhardirent à interroger Jésus pour lui demander s’il voulait les mettre dans sa confidence et les renseigner sur le lieu et le moment de la cérémonie du mariage où il avait projeté de se manifester en tant que « l’être surnaturel ». Aussitôt qu’ils eurent abordé cette question avec Jésus, ils virent qu’ils avaient suscité son indignation caractéristique. Il répondit simplement : « Si vous m’aimez, ayez la patience de demeurer avec moi tandis que je suis au service de la volonté de mon Père qui est aux cieux. » Mais l’éloquence de son reproche résidait dans l’expression de son visage. 137:4.5 Jésus fut humainement très déçu par cette initiative de sa mère. C’était précisément l’une des choses qu’au cours de son récent isolement dans les collines, il avait décidé de ne pas faire. Durant plusieurs heures, Marie fut très déprimée. Elle dit à Jacques : « Je ne puis le comprendre. Que signifie tout cela ? N’y aura-t-il pas de fin à son étrange conduite ? » 137:4.7 Le père du marié était enchanté d’avoir l’honneur de compter le célèbre Galiléen parmi ses hôtes, mais, avant la fin du souper, les serviteurs lui apportèrent la nouvelle déconcertante que l’on se trouvait à court de vin. Lorsque le souper officiel fut terminé et que les invités commençaient à se répandre dans le jardin, la mère du marié fit à Marie la confidence que la provision de vin était épuisée. Marie lui répondit avec confiance : « Ne vous faites pas de souci – je vais parler à mon fils. Il nous aidera. » Et elle osa le faire, malgré le blâme reçu quelques heures auparavant. 137:4.8 Jésus se tenait seul dans un coin du jardin. Sa mère s’approcha de lui et dit : « Mon fils, ils n’ont plus de vin. » Et Jésus répondit : « Ma bonne mère, en quoi cela me concerne-t-il ? » Marie dit : « Mais je crois que ton heure est venue. Ne peux-tu nous aider ? » Jésus répliqua : « De nouveau, je déclare que je ne suis pas venu pour agir de cette manière. Pourquoi me déranges-tu encore avec de pareilles affaires ? » Alors, fondant en larmes, Marie le supplia : « Mais, mon fils, je leur ai promis que tu nous aiderais. Ne veux-tu, s’il te plait, faire quelque chose pour moi ? » Et Jésus dit alors : « Femme, pourquoi te permets-tu de faire de telles promesses ? Veille à ne pas recommencer. En toutes choses, il faut que nous servions la volonté du Père qui est aux cieux. » 137:4.9 Marie, la mère de Jésus, fut accablée ; elle était abasourdie ! Tandis qu’elle se tenait immobile devant lui et qu’un flot de larmes coulait sur son visage, le cœur humain de Jésus fut ému d’une profonde compassion pour la femme qui l’avait porté dans son sein. Il se pencha vers elle, posa tendrement sa main sur sa tête et lui dit : « Allons, allons, Maman Marie, ne te chagrine pas de mes paroles apparemment dures. Je ferais avec joie ce que tu me demandes si cela faisait partie de la volonté du Père… » Et Jésus s’arrêta court. Il hésitait. Marie parut avoir le sentiment qu’il se produisait quelque chose. Se relevant d’un bond, elle jeta ses bras autour du cou de Jésus, l’embrassa et se précipita dans la salle des serviteurs en leur disant : « Quoi que mon fils vous dise, faites-le. » Mais Jésus ne dit rien. 137:4.10 Marie dansait de joie. Elle ne savait pas comment le vin serait produit, mais elle croyait fermement avoir finalement persuadé son fils premier-né d’affirmer son autorité. 137:4.11 Il y avait, à proximité, six jarres de pierre remplies d’eau et contenant une centaine de litres chacune. L’agitation des serviteurs autour de ces énormes récipients de pierre, sous la direction active de sa mère, attira l’attention de Jésus. Il s’approcha et vit qu’ils en tiraient du vin à pleins brocs. 137:4.12 Jésus se rendait graduellement compte de ce qui était arrivé. De toutes les personnes présentes aux noces de Cana, c’est lui qui fut le plus surpris. Il se rappela comment l’Ajusteur l’avait prévenu que nulle puissance ou personnalité ne pouvait le priver de sa prérogative de créateur qui le rendait indépendant du temps. En cette occasion, des transformateurs de pouvoir, des médians et toutes les autres personnalités utiles étaient assemblés près de l’eau et des autres matériaux nécessaires ; en face du souhait exprimé par le Souverain Créateur de l’Univers, l’apparition immédiate de vin était inéluctable. La certitude de cet évènement était doublée par le fait que l’Ajusteur Personnalisé avait signifié que l’exécution du désir du Fils ne contrevenait en aucune manière à la volonté du Père. 137:4.13 Nulle loi de la nature ne fut modifiée, abrogée, ou même transcendée. À Cana, en cette occasion, les agents du Créateur firent du vin exactement comme ils le font par le processus naturel ordinaire, sauf qu’ils le firent indépendamment du temps et avec l’intervention d’agents suprahumains pour réunir dans l’espace les ingrédients chimiques nécessaires. 137:4.15 Lorsque les serviteurs tirèrent ce nouveau vin et l’apportèrent au garçon d’honneur « ordonnateur du festin », il le gouta puis appela l’époux en lui disant : « La coutume est de servir d’abord le bon vin et ensuite, quand les convives ont bien bu, on apporte le fruit inférieur de la vigne ; mais toi, tu as gardé le meilleur vin jusqu’à la fin des réjouissances. » 137:4.16 Marie et les disciples de Jésus se réjouirent grandement du miracle supposé, qu’ils croyaient avoir été accompli intentionnellement, mais Jésus se retira dans un coin abrité du jardin et s’engagea dans une brève et sérieuse méditation. 137:4.17 Jésus comprit alors pleinement qu’il devait se tenir constamment sur ses gardes, de crainte qu’en se laissant trop aller à la compassion et à la pitié, il ne devienne responsable d’autres incidents de cet ordre. Néanmoins, bien des évènements similaires se produisirent avant que le Fils de l’Homme eût quitté définitivement sa vie mortelle dans la chair. 5. Retour à Capharnaüm 137:5.1 Jésus, avec ses disciples-apôtres partit de très bonne heure, le lendemain matin, pour Capharnaüm. 137:5.2 Ce soir-là, après le souper, au foyer de Zébédée et de Salomé, Jésus tint l’une des plus importantes conférences de toute sa carrière terrestre. Seuls les six apôtres assistaient à cette réunion. Ces six hommes sélectionnés avaient voyagé avec Jésus, de Cana à Bethsaïde, en marchant pour ainsi dire sans fouler le sol. Ils vivaient dans l’attente et se passionnaient à l’idée d’avoir été choisis comme associés immédiats du Fils de l’Homme. Mais, lorsque Jésus se mit à leur expliquer clairement qui il était, ce que devait être sa mission sur la terre et comment elle risquait de se terminer, ils furent abasourdis. Ils ne pouvaient saisir ce qu’il leur racontait. Ils en restaient muets ; Pierre lui-même était écrasé au-delà de toute expression. Seul André, le profond penseur, osa répondre quelque chose aux recommandations de Jésus. Quand Jésus perçut qu’ils ne comprenaient pas son message, quand il vit que leurs idées sur le Messie juif étaient si complètement cristallisées, il les envoya se reposer. 137:5.3 Au cours des longues heures de cette nuit de méditation, Jésus en vint à comprendre clairement qu’il ne pourrait jamais amener ses disciples à le voir sous un autre jour que celui du Messie longtemps attendu. Enfin, il reconnut qu’il n’y avait pas moyen de lancer son message au sujet du royaume autrement qu’en accomplissant la prédiction de Jean et en tant que celui que les Juifs cherchaient. Jamais plus il ne nia formellement qu’il était le Messie. Il décida de laisser à la volonté du Père le soin de débrouiller, en fin de compte, cette situation compliquée. 137:5.4 Le lendemain matin, Jésus rejoignit ses amis au déjeuner, mais ils formaient un groupe sans entrain. Il s’entretint avec eux et, à la fin du repas, il les groupa autour de lui en disant : « Vous avez entendu Jean dire qu’il était venu préparer le chemin du royaume. Il convient donc que nous attendions l’achèvement des prédications de Jean. Quand le précurseur du Fils de l’Homme aura achevé son œuvre, nous commencerons à proclamer la bonne nouvelle du royaume. » Il ordonna à ses apôtres de retourner à leurs filets, tandis que lui-même se préparait à accompagner Zébédée au chantier naval. 7. Quatre mois de formation 137:7.1 Durant quatre longs mois – mars, avril, mai et juin – ce temps d’attente se prolongea. Jésus tint plus de cent réunions longues et sérieuses, mais gaies et joyeuses, avec ces six associés et son propre frère Jacques. 137:7.2 Ce temps d’attente mit tout le groupe de croyants à rude épreuve. Rien, absolument rien de miraculeux ne se produisait. Jour après jour, ils vaquaient à leurs travaux coutumiers et, nuit après nuit, ils s’asseyaient aux pieds de Jésus. Le groupe était cimenté par l’incomparable personnalité du Maitre et par les paroles de grâce qu’il leur adressait soir après soir. 137:7.14 Tandis que Jésus et ses sept compagnons s’attardaient ainsi avant de s’engager dans leur prédication publique active, ils passaient deux soirées par semaine à la synagogue à étudier les Écritures hébraïques. Quelques années plus tard, après des périodes de travail intensif en public, les apôtres regardèrent rétrospectivement ces quatre mois comme les plus précieux et les plus profitables dans toute leur association avec le Maitre. Jésus enseigna à ces hommes tout ce qu’ils pouvaient assimiler. Il ne commit pas la faute de les instruire à l’excès. 8. Sermon sur le royaume 137:8.1 Le 22 juin, jour de sabbat, peu avant le départ de son groupe pour sa première tournée de prédication, et une dizaine de jours après l’emprisonnement de Jean, Jésus occupa la chaire de la synagogue pour la deuxième fois depuis qu’il avait amené ses apôtres à Capharnaüm. 137:8.2 Quelques jours avant le prêche de ce sermon sur « le Royaume », tandis que Jésus travaillait au chantier naval, Pierre lui apporta la nouvelle de l’arrestation de Jean. Jésus déposa une fois de plus ses outils, enleva son tablier et dit à Pierre : « L’heure du Père a sonné. Préparons-nous à proclamer l’évangile du royaume. » 137:8.3 Ce mardi 18 juin de l’an 26 fut le dernier jour où Jésus travailla à un établi de charpentier. Le lendemain, Jésus envoya son frère Jacques demander le privilège de prendre la parole dans la synagogue lors du prochain sabbat. Le chef de la synagogue fut très heureux que Jésus veuille bien de nouveau diriger le service. 137:8.4 Avant que Jésus ne prêchât son mémorable sermon sur le royaume de Dieu, premier effort ostensible de sa carrière publique, il lut, dans les Écritures, les passages suivants : « Vous serez pour moi un royaume de prêtres, un peuple saint, Yahweh est notre juge, Yahweh est notre législateur, Yahweh est notre roi ; il nous sauvera. » 137:8.5 Quand Jésus eut fini de lire, il dit : 137:8.6 « Je suis venu proclamer l’établissement du royaume du Père. Et ce royaume inclura les âmes adoratrices des Juifs et des Gentils, des riches et des pauvres, des hommes libres et des esclaves, car mon Père ne fait pas acception de personne ; son amour et sa miséricorde s’étendent sur tous. 137:8.7 « Le Père qui est aux cieux envoie son esprit habiter le mental des hommes. De même, quand j’aurai achevé mon œuvre terrestre, l’Esprit de Vérité sera répandu sur toute chair. L’esprit de mon Père et l’Esprit de Vérité vous établiront dans le royaume à venir de compréhension spirituelle et de droiture divine. Mon royaume n’est pas de ce monde. Le Fils de l’Homme ne conduira pas des armées à la bataille pour établir un trône de pouvoir ou un royaume de gloire temporelle. Les enfants de ce monde luttent pour établir et agrandir les royaumes de ce monde, mais mes disciples entreront dans le royaume des cieux grâce à leurs décisions morales et à leurs victoires en esprit ; et, quand ils y pénètreront, ils y trouveront la joie, la droiture et la vie éternelle. 137:8.8 « Quiconque cherche d’abord à entrer dans le royaume, et s’efforce ainsi d’acquérir une noblesse de caractère semblable à celle de mon Père, possédera bientôt tout ce qui est nécessaire. Mais je vous le dis en toute franchise : à moins de chercher à entrer dans le royaume avec la foi et la confiance d’un petit enfant, vous n’y serez admis d’aucune façon. 137:8.9 « Ne vous laissez pas tromper par ceux qui viennent vous dire : le royaume est ici ou le royaume est là, car le royaume de mon Père ne concerne pas les choses visibles et matérielles. Ce royaume est déjà maintenant parmi vous, car là où l’esprit de Dieu enseigne, là où il guide l’âme de l’homme, là est en réalité le royaume des cieux. Et ce royaume de Dieu est droiture, paix et joie dans le Saint-Esprit. 137:8.10 « Jean vous a en vérité baptisés en signe de repentance et pour la rémission de vos péchés, mais, quand vous entrerez dans le royaume céleste, vous recevrez le baptême du Saint-Esprit. 137:8.11 « Dans le royaume de mon Père, il n’y aura ni Juifs ni Gentils, mais seulement ceux qui cherchent la perfection par le service, car je déclare que quiconque veut être grand dans le royaume de mon Père doit d’abord devenir le serviteur de tous. Si vous acceptez de servir vos semblables, vous siégerez avec moi dans mon royaume, de même que je siégerai bientôt auprès de mon Père dans son royaume pour avoir servi dans la similitude de la créature. 137:8.14 « Je suis venu prêcher la bonne nouvelle du royaume. Quoi qu’il vous en coute en biens matériels, quel que soit le prix que vous aurez payé pour entrer dans le royaume des cieux, vous recevrez en ce monde beaucoup plus que l’équivalent en joie et en avancement spirituel, et la vie éternelle dans l’âge à venir. 137:8.16 « Tous ceux qui entrent dans le royaume des cieux deviendront fils de Dieu, et, dans les temps à venir aussi, ils s’élèveront jusqu’au Père. Je ne suis pas venu appeler les prétendus justes, mais les pécheurs et tous ceux qui ont faim et soif de la droiture de la perfection divine. 137:8.17 « Jean est venu, prêchant la repentance pour vous préparer au royaume ; maintenant, je viens, proclamant que la foi, le don de Dieu, est le prix à payer pour entrer dans le royaume des cieux. Il vous suffit de croire que mon Père vous aime d’un amour infini, et dès lors vous vous trouvez dans le royaume de Dieu. » 137:8.18 Après avoir ainsi parlé, Jésus s’assit. Tous ceux qui l’entendirent furent étonnés de ses paroles. Ses disciples s’émerveillaient. Mais le peuple n’était pas prêt à recevoir la bonne nouvelle de la bouche de cet homme-Dieu. Fascicule 138. La formation des messagers du royaume 138:0.1 Après avoir prêché le sermon sur « le Royaume », Jésus réunit ses six apôtres le même après-midi et commença à leur exposer ses plans pour visiter les villes situées autour et aux environs de la mer de Galilée. Ses frères Jacques et Jude furent très froissés de n’avoir pas été convoqués à cette conférence. Jusque-là, ils s’étaient considérés comme faisant partie du cercle intérieur des associés de Jésus. Mais Jésus entendait n’introduire aucun de ses proches parents dans ce corps de directeurs apostoliques du royaume. Le fait de ne pas inclure Jacques et Jude parmi les quelques élus, ainsi que son apparente indifférence pour sa mère depuis l’épisode de Cana, fut le point de départ d’un abime toujours plus profond entre Jésus et sa famille. Cette situation continua durant tout son ministère public – ils furent tout près de le rejeter – et ces différends ne furent complètement aplanis qu’après sa mort et sa résurrection. Sa mère oscillait constamment entre des attitudes fluctuantes de foi et d’espérance, et des réactions émotives croissantes de déception, d’humiliation et de désespoir. Seule Ruth, la plus jeune, demeurait indéfectiblement fidèle à son frère-père. 138:0.2 Jusqu’après la résurrection, la famille entière de Jésus participa très peu à son ministère. 1. Instructions finales 138:1.1 Le lendemain, dimanche 23 juin de l’an 26, Jésus communiqua aux six ses instructions finales. Il leur ordonna de partir deux par deux pour répandre la bonne nouvelle du royaume. Il leur défendit de baptiser. Il leur déconseilla de prêcher en public, mais leur expliqua que, plus tard, il leur permettrait de prêcher en public. Pour l’instant et pour bien des raisons, il désirait les voir acquérir une expérience pratique dans leurs rapports personnels avec leurs semblables. Jésus se proposait de consacrer leur première tournée entièrement à un travail personnel. Bien que cette décision apportât une certaine déception aux apôtres, ils percevaient, au moins en partie, les raisons qui poussaient Jésus à commencer ainsi la proclamation du royaume ; ils partirent avec courage et un enthousiasme confiant. 138:1.2 Avant le début de ces deux premières semaines de service, Jésus leur annonça qu’il désirait ordonner douze apôtres pour continuer le travail du royaume après son départ, et il autorisa chacun d’eux à choisir, parmi ses premiers convertis, un homme destiné à faire partie du corps apostolique qu’il voulait constituer. 138:1.4 Il avait été convenu que les six devraient travailler deux semaines, après quoi ils devraient revenir pour une conférence à la maison de Zébédée. 2. Le choix des six 138:2.1 Cette première tournée missionnaire des six fut éminemment réussie. Ils découvrirent tous la grande valeur du contact direct et personnel avec les hommes. Ils revinrent vers Jésus bien plus conscients du fait qu’après tout, la religion est purement et totalement une affaire d’expérience personnelle. Ils commencèrent à sentir combien les gens du peuple avaient soif d’entendre des paroles de consolation religieuse et d’encouragement spirituel. Lorsqu’ils se rassemblèrent autour de Jésus, ils voulurent tous parler à la fois, mais André prit le commandement et les appela l’un après l’autre pour faire leur rapport officiel au Maitre et proposer les six nouveaux apôtres de leur choix. 138:2.2 Après que chacun eut présenté son candidat, Jésus demanda à tous les autres d’entériner les nominations par un vote ; ainsi, les six nouveaux apôtres furent officiellement acceptés à l’unanimité par les six anciens. Ensuite, Jésus annonça qu’ils iraient tous rendre visite aux postulants afin de leur confirmer l’appel au service. 138:2.3 Les six apôtres nouvellement choisis étaient : 138:2.4 1. Matthieu Lévi, receveur des douanes de Capharnaüm, qui avait son bureau juste à l’est de la ville, en bordure de Batanée. Il avait été choisi par André. 138:2.5 2. Thomas Didyme, un pêcheur de Tarichée, jadis charpentier et maçon à Gadara. Il avait été choisi par Philippe. 138:2.6 3. Jacques Alphée, pêcheur et fermier à Khérésa, avait été choisi par Jacques Zébédée. 138:2.7 4. Judas Alphée, frère jumeau de Jacques Alphée, et également pêcheur, avait été choisi par Jean Zébédée. 138:2.8 5. Simon Zélotès occupait un poste élevé dans l’organisation patriotique des zélotes, poste qu’il abandonna pour se joindre aux apôtres de Jésus. Avant de faire partie des zélotes, Simon était commerçant. Il fut choisi par Pierre. 138:2.9 6. Judas Iscariot était le fils unique de parents juifs fortunés vivant à Jéricho. Il s’était attaché à Jean le Baptiste, et ses parents sadducéens l’avaient désavoué. Il cherchait un emploi dans ces parages quand les apôtres de Jésus le rencontrèrent. Nathanael l’invita à se joindre à eux principalement à cause de son expérience financière. Judas Iscariot était le seul Judéen parmi les douze apôtres. 138:2.10 Jésus passa une journée entière avec les six, répondant à leurs questions et écoutant les détails de leurs comptes rendus, car ils avaient de nombreuses expériences intéressantes et profitables à raconter. Ils percevaient maintenant la sagesse du plan du Maitre les envoyant évangéliser d’une manière discrète et personnelle avant de se lancer dans des efforts publics plus ambitieux. 6. La semaine de formation intensive 138:6.1 La semaine suivante fut consacrée à un programme de formation intensive. Chaque jour, les six nouveaux apôtres furent confiés aux soins de ceux qui les avaient respectivement recrutés, pour récapituler tout ce qu’ils avaient appris et expérimenté, afin de les préparer à œuvrer pour le royaume. Les six premiers apôtres passaient soigneusement en revue, au profit des six nouveaux, les enseignements antérieurement donnés par Jésus. Le soir, ils se rassemblaient tous dans le jardin de Zébédée pour être instruits par Jésus. 138:6.2 Ce fut alors que Jésus institua le jour de congé du milieu de la semaine pour le repos et la récréation. Ils poursuivirent ce plan de détente, un jour par semaine, durant le reste de la vie matérielle de Jésus. En règle générale, ils ne vaquaient pas à leurs occupations régulières le mercredi. 7. Une nouvelle déception 138:7.1 Simon Pierre, Jacques Zébédée et Judas Iscariot vinrent lui parler en privé. Prenant Jésus à part, Pierre s’enhardit jusqu’à lui dire : « Maitre, nous venons, à la demande de nos compagnons, nous enquérir si le moment n’est pas maintenant venu d’entrer dans le royaume. Vas-tu proclamer le royaume à Capharnaüm, ou bien irons-nous jusqu’à Jérusalem ? Et quand saurons-nous chacun les postes que nous devrons occuper auprès de toi dans l’établissement du royaume… » Et Pierre aurait continué à poser d’autres questions, mais Jésus leva une main réprobatrice et l’arrêta ; et, faisant signe d’approcher aux autres apôtres qui attendaient dans le voisinage, il leur dit : « Mes petits enfants, combien de temps vous supporterai-je ? Ne vous ai-je pas expliqué que mon royaume n’est pas de ce monde ? Je vous ai maintes fois dit que je ne suis pas venu siéger sur le trône de David ; alors, comment se fait-il que vous me demandiez la place que chacun de vous occupera dans le royaume du Père ? Ne pouvez-vous percevoir que je vous ai appelés comme ambassadeurs d’un royaume spirituel ? Ne comprenez-vous pas que bientôt, très bientôt, vous aurez à me représenter dans le monde et à proclamer le royaume, de même que je représente maintenant mon Père qui est aux cieux ? Est-il possible que je vous aie choisis et instruits comme messagers du royaume, et que pourtant vous ne compreniez ni la nature ni la signification de ce royaume à venir, où Dieu prédominera dans le cœur des hommes ? » 138:7.2 Une fois de plus, ses compagnons furent choqués et abasourdis. Jésus les renvoya deux par deux pour prier, leur demandant de venir le retrouver à midi. En ce matin décisif, chacun d’eux chercha à trouver Dieu, et chacun s’efforça d’encourager et d’affermir son compagnon, puis ils revinrent vers Jésus comme celui-ci le leur avait recommandé. 138:7.4 Jésus leur demanda alors combien à eux tous ils avaient d’argent ; il s’enquit aussi des dispositions qu’ils avaient prises pour leurs familles. Lorsqu’il fut clair qu’ils avaient à peine assez de fonds pour s’entretenir pendant deux semaines, Jésus dit : « Ce n’est pas la volonté de mon Père que nous commencions à travailler dans ces conditions. Nous allons rester ici quinze jours près de la mer et pêcher ou faire les travaux manuels que nous trouverons. Entretemps, sous la direction d’André, premier apôtre choisi, vous vous organiserez de manière à vous procurer tout ce dont vous aurez besoin dans votre futur ministère, aussi bien dans votre présent travail personnel que dans la période ultérieure, où je vous conférerai l’ordination pour prêcher l’évangile et instruire les croyants. » Ils furent tous grandement ragaillardis par ces paroles ; c’était la première fois que Jésus leur indiquait, d’une manière claire et positive, son intention d’entreprendre plus tard des efforts publics plus dynamiques et plus spectaculaires. 138:7.5 Les apôtres passèrent le reste de la journée à mettre au point leur organisation et à se procurer bateaux et filets pour aller pêcher le lendemain matin, car ils avaient tous décidé de se consacrer à la pêche. 138:7.6 Jésus enjoignit aux apôtres de se consacrer à la pêche durant deux semaines et ajouta : « Ensuite, vous partirez pour devenir pêcheurs d’hommes. » Ils se séparèrent en trois groupes, Jésus accompagnant, chaque nuit, un groupe différent. 138:7.7 Ce plan, consistant à pêcher deux semaines et à sortir ensuite deux semaines pour faire du travail personnel en faveur du royaume, fut suivi pendant plus de cinq mois jusqu’à la fin de cette année 26. 8. Premiers travaux des douze 138:8.6 Les apôtres eurent des moments merveilleux pendant ces cinq ou six mois, durant lesquels ils travaillèrent, une quinzaine sur deux, comme pêcheurs, gagnant ainsi assez d’argent pour subvenir à leurs besoins sur le terrain et pouvoir consacrer la quinzaine suivante au travail missionnaire du royaume. 138:8.7 Les gens du peuple s’émerveillaient des enseignements et du ministère de Jésus et de ses apôtres. Les rabbins avaient depuis longtemps enseigné aux Juifs que les ignorants ne pouvaient être ni pieux ni justes. Or, les apôtres de Jésus étaient à la fois pieux et justes, et pourtant ils ignoraient allègrement une bonne partie de la science des rabbins et de la sagesse du monde. 138:8.9 Les disciples apprirent de bonne heure que le Maitre avait un profond respect et une estime compatissante pour chaque être humain qu’il rencontrait. Il s’arrêtait au milieu d’un profond exposé pour sortir sur la route et dire quelques mots d’encouragement à une passante chargée du fardeau de son corps et de son âme. Il s’interrompait au milieu d’une importante conférence avec ses apôtres pour fraterniser avec un enfant importun. Rien ne semblait jamais aussi important à Jésus que l’humain individuel qui pouvait se trouver en sa présence immédiate. Il était maitre et éducateur, mais plus encore – il était aussi un ami et un proche, un camarade compréhensif. 138:8.11 Les apôtres furent d’abord choqués par la manière dont il traitait les femmes, mais ils s’y accoutumèrent très tôt. Il leur expliqua clairement que, dans le royaume, il fallait accorder aux femmes des droits égaux à ceux des hommes. 9. Cinq mois d’essai 138:9.1 Ces cinq mois de travail avec Jésus conduisirent ces apôtres, tous autant qu’ils étaient, à le considérer comme le meilleur ami qu’ils eussent au monde. Ce fut ce sentiment humain, et non ses enseignements magnifiques ou ses actes merveilleux, qui les maintint unis jusqu’après la résurrection et le renouvellement de la proclamation de l’évangile du royaume. 138:9.3 Vers la fin de cette période, les douze avaient élaboré des plans assez satisfaisants pour l’entretien de leurs familles respectives. La plupart des apôtres étaient mariés, certains avaient plusieurs enfants, mais, pour le soutien de leur foyer, ils avaient pris des dispositions telles qu’avec une légère assistance des fonds apostoliques, ils pouvaient consacrer toute leur énergie à l’œuvre du Maitre sans avoir à se soucier du bien-être financier de leur famille. 10. L’organisation des douze 138:10.1 Les apôtres s’organisèrent de bonne heure de la manière suivante : 138:10.2 1. André, le premier choisi, fut nommé président et directeur général des douze. 138:10.3 2. Pierre, Jacques et Jean furent désignés comme compagnons personnels de Jésus. 138:10.4 3. Philippe devint l’intendant du groupe. Il avait la charge d’assurer le ravitaillement. 138:10.5 4. Nathanael veillait aux besoins des familles des douze. 138:10.6 5. Matthieu était l’agent comptable du corps apostolique. Il devait veiller à l’équilibre du budget et à l’alimentation de la trésorerie. 138:10.7 6. Thomas était l’organisateur de l’itinéraire. 138:10.8 7. Jacques et Judas, les fils jumeaux d’Alphée, furent affectés au contrôle des multitudes. 138:10.9 8. Simon Zélotès reçut la responsabilité des récréations et des divertissements. 138:10.10 9. Judas Iscariot fut nommé trésorier. Fascicule 139. Les douze apôtres 139:0.3 Ne commettez pas l’erreur de considérer les apôtres comme complètement ignorants et dépourvus d’instruction. Tous, sauf les jumeaux Alphée, étaient diplômés des écoles des synagogues, ayant reçu une formation complète dans les Écritures hébraïques et la plupart des connaissances courantes de l’époque. Sept d’entre eux étaient diplômés des écoles de la synagogue de Capharnaüm, et il n’existait pas de meilleure école juive dans toute la Galilée. 1. André, le premier choisi 139:1.1 André, président du corps apostolique du royaume, naquit à Capharnaüm. Il était l’ainé d’une famille de cinq – lui-même, son frère Simon et trois sœurs. Son défunt père avait été un associé de Zébédée dans une affaire de séchage de poisson à Bethsaïde, le port de pêche de Capharnaüm. Lorsqu’André devint apôtre, il n’était pas marié, mais il vivait chez son frère marié Simon Pierre. Ils étaient tous deux pêcheurs et associés de Jacques et Jean, fils de Zébédée. 139:1.2 En 26, où il fut choisi comme apôtre, André avait 33 ans, un an de plus que Jésus et il était le plus âgé des apôtres. 139:1.3 André était un bon organisateur, mais encore meilleur administrateur. 139:1.4 Bien qu’il ne fût pas bon prédicateur, André faisait un travail personnel efficace. 139:1.6 André et Pierre étaient fort dissemblables de caractère et de tempérament, mais il faut inscrire éternellement à leur crédit qu’ils s’entendaient magnifiquement. 139:1.9 Très tôt après l’ascension céleste de Jésus, André commença à écrire un récit personnel des dires et des actes de son Maitre disparu. Après la mort d’André, on fit d’autres copies de ce récit privé, qui circulèrent largement parmi les premiers éducateurs de l’Église chrétienne. Les notes officieuses d’André furent ultérieurement corrigées, amendées, adultérées et complétées, jusqu’à faire un récit assez continu de la vie terrestre du Maitre. 139:1.12 Quand les persécutions ultérieures dispersèrent les apôtres hors de Jérusalem, André voyagea en Arménie, en Asie Mineure et en Macédoine. Et, après avoir amené au Royaume des milliers de gens, il fut finalement arrêté et crucifié à Patras, en Achaïe. 2. Simon Pierre 139:2.1 Lorsque Simon se joignit aux apôtres, il avait trente ans. Il était marié, avait trois enfants et vivait à Bethsaïde près de Capharnaüm. Son frère André et la mère de sa femme vivaient avec lui. Pierre et André étaient tous deux associés pour la pêche aux fils de Zébédée. 139:2.3 Simon Pierre était un impulsif, un optimiste. Il avait grandi en se permettant de manifester librement de vigoureux sentiments. Il se mettait constamment en difficulté parce qu’il persistait à parler sans réfléchir. 139:2.4 Pierre était un orateur disert, éloquent et théâtral. Par nature, il était aussi un entraineur d’hommes doué d’inspiration, un penseur rapide, mais sans raisonnements profonds. 139:2.7 Pierre fut le premier apôtre de Jésus à se mettre en avant pour défendre l’œuvre de Philippe chez les Samaritains et celle de Paul chez les Gentils. Cependant, plus tard à Antioche, il se rétracta lorsqu’il fut confronté avec des judaïsants qui le ridiculisaient ; il se retira temporairement de chez les Gentils, sans autre résultat que d’attirer sur sa tête le désaveu intrépide de Paul. 139:2.9 Il était le plus remarquable prédicateur des douze. Il contribua plus que n’importe qui, sauf Paul, à établir le royaume et, en l’espace d’une génération, à envoyer ses messagers aux quatre coins de la terre. 139:2.11 Après avoir quitté Jérusalem, et avant que Paul ne devînt l’esprit dirigeant dans les Églises chrétiennes des Gentils, Pierre voyagea énormément, visitant toutes les Églises depuis Babylone jusqu’à Corinthe. Il rendit visite et apporta même son ministère à beaucoup d’Églises fondées par Paul. Bien que Pierre et Paul fussent très différents de tempérament et d’éducation, et même du point de vue théologique, ils travaillèrent harmonieusement ensemble, durant leurs dernières années, à constituer les Églises. 139:2.14 L’épouse de Pierre était une femme très capable. Pendant des années, elle travailla utilement en tant que membre du corps évangélique féminin et, lorsque Pierre fut chassé de Jérusalem, elle l’accompagna dans toutes ses visites aux Églises et dans tous ses voyages missionnaires. Le jour où son illustre mari perdit la vie, elle fut jetée en pâture aux bêtes féroces dans l’arène de Rome. 139:2.15 Il considéra qu’on lui faisait un grand honneur lorsque ceux qui s’étaient emparés de lui l’informèrent qu’il devait mourir comme son Maitre était mort – sur la croix. C’est ainsi que Simon Pierre fut crucifié à Rome. 3. Jacques Zébédée 139:3.1 Jacques, l’ainé des deux apôtres fils de Zébédée avait trente ans quand il devint apôtre. Il était marié, avait quatre enfants et vivait près de ses parents à Behtsaïde, faubourg de Capharnaüm. Il était pêcheur et exerçait son métier en compagnie de son jeune frère Jean, et en association avec André et Simon. 139:3.2 Sauf pour ces accès périodiques de colère, la personnalité de Jacques ressemblait beaucoup à celle d’André. Il n’avait ni la discrétion, ni la perspicacité d’André pour scruter la nature humaine, mais il parlait beaucoup mieux que lui en public. Après Pierre, et peut-être Matthieu, Jacques était le meilleur tribun parmi les douze. 139:3.3 Bien que Jacques ne fût aucunement maussade, il pouvait être tranquille et taciturne un jour, puis le lendemain un très bon causeur et conteur d’histoires. 139:3.4 Le trait le plus remarquable de la personnalité de Jacques était son aptitude à voir tous les aspects d’un problème. Il était celui des douze qui fut le plus près de saisir l’importance et la signification réelles de l’enseignement de Jésus. 139:3.5 La mort prématurée de Jacques modifia considérablement le caractère véhément de son jeune frère Jean. 139:3.8 Jacques fut donc le premier des douze à sacrifier sa vie sur le nouveau front de bataille du royaume. Hérode Agrippa redoutait Jacques plus que tous les autres apôtres. En vérité, Jacques était souvent tranquille et silencieux, mais il était courageux et résolu quand ses convictions étaient stimulées et mises au défi. 4. Jean Zébédée 139:4.1 Lorsque Jean devint apôtre, il avait vingt-quatre ans et il était le plus jeune des douze. Il était célibataire et vivait avec ses parents à Bethsaïde. Il était pêcheur et travaillait avec son frère Jacques en association avec André et Pierre. 139:4.5 Le trait le plus notable du caractère de Jean était le fait qu’on pouvait lui faire confiance. Il était prompt et courageux, fidèle et dévoué. Son plus grand défaut était sa vanité caractéristique. 139:4.6 Ce « fils du tonnerre » devint « l’apôtre de l’amour ». À Éphèse, quand le vieil évêque qu’il était devenu ne pouvait plus se tenir debout en chaire et prêcher, il devait être porté à l’église sur une chaise et, quand, à la fin du service, on lui demandait de dire quelques mots pour les croyants, pendant des années il se borna à répéter : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres. » 139:4.7 Jean était peu loquace, sauf quand il perdait son sang-froid. Il pensait beaucoup, mais parlait peu. Avec l’âge, son humeur devint plus contrôlée et il se domina mieux, mais il ne surmonta jamais sa répugnance à parler. 139:4.11 Ce fils de Zébédée fut très étroitement associé à Pierre dans les premières activités du mouvement chrétien et devint l’un des principaux soutiens de l’Église de Jérusalem. 139:4.12 Plusieurs années après le martyre de Jacques, Jean épousa la veuve de son frère. L’une de ses petites-filles affectueuses s’occupa de lui durant les vingt dernières années de sa vie. 139:4.13 Jean fut emprisonné plusieurs fois et banni pour quatre ans dans l’Ile de Patmos, jusqu’à ce qu’un nouvel empereur prit le pouvoir à Rome. Les années passant, Jean ainsi que Jacques, le frère du Seigneur, apprirent à pratiquer une sage conciliation quand ils comparaissaient devant les magistrats civils. Ils découvrirent « qu’une réponse douce détourne la fureur ». Ils apprirent également à présenter l’Église comme une « fraternité spirituelle consacrée au service social de l’humanité », plutôt que comme « le royaume des cieux ». Ils enseignèrent le service par amour plutôt que le pouvoir souverain – avec royaume et roi. 139:4.14 Durant son exil temporaire à Patmos, Jean écrivit l’Apocalypse, que vous possédez actuellement sous une forme abrégée et déformée. Ce livre de la révélation contient les vestiges d’une grande révélation dont de nombreuses parties furent perdues et d’autres supprimées après leur rédaction par Jean. Elle n’est conservée que sous forme fragmentaire et adultérée. 139:4.15 Jean voyagea beaucoup, travailla sans cesse et s’installa à Éphèse après être devenu évêque des Églises d’Asie. Alors qu’il était à Éphèse, âgé de 99 ans, il guida son collaborateur Nathan dans la rédaction de ce que l’on appelle « l’Évangile selon Jean ». Jean Zébédée mourut de mort naturelle à Éphèse en 103, âgé de cent-un ans. 5. Philippe le curieux 139:5.2 Philippe avait 27 ans quand il se joignit aux apôtres ; il s’était marié récemment, mais n’avait pas encore d’enfants. Le surnom que les apôtres lui donnèrent signifiait « curiosité ». Il était quelqu’un d’ordinaire et de terre à terre. 139:5.5 Le point fort de Philippe était son caractère méthodique digne de confiance. Le point faible de sa formation était son manque total d’imagination. Il était l’homme moyen typique et ordinaire. 139:5.8 L’intendant apostolique ne parlait pas bien en public, mais, en tête à tête, il était très persuasif et obtenait de très bons résultats. Il ne se décourageait pas facilement. Il travaillait avec persévérance et grande ténacité dans tout ce qu’il entreprenait. 139:5.10 Philippe continua son travail durant les heures éprouvantes de la mort du Maitre, participa à la réorganisation des douze et fut le premier à partir pour gagner des âmes au royaume en dehors de la communauté juive immédiate. Il réussit fort bien dans son œuvre auprès des Samaritains et dans tous ses travaux ultérieurs en faveur de l’évangile. 139:5.11 La femme de Philippe, qui était un membre efficace du corps évangélique féminin, s’associa activement à son mari dans son œuvre après qu’ils eurent fui les persécutions de Jérusalem. Elle était intrépide. Elle se tint au pied de la croix de Philippe et l’encouragea à proclamer la bonne nouvelle même à ses meurtriers. Quand les forces de Philippe faiblirent, elle commença à raconter l’histoire du salut par la foi en Jésus, et ne fut réduite au silence qu’au moment où les Juifs furieux se ruèrent sur elle et la lapidèrent à mort. Leur fille ainée Léa poursuivit leur œuvre et devint, plus tard, la célèbre prophétesse d’Hiérapolis. 6. L’honnête Nathanael 139:6.2 Lorsque Nathanael se joignit aux apôtres, il avait vingt-cinq ans et était le plus jeune du groupe après Jean. Nathanael était le dernier d’une famille de sept enfants ; il était célibataire et le seul soutien de parents âgés et infirmes, avec lesquels il vivait à Cana. Nathanael et Judas Iscariot étaient les deux hommes les plus instruits parmi les douze. Nathanael avait songé à s’établir commerçant. 139:6.3 Il était à la fois honnête et sincère ; le point faible de son caractère était son orgueil ; il était très fier de sa famille, de sa ville, de sa réputation et de sa nation. Mais, avec ses propres préjugés, Nathanael avait un penchant à aller aux extrêmes. Il avait tendance à préjuger des individus selon ses opinions personnelles. 139:6.4 Sous bien des rapports, Nathanael était le génie original des douze. Il était le philosophe et le rêveur apostolique, mais un rêveur d’une espèce très pratique. Il alternait entre des moments de profonde philosophie et des périodes d’humour rare et drolatique. 139:6.7 Nathanael avait la charge de veiller sur les familles des douze. Il était souvent absent des conseils apostoliques, car, lorsqu’il apprenait que la maladie ou un évènement sortant de l’ordinaire était survenu à l’une des personnes à sa charge, il ne perdait pas de temps pour se rendre au foyer en question. Les douze vivaient en sécurité, sachant que le bien-être des leurs était en bonnes mains, grâce à Nathanael. 139:6.9 Le père de Nathanael (Bartholomé) mourut peu après la Pentecôte. Ensuite, l’apôtre se rendit en Mésopotamie et aux Indes pour proclamer la bonne nouvelle du royaume et baptiser les croyants. Nathanael mourut aux Indes. 7. Matthieu Lévi 139:7.1 Matthieu appartenait à une famille de collecteurs d’impôts, ou publicains ; il était lui-même receveur des douanes à Capharnaüm, où il habitait. Il avait trente-et-un ans, était marié et avait quatre enfants. Il possédait une petite fortune et se trouvait le seul membre du corps apostolique disposant de quelques ressources. Il était un homme d’affaires capable, s’adaptant bien à tous les milieux sociaux, il était doué de l’aptitude à se faire des amis et à bien s’entendre avec toutes sortes de personnes. 139:7.3 Le point fort de Lévi était sa dévotion de tout cœur à la cause. La faiblesse de Matthieu était sa conception matérialiste et à courte vue de la vie, mais, à mesure que les mois s’écoulaient, il fit de grands progrès dans ce domaine. 139:7.5 Il fut l’un des apôtres qui prirent d’amples notes sur l’enseignement de Jésus. Ces notes servirent plus tard de base à la rédaction par Isadore des paroles et actes de Jésus, ultérieurement connue sous le nom d’Évangile selon Matthieu. 139:7.8 Matthieu recevait des dons librement offerts par des disciples croyants et des auditeurs directs de l’enseignement du Maitre, mais il ne sollicita jamais ouvertement la contribution des foules. Il accomplit tout son travail financier d’une manière tranquille et personnelle, et se procura la majeure partie de l’argent parmi la classe relativement aisée des croyants engagés. Il consacra pratiquement la totalité de sa modeste fortune au travail du Maitre et de ses apôtres, mais ils ne connurent jamais sa générosité, sauf Jésus qui était au courant de tout. Matthieu hésitait à contribuer ouvertement aux fonds apostoliques, de crainte que Jésus et ses collaborateurs ne risquent de considérer son argent comme souillé ; en conséquence, il fit beaucoup de dons au nom d’autres croyants. 139:7.10 Quand les persécutions amenèrent les croyants à quitter Jérusalem, Matthieu se dirigea vers le nord, prêchant l’évangile du royaume et baptisant les croyants. Ses anciens associés apostoliques perdirent le contact avec lui, mais il continua à prêcher et à baptiser en Syrie, en Cappadoce, en Galatie, en Bithynie et en Thrace. Ce fut en Thrace, que certains Juifs incroyants conspirèrent avec les soldats romains pour consommer sa mort. 8. Thomas Didyme 139:8.2 Lorsque Thomas se joignit aux apôtres, il avait 29 ans, était marié et avait quatre enfants. Il avait jadis été charpentier et maçon, mais plus récemment il était devenu pêcheur. Il résidait à Tarichée. Il avait peu d’instruction, mais il possédait un mental pénétrant et qui raisonnait bien. Il était le fils d’excellents parents qui vivaient à Tibériade. Parmi les douze, Thomas était le seul à posséder un mental vraiment analytique ; il était l’homme réellement scientifique du groupe apostolique. 139:8.3 La vie de famille de Thomas avait débuté d’une façon malheureuse ; ses parents n’étaient pas entièrement heureux dans leur vie conjugale, et cela se répercuta dans la vie d’adulte de Thomas. Il grandit avec un caractère désagréable et querelleur. Thomas avait aussi une tendance à la suspicion qui rendait très difficile de s’entendre paisiblement avec lui. Mais plus ses compagnons connurent Thomas, plus ils l’aimèrent. Ils découvrirent qu’il était magnifiquement honnête et indéfectiblement loyal. Il était parfaitement sincère et indubitablement véridique, mais il avait une tendance innée à découvrir des défauts. Il avait grandi en devenant réellement pessimiste. Son mental analytique était affligé de suspicion. Il était en train de perdre rapidement foi en ses semblables quand il s’associa aux douze et entra ainsi en contact avec le noble caractère de Jésus. Cette association avec le Maitre commença immédiatement à transformer tout le caractère de Thomas et à effectuer de grands changements dans ses réactions mentales envers ses semblables. 139:8.4 La grande force de Thomas était son superbe mental analytique associé à un indomptable courage – une fois qu’il avait pris ses décisions. Sa grande faiblesse était son doute soupçonneux, dont il ne triompha jamais complètement durant toute sa vie dans la chair. 139:8.10 Thomas passa par de très mauvais moments ; il était parfois sombre et abattu. La perte de sa sœur jumelle, lorsqu’il avait neuf ans, lui avait causé un grand chagrin de jeunesse et avait compliqué les problèmes de caractère de toute sa vie ultérieure. 139:8.13 Thomas eut de durs moments à passer durant les journées du procès et de la crucifixion. Pendant quelque temps, il fut plongé dans un abime de désespoir, mais il reprit courage, resta solidaire des apôtres, et fut parmi eux pour accueillir Jésus au bord de la mer de Galilée. Pendant un moment, il succomba à la dépression due à ses doutes, mais retrouva finalement sa foi et son courage. Il donna de sages conseils aux apôtres après la Pentecôte et, quand les persécutions dispersèrent les croyants, il alla à Chypre, en Crète, sur la côte de l’Afrique du Nord et en Sicile, prêchant la bonne nouvelle du royaume et baptisant les croyants. Thomas continua à prêcher et à baptiser jusqu’au moment où il fut appréhendé par les agents du gouvernement romain et mis à mort à Malte. Quelques semaines seulement avant sa mort, il avait commencé à écrire la vie et les enseignements de Jésus. 9 et 10. Jacques et Judas Alphée 139:9.1 Jacques et Judas les fils d’Alphée, les pêcheurs jumeaux habitant près de Khérésa, furent les neuvième et dixième apôtres, et furent choisis par Jacques et Jean Zébédée. Ils avaient 26 ans et étaient mariés ; Jacques avait trois enfants et Judas en avait deux. 139:9.2 Il n’y a pas grand-chose à dire sur ces deux pêcheurs ordinaires. Ils comprenaient très peu les discussions philosophiques ou les débats théologiques de leurs compagnons apôtres, mais se réjouissaient de se trouver incorporés dans un tel groupe d’hommes puissants. 139:9.4 Les multitudes de gens du peuple étaient très encouragées de voir deux de leurs semblables honorés d’une place parmi les apôtres. Par leur seule admission comme apôtres, ces médiocres jumeaux furent le truchement permettant de faire entrer dans le royaume une quantité de croyants craintifs. 139:9.8 Les jumeaux étaient des assistants au caractère heureux et à l’esprit simple, et tout le monde les aimait. Jacques et Judas étaient humbles, mais ils étaient également fidèles. Ils étaient simples et ignorants, mais avaient aussi un grand cœur, de la bonté et de la générosité. 139:9.11 Les jumeaux servirent fidèlement jusqu’au bout, jusqu’aux jours sombres du jugement, de la crucifixion et du désespoir. Ils ne perdirent jamais la foi de leur cœur en Jésus ; mais ils ne purent comprendre l’établissement du royaume. Peu après la crucifixion de leur Maitre, ils retournèrent à leur famille et à leurs filets ; leur tâche était achevée. Ils n’étaient pas aptes à s’engager dans les batailles plus complexes du royaume, mais ils vécurent et moururent conscients d’avoir été honorés et bénis par quatre années d’association étroite et personnelle avec un Fils de Dieu, créateur souverain d’un univers. 11. Simon le Zélote 139:11.1 Simon Zélotès avait 28 ans lorsqu’il fut adjoint aux apôtres. Il était un fougueux agitateur et aussi un homme qui parlait beaucoup sans réfléchir. Il avait été commerçant à Capharnaüm avant de porter toute son attention sur l’organisation patriotique des zélotes. 139:11.3 La force de Simon était sa fidélité entrainante. Quand les apôtres rencontraient un homme ou une femme se débattant dans l’indécision au sujet de leur entrée dans le royaume, ils envoyaient chercher Simon. En général, cet avocat enthousiaste du salut par la foi en Dieu n’avait guère besoin de plus d’un quart d’heure pour calmer tous les doutes. 139:11.4 La grande faiblesse de Simon était sa mentalité matérialiste. Ce Juif nationaliste ne put se transformer rapidement en un internationaliste à mentalité spirituelle. 139:11.6 Simon brillait dans les débats ; il aimait discuter. Quand on avait à faire face à la mentalité procédurière des Juifs instruits ou aux arguties intellectuelles des Grecs, la tâche était toujours attribuée à Simon. 139:11.7 Il était un rebelle par nature et un iconoclaste par entrainement, mais Jésus le gagna aux concepts supérieurs du royaume des cieux. Simon était un homme de fidélité ardente, de chaud dévouement personnel, et il aimait profondément Jésus. 139:11.10 Après la dispersion causée par les persécutions de Jérusalem, Simon prit une retraite temporaire, il était littéralement accablé. En tant que patriote nationaliste, il avait abandonné sa position par déférence pour les enseignements de Jésus ; maintenant, tout était perdu. Il était dans le désespoir, mais, au bout de quelques années, il reprit espoir et partit proclamer l’évangile du royaume. 139:11.11 Il se rendit à Alexandrie et, après avoir œuvré en remontant le Nil, il pénétra au cœur de l’Afrique, prêchant partout l’évangile de Jésus et baptisant les croyants. Il travailla ainsi jusqu’à ce qu’il fût devenu vieux et faible. Il mourut et fut enterré au cœur de l’Afrique. 12. Judas Iscariot 139:12.1 Quand il était un petit garçon, ses parents s’étaient installés à Jéricho, où il vécut et fut employé dans les diverses affaires commerciales de son père jusqu’au moment où il s’intéressa aux sermons et à l’œuvre de Jean le Baptiste. Ses parents étaient des sadducéens et, lorsque Judas se joignit aux disciples de Jean, ils le renièrent. 139:12.2 Il avait 30 ans quand il se joignit aux apôtres, et il était célibataire. Il était le seul Judéen dans la famille apostolique du Maitre, et probablement le plus instruit des douze. Judas n’avait aucun trait saillant de force personnelle, bien qu’il eût apparemment de nombreux traits extérieurs de culture et de bonne éducation. Il était un bon penseur, mais pas toujours un penseur vraiment honnête. Judas ne se comprenait réellement pas lui-même ; il n’était pas franchement sincère envers lui-même. 139:12.5 Judas était réellement un grand agent exécutif, un financier prévoyant et capable, et un rigoriste pour l’organisation. Soyez assuré que Judas fut toujours financièrement loyal envers son Maitre et ses collègues apôtres. Jamais l’argent n’aurait pu être un motif l’incitant à trahir le Maitre. 139:12.6 Judas était le fils unique de parents peu sages, qui le choyèrent et le dorlotèrent durant son enfance. Il était un enfant gâté. En grandissant, il se fit une idée exagérée de son importance personnelle. Il n’était pas beau joueur. Il avait des idées vagues et déformées sur l’équité, et il était enclin à la haine et à la suspicion. Il était habile à interpréter de travers les paroles et les actes de ses amis. Durant toute sa vie, Judas avait cultivé l’habitude de rendre la pareille à ceux qu’il imaginait l’avoir maltraité. Son sens des valeurs et du loyalisme était défectueux. Fascicule 140. L’ordination des douze 140:0.1 Un peu avant midi, le dimanche 12 janvier de l’an 27, Jésus réunit les apôtres pour leur ordination comme prédicateurs publics de l’évangile du royaume. 1. Instruction préliminaire 140:1.1 Avant le service officiel d’ordination, Jésus parla aux douze assis autour de lui. Il leur dit : « Mes frères, l’heure du royaume est arrivée. Je vous ai amenés ici, seuls avec moi, pour vous présenter au Père comme ambassadeurs du royaume. 140:1.2 « Le nouveau royaume que mon Père est sur le point d’établir dans le cœur de ses enfants terrestres est destiné à être un empire éternel. Il n’y aura point de fin à ce règne de mon Père dans le cœur de ceux qui désirent faire sa volonté divine. Je vous déclare que mon Père n’est pas le Dieu des Juifs ou des Gentils. 140:1.3 « La puissance de ce royaume ne consistera ni dans la force des armées, ni dans le pouvoir des richesses, mais plutôt dans la gloire de l’esprit divin qui viendra enseigner le mental et diriger le cœur des citoyens, nés à nouveau, de ce royaume céleste – les fils de Dieu. C’est la fraternité de l’amour où règne la droiture, et dont le cri de ralliement sera : Paix sur terre et bonne volonté à tous les hommes. 140:1.4 « Mais, pour vous, mes enfants, et pour tous ceux qui voudront vous suivre dans ce royaume, une sévère épreuve est instaurée : la foi seule vous permettra de franchir ses portes mais il vous faudra produire les fruits de l’esprit de mon Père si vous souhaitez poursuivre l’ascension dans la vie progressive de la communauté divine. En vérité, en vérité, je vous le dis, ceux qui disent ‘Seigneur, Seigneur’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais plutôt ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux. 140:1.6 « Quiconque veut être grand dans le royaume de mon Père doit devenir un ministre pour tous ; et, si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il devienne le serviteur de ses frères. Une fois que vous êtes reçus comme citoyens du royaume céleste, vous n’êtes plus des serviteurs, mais des fils, des fils du Dieu vivant. 140:1.7 « C’est moins par les paroles que vous prononcerez, mais plutôt par la vie que vous vivrez, que les hommes sauront que vous avez été avec moi et que vous avez appris les réalités du royaume. Je ne voudrais imposer à votre mental aucun fardeau trop lourd, mais je vais charger vos âmes de la responsabilité solennelle de me représenter dans le monde quand je vous quitterai bientôt, de même que je représente mon Père dans ma présente vie incarnée. » Et, lorsque Jésus eut fini de parler, il se leva. 2. L’ordination 140:2.1 Jésus demanda ensuite aux douze mortels, qui venaient d’écouter sa déclaration au sujet du royaume, de s’agenouiller en cercle autour de lui. Le Maitre posa alors ses mains sur la tête de chaque apôtre en commençant par Judas Iscariot et en finissant par André. Après les avoir bénis, il étendit les mains et pria : 140:2.2 « Mon Père, je t’amène maintenant ces hommes, mes messagers. Parmi nos enfants sur terre, j’ai choisi ces douze pour aller me représenter comme je suis venu te représenter. Aime-les et accompagne-les comme tu m’as aimé et accompagné. Et maintenant, mon Père, donne-leur la sagesse tandis que je place toutes les affaires du royaume à venir entre leurs mains. » 140:2.3 Lorsque Jésus eut fini de prier, les apôtres restèrent chacun incliné à sa place. Il s’écoula plusieurs minutes avant que même Pierre osât lever les yeux pour regarder le Maitre. Un à un, ils embrassèrent Jésus, mais aucun d’eux ne dit mot. 3. Le sermon d’ordination 140:3.1 Jésus reprit alors la parole et dit : « Maintenant que vous êtes ambassadeurs du royaume de mon Père, vous êtes devenus une classe d’hommes séparés et distincts de tous les autres habitants de la terre. Vous n’existez plus maintenant en tant qu’hommes parmi les hommes, mais en tant que citoyens éclairés d’un autre pays céleste parmi les créatures ignorantes de ce monde enténébré. Il ne suffit plus que vous viviez comme avant cette heure. On demande plus aux citoyens du royaume céleste qu’à ceux du règne terrestre. Certaines choses que je vais vous dire pourront vous sembler dures, mais vous avez choisi de me représenter dans le monde comme moi-même je représente actuellement le Père. 140:3.2 « Je vous envoie dans le monde pour annoncer la liberté aux captifs spirituels et la joie aux prisonniers de la crainte, et pour guérir les malades en conformité avec la volonté de mon Père céleste. Quand vous trouverez mes enfants dans la détresse, parlez-leur d’une manière encourageante en disant : 140:3.3 « Heureux les pauvres en esprit, les humbles, car les trésors du royaume des cieux sont à eux. 140:3.4 « Heureux ceux qui ont faim et soif de droiture, car ils seront rassasiés. 140:3.5 « Heureux les débonnaires, car ils hériteront de la terre. 140:3.6 « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. 140:3.7 « Et dites encore à mes enfants ces paroles supplémentaires de consolation spirituelle et de promesse : 140:3.8 « Heureux les affligés, car ils seront consolés. Heureux ceux qui pleurent, car ils recevront l’esprit d’allégresse. 140:3.9 « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. 140:3.10 « Heureux les pacificateurs, car on les appellera les fils de Dieu. 140:3.11 « Heureux les persécutés à cause de leur droiture, car le royaume des cieux leur appartient. Soyez heureux quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront et diront faussement toutes sortes de méchancetés contre vous. Réjouissez-vous et soyez dans un bonheur extrême, car votre récompense sera grande dans les cieux. 140:3.12 « Mes frères, tandis que je vous envoie au-dehors, vous êtes le sel de la terre, un sel ayant un gout de salut. Mais, si ce sel a perdu sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? Il n’est désormais plus bon à rien d’autre qu’à être jeté et foulé aux pieds par les hommes. 140:3.13 « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Les hommes n’allument pas non plus une chandelle pour la mettre sous un boisseau, mais sur un chandelier ; et elle donne de la lumière à tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière brille devant les hommes de telle sorte qu’ils puissent voir vos bonnes œuvres et être amenés à glorifier votre Père qui est aux cieux. 140:3.14 « Je vous envoie dans le monde pour me représenter et agir comme ambassadeurs du royaume de mon Père. En allant proclamer la bonne nouvelle, mettez votre confiance dans le Père dont vous êtes les messagers. Ne résistez pas à l’injustice par la force ; ne mettez pas votre confiance dans votre vigueur corporelle. Si votre prochain vous frappe sur la joue droite, tendez-lui aussi la gauche. Acceptez l’injustice plutôt que de recourir à la loi entre vous. Occupez-vous avec tendresse et miséricorde de tous ceux qui sont dans le malheur et le besoin. 140:3.15 « Je vous le dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui se servent de vous avec dédain. Faites aux hommes tout ce que vous croyez que je leur aurais fait. 140:3.16 « Votre Père qui est aux cieux fait briller le soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons ; de même, il envoie la pluie sur les justes et les injustes. Vous êtes les fils de Dieu et plus encore, vous êtes maintenant les ambassadeurs du royaume de mon Père. Soyez miséricordieux comme Dieu est miséricordieux et, dans l’éternel futur du royaume, vous serez parfaits, de même que votre Père qui est aux cieux est parfait. 140:3.17 « Vous êtes chargés de sauver les hommes, non de les juger. À la fin de votre vie terrestre, vous espérerez tous être traités avec miséricorde. Je vous demande donc, durant votre vie mortelle, de témoigner de la miséricorde à tous vos frères dans la chair. Ne commettez pas la faute d’essayer d’ôter une paille de l’œil de votre frère alors qu’il y a une poutre dans le vôtre. Après avoir rejeté la poutre de votre propre œil, vous verrez d’autant plus clair pour ôter la paille de l’œil de votre frère. 140:3.18 « Discernez clairement la vérité ; vivez avec intrépidité la vie de droiture ; c’est ainsi que vous serez mes apôtres et les ambassadeurs de mon Père. Vous avez entendu dire ’si l’aveugle conduit l’aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse’. Si vous voulez guider d’autres hommes vers le royaume, il faut vous-mêmes marcher dans la claire lumière de la vérité vivante. Dans toutes les affaires du royaume, je vous exhorte à montrer un juste jugement et une sagesse pénétrante. N’offrez pas les choses saintes aux chiens et ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de crainte qu’ils ne piétinent vos joyaux et ne se retournent pour vous déchirer. 140:3.19 « Je vous mets en garde contre les faux prophètes qui viendront vers vous habillés en moutons, alors qu’à l’intérieur ils ressemblent à des loups dévorants. Vous les connaitrez à leurs fruits. Les hommes cueillent-ils des raisins sur des épines ou des figues sur des chardons ? Ainsi, tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre mauvais porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits ni un arbre mauvais produire de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est bientôt abattu et jeté au feu. Pour mériter l’accès du royaume des cieux, c’est le mobile qui compte. Mon Père regarde dans le cœur des hommes et juge selon leurs désirs intérieurs et leurs intentions sincères. 140:3.20 « Au grand jour du jugement du royaume, beaucoup me diront : ‘N’avons-nous pas prophétisé en ton nom et accompli, par ton nom, bien des œuvres merveilleuses ?’ Mais je serai obligé de leur dire : ‘Je ne vous ai jamais connus ; éloignez-vous de moi, vous, qui êtes de faux éducateurs.’ Mais quiconque entend ces instructions et exécute sincèrement sa mission de me représenter devant les hommes comme j’ai représenté mon Père devant vous, trouvera une large entrée à mon service et dans le royaume du Père qui est aux cieux. » 140:3.21 Jamais auparavant les apôtres n’avaient entendu Jésus s’expliquer de cette manière, car il leur avait parlé comme quelqu’un disposant de l’autorité suprême. Ils descendirent de la montagne au coucher du soleil, mais aucun d’eux ne posa de question à Jésus. 4. Vous êtes le sel de la terre 140:4.1 Ce que l’on appelle le « Sermon sur la Montagne » n’est pas l’évangile de Jésus. Ce sermon contient nombre d’instructions utiles, mais c’étaient les instructions d’ordination de Jésus aux douze apôtres. C’était la délégation personnelle du Maitre à ceux qui devaient continuer à prêcher l’évangile et qui aspiraient à représenter Jésus dans le monde des hommes, comme lui-même représentait son Père avec tant d’éloquence et de perfection. 140:4.2 « Vous êtes le sel de la terre, un sel ayant un gout de salut. » 140:4.3 Au temps de Jésus, le sel était précieux. On l’utilisait même comme monnaie. Le mot moderne « salaire » dérive étymologiquement de sel. 140:4.4 « Vous êtes la lumière du monde. » 140:4.5 Nous sommes exhortés à laisser notre lumière briller ainsi afin que nos semblables soient guidés dans de nouveaux sentiers divins de vie rehaussée. Notre lumière ne doit pas briller de manière à attirer l’attention sur nous-mêmes. 140:4.6 Les caractères forts ne se forment pas en ne faisant pas le mal, mais plutôt en faisant réellement le bien. Le désintéressement est l’insigne de la grandeur humaine. Les plus hauts niveaux de réalisation de soi sont atteints par l’adoration et le service. La personne heureuse et efficace est motivée par l’amour de bien faire et non par la peur de mal faire. 140:4.7 « Vous les connaitrez à leurs fruits. » La peur et la honte sont des mobiles sans valeur pour la vie religieuse. La religion n’est valable que si elle révèle la paternité de Dieu et rehausse la fraternité des hommes. 5. Amour paternel et amour fraternel 140:5.1 Depuis le Sermon sur la Montagne jusqu’au Discours du Dernier Souper, Jésus apprit à ses disciples à manifester un amour paternel plutôt qu’un amour fraternel. L’amour fraternel consiste à aimer votre prochain comme vous-même, ce qui serait une application adéquate de la « règle d’or » ; mais l’affection paternelle exige que vous aimiez vos compagnons mortels comme Jésus vous aime. 140:5.3 Jésus n’escomptait pas que ses disciples parviennent à une manifestation impossible d’amour fraternel, mais il comptait qu’ils s’efforceraient d’être semblables à Dieu – d’être parfaits comme le Père qui est aux cieux est parfait. Ils pourraient ainsi commencer à regarder les hommes comme Dieu regarde ses créatures – donc commencer à les aimer comme Dieu les aime – à manifester les débuts d’une affection paternelle. 140:5.4 Le Maitre commença ce très important discours en attirant l’attention sur quatre attitudes de foi, comme prélude à la description subséquente des quatre réactions transcendantes et suprêmes d’amour paternel, en contraste avec les limitations du simple amour fraternel. 140:5.5 Il parla d’abord de ceux qui étaient pauvres en esprit, qui avaient soif de droiture, qui persistaient dans la mansuétude et qui avaient le cœur pur. On pouvait espérer que ces mortels discernant l’esprit atteindraient des niveaux suffisants d’altruisme divin pour être capables de tenter le prestigieux exercice de l’affection paternelle ; que, même dans les afflictions, ils auraient le pouvoir de témoigner de la miséricorde, de promouvoir la paix, de supporter des persécutions ; au cours de toutes ces situations éprouvantes, on pouvait escompter qu’ils aimeraient d’un amour paternel une humanité même peu digne d’être aimée. L’affection d’un père peut atteindre des niveaux de dévouement qui transcendent immensément l’affection d’un frère. 140:5.6 La foi et l’amour ressortant de ces béatitudes renforcent le caractère moral et créent le bonheur. La peur et la colère affaiblissent le caractère et détruisent le bonheur. Cet important sermon débuta sur une note de bonheur. 140:5.7 1. « Heureux les pauvres en esprit, les humbles. » Pour un enfant, le bonheur est la satisfaction d’un désir de plaisir immédiat. L’adulte est disposé à semer des graines de renoncement pour récolter des moissons ultérieures de bonheur accru. À l’époque de Jésus et depuis lors, le bonheur a été bien trop souvent associé à l’idée de posséder de la fortune. Dans l’histoire du pharisien et du publicain qui priaient dans le temple, l’un se sentait riche en esprit – égotiste, l’autre se sentait « pauvre en esprit » – humble. L’un se suffisait à lui-même, l’autre était enseignable et cherchait la vérité. Les pauvres en esprit recherchent des buts de richesse spirituelle – recherchent Dieu. De tels chercheurs de vérité n’ont pas besoin d’attendre leurs récompenses dans un lointain futur ; ils sont récompensés dès maintenant. Ils trouvent le royaume des cieux dans leur propre cœur et font l’expérience de ce bonheur dès maintenant. 140:5.8 2. « Heureux ceux qui ont faim et soif de droiture, car ils seront rassasiés. » Seuls ceux qui se sentent pauvres en esprit auront soif de droiture. Seuls les humbles recherchent la force divine et désirent ardemment le pouvoir spirituel. 140:5.9 L’expérience de la droiture est un plaisir, et non un devoir. La droiture de Jésus est un amour dynamique, une affection paternelle-fraternelle. Ce n’est pas une droiture négative du type « tu ne feras pas ». Comment pourrait-on avoir soif de quelque chose de négatif – de quelque chose « à ne pas faire » ? 140:5.11 3. « Heureux les débonnaires, car ils hériteront de la terre. » La mansuétude authentique n’a aucun rapport avec la peur. Elle est plutôt une attitude de l’homme coopérant avec Dieu – « Que ta volonté soit faite. » Elle englobe la patience et la longanimité, et elle est motivée par une foi inébranlable en un univers amical obéissant à des lois. Elle domine toute tentation de se rebeller contre la gouverne divine. 140:5.12 4. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » La pureté spirituelle n’est pas une qualité négative, sauf par défaut d’esprit de suspicion et de revanche. En discutant de la pureté, Jésus n’avait pas l’intention de traiter exclusivement des attitudes humaines à l’égard du sexe. Il se référait davantage à la foi que les hommes devraient avoir en leurs semblables, cette foi que les parents ont en leurs enfants et qui leur permet d’aimer leurs semblables comme un père les aimerait. Un amour de père n’a pas besoin de cajoleries et ne cherche pas d’excuses au mal, mais il est toujours opposé au cynisme. L’amour paternel a une intention unique et recherche toujours ce qu’il y a de meilleur dans l’homme ; c’est l’attitude des véritables parents. 140:5.13 Voir Dieu – par la foi – signifie acquérir la vraie clairvoyance spirituelle. La clairvoyance spirituelle intensifie la gouverne de l’Ajusteur, et les deux réunies vous rendent, en fin de compte, plus conscient de Dieu. Quand vous connaissez le Père, vous êtes confirmé dans l’assurance de votre filiation divine ; vous pouvez alors aimer de plus en plus vos frères incarnés, non seulement comme un frère – d’un amour fraternel – mais aussi comme un père – d’une affection paternelle. 140:5.14 Il est facile d’enseigner cette exhortation même à un enfant. Les enfants sont naturellement confiants, et les parents devraient veiller à ce qu’ils ne perdent pas cette simple foi. Dans les rapports avec les enfants, évitez toute tromperie et abstenez-vous de suggérer la suspicion. Aidez-les sagement à choisir leurs héros et à sélectionner le travail de leur vie. 140:5.15 Jésus continua ensuite à instruire ses disciples sur le principal but de toutes les luttes humaines – la perfection – jusqu’à l’aboutissement divin. Il leur disait toujours : « Soyez parfaits comme votre Père qui est aux cieux est parfait. » Il n’exhortait pas les douze à aimer leur prochain comme ils s’aimaient eux-mêmes. Cela eût été un accomplissement méritoire qui aurait dénoté la réalisation de l’amour fraternel. Jésus recommandait plutôt à ses apôtres d’aimer les hommes comme lui-même les avait aimés – d’une affection paternelle aussi bien que fraternelle. Il illustra sa thèse en citant quatre réactions suprêmes d’amour paternel : 140:5.16 1. « Heureux les affligés, car ils seront consolés. » Ce que l’on appelle le bon sens ou la meilleure logique ne suggérerait jamais que le bonheur puisse dériver de l’affliction. Mais Jésus ne se référait pas aux signes extérieurs ou ostentatoires d’affliction. Il faisait allusion à une attitude émotive de tendresse de cœur. C’est une grande erreur que d’enseigner aux garçons et aux jeunes hommes qu’il n’est pas viril de montrer de la tendresse ou de laisser voir qu’on éprouve des émotions ou des souffrances physiques. La compassion est un attribut méritoire aussi bien masculin que féminin. Il n’est pas nécessaire d’être insensible pour être viril ; c’est la mauvaise manière de créer des hommes courageux. Le fait d’être attentif et sensible aux besoins humains crée un bonheur authentique et durable ; en même temps, cette attitude bienveillante protège l’âme des influences destructives de la colère, de la haine et de la suspicion. 140:5.17 2. « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » La miséricorde dénote ici la hauteur, la profondeur et la largeur de l’amitié la plus sincère – la bienveillance affectueuse. La miséricorde est parfois passive, mais ici elle est active et dynamique – la suprême qualité d’un père. Des parents aimants éprouvent peu de difficulté à absoudre leurs enfants, même à maintes reprises. Chez un enfant non gâté, le besoin de soulager la souffrance est naturel. Les enfants sont normalement bons et compatissants quand ils sont assez âgés pour apprécier les situations réelles. 140:5.18 3. « Heureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu. » Les auditeurs de Jésus souhaitaient ardemment un libérateur militaire, et non des pacificateurs. Mais la paix de Jésus n’est pas une sorte de pacifisme négatif. Confronté aux épreuves et aux persécutions, il disait : « Je vous laisse ma paix. » « Que votre cœur ne se trouble pas, et n’ayez point de crainte. » Voilà la paix qui empêche les conflits ruineux. La paix personnelle intègre la personnalité. La paix sociale empêche la peur, la convoitise et la colère. La paix politique empêche les antagonismes de race, les suspicions nationales et la guerre. La pacification est la cure de la méfiance et de la suspicion. 140:5.19 Il est facile d’apprendre aux enfants à agir comme pacificateurs. Ils aiment les activités d’équipe, ils ont plaisir à jouer ensemble. 140:5.20 4. « Heureux ceux qui sont persécutés à cause de leur droiture, car le royaume des cieux leur appartient. Soyez heureux quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront et diront faussement toutes sortes de méchancetés contre vous. Réjouissez-vous et ressentez un bonheur extrême, car votre récompense est grande dans les cieux. » 140:5.21 Bien souvent, la persécution suit la paix. Mais les jeunes gens et les adultes courageux ne fuient jamais les difficultés et les dangers. « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Un amour paternel peut librement faire toutes ces choses – qui ne font guère partie de l’amour fraternel. Le progrès a toujours été le résultat final de la persécution. 140:5.22 Les enfants répondent toujours au défi du courage. La jeunesse est toujours prête à « relever un défi ». Et chaque enfant devrait apprendre de bonne heure à se sacrifier. 140:5.23 Il est donc révélé que les béatitudes du Sermon sur la Montagne sont fondées sur la foi et l’amour, et non sur la loi — l’éthique et le devoir. 140:5.24 L’amour paternel se complait à rendre le bien pour le mal – à faire du bien en réponse à l’injustice. 6. Le soir de l’ordination 140:6.1 Le dimanche soir, en arrivant des hautes terres du nord de Capharnaüm chez Zébédée, Jésus et les douze prirent un repas frugal. Ensuite, tandis que Jésus allait se promener le long du rivage, les douze parlèrent entre eux. Après une brève conférence, André sortit à la recherche de Jésus. Après l’avoir rejoint, il dit : « Je suis venu te demander de nous rejoindre dans le jardin et de nous aider à comprendre le sens de tes paroles. » Et Jésus accompagna André pour rejoindre les apôtres. 140:6.2 Lorsqu’il fut entré dans le jardin, il les rassembla autour de lui et poursuivit leur instruction en disant : « Vous trouvez difficile de recevoir mon message parce que vous voudriez bâtir le nouvel enseignement directement sur l’ancien, mais je déclare qu’il vous faut renaitre. Il vous faut recommencer depuis le début comme de petits enfants, être disposés à faire confiance à mon enseignement et croire en Dieu. Le nouvel évangile du royaume ne peut être rendu conforme à ce qui existe. Vous avez des idées fausses sur le Fils de l’Homme et sa mission sur terre. Ne commettez pas l’erreur de croire que je sois venu pour rejeter la loi et les prophètes. Je ne suis pas venu pour détruire, mais pour accomplir, élargir et illuminer. 140:6.4 Alors, Simon Pierre dit : « Maitre, si tu as un nouveau commandement, nous voudrions l’entendre. Révèle-nous la nouvelle voie. » Jésus répondit à Pierre : « Vous avez entendu dire par ceux qui enseignent la loi : ‘Tu ne tueras point, et quiconque tuera sera traduit en jugement’. Mais je regarde au-delà de l’acte pour découvrir le mobile. Je vous déclare que quiconque se met en colère contre son frère est en danger d’être condamné. Celui qui nourrit de la haine dans son cœur et des plans de vengeance dans son mental est en danger d’être jugé. 140:6.6 Jésus avait l’intention d’analyser les autres commandements lorsque Jacques Zébédée l’interrompit en demandant : « Maitre, qu’allons-nous enseigner au peuple sur le divorce ? Permettrons-nous à un homme de divorcer de sa femme comme Moïse l’a ordonné ? » Quand Jésus entendit cette question, il dit : « Je ne suis pas venu pour légiférer, mais pour éclairer. Je ne suis pas venu pour réformer les royaumes de ce monde, mais plutôt pour établir le royaume des cieux. Ce n’est pas la volonté du Père que je cède à la tentation de vous enseigner des règles de gouvernement, de commerce ou de conduite sociale ; elles pourraient être bonnes pour aujourd’hui, mais loin de convenir à la société d’une autre époque. Je suis sur terre uniquement pour réconforter le mental, libérer l’esprit et sauver l’âme des hommes. » 140:6.11 « Accomplissez vos bonnes actions en secret ; quand vous donnerez une aumône, que la main gauche ne sache pas ce qu’a fait la main droite. Quand vous prierez, allez seuls à l’écart et n’employez ni vaines répétitions ni phrases dépourvues de sens. Rappelez-vous toujours que le Père sait ce dont vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez. Ne vous adonnez pas au jeûne avec une triste figure à montrer aux hommes. En tant que mes apôtres choisis et mis à part maintenant pour le service du royaume, n’amassez pas pour vous-mêmes des trésors sur terre, mais, par votre service désintéressé, accumulez des trésors au ciel, car là où sont vos trésors, là sera aussi votre cœur. » 140:6.13 Alors, Thomas demanda à Jésus si les apôtres devaient « continuer d’avoir tout en commun ». Le Maitre répondit : « Oui, mes frères, je voudrais que nous vivions ensemble comme une famille qui se comprend. Vous savez qu’il a été dit à juste titre : ‘nul ne peut servir deux maitres à la fois’. Vous ne pouvez sincèrement adorer Dieu et en même temps servir mammon de tout votre cœur. Maintenant que vous vous êtes engagés sans réserve au service du royaume, ne craignez pas pour votre vie, et souciez-vous encore bien moins de ce que vous mangerez et boirez, non plus de votre corps ou des vêtements que vous porterez. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et, quand vous en aurez trouvé l’entrée, toutes les choses nécessaires vous seront données par surcroit. Donc, ne vous souciez pas indument du lendemain. À chaque jour suffit sa peine. » 140:6.14 Voyant qu’ils étaient disposés à veiller toute la nuit pour poser des questions, Jésus leur dit : « Mes frères, vous êtes soumis aux lois terrestres ; il vaut mieux que vous alliez vous reposer afin d’être dispos pour le travail de demain. » 8. Le jeudi après-midi, sur le lac 140:8.1 Jésus savait bien que ses apôtres n’assimilaient pas entièrement ses enseignements. Il décida de donner une instruction spéciale à Pierre, Jacques et Jean, espérant qu’ils seraient ensuite capables de clarifier les idées de leurs compagnons. Il voyait que les douze comprenaient certaines caractéristiques de l’idée d’un royaume spirituel, mais persistaient obstinément à rattacher directement ces nouveaux enseignements spirituels à leurs vieilles conceptions littérales et enracinées du royaume céleste en tant que restauration du trône de David et rétablissement d’Israël comme puissance temporelle sur terre. En conséquence, Jésus s’éloigna du rivage ce jeudi après-midi en emmenant Pierre, Jacques et Jean sur un bateau pour leur parler des affaires du royaume. Ce fut une conférence éducative de quatre heures, embrassant des dizaines de questions et de réponses, qui peut, de manière très profitable, être insérée dans cet exposé en recomposant le résumé de cet important après-midi, tel que Simon Pierre le raconta le lendemain matin à son frère André. 140:8.2 1. Faire la volonté du Père. L’enseignement de Jésus de se confier aux soins supérieurs du Père qui est aux cieux n’était pas un fatalisme aveugle et passif. 140:8.3 Jésus fit bien comprendre, à ses trois apôtres, les différences d’exigences entre les fonctions d’apôtre et celles de disciple. Même alors, il n’interdit pas aux douze l’exercice de la prudence et de la prévoyance. Il ne prêchait pas contre la prévoyance, mais contre l’anxiété et les soucis. Il enseignait la soumission alerte et active à la volonté de Dieu. 140:8.4 Jésus éprouva de grandes difficultés à leur faire comprendre sa pratique personnelle de non-résistance. Il leur apprenait à ne pas résister au mal, à ne pas combattre les injustices et les blessures, mais non à tolérer passivement la malfaisance. Il rendit clair, cet après-midi-là, qu’il approuvait le châtiment social des malfaiteurs et des criminels, et que le gouvernement civil devait parfois employer la force pour maintenir l’ordre social et exécuter les décisions de la justice. 140:8.5 Il ne cessa jamais de mettre ses disciples en garde contre la fâcheuse pratique des représailles ; il ne tolérait pas l’idée de revanche, de régler ses comptes. Il déplorait que l’on gardât rancune. 140:8.9 2. Attitude politique. Jésus recommanda à ses apôtres d’être prudents dans leurs remarques concernant les relations, alors tendues, entre le peuple juif et le gouvernement romain. Dans sa vie personnelle, il observait toujours dument toutes les lois et règles civiles ; dans ses enseignements publics, il laissait de côté les questions civiques, économiques et sociales. Il dit aux trois apôtres qu’il se souciait uniquement des principes de la vie spirituelle intérieure et personnelle des hommes. 140:8.10 Jésus n’était donc pas un réformateur politique. Il ne venait pas pour réorganiser le monde ; même s’il l’avait fait, cela n’eût été applicable qu’à cette époque et à cette génération. 140:8.11 3. Attitude sociale. Jésus vint en présentant l’idée d’une bonté active et spontanée, un amour si sincère du prochain qu’il amplifiait la notion de voisinage jusqu’à y inclure le monde entier, ce qui fait de chaque homme votre prochain. La compassion est l’essence même de sa nature. 140:8.12 Le Maitre n’a pas dit que les hommes ne devaient jamais recevoir leurs amis à des repas, mais il a dit que ses disciples devraient organiser des festins pour les pauvres et les malheureux. Jésus avait un solide sens de la justice, mais toujours tempéré de miséricorde. Il n’enseigna pas à ses apôtres qu’ils devaient se laisser abuser par des parasites sociaux ou des mendiants professionnels. 140:8.14 Il loua la vie de famille comme le plus haut devoir humain, mais fit comprendre que les relations de famille ne doivent pas interférer avec les obligations religieuses. Il attira l’attention sur le fait que la famille est une institution temporelle et ne survit pas à la mort. Jésus refusa, à maintes reprises, de formuler des lois sur le mariage et le divorce, mais nombre des premiers partisans de Jésus avaient des opinions très arrêtées sur le divorce et n’hésitèrent pas à les lui attribuer. 140:8.15 4. Attitude économique. Jésus expliqua aux trois que, si ses apôtres ne devaient pas détenir de biens, il ne prêchait pas contre la fortune et la propriété, mais seulement contre leur distribution inégale et inéquitable. Il reconnaissait le besoin de justice sociale et d’équité industrielle, mais ne proposa aucune règle pour y parvenir. 140:8.16 Il n’enseigna jamais à ses disciples le renoncement aux possessions terrestres, mais seulement à ses douze apôtres. Luc, le médecin, croyait fermement à l’égalité sociale et contribua beaucoup à interpréter les dires de Jésus conformément à ses croyances personnelles. Jésus n’ordonna jamais à ses partisans d’adopter un mode de vie communautaire ; il ne fit aucune proclamation d’aucune sorte concernant ces questions. 140:8.17 Jésus mit fréquemment ses auditeurs en garde contre la cupidité en déclarant que « le bonheur d’un homme ne consiste pas dans l’abondance de ses possessions matérielles ». Il réitérait constamment sa formule : « À quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier et de perdre sa propre âme ? » Il ne lança pas d’attaques directes contre la possession des biens, mais il insista sur le fait qu’il est éternellement essentiel de donner priorité aux valeurs spirituelles. Si Jésus était sur terre aujourd’hui, vivant sa vie incarnée, il décevrait grandement la majorité des hommes et des femmes de bien, pour la simple raison qu’il refuserait de prendre parti dans les débats politiques, sociaux et économiques du jour. Il resterait majestueusement sur la réserve, tout en vous enseignant à perfectionner votre vie spirituelle intérieure de manière à vous rendre infiniment plus compétents pour attaquer la solution de vos problèmes purement humains. 140:8.19 5. Religion personnelle. 140:8.20 Jésus ne cherchait pas simplement à créer des hommes religieux, des mortels entièrement occupés de sentiments religieux et uniquement mus par des impulsions spirituelles. Si vous aviez pu jeter seulement un regard sur lui, vous auriez su qu’il était véritablement un homme de grande expérience dans les choses de ce monde. Les enseignements de Jésus sous ce rapport ont été grossièrement dénaturés et très souvent faussement présentés tout au long des siècles de l’ère chrétienne. Vous vous êtes aussi attachés à des idées déformées sur la mansuétude et l’humilité du Maitre. Le but qu’il recherchait dans sa vie parait avoir été un magnifique respect de soi. Il recommandait aux hommes de s’humilier uniquement pour leur permettre d’être vraiment grands ; le but qu’il visait réellement était une vraie humilité envers Dieu. Il attribuait une grande valeur à la sincérité – au cœur pur. La fidélité était une vertu cardinale dans son évaluation d’un caractère, alors que le courage était l’essence même de ses enseignements. « N’ayez aucune crainte » était son mot de passe, et la patiente endurance était son idéal de la force de caractère. 140:8.21 Jésus parla peu des vices sociaux de son époque ; il fit rarement allusion à la délinquance morale. Il enseigna la vraie vertu d’une manière positive. Il évita soigneusement la méthode négative de donner des instructions ; il refusa toute publicité pour le mal. Il n’était même pas un réformateur moral. Il savait bien et enseignait à ses apôtres que les besoins sensuels de l’humanité ne sont supprimés ni par des reproches religieux ni par des prohibitions légales. Ses rares condamnations étaient surtout dirigées contre l’orgueil, la cruauté, l’oppression et l’hypocrisie. 140:8.26 Jésus savait que tous les hommes étaient différents, et il l’enseigna à ses apôtres. Il les exhortait constamment à s’abstenir de toute tentative pour former les disciples et les croyants selon un modèle préétabli. Il cherchait à permettre à chaque âme de se développer à sa propre manière, à titre individuel, en se perfectionnant au regard de Dieu. 140:8.27 Cet après-midi, les trois apôtres furent choqués de constater que la religion de leur Maitre ne prévoyait pas d’introspection spirituelle. Toutes les religions qui ont précédé et suivi l’époque de Jésus, même le christianisme, prévoient soigneusement une introspection consciencieuse. Mais ce n’est pas le cas pour la religion de Jésus de Nazareth ; sa philosophie de la vie est dépourvue d’introspection religieuse. 140:8.30 Jésus n’enseigna pas à ses apôtres que la religion est la seule occupation terrestre digne des hommes, ce qui était la conception des Juifs sur le service de Dieu ; mais il affirma avec insistance que les douze devaient s’occuper exclusivement de religion. 140:8.32 Le Maitre vint pour créer chez l’homme un nouvel esprit, une nouvelle volonté – pour lui communiquer une nouvelle capacité de connaitre la vérité, d’éprouver de la compassion et de choisir la bonté – la volonté d’être en harmonie avec la volonté de Dieu, doublée de l’impulsion éternelle de devenir parfait comme le Père qui est aux cieux est parfait. 9. Le jour de la consécration 140:9.1 Jésus consacra la journée du sabbat suivant à ses apôtres, retournant dans les hautes terres où il leur avait conféré l’ordination. Là, après un long message personnel d’encouragement magnifiquement touchant, il entreprit la consécration solennelle des douze. 140:9.2 Jésus passa en revue de nombreux points du sermon d’ordination qu’il avait fait au même endroit, puis il appela les apôtres devant lui, un par un, et les chargea d’aller dans le monde comme ses représentants. La mission de consécration donnée par le Maitre fut la suivante : « Allez dans le monde entier et prêchez la bonne nouvelle du royaume. Libérez les prisonniers spirituels, consolez les opprimés et donnez vos soins aux affligés. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » 140:9.3 Jésus leur recommanda de n’emporter ni argent ni vêtements de rechange, disant : « le bon ouvrier mérite son salaire. » Et finalement il dit : « Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc aussi prudents que des serpents et aussi inoffensifs que des colombes. Mais prenez garde, car vos ennemis vous amèneront devant leurs conseils et vous critiqueront sévèrement dans leurs synagogues. Vous serez trainés devant des gouverneurs et des dirigeants parce que vous croyez à cet évangile, et votre témoignage même témoignera pour moi auprès d’eux. Quand ils vous feront passer en jugement, ne vous inquiétez pas de ce que vous direz, car l’esprit de mon Père vous habite et parlera pour vous à ces moments-là. Quelques-uns d’entre vous seront mis à mort et, avant que vous établissiez le royaume sur terre, vous serez haïs par bien des peuples à cause de cet évangile ; mais n’ayez aucune crainte ; je serai auprès de vous et mon esprit vous précèdera dans le monde entier. La présence de mon Père demeurera avec vous pendant que vous irez d’abord vers les Juifs et ensuite vers les Gentils. » 140:9.4 Après être descendus de la montagne, ils retournèrent à leur foyer dans la maison de Zébédée. 10. Le soir après la consécration 140:10.1 Ce soir-là, Jésus enseigna dans la maison parce que la pluie commençait à tomber. Jésus dit : « Jean a prêché un baptême de repentance, une affliction pour l’ancienne manière de vivre. Vous allez proclamer le baptême de communion avec Dieu. Prêchez la repentance à ceux qui ont besoin de cet enseignement, mais, à ceux qui cherchent déjà sincèrement l’entrée du royaume, ouvrez largement les portes et dites-leur d’entrer dans la joyeuse communauté des fils de Dieu. » 140:10.2 Un autre grand handicap dans cette œuvre d’enseignement des douze était leur tendance à s’emparer de principes hautement idéalistes et spirituels de la vérité religieuse, et à les transformer en règles concrètes de conduite personnelle. Jésus leur présentait le magnifique esprit de l’attitude de l’âme, mais les apôtres insistaient pour traduire cet enseignement en préceptes de comportement personnel. 140:10.6 La nouvelle religion de Jésus n’était pas dépourvue de portée pratique ; mais tout ce qui peut se trouver dans son enseignement, ayant valeur pratique à un point de vue politique, social ou économique, découle naturellement de cette expérience intérieure de l’âme manifestant les fruits de l’esprit dans le ministère quotidien spontané d’une expérience religieuse personnelle authentique. 140:10.9 Jean demanda à Jésus : « Maitre, qu’est-ce que le royaume des cieux ? » Et Jésus répondit : « Le royaume des cieux se compose de trois éléments essentiels : premièrement la reconnaissance du fait de la souveraineté de Dieu ; deuxièmement la croyance à la vérité de la filiation avec Dieu ; et troisièmement la foi dans l’efficacité du suprême désir humain de faire la volonté de Dieu – d’être semblable à Dieu. Et voici la bonne nouvelle de l’évangile : par la foi, chaque mortel peut posséder tous ces éléments essentiels du salut. » 140:10.10 Maintenant que la semaine d’attente était écoulée, ils se préparèrent à partir le lendemain pour Jérusalem. Fascicule 141. Le commencement de l’œuvre publique 141:0.1 Le 19 janvier de l’an 27, premier jour de la semaine, Jésus et les douze apôtres se préparèrent à quitter leur quartier général de Bethsaïde. Les douze ne savaient rien des plans de leur Maitre, sinon qu’ils monteraient à Jérusalem pour assister à la fête de la Pâque. 1. Départ de Galilée 141:1.2 Le premier jour, Jésus et les apôtres n’allèrent pas plus loin que Tarichée, où ils se reposèrent pour la nuit. Le lendemain, ils voyagèrent jusqu’à un point du Jourdain proche de Pella, où Jean avait prêché environ un an auparavant et où Jésus avait reçu le baptême. Ils s’arrêtèrent là, durant plus de deux semaines, enseignant et prêchant. 141:1.3 Jésus ne prêcha pas en public. André divisait la foule et désignait les prédicateurs pour les réunions du matin et de l’après-midi. Après le repas du soir, Jésus s’entretenait avec les douze. 2. La loi de Dieu et la volonté du Père 141:2.1 Le soir avant leur départ de Pella, Jésus donna aux apôtres quelques enseignements supplémentaires sur le nouveau royaume. Le Maitre dit : 141:2.2 « Quand vous êtes les sujets de ce royaume, il vous faut en vérité entendre la loi du Souverain de l’Univers. Mais, quand, à cause de l’évangile du royaume que je suis venu proclamer, vous découvrez par la foi que vous êtes des fils, vous ne vous considérez plus comme des créatures soumises à la loi d’un roi tout-puissant, mais comme des fils privilégiés d’un Père aimant et divin. En vérité, en vérité, je vous le dis, quand la volonté du Père est votre loi, vous n’êtes guère dans le royaume. Mais, quand la volonté du Père devient vraiment votre volonté, alors vous êtes en toute vérité dans le royaume, parce que le royaume est devenu de ce fait une expérience établie en vous. Quand la volonté de Dieu est votre loi, vous êtes de nobles sujets esclaves ; mais, quand vous croyez à ce nouvel évangile de filiation divine, la volonté de mon Père devient votre volonté, et vous êtes élevés à la haute position de libres enfants de Dieu, de fils affranchis du royaume. » 3. Le séjour à Amathus 141:3.1 Le Maitre et ses apôtres restèrent aux environs d’Amathus pendant près de trois semaines. Les apôtres continuèrent à prêcher deux fois par jour devant la foule, et Jésus prêcha tous les après-midis de sabbat. 141:3.3 André était fort occupé à régler les malentendus et les désaccords constamment renouvelés entre les disciples de Jean et les plus récents disciples de Jésus. Des crises sérieuses éclataient presque chaque jour, mais André, avec l’aide de ses collègues apostoliques, s’arrangeait pour amener les parties en conflit à conclure un accord quelconque, au moins temporairement. Jésus refusa de participer à aucune de ces conférences ; il ne voulut pas non plus donner le moindre conseil pour le règlement approprié des différends. 4. Enseignement au sujet du Père 141:4.1 Durant son séjour à Amathus, Jésus passa beaucoup de temps à enseigner aux apôtres le nouveau concept de Dieu. Maintes et maintes fois, il leur inculqua que Dieu est un Père, et non un grand et suprême comptable, principalement occupé à inscrire, au compte débiteur de ses enfants terrestres égarés, des enregistrements de leurs péchés et de leurs mauvaises actions pour les utiliser ultérieurement contre eux quand il les jugera en tant que juste Juge de toute la création. 141:4.3 Jésus chercha aussi à libérer le mental de ses apôtres de l’idée que les sacrifices d’animaux étaient un devoir religieux. Mais ces hommes élevés dans la religion du sacrifice quotidien étaient lents à comprendre ce qu’il voulait dire. Néanmoins le Maitre ne se lassa pas d’enseigner. 141:4.4 En même temps, Jésus commença à instruire plus complètement les douze sur leur mission « de consoler les affligés et de soigner les malades ». Le Maitre leur parla longuement de l’homme total – de l’union du corps, du mental et de l’esprit pour former l’individu, homme ou femme. Jésus exposa, à ses associés, les trois formes d’affliction qu’ils allaient rencontrer, et poursuivit en leur expliquant comment ils devraient apporter leur ministère à tous ceux qui endurent les douleurs des maladies humaines. 141:4.8 En plusieurs occasions, Jésus expliqua à ses apôtres la nature de ces mauvais esprits et leur donna quelques indications sur leur origine ; à cette époque, on les appelait souvent esprits impurs. Le Maitre connaissait bien la différence entre la possession par de mauvais esprits et la démence, mais les apôtres l’ignoraient. 141:4.9 De semaine en semaine et de mois en mois, durant toute cette année, les apôtres tournèrent de plus en plus leur attention à secourir les malades. 5. Unité spirituelle 141:5.1 L’une des conférences du soir les plus mouvementées d’Amathus fut la session où l’on discuta de l’unité spirituelle. Jacques Zébédée avait demandé : « Maitre, comment apprendrons-nous à avoir le même point de vue et à jouir ainsi d’une plus grande harmonie entre nous ? » Lorsque Jésus entendit cette question, son esprit fut tellement ému qu’il répliqua : « Jacques, Jacques, quand t’ai-je enseigné que vous deviez tous avoir le même point de vue ? Je suis venu dans le monde pour proclamer la liberté spirituelle afin que les mortels aient le pouvoir de vivre des vies individuelles originales et libres devant Dieu. Je ne désire pas que l’harmonie sociale et la paix fraternelle soient achetées par le sacrifice de la libre personnalité et de l’originalité spirituelle. Ce que je vous demande, mes apôtres, c’est l’unité spirituelle – dont vous pouvez faire l’expérience dans la joie de l’union de votre consécration à faire, de tout cœur, la volonté de mon Père qui est aux cieux. Vous n’avez pas besoin d’avoir le même point de vue, les mêmes sentiments, ni même des pensées semblables, pour être spirituellement semblables. L’unité spirituelle dérive de la conscience que chacun de vous est habité, et de plus en plus dominé, par le don d’esprit du Père céleste. Votre harmonie apostolique doit naitre du fait que l’espoir spirituel de chacun de vous est identique par son origine, sa nature et sa destinée. 141:5.4 Jésus revint bien des fois sur ce thème durant l’éducation des douze. Il ne cessa de mettre ses apôtres en garde contre l’élaboration de crédos et l’établissement de traditions comme moyen de guider et de contrôler les croyants dans l’évangile du royaume. 6. La dernière semaine à Amathus 141:6.1 Vers la fin de la dernière semaine à Amathus, Simon Zélotès amena à Jésus un certain Téherma, un Persan qui faisait des affaires à Damas. Ayant entendu parler de Jésus, Téherma était venu à Capharnaüm pour le voir. Apprenant que Jésus était parti avec les apôtres pour Jérusalem en descendant le Jourdain, il partit à sa recherche. André avait présenté Téherma à Simon afin qu’il l’instruise. Simon considérait le Persan comme un « adorateur du feu », bien que Téherma ait pris grand soin de lui expliquer que le feu n’était que le symbole visible de l’Être Pur et Saint. Après un entretien avec Jésus, le Persan signifia son intention de rester plusieurs jours pour écouter l’enseignement et les prédications. 141:6.2 Quand Simon Zélotès et Jésus furent seuls, Simon demanda au Maitre : « Comment se fait-il que je n’aie pas réussi à le persuader ? Pourquoi m’a-t-il tant résisté et t’écoute-t-il si volontiers ? » Jésus répondit : « Simon, Simon, combien de fois t’ai-je recommandé de t’abstenir de tout effort pour retirer quelque chose du cœur de ceux qui cherchent le salut ? Combien de fois je t’ai dit de ne travailler que pour faire pénétrer quelque chose dans ces âmes assoiffées. Conduis les hommes dans le royaume, et ensuite les grandes vérités vivantes du royaume ne tarderont pas à éliminer toute erreur sérieuse. Une fois que tu as annoncé à un mortel la bonne nouvelle que Dieu est son Père, tu peux d’autant plus facilement le persuader qu’il est en réalité un fils de Dieu. Ayant fait cela, tu as apporté la lumière du salut à un être plongé dans les ténèbres. Simon, la première fois que le Fils de l’Homme est venu vers toi, a-t-il condamné Moïse et les prophètes pour proclamer une nouvelle et meilleure manière de vivre ? Non. Je ne suis pas venu pour enlever ce que vous tenez de vos ancêtres, mais pour vous montrer la vision plus complète de ce que vos pères n’ont vu qu’en partie. Donc, Simon, va enseigner et prêcher le royaume, et, quand tu y auras conduit un homme sain et sauf, alors il sera temps, s’il vient vers toi avec des questions, de lui communiquer un enseignement relatif à l’avancement progressif de l’âme à l’intérieur du royaume divin. » 141:6.3 Simon fut étonné par ces paroles, mais fit ce que Jésus lui avait recommandé, et Téherma le Persan compta au nombre de ceux qui entrèrent dans le royaume. 141:6.4 Ce soir-là, Jésus fit aux apôtres un discours sur la nouvelle vie dans le royaume. Il dit notamment : « Lorsque vous entrez dans le royaume, vous êtes nés à nouveau. Vous ne pouvez enseigner les choses profondes de l’esprit à ceux qui sont seulement nés de la chair. Veillez d’abord à ce que les hommes soient nés de l’esprit avant de chercher à les instruire dans les voies avancées de l’esprit. N’entreprenez pas de leur montrer les beautés du temple avant de les avoir d’abord fait entrer dans le temple. Amenez les hommes à Dieu, et ce, en tant que fils de Dieu, avant de discourir sur les doctrines de la paternité de Dieu et de la filiation des hommes. Ne luttez pas avec les hommes – soyez toujours patients. Il ne s’agit pas de votre royaume, vous n’en êtes que des ambassadeurs. Contentez-vous d’aller proclamer : Voici le royaume des cieux – Dieu est votre Père et vous êtes ses fils, et, si vous croyez de tout cœur à cette bonne nouvelle, elle est votre salut éternel. » 7. À Béthanie au-delà du Jourdain 141:7.1 Le 26 février, Jésus, ses apôtres et un groupe nombreux de disciples suivirent le Jourdain en descendant jusqu’au gué proche de Béthanie en Pérée, à l’endroit où Jean avait fait sa première proclamation du royaume à venir. Jésus resta là quatre semaines avec ses apôtres avant de repartir pour monter à Jérusalem. 8. Travail à Jéricho 141:8.1 Durant leurs quatre semaines de séjour à Béthanie au-delà du Jourdain, André envoya, plusieurs fois par semaine, deux apôtres ensemble à Jéricho pour un jour ou deux. 141:8.2 Les apôtres exercèrent quelque peu leur apostolat en public à Jéricho, mais ils opérèrent surtout en privé d’une manière plus discrète. Ils firent alors la découverte que l’évangile du royaume apportait beaucoup de réconfort aux malades et que leur message amenait la guérison des affligés. Ce fut à Jéricho que les douze mirent pleinement en pratique, pour la première fois, la recommandation de Jésus de prêcher la bonne nouvelle du royaume et de soigner les affligés. 9. Départ pour Jérusalem 141:9.1 Le dernier jour de mars, un lundi, Jésus et les douze entreprirent de gravir les collines pour se rendre à Jérusalem. Lazare de Béthanie était descendu deux fois au Jourdain pour voir Jésus, et toutes les dispositions avaient été prises pour que le Maitre et ses apôtres installent leur quartier général à Béthanie, chez Lazare et ses sœurs, aussi longtemps qu’ils désireraient séjourner à Jérusalem. 141:9.3 Le dimanche matin 6 avril, Jésus et les apôtres descendirent à Jérusalem. C’était la première fois que le Maitre et les douze s’y trouvaient tous ensemble. Fascicule 142. La Pâque à Jérusalem 142:0.1 Durant le mois d’avril, Jésus et les apôtres travaillèrent à Jérusalem, sortant de la ville tous les soirs pour passer la nuit à Béthanie. Quant à Jésus, il passait une ou deux nuits par semaine à Jérusalem, chez Flavius, un Juif grec, chez qui beaucoup de Juifs éminents venaient le consulter en secret. 1. Enseignement dans le temple 142:1.1 Durant tout ce mois, Jésus ou l’un de ses apôtres enseignèrent quotidiennement dans le temple. Quand les foules de la Pâque étaient trop nombreuses pour avoir accès à l’enseignement du temple, les apôtres organisaient de nombreux groupes éducatifs en dehors de l’enceinte sacrée. Voici l’essentiel de leur message : 142:1.2 1. Le royaume des cieux est à portée de la main. 142:1.3 2. En ayant foi dans la paternité de Dieu, vous pouvez entrer dans le royaume des cieux et devenir ainsi les fils de Dieu. 142:1.4 3. L’amour est la règle de vie dans le royaume – être suprêmement dévoué à Dieu, tout en aimant son prochain comme soi-même. 142:1.5 4. L’obéissance à la volonté du Père produisant les fruits de l’esprit dans votre vie personnelle ; voilà la loi du royaume. 142:1.6 Les multitudes qui venaient célébrer la Pâque entendaient cet enseignement de Jésus, et des centaines d’auditeurs se réjouissaient de la bonne nouvelle. Les chefs civils et religieux des Juifs commencèrent à se préoccuper sérieusement de l’activité de Jésus et de ses apôtres ; ils examinèrent entre eux la conduite à tenir à leur égard. 2. La colère de Dieu 142:2.1 Il y avait à Jérusalem, assistant aux festivités de la Pâque, un riche négociant juif de Crète, nommé Jacob. Ce Jacob ne pouvait comprendre les enseignements du Maitre et venait par désir de se renseigner plus complètement sur le royaume de Dieu. Il dit à Jésus : « Mais Rabbi, Moïse et les anciens prophètes nous disent que Yahweh est un Dieu jaloux, un Dieu aux grandes colères et aux emportements impétueux. Les prophètes disent qu’il hait ceux qui font le mal et se venge de ceux qui n’obéissent pas à sa loi. Toi et tes disciples, vous nous enseignez, au contraire, que Dieu est un Père compatissant et bon, qui aime tellement les hommes qu’il voudrait les accueillir tous dans ce nouveau royaume des cieux, que tu proclames si proche. » 142:2.2 Lorsque Jacob eut fini de parler, Jésus répondit : « Jacob, tu as bien exposé les enseignements des prophètes de jadis, qui instruisirent les enfants de leur génération conformément aux lumières de leur temps. Notre Père au Paradis est invariant, mais le concept de sa nature s’est élargi et accru depuis l’époque de Moïse jusqu’à l’époque d’Amos, et même jusqu’à la génération du prophète Isaïe. Maintenant, je me suis incarné pour révéler le Père dans une nouvelle gloire et manifester son amour et sa miséricorde à tous les hommes sur tous les mondes. 142:2.4 Jésus poursuivit : « Quand tes enfants sont très jeunes, qu’ils manquent de maturité et que tu dois les punir, ils peuvent penser que leur père est courroucé, plein de colère rancunière. Leur immaturité ne leur permet pas de pénétrer au-delà de la punition pour discerner l’affection prévoyante et corrective du père. Mais, quand ces mêmes enfants deviennent des hommes et des femmes adultes, ne serait-il pas insensé de leur part de s’attacher à ces anciennes et fausses conceptions au sujet de leur père ? En tant qu’hommes et femmes, ils devraient maintenant discerner l’amour de leur père dans toutes ces mesures disciplinaires de leur enfance. À mesure que les siècles s’écoulent, l’humanité ne devrait-elle pas arriver à mieux comprendre la vraie nature et le caractère aimant du Père qui est aux cieux ? Je te dis, Jacob, qu’à la brillante lumière de cette heure, tu devrais voir le Père comme aucun de tes prédécesseurs ne l’a jamais perçu. En le voyant ainsi, tu devrais te réjouir d’entrer dans le royaume où règne un Père aussi miséricordieux, et tu devrais veiller à ce que sa volonté d’amour domine désormais ta vie. » 142:2.5 Et Jacob répondit : « Rabbi, je crois ; je désire que tu me conduises dans le royaume du Père. » 4. Flavius et la culture grecque 142:4.1 Flavius, le Juif grec, était un prosélyte de la porte, car il n’avait été ni circoncis ni baptisé. Comme il appréciait beaucoup la beauté dans l’art et la sculpture, la maison qu’il occupait durant ses séjours à Jérusalem était un bâtiment magnifique. Elle était délicieusement ornée de trésors sans prix qu’il avait acquis çà et là, au cours de ses voyages dans le monde. Quand il eut, pour la première fois, l’idée d’inviter Jésus, il craignit que le Maitre ne s’offensât de voir ces « images ». Mais, lorsque Jésus entra chez lui, Flavius fut également surpris de voir qu’au lieu de le réprimander pour avoir ces objets prétendument idolâtres un peu partout dans la maison, le Maitre manifestait un grand intérêt pour toute la collection. 142:4.2 Le Maitre vit que son hôte était désorienté par son attitude favorable à l’égard des arts ; en conséquence, quand ils eurent fini d’inspecter toute la collection, Jésus lui dit : « Parce que tu apprécies la beauté des choses créées par mon Père et façonnées par des mains d’artistes humains, pourquoi t’attendrais-tu à recevoir des reproches ? Parce que Moïse a jadis cherché à combattre l’idolâtrie et l’adoration des faux dieux, pourquoi tous les hommes devraient-ils réprouver la reproduction de la grâce et de la beauté ? Mais, même si Moïse a enseigné ces restrictions au mental enténébré de jadis, en quoi cela concerne-t-il notre temps où le Père qui est aux cieux est révélé en tant que Souverain Spirituel universel au-dessus de tout ? Flavius, je te déclare que, dans le royaume à venir, on n’enseignera plus ‘n’adorez pas ceci et n’adorez pas cela’ ; on ne s’occupera plus de commandements pour s’abstenir de ceci et pour prendre garde d’éviter cela, mais tout le monde s’occupera plutôt d’un seul devoir suprême. Ce devoir des hommes s’exprime en deux grands privilèges ; l’adoration sincère du Créateur infini, le Père du Paradis, et le service aimant rendu à nos semblables. Si tu aimes ton prochain comme toi-même, tu sais réellement que tu es un fils de Dieu. 142:4.3 « Désormais, les hommes intelligents peuvent jouir des trésors de l’art sans confondre cette appréciation matérielle de la beauté avec l’adoration et le service du Père du Paradis, le Dieu de toutes les choses et de tous les êtres. » 142:4.4 Flavius crut tout ce que Jésus lui enseigna. 5. Le discours sur l’assurance 142:5.1 L’un des grands sermons que Jésus prêcha dans le temple, durant cette semaine de la Pâque, fut une réponse à une question posée par un de ses auditeurs, un habitant de Damas. Cet homme demanda à Jésus : « Rabbi, comment saurons-nous avec certitude que tu es envoyé par Dieu et que nous pouvons vraiment entrer dans ce royaume dont toi et tes disciples proclamez qu’il est à portée de la main ? » Et Jésus répondit : 142:5.2 « Quant à mon message et à l’enseignement de mes disciples, vous devriez les juger à leurs fruits. Si nous vous proclamons les vérités de l’esprit, l’esprit témoignera dans votre cœur que notre message est authentique. Quant au royaume et à votre assurance d’être acceptés par le Père qui est aux cieux, je vous demande s’il y aurait parmi vous un père, digne de ce nom et ayant du cœur, qui laisserait son fils dans l’anxiété ou dans le doute au sujet de son statut dans sa famille ou de sa sécurité dans l’affection de son père ? Vous autres pères terrestres, prenez-vous plaisir à torturer vos enfants en les laissant dans le doute sur la permanence de l’amour que vous leur portez dans votre cœur humain ? Votre Père qui est aux cieux ne laisse pas non plus ses enfants, nés d’esprit par la foi, dans l’incertitude sur leur position dans le royaume. Si vous recevez Dieu en tant que Père, alors, en vérité, vous êtes vraiment les fils de Dieu. Et, si vous êtes ses fils, alors vous êtes en sécurité dans la position et la situation de tout ce qui concerne la filiation divine et éternelle. Si vous croyez à mes paroles, vous croyez par là même à Celui qui m’a envoyé et, en croyant ainsi au Père, vous avez rendu certain votre statut dans la citoyenneté céleste. Si vous faites la volonté du Père qui est aux cieux, vous ne manquerez jamais de parvenir à la vie éternelle de progrès dans le royaume divin. 142:5.3 « L’Esprit Suprême témoignera avec votre esprit que vous êtes vraiment les enfants de Dieu. Si vous êtes les fils de Dieu, alors vous êtes nés de l’esprit de Dieu, et quiconque est né de l’esprit a en lui-même le pouvoir de vaincre tous les doutes ; c’est cela la victoire qui triomphe de toute incertitude, c’est votre foi elle-même. 6. L’entretien avec Nicodème 142:6.1 Un soir, chez Flavius, un certain Nicodème vint voir Jésus ; il était un membre riche et assez âgé du sanhédrin juif. Il aurait voulu aller souvent écouter les leçons de Jésus, mais il craignait d’être vu parmi les auditeurs assistant à son enseignement. 142:6.2 En recevant Nicodème, Jésus ne fit pas montre d’une déférence spéciale. En parlant avec lui, il ne fit ni compromis ni tentative indue de persuasion. 142:6.3 Après avoir été présenté par Flavius, Nicodème dit : « Rabbi, nous savons que tu es un instructeur envoyé par Dieu, car nul homme ne pourrait enseigner de la sorte si Dieu n’était pas avec lui. Je désirerais en savoir plus long sur tes enseignements au sujet du royaume à venir. » 142:6.4 Jésus répondit à Nicodème : « En vérité, en vérité, je te dis, Nicodème, qu’à moins d’être né d’en haut, un homme ne peut voir le royaume de Dieu. » Alors Nicodème répondit : « Mais comment un homme peut-il naitre de nouveau quand il est vieux ? Il ne peut entrer une seconde fois dans le sein de sa mère pour renaitre. » 142:6.5 Jésus dit : « Néanmoins, je te déclare qu’à moins de naitre de l’esprit, un homme ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonne pas que j’aie dit qu’il fallait naitre d’en haut. Quand le vent souffle, tu entends le bruissement des feuilles, mais tu ne vois pas le vent – ni d’où il vient ni où il va – et il en est ainsi pour quiconque est né de l’esprit. Avec les yeux de la chair, on peut apercevoir les manifestations de l’esprit, mais on ne peut effectivement discerner l’esprit. » 142:6.6 Nicodème répondit : « Mais je ne comprends pas – comment cela peut-il être ? » Jésus dit : « Est-il possible que tu sois un éducateur d’Israël et que tu ignores tout cela ? Ceux qui connaissent les réalités de l’esprit ont donc le devoir de révéler ces choses à ceux qui discernent seulement les manifestations du monde matériel. Mais nous croiras-tu si nous te parlons des vérités célestes ? As-tu le courage, Nicodème, de croire en quelqu’un qui est descendu du ciel, au Fils de l’Homme lui-même ? » 142:6.7 Nicodème dit alors : « Mais comment puis-je commencer à saisir cet esprit qui doit me recréer en me préparant à entrer dans le royaume ? » Jésus répondit : « L’esprit du Père qui est aux cieux demeure déjà en toi. Si tu veux te laisser conduire par cet esprit d’en haut, tu commenceras très bientôt à voir avec les yeux de l’esprit ; ensuite, si tu choisis de tout cœur la gouverne de l’esprit, tu naitras d’esprit, car le dessein unique de ta vie sera de faire la volonté de ton Père qui est aux cieux. En te trouvant ainsi né de l’esprit et heureux dans le royaume de Dieu, tu commenceras à produire, dans la vie quotidienne, les abondants fruits de l’esprit. » 142:6.8 Nicodème était entièrement sincère. Il fut profondément impressionné, mais repartit désorienté. 142:6.9 Mais Nicodème rassembla assez de foi pour prendre possession du royaume. Il protesta timidement lorsque ses collègues du sanhédrin cherchèrent à condamner Jésus sans l’entendre. 8. En Judée méridionale 142:8.1 Vers la fin d’avril, l’opposition à Jésus était devenue si prononcée chez les pharisiens et les sadducéens que le Maitre et ses apôtres décidèrent de quitter Jérusalem pour un temps et d’aller vers le sud œuvrer à Bethléem et à Hébron. Tout le mois de mai fut employé à l’action personnelle dans ces villes et chez les habitants des villages environnants. Au cours de ce déplacement, ils ne firent aucune prédication en public, mais seulement des visites de maison en maison. Pendant que les apôtres enseignaient l’évangile et soignaient les malades, Jésus et Abner passèrent une partie du temps à Engaddi à visiter la colonie naziréenne. Jean le Baptiste était parti de là et Abner avait été chef de ce groupe. Beaucoup de membres de la confrérie naziréenne se mirent à croire en Jésus, mais la majorité de ces hommes ascétiques et originaux refusa de l’accepter comme un instructeur envoyé du ciel, parce qu’il n’enseignait ni le jeûne ni d’autres formes de renoncement. 142:8.3 Ce séjour en Judée méridionale fut une période de travail fructueuse et reposante ; le royaume s’accrut de nombreuses âmes. Au début de juin, l’agitation contre Jésus s’était si bien calmée à Jérusalem que le Maitre et les apôtres y retournèrent pour instruire et encourager les croyants. 142:8.5 Quand les dirigeants des juifs apprirent que Jésus était revenu à Jérusalem, ils se préparèrent à l’arrêter ; mais, remarquant qu’il ne faisait pas de sermons publics, ils conclurent qu’il était devenu craintif du fait de leur campagne antérieure et décidèrent de le laisser poursuivre son enseignement de cette manière privée, sans le molester davantage. Les affaires suivirent donc tranquillement leur cours jusqu’aux derniers jours de juin, lorsqu’un certain Simon, membre du sanhédrin, se rallia publiquement aux enseignements de Jésus, après l’avoir annoncé au préalable aux dirigeants des Juifs. Immédiatement, une nouvelle campagne s’organisa pour appréhender Jésus, et elle devint si forte que le Maitre décida de se retirer dans les villes de la Samarie et de la Décapole. Fascicule 143. Traversée de la Samarie 143:0.1 À la fin de juin de l’an 27, à cause de l’opposition croissante des dirigeants religieux juifs, Jésus et les douze quittèrent Jérusalem après avoir envoyé leurs tentes et leurs maigres effets personnels à la garde de Lazare, à Béthanie. Allant vers le nord en Samarie, ils s’arrêtèrent à Béthel pour le sabbat. Ils prêchèrent là durant plusieurs jours aux gens qui venaient de Gophna et d’Éphraïm. Un groupe de citoyens d’Arimathie et de Thamna vint inviter Jésus à visiter leurs villages. Le Maitre et ses apôtres passèrent plus de quinze jours à enseigner les Juifs et les Samaritains de cette région, dont beaucoup venaient d’aussi loin qu’Antipatris pour entendre la bonne nouvelle du royaume. 143:0.2 Les populations du Sud de la Samarie écoutèrent Jésus avec joie et, à l’exception de Judas Iscariot, les apôtres réussirent à vaincre une grande partie de leurs préjugés contre les Samaritains. Il était très difficile à Judas d’aimer ces Samaritains. La dernière semaine de juillet, Jésus et ses associés se préparèrent à partir pour les nouvelles villes grecques de Phasaélis et d’Archélaïs, proches du Jourdain. 1. Prédication à Archélaïs 143:1.1 Durant la première quinzaine d’aout, le groupe apostolique établit son quartier général dans les villes grecques d’Archélaïs et Phasaélis ; il y fit sa première expérience de prédication à des rassemblements composés presque exclusivement de Gentils – Grecs, Romains et Syriens – car il y avait peu d’habitants juifs dans ces deux villes grecques. Au contact de ces citoyens romains, les apôtres rencontrèrent de nouvelles difficultés à proclamer le message du royaume à venir, et de nouvelles objections aux enseignements de Jésus. 143:1.2 Une question posée par Philippe décrivait typiquement leurs difficultés. Philippe dit : « Maitre, ces Grecs et ces Romains prennent notre message à la légère et disent que ces enseignements ne conviennent qu’à des chétifs et à des esclaves. Ils disent que nous cherchons à convertir tous les hommes en spécimens débiles de non-résistants passifs, qui périraient rapidement et disparaitraient de la face de la terre. Ils t’aiment, Maitre, et ils admettent largement que ton enseignement est céleste et idéal, mais ils refusent de nous prendre au sérieux. » 143:1.3 Après avoir entendu des objections similaires contre l’évangile du royaume présentées par Thomas, Nathanael, Simon Zélotès et Matthieu, Jésus dit aux douze : 143:1.4 « Je suis venu dans ce monde pour faire la volonté de mon Père et pour révéler, à toute l’humanité, son caractère aimant. Cela, mes frères, c’est ma mission, et cette chose-là, je la ferai sans me soucier que mes enseignements risquent d’être mal compris par les Juifs et les Gentils de notre époque ou d’une autre génération. 143:1.5 « Qui vous a dit que mon évangile était destiné seulement à des esclaves et à des débiles ? Il est vrai que l’évangile est prêché aux pauvres et aux opprimés de cette génération. Les religions de ce monde les ont négligés, mais mon Père ne fait pas acception de personnes. 143:1.6 « Parce que mon Père est un Dieu d’amour et se réjouit de pratiquer la miséricorde, ne vous imprégnez pas de l’idée que le service du royaume doit être d’une facilité monotone. L’ascension au Paradis est la suprême aventure de tous les temps, le rude accomplissement de l’éternité. Le service du royaume sur terre fera appel à toute la courageuse virilité que vous et vos collaborateurs pourrez rassembler. Beaucoup d’entre vous seront mis à mort à cause de votre fidélité à l’évangile de ce royaume. Il est facile de mourir au champ de bataille, dans une guerre matérielle, quand votre courage est renforcé par la présence de vos camarades de combat, mais il faut une forme supérieure et plus profonde de courage humain et de dévouement pour sacrifier sa vie, calmement et tout seul, pour l’amour d’une vérité enchâssée dans votre cœur de mortel. 143:1.7 « Aujourd’hui, les incroyants peuvent vous reprocher avec mépris de prêcher un évangile de non-résistance et de vivre une vie de non-violence, mais vous êtes les premiers volontaires d’une longue lignée de croyants sincères à l’évangile de ce royaume, qui étonneront toute l’humanité par leur consécration héroïque à ces enseignements. Aucune armée au monde n’a jamais déployé plus de courage et de bravoure que vous et vos loyaux successeurs n’en montreront en allant proclamer au monde entier la bonne nouvelle – la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. Le courage de la chair est la forme inférieure de bravoure. La bravoure mentale est un type plus élevé de courage humain, mais la bravoure supérieure et suprême est une fidélité intransigeante aux convictions éclairées concernant les réalités spirituelles profondes. Un tel courage constitue l’héroïsme des hommes qui connaissent Dieu. Or, vous êtes tous des hommes qui connaissez Dieu ; vous êtes même, en toute vérité, les associés personnels du Fils de l’Homme. » 2. Leçon sur la maitrise de soi 143:2.2 À l’une des conférences du soir, André demanda à Jésus : « Maitre, devons-nous pratiquer le renoncement à soi comme Jean nous l’a enseigné, ou devons-nous rechercher la maitrise de soi comme tu l’enseignes ? En quoi ton enseignement diffère-t-il de celui de Jean ? » Jésus répondit : « En vérité, Jean vous a enseigné la voie de la droiture conforme à la lumière et aux lois de ses ancêtres ; c’était la religion de l’examen de conscience et du renoncement à soi. Mais je viens avec un nouveau message d’oubli de soi et de maitrise de soi. Je vous montre le chemin de la vie tel que mon Père qui est aux cieux me l’a révélé. 143:2.3 « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commande son propre moi est plus grand que celui qui s’empare d’une ville. La maitrise de soi est la mesure de la nature morale d’un homme et l’indice de son développement spirituel. Dans l’ancien ordre, vous pratiquiez le jeûne et la prière. En tant que nouvelle créature de la renaissance de l’esprit, vous apprenez à croire et à vous réjouir. 143:2.4 « Par l’ancienne voie, vous cherchez à supprimer, à obéir et à vous conformer à des règles de vie ; par la nouvelle voie, vous êtes d’abord transformés par l’Esprit de Vérité et, par là même, fortifiés dans la profondeur de votre âme par le constant renouvellement spirituel de votre mental. Par votre foi et la transformation de l’esprit, vous devenez en réalité les temples de Dieu, et son esprit habite réellement en vous. Si donc l’esprit demeure en vous, vous n’êtes plus des esclaves liés à la chair, mais des fils de l’esprit, libres et affranchis. La nouvelle loi de l’esprit vous dote de la liberté due à la maitrise de soi, qui remplace l’ancienne loi de la peur d’être esclave de soi et de l’esclavage du renoncement à soi. 143:2.5 « Maintes fois, quand vous avez mal agi, vous avez pensé à attribuer la responsabilité de vos actes à l’influence du malin, alors qu’en réalité vous vous êtes simplement laissés égarer par vos propres tendances naturelles. 143:2.7 « Pour vous, le secret de la maitrise de soi est lié à votre foi en l’esprit qui vous habite et qui opère toujours par amour. Si vous êtes les enfants de cette foi vivante, vous n’êtes plus les esclaves du moi, mais plutôt les maitres triomphants de vous-mêmes, les fils de Dieu affranchis. 143:2.8 « Si donc, mes enfants, vous êtes nés de l’esprit, vous êtes délivrés pour toujours de l’esclavage conscient d’une vie de renoncement et de surveillance attentive des désirs de la chair ; vous êtes transférés dans le joyeux royaume de l’esprit, d’où vous produisez spontanément les fruits de l’esprit dans votre vie quotidienne. » 4. Les Juifs et les Samaritains 143:4.2 L’inimitié religieuse entre Juifs et Samaritains datait du retour des Juifs de leur captivité à Babylone, quand les Samaritains essayèrent d’empêcher la reconstruction de Jérusalem. Plus tard, ils offensèrent les Juifs en prêtant assistance aux armées d’Alexandre. En remerciement de leur amitié, Alexandre octroya aux Samaritains la permission de bâtir un temple sur le mont Garizim ; ils y adorèrent Yahweh et leurs dieux tribaux, et offrirent des sacrifices très semblables à ceux des services du temple à Jérusalem. Du moins continuèrent-ils ce culte jusqu’à l’époque des Macchabées, où Jean Hyrkan détruisit leur temple du mont Garizim. 143:4.3 Les antagonismes entre Juifs et Samaritains étaient devenus historiques et consacrés par l’usage. Depuis l’époque d’Alexandre, les deux groupes avaient de moins en moins de rapports. Les douze apôtres ne répugnaient pas à prêcher dans les villes grecques et autres cités des Gentils de la Décapole et de la Syrie, mais ce fut pour eux une rude épreuve de fidélité envers leur Maitre quand celui-ci leur dit : « Allons en Samarie. » 5. La femme de Sychar 143:5.1 Lorsque le Maitre et les douze arrivèrent au puits de Jacob, Jésus était fatigué du voyage et s’arrêta près du puits, tandis que Philippe emmenait les apôtres à Sychar pour l’aider à rapporter des vivres et des tentes, car ils se proposaient de demeurer quelque temps dans le voisinage. Pierre et les fils de Zébédée auraient bien voulu rester avec Jésus, mais il les pria d’accompagner leurs frères en disant : « Ne craignez rien pour moi. Les Samaritains seront amicaux. » 143:5.2 Jésus avait soif, mais ne disposait d’aucun moyen pour tirer de l’eau du puits. Aussi, lorsqu’une femme de Sychar arriva avec sa cruche et se prépara à puiser, Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » Cette femme de Samarie savait que Jésus était un Juif à cause de son apparence et de ses vêtements, et elle supposa qu’il était un Juif de Galilée à cause de son accent. Elle s’appelait Nalda, et elle était une créature avenante. Elle fut très surprise de voir un homme juif lui parler ainsi près du puits et lui demander à boire, car, en ces temps-là, on n’estimait pas convenable, pour un homme qui se respectait, de parler en public à une femme, et encore bien moins pour un Juif d’adresser la parole à une Samaritaine. Nalda demanda donc à Jésus : « Comment se fait-il que toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une Samaritaine ? » Jésus répondit : « En vérité, je t’ai demandé à boire, mais, si seulement tu pouvais comprendre, tu me demanderais une gorgée d’eau vivante. » Alors, Nalda dit : « Mais, Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où tirerais-tu donc cette eau vivante ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous donna ce puits, qui y but lui-même et qui y fit aussi boire ses fils et son bétail ? » 143:5.3 Jésus répliqua : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif, mais quiconque boit de l’eau de l’esprit vivant n’aura jamais soif. Cette eau vivante deviendra en lui une source de rafraichissement qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » Nalda dit alors : « Donne-moi de cette eau pour que je n’aie pas soif et que je n’aie plus besoin de faire tout ce chemin pour puiser. En outre, tout ce qu’une Samaritaine pourrait recevoir d’un Juif aussi digne d’éloges que toi sera un plaisir. » 143:5.4 Nalda ne savait comment interpréter la bonne disposition de Jésus à lui parler. Elle voyait sur le visage du Maitre l’expression d’un homme intègre et saint, mais elle prit sa bienveillance pour une familiarité ordinaire et interpréta faussement son symbolisme comme une manière de lui faire des avances. Étant une femme de moralité peu sévère, elle se disposait à devenir ouvertement coquette lorsque Jésus, la regardant droit dans les yeux, lui dit d’une voix impérative : « Femme, va chercher ton mari et amène-le ici. » Ce commandement ramena Nalda au sens des réalités. Elle vit qu’elle avait mal jugé la bonté du Maitre et perçut qu’elle avait mal interprété le sens de ses paroles. Elle eut peur ; elle commença à comprendre qu’elle se trouvait en face d’une personne exceptionnelle et chercha, à l’aveuglette dans son mental, une réponse appropriée. En grande confusion, elle dit : « Mais, Seigneur, je ne puis appeler mon mari, car je n’ai pas de mari. » Alors, Jésus reprit : « Tu as dit la vérité, car tu as peut-être eu jadis un mari, mais l’homme avec qui tu vis maintenant n’est pas ton mari. Il vaudrait mieux que tu cesses de prendre mes paroles à la légère et que tu cherches l’eau vivante que je t’ai offerte aujourd’hui. » 143:5.5 Nalda était maintenant dégrisée, et son moi supérieur était éveillé. Ce n’était pas entièrement de son gré qu’elle était une femme immorale. Elle avait été brutalement et injustement rejetée par son mari et, dans cette situation désespérée, elle avait alors consenti à vivre avec un Grec, comme sa femme, mais sans mariage régulier. Nalda se sentait maintenant très honteuse d’avoir si étourdiment parlé à Jésus. Fort contrite, elle dit alors au Maitre : « Mon Seigneur, je me repens de la manière dont je t’ai parlé, car je perçois que tu es un saint homme ou peut-être un prophète. » Elle était sur le point de demander une aide directe et personnelle au Maitre lorsqu’elle fit ce que tant de personnes ont fait avant et après elle – elle éluda la question du salut personnel en s’orientant vers une discussion de théologie et de philosophie. Elle détourna rapidement la conversation ayant trait à ses propres besoins vers une controverse théologique. Montrant du doigt le mont Garizim, elle continua en disant : « Nos pères adoraient sur cette montagne et, cependant, toi, tu dis que le lieu où les hommes devraient adorer se trouve à Jérusalem ; où donc est le bon endroit pour adorer Dieu ? » 143:5.6 Jésus perçut la tentative de l’âme de la femme pour éviter un contact direct et scrutateur avec son Créateur, mais il vit aussi la présence, dans son âme, d’un désir de connaitre la meilleure manière de vivre. Après tout, il y avait, dans le cœur de Nalda, une véritable soif d’eau vive. Il la traita donc avec patience en disant : « Femme, laisse-moi te dire que le jour vient bientôt où tu n’adoreras le Père ni sur cette montagne ni à Jérusalem. Tu devrais me croire quand je dis que l’heure viendra bientôt – elle est même déjà venue – où tous les adorateurs sincères adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont précisément de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. Ton salut viendra quand tu recevras, dans ton propre cœur, cette eau vivante que je t’offre à l’instant même. » 143:5.7 Mais Nalda devait tenter encore un effort pour éluder la discussion du problème embarrassant de sa propre vie sur terre et du statut de son âme devant Dieu. Une fois de plus, elle recourut à des questions générales sur la religion en disant : « Oui, je sais, Seigneur, que Jean a prêché au sujet de la venue du Convertisseur, celui que l’on appellera le Libérateur, et que, lors de sa venue, il nous annoncera toutes choses » – interrompant Nalda, Jésus lui dit avec une assurance impressionnante : « Moi, qui te parle, je suis celui-là. » 143:5.9 Nalda était sur le point d’exprimer son ardent désir personnel pour des choses meilleures et un mode de vie plus noble, mais, juste au moment où elle allait exposer le véritable désir de son cœur, les douze apôtres revinrent de Sychar. Arrivant sur la scène où Jésus parlait si intimement avec cette femme – une Samaritaine et seul à seule – ils furent plus qu’étonnés. Ils déposèrent rapidement leurs approvisionnements et s’écartèrent, nul n’osant lui faire d’observations, alors que Jésus disait à Nalda : « Femme, va ton chemin, Dieu t’a pardonné. Tu vivras désormais une nouvelle vie. Tu as reçu l’eau vivante ; une joie nouvelle jaillira dans ton âme et tu deviendras une fille du Très-Haut. » Percevant la désapprobation des apôtres, la femme abandonna sa cruche et s’enfuit vers la ville. 143:5.10 En y entrant, elle déclara à tous ceux qu’elle rencontra : « Sortez vers le puits de Jacob et allez-y vite, car vous y rencontrerez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait dans ma vie. Pourrait-il être le Convertisseur ? » Avant le coucher du soleil, une foule de gens s’était rassemblée au puits de Jacob pour entendre Jésus. Et le Maitre leur développa le sujet de l’eau vivante, le don de l’esprit intérieur. 143:5.11 Les apôtres ne cessèrent jamais d’être choqués par la bonne disposition de Jésus à parler aux femmes, à des femmes de réputation douteuse, ou même immorales. Il fut très difficile à Jésus d’enseigner à ses apôtres que les femmes, même qualifiées d’immorales, ont une âme qui peut choisir Dieu pour Père, et qu’elles peuvent devenir ainsi les filles de Dieu candidates à la vie éternelle. 143:5.12 Le lendemain, Nalda raconta toute l’histoire à l’apôtre Jean, mais il ne la révéla jamais entièrement aux autres apôtres, et Jésus n’en parla pas en détail aux douze. 143:5.13 Nalda informa Jean que Jésus lui avait dit « tout ce qu’elle avait fait dans sa vie ». Jean eut souvent envie d’interroger Jésus sur son entretien avec Nalda, mais ne le fit jamais. Jésus n’avait dit à la Samaritaine qu’une seule chose sur elle-même, mais son regard planté dans ses yeux et la manière dont il l’avait traitée avaient fait repasser, en un instant dans son mental, une revue panoramique de sa vie accidentée, si bien qu’elle associa toute cette autorévélation de sa vie passée avec le regard et les paroles du Maitre. Jésus ne lui avait jamais dit qu’elle avait eu cinq maris. 6. Le renouveau religieux en Samarie 143:6.1 À la fin du jour où Nalda attira la foule hors de Sychar pour voir Jésus, les douze venaient d’arriver de Sychar avec le ravitaillement. Ils supplièrent Jésus de manger avec eux au lieu de parler à la population, car ils n’avaient rien pris de toute la journée et ils avaient faim. Mais Jésus savait que l’obscurité allait bientôt les envelopper, de sorte qu’il persista dans sa détermination de parler aux gens rassemblés avant de les renvoyer. Lorsqu’André essaya de le persuader de manger un morceau avant de parler à la foule, Jésus dit : « J’ai un aliment à manger que vous ne connaissez pas. » Quand les apôtres entendirent cela, ils se dirent entre eux : « Quelqu’un lui a-t-il apporté quelque chose à manger ? Se peut-il que la femme lui ait donné de la nourriture en même temps que de l’eau ? » Lorsque Jésus les entendit parler entre eux, il alla vers les douze, avant de haranguer la multitude, et leur dit : « Mon aliment est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son travail. Vous devriez cesser de dire qu’il y a encore tant et tant de temps avant la moisson. Voyez ces gens qui sortent d’une ville de Samarie pour nous entendre ; je vous dis que les champs ont déjà blanchi pour la moisson. Celui qui récolte reçoit des gages et rassemble ce fruit pour la vie éternelle ; en conséquence, les semeurs et les moissonneurs se réjouissent ensemble, car c’est en ceci que réside la vérité du dicton : ‘l’un sème et l’autre récolte.’ Je vous envoie maintenant pour faire une récolte à laquelle vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé et vous allez entrer dans leur travail. » Il disait cela en se référant aux prédications de Jean le Baptiste. 143:6.2 Jésus et les apôtres allèrent à Sychar et prêchèrent deux jours avant d’établir leur camp sur le mont Garizim. Beaucoup d’habitants de Sychar crurent à l’évangile et demandèrent à être baptisés, mais les apôtres de Jésus ne baptisaient pas encore. 143:6.6 Jésus et les douze campèrent sur le mont Garizim jusqu’à la fin d’aout. Durant la journée, ils prêchaient la bonne nouvelle du royaume – la paternité de Dieu – aux Samaritains, dans les villes, et ils passaient la nuit au camp. 7. Enseignements sur la prière et l’adoration 143:7.1 Aux conférences du soir sur le mont Garizim, Jésus enseigna nombre de grandes vérités ; il insista en particulier sur les suivantes : 143:7.2 La vraie religion est l’acte d’une âme individuelle dans ses relations autoconscientes avec le Créateur. La religion organisée est la tentative des hommes pour socialiser l’adoration des religionistes individuels. 143:7.3 L’adoration – la contemplation du spirituel – doit alterner avec le service, le contact avec la réalité matérielle. Le travail devrait alterner avec les divertissements ; la religion devrait avoir l’humour pour contrepoids. La philosophie profonde devrait être allégée par la poésie rythmique. Le surmenage de la vie – la tension de la personnalité dans le temps – devrait être allégé par le repos que procure l’adoration. 143:7.4 La prière est destinée à faire penser moins les hommes et à leur faire réaliser plus. Elle n’est pas destinée à provoquer l’accroissement des connaissances, mais plutôt l’expansion de la clairvoyance. 143:7.6 L’adoration est la technique consistant à se tourner vers l’Un pour recevoir l’inspiration permettant de servir la multitude. L’adoration est l’étalon qui mesure le degré auquel l’âme s’est détachée de l’univers matériel et s’est attachée simultanément en sécurité aux réalités spirituelles de toute la création. 143:7.8 L’adoration est l’acte d’une fraction qui s’identifie avec le Tout ; le fini avec l’Infini ; le fils avec le Père ; le temps, dans l’action consistant à emboiter le pas à l’éternité. L’adoration est l’acte de communion personnelle du fils avec le Père divin, l’adoption, par l’âme-esprit de l’homme, de comportements reposants, créatifs, fraternels et romanesques. Fascicule 144. À Gilboa et dans la Décapole 144:0.1 Pendant les mois de septembre et d’octobre, ils se retirèrent dans un camp isolé sur les pentes du mont Gilboa. Jésus y passa le mois de septembre seul avec ses apôtres, les enseignant et les instruisant dans les vérités du royaume. 144:0.2 Il y avait bien des raisons pour que Jésus et ses apôtres se retirent, à ce moment-là, sur la frontière de la Samarie et de la Décapole. Les dirigeants religieux de Jérusalem étaient très hostiles. Hérode Antipas détenait toujours Jean en prison, craignant autant de le libérer que de l’exécuter, et il continuait à suspecter Jean et Jésus d’être d’une manière ou d’une autre de connivence. Ces conditions rendaient contrindiqué le projet d’une campagne active soit en Judée, soit en Galilée. Il y avait encore une troisième raison : la tension lentement croissante entre les chefs des disciples de Jean et les apôtres de Jésus, tension qui s’aggravait avec l’augmentation du nombre des croyants. 1. Le campement de Gilboa 144:1.6 Durant leur séjour sur le mont Gilboa, Jésus donna aux douze beaucoup de détails sur sa jeunesse et sur ses expériences sur le mont Hermon. Il leur révéla également une partie de ce qui s’était passé dans les collines, durant les quarante jours qui suivirent immédiatement son baptême, et il les adjura instamment de ne parler à personne de ces expériences avant qu’il ne soit retourné vers le Père. 144:1.9 Le thème central des discussions, durant tout le mois de septembre, fut la prière et l’adoration. Après avoir discuté de l’adoration pendant quelques jours, Jésus finit par prononcer son mémorable discours sur la prière, en réponse à la requête de Thomas : « Maitre, apprends-nous à prier. » 144:1.10 Jean avait enseigné une prière à ses disciples, une prière pour le salut dans le royaume à venir. Bien que Jésus n’eût jamais interdit à ses disciples d’employer la forme de prière de Jean, les apôtres perçurent très tôt que leur Maitre n’approuvait pas entièrement la pratique de prononcer des prières immuables et officielles. Néanmoins, les croyants demandaient constamment qu’on leur apprenne à prier. Les douze désiraient ardemment connaitre la forme de supplique que Jésus approuverait. Ce fut principalement à cause de ce besoin d’une supplique simple pour le commun du peuple que Jésus consentit alors, en réponse à la requête de Thomas, à leur enseigner une forme suggestive de prière. 2. Le discours sur la prière 144:2.2 « La prière est entièrement une expression personnelle et spontanée de l’attitude de l’âme envers l’esprit ; la prière devrait être la communion de filiation et l’expression de la fraternité. Quand elle est dictée par l’esprit, la prière mène au progrès spirituel coopératif. La prière idéale est une forme de communion spirituelle qui conduit à l’adoration intelligente. La vraie prière est l’attitude sincère d’un élan vers le ciel pour atteindre vos idéaux. 144:2.3 « La prière est le souffle de l’âme et devrait vous inciter à persévérer dans vos tentatives pour mieux connaitre la volonté du Père. Si l’un de vous a un voisin et va le trouver à minuit en disant : ‘Ami, prête-moi trois miches, car un de mes amis en voyage est venu me voir et je n’ai rien à lui offrir’, et si votre voisin répond : ‘Ne me dérange pas, car la porte est maintenant fermée et les enfants et moi sommes au lit ; je ne peux donc me lever pour te donner du pain’, vous insisterez en expliquant que votre ami a faim et que vous n’avez pas de nourriture à lui offrir. Votre voisin ne se lèvera pas pour vous donner du pain par amitié pour vous, mais je vous dis qu’à cause de votre importunité, il se lèvera et vous donnera autant de miches qu’il vous en faut. Si donc la persistance gagne les faveurs même des hommes mortels, combien plus votre persistance dans l’esprit obtiendra-t-elle pour vous le pain de vie des mains bienveillantes du Père qui est aux cieux. Je vous le dis de nouveau : Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et la porte du salut sera ouverte à celui qui frappe. 144:2.4 « Quel père d’entre vous, si son fils fait une demande inconsidérée, hésitera à donner selon la sagesse parentale plutôt que selon les termes de la demande malavisée de son fils ? Si l’enfant a besoin d’une miche, lui donnerez-vous une pierre simplement parce qu’il vous l’a étourdiment demandée ? Si votre fils a besoin d’un poisson, lui donnerez-vous un serpent d’eau simplement parce que vous en avez attrapé un dans vos filets avec les poissons, et que l’enfant vous demande sottement le serpent ? Si donc, étant mortels et finis, vous savez répondre aux prières et faire à vos enfants des présents bénéfiques, combien plus votre Père céleste donnera-t-il l’esprit et nombre de bénédictions supplémentaires à ceux qui les lui demanderont ? Les hommes devraient toujours prier et ne pas se laisser décourager. 144:2.5 « Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un certain juge qui vivait dans une ville perverse. Ce juge ne craignait pas Dieu et n’avait pas de respect pour les hommes. Or il y avait dans cette ville une veuve nécessiteuse qui allait constamment chez ce juge injuste en lui disant : ‘Protège-moi de mon adversaire.’ Pendant quelque temps, il ne voulut pas lui prêter attention, mais bientôt il se dit en lui-même : ‘Je ne crains pas Dieu et n’ai pas de considération pour les hommes, mais, parce que cette veuve ne cesse de me déranger, je ferai droit à sa revendication de peur qu’elle ne m’épuise par ses visites continuelles.’ Je vous raconte ces histoires pour vous encourager à persévérer dans la prière, et non pour vous laisser croire que vos suppliques modifieront la justice et la droiture du Père céleste. Cependant, votre persistance n’est pas destinée à gagner la faveur de Dieu, mais à changer votre attitude terrestre et à accroitre la capacité de votre âme à recevoir l’esprit. 144:2.6 « Mais, lorsque vous priez, votre foi est bien faible. Une foi authentique déplacera les montagnes de difficultés matérielles qui peuvent se trouver sur le sentier de l’expansion de l’âme et du progrès spirituel. » 3. La prière du croyant 144:3.1 Mais les apôtres n’étaient pas encore satisfaits ; ils désiraient que Jésus leur donne une prière modèle qu’ils puissent enseigner aux nouveaux disciples. Après avoir écouté ce discours sur la prière, Jacques Zébédée dit : « Très bien, Maitre, mais c’est moins pour nous que nous désirons une forme de prière que pour les nouveaux croyants qui nous demandent si souvent : ‘Apprenez-nous à adresser des prières acceptables au Père qui est aux cieux.’ » 144:3.2 Lorsque Jacques eut fini de parler, Jésus dit : « Si donc vous désirez encore une telle prière, je vous offrirai celle que j’ai apprise à mes frères et sœurs à Nazareth » : 144:3.3 Notre Père, qui es aux cieux, 144:3.4 Que ton nom soit sanctifié. 144:3.5 Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite 144:3.6 Sur terre comme elle l’est au ciel. 144:3.7 Donne-nous aujourd’hui notre pain pour demain ; 144:3.8 Rafraichis nos âmes avec l’eau de la vie. 144:3.9 Et pardonne à chacun de nous ses offenses 144:3.10 Comme nous avons aussi pardonné à ceux qui nous ont offensés. 144:3.11 Sauve-nous dans la tentation, délivre-nous du mal, 144:3.12 Et rends-nous de plus en plus parfaits comme toi-même. 144:3.14 Jésus enseigna aux douze à toujours prier en secret, à partir seuls dans les tranquilles paysages de la nature ou à aller dans leur chambre et à fermer les portes quand ils s’adonnaient à la prière. 144:3.17 Jésus enseigna que la prière efficace doit être : 144:3.18 1. Désintéressée – pas seulement pour soi-même. 144:3.19 2. Croyante – conforme à la foi. 144:3.20 3. Sincère – honnête de cœur. 144:3.21 4. Intelligente – conforme à la lumière. 144:3.22 5. Confiante – en soumission à la volonté infiniment sage du Père. 4. Compléments sur la prière 144:4.1 Pendant les jours qui suivirent le discours sur la prière, les apôtres continuèrent à poser au Maitre des questions concernant cette pratique cultuelle d’une importance capitale. On peut résumer et reformuler comme suit, en langage moderne, les instructions sur la prière et l’adoration que Jésus donna aux apôtres durant ces journées. 144:4.2 La répétition sérieuse et fervente d’une supplique quelconque, quand cette prière est l’expression sincère d’un enfant de Dieu et qu’elle est formulée avec foi, si peu susceptible qu’elle soit de recevoir une réponse directe et si malavisée qu’elle puisse être, ne manque jamais d’accroitre la capacité de l’âme pour la réceptivité spirituelle. 144:4.5 La prière, et l’adoration qui lui est associée, est une technique pour se détacher de la routine de la vie courante, des travaux monotones de l’existence matérielle. C’est une méthode pour s’épanouir spirituellement et acquérir l’individualité intellectuelle et religieuse. 144:4.6 La prière est un antidote contre l’introspection nuisible ; au moins, la prière, telle que le Maitre l’a enseignée, apporte ce bienfait à l’âme. Jésus employa avec persistance l’influence bénéfique de la prière pour autrui. Le Maitre priait en général au pluriel et non pas au singulier. C’est seulement dans les grandes crises de sa vie terrestre qu’il pria pour lui-même. 144:4.8 De même que l’on peut assimiler la prière à la recharge des batteries spirituelles de l’âme, de même on peut comparer l’adoration au fait d’accorder l’écoute de l’âme sur la fréquence des communications universelles de l’esprit infini du Père Universel. 144:4.9 La prière est le regard sincère et plein de désir jeté par l’enfant sur son Père spirituel ; c’est un processus psychologique consistant à échanger la volonté humaine contre la volonté divine. La prière fait partie du plan divin pour remodeler ce qui existe en ce qui devrait exister. 6. Conférence avec les apôtres de Jean 144:6.1 Vers le 1er octobre, Philippe et plusieurs autres apôtres se trouvaient dans un village voisin, achetant des vivres, lorsqu’ils rencontrèrent quelques-uns des apôtres de Jean le Baptiste. Cette rencontre fortuite sur la place du marché eut pour résultat une conférence de trois semaines, au camp de Gilboa, entre les apôtres de Jésus et les apôtres de Jean, car Jean, imitant le précédent de Jésus, avait récemment nommé apôtres douze de ses principaux disciples. Il l’avait fait en réponse à la demande pressante d’Abner, chef de ses loyaux partisans. Jésus resta présent au camp de Gilboa durant toute la première semaine de cette conférence commune, mais s’absenta durant les deux dernières semaines. 144:6.3 André et Abner prirent alternativement la présidence de ces réunions communes des deux groupes apostoliques. Ces hommes avaient bien des difficultés à débattre et de nombreux problèmes à résoudre. 144:6.5 La première question sur laquelle le groupe se mit d’accord fut l’adoption de la prière que Jésus leur avait si récemment apprise. Ils votèrent à l’unanimité d’accepter cette prière comme celle qui devait être enseignée aux croyants par les deux groupes d’apôtres. 144:6.6 Ils décidèrent ensuite qu’aussi longtemps que Jean vivrait, soit en prison, soit en liberté, les deux groupes de douze apôtres poursuivraient leur propre travail et tiendraient, tous les trois mois, des réunions communes d’une semaine en des lieux à convenir de temps en temps. 144:6.7 De tous leurs problèmes, le plus sérieux était cependant la question du baptême. Leurs difficultés étaient d’autant plus graves que Jésus avait refusé de faire une déclaration quelconque sur le sujet. Ils parvinrent finalement à l’accord suivant : Tant que Jean vivrait, ou tant qu’ils n’auraient pas éventuellement modifié cette décision d’un commun accord, seuls les apôtres de Jean baptiseraient les croyants et seuls les apôtres de Jésus compléteraient l’instruction des nouveaux disciples. En conséquence, depuis ce moment-là et jusqu’après la mort de Jean, deux apôtres de Jean accompagnèrent Jésus et ses apôtres pour baptiser les croyants, car le conseil conjoint avait voté unanimement que le baptême deviendrait l’étape initiale comme signe extérieur de l’alliance avec les affaires du royaume. 144:6.8 Il fut ensuite convenu que, si Jean mourait, les apôtres de Jean se présenteraient à Jésus et se soumettraient à ses directives ; ils cesseraient alors de baptiser, à moins d’y être autorisés par Jésus ou ses apôtres. 144:6.9 Ils votèrent ensuite qu’au cas où Jean mourrait, les apôtres de Jésus commenceraient à baptiser avec de l’eau en symbole du baptême de l’Esprit divin. 144:6.10 Telle est l’histoire de la première tentative des disciples de Jésus pour coordonner des efforts divergents, régler des différences d’opinion, organiser des entreprises collectives, légiférer sur des observances extérieures et socialiser les pratiques religieuses personnelles. 144:6.12 L’après-midi de leur discussion finale sur les questions financières, Jésus revint, entendit le récit de leurs délibérations, écouta leurs décisions et dit : « Telles sont donc vos conclusions ; j’aiderai chacun de vous à mettre en pratique l’esprit de vos décisions communes. » 7. Dans les villes de la Décapole 144:7.1 Durant les mois de novembre et de décembre, Jésus et les vingt-quatre travaillèrent tranquillement dans les villes grecques de la Décapole, principalement à Scythopolis, Gérasa, Abila et Gadara. 144:7.2 Jésus enseigna peu en public au cours de cette mission dans les villes de la Décapole. Il passa beaucoup de temps à instruire les vingt-quatre et tint de nombreuses sessions spéciales avec les douze apôtres de Jean. 144:7.3 Durant ces deux mois, les membres du groupe travaillèrent, la plupart du temps, deux par deux, un apôtre de Jésus avec un apôtre de Jean. L’apôtre de Jean baptisait, l’apôtre de Jésus instruisait et tous deux prêchaient l’évangile du royaume tel qu’ils le comprenaient. Et ils gagnèrent beaucoup d’âmes parmi ces Juifs apostats et ces Gentils. 144:7.4 Abner, chef des apôtres de Jean, devint un dévoué croyant en Jésus et il fut nommé plus tard chef d’un groupe de soixante-dix éducateurs chargés par le Maitre de prêcher l’évangile. 8. Au camp près de Pella 144:8.1 À la fin de décembre, ils allèrent tous près du Jourdain, à proximité de Pella, où ils recommencèrent à enseigner et à prêcher. Aussi bien les Juifs que les Gentils venaient à ce camp pour entendre l’évangile. Un après-midi, pendant que Jésus enseignait la foule, certains amis intimes de Jean apportèrent au Maitre le dernier message qu’il devait recevoir du Baptiste. 144:8.2 Jean était maintenant en prison depuis un an et demi et, durant presque tout ce temps-là, Jésus avait travaillé très discrètement ; il n’était donc pas étonnant que Jean fût amené à s’inquiéter du royaume. Les amis de Jean interrompirent la leçon de Jésus en lui disant : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander si tu es vraiment le Libérateur ou si nous devons en chercher un autre. » 144:8.3 Jésus s’arrêta pour dire aux amis de Jean : « Retournez dire à Jean qu’il n’est pas oublié. Dites-lui ce que vous avez vu et entendu, que la bonne nouvelle est prêchée aux pauvres. » Après avoir dit encore quelques mots aux messagers de Jean, Jésus se tourna de nouveau vers la foule et dit : « Ne croyez pas que Jean mette en doute l’évangile du royaume. Il s’enquiert seulement pour rassurer ses disciples qui sont aussi mes disciples. Jean n’est pas faible. À vous qui avez entendu Jean prêcher avant qu’Hérode ne le mette en prison, laissez-moi vous demander ce que vous avez vu en lui. Un roseau secoué par le vent ? Un homme d’humeur changeante et habillé de vêtements douillets ? En règle générale, ceux qui sont vêtus somptueusement et vivent en sybarites se rencontrent dans les cours des rois et les demeures des riches. Mais qu’avez-vous aperçu en voyant Jean ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. Il a été écrit de Jean : ‘Voici, j’envoie mon messager devant ta face ; il préparera le chemin devant toi.’ 144:8.4 « En vérité, en vérité, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s’en est pas élevé de plus grand que Jean le Baptiste ; pourtant, même le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui, parce qu’il est né d’esprit et sait qu’il est devenu un fils de Dieu. » 144:8.5 Beaucoup de ceux qui entendirent Jésus ce jour-là se soumirent au baptême de Jean, proclamant ainsi publiquement leur entrée dans le royaume. Et, depuis lors, les apôtres de Jean restèrent étroitement liés à Jésus. Cette circonstance marqua l’union réelle des disciples de Jean et de ceux de Jésus. 144:8.6 Après que les messagers se furent entretenus avec Abner, ils partirent pour Macharée raconter tout cela à Jean, qui fut très réconforté et fortifié dans sa foi par les paroles de Jésus et le message d’Abner. 144:8.7 Ce même après-midi, Jésus continua à enseigner, disant : « À quoi comparerai-je cette génération ? Beaucoup d’entre vous ne recevront ni le message de Jean ni mon enseignement. Vous ressemblez à des enfants jouant sur la place du marché, qui appellent leurs camarades et disent : ‘Nous avons joué de la flute pour vous et vous n’avez pas dansé ; nous avons gémi et vous ne vous êtes pas affligés.’ Il en est de même pour certains d’entre vous. Jean est venu ne mangeant pas et ne buvant pas, et ils ont dit qu’il était possédé par un démon. Le Fils de l’Homme vient, mangeant et buvant, et les mêmes personnes disent : ‘Voyez, il est un gourmand et un buveur de vin, un ami des publicains et des pécheurs !’ En vérité, la sagesse est justifiée par ses enfants. 144:8.8 « Il semble que le Père céleste ait caché quelques-unes de ces vérités aux sages et aux arrogants, tandis qu’il les a dévoilées à de petits enfants. Mais le Père fait bien toutes choses ; il se révèle à l’univers par les méthodes de son propre choix. Venez donc, vous tous qui peinez et portez de lourds fardeaux, et vous trouverez du repos pour votre âme. Prenez sur vous le joug divin, et vous éprouverez la paix de Dieu, qui dépasse tout entendement. » 9. La mort de Jean le Baptiste 144:9.1 Jean le Baptiste fut exécuté, par ordre d’Hérode Antipas, le soir du 10 janvier de l’an 28. Le lendemain, quelques disciples de Jean, qui étaient allés à Macharée, entendirent parler de son exécution. Ils allèrent trouver Hérode et réclamèrent le corps, qu’ils placèrent dans une sépulture. Plus tard, ils l’inhumèrent à Sébaste, le village où habitait Abner. Le lendemain 12 janvier, ils partirent vers le nord, en direction du camp des apôtres de Jean et de Jésus près de Pella, et racontèrent à Jésus la mort de Jean. Quand Jésus eut entendu leur rapport, il congédia la multitude, appela les vingt-quatre autour de lui et leur dit : « Jean est mort. Hérode l’a fait décapiter. Tenez ensemble, ce soir, une séance de conseil et arrangez vos affaires en conséquence. Il n’y aura plus de délai. L’heure est venue de proclamer le royaume ouvertement et avec puissance. Demain, nous irons en Galilée. » 144:9.2 En conséquence, de bonne heure le matin du 13 janvier de l’an 28, Jésus et les apôtres, accompagnés de quelque vingt-cinq disciples, se rendirent à Capharnaüm et logèrent pour la nuit dans la maison de Zébédée. Fascicule 145. Quatre journées mémorables à Capharnaüm 145:0.1 Jésus et les apôtres arrivèrent à Capharnaüm le soir du mardi 13 janvier. Comme à l’habitude, ils installèrent leur quartier général dans la maison de Zébédée à Bethsaïde. 145:0.3 Tard dans la soirée de vendredi, Ruth, la plus jeune sœur de Jésus, lui rendit secrètement visite. Ruth était le seul membre de la famille de Jésus qui ait cru, avec constance et sans défaillance, à la divinité de la mission terrestre de son frère, dès sa première prise de conscience spirituelle et tout au long du ministère mouvementé de Jésus, de sa mort, de sa résurrection et de son ascension. 1. Le fructueux coup de filet 145:1.1 Le vendredi matin de la même semaine, tandis que Jésus enseignait sur le rivage, son auditoire le serra de tellement près au bord de l’eau qu’il fit signe à des pêcheurs, occupant un bateau voisin, de venir à son secours. Il monta dans le bateau et continua, pendant plus de deux heures, à enseigner la foule assemblée. 145:1.2 Après que Jésus eut fini d’enseigner la foule, il dit à David : « Tu as perdu du temps en venant à mon aide, alors permets-moi de travailler avec toi. Allons pêcher. Dirige-toi vers les fonds qui sont là-bas, et jette tes filets pour une prise. » Mais Simon, l’un des aides de David, répondit : « Maitre, c’est inutile. Nous avons peiné toute la nuit et nous n’avons rien pris ; toutefois, puisque tu le demandes, nous allons sortir et lancer les filets. » Simon consentit à suivre les directives de Jésus parce que son patron, David, lui avait fait signe d’un geste. Quand ils furent arrivés à l’endroit désigné par Jésus, ils immergèrent leurs filets et prirent une telle quantité de poissons qu’ils craignirent de voir leurs filets se déchirer ; à tel point qu’ils firent signe à leurs associés, restés au bord du rivage, de venir à la rescousse. Lorsqu’ils eurent rempli les trois bateaux de poissons presque au point de les faire couler, Simon tomba aux genoux de Jésus en disant : « Écarte-toi de moi, Maitre, car je suis chargé de péchés. » Simon et tous les participants furent stupéfaits de ce fructueux coup de filet. À partir de ce jour, David Zébédée, son aide, Simon, et leurs associés abandonnèrent leurs filets et suivirent Jésus. 145:1.3 Mais ce ne fut en aucun sens une pêche miraculeuse. Jésus avait étudié de près la nature ; il était un pêcheur expérimenté et connaissait les habitudes des poissons dans la mer de Galilée. En cette occasion, il avait simplement dirigé les pêcheurs vers l’endroit où les poissons se trouvaient généralement à cette heure-là de la journée. Mais les disciples de Jésus considérèrent toujours cet évènement comme un miracle. 2. L’après-midi à la synagogue 145:2.1 Lors du sabbat suivant, au service de l’après-midi dans la synagogue, Jésus prêcha son sermon sur « La Volonté du Père qui est aux Cieux ». 145:2.3 Ce sermon fut un effort de la part de Jésus pour exposer clairement le fait que la religion est une expérience personnelle. Entre autres choses, le Maitre dit : 145:2.4 « Il faut cesser d’approcher le Père en tant qu’enfant d’Israël, mais le faire comme enfant de Dieu. En tant que groupe, vous êtes en vérité les enfants d’Israël, mais, à titre individuel, chacun de vous est un enfant de Dieu. Je ne suis pas venu révéler le Père aux enfants d’Israël, mais plutôt apporter individuellement aux croyants la connaissance de Dieu et la révélation de son amour et de sa miséricorde, en tant qu’expérience personnelle authentique. Les prophètes vous ont tous enseigné que Yahweh prend soin de son peuple, que Dieu aime Israël. Moi, je suis venu parmi vous proclamer une vérité plus grande, une vérité que beaucoup des derniers prophètes avaient déjà saisie, la vérité que Dieu vous aime – chacun de vous – en tant qu’individus. Pendant toutes ces générations, vous avez eu une religion raciale ou nationale ; maintenant, je suis venu vous donner une religion personnelle. 145:2.8 « Vous devriez cesser de craindre que Dieu punisse une nation pour le péché d’un individu. Le Père qui est aux cieux ne punira pas non plus un de ses enfants croyants pour les péchés d’une nation, bien qu’un membre individuel d’une famille doive souvent supporter les conséquences matérielles des fautes familiales et des transgressions collectives. Ne saisissez-vous pas que l’espoir d’une nation meilleure – ou d’un monde meilleur – est lié au progrès et à l’éclairement de l’individu ? » 145:2.9 Ensuite, le Maitre expliqua que le Père qui est aux cieux (après que les hommes auront discerné cette liberté spirituelle) veut que ses enfants terrestres commencent l’ascension éternelle de la carrière du Paradis. Celle-ci consiste en une réponse consciente de la créature à l’incitation divine de l’esprit intérieur qui la pousse à trouver le Créateur, à connaitre Dieu et à chercher à devenir semblable à lui. 145:2.12 Juste au moment où Jésus finissait de parler, un jeune homme de la congrégation, qui avait été très agité par ses paroles, fut saisi d’une violente attaque d’épilepsie et poussa de grands cris. À la fin de la crise, lorsqu’il reprit conscience, il parla dans un état de rêve et dit : « Qu’avons-nous à faire avec toi, Jésus de Nazareth ? Tu es le saint de Dieu ; es-tu venu pour nous détruire ? » Jésus pria l’assistance de rester tranquille, prit le jeune homme par la main, et dit : « Sors de cet état » – et le garçon fut immédiatement réveillé. 145:2.13 Ce jeune homme n’était pas possédé par un esprit impur, un démon ; il était victime d’une épilepsie ordinaire. Mais on lui avait fait croire que son infirmité provenait du fait qu’il était possédé par un démon. Il y croyait, et se comportait en conséquence dans tout ce qu’il pensait ou disait au sujet de sa maladie. Toute la population croyait que ces phénomènes étaient directement causés par la présence d’esprits impurs. Elle crut donc que Jésus avait chassé un démon de cet homme. 145:2.14 À la suite de cet incident banal, l’histoire se répandit rapidement dans Capharnaüm que Jésus avait chassé un démon d’un homme et qu’il l’avait miraculeusement guéri dans la synagogue, à la fin de son sermon de l’après-midi. L’histoire fut également rapportée aux hameaux des environs de Capharnaüm, et une grande partie de la population y crut. 145:2.15 Dans la grande maison de Zébédée, où Jésus et les douze avaient établi leur quartier général, la majeure partie de la cuisine et du ménage était faite par la femme de Simon Pierre et la mère de celle-ci. La maison de Pierre était proche de celle de Zébédée. Jésus et ses amis s’y arrêtèrent en revenant de la synagogue, parce que la belle-mère de Pierre souffrait, depuis plusieurs jours, de refroidissement et de fièvre. Il se trouva, par hasard, que la fièvre la quitta au moment où Jésus était debout auprès d’elle, tenant sa main, lui caressant le front et lui prodiguant des paroles de consolation et d’encouragement. Jésus n’avait pas encore eu le temps d’expliquer à ses apôtres qu’il ne s’était produit aucun miracle à la synagogue. Ayant cet incident tout frais et vivace dans leur mémoire, et se rappelant l’eau et le vin de Cana, ils prirent cette coïncidence pour un nouveau miracle, et plusieurs d’entre eux sortirent précipitamment pour en répandre la nouvelle dans la ville. 3. La guérison au coucher du soleil 145:3.1 Au moment où Jésus et ses apôtres s’apprêtaient à prendre leur repas du soir, à la fin de ce mémorable jour de sabbat, tout Capharnaüm et ses environs étaient en émoi au sujet de ces prétendues guérisons miraculeuses. 145:3.2 Donc, aussitôt que le soleil eut disparu à l’horizon, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants souffrants commencèrent à se diriger vers la maison de Zébédée à Bethsaïde. 145:3.5 Peu après le coucher du soleil, alors que Jésus et les apôtres s’attardaient encore autour de la table du souper, la femme de Pierre entendit des voix dans la cour de devant et alla regarder à la porte. Elle vit qu’un grand nombre de malades se rassemblait et que la route, venant de Capharnaüm, était encombrée d’arrivants qui venaient chercher la guérison des mains de Jésus. À ce spectacle, elle repartit immédiatement informer son mari, qui prévint Jésus. 145:3.6 Lorsque le Maitre arriva sur le perron de la maison de Zébédée, son regard rencontra des rangs serrés d’infirmes et d’affligés. Il aperçut près de mille êtres humains malades et souffrants. 145:3.7 La vue de ces mortels accablés, hommes, femmes et enfants, souffrant, en grande partie, par suite des fautes et des transgressions commises par ses propres Fils auxquels il avait confié l’administration de l’univers, toucha particulièrement le cœur humain de Jésus. 145:3.8 De la cour de devant partit une voix criant : « Maitre, prononce la parole, rétablis notre santé, guéris nos maladies et sauve nos âmes. » À peine ces mots eurent-ils été prononcés qu’une immense escorte de séraphins, de contrôleurs physiques, de Porteurs de Vie et de médians, ceux qui accompagnaient toujours ce Créateur incarné d’un univers, s’apprêtèrent à mettre en œuvre leur pouvoir créatif si leur Souverain leur en donnait le signal. Ce fut l’un des moments de la carrière terrestre de Jésus où la sagesse divine et la compassion humaine se trouvèrent tellement enchevêtrées dans le jugement du Fils de l’Homme qu’il chercha refuge en faisant appel à la volonté de son Père. 145:3.9 Lorsque Pierre implora le Maitre de prêter l’oreille à ces cris de détresse, Jésus abaissa son regard sur la foule des malades et dit : « Je suis venu dans le monde pour révéler le Père et pour établir son royaume. J’ai vécu jusqu’à ce jour ma vie dans ce dessein. Si donc c’était la volonté de Celui qui m’a envoyé, et si ce n’était pas incompatible avec ma consécration à proclamer l’évangile du royaume des cieux, je désirerais voir mes enfants guéris – et... » le reste de ses paroles se perdit dans le tumulte. 145:3.10 Jésus avait transféré à son Père la responsabilité de la décision de guérir. De toute évidence, la volonté du Père n’opposa aucune objection, car à peine les paroles du Maitre eurent-elles été prononcées que l’ensemble des personnalités célestes, servant sous le commandement de l’Ajusteur de Pensée Personnalisé de Jésus, fut puissamment mobilisé. La vaste escorte descendit au milieu de cette foule bigarrée de mortels souffrants et, en quelques instants, 683 hommes, femmes et enfants furent guéris. 145:3.14 La majorité de ceux qui profitèrent de la guérison physique surnaturelle, ou créative, lors de cette démonstration d’énergie divine au coucher du soleil, ne tirèrent pas un bénéfice spirituel permanent de cette extraordinaire manifestation de miséricorde. 145:3.15 Les guérisons miraculeuses, qui accompagnèrent de temps à autre la mission de Jésus sur terre, ne faisaient pas partie de son plan pour proclamer le royaume. Elles furent incidentes et inhérentes à la présence, sur terre, d’un être divin jouissant de prérogatives créatrices pratiquement illimitées, en association avec une combinaison sans précédent de miséricorde divine et de compassion humaine. 4. La soirée qui suivit 145:4.1 Durant toute la soirée qui suivit ce grand déchainement de guérisons, la foule heureuse et réjouie envahit la maison de Zébédée, et l’enthousiasme émotif des apôtres de Jésus s’éleva à son plus haut diapason. Du point de vue humain, ce fut probablement le plus grand jour de tous les grands jours de leur association avec Jésus. 145:4.2 Mais, quand ils cherchèrent Jésus, ils ne purent le trouver. Le Maitre était fort troublé de ce qui s’était produit. Lorsque Jésus revint enfin parmi eux, il était tard, et pratiquement tous les bénéficiaires de la guérison étaient rentrés chez eux. Jésus refusa les félicitations et l’adoration des douze et de ceux qui étaient restés pour le saluer ; il se borna à dire : « Ne vous réjouissez pas de ce que mon Père ait le pouvoir de guérir le corps, mais plutôt de ce qu’il ait la puissance de sauver l’âme. Allons nous reposer, car, demain, il faudra nous occuper des affaires du Père. » 145:4.3 De nouveau déçus, perplexes et le cœur attristé, les douze hommes allèrent se coucher. 5. De bonne heure le dimanche matin 145:5.3 Pierre ne put dormir cette nuit-là ; peu après que Jésus fut sorti pour prier, il réveilla de très bonne heure Jacques et Jean, et tous trois allèrent trouver leur Maitre. Après plus d’une heure de recherches, ils découvrirent Jésus et le supplièrent de leur donner les raisons de son étrange conduite. 145:5.4 Durant plus de quatre heures, Jésus s’efforça d’expliquer à ces trois apôtres ce qui était arrivé. Il leur apprit ce qui s’était passé et leur exposa les dangers de ce genre de manifestations. Jésus leur confia le motif pour lequel il était allé prier à l’écart. Il chercha à faire comprendre, à ses associés personnels, les vraies raisons pour lesquelles on ne pouvait bâtir le royaume du Père ni sur l’accomplissement de prodiges, ni sur les guérisons physiques. Mais ils ne parvenaient pas à comprendre son enseignement. 145:5.5 Entretemps, tôt dans la matinée du dimanche, beaucoup d’autres âmes en peine ainsi que de nombreux curieux commencèrent à se réunir autour de la maison de Zébédée. Ils réclamaient Jésus à grands cris. Les apôtres étaient tellement désorientés qu’André et plusieurs de ses compagnons partirent à la recherche de Jésus en laissant Simon le Zélote parler à l’assemblée. Lorsqu’André eut trouvé Jésus en compagnie des trois, il dit : « Maitre, pourquoi nous laisses-tu seuls avec la foule ? Regarde, tout le monde te cherche ; jamais auparavant tant de personnes n’ont recherché ton enseignement. Ne veux-tu pas revenir avec nous leur apporter ton ministère ? » 145:5.6 Quand Jésus entendit cela, il répondit : « André, ne t’ai-je pas appris, ainsi qu’aux autres, que ma mission sur terre consiste à révéler le Père, et mon message à proclamer le royaume des cieux ? Comment donc se fait-il que tu souhaites me détourner de mon travail pour contenter des curieux et satisfaire ceux qui cherchent des signes et des prodiges ? Quand les hommes sont attirés vers nous par des manifestations extraordinaires, la plupart ne viennent pas chercher la vérité et le salut, mais plutôt la guérison de leurs maladies physiques et la délivrance de leurs difficultés matérielles. 145:5.7 « Non, André, je ne retournerai pas avec vous. Allez dire aux gens de croire à ce que nous leur avons enseigné et de se réjouir dans la liberté des fils de Dieu. Et apprêtez-vous à partir avec moi pour les autres villes de Galilée où le chemin a déjà été préparé pour la prédication de la bonne nouvelle du royaume. C’est dans ce but que je suis venu de chez le Père. Donc, allez et préparez notre départ immédiat pendant que j’attends ici votre retour. » 145:5.10 Les apôtres répugnaient à quitter Capharnaüm où tant d’intérêt avait été suscité. Le silence régna pendant un certain temps, puis Thomas dit en s’adressant à ses compagnons : « Allons-y ! Le Maitre a parlé. Peu importe que nous ne puissions comprendre pleinement les mystères du royaume des cieux. Nous sommes certains d’une chose, c’est que nous suivons un instructeur qui ne cherche pas de gloire pour lui-même. » Et, à contrecœur, ils s’en allèrent prêcher la bonne nouvelle dans les villes de Galilée. Fascicule 146. La première tournée de prédication en Galilée 146:0.1 La première tournée de prédication publique en Galilée commença le dimanche 18 janvier de l’an 28 ; elle dura environ deux mois et se termina par un retour à Capharnaüm le 17 mars. 2. À Jotapata 146:2.1 Bien que les gens du peuple de Jotapata aient écouté Jésus et ses apôtres avec bonheur et que beaucoup d’entre eux aient accepté l’évangile du royaume, ce fut le discours de Jésus aux vingt-quatre, le deuxième soir de leur séjour dans cette petite ville, qui fut l’évènement marquant de la mission à Jotapata. Nathanael avait des idées confuses sur les enseignements du Maitre concernant la prière, les actions de grâces et l’adoration. En réponse à ses questions, Jésus parla très longuement pour mieux expliquer son enseignement. Résumé en langage moderne, ce discours peut être présenté comme mettant l’accent sur les points suivants : 146:2.4 Le Père qui est aux cieux vous a pardonné avant même que vous ayez pensé à le lui demander, mais ce pardon n’est pas disponible dans votre expérience religieuse personnelle avant le moment où vous pardonnez à votre prochain. En fait, le pardon de Dieu n’est pas conditionné par votre pardon à vos semblables, mais, en expérience, il est précisément soumis à cette condition. 146:2.6 Quiconque veut recevoir miséricorde doit montrer de la miséricorde ; ne jugez point afin de n’être pas jugés. C’est avec l’esprit dont vous jugez autrui que vous serez également jugés. 146:2.7 Quand vous serez entièrement consacrés à faire la volonté du Père qui est aux cieux, toutes vos demandes seront exaucées, parce que vos prières seront pleinement conformes à la volonté du Père, et la volonté du Père est constamment manifeste dans tout son immense univers. Ce que le vrai fils désire et que le Père Infini veut, EST. Une telle prière ne peut rester sans réponse, et nulle autre sorte de requête ne peut être pleinement exaucée. 146:2.8 La prière ne change pas l’attitude divine envers l’homme, mais elle change l’attitude de l’homme envers le Père invariant. C’est le mobile d’une prière qui lui donne le droit d’accès à l’oreille divine, et non le statut social, économique ou religieux extérieur de celui qui prie. 146:2.9 On ne doit employer la prière ni pour éluder les délais du temps, ni pour transcender les handicaps de l’espace. La prière n’est pas conçue comme une technique destinée à accroitre son importance personnelle ou à obtenir des avantages injustes sur ses semblables. Une âme entièrement égoïste est incapable de prier au sens véritable du mot. 146:2.10 « Je suis issu du Père. Si donc vous avez jamais un doute sur ce qu’il faut demander au Père, demandez-le en mon nom ; je présenterai votre supplique en accord avec vos besoins et désirs réels, et en accord avec la volonté de mon Père. » Gardez-vous contre le grand danger de devenir égocentriques dans vos prières. Évitez de prier beaucoup pour vous-mêmes ; priez davantage pour le progrès spirituel de vos frères. Évitez les prières matérialistes ; priez en esprit et pour l’abondance des dons de l’esprit. 146:2.11 Quand vous priez pour les malades et les affligés, ne vous attendez pas que vos suppliques remplacent les soins affectueux et intelligents nécessaires à ces affligés. Priez pour le bien-être de votre famille, de vos amis, de vos semblables, mais priez spécialement pour ceux qui vous maudissent, et faites des suppliques pleines d’amour pour ceux qui vous persécutent. 146:2.13 Tous les croyants à cet évangile devraient prier sincèrement pour l’expansion du royaume des cieux. Jésus fit de longs commentaires sur les relations entre la prière et les paroles étourdies et offensantes. Il cita le passage : « Mets une garde à ma bouche, ô Seigneur, et veille sur la porte de mes lèvres. » Jésus dit : « La langue humaine est un organe que peu d’hommes savent dompter, mais l’esprit intérieur peut transformer ce membre indiscipliné en une aimable voix de tolérance et un inspirant ministère de miséricorde. » 146:2.14 Jésus enseigna que, dans l’ordre d’importance, la prière pour connaitre la volonté du Père occupe la première place. La prière pour recevoir les directives divines sur le sentier de la vie terrestre vient immédiatement après. En réalité, cela signifie que l’on prie pour obtenir la sagesse divine. Jésus n’enseigna jamais que l’on pouvait gagner des connaissances humaines et une habileté spéciale par la prière, mais il enseigna que la prière est un facteur dans l’expansion de notre capacité de recevoir la présence de l’esprit divin. 146:2.15 Jésus mit ses disciples en garde contre l’idée que leurs prières seraient rendues plus efficaces par des répétitions imagées, par une phraséologie éloquente, ou par des jeûnes, des pénitences et des sacrifices. Mais il exhorta ses partisans à employer la prière pour s’élever à la véritable adoration au moyen des actions de grâce. 146:2.17 Jésus enseigna à ses disciples qu’après avoir fait leur prière au Père, ils devaient rester quelque temps dans un état de réceptivité silencieuse pour donner à l’esprit intérieur les meilleures chances de parler à l’âme attentive. C’est au moment où le mental humain est dans une attitude de sincère adoration que l’esprit du Père parle le mieux aux hommes. Jésus enseigna que l’adoration rend l’adorateur de plus en plus semblable à l’être qu’il adore. L’adoration est une expérience transformatrice par laquelle le fini s’approche graduellement de l’Infini et, en dernier lieu, atteint sa présence. 146:2.18 Jésus exposa à ses apôtres encore beaucoup d’autres vérités sur la communion de l’homme avec Dieu, mais peu d’entre eux purent assimiler complètement son enseignement. 3. L’arrêt à Rama 146:3.3 Le second soir à Rama, Thomas posa à Jésus la question suivante : « Maitre, comment un néophyte de ton enseignement peut-il vraiment savoir, être réellement certain de la vérité de cet évangile du royaume ? » 146:3.4 Jésus répondit à Thomas : « L’assurance que tu es entré dans la famille du royaume du Père, et que tu survivras éternellement avec les enfants du royaume, est entièrement une affaire d’expérience personnelle – de foi dans la parole de vérité. En d’autres termes, elle est égale à ta compréhension intelligente des réalités de la vérité, augmentée de ta foi spirituelle et diminuée de tes doutes honnêtes. 146:3.5 « Le Fils est doté par nature de la vie du Père. Vous avez été dotés de l’esprit vivant du Père ; vous êtes donc fils de Dieu. Vous survivrez à la vie incarnée du monde matériel parce que vous êtes identifiés à l’esprit vivant du Père, le don de la vie éternelle. En vérité, nombreux sont ceux qui avaient cette vie avant que je ne vienne ici de chez le Père, et de nombreux autres ont reçu cet esprit parce qu’ils ont cru à ma parole. Toutefois, je vous déclare qu’au moment où je retournerai auprès du Père, il enverra son esprit dans le cœur de tous les hommes. 146:3.6 « Vous ne pouvez observer l’esprit divin à l’œuvre dans votre mental, mais il existe une méthode pratique pour découvrir le degré auquel vous avez abandonné le contrôle des pouvoirs de votre âme à l’enseignement et aux directives de l’esprit intérieur du Père qui est aux cieux : c’est le degré de votre amour pour vos semblables. Cet esprit du Père participe de l’amour du Père ; quand il domine l’homme, il le conduit infailliblement dans la direction de l’adoration divine et de la considération affectueuse pour son prochain. Au début, vous croyez que vous êtes fils de Dieu parce que mon enseignement vous a rendus plus conscients des directives intérieures de la présence de notre Père en vous ; mais l’Esprit de Vérité sera bientôt répandu sur toute chair : il vivra parmi les hommes et les enseignera tous, comme moi-même je vis maintenant parmi vous et vous adresse les paroles de vérité. Cet Esprit de Vérité, parlant pour les dotations spirituelles de votre âme, vous aidera à savoir que vous êtes les fils de Dieu. Il témoignera infailliblement avec la présence intérieure du Père, votre esprit, qui habitera alors tous les hommes, comme il en habite maintenant quelques-uns, et vous dira que vous êtes en réalité les fils de Dieu. 146:3.7 « Tout enfant terrestre qui suit les directives de cet esprit finira par connaitre la volonté de Dieu, et quiconque s’abandonne à la volonté de mon Père vivra éternellement. Le chemin allant de la vie terrestre à l’état éternel ne vous a pas été décrit clairement. Il y a cependant un chemin, un chemin qui a toujours existé, et je suis venu le rendre nouveau et vivant. » 4. L’évangile à Iron 146:4.2 Il y avait, à Iron, des mines très importantes pour l’époque, et Jésus n’avait jamais partagé la vie des mineurs. Durant son séjour à Iron, il passa donc la majeure partie de son temps dans les mines. Il y travailla avec les mineurs du fond, pendant que les apôtres visitaient les foyers et prêchaient sur les places publiques. 146:4.3 Tard dans l’après-midi du troisième jour à Iron, Jésus, revenant des mines et se dirigeant vers son logement, passa par hasard dans une ruelle latérale où se trouvait la misérable masure d’un certain lépreux. Alors qu’il en approchait, le malade, qui avait entendu parler de la réputation de Jésus comme guérisseur, osa l’accoster au passage devant sa porte et s’agenouilla devant lui en disant : « Seigneur, si seulement tu le voulais, tu pourrais me purifier. J’ai entendu le message de tes instructeurs et j’entrerais dans le royaume si je pouvais être purifié. » Le lépreux disait cela parce que, chez les Juifs, on interdisait aux lépreux d’assister aux offices de la synagogue ou de pratiquer tout autre culte public. Cet homme croyait réellement qu’il ne pouvait être reçu dans le royaume à venir avant d’avoir obtenu la guérison de sa lèpre. Lorsque Jésus le vit dans cette affliction et entendit ses paroles de foi opiniâtre, son cœur humain fut touché et son mental divin ému de compassion. Tandis que Jésus le regardait, l’homme tomba face contre terre en adoration. Alors, le Maitre étendit sa main, le toucha et dit : « Je le veux – sois pur. » Et l’homme fut immédiatement guéri ; la lèpre avait cessé de l’affliger. 5. De retour à Cana 146:5.1 Le groupe apostolique fut grandement encouragé lorsque Jésus annonça : « Demain, nous irons à Cana. » Les apôtres savaient qu’ils y seraient écoutés avec sympathie, car Jésus y était bien connu. À Cana, ils réussissaient bien dans leurs efforts pour faire entrer des croyants dans le royaume lorsque Titus, un éminent citoyen de Capharnaüm, arriva le troisième jour. Il ne croyait que partiellement, et son fils était très gravement malade. Ayant appris que Jésus était à Cana, il se hâta d’aller l’y trouver. 146:5.2 Lorsque ce noble eut rejoint Jésus à Cana, il le supplia de venir en hâte à Capharnaüm et de guérir son fils malade. Tandis que les apôtres attendaient la réponse en retenant leur respiration, Jésus regarda le père de l’enfant malade et dit : « Combien de temps vous supporterai-je ? Le pouvoir de Dieu est au milieu de vous, mais, à moins de voir des signes et de contempler des prodiges, vous refusez de croire. » Mais le noble implora Jésus et dit : « Mon Seigneur, je crois, mais viens avant que mon enfant ne périsse, car, au moment où je l’ai quitté, il était déjà à l’article de la mort. » Jésus baissa la tête, en une méditation silencieuse, puis parla soudain : « Retourne chez toi, ton fils vivra. » Titus crut à la parole de Jésus et se hâta de retourner à Capharnaüm. Tandis qu’il était sur le chemin du retour, ses serviteurs sortirent à sa rencontre en lui disant : « Réjouis-toi, car l’état de ton fils s’est amélioré – il est vivant. » Toute la maisonnée de Titus, leurs amis et même les apôtres considérèrent cet épisode comme un miracle, mais ce n’en était pas un. Du moins, ce ne fut pas un miracle de guérison d’une maladie physique. C’était simplement un cas de préconnaissance concernant le jeu d’une loi naturelle, le genre de connaissance auquel Jésus eut fréquemment recours après son baptême. 6. Naïn et le fils de la veuve 146:6.2 Lorsque Jésus chercha à quitter Cana pour aller à Naïn, une grande multitude de croyants et une foule de curieux le suivirent. Tandis que Jésus et ses apôtres approchaient de la porte de la ville, ils rencontrèrent une procession funéraire se rendant au cimetière voisin pour y porter le fils unique d’une veuve de Naïn. Lorsque le cortège arriva à la hauteur de Jésus et de sa suite, la veuve et ses amis reconnurent le Maitre et le supplièrent de ramener le fils à la vie. Jésus s’avança, souleva le drap qui couvrait la civière et examina le garçon. Il découvrit que le jeune homme n’était pas réellement mort et perçut la tragédie que sa présence pouvait éviter. Il se tourna donc vers la mère et dit : « Ne pleure pas. Ton fils n’est pas mort ; il dort. Il te sera rendu. » Puis il prit le jeune homme par la main et dit : « Réveille-toi et lève-toi. » Et le garçon censément mort ne tarda pas à s’assoir et à parler, et Jésus renvoya chacun chez soi. 146:6.3 Jésus s’efforça de calmer la multitude et tenta vainement d’expliquer que le garçon n’était pas réellement mort, qu’il ne l’avait pas ramené de la tombe, mais tout fut inutile. La foule qui le suivait et tout le village de Naïn furent pris au plus haut degré, de frénésie émotive. Jésus eut beau leur dire que le garçon était simplement dans un état de profond sommeil, ils expliquèrent que c’était sa manière de parler et attirèrent l’attention sur le fait que sa grande modestie l’incitait toujours à dissimuler ses miracles. 146:6.4 De nouveau, Jésus fut tellement assiégé en tant que guérisseur qu’il partit de bonne heure le lendemain matin pour Endor. 7. À Endor 146:7.1 Durant le séjour en ce lieu, le Maitre raconta, pour l’instruction des apôtres, l’histoire du roi Saül et de la sorcière d’Endor. Jésus exposa clairement à ses apôtres que les médians égarés et rebelles qui avaient si souvent personnifié les supposés esprits des morts, seraient bientôt maitrisés, de sorte qu’ils ne pourraient plus accomplir ces actes étranges. Il dit à ses disciples qu’après son retour auprès du Père, et après que le Père et lui auraient répandu leur esprit sur toute chair, ces êtres semi-spirituels – appelés esprits impurs – ne pourraient plus posséder les mortels ayant l’intelligence débile et tournée vers le mal. 146:7.2 Jésus expliqua en outre à ses apôtres que les esprits des humains trépassés ne reviennent pas sur le monde de leur origine pour communiquer avec les vivants. C’est seulement après l’écoulement d’un âge dispensationnel qu’il serait possible à l’esprit en évolution progressive de l’homme mortel de revenir sur terre, et, même alors, ce ne serait que dans des cas exceptionnels et en tant qu’agent de l’administration spirituelle de la planète. 146:7.3 Après deux jours de repos, Jésus dit à ses apôtres : « Retournons demain matin à Capharnaüm. » Fascicule 147. L’intermède de la visite à Jérusalem 147:0.1 Jésus et les apôtres arrivèrent à Capharnaüm le mercredi 17 mars et passèrent deux semaines à leur quartier général de Bethsaïde avant de partir pour Jérusalem. Pendant ces deux semaines, les apôtres enseignèrent le peuple au bord de la mer, tandis que Jésus passait beaucoup de temps seul, dans les collines, à s’occuper des affaires de son Père. 1. Le serviteur du centurion 147:1.1 La veille du jour où ils se préparaient à partir pour la fête de la Pâque à Jérusalem, Mangus, un centurion ou capitaine de la garde romaine stationnée à Capharnaüm, vint trouver les dirigeants de la synagogue en disant : « Mon fidèle ordonnance est malade et à l’article de la mort. Voudriez-vous aller voir Jésus de ma part et le supplier de guérir mon serviteur ? » Le capitaine romain agissait ainsi parce qu’il croyait que les chefs juifs auraient plus d’influence sur Jésus. Les anciens allèrent donc trouver Jésus, et leur porte-parole lui dit : « Maitre, nous te demandons instamment de te rendre à Capharnaüm et de sauver le serviteur favori du centurion romain. Ce capitaine est digne de ton attention, car il aime notre nation, et c’est même lui qui a fait bâtir la synagogue où tu as si souvent pris la parole. » 147:1.2 Après les avoir entendus, Jésus leur dit : « Je vais vous accompagner. » Alors qu’il se rendait à la maison du centurion et avant qu’ils ne soient entrés dans sa cour, le soldat romain envoya ses amis pour accueillir Jésus avec instruction de lui dire : « Seigneur, ne prends pas la peine d’entrer dans ma maison, car je ne suis pas digne que tu viennes sous mon toit. Je ne me suis pas non plus estimé digne de venir moi-même à toi, et c’est pourquoi je t’ai envoyé les anciens de ton propre peuple. Mais je sais que tu peux prononcer la parole à l’endroit où tu te trouves et que mon serviteur sera guéri. Car je suis moi-même sous les ordres d’autrui, et j’ai des soldats sous mes ordres, et je dis à l’un d’aller et il va ; à un autre de venir, et il vient ; et à mes serviteurs de faire ceci ou cela, et ils le font. » 147:1.3 Lorsque Jésus entendit ces paroles, il se tourna vers ses apôtres et vers ceux qui les accompagnaient, et leur dit : « Je suis émerveillé de la croyance de ce Gentil. En vérité, en vérité, je vous le dis, je n’ai trouvé nulle part une si grande foi, non, pas en Israël. » Jésus tourna ensuite le dos à la maison et dit : « Allons-nous-en. » Les amis du centurion entrèrent dans la maison et répétèrent à Mangus ce que Jésus avait dit. À partir de cet instant, le serviteur commença à se rétablir et retrouva finalement sa santé normale et ses capacités. 2. Le voyage à Jérusalem 147:2.1 De bonne heure dans la matinée du mardi 30 mars, Jésus et le groupe apostolique partirent pour assister à la Pâque à Jérusalem en prenant l’itinéraire de la vallée du Jourdain. Ils arrivèrent dans l’après-midi du vendredi 2 avril et établirent, comme d’habitude, leur quartier général à Béthanie. 147:2.3 Ils célébrèrent paisiblement la Pâque à Béthanie, et ce fut la première fois que Jésus et les douze au complet mangèrent la Pâque sans effusion de sang. 3. À la piscine de Béthesda 147:3.1 L’après-midi de leur deuxième sabbat à Jérusalem, tandis que le Maitre et les apôtres allaient participer aux offices du temple, Jean dit à Jésus : « Viens avec moi, je voudrais te montrer quelque chose. » Jean fit sortir Jésus par l’une des portes de Jérusalem et le conduisit à une piscine appelée Béthesda. Sur ses bords, on avait édifié cinq porches, sous lesquels un grand nombre de malades trainaient en quête de guérison. 147:3.2 Jean dit à Jésus : « Maitre, regarde tous ces gens qui souffrent ; n’y a-t-il rien que nous puissions faire pour eux ? » Jésus répondit : « Jean, pourquoi me soumets-tu à la tentation de m’écarter du chemin que j’ai choisi ? Pourquoi persistes-tu dans ton désir de substituer l’accomplissement de prodiges et la guérison des malades à la proclamation de l’évangile de la vérité éternelle ? Mon fils, il ne m’est pas permis de faire ce que tu désires, mais rassemble ces malades et ces affligés pour que je leur adresse des paroles d’encouragement et de consolation éternelle. » 147:3.3 S’adressant à ceux qui s’étaient rassemblés, Jésus dit : « Beaucoup d’entre vous sont ici, malades et affligés, parce que vous avez vécu de longues années dans de mauvaises voies. Les uns souffrent des accidents du temps, d’autres par suite des fautes de leurs ancêtres, alors que certains d’entre vous luttent sous les handicaps des conditions imparfaites de votre existence temporelle. Mais mon Père travaille, et je voudrais travailler aussi à améliorer votre condition terrestre, et plus spécialement à assurer votre statut éternel. Si vous pouviez tous être guéris de vos afflictions physiques, vous vous émerveilleriez certainement, mais il est encore plus important que vous soyez purifiés de toute maladie spirituelle et que vous vous trouviez guéris de toutes les infirmités morales. Vous êtes tous les enfants de Dieu ; vous êtes les fils du Père céleste. Les liens du temps peuvent paraitre vous affliger, mais le Dieu de l’éternité vous aime. En vérité, en vérité, je vous le dis : Quiconque entend l’évangile du royaume, et croit à cet enseignement de la filiation avec Dieu, possède la vie éternelle. » 147:3.4 Beaucoup de ceux qui l’entendirent crurent à l’évangile du royaume. Certains affligés furent tellement inspirés et spirituellement revivifiés qu’ils allèrent de ci-de-là en proclamant qu’ils avaient également été guéris de leurs maux physiques. 147:3.5 Un homme qui avait été déprimé durant de longues années et gravement atteint de troubles mentaux se réjouit aux paroles de Jésus. Il ramassa son lit et rentra chez lui, bien que ce fût un jour de sabbat. Durant des années, cet homme avait attendu que quelqu’un l’aide. Il était tellement victime du sentiment de sa propre impuissance qu’il n’avait pas eu une seule fois l’idée de s’aider lui-même ; or, c’était la seule chose qu’il avait à faire pour se remettre – ramasser son lit et marcher. 5. La visite à Simon le pharisien 147:5.1 Bien que Simon ne fût pas membre du sanhédrin juif, il était un pharisien influent de Jérusalem. Il croyait avec tiédeur à l’évangile. Au risque d’en être sévèrement critiqué, il osa inviter chez lui Jésus et ses associés personnels, Pierre, Jacques et Jean, pour un banquet. 147:5.3 En cette occasion particulière, dans la maison de Simon, et parmi les gens qui venaient de la rue, il se trouva une femme de réputation douteuse qui s’était récemment mise à croire à la bonne nouvelle de l’évangile du royaume. Elle était bien connue dans tout Jérusalem comme l’ancienne tenancière d’une maison de prostitution En acceptant l’enseignement de Jésus, elle avait fermé la maison où elle exerçait son vil métier. Cette femme non dénommée avait apporté avec elle un grand flacon de lotion parfumée. Elle se tint derrière Jésus, allongé pour son repas, et commença à oindre ses pieds en les mouillant aussi de ses larmes de reconnaissance et en les essuyant avec ses cheveux. 147:5.4 Voyant tout cela, Simon se dit en lui-même : « Si cet homme était un prophète, il saurait qui le touche ainsi et de quel genre de femme il s’agit, une pécheresse notoire. » Sachant ce qui se passait dans le mental de Simon, Jésus prit la parole et dit : « Simon, il y a quelque chose que j’aimerais te dire. » Simon répondit : « Maitre, dis-le. » Alors, Jésus répondit : « Un riche prêteur d’argent avait deux débiteurs. L’un lui devait cinq-cents deniers, l’autre cinquante. Aucun des deux n’ayant de quoi le payer, il remit leur dette à tous deux. À ton avis, Simon, lequel des deux l’aimera le plus ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui il a remis le plus. » Et Jésus dit : « Tu as bien jugé. » Puis, montrant du doigt la femme, il poursuivit : « Simon, regarde bien cette femme. Je suis entré dans ta maison comme invité, et, cependant, tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds. Cette femme reconnaissante m’a lavé les pieds avec des larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser d’accueil amical, mais cette femme, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé de m’embrasser les pieds. Tu as négligé d’oindre d’huile ma tête, mais elle a oint mes pieds avec des lotions précieuses. Que signifie tout ceci ? Simplement que ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, ce qui l’a conduite à beaucoup aimer. Ceux qui n’ont reçu qu’un peu de pardon n’aiment parfois qu’un peu. » Puis Jésus se retourna vers la femme, la prit par la main, la fit lever et dit : « En vérité, tu t’es repentie de tes péchés, et ils sont pardonnés. Ne te laisse pas décourager par l’attitude irréfléchie et inamicale de tes semblables ; va ton chemin dans la joie et la liberté du royaume des cieux. » 147:5.5 À l’audition de ces paroles, Simon et ses convives furent encore plus étonnés et commencèrent à chuchoter entre eux : « Qui est cet homme qui ose même pardonner les péchés ? » En les entendant murmurer ainsi, Jésus se retourna pour congédier la femme en disant : « Femme, va en paix, ta foi t’a sauvée. » 147:5.6 Lorsque Jésus se leva avec ses amis pour prendre congé, il se tourna vers Simon et dit : « Je connais ton cœur, Simon. Je sais combien tu es déchiré entre la foi et le doute, combien tu es bouleversé par la peur et troublé par l’orgueil, mais je prie pour toi, pour que tu t’abandonnes à la lumière et que, dans ta situation, tu subisses de puissantes transformations de mental et d’esprit, comparables aux prodigieux changements que l’évangile du royaume a déjà opérés dans le cœur de la convive qui n’était ni invitée ni bienvenue. Je vous déclare à tous que le Père a ouvert les portes du royaume céleste à tous ceux qui ont assez de foi pour y entrer. Nul homme et nulle association d’hommes ne peuvent fermer ces portes, même à l’âme la plus humble ou au pécheur supposé le plus flagrant de la terre, s’ils désirent sincèrement y entrer. » Puis Jésus, Pierre, Jacques et Jean prirent congé de leur hôte et allèrent rejoindre les autres apôtres au camp, dans le jardin de Gethsémani. 147:5.7 Le même soir, Jésus fit, aux apôtres, le mémorable discours sur la valeur relative du statut auprès de Dieu et du progrès dans l’ascension éternelle du Paradis. Jésus dit : « Mes enfants, s’il existe un véritable lien vivant entre l’enfant et le Père, l’enfant est certain de progresser continuellement vers les idéaux du Père. Il est vrai que les progrès de l’enfant peuvent d’abord être lents, mais ils n’en sont pas moins surs. La chose importante n’est pas tant la rapidité de vos progrès que leur certitude. Vos accomplissements actuels sont moins importants que le fait que la direction de vos progrès soit orientée vers Dieu. Ce que vous devenez, jour après jour, a infiniment plus d’importance que ce que vous êtes aujourd’hui. 147:5.8 « Cette femme convertie, que certains d’entre vous ont vue aujourd’hui chez Simon, vit actuellement sur un niveau très inférieur à celui de Simon et de ses associés bien intentionnés. Mais ces pharisiens sont occupés par le faux progrès de l’illusion de franchir des cercles trompeurs par la pratique de services cérémoniaux dépourvus de signification, tandis que cette femme est partie résolument sur la route longue et mouvementée de la recherche de Dieu ; son sentier vers le ciel n’est bloqué ni par l’orgueil spirituel ni par l’autosatisfaction morale. Humainement parlant, cette femme est beaucoup plus éloignée de Dieu que Simon, mais son âme suit un mouvement progressif ; elle est en route vers un but éternel. Cette femme porte en elle de prodigieuses possibilités spirituelles pour l’avenir. Certains d’entre vous peuvent ne pas se trouver à des niveaux réellement élevés d’âme et d’esprit, mais vous faites des progrès quotidiens vers Dieu sur le chemin vivant que votre foi a ouvert. Il y a, en chacun de vous, de prodigieuses possibilités pour l’avenir. Mieux vaut avoir une foi restreinte, mais vivante et croissante, que de posséder un puissant intellect avec ses réserves mortes de sagesse temporelle et d’incrédulité spirituelle. » 147:5.10 Jésus assista à bien d’autres réunions et banquets semi-privés avec les grands et les humbles, avec les riches et les pauvres de Jérusalem, avant de partir finalement avec ses apôtres pour Capharnaüm. 6. Le retour à Capharnaüm 147:6.2 Les principaux prêtres et les dirigeants religieux des Juifs tinrent de nombreuses réunions secrètes pour décider du sort de Jésus. Ils étaient tous d’accord sur le point qu’il fallait faire quelque chose pour mettre fin à son enseignement. En conséquence, à une réunion tenue la veille du départ de Jésus pour Capharnaüm, ils décidèrent qu’il fallait l’appréhender sous l’inculpation d’une infraction religieuse et le faire juger par le sanhédrin. Une commission de six espions secrets fut donc nommée pour suivre Jésus et observer ses paroles et ses actes. Quand cette commission aurait accumulé suffisamment de preuves de blasphèmes et de violations de la loi, elle devait revenir à Jérusalem avec son rapport. Ces six Juifs rattrapèrent, à Jéricho, le groupe apostolique, qui comptait une trentaine de membres. 147:6.4 Les espions n’eurent pas longtemps à attendre pour trouver l’occasion d’accuser Jésus et ses compagnons de violer le sabbat. Tandis que le groupe cheminait le long de la route étroite, il y avait des deux côtés, à portée de la main, du blé ondulant qui murissait, et certains apôtres, qui avaient faim, cueillirent des grains murs et les mangèrent. Les espions saisirent cela comme prétexte pour attaquer Jésus. Quand ils virent André triturer les grains dans sa main, ils allèrent à lui en disant : « Ne sais-tu pas qu’il est illicite de cueillir et de triturer du blé le jour du sabbat ? » André répondit : « Mais nous avons faim et nous n’en triturons que juste assez pour nos besoins. Depuis quand est-ce un péché de manger du blé le jour du sabbat ? » Mais les pharisiens rétorquèrent : « Il n’y a rien de mal à en manger, mais tu violes la loi en cueillant le blé et en triturant les grains entre tes mains ; ton Maitre n’approuverait certainement pas ces agissements. » Alors, André dit : « S’il n’est pas contraire à la loi de manger les grains, leur trituration entre les mains ne représente guère plus de travail que leur mastication, qui est permise. Alors, pourquoi ergotez-vous sur de pareilles vétilles ? » Lorsqu’André les traita d’ergoteurs, ils furent indignés et se précipitèrent vers Jésus, qui marchait à l’arrière en causant avec Matthieu ; ils protestèrent en disant : « Regarde, Maitre, tes apôtres font ce qui est illégal le jour du sabbat ; ils cueillent, triturent et mangent du blé. Nous sommes sûrs que tu vas leur ordonner de cesser. » Jésus répondit aux accusateurs : « Vous avez, en vérité, beaucoup de zèle pour la loi, et vous faites bien de vous rappeler le jour du sabbat pour le garder sanctifié. Mais n’avez-vous jamais lu dans les Écritures qu’un jour où David avait faim, il entra dans la maison de Dieu avec ses compagnons et mangea des pains de proposition que nul n’avait le droit de manger, sauf les prêtres ? Et David donna aussi de ce pain à ceux qui étaient avec lui. Et n’avez-vous pas lu dans notre loi qu’on a le droit de faire beaucoup de choses nécessaires le jour du sabbat ? Mes bons amis, vous avez raison d’être des zélateurs du sabbat, mais vous feriez mieux de veiller à la santé et au bien-être de vos semblables. Je déclare que le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. » 147:6.5 Les pharisiens furent étonnés et confondus par ses paroles de discernement et de sagesse. Pendant le reste de la journée, ils se tinrent cois et n’osèrent plus poser de questions. 7. De retour à Capharnaüm 147:7.2 Le mardi soir, alors que Jésus dirigeait l’une de ses conférences coutumières faites de questions et de réponses, le chef des six espions lui dit : « Je parlais aujourd’hui à l’un des disciples de Jean, ici présent, pour assister à ton enseignement, et nous n’arrivions pas à comprendre pourquoi tu ne commandes jamais à tes disciples de jeuner et de prier comme nous autres pharisiens nous jeunons, et comme Jean l’a recommandé à ses disciples. » Jésus se référa à une affirmation de Jean et répondit à l’interrogateur : « Les garçons d’honneur jeunent-ils pendant que le marié est avec eux ? Tant que l’époux est avec eux, ils ne peuvent guère jeuner. Mais le temps arrive où l’époux sera enlevé, et alors les garçons d’honneur jeuneront et prieront indubitablement. La prière est naturelle aux enfants de lumière, mais le jeûne ne fait pas partie de l’évangile du royaume des cieux. Je vous rappelle qu’un bon tailleur ne coud pas un morceau de drap neuf et non décati sur un vieil habit, de crainte qu’au moment où le morceau sera mouillé, il ne rétrécisse et ne produise une déchirure pire. Les hommes ne mettent pas non plus le vin nouveau dans de vieilles outres, de crainte que le vin nouveau ne fasse éclater les outres et que le vin et les outres ne soient perdus. Le sage met le vin nouveau dans des outres neuves. Le jeûne fait peut-être correctement partie de la loi de Moïse, mais, dans le royaume à venir, les fils de Dieu feront l’expérience d’être délivrés de la peur et de connaitre la joie dans l’esprit divin. » Fascicule 148. La formation d’évangélistes à Bethsaïde 148:0.1 Du 3 mai au 3 octobre de l’an 28, Jésus et le groupe apostolique résidèrent chez Zébédée à Bethsaïde. Durant ces cinq mois de la saison sèche, un vaste camp fut entretenu au bord de la mer de Galilée, près de la maison de Zébédée, laquelle avait été considérablement agrandie pour loger la famille croissante de Jésus. Ce camp du bord de la mer fut occupé par une population constamment renouvelée de chercheurs de vérité, de candidats à la guérison et de fervents curieux, comptant de cinq-cents à quinze-cents personnes. David Zébédée, assisté des jumeaux Alphée, assurait la supervision générale de cette ville de toile. 148:0.3 André continuait à assumer la responsabilité générale des activités apostoliques, tandis que Pierre avait la charge complète de l’école des évangélistes. Le matin, les apôtres s’occupaient tous d’éduquer des groupes d’évangélistes. L’après-midi, maitres et élèves enseignaient le peuple. Après le repas du soir, et cinq jours par semaine, les apôtres dirigeaient des classes réservées aux questions, à l’intention des évangélistes. Une fois par semaine, Jésus présidait ces séances d’interrogations et répondait aux questions restées en suspens lors des sessions précédentes. 1. Une nouvelle école des prophètes 148:1.1 Pierre, Jacques et André formaient le comité désigné par Jésus pour admettre les candidats à l’école des évangélistes. Le programme consistait à apprendre et à exécuter. Ce que les étudiants apprenaient le matin, ils l’enseignaient à l’assemblée de l’après-midi au bord de la mer. 148:1.2 Chaque instructeur apostolique enseignait son propre point de vue sur l’évangile du royaume. Ils ne s’efforçaient pas d’enseigner tous exactement de la même manière. Il n’y avait ni uniformisation ni formulation dogmatique des doctrines théologiques. Malgré ce grand degré de liberté personnelle en matière d’enseignement, Simon Pierre tendait à dominer la théologie de l’école des évangélistes. Après Pierre, c’était Jacques Zébédée qui exerçait la plus grande influence personnelle. 148:1.3 Les cent et quelques évangélistes instruits durant ces cinq mois au bord du lac représentaient la réserve d’où furent tirés plus tard (en dehors d’Abner et des apôtres de Jean) les soixante-dix éducateurs et prédicateurs de l’évangile. Les évangélistes de l’école ne mettaient pas tout en commun au même degré que les douze apôtres. 2. L’hôpital de Bethsaïde 148:2.1 En liaison avec le camp du bord de la mer, Elman, le médecin syrien, aidé de vingt-cinq jeunes femmes et de douze hommes, organisa et dirigea, durant quatre mois, ce que l’on peut considérer comme le premier hôpital du royaume. Dans cette infirmerie, située un peu au sud à quelque distance de la principale ville de tentes, ils traitèrent les malades selon toutes les méthodes matérielles connues, utilisant en même temps les pratiques spirituelles de la prière et l’encouragement par la foi. Jésus visitait, au moins trois fois par semaine, les malades de ce campement et prenait un contact personnel avec chacun d’eux. 4. Le mal, le péché et l’iniquité 148:4.1 Dans un coin isolé et abrité du jardin de Zébédée, Jésus avait l’habitude de réserver deux soirées par semaine à des entretiens privés avec des personnes désireuses de lui parler. Au cours d’une de ces conversations du soir, Thomas posa au Maitre la question suivante : « Pourquoi est-il nécessaire que les hommes soient nés de l’esprit pour entrer dans le royaume ? Maitre, qu’est-ce que le mal ? » Après avoir entendu ces questions, Jésus dit à Thomas : 148:4.3 « Le mal est la transgression inconsciente ou involontaire de la loi divine, de la volonté du Père. Le mal est également la mesure de l’imperfection avec laquelle on obéit à la volonté du Père. 148:4.4 « Le péché est la transgression consciente, connue et délibérée, de la loi divine, de la volonté du Père. Le péché mesure la mauvaise volonté à se laisser conduire divinement et diriger spirituellement. 148:4.5 « L’iniquité est la transgression volontaire, déterminée et persistante de la loi divine, de la volonté du Père. L’iniquité mesure le rejet continu de l’affectueux plan du Père pour la survie des personnalités, et du miséricordieux ministère de salut du Fils. 148:4.6 « Avant la renaissance de l’esprit, l’homme mortel est sujet aux mauvaises tendances inhérentes à sa nature, mais ces imperfections naturelles de conduite ne sont ni le péché ni l’iniquité. Les mortels ne font que commencer leur longue ascension vers la perfection du Père au Paradis. Ce n’est pas un péché que d’être imparfait ou de n’avoir que des dons naturels partiels. 148:4.8 « Il est exact que le mal est dans la nature des hommes, mais ils ne sont pas nécessairement pécheurs. La nouvelle naissance – le baptême de l’esprit – est essentielle pour être délivré du mal et nécessaire pour entrer dans le royaume des cieux, mais rien de cela n’infirme le fait que l’homme est fils de Dieu. 148:4.10 « Alors que l’enfant terrestre contient une fraction matérielle de son père humain, il existe une fraction spirituelle du Père céleste dans chaque fils du royaume par la foi. » 5. Le but de l’affliction 148:5.1 Au cours d’un autre entretien privé dans le jardin, Nathanael demanda à Jésus : « Maitre, bien que je commence à saisir pourquoi tu refuses de guérir sans discrimination, j’ai encore de la peine à comprendre pourquoi le Père qui est aux cieux, qui nous aime, permet qu’un si grand nombre de ses enfants terrestres souffrent de tant d’afflictions. » Le Maitre répondit à Nathanael en disant : 148:5.2 « Nathanael, toi et beaucoup d’autres, êtes ainsi perplexes parce que vous ne comprenez pas que l’ordre naturel de ce monde a été si souvent désorganisé par les aventures pécheresses de certains traitres rebelles à la volonté du Père. Je suis venu pour commencer à mettre ces choses en ordre, mais il faudra bien des âges pour réorienter cette partie de l’univers dans les anciennes voies et libérer ainsi les enfants des hommes des fardeaux supplémentaires du péché et de la rébellion. 148:5.3 « Mais, mon fils, tu devrais savoir que le Père n’afflige pas délibérément ses enfants. L’homme attire inutilement sur lui-même des afflictions par suite de son refus persistant de marcher dans les voies meilleures de la volonté divine. Les afflictions sont potentiellement contenues dans le mal, mais une grande partie d’entre elles résultent du péché et de l’iniquité. Bien des évènements anormaux se sont produits sur ce monde, et il n’est pas étonnant que tous les hommes qui réfléchissent soient perplexes devant les scènes de souffrance et d’affliction dont ils sont témoins. Vous pouvez toutefois être certains d’une chose, c’est que le Père n’envoie pas d’affliction à titre de châtiment arbitraire pour de mauvaises actions. Les hommes ne doivent pas blâmer Dieu pour des maux résultant naturellement de la vie qu’ils ont choisi de vivre ; ils ne devraient pas non plus se plaindre des expériences qui font partie de la vie telle qu’elle est vécue sur ce monde. Le Père veut que les mortels travaillent avec persévérance et logique au perfectionnement de leur état sur terre. Une application intelligente devrait permettre aux hommes de triompher d’une grande partie de leurs misères sur terre. 148:5.4 « Nathanael, notre mission consiste à aider les hommes à résoudre leurs problèmes spirituels et à vivifier ainsi leur mental pour qu’ils soient mieux préparés et incités à s’occuper de résoudre leurs multiples problèmes matériels. Je sais que vous êtes embarrassés après avoir lu les Écritures. La tendance a trop souvent prévalu d’attribuer à Dieu la responsabilité de tout ce que les ignorants n’ont pas réussi à comprendre. Le Père n’est pas personnellement responsable de tout ce que vous ne comprenez pas. 6. Le malentendu sur la souffrance – discours sur Job 148:6.1 Le même soir, à Bethsaïde, Jean demanda également à Jésus pourquoi un si grand nombre de personnes apparemment innocentes souffraient de tant de maladies et subissaient tant d’afflictions. En répondant aux questions de Jean, le Maitre donna, entre autres, les indications suivantes : 148:6.2 « Mon fils, tu ne comprends ni le sens de l’adversité ni la mission de la souffrance. N’as-tu pas lu ce chef-d’œuvre de la littérature sémitique – l’histoire racontée dans les Écritures des afflictions de Job ? 148:6.11 « Le Père qui est aux cieux n’afflige pas volontairement les enfants des hommes. Les hommes souffrent, en premier lieu, des accidents du temps et des imperfections du mal attachés à une existence physique encore dépourvue de maturité. En second lieu, ils souffrent des conséquences inexorables du péché – de la transgression des lois de la lumière et de la vie. Finalement, les hommes récoltent la moisson de leur propre persistance inique dans la rébellion contre la juste souveraineté du ciel sur la terre, mais leurs misères ne sont pas infligées personnellement par le jugement divin. Les hommes peuvent faire et feront beaucoup pour diminuer leurs souffrances temporelles. Sois délivré une fois pour toutes de la superstition que Dieu afflige les hommes sur ordre du malin. Étudie le Livre de Job simplement pour découvrir le nombre d’idées fausses sur Dieu que même des hommes de bien peuvent concevoir sincèrement ; ensuite, remarque comment Job, même douloureusement éprouvé, trouva le Dieu de consolation et de salut malgré ces enseignements erronés. À la fin, sa foi perça les nuages de la souffrance pour discerner la lumière de la vie répandue par le Père en tant que miséricorde curative et droiture éternelle. » 7. L’homme à la main desséchée 148:7.1 Lors de l’avant-dernier sabbat avant le départ des apôtres et du nouveau corps d’évangélistes pour leur deuxième tournée de prédication en Galilée, Jésus prit la parole à la synagogue de Capharnaüm. Lorsqu’il eut fini de parler, un groupe nombreux d’estropiés, de boiteux, de malades et d’affligés afflua autour de lui pour chercher la guérison. 148:7.2 Tandis que le Maitre parlait au peuple, le chef des espions pharisiens incita un homme ayant une main desséchée à s’approcher de Jésus pour lui demander s’il était licite d’être guéri le jour du sabbat, ou s’il devait attendre un autre jour pour chercher secours. Quand Jésus vit l’homme, entendit ses paroles et perçut qu’il avait été envoyé par les pharisiens, il dit : « Avance-toi pour que je te pose une question. Si tu avais une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, étendrais-tu la main pour la saisir et la retirer de la fosse ? Est-il licite de faire de telles choses le jour du sabbat ? » Et l’homme répondit : « Oui, Maitre, il serait licite de faire cette bonne action le jour du sabbat. » Alors Jésus s’adressa à tout l’auditoire en disant : « Je sais pourquoi vous avez envoyé cet homme en ma présence. Vous voudriez trouver un motif pour m’inculper en me tentant de faire preuve de miséricorde le jour du sabbat. Par votre consentement tacite, vous avez tous estimé qu’il était licite de retirer de la fosse la malheureuse brebis, même le jour du sabbat. Je vous prends tous à témoins qu’il est licite de montrer une affectueuse bonté le jour du sabbat, non seulement envers les animaux, mais envers les hommes. Combien un homme a plus de valeur qu’une brebis ! Je proclame qu’il est légal de faire du bien aux hommes le jour du sabbat. » Puis, tandis que l’assemblée se tenait devant lui en silence, Jésus se tourna vers l’homme à la main desséchée et lui dit : « Tiens-toi debout à côté de moi pour que tout le monde puisse te voir. Et, maintenant, afin que tu saches que c’est la volonté de mon Père que l’on fasse du bien le jour du sabbat, et si tu as la foi pour être guéri, je te demande d’étendre ta main. » 148:7.3 Pendant que l’homme étendait sa main desséchée, elle fut rendue saine. Les spectateurs eurent envie de se retourner contre les pharisiens, mais Jésus les pria de rester calmes et dit : « Je viens de vous dire qu’il est permis de faire du bien le jour du sabbat, de sauver une vie, mais je ne vous ai pas commandé de faire du mal et de céder au désir de tuer. » Les pharisiens s’en allèrent irrités et, bien que ce fût le jour du sabbat, ils se rendirent en hâte à Tibériade pour prendre conseil d’Hérode. 148:7.4 Cette guérison fut le premier miracle accompli par Jésus en réponse au défi de ses ennemis. 8. La dernière semaine à Bethsaïde 148:8.1 Durant la dernière semaine du séjour à Bethsaïde, les espions de Jérusalem furent très partagés sur l’attitude à prendre envers Jésus et ses enseignements. Trois de ces pharisiens étaient prodigieusement impressionnés par ce qu’ils avaient vu et entendu. Entretemps, à Jérusalem, un jeune membre influent du sanhédrin, nommé Abraham, adopta publiquement les enseignements de Jésus et fut baptisé dans la piscine de Siloé par Abner. Tout Jérusalem fut en émoi à propos de cet évènement et des messagers furent immédiatement envoyés à Bethsaïde pour rappeler les six espions pharisiens. 148:8.5 Abraham le pharisien, le nouveau converti de Jérusalem, donna tous ses biens terrestres au trésor apostolique. Cet apport contribua beaucoup à rendre possible l’envoi immédiat en mission des cent évangélistes nouvellement instruits. André avait déjà annoncé la fermeture du camp, et chacun se prépara soit à rentrer dans ses foyers, soit à suivre les évangélistes en Galilée. 9. La guérison du paralytique 148:9.1 Le vendredi après-midi 1er octobre, Jésus tenait sa dernière réunion avec les apôtres, les évangélistes et les autres chefs du campement en cours de démantèlement. Les six pharisiens de Jérusalem étaient assis au premier rang de cette assemblée dans la spacieuse salle agrandie, sur la façade de la maison de Zébédée. Le Maitre était en train de parler debout dans la vaste pièce qui avait été construite pour abriter ces réunions durant la saison des pluies. 148:9.2 Tandis que la maison était ainsi bondée et entourée d’auditeurs ardents, un homme, depuis longtemps atteint de paralysie, fut amené de Capharnaüm, sur un petit lit, par ses amis. Ce paralytique avait entendu dire que Jésus était sur le point de quitter Bethsaïde. Après en avoir parlé avec Aaron, le maçon tout récemment guéri, il résolut de se faire porter devant Jésus pour y chercher la guérison. Ses amis essayèrent de pénétrer dans la maison de Zébédée par la porte de devant et par la porte de derrière, mais la foule était trop compacte. Le paralytique refusa néanmoins d’accepter la défaite ; il demanda à ses amis de se procurer des échelles grâce auxquelles ils montèrent sur le toit de la salle où Jésus parlait. Après avoir détaché des tuiles, ils firent audacieusement descendre le paralytique par des cordes, jusqu’à ce que son lit reposât sur le sol immédiatement devant le Maitre. Lorsque Jésus vit ce qu’ils avaient fait, il s’arrêta de parler, tandis que l’assistance s’émerveillait de la persévérance du malade et de ses amis. Le paralytique dit : « Maitre, je ne voudrais pas troubler ta leçon, mais je suis résolu à devenir bien portant. Je ne ressemble pas à ceux qui reçurent la guérison et oublièrent aussitôt ton enseignement. Je voudrais être guéri pour servir dans le royaume des cieux. » Bien que l’infirmité de cet homme ait été causée par les dérèglements de sa propre vie, Jésus, voyant sa foi, dit au paralytique : « Fils, ne crains point ; tes péchés sont pardonnés ; ta foi te sauvera. » 148:9.3 Quand les pharisiens de Jérusalem, ainsi que d’autres scribes et légistes assis avec eux, entendirent cette déclaration de Jésus, ils commencèrent à se dire : « Comment cet homme ose-t-il parler ainsi ? Ne comprend-il pas qu’il blasphème ? Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu ? » Percevant dans son esprit qu’ils raisonnaient ainsi dans leur propre mental et entre eux, Jésus s’adressa à eux en disant : « Pourquoi raisonnez-vous ainsi dans votre cœur ? Qui êtes-vous pour me juger ? Quelle différence y a-t-il si je dis à ce paralytique : tes péchés sont pardonnés, ou si je lui dis : lève-toi, prends ton lit et marche ? Mais, afin que vous, qui assistez à tout ceci, sachiez définitivement que le Fils de l’Homme a autorité et pouvoir sur terre pour pardonner les péchés, je dis à cet infirme : lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi. » Lorsque Jésus eut ainsi parlé, le paralytique se leva, l’assistance lui fit un passage et il sortit devant tout le monde. Ceux qui virent ces choses furent stupéfaits. 148:9.4 C’est à peu près à ce moment que les messagers du sanhédrin arrivèrent pour demander aux six espions de rentrer à Jérusalem. Lorsqu’ils reçurent ce message, ils eurent une sérieuse discussion entre eux. Après en avoir terminé, le chef et deux de ses associés retournèrent avec les messagers à Jérusalem, tandis que les trois autres espions pharisiens confessèrent leur foi en Jésus, allèrent immédiatement au lac, furent baptisés par Pierre et furent admis par les apôtres dans la communauté en tant qu’enfants du royaume. Fascicule 149. La deuxième tournée de prédication 149:0.1 La deuxième tournée de prédication publique en Galilée commença le dimanche 3 octobre de l’an 28 et continua pendant près de trois mois pour prendre fin le 30 décembre. Participèrent à cet effort Jésus et ses douze apôtres, assistés du corps nouvellement recruté de 117 évangélistes et de nombreuses autres personnes intéressées. 149:0.3 Toute cette deuxième tournée de prédication fut surtout un effort pour faire acquérir une expérience pratique au corps des 117 évangélistes récemment formés. 149:0.4 Durant cette période, et ultérieurement jusqu’à l’époque où Jésus et les douze partirent finalement pour Jérusalem, David Zébédée entretint, pour l’œuvre du royaume, un quartier général dans la maison de son père à Bethsaïde. Ce fut le siège central des opérations de Jésus sur terre, et une station de relais pour le service de messagers que David assurait entre ceux qui oeuvraient dans diverses parties de la Palestine et des régions adjacentes. Il accomplit tout cela de sa propre initiative, mais avec l’approbation d’André. David employait quarante à cinquante messagers à ce service de renseignements pour l’œuvre du royaume, qui grandissait et s’étendait rapidement. Tout en assurant ce service, il gagnait partiellement sa vie en consacrant une partie de son temps à son ancien métier de pêcheur. 1. La grande renommée de Jésus 149:1.2 À l’époque de cette mission, une série spéciale et inexpliquée de phénomènes de guérison commença à se produire et continua jusqu’à la fin de la vie terrestre de Jésus. Au cours de cette tournée de trois mois, plus de cent hommes, femmes et enfants bénéficièrent de cette guérison inconsciente par Jésus et, lorsqu’ils rentrèrent chez eux, ils contribuèrent à augmenter encore sa renommée. 149:1.3 On ne nous a jamais révélé exactement ce qui s’était passé dans ces cas de guérison spontanée ou inconsciente. Le Maitre n’expliqua jamais à ses apôtres comment elles s’effectuaient. En plusieurs occasions, il se borna à dire : « Je perçois qu’un pouvoir est sorti de moi. » 2. L’attitude du peuple 149:2.1 Jésus comprenait le mental des hommes ; il connaissait le fond de leur cœur. Si ses enseignements avaient été transmis tels qu’il les présenta, avec pour seul commentaire l’interprétation inspirée de sa vie terrestre, toutes les nations et toutes les religions du monde auraient rapidement embrassé l’évangile du royaume. Les efforts bien intentionnés des premiers disciples de Jésus pour reformuler ses enseignements, afin de les rendre plus acceptables pour certaines nations, races et religions, eurent simplement pour effet de rendre ces enseignements moins acceptables pour toutes les autres nations, races et religions. 149:2.2 Dans ses efforts pour attirer l’attention favorable de certains groupes de son époque sur les enseignements de Jésus, l’apôtre Paul écrivit de nombreuses lettres d’instructions et de recommandations. D’autres éducateurs de l’évangile de Jésus en firent autant, mais aucun d’eux n’imagina que ces écrits seraient ultérieurement réunis par ceux qui voudraient les présenter comme constituant les enseignements de Jésus. En conséquence, bien que ce qu’on appelle le christianisme contienne plus d’éléments de l’évangile du Maitre que toute autre religion, il contient aussi beaucoup de données que Jésus n’enseigna pas. 149:2.5 Ceux qui enseignent la religion de Jésus devraient approcher les autres religions en reconnaissant les vérités qu’elles détiennent en commun (et dont beaucoup proviennent directement ou indirectement du message de Jésus) tout en s’abstenant d’insister pareillement sur les différences. 149:2.7 Pendant que le Créateur lui-même était sur terre, incarné dans la similitude de la chair mortelle, il était inévitable que des choses extraordinaires se produisent. Cependant, on ne devrait jamais approcher Jésus au travers de ces évènements dits miraculeux. Apprenez à approcher les miracles par Jésus, mais ne commettez pas la faute d’approcher Jésus par les miracles. Cette recommandation est légitime, bien que Jésus de Nazareth soit l’unique fondateur de religion qui ait accompli sur terre des actes supramatériels. 149:2.8 Le trait le plus étonnant et le plus révolutionnaire de la mission terrestre de Micaël fut son attitude envers les femmes. À une époque et dans une génération où il était malséant pour un homme de saluer en public même sa propre femme, Jésus osa emmener des femmes pour enseigner l’évangile en liaison avec sa troisième tournée de prédication en Galilée. 149:2.9 En une seule génération, Jésus fit sortir les femmes d’un oubli irrespectueux et les libéra des corvées serviles des âges primitifs. C’est à la honte de la religion qui osa se qualifier du nom de Jésus, de n’avoir pas eu le courage moral de suivre ce noble exemple dans son attitude ultérieure envers les femmes. 149:2.13 Le Maitre était admiré par tous ceux qu’il rencontrait, sauf par ceux qui entretenaient des préjugés religieux bien enracinés et par ceux qui croyaient discerner un danger politique dans ses enseignements. Les hommes étaient étonnés de l’originalité et de l’autorité de son enseignement. Ils s’émerveillaient de sa patience envers les arriérés et les importuns qui l’interrogeaient. Il inspirait de l’espoir et de la confiance au cœur de tous ceux qui bénéficiaient de son ministère. 3. L’hostilité des chefs religieux 149:3.2 Les chefs religieux de Jérusalem devenaient presque fous de rage à la suite de la récente conversion du jeune Abraham et de la désertion des trois espions, qui avaient été baptisés par Pierre et accompagnaient maintenant les évangélistes dans la deuxième tournée de prédication en Galilée. Les dirigeants juifs étaient de plus en plus aveuglés par la peur et les préjugés, en même temps que leur cœur se durcissait par le rejet continuel des attrayantes vérités de l’évangile du royaume. 149:3.3 Ils étaient convaincus qu’il fallait arrêter, condamner et exécuter Jésus en tant que criminel religieux, violateur des enseignements capitaux de la loi sacrée juive. 4. Déroulement de la tournée de prédication 149:4.1 Jésus œuvra très peu en public durant cette tournée de prédication, mais il dirigea de nombreuses classes du soir pour les croyants dans la plupart des villes et villages où il eut l’occasion de séjourner avec Jacques et Jean. À l’une de ces sessions du soir, un des jeunes évangélistes posa à Jésus une question sur la colère, et, dans sa réponse, le Maitre lui donna, entre autres, les indications suivantes : 149:4.2 « La colère est une manifestation matérielle qui représente, d’une manière générale, la mesure dans laquelle la nature spirituelle n’a pas réussi à dominer les natures intellectuelle et physique conjuguées. La colère indique votre manque d’amour fraternel tolérant, plus votre manque de respect de soi et de maitrise de soi. La colère épuise la santé, avilit le mental et handicape l’instructeur spirituel de l’âme de l’homme. Avant de terminer, Jésus dit encore : « Que votre cœur soit dominé par l’amour, afin que votre guide spirituel n’ait pas trop de peine à vous délivrer de la tendance à laisser éclater des accès de colère animale incompatibles avec le statut de filiation divine. » 5. Leçon sur le contentement 149:5.1 Un jour où Jésus visitait le groupe d’évangélistes travaillant sous la direction de Simon Zélotès, celui-ci demanda au Maitre, au cours de la conférence du soir : « Pourquoi certaines personnes sont-elles tellement plus heureuses et contentes que d’autres ? » Jésus répondit à la question de Simon en donnant, entre autres, les indications suivantes : 149:5.2 « Simon, certaines personnes sont par nature plus heureuses que d’autres. Cela dépend beaucoup, vraiment beaucoup, de la bonne volonté de l’homme à se laisser conduire et diriger par l’esprit du Père qui vit en lui. 149:5.3 « Les chagrins des hommes proviennent, en grande partie, de leurs ambitions déçues et des blessures infligées à leur orgueil. Les hommes se doivent à eux-mêmes de mener aussi bien que possible leur vie sur terre, mais, lorsqu’ils ont fait de sincères efforts dans ce sens, ils devraient accepter gaiement leur sort et faire montre d’ingéniosité pour tirer le meilleur parti de ce qui leur est échu. Une trop grande partie des difficultés des hommes tire son origine de la profonde peur instinctive de leur cœur. 149:5.4 « Ne recherchez donc pas une paix trompeuse et une joie temporaire, mais plutôt l’assurance de la foi et la sécurité de la filiation divine, qui donnent la quiétude, le contentement et la joie suprême dans l’esprit. » 6. La « crainte du Seigneur » 149:6.1 Ce fut à Gamala, durant la conférence du soir, que Philippe dit à Jésus : « Maitre, pourquoi les Écritures nous ordonnent-elles de ‘craindre le Seigneur’, alors que tu voudrais que nous nous tournions sans crainte vers le Père qui est aux cieux ? Comment pouvons-nous concilier ces enseignements ? » Jésus répondit à Philippe en disant : 149:6.2 « Mes enfants, je ne suis pas surpris que vous posiez de telles questions. Au commencement, c’est seulement par la peur que l’homme pouvait apprendre le respect ; mais je suis venu révéler l’amour du Père afin que vous soyez incités à adorer l’Éternel par l’attrait de la reconnaissance affectueuse d’un fils et la réciprocité de l’amour parfait et profond du Père. Je voudrais vous délivrer de l’esclavage consistant à vous soumettre, par peur servile, au service fastidieux d’un Dieu-Roi jaloux et courroucé. Je voudrais vous apprendre les relations de Père à fils entre Dieu et les hommes, de manière à vous conduire joyeusement à la libre adoration sublime et céleste d’un Dieu-Père affectueux, juste et miséricordieux. 149:6.5 « Vos ancêtres craignaient Dieu parce qu’il était puissant et mystérieux. Vous l’adorerez parce qu’il est magnifique en amour, généreux en miséricorde et glorieux en vérité. La puissance de Dieu fait naitre la peur dans le cœur humain, mais la noblesse et la droiture de sa personnalité engendrent le respect, l’amour et l’adoration spontanée. Un fils affectueux et déférent ne craint ni ne redoute un père, même puissant et noble. Je suis venu dans le monde pour remplacer la peur par l’amour, le chagrin par la joie, la crainte par la confiance, l’esclavage servile et les cérémonies dépourvues de sens par le service expression de l’amour et l’adoration appréciative. 149:6.8 « Cessez donc de craindre Dieu comme un roi ou de le servir comme un maitre ; apprenez à le respecter comme le Créateur ; honorez-le comme Père de votre jeunesse spirituelle ; aimez-le comme un défenseur miséricordieux ; et, finalement, adorez-le comme le Père aimant et infiniment sage de votre épanouissement dans la maturité et l’appréciation spirituelles. 149:6.9 « Vos fausses conceptions du Père céleste donnent naissance à vos idées erronées sur l’humilité et à une grande partie de votre hypocrisie. L’homme est peut-être un ver de terre par sa nature et son origine, mais, lorsqu’il est habité par l’esprit de mon Père, cet homme devient divin par sa destinée. 149:6.11 « Vous faites bien d’être modestes devant Dieu et de vous contrôler devant les hommes, mais il faut que votre modestie ait une origine spirituelle et ne soit pas l’étalage illusoire d’un sens autoconscient de supériorité satisfaite d’elle-même. 7. Retour à Bethsaïde 149:7.1 Après avoir consulté Simon Pierre et reçu l’approbation de Jésus, André avait chargé David, à Bethsaïde, d’envoyer des messagers aux divers groupes de prédicateurs, avec instruction de terminer leur tournée et de revenir à Bethsaïde dans la journée du jeudi 30 décembre. 149:7.2 Le groupe passa ensemble le jour du sabbat et logea dans des foyers de Bethsaïde et de Capharnaüm, la ville voisine. Ensuite, le groupe entier fut gratifié de quinze jours de vacances pour que ses membres puissent se rendre dans leur famille, visiter leurs amis ou aller à la pêche. Les deux ou trois jours où le groupe resta réuni à Bethsaïde furent vraiment tonifiants et inspirants ; même les anciens éducateurs furent édifiés en entendant les jeunes prédicateurs raconter leurs expériences. 149:7.3 Parmi les 117 évangélistes, qui participèrent à cette deuxième tournée de prédication en Galilée, environ 75 seulement réussirent à passer l’épreuve de l’expérience effective et se trouvèrent disponibles pour recevoir une affectation à l’expiration des deux semaines de congé. Fascicule 150. La troisième tournée de prédication 150:0.1 Le dimanche soir 16 janvier de l’an 29, Abner arriva à Bethsaïde avec les apôtres de Jean et, le lendemain, il tint une conférence commune avec André et les apôtres de Jésus. 150:0.3 Le mardi 18 janvier, ceux des évangélistes qui avaient passé l’épreuve, au nombre d’environ soixante-quinze, se joignirent aux vingt-quatre chez Zébédée, à Bethsaïde, pour se préparer à la troisième tournée de prédication en Galilée ; cette troisième mission dura sept semaines. 1. Le groupe des femmes évangélistes 150:1.1 Parmi tous les actes audacieux accomplis par Jésus en liaison avec sa carrière terrestre, le plus stupéfiant fut son annonce soudaine, dans la soirée du 16 janvier : « Demain matin, nous sélectionnerons dix femmes pour travailler au ministère du royaume. » Au commencement de la quinzaine où les apôtres et les évangélistes devaient s’absenter de Bethsaïde pour leurs vacances, Jésus pria David de faire revenir ses parents à la maison et d’envoyer des messagers convoquant, à Bethsaïde, dix femmes dévouées qui avaient précédemment servi dans l’administration du camp et à l’infirmerie dans les tentes. Ces femmes avaient toutes écouté les leçons données aux jeunes évangélistes, mais jamais ni elles ni leurs instructeurs n’avaient imaginé que Jésus oserait charger des femmes d’enseigner l’évangile du royaume et de soigner les malades. Voici les noms de ces dix femmes choisies et mandatées par Jésus : Suzanne, la fille de l’ancien chazan de la synagogue de Nazareth ; Jeanne, la femme de Chuza l’intendant d’Hérode Antipas ; Élisabeth, la fille d’un riche juif de Tibériade et de Sepphoris ; Marthe, la sœur ainée d’André et de Pierre ; Rachel, la belle-sœur de Jude, frère de sang de Jésus ; Nasanta, la fille d’Elman, le médecin syrien ; Milcha, une cousine de l’apôtre Thomas ; Ruth, la fille ainée de Matthieu Lévi ; Celta, la fille d’un centurion romain ; et Agaman, une veuve de Damas. Ultérieurement, Jésus ajouta deux autres femmes à ce groupe – Marie-Madeleine et Rébecca, la fille de Joseph d’Arimathie. 150:1.2 Jésus autorisa ces femmes à établir leur propre organisation et chargea Judas de leur procurer des fonds pour s’équiper et acheter des bêtes de somme. Les dix élurent Suzanne comme chef et Jeanne comme trésorière. À partir de ce moment-là, elles pourvurent à leurs propres besoins et n’eurent plus jamais recours à l’aide de Judas. 150:1.3 La mission que Jésus confia à ces dix femmes, en les sélectionnant pour l’enseignement et pour le ministère de l’évangile, fut la proclamation d’émancipation qui libérait toutes les femmes pour toujours ; les hommes devaient cesser de considérer les femmes comme spirituellement inférieures à eux. Ce fut nettement un choc, même pour les douze apôtres. Ils avaient maintes fois entendu le Maitre dire que « dans le royaume des cieux, il n’y a ni riche ni pauvre, ni homme libre ni esclave, ni homme ni femme, mais tous sont également les fils et les filles de Dieu ». Malgré cela, les apôtres furent littéralement frappés de stupeur lorsque Jésus proposa officiellement de nommer ces dix femmes comme éducatrices religieuses, et même de leur permettre de voyager avec eux. Immédiatement après le départ du Maitre, les apôtres mirent en pratique cette libération des femmes en leur accordant la place qui convenait, mais les générations suivantes retournèrent aux anciennes coutumes. 2. L’arrêt à Magdala 150:2.2 Ce fut à Magdala que les femmes démontrèrent, pour la première fois, leur utilité et justifièrent la sagesse qui les avait fait choisir. André avait imposé à ses associés des règles plutôt strictes pour la coopération personnelle avec des femmes, surtout avec celles de réputation douteuse. Lorsque la compagnie arriva à Magdala, les dix femmes évangélistes furent libres d’entrer dans les mauvais lieux et de prêcher directement la bonne nouvelle à toutes les pensionnaires. Et, quand elles visitèrent les malades, il leur était possible, dans leur ministère, d’entrer dans l’intimité de leurs sœurs éprouvées. À la suite du ministère de ces dix femmes (ultérieurement connues comme les douze femmes) dans cette ville, Marie la Magdaléenne fut gagnée au royaume. Par une succession de malheurs, et comme conséquence de l’attitude de la bonne société envers les femmes qui commettent de semblables erreurs de jugement, cette femme avait échoué dans l’un des mauvais lieux de Magdala. Ce furent Marthe et Rachel qui lui expliquèrent que les portes du royaume étaient ouvertes même à ses pareilles. Marie crut la bonne nouvelle et fut baptisée le lendemain par Pierre. 3. Un sabbat à Tibériade 150:3.1 Les offices du sabbat du groupe apostolique avaient été confiés aux soins des femmes par André, sur instructions de Jésus. Bien entendu, cela signifiait qu’ils ne pouvaient être célébrés dans la nouvelle synagogue. Les femmes désignèrent Jeanne pour prendre les choses en mains à cette occasion, et la réunion se tint dans la salle des banquets du nouveau palais d’Hérode, qui était absent pour un séjour à Juliade en Pérée. Jeanne lut des passages des Écritures concernant l’œuvre des femmes dans la vie religieuse d’Israël, en se référant à Miriam, Déborah, Esther et plusieurs autres. 4. L’envoi des apôtres deux par deux 150:4.1 Le lendemain soir, après avoir réuni ses douze apôtres, ceux de Jean et le groupe des femmes récemment chargé de mission, Jésus leur dit : « Vous voyez par vous-mêmes que la moisson est abondante, mais que les ouvriers sont peu nombreux. Donc, prions tous le Seigneur de la moisson d’envoyer encore plus d’ouvriers dans ses champs. » 150:4.2 Jésus fixa la date où il retrouverait les douze à Nazareth, et dit au moment de la séparation : « Au cours de cette mission, n’allez dans aucune ville des Gentils, ni en Samarie ; allez plutôt rechercher les brebis perdues de la maison d’Israël. Prêchez l’évangile du royaume et proclamez la vérité salvatrice que l’homme est un fils de Dieu. Souvenez-vous que le disciple ne peut guère s’élever au-dessus de son maitre et qu’un serviteur n’est pas plus grand que son seigneur. Il suffit au disciple d’égaler son maitre et au serviteur de devenir semblable à son seigneur. Si certains ont osé qualifier le maitre de la maison d’associé de Belzébuth, à combien plus forte raison considéreront-ils ainsi les gens de sa maison ! Mais vous n’avez pas à craindre ces ennemis incroyants. Je vous déclare qu’il n’y a rien de secret qui ne doive être révélé, ni rien de caché qui ne doive être connu. Ce que je vous ai enseigné en privé, prêchez-le avec sagesse en public. Ce que je vous ai révélé à l’intérieur de la maison, vous le crierez en son temps sur les toits. Et je vous dis, mes amis et mes disciples, ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais ne peuvent détruire l’âme ; mettez plutôt votre confiance dans Celui qui est capable de soutenir le corps et de sauver l’âme. 150:4.3 « Ne vend-on pas deux passereaux pour un denier ? Pourtant, je vous déclare qu’aucun d’eux n’est oublié de Dieu. Ne savez-vous pas que même les cheveux de votre tête sont tous comptés ? Ne craignez donc pas ; vous valez plus qu’un grand nombre de passereaux. N’ayez pas honte de mon enseignement ; allez proclamer la paix et la bonne volonté, mais ne vous y trompez pas – la paix n’accompagnera pas toujours votre prédication. Je suis venu apporter la paix sur terre, mais, quand les hommes rejettent mon présent, la division et le désordre s’ensuivent. Si tous les membres d’une famille reçoivent l’évangile du royaume, la paix demeure véritablement dans cette maison. Mais, si certains membres de la famille entrent dans le royaume et si d’autres rejettent l’évangile, une telle division ne peut produire que chagrin et tristesse. Travaillez sérieusement à sauver la famille tout entière, de crainte que les hommes n’aient aussi pour ennemis les membres de leur propre maison. Mais, quand vous aurez fait tout votre possible pour tous les membres de chaque famille, je vous déclare que quiconque aime son père ou sa mère plus que cet évangile n’est pas digne du royaume. » 150:4.4 Après avoir entendu ces paroles, les douze se préparèrent à partir. Ils ne se revirent plus jusqu’au jour où ils se rassemblèrent à Nazareth pour retrouver Jésus et les autres disciples, comme le Maitre en avait convenu. 5. Que dois-je faire pour être sauvé ? 150:5.1 Un soir, à Sunem, le Maitre s’occupait d’enseigner un groupe de douze jeunes évangélistes, travaillant sous la direction de Jacob et le groupe des douze femmes, lorsque Rachel lui posa la question suivante : « Maitre, que devons-nous répondre lorsqu’une femme nous demande : Que dois-je faire pour être sauvée ? » Quand Jésus entendit cette question, il répondit : 150:5.2 « Quand des hommes et des femmes vous demanderont ce qu’il faut faire pour être sauvés, vous répondrez : Croyez à cet évangile du royaume, acceptez le pardon divin. Reconnaissez, par la foi, l’esprit intérieur de Dieu dont l’acceptation vous rend fils de Dieu. L’entrée dans le royaume du Père est entièrement libre, mais le progrès – la croissance en grâce – est indispensable pour y rester. 150:5.3 « Le salut est le don du Père, et il est révélé par ses Fils. Son acceptation de votre part, par la foi, fait de vous un participant de la nature divine, un fils ou une fille de Dieu. Par la foi, vous êtes justifiés ; par la foi, vous êtes sauvés ; et, par cette même foi, vous avancez éternellement dans le chemin de la perfection progressive et divine. Abraham fut justifié par la foi et rendu conscient du salut par les enseignements de Melchizédek. Tout au long des âges, cette même foi a sauvé les fils des hommes, mais, aujourd’hui, un Fils est venu du Père pour rendre le salut plus réel et plus acceptable. » 150:5.4 Quand Jésus s’arrêta, ceux qui avaient entendu ces paroles pleines de grâce furent remplis d’une grande joie et, au cours des journées suivantes, ils proclamèrent l’évangile du royaume avec une nouvelle puissance et une énergie et un enthousiasme renouvelés. Les femmes se réjouirent d’autant plus de savoir qu’elles étaient incluses dans ces plans pour établir le royaume sur terre. 6. Les leçons du soir 150:6.1 Au cours des discussions du soir, Jésus aborda de nombreux sujets. Les anciens apôtres étant absents, les groupes plus récents d’hommes et de femmes participaient plus librement à ces discussions avec le Maitre. 150:6.2 Après avoir passé deux ou trois jours avec un groupe de douze évangélistes, Jésus allait rejoindre un autre groupe. Les messagers de David l’informaient des lieux de séjour et des mouvements de tous ces travailleurs. Une bonne partie du temps, les femmes accompagnaient Jésus, car c’était leur première tournée. 150:6.3 Avant leur séparation, il avait été convenu que les douze apôtres, les évangélistes et le groupe féminin se rassembleraient à Nazareth, le vendredi 4 mars, pour y retrouver le Maitre. En conséquence, vers ce temps-là, de toutes les parties de la Galilée centrale et méridionale, ces divers groupes d’apôtres et d’évangélistes commencèrent à se diriger vers Nazareth. 7. Le séjour à Nazareth 150:7.1 Ce vendredi après-midi, Jésus se promena dans Nazareth sans attirer aucunement l’attention ni être reconnu. Il passa devant la maison de son enfance et l’atelier de charpentier, et resta une demi-heure sur la colline où il aimait tellement aller durant sa prime jeunesse. 150:7.2 Les habitants de Nazareth avaient beaucoup entendu parler des activités de leur ancien charpentier, mais ils étaient vexés qu’il n’ait jamais inclus son village natal dans aucune de ses premières tournées de prédication. Pendant des mois, les gens de Nazareth avaient beaucoup discuté de Jésus et, dans l’ensemble, leur opinion à son égard était défavorable. 150:7.3 Le Maitre se trouva donc dans une atmosphère nettement hostile et hypercritique, et non dans un bienveillant climat de retour au foyer. Mais ce n’était pas tout. Sachant qu’il allait passer ce jour de sabbat à Nazareth et supposant qu’il prêcherait dans la synagogue, ses ennemis avaient stipendié un grand nombre d’hommes rudes et grossiers pour le harceler et provoquer des troubles de toutes les manières possibles. 8. L’office du sabbat 150:8.1 Le temps était magnifique en ce jour de sabbat, et tout Nazareth, amis et ennemis, sortit pour écouter cet ancien citoyen de leur ville discourir dans la synagogue. 150:8.8 Le chazan alla vers l’arche et en sortit un rouleau qu’il donna à Jésus pour qu’il puisse lire la leçon des Écritures. 150:8.9 Jésus commença à lire dans le Livre d’Isaïe : « L’esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour prêcher de bonnes nouvelles aux pauvres. Il m’a envoyé proclamer la libération aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour mettre en liberté ceux qui sont meurtris et proclamer l’année de la faveur du Seigneur. » 150:8.10 Jésus ferma le livre, le rendit au chef de la synagogue, se rassit et commença à parler au peuple en disant d’abord : « Aujourd’hui, ces Écritures sont accomplies. » Puis il parla pendant près d’un quart d’heure sur « Les Fils et les Filles de Dieu ». Son discours plut à beaucoup d’auditeurs qui s’émerveillèrent de sa grâce et de sa sagesse. 150:8.11 La coutume voulait qu’à la fin de la cérémonie officielle, l’orateur restât dans la synagogue, de sorte que les personnes intéressées puissent lui poser des questions. En conséquence, ce samedi matin, Jésus descendit se mêler à la foule qui se pressait pour l’interroger. Dans ce groupe, se trouvaient beaucoup d’agitateurs cherchant à semer la zizanie, et autour du groupe circulaient les hommes de bas aloi qui avaient été stipendiés pour causer des ennuis à Jésus. Beaucoup de disciples et d’évangélistes qui étaient restés dehors se pressèrent maintenant pour entrer dans la synagogue et ne furent pas longs à s’apercevoir que des troubles menaçaient. Ils cherchèrent à emmener le Maitre, mais celui-ci ne voulut pas les suivre. 9. Le rejet par Nazareth 150:9.1 Jésus se trouva entouré dans la synagogue par une multitude d’ennemis, avec, çà et là, quelques-uns de ses disciples. En réponse aux questions grossières et aux sinistres railleries, il répondit avec une pointe d’humour : « Oui, je suis le fils de Joseph ; je suis le charpentier, et je ne suis pas surpris que vous me rappeliez le proverbe : ‘Médecin, guéris-toi toi-même’, ni que vous me mettiez au défi de faire à Nazareth ce que vous avez entendu dire que j’ai accompli à Capharnaüm. Mais je vous prends à témoins que les Écritures elles-mêmes déclarent ‘qu’un prophète est honoré, sauf dans sa patrie et parmi les siens.’ » 150:9.2 Mais ils le bousculèrent, tendirent vers lui un doigt accusateur et dirent : « Tu te crois meilleur que les gens de Nazareth ; tu nous as quittés, mais ton frère est un ouvrier ordinaire et tes sœurs vivent encore parmi nous. Nous connaissons Marie, ta mère. Où sont-ils tous aujourd’hui ? Nous entendons de grandes choses à ton sujet, mais nous remarquons qu’à ton retour tu n’accomplis pas de prodiges. » Jésus répondit : « J’aime les habitants de la ville où j’ai grandi, et je me réjouirais de vous voir tous entrer dans le royaume des cieux, mais il ne m’appartient pas de décider l’accomplissement des œuvres de Dieu. Les transformations de la grâce s’opèrent en réponse à la foi vivante de ceux qui en bénéficient. » 150:9.3 Jésus aurait manié la foule avec bonhomie et désarmé effectivement ses ennemis même les plus violents, si l’un de ses apôtres, Simon Zélotès, n’avait pas commis une bévue tactique. Avec l’aide de Nahor, l’un des jeunes évangélistes, Simon avait réuni, entretemps, un groupe d’amis de Jésus parmi la foule, pris une attitude belliqueuse et signifié aux ennemis du Maitre l’ordre de s’en aller. Alors, sous la direction de mercenaires, les ruffians se saisirent de Jésus et l’entrainèrent hors de la synagogue, vers le bord d’un précipice, sur une colline voisine, avec l’intention de le pousser dans le vide pour provoquer une chute mortelle sur les rochers en contrebas. Mais, juste au moment où ils allaient passer à l’acte, Jésus fit soudain volte-face et se tourna vers ses ravisseurs en croisant paisiblement les bras. Il ne dit rien, mais ses amis furent plus qu’étonnés de le voir avancer, tandis que la foule s’écartait et le laissait passer sans le molester. 150:9.4 Suivi de ses disciples, Jésus se rendit à leur camp où tout l’épisode fut raconté. 150:9.5 Ils quittèrent Nazareth le dimanche matin, passèrent par des itinéraires différents et se rejoignirent finalement à Bethsaïde, vers le milieu du jour, le jeudi 10 mars. Fascicule 151. Séjour et enseignement au bord de la mer 151:0.2 Jésus ne s’était pas encore complètement remis du chagrin d’avoir été récemment rejeté à Nazareth ; les apôtres remarquèrent qu’une tristesse particulière se mêlait à son enjouement habituel. Jacques et Jean restèrent avec lui une grande partie du temps, car Pierre était surchargé par les nombreuses responsabilités concernant le bien-être et la direction du nouveau corps d’évangélistes. Ce temps d’attente, avant de partir fêter la Pâque à Jérusalem, les femmes l’employèrent à aller de maison en maison, enseignant l’évangile et soignant les malades à Capharnaüm et dans les villes et villages environnants. 1. La parabole du semeur 151:1.1 Des habitants de Capharnaüm et des villages voisins ne tardèrent pas à arriver et, vers dix heures du matin, près d’un millier d’entre eux étaient rassemblés sur le rivage près du bateau de Jésus, réclamant à grands cris son attention. Pierre était maintenant levé ; il se fraya un chemin jusqu’au bateau et dit à Jésus : « Maitre, vais-je leur parler ? » Mais Jésus répondit : « Non, Pierre, je vais leur conter une histoire. » Et il commença le récit de la parabole du semeur, l’une des premières d’une longue série de paraboles analogues qu’il enseigna aux foules qui le suivaient. Jésus dit : 151:1.2 « Un semeur sortit pour semer et, tandis qu’il semait, quelques grains tombèrent le long du chemin, où ils furent foulés aux pieds et dévorés par les oiseaux du ciel. D’autres tombèrent sur des endroits rocailleux où il y avait peu de terre et levèrent immédiatement, parce que la terre n’avait pas de profondeur ; mais, aussitôt que le soleil brilla, ils séchèrent parce qu’ils n’avaient pas de racines pour recueillir l’humidité. D’autres grains tombèrent parmi les ronces et, quand les ronces poussèrent, ils furent étouffés et ne donnèrent rien. D’autres grains encore tombèrent dans de la bonne terre, se développèrent et produisirent les uns trente, d’autres soixante et d’autres cent grains. » Après avoir conté cette parabole, Jésus dit à la foule : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » 151:1.3 Quand ils entendirent Jésus enseigner le peuple de cette manière, les apôtres et leurs compagnons furent très perplexes et en parlèrent longuement entre eux. Le soir, dans le jardin de Zébédée, Matthieu dit à Jésus : « Maitre, que signifient les paroles obscures que tu offres à la foule ? Pourquoi parles-tu en paraboles à ceux qui recherchent la vérité ? » Et Jésus répondit : 151:1.4 « Je vous ai enseignés tout ce temps avec patience. À vous, il est donné de connaitre les mystères du royaume des cieux, mais, aux multitudes sans discernement et à ceux qui cherchent à nous détruire, les mystères du royaume seront désormais présentés en paraboles. Nous agirons ainsi afin que ceux qui désirent réellement entrer dans le royaume puissent discerner la signification de l’enseignement et trouver ainsi le salut, tandis que ceux qui nous écoutent uniquement pour nous prendre au piège soient d’autant plus confondus, en ce sens qu’ils verront sans voir et entendront sans entendre. 151:1.5 Les apôtres ne saisirent pas complètement la signification des paroles du Maitre. André et Thomas parlèrent plus longuement avec Jésus, tandis que Pierre et les autres apôtres se retirèrent ailleurs dans le jardin et se lancèrent dans une discussion longue et sérieuse. 2. Interprétation de la parabole 151:2.1 Pierre et le groupe qui l’entourait parvinrent à la conclusion que la parabole du semeur était une allégorie, et que chacun de ses éléments avait un sens caché. Ils décidèrent donc de retourner vers Jésus pour lui demander des explications. Par conséquent, Pierre aborda le Maitre en disant : « Nous sommes incapables de pénétrer la signification de cette parabole ; nous voudrions que tu nous l’expliques, puisque tu dis qu’il nous est donné de connaitre les mystères du royaume. » En entendant cela, Jésus dit à Pierre : « Mon fils, je ne veux rien te cacher, mais j’aimerais que tu me racontes d’abord ce dont vous avez parlé ; quelle est ton interprétation de la parabole ? » 151:2.2 Après un moment de silence, Pierre dit : « Maitre, nous avons beaucoup discuté au sujet de la parabole, et voici l’interprétation à laquelle je me suis arrêté : Le semeur est le prédicateur de l’évangile ; la semence est la parole de Dieu. Les grains qui sont tombés le long du chemin représentent ceux qui ne comprennent pas l’enseignement de l’évangile. Les oiseaux qui s’emparent des grains tombés sur le sol durci représentent Satan, ou le malin, qui dérobe ce qui a été semé dans le cœur de ces ignorants. Les grains tombés dans les endroits rocailleux et qui levèrent si rapidement représentent les personnes superficielles et irréfléchies qui, en entendant la bonne nouvelle, reçoivent le message avec joie ; mais, la vérité n’ayant pas réellement de racines profondes dans leur compréhension, leur dévotion ne résiste ni aux tribulations ni aux persécutions. Quand les difficultés surviennent, ces croyants trébuchent ; ils succombent à la tentation. Les grains tombés parmi les ronces représentent ceux qui entendent volontiers la parole, mais qui permettent aux soucis du monde et à la nature trompeuse des richesses d’étouffer la parole de vérité et de la rendre stérile. Maintenant, les grains qui sont tombés dans la bonne terre et ont levé pour donner du fruit, les uns trente, les autres soixante et d’autres cent fois, représentent les gens qui ont entendu la vérité, l’ont reçue avec divers degrés d’appréciation – par suite de la différence de leurs dons intellectuels – et ils manifestent donc ces divers degrés d’expérience religieuse. » 151:2.3 Après avoir écouté comment Pierre interprétait la parabole, Jésus demanda aux autres apôtres s’ils n’avaient pas aussi des suggestions à offrir. Seul Nathanael répondit à cette invite. 151:2.4 Lorsque Nathanael eut fini de parler, les apôtres et leurs compagnons s’engagèrent dans des débats sérieux et des discussions approfondies, les uns soutenant que l’interprétation de Pierre était correcte, tandis que les autres, en nombre à peu près égal, cherchaient à défendre l’explication de la parabole par Nathanael. 151:2.5 Le Maitre permit à cette confusion d’atteindre un maximum d’intensité d’expression, après quoi il frappa dans ses mains pour réunir tout le groupe autour de lui. Lorsqu’ils se furent tous une fois de plus assemblés autour de lui, il dit : « Avant que je ne vous parle de cette parabole, l’un de vous a-t-il quelque chose à dire ? » Après un moment de silence, Thomas prit la parole : « Oui, Maitre, je voudrais dire quelques mots. Tu nous as recommandé, lorsque nous citons des exemples dans nos sermons, d’employer des histoires vraies et non des fables. Nous devons choisir l’histoire qui illustre le mieux la seule vérité centrale et essentielle que nous voulons enseigner au peuple ; ensuite, après avoir ainsi utilisé cette histoire, nous ne devons pas essayer de faire une application spirituelle de tous les détails mineurs qu’elle comporte. J’estime que Pierre et Nathanael ont tous deux tort de s’efforcer d’interpréter cette parabole. J’admire leur habileté à le faire, mais je suis également certain que toutes ces tentatives, pour tirer d’une parabole naturelle des analogies spirituelles dans chacun de ses traits, ne peuvent aboutir qu’à la confusion et à de sérieuses méprises sur le vrai but de la parabole. 151:2.6 Les paroles de Thomas eurent un effet calmant sur tous les auditeurs et leur remirent en mémoire ce que Jésus leur avait enseigné en de précédentes occasions. Avant que Jésus ne reprit la parole, André se leva et dit : « Je suis persuadé que Thomas a raison et je voudrais qu’il nous dise la signification qu’il attache à la parabole du semeur. » Jésus donna donc la parole à Thomas, qui dit : « Mes frères, je ne désirais pas prolonger cette discussion, mais, puisque vous le souhaitez, je dirai que je crois que la parabole a été racontée pour nous enseigner une seule grande vérité, qui est la suivante : Si fidèlement et si efficacement que nous exécutions nos missions divines, la réussite de notre enseignement de l’évangile du royaume ne sera pas uniforme, et toutes ces différences de résultats proviendront directement des conditions inhérentes aux circonstances de notre ministère, conditions sur lesquelles nous n’avons que peu ou pas de contrôle. » 151:2.7 Après l’exposé de Thomas, la majorité de ses compagnons prédicateurs était prête à l’approuver, et même Pierre et Nathanael se préparaient à lui parler, lorsque Jésus se leva et dit : « Bravo Thomas, tu as discerné la vraie signification des paraboles ; mais Pierre et Nathanael vous ont fait autant de bien, en ce sens qu’ils ont pleinement montré le danger de transformer mes paraboles en allégories. » 3. Compléments sur les paraboles 151:3.13 Vers la fin de la leçon du soir, Jésus fit son premier commentaire sur la parabole du semeur. Il dit que la parabole se référait à deux choses. Premièrement, c’était une récapitulation de son propre ministère jusqu’à ce jour et une prévision de ce qui l’attendait durant le reste de sa vie sur terre. Deuxièmement, c’était également une allusion à ce que les apôtres et autres messagers du royaume pouvaient attendre de leur ministère, de génération en génération, avec l’écoulement du temps. 151:3.15 Avant de congédier le groupe pour la nuit, Jésus dit : « Maintenant, je vais vous raconter la fin de la parabole du semeur. Je veux vous éprouver pour savoir comment vous accepterez ceci : le royaume des cieux ressemble aussi à un homme qui a semé du bon grain sur la terre ; pendant qu’il dormait la nuit et vaquait à ses affaires le jour, le grain germa et grandit, et, sans qu’il sache comment, la plante arriva à maturité. Elle fut d’abord en herbe, puis il y eut l’épi, puis la plénitude du grain dans l’épi. Et, quand le grain fut mûr, l’homme prit sa faucille et ce fut la fin de la moisson. Que celui qui a une oreille pour entendre entende. » 151:3.16 Les apôtres retournèrent maintes fois ces paroles dans leur mental, mais le Maitre ne mentionna plus jamais cette addition à la parabole du semeur. 4. Nouvelles paraboles au bord de la mer 151:4.1 Le lendemain, de son bateau, Jésus enseigna de nouveau le peuple en disant : « Le royaume des cieux ressemble à un homme qui a semé du bon grain dans son champ, mais, pendant qu’il dormait, son ennemi vint semer de l’ivraie au milieu du blé et s’enfuit en hâte. Quand les jeunes tiges sortirent de terre et, plus tard, quand les épis se formèrent, l’ivraie apparut aussi. Alors, les serviteurs de cet homme vinrent lui dire : ‘Maitre, n’as-tu pas semé du bon grain dans ton champ ? D’où vient donc cette ivraie ?’ Le propriétaire répondit à ses serviteurs : ‘C’est un ennemi qui l’a fait.’ Alors, les serviteurs demandèrent à leur maitre : ‘Voudrais-tu que nous allions arracher cette ivraie ?’ Mais il leur répondit : ‘Non, de crainte qu’en l’arrachant vous ne déraciniez aussi le blé. Laissez plutôt les deux pousser ensemble jusqu’au temps de la moisson et je dirai aux moissonneurs : Rassemblez d’abord l’ivraie et mettez-la en bottes pour la bruler, puis recueillez le blé pour l’amasser dans mon grenier.’ » 151:4.2 Après quelques questions des auditeurs, Jésus conta à la foule une autre parabole : « Le royaume des cieux ressemble à un grain de sénevé qu’un homme sema dans son champ. Or, un grain de sénevé est la plus petite des semences ; mais, quand elle s’est entièrement développée, elle devient la plus grande des plantes et ressemble à un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent venir se reposer dans ses branches. » 151:4.3 « Le royaume des cieux ressemble aussi à du levain qu’une femme prit pour le cacher dans trois mesures de farine, et il arriva ainsi que toute la pâte leva. » 151:4.4 « Le royaume des cieux ressemble aussi à un trésor caché dans un champ et qu’un homme a découvert. Dans sa joie, il est allé vendre tout ce qu’il possédait afin d’avoir assez d’argent pour acheter le champ. » 151:4.5 « Le royaume des cieux ressemble aussi à un marchand qui recherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il alla vendre tout ce qu’il possédait pour pouvoir acheter la perle extraordinaire. » 151:4.6 « Et le royaume des cieux ressemble encore à une senne que l’on aurait lancée dans la mer et qui aurait ramené toutes sortes de poissons. Quand le filet fut rempli, les pêcheurs le halèrent sur la plage et s’assirent pour trier les poissons ; ils recueillirent les bons dans des paniers et jetèrent les mauvais. » 151:4.7 Jésus conta à la foule un grand nombre d’autres paraboles. 5. La visite à Khérésa 151:5.1 La foule continua à augmenter pendant toute la semaine. Le jour du sabbat, Jésus se hâta de se retirer dans les collines, mais, dès le dimanche matin, les foules revinrent. Jésus leur parla au début de l’après-midi après un sermon de Pierre et, lorsqu’il eut terminé, il dit à ses apôtres : « Je suis fatigué de cette multitude ; traversons le lac pour nous reposer une journée de l’autre côté. » 151:5.2 Durant la traversée du lac, ils furent assaillis par une de ces violentes et soudaines tempêtes caractéristiques de la mer de Galilée, surtout à cette époque de l’année. 151:5.3 La tempête fut très violente, bien que limitée à cette région du lac ; il n’y avait nulle apparence de tempête sur la rive occidentale. Le vent était tellement fort que les vagues commencèrent à déferler sur le bateau. La voile avait été arrachée avant que les apôtres aient pu la replier, et ils dépendaient maintenant entièrement de leurs rames qu’ils maniaient vigoureusement pour atteindre le rivage distant de trois kilomètres. 151:5.4 Pendant ce temps, Jésus dormait à l’arrière du bateau, sous un petit abri. Ces anciens pêcheurs étaient des rameurs vigoureux et expérimentés, mais cette tempête était l’une des plus violentes qu’ils eussent jamais rencontrées. Bien que le vent et les vagues fissent danser le bateau comme un jouet, Jésus continuait à dormir imperturbablement. Pierre maniait la rame de droite près de la poupe. Quand le bateau commença à se remplir d’eau, il lâcha sa rame et se précipita vers Jésus en le secouant vigoureusement pour le réveiller. Quand Jésus fut éveillé, Pierre lui dit : « Maitre, ne sais-tu pas que nous sommes pris dans une violente tempête ? Si tu ne nous sauves pas, nous allons tous périr. » 151:5.5 Sortant de son abri, sous la pluie, Jésus commença par regarder Pierre, puis scruta l’obscurité pour voir les rameurs qui luttaient. Ensuite, il tourna de nouveau son regard vers Simon Pierre, qui, dans son agitation, n’avait pas repris sa rame, et lui dit : « Pourquoi êtes-vous si effrayés ? Où est votre foi ? Paix, restez tranquilles. » À peine Jésus avait-il adressé cette réprimande à Pierre et aux autres apôtres, et invité Pierre à rechercher la paix pour calmer son âme troublée, que l’atmosphère perturbée rétablit son équilibre et s’apaisa dans un grand calme. Autant que nous puissions en juger, il s’agissait d’une pure coïncidence, mais les apôtres, et spécialement Simon Pierre, ne cessèrent jamais de considérer l’épisode comme un miracle de la nature. 151:5.7 Il était tard dans la soirée lorsque Jésus et ses associés atteignirent le rivage. La nuit était calme et magnifique. Ils se reposèrent donc tous dans les bateaux et ne débarquèrent que le lendemain matin, peu après le lever du soleil. 6. L’aliéné de Khérésa 151:6.2 Tout ce flanc de colline était criblé de cavernes creusées dans le rocher. À mi-hauteur, sur un petit épaulement relativement plat, se trouvait le cimetière du petit village de Khérésa. Tandis que Jésus et ses associés passaient près des tombeaux, un aliéné, qui vivait dans ces cavernes du flanc de la colline, se précipita vers eux. 151:6.3 Cet homme nommé Amos était affligé d’une forme récurrente de folie. Il avait de longues périodes de répit où il s’habillait et se conduisait assez convenablement avec ses compagnons. Durant l’un de ces intervalles de lucidité, il était allé à Bethsaïde où il avait entendu prêcher Jésus et ses apôtres, et, à l’époque, il s’était mis à croire à moitié à l’évangile du royaume. 151:6.4 Quand Amos reconnut Jésus, il tomba à ses pieds en s’écriant : « Je te connais, Jésus, mais je suis possédé par de nombreux démons et je te supplie de ne pas me tourmenter. » Cet homme croyait sincèrement que son affliction mentale périodique était due au fait qu’au moment des crises, des esprits mauvais ou impurs entraient en lui et dominaient son mental et son corps. Ses troubles étaient principalement émotifs – son cerveau n’était pas gravement malade. 151:6.5 Abaissant son regard sur l’homme accroupi comme un animal à ses pieds, Jésus se baissa, le prit par la main, le releva et lui dit : « Amos, tu n’es pas possédé par un démon ; tu as déjà entendu la bonne nouvelle que tu es un fils de Dieu. Je te commande de sortir de cette transe. » Quand Amos entendit Jésus prononcer ces paroles, il se produisit une telle transformation dans son intellect que la justesse de son mental et le contrôle normal de ses émotions furent immédiatement rétablis. 151:6.6 Tandis que les porchers se précipitaient dans le village pour répandre la nouvelle que l’aliéné avait été dompté, les chiens chargèrent un troupeau non surveillé d’une trentaine de porcs et en firent tomber la majeure partie dans la mer par-dessus un à-pic. Cet incident, lié à la présence de Jésus et à la guérison supposée miraculeuse de l’aliéné, donna naissance à la légende que Jésus avait guéri Amos en chassant une légion de démons hors de lui et que ces démons étaient entrés dans les porcs du troupeau, ce qui les avait fait courir tête baissée à leur anéantissement dans la mer. Avant la fin de la journée, l’épisode avait été diffusé par les porchers, et tout le village y avait cru. 151:6.7 Le mardi matin de bonne heure, après une seule nuit de repos, Jésus et ses amis furent réveillés par une délégation de ces païens éleveurs de porcs, venue le presser de partir de chez eux. Leur porte-parole dit à Pierre et à André : « Pêcheurs de Galilée, partez de chez nous et emmenez votre prophète avec vous. Nous savons qu’il est un saint homme, mais les dieux de notre pays ne le connaissent pas, et nous risquons de perdre un grand nombre de porcs. Nous avons peur de vous, et c’est pourquoi nous vous prions de vous en aller. » Les ayant entendus, Jésus dit à André : « Retournons chez nous. » 151:6.8 Amos alla partout publier que Jésus avait chassé une légion de démons de son âme troublée, et que ces mauvais esprits étaient entrés dans un troupeau de pourceaux, qui les avait menés à un anéantissement rapide. Fascicule 152. Les prodromes de la crise de Capharnaüm 152:0.1 L’histoire de la guérison d’Amos, l’aliéné de Khérésa, s’était déjà répandue à Bethsaïde et à Capharnaüm, de sorte qu’une grande affluence attendait Jésus lorsque son bateau accosta ce mardi matin. Dans cette foule, se trouvaient les nouveaux observateurs envoyés à Capharnaüm par le sanhédrin de Jérusalem pour trouver un motif d’arrêter et d’inculper le Maitre. Tandis que Jésus parlait avec les gens qui s’étaient rassemblés pour l’accueillir, Jaïre, l’un des chefs de la synagogue, se fraya un passage dans la foule, tomba à ses pieds, le prit par la main et lui demanda de l’accompagner en toute hâte en lui disant : « Maitre, ma petite fille, une enfant unique, est couchée chez moi à l’article de la mort. Je te supplie de venir la guérir. » Quand Jésus entendit la requête de ce père, il lui dit : « Je vais t’accompagner. » 152:0.2 Un peu avant leur arrivée à la maison du dirigeant, et alors qu’ils passaient rapidement dans une rue étroite où la foule les bousculait, Jésus s’arrêta soudain en s’écriant : « Quelqu’un m’a touché. » Et, quand les personnes proches de lui nièrent de l’avoir touché, Pierre dit : « Maitre, tu peux voir que cette foule te presse ; elle risque de nous écraser, et cependant tu dis que quelqu’un t’a touché. Que veux-tu dire ? » Alors Jésus dit : « J’ai demandé qui m’a touché, car j’ai perçu qu’une énergie vivante était sortie de moi. » Il regarda autour de lui, et ses yeux tombèrent sur une femme, près de lui, qui s’avança, s’agenouilla à ses pieds et dit : « Durant des années, j’ai été affligée d’une hémorragie épuisante. De nombreux médecins m’ont fait beaucoup souffrir ; j’ai dépensé tout ce que je possédais, mais aucun n’a pu me guérir. Puis j’ai entendu parler de toi et j’ai pensé que, si je pouvais seulement toucher le bord de ton vêtement, je serais guérie. Alors, j’ai progressé dans la foule pendant qu’elle avançait jusqu’à ce que j’aie pu approcher de toi, Maitre, et j’ai touché le bord de ton vêtement ; cela m’a rendue bien portante ; je sais que j’ai été guérie de mon affliction. » 152:0.3 En entendant cela, Jésus prit la femme par la main, la releva et dit : « Ma fille, ta foi t’a guérie ; va en paix. » 1. Dans la maison de Jaïre 152:1.1 Bien entendu, ce retard avait terriblement impatienté Jaïre, de sorte que le groupe se remit en marche à une allure accélérée. Avant même qu’ils ne fussent entrés dans la cour de la maison de ce dirigeant, l’un de ses serviteurs sortit en disant : « Ne dérange pas le Maitre ; ta fille est morte. » Mais Jésus ne parut pas prêter attention aux paroles du serviteur ; emmenant Pierre, Jacques et Jean, il se tourna vers le père désolé et lui dit : « N’aie aucune crainte, crois seulement. » En entrant dans la maison, il vit que les joueurs de flute étaient déjà là avec les pleureurs et faisaient un tapage indécent. Quand il eut fait sortir de la pièce tous les pleureurs, il y entra avec le père, la mère et ses trois apôtres. Il avait dit aux pleureurs que la jeune fille n’était pas morte, mais ils s’étaient moqués de lui. Jésus s’adressa alors à la mère en lui disant : « Ta fille n’est pas morte ; elle dort seulement. » Quand l’agitation dans la maison fut calmée, Jésus s’approcha de l’enfant étendue, la prit par la main et lui dit : « Ma fille, je te le dis, réveille-toi et lève-toi. » Et, lorsque la jeune fille entendit ces paroles, elle se leva immédiatement et traversa la chambre. Puis, après qu’elle se fut remise de son étourdissement, Jésus demanda qu’on lui donne à manger, car elle était restée longtemps sans prendre de nourriture. 2. Le ravitaillement des cinq-mille 152:2.1 Le Maitre avait eu si peu de repos durant le sabbat que, le dimanche matin 27 mars, il chercha à s’éloigner de la foule. Quelques évangélistes furent laissés en arrière pour parler à la multitude, tandis que Jésus et les douze projetaient de s’échapper sans être aperçus et d’aller sur la rive opposée du lac, où ils pensaient trouver, dans un magnifique parc au sud de Bethsaïde-Julias, le répit dont ils avaient tant besoin. 152:2.2 Mais la foule ne l’entendit pas ainsi. Les intéressés virent la direction que prenait le bateau de Jésus, louèrent toutes les barques disponibles et se lancèrent à sa poursuite. Ceux qui ne purent trouver de bateau partirent à pied en contournant l’extrémité nord du lac. 152:2.3 Tard dans l’après-midi, plus de mille personnes avaient repéré le Maitre dans l’un des parcs. Il leur parla brièvement et Pierre le relaya. Beaucoup de ces gens avaient apporté de la nourriture. Ils prirent leur repas du soir, puis s’assemblèrent par petits groupes tandis que les apôtres et les disciples de Jésus les enseignaient. 152:2.4 Le lundi après-midi, la multitude s’était accrue. Elle comptait maintenant plus de trois-mille personnes et pourtant – tard dans la soirée – il continuait d’en arriver qui amenaient avec elles toutes sortes de malades. Le mercredi à midi, près de cinq-mille hommes, femmes et enfants s’étaient rassemblés là dans ce parc au sud de Bethsaïde-Julias. 152:2.5 Philippe s’était procuré des provisions pour nourrir Jésus et les douze pendant trois jours ; il en avait confié la garde au jeune Marc, leur factotum. Cet après-midi était la troisième journée de présence pour la moitié de la foule, et les provisions de bouche que les gens avaient apportées étaient presque épuisées. Bien que les gens eussent faim, ils ne voulaient pas s’en aller. On chuchotait que Jésus, désireux d’éviter les difficultés à la fois avec Hérode et avec les dirigeants de Jérusalem, avait choisi ce lieu hors de la juridiction de ses ennemis comme endroit convenable pour être couronné roi. L’enthousiasme de la foule croissait d’heure en heure. 152:2.6 Telle était la situation, le mercredi après-midi vers cinq heures, lorsque Jésus demanda à Jacques Alphée de convoquer André et Philippe. Jésus leur dit : « Qu’allons-nous faire de la multitude ? Ces gens sont avec nous depuis trois jours, et beaucoup d’entre eux ont faim. Ils n’ont pas de vivres. » Philippe et André échangèrent un coup d’œil, puis Philippe répondit : « Maitre, tu devrais les renvoyer pour qu’ils aillent dans les villages des environs s’acheter de la nourriture. » Jésus dit alors : « Mais je ne désire pas les renvoyer affamés ; ne pouvez-vous les nourrir ? » C’en fut trop pour Philippe qui s’écria : « Maitre, ce lieu en pleine campagne est-il un endroit où nous pouvons acheter du pain pour cette foule ? Avec deux-cents deniers nous n’en aurions pas assez pour un repas. » 152:2.7 Jésus se tourna vers André et Philippe en disant : « Je ne veux pas renvoyer ces gens. Ils sont là telles des brebis sans berger, et je voudrais les nourrir. De quoi disposons-nous comme nourriture ? » André chercha le jeune Marc pour vérifier ce qui restait de leurs provisions. Il revint vers Jésus en disant : « Il ne reste au garçon que cinq pains d’orge et deux poissons séchés » – et Pierre ajouta promptement : « Et il faut encore que nous mangions ce soir. » 152:2.8 Jésus se tourna soudain vers André et dit : « Apporte-moi les pains et les poissons. » Lorsqu’André lui eut apporté le panier, le Maitre dit : « Ordonne aux gens de s’assoir sur l’herbe par compagnies de cent, et de désigner un chef par groupe pendant que tu amènes tous les évangélistes auprès de nous. » 152:2.9 Jésus prit les pains dans ses mains et rendit grâces. Après quoi, il rompit le pain et en donna à ses apôtres, qui le passèrent aux évangélistes, lesquels à leur tour le portèrent à la multitude. Jésus rompit et distribua les poissons de la même manière. La multitude mangea et fut rassasiée et, lorsqu’elle eut fini de manger, Jésus dit aux disciples : « Ramassez les morceaux afin que rien ne se perde. » Quand ils eurent achevé de rassembler les morceaux, ils en avaient rempli douze paniers. Environ cinq-mille hommes, femmes et enfants participèrent à ce repas extraordinaire. 152:2.10 Ce fut le premier et unique miracle de la nature que Jésus accomplit après l’avoir sciemment projeté. Il est vrai que ses disciples avaient tendance à qualifier de miracles des phénomènes qui n’en étaient pas, mais, en l’espèce, il s’agissait bien d’un authentique ministère surnaturel. 3. L’épisode de couronnement 152:3.1 Maintenant que la foule avait été rassasiée, et du fait que la renommée de Jésus avait été accrue séance tenante par ce prodigieux miracle, le projet de s’emparer du Maitre et de le proclamer roi n’avait plus besoin des directives de personne. L’idée parut se répandre dans la foule comme une contagion. Quand cette foule affamée et sous-alimentée eut fini de se gorger de la nourriture miraculeuse, sa réaction fut unanime : « Voilà notre roi. » 152:3.2 Cette puissante clameur enthousiasma Pierre et ceux des apôtres qui conservaient encore l’espérance de voir Jésus affirmer son droit de régner. Leurs faux espoirs n’allaient pas subsister longtemps. À peine l’écho de la puissante clameur de la multitude avait-il fini de se répercuter sur les rochers voisins, que Jésus monta sur une énorme pierre, leva la main droite pour attirer l’attention et dit : « Mes enfants, vos intentions sont bonnes, mais vous avez la vue courte et votre pensée est matérielle. » Il y eut une brève interruption ; ce vaillant Galiléen se tenait là, dans une pose majestueuse, dans la lumière enchanteresse de ce crépuscule oriental. Jusqu’au bout des ongles, il avait une allure de roi, tandis qu’il continuait à parler à la foule qui retenait son souffle : « Vous voudriez m’établir roi, non parce que vos âmes ont été éclairées par une grande vérité, mais parce que vos estomacs ont été remplis de pain. Combien de fois vous ai-je dit que mon royaume n’est pas de ce monde ? Le royaume des cieux que nous proclamons est une fraternité spirituelle, et nul homme ne peut le diriger d’un trône matériel. Mon Père qui est aux cieux est le Souverain infiniment sage et tout-puissant de cette fraternité spirituelle des fils de Dieu sur terre. Ai-je échoué dans ma révélation du Père des esprits au point que vous vouliez faire un roi de son Fils incarné ? Partez maintenant et rentrez chez vous. S’il vous faut un roi, que le Père des lumières siège sur un trône dans le cœur de chacun de vous en tant que Souverain spirituel de toutes choses. » 152:3.3 Ces paroles de Jésus renvoyèrent la foule abasourdie et découragée. Beaucoup de ceux qui avaient cru en lui firent volte-face et cessèrent dorénavant de le suivre. Les apôtres se tenaient cois, réunis silencieusement autour des douze paniers remplis des restes de nourriture ; seul le jeune Marc, leur garçon à toutes mains, ouvrit la bouche pour dire : « Et il a refusé d’être notre roi. » Avant de partir pour être seul dans les collines, Jésus se tourna vers André et dit : « Remmène tes frères à la maison de Zébédée et prie avec eux, spécialement pour ton frère Simon Pierre. » 4. La vision nocturne de Simon Pierre 152:4.1 Les apôtres sans leur Maitre – livrés à eux-mêmes – montèrent dans leur bateau et commencèrent à ramer silencieusement vers Bethsaïde, sur la rive occidentale du lac. 152:4.2 L’obscurité les enveloppa bientôt, car un fort vent contraire s’était levé et il leur était presque impossible d’avancer. Tandis que les heures de nuit s’écoulaient à ramer péniblement, Pierre, épuisé, tomba dans un profond sommeil. André et Jacques l’étendirent sur le siège capitonné à l’arrière du bateau. Pendant que les autres apôtres peinaient contre le vent et les vagues, Pierre eut un rêve ; il vit une apparition de Jésus s’approchant d’eux en marchant sur la mer. Quand le Maitre parut passer près du bateau, Pierre cria : « Sauve-nous, Maitre, sauve-nous. » Et ceux qui se trouvaient à l’arrière du bateau entendirent certaines de ces paroles. Tandis que cette apparition nocturne continuait dans le mental de Pierre, il rêva que Jésus disait : « Ayez bon courage ; c’est moi ; ne craignez point. » Cela calma son esprit troublé, de sorte que (dans son rêve) il cria au Maitre : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir et de marcher avec toi sur les eaux. » Et, quand Pierre se mit à marcher sur l’eau, les vagues tumultueuses l’effrayèrent, et il allait sombrer lorsqu’il cria : « Seigneur, sauve-moi! » La plupart des douze l’entendirent pousser ce cri. Pierre rêva ensuite que Jésus venait à son secours, le prenait par la main et le soulevait en disant : « Ô homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » 152:4.3 En liaison avec la dernière partie de son rêve, Pierre se leva véritablement du banc où il dormait, passa par-dessus bord et tomba réellement à l’eau. Il se réveilla de son rêve tandis qu’André, Jacques et Jean se penchaient sur le bastingage et le retiraient de la mer. 152:4.4 Pierre considéra toujours cet épisode comme réel. Il crut sincèrement que Jésus était venu vers eux cette nuit-là. 5. De retour à Bethsaïde 152:5.1 Le jeudi avant le lever du jour, ils ancrèrent leur bateau près de la maison de Zébédée, puis dormirent jusque vers midi. André fut le premier à se lever. Il se promena sur le rivage et trouva Jésus, en compagnie de leur factotum, assis sur une pierre au bord de l’eau. 152:5.2 Parmi les cinq-mille qui avaient été miraculeusement nourris et qui, l’estomac plein et le cœur vide, voulaient faire de Jésus un roi, cinq-cents seulement persistèrent à le suivre. Avant que ces derniers n’eussent été informés de son retour à Bethsaïde, Jésus pria André de réunir les douze apôtres et leurs associés, y compris les femmes, en lui disant : « Je voudrais leur parler. » Et, quand ils furent tous prêts, Jésus dit : 152:5.3 « Combien de temps vous supporterai-je ? Êtes-vous tous lents à comprendre par l’esprit et manquez-vous de foi vivante ? Durant tous ces mois, je vous ai enseigné les vérités du royaume, et malgré cela vous restez dominés par des mobiles matériels au lieu de l’être par des considérations spirituelles. 152:5.4 « Avez vous compris maintenant que l’accomplissement de miracles et de prodiges matériels ne gagnera pas d’âmes au royaume spirituel ? Nous avons nourri une foule de gens, mais, après cela, ils n’ont eu ni faim du pain de vie ni soif de l’eau de la droiture spirituelle. Quand leur faim a été assouvie, ils n’ont pas cherché à entrer dans le royaume des cieux, mais plutôt à proclamer la royauté du Fils de l’Homme à la manière des rois de ce monde, uniquement pour pouvoir continuer à manger du pain sans avoir à travailler pour le gagner. Et tout ceci, à quoi beaucoup de vous ont plus ou moins participé, ne contribue en rien à révéler le Père céleste ni à faire progresser son royaume sur terre. 152:5.5 Jésus annonça ensuite qu’il voulait se retirer quelques jours et prendre du repos avec ses apôtres avant de monter à Jérusalem pour la Pâque, et il défendit à tous ses disciples et à la foule de le suivre. Jésus et les douze se rendirent donc par bateau dans la région de Gennésareth pour deux ou trois jours de repos et de sommeil. 6. À Gennésareth 152:6.2 Tandis que Jésus et les douze se reposaient à Gennésareth, la multitude se dispersa, les uns rentrant chez eux, les autres se rendant à Jérusalem pour la Pâque. 152:6.3 Le deuxième soir de leur séjour à Gennésareth, le Maitre répéta aux apôtres la parabole du semeur et y ajouta ces paroles : « Vous voyez, mes enfants, que l’appel aux sentiments humains est transitoire et totalement décevant ; de même, l’appel exclusif à l’intellect est vide de sens et stérile ; c’est seulement en adressant votre appel à l’esprit qui vit dans le mental humain que vous pouvez espérer obtenir un succès durable et accomplir les merveilleuses transformations de caractère qui se traduiront bientôt par une abondante récolte des véritables fruits de l’esprit dans la vie quotidienne de tous ceux qui sont ainsi délivrés des ténèbres du doute par la naissance de l’esprit dans la lumière de la foi – dans le royaume des cieux. » 7. À Jérusalem 152:7.1 Le dimanche 3 avril, Jésus, accompagné seulement des douze apôtres, partit de Bethsaïde pour Jérusalem. Afin d’éviter les foules et d’attirer un minimum d’attention, ils passèrent par Gérasa et Philadelphie. Ils arrivèrent à Béthanie près de Jérusalem tard dans la soirée du mercredi 6 avril. Ils s’arrêtèrent pour une nuit seulement chez Lazare, Marthe et Marie, mais, dès le lendemain, ils se séparèrent. Jésus resta avec Jean chez un croyant nommé Simon, voisin de Lazare à Béthanie. 152:7.2 Durant cette Pâque, Jésus ne pénétra qu’une seule fois dans Jérusalem, et ce fut lors du grand jour de la fête. Nombre de croyants de Jérusalem sortirent de la ville sous la conduite d’Abner pour rencontrer Jésus à Béthanie. Durant ce séjour à Jérusalem, les douze apprirent combien les sentiments d’amertume croissaient envers leur Maitre. Ils quittèrent la ville convaincus qu’une crise était imminente. 152:7.3 Le dimanche 24 avril, Jésus et les apôtres partirent de Jérusalem pour Bethsaïde. Aussitôt rentré, Jésus envoya André demander au chef de la synagogue l’autorisation de prendre la parole le lendemain, jour de sabbat, à l’office de l’après-midi. Jésus savait bien que c’était la dernière fois qu’on lui permettrait de parler dans la synagogue de Capharnaüm. Fascicule 153. La crise à Capharnaüm 1. La mise en scène 153:1.1 Une assistance distinguée accueillit Jésus à trois heures de l’après-midi de cette exquise journée dans la nouvelle synagogue de Capharnaüm. Jaïre présidait et passa les Écritures à Jésus pour la lecture. La veille, cinquante-trois pharisiens et sadducéens étaient arrivés de Jérusalem. Plus de trente chefs et dirigeants des synagogues voisines étaient également présents. Ces chefs religieux juifs agissaient selon les ordres reçus directement du sanhédrin de Jérusalem ; ils constituaient l’avant-garde orthodoxe venue pour déclarer une guerre ouverte à Jésus et à ses disciples. 2. Le sermon historique 153:2.2 Jésus lut dans Jérémie : « ‘Si vous ne voulez pas écouter les paroles de mes serviteurs, les prophètes que je vous ai envoyés, alors je rendrai cette maison semblable à Silo et je ferai de cette ville une malédiction pour toutes les nations de la terre.’ Les prêtres et les éducateurs entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la maison du Seigneur. Et il arriva que, lorsque Jérémie eut fini de dire tout ce que le Seigneur lui avait commandé d’annoncer à tout le peuple, les prêtres et les éducateurs s’emparèrent de lui en disant : ‘Tu vas certainement mourir.’ Et tout le peuple afflua autour de Jérémie dans la maison du Seigneur. Quand les princes de Juda entendirent ces choses, ils jugèrent Jérémie. Et les prêtres et les éducateurs parlèrent aux princes et à tout le peuple en disant : ‘Cet homme a mérité la mort, car il a prophétisé contre notre ville, et vous l’avez entendu de vos propres oreilles.’ Alors Jérémie dit à tous les princes et à tout le peuple : ‘Le Seigneur m’a envoyé prophétiser contre cette maison et contre cette ville toutes les paroles que vous avez entendues. Réformez donc votre conduite et amendez vos actions et obéissez à la voix du Seigneur, votre Dieu, afin d’échapper au mal qui a été prononcé contre vous. Quant à moi, me voici entre vos mains. Traitez-moi comme il vous semblera bon et juste, mais sachez bien que, si vous me faites mourir, vous mettrez du sang innocent sur vous et sur ce peuple, car, en vérité, le Seigneur m’a envoyé pour faire retentir toutes ces paroles à vos oreilles.’ 153:2.3 « Les prêtres et les éducateurs de l’époque cherchèrent à tuer Jérémie, mais les juges ne voulurent pas y consentir. Toutefois, à cause de ses paroles d’avertissement, ils le firent descendre par des cordes dans un cachot fangeux où il s’enfonça dans la boue jusqu’aux aisselles. Voilà ce que ce peuple fit au prophète Jérémie lorsqu’il obéit au commandement du Seigneur de prévenir ses frères de leur chute politique imminente. Aujourd’hui, je voudrais vous demander : Comment les principaux prêtres et chefs religieux de ce peuple traiteront-ils un homme qui ose les avertir du jour de leur condamnation spirituelle ? Allez-vous également chercher à mettre à mort l’instructeur qui a l’audace de proclamer la parole du Seigneur, et qui ne craint pas de signaler comment vous refusez de marcher dans le chemin de lumière qui conduit à l’entrée du royaume des cieux ? 153:2.4 « Que cherchez-vous comme preuve de ma mission sur terre ? Nous vous avons laissés tranquilles dans vos positions d’influence et de pouvoir pendant que nous prêchions de bonnes nouvelles aux pauvres et aux opprimés. Nous n’avons pas lancé d’attaque hostile contre ce que vous respectez ; nous avons plutôt proclamé une nouvelle liberté pour l’âme des hommes tourmentés par la peur. Je suis venu dans le monde pour révéler mon Père et pour établir sur terre la fraternité spirituelle des fils de Dieu, le royaume des cieux. Bien que je vous aie maintes fois rappelé que mon royaume n’est pas de ce monde, mon Père vous a néanmoins accordé de nombreuses manifestations de prodiges matériels s’ajoutant à des transformations et régénérations spirituelles plus probantes. 153:2.5 « Quel nouveau signe attendez-vous de moi ? Je déclare que vous avez déjà suffisamment de preuves pour pouvoir prendre vos décisions. En vérité, en vérité, je le dis à beaucoup de mes auditeurs d’aujourd’hui, vous êtes obligés de choisir le chemin que vous allez prendre. Comme Josué l’a dit à vos ancêtres, je vous dis de choisir aujourd’hui qui vous voulez servir. Beaucoup d’entre vous se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. 153:2.6 « Quand vous n’avez pas pu me trouver après que la multitude eut été rassasiée de l’autre côté du lac, certains d’entre vous avez loué les bateaux de pêche de Tibériade qui s’étaient abrités dans le voisinage pendant la tempête de la semaine dernière, et vous vous êtes lancés à ma poursuite, mais pourquoi ? Non pour rechercher la vérité et la droiture, ni pour apprendre à mieux servir ou soigner vos semblables, non, mais plutôt pour avoir plus de pain sans travailler ! Ce n’était pas pour remplir votre âme de la parole de vie, mais pour remplir votre ventre du pain de la facilité. Depuis longtemps, on vous a enseigné que, lors de sa venue, le Messie accomplirait des prodiges qui rendraient la vie facile et agréable à tout le peuple élu. Il n’est donc pas étonnant, alors, que, vous qui avez été ainsi éduqués, vous désiriez ardemment du pain et des poissons. Mais je vous déclare que telle n’est pas la mission du Fils de l’Homme. Je suis venu proclamer la liberté spirituelle, enseigner la vérité éternelle et nourrir la foi vivante. 153:2.7 « Mes frères, ne convoitez pas les denrées périssables, mais recherchez plutôt les aliments spirituels qui nourrissent jusque dans la vie éternelle. C’est le pain de vie que le Fils donne à tous ceux qui veulent le prendre et le manger, car le Père a donné sans mesure cette vie au Fils. Lorsque vous m’avez demandé : ‘Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ?’ Je vous ai clairement dit : ‘L’œuvre de Dieu consiste à croire en celui qu’il a envoyé.’ » 153:2.8 Puis Jésus montra du doigt le dessin d’un vase de manne orné de grappes de raisin et décorant le linteau de la nouvelle synagogue, et dit : « Vous avez cru que, dans le désert, vos pères avaient mangé la manne – le pain du ciel – mais je vous dis que c’était le pain de la terre. Alors que Moïse n’a pas donné à vos ancêtres de pain venant du ciel, mon Père est maintenant prêt à vous donner le véritable pain de vie. Le pain du ciel est ce qui vient de Dieu et donne la vie éternelle aux hommes de ce monde. Si vous me dites : Donne-nous de ce pain vivant, je répondrai : Je suis ce pain de vie. Quiconque vient vers moi n’aura pas faim, et quiconque me croit n’aura jamais soif. Vous m’avez vu, vous avez vécu avec moi, vous avez contemplé mes œuvres et pourtant vous ne croyez pas que je sois venu du Père. Mais, que tous ceux qui croient vraiment ne craignent pas. Tous ceux qui sont conduits par le Père viendront vers moi, et quiconque vient vers moi ne sera aucunement rejeté. 153:2.9 « Maintenant, laissez-moi vous déclarer, une fois pour toutes, que je suis descendu sur terre non pour faire ma propre volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Et la volonté finale de Celui qui m’a envoyé est que je ne perde pas un seul de ceux qu’il m’a donnés. Voici la volonté du Père : Que quiconque voit le Fils et le croit ait la vie éternelle. Hier encore, je vous ai nourris de pain destiné à votre corps ; aujourd’hui, j’offre le pain de vie à votre âme affamée. Voulez-vous maintenant absorber le pain de l’esprit comme vous avez si volontiers mangé le pain de ce monde ? » 153:2.10 Tandis que Jésus s’arrêtait un instant pour regarder l’assistance, l’un des éducateurs de Jérusalem (membre du sanhédrin) se leva et demanda : « Dois-je comprendre que tu affirmes être le pain descendu du ciel, et que la manne donnée par Moïse à nos pères dans le désert ne l’était pas ? » Et Jésus répondit : « Tu as bien compris. » Alors, le pharisien dit : « Mais n’es-tu pas Jésus de Nazareth, le fils de Joseph le charpentier ? Ton père et ta mère ainsi que tes frères et tes sœurs ne sont-ils pas connus de beaucoup d’entre nous ? Comment se fait-il donc que tu apparaisses ici dans la maison de Dieu et que tu déclares être descendu du ciel ? » 153:2.11 Entretemps, de nombreux murmures s’étaient élevés dans la synagogue et il y avait une telle menace de tumulte que Jésus se leva et dit : « Soyons patients ; la vérité n’a rien à craindre d’un examen honnête. Je suis tout ce que vous dites, mais plus encore. Le Père et moi, nous sommes un. Le Fils fait seulement ce que le Père lui enseigne. Quant à tous ceux qui sont donnés au Fils par le Père, le Fils les recevra en lui-même. Vous avez lu les passages suivants des Prophètes : ‘Vous serez tous enseignés par Dieu’ et ‘Ceux que le Père enseigne écouteront aussi son Fils.’ Quiconque suit les directives de l’esprit intérieur du Père finira par venir à moi. Nul homme n’a vu le Père, mais l’esprit du Père vit dans l’homme. Quant au Fils descendu du ciel, il a certainement vu le Père, et ceux qui croient sincèrement ce Fils ont déjà la vie éternelle. 153:2.12 « Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert et sont morts. Quant au pain qui vient de Dieu, si un homme en mange, il ne mourra jamais en esprit. Je répète que je suis ce pain vivant, et que toute âme réalisant l’unité des natures divine et humaine vivra éternellement. Ce pain de vie que je donne à quiconque veut le recevoir est ma propre nature vivante et conjuguée. Le Père dans le Fils et le Fils ne faisant qu’un avec le Père – c’est cela ma révélation qui apporte la vie au monde, et mon don de salut à toutes les nations. » 153:2.13 Lorsque Jésus eut fini de parler, le chef de la synagogue congédia la foule, mais elle ne voulut pas s’en aller. Elle se pressa autour de Jésus pour poser d’autres questions, tandis que certains auditeurs murmuraient et discutaient entre eux. Cette situation dura plus de trois heures, et ce fut seulement bien après sept heures du soir que l’auditoire finit par se disperser. 3. Après la réunion 153:3.1 Bien des questions furent posées à Jésus après la réunion, quelques-unes par ses disciples perplexes, mais la majorité par des incroyants chicaneurs qui cherchaient seulement à l’embarrasser et à le prendre au piège. 153:3.2 L’un des visiteurs pharisiens monta sur un socle de lampadaire et cria cette question : « Tu nous dis que tu es le pain de vie. Comment peux-tu nous donner ta chair à manger ou ton sang à boire ? À quoi sert ton enseignement si l’on ne peut le mettre en pratique ? » Jésus répondit à cette question en disant : « Je ne vous ai pas enseigné que ma chair soit le pain de vie, ni mon sang l’eau vivante, mais je vous ai dit que ma vie incarnée est une effusion de pain céleste. Le fait de la Parole de Dieu effusée dans la chair et le phénomène du Fils de l’Homme soumis à la volonté de Dieu constituent une réalité d’expérience qui équivaut à la nourriture divine. Vous ne pouvez ni manger ma chair ni boire mon sang, mais, en esprit, vous pouvez devenir un avec moi comme je ne fais qu’un en esprit avec le Père. Vous pouvez être nourris par la parole éternelle de Dieu, qui est en vérité le pain de vie, et qui a été effusée dans la similitude de la chair mortelle ; et votre âme peut être désaltérée par l’esprit divin qui est véritablement l’eau de la vie. Le Père m’a envoyé dans le monde pour montrer comment il désire habiter et diriger tous les hommes ; et j’ai vécu cette vie incarnée de manière à inspirer aussi tous les hommes pour qu’ils cherchent toujours à connaitre et à faire la volonté du Père céleste qui demeure en eux. » 153:3.3 Alors, l’un des espions de Jérusalem qui avait observé Jésus et ses apôtres dit : « Nous remarquons que ni toi ni les apôtres ne vous lavez convenablement les mains avant de manger du pain. Vous devez bien savoir que la pratique de manger avec des mains souillées et non lavées est une transgression de la loi des anciens. Vous ne lavez pas non plus correctement vos coupes de boisson ni votre vaisselle. Pourquoi montrez-vous si peu de respect pour les traditions de vos pères et les lois de nos anciens ? » Après l’avoir écouté, Jésus répondit : « Pourquoi transgressez-vous les commandements de Dieu par les lois de votre tradition ? Le commandement dit : ‘Honore ton père et ta mère’ et il ordonne que vous partagiez avec eux vos ressources si c’est nécessaire ; mais vous promulguez une loi de tradition qui permet aux enfants manquant à leurs devoirs de dire que l’argent qui aurait pu aider les parents a été ‘donné à Dieu’. La loi des anciens dégage ainsi de leur responsabilité ces enfants sournois, même s’ils emploient ultérieurement tout cet argent pour leur propre bien-être. Comment se fait-il que vous annuliez ainsi le commandement par votre propre tradition ? Hypocrites, Isaïe a bien prophétisé de vous lorsqu’il a dit : ‘Ce peuple m’honore de ses lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte, car ils enseignent comme doctrines des préceptes humains.’ 153:3.4 « Voyez comment vous abandonnez le commandement pour vous accrocher à des traditions humaines. Vous êtes tout disposés à désavouer la parole de Dieu pour maintenir vos propres traditions. Et, de bien d’autres manières, vous osez établir votre propre enseignement au-dessus de la Loi et des Prophètes. » 153:3.5 Puis Jésus adressa ses observations à tout l’auditoire. Il dit : « Écoutez-moi tous. L’homme n’est pas spirituellement souillé par ce qui entre dans sa bouche, mais plutôt par ce qui sort de sa bouche et vient de son cœur. » Les apôtres eux-mêmes ne réussirent pas à saisir complètement le sens de ses paroles, car Simon Pierre lui demanda aussi : « De crainte que certains auditeurs ne soient inutilement froissés, voudrais-tu nous expliquer le sens de ces paroles ? » Alors, Jésus dit à Pierre : « As-tu aussi la tête dure ? Ne sais-tu pas que toute plante non plantée par mon Père céleste sera arrachée ? Tourne maintenant ton attention vers ceux qui voudraient connaitre la vérité. On ne peut forcer les hommes à aimer la vérité. Beaucoup de ces éducateurs sont des guides aveugles, et tu sais que, si l’aveugle conduit l’aveugle, tous deux tombent dans le puits. Prête l’oreille pendant que je te dis la vérité au sujet des choses qui souillent moralement et contaminent spirituellement les hommes. Je proclame que ce n’est pas ce qui entre dans le corps par la bouche ou pénètre dans le mental par les yeux et les oreilles qui souille les hommes. Un homme n’est souillé que par le mal qui prend naissance dans son cœur et trouve à s’exprimer dans les paroles et les actes de cet impie. Ne sais-tu pas que c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les méchants projets de meurtre, de vol et d’adultère, ainsi que la jalousie, l’orgueil, la colère, la vengeance, les injures et les faux témoignages ? Voilà ce qui souille les hommes, et non le fait de manger du pain avec des mains non lavées cérémoniellement. » 153:3.6 Les commissaires pharisaïques du sanhédrin de Jérusalem étaient maintenant à peu près convaincus qu’il fallait arrêter Jésus sous inculpation de blasphème ou sous celle d’avoir fait fi de la loi sacrée des Juifs, d’où leurs efforts pour l’impliquer dans une discussion sur certaines traditions des anciens, et, si possible, dans une attaque contre ce que l’on appelait les lois orales de la nation. 4. Dernières paroles dans la synagogue 153:4.1 Au milieu des discussions qui suivirent la réunion, l’un des pharisiens de Jérusalem amena à Jésus un jeune dément qui était possédé par un esprit indiscipliné et rebelle. En le présentant à Jésus, il demanda : « Que peux-tu faire dans le cas d’une affliction comme celle-ci ? Peux-tu chasser les démons ? » Et, quand le Maitre regarda le garçon, il fut ému de compassion ; et, lui faisant signe d’approcher, il le prit par la main et dit : « Tu sais qui je suis ; sors de lui ; je charge l’un de tes compagnons loyaux de veiller à ce que tu ne reviennes pas. » Et aussitôt le jeune homme redevint normal et reprit son bon sens. Ce fut le premier cas où Jésus chassa réellement un « mauvais esprit » d’un être humain. Dans tous les cas antérieurs, il s’agissait seulement de prétendues possessions par des démons ; mais, en l’espèce, c’était un cas authentique de possession démoniaque, comme il s’en produisait parfois à cette époque. À partir de la Pentecôte, l’esprit du Maitre répandu sur toute chair rendit définitivement impossible à ces quelques rebelles célestes de dominer ainsi certains types instables d’êtres humains. 153:4.2 Quand la population s’émerveilla, l’un des pharisiens se leva et accusa Jésus de pouvoir faire ces choses grâce à son alliance avec les démons. Il fit remarquer que le langage employé par Jésus pour chasser ce démon impliquait qu’ils se connaissaient mutuellement. Il continua en affirmant que les éducateurs religieux et les dirigeants de Jérusalem avaient conclu que Jésus accomplissait tous ces prétendus miracles par le pouvoir de Belzébuth, prince des démons. Le pharisien ajouta : « N’ayez rien de commun avec cet homme ; il est un partenaire de Satan. » 153:4.3 Alors Jésus dit : « Comment Satan peut-il chasser Satan ? Un royaume divisé contre lui-même ne peut subsister. Si une maison est divisée contre elle-même, elle est bientôt vouée à la ruine. Une ville peut-elle soutenir un siège si elle est désunie ? Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même, et alors comment son royaume subsistera-t-il ? Vous devriez savoir que nul ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et le dépouiller de ses biens, à moins de l’avoir d’abord dominé et enchainé. Si c’est par le pouvoir de Belzébuth que je chasse les démons, par qui vos fils les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront vos juges. Mais, si c’est par l’esprit de Dieu que je chasse les démons, alors le royaume de Dieu est vraiment venu à vous. Si vous n’étiez pas aveuglés par les préjugés et égarés par la peur et l’orgueil, vous percevriez facilement qu’un être plus grand que les démons se trouve parmi vous. Vous m’obligez à proclamer que quiconque n’est pas avec moi est contre moi, et que quiconque n’assemble pas avec moi disperse. Laissez-moi vous donner un avertissement solennel, à vous qui, avec les yeux ouverts et une perversité préméditée, osez attribuer sciemment les œuvres de Dieu aux actes des démons ! En vérité, en vérité, je vous le dis, tous vos péchés seront pardonnés, et même tous vos blasphèmes, mais quiconque blasphèmera contre Dieu avec une intention méchante et délibérée n’obtiendra jamais le pardon. Puisque ces incorrigibles fauteurs d’iniquité ne chercheront ni ne recevront jamais le pardon, ils sont coupables du péché de rejeter éternellement le pardon divin. 153:4.4 « Beaucoup d’entre vous sont arrivés, aujourd’hui, à la croisée des chemins ; vous commencez à faire le choix inévitable entre la volonté du Père et la route des ténèbres que vous avez vous-même choisie, et vous finirez par être ce que vous choisissez maintenant. Ou bien il faut assainir l’arbre et son fruit, ou bien l’arbre et son fruit se corrompront. Je déclare que, dans le royaume éternel de mon Père, l’arbre est connu par ses fruits. Mais certains d’entre vous ressemblent à des vipères ; ayant déjà choisi le mal, comment pourraient-ils produire de bons fruits ? Après tout, c’est en puisant dans l’abondance du mal contenu dans votre cœur que votre bouche parle. » 153:4.5 Alors, un autre pharisien se leva pour dire : « Maitre, nous voudrions que tu nous donnes un signe prédéterminé que nous accepterions comme établissant ton autorité et ton droit d’enseigner. Serais-tu d’accord pour cet arrangement ? » Après avoir entendu ces paroles, Jésus dit : « Cette génération sans foi cherche des signes, mais il ne vous sera donné d’autre signe que celui que vous avez déjà et celui que vous verrez quand le Fils de l’Homme vous quittera. » 153:4.6 Lorsque Jésus eut fini de parler, les apôtres l’entourèrent et l’emmenèrent hors de la synagogue. Ils l’accompagnèrent en silence jusqu’au foyer de Bethsaïde. Ils étaient tous stupéfaits et quelque peu effrayés par le changement soudain dans la tactique d’enseignement du Maitre. Ils n’avaient aucunement l’habitude de le voir se conduire d’une manière aussi militante. 5. Le samedi soir 153:5.1 Maintes et maintes fois, Jésus avait mis en pièces les espoirs de ses apôtres et, de façon répétée, il avait réduit à néant leurs plus chères espérances, mais jamais ils n’avaient subi de moments de déception ni de périodes de tristesse équivalents à ceux qui les frappaient maintenant. En outre, une crainte réelle pour leur sécurité se mêlait aujourd’hui à leur dépression. 153:5.2 Durant toute la soirée, des disciples fidèles avaient fait la navette pour rendre compte que le revirement des sentiments envers le Maitre était général à Capharnaüm. Les dirigeants de Jérusalem s’empressèrent d’attiser ce sentiment de désaffection et de chercher par tous les moyens à développer le mouvement écartant la population de Jésus et de ses enseignements. 153:5.3 Un peu après minuit, Jésus descendit de la chambre du haut et revint parmi les douze et leurs compagnons, une trentaine d’hommes en tout. Il dit : « Je reconnais que ce passage au crible du royaume vous cause de l’angoisse, mais il est inévitable. Néanmoins, après tout l’entrainement que vous avez subi, aviez-vous une raison valable de trébucher sur mes paroles ? Pourquoi êtes-vous remplis de crainte et de consternation en voyant le royaume débarrassé de ces multitudes tièdes et de ces disciples hésitants ? Pourquoi vous chagrinez-vous à l’aurore du nouveau jour où les enseignements spirituels du royaume des cieux vont briller d’une nouvelle gloire ? Si déjà vous trouvez difficile de supporter cette épreuve, que direz-vous le jour où il faudra que le Fils de l’Homme retourne vers le Père ? Quand et comment vous préparerez-vous pour le moment où je remonterai à la place d’où je suis venu dans ce monde ? 153:5.4 « Mes bien-aimés, il faut vous rappeler que c’est l’esprit qui vivifie ; la chair, et tout ce qui s’y rapporte, est de peu de profit. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Ayez bon courage ! Je ne vous ai pas abandonnés. Bien des gens s’offusqueront de mon franc-parler durant ces journées. Vous avez déjà entendu que bon nombre de mes disciples ont fait volte-face et ne me suivent plus. Depuis le commencement, je savais que ces croyants sans enthousiasme quitteraient nos rangs le long du chemin. Ne vous ai-je pas choisis tous les douze et mis à part comme ambassadeurs du royaume ? Et maintenant, en un moment comme celui-ci, déserteriez-vous aussi ? Que chacun de vous considère sa propre foi, car l’un de vous est menacé d’un grave danger. » Lorsque Jésus eut fini de parler, Simon Pierre dit : « Oui, Seigneur, nous sommes tristes et perplexes, mais nous ne t’abandonnerons jamais. Tu nous as enseigné les paroles de la vie éternelle. Nous avons cru en toi et nous t’avons toujours suivi. Nous ne reviendrons pas en arrière parce que nous savons que tu es envoyé par Dieu. » Lorsque Pierre eut fini de parler, les autres apôtres firent unanimement un signe de tête pour approuver sa promesse de fidélité. 153:5.5 Alors Jésus dit : « Allez vous reposer, car nous allons avoir fort à faire. Les prochaines journées vont être très actives. » Fascicule 154. Derniers jours à Capharnaüm 1. Une semaine de conseils 154:1.1 Du 1er au 7 mai, Jésus tint des conseils privés avec ses partisans dans la maison de Zébédée. Seuls les disciples éprouvés et en qui il avait confiance furent admis à ces conférences. À l’époque, il n’y avait qu’une centaine de disciples ayant le courage moral de braver l’opposition des pharisiens et de déclarer ouvertement leur attachement à Jésus. 154:1.3 La dernière réunion au bord de la mer eut lieu l’après-midi du sabbat du 7 mai. Jésus s’adressa à moins de cent-cinquante personnes rassemblées à ce moment-là. La soirée de ce samedi marqua le point le plus bas de la grande vague de popularité pour Jésus et ses enseignements. Ensuite, les sentiments favorables à son égard s’accrurent d’une manière lente et continue, mais plus saine et digne de confiance. Désormais l’évangile du royaume fut proclamé plus ouvertement dans son aspect le plus large et avec ses vastes implications spirituelles. 2. Une semaine de repos 154:2.1 À Jérusalem, le dimanche 8 mai de l’an 29, le sanhédrin adopta un décret fermant toutes les synagogues de Palestine à Jésus et à ses partisans. Ce fut une usurpation d’autorité nouvelle et sans précédent par le sanhédrin de Jérusalem. 154:2.2 Le même dimanche matin, Jésus décréta une semaine de vacances ; il incita tous ses disciples à retourner chez eux ou chez leurs amis pour reposer leur âme troublée et adresser des paroles d’encouragement à leurs êtres chers. Il dit : « Allez chacun de votre côté vous distraire ou pêcher, tout en priant pour l’expansion du royaume. » 3. La seconde conférence à Tibériade 154:3.2 Le samedi soir 21 mai, parvint à Tibériade la nouvelle que les autorités civiles de Jérusalem n’avaient pas d’objections contre l’accord conclu entre Hérode et les pharisiens, accord stipulant que Jésus serait arrêté et emmené à Jérusalem pour être jugé devant le sanhédrin sous l’inculpation d’avoir nargué les lois sacrées de la nation juive. En conséquence, un peu avant minuit du même jour, Hérode signa le décret autorisant les officiers du sanhédrin à s’emparer de Jésus à l’intérieur du domaine de la juridiction d’Hérode, et à l’emmener de force à Jérusalem pour y être jugé. De fortes pressions de diverses sources furent exercées sur Hérode avant qu’il ne consentît à accorder cette permission. 5. Le dimanche matin mouvementé 154:5.1 Le 22 mai fut un jour mouvementé dans la vie de Jésus. Ce dimanche matin, avant le lever du jour, l’un des messagers de David arriva en grande hâte de Tibériade en apportant la nouvelle qu’Hérode avait autorisé, ou allait autoriser l’arrestation de Jésus par les officiers du sanhédrin. Au reçu de cette nouvelle de danger imminent, David Zébédée réveilla ses messagers et les envoya à tous les groupes locaux de disciples pour les convoquer à une réunion d’urgence, le même matin à sept heures. Lorsque la belle-sœur de Jude (frère de Jésus) entendit ce rapport alarmant, elle prévint en hâte toute la famille de Jésus, qui habitait dans le voisinage, en la priant de se réunir immédiatement chez Zébédée. Marie, Jacques, Joseph, Jude et Ruth ne tardèrent pas à répondre à cet appel précipité. 154:5.2 À cette réunion fort matinale, Jésus donna ses ultimes instructions aux disciples rassemblés ; il leur fit momentanément ses adieux, sachant qu’ils seraient bientôt chassés de Capharnaüm. Il leur recommanda à tous de rechercher les directives de Dieu et de poursuivre l’œuvre du royaume sans se soucier des conséquences. 154:5.4 Vers sept heures et demie, Jésus commença son allocution de départ à une centaine de croyants qui se pressait à l’intérieur de la maison pour l’entendre. 6. La famille de Jésus arrive 154:6.1 Il était à peu près huit heures du matin, ce dimanche-là, lorsque cinq membres de la famille terrestre de Jésus arrivèrent sur les lieux en réponse à la convocation urgente de la belle-sœur de Jude. 154:6.4 Quand les cinq arrivèrent à la maison de Zébédée, Jésus était en plein milieu de son allocution de départ aux disciples. Ils cherchèrent à entrer dans la maison, mais elle était bondée à déborder. Ils finirent par s’installer sous le porche de derrière et firent passer à Jésus, de bouche en bouche, la nouvelle de leur arrivée. Finalement, Simon Pierre l’annonça à voix basse à Jésus en interrompant le discours pour dire : « Voici, ta mère et tes frères sont dehors et très désireux de te parler. » Or, Marie ne se rendait pas compte de l’importance du message de séparation aux disciples ; elle ne savait pas non plus que cette allocution avait des chances de prendre fin à tout moment par l’arrivée des hommes venant arrêter Jésus. 154:6.5 Marie et ses frères furent donc profondément froissés lorsqu’ils virent que, malgré l’interruption de son discours pour recevoir le message, Jésus ne se précipitait pas à leur rencontre. Au lieu de cela, ils entendirent sa voix musicale élever le ton et dire : « Dites à ma mère et à mes frères qu’ils ne craignent rien pour moi. Le Père qui m’a envoyé dans le monde ne m’abandonnera pas, et ma famille ne subira aucun dommage. Priez-la d’avoir bon courage et de se confier au Père du royaume. Mais, après tout, qui est ma mère et qui sont mes frères ? » Puis il étendit les mains vers tous les disciples assemblés dans la salle et dit : « Je n’ai pas de mère, je n’ai pas de frères. Voilà ma mère et voilà mes frères ! Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est ma mère, mon frère et ma sœur. » 154:6.6 Jésus serait alors sorti pour conférer avec sa mère et ses frères, si un messager, arrivant en hâte de Tibériade, n’était venu annoncer que les officiers du sanhédrin étaient en route avec mandat d’arrêter Jésus et de l’emmener à Jérusalem. Le message fut reçu par André, qui interrompit Jésus pour le lui communiquer. 154:6.7 André demanda donc à Jésus ce qu’il fallait faire. Le Maitre se tenait là en silence pendant que, dans le jardin, sa mère se remettait du choc de l’avoir entendu dire : « Je n’ai pas de mère. » À ce moment précis, une femme se leva dans la salle et s’écria : « Béni soit le ventre qui t’a porté et bénis soient les seins qui t’ont allaité. » Jésus se détourna un instant de sa conversation avec André pour répondre à cette femme : « Non, béni soit plutôt celui qui entend la parole de Dieu et ose lui obéir. » 154:6.10 Au cours de ces évènements, Jésus décida de se laisser guider par les connaissances limitées de son mental humain. Il désirait subir l’expérience avec ses associés en tant que simple humain. Son idée humaine était de voir sa famille avant de partir. Il ne voulut pas s’arrêter au milieu de son discours et transformer ainsi en affaire publique cette première réunion après une si longue séparation. Il avait eu l’intention de terminer son allocution, puis de s’entretenir avec sa famille avant son départ, mais ce plan fut contrecarré par le concours de circonstances qui suivit immédiatement. 154:6.11 La hâte de leur fuite fut accrue par l’arrivée d’un groupe de messagers de David à la porte de derrière de la maison de Zébédée. L’agitation produite par leur arrivée fit craindre aux apôtres que ces nouveaux arrivants ne soient ceux qui venaient les appréhender. De peur d’être immédiatement arrêtés, ils sortirent hâtivement par la porte de devant vers le bateau qui les attendait. Cela explique pourquoi Jésus ne vit pas sa famille qui attendait sous le porche de derrière. 154:6.12 Toutefois, en montant dans le bateau au cours de cette fuite précipitée, il dit à David Zébédée : « Dis à ma mère et à mes frères que j’apprécie leur venue et que j’avais l’intention de les voir. Recommande-leur de ne pas se froisser de ma conduite, mais plutôt de chercher à connaitre la volonté de Dieu et d’avoir la grâce et le courage de faire cette volonté. » 7. La fuite précipitée 154:7.1 Ce dimanche matin 22 mai, Jésus, avec ses douze apôtres et les douze évangélistes, s’enfuit donc précipitamment devant les officiers du sanhédrin qui étaient en route pour Bethsaïde avec mandat d’Hérode Antipas d’arrêter Jésus et de l’emmener à Jérusalem pour y être jugé sous l’inculpation de blasphème et autres violations de la loi sacrée des Juifs. 154:7.3 Les rameurs accostèrent près du village de Khérésa, confièrent leur bateau à des amis et commencèrent les pérégrinations de cette dernière année mouvementée de la vie du Maitre sur terre. 154:7.4 La foule s’attarda autour de la maison de Zébédée, regardant les deux bateaux qui faisaient route vers la rive orientale du lac. Ils étaient déjà loin lorsque les officiers de Jérusalem arrivèrent en hâte et commencèrent à rechercher Jésus. Ils refusèrent de croire que Jésus leur avait échappé. Fascicule 155. En fuite à travers la Galilée du Nord 155:0.1 Peu après avoir accosté près de Khérésa, lors de ce dimanche mouvementé, Jésus et les vingt-quatre remontèrent un peu vers le nord où ils passèrent la nuit dans un parc magnifique au sud de Bethsaïde-Julias. 2. Les évangélistes à Chorazin 155:2.1 Le lundi matin 23 mai, Jésus ordonna à Pierre d’aller à Chorazin avec les douze évangélistes. De son côté, avec les onze autres apôtres, il partit pour Césarée de Philippe en remontant le Jourdain jusqu’à la route de Damas à Capharnaüm, puis en allant vers le nord-est rejoindre la route conduisant à Césarée de Philippe. Ils arrivèrent dans cette ville au cours de l’après-midi du mardi 24 mai ; ils y demeurèrent et y enseignèrent pendant quinze jours. 3. À Césarée de Philippe 155:3.2 Le séjour à Césarée de Philippe fut une réelle épreuve pour les onze apôtres ; ce fut pour eux une quinzaine difficile à passer. Ils étaient presque déprimés, et il leur manquait le stimulant périodique de la personnalité enthousiaste de Pierre. À cette époque, le fait de croire en Jésus et de partir pour le suivre était vraiment une grande aventure et une épreuve. Ils firent peu de conversions durant cette quinzaine, mais ils apprirent beaucoup de choses, qui leur furent très profitables, au cours des conférences quotidiennes avec le Maitre. 155:3.4 De plus en plus, ils apprirent de Jésus à regarder les personnalités humaines sous l’aspect de leurs possibilités dans le temps et l’éternité. Ils apprirent que la meilleure manière d’amener bien des âmes à aimer le Dieu invisible consiste à leur enseigner d’abord à aimer leurs frères qu’ils peuvent voir. Et ce fut en relation avec ces leçons qu’une nouvelle signification fut attachée à la proclamation du Maitre concernant le service désintéressé d’autrui : « Dans la mesure où vous l’avez fait au plus humble de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » 155:3.6 Jésus prévint ceux qui croyaient en lui que, si leurs aspirations religieuses étaient uniquement matérielles, leur connaissance croissante de la nature remplacerait progressivement leurs hypothèses sur l’origine surnaturelle des choses et finirait par leur ôter leur foi en Dieu. Par contre, si leur religion était spirituelle, jamais les progrès des sciences physiques ne pourraient troubler leur foi dans les réalités éternelles et les valeurs divines. 155:3.7 Ils apprirent que, si la religion a des mobiles entièrement spirituels, elle rend la vie plus digne d’être vécue ; elle la meuble de buts élevés, lui confère la dignité par des valeurs transcendantales, lui apporte l’inspiration de motifs magnifiques et réconforte constamment l’âme humaine par une espérance sublime et fortifiante. La vraie religion est destinée à diminuer les tensions de l’existence ; elle inspire de la foi et du courage pour la vie quotidienne et le service désintéressé. La foi favorise la vitalité spirituelle et la fécondité de la droiture. 155:3.8 Jésus enseigna maintes fois à ses apôtres que nulle civilisation ne peut survivre longtemps à la perte de ce qu’il y a de meilleur dans sa religion. Il ne se lassa jamais de signaler aux douze le grave danger de substituer des cérémonies et des symboles religieux à l’expérience religieuse. 4. Sur la route de Phénicie 155:4.1 Le jeudi matin 9 juin, après que les messagers de David eurent apporté de Bethsaïde les nouvelles sur les progrès du royaume, le groupe des vingt-cinq instructeurs de la vérité quitta Césarée de Philippe pour entreprendre leur voyage vers la côte de Phénicie. 155:4.2 Au cours d’une pause pour le déjeuner, à l’ombre d’une corniche rocheuse surplombante près de Luz, Jésus fit aux apôtres l’un des discours les plus remarquables qu’ils eussent entendus durant toutes leurs années d’association avec lui. À peine s’étaient-ils assis pour rompre le pain que Simon Pierre demanda à Jésus : « Pourquoi refusons-nous de faire face aux ennemis de la vérité ? » Mais, avant que Jésus ait pu répondre, Thomas intervint en demandant : « Maitre, je voudrais réellement savoir ce qu’il y a de faux dans la religion de nos ennemis à Jérusalem. Quelle est la différence réelle entre leur religion et la nôtre ? Après l’interruption de Thomas, Jésus dit : « Je ne me désintéresse pas de la question de Pierre, car je sais parfaitement combien il est facile de mal interpréter mes raisons d’éviter en ce moment un conflit ouvert avec les chefs des Juifs ; mais il se révélera plus profitable pour vous tous que je choisisse plutôt de répondre à la question de Thomas. Je ne manquerai pas de le faire dès que vous aurez fini de déjeuner. » 5. Le discours sur la vraie religion 155:5.1 Ce mémorable discours sur la religion, résumé et retranscrit en langage moderne, exprima les vérités suivantes : 155:5.2 Alors que les religions du monde ont une origine double – l’une naturelle, l’autre révélée – on retrouve à tout moment, chez n’importe quel peuple, trois formes distinctes de dévotion religieuse, et voici les trois manifestations de ce besoin de religion : 155:5.3 1. La religion primitive. Le besoin semi-naturel et instinctif de craindre des énergies mystérieuses et d’adorer des forces supérieures ; c’est principalement une religion de la nature physique, la religion de la peur. 155:5.4 2. La religion de la civilisation. Ce sont les conceptions et les pratiques religieuses évoluantes des races qui se civilisent – la religion du mental – la théologie intellectuelle appuyée sur l’autorité de la tradition religieuse établie. 155:5.5 3. La vraie religion, celle de la révélation. C’est la révélation des valeurs surnaturelles, une pénétration partielle des réalités éternelles, un aperçu de la bonté et de la beauté du caractère infini du Père qui est aux cieux – la religion de l’esprit telle qu’elle est démontrée dans l’expérience humaine. 155:5.7 Puis, pendant son heure d’enseignement, le Maitre poursuivit en dégageant les vérités suivantes : 155:5.8 Jusqu’à ce que les races deviennent très intelligentes et plus complètement civilisées, on verra subsister beaucoup de ces cérémonies enfantines et superstitieuses, si caractéristiques des pratiques religieuses évolutionnaires des peuples primitifs et arriérés. Jusqu’à ce que la race humaine atteigne le niveau d’une reconnaissance plus élevée et plus générale des réalités de l’expérience spirituelle, un grand nombre d’hommes et de femmes continueront à faire montre d’une préférence personnelle pour les religions d’autorité n’exigeant qu’un assentiment intellectuel, plutôt que pour la religion de l’esprit, qui implique une participation active du mental et de l’âme à l’aventure de la foi consistant à être aux prises avec les rigoureuses réalités de l’expérience humaine progressive. 155:5.10 On verra encore longtemps vivre sur terre ces individus timides, craintifs et hésitants qui préféreront obtenir ainsi leurs consolations religieuses, même si, en liant leur sort à celui des religions d’autorité, ils compromettent la souveraineté de la personnalité, avilissent la dignité du respect de soi et renoncent complètement au droit de participer à la plus passionnante et inspirante de toutes les expériences humaines possibles : la recherche personnelle de la vérité, la joie grisante d’affronter les périls de la découverte intellectuelle, la résolution d’explorer les réalités de l’expérience religieuse personnelle, la satisfaction suprême de faire l’expérience du triomphe personnel dans la réalisation effective de la victoire de la foi spirituelle sur les doutes intellectuels. Une telle victoire est loyalement remportée dans l’aventure suprême de toute existence humaine : l’homme cherchant Dieu pour lui-même et en tant que lui-même, et qui le trouve. 155:5.11 La religion de l’esprit signifie effort, lutte, conflit, foi, détermination, amour, loyauté et progrès. La religion du mental – la théologie d’autorité – n’exige de ses croyants officiels que peu ou aucun de ces efforts. La tradition est un refuge sûr et un sentier facile pour les âmes craintives et sans enthousiasme qui évitent instinctivement les luttes spirituelles et les incertitudes mentales accompagnant les aventures audacieuses. Les hommes de foi voyagent en haute mer, sur les océans des vérités inexplorées, à la recherche des rivages lointains des réalités spirituelles susceptibles d’être découvertes par le mental humain progressif et expérimentées par l’âme humaine en évolution. 155:5.12 Puis Jésus continua en disant : « À Jérusalem, les chefs religieux ont mis en formules les diverses doctrines de leurs maitres traditionnels et des prophètes d’autrefois en un système établi de crédos intellectuels, en une religion d’autorité. L’attrait de ces religions s’exerce surtout sur le mental. Nous sommes maintenant sur le point d’entrer dans un conflit implacable avec cette religion, car nous allons bientôt commencer à proclamer audacieusement une nouvelle religion – une religion qui n’en est pas une au sens actuellement attribué à ce mot – une religion qui fait principalement appel à l’esprit divin de mon Père habitant le mental de l’homme ; une religion qui tirera son autorité des fruits de son acceptation, et ces fruits apparaitront avec certitude dans l’expérience personnelle de tous ceux qui croiront réellement et sincèrement aux vérités de cette communion spirituelle supérieure. » 155:5.13 Montrant successivement du doigt les vingt-quatre, et les appelant chacun par leur nom, Jésus dit : « Et maintenant, qui d’entre vous préférerait prendre ce chemin facile du conformisme à une religion établie et fossilisée, comme celle que défendent les pharisiens de Jérusalem, plutôt que de subir les difficultés et les persécutions accompagnant la mission consistant à proclamer une meilleure voie de salut pour les hommes, tout en ayant la satisfaction de découvrir, pour vous-mêmes, les beautés des réalités d’une expérience vivante et personnelle des vérités éternelles et des grandeurs suprêmes du royaume des cieux ? Allez-vous reprendre le sentier facile de la certitude et de la fixité intellectuelle de la religion d’autorité traditionnelle, ou allez-vous vous cuirasser pour avancer avec moi dans l’avenir incertain et trouble où nous proclamerons les vérités nouvelles de la religion de l’esprit, le royaume des cieux dans le cœur des hommes ? » 155:5.14 Les vingt-quatre auditeurs se levèrent tous avec l’intention de notifier leur réponse loyale et unanime à cet appel émotif, l’un des rares que Jésus leur adressa jamais, mais il leva la main, les arrêta et dit : « Séparez-vous maintenant ; que chacun aille seul avec le Père et, là, trouve la réponse non sentimentale à ma question. Quand vous aurez découvert la véritable et sincère attitude de votre âme, donnez franchement et audacieusement votre réponse à mon Père, qui est aussi le vôtre, et dont la vie infinie d’amour est l’esprit même de la religion que nous proclamons. » 155:5.15 Les évangélistes et les apôtres allèrent chacun de leur côté pendant un bref moment. Leur esprit était soulevé, leur mental était inspiré et leurs émotions puissamment remuées par les paroles de Jésus. Toutefois, lorsqu’André les rassembla, le Maitre se borna à dire : « Reprenons notre route. » 155:5.16 Le long de la route, les vingt-quatre furent d’abord silencieux, mais ils ne tardèrent pas à échanger leurs vues entre eux et, à trois heures de l’après-midi, ils n’y tinrent plus. Ils s’arrêtèrent, et Pierre alla trouver Jésus en lui disant : « Maitre, tu nous as adressé des paroles de vie et de vérité. Nous voudrions en entendre davantage ; nous te supplions de nous parler encore de ces questions. » 6. Le second discours sur la religion 155:6.1 Ils s’arrêtèrent alors sur un flanc de coteau ombragé, et Jésus continua à leur enseigner la religion de l’esprit en leur disant en substance : 155:6.2 « Vous avez émergé parmi vos compagnons qui ont choisi de se satisfaire d’une religion du mental, qui désirent ardemment la sécurité et préfèrent le conformisme. Vous avez choisi d’échanger vos sentiments de certitude basée sur l’autorité contre les assurances de l’esprit de la foi aventureuse et progressive. Vous avez osé protester contre l’épuisante servitude d’une religion institutionnalisée et rejeter l’autorité des traditions écrites actuellement considérées comme la parole de Dieu. Il est exact que notre Père a parlé par la bouche de Moïse, d’Élie, d’Isaïe, d’Amos et d’Osée, mais il n’a pas cessé d’apporter des paroles de vérité au monde après que ces prophètes de jadis eurent terminé leurs proclamations. Mon Père ne fait pas acception de races ni de générations en octroyant la parole de vérité à une époque et en la refusant à la suivante. Ne commettez pas la folie d’appeler divin ce qui est purement humain, et ne manquez pas de discerner les paroles de vérité, même si elles ne proviennent pas des oracles traditionnels d’une prétendue inspiration. 155:6.3 « Je vous ai appelés à naitre à nouveau, à naitre de l’esprit. Je vous ai fait sortir des ténèbres de l’autorité et de la léthargie de la tradition pour vous faire entrer dans la lumière transcendante où vous réaliserez la possibilité de faire par vous-mêmes la plus grande découverte possible pour l’âme humaine – l’expérience divine de trouver Dieu pour vous-mêmes, en vous-mêmes et par vous-mêmes, et d’accomplir tout cela comme un fait de votre expérience personnelle. 155:6.4 « Votre religion était une simple croyance intellectuelle à une autorité traditionnelle ; elle deviendra l’expérience effective de cette foi vivante capable de saisir la réalité de Dieu et de tout ce qui se rapporte à l’esprit divin du Père. La religion du mental vous attache irrémédiablement au passé. La religion de l’esprit consiste en une révélation progressive et vous appelle en permanence à des accomplissements plus élevés et plus saints dans les idéaux spirituels et les réalités éternelles. 155:6.5 « La religion d’autorité peut communiquer, dans l’immédiat, le sentiment d’une sécurité assurée, mais le prix que vous payez, pour cette satisfaction temporaire, est la perte de votre liberté spirituelle et religieuse. Comme prix d’entrée dans le royaume des cieux, mon Père ne vous demande pas de vous forcer à croire à des choses spirituellement répugnantes, impies et mensongères. On n’exige pas que vous outragiez vos propres sentiments de miséricorde, de justice et de vérité en vous soumettant à un système désuet de formalités et de cérémonies religieuses. La religion de l’esprit vous laisse perpétuellement libres de suivre la vérité, où que vous emmènent les directives de l’esprit. Et qui peut juger – cet esprit pourrait peut-être communiquer à cette génération quelque chose que les précédentes ont refusé d’entendre ? 155:6.7 « Je vous recommande de perdre l’habitude de toujours citer les prophètes de jadis et de louer les héros d’Israël. Au lieu de cela, aspirez à devenir des prophètes vivants du Très-Haut et des héros spirituels du royaume qui vient. Il est peut-être bon d’honorer les chefs du passé qui connaissaient Dieu, mais pourquoi, en faisant cela, sacrifieriez-vous l’expérience suprême de l’existence humaine : trouver Dieu pour vous-mêmes et le connaitre dans votre propre âme ? 155:6.8 « Chaque race de l’humanité a son point de vue mental particulier sur l’existence humaine ; la religion du mental doit donc toujours s’harmoniser avec ces divers points de vue raciaux. Les religions d’autorité ne parviendront jamais à s’unifier. C’est seulement par et à travers la dotation supérieure de la religion de l’esprit que l’unité des hommes et la fraternité des mortels peuvent être réalisées. Le mental peut différer d’une race à l’autre, mais toute l’humanité est habitée par le même esprit éternel et divin. L’espoir d’une fraternité des hommes ne peut se réaliser que si, et dans la mesure où, les religions d’autorité mentales divergentes se laissent imprégner et dominer par la religion unifiante et ennoblissante de l’esprit – la religion de l’expérience spirituelle personnelle. 155:6.9 « Les religions d’autorité ne peuvent que diviser les hommes et dresser les consciences les unes contre les autres. La religion de l’esprit attirera progressivement les hommes les uns vers les autres et provoquera une sympathie compréhensive entre eux. Les religions d’autorité exigent des hommes une croyance uniforme, chose impossible à réaliser dans le présent état du monde. La religion de l’esprit n’exige qu’une unité d’expérience – une destinée uniforme – tenant entièrement compte de la diversité des croyances. La religion de l’esprit ne demande que l’uniformité de clairvoyance, et non l’uniformité de point de vue et de conception. La religion de l’esprit ne requiert pas l’uniformité des vues intellectuelles, mais seulement l’unité de sentiment spirituel. Les religions d’autorité se cristallisent en crédos inertes. La religion de l’esprit devient la joie et la liberté croissantes dues à l’ennoblissement par des actes de service plein d’amour et des soins miséricordieux. 155:6.10 « Mais veillez à ce qu’aucun de vous ne considère avec dédain les enfants d’Abraham parce qu’ils ont été amenés à vivre ces mauvais jours de tradition stérile. Nos ancêtres s’étaient adonnés à la recherche opiniâtre et passionnée de Dieu. Des générations de Juifs se sont épuisées sans cesser de peiner, de suer, d’ahaner, de gémir, d’œuvrer et de supporter les souffrances, et d’éprouver les chagrins d’un peuple méconnu et méprisé, tout cela afin de pouvoir s’approcher un peu plus de la découverte de la vérité au sujet de Dieu. Depuis l’époque de Moïse jusqu’à celle d’Amos et d’Osée, et malgré tous les échecs et les défaillances d’Israël, nos pères ont progressivement révélé au monde entier une image toujours plus claire et plus véridique du Dieu éternel. Le chemin fut ainsi préparé pour la révélation encore plus grande du Père, révélation à laquelle vous avez été appelés à participer. 155:6.11 « N’oubliez jamais que la seule aventure plus satisfaisante et plus passionnante que la tentative de découvrir la volonté du Dieu vivant, c’est l’expérience suprême de tâcher honnêtement de faire cette volonté divine. Rappelez-vous toujours que, dans toute occupation terrestre, on peut faire la volonté de Dieu. Il n’y a pas des métiers saints et des métiers profanes. Toutes choses sont sacrées dans la vie de ceux qui sont guidés par l’esprit, c’est-à-dire subordonnés à la vérité, ennoblis par l’amour, dominés par la miséricorde et tempérés par l’équité – par la justice. L’esprit, que mon Père et moi nous enverrons dans le monde, n’est pas seulement l’Esprit de Vérité, mais aussi l’esprit de beauté idéaliste. 155:6.12 « Il faut cesser de rechercher la parole de Dieu uniquement dans les pages des vieux récits de théologie faisant autorité. Quiconque est né de l’esprit de Dieu discernera désormais la parole de Dieu, indépendamment de son origine apparente. Il ne faut pas minimiser la vérité divine parce qu’elle vous est parvenue par un canal apparemment humain. Beaucoup de vos frères acceptent mentalement la théorie de Dieu tout en ne parvenant pas spirituellement à réaliser sa présence. C’est précisément pourquoi je vous ai si souvent enseigné que la meilleure manière de réaliser le royaume des cieux consiste à acquérir l’attitude spirituelle d’un enfant sincère. Ce n’est pas le manque de maturité mentale d’un enfant que je vous recommande, mais bien la simplicité spirituelle d’un petit qui croit facilement et qui a pleine confiance. Il est moins important pour vous de connaitre le fait de l’existence de Dieu que d’acquérir une aptitude croissante à sentir la présence de Dieu. 155:6.13 « Une fois que vous aurez commencé à découvrir Dieu dans votre âme, vous ne tarderez pas à le découvrir dans l’âme des autres hommes, et finalement dans toutes les créatures et créations d’un puissant univers. Mais quelle chance a le Père d’apparaitre, en tant que Dieu des loyautés suprêmes et des idéaux divins, dans les âmes d’hommes qui ne consacrent que peu ou pas de temps à la contemplation réfléchie de ces réalités éternelles ? Bien que le mental ne soit pas le siège de la nature spirituelle, il est, en vérité, la porte qui y conduit. 155:6.14 « Mais ne commettez pas l’erreur d’essayer de prouver à autrui que vous avez trouvé Dieu ; vous ne pouvez en apporter consciemment la preuve valable. Toutefois, il existe deux démonstrations puissantes et positives du fait que vous connaissez Dieu : 155:6.15 1. L’apparition des fruits de l’esprit de Dieu dans votre vie quotidienne ordinaire. 155:6.16 2. Le fait que tout votre plan de vie apporte la preuve positive que vous avez risqué sans réserve tout ce que vous êtes et tout ce que vous possédez dans l’aventure de la survie après la mort, en poursuivant l’espoir de trouver le Dieu de l’éternité après avoir eu un avant-gout de sa présence dans le temps. 155:6.17 « Maintenant, ne vous y trompez pas, mon Père répondra toujours à la plus faible lueur de foi. Il prend note des émotions physiques et superstitieuses de l’homme primitif. Et, avec ces âmes honnêtes mais craintives, dont la foi est si faible qu’elle ne représente guère plus qu’un conformisme intellectuel à une attitude passive d’assentiment aux religions d’autorité, le Père est toujours vigilant pour honorer et soutenir même toutes ces faibles tentatives pour l’atteindre. Mais pour vous, qui avez été tirés des ténèbres et appelés dans la lumière, on s’attend que vous croyiez de tout cœur ; votre foi dominera les attitudes conjuguées du corps, du mental et de l’esprit. 155:6.18 « Vous êtes mes apôtres, et pour vous la religion ne deviendra pas un abri théologique où vous pourriez fuir dans la peur d’affronter les rudes réalités du progrès spirituel et de l’aventure idéaliste ; mais votre religion deviendra plutôt le fait de l’expérience réelle témoignant que Dieu vous a trouvés, idéalisés, ennoblis et spiritualisés, et que vous vous êtes enrôlés dans l’aventure éternelle de trouver le Dieu qui vous a lui-même ainsi trouvés et pris pour fils. 155:6.19 Après avoir fini de parler, Jésus fit signe à André, montra du doigt l’occident en direction de la Phénicie et dit : « Mettons-nous en route. » Fascicule 156. Le séjour à Tyr et à Sidon 156:0.1 Le vendredi après-midi 10 juin, Jésus et ses associés arrivèrent au voisinage de Sidon et s’arrêtèrent chez une femme riche qui avait été soignée à l’hôpital de Bethsaïde, à l’époque où Jésus était à l’apogée de la faveur populaire. 1. La femme syrienne 156:1.1 Près de la maison de Karuska, où le Maitre était logé, vivait une Syrienne qui avait beaucoup entendu parler de Jésus en tant que grand guérisseur et instructeur. Elle vint vers lui cet après-midi de sabbat, en amenant sa fille âgée d’une douzaine d’années. L’enfant était atteinte de graves troubles nerveux caractérisés par des convulsions et d’autres manifestations alarmantes. 156:1.3 Lorsque Norana arriva avec sa fille, les jumeaux Alphée lui expliquèrent, par le truchement d’un interprète, que le Maitre se reposait et que l’on ne pouvait le déranger, à quoi Norana répondit qu’elle resterait sur place avec son enfant jusqu’à ce que le Maitre ait fini de se reposer. Pierre essaya également de la raisonner et de la persuader de rentrer chez elle. Ce fut en vain ; Norana ne voulut pas s’en aller. Aux adjurations de Pierre, elle se borna à répondre : « Je ne partirai pas avant d’avoir vu ton Maitre. Je sais qu’il peut chasser le démon de mon enfant et je ne m’en irai pas sans que le guérisseur ait jeté un regard sur ma fille. » 156:1.4 Ensuite, Thomas chercha à renvoyer Norana, mais n’y parvint pas non plus. Elle lui dit : « J’ai foi en la capacité de ton Maitre de chasser le démon qui tourmente mon enfant. J’ai entendu parler de ses œuvres puissantes en Galilée et je crois en lui. Que vous est-il arrivé, à vous ses disciples, pour que vous cherchiez à renvoyer ceux qui viennent demander l’aide de votre Maitre ? » Lorsqu’elle eut ainsi parlé, Thomas se retira. 156:1.5 Simon le Zélote s’avança alors pour faire des remontrances à Norana et lui dit : « Femme, tu es une Gentile parlant grec, il n’est pas juste de t’attendre à voir le Maitre prendre le pain destiné aux enfants de la maison favorisée et le jeter aux chiens. » Mais Norana refusa de s’offenser de l’attaque de Simon. Elle se borna à répondre : « Oui, Maitre, je comprends ce que tu dis. Je ne suis qu’un chien aux yeux des Juifs, mais, en ce qui concerne ton Maitre, je suis un chien croyant. Je suis décidée à ce qu’il voie ma fille, car je suis persuadée que, si seulement il la regarde, il la guérira. Et même toi, brave homme, tu n’oserais pas priver les chiens du privilège d’obtenir les miettes qui peuvent tomber de la table des enfants. » 156:1.6 À ce moment précis, la fillette fut saisie d’une violente convulsion sous les yeux de tous et la mère cria : « Voilà, vous pouvez voir que ma fille est possédée par un esprit impur. Si notre malheur ne vous impressionne pas, il touchera votre Maitre, dont on m’a dit qu’il aimait tous les hommes et osait même guérir les Gentils s’ils avaient la foi. Vous n’êtes pas dignes d’être ses disciples. Je ne m’en irai pas avant que ma fille ait été guérie. » 156:1.7 Jésus, qui avait entendu toute cette conversation par une fenêtre ouverte, sortit alors, à leur grande surprise, et dit : « Ô femme, ta foi est grande, si grande que je ne puis refuser ce que tu désires. Va ton chemin en paix. Ta fille est déjà guérie. » Et la fillette fut bien portante à partir de cet instant. 156:1.8 Le lendemain, tandis que Jésus enseignait ses apôtres en commentant la guérison de la fille de la Syrienne, il dit : « Il en a constamment été ainsi. Vous voyez par vous-mêmes que les Gentils sont capables de faire montre d’une foi salvatrice dans les enseignements de l’évangile du royaume des cieux. En vérité, en vérité, je vous le dis, le royaume du Père sera pris par les Gentils si les enfants d’Abraham ne sont pas disposés à manifester une foi suffisante pour y entrer. » 2. Enseignement à Sidon 156:2.1 En entrant dans Sidon, Jésus et ses associés passèrent sur un pont, le premier pont que beaucoup d’entre eux eussent jamais vu. Pendant qu’ils le traversaient, Jésus fit, entre autres, le commentaire suivant : « Ce monde n’est qu’un pont. On peut le traverser, mais il ne faudrait pas songer à bâtir une demeure dessus. » 156:2.3 Les apôtres et les évangélistes furent grandement encouragés par la manière dont les Gentils de Sidon reçurent leur message. Durant leur bref séjour, beaucoup furent acquis au royaume. Cette période d’environ six semaines en Phénicie fut très fertile pour gagner des âmes. 156:2.5 Jésus expliqua clairement aux vingt-quatre que sa fuite de Galilée n’était pas due à un manque de courage devant ses ennemis. Ils comprirent que Jésus n’était pas encore prêt à un conflit ouvert avec la religion établie et qu’il ne cherchait pas à devenir un martyr. Ce fut durant l’une des conférences chez Justa que le Maitre dit pour la première fois à ses disciples : « Même si le ciel et la terre disparaissaient, mes paroles de vérité ne disparaitraient pas. » 3. Le voyage en remontant la côte 156:3.1 Le mardi 28 juin, le Maitre et ses associés quittèrent Sidon et remontèrent la côte jusqu’à Porphyréon et Heldoue. Ils furent bien reçus par les Gentils et en firent entrer un grand nombre dans le royaume durant cette semaine d’enseignement et de prédication. 156:3.2 Le mercredi 6 juillet, ils retournèrent tous à Sidon et demeurèrent chez Justa jusqu’au dimanche matin. Ils partirent alors pour Tyr en descendant la côte vers le sud par Sarepta et arrivèrent à Tyr le lundi 11 juillet. 4. À Tyr 156:4.1 Du 11 au 24 juillet, ils enseignèrent à Tyr. Chacun des apôtres prit avec lui un évangéliste et ils allèrent ainsi deux par deux enseigner et prêcher dans tous les quartiers de Tyr et aux environs. 156:4.2 Le Maitre ne parla qu’une seule fois à Tyr ; ce fut l’après-midi du 20 juillet, où il enseigna les croyants au sujet de l’amour du Père pour toute l’humanité et de la mission du Fils de révéler le Père à toutes les races humaines. 5. L’enseignement de Jésus à Tyr 156:5.2 Ce fut durant le même sermon que Jésus employa sa première et unique parabole se rapportant à son propre métier – la charpenterie. Il dit : « Ne commettez pas l’erreur du stupide charpentier qui gaspille un temps précieux à équarrir, mesurer et raboter une pièce de bois rongée par les vers et intérieurement pourrie ; ensuite, quand il a consacré tout son travail à cette poutre pourrie, il faut qu’il la rejette comme inutilisable pour les fondations du bâtiment qu’il voulait construire et qui doit résister aux assauts du temps et des orages. Chaque homme doit s’assurer que les fondements intellectuels et moraux de son caractère sont assez solides pour soutenir la superstructure de sa nature spirituelle qui grandit et s’ennoblit, et qui est appelée à transformer le mental humain, puis, en association avec ce mental recréé, devra procéder à l’évolution de l’âme, dont la destinée est immortelle. Votre nature spirituelle – l’âme de création conjointe – est un germe vivant, mais le mental et la morale de l’individu sont le sol d’où doivent surgir ces manifestations supérieures du développement humain et de la destinée divine. Le sol de l’âme évoluante est humain et matériel, mais la destinée de cette créature mixte de mental et d’esprit est spirituelle et divine. » 156:5.3 Le soir de ce même jour, Nathanael demanda à Jésus : « Maitre, pourquoi prions-nous Dieu de ne pas nous induire en tentation, alors que nous savons bien, par la révélation que tu as faite du Père, que celui-ci ne fait jamais de telles choses ? » Jésus répondit à Nathanael : 156:5.4 « Il n’est pas étonnant que tu poses cette question, puisque tu commences à connaitre le Père comme je le connais et non comme l’entrevoyaient si vaguement les anciens prophètes hébreux. Tu sais bien que nos ancêtres avaient tendance à voir Dieu dans pratiquement tous les évènements. Ils cherchaient la main de Dieu dans tous les phénomènes naturels et dans chaque épisode insolite de l’expérience humaine. Ils reliaient Dieu à la fois au bien et au mal. En conséquence, puisque les hommes se heurtaient si souvent et si violemment aux tentations, nos ancêtres prirent l’habitude de croire que Dieu les y induisait pour les éprouver, les châtier ou les fortifier. Mais toi, tu sais mieux de quoi il s’agit. Tu n’ignores pas que les hommes sont bien trop souvent induits en tentation par la pression de leur propre égoïsme et les impulsions de leur nature animale. Si tu es tenté de cette manière, je te recommande, tout en reconnaissant honnêtement et sincèrement la tentation pour ce qu’elle est, de réorienter intelligemment, dans des canaux supérieurs et vers des buts plus idéalistes, les énergies spirituelles, mentales et corporelles qui cherchent à s’exprimer. De cette façon, tu pourras transformer tes tentations en services vivifiants du type le plus élevé, tout en évitant à peu près complètement les conflits déprimants et inutiles entre la nature animale et la nature spirituelle. 156:5.5 « Mais je te mets en garde contre la folie de vouloir surmonter la tentation en ayant recours à la simple volonté humaine pour remplacer un désir par un autre désir considéré comme supérieur. Si tu veux véritablement triompher des tentations de la nature inférieure et de moindre qualité, il faut atteindre une position de supériorité spirituelle, caractérisée par le développement réel et sincère d’un intérêt effectif et d’un amour pour les lignes de conduite supérieures et plus idéalistes que ton mental désire substituer aux habitudes inférieures et moins idéalistes reconnues comme des tentations. De cette façon, tu seras délivré par transformation spirituelle, au lieu d’être de plus en plus surchargé par le refoulement illusoire des désirs mortels. Dans l’amour de ce qui est nouveau et supérieur, tu oublieras l’ancien et l’inférieur. » 156:5.6 Jusqu’à une heure tardive de la nuit, les apôtres et les évangélistes continuèrent à poser des questions à Jésus. De ses nombreuses réponses, nous voudrions extraire les pensées suivantes, que nous présentons en langage moderne : 156:5.8 Ne vous laissez pas décourager par la découverte que vous êtes humains. La nature humaine peut tendre vers le mal, mais n’est pas naturellement pécheresse. Ne soyez pas abattus si vous n’arrivez pas à oublier complètement certaines de vos expériences regrettables. Les fautes que vous ne parvenez pas à oublier dans le temps seront oubliées dans l’éternité. 156:5.9 Ne commettez pas la faute d’estimer la valeur d’une âme d’après les imperfections du mental ou les appétits du corps. Votre destinée spirituelle n’est conditionnée que par vos aspirations et vos desseins spirituels. 156:5.10 La religion est l’expérience exclusivement spirituelle de l’immortelle âme évoluante de l’homme qui connait Dieu ; mais le pouvoir moral et l’énergie spirituelle sont des forces puissantes que l’on peut utiliser pour traiter des questions sociales difficiles et pour résoudre des problèmes économiques complexes. 156:5.13 Les individus qui connaissent Dieu ne se laissent ni décourager par les malheurs ni abattre par les déceptions. Les croyants sont immunisés contre la dépression qui suit les bouleversements purement matériels ; quiconque mène une vie spirituelle n’est pas troublé par les épisodes du monde matériel. 156:5.14 La vie spirituelle accroit puissamment le véritable respect de soi, mais il ne faut pas confondre respect de soi et admiration de soi. Le respect de soi se coordonne toujours avec l’amour et le service d’autrui. Le respect de soi ne peut dépasser l’amour que l’on éprouve pour son prochain ; l’un est la mesure de la capacité de l’autre. 6. Le retour de Phénicie 156:6.5 Pendant la période du séjour en Phénicie, où Jésus se trouvait loin de Capharnaüm et de la Galilée, ses ennemis calculèrent que tout son mouvement avait été brisé ; ils conclurent que la hâte de Jésus à se retirer dénotait qu’il avait eu tellement peur qu’il ne reviendrait probablement jamais plus les ennuyer. Toute opposition active à ses enseignements s’était à peu près calmée. Les croyants recommençaient à tenir des réunions publiques ; les disciples éprouvés et fidèles, qui avaient survécu au grand criblage récemment subi par les croyants à l’évangile, s’affermissaient graduellement mais efficacement dans leur foi. 156:6.9 Telle était la situation le 1er aout de l’an 29, au moment où le Maitre revint de sa tournée en Phénicie et commença à réorganiser ses forces dispersées, éprouvées et réduites, en vue de cette dernière et mémorable année de sa mission sur terre. Fascicule 157. À Césarée de Philippe 1. Le percepteur de l’impôt du temple 157:1.1 Tandis que Jésus s’attardait avec André et Pierre au bord du lac, près du chantier naval, un percepteur de l’impôt du temple s’approcha d’eux, reconnut Jésus et prit Pierre à part pour lui dire : « Ton Maitre ne paye-t-il pas l’impôt du temple ? » Pierre eut tendance à s’indigner à l’idée que Jésus devait contribuer à soutenir les activités religieuses de ses ennemis jurés, mais il remarqua une expression particulière sur le visage du percepteur. Il conjectura, à juste titre, que le percepteur cherchait à le prendre en flagrant délit de refus de payer le demi-sicle habituel pour l’entretien des services du temple à Jérusalem. En conséquence, Pierre répondit : « Bien entendu, le Maitre paye l’impôt du temple. Attends à la porte, et je reviens avec le montant de la taxe. » 157:1.2 Pierre avait parlé sans réfléchir, car Judas, qui transportait leurs fonds, était de l’autre côté du lac. Ni Pierre, ni son frère, ni Jésus n’avaient emporté d’argent. Lorsque Pierre parla à Jésus du percepteur et dit qu’il lui avait promis l’argent, Jésus lui dit : « Si tu as promis, il faut que tu payes, mais avec quoi tiendras-tu ta promesse ? Redeviendras-tu pêcheur pour pouvoir faire honneur à ta parole ? Néanmoins, Pierre, dans ces circonstances, il est bon que nous payions la taxe. Ne fournissons à ces hommes aucune occasion de s’offenser de notre attitude. Nous attendrons ici pendant que tu vas prendre le bateau et attraper des poissons au filet. Quand tu les auras vendus au marché là-bas, paye le percepteur pour nous trois. » 157:1.3 Toute cette conversation avait été entendue par le messager secret de David, qui se tenait à proximité et qui fit signe à un associé, pêchant près du rivage, d’accoster promptement. Lorsque Pierre se prépara à monter dans le bateau pour pêcher, le messager et son ami pêcheur lui offrirent plusieurs grands paniers de poissons et l’aidèrent à les porter au marchand de poisson voisin. Celui-ci acheta la prise et la paya à un prix qui, avec un complément fourni par le messager de David, suffisait à payer la taxe du temple pour les trois hommes. Le percepteur accepta le versement et fit remise de l’amende pour retard de paiement, parce que les intéressés avaient été absents de Galilée pendant un certain temps. 2. À Bethsaïde-Julias 157:2.1 Le lundi 8 aout, tandis que Jésus et les douze apôtres campaient dans le parc de Magadan proche de Bethsaïde-Julias. Apprenant que Jésus était là, beaucoup de pharisiens vinrent aussi. Avant la conférence privée avec les croyants, Jésus tint une réunion publique à laquelle assistèrent les pharisiens. Ils harcelèrent le Maitre de questions et cherchèrent encore autrement à troubler la réunion. Le chef des perturbateurs dit : « Maitre, nous voudrions que tu nous donnes un signe de l’autorité qui te permet d’enseigner, et alors, quand ce signe se produira, tous les hommes sauront que tu as été envoyé par Dieu. » Et Jésus leur répondit : « Le soir, vous dites qu’il fera beau temps parce que le ciel est rouge. Le matin, vous dites qu’il fera mauvais temps parce que le ciel est rouge et que les nuages s’abaissent. Quand vous voyez un nuage se lever à l’ouest, vous dites qu’il va tomber des averses. Quand le vent souffle du sud, vous annoncez une chaleur torride. Comment se fait-il que, sachant si bien discerner l’aspect du ciel, vous soyez si complètement incapables de discerner les signes des temps ? À ceux qui voudraient connaitre la vérité, un signe a déjà été donné ; mais, à une génération hypocrite et mal intentionnée, aucun signe ne sera donné. » 3. La confession de Pierre 157:3.1 Le mardi matin de bonne heure, Jésus et les douze apôtres partirent du parc de Magadan pour Césarée de Philippe, capitale du domaine du tétrarque Philippe. 157:3.3 À la halte du déjeuner, Jésus aborda soudainement, avec les douze, la première question qu’il leur eût jamais posée sur lui-même. Il leur posa cette question surprenante : « Qui dit-on que je suis ? » 157:3.4 Jésus avait passé de longs mois à instruire les apôtres sur la nature et le caractère du royaume des cieux ; il savait bien que le moment était venu de leur en apprendre davantage sur sa propre nature et sur ses relations personnelles avec le royaume. Alors, tandis qu’ils étaient assis sous des muriers, le Maitre se prépara à l’une des plus importantes discussions de sa longue association avec les apôtres choisis. 157:3.5 Plus de la moitié d’entre eux participèrent aux réponses à la question posée. Ils dirent à Jésus que tous ceux qui le connaissaient le considéraient comme un prophète ou un homme extraordinaire ; que même ses ennemis le craignaient beaucoup et expliquaient ses pouvoirs en l’accusant d’être ligué avec le prince des démons. Les apôtres lui dirent que certains habitants de la Judée et de la Samarie, qui ne l’avaient pas rencontré personnellement, le prenaient pour Jean le Baptiste ressuscité d’entre les morts. Pierre exposa qu’en plusieurs occasions, diverses personnes avaient comparé Jésus à Moïse, Élie, Isaïe et Jérémie. Après avoir entendu ces commentaires, Jésus se dressa, regarda les douze assis en demi-cercle autour de lui et, d’une manière intense et saisissante, il les montra successivement du doigt en un geste circulaire, et leur demanda : « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? » Il y eut un moment de silence tendu où les douze ne quittèrent pas leur Maitre des yeux. Puis Simon Pierre, se levant brusquement, s’écria : « Tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant. » Et les onze apôtres se levèrent d’un commun accord montrant, ainsi, que Pierre avait parlé pour eux tous. 157:3.6 Jésus les pria de se rassoir et, se tenant encore debout devant eux, il leur dit : « Cela vous a été révélé par mon Père. L’heure est venue où il faut que vous connaissiez la vérité sur moi. Mais, pour l’instant, je vous donne comme instruction de ne la dire à personne. Partons d’ici. » 157:3.7 Ils reprirent donc leur voyage vers Césarée de Philippe, où ils arrivèrent tard dans la soirée et s’arrêtèrent chez Celsus, qui les attendait. 4. Propos au sujet du royaume 157:4.4 Après qu’ils eurent pris leur repas et se furent lancés dans la discussion de plans pour leur prochaine tournée en Décapole, Jésus les regarda soudain en face et dit : « Maintenant qu’une journée entière s’est écoulée depuis que vous avez approuvé la déclaration de Pierre sur l’identité du Fils de l’Homme, je voudrais vous demander si vous maintenez toujours votre conclusion. » En entendant cela, les douze se dressèrent sur leurs pieds, et Simon Pierre s’avança de quelques pas vers Jésus en disant : « Oui, Maitre, nous la maintenons. Nous croyons que tu es le Fils du Dieu vivant. » Et Pierre se rassit ensuite avec ses frères. 157:4.5 Jésus, resté debout, dit alors aux douze : « Vous êtes mes ambassadeurs choisis, mais je sais qu’en pareilles circonstances, cette croyance ne saurait être le résultat d’une simple connaissance humaine. Cette croyance est une révélation de l’esprit de mon Père au plus profond de vos âmes. Si donc vous faites cette confession par la clairvoyance de l’esprit de mon Père qui habite en vous, je suis amené à proclamer que, sur ce fondement, j’édifierai la fraternité du royaume des cieux. Sur ce roc de réalité spirituelle, je bâtirai le temple vivant de communauté spirituelle dans les réalités éternelles du royaume de mon Père. Toutes les forces du mal et les armées du péché ne prévaudront pas contre cette fraternité humaine de l’esprit divin. Alors que l’esprit de mon Père sera toujours le guide et le mentor divin de tous ceux qui s’engagent dans les liens de cette communauté de l’esprit, à vous et à vos successeurs, je remets maintenant les clefs du royaume extérieur – l’autorité sur les choses temporelles – les facteurs sociaux et économiques de cette association d’hommes et de femmes en tant que membres du royaume. » 5. Le nouveau concept 157:5.3 Durant trois années, Jésus avait proclamé qu’il était le « Fils de l’Homme, » et, pendant les trois mêmes années, les apôtres avaient insisté de plus en plus sur le fait qu’il était le Messie juif attendu. Il révéla maintenant qu’il était le Fils de Dieu et choisit de bâtir le royaume des cieux sur le concept de sa nature conjuguée de Fils de l’homme et de Fils de Dieu. Il avait décidé de ne plus faire d’efforts pour convaincre les apôtres qu’il n’était pas le Messie. Il se proposa désormais de leur révéler audacieusement ce qu’il est, et de ne plus tenir compte de leur persistance à le considérer comme le Messie. 6. L’après-midi suivant 157:6.2 Ni Pierre ni les autres apôtres n’avaient une conception très juste de la divinité de Jésus. Ils ne se rendaient pas compte qu’une nouvelle époque commençait dans la carrière terrestre de leur Maitre, l’époque où l’éducateur-guérisseur devenait le Messie selon la conception nouvelle – le Fils de Dieu. À partir de ce moment-là, un nouveau ton apparut dans le message du Maitre. Son unique idéal de vie fut désormais la révélation du Père, et l’idée unique de son enseignement fut de présenter, à son univers, la personnification de cette sagesse suprême compréhensible uniquement en la vivant. Il était venu pour que nous puissions tous avoir la vie, et l’avoir plus abondamment. 157:6.5 Une nouvelle signification s’attache désormais à tous les enseignements de Jésus. Avant Césarée de Philippe, il se présentait comme le maitre-instructeur de l’évangile du royaume. Après Césarée de Philippe, il apparut non seulement simplement comme instructeur, mais aussi en tant que le représentant divin du Père éternel, qui est le centre et la circonférence de ce royaume spirituel. 157:6.7 Les apôtres apprirent bien des choses nouvelles en écoutant Jésus, ce jour-là, dans le jardin. Voici quelques-unes des saisissantes déclarations qu’ils entendirent : 157:6.8 « Désormais, si un homme veut avoir sa place dans notre communauté, qu’il assume les obligations de la filiation, et qu’il me suive. Quand je ne serai plus avec vous, ne vous imaginez pas que le monde vous traitera mieux qu’il n’aura traité votre Maitre. Si vous m’aimez, préparez-vous à prouver cette affection en acceptant de faire le sacrifice suprême ». 157:6.9 « Retenez bien mes paroles : Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour offrir sa vie comme un don pour tous. Je vous déclare que je suis venu chercher et sauver les égarés. » 157:6.10 « Nul homme dans ce monde ne voit présentement le Père, sauf le Fils qui est venu du Père ; mais, si le Fils est élevé, il attirera tous les hommes à lui. Quiconque croit en cette vérité de la nature conjuguée du Fils recevra le don d’une vie plus durable que celle de l’âge présent. » 157:6.11 « Nous ne pouvons pas encore proclamer ouvertement que le Fils de l’Homme est le Fils de Dieu, mais cela vous a été révélé ; c’est pourquoi je vous parle audacieusement de ces mystères. Bien que je me présente à vous sous cette forme corporelle, je suis venu de Dieu le Père. Avant qu’Abraham fût, je suis. Je suis vraiment venu du Père dans ce monde tel que vous m’avez connu, et je vous déclare qu’il me faudra bientôt quitter ce monde et reprendre le travail de mon Père. » 157:6.12 « Et, maintenant, votre foi peut-elle comprendre la vérité de ces déclarations, après mon avertissement que le Fils de l’Homme ne répondra pas à l’attente de vos pères selon la manière dont ils concevaient le Messie ? Mon royaume n’est pas de ce monde. Pouvez-vous croire la vérité à mon sujet sachant que les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids, mais, moi, je n’ai pas d’endroit où reposer ma tête ? » 157:6.13 « Néanmoins, je vous dis que le Père et moi, nous sommes un. Quiconque m’a vu a vu le Père. Mon Père agit avec moi en toutes ces choses et ne me laissera jamais seul dans ma mission, de même que je ne vous abandonnerai jamais quand vous irez bientôt proclamer cet évangile dans le monde. » 157:6.14 « Et, maintenant, je vous ai emmené à l’écart pour une courte période, seuls avec moi, afin que vous puissiez comprendre la gloire et saisir la grandeur de la vie à laquelle je vous ai appelés : l’aventure d’établir, par la foi, le royaume de mon Père dans le cœur des hommes, de bâtir ma communauté d’association vivante avec les âmes de tous ceux qui croient à cet évangile. » 157:6.15 Les apôtres écoutèrent en silence ces affirmations audacieuses et étonnantes ; ils étaient abasourdis. Ils avaient confessé que Jésus était le Fils de Dieu, mais ils ne pouvaient saisir la pleine signification de ce qu’ils avaient été amenés à faire. Fascicule 158. Le mont de la transfiguration 158:0.1 Le vendredi après-midi 12 aout de l’an 29, le soleil allait se coucher lorsque Jésus et ses associés arrivèrent au pied du mont Hermon. Ils séjournèrent là pendant deux jours à se préparer spirituellement aux évènements qui allaient suivre sous peu. 158:0.2 Dans les grandes lignes, Jésus savait d’avance ce qui allait se passer sur la montagne et désirait vivement que tous ses apôtres puissent partager cette expérience. C’était pour les mettre en condition de recevoir cette révélation de lui-même qu’il s’arrêta avec eux au pied de la montagne. Mais les apôtres ne purent atteindre les niveaux spirituels qui auraient justifié de les mettre pleinement en présence des êtres célestes dont l’apparition sur terre était imminente. Faute de pouvoir emmener tous ses associés, il décida de prendre avec lui seulement les trois qui avaient l’habitude de l’accompagner dans ces veilles spéciales. En conséquence, Pierre, Jacques et Jean furent les seuls à partager, même partiellement, cette expérience unique avec le Maitre. 1. La transfiguration 158:1.1 De bonne heure, le matin du lundi 15 aout, six jours après la mémorable confession de Pierre, faite à midi au bord de la route sous les mûriers, Jésus et les trois apôtres commencèrent l’ascension du mont Hermon. 158:1.2 Jésus avait été prié de monter seul dans la montagne pour régler certaines affaires importantes concernant le déroulement de son effusion incarnée, étant donné que cette expérience se rapportait à l’univers qu’il avait lui-même créé. 158:1.6 Vers trois heures de l’après-midi de cette magnifique journée, Jésus quitta les trois apôtres en disant : « Je m’en vais seul pendant un moment pour communier avec le Père et ses messagers. Je vous demande de rester ici. En attendant mon retour, priez pour que la volonté du Père soit faite dans tout ce qui vous arrivera en liaison avec la suite de la mission d’effusion du Fils de l’Homme. » Après leur avoir dit cela, Jésus se retira pour une longue conférence avec Gabriel et le Père Melchizédek. Il ne revint que vers six heures. Voyant l’anxiété des apôtres au sujet de son absence prolongée, il leur dit : « Pourquoi aviez-vous peur ? Vous savez bien que je dois m’occuper des affaires de mon Père ; alors pourquoi doutez-vous quand je ne suis pas auprès de vous ? Je vous déclare maintenant que le Fils de l’Homme a décidé de passer le reste de sa vie terrestre au milieu de vous et comme un homme semblable à vous. Ayez bon courage. Je ne vous abandonnerai pas avant d’avoir achevé ma tâche. » 158:1.7 Pendant leur frugal repas du soir, Pierre demanda au Maitre : « Combien de temps allons-nous rester sur cette montagne, loin de nos frères ? » Jésus répondit : « Jusqu’à ce que vous ayez vu la gloire du Fils de l’Homme et que vous sachiez que tout ce que je vous ai déclaré est vrai. » Ils parlèrent ensuite de la rébellion de Lucifer, assis auprès des braises rougeoyantes de leur feu jusqu’à la tombée de la nuit ; puis le sommeil les gagna, car ils étaient partis de très bonne heure ce matin-là. 158:1.8 Après que les trois apôtres eurent dormi profondément pendant une demi-heure environ, ils furent soudain réveillés par un crépitement dans le voisinage et regardèrent autour d’eux. À leur grande surprise et à leur consternation, ils virent Jésus conversant familièrement avec deux êtres brillants vêtus des vêtements de lumière du monde céleste. Le visage et le corps de Jésus brillaient également d’une luminosité céleste. Ils parlaient tous trois une langue étrange, mais à partir de certaines choses dites, Pierre supposa à tort que les deux personnages inconnus étaient Moïse et Élie ; en réalité, c’étaient Gabriel et le Père Melchizédek. À la demande de Jésus, les contrôleurs physiques avaient pris des dispositions pour que les apôtres puissent être témoins de cette scène. 158:1.9 Les trois apôtres eurent tellement peur qu’ils mirent un certain temps à reprendre leurs esprits. Tandis que l’éblouissante vision s’estompait devant leurs yeux et qu’ils observaient Jésus restant seul debout, Pierre, qui avait été le premier à se remettre, dit à Jésus : « Jésus, Maitre, il est bon d’avoir été ici. Nous nous réjouissons de voir cette gloire. Nous répugnons à redescendre dans le monde peu glorieux. Si tu veux bien, demeurons ici, et nous dresserons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Pierre prononça ces paroles parce qu’il était dans la confusion et qu’aucune autre pensée ne lui était venue. 158:1.10 Tandis que Pierre parlait encore, un nuage argenté s’approcha des quatre hommes et les surplomba. Les apôtres furent extrêmement effrayés et tombèrent en adoration, face contre terre. Ils entendirent alors une voix, la même qu’au baptême de Jésus, disant : « Celui-là est mon fils bien-aimé ; écoutez-le. » Quand le nuage disparut, Jésus fut de nouveau seul avec les trois. Il allongea les mains et les toucha en disant : « Levez-vous et n’ayez aucune crainte ; vous verrez des choses plus grandes que cela. » Mais les apôtres étaient vraiment effrayés. Ce furent trois hommes silencieux et pensifs qui se préparèrent à redescendre de la montagne un peu avant minuit. 2. En descendant de la montagne 158:2.1 Durant la première moitié de la descente, aucun mot ne fut prononcé. Jésus ouvrit alors la conversation en disant : « Veillez bien à ne raconter à personne, pas même à vos frères, ce que vous avez vu et entendu sur cette montagne, avant que le Fils de l’Homme ne soit ressuscité d’entre les morts. » Les trois apôtres furent choqués et désemparés par les mots du Maitre « jusqu’à ce que le Fils de l’Homme ne soit ressuscité d’entre les morts ». 158:2.2 Pierre frémit à la pensée que son Maitre mourrait – l’idée était trop pénible à supporter. Craignant que Jacques ou Jean ne posent quelque question à ce sujet, il crut préférable de détourner la conversation. Ne sachant de quoi parler, il exprima la première pensée qui lui passa par la tête en disant : « Maitre, pourquoi les scribes disent-ils qu’Élie doit d’abord venir avant que le Messie n’apparaisse ? » Sachant que Pierre cherchait à éviter le sujet de sa mort et de sa résurrection, Jésus répondit : « Il est vrai qu’Élie vient d’abord pour préparer le chemin du Fils de l’Homme qui doit souffrir maints tourments et finalement être rejeté. Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, et qu’ils ne l’ont pas reçu, mais lui ont fait tout ce qui leur a plu. » Alors, les trois apôtres comprirent qu’il parlait de Jean le Baptiste comme d’Élie. Jésus savait que, si les apôtres persistaient à le considérer comme le Messie, il fallait alors que Jean fût l’Élie de la prophétie. 3. Le sens de la transfiguration 158:3.1 La scène dont Pierre, Jacques et Jean furent les témoins, sur la montagne de la transfiguration, était une vision fugitive du grand spectacle céleste qui se déroula, ce jour mémorable, sur le mont Hermon. La transfiguration fut l’occasion de : 158:3.2 1. L’acceptation de la plénitude de l’effusion de la vie incarnée de Micaël sur Urantia par le Fils-Mère Éternel du Paradis. Jésus avait désormais l’assurance que les exigences du Fils Éternel étaient satisfaites en ce qui le concernait. Ce fut Gabriel qui lui apporta cette assurance. 158:3.3 2. Le témoignage de la satisfaction de l’Esprit Infini quant à la plénitude de l’effusion sur Urantia dans la similitude de la chair mortelle. La représentante de l’Esprit Infini dans l’univers de Nébadon parla en la circonstance par le truchement du Père Melchizédek. 158:3.4 Jésus reçut avec plaisir les deux témoignages concernant le succès de sa mission terrestre apportés par les messagers du Fils Éternel et de l’Esprit Infini, mais il remarqua que son Père n’indiquait pas que l’effusion sur Urantia était terminée. La présence invisible du Père ne porta témoignage que par la voix de l’Ajusteur Personnalisé de Jésus disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. » Et ceci fut exprimé en mots destinés à être entendus également par les trois apôtres. 158:3.5 Après cette visitation céleste, Jésus chercha à connaitre la volonté de son Père et décida de poursuivre son effusion de mortel jusqu’à sa fin naturelle. Tel fut pour Jésus le sens de la transfiguration. 4. Le garçon épileptique 158:4.1 Jésus et ses compagnons arrivèrent au camp apostolique ce mardi matin, un peu avant l’heure du repas matinal. En approchant, ils discernèrent une foule considérable assemblée autour des apôtres et ne tardèrent pas à entendre les bruyantes discussions et controverses de ce groupe d’une cinquantaine de personnes, comprenant les neuf apôtres. 158:4.2 La principale controverse concernait un citoyen de Tibériade, arrivé la veille, à la recherche de Jésus. Cet homme, Jacques de Safed, avait un fils unique âgé d’environ quatorze ans, qui était affligé de graves crises d’épilepsie. En plus de cette maladie nerveuse, le garçon était devenu la proie de l’un de ces médians errants, malveillants et rebelles qui circulaient alors sur terre sans contrôle, si bien que l’enfant était à la fois épileptique et possédé par un démon. 158:4.3 Pendant près de quinze jours, son père anxieux, officier subalterne d’Hérode Antipas, avait parcouru la frontière occidentale des domaines de Philippe en cherchant Jésus pour le supplier de guérir son fils malade. Il ne joignit le groupe apostolique qu’à midi, le jour où Jésus se trouvait dans la montagne avec les trois apôtres. 158:4.5 André se leva pour accueillir ce père et son fils, et dit : « Qui cherchez-vous ? » Jacques de Safed répondit : « Mon brave homme, je suis à la recherche de ton Maitre et je demande la guérison de mon fils malade. Je voudrais que Jésus chasse le démon qui possède mon enfant. » Et le père se mit à raconter aux apôtres que son fils était malade au point d’avoir maintes fois risqué de perdre la vie à cause de ces crises malignes. 158:4.6 Tandis que les apôtres écoutaient, Simon Zélotès et Judas Iscariot s’avancèrent devant le père en disant : « Nous pouvons le guérir ; tu n’as pas besoin d’attendre le retour du Maitre. Nous sommes ambassadeurs du royaume et nous avons cessé de garder ces choses secrètes. Jésus est le Libérateur, et les clefs du royaume nous ont été remises. » Le père dit alors : « S’il vous a été donné de faire ces œuvres, veuillez bien prononcer les paroles qui délivreront mon enfant de cet esclavage. » Simon s’avança, posa sa main sur la tête de l’enfant, le regarda droit dans les yeux et dit : « Esprit impur, sors de lui ; au nom de Jésus, obéis-moi. » Mais le garçon eut simplement une crise plus violente, tandis que les scribes tournaient les apôtres en dérision et que les croyants déçus subissaient les sarcasmes de ces critiques malveillants. 158:4.7 André fut profondément chagriné par cette tentative malencontreuse et son lamentable échec. Il réunit les apôtres à l’écart pour conférer et prier. Après cette période de méditation, piqué au vif par leur défaite et ressentant l’humiliation qui retombait sur eux tous, André fit une seconde tentative pour chasser le démon, mais, une fois de plus, l’insuccès couronna ses efforts. André confessa franchement sa défaite et pria le père de rester avec eux pour la nuit ou d’attendre le retour de Jésus en disant : « Peut-être les démons de cette sorte ne s’en vont-ils que sur l’ordre personnel du Maitre. » 5. Jésus guérit le garçon 158:5.1 À l’approche de Jésus, les neuf apôtres furent plus que soulagés de l’accueillir et grandement encouragés d’observer la bonne humeur et l’enthousiasme insolite que reflétaient l’attitude de Pierre, Jacques et Jean. Ils se précipitèrent tous pour accueillir Jésus et leurs trois frères. Tandis qu’ils échangeaient des salutations, la foule arriva, et Jésus demanda : « Que discutiez-vous au moment de notre arrivée ? » Avant que les apôtres déconcertés et humiliés aient eu le temps de répondre au Maitre, le père anxieux du jeune malade s’avança, s’agenouilla aux pieds de Jésus et dit : « Maitre, j’ai un fils, un fils unique, possédé par un esprit mauvais. Quand il est saisi, non seulement il pousse des cris de terreur, bave et tombe comme mort, mais le mauvais esprit qui le possède provoque, à certains moments, des convulsions déchirantes et parfois le jette dans l’eau et même dans le feu. Mon enfant dépérit, avec des grincements de dents, à la suite de ses nombreuses meurtrissures. Sa vie est pire que la mort. Sa mère et moi avons le cœur triste et l’esprit abattu. Hier, vers midi, en te cherchant, j’ai rejoint tes disciples. En t’attendant, tes apôtres ont essayé de chasser ce démon, mais sans y parvenir. Et, maintenant, Maitre, veux-tu faire cela pour nous, veux-tu guérir mon fils ? » 158:5.2 Après l’audition de ce récit, Jésus toucha le père agenouillé, le pria de se lever, jeta un regard scrutateur sur les apôtres et dit à tous ceux qui se tenaient devant lui : « Ô génération perverse et sans foi, jusqu’à quand vous supporterai-je ? Combien de temps serai-je parmi vous ? Combien de temps vous faudra-t-il pour apprendre que les œuvres de la foi ne se manifestent pas à la demande de l’incroyance sceptique ? » Puis, montrant du doigt le père déconcerté, Jésus dit : « Amène ici ton fils. » Et, lorsque Jacques de Safed eut amené le jeune homme, Jésus lui demanda : « Depuis combien de temps le garçon est-il affligé de cette manière ? » Le père répondit : « Depuis qu’il est tout petit. » Au cours de cet entretien, le garçon fut saisi d’une violente attaque et tomba au milieu d’eux, grinçant des dents et écumant de la bouche. Après une succession de violentes convulsions, il resta étendu comme mort devant eux. Le père s’agenouilla de nouveau aux pieds de Jésus, et implora le Maitre en disant : « Si tu peux le guérir, je te supplie d’avoir compassion de nous et de nous délivrer de cette affliction. » À l’audition de ces paroles, Jésus abaissa son regard pour scruter le visage anxieux du père et dit : « Ne mets pas en doute le pouvoir d’amour de mon Père, mais seulement la sincérité et la portée de ta foi. Toutes choses sont possibles pour celui qui croit réellement. » Alors, Jacques de Safed prononça ces paroles mêlées de foi et de doute, dont on se souviendra longtemps : « Seigneur, je crois, je te prie de venir au secours de mon incrédulité. » 158:5.3 Quand Jésus entendit ces mots, il s’avança, prit le garçon par la main et dit : « Je vais faire cela selon la volonté de mon Père et en l’honneur de la foi vivante. Mon fils, lève-toi ! Esprit désobéissant, sors de lui et n’y reviens pas. » Puis Jésus plaça la main du fils dans celle du père et dit : « Va ton chemin. Le Père a exaucé le désir de ton âme. » Et tous les assistants, même les ennemis de Jésus, furent étonnés de ce qu’ils avaient vu. 6. Dans le jardin de Celsus 158:6.1 Les douze passèrent encore la nuit chez Celsus. Ce soir-là, dans le jardin, après qu’ils eurent mangé et pris un peu de repos, ils se réunirent autour de Jésus, et Thomas dit : « Maitre, ceux d’entre nous qui sont restés en arrière ignorent encore ce qui s’est passé sur la montagne et qui a si grandement encouragé nos frères qui t’accompagnaient. Mais nous désirons ardemment que tu nous parles de notre défaite et que tu nous instruises en ces matières, car nous voyons que les évènements survenus dans la montagne ne peuvent nous être révélés en ce moment. » 158:6.2 Jésus répondit à Thomas en disant : « Tout ce que vos frères ont entendu sur la montagne vous sera révélé en temps voulu. Mais je vais maintenant vous montrer la cause de votre échec dans votre tentative si mal avisée. Hier, pendant que votre Maitre et ses compagnons, vos frères, montaient là-haut sur la montagne pour rechercher une connaissance plus étendue de la volonté du Père et pour demander à être plus richement dotés de sagesse afin d’exécuter efficacement cette volonté divine, vous restiez ici à veiller. Vous aviez reçu instruction de vous efforcer d’acquérir un mental spirituellement clairvoyant, et prier avec nous pour une révélation plus complète de la volonté du Père. Or, vous n’avez pas mis en œuvre la foi qui était à vos ordres ; au lieu de cela, vous avez cédé à la tentation ; vous êtes retombés dans vos anciennes et pernicieuses tendances à rechercher pour vous-mêmes des postes de choix dans le royaume des cieux – que vous persistez à imaginer sous un aspect matériel et temporel. Vous vous attachez à ces conceptions erronées malgré mes déclarations réitérées que mon royaume n’est pas de ce monde. 158:6.3 « À peine saisissez-vous, par la foi, l’identité du Fils de l’Homme, que votre désir égoïste d’une promotion terrestre s’insinue de nouveau en vous, et vous recommencez à discuter entre vous pour savoir qui sera le plus grand dans le royaume des cieux. Or, ce royaume n’existe pas et n’existera jamais sous la forme où vous le concevez. Ne vous ai-je pas dit que celui qui voudrait être le plus grand dans le royaume de la fraternité spirituelle de mon Père doit se faire petit à ses propres yeux et devenir ainsi le serviteur de ses frères ? La grandeur spirituelle consiste en un amour compréhensif semblable à celui de Dieu, et non à jouir de l’exercice du pouvoir matériel pour l’exaltation du moi. Dans la tentative où vous avez subi un échec si total, votre dessein n’était pas pur. Votre mobile n’était pas divin. Votre idéal n’était pas spirituel. Votre ambition n’était pas altruiste. Votre manière de faire n’était pas fondée sur l’amour, et le but que vous vouliez atteindre n’était pas la volonté du Père qui est aux cieux. 158:6.4 « Combien de temps vous faudra-t-il pour apprendre que l’on ne peut raccourcir le cours des phénomènes naturels établis, sauf quand de telles choses sont conformes à la volonté du Père ? On ne peut pas non plus accomplir une œuvre spirituelle en l’absence de pouvoir spirituel. Même si ces possibilités sont potentiellement présentes, on ne peut les réaliser sans l’existence d’un troisième facteur humain essentiel, l’expérience personnelle de posséder une foi vivante. » 158:6.5 Après avoir ainsi parlé aux douze, Jésus ajouta : « En conclusion de l’expérience de cette journée, laissez-moi répéter à chacun de vous ce que j’ai dit à vos frères sur la montagne, et gravez profondément ces paroles dans votre cœur : le Fils de l’Homme entre maintenant dans la dernière phase de son effusion. Nous allons entreprendre les travaux qui conduiront bientôt à la grande épreuve finale de votre foi et de votre dévotion, quand je serai livré aux mains des hommes qui cherchent à me détruire. Rappelez-vous ce que je vous dis : « Le Fils de l’Homme sera mis à mort, mais il ressuscitera. » 7. La protestation de Pierre 158:7.1 De bonne heure ce mercredi matin, Jésus et les douze quittèrent Césarée de Philippe pour se rendre au parc de Magadan. 158:7.2 Ils marchèrent donc à travers la Galilée jusqu’à ce que l’heure habituelle de leur déjeuner fût passée depuis longtemps, puis ils s’arrêtèrent à l’ombre pour une pause. Après qu’ils eurent mangé, André dit à Jésus : « Maitre, mes frères ne comprennent pas tes profonds aphorismes. Nous sommes parvenus à croire pleinement que tu es le Fils de Dieu, et maintenant tu nous parles étrangement de nous quitter et de mourir. Nous ne comprenons pas ton enseignement. Nous parles-tu en paraboles ? Nous te prions de t’exprimer franchement sous une forme non voilée. » 158:7.3 En réponse à la demande d’André, Jésus dit : « Mes frères, en raison de votre confession que vous me croyez le Fils de Dieu, je suis obligé de commencer à vous dévoiler la vérité sur la fin de l’effusion terrestre du Fils de l’Homme. Vous persistez à croire que je suis le Messie, et vous ne voulez pas abandonner l’idée que le Messie doit siéger sur un trône à Jérusalem. C’est pourquoi je vous répète avec insistance que le Fils de l’Homme devra bientôt aller à Jérusalem, beaucoup souffrir, être rejeté par les scribes, les anciens et les chefs des prêtres, et, après tout cela, être tué et ressusciter d’entre les morts. Je ne vous raconte pas une parabole, je vous dis la vérité afin que vous soyez préparés à ces évènements quand ils surviendront brusquement. » Il parlait encore lorsque Simon Pierre se précipita vers lui avec impétuosité, posa sa main sur l’épaule du Maitre et dit : « Maitre, nous sommes loin de vouloir te contredire, mais je déclare que ces choses ne t’arriveront jamais. » 158:7.4 Pierre parla ainsi parce qu’il aimait Jésus, mais la nature humaine du Maitre discerna, dans ces paroles d’affection bien intentionnée, la suggestion subtile d’une tentation, celle de changer sa politique consistant à poursuivre jusqu’au bout son effusion terrestre conformément à la volonté de son Père du Paradis. C’est parce qu’il décelait le danger de permettre à des suggestions, même à celles de ses amis affectueux et loyaux, de le dissuader, que Jésus se tourna vers Pierre et les autres apôtres en s’écriant : « Passe derrière moi. Tu tiens de l’esprit de l’adversaire, le tentateur. Quand vous parlez de cette manière, vous n’êtes pas de mon côté, mais plutôt du côté de notre ennemi. Vous faites ainsi de votre amour pour moi une pierre d’achoppement sur le chemin de l’accomplissement de la volonté du Père. Ne vous occupez pas des voies humaines, mais plutôt de la volonté de Dieu. » 158:7.5 Quand ils furent remis du premier choc de la cinglante réprimande de Jésus et avant qu’ils ne reprennent leur route, le Maitre ajouta : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il fasse abstraction de lui-même, qu’il prenne quotidiennement ses responsabilités et qu’il me suive. Car quiconque voudra sauver égoïstement sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie, à cause de moi et pour l’évangile, la sauvera. Quel profit y a-t-il pour un homme à gagner le monde entier et à perdre sa propre âme ? Que peut donner un homme en échange de la vie éternelle ? N’ayez pas honte de moi et de mes paroles dans cette génération pécheresse et hypocrite, de même que je n’aurai pas honte de vous reconnaitre quand j’apparaitrai en gloire devant mon Père en présence de toutes les armées célestes. Néanmoins, parmi ceux qui se trouvent ici devant moi, beaucoup ne gouteront pas la mort avant d’avoir vu ce royaume de Dieu arriver avec puissance. » 158:7.9 Jésus et les douze partirent ensuite silencieusement pour leur camp du parc de Magadan, en passant par Capharnaüm. 8. Chez Pierre 158:8.1 Arrivés à Capharnaüm au crépuscule, ils allèrent directement prendre leur repas du soir chez Simon Pierre, en passant par des rues peu fréquentées. Dévisageant Pierre et les apôtres, Jésus leur demanda : « Pendant que vous marchiez ensemble cet après-midi, de quoi discutiez-vous si gravement entre vous ? » Les apôtres se tinrent cois, car beaucoup d’entre eux avaient poursuivi la discussion commencée près du mont Hermon, sur les positions qu’ils occuperaient dans le royaume à venir, sur qui serait le plus grand et ainsi de suite. Sachant ce qui avait occupé leurs pensées ce jour-là, Jésus fit signe à l’un des tout jeunes enfants de Pierre, l’installa parmi eux et dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, à moins de faire volte-face et de ressembler davantage à cet enfant, vous ferez peu de progrès dans le royaume des cieux. Quiconque s’humiliera et ressemblera à ce petit deviendra le plus grand dans le royaume des cieux. Quiconque reçoit un petit enfant me reçoit. Et quiconque me reçoit, reçoit aussi Celui qui m’a envoyé. Si vous voulez être les premiers dans le royaume, cherchez à apporter ces bonnes vérités à vos frères incarnés. Mais, si quelqu’un fait trébucher l’un de ces petits enfants, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attache une meule au cou et qu’on le jette dans la mer. Si les choses que vous faites avec vos mains ou celles que vous voyez de vos yeux font scandale dans le progrès du royaume des cieux, sacrifiez ces idoles chéries ; car il vaut mieux entrer dans le royaume en étant dépourvu de nombre des choses que l’on aime dans la vie, que de s’attacher à ces idoles et de se trouver exclu du royaume. Par-dessus tout, veillez à ne mépriser aucun de ces petits, car leurs anges contemplent constamment les visages des armées célestes. » 158:8.2 Lorsque Jésus eut fini de parler, ils montèrent tous dans le bateau et firent voile jusqu’à Magadan, de l’autre côté du lac. Fascicule 159. La tournée en Décapole 159:0.1 Lorsque Jésus et les douze arrivèrent au parc de Magadan, ils y trouvèrent, les attendant, un groupe de presque une centaine d’évangélistes et de disciples, incluant le corps évangélique féminin. Ils étaient prêts à partir immédiatement pour la tournée d’enseignement et de prédication en Décapole. 159:0.2 Ce jeudi matin 18 aout, le Maitre réunit ses disciples et demanda que chacun de ses apôtres s’associe avec l’un des douze évangélistes, que d’autres évangélistes se joignent à eux et que les douze groupes ainsi constitués partent œuvrer dans les villes et villages de la Décapole. Quant au corps évangélique féminin et aux autres disciples, il leur demanda de rester auprès de lui. Jésus accorda à ses disciples quatre semaines pour faire cette tournée et leur demanda de revenir à Magadan au plus tard le vendredi 16 septembre. Il promit de leur rendre fréquemment visite entretemps. 1. Le sermon sur le pardon 159:1.1 Un soir à Hippos, en réponse à la question d’un disciple, Jésus enseigna la leçon sur le pardon. Le Maitre dit : 159:1.2 « Si un homme de cœur a cent brebis, et si l’une d’entre elles s’égare, n’abandonnera-t-il pas aussitôt les quatre-vingt-dix-neuf pour partir à la recherche de celle qui s’est égarée ? S’il est un bon berger, ne poursuivra-t-il pas ses recherches jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Alors, quand le berger a retrouvé sa brebis perdue, il la charge sur son épaule, rentre chez lui en se réjouissant et crie, au passage, à ses amis et voisins : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis perdue.’ Je proclame qu’il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de se repentir. Cependant, il n’est pas conforme à la volonté de mon Père qui est aux cieux que l’un de ces petits s’égare, et encore bien moins qu’il périsse. Dans votre religion, Dieu peut recevoir des pécheurs repentants ; dans l’évangile du royaume, le Père va à leur recherche avant même qu’ils aient sérieusement pensé à se repentir. 159:1.3 « Le Père qui est aux cieux aime ses enfants, et c’est pourquoi vous devriez apprendre à vous aimer les uns les autres. Le Père qui est aux cieux vous pardonne vos péchés ; vous devriez donc apprendre à vous pardonner les uns les autres. Si ton frère pèche contre toi, va vers lui et montre-lui sa faute avec tact et patience. Fais tout cela en tête-à-tête. S’il veut t’écouter, alors, tu as gagné ton frère. Mais, si ton frère refuse de t’entendre, s’il persiste dans son erreur, retourne encore une fois vers lui en emmenant un ou deux amis communs, afin d’avoir deux ou même trois témoins pour confirmer ton témoignage et établir le fait que tu as traité avec justice et miséricorde le frère qui t’a fait du tort. Ensuite, s’il refuse d’écouter tes amis, tu peux raconter toute l’histoire à la congrégation, et s’il refuse de l’écouter, laisse la fraternité prendre la mesure qu’elle juge sage ; laisse ce membre indiscipliné devenir un proscrit du royaume. Alors que vous ne pouvez pas prétendre juger l’âme de vos compagnons, alors qu’il ne vous est pas permis de pardonner les péchés ni d’oser usurper d’une autre manière les prérogatives des superviseurs des armées célestes, par contre, le maintien de l’ordre temporel dans le royaume sur terre vous a été confié. Alors que vous n’êtes pas autorisés à vous immiscer dans les décrets divins concernant la vie éternelle, vous règlerez les problèmes de conduite dans la mesure où ils concernent le bien-être temporel de la fraternité sur terre. Ainsi, pour toutes ces questions liées à la discipline de la fraternité, tout ce que vous décrèterez sur terre sera reconnu au ciel. Bien que vous ne puissiez déterminer la destinée éternelle de l’individu, vous êtes autorisés à légiférer en ce qui concerne la conduite du groupe, car, là où deux ou trois d’entre vous sont d’accord au sujet de n’importe laquelle de ces choses et font appel à moi, vous serez exaucés si cette pétition n’est pas incompatible avec la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Et tout ceci est toujours vrai, car, là où deux ou trois croyants sont réunis, je suis là au milieu d’eux. » 159:1.4 À Hippos, Simon Pierre était l’apôtre responsable des évangélistes. Lorsqu’il entendit Jésus parler ainsi, il demanda : « Seigneur, combien de fois devrais-je pardonner à un frère qui pèche contre moi ? Faut-il aller jusqu’à sept fois ? » Jésus répondit à Pierre : « Non seulement sept fois, mais soixante-dix-sept fois. C’est pourquoi l’on peut comparer le royaume des cieux à un certain roi qui ordonna la vérification des comptes de ses intendants. Quand l’examen fut commencé, on amena devant lui l’un de ses principaux économes qui reconnut devoir dix-mille talents au roi. Ce fonctionnaire de la cour plaida qu’il avait eu des malheurs et qu’il n’avait pas de quoi remplir ses obligations. Alors, le roi ordonna de confisquer ses biens et de vendre ses enfants comme esclaves pour payer sa dette. Lorsque le grand économe entendit ce jugement sévère, il tomba face contre terre devant le roi et l’implora d’être miséricordieux et de lui donner un délai en disant : ‘Seigneur, aie un peu plus de patience avec moi, et je rembourserai tout.’ Le roi regarda ce serviteur négligent et sa famille, et fut ému de compassion. Il ordonna de le relâcher et de le tenir entièrement quitte de sa dette. 159:1.5 « Ayant ainsi reçu miséricorde et pardon du roi, le chef économe retourna à ses affaires et, trouvant l’un de ses subordonnés qui lui devait la modeste somme d’une centaine de deniers, il s’empara de lui, le saisit à la gorge et lui dit : ‘Paye-moi tout ce que tu me dois.’ Alors, le sous-intendant tomba face contre terre devant le chef économe et le supplia en disant : ‘Sois simplement patient avec moi, et je pourrai bientôt te payer.’ Mais le chef économe ne voulut pas faire montre de miséricorde envers son collègue et le fit mettre en prison jusqu’au remboursement de la dette. Voyant ce qui s’était passé, les collègues du prisonnier furent tellement outrés qu’ils allèrent rapporter l’épisode au roi, leur seigneur et maitre. Quand le roi apprit l’action de son chef économe, il fit comparaître devant lui cet homme ingrat et implacable, et lui dit : ‘Tu es un intendant méchant et indigne. Quand tu as cherché compassion, je t’ai librement fait remise de toute ta dette. Pourquoi n’as-tu pas été miséricordieux envers ton collègue comme je l’ai été envers toi ?’ Et le roi entra dans une telle colère qu’il livra son ingrat chef économe aux geôliers pour qu’ils le détiennent jusqu’à paiement complet de toute sa dette. De même, mon Père céleste montrera une plus large miséricorde à ceux qui sont spontanément miséricordieux envers leurs prochains. Comment pouvez-vous vous approcher de Dieu en lui demandant d’excuser vos imperfections si vous avez l’habitude de châtier ces mêmes faiblesses humaines chez vos frères qui en sont coupables ? Je vous le dis à tous : Vous avez reçu libéralement les bonnes choses du royaume ; donnez donc libéralement à vos compagnons terrestres. » 2. Le prédicateur étranger 159:2.1 Jésus se rendit à Gamala pour visiter Jean et tous ceux qui y travaillaient avec lui. Ce soir-là, après la séance des questions et réponses, Jean dit à Jésus : « Maitre, je suis allé hier à Ashtarot voir un homme qui enseignait en ton nom et qui prétendait même être capable de chasser des démons. Or, cet homme n’a jamais été avec nous et ne nous suit pas ; je lui ai donc défendu d’agir ainsi. » Jésus dit alors : « Ne le lui interdis pas. Ne perçois-tu pas que l’évangile du royaume sera bientôt proclamé dans le monde entier ? Comment peux-tu espérer que tous ceux qui croient à l’évangile seront soumis à tes directives ? Réjouis-toi de ce que notre enseignement ait déjà commencé à se répandre hors des limites de notre influence personnelle. Ne vois-tu pas, Jean, que ceux qui prétendent faire de grandes œuvres en mon nom finiront par soutenir notre cause ? Ils n’auront certainement pas tendance à médire de moi. Mon fils, en pareille matière, tu ferais mieux d’estimer que quiconque n’est pas contre nous est avec nous. Dans les générations à venir, beaucoup d’hommes non entièrement dignes feront des choses étranges en mon nom, mais je ne le leur interdirai pas. Je te dis que, même si l’on donne une simple coupe d’eau froide à une âme assoiffée, les messagers du Père enregistreront toujours ce service rendu par amour. » 3. Instructions pour les éducateurs et les croyants 159:3.1 À Édréi, où travaillaient Thomas et ses associés, Jésus passa une journée et une nuit. Au cours de la discussion du soir, il exprima les principes qui devraient guider ceux qui prêchent la vérité et animer tous ceux qui enseignent l’évangile du royaume. Voici, résumée en langage moderne, la leçon que Jésus enseigna : 159:3.2 Respectez toujours la personnalité de l’homme. Une cause juste ne doit jamais être promue par la force ; les victoires spirituelles se gagnent uniquement par le pouvoir spirituel. Cette injonction contre l’emploi d’influences matérielles s’applique aussi bien à la force psychique qu’à la force physique. On ne doit employer ni des arguments accablants ni la supériorité mentale pour contraindre des hommes et des femmes à entrer dans le royaume. Le mental humain ne doit ni être écrasé par le seul poids de la logique ni intimidé par une éloquence astucieuse. Bien que l’émotion, en tant que facteur dans les décisions humaines, ne puisse être entièrement éliminée, quiconque veut faire progresser la cause du royaume ne devrait pas y faire directement appel. Ayez directement recours à l’esprit divin qui habite le mental des hommes, et non à la peur, à la pitié ou au simple sentiment. En faisant appel aux hommes, soyez équitables ; contrôlez-vous et restez dument sur la réserve ; respectez comme il convient la personnalité de vos élèves. Rappelez-vous que j’ai dit : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe, et j’entrerai chez quiconque veut ouvrir. » 159:3.3 En initiant les hommes au royaume, ne diminuez ou ne détruisez pas leur respect d’eux-mêmes. Le respect de soi poussé à l’excès peut détruire l’humilité appropriée et se transformer en orgueil, en vanité et en arrogance ; mais la perte du respect de soi aboutit souvent à la paralysie de la volonté. Cet évangile a pour but de rétablir le respect de soi chez ceux qui l’ont perdu et de le réfréner chez ceux qui l’ont. Ne commettez pas l’erreur de simplement condamner ce qu’il y a de mauvais dans la vie de vos élèves ; n’omettez pas de reconnaitre libéralement, dans leur vie, les choses les plus dignes de louanges. N’oubliez pas que rien ne m’arrêtera pour rétablir le respect de soi chez ceux qui l’ont perdu et qui désirent réellement le regagner. 159:3.4 Prenez garde de ne pas blesser le respect de soi des âmes timides et craintives. Ne vous permettez pas d’être sarcastiques aux dépens de mes frères candides, ni cyniques avec mes enfants apeurés. L’oisiveté détruit le respect de soi ; donc, recommandez à vos frères de s’occuper toujours activement des tâches qu’ils ont choisies et ne négligez aucun effort pour procurer du travail à ceux qui se trouvent sans emploi. 159:3.5 Ne vous rendez jamais coupables de tactiques indignes comme celle d’effrayer des hommes et des femmes pour essayer de les faire entrer dans le royaume. Un père aimant n’effraie pas ses enfants pour les faire obtempérer à ses justes exigences. 159:3.6 Les enfants du royaume finiront par comprendre clairement que les fortes sensations émotives ne sont pas l’équivalent de directives de l’esprit divin. Quand une forte et étrange impression vous pousse à faire une chose ou à vous rendre en un certain lieu, cela ne signifie pas nécessairement que de telles impulsions soient des directives de l’esprit intérieur. 159:3.7 Avertissez tous les croyants en ce qui concerne cette zone de conflit qu’il faut traverser pour passer de la vie telle qu’elle est vécue dans la chair à la vie supérieure telle qu’elle est vécue dans l’esprit. Pour ceux qui vivent pleinement dans l’un ou l’autre de ces deux royaumes, il y a peu de conflits ou de confusion, mais tous sont condamnés à éprouver un plus ou moins grand degré d’incertitude pendant la période de transition entre les deux niveaux d’existence. En entrant dans le royaume, vous ne pouvez ni échapper à ses responsabilités, ni éluder ses obligations ; mais n’oubliez pas que le joug de l’évangile est facile à porter et que le fardeau de la vérité est léger. 159:3.8 Le monde est rempli d’âmes affamées qui vivent dans la famine en présence même du pain de vie ; les hommes meurent en cherchant le Dieu qui habite pourtant en eux. Ils recherchent les trésors du royaume avec un cœur plein de désirs et une démarche fatiguée, alors qu’ils sont tous à portée immédiate de la foi vivante. La foi est à la religion ce que les voiles sont au bateau ; elle est un supplément de puissance et non un fardeau additionnel de la vie. L’unique lutte de ceux qui entrent dans le royaume est de mener le bon combat de la foi. Le croyant n’a qu’une bataille à livrer, et c’est contre le doute – contre l’incrédulité. 159:3.9 En prêchant l’évangile du royaume, vous enseignez simplement l’amitié avec Dieu, et cette communion présentera un attrait égal pour les hommes et pour les femmes ; tous deux y trouveront ce qui satisfait le plus véritablement leurs désirs et leurs idéaux caractéristiques. Dites à mes enfants que je suis non seulement sensible à leurs sentiments et patient avec leurs faiblesses, mais que je suis aussi sans pitié pour le péché et que je ne tolère pas l’iniquité. En vérité, je suis débonnaire et humble en présence de mon Père, mais je suis également implacable et inexorable quand il y a malfaisance délibérée et rébellion impie contre la volonté de mon Père qui est aux cieux. 159:3.10 Vous ne dépeindrez pas votre Maitre comme un homme de chagrins. Les générations futures connaitront aussi le rayonnement de notre joie, l’entrain de notre bonne volonté et l’inspiration de notre bonne humeur. Nous proclamons un message de bonnes nouvelles dont le pouvoir transformateur est contagieux. Notre religion palpite d’une nouvelle vie et de nouvelles significations. Ceux qui acceptent cet enseignement sont remplis de joie, et leur cœur les oblige à se réjouir perpétuellement. Ceux qui ont une certitude au sujet de Dieu font toujours l’expérience d’un bonheur croissant. 159:3.11 Apprenez à tous les croyants à éviter de s’appuyer sur le support incertain de la fausse compassion. On ne peut bâtir un caractère fort en s’apitoyant sur soi-même. Efforcez-vous honnêtement d’éviter l’influence trompeuse de la simple communion dans la misère. Étendez votre sympathie aux braves et aux courageux, sans accorder un excès de pitié aux âmes lâches qui abordent sans enthousiasme les épreuves de la vie. N’offrez pas de consolations à ceux qui se couchent par terre devant les obstacles sans lutter. Ne sympathisez pas avec vos compagnons dans le seul but de recevoir leur sympathie en retour. 159:3.12 Quand l’assurance de la présence divine deviendra consciente chez mes enfants, leur foi élargira leur mental, ennoblira leur âme, fortifiera leur personnalité, accroitra leur bonheur, approfondira leur perception spirituelle et rehaussera leur pouvoir d’aimer et d’être aimés. 159:3.13 Enseignez à tous les croyants que le fait d’entrer dans le royaume ne les immunise pas contre les accidents du temps ni contre les catastrophes ordinaires de la nature. La croyance à l’évangile n’empêchera pas d’avoir des ennuis, mais elle assurera que vous n’aurez pas peur quand les difficultés vous assailliront. Si vous osez croire en moi et si vous vous mettez à me suivre de tout cœur, vous vous engagerez en toute certitude sur le chemin qui mène aux difficultés. Je ne vous promets pas de vous délivrer des eaux de l’adversité, mais ce que je vous promets, c’est de les traverser toutes avec vous. 159:3.14 Jésus enseigna encore bien des choses à ce groupe de croyants avant qu’ils ne se préparent au repos de la nuit. 4. L’entretien avec Nathanael 159:4.1 Jésus se rendit ensuite à Abila, où travaillaient Nathanael et ses associés. Nathanael était très ennuyé par certaines déclarations de Jésus qui paraissaient porter atteinte à l’autorité des Écritures hébraïques reconnues. En conséquence, ce soir-là, après la séance habituelle de questions et de réponses, Nathanael emmena Jésus à l’écart et lui demanda : « Maitre, as-tu suffisamment confiance en moi pour me faire connaitre la vérité sur les Écritures ? J’observe que tu nous enseignes seulement une partie des écrits sacrés – la meilleure d’après moi – et j’en infère que tu rejettes la doctrine des rabbins enseignant que les paroles de la loi sont les paroles mêmes de Dieu, et qu’elles étaient avec Dieu au ciel, même avant l’époque d’Abraham et de Moïse. Quelle est la vérité au sujet des Écritures ? » Lorsque Jésus entendit cette question de son apôtre déconcerté, il répondit : 159:4.2 « Nathanael, tu as bien jugé ; je ne vois pas les Écritures sous le même jour que les rabbins. Je vais te parler de cette question à condition que tu ne divulgues pas ces choses à tes frères, car ils ne sont pas tous préparés à recevoir cet enseignement. Les paroles de la loi de Moïse et les leçons des Écritures n’existaient pas avant Abraham. C’est tout récemment que les Écritures ont été rassemblées sous la forme où nous les possédons aujourd’hui. Elles contiennent ce qu’il y a de meilleur dans les idées les plus élevées et les désirs ardents du peuple juif, mais aussi nombre d’éléments qui sont loin de représenter le caractère et les enseignements du Père qui est aux cieux ; c’est pourquoi il me faut choisir, parmi les meilleurs enseignements, les vérités destinées à être glanées pour l’évangile du royaume. 159:4.3 « Ces écrits sont des œuvres d’hommes, dont certains étaient saints, et d’autres moins saints. Les enseignements de ces livres représentent les vues et le degré d’illumination de l’époque d’où ils tirent leur origine. En tant que révélation de la vérité, on peut davantage se fier aux derniers livres qu’aux premiers. Les Écritures sont erronées, et leur origine est entièrement humaine, mais, ne vous y trompez pas, elles constituent le meilleur recueil de sagesse religieuse et de vérités spirituelles que l’on puisse trouver présentement dans le monde entier. 159:4.6 « La chose la plus déplorable n’est pas simplement cette idée erronée que les récits des Écritures sont absolument parfaits et leur enseignement infaillible, mais plutôt la confusion due à leur mauvaise interprétation par les scribes et les pharisiens de Jérusalem, esclaves de la tradition. Dans leur effort résolu pour résister aux nouveaux enseignements de l’évangile du royaume, ceux-ci vont maintenant prôner simultanément la doctrine que les Écritures sont inspirées, et la fausse interprétation qu’ils en donnent. Nathanael, n’oublie jamais que la révélation de la vérité par le Père ne se limite ni à une génération ni à un peuple. Nombre de personnes qui recherchent sincèrement la vérité ont été troublées et découragées, et continueront de l’être, par ces doctrines de la perfection des Écritures. 159:4.11 Nathanael fut éclairé, et choqué, par les déclarations du Maitre. Dans les profondeurs de son âme, il médita longuement sur cet entretien, mais n’en parla à personne avant l’ascension de Jésus. 5. Le caractère positif de la religion de Jésus 159:5.1 À Philadelphie, où Jacques évangélisait, Jésus donna aux disciples une leçon sur le caractère positif de l’évangile du royaume. 159:5.8 Jésus introduisit l’esprit d’action positive dans les doctrines passives de la religion juive. Au lieu d’une soumission négative à des exigences cérémonielles, Jésus prescrivit l’accomplissement positif de ce que sa nouvelle religion exigeait de ceux qui l’acceptaient. La religion de Jésus ne consistait pas simplement à croire, mais à faire réellement ce que l’évangile demandait. Il n’enseignait pas que le service social constituait l’essence de sa religion, mais bien plutôt que le service social était un des effets certains de la possession de l’esprit de vraie religion. 159:5.10 Jésus ne préconisait pas la pratique de se soumettre négativement aux mauvais traitements de ceux qui cherchent volontairement à abuser des adeptes de la non-résistance au mal, mais plutôt que ses disciples soient sages et vigilants dans leurs réactions rapides et positives du bien contre le mal, afin qu’ils puissent effectivement triompher du mal par le bien. N’oubliez pas que le véritable bien est invariablement plus puissant que le mal le plus pernicieux. Le Maitre enseigna un critère positif de droiture : « Si quelqu’un désire être mon disciple, qu’il ne tienne pas compte de lui-même, et qu’il assume quotidiennement la pleine mesure de ses responsabilités pour me suivre. » Il en donna lui-même l’exemple : il « allait son chemin en faisant du bien. » Cet aspect de l’évangile fut illustré par de nombreuses paraboles que Jésus conta plus tard à ses disciples. Jamais il ne les exhorta à supporter patiemment leurs obligations, mais plutôt à vivre avec énergie et enthousiasme à la hauteur de la pleine mesure de leurs responsabilités humaines et de leurs privilèges divins dans le royaume de Dieu. 159:5.11 Jésus recommanda à ses apôtres d’offrir aussi leur tunique si on leur enlevait injustement leur manteau. Cela ne signifiait pas littéralement qu’il fallait donner un second vêtement ; il s’agissait plutôt de l’idée de faire quelque chose de positif pour sauver l’offenseur, au lieu de suivre l’ancien conseil d’user de représailles – « œil pour œil » et ainsi de suite. Jésus abhorrait l’idée des représailles, et celle d’accepter passivement d’être simplement victime des injustices. 159:5.15 L’un des apôtres demanda une fois : « Maitre, que devrais-je faire si un étranger me force à porter son paquetage pendant une lieue ? » Jésus répondit : « Il ne faut pas t’assoir en poussant un soupir de soulagement tout en maugréant contre l’étranger. La droiture ne ressort pas de ces attitudes passives. Si rien de plus positif ne te vient à l’idée, tu peux au moins porter le paquetage sur une seconde lieue. Cela mettra certainement au défi l’étranger injuste et impie. » 159:5.16 Les Juifs avaient entendu parler d’un Dieu prêt à pardonner aux pécheurs repentants et à essayer d’oublier leurs méfaits ; mais jamais, avant la venue de Jésus, les hommes n’avaient entendu parler d’un Dieu qui allait à la recherche des brebis égarées, qui prenait l’initiative de rechercher les pécheurs, et qui se réjouissait quand il les trouvait disposés à rentrer à la maison du Père. Cette note positive de la religion, Jésus l’étendit même à ses prières. Il transforma la règle d’or négative en une exhortation positive en faveur de l’équité humaine. 6. Le retour à Magadan 159:6.2 Le vendredi 16 septembre, tout le corps évangélique se rassembla au parc de Magadan, comme convenu antérieurement. Le jour du sabbat, plus de cent croyants tinrent un conseil où les plans d’avenir pour développer l’œuvre du royaume furent étudiés à fond. Les messagers de David étaient présents et firent des rapports sur la situation des croyants en Judée, en Samarie, en Galilée et dans les districts limitrophes. 159:6.3 Rares étaient, à cette époque, les disciples de Jésus qui appréciaient pleinement la grande valeur des services rendus par le corps des messagers. Non seulement les messagers maintenaient, dans toute la Palestine, le contact des disciples entre eux et avec Jésus et les apôtres, mais aussi, durant ces jours sombres, ils servaient de collecteurs de fonds ; non seulement cet argent contribuait à aider Jésus et ses associés, mais aussi à soutenir les familles des douze apôtres et des douze évangélistes. 159:6.5 Jésus et ses associés se préparèrent maintenant à prendre une semaine de repos avant d’aborder la phase ultime de leur œuvre en faveur du royaume. Fascicule 160. Rodan d’Alexandrie 160:0.1 Le dimanche matin 18 septembre, André annonça qu’aucun travail ne serait prévu pour la semaine suivante. Tous les apôtres, sauf Nathanael et Thomas, se rendirent dans leur famille ou séjournèrent chez des amis. Jésus bénéficia, cette semaine-là, d’une période de repos à peu près complet, mais Nathanael et Thomas furent très occupés par leurs discussions avec un philosophe grec d’Alexandrie nommé Rodan. Ce Grec était récemment devenu disciple de Jésus grâce à l’enseignement d’un associé d’Abner, qui avait dirigé une mission à Alexandrie. Rodan s’efforçait sérieusement maintenant d’harmoniser sa philosophie de vie avec les nouveaux enseignements religieux de Jésus, et il était venu à Magadan dans l’espoir que le Maitre accepterait d’examiner ces problèmes avec lui. Il désirait aussi obtenir de première main une version de l’évangile qui fasse autorité, donnée soit par Jésus, soit par l’un de ses apôtres. Bien que le Maitre se soit refusé à entamer une pareille discussion avec Rodan, il le reçut très aimablement et demanda immédiatement à Thomas et à Nathanael d’écouter tout ce que Rodan avait à dire et, en retour, de lui parler de l’évangile. Fascicule 161. Suite des discussions avec Rodan 161:0.1 Le dimanche 25 septembre de l’an 29, les apôtres et les évangélistes se rassemblèrent à Magadan. Ce soir-là, après une longue conférence avec ses associés, Jésus les surprit tous en annonçant que, le lendemain matin, il partirait de bonne heure pour Jérusalem avec les douze apôtres pour assister à la fête des Tabernacles. Il ordonna aux évangélistes de visiter les croyants en Galilée, et au groupe féminin de retourner pour un certain temps à Bethsaïde. 161:0.2 Quand arriva l’heure du départ pour Jérusalem, Nathanael et Thomas étaient encore au milieu de leurs discussions avec Rodan d’Alexandrie ; ils obtinrent du Maitre la permission de rester quelques jours de plus à Magadan. Ainsi, pendant que Jésus et les dix faisaient route vers Jérusalem, Nathanael et Thomas étaient engagés dans de sérieuses discussions avec Rodan. La semaine précédente au cours de laquelle Rodan avait exposé sa philosophie, Thomas et Nathanael avaient, tour à tour, présenté l’évangile du royaume au philosophe grec. Rodan constata que les enseignements de Jésus lui avaient été bien exposés par son professeur d’Alexandrie, l’un des anciens apôtres de Jean le Baptiste. Fascicule 162. À la fête des Tabernacles 162:0.1 Pour aller à Jérusalem avec les dix apôtres, Jésus décida de passer par la Samarie parce que c’était le chemin le plus court. En conséquence, ils suivirent la côte orientale du lac et entrèrent en Samarie par Scythopolis. À la tombée de la nuit, Jésus envoya Philippe et Matthieu à un village situé sur les contreforts orientaux du Mont Gilboa, pour assurer le logement du groupe. Il arriva que ces villageois avaient, contre les Juifs, de forts préjugés, plus forts même que la généralité des Samaritains, et ces sentiments se trouvaient exacerbés à ce moment-là, où tant de personnes se rendaient à la fête des Tabernacles. Ces gens savaient très peu de choses concernant Jésus ; ils refusèrent de le loger, parce que lui et ses associés étaient des Juifs. Lorsque Matthieu et Philippe manifestèrent leur indignation et informèrent ces Samaritains qu’ils refusaient l’hospitalité au Saint d’Israël, les villageois furieux les chassèrent de leur agglomération à coups de pierres et de bâtons. 162:0.2 Philippe et Matthieu revinrent auprès de leurs compagnons et racontèrent comment ils avaient été chassés du village. Alors, Jacques et Jean s’avancèrent vers Jésus et lui dirent : « Maitre, nous te prions de nous permettre d’appeler le feu du ciel pour qu’il descende dévorer ces Samaritains insolents et impénitents. » Lorsque Jésus entendit ces paroles de vengeance, il se tourna vivement vers les fils de Zébédée et les réprimanda sévèrement : « Vous n’êtes pas conscients du genre d’attitude que vous manifestez. La vengeance n’a rien de commun avec le royaume des cieux. Plutôt que de contester, allons jusqu’au petit village proche du gué du Jourdain. » 162:0.4 Jésus et les douze restèrent aux environs de Jérusalem jusqu’à la fin du mois suivant, le mois d’octobre, environ quatre semaines et demie. Jésus lui-même n’entra que rarement dans la ville, et ces brèves visites eurent lieu durant la fête des Tabernacles. Il passa une grande partie du mois d’octobre à Bethléem, avec Abner et ses associés. 1. Les dangers de la visite à Jérusalem 162:1.3 L’audacieuse apparition de Jésus à Jérusalem confondit plus que jamais ses disciples. Beaucoup d’entre eux, et même l’apôtre, Judas Iscariot, avaient osé penser que Jésus s’était précipitamment enfui en Phénicie par peur des dirigeants juifs et d’Hérode Antipas. Ils ne comprenaient pas la signification des déplacements du Maitre. Sa présence à Jérusalem à la fête des Tabernacles, contre l’avis même de ses disciples, suffit à mettre définitivement fin à toutes les rumeurs de peur et de lâcheté. 162:1.4 Durant la fête des Tabernacles, des milliers de croyants, venus de toutes les parties de l’empire romain, virent Jésus et l’entendirent prêcher ; beaucoup d’entre eux allèrent même jusqu’à Béthanie pour s’entretenir avec lui des progrès du royaume dans les districts où ils habitaient. 162:1.5 Il y avait bien des raisons pour que Jésus ait pu prêcher publiquement dans les cours du temple durant toutes les journées de la fête ; la principale était la peur qui avait gagné les dirigeants du sanhédrin, par suite d’une secrète division de sentiments dans leurs propres rangs. De fait, beaucoup d’entre eux croyaient secrètement en Jésus, ou étaient fermement opposés à son arrestation durant la fête, pendant que Jérusalem hébergeait un si grand nombre de visiteurs, dont beaucoup croyaient en lui, ou tout au moins sympathisaient avec le mouvement spirituel qu’il parrainait. 162:1.7 Les ennemis de Jésus furent tellement déconcertés par son apparition inattendue en public, à Jérusalem, qu’ils supposèrent que les autorités romaines lui avaient promis leur protection. Sachant que Philippe (le frère d’Hérode Antipas) était presque un disciple de Jésus, les membres du sanhédrin spéculèrent que Philippe avait obtenu pour Jésus des promesses de protection contre ses ennemis. 2. La première discussion au temple 162:2.1 Le premier après-midi où Jésus enseigna dans le temple, une foule considérable était assise et écoutait ses paroles dépeignant la liberté du nouvel évangile et la joie de ceux qui croient à sa bonne nouvelle, quand un auditeur curieux l’interrompit pour demander : « Maitre, comment se fait-il que tu puisses si facilement citer les Écritures et enseigner le peuple alors qu’on me dit que tu n’as pas été instruit dans la science des rabbins ? » Jésus répondit : « Nul homme ne m’a enseigné les vérités que je vous proclame. Cet enseignement ne vient pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé. Si un homme désire réellement faire la volonté de mon Père, il saura certainement si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même. Quiconque parle de lui-même cherche sa propre gloire, mais, quand je proclame les paroles du Père, je recherche la gloire de celui qui m’a envoyé. Avant d’essayer d’entrer dans la nouvelle lumière, ne devriez-vous pas plutôt suivre la lumière dont vous disposez déjà ? Moïse vous a donné la loi et, cependant, combien d’entre vous cherchent honnêtement à satisfaire ses exigences ? Dans cette loi, Moïse vous enjoint : ‘Tu ne tueras pas’ ; or, malgré ce commandement, certains d’entre vous cherchent à tuer le Fils de l’Homme. » 162:2.2 Après une discussion prolongée, un membre de la foule s’avança et demanda à Jésus : « Pourquoi les chefs cherchent-ils à te tuer ? » Et Jésus répondit : « Les dirigeants cherchent à me tuer parce qu’ils s’irritent de mon enseignement sur la bonne nouvelle du royaume, un évangile qui libère les hommes des pesantes traditions de la religion de cérémonies conventionnelles que ces éducateurs sont décidés à maintenir à tout prix. Ils pratiquent la circoncision conformément à la loi, le jour du sabbat, mais ils voudraient me tuer parce qu’une fois, le jour du sabbat, j’ai libéré un homme qui était esclave d’une affliction. Ils me suivent le jour du sabbat pour m’espionner, mais ils voudraient me tuer parce qu’en une autre occasion, j’ai décidé de guérir complètement, un jour de sabbat, un homme atteint d’une grave infirmité. Ils cherchent à me tuer parce qu’ils savent bien que, si vous croyez honnêtement à mon enseignement et si vous osez l’accepter, leur système de religion traditionnelle sera renversé et détruit pour toujours. Ainsi, seront-ils privés d’autorité sur l’objet auquel ils ont consacré leur vie dès lors qu’ils refusent fermement d’accepter ce nouvel et plus glorieux évangile du royaume de Dieu. » 162:2.3 Ensuite un autre investigateur dit : « Oui, Maitre, nous recherchons le Messie, mais, quand il viendra, nous savons qu’il apparaitra dans le mystère. Or, nous savons d’où tu viens. Tu as été parmi tes frères depuis le commencement. Le libérateur viendra en puissance pour rétablir le trône du royaume de David. Prétends-tu réellement être le Messie ? » Jésus répondit : « Tu prétends me connaitre et savoir d’où je viens. Je souhaiterais que tes prétentions soient exactes, car alors tu trouverais dans cette connaissance une vie abondante. Mais je déclare que je ne suis pas venu vers vous pour moi-même. J’ai été envoyé par le Père, et celui qui m’a envoyé est vrai et fidèle. En refusant de m’entendre, vous refusez de recevoir Celui qui m’envoie. Et vous, si vous voulez accepter ce message, vous apprendrez à connaitre Celui qui m’a envoyé. Je connais le Père, car je suis venu du Père pour vous le proclamer et vous le révéler. » 162:2.5 Quand les pharisiens et leurs agents entendirent la foule parler de la sorte, ils consultèrent leurs dirigeants et décidèrent qu’il fallait immédiatement faire quelque chose pour mettre fin aux interventions publiques de Jésus dans les cours du temple. En général, les dirigeants des Juifs étaient disposés à éviter un conflit ouvert avec Jésus, car ils croyaient que les autorités romaines lui avaient promis l’immunité. Ils ne trouvaient pas d’autre explication à son audace de venir à cette époque à Jérusalem, mais les dirigeants du sanhédrin ne croyaient pas entièrement à cette rumeur. En raisonnant, ils estimaient que les chefs romains n’auraient pas fait une pareille chose en secret et à l’insu des plus hautes autorités de la nation juive. 162:2.6 En conséquence, Éber, l’agent qualifié du sanhédrin, fut dépêché avec deux assistants pour arrêter Jésus. Tandis qu’Éber se frayait un chemin jusqu’à Jésus, le Maitre dit : « Ne crains pas de m’approcher. Viens écouter de plus près mon enseignement. Je sais que tu as été envoyé pour m’appréhender, mais tu devrais comprendre que rien de fâcheux n’arrivera au Fils de l’Homme avant que son heure ne soit venue. Tu n’es pas dressé contre moi ; tu viens seulement exécuter l’ordre de tes maitres, et même ces chefs des Juifs croient véritablement servir Dieu lorsqu’ils cherchent en secret à me détruire. 162:2.7 « Je n’ai de rancune contre aucun de vous. Le Père vous aime, et c’est pourquoi j’aspire à votre délivrance de l’esclavage des préjugés et des ténèbres de la tradition. Je vous offre la liberté de la vie et la joie du salut. Je proclame le nouveau chemin vivant, la délivrance du mal et la rupture de la servitude du péché. Je suis venu pour que vous puissiez avoir la vie, et l’avoir éternellement. Vous cherchez à vous débarrasser de moi et de mes enseignements qui vous inquiètent. Puissiez-vous comprendre que je ne resterai pas longtemps avec vous ! D’ici peu, je retournerai vers Celui qui m’a envoyé dans ce monde. Alors, beaucoup d’entre vous me chercheront assidument, mais vous ne découvrirez pas ma présence, car vous ne pouvez venir là où je vais bientôt aller. Cependant, tous ceux qui me chercheront sincèrement atteindront un jour la vie qui conduit à la présence de mon Père. » 162:2.8 Quelques railleurs se dirent entre eux : « Où donc ira cet homme pour que nous ne puissions le trouver ? Ira-t-il vivre parmi les Grecs ? Se suicidera-t-il ? Que peut-il vouloir dire en déclarant qu’il nous quittera bientôt et que nous ne pourrons aller là où il ira ? » 162:2.9 Éber et ses assistants refusèrent d’arrêter Jésus et retournèrent au rendez-vous sans lui. Lorsque les chefs religieux et les pharisiens leur reprochèrent de n’avoir pas ramené Jésus, Éber se borna donc à répondre : « Nous avons craint de l’arrêter au milieu de la foule où beaucoup d’auditeurs croient en lui. En outre, nous n’avons jamais entendu personne parler comme lui. Il y a quelque chose qui sort de l’ordinaire chez cet instructeur. Vous feriez tous bien d’aller l’écouter. » Lorsque les principaux dirigeants entendirent cette réponse, ils furent étonnés et parlèrent sarcastiquement à Éber. « Es-tu égaré toi aussi ? Vas-tu croire à ce fourbe ? As-tu entendu dire qu’aucun de nos érudits ou de nos dirigeants ait cru en lui ? Y a-t-il eu des scribes ou des pharisiens trompés par son habile enseignement ? Comment se fait-il que tu sois influencé par le comportement de cette foule ignorante qui ne connait ni la Loi ni les Prophètes ? Ne sais-tu pas que ces illettrés sont maudits ? » Alors, Éber répondit : « C’est entendu, mes maitres, mais cet homme adresse à la multitude des paroles de miséricorde et d’espérance. Il remonte le moral des découragés, et ses paroles ont même réconforté nos âmes. Que peut-il y avoir de mauvais dans ces enseignements, même s’il n’est pas le Messie des Écritures ? Et même alors, notre loi n’exige-t-elle pas l’équité ? Condamnons-nous un homme avant de l’avoir entendu ? » Le chef du sanhédrin se mit en colère contre Éber et se tourna vivement vers lui en disant : « Es-tu devenu fou ? Serais-tu aussi par hasard originaire de Galilée ? Sonde les Écritures ; tu verras que de Galilée il ne peut surgir aucun prophète, et encore bien moins le Messie. » 162:2.10 Le sanhédrin se sépara dans la confusion et Jésus se retira à Béthanie pour la nuit. 3. La femme surprise en adultère 162:3.2 De bonne heure le troisième matin de la fête, tandis que Jésus approchait du temple, vint à sa rencontre un groupe de mercenaires du sanhédrin qui trainaient avec eux une femme. Lorsqu’ils croisèrent Jésus, le porte-parole du groupe dit : « Maitre, cette femme a été surprise en adultère – en flagrant délit. Or, la loi de Moïse ordonne qu’une telle femme soit lapidée. D’après toi, que devons-nous faire d’elle ? » 162:3.3 Le plan des ennemis de Jésus était le suivant : S’il entérinait la loi de Moïse ordonnant que la pécheresse se reconnaissant coupable soit lapidée, ils impliqueraient le Maitre dans des difficultés avec les dirigeants romains, qui avaient refusé aux Juifs le droit d’infliger la peine de mort sans l’approbation d’un tribunal romain. Si Jésus interdisait de lapider la femme, ils l’accuseraient devant le sanhédrin de se placer au-dessus de Moïse et de la loi juive. S’il gardait le silence, ils l’accuseraient de lâcheté. Mais le Maitre prit la situation en mains de telle manière que le complot s’écroula sous le propre poids de sa vilenie. 162:3.4 Cette femme, jadis avenante, était la femme d’un habitant de bas étage de Nazareth, qui avait causé des difficultés à Jésus durant toute sa jeunesse. Après avoir épousé cette femme, il la força honteusement à gagner la vie du ménage en faisant commerce de son corps. Il était venu à la fête des Tabernacles à Jérusalem pour que sa femme puisse y prostituer ses charmes physiques afin d’en tirer un profit financier. Il avait conclu un accord avec les mercenaires des dirigeants juifs pour trahir ainsi sa propre femme dans le commerce de son vice. 162:3.5 Promenant son regard au-dessus de l’attroupement, Jésus vit le mari debout derrière les autres. Il savait de quel genre d’homme il s’agissait et perçut qu’il était intéressé dans cette méprisable opération. Jésus commença par contourner l’attroupement pour s’approcher de ce mari dégénéré, puis il écrivit sur le sable quelques mots qui le firent partir précipitamment. Il revint ensuite devant la femme et écrivit de nouveau sur le sol un message destiné à ses prétendus accusateurs. Quand ils eurent lu les mots du Maitre, eux aussi s’en allèrent un par un. Quand le Maitre eut écrit une troisième fois sur le sable, le complice de la femme partit à son tour, de sorte qu’au moment où le Maitre se releva en ayant fini d’écrire, il ne vit plus que la femme debout et seule devant lui. Il lui dit : « Femme, où sont tes accusateurs ? N’est-il resté personne pour te lapider ? » La femme leva les yeux et répondit : « Personne, mon Seigneur. » Alors Jésus dit : « Je connais ton cas, et je ne te condamne pas non plus. Va ton chemin en paix. » Et cette femme, nommée Hildana, abandonna son mari pervers pour se joindre aux disciples du royaume. 5. Le sermon sur la lumière du monde 162:5.1 Le soir de l’avant-dernier jour de la fête, tandis que la scène était brillamment éclairée par les lumières des candélabres et des torches, Jésus se leva au milieu de la foule assemblée et dit : 162:5.2 « Je suis la lumière du monde. Quiconque me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie. Prétendant me faire comparaitre en jugement et assumer le rôle de juges, vous déclarez que, si je témoigne pour moi-même, mon témoignage n’est pas valable. Mais la créature ne peut jamais juger le Créateur. Même si je témoigne pour moi-même, mon témoignage est éternellement vrai, car je sais d’où je suis venu, qui je suis et où je vais. Vous, qui voudriez tuer le Fils de l’Homme, vous ne savez ni d’où je suis venu, ni qui je suis, ni où je vais. Vous ne jugez que d’après les apparences de la chair ; vous ne percevez pas les réalités de l’esprit. Je ne juge personne, pas même mon ennemi implacable. Mais, si je décidais de juger, mon jugement serait juste et droit, car je ne jugerais pas seul, mais en association avec mon Père, qui m’a envoyé dans le monde et qui est la source de tout véritable jugement. Vous acceptez pour valable le témoignage de deux personnes dignes de confiance – eh bien, alors, je témoigne de ces vérités, et mon Père qui est aux cieux en témoigne également. Quand je vous ai dit cela hier, vous m’avez demandé, dans votre ignorance : ‘Où est ton Père ?’ En vérité, vous ne connaissez ni moi ni mon Père, car, si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu le Père. 162:5.3 « Je vous ai déjà dit que je m’en vais, et que vous me chercherez sans pouvoir me trouver, car vous ne pouvez aller là où je vais. Vous, qui voudriez rejeter cette lumière, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, qui préférez rester dans les ténèbres, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde, et je vis dans la lumière éternelle du Père des lumières. Vous avez tous eu d’abondantes occasions d’apprendre qui je suis, mais vous aurez encore d’autres preuves confirmant l’identité du Fils de l’Homme. Je suis la lumière de la vie ; quiconque rejette délibérément et sciemment cette lumière de salut mourra dans ses péchés. J’ai bien des choses à vous dire, mais vous êtes incapables de recevoir mes paroles. Toutefois, celui qui m’a envoyé est vrai et fidèle ; mon Père aime même ses enfants égarés. Et tout ce que mon Père a dit, moi aussi, je le proclame au monde. 162:5.4 « Quand le Fils de l’Homme sera élevé, alors vous saurez que c’est moi, et que je n’ai rien fait de moi-même, mais seulement comme le Père me l’a enseigné. Je m’adresse à vous et à vos enfants. Celui qui m’a envoyé est actuellement auprès de moi ; il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui plait à ses yeux. » 162:5.5 Tandis que Jésus enseignait ainsi les pèlerins dans les cours du temple, beaucoup le crurent. Et nul n’osa porter la main sur lui. 6. Le discours sur l’eau de la vie 162:6.1 Le dernier jour, le grand jour de la fête, tandis que la procession de la piscine de Siloé passait par les cours du temple, et aussitôt après que les prêtres eurent versé sur l’autel l’eau et le vin, Jésus se dressa parmi les pèlerins et dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et boive. J’apporte au monde cette eau de la vie venant du Père céleste. Quiconque me croit sera rempli de l’esprit que cette eau représente, car les Écritures elles-mêmes ont dit : ‘Hors de lui couleront des fleuves d’eau vivante’. Quand le Fils de l’Homme aura achevé son œuvre sur terre, l’Esprit de Vérité vivant sera répandu sur toute chair. Ceux qui recevront cet esprit ne connaitront jamais la soif spirituelle. » 7. Le discours sur la liberté spirituelle 162:7.1 L’après-midi du dernier jour de la fête, Jésus retourna au temple pour y enseigner. Trouvant un nombreux groupe de croyants assemblés au Porche de Salomon, il leur fit le discours suivant : 162:7.2 « Si mes paroles demeurent en vous, et si vous êtes disposés à faire la volonté de mon Père, alors vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaitrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Je sais que vous allez me répondre : Nous sommes les enfants d’Abraham et nous ne sommes esclaves de personne ; comment donc serions-nous affranchis ? Mais je ne vous parle pas de soumission extérieure à la loi de quelqu’un d’autre ; je fais allusion aux libertés de l’âme. En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Or, vous savez que l’esclave n’est pas destiné à rester éternellement dans la maison du maitre. Vous savez également que le fils demeure dans la maison de son père. Si donc le Fils vous affranchit et fait de vous des fils, vous serez vraiment libres. 162:7.4 « Qui d’entre vous me convainc de péché ? Si donc je proclame et je vis la vérité que me montre le Père, pourquoi ne croyez-vous pas ? Quiconque appartient à Dieu entend avec joie les paroles de Dieu ; c’est pourquoi beaucoup d’entre vous n’entendent pas les miennes, parce que vous n’appartenez pas à Dieu. Vos maitres ont même prétendu que j’accomplis mes œuvres par la puissance du prince des démons. Un proche auditeur vient de dire que je suis possédé par un démon, que je suis un enfant du diable. Mais tous ceux d’entre vous qui traitent honnêtement avec leur âme savent fort bien que je ne suis pas un diable. Vous savez que j’honore mon Père, alors même que vous voudriez me déshonorer. Je ne cherche pas ma propre gloire, mais seulement celle de mon Père du Paradis. Et je ne vous juge pas, car il y a quelqu’un qui juge pour moi. 162:7.5 « En vérité, en vérité, je le dis à vous, qui croyez à l’évangile, si un homme garde vivante dans son cœur cette parole de vérité, il ne connaitra jamais la mort. Maintenant, juste à côté de moi, un scribe dit que cette affirmation prouve que je suis possédé par un démon, vu qu’Abraham est mort et les prophètes également. Il demande : ‘Es-tu tellement plus grand qu’Abraham et les prophètes pour oser venir ici et dire que quiconque garde ta parole ne connaitra jamais la mort ? Qui prétends-tu être pour oser proférer de tels blasphèmes ?’ Je dis à ce scribe et à tous ses pareils que, si je me glorifie moi-même, ma gloire ne vaut rien. Mais c’est le Père qui me glorifiera, le même Père que vous appelez Dieu. Mais vous n’êtes pas parvenus à connaitre ce Dieu, votre Dieu, mon Père, et je suis venu pour vous réunir, pour vous montrer comment devenir véritablement les fils de Dieu. Bien que vous ne connaissiez pas le Père, moi, je le connais véritablement. Abraham lui-même s’est réjoui de voir mon jour ; il le vit par la foi et fut heureux. » 162:7.6 Lorsque les Juifs incroyants et les agents du sanhédrin qui s’étaient rassemblés pendant ce temps entendirent ces paroles, ils déchainèrent un tumulte en criant : « Tu n’as pas cinquante ans et tu parles d’avoir vu Abraham ; tu es un enfant du diable. » Jésus ne put continuer son discours. Il dit simplement en partant : « En vérité, en vérité, je vous le dis : Avant qu’Abraham fût, je suis. » Beaucoup d’incroyants se précipitèrent à la recherche de pierres pour le lapider, et les agents du sanhédrin cherchèrent à l’arrêter, mais le Maitre se fraya rapidement un chemin par les corridors du temple et s’échappa vers un lieu de rendez-vous secret, près de Béthanie, où Marthe, Marie et Lazare l’attendaient. 8. L’entretien avec Marthe et Marie 162:8.2 Depuis des années, à chaque occasion où Jésus rendait visite à Lazare, Marthe et Marie, tous trois avaient l’habitude d’abandonner toutes leurs occupations pour écouter l’enseignement de Jésus. À la mort de ses parents, Marthe avait assumé les responsabilités du foyer, de sorte qu’en cette occasion, tandis que Lazare et Marie étaient assis aux pieds de Jésus et buvaient ses enseignements rafraichissants, Marthe préparait le repas du soir. Il faut expliquer que Marthe se laissait inutilement distraire par de nombreuses tâches futiles et qu’elle s’encombrait de beaucoup de vétilles ; son caractère était ainsi fait. 162:8.3 Tandis que Marthe s’affairait à tous ses soi-disant devoirs, elle fut troublée parce que Marie ne faisait rien pour l’aider. Elle alla donc vers Jésus et lui dit : « Maitre, cela t’est-il égal que ma sœur m’ait laissé faire seule tout le service ? Ne voudrais-tu pas lui demander de venir m’aider ? » Jésus répondit : « Marthe, Marthe, pourquoi t’agites-tu à propos de tant de choses et te laisses-tu troubler par tant de détails ? Une seule chose mérite réellement l’attention ; du moment que Marie a choisi cette part bonne et nécessaire, je ne vais pas la lui enlever. Mais quand apprendrez-vous toutes les deux à vivre comme je vous l’ai enseigné ? Servez en coopération et rafraichissez vos âmes à l’unisson. Ne pouvez-vous apprendre qu’il y a un temps pour chaque chose – que les questions secondaires de la vie doivent s’effacer devant les questions primordiales du royaume céleste ? » Fascicule 163. L’ordination des soixante-dix à Magadan 163:0.1 Quelques jours après que Jésus et les douze furent revenus de Jérusalem à Magadan, Abner et un groupe d’une cinquantaine de disciples arrivèrent de Bethléem. À ce moment, se trouvaient également réunis au Camp de Magadan le corps des évangélistes, le corps évangélique féminin et environ cent-cinquante autres disciples sincères et éprouvés de toutes les régions de la Palestine. Après avoir consacré quelques jours à des contacts personnels et à la réorganisation du camp, Jésus et les douze inaugurèrent une session de formation intensive pour ce groupe spécial de croyants. C’est dans cette masse de disciples bien formés et expérimentés que le Maitre choisit finalement soixante-dix éducateurs et les envoya proclamer l’évangile du royaume. Leur instruction régulière commença le vendredi 4 novembre et se poursuivit jusqu’au sabbat du 19 novembre. 1. L’ordination des soixante-dix 163:1.1 Les soixante-dix furent ordonnés par Jésus au camp de Magadan l’après-midi du sabbat, le 19 novembre. Abner fut placé à la tête de ces éducateurs et prédicateurs de l’évangile. Ce corps des soixante-dix était constitué par Abner avec dix anciens apôtres de Jean, cinquante-et-un des premiers évangélistes et huit autres disciples qui s’étaient distingués au service du royaume. 163:1.3 Avant d’imposer les mains sur les têtes des soixante-dix pour les mettre à part comme messagers du royaume, Jésus leur adressa le discours suivant : « En vérité, la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ; je vous exhorte donc tous à prier pour que le Seigneur de la moisson envoie encore d’autres ouvriers pour moissonner. Je vais vous mettre à part comme messagers du royaume et vous envoyer aux Juifs et aux Gentils comme des agneaux parmi les loups. En allant deux par deux sur votre route, je vous enjoins de n’emporter ni bourse ni vêtements de rechange, car cette première mission sera de courte durée. En chemin, ne saluez personne ; ne vous occupez que de votre travail. Si vous vous arrêtez dans un foyer, commencez par dire : Que la paix soit sur cette maisonnée. Si les habitants de cette maison aiment la paix, vous y demeurerez ; sinon vous en partirez. Quand vous aurez choisi un foyer, restez-y pendant tout votre séjour dans cette ville, mangeant et buvant ce que l’on vous offrira. Vous ferez cela parce que l’ouvrier mérite sa subsistance. Ne vous déplacez pas de maison en maison pour accepter un meilleur logement. Souvenez-vous qu’en allant proclamer la paix sur terre et la bonne volonté parmi les hommes, il vous faudra lutter contre des ennemis acharnés qui se trompent eux-mêmes. Soyez donc prudents comme des serpents tout en restant inoffensifs comme des colombes. 163:1.4 « Partout où vous irez, prêchez en disant : ‘Le royaume des cieux est à portée de la main’, et soignez tous ceux qui souffrent dans leur mental ou dans leur corps. Vous avez reçu libéralement les bonnes choses du royaume ; donnez libéralement. Si les habitants d’une ville vous accueillent, ils trouveront une large entrée dans le royaume du Père. Mais, si les gens d’une ville refusent de recevoir cet évangile, vous proclamerez néanmoins votre message en quittant cette communauté incroyante ; à ceux qui repousseront votre enseignement, vous direz en partant : ‘Bien que vous repoussiez la vérité, il n’en reste pas moins que le royaume de Dieu s’est approché de vous.’ Quiconque vous entend m’entend aussi, et quiconque m’entend entend Celui qui m’a envoyé. Quiconque rejette votre message évangélique me rejette, et quiconque me rejette rejette aussi Celui qui m’a envoyé. » 163:1.5 Après que Jésus leur eut ainsi parlé, les soixante-dix s’agenouillèrent en cercle autour de lui, et il imposa les mains sur la tête de chacun d’eux en commençant par Abner. 163:1.6 Le lendemain matin de bonne heure, Abner envoya les soixante-dix évangélistes, deux par deux, vers toutes les villes de Galilée, de Samarie et de Judée. 2. Le jeune homme riche et divers autres cas 163:2.1 Plus de cinquante disciples qui désiraient l’ordination et l’admission parmi les soixante-dix furent éliminés par le comité que Jésus avait nommé pour sélectionner les candidats. Ce comité était composé d’André, d’Abner et du chef en fonction du corps évangélique. Dans tous les cas où le comité des trois n’était pas unanime, le candidat était amené devant Jésus. Le Maitre ne rejeta aucun homme profondément désireux de recevoir l’ordination de messager évangélique, mais après s’être entretenus avec Jésus, plus d’une douzaine de postulants ne désirèrent plus devenir messagers évangéliques. 163:2.4 André amena ensuite à Jésus un jeune homme riche, qui était un croyant dévot et désirait recevoir l’ordination. Ce jeune homme, nommé Matadormus, était membre du sanhédrin de Jérusalem. Le jeune homme l’aborda en disant : « Maitre, je voudrais connaitre de toi les assurances de la vie éternelle. Vu que j’ai observé tous les commandements depuis ma jeunesse, je voudrais savoir ce qu’il faut faire de plus pour avoir la vie éternelle. » En réponse à cette question, Jésus dit : « Si tu gardes tous les commandements – tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas pas, tu ne porteras pas de faux témoignage, tu ne feras point de tort, tu honoreras tes parents – tu agis bien, mais le salut récompense la foi, et non simplement les œuvres. Crois-tu à cet évangile du royaume ? » Matadormus répondit : « Oui Maitre, je crois tout ce que toi et tes apôtres, vous m’avez enseigné. » Jésus dit : « Alors, tu es en vérité mon disciple et un enfant du royaume. » 163:2.5 Ensuite le jeune homme dit : « Maitre, il ne me suffit pas d’être ton disciple ; je voudrais être un de tes nouveaux messagers. » Lorsque Jésus entendit cela, il le regarda avec un grand amour et dit : « Je t’accepterai comme l’un de mes messagers si tu veux payer le prix et fournir la seule chose qui te manque. » Matadormus répondit : « Maitre, je ferai n’importe quoi pour avoir la permission de te suivre. » Jésus embrassa sur le front le jeune homme agenouillé et lui dit : « Si tu veux être mon messager, va vendre tout ce que tu possèdes ; lorsque tu en auras donné le montant aux pauvres ou à tes frères, reviens et suis-moi, et tu auras un trésor dans le royaume des cieux. » 163:2.6 À l’audition de ces paroles, Matadormus perdit contenance. Il se leva et s’en alla tristement, car il possédait de grands biens. Les disciples de Jésus ne se dépouillaient pas de tous leurs biens terrestres, mais les apôtres et les soixante-dix le faisaient. Matadormus désirait être l’un des soixante-dix nouveaux messagers, et c’est pourquoi Jésus lui demanda de renoncer à toutes ses possessions matérielles. 163:2.11 Jésus n’enseigna jamais qu’il fût mauvais d’avoir de la fortune. Il demanda seulement aux douze et aux soixante-dix de consacrer toutes leurs possessions terrestres à la cause commune. Même alors, il veilla à ce que leurs biens fussent liquidés avantageusement, comme ce fut le cas pour l’apôtre Matthieu. 3. La discussion sur la richesse 163:3.1 Pendant que Jésus terminait son entretien avec Matadormus, Pierre et quelques apôtres s’étaient réunis autour de lui. Tandis que le jeune homme riche s’en allait, Jésus se tourna vers les apôtres et leur dit : « Vous voyez combien il est difficile pour les riches d’entrer totalement dans le royaume de Dieu ! On ne peut partager l’adoration spirituelle avec les dévotions matérielles. Nul ne peut servir deux maitres. Selon l’un de vos dictons, ‘il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille que pour les païens d’hériter de la vie éternelle’. Je déclare qu’il est tout aussi facile à ce chameau de passer par le trou de l’aiguille qu’à ces riches, satisfaits d’eux-mêmes, d’entrer dans le royaume des cieux. » 163:3.2 Lorsque Pierre et les apôtres entendirent ces paroles, ils furent extrêmement étonnés, au point que Pierre dit : « Alors, Seigneur, qui peut être sauvé ? Tous ceux qui ont des richesses seront-ils tenus à l’écart du royaume ? » Jésus répondit : « Non, Pierre, mais tous ceux qui mettent leur confiance dans les richesses ont peu de chances d’entrer dans la vie spirituelle conduisant au progrès éternel. Mais, même dans ce cas, beaucoup de choses impossibles aux hommes ne sont pas hors de la portée du Père qui est aux cieux ; nous devrions plutôt reconnaitre qu’avec Dieu toutes les choses sont possibles. » 163:3.3 Pierre, parlant au nom des douze dit : « Nous sommes troublés par ton discours au jeune homme riche. Exigerons-nous de tous ceux qui voudraient te suivre de renoncer à tous leurs biens terrestres ? » Jésus dit : « Non, Pierre, mais seulement de ceux qui voudraient devenir apôtres et vivre avec moi comme vous, en formant une seule famille. Mais le Père exige que l’affection de ses enfants soit pure et indivise. Toute chose ou personne qui s’interpose entre vous et l’amour des vérités du royaume doit être abandonnée. Si la fortune des gens n’envahit pas le domaine de leur âme, elle est sans conséquences dans la vie spirituelle de ceux qui voudraient entrer dans le royaume. » 163:3.4 Pierre dit ensuite : « Mais, Maitre, nous avons tout quitté pour te suivre ; alors que posséderons-nous ? » Jésus s’adressa à l’ensemble des douze et dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque aura renoncé à sa fortune, à son foyer, à sa femme, à ses frères, à ses parents ou à ses enfants, par amour pour moi et pour le royaume des cieux, recevra maintes fois davantage dans ce monde, peut-être accompagné de quelques persécutions ; et, dans le monde à venir, il recevra la vie éternelle. Beaucoup de ceux qui sont les premiers seront les derniers, tandis que les derniers seront souvent les premiers. Le Père traite ses créatures selon leurs besoins et conformément à ses justes lois de considération aimante et miséricordieuse pour le bien-être d’un univers. 163:3.5 « Le royaume des cieux ressemble à un propriétaire, employant beaucoup de main-d’œuvre, qui alla le matin de bonne heure embaucher des ouvriers pour travailler dans son vignoble. Quand il eut convenu avec eux de les payer un denier par jour, il les envoya dans sa vigne. Puis, il sortit vers neuf heures et, voyant d’autres désœuvrés sur la place du marché, il leur dit : ‘Allez aussi travailler dans mon vignoble ; je vous payerai ce qui est juste.’ Et ils allèrent aussitôt travailler. Le propriétaire sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et agit encore de même. Retournant une nouvelle fois vers cinq heures de l’après-midi sur la place du marché, il trouva encore d’autres oisifs et leur demanda : ‘Pourquoi restez-vous ici toute la journée à ne rien faire ?’ Les hommes répondirent : ‘Parce que personne ne nous a embauchés.’ Le propriétaire leur dit : ‘Allez aussi travailler dans mon vignoble, je vous payerai ce qui est juste.’ 163:3.6 « À la tombée de la nuit, le propriétaire du vignoble dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et paye-leur les gages, en commençant par les derniers embauchés et en finissant par les premiers.’ Quand arrivèrent ceux qui avaient été embauchés à cinq heures de l’après-midi, ils reçurent chacun un denier, et tous les autres reçurent le même salaire. Quand les hommes embauchés en début de journée virent le prix payé aux derniers venus, ils s’attendirent à recevoir plus que le salaire convenu. Mais chacun ne reçut qu’un denier comme les autres. Après avoir tous été payés, ils se plaignirent au propriétaire en disant : ‘Les hommes embauchés les derniers n’ont travaillé qu’une heure, et, cependant, tu leur as donné le même salaire qu’à nous, qui avons peiné toute la journée sous le soleil brulant.’ 163:3.7 « Le propriétaire répondit alors : ‘Mes amis, je ne vous porte pas préjudice. Chacun de vous n’a-t-il pas accepté de travailler pour un denier par jour ? Prenez maintenant ce qui vous revient et allez votre chemin, car c’est mon désir de donner aux derniers venus la même somme qu’à vous. N’ai-je pas le droit de disposer comme il me plait de ce qui m’appartient ? Ou bien me reprochez-vous ma générosité parce que je cherche à faire montre de bonté et de miséricorde ?’ » 4. Les adieux aux soixante-dix 163:4.1 Le jour où les soixante-dix partirent pour leur première mission fut un moment émouvant au camp de Magadan. Le matin de bonne heure, dans son dernier entretien avec les soixante-dix, le Maitre insista sur les points suivants : 163:4.2 1. L’évangile du royaume doit être proclamé dans le monde entier, aux Gentils comme aux Juifs. 163:4.3 2. En soignant les malades, abstenez-vous de leur enseigner à espérer des miracles. 163:4.4 3. Proclamez une fraternité spirituelle des fils de Dieu, et non un royaume extérieur de puissance dans ce monde et de gloire matérielle. 163:4.5 4. Évitez de perdre du temps par un excès de visites de politesse et d’autres banalités ; elles pourraient vous empêcher de vous consacrer de tout cœur à la prédication de l’évangile. 163:4.6 5. Si la première maison que vous aurez choisie comme quartier général dans une ville se révèle un foyer méritant, demeurez-y durant tout votre séjour dans cette ville. 163:4.7 6. Expliquez à tous les croyants fidèles que l’heure est maintenant venue de rompre ouvertement avec les chefs religieux des Juifs à Jérusalem. 163:4.8 7. Enseignez que la totalité du devoir des hommes est résumée dans cet unique commandement : Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton mental et de toute ton âme, et aime ton prochain comme toi-même. 5. Le transfert du camp à Pella 163:5.1 Jésus et les douze se préparèrent maintenant à établir leur dernier quartier général en Pérée, près de Pella, où le Maitre avait été baptisé dans le Jourdain. 163:5.2 Le dimanche 18 décembre, David, avec l’aide de son corps de messagers, chargea, sur des bêtes de somme, le matériel de camp alors emmagasiné dans la maison de son père, matériel avec lequel il avait précédemment organisé le camp de Bethsaïde près du lac et fit pour un temps ses adieux à Bethsaïde. Il descendit le long de la rive du lac et du Jourdain jusqu’à un point situé à environ un kilomètre au nord du camp apostolique. En moins d’une semaine, il fut prêt à offrir l’hospitalité à près de quinze-cents pèlerins visiteurs. Le camp apostolique pouvait recevoir environ cinq-cents personnes. 6. Le retour des soixante-dix 163:6.1 Le vendredi 30 décembre, tandis que Jésus s’était éloigné dans les collines voisines avec Pierre, Jacques et Jean, les soixante-dix messagers arrivaient, deux par deux, au quartier général de Pella, accompagnés par de nombreux croyants. Vers cinq heures de l’après-midi, lorsque Jésus revint au camp, tous les soixante-dix étaient réunis à l’endroit où il enseignait. Le repas du soir fut retardé de plus d’une heure, pendant laquelle ces enthousiastes de l’évangile du royaume racontèrent leurs expériences. Enfin, Jésus pouvait voir des hommes allant répandre la bonne nouvelle en dehors de sa présence personnelle. Le Maitre savait désormais qu’il pouvait quitter ce monde sans porter un trop grave préjudice aux progrès du royaume. 163:6.3 Ce fut à ce moment, juste avant de participer au repas du soir, que Jésus éprouva l’un des rares moments d’extase émotionnelle dont ses disciples aient eu l’occasion d’être témoins. Il dit : « Je te remercie, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que l’esprit ait révélé ces gloires spirituelles à ces enfants du royaume, alors que ce merveilleux évangile a été caché aux sages et aux bien-pensants. Oui, mon Père, tu as dû avoir plaisir à faire cela, et je me réjouis de savoir que la bonne nouvelle se répandra dans le monde entier, même après mon retour auprès de toi, quand je me serai remis à l’œuvre que tu m’as donnée à accomplir. Je suis fortement ému quand je réalise que tu es sur le point de remettre toute autorité entre mes mains, que toi seul, tu sais réellement qui je suis et que, moi seul, je te connais réellement ainsi que ceux à qui je t’ai révélé. Quand j’aurai achevé cette révélation à mes frères dans la chair, je la poursuivrai auprès de tes créatures célestes. » 163:6.4 Après avoir ainsi parlé au Père, Jésus se tourna vers ses apôtres et ses ministres pour s’adresser à eux : « Bénis soient les yeux qui voient et les oreilles qui entendent ces choses. Laissez-moi vous dire que bien des prophètes et bien des grands hommes des âges écoulés ont désiré contempler les choses que vous apercevez maintenant, mais cela ne leur fut pas accordé. Bien des générations futures d’enfants de lumière, quand elles en entendront parler, vous envieront, vous, qui les avez vues et entendues. » 163:6.6 Le lendemain étant un jour de sabbat, Jésus réunit les soixante-dix à part et leur dit : 163:6.7 « Vous avez entrepris la grande œuvre d’enseigner à l’homme mortel qu’il est un fils de Dieu. Je vous ai montré le chemin ; partez accomplir votre devoir et ne vous lassez pas de bien faire. À vous et à tous ceux qui suivront vos traces au long des âges, laissez-moi dire que je me tiens toujours auprès de vous. Mon appel et invitation est, et sera toujours, venez à moi vous tous qui peinez et qui êtes lourdement chargés, venez à moi et je vous donnerai le repos. Acceptez mon joug et écoutez-moi, car je suis vrai et loyal, et vous trouverez auprès de moi le repos spirituel pour vos âmes. » 7. Préparatifs pour la dernière mission 163:7.1 Les quelques jours qui suivirent furent très animés au camp de Pella ; on y acheva les préparatifs pour la mission en Pérée. Jésus et ses associés allaient entreprendre leur dernière mission, la tournée de trois mois dans toute la Pérée, qui ne se termina qu’au moment de l’entrée du Maitre à Jérusalem. 163:7.2 Jésus n’avait plus besoin d’aller au loin pour enseigner les gens. Ils venaient maintenant vers lui chaque semaine en nombre croissant, non seulement de toutes les parties de la Palestine, mais aussi de tout l’empire romain et du Proche-Orient. Le Maitre participa avec les soixante-dix à la mission en Pérée, mais il passa une bonne partie de son temps au camp de Pella, enseignant la foule et instruisant les douze apôtres. Durant tout ce trimestre, dix apôtres au moins restèrent auprès de Jésus. 163:7.3 Les femmes du corps évangélique se préparèrent également à partir deux par deux en même temps que les soixante-dix pour évangéliser dans les principales villes de Pérée. Le groupe originel de douze femmes avait récemment entrainé un groupe plus nombreux de cinquante autres femmes en leur apprenant la manière de visiter les foyers et l’art de soigner les malades et les affligés. Perpétua, l’épouse de Simon Pierre, devint membre de cette nouvelle division du groupe féminin et se vit confier la direction du travail amplifié des femmes, sous les ordres d’Abner. Fascicule 164. La fête de la Dédicace 164:0.1 Pendant que l’on installait le camp de Pella, Jésus, se faisant accompagner de Nathanael et Thomas, se rendit secrètement à Jérusalem pour assister à la fête de la Dédicace. Les deux apôtres ne se rendirent compte que leur Maitre allait à Jérusalem qu’après avoir traversé le Jourdain au gué de Béthanie. Dès qu’ils perçurent son intention réelle d’assister à la fête de la Dédicace, ils lui firent les reproches les plus sérieux et s’efforcèrent de l’en dissuader en employant tous les arguments possibles, mais leurs efforts furent vains. Jésus était décidé à se rendre à Jérusalem. À toutes leurs supplications et à tous leurs avertissements insistant sur la folie et le danger de se mettre à la merci du sanhédrin, il se bornait à répondre : « Je voudrais donner, à ces éducateurs d’Israël, une nouvelle chance de voir la lumière avant que mon heure ne soit venue. » 164:0.2 Ils poursuivirent leur route vers Jérusalem, les deux apôtres continuant à exprimer leurs sentiments de crainte et à formuler leurs doutes sur la sagesse de cette entreprise apparemment présomptueuse. Ils atteignirent Jéricho vers quatre heures et demie et se préparèrent à y loger pour la nuit. 1. L’histoire du bon samaritain 164:1.1 Ce soir-là, une nombreuse compagnie se réunit autour de Jésus et des deux apôtres pour poser des questions. Les apôtres répondirent à beaucoup d’entre elles, tandis que d’autres furent traitées par le Maitre. Au cours de la soirée, un légiste chercha à empêtrer Jésus dans une discussion compromettante en disant : « Maitre, je voudrais te demander exactement ce que je dois faire pour hériter de la vie éternelle ? » Jésus répondit : « Qu’est-il écrit dans la Loi et dans les Prophètes ; comment lis-tu les Écritures ? » Connaissant à la fois les enseignements de Jésus et ceux des pharisiens, le légiste répondit : « D’aimer le Seigneur Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son mental et de toute sa force, et son prochain comme soi-même. » Jésus dit : « Tu as bien répondu ; si tu le fais réellement, cela te conduira à la vie éternelle. » 164:1.2 Mais le légiste n’était pas entièrement sincère en posant cette question. Désireux de se justifier, et espérant aussi embarrasser Jésus, il se rapprocha un peu plus du Maitre et s’aventura à poser une nouvelle question : « Maitre, je voudrais que tu me dises qui précisément est mon prochain ? ». Le légiste posait cette question dans l’espoir de prendre Jésus au piège afin qu’il fasse une déclaration contrevenant à la loi juive qui définissait le prochain comme « enfant de votre propre peuple ». Les Juifs considéraient tous les autres comme des « chiens païens ». Connaissant quelque peu les enseignements de Jésus, le légiste savait bien que le Maitre pensait différemment ; il espérait donc l’inciter à dire quelque chose qui pourrait être interprété comme une attaque contre la loi sacrée. 164:1.3 Mais Jésus discernait les mobiles du légiste ; au lieu de tomber dans le piège, il raconta, à ses auditeurs, une histoire susceptible d’être pleinement appréciée par n’importe quel auditoire de Jéricho. Jésus dit : « Un homme descendant de Jérusalem à Jéricho tomba aux mains d’une bande de cruels brigands qui le volèrent, le dépouillèrent, le rouèrent de coups et le laissèrent à moitié mort en partant. Par hasard, un prêtre suivait la même route et arriva, peu après, à l’endroit où gisait le blessé ; voyant son état lamentable, il passa de l’autre côté de la route sans s’arrêter. Un lévite qui suivait aussi ce chemin passa également de l’autre côté de la route après avoir vu l’homme. À ce moment, un Samaritain descendant à Jéricho croisa le blessé et vit qu’il avait été dévalisé et malmené. Ému de compassion, il s’approcha de lui, pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin, installa l’homme sur sa propre monture, l’amena ici, à l’auberge, et prit soin de lui. Le lendemain matin, tirant quelque argent, il le donna à l’aubergiste en disant : ‘Soigne bien mon ami et, si les frais sont plus élevés, je te les rembourserai à mon retour.’ Maintenant, permets-moi de te demander lequel des trois passants était le prochain de l’homme tombé aux mains des voleurs ? » Quand le légiste perçut qu’il était tombé dans son propre piège, il répondit : « C’est celui qui lui a témoigné de la miséricorde. » Et Jésus dit : « Va et fais de même. » 164:1.4 Lorsque le légiste répondit : « C’est celui qui lui a témoigné de la miséricorde », c’était pour éviter même de prononcer le nom abhorré de Samaritain. À la question : « Qui est mon prochain ? », le légiste fut contraint de donner la réponse que Jésus souhaitait, alors que, si Jésus l’avait donnée lui-même, cela l’aurait impliqué directement dans une inculpation d’hérésie. Non seulement Jésus confondit le légiste malhonnête, mais encore il raconta à ses auditeurs une histoire qui était à la fois une magnifique recommandation à tous ses disciples et un accablant reproche à tous les Juifs sur leur attitude envers les Samaritains. Et cette histoire a continué d’encourager l’amour fraternel parmi tous les croyants ultérieurs à l’évangile de Jésus. 3. La guérison du mendiant aveugle 164:3.1 Le lendemain matin, Jésus et les deux apôtres allèrent chez Marthe à Béthanie pour prendre leur déjeuner, puis se rendirent immédiatement à Jérusalem. Ce matin de sabbat, tandis que les trois hommes approchaient du temple, ils rencontrèrent un mendiant bien connu, né aveugle, qui était assis à sa place habituelle. Jésus s’arrêta et, tandis qu’il regardait ce mendiant aveugle-né, une idée lui vint à l’esprit sur la manière d’attirer de nouveau, sur sa mission terrestre, l’attention du sanhédrin, des autres dirigeants juifs et des éducateurs religieux. 164:3.2 Tandis que le Maitre se tenait devant l’aveugle, absorbé dans de profondes pensées, Nathanael réfléchit à la cause possible de la cécité de l’homme et demanda : « Maitre pour que cet homme soit né aveugle, qui donc a péché, l’homme lui-même ou ses parents ? » 164:3.3 Les rabbins enseignaient que tous les cas de cécité de naissance étaient causés par le péché. 164:3.7 Jésus décida d’employer ce mendiant dans ses plans pour l’œuvre de la journée, mais, avant de faire quelque chose pour l’aveugle, dont le nom était Josias, il commença par répondre à la question de Nathanael. Le Maitre dit : « Ni cet homme ni ses parents n’ont eu besoin de pécher pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. La cécité lui est venue au cours naturel des évènements. Pendant qu’il fait jour, il nous faut maintenant faire les œuvres de Celui qui m’a envoyé, car la nuit va certainement venir, et il sera alors impossible de réaliser l’oeuvre que nous allons accomplir. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde, mais, dans peu de temps, je ne serai plus avec vous. » 164:3.8 Quand Jésus eut parlé, il s’adressa à Nathanael et à Thomas, et dit : « Créons la vue de cet aveugle en ce jour de sabbat, afin que les scribes et les pharisiens trouvent pleinement l’occasion qu’ils cherchent d’accuser le Fils de l’Homme. » Jésus avait constamment parlé de manière que le mendiant puisse l’entendre. Il se pencha ensuite pour cracher sur le sol et mélangea de l’argile au crachat, puis il alla vers Josias et mit l’argile sur ses yeux aveugles en disant : « Mon fils, va laver cet argile dans la piscine de Siloé, et tu recevras immédiatement ta vue. » Et, lorsque Josias se fut ainsi lavé dans la piscine de Siloé, il retourna vers ses amis et sa famille en voyant. 164:3.9 Ayant toujours mendié, il ne savait rien faire d’autre ; donc, lorsque la première excitation due à la création de sa vue fut calmée, il revint à la place habituelle où il sollicitait les aumônes. Quand ses amis, ses voisins et tous ceux qui l’avaient connu précédemment remarquèrent qu’il pouvait voir, ils dirent tous : « Celui-ci n’est-il pas Josias, le mendiant aveugle ? » Certains penchaient pour l’affirmative, tandis que d’autres disaient : « Non, c’est quelqu’un qui lui ressemble, mais cet homme peut voir. » Lorsqu’ils interrogèrent Josias lui-même, il répondit : « C’est moi. » 164:3.10 Quand ils commencèrent à lui demander comment il était devenu capable de voir, il répondit : « Un homme nommé Jésus a passé par ici et, tout en parlant de moi avec ses amis, il a mélangé de l’argile avec un crachat, oint mes yeux et m’a prescrit d’aller me laver dans la piscine de Siloé. J’ai fait ce que cet homme m’a dit, et aussitôt j’ai reçu ma vue. Cela s’est passé il y a quelques heures seulement, et je ne connais pas encore la signification de beaucoup de choses que je vois. » Et, lorsque les gens qui s’étaient attroupés autour de lui demandèrent où l’on pouvait trouver l’homme étrange qui l’avait guéri, Josias put seulement répondre qu’il n’en savait rien. 164:3.16 En donnant la vue à cet homme par une opération miraculeuse, ce matin de sabbat et à Jérusalem près du temple, Jésus avait pour but essentiel de lancer ouvertement un défi au sanhédrin et à tous les éducateurs, et chefs religieux juifs. Ce fut sa manière de proclamer une franche rupture avec les pharisiens. 4. Josias devant le Sanhédrin 164:4.1 Au milieu de l’après-midi, la guérison de Josias avait soulevé de telles controverses autour du temple que les chefs du sanhédrin décidèrent de convoquer le conseil à son lieu habituel de réunion dans le temple. Ils le firent en violant une règle établie qui interdisait les réunions du sanhédrin les jours de sabbat. Jésus savait que la violation du sabbat serait l’une des principales accusations portées contre lui au moment de l’épreuve finale. Il désirait comparaitre devant le sanhédrin sous l’inculpation d’avoir guéri un aveugle le jour du sabbat au moment même où la haute cour juive, violant directement elle-même les règles qu’elle s’était imposées, siégerait pour juger cet acte de miséricorde en délibérant sur la question le jour du sabbat. 164:4.2 Mais, sous l’empire de la peur, les sanhédristes ne firent pas comparaitre Jésus. Au lieu de cela, ils firent aussitôt chercher Josias. Après un interrogatoire préliminaire, le porte-parole du sanhédrin (dont une cinquantaine de membres étaient présents) ordonna à Josias de raconter ce qui lui était arrivé. Il répondit aux questions des pharisiens en disant : « Cet homme est venu par là, il a mis de l’argile sur mes yeux et m’a dit d’aller me laver à Siloé, et maintenant je vois. » 164:4.3 Après avoir fait un long discours, l’un des pharisiens âgés dit : « Cet homme ne peut venir de Dieu. Vous voyez bien qu’il n’observe pas le sabbat. Il viole la loi, d’abord en façonnant l’argile, et ensuite en envoyant ce mendiant se laver à Siloé le jour du sabbat. Un tel homme ne peut être un maitre envoyé par Dieu. » 164:4.4 Alors, l’un des pharisiens plus jeunes, qui croyait secrètement en Jésus dit : « Si cet homme n’est pas envoyé par Dieu, comment peut-il faire ces choses ? Nous savons qu’un pécheur ordinaire ne peut opérer de tels miracles. Nous connaissons tous ce mendiant et nous savons qu’il est né aveugle ; or, maintenant il voit. Allez-vous encore dire que ce prophète accomplit tous ces prodiges par le pouvoir du prince des démons ? » Et chaque fois qu’un pharisien se levait pour accuser et dénoncer Jésus, il s’en levait un autre pour l’empêtrer dans des questions embarrassantes, de sorte qu’une sérieuse scission s’éleva entre eux. Le président vit où le débat allait les entrainer. Pour apaiser la discussion, il se prépara à poser de nouvelles questions à l’intéressé. Se tournant vers Josias, il dit : « Qu’as-tu à dire de cet homme, de ce Jésus, dont tu prétends qu’il t’a ouvert les yeux ? » Josias répondit : « Je crois qu’il est un prophète. » 164:4.5 Les dirigeants furent très troublés et, faute de savoir que faire, ils envoyèrent chercher les parents de Josias pour apprendre d’eux si leur fils était réellement né aveugle. Ils répugnaient à croire que le mendiant avait été guéri. 164:4.6 On savait bien, à Jérusalem, que non seulement l’entrée de toutes les synagogues était interdite à Jésus, mais aussi que tous ceux qui croyaient à son enseignement étaient rejetés de la synagogue, excommuniés de la congrégation d’Israël. Cela signifiait qu’ils étaient privés de tous leurs droits et privilèges dans tout le monde juif, sauf du droit d’acheter le nécessaire pour vivre. 164:4.7 Les parents de Josias étaient de pauvres âmes apeurées. Lors de leur comparution devant l’auguste sanhédrin, ils craignirent donc de parler librement. Le porte-parole de la cour leur dit : « Celui-ci est-il votre fils ? Avons-nous raison de comprendre qu’il est né aveugle ? Si c’est vrai, comment se fait-il qu’il puisse maintenant voir ? » Alors le père de Josias, appuyé par la mère, répondit : « Nous savons qu’il est notre fils et qu’il est né aveugle. Quant à la manière dont il s’est mis à voir et à la personne qui lui a ouvert les yeux, nous ne savons rien. Demandez-le-lui ; il est majeur. Qu’il parle pour lui-même. » 164:4.8 Les sanhédristes firent alors comparaitre Josias, une seconde fois, devant eux. Ils ne se tiraient pas bien d’affaire avec leur projet de faire un procès dans les formes, et certains d’entre eux commençaient à se sentir mal à l’aise en agissant ainsi un jour de sabbat. En conséquence, lorsqu’ils eurent rappelé Josias, ils essayèrent de le prendre au piège par une autre méthode d’attaque. Le délégué de la cour demanda à l’ex-aveugle : « Pourquoi ne rends-tu pas gloire à Dieu pour cela ? Pourquoi ne nous dis-tu pas toute la vérité sur ce qui est arrivé ? Nous savons tous que cet homme est un pécheur. Pourquoi refuses-tu de discerner la vérité ? Tu sais que, toi et cet homme, vous êtes tous deux inculpés d’avoir violé le sabbat. Ne veux-tu pas expier ton péché en reconnaissant que c’est Dieu qui t’a guéri, si tu prétends toujours que tes yeux ont été ouverts aujourd’hui ? » 164:4.9 Mais Josias n’était ni sot ni dépourvu d’humour ; il répondit donc au délégué de la cour : « Je ne sais pas si cet homme est un pécheur ; mais il y a une chose que je sais – c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. » Faute de pouvoir prendre Josias au piège, ils continuèrent à l’interroger et lui demandèrent : « De quelle manière exacte t’a-t-il ouvert les yeux ? Que t’a-t-il réellement fait ? Que t’a-t-il dit ? T’a-t-il demandé de croire en lui ? » 164:4.10 Josias répliqua avec un peu d’impatience : « Je vous ai dit exactement comment tout s’est passé. Si vous n’avez pas cru mon témoignage, pourquoi voulez-vous l’entendre de nouveau ? Voudriez-vous aussi par hasard devenir ses disciples ? » Lorsque Josias eut ainsi parlé, la réunion du sanhédrin prit fin dans le désordre et presque dans la violence, car les chefs se précipitèrent sur Josias en s’écriant avec colère : « Tu peux parler d’être disciple de cet homme, mais nous, nous sommes disciples de Moïse, et nous enseignons les lois de Dieu. Nous savons que Dieu a parlé par Moïse, mais, quant à ce Jésus, nous ne savons d’où il vient. » 164:4.11 Alors Josias monta sur un siège et cria à tue-tête à tous ceux qui pouvaient l’entendre : « Écoutez, vous, qui vous prétendez les éducateurs de tout Israël ; je vous déclare qu’il y a dans tout ceci une grande merveille, puisque vous confessez ne pas savoir d’où vient cet homme, et que cependant vous savez avec certitude, par les témoignages entendus, qu’il m’a ouvert les yeux. Nous savons tous que Dieu n’accomplit pas de telles œuvres pour les impies. Dieu ne fait une chose pareille qu’à la demande d’un sincère adorateur – pour un saint et pour un juste. Vous savez que depuis le commencement du monde, on n’a jamais entendu parler d’ouvrir les yeux d’un aveugle-né. Donc, regardez-moi tous et rendez-vous compte de ce qui a été fait aujourd’hui à Jérusalem ! Je vous le dis, si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait faire cela. » Les sanhédristes partirent en colère et dans la confusion en lui criant : « Tu es entièrement né dans le péché et tu prétends maintenant nous enseigner ? Peut-être n’es-tu pas réellement né aveugle et, même si tes yeux ont été ouverts le jour du sabbat, ce fut grâce au pouvoir du prince des démons. » Et ils allèrent aussitôt à la synagogue pour en exclure Josias. 5. Les enseignements sous le porche de Salomon 164:5.1 Durant tout le temps où, en violation du sabbat, cette session du sanhédrin se déroulait dans l’une des salles du temple, Jésus se promenait à proximité et enseignait le peuple sous le porche de Salomon. Il espérait qu’il serait convoqué devant le sanhédrin et pourrait lui annoncer la bonne nouvelle de la liberté et de la joie de la filiation divine dans le royaume de Dieu. Mais les sanhédristes avaient peur de l’envoyer chercher. Ils étaient toujours déconcertés par les soudaines apparitions en public de Jésus à Jérusalem. 164:5.2 On était au milieu de l’hiver à Jérusalem, et les gens cherchaient à s’abriter partiellement sous le Porche de Salomon. Tandis que Jésus s’y attardait, les foules lui posèrent un grand nombre de questions, et il les enseigna pendant plus de deux heures. Quelques éducateurs juifs cherchèrent à le prendre au piège en lui demandant publiquement : « Combien de temps nous tiendras-tu en suspens ? Si tu es le Messie, pourquoi ne nous le dis-tu pas franchement ? » Jésus dit : « Je vous ai maintes fois parlé de moi-même et de mon Père, mais vous n’avez pas voulu me croire. Ne voyez-vous pas que les œuvres que j’accomplis au nom de mon Père témoignent pour moi ? Mais beaucoup d’entre vous ne croient pas, parce que vous n’appartenez pas à mon troupeau. Seuls sont attirés par l’instructeur de la vérité ceux qui ont faim de vérité et soif de droiture. Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Et, à tous ceux qui suivent mon enseignement, je donne la vie éternelle ; ils ne périront jamais et nul ne les arrachera de mes mains. Mon Père, qui m’a donné ces enfants, est plus grand que tous, de sorte que nul ne peut les arracher des mains de mon Père. Le Père et moi, nous sommes un. » Quelques Juifs incroyants se précipitèrent vers un endroit où l’on bâtissait une aile du temple pour ramasser des pierres et lapider Jésus, mais les croyants les en empêchèrent. 164:5.3 Jésus poursuivit son enseignement : « Je vous ai montré beaucoup d’œuvres du Père accomplies par amour et, maintenant je vous demande pour laquelle de ces bonnes œuvres vous songez à me lapider ? » L’un des pharisiens répondit : « Nous ne voulons te lapider pour aucune de tes bonnes œuvres, mais à cause de tes blasphèmes, car, étant un homme, tu oses t’égaler à Dieu. » Et Jésus répondit : « Vous accusez le Fils de l’Homme de blasphème parce que vous avez refusé de me croire quand je vous ai déclaré que j’ai été envoyé par Dieu. Si je n’accomplis pas les œuvres de Dieu, ne me croyez pas, mais si j’accomplis les œuvres de Dieu, même si vous ne croyez pas en moi, je pensais que vous croiriez aux œuvres. Afin que vous soyez certains de ce que je proclame, j’affirme de nouveau que le Père est en moi et que je suis dans le Père ; de même que le Père habite en moi, j’habiterai en chacun de ceux qui croient à cet évangile. » En entendant ces paroles, beaucoup d’auditeurs allèrent en hâte chercher des pierres pour le lapider, mais il sortit de l’enceinte du temple. Il retrouva Nathanael et Thomas qui avaient assisté à la session du sanhédrin, et attendit avec eux, près du temple, que Josias sortît de la salle du conseil. 164:5.4 Jésus et les deux apôtres n’allèrent chercher Josias chez lui qu’après avoir appris son exclusion de la synagogue. En arrivant à la maison de Josias, Thomas l’appela dans la cour et Jésus lui dit : « Josias, crois-tu au Fils de Dieu ? » Et Josias répondit : « Dis-moi qui il est pour que je puisse croire en lui. » Jésus dit : « Tu l’as vu et entendu, c’est celui qui te parle actuellement. » Et Josias dit : « Seigneur, je crois. » Puis, tombant à genoux, il l’adora. 164:5.5 Quand Josias apprit qu’il avait été exclu de la synagogue, il fut d’abord très déprimé, mais ensuite très encouragé lorsque Jésus lui prescrivit de se préparer immédiatement à l’accompagner au camp de Pella. 164:5.6 Josias fut l’un de ceux qui portèrent des fruits parmi les bénéficiaires du ministère miraculeux du Maitre, car il devint, pour le reste de la vie, un prédicateur de l’évangile du royaume. Fascicule 165. La mission en Pérée commence 165:0.2 Durant toute cette tournée de Pérée, le corps évangélique féminin, qui comptait maintenant soixante-deux membres, prit en charge la majeure partie des soins aux malades. 165:0.4 Durant cette période, Jésus partagea son temps entre le camp de Pella et des déplacements avec les douze pour assister les soixante-dix dans les diverses villes où ils enseignaient et prêchaient. Selon les instructions d’Abner, les soixante-dix baptisèrent tous les croyants, bien que Jésus ne les eût pas chargés de le faire. 1. Au camp de Pella 165:1.1 Au milieu de janvier, plus de douze-cents personnes étaient rassemblées à Pella. Quand Jésus résidait au camp, il enseignait cette foule au moins une fois par jour ; il parlait généralement à neuf heures du matin lorsqu’il n’en était pas empêché par la pluie. Pierre et les autres apôtres enseignaient tous les après-midis. 165:1.3 Jésus et les douze apôtres consacrèrent beaucoup de temps à la multitude assemblée au camp de Pella. Les douze ne s’occupèrent que peu ou pas du tout du travail extérieur au camp ; ils se bornèrent à s’absenter de temps en temps avec Jésus pour rendre visite aux associés d’Abner. 2. Le sermon sur le bon berger 165:2.1 Une compagnie de plus de trois-cents habitants de Jérusalem, pharisiens et autres, suivit Jésus au nord de Pella. Ce fut en présence de ces éducateurs et dirigeants juifs, ainsi que des douze apôtres, que Jésus prêcha son sermon sur le « bon berger ». Après avoir discuté familièrement pendant une demi-heure, Jésus, s’adressant à un groupe d’environ cent personnes, dit : 165:2.2 « J’ai bien des choses à vous dire ce soir. Vu que beaucoup d’entre vous sont mes disciples, et quelques autres mes ennemis acharnés, je présenterai mon enseignement sous la forme d’une parabole. Ainsi, chacun de vous pourra prendre pour lui ce que son cœur accueillera. 165:2.3 « Ce soir, il y a devant moi des hommes disposés à mourir pour moi et pour l’évangile du royaume ; plusieurs d’entre eux se sacrifieront ainsi dans les années à venir. Par ailleurs, il y en a d’autres, parmi vous, qui sont esclaves de la tradition ; ils m’ont suivi depuis Jérusalem et, sous l’égide de leurs chefs, qui vivent dans les ténèbres et les illusions, ils cherchent à faire mourir le Fils de l’Homme. La vie incarnée que je vis actuellement jugera les deux catégories, les vrais bergers et les faux bergers. Si les faux bergers étaient aveugles, ils ne seraient pas coupables de péché, mais vous prétendez voir ; vous vous présentez comme des éducateurs en Israël ; c’est pourquoi votre péché reste attaché à vous. 165:2.4 « À l’époque du danger, le vrai berger rassemble son troupeau au bercail pour la nuit. Au lever du jour, il entre au bercail par la porte et, quand il appelle, les brebis connaissent sa voix. Tout berger qui pénètre dans le bercail autrement que par la porte est un voleur et un brigand. Le vrai berger entre au bercail après que le gardien lui a ouvert la porte, et ses brebis, connaissant sa voix, sortent à son appel ; une fois que les brebis qui lui appartiennent sont rassemblées à la sortie, le bon berger les précède ; il montre le chemin, et les brebis le suivent. Elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix ; elles refuseront de suivre un étranger. Elles fuiront l’étranger parce qu’elles ne connaissent pas sa voix. La foule assemblée ici autour de nous ressemble à des brebis sans berger, mais, quand nous lui parlons, elle connait la voix du berger et nous suit ; tout au moins ceux qui ont faim de vérité et soif de droiture nous suivent. Quelques-uns d’entre vous n’appartiennent pas à mon bercail ; vous ne connaissez pas ma voix et vous ne me suivez pas. Parce que vous êtes de faux bergers, les brebis ne connaissent pas votre voix et ne veulent pas vous suivre. » 165:2.5 Lorsque Jésus eut conté cette parabole, nul ne lui posa de questions. Après un moment, il reprit la parole et poursuivit en analysant la parabole : 165:2.6 « Vous, qui voudriez être les bergers auxiliaires des troupeaux de mon Père, il vous faut non seulement être des chefs de valeur, mais aussi alimenter le troupeau avec de la bonne nourriture. Vous n’êtes de bons bergers qu’à condition de conduire vos troupeaux dans de verts pâturages et auprès d’eaux tranquilles. 165:2.7 « Et maintenant, de crainte que certains d’entre vous ne comprennent trop facilement cette parabole, je déclare que je suis la porte du bercail du Père, et en même temps le vrai berger des troupeaux de mon Père. Tout berger qui cherche à entrer sans moi au bercail n’y parviendra pas, et les brebis n’écouteront pas sa voix. Avec mes compagnons de service, je suis la porte. Toute âme qui aborde la voie éternelle par les moyens que j’ai créés et ordonnés sera sauvée et pourra poursuivre sa route jusqu’aux éternels pâturages du Paradis. 165:2.8 « Mais je suis aussi le bon berger qui va jusqu’à offrir sa vie pour ses brebis. Un voleur ne pénètre par effraction dans le bercail que pour voler, tuer et détruire, mais, moi, je suis venu pour que vous puissiez tous avoir la vie, et l’avoir plus abondamment. Quand le danger surgit, le mercenaire s’enfuit et laisse les brebis être dispersées et détruites ; mais le vrai berger ne fuit pas à l’arrivée du loup ; il protège son troupeau et, si nécessaire, il donne sa vie pour ses brebis. En vérité, en vérité, je vous le dis à tous, amis et ennemis, je suis le vrai berger. Je connais les miens et les miens me connaissent. Je ne fuirai pas en face du danger. Je terminerai mon service en parachevant la volonté de mon Père, et je n’abandonnerai pas le troupeau que le Père a confié à ma garde. 165:2.9 « Toutefois, j’ai bien d’autres brebis qui n’appartiennent pas à ce bercail, et mes paroles ne s’appliquent pas uniquement à ce monde. Ces autres brebis entendent et connaissent également ma voix, et j’ai promis à mon Père qu’elles seraient toutes réunies en un seul bercail, en une seule fraternité des fils de Dieu. Alors, vous connaitrez tous la voix du seul et vrai berger, et vous reconnaitrez tous la paternité de Dieu. 165:2.10 « Vous connaitrez ainsi pourquoi le Père m’aime et a remis tous les troupeaux de ce domaine entre mes mains pour que je les garde ; c’est parce que le Père sait que je ne chancellerai pas dans la protection du bercail, que je ne déserterai pas mes brebis et que, si c’était nécessaire, je n’hésiterais pas à donner ma vie au service de ses multiples troupeaux. Mais, prenez garde, si j’abandonne ma vie, je la reprendrai. Nul homme et nulle autre créature ne peuvent m’enlever la vie. J’ai le droit et le pouvoir de la donner, et j’ai le même pouvoir et le même droit de la reprendre. Vous ne pouvez comprendre cela, mais j’ai reçu cette autorité de mon Père avant même que ce monde ne fût. » 165:2.12 Le lendemain matin, la moitié environ de ces éducateurs juifs confessaient leur croyance en Jésus, tandis que les autres retournaient consternés chez eux, à Jérusalem. 3. Le sermon de sabbat à Pella 165:3.1 Le samedi 28 janvier, Jésus prêcha le mémorable sermon sur « La confiance et l’état de préparation spirituelle ». Après des remarques préliminaires de Simon Pierre, le Maitre dit : 165:3.2 « Ce que j’ai maintes fois dit à mes apôtres et à mes disciples, je le proclame maintenant à cette foule : Méfiez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie, née des préjugés et nourrie des servitudes de la tradition. Cependant, beaucoup de pharisiens sont honnêtes dans leur cœur, et certains, ici présents, comptent parmi mes disciples. Bientôt, vous comprendrez tous mon enseignement, car il n’y a rien de secret qui ne doive être révélé. Ce qui vous est maintenant caché sera entièrement dévoilé quand le Fils de l’Homme aura parachevé sur terre sa mission en incarnation. 165:3.3 « Bientôt, très bientôt, les choses que nos ennemis projettent maintenant dans le secret et dans l’obscurité seront amenées à la lumière et proclamées sur tous les toits. Mais je vous le dis, mes amis, n’ayez pas peur d’eux quand ils chercheront à détruire le Fils de l’Homme. Ne craignez pas ceux qui sont peut-être capables de tuer le corps, mais ensuite n’ont plus aucun pouvoir sur vous. Je vous adjure de ne craindre personne, ni dans le ciel ni sur terre, mais de vous réjouir dans la connaissance de Celui qui a pouvoir de vous libérer de toute injustice et de vous présenter irréprochables devant le tribunal d’un univers. 165:3.4 « Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux deniers ? Et cependant, quand ces oiseaux volettent à la recherche de leur subsistance, aucun d’eux n’existe à l’insu du Père, source de toute vie. Pour les gardiens séraphiques, les cheveux même de votre tête sont comptés. Si tout cela est vrai, pourquoi devriez-vous vivre dans la crainte de nombreuses vétilles qui émaillent votre vie quotidienne ? Je vous le dis : ne craignez pas, vous valez bien plus que beaucoup de passereaux. 165:3.5 « Tous ceux d’entre vous qui ont eu le courage de confesser, devant les hommes, leur foi en mon évangile, je les reconnaitrai bientôt devant les anges des cieux. Mais quiconque aura sciemment nié, devant les hommes, la vérité de mes enseignements sera renié par le gardien de sa destinée jusque devant les anges des cieux. 165:3.6 « Dites ce que vous voulez sur le Fils de l’Homme ; cela vous sera pardonné. Mais quiconque a la présomption de blasphémer contre Dieu ne trouvera guère de pardon. Quand les hommes s’égarent au point d’attribuer sciemment les actes de Dieu aux forces du mal, ces rebelles délibérés n’ont guère l’intention de rechercher le pardon de leurs péchés. 165:3.7 « Si nos ennemis vous font comparaitre devant les chefs des synagogues et devant d’autres hautes autorités, ne vous préoccupez pas de ce qu’il faudrait dire et ne vous inquiétez pas de la manière de répondre à leurs questions, car l’esprit qui habite en vous vous enseignera certainement sur l’heure ce qu’il faut dire en honneur de l’évangile du royaume. 165:3.8 « Combien de temps vous attarderez-vous dans la vallée de la décision ? Pourquoi vous arrêtez-vous entre deux opinions ? Pourquoi un Juif ou un Gentil hésiterait-il à accepter la bonne nouvelle qu’il est un fils du Dieu éternel ? Combien de temps nous faudra-t-il pour vous persuader d’entrer joyeusement dans votre héritage spirituel ? Je suis venu dans ce monde pour vous révéler le Père et vous conduire au Père. J’ai exécuté la première partie de ce programme, mais je n’ai pas le droit d’accomplir la seconde sans votre consentement ; le Père n’oblige jamais personne à entrer dans le royaume. L’invitation a toujours été et restera toujours la même : si quelqu’un veut entrer, qu’il vienne et partage librement l’eau de la vie. » 4. Le partage de l’héritage 165:4.1 Tandis que les apôtres baptisaient les croyants, le Maitre parla à ceux qui étaient demeurés près de lui ; et un certain jeune homme lui dit : « Maitre, mon père est mort en laissant de grands biens à mon frère et à moi, mais mon frère refuse de me donner ma part. Voudrais-tu lui demander de partager l’héritage avec moi ? » Jésus fut quelque peu indigné de voir ce jeune matérialiste amener la discussion sur une pareille question d’affaires, mais il saisit l’occasion pour communiquer de nouvelles instructions. Jésus dit : « Homme, qui m’a chargé de faire vos partages ? D’où as-tu tiré l’idée que je m’occupe des affaires matérielles de ce monde ? » Puis, se tournant vers tous ceux qui l’entouraient, il dit : « Faites attention, et gardez-vous de la convoitise ; la vie d’un homme ne consiste pas dans l’abondance des biens qu’il possède. Le pouvoir de la fortune n’apporte pas le bonheur, et la joie ne provient pas des richesses. La fortune, par elle-même, n’est pas une malédiction, mais l’amour des richesses conduit bien souvent à se consacrer tellement aux choses de ce monde que l’âme devient aveugle aux attraits magnifiques des réalités spirituelles du royaume de Dieu sur terre, et aux joies de la vie éternelle dans les cieux. 165:4.2 « Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un homme riche dont les terres produisaient des récoltes abondantes. Quand il fut devenu très riche, il se mit à raisonner en lui-même en se disant : ‘Que vais-je faire de tous mes biens ? J’en ai maintenant tellement que je n’ai plus de place pour emmagasiner mes richesses.’ Après avoir médité sur son problème, il dit : ‘Voici ce que je vais faire. Je vais démolir mes granges et en bâtir de plus grandes, de sorte que j’aurai beaucoup de place pour conserver mes récoltes et mes biens. Alors, je pourrai dire à mon âme : tu as une grande fortune en réserve pour bien des années ; prends-en maintenant à ton aise ; mange, bois et sois joyeuse, car tu es riche et tes biens sont encore plus abondants.’ 165:4.3 « Mais ce riche était également insensé. En pourvoyant aux nécessités matérielles de son mental et de son corps, il avait négligé d’accumuler des trésors dans les cieux pour la satisfaction de son esprit et le salut de son âme. Même ainsi, il ne devait pas jouir du plaisir de consommer ses biens thésaurisés, car, le soir même, son âme lui fut redemandée. Cette nuit-là, des brigands entrèrent par effraction dans sa maison pour le tuer et, après avoir pillé ses granges, ils mirent le feu à ce qui restait. Quant à la propriété, que les voleurs ne pouvaient emporter, les héritiers de l’homme riche se battirent entre eux à son sujet. Cet homme avait amassé des trésors pour lui-même sur terre, mais il n’était pas riche au regard de Dieu. » 165:4.5 Lorsque Jésus eut terminé son histoire, un autre homme se leva et lui demanda : « Maitre, je sais que tes apôtres ont vendu leurs possessions terrestres pour te suivre, et qu’ils ont tout en commun, comme le pratiquent les esséniens. Mais tiens-tu à ce que nous tous, qui sommes tes disciples, nous fassions de même ? Est-ce un péché que de posséder une fortune honnête ? » À cette question, Jésus répondit : « Mon ami, ce n’est pas un péché d’avoir une fortune honnête ; mais c’est un péché de convertir une fortune de biens matériels en trésors susceptibles d’absorber votre intérêt et de détourner votre affection de la dévotion aux buts spirituels du royaume. Il n’y a pas de péché à détenir des possessions honnêtes sur terre, pourvu que votre trésor soit au ciel, car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. Il existe aussi une grande différence entre la fortune conduisant à la convoitise et à l’égoïsme, et la fortune détenue et dépensée dans un esprit de gérance par ceux qui disposent en abondance des biens de ce monde et contribuent si libéralement à soutenir ceux qui consacrent toutes leurs énergies à l’œuvre du royaume. Beaucoup d’entre vous, ici présents et dépourvus d’argent, sont nourris et logés dans le village de tentes voisin parce que des hommes et des femmes riches et généreux ont remis, à cet effet, des fonds à votre hôte David Zébédée. 165:4.6 « Mais n’oubliez pas qu’en fin de compte, la fortune n’est pas durable. L’amour des richesses obscurcit trop souvent la vision spirituelle, et même la détruit. Ne manquez pas de reconnaitre le danger de voir l’argent devenir votre maitre et non votre serviteur. » 165:4.8 Ensuite, le premier interlocuteur revint s’entretenir en privé avec Jésus, de son héritage, car il estimait que Jésus l’avait traité durement. Après l’avoir écouté de nouveau, le Maitre dit : « Mon fils, pourquoi laisses-tu échapper l’occasion de te nourrir du pain de vie en un jour comme celui-ci, et t’abandonnes-tu à ta tendance à la convoitise ? » 165:4.9 « Mon fils, quel profit auras-tu à gagner le monde entier si tu perds ton âme ? » 165:4.14 Ensuite, Jésus se retira dans sa tente pour s’y reposer un moment avant le repas du soir. Quand les apôtres eurent fini de baptiser, ils vinrent aussi et auraient voulu s’entretenir avec lui des richesses sur terre et du trésor au ciel, mais le Maitre dormait. 5. Conférences aux apôtres sur la richesse 165:5.1 Ce soir-là après le souper, lorsque Jésus et les douze apôtres se réunirent pour leur conférence quotidienne, André demanda : « Maitre, pendant que nous baptisions les croyants, tu as longtemps parlé à la foule attardée, et nous n’avons pas entendu ce que tu as dit. Voudrais-tu le répéter à notre intention ? » En réponse à la requête d’André, Jésus dit : 165:5.2 « Oui André, je vais vous parler de ces questions de fortune et de moyens d’existence, mais ce que je vous dirai, à vous mes apôtres, devra différer quelque peu des paroles adressées aux disciples et à la multitude ; en effet, vous avez tout quitté, non seulement pour me suivre, mais pour recevoir l’ordination d’ambassadeurs du royaume. Vous avez déjà plusieurs années d’expérience et vous savez que le Père, dont vous proclamez le royaume, ne vous abandonnera pas. Vous avez consacré votre vie au ministère du royaume ; donc, n’ayez ni inquiétude ni soucis à propos des choses de la vie temporelle, pour ce que vous mangerez, ni même pour votre corps et pour les vêtements que vous porterez. Le bien-être de l’âme vaut plus que la nourriture et la boisson ; le progrès en esprit transcende de loin le besoin de vêtements. Si vous êtes tentés de mettre en doute la sécurité de votre pain quotidien, considérez les corbeaux ; ils ne sèment ni ne récoltent ; ils n’ont ni entrepôts, ni greniers, et cependant le Père procure de la nourriture à tous ceux d’entre eux qui la cherchent. Combien vous valez plus que beaucoup d’oiseaux ! En outre, toute votre anxiété ou les doutes qui vous rongent ne peuvent rien faire pour satisfaire vos besoins matériels. Qui d’entre vous, par son inquiétude, peut ajouter une largeur de main à sa stature ou un jour à sa vie ? Puisque ces questions ne dépendent pas de vous, pourquoi réfléchissez-vous avec anxiété à ces problèmes ? 165:5.3 « Considérez les lis et comment ils croissent ; ils ne travaillent ni ne filent, et cependant je vous dis que, dans toute sa gloire, Salomon lui-même n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui aujourd’hui est vivante et demain sera coupée et jetée au feu, combien mieux vous vêtira-t-il, vous, les ambassadeurs du royaume céleste. Hommes de peu de foi ! Quand vous vous consacrez de tout cœur à proclamer l’évangile du royaume, vous ne devriez pas avoir de pensées de doute sur la subsistance de vos personnes ou des familles que vous avez abandonnées. 165:5.4 « Vous n’êtes qu’un petit groupe, mais, si vous avez la foi, si la peur ne vous fait pas trébucher, je déclare que le bon plaisir de mon Père est de vous donner ce royaume. Vous avez amassé vos trésors à l’endroit où les bourses ne vieillissent pas, où nul voleur ne peut vous dépouiller, où nulle mite ne peut détruire. Comme je l’ai dit au peuple, là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. 165:5.5 « Mais dans l’œuvre qui nous attend immédiatement, et dans celle qui vous restera à accomplir après mon retour auprès du Père, vous serez sévèrement mis à l’épreuve. Il faut que vous soyez tous sur vos gardes contre la peur et les doutes. Que chacun de vous se ceigne les reins mentalement et garde sa lampe allumée. Conduisez-vous comme des hommes qui veillent en attendant que leur maitre revienne de la fête de mariage, de sorte qu’au moment où il viendra et frappera, vous pourrez rapidement lui ouvrir. Le maitre bénira ces serviteurs vigilants qu’il trouvera fidèles en cette grande occasion. Le maitre les fera alors assoir, tandis que lui-même les servira. En vérité, en vérité, je vous le dis, une crise est imminente, dans votre vie ; il vous incombe de veiller et d’être prêts. 165:5.6 « Vous comprenez bien que nul homme ne laisserait un voleur pénétrer par effraction dans sa maison s’il connaissait l’heure où le voleur doit venir. Veillez donc aussi sur vous-mêmes, car, à l’heure que vous soupçonnerez le moins, et d’une manière que vous n’imaginez pas, le Fils de l’Homme s’en ira. » 6. Réponse à la question de Pierre 165:6.1 Tandis qu’ils étaient pensivement assis, Simon Pierre demanda : « Racontes-tu cette parabole pour nous, tes apôtres, ou est-elle destinée à tous les disciples ? » Jésus répondit : 165:6.2 « À l’heure de l’épreuve, l’âme de l’homme est révélée ; l’épreuve dévoile ce qu’il y a réellement dans le cœur. Quand un serviteur est éprouvé et qualifié, alors le maitre de la maison peut l’établir sur sa maisonnée et s’en remettre en sécurité à ce fidèle intendant du soin de veiller à la nourriture et aux besoins de ses enfants. De même, je saurai bientôt à qui je peux confier le bien-être de mes enfants après mon retour auprès du Père. Tout comme le maitre de maison confiera, au serviteur fidèle et éprouvé, les affaires de sa famille, moi aussi j’élèverai, dans les affaires de mon royaume, ceux qui supporteront les épreuves de cette heure. 165:6.3 « Mais, si le serviteur est indolent et commence à dire dans son cœur ‘mon maitre retarde son retour’, s’il commence à maltraiter les autres serviteurs, et à manger et à boire avec les ivrognes, alors, le maitre arrivera à un moment où le serviteur ne s’y attendra pas et, le trouvant infidèle, il le chassera dans la disgrâce. Vous ferez donc bien de vous préparer pour le jour où vous serez visités à l’improviste et d’une manière inattendue. Souvenez-vous qu’il vous a été beaucoup donné. Il vous sera donc beaucoup demandé. De terribles épreuves sont imminentes pour vous. Il faut que je subisse un baptême, et je reste sur mes gardes jusqu’à ce qu’il soit accompli. Vous prêchez la paix sur terre, mais ma mission n’apportera pas la paix dans les affaires matérielles des hommes – du moins pas avant un certain temps. Si deux membres d’une famille croient en moi et si trois autres rejettent l’évangile, il n’en peut résulter qu’une division. Amis, parents et personnes chéries sont destinés à se dresser les uns contre les autres à cause de l’évangile que vous prêchez. Il est vrai que chaque croyant jouira dans son cœur d’une grande paix durable, mais la paix sur terre ne viendra pas avant que tous les hommes ne soient prêts à croire et à entrer dans leur glorieux héritage de filiation avec Dieu. Malgré cela, allez, dans le monde entier, proclamer cet évangile à toutes les nations, à chaque homme, à chaque femme et à chaque enfant. » Fascicule 166. Dernière tournée en Pérée du Nord 166:0.1 Du 11 au 20 février, Jésus et les douze firent une tournée, en Pérée du Nord, dans toutes les villes et tous les villages où opéraient les associés d’Abner et les femmes membres du corps évangélique. 1. Les pharisiens à Ragaba 166:1.1 Le 18 février, jour de sabbat, Jésus se trouvait à Ragaba, où vivait un riche pharisien nommé Nathanael. Un bon nombre d’autres pharisiens suivaient Jésus et les douze dans la tournée du pays. Nathanael prépara donc, pour cette matinée de sabbat, un déjeuner pour eux tous, vingt personnes environ, et invita Jésus comme hôte d’honneur. 166:1.2 Le Maitre prit immédiatement place à gauche de Nathanael sans se laver les mains dans les vasques. Beaucoup de pharisiens, et spécialement ceux qui étaient favorables aux enseignements de Jésus, savaient qu’il se lavait les mains uniquement par souci de propreté et qu’il abhorrait ces rites purement cérémoniels ; ils ne furent donc pas surpris de le voir s’assoir directement à la table sans s’être deux fois lavé les mains. Mais Nathanael fut choqué de ce que le Maitre ne se soit pas conformé aux strictes exigences des pratiques pharisiennes. 166:1.3 Après que Nathanael eut longuement chuchoté avec un pharisien inamical assis à sa droite, et que les invités assis en face du Maitre eurent, maintes fois, levé les sourcils en réprobation et fait sarcastiquement la moue, Jésus finit par dire : « Je croyais que vous m’aviez invité dans cette maison pour rompre le pain avec vous, et peut-être pour me poser des questions concernant la proclamation du nouvel évangile du royaume de Dieu. Mais je vois que vous m’avez amené ici pour assister à une exhibition de dévotion cérémonielle à votre pharisaïsme. Maintenant que vous l’avez fait, qu’allez-vous offrir à votre invité d’honneur en cette occasion ? » 166:1.4 Après que le Maitre eut ainsi parlé, ils baissèrent les yeux en regardant la table et ne dirent rien. Personne ne prenant la parole, Jésus poursuivit : « Parmi les pharisiens ici présents, beaucoup sont ici en amis, et certains sont même mes disciples, mais la majorité des pharisiens persiste à refuser de voir la lumière et de reconnaitre la vérité, même quand l’œuvre de l’évangile leur est présentée avec grande puissance. Avec quel soin vous nettoyez l’extérieur des coupes et des écuelles, alors que les récipients de nourriture spirituelle sont malpropres et pollués ! Vous veillez à offrir une apparence pieuse et sainte au peuple, mais l’intérieur de votre âme est rempli de pharisaïsme, de convoitise, d’exactions et de toutes sortes de perversités spirituelles. Vos dirigeants osent même comploter et faire des plans pour assassiner le Fils de l’Homme. Insensés, ne comprenez-vous pas que le Dieu du ciel regarde les mobiles intérieurs de votre âme aussi bien que vos simulacres extérieurs et vos pieuses professions de foi ? Ne croyez pas qu’en donnant des aumônes et en payant des dimes, vous serez purifiés de votre injustice et capables de vous présenter purs devant le Juge de tous les hommes. Malheur à vous, pharisiens, qui avez persisté à rejeter la lumière de la vie ! Vous payez méticuleusement la dime et vous faites l’aumône avec ostentation, mais vous méprisez sciemment la visitation de Dieu et vous rejetez la révélation de son amour. Vous avez raison de prêter attention à vos devoirs mineurs, mais vous ne devriez pas avoir négligé ces exigences majeures. Malheur à tous ceux qui fuient la justice, dédaignent la miséricorde et rejettent la vérité ! Malheur à tous ceux qui méprisent la révélation du Père, alors qu’ils recherchent des sièges d’honneur dans la synagogue et désirent ardemment des salutations flatteuses sur la place du marché ! » 166:1.5 Alors que Jésus était sur le point de se lever pour partir, un des légistes assis à la table lui demanda : « Maitre, dans certains de tes propos, tu nous fais également des reproches. N’y a-t-il rien de bon chez les scribes, les pharisiens et les docteurs de la loi ? » Jésus se leva et répondit au légiste : « Comme les pharisiens, vous prenez plaisir à occuper les premières places aux fêtes et à porter de longues robes, tandis que vous mettez sur les épaules des hommes de lourds fardeaux, pénibles à porter. Et, quand les âmes des hommes chancellent sous ces lourds fardeaux, vous ne levez même pas le petit doigt pour les soulager. Malheur à vous, qui trouvez vos plus grands délices à bâtir des tombeaux pour les prophètes que vos pères ont tués ! Votre consentement aux actes de vos pères est rendu manifeste, en ce sens que vous projetez maintenant de tuer ceux qui viennent, aujourd’hui, faire les mêmes choses que les prophètes en leur temps, proclamer la justice de Dieu et révéler la miséricorde du Père céleste. Mais, de toutes les générations passées, c’est à cette génération perverse et pharisaïque que sera redemandé le sang des prophètes et des apôtres. Malheur à vous tous, légistes qui avez enlevé la clef de la connaissance au commun du peuple ! Vous-mêmes, vous refusez d’entrer dans la voie de la vérité et, en même temps, vous voudriez faire obstacle à tous ceux qui cherchent à y entrer. Mais vous ne pouvez fermer ainsi les portes du royaume des cieux ; nous les avons ouvertes à tous ceux qui ont assez de foi pour entrer. Ces portes de miséricorde ne seront pas closes par les préjugés et l’arrogance de faux éducateurs et de bergers déloyaux qui ressemblent à des sépulcres blanchis ; à l’extérieur, ils apparaissent magnifiques, mais, à l’intérieur, ils sont pleins d’ossements et de toutes sortes d’impuretés spirituelles. » 166:1.6 Lorsque Jésus eut fini de parler à la table de Nathanael, il sortit de la maison sans avoir pris de nourriture. 2. Les dix lépreux 166:2.1 Le lendemain, Jésus se rendit avec les douze à Amathus, près de la frontière de Samarie. En approchant de la ville, ils rencontrèrent un groupe de dix lépreux qui séjournaient dans le voisinage, et dont l’un était Samaritain et les neuf autres, Juifs. Quand les lépreux virent Jésus arriver, ils n’osèrent pas l’approcher et se tinrent à distance en lui criant : « Maitre, aie pitié de nous. Purifie-nous de notre mal. Guéris-nous comme tu en as guéri d’autres. » 166:2.3 Lorsque Simon Zélotès remarqua le Samaritain parmi les lépreux, il incita le Maitre à poursuivre carrément son chemin vers la ville sans perdre un moment pour échanger des salutations avec eux. Jésus dit à Simon : « Suppose que le Samaritain aime Dieu autant que les Juifs ? Allons-nous juger nos semblables ? Qui peut le dire ? Si nous guérissons ces dix hommes, peut-être bien que le Samaritain se montrera même plus reconnaissant que les Juifs ? Te sens-tu bien certain de ton opinion, Simon ? » Et Simon s’empressa de répondre : « Si tu les purifies, tu ne tarderas pas à le savoir. » Jésus répliqua : « Ainsi soit-il, Simon ; et tu connaitras bientôt la vérité sur la gratitude des hommes et l’amour miséricordieux de Dieu. » 166:2.4 Jésus s’approcha des lépreux et dit : « Si vous voulez être guéris, allez immédiatement vous montrer aux prêtres comme le prescrit la loi de Moïse. » Et, pendant qu’ils y allaient, ils furent guéris. Voyant qu’on l’avait guéri, le Samaritain revint sur ses pas à la recherche de Jésus et commença à glorifier Dieu à haute voix. Quand il eut trouvé le Maitre, il tomba à genoux à ses pieds et rendit grâces pour sa purification. Les neuf autres, les Juifs, s’étaient également rendu compte de leur guérison et furent également reconnaissants pour leur purification, mais ils continuèrent leur chemin pour se montrer aux prêtres. 166:2.5 Tandis que le Samaritain restait agenouillé aux pieds de Jésus, le Maitre promena son regard sur les douze, spécialement sur Simon Zélotès, et dit : « Les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Où sont alors les neuf autres, les Juifs ? L’un d’eux seulement, cet étranger, est revenu rendre gloire à Dieu. » Puis il dit au Samaritain : « Lève-toi et va ton chemin ; ta foi t’a guéri. » 166:2.6 Jésus regarda de nouveau ses apôtres tandis que l’étranger s’éloignait. Et tous les apôtres regardèrent Jésus, sauf Simon Zélotès, qui garda les yeux baissés. Les douze ne dirent pas un mot ; et Jésus ne parla pas non plus, car c’était superflu. 166:2.8 Jésus enjoignit aux douze de ne rien dire sur la purification des lépreux. En entrant à Amathus, il fit remarquer : « Vous voyez comment les enfants de la maison, même quand ils sont insubordonnés à la volonté de leur Père, considèrent leurs bénédictions comme un droit. Ils considèrent de peu d’importance le fait de négliger de rendre grâces quand le Père leur confère la guérison, mais, quand les étrangers reçoivent des dons du maitre de maison, ils sont émerveillés et contraints de rendre grâces en reconnaissance des bonnes choses qui leur ont été données. » Et les apôtres continuèrent à ne rien répondre aux paroles du Maitre. 3. Le sermon à Gérasa 166:3.1 Pendant que Jésus et les douze s’entretenaient avec les messagers du royaume à Gérasa, l’un des pharisiens qui croyaient en lui posa la question suivante : « Seigneur, les personnes réellement sauvées seront-elles rares ou nombreuses ? » Et Jésus répondit : 166:3.2 « On vous a enseigné que seuls les enfants d’Abraham seront sauvés, que seuls les Gentils d’adoption peuvent espérer le salut. 166:3.3 « Vous avez aussi un autre dicton qui contient beaucoup de vérité : le chemin qui mène à la vie éternelle est droit et étroit, et la porte qui y conduit est également étroite, de sorte que, parmi ceux qui cherchent le salut, rares sont ceux qui parviennent à entrer par cette porte. Vous avez également un enseignement disant que le chemin qui mène à la destruction est large, que son entrée l’est aussi et que beaucoup choisissent de suivre cette route. Ce proverbe n’est pas dépourvu de signification, mais je déclare que le salut est d’abord une affaire de choix personnel. Même si la porte du chemin de la vie est étroite, elle est assez large pour admettre tous ceux qui cherchent sincèrement à entrer, car je suis cette porte. Le Fils ne refusera l’entrée à aucun enfant de l’univers cherchant par la foi à trouver le Père par la voie du Fils. 166:3.4 « Mais voici le danger pour tous ceux qui voudraient retarder leur entrée dans le royaume pour continuer à rechercher les plaisirs de l’immaturité et à s’adonner aux satisfactions de l’égoïsme. Ayant refusé d’entrer dans le royaume à titre d’expérience spirituelle, ils chercheront peut-être à y pénétrer quand la gloire du meilleur chemin sera révélée dans l’âge à venir. En conséquence, ceux qui ont repoussé le royaume quand je suis venu dans la similitude de l’humanité chercheront à y entrer quand il sera révélé dans la similitude de la divinité. Mais, alors, je dirai à tous ces égoïstes : Je ne sais d’où vous venez. L’occasion vous a été offerte de vous préparer à cette citoyenneté céleste, mais vous avez refusé toutes les offres de miséricorde ; vous avez rejeté toutes les invitations à venir pendant que la porte était ouverte. Maintenant, à vous, qui avez refusé le salut, la porte est fermée. Elle n’est pas ouverte à ceux qui voudraient entrer dans le royaume pour se glorifier égoïstement. Le salut n’est pas pour ceux qui ne veulent pas payer le prix d’une consécration sincère à faire la volonté de mon Père. Si, dans votre esprit et dans votre âme, vous avez tourné le dos au royaume de mon Père, il est inutile de vous tenir mentalement et corporellement devant la porte et de frapper en disant : ‘Seigneur, ouvre-nous ; nous voudrions aussi être grands dans le royaume.’ Alors je déclarerai que vous n’appartenez pas à mon bercail. Je ne vous recevrai pas parmi ceux qui ont mené le bon combat de la foi et gagné la récompense du service désintéressé du royaume sur terre. Quand vous direz : ‘N’avons-nous pas mangé et bu avec toi, et n’as-tu pas enseigné dans nos rues ?’ Alors, je déclarerai de nouveau que vous êtes des étrangers spirituels, que nous n’avons pas servi ensemble sur terre dans le ministère de miséricorde du Père et que je ne vous connais pas. Alors le Juge de toute la terre dira : ‘Allez-vous-en, vous tous qui avez pris plaisir aux œuvres d’iniquité.’ 166:3.5 « Toutefois, ne craignez point ; quiconque désire sincèrement trouver la vie éternelle en entrant dans le royaume de Dieu obtiendra certainement le salut éternel. Mais vous, qui refusez ce salut, vous verrez un jour les prophètes de la semence d’Abraham siéger dans le royaume glorifié avec les croyants des nations païennes pour partager le pain de vie et se rafraichir avec l’eau de la vie. Ceux qui s’empareront ainsi du royaume avec puissance spirituelle et par les assauts persévérants de la foi vivante viendront du nord et du midi, de l’orient et de l’occident. Et voici, beaucoup de ceux qui étaient les premiers seront les derniers, et ceux qui étaient les derniers seront bien souvent les premiers. » 4. Une leçon sur les accidents 166:4.1 Alors que la plupart des Palestiniens ne prenaient que deux repas par jour, Jésus et les apôtres avaient l’habitude, quand ils étaient en déplacement, de s’arrêter à midi pour se reposer et se restaurer. Ce fut à l’une de ces pauses de midi, sur la route de Philadelphie, que Thomas demanda à Jésus : « Maitre, après avoir entendu tes remarques au cours du trajet de ce matin, je voudrais savoir si les êtres spirituels participent à la production d’évènements étranges et extraordinaires dans le monde matériel ; en outre, je voudrais demander si les anges ou d’autres êtres spirituels sont capables d’empêcher les accidents. » 166:4.2 En réponse à la question de Thomas, Jésus dit : « N’ai-je pas été assez longtemps avec vous pour que vous cessiez de me poser de telles questions ? N’avez-vous pas observé que le Fils de l’Homme vit en unité avec vous et refuse avec persistance d’employer les forces célestes pour son soutien personnel ? Ne vivons-nous pas tous par les mêmes moyens qui permettent à tous les hommes d’exister ? Voyez-vous le pouvoir du monde spirituel se manifester dans la vie matérielle de ce monde en dehors de la révélation du Père et de la guérison occasionnelle de ses enfants malades ? 166:4.3 « Vos ancêtres ont bien trop longtemps cru que la prospérité était le signe de l’approbation divine, et l’adversité la preuve du déplaisir de Dieu. Je proclame que de telles croyances sont des superstitions. Ne remarquez-vous pas que les pauvres, en bien plus grand nombre que les riches, reçoivent joyeusement l’évangile et entrent immédiatement dans le royaume ? Si les richesses prouvent la faveur divine, pourquoi les riches refusent-ils si souvent de croire à cette bonne nouvelle venant du ciel ? 166:4.4 « Le Père fait tomber sa pluie sur les justes et sur les injustes ; le soleil éclaire pareillement ceux qui pratiquent la droiture et ceux qui ne la pratiquent pas. 166:4.9 « Un jour, un homme planta un figuier dans sa cour. Après y avoir maintes fois cherché du fruit sans en trouver, il appela les vignerons et leur dit : ‘Je suis venu ici au cours des trois dernières saisons pour chercher des fruits sur ce figuier, et je n’en ai trouvé aucun. Coupez cet arbre stérile ; pourquoi encombrerait-il le sol ?’ Mais le chef jardinier répondit à son maitre : ‘Laissez-le encore une année pour que je puisse creuser autour de lui et y mettre de l’engrais. S’il ne porte pas de fruits l’année prochaine, alors on le coupera.’ Et lorsqu’ils se furent ainsi conformés aux lois de la fertilité, ils furent récompensés par une abondante récolte, car l’arbre était vivant et bon. 166:4.10 « En matière de maladie et de santé, vous devriez savoir que ces états physiques résultent de causes matérielles. La santé n’est pas un sourire du ciel, ni la maladie un froncement de sourcils de Dieu. 166:4.11 « Les enfants humains du Père sont égaux quant à leur capacité de recevoir des bénédictions matérielles ; c’est pourquoi il donne des choses physiques à tous les enfants des hommes sans discrimination. Quand on en vient à l’attribution des dons spirituels, le Père est limité par la capacité de l’homme de recevoir ces dons divins. Bien que le Père ne fasse pas acception de personnes, il est limité, dans l’effusion des dons spirituels, par la foi de l’homme et son désir de se conformer toujours à la volonté du Père. » 5. L’assemblée de Philadelphie 166:5.1 Jésus et les douze allaient rendre visite à Abner et à ses associés, qui prêchaient et enseignaient à Philadelphie. 166:5.3 Les Juifs de Jérusalem avaient toujours eu des problèmes avec les Juifs de Philadelphie. Après la mort et la résurrection de Jésus, l’Église de Jérusalem, dont Jacques, frère du Seigneur, était le chef, commença à avoir de graves difficultés avec l’assemblée des croyants de Philadelphie. Abner devint le chef de l’Église de Philadelphie et le resta jusqu’à sa mort. Cette séparation d’avec Jérusalem explique pourquoi les récits évangéliques du Nouveau Testament ne mentionnent jamais Abner et son œuvre. Cette querelle entre Jérusalem et Philadelphie dura pendant toute la vie de Jacques et d’Abner, et continua encore quelque temps après la destruction de Jérusalem. 166:5.4 Selon toute apparence, le malheur d’Abner fut d’être en désaccord avec tous les chefs de l’Église chrétienne primitive. Il résista obstinément à toutes les tentatives que fit Paul pour remanier les enseignements de Jésus de manière qu’ils soulèvent moins d’objections d’abord chez les Juifs, et ensuite chez les Gréco-Romains croyant aux mystères. 166:5.7 Abner vécut jusqu’à 89 ans et mourut à Philadelphie, le 21 novembre de l’an 74. Jusqu’à sa mort, il crut en l’évangile du royaume céleste et l’enseigna fidèlement. Fascicule 167. La visite à Philadelphie 1. Le déjeuner avec les pharisiens 167:1.1 Il y avait, à Philadelphie, un pharisien très riche et influent qui avait accepté les enseignements d’Abner et qui invita Jésus à déjeuner dans sa maison le matin du sabbat. On savait que Jésus était attendu à Philadelphie, de sorte qu’un grand nombre de visiteurs, dont beaucoup de pharisiens, étaient venus de Jérusalem et d’ailleurs. En conséquence, une quarantaine de ces dirigeants et quelques légistes furent invités à ce déjeuner, qui avait été arrangé en l’honneur du Maitre. 167:1.2 Tandis que Jésus s’attardait près de la porte en causant avec Abner et après que l’hôte se fut assis, un des principaux pharisiens de Jérusalem, membre du sanhédrin, entra dans la salle ; selon son habitude, il alla directement à la place d’honneur, à la gauche du maitre de maison. Mais cette place avait été réservée à Jésus et celle de droite à Abner ; l’hôte fit signe au pharisien de Jérusalem de s’assoir quatre sièges plus loin à gauche, et ce dignitaire fut très offensé de ne pas recevoir la place d’honneur. 167:1.4 Vers la fin du repas, un homme venant de la rue entra dans la salle ; il avait longtemps souffert d’une maladie chronique et, maintenant, il était hydropique. Le pharisien ne tarda pas à exprimer son ressentiment de voir un hôte pareil autorisé à entrer dans la salle. Mais Jésus regarda le malade et lui sourit avec tant de bienveillance que l’arrivant s’approcha et s’assit sur le sol. À la fin du repas, Jésus promena son regard sur les convives puis, après avoir jeté un regard significatif à l’homme atteint d’hydropisie, il dit : « Mes amis, éducateurs en Israël et savants légistes, je voudrais vous poser une question : Est-il licite ou non de guérir les malades et les affligés le jour du sabbat ? » Mais les assistants connaissaient trop bien Jésus ; ils se tinrent cois et ne répondirent pas à sa question. 167:1.5 Alors, Jésus se dirigea vers l’endroit où le malade était assis, le prit par la main et dit : « Lève-toi et va ton chemin. Tu n’as pas demandé à être guéri, mais je connais le désir de ton cœur et la foi de ton âme. » Avant que l’homme n’eût quitté la salle, Jésus revint à sa place et s’adressa aux convives attablés en disant : « Mon Père accomplit de telles œuvres, non pour vous inciter à entrer dans le royaume, mais pour se révéler à ceux qui s’y trouvent déjà. Vous pouvez percevoir que faire de telles choses, c’est agir à la façon du Père, car lequel d’entre vous, si son animal favori tombait dans le puits le jour du sabbat, ne sortirait pas immédiatement pour l’en tirer ? » Puisque personne ne voulait lui répondre et que son hôte approuvait évidemment la tournure que prenaient les évènements, Jésus se leva et dit à tous les assistants : « Mes frères, quand vous êtes invités à un festin de mariage, ne vous asseyez pas à la place d’honneur, de crainte qu’un homme plus honoré que vous ait été invité, et que l’hôte ne soit obligé de venir vous prier de céder votre place à cet autre invité d’honneur. Dans ce cas, vous serez prié, à votre honte, de prendre une place inférieure à la table. Quand vous êtes invités à une fête, il est sage, en arrivant à la table du festin, de chercher la place la plus humble et de vous y assoir. Alors, en parcourant des yeux l’assemblée des convives, le maitre de maison pourra vous dire : ‘Mon ami, pourquoi t’es-tu assis à une place si humble ? Monte plus haut.’ Alors, ce modeste sera glorifié en présence des autres convives. N’oubliez pas ceci : quiconque s’élève sera abaissé, mais quiconque s’humilie sincèrement sera élevé. Donc, si vous recevez à diner ou si vous offrez un souper, n’invitez pas toujours vos amis, vos frères, votre famille ou vos riches voisins, afin qu’à leur tour, ils vous invitent à leurs festins à titre de récompense. Si vous offrez un banquet, invitez parfois les pauvres, les infirmes et les aveugles. De cette manière, vous serez bénis dans votre cœur, car vous savez bien que les boiteux et les estropiés ne peuvent vous rembourser vos soins affectueux. » 2. La parabole du grand souper 167:2.1 Jésus conta une parabole dont même son hôte bienveillant fut obligé de faire son profit. Il dit : 167:2.2 « Un certain dirigeant offrit un grand souper auquel il invita de nombreux convives. À l’heure du souper, il dépêcha ses serviteurs pour dire aux invités : ‘Venez, car tout est maintenant prêt.’ Mais les invités commencèrent unanimement à s’excuser. Le premier dit : ‘Je viens d’acheter une ferme, et il faut absolument que j’aille l’inspecter ; je te prie de m’excuser.’ Un autre dit : ‘J’ai acheté cinq couples de bœufs, et il faut que j’aille les recevoir ; je te prie de m’excuser.’ Un autre encore dit : ‘Je viens de prendre femme, et à cause de cela je ne puis venir.’ Les serviteurs revinrent donc rapporter cela à leur maitre. Alors, le maitre de la maison fut très irrité ; il se tourna vers ses serviteurs et dit : ‘J’ai préparé ce festin de mariage ; les jeunes bêtes grasses sont tuées et tout est prêt pour mes hôtes, mais ils ont dédaigné mon invitation. Chacun est allé vers ses terres et ses marchandises, et ils ont même manqué de respect envers mes serviteurs qui leur demandaient de venir à mon festin. Allez donc promptement dans les rues et les ruelles de la ville, sur les grandes routes et les chemins, et amenez ici les pauvres et les déshérités, les aveugles et les boiteux, pour qu’il y ait des convives au festin de mariage.’ Les serviteurs firent ce que leur maitre ordonnait, et, même alors, il y restait de la place pour d’autres invités. Alors, ce Seigneur dit à ses serviteurs : ‘Allez maintenant sur les routes et dans la campagne, et amenez de force ceux qui s’y trouvent, pour que ma maison soit remplie. Je déclare qu’aucun des premiers invités ne goutera à mon souper.’ Et les serviteurs firent ce que leur maitre leur ordonnait, et la maison fut remplie. » 3. La femme qui avait un esprit d’infirmité 167:3.1 Abner s’était arrangé pour que le Maitre enseignât dans la synagogue ce jour de sabbat. C’était la première fois que Jésus apparaissait dans une synagogue depuis qu’elles avaient toutes été fermées à son enseignement par ordre du sanhédrin. À la fin du service, Jésus abaissa le regard sur une femme assez âgée, fort abattue et dont le corps était plié en deux. Cette femme était, depuis longtemps, tyrannisée par la peur, et sa vie avait perdu toute joie. Jésus descendit de l’estrade, s’approcha d’elle, toucha à l’épaule son corps courbé et lui dit : « Femme, si seulement tu voulais croire, tu pourrais être entièrement libérée de ton esprit d’infirmité. » Et cette femme, qui avait été courbée et liée depuis plus de dix-huit ans par les dépressions de la peur, crut aux paroles du Maitre ; elle se redressa immédiatement en vertu de sa foi. Voyant qu’il lui avait été donné de pouvoir se tenir droite, elle éleva la voix et glorifia Dieu. 167:3.2 L’infirmité de cette femme était entièrement mentale ; la courbure de son corps provenait de son mental déprimé. Malgré cela, le public crut que Jésus avait guéri une véritable infirmité physique. L’assemblée de Philadelphie accueillait favorablement les enseignements de Jésus, mais le chef de la synagogue était un pharisien hostile. Il partagea l’opinion de l’assemblée que Jésus avait guéri une maladie physique et s’indigna de ce que Jésus ait osé le faire un jour de sabbat. Il se dressa donc devant l’assemblée et dit : « Les hommes n’ont-ils pas six jours pour effectuer tout leur travail ? Venez donc vous faire guérir pendant les jours ouvrables, mais non le jour du sabbat. » 167:3.3 Après ces paroles du chef hostile, Jésus remonta sur l’estrade des orateurs et dit : « Pourquoi jouer un rôle d’hypocrite ? Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas son bœuf de l’étable pour le conduire à l’abreuvoir ? Si cette bonne action est licite le jour du sabbat, cette femme, une fille d’Abraham que le mal a courbée pendant dix-huit ans, ne devrait-elle pas être délivrée de cette servitude et conduite à s’abreuver aux eaux de la liberté et de la vie, même en ce jour du sabbat ? » Tandis que la femme continuait à glorifier Dieu, l’assemblée se réjouit avec elle de sa guérison, et le critique fut couvert de honte. 4. Le message de Béthanie 167:4.1 Très tard dans la soirée du dimanche 26 février, un coureur arriva de Béthanie à Philadelphie, apportant un message de Marthe et Marie disant : « Seigneur, celui que tu aimes est très malade. » Ce message parvint à Jésus à la fin de la conférence du soir, juste au moment où il prenait congé des apôtres pour la nuit. Tout d’abord, Jésus ne répondit rien. Il se produisit un de ces étranges intermèdes, un temps où il paraissait être en communication avec quelque chose d’extérieur à lui, situé au-delà de lui. Puis il releva les yeux et s’adressa au messager de sorte que les apôtres purent l’entendre dire : « Cette maladie ne va pas réellement jusqu’à la mort. Ne doutez pas qu’elle puisse être utilisée pour glorifier Dieu et exalter le Fils. » 167:4.2 Jésus avait beaucoup d’amitié pour Marthe, Marie et leur frère Lazare. Il les aimait d’une affection fervente. Sa première pensée humaine fut d’aller immédiatement à leur secours, mais une autre idée apparut dans son mental conjugué. Il avait à peu près abandonné l’espoir de voir les dirigeants juifs de Jérusalem accepter un jour le royaume, mais il aimait toujours son peuple, et maintenant se présentait à lui un plan qui donnerait, aux scribes et aux pharisiens de Jérusalem, une chance de plus d’accepter ses enseignements. Il décida, si son Père le voulait, de faire, de cet ultime appel à Jérusalem, la manifestation extérieure la plus profonde et la plus stupéfiante de toute sa carrière terrestre. 167:4.3 Jésus demeura encore deux jours pleins à Philadelphie avant de se préparer à partir pour Béthanie. 167:4.4 En conséquence, le mercredi matin de bonne heure, il dit à ses apôtres : « Préparons-nous immédiatement à aller une fois de plus en Judée. » Après avoir entendu leur Maitre dire cela, les apôtres se retirèrent à l’écart pendant un temps pour se consulter entre eux. Jacques prit la direction des débats, et les apôtres furent unanimes à penser que c’était pure folie que de permettre à Jésus de retourner en Judée. Ils revinrent comme un seul homme pour faire part de leur opinion à Jésus. Jacques dit : « Maitre, tu as été à Jérusalem il y a quelques semaines, et les dirigeants ont cherché à te faire mourir, tandis que le peuple était prêt à te lapider. À ce moment-là, tu as donné à ces hommes leur chance de recevoir la vérité, et nous ne te permettrons pas de retourner en Judée. » 167:4.5 Alors Jésus dit : « Ne comprenez-vous pas que chaque journée a douze heures pendant lesquelles on peut faire son travail en sécurité ? Si un homme marche le jour, il ne trébuche pas, attendu qu’il a de la lumière. S’il marche la nuit, il risque de trébucher, car il est sans lumière. Tant que mon jour dure, je ne crains pas d’entrer en Judée. Je voudrais accomplir encore une puissante œuvre pour ces Juifs. Je voudrais leur donner une chance de plus de croire, même dans les conditions qui leur plaisent – gloire extérieure et manifestation visible du pouvoir du Père et de l’amour du Fils. En outre, n’avez-vous pas compris que notre ami Lazare s’est endormi et que je voudrais aller le réveiller de ce sommeil ? » 167:4.6 Alors, l’un des apôtres dit : « Maitre, si Lazare s’est endormi, il est d’autant plus sûr de se rétablir. » À cette époque, les Juifs avaient l’habitude de parler de la mort comme d’une forme de sommeil, mais les apôtres n’avaient pas compris que Jésus voulait dire que Lazare avait quitté ce monde. Le Maitre s’expliqua donc clairement : « Lazare est mort. Dans votre intérêt, et même si cela ne doit pas sauver les autres, je suis heureux de ne pas m’être trouvé là, afin que vous ayez maintenant une nouvelle raison de croire en moi. Vous allez être témoins d’un évènement qui devrait vous fortifier tous en préparation du jour où je prendrai congé de vous pour retourner vers le Père. » 167:4.7 Devant l’impossibilité de persuader Jésus de s’abstenir d’aller en Judée, et l’hésitation de certains apôtres à l’y accompagner, Thomas s’adressa à ses compagnons et dit : « Nous avons exprimé nos craintes au Maitre, mais il est décidé à aller à Béthanie. J’estime qu’il court à sa perte ; on va sûrement le tuer. Mais, si c’est le choix du Maitre, conduisons-nous comme des braves ; allons-y pour mourir avec lui. » Comme toujours, dans les affaires nécessitant un courage délibéré et soutenu, Thomas fut le point d’appui du groupe des douze apôtres. 5. Sur le chemin de Béthanie 167:5.1 Une compagnie de près de cinquante amis et ennemis suivit Jésus sur la route de Judée. Le mercredi, à l’heure du repas de midi, il raconta la parabole du pharisien et du publicain (un collecteur de taxes). Jésus dit : « Vous voyez ainsi que le Père donne le salut aux enfants des hommes, et que ce salut est un don gratuit à tous ceux qui ont la foi d’accepter la filiation dans la famille divine. L’homme ne peut rien faire pour gagner ce salut. Les œuvres du pharisaïsme ne peuvent acheter la faveur de Dieu, et de longues prières en public ne compenseront pas le manque de foi vivante dans le cœur. Vous pouvez tromper les hommes par vos prestations extérieures, mais Dieu scrute votre âme. Ce que je vous dis est bien illustré par l’exemple de deux hommes, un pharisien et un publicain, qui allèrent au temple pour prier. Le pharisien se tint debout et pria en lui-même : ‘Ô Dieu, je te rends grâces de ne pas ressembler au reste des hommes, qui sont exacteurs, ignorants, injustes et adultères, ni même à ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je donne la dime de tout ce que j’acquiers.’ Par contre, le publicain se tenait à l’écart et n’osait même pas lever les yeux au ciel ; il se frappait la poitrine en disant : Ô Dieu, sois miséricordieux pour un pécheur comme moi.’ Je vous dis que c’est le publicain qui rentra chez lui avec l’approbation de Dieu, plutôt que le pharisien, car quiconque s’élève sera humilié et quiconque s’humilie sera élevé. » 6. La bénédiction des petits enfants 167:6.1 Lorsque les apôtres sortirent et virent ce rassemblement de mères avec leurs enfants, ils tentèrent de les renvoyer, mais ces femmes refusèrent de partir avant que le Maitre ait imposé les mains sur leurs enfants et les ait bénis. Quand les apôtres réprimandèrent bruyamment ces mères, Jésus, entendant le tumulte, sortit et leur fit des reproches indignés en disant : « Laissez venir à moi les petits enfants ; ne le leur interdisez pas, car le royaume des cieux est composé de leurs pareils. En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque ne reçoit pas le royaume de Dieu comme un petit enfant ne pourra y entrer pour y atteindre la pleine stature de son humanité spirituelle. » 167:6.2 Après avoir ainsi parlé à ses apôtres, Jésus accueillit tous les enfants et leur imposa les mains en adressant des paroles d’encouragement et d’espoir à leurs mères. 7. L’entretien au sujet des anges 167:7.1 Tandis que le groupe apostolique remontait les collines allant de Jéricho à Béthanie, Nathanael marcha presque tout le temps aux côtés de Jésus. Nathanael finit par poser au Maitre la question suivante : « Vu que le grand-prêtre est un sadducéen, et attendu que les sadducéens ne croient pas aux anges, qu’allons-nous enseigner au peuple au sujet des ministres célestes ? » Alors, Jésus donna, entre autres, les indications suivantes : 167:7.2 « Les armées angéliques forment un ordre séparé d’êtres créés. Ils sont entièrement différents de l’ordre matériel des créatures mortelles et opèrent comme un groupe distinct d’intelligences de l’univers. Ils ne sont pas non plus les esprits glorifiés des mortels qui ont poursuivi leurs progrès à travers les mondes élevés des maisons. Les anges sont une création directe, et ne se reproduisent pas. Les armées angéliques n’ont qu’une parenté spirituelle avec la race humaine. Tandis que l’homme progresse sur son chemin vers le Père du Paradis, il passe, à un moment donné, par un stade analogue à l’état des anges, mais l’homme mortel ne devient jamais un ange. 167:7.3 « Contrairement aux hommes, les anges ne meurent jamais. Ils sont immortels, à moins de se trouver impliqués dans le péché, comme certains le furent par les tromperies de Lucifer. Les anges sont les serviteurs spirituels du ciel et ne sont ni infiniment sages ni tout-puissants ; mais tous les anges loyaux sont vraiment purs et saints. 167:7.4 « Ne te rappelles-tu pas m’avoir déjà entendu vous dire que, si vos yeux spirituels étaient oints, vous verriez les cieux ouverts et vous apercevriez les anges de Dieu montant et descendant ? C’est par le ministère des anges qu’un monde peut être maintenu en contact avec les autres, car ne vous ai-je pas maintes fois dit que j’ai d’autres brebis n’appartenant pas à ce bercail ? Ces anges ne sont pas les espions du monde de l’esprit qui vous surveillent et vont ensuite raconter au Père les pensées de votre cœur, et lui faire un rapport sur les œuvres de la chair. Le Père n’a pas besoin de ce genre de services, puisque son propre esprit vit en vous. Mais ces esprits angéliques servent à tenir une partie de la création céleste au courant des actes accomplis dans d’autres parties lointaines de l’univers. Un grand nombre d’anges sont affectés au service des races humaines, tout en travaillant dans le gouvernement du Père et les univers des Fils. Quand je vous ai appris que beaucoup de ces séraphins étaient des esprits tutélaires, je ne parlais ni au figuré ni poétiquement. Tout ceci est vrai, indépendamment de votre difficulté à comprendre ces questions. 167:7.5 « Beaucoup de ces anges travaillent à sauver des hommes ; ne vous ai-je pas parlé de la joie séraphique lorsqu’une âme décide d’abandonner le péché et de commencer la recherche de Dieu ? Je vous ai même parlé de la joie en présence des anges du ciel à propos d’un seul pécheur qui se repent ; cela dénotait l’existence d’autres catégories supérieures d’êtres célestes qui s’occupent aussi du bien-être spirituel et du progrès divin de l’homme mortel. 167:7.6 « Ces anges s’occupent également beaucoup des moyens par lesquels l’esprit des hommes est libéré des tabernacles de la chair et leur âme escortée aux mondes célestes des maisons. Les anges sont les fidèles guides célestes de l’âme des hommes durant la période inexplorée et imprécise qui intervient entre la mort physique et la vie nouvelle dans les demeures de l’esprit. » 167:7.7 Jésus se serait entretenu plus longuement avec Nathanael du ministère des anges s’il n’avait été interrompu par l’approche de Marthe. Elle avait été informée, de l’arrivée du Maitre à Béthanie, par des amis qui l’avaient vu monter les collines à l’est, et maintenant elle se hâtait pour l’accueillir. Fascicule 168. La résurrection de Lazare 168:0.1 Il était un peu plus de midi quand Marthe partit à la rencontre de Jésus, qui franchissait la crête de la colline près de Béthanie. Son frère Lazare était mort depuis quatre jours et, à la fin de l’après-midi du dimanche, il avait été couché dans leur caveau de famille situé à l’extrémité du jardin. La pierre fermant l’entrée du caveau avait été roulée en place le matin même de ce jour, ce jeudi. 168:0.6 Quand Marthe rencontra Jésus, elle tomba à ses pieds en s’écriant : « Maitre, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! » Lorsqu’elle eut parlé, Jésus se baissa pour la relever et dit : « Aie simplement la foi, Marthe, et ton frère ressuscitera. » Marthe répondit : « Je sais qu’il ressuscitera lors de la résurrection du dernier jour ; et même maintenant je crois que notre Père te donnera tout ce que tu demanderas à Dieu. » 168:0.7 Alors, Jésus regarda Marthe droit dans les yeux et dit : « Je suis la résurrection et la vie ; quiconque croit en moi vivra, même s’il meurt. En vérité, quiconque vit en croyant en moi ne mourra jamais réellement. Marthe, crois-tu cela ? » Et Marthe répondit au Maitre : « Oui, je crois depuis longtemps que tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant, celui-là même qui doit venir en ce monde. » 168:0.8 Jésus s’étant enquis de Marie, Marthe alla aussitôt à la maison et chuchota à sa sœur : « Le Maitre est ici et t’a demandée. » Lorsque Marie entendit cela, elle se leva rapidement et se hâta vers Jésus, qui était resté à une certaine distance de la maison, à l’endroit où Marthe l’avait d’abord rencontré. Quand les amis, qui étaient auprès de Marie pour la consoler, virent qu’elle se levait en hâte et sortait, ils la suivirent en supposant qu’elle allait au tombeau pour pleurer. 168:0.10 Marthe la conduisit à Jésus et, lorsque Marie le vit, elle tomba à ses pieds en s’écriant : « Si seulement tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Lorsque Jésus vit combien tout le monde s’attristait de la mort de Lazare, son âme fut émue de compassion. 168:0.11 Quand les amis en deuil virent que Marie était allée accueillir Jésus, ils se retirèrent un peu à l’écart pendant que Marthe et Marie s’entretenaient avec le Maitre, qui leur prodigua de nouveaux encouragements. Il les exhorta à conserver une foi vivace dans le Père et à se soumettre complètement à la volonté divine. 168:0.12 Le mental humain de Jésus fut puissamment remué par un conflit : d’une part il aimait Lazare et ses sœurs affligées, et d’autre part il dédaignait et méprisait les manifestations extérieures d’affection de certains Juifs incroyants aux intentions meurtrières. Jésus s’indigna de voir certains de ces prétendus amis afficher extérieurement leur deuil de la mort de Lazare, d’autant que ce faux chagrin était associé, dans leur cœur, à tant d’amère inimitié contre lui-même. Toutefois, certains de ces Juifs étaient sincères dans leur deuil, car ils étaient de vrais amis de la famille. 1. À la tombe de Lazare 168:1.1 Après que Jésus eut passé quelques moments à consoler Marthe et Marie à l’écart des amis en deuil, il leur demanda : « Où l’avez-vous couché ? » Marthe dit : « Viens et vois. » Tandis que le Maitre suivait en silence les deux sœurs affligées, il pleura. En voyant ses larmes, un des Juifs amicaux qui les suivaient dit : « Voyez comme il l’aimait. Celui qui a ouvert les yeux de l’aveugle n’aurait-il pu empêcher cet homme de mourir ? » Entretemps, ils étaient arrivés devant le caveau familial. 168:1.8 Beaucoup d’ennemis de Jésus eurent tendance à railler ses manifestations d’affection et se dirent entre eux : « S’il avait tant d’estime pour cet homme, pourquoi a-t-il attendu si longtemps pour venir à Béthanie ? S’il est ce qu’on prétend, pourquoi n’a-t-il pas sauvé son cher ami ? À quoi bon guérir des étrangers en Galilée s’il ne peut sauver ceux qu’il aime ? » Et, de bien d’autres manières, ils tournèrent en dérision les enseignements et les œuvres de Jésus, et les prirent à la légère. 168:1.11 Lorsque Jésus commanda : « Enlevez la pierre », les armées célestes réunies se préparèrent à jouer le drame consistant à ressusciter Lazare dans la similitude de sa chair mortelle. 168:1.12 Marthe dit : « Devons-nous rouler la pierre de côté ? Mon frère est maintenant mort depuis quatre jours, de sorte qu’à l’heure qu’il est, la décomposition du corps a commencé. » Marthe dit cela également parce qu’elle ne comprenait pas avec certitude pourquoi le Maitre avait demandé que la pierre fût enlevée ; elle pensait que Jésus voulait peut-être se borner à jeter un dernier regard sur Lazare. L’attitude de Marthe n’était ni ferme ni décidée. Tandis que les deux sœurs hésitaient à faire rouler la pierre, Jésus dit : « Ne vous ai-je pas dit, dès le commencement, que cette maladie n’irait pas jusqu’à la mort ? Ne suis-je pas venu pour accomplir ma promesse ? Et, après être venu à vous, n’ai-je pas dit que, si seulement vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ? Pourquoi doutez-vous ? Combien de temps vous faudra-t-il pour croire et obéir ? » 168:1.13 Après que Jésus eut fini de parler, ses apôtres, aidés par des voisins de bonne volonté, se saisirent de la pierre et la roulèrent à l’écart de l’entrée du caveau. 168:1.14 Les Juifs croyaient communément que la goutte de fiel à la pointe de l’épée de l’ange de la mort commençait à opérer à la fin du troisième jour, de sorte qu’elle donnait son plein effet le quatrième jour. Ils admettaient que l’âme humaine peut s’attarder auprès de la tombe jusqu’à la fin du troisième jour, cherchant à ranimer le cadavre ; mais ils croyaient fermement qu’avant l’aurore du quatrième jour, cette âme s’en était allée dans la demeure des esprits trépassés. 2. La résurrection de Lazare 168:2.1 Le groupe d’environ quarante-cinq personnes se tenant devant la tombe put vaguement apercevoir la forme de Lazare, enveloppée dans des bandelettes de lin et reposant dans la niche droite inférieure du caveau funéraire. 168:2.2 Jésus leva les yeux et dit : « Père, je te remercie d’avoir entendu ma requête et d’y avoir fait droit. Je sais que tu m’écoutes toujours, mais, à cause de ceux qui se tiennent ici avec moi, je m’entretiens ainsi avec toi pour qu’ils croient que tu m’as envoyé dans le monde et sachent que tu opères avec moi dans l’acte que nous nous préparons à accomplir. » Et, après avoir prié, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » 168:2.3 Les spectateurs humains de la scène restèrent immobiles, mais la vaste armée céleste était toute affairée dans son action unifiée pour obéir à la parole du Créateur. En douze secondes du temps terrestre, la forme jusque-là inanimée de Lazare commença à bouger et s’assit bientôt sur le bord de la tablette de pierre où elle avait reposé. Son corps était enveloppé de vêtements funéraires et son visage était couvert d’un linge. Et tandis qu’il se tenait là debout devant eux – vivant – Jésus dit : « Déliez-le et laissez-le aller. » 168:2.4 Tous les spectateurs, sauf les apôtres ainsi que Marthe et Marie, s’enfuirent vers la maison. Ils étaient pâles de terreur et remplis de stupéfaction. Quelques-uns restèrent là, mais beaucoup se hâtèrent de rentrer chez eux. 168:2.5 Lazare salua Jésus et les apôtres. Il demanda la signification des vêtements funéraires et pourquoi il s’était réveillé dans le jardin. Jésus et les apôtres s’écartèrent, tandis que Marthe racontait à Lazare sa mort, son enterrement et sa résurrection. Elle dut lui expliquer qu’il était mort le dimanche et avait été ramené à la vie ce jeudi, car Lazare n’avait pas eu conscience du temps depuis qu’il s’était endormi dans la mort. 168:2.6 Au moment où Lazare sortit de la tombe, l’Ajusteur Personnalisé de Jésus, maintenant chef de son ordre dans cet univers local, commanda à l’ancien Ajusteur de Lazare, alors en attente, de revenir demeurer dans le mental et l’âme du ressuscité. 168:2.7 Ensuite, Lazare s’approcha de Jésus et, avec ses sœurs, il s’agenouilla aux pieds du Maitre pour rendre grâce et louer Dieu. Jésus prit Lazare par la main et le releva en disant : « Mon fils, ce qui t’est arrivé sera également expérimenté par tous ceux qui croient à cet évangile, sauf qu’ils seront ressuscités sous une forme plus glorieuse. Tu seras un témoin vivant de la vérité que j’ai proclamée – je suis la résurrection et la vie. Allons tous maintenant à la maison prendre de la nourriture pour nos corps physiques. » 168:2.10 Beaucoup crurent en Jésus à la suite de cette œuvre puissante, mais d’autres ne firent qu’endurcir leur cœur pour mieux le rejeter. Les pharisiens alarmés et déconcertés convoquèrent précipitamment une réunion du sanhédrin pour décider ce qu’il fallait faire concernant ces nouveaux développements de la situation. 3. La réunion du Sanhédrin 168:3.2 Le lendemain, vendredi, à une heure de l’après-midi, le sanhédrin se réunit pour délibérer de nouveau sur la question : « Qu’allons-nous faire de Jésus de Nazareth ? » Après plus de deux heures de discussions et de débats acrimonieux, un pharisien proposa une résolution demandant la mort immédiate de Jésus, proclamant qu’il était une menace pour tout Israël, et engageant officiellement le sanhédrin, au mépris de tous les précédents, à prononcer une sentence de mort sans jugement. 168:3.3 Toutefois, cette résolution ne fut pas mise aux voix, parce que quatorze membres du sanhédrin donnèrent leur démission en bloc lorsque cet acte inouï fut proposé. 168:3.6 Ce fut à cette même réunion du sanhédrin que le grand-prêtre Caïphe exprima, pour la première fois, le vieil adage juif qu’il répéta ensuite tant de fois : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure plutôt que de voir périr la communauté. » 168:3.7 Le dimanche matin de bonne heure, comme convenu, Jésus et les apôtres se rassemblèrent chez Lazare, prirent congé de la famille de Béthanie et repartirent pour le campement de Pella. Fascicule 169. Derniers enseignements à Pella 169:0.1 Le lundi 6 mars, tard dans la soirée, Jésus et les dix apôtres arrivèrent au camp de Pella. Ce fut la dernière semaine que Jésus y passa, et il l’employa très activement à enseigner la multitude et à instruire les apôtres. Tous les après-midis, il prêchait aux foules et, tous les soirs, il répondait aux questions des apôtres et de certains disciples les plus évolués résidant au camp. 1. La parabole du fils perdu 169:1.1 Le jeudi après-midi, Jésus dit : 169:1.2 « Je suis venu vous montrer que, pendant que vous essayez de trouver Dieu, lui cherche également à vous trouver. Je vous ai raconté bien des fois l’histoire du bon berger qui abandonna les quatre-vingt-dix-neuf brebis au bercail pour aller à la recherche de celle qui était perdue ; et comment, lorsqu’il eut trouvé la brebis égarée, il la chargea sur son épaule et la rapporta tendrement au bercail. Quand la brebis égarée eut été ramenée au bercail, vous vous souvenez que le bon berger convoqua tous ses amis et les invita à se réjouir avec lui d’avoir trouvé la brebis perdue. De nouveau, je vous dis qu’il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. Le fait que des âmes soient perdues ne fait qu’accroitre l’intérêt que leur porte le Père céleste. Je suis venu dans ce monde pour accomplir les ordres de mon Père, et l’on a dit à juste titre du Fils de l’Homme qu’il est un ami des publicains et des pécheurs. 169:1.3 « On vous a enseigné que votre admission auprès de Dieu vient après votre repentir et comme conséquence de toutes vos œuvres de sacrifice et de pénitence, mais je vous assure que le Père vous accepte avant même que vous vous soyez repentis ; il envoie le Fils et ses associés pour vous trouver et vous ramener avec allégresse au bercail – le royaume de la filiation et du progrès spirituel. Vous ressemblez tous à des brebis égarées, et je suis venu chercher et sauver ceux qui sont perdus. 169:1.4 « Rappelez-vous aussi l’histoire de la femme qui avait fait monter en parure dix pièces d’argent enfilées en un collier, et qui avait perdu l’une des pièces ; elle alluma la lampe, balaya diligemment la maison et poursuivit sa recherche jusqu’à ce qu’elle eût retrouvé la pièce d’argent perdue. Dès qu’elle eut trouvé la pièce qu’elle avait perdue, elle convoqua ses amis et ses voisins en disant : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce qui était perdue.’ Je répète donc qu’il y a toujours de la joie chez les anges du ciel pour un pécheur qui se repent et revient au bercail du Père. Je vous raconte cette histoire pour bien vous faire comprendre que le Père et le Fils vont à la recherche de ceux qui sont perdus. Dans cette recherche, nous employons toutes les influences susceptibles d’aider nos efforts diligents pour trouver les égarés, ceux qui ont besoin d’être sauvés. Ainsi, le Fils de l’Homme s’en va dans les lieux désertiques pour chercher la brebis égarée, mais il cherche aussi la pièce d’argent perdue dans la maison. La brebis s’égare inconsciemment ; la pièce est couverte par la poussière du temps et dissimulée sous une accumulation de choses humaines. 169:1.5 « Maintenant, je voudrais vous raconter l’histoire du fils écervelé d’un riche fermier, qui quitta délibérément la maison de son père et s’en alla dans un pays étranger où il subit de nombreuses tribulations. Vous vous rappelez que la brebis s’égara par mégarde, mais ce jeune homme quitta son foyer avec préméditation. L’histoire se passa comme suit : 169:1.6 « Un homme avait deux fils. Le plus jeune était enjoué et insouciant, cherchant toujours à prendre du bon temps et à esquiver les responsabilités, tandis que son frère ainé était sérieux, posé, travailleur et prêt à assumer les responsabilités. Les deux frères ne s’entendaient pas bien ; ils se disputaient et se querellaient constamment. Le cadet était gai et vif, mais paresseux, et l’on ne pouvait se fier à lui ; l’ainé était assidu et industrieux, mais en même temps égocentrique, bourru et vaniteux. Le fils cadet appréciait le jeu, mais évitait le travail ; l’ainé se consacrait au travail, mais jouait rarement. Cette association devint si pénible que le cadet alla trouver son père et lui dit : ‘Père, donne-moi le tiers de ton avoir, ce qui me reviendrait en héritage, et permets-moi de partir dans le monde tenter ma propre chance.’ Le père savait combien le jeune homme était malheureux à la maison du fait de son frère ainé. Après avoir entendu cette requête, il divisa son bien et donna sa part au cadet. 169:1.7 « En quelques semaines, le jeune homme réunit tous ses fonds et partit en voyage pour un pays lointain. Ne trouvant rien à faire qui fût à la fois profitable et agréable, il dilapida bientôt tout son héritage en menant une vie dissolue. Lorsqu’il eut tout dépensé, une famine prolongée survint dans ce pays, et le jeune homme se trouva dans la misère. C’est ainsi qu’après avoir souffert de la faim et d’une grande détresse, il trouva un emploi chez un habitant de ce pays, qui l’envoya dans les champs nourrir des pourceaux. Le jeune homme se serait volontiers rassasié des gousses destinées aux pourceaux, mais personne ne voulait rien lui donner. 169:1.8 « Un jour qu’il avait très faim, il se ressaisit et dit : ‘Combien de serviteurs de mon père ont du pain en surabondance, tandis que je meurs de faim en nourrissant des pourceaux dans un pays étranger ! Je vais me lever, aller chez mon père et lui dire : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Accepte seulement de m’embaucher comme un de tes serviteurs à gages.’ Et, lorsque le jeune homme fut parvenu à cette décision, il se leva et partit pour la maison de son père. 169:1.9 « Or, le père avait été très peiné au sujet de son fils. Le jeune homme enjoué, mais écervelé, lui avait beaucoup manqué. Ce père aimait ce fils et guettait toujours son retour, de sorte que, le jour où le fils approcha de la maison, le père le vit, bien qu’il fût encore très loin. Ému de compassion et d’amour, il courut à sa rencontre, l’entoura affectueusement de ses bras et l’embrassa. Après ce premier contact, le fils regarda le visage ruisselant de larmes de son père et dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé un fils’ – mais il n’eut pas la possibilité d’achever sa confession, car le père transporté de joie dit aux serviteurs accourus entretemps : ‘Apportez vite sa plus belle robe, celle que j’ai conservée, et mettez-la-lui et passez-lui au doigt l’anneau du fils et cherchez des sandales pour ses pieds.’ 169:1.10 « Ensuite, après que l’heureux père eut conduit à la maison le garçon fatigué aux pieds endoloris, il cria à ses serviteurs : ‘Amenez le veau gras et tuez-le ; mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort et vit de nouveau. Il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils se réunirent tous autour du père pour se réjouir avec lui de ce que son fils lui était rendu. 169:1.11 « À ce moment, tandis qu’ils festoyaient, le fils ainé revint de son travail quotidien dans les champs ; en approchant de la maison, il entendit la musique et les danses. En arrivant à la porte de derrière, il appela l’un des serviteurs et lui demanda la signification de toutes ces festivités. Le serviteur répondit : ‘Ton frère perdu depuis longtemps est revenu au foyer, et ton père a tué le veau gras pour se réjouir de l’avoir vu rentrer sain et sauf. Entre pour saluer aussi ton frère et l’accueillir à son retour au foyer de ton père.’ 169:1.12 « Lorsque le frère ainé entendit cela, il fut tellement froissé et irrité qu’il ne voulut pas entrer dans la maison. Apprenant la rancune de l’ainé à propos de la bienvenue réservée au cadet, le père sortit pour supplier son fils ainé de venir. Mais l’ainé ne voulut pas céder à la persuasion et répondit à son père : ‘Durant toutes ces années, je t’ai servi ici sans jamais transgresser le moindre de tes commandements, et, cependant, tu ne m’as jamais donné même un chevreau pour que je puisse festoyer avec mes amis. Je suis resté constamment ici à prendre soin de toi, et tu n’as jamais donné de réjouissances à propos de mon fidèle service ; mais, quand ton cadet revient après avoir dissipé tout ton bien avec des prostituées, tu te hâtes de tuer le veau gras et de fêter son retour.’ 169:1.13 « Or, le père aimait sincèrement ses deux fils ; il essaya de raisonner l’ainé : ‘Mais, mon fils, tu as toujours été avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. Tu aurais pu avoir un chevreau à tout moment si tu t’étais fait des amis pour partager ton allégresse. Il convient, aujourd’hui, que tu te joignes à moi pour être heureux et joyeux du retour de ton frère. Pense à cela, mon fils, ton frère était perdu et il est retrouvé ; il est revenu vivant auprès de nous !’ » 169:1.14 Ce fut l’une des paraboles les plus émouvantes et les plus efficaces que Jésus présenta pour bien faire comprendre à ses auditeurs la bonne volonté du Père à recevoir ceux qui cherchent à entrer dans le royaume des cieux. 2. La parabole de l’intendant avisé 169:2.1 Un soir, en commentant l’un des points exposés par Jésus, Simon Zélotès dit : « Maitre, qu’as-tu voulu dire, aujourd’hui, lorsque tu as affirmé que beaucoup d’enfants du monde sont plus avisés parmi leurs contemporains que les enfants du royaume, car ils sont habiles à se faire des amis avec le mammon de l’injustice ? » Jésus répondit : 169:2.2 « Avant d’entrer dans le royaume, certains d’entre vous étaient très avisés dans leurs rapports d’affaires avec leurs associés. Si vous étiez injustes et souvent déloyaux, vous étiez néanmoins prudents et prévoyants, en ce sens que vous traitiez vos opérations avec le seul souci de votre profit immédiat et de votre sécurité future. De même vous devriez ordonner votre vie dans le royaume de manière qu’elle vous procure une joie immédiate et vous assure également la jouissance future de trésors accumulés au ciel. Puisque vous étiez si diligents à faire des profits personnels quand vous étiez au service du moi, pourquoi montreriez-vous moins d’empressement à gagner des âmes pour le royaume, puisque vous êtes maintenant les serviteurs de la fraternité des hommes et les intendants de Dieu ? 169:2.3 « Vous pouvez tous tirer une leçon de l’histoire d’un homme riche qui avait un intendant avisé, mais injuste. Non seulement cet intendant avait pressuré les clients de son maitre pour son profit personnel, mais il avait également gaspillé et dissipé sans vergogne les fonds de son maitre. Lorsque tout ceci finit par lui être rapporté, le maitre convoqua son intendant et lui demanda la signification de ces rumeurs ; il exigea que l’intendant lui rendit compte immédiatement de sa gérance et se prépara à passer à quelqu’un d’autre les affaires qu’il lui avait confiées. 169:2.4 « L’intendant infidèle commença à se dire en lui-même : ‘Que vais-je devenir, puisque je vais perdre cette gérance ? Je n’ai pas la force de bêcher la terre et j’ai honte de mendier. Je sais ce que je vais faire pour être certainement bien accueilli dans les maisons de tous ceux qui font des affaires avec mon maitre, quand je serai destitué de cette gérance.’ Alors, il convoqua tous les débiteurs de son maitre et dit au premier : ‘Combien dois-tu à mon maitre ?’ Le débiteur répondit : ‘Cent mesures d’huile.’ L’intendant dit : ‘Prends ta planchette de cire, assieds-toi vite et change ton reçu en cinquante.’ Ensuite, il dit à un autre débiteur : ‘Combien dois-tu ?’ Et celui-ci répondit : ‘Cent mesures de froment.’ Et l’économe dit : ‘Prends ton reçu et écris quatre-vingts.’ Et il fit de même pour de nombreux autres débiteurs. Cet intendant infidèle cherchait ainsi à se faire des amis après qu’il aurait été destitué de sa gérance. Quand son seigneur et maitre découvrit ultérieurement le procédé, il fut lui-même obligé d’admettre que son intendant infidèle avait au moins montré de la sagacité dans la manière dont il avait cherché à s’assurer des ressources pour ses futures années de misère et d’adversité. 169:2.5 « C’est de cette manière que les enfants de ce monde montrent parfois plus de sagesse que les enfants de lumière pour préparer leur avenir. À vous qui professez d’acquérir un trésor dans les cieux, je vous dis : Prenez des leçons de ceux qui se font des amis avec le mammon de l’injustice, et conduisez de même votre vie de manière à vous lier d’amitié éternelle avec les forces de droiture ; ainsi, quand toutes les ressources terrestres viendront à vous manquer, vous serez joyeusement reçus dans les demeures éternelles. 169:2.6 « J’affirme que quiconque est fidèle dans les petites choses sera également fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses sera également injuste dans les grandes. 169:2.7 « J’affirme de nouveau que nul ne peut servir deux maitres à la fois. Ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un en méprisant l’autre. On ne peut servir Dieu et mammon. » 169:2.8 Lorsque les pharisiens présents entendirent cela, ils commencèrent à se moquer de Jésus et à le railler, car ils étaient fort adonnés à l’acquisition des richesses. Fascicule 170. Le royaume des cieux 170:0.1 Le samedi après-midi 11 mars, Jésus prêcha son dernier sermon à Pella. Ce fut l’une des allocutions les plus remarquables de son ministère public, embrassant une discussion complète et détaillée du royaume des cieux. L’idée d’un roi temporel était trop profondément enracinée dans le mental des Juifs pour être ainsi délogée en une seule génération. C’est pourquoi Jésus ne s’opposa pas ouvertement, de prime abord, à ce concept longtemps entretenu du royaume. 2. Le concept du royaume chez Jésus 170:2.11 Le grand effort incorporé dans ce sermon fut la tentative pour transférer le concept du royaume des cieux dans l’idéal de l’idée de faire la volonté de Dieu. Depuis longtemps, le Maitre avait appris à ses disciples à prier : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite. » À cette époque, il chercha sérieusement à leur faire abandonner l’emploi de l’expression, royaume de Dieu, en faveur d’un équivalent plus pratique, la volonté de Dieu, mais il n’y parvint pas. 170:2.12 Jésus désirait substituer à l’idée de royaume, de roi et de sujets, le concept de la famille céleste, du Père céleste et des fils de Dieu libérés, engagés dans un service joyeux et volontaire en faveur de leurs semblables humains et dans l’adoration sublime et intelligente de Dieu le Père. 170:2.16 Les apôtres considéraient la venue du royaume dans le cœur des hommes comme un développement graduel, semblable au levain dans la pâte ou à la croissance du grain de sénevé. Ils croyaient que la venue du royaume au sens racial ou mondial serait à la fois soudaine et spectaculaire. Jamais Jésus ne se lassa de leur dire que le royaume des cieux était leur expérience personnelle consistant à réaliser les qualités supérieures de la vie spirituelle, et que ces réalités de l’expérience spirituelle sont progressivement transférées vers des plans nouveaux et supérieurs de certitude divine et de grandeur éternelle. 170:2.17 Cet après-midi-là, le Maitre enseigna nettement un nouveau concept de la double nature du royaume, en ce sens qu’il en décrivit les deux phases suivantes : 170:2.18 « Premièrement, le royaume de Dieu dans ce monde, le suprême désir de faire la volonté de Dieu, l’amour désintéressé des hommes qui donne les bons fruits d’une conduite éthique et morale améliorée. 170:2.19 « Deuxièmement, le royaume de Dieu, dans les cieux, le but des croyants mortels, l’état où l’amour pour Dieu est parvenu à la perfection et où la volonté de Dieu est accomplie plus divinement. » 170:2.20 Jésus enseigna que, par la foi, le croyant entre dès maintenant dans le royaume. Dans ses divers discours, il enseigna que deux choses sont essentielles pour entrer par la foi dans le royaume : 170:2.21 1. La foi, la sincérité. Venir comme un petit enfant, recevoir le bénéfice de la filiation comme un don ; accepter de faire, sans mettre en doute, la volonté du Père, avec une confiance pleine et sincère dans la sagesse du Père ; entrer dans le royaume, libre de préjugés et d’idées préconçues ; avoir l’esprit ouvert et être enseignable comme un enfant non gâté. 170:2.22 2. La faim de la vérité. La soif de droiture, un changement de mental, l’acquisition de la motivation qui pousse à être semblable à Dieu et à trouver Dieu. 170:2.23 Jésus enseigna que le péché n’est pas la conséquence d’une nature défectueuse, mais plutôt le fruit d’un mental conscient dominé par une volonté rebelle. En ce qui concerne le péché, il enseigna que Dieu a pardonné, et c’est par l’acte de pardonner à notre prochain que nous rendons le pardon de Dieu disponible en notre faveur personnelle. Quand vous pardonnez à votre frère dans la chair, vous créez ainsi dans votre propre âme, la capacité de recevoir la réalité du pardon de Dieu pour vos propres méfaits. 170:2.24 Jésus chercha à substituer de nombreuses expressions au mot « royaume » mais toujours sans succès. Il employa entre autres : la famille de Dieu, la volonté du Père, les amis de Dieu, la communauté des croyants, la fraternité des hommes, le bercail du Père, les enfants de Dieu, la communauté des fidèles, le service du Père et les fils de Dieu affranchis. 170:2.25 Mais il ne put éviter d’utiliser l’idée de royaume. Ce fut seulement un demi-siècle plus tard, après la destruction de Jérusalem par les armées romaines, que ce concept du royaume commença à changer. Il se transforma en culte de la vie éternelle, tandis que ses aspects sociaux et institutionnels étaient pris en charge par l’Église chrétienne en voie de développement et de cristallisation rapides. 5. Idées ultérieures sur le royaume 170:5.4 Le concept du royaume présenté par le Maitre fut notamment modifié par deux grandes tendances : 170:5.5 1. Les croyants juifs persistaient à considérer Jésus comme le Messie. Ils croyaient que le Maitre reviendrait dans un très proche avenir pour établir en fait un royaume mondial plus ou moins matériel. 170:5.6 2. Les Gentils chrétiens commencèrent de très bonne heure à accepter les doctrines de Paul, qui conduisirent de plus en plus à la croyance générale que Jésus était le Rédempteur des enfants de l’Église ; ce concept nouveau et institutionnel succéda au concept primitif de la fraternité purement spirituelle du royaume. 170:5.7 L’Église, en tant que conséquence sociale du royaume, aurait été entièrement naturelle et même désirable. Le mal de l’Église ne fut pas son existence, mais plutôt le fait qu’elle supplanta presque complètement le concept du royaume présenté par Jésus. L’Église de Paul, élevée au rang d’institution, se substitua pratiquement au royaume des cieux que Jésus avait proclamé. 170:5.11 Pour les Juifs, le royaume était la communauté israélite ; pour les Gentils, il devint l’Église chrétienne. Pour Jésus, il était l’ensemble des individus qui avaient confessé leur foi dans la paternité de Dieu, proclamant de la sorte leur consécration sincère à faire la volonté de Dieu, et devenant, ainsi, membres de la fraternité spirituelle des hommes. 170:5.16 Le concept idéal de Jésus échoua en grande partie, mais, sur les fondements de la vie et des enseignements personnels du Maitre, complétés par les concepts grecs et persans de la vie éternelle, et accrus par la doctrine de Philon sur le contraste du temporel avec le spirituel, Paul se mit à bâtir l’une des sociétés humaines les plus progressives qui aient jamais existé sur Urantia. 170:5.17 Le concept de Jésus est encore vivant dans les religions évoluées du monde. L’Église chrétienne de Paul est l’ombre socialisée et humanisée du royaume des cieux projeté par Jésus – et tel que cependant il deviendra très certainement. Paul et ses successeurs transférèrent partiellement de l’individu à l’Église la responsabilité des problèmes concernant la vie éternelle. Le Christ devint ainsi le chef de l’Église plutôt que le frère ainé de chaque croyant de la famille du Père dans le royaume. 170:5.18 Ainsi, durant des siècles, l’Église chrétienne a été fort gênée dans ses œuvres parce qu’elle a osé s’attribuer les mystérieux pouvoirs et privilèges du royaume ; or, ceux-ci ne peuvent être exercés et expérimentés qu’entre Jésus et ses frères spirituels croyants. 170:5.19 Tôt ou tard, un Jean le Baptiste nouveau et plus grand se dressera en proclamant que « le royaume de Dieu est à portée de la main » – signifiant un retour au concept supérieur de Jésus qui proclamait que le royaume est la volonté de son Père céleste, dominante et transcendante, dans le cœur des croyants. Et il accomplira tout cela sans faire la moindre allusion à l’Église terrestre visible, ni à la seconde venue anticipée du Christ. Il faut qu’il se produise une renaissance des enseignements de Jésus tels qu’il les a donnés, que sa doctrine soit réexposée de manière à rectifier l’œuvre des disciples initiaux. 170:5.21 Ne vous y trompez pas ! Il y a, dans les enseignements de Jésus, une nature éternelle qui ne leur permettra pas de rester indéfiniment stériles dans le cœur des hommes réfléchis. Le royaume tel que Jésus le concevait a échoué dans une grande mesure sur terre ; pour l’instant, une Église extérieure a pris sa place. L’Église dite chrétienne devient de cette manière la chrysalide où sommeille maintenant le concept du royaume selon Jésus. Le royaume de la fraternité divine est toujours vivant ; il est sûr de sortir finalement et certainement de sa longue submersion, tout aussi sûrement que le papillon finit par émerger en tant que magnifique développement de sa chrysalide métamorphique moins attrayante. Fascicule 171. Sur le chemin de Jérusalem 171:0.1 Le lendemain du mémorable sermon sur « Le Royaume des Cieux », Jésus annonça qu’il partirait le jour suivant, avec les apôtres, pour assister à la Pâque à Jérusalem, en visitant, sur le chemin, de nombreuses villes de la Pérée méridionale. 171:0.4 Ce fut ce dimanche après-midi-là que Salomé, la mère de Jacques et de Jean Zébédée, vint vers Jésus avec ses deux fils apôtres, à la manière dont on s’approche d’un potentat oriental ; elle chercha à obtenir que Jésus lui promette d’avance de lui accorder ce qu’elle demanderait, quelle que soit sa requête. Mais le Maitre ne voulut rien promettre ; au lieu de cela, il lui demanda : « Que désires-tu que je fasse pour toi ? » et Salomé répondit : « Maitre, maintenant que tu montes à Jérusalem pour établir le royaume, je voudrais ta promesse que mes fils seront à l’honneur avec toi, l’un siégeant à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton royaume. » 171:0.5 Lorsque Jésus entendit la requête de Salomé, il dit : « Femme, tu ne sais pas ce que tu demandes. » Puis, regardant droit dans les yeux les deux apôtres qui recherchaient des honneurs, il dit : « Parce que je vous connais et vous aime depuis longtemps, parce que j’ai même vécu dans la maison de votre mère, parce qu’André vous a désignés pour être constamment auprès de moi, vous permettez à votre mère de venir secrètement vers moi en formulant cette demande inconvenante. Laissez-moi vous demander ceci : Êtes-vous capables de boire la coupe que je suis sur le point de boire ? » Sans prendre un instant de réflexion, Jacques et Jean répondirent : « Oui, Maitre, nous en sommes capables. » Jésus dit alors : « Je suis attristé de savoir que vous ne savez pas pourquoi nous allons à Jérusalem ; je suis chagriné de constater que vous ne comprenez pas la nature de mon royaume. Je suis déçu que vous ameniez votre mère pour me présenter cette requête. Mais je sais que vous m’aimez dans votre cœur. Je vous déclare donc qu’en vérité, vous boirez ma coupe d’amertume et que vous partagerez mon humiliation, mais il ne m’appartient pas de vous conférer un siège à ma droite ou à ma gauche. Ces honneurs sont réservés à ceux qui ont été désignés par mon Père. » 171:0.6 Entretemps, quelqu’un avait rapporté cet entretien à Pierre et aux autres apôtres ; ceux-ci furent grandement indignés de ce que Jacques et Jean aient cherché à leur être préférés et soient allés secrètement avec leur mère formuler une telle demande. Lorsqu’ils en vinrent à discuter entre eux, Jésus les réunit tous et dit : « Vous comprenez bien comment les chefs des Gentils dominent leurs sujets, et comment les grands exercent l’autorité. Mais il n’en sera pas ainsi dans le royaume des cieux. Si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il devienne d’abord votre serviteur. Si quelqu’un veut être le premier dans le royaume, qu’il vous serve. Je vous déclare que le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. Je vais maintenant à Jérusalem pour donner ma vie en faisant la volonté de mon Père, et en étant au service de mes frères. » Lorsque les apôtres entendirent ces paroles, ils se retirèrent pour prier. Ce soir-là, en réponse aux efforts de Pierre, Jacques et Jean firent des excuses appropriées aux dix et rentrèrent en grâce auprès de leurs compagnons. 1. Le départ de Pella 171:1.1 Le lundi matin 13 mars, Jésus et ses douze apôtres prirent définitivement congé du camp de Pella et partirent vers le sud pour leur tournée dans les villes de la Pérée méridionale, où les associés d’Abner étaient à l’œuvre. Ils passèrent plus de quinze jours à s’entretenir avec les soixante-dix, puis se rendirent directement à Jérusalem pour la Pâque. 2. L’évaluation du prix 171:2.1 Quand Jésus et sa suite de près d’un millier de personnes arrivèrent au bord du Jourdain, Jésus monta sur un gros rocher et prononça le discours que l’on a intitulé « l’Évaluation du prix ». Le Maitre dit : 171:2.2 « À partir de maintenant, ceux qui veulent me suivre doivent accepter de payer le prix d’une consécration totale à faire la volonté de mon Père. Si vous voulez être mes disciples, il faut que vous soyez disposés à abandonner père, mère, femme, enfants, frères et sœurs. Quiconque veut désormais être mon disciple doit accepter de renoncer même à sa vie, de même que le Fils de l’Homme est sur le point d’offrir sa vie pour parachever sa mission de faire la volonté du Père, sur terre et dans la chair. 171:2.3 « Si vous n’êtes pas disposés à payer entièrement le prix, vous ne pouvez guère être mon disciple. Avant de continuer, chacun de vous devrait s’assoir et calculer ce qu’il en coute d’être mon disciple. Qui d’entre vous entreprendrait de bâtir une tour de garde sur ses terres sans commencer par s’assoir pour en estimer le cout et voir s’il possède assez d’argent pour l’achever ? Si vous ne calculez d’abord le prix, vous découvrirez peut-être, après avoir posé les fondations, que vous êtes incapables de terminer ce que vous avez commencé. Alors, tous vos voisins se moqueront de vous en disant : ‘Voyez, cet homme a commencé à bâtir, mais il a été incapable de terminer son travail.’ Et encore, un roi, se préparant à faire la guerre à un autre roi, ne commence-t-il pas par s’assoir et prendre conseil pour savoir si, avec dix-mille hommes, il pourra faire face à celui qui vient contre lui avec vingt-mille ? Si ce roi ne peut affronter son ennemi faute de préparation, il envoie une ambassade à l’autre roi pendant que ce dernier est encore loin, et s’informe des conditions de paix. 171:2.4 « Il faut donc maintenant que chacun de vous s’assoie pour évaluer ce qu’il en coute d’être mon disciple. Désormais, vous ne pourrez plus nous suivre en écoutant l’enseignement et en observant les œuvres. Il vous faudra faire face à des persécutions acharnées et témoigner en faveur de cet évangile en face de déceptions écrasantes. Si vous n’acceptez pas de renoncer à tout ce que vous êtes et de consacrer à cette œuvre tout ce que vous possédez, alors vous n’êtes pas dignes d’être mon disciple. Si vous avez déjà triomphé de vous-mêmes dans votre cœur, vous n’avez rien à craindre de la victoire extérieure qu’il vous faudra bientôt gagner quand le Fils de l’Homme sera rejeté par les chefs des prêtres et les sadducéens, et remis entre les mains d’incroyants railleurs. 171:2.5 « C’est maintenant qu’il faut vous analyser et découvrir votre mobile pour être mon disciple. Si vous recherchez honneurs et gloire, si votre pensée incline vers le monde, vous ressemblez à du sel qui a perdu sa saveur. Et, lorsque ce qui est estimé pour son gout salé a perdu sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? Un tel condiment est alors inutile ; il n’est bon qu’à être jeté au rebut. Maintenant, je vous ai avertis de retourner paisiblement chez vous si vous n’êtes pas disposés à boire avec moi la coupe qui se prépare. Maintes et maintes fois, je vous ai dit que mon royaume n’est pas de ce monde, mais vous ne voulez pas me croire. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ce que je dis. » 3. La tournée en Pérée 171:3.1 Pendant plus de quinze jours, Jésus et les douze, suivis d’une foule de plusieurs centaines de disciples, circulèrent dans le sud de la Pérée et visitèrent toutes les villes où œuvraient les soixante-dix. 171:3.4 Les apôtres comprirent que le Maitre allait à Jérusalem pour la Pâque. Ils savaient que le sanhédrin avait diffusé, dans tout Israël, un message annonçant que Jésus avait été condamné à mort, et ordonnant que toute personne sachant où il se trouvait en informe le sanhédrin. Malgré cela, les apôtres n’étaient pas aussi alarmés qu’au moment où Jésus leur avait dit, à Philadelphie, qu’il se rendait à Béthanie pour voir Lazare. Ce changement d’attitude, passant d’une peur intense à un état de discrète expectative, était principalement dû à la résurrection de Lazare. Les apôtres étaient parvenus à la conclusion qu’en cas d’urgence, Jésus pourrait affirmer son pouvoir divin et confondre de honte ses ennemis. Cette confiance, doublée de leur foi plus profonde et plus mure dans la suprématie spirituelle de leur Maitre, explique le courage extérieur déployé par ses disciples immédiats ; ceux-ci se préparaient maintenant à le suivre à Jérusalem, en affrontant la proclamation publique du sanhédrin que Jésus devait mourir. 4. Enseignement à Livias 171:4.1 Le mercredi soir 29 mars, Jésus et ses disciples campèrent à Livias, sur le chemin de Jérusalem, après avoir achevé leur tournée des villes de la Pérée méridionale. Ce fut durant cette nuit à Livias que Simon Zélotès et Simon Pierre, qui avaient comploté de se faire livrer, en cet endroit, plus de cent épées, reçurent et distribuèrent ces armes à tous ceux qui voulurent les accepter et les porter dissimulées sous leur manteau. Simon Pierre portait encore son épée la nuit où le Maitre fut trahi dans le jardin de Gethsémani. 171:4.2 Le jeudi matin de bonne heure, avant que les autres ne fussent réveillés, Jésus appela André et lui dit : « Réveille tes compagnons ! J’ai quelque chose à leur dire. » Jésus était au courant de la livraison des épées ; il savait quels apôtres en avaient reçu et en portaient, mais il ne leur révéla jamais qu’il connaissait cette affaire. Lorsqu’André eut réveillé ses compagnons et qu’ils se furent rassemblés, Jésus leur dit : « Mes enfants, vous avez vécu longtemps auprès de moi, et je vous ai enseigné bien des choses utiles pour notre époque ; je voudrais maintenant vous avertir de ne mettre votre confiance ni dans les incertitudes de la chair, ni dans les faiblesses de la défense humaine contre les épreuves qui nous attendent sous peu. Je vous ai pris ici à part pour vous dire, une fois encore, clairement, que nous montons à Jérusalem, où vous savez que le Fils de l’Homme a déjà été condamné à mort. Je vous répète que le Fils de l’Homme sera livré aux chefs des prêtres et dirigeants religieux ; ils le condamneront et le livreront aux mains des Gentils. Ils se moqueront du Fils de l’Homme ; ils iront même jusqu’à cracher sur lui et à le fouetter, et ils le livreront à la mort. Ne soyez pas consternés quand ils tueront le Fils de l’Homme, car je vous déclare qu’il ressuscitera au troisième jour. Prenez garde à vous-mêmes et souvenez-vous que je vous ai prévenus. » 171:4.3 De nouveau, les apôtres furent stupéfaits, abasourdis, mais ils ne purent arriver à prendre ses paroles à la lettre ; ils ne pouvaient comprendre que le Maitre avait parlé sans ambages. 171:4.7 Puis Jésus se tourna vers ses apôtres et dit : « Depuis les temps anciens, les prophètes ont péri à Jérusalem, et il sied que le Fils de l’Homme aille dans la cité de la maison du Père pour être offert comme prix du sectarisme humain et comme conséquence des préjugés religieux et de l’aveuglement spirituel. Ô Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides les instructeurs de la vérité ! Que de fois j’aurais voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous n’avez pas voulu me laisser faire ! Voici, votre maison va vous être abandonnée dans la désolation. Vous désirerez maintes fois me voir, mais vous ne me verrez pas. Vous me chercherez alors, mais vous ne me trouverez pas. » Après avoir ainsi parlé, Jésus se tourna vers ceux qui l’entouraient et dit : « Quoi qu’il en soit, allons à Jérusalem pour assister à la Pâque et faire notre devoir en accomplissant la volonté du Père qui est aux cieux. » 171:4.8 Ce fut un groupe de croyants troublés et désorientés qui suivit Jésus ce jour-là à Jéricho. 5. L’aveugle de Jéricho 171:5.1 Tard dans l’après-midi du jeudi 30 mars, Jésus et ses apôtres, suivis d’une compagnie d’environ deux-cents disciples, approchaient des remparts de Jéricho. En arrivant à proximité des portes de la cité, ils rencontrèrent une foule de mendiants, parmi lesquels se trouvait un certain Bartimée, un homme d’un certain âge qui était aveugle depuis sa jeunesse. 171:5.2 Bartimée entendit le grand bruit du piétinement de la multitude et sut qu’il se passait quelque chose d’inhabituel. Il demanda donc à ses voisins ce qui arrivait, et l’un des mendiants répondit : « Jésus de Nazareth est en train de passer. » Quand Bartimée entendit que Jésus était à proximité, il éleva la voix et commença à crier : « Jésus, Jésus, aie pitié de moi ! » Et, tandis qu’il criait de plus en plus fort, certains accompagnateurs de Jésus allèrent vers lui et le réprimandèrent en le priant de se tenir tranquille ; mais cela ne servit à rien ; Bartimée n’en cria que plus fort. 171:5.3 Quand Jésus entendit l’aveugle crier, il s’arrêta et, quand il le vit, il dit à ses amis : « Amenez-moi cet homme. » Sur quoi, ils allèrent trouver Bartimée en disant : « Aie bon courage et viens avec nous, car le Maitre t’appelle. » À l’audition de ces paroles, Bartimée rejeta son manteau et sauta au milieu de la route, tandis que les personnes les plus proches le guidaient vers Jésus. S’adressant à Bartimée, Jésus dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Et l’aveugle répondit : « Je voudrais que ma vue soit rétablie. » À l’audition de cette demande et devant cette foi, Jésus dit : « Tu recouvreras la vue ; va ton chemin ; ta foi t’a guéri. » Et Bartimée recouvra immédiatement la vue ; il resta près de Jésus, glorifiant Dieu, jusqu’au départ de Jésus le lendemain matin pour Jérusalem. 6. La visite à Zachée 171:6.1 Quand le cortège du Maitre entra dans Jéricho, le soleil était sur le point de se coucher, et Jésus était disposé à demeurer dans la ville pour la nuit. Au moment où il passa devant le bureau de douane, Zachée, le chef publicain ou percepteur des taxes, se trouvait là ; or, il désirait grandement voir Jésus. Ce chef publicain était fort riche et avait beaucoup entendu parler de ce prophète de Galilée. Il avait résolu de voir quelle sorte d’homme était Jésus la prochaine fois qu’il viendrait à Jéricho. En conséquence, Zachée chercha à se frayer un chemin à travers la foule, mais elle était trop dense, et Zachée était de petite taille, de sorte qu’il ne pouvait voir par-dessus les têtes. Alors, le chef publicain suivit la foule jusqu’au centre de la ville, non loin de l’endroit où il habitait. Voyant qu’il ne parviendrait pas à fendre la foule et imaginant que Jésus allait peut-être traverser la ville sans s’y arrêter, il courut en avant et grimpa dans un sycomore dont les branches étendues surplombaient la route. Il savait que, de cette manière, il pourrait bien voir le Maitre lors de son passage. Et il ne fut pas déçu, car, en passant par là, Jésus s’arrêta, leva les yeux vers Zachée et dit : « Dépêche-toi de descendre, Zachée, car ce soir il faudra que je demeure dans ta maison. » Quand Zachée entendit ces paroles surprenantes, il tomba presque de l’arbre dans sa hâte d’en descendre. Allant vers Jésus, il exprima sa grande joie de ce que le Maitre veuille bien s’arrêter chez lui. 171:6.2 Ils se rendirent immédiatement à la maison de Zachée, et les habitants de Jéricho furent bien étonnés que Jésus consente à demeurer chez le chef des publicains. Tandis que le Maitre et ses apôtres s’attardaient avec Zachée devant la porte de sa maison, l’un des pharisiens de Jéricho qui se trouvait près de là dit : « Vous voyez que cet homme est allé loger chez un fils apostat d’Abraham, un pécheur qui est un exacteur et vole son propre peuple. » Quand Jésus entendit cela, il regarda Zachée et sourit. Alors, Zachée monta sur un tabouret et dit : « Hommes de Jéricho, écoutez-moi ! Je suis peut-être un publicain et un pécheur, mais le grand Instructeur est venu demeurer dans ma maison. Avant qu’il n’entre, je vous dis que je vais donner aux pauvres la moitié de tous mes biens ; et, dès demain, si j’ai exigé à tort quelque chose de quelqu’un, je le lui restituerai au quadruple. Je vais rechercher le salut de tout mon cœur et apprendre à agir avec droiture aux yeux de Dieu. » 171:6.3 Quand Zachée eut fini de parler, Jésus dit : « Aujourd’hui, le salut est venu dans cette maison, et tu es devenu, en vérité, un fils d’Abraham. » Puis, se tournant vers la foule assemblée autour d’eux, Jésus dit : « Ne vous étonnez pas de ce que je dis et ne vous offensez pas de ce que nous faisons, car j’ai constamment déclaré que le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » 171:6.4 Jésus et ses apôtres logèrent chez Zachée pour la nuit et, le lendemain matin, ils partirent par la « route des voleurs », en direction de Béthanie, pour assister à la Pâque à Jérusalem. 8. La parabole des Mines 171:8.1 Le groupe apostolique ne quitta Jéricho que peu avant midi, car il avait veillé tard durant la soirée précédente pendant que Jésus enseignait l’évangile du royaume à Zachée et à sa famille. À peu près à mi-chemin de la route montant à Béthanie, le groupe fit halte pour déjeuner. 171:8.3 Jésus dit : « Vous pensez que le Fils de l’Homme va à Jérusalem pour recevoir un royaume, mais je déclare que vous allez droit à la déception. Ne vous rappelez-vous pas l’histoire d’un prince qui alla dans un pays lointain pour recevoir un royaume ? Avant même qu’il ait pu revenir, les citoyens de sa province, qui l’avaient déjà rejeté de leur cœur, lui envoyèrent une ambassade en se disant : ‘Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.’ De même que la souveraineté temporelle de ce roi fut repoussée, de même la souveraineté spirituelle du Fils de l’Homme va être rejetée. Je déclare de nouveau que mon royaume n’est pas de ce monde. Mais, si l’on avait accordé au Fils de l’Homme la souveraineté spirituelle sur son peuple, il aurait accepté ce royaume d’âmes humaines et aurait régné sur cet empire de cœurs humains. Bien qu’ils repoussent ma souveraineté spirituelle sur eux, je reviendrai pour recevoir, des mains d’autres personnes, le royaume spirituel qui m’est maintenant refusé. Vous allez voir le Fils de l’Homme rejeté aujourd’hui, mais, dans un autre âge, ce que les enfants d’Abraham rejettent à présent sera reçu et exalté. 171:8.4 « Maintenant, tel le prince rejeté de cette parabole, je voudrais convoquer devant moi mes douze serviteurs, mes intendants spéciaux et donner à chacun de vous la somme d’une mine. Je vous recommande de bien veiller à mes instructions de commercer diligemment avec l’argent qui vous est confié pendant mon absence, afin que vous ayez de quoi justifier votre gérance quand je reviendrai, quand il vous sera demandé de rendre des comptes. 171:8.5 « Même si le Fils rejeté ne devait pas revenir, un autre Fils sera envoyé pour recevoir ce royaume, et ce Fils vous enverra tous chercher pour recevoir votre rapport de gérance et se réjouir de vos gains. 171:8.6 « Quand ces intendants furent ultérieurement convoqués pour la reddition des comptes, le premier s’avança en disant : ‘Seigneur, avec ta mine j’en ai gagné dix de plus.’ Et son Maitre lui dit : ‘Bravo, tu es un bon serviteur et, puisque tu t’es montré fidèle en cette affaire, je te donnerai autorité sur dix villes.’ Puis le deuxième vint en disant : ‘La mine que tu m’as confiée, Seigneur, en a produit cinq.’ Et le Maitre dit : ‘En conséquence, je t’établirai chef de cinq villes.’ Et ainsi de suite pour tous les autres serviteurs, jusqu’à ce que le dernier fût appelé à rendre ses comptes et dît : ‘Seigneur, voici ta mine que j’ai gardée soigneusement enveloppée dans ce linge. J’ai fait cela parce que je te craignais. J’ai pensé que tu étais déraisonnable, vu que tu ramasses là où tu n’as rien déposé, et que tu cherches à récolter là où tu n’as pas semé.’ Alors, son maitre dit : ‘Serviteur négligent et infidèle, je vais te juger d’après tes propres paroles. Tu savais que je récolte là où je ne parais pas avoir semé ; tu savais donc que l’on exigerait de toi cette reddition de comptes. Sachant cela, tu aurais au moins dû remettre mon argent au banquier, afin qu’à mon retour, je le retrouve avec un intérêt convenable.’ 171:8.7 « Puis ce dirigeant dit à ceux qui se tenaient là : ‘Prenez l’argent de ce serviteur paresseux et donnez-le à celui qui a dix mines.’ Lorsqu’ils firent observer que le premier serviteur avait déjà dix mines, le maitre dit : ‘À quiconque possède, il sera donné davantage ; mais, à qui ne possède rien, on ôtera même ce qu’il détient.’ » Fascicule 172. L’entrée à Jérusalem 172:0.1 Jésus et les apôtres arrivèrent à Béthanie un peu après quatre heures de l’après-midi, le vendredi 31 mars de l’an 30. Lazare, ses sœurs et leurs amis les attendaient. 1. Le sabbat à Béthanie 172:1.2 Six jours avant la Pâque, le soir après le sabbat, tout Béthanie et tout Bethphagé se réunirent pour célébrer l’arrivée de Jésus par un banquet public chez Simon. Ce souper était en l’honneur de Jésus et de Lazare. 172:1.5 Rien d’extraordinaire ne se produisit jusque vers la fin du festin, lorsque Marie, sœur de Lazare, sortit du groupe des spectatrices, s’avança jusqu’au divan où Jésus était étendu comme hôte d’honneur et se mit à déboucher un grand flacon d’albâtre contenant un onguent très rare et couteux. Après en avoir oint la tête du Maitre, elle commença à en verser sur ses pieds et défit ses cheveux pour les lui essuyer. Toute la maison fut remplie du parfum de l’onguent, et tous les assistants furent stupéfaits de ce que Marie avait fait. Lazare ne dit rien, mais, lorsque certains convives murmurèrent en s’indignant de cet emploi d’un onguent aussi couteux, Judas Iscariot s’approcha de l’endroit où André était allongé et dit : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu cet onguent et donné l’argent pour nourrir les pauvres ? Tu devrais dire au Maitre de réprouver ce gaspillage. » 172:1.6 Sachant ce qu’ils pensaient et entendant ce qu’ils disaient, Jésus posa sa main sur la tête de Marie agenouillée à son côté et, avec une expression de bonté sur son visage, il dit : « Que chacun de vous la laisse tranquille. Pourquoi la troublez-vous à ce propos, vu qu’elle a accompli une bonne action dans son cœur ? À vous qui murmurez en disant que cet onguent aurait dû être vendu et l’argent donné aux pauvres, laissez-moi vous dire que vous avez toujours les pauvres avec vous, de sorte que vous pouvez vous occuper d’eux quand bon vous semble. Mais moi, je ne serai pas toujours avec vous ; j’irai bientôt auprès de mon Père. Cette femme a conservé depuis longtemps cet onguent pour mon corps lors de mon enterrement ; puisqu’elle a cru bon de procéder à cette onction en anticipant sur ma mort, cette satisfaction ne lui sera pas refusée. En faisant cela, Marie vous a tous blâmés, en ce sens que, par cet acte, elle manifeste sa foi en ce que j’ai dit sur ma mort et mon ascension auprès du Père qui est aux cieux. Cette femme ne sera pas réprimandée pour ce qu’elle a fait ce soir. Je vous dis au contraire que, dans les âges à venir, partout où cet évangile sera prêché dans le monde, ce qu’elle a fait sera raconté en mémoire d’elle. » 172:1.7 Ce fut à cause de ce blâme, pris pour un reproche personnel, que Judas Iscariot se décida finalement à chercher vengeance pour ses sentiments froissés. Il avait maintes fois entretenu ces idées dans son subconscient, mais maintenant il osa nourrir d’aussi mauvaises pensées dans son mental, ouvertement et consciemment. 2. Le dimanche matin avec les apôtres 172:2.1 Ce dimanche matin, dans le magnifique jardin de Simon, le Maitre appela ses douze apôtres autour de lui et leur donna ses instructions finales préalablement à l’entrée à Jérusalem. 172:2.2 Les instructions de cette matinée comportaient un bref résumé du ministère des apôtres depuis le jour de leur ordination près de Capharnaüm jusqu’à ce jour même où ils se préparaient à entrer à Jérusalem. Les apôtres écoutèrent en silence et ne posèrent aucune question. 172:2.4 Après la conférence avec les apôtres, Jésus eut un entretien avec Lazare et lui recommanda d’éviter de sacrifier sa vie à l’esprit de vengeance du sanhédrin. Ce fut pour obtempérer à cette recommandation que Lazare s’enfuit quelques jours plus tard à Philadelphie, quand les fonctionnaires du sanhédrin envoyèrent des agents pour l’arrêter. 3. Le départ pour Jérusalem 172:3.4 Après avoir décidé de faire une entrée publique dans Jérusalem, le Maitre fut confronté à la nécessité de choisir une méthode convenable pour exécuter sa résolution. Il passa en revue les nombreuses prophéties, plus ou moins contradictoires, dites messianiques, mais n’en trouva qu’une seule susceptible d’être décemment suivie. Jésus pensa que ce passage pouvait logiquement servir de guide pour son entrée à Jérusalem. Ce texte se trouvait dans Zacharie et disait : « Réjouis-toi grandement, ô fille de Sion ; pousse des cris de joie, ô fille de Jérusalem. Voici, ton roi vient à toi. Il est juste et apporte le salut. Il vient humblement monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. » 172:3.5 Un roi belliqueux entrait toujours dans une ville monté sur un cheval ; un roi en mission pacifique et amicale entrait toujours monté sur un âne. 172:3.6 Jésus appela Pierre et Jean tout de suite après le repas de midi et leur demanda d’aller à Bethphagé, un village voisin situé un peu à l’écart de la grande route et à une courte distance au nord-ouest de Béthanie. Il leur dit : « Allez à Bethphagé et, lorsque vous arriverez au croisement des routes, vous trouverez le petit d’une ânesse attaché là. Détachez l’ânon et ramenez-le. Si quelqu’un vous demande pourquoi vous faites cela, dites simplement : Le Maitre en a besoin. » Lorsque les deux apôtres furent allés à Bethphagé conformément aux instructions reçues, ils trouvèrent l’ânon attaché dans la rue à côté de sa mère et près d’une maison d’angle. Tandis que Pierre détachait l’ânon, le propriétaire arriva et demanda pourquoi ils faisaient cela. Lorsque Pierre lui eut répondu conformément aux instructions du Maitre, l’homme dit : « Si votre Maitre est Jésus de Galilée, l’ânon est à sa disposition. » Et ils ramenèrent donc l’ânon. 172:3.9 Avant le départ, les jumeaux Alphée posèrent leurs manteaux sur l’âne et maintinrent l’animal pendant que le Maitre l’enfourchait. Alors que la procession montait vers le sommet d’Olivet, la foule en fête jeta ses vêtements sur le sol et apporta des branches cueillies sur les arbres voisins pour faire un tapis d’honneur à l’âne portant le Fils royal, le Messie promis. Tout en se dirigeant vers Jérusalem, la foule joyeuse commença à chanter, ou plutôt à crier à l’unisson le psaume : « Hosanna au Fils de David ; béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit le royaume qui descend des cieux. » 172:3.10 Jésus fut gai et joyeux au cours du trajet, jusqu’au moment où il arriva sur la crête d’Olivet, d’où l’on avait une vue panoramique sur la ville et les tours du temple. Le Maitre arrêta la procession, et un grand silence s’abattit sur l’assistance qui le voyait pleurer. Abaissant son regard sur la vaste multitude sortant de la ville pour l’accueillir, le Maitre dit, avec beaucoup d’émotion et une voix mouillée de larmes : « Ô Jérusalem, si tu avais seulement connu, toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, les choses qui appartiennent à ta paix et que tu aurais pu avoir si largement ! Mais, maintenant, ces gloires vont être cachées à tes yeux. Tu es sur le point de rejeter le Fils de la Paix et de tourner le dos à l’évangile du salut. Les jours viendront bientôt où tes ennemis creuseront une tranchée autour de toi et t’assiégeront de tous côtés ; ils te détruiront de fond en comble, et il ne restera pas pierre sur pierre de toi. Et tout cela t’arrivera parce que tu n’as pas connu le temps de ta divine visitation. Tu es sur le point de rejeter le don de Dieu, et tous les hommes te rejetteront. » 172:3.11 Lorsque Jésus eut fini de parler, ils commencèrent la descente d’Olivet. 172:3.13 À l’approche de Jérusalem, la foule devint plus démonstrative, au point que certains pharisiens se frayèrent un chemin jusqu’à Jésus et dirent : « Maitre, tu devrais réprimander tes disciples et les exhorter à se conduire plus convenablement. » À quoi Jésus répondit : « Il convient que ces enfants souhaitent la bienvenue au Fils de la Paix, que les chefs des prêtres ont rejeté. Il serait inutile de les arrêter, de crainte qu’à leur place ces pierres du bord de la route ne se mettent à crier. » 172:3.14 Les pharisiens se hâtèrent de devancer la procession pour rejoindre le sanhédrin, qui siégeait alors au temple, et ils rendirent compte à leurs confrères : « Voyez, tout ce que nous faisons ne sert à rien ; nous sommes confondus par ce Galiléen. Le peuple est devenu fou de lui ; si nous n’arrêtons pas ces ignorants, le monde entier va le suivre. » 4. La visite au temple 172:4.1 Pendant que les jumeaux Alphée allaient restituer l’âne à son propriétaire, Jésus et les dix apôtres se séparèrent de leurs associés les plus proches et déambulèrent dans le temple en observant les préparatifs de la Pâque. Aucune tentative ne fut faite pour molester Jésus, car le sanhédrin craignait beaucoup le peuple, et, après tout, cette crainte était l’une des raisons pour lesquelles Jésus avait permis à la multitude de l’acclamer ainsi. Les apôtres ne comprenaient guère que c’était l’unique procédé humain susceptible d’empêcher efficacement que Jésus ne soit immédiatement arrêté lors de son entrée dans la ville. 172:4.2 Les apôtres étaient pensifs, mais muets. Jamais, au cours de leurs années d’association avec Jésus, ils n’avaient assisté à une journée semblable. Ils s’assirent pendant un moment près de l’emplacement du trésor du temple, observant les gens qui y versaient leur contribution : les riches mettaient de grosses sommes dans la caisse des offrandes, et chacun donnait quelque chose selon ses moyens. À la fin arriva une pauvre veuve, misérablement vêtue, et ils remarquèrent qu’elle mettait deux pites (petites pièces de cuivre) dans le tronc. Alors, Jésus attira l’attention des apôtres sur la veuve en disant : « Retenez bien ce que vous venez de voir. Cette pauvre veuve a donné plus que tous les autres, car les autres ont donné une petite fraction de leur superflu, tandis que, malgré sa misère, cette pauvre femme a donné tout ce qu’elle avait, même son nécessaire. » 172:4.3 Tandis que la soirée s’avançait, Jésus se rappela les émotions liées à ses visites antérieures, sans oublier les premières, et il dit : « Montons à Béthanie pour nous reposer. » Fascicule 173. Le lundi à Jérusalem 173:0.1 Comme il avait été convenu au préalable, Jésus et les apôtres se réunirent, ce lundi matin de bonne heure, chez Simon à Béthanie et, après une brève conférence, ils partirent pour Jérusalem. 173:0.3 La matinée était magnifique lorsque ces hommes arrivèrent au temple vers neuf heures. 1. L'épuration du temple 173:1.1 Un immense trafic commercial s’était développé en liaison avec les offices et les cérémonies du culte au temple. Il y avait le commerce consistant à fournir des animaux appropriés pour les divers sacrifices. Des affaires très actives et procurant d’énormes profits avaient ainsi vu le jour. Une part des bénéfices était réservée au trésor du temple, mais la majeure partie en revenait indirectement aux familles des grands prêtres au pouvoir. 173:1.3 Mais le trafic des animaux sacrificiels et de diverses marchandises n’était pas la seule manière dont les cours du temple étaient profanées. On avait développé, à l’époque, un vaste système de banque et de change, qui se pratiquait jusque dans l’enceinte du temple. 173:1.4 Non seulement ces changeurs du temple faisaient des affaires régulières de banque pour tirer bénéfice du change d’au moins vingt sortes de monnaies, mais ils s’engageaient aussi dans toutes sortes d’opérations relevant du métier de banquier. Le trésor du temple et les chefs religieux tiraient d’immenses profits de ces activités commerciales. 173:1.6 Au moment où Jésus allait commencer son allocution, deux incidents se produisirent qui attirèrent son attention. Au comptoir d’un changeur voisin, une discussion violente et animée s’était élevée à propos d’une commission trop élevée demandée à un Juif d’Alexandrie, et, au même instant, l’air était déchiré par les beuglements d’une centaine de bœufs que l’on transférait d’une section du parc à bestiaux à une autre. Tout ceci se conjugua dans l’âme de Jésus pour provoquer l’un de ces étranges accès d’indignation émotive qui le prenaient périodiquement. 173:1.7 À la stupéfaction de ses apôtres, qui se tenaient à proximité immédiate et s’abstinrent de participer à la scène qui suivit, Jésus descendit de l’estrade d’enseignement, se dirigea vers le garçon qui conduisait le bétail à travers la cour, lui prit son fouet de cordes et chassa rapidement les animaux du temple, mais ce ne fut pas tout. Sous les regards émerveillés des milliers de personnes assemblées dans la cour du temple, il marcha à grands pas majestueux vers la section la plus éloignée du parc à bestiaux et se mit à ouvrir les portes de chaque étable et à en chasser les animaux emprisonnés. Dès lors, les pèlerins assemblés furent galvanisés ; avec des clameurs tumultueuses, ils allèrent vers les bazars et commencèrent à renverser les tables des changeurs. En moins de cinq minutes, tout commerce avait été balayé du temple. Au moment où les gardes romains du voisinage apparurent sur la scène, tout était de nouveau paisible et la foule s’était disciplinée. Remontant sur l’estrade des orateurs, Jésus s’adressa à la multitude et dit : « Vous avez assisté, aujourd’hui, à ce qui est annoncé dans les Écritures : ‘Ma maison sera appelée une maison de prières pour toutes les nations, mais vous en avez fait un repaire de voleurs.’ » 173:1.8 Avant qu’il ait pu en dire davantage, des hosannas de louanges éclatèrent dans la grande assemblée et, bientôt, une bande de jeunes gens sortit de la foule pour chanter des hymnes de reconnaissance, parce que les marchands profanes et les spéculateurs avaient été chassés du temple sacré. Entretemps, certains prêtres étaient arrivés sur la scène et l’un d’eux dit à Jésus : « N’entends-tu pas ce que disent les enfants des lévites ? » Et le Maitre répondit : « N’as-tu jamais lu que ‘la louange est sortie parfaite de la bouche des enfants et des nourrissons’ ? ». Durant le reste de la journée, tandis que Jésus enseignait, des gardes établis par le peuple veillèrent à tous les porches et ne permirent à personne de transporter même un récipient vide à travers les cours du temple. 173:1.9 Quand les chefs religieux et les scribes eurent vent de ces évènements, ils furent abasourdis. Ils eurent d’autant plus peur du Maitre et furent d’autant plus résolus à l’exterminer. 2. Contestation de l’autorité du Maitre 173:2.2 Les membres du sanhédrin décidèrent finalement de désigner cinq groupes qui se mêleraient au public en vue d’embrouiller Jésus dans ses enseignements ou de le discréditer de quelque manière aux yeux de ceux qui écoutaient son instruction. Un groupe d’anciens d’Israël se fraya un chemin jusqu’auprès de lui, l’interrompit à leur manière habituelle et lui demanda : « Par quelle autorité fais-tu ces choses ? Qui t’a donné cette autorité ? » 173:2.4 Le Maitre commença sa réponse à leur question par une autre question. Jésus dit : « Je voudrais également vous poser une question. Si vous me répondez, je vous dirai aussi par quelle autorité j’accomplis mes œuvres. D’où venait le baptême de Jean ? Tirait-il son autorité du ciel ou des hommes ? ». 173:2.5 Quand ils entendirent cela, les interrogateurs de Jésus se retirèrent à l’écart pour se concerter sur la réponse qu’ils pouvaient donner. Ils avaient pensé embarrasser Jésus devant la foule, mais maintenant ils se trouvaient eux-mêmes fort confus devant les auditeurs alors assemblés dans la cour du temple. Et leur déconfiture fut encore plus évidente lorsqu’ils revinrent vers Jésus en disant : « Au sujet du baptême de Jean, nous ne pouvons répondre ; nous ne savons pas. » Ils répondirent ainsi au Maitre parce qu’ils avaient tenu entre eux le raisonnement suivant : Si nous disons que le baptême de Jean vient du ciel, Jésus dira : Pourquoi n’y avez-vous pas cru ? Et il risque d’ajouter qu’il tient son autorité de Jean. Et si nous disons que ce baptême vient des hommes, la foule pourrait se retourner contre nous, car la majorité estime que Jean était un prophète. Ils furent ainsi obligés de revenir devant Jésus et la foule en confessant qu’eux, les éducateurs religieux et les chefs d’Israël, ne pouvaient pas (ou ne voulaient pas) exprimer une opinion sur la mission de Jean. Lorsqu’ils eurent ainsi parlé, Jésus abaissa le regard sur eux et dit : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité j’accomplis ces choses. » 173:2.8 C’était ce génie du Maitre pour manier ses adversaires qui leur inspirait une si grande peur de lui. Ils n’essayèrent plus de le questionner ce jour-là et se retirèrent pour se consulter à nouveau entre eux. 3. La parabole des deux fils 173:3.1 Tandis que les pharisiens ergoteurs se tenaient là en silence, Jésus abaissa son regard sur eux et dit : « Puisque vous doutez de la mission de Jean et que vous êtes hostiles à l’enseignement et aux œuvres du Fils de l’Homme, écoutez la parabole que je vais vous conter : Un grand propriétaire respecté avait deux fils et désirait leur aide pour administrer ses vastes domaines. Il alla trouver l’un d’eux et lui dit : ‘Mon fils, va travailler aujourd’hui dans mon vignoble.’ Ce fils irréfléchi répondit à son père : ‘Je n’irai pas’, mais ensuite il se repentit et s’y rendit. Le propriétaire alla ensuite trouver son fils ainé et lui dit également : ‘Mon fils, va travailler dans mon vignoble.’ Et ce fils hypocrite et infidèle répondit : ‘Oui, mon père, j’irai.’ Mais, quand son père eut tourné le dos, il n’y alla pas. Je vous pose la question, lequel de ces fils a réellement fait la volonté de son père ? » 173:3.2 L’auditoire répondit unanimement : « C’est le premier fils. » Alors, Jésus dit : « C’est exact ; et, maintenant, je proclame que les publicains et les prostituées, même s’ils paraissent refuser l’appel à la repentance, verront l’erreur de leur voie et entreront dans le royaume de Dieu avant vous, qui prétendez avec ostentation servir le Père qui est aux cieux tout en refusant d’accomplir ses œuvres. Ce n’est pas vous, scribes et pharisiens, qui avez cru à Jean, mais plutôt les publicains et les pécheurs. Vous ne croyez pas non plus à mon enseignement, mais le peuple écoute mes paroles avec joie. » 4. La parabole du propriétaire absent 173:4.1 Lorsque les chefs des pharisiens et les scribes, qui avaient cherché à embrouiller Jésus avec leurs questions, eurent fini d’écouter la parabole des deux fils, ils se retirèrent pour se concerter à nouveau. Le Maitre, tournant son attention vers la foule attentive, conta une autre parabole : 173:4.2 « Un homme de bien, qui possédait une propriété, planta un vignoble. Il l’entoura d’une haie, creusa une fosse pour le pressoir et construisit une tour de guet pour les gardes. Puis il donna son vignoble en location et partit pour un long voyage dans un pays étranger. Quand la saison des vendanges approcha, il envoya des serviteurs aux locataires pour percevoir son fermage. Mais, après s’être concertés, les fermiers refusèrent de donner à ces serviteurs les revenus qu’ils devaient à leur maitre ; au lieu de cela, ils attaquèrent les serviteurs, frappèrent l’un, lapidèrent le deuxième et renvoyèrent les autres les mains vides. Lorsque le propriétaire eut vent de l’histoire, il envoya d’autres serviteurs plus sûrs pour régler la question avec ces méchants locataires ; mais ceux-ci blessèrent les nouveaux serviteurs et les traitèrent honteusement. Alors, le propriétaire envoya son serviteur favori, son intendant, et les locataires le tuèrent. Pourtant patient et longanime, le propriétaire envoya beaucoup d’autres serviteurs, mais les locataires ne voulurent en recevoir aucun ; ils frappèrent les uns et tuèrent les autres. Quand le propriétaire eut été ainsi traité, il décida d’envoyer son fils vers ces locataires ingrats en se disant : ‘Ils peuvent maltraiter mes serviteurs, mais ils montreront certainement du respect pour mon fils bien-aimé.’ Mais, en voyant venir le fils, les mauvais locataires impénitents tinrent entre eux le raisonnement suivant : ‘Celui-ci est l’héritier. Allons, tuons-le, et, alors, l’héritage nous appartiendra.’ Ainsi donc, ils s’emparèrent de lui, le jetèrent hors du vignoble et le tuèrent. Quand le maitre de ce vignoble apprendra qu’ils ont rejeté et tué son fils, que fera-t-il à ces locataires ingrats et méchants ? » 173:4.3 Lorsque les auditeurs eurent entendu cette parabole et la question de Jésus, ils répondirent : « Le propriétaire anéantira ces misérables et louera son vignoble à des fermiers honnêtes, qui lui rendront les fruits en leur saison. » Certains d’entre eux comprirent que la parabole faisait allusion à la nation juive, à la manière dont elle avait traité les prophètes, et au rejet imminent de Jésus et de l’enseignement du royaume. Ils dirent alors tristement : « Dieu veuille que nous ne continuions pas à faire de pareilles choses. » 173:4.4 Jésus vit qu’un groupe de pharisiens et de sadducéens se frayait un chemin vers lui à travers la foule. Il s’arrêta un moment, jusqu’à ce qu’ils se fussent approchés, et dit alors : « Vous savez comment vos pères ont rejeté les prophètes, et vous savez bien que, dans votre cœur, vous avez résolu de rejeter le Fils de l’Homme. » Puis, promenant un regard inquisiteur sur les prêtres et les anciens qui se tenaient près de lui, Jésus dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures l’histoire de la pierre que les bâtisseurs avaient rejetée et qui devint la pierre angulaire quand le peuple la découvrit ? Je vous avertis donc une fois de plus que, si vous continuez à rejeter cet évangile, le royaume de Dieu vous sera bientôt enlevé pour être donné à un peuple disposé à recevoir la bonne nouvelle et à produire les fruits de l’esprit. Cette pierre comporte un mystère, car quiconque tombe sur elle sera brisé en morceaux, mais sauvé ; mais celui sur qui elle tombera sera réduit en poussière, et ses cendres seront dispersées aux quatre vents. » 173:4.5 Quand les pharisiens entendirent ces paroles, ils comprirent que Jésus faisait allusion à eux et aux autres dirigeants juifs. Ils avaient grande envie de s’emparer de lui sur-le-champ, mais ils craignaient la multitude. 5. La parabole du festin de mariage 173:5.1 Après que les scribes et les dirigeants se furent retirés, Jésus s’adressa de nouveau à la foule assemblée et conta la parabole du festin de mariage. Il dit : 173:5.2 « On peut comparer le royaume des cieux à un roi qui donna un festin de mariage pour son fils et dépêcha des messagers pour appeler ceux qui avaient été préalablement invités à la fête, en disant : ‘Tout est prêt pour le diner de mariage au palais du roi.’ Or, beaucoup de ceux qui avaient autrefois promis d’y assister refusèrent maintenant de s’y rendre. Quand le roi apprit le rejet de ses invitations, il envoya d’autres serviteurs et messagers avec ces mots : ‘Dites à tous ceux qui étaient invités, de venir, car, voici, mon diner est préparé. Mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, et tout est prêt pour le mariage imminent de mon fils.’ Mais, de nouveau, les invités sans égards traitèrent à la légère l’appel de leur roi et allèrent leur chemin, l’un à sa ferme, l’autre à sa poterie et d’autres à leurs marchandises. D’autres encore ne se contentèrent pas de marquer ainsi du dédain pour la convocation du roi, mais se révoltèrent ouvertement, s’emparèrent des messagers du roi, les maltraitèrent honteusement et même en tuèrent quelques-uns. Quand le roi s’aperçut que ses invités choisis, même ceux qui avaient accepté son invitation préliminaire et promis d’assister à la fête de mariage, avaient finalement rejeté son appel, s’étaient révoltés, puis avaient attaqué et assassiné ses messagers spéciaux, il entra dans une violente colère. Alors, le roi insulté mobilisa ses armées et celles de ses alliés, puis leur ordonna d’anéantir ces meurtriers rebelles et d’incendier leur cité. 173:5.3 « Après avoir puni ceux qui avaient méprisé son invitation, il fixa un nouveau jour pour le festin de mariage et dit à ses messagers : ‘Les premiers invités au mariage n’étaient pas dignes de ma sollicitude. Allez maintenant aux croisées des chemins et sur les grandes routes, même au-delà des limites de la ville, et invitez tous ceux que vous rencontrerez, même les étrangers, à venir assister au festin de mariage.’ Les serviteurs allèrent donc sur les grandes routes et dans les lieux écartés ; ils rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, bons et mauvais, riches et pauvres, de sorte qu’enfin la salle du mariage fut remplie de convives de bonne volonté. Lorsque tout fut prêt, le roi entra pour examiner ses hôtes et, à sa grande surprise, il vit un homme sans habit de noces. Or, le roi avait généreusement fourni des habits de noces pour tous ses invités ; il s’adressa à l’homme en disant : ‘Ami, comment se fait-il que tu entres dans la salle des invités, en cette occasion, sans robe de noces ?’ Et cet homme non préparé ne sut que dire. Alors, le roi dit à ses serviteurs : ‘Chassez cet écervelé de ma maison et faites-lui partager le sort de tous ceux qui ont dédaigné mon hospitalité et rejeté mon appel. Je ne veux avoir personne ici en dehors de ceux qui se réjouissent d’accepter mon invitation, et qui me font l’honneur de porter les habits de noces que j’ai si libéralement mis à la disposition de tout le monde.’ » 173:5.4 Après avoir conté cette parabole, Jésus allait congédier la multitude lorsqu’un croyant sympathisant se fraya un chemin à travers la foule jusqu’à lui et demanda : « Mais, Maitre, comment serons-nous informés de ces choses ? Comment serons-nous prêts pour l’invitation du roi ? Quel signe nous donneras-tu pour que nous sachions que tu es le Fils de Dieu ? » Après avoir entendu ces questions, le Maitre dit : « Il ne vous sera donné qu’un seul signe. » Puis, montrant du doigt son propre corps, il poursuivit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » Mais les auditeurs ne le comprirent pas et se dispersèrent en se disant entre eux : « Il y a près de cinquante ans que ce temple est en construction, et pourtant Jésus dit qu’il le détruira et le relèvera en trois jours. » Même ses propres apôtres ne saisirent pas la signification de cette phrase, mais ultérieurement, après la résurrection, ils se rappelèrent ce que le Maitre avait dit. 173:5.5 Vers quatre heures de l’après-midi, Jésus fit signe à ses apôtres et leur indiqua qu’il désirait quitter le temple et aller à Béthanie pour y prendre le repas du soir et une nuit de repos. Sur la montée d’Olivet, Jésus donna des instructions à André, Philippe et Thomas pour que, le lendemain, ils établissent un camp plus proche de la ville, un campement qu’ils pourraient occuper durant le reste de la semaine de la Pâque. Conformément à ces instructions, ils plantèrent leurs tentes, le lendemain matin, dans le ravin à flanc de coteau qui dominait le parc de campement public de Gethsémani, sur un petit terrain appartenant à Simon de Béthanie. Fascicule 174. Le mardi matin au temple 174:0.1 Ce mardi matin vers sept heures, Jésus retrouva, chez Simon, les apôtres, le corps évangélique féminin et environ deux douzaines d’autres disciples influents. À cette réunion, il fit ses adieux à Lazare et lui donna des directives qui l’incitèrent à fuir très rapidement à Philadelphie. 174:0.3 Jésus partit pour Jérusalem avec André, Pierre, Jacques et Jean, tandis que les autres apôtres s’occupaient d’établir le camp de Gethsémani, où ils devaient se rendre ce soir-là et où ils installèrent leur quartier général pour le reste de la vie incarnée du Maitre. 2. Questions des dirigeants juifs 174:2.2 Le mardi matin, lorsque Jésus arriva dans la cour du temple et commença à enseigner, il fut interrompu dès ses premiers mots par un groupe de jeunes étudiants des académies, qui avaient subi une préparation spéciale à cet effet. Ils s’avancèrent et s’adressèrent à Jésus par le truchement de leur porte-parole : « Maitre, nous savons que tu es un instructeur droit, que tu proclames les voies de la vérité et que tu es au service de Dieu seul, car tu ne crains aucun homme et tu ne fais pas acception de personnes. Nous ne sommes que des étudiants, et nous voudrions connaitre la vérité sur une question qui nous trouble. Voici la difficulté : Est-il licite pour nous de payer le tribut à César ? Le payerons-nous ou ne le payerons-nous pas ? » Percevant leur hypocrisie et leur sournoiserie, Jésus leur dit : « Pourquoi venez-vous me tenter ainsi ? Montrez-moi l’argent du tribut, et je vous répondrai. » Les étudiants lui donnèrent un denier qu’il examina, puis il dit : « De qui cette pièce porte-t-elle l’effigie et l’inscription ? » Ils répondirent : « De César ». Sur quoi, Jésus dit : « Rendez à César ce qui appartient à César, et rendez à Dieu ce qui appartient à Dieu. » 174:2.3 Les jeunes gens qui avaient essayé de prendre le Maitre au piège s’émerveillèrent grandement de la surprenante sagacité de sa réponse. 3. Les sadducéens et la résurrection 174:3.1 Avant que Jésus ait pu commencer son enseignement, un autre groupe s’avança pour le questionner. Cette fois, il s’agissait d’un groupe de sadducéens érudits et rusés, dont le porte-parole s’approcha en disant : « Maitre, Moïse a dit que, si un homme marié meurt sans laisser d’enfants, son frère devra épouser sa veuve et engendrer une postérité à son frère décédé. Or, il s’est produit un cas où un homme qui avait six frères mourut sans enfants ; son frère cadet prit sa femme, mais mourut bientôt également sans laisser d’enfants. Le deuxième frère prit alors la femme, mais lui aussi mourut sans postérité. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les six frères l’eussent épousée et fussent tous morts sans laisser d’enfants. Enfin, la femme elle-même mourut après eux tous. Ceci dit, nous voudrions te poser la question suivante : Lors de la résurrection, de qui sera-t-elle la femme, vu que les sept frères l’ont épousée ? » 174:3.2 Jésus, aussi bien que l’assistance, savait que ces sadducéens n’étaient pas sincères en posant leur question, car il était peu probable qu’un tel cas se produise réellement. Jésus condescendit néanmoins à répondre à leur question insidieuse. Il dit : « Vous vous trompez tous en posant de telles questions parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni le pouvoir vivant de Dieu. Vous savez que les fils de ce monde peuvent se marier et sont donnés en mariage, mais vous ne semblez pas comprendre que ceux qui, par la résurrection des justes, sont estimés dignes d’atteindre les mondes à venir ne se marient pas et ne sont pas donnés en mariage. Ceux qui font l’expérience de la résurrection d’entre les morts ressemblent plus aux anges des cieux ; ils ne meurent jamais. Ces ressuscités sont éternellement les fils de Dieu. Ils sont les enfants de lumière ressuscités dans le progrès de la vie éternelle. Même votre Père Moïse le comprit, car, en liaison avec ses expériences auprès du buisson ardent, il entendit le Père dire : ‘Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.’ Ainsi, avec Moïse, je proclame que mon Père n’est pas le Dieu des morts, mais celui des vivants. En lui vous vivez tous, vous vous reproduisez et vous possédez votre existence de mortels. » 174:3.3 Lorsque Jésus eut fini de répondre à ces questions, les sadducéens se retirèrent, et certains pharisiens s’oublièrent au point de s’écrier : « C’est vrai, c’est vrai, Maitre, tu as bien répondu à ces sadducéens incroyants. » Les sadducéens n’osèrent plus poser d’autres questions à Jésus, et le peuple s’émerveilla de la sagesse de son enseignement. 4. Le grand commandement 174:4.2 Un groupe de pharisiens s’avança ensuite pour le harceler de questions. Son porte-parole fit un signe à Jésus et dit : « Maitre, je suis juriste, et je voudrais te demander quel est, à ton avis, le plus grand commandement ? » Jésus répondit : « Il n’y a qu’un seul commandement, qui est le plus grand de tous et qui ordonne : ‘Écoute, Ô Israël, le Seigneur notre Dieu ; le Seigneur est un ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton mental et de toute ta force.’ Ceci est le premier et grand commandement. Et le second lui est semblable ; en vérité, il découle directement du premier et ordonne : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a en pas d’autres plus grands que ceux-là ; de ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » 174:4.3 Percevant que non seulement la réponse de Jésus était conforme au concept le plus élevé de la religion juive, mais aussi qu’il avait répondu sagement au vu de la multitude assemblée, le juriste pensa qu’il valait mieux louanger ouvertement la réponse du Maitre. En conséquence, il dit : « En vérité, Maitre, tu as dit, à juste titre, que Dieu est un, qu’il n’y en a pas d’autre en dehors de lui ; et que le premier et grand commandement consiste à l’aimer de tout notre cœur, de toute notre intelligence et de toute notre force, et aussi qu’il faut aimer son prochain comme soi-même ; et nous sommes d’accord que ce commandement a beaucoup plus d’importance que toutes les offrandes brulées et tous les sacrifices. » Lorsque le juriste eut ainsi prudemment répondu, Jésus abaissa son regard sur lui et dit : « Mon ami, je perçois que tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » 174:4.5 Après cela, personne n’osa plus lui poser de questions en public. 5. Les Grecs investigateurs 174:5.1 Vers midi, tandis que Philippe achetait des vivres pour le nouveau camp que l’on établissait ce jour-là près de Gethsémani, il fut accosté par une délégation d’étrangers, un groupe de croyants grecs d’Alexandrie, d’Athènes et de Rome. Leur porte-parole dit à l’apôtre : « Tu nous as été signalé par des gens qui te connaissent ; alors, nous t’abordons en te demandant de voir Jésus, ton Maitre. » Philippe fut pris au dépourvu en rencontrant ainsi, sur la place du marché, ces éminents investigateurs Grecs et Gentils. Philippe s’arrêta à la solution consistant à demander aux Grecs de l’attendre sur place. Tandis qu’il s’éloignait en hâte, les Grecs supposèrent qu’il était allé chercher Jésus, mais en réalité Philippe se dépêchait d’aller chez Joseph, où il savait qu’André et les autres apôtres prenaient leur déjeuner. Il appela André, lui expliqua le motif de sa venue, puis retourna avec André auprès des Grecs qui l’attendaient. 174:5.2 Ayant à peu près fini d’acheter ses provisions, Philippe revint avec André et les Grecs chez Joseph, où Jésus les reçut. Ils s’assirent près de lui, tandis qu’il parlait à ses apôtres et à un certain nombre de disciples éminents réunis à ce déjeuner. Jésus dit : 174:5.3 « Mon Père m’a envoyé dans ce monde pour révéler sa bienveillance affectueuse aux enfants des hommes, mais les premiers vers qui je suis allé ont refusé de me recevoir. En vérité, beaucoup d’entre vous ont cru par eux-mêmes à mon évangile, mais les enfants d’Abraham et leurs dirigeants sont sur le point de me rejeter ; ce faisant, ils rejetteront Celui qui m’a envoyé. J’ai libéralement proclamé l’évangile du salut à ce peuple ; je lui ai parlé de la filiation accompagnée de joie, de liberté et de vie plus riche dans l’esprit. Mon Père a accompli nombre d’œuvres merveilleuses parmi ces fils des hommes paralysés par la peur. C’est à juste titre que le prophète Isaïe s’est référé à ce peuple en écrivant : ‘Seigneur, qui a cru à nos enseignements ? Et à qui le Seigneur a-t-il été révélé ?’ En vérité, les dirigeants de mon peuple se sont délibérément rendus aveugles pour ne pas voir et ont endurci leur cœur de peur de croire et d’être sauvés. Au long de toutes ces dernières années, j’ai cherché à les guérir de leur incrédulité, afin qu’ils reçoivent le salut éternel du Père. Je sais que tous ne m’ont pas fait défaut ; certains d’entre vous ont vraiment cru à mon message. Il y a, dans cette salle, plus de vingt hommes qui ont été membres du sanhédrin ou qui ont occupé de hauts postes dans les conseils de la nation, bien que certains d’entre vous n’osent encore confesser ouvertement la vérité, de crainte d’être expulsés de la synagogue. Quelques-uns parmi vous sont tentés de préférer la gloire des hommes à la gloire de Dieu. Mais je suis obligé de faire preuve de longanimité, car je crains pour la sécurité et la fidélité de certains, même parmi ceux qui m’ont accompagné depuis si longtemps et ont vécu si proches de moi. 174:5.4 « Je perçois que, dans cette salle de banquet, les Juifs et les Gentils se trouvent en nombre à peu près égal. Et je voudrais m’adresser à vous en tant que premier et dernier groupe de cette nature que je puisse instruire des affaires du royaume avant de retourner auprès de mon Père. » 174:5.5 Ces Grecs avaient fidèlement suivi les enseignements de Jésus au temple. Le lundi soir, ils avaient tenu, chez Nicodème, une conférence qui avait duré jusqu’à l’aube, et trente d’entre eux avaient décidé d’entrer dans le royaume. 174:5.6 Tandis que Jésus se tenait là devant eux en ce moment, il perçut qu’une dispensation prenait fin et qu’une autre commençait. Tournant son attention vers les Grecs, le Maitre dit : 174:5.7 « Quiconque croit en cet évangile croit non seulement en moi, mais en Celui qui m’a envoyé. Quand vous me regardez, vous ne voyez pas seulement le Fils de l’Homme, mais aussi Celui qui m’a envoyé. Je suis la lumière du monde, et quiconque croira en mon enseignement ne demeurera plus dans les ténèbres. Si vous autres, Gentils, vous voulez bien m’écouter, vous recevrez les paroles de vie et entrerez aussitôt dans la joyeuse liberté de la vérité de la filiation avec Dieu. Si mes compatriotes, les Juifs, décident de me rejeter et de refuser mes enseignements, je ne me poserai pas en juge contre eux, car je ne suis pas venu pour juger ce monde, mais pour lui offrir le salut. Néanmoins, ceux qui me rejettent et refusent de recevoir mon enseignement seront traduits en jugement, en temps utile, par mon Père et par ceux qu’il a désignés pour juger ceux qui rejettent le don de la miséricorde et les vérités du salut. Souvenez-vous tous que je ne parle pas de moi-même, mais que j’ai fidèlement proclamé ce que mon Père m’a commandé de révéler aux enfants des hommes. Et ces paroles que le Père m’a ordonné de proclamer au monde sont des paroles de vérité divine, de miséricorde perpétuelle et de vie éternelle. 174:5.8 « Mais je déclare aussi bien aux Juifs qu’aux Gentils, que l’heure est bientôt venue où le Fils de l’Homme va être glorifié. Vous savez bien qu’un grain de blé reste isolé, à moins qu’il ne tombe en terre et ne meure ; mais, s’il meurt dans une bonne terre, il surgit de nouveau à la vie et donne beaucoup de fruits. Quiconque tient égoïstement à sa vie est en danger de la perdre ; mais quiconque est disposé à sacrifier sa vie pour moi et pour l’évangile jouira d’une existence plus riche sur terre, et au ciel il jouira de la vie éternelle. Si vous voulez sincèrement me suivre, même après que je serai retourné auprès du Père, alors vous deviendrez mes disciples et les fidèles serviteurs de vos semblables mortels. 174:5.9 « Je sais que mon heure approche, et je suis troublé. Je perçois que mon peuple est décidé à repousser le royaume, mais je me réjouis de recevoir les Gentils ici présents, qui recherchent la vérité et s’enquièrent des voies de la lumière. J’ai toutefois le cœur serré en pensant à mon peuple, et mon âme est bouleversée par ce qui va m’arriver incessamment. Que dirai-je tandis que je contemple les jours qui viennent et que je discerne le sort qui m’attend ? Dirai-je : Père, épargne-moi cette heure terrifiante ? Non ! car c’est dans cette intention même que je suis venu dans ce monde et y suis resté jusqu’à cette heure. Je dirai plutôt, en priant pour que vous vous joigniez à moi : Père, glorifie ton nom, et que ta volonté soit faite. » 174:5.10 Lorsque Jésus eut ainsi parlé, l’Ajusteur Personnalisé, qui avait habité en lui avant son baptême, apparut devant lui, et Jésus fit une pause que l’assistance remarqua. L’Ajusteur, qui était maintenant un puissant esprit et qui représentait le Père, dit à Jésus de Nazareth : « J’ai déjà maintes fois glorifié mon nom dans tes effusions, et je le glorifierai encore une fois. » 174:5.11 Les Juifs et les Gentils de l’assistance n’entendirent aucune voix, mais ils ne purent éviter de remarquer que Jésus s’était interrompu dans son discours pendant qu’un message lui parvenait de quelque source suprahumaine. Chacun d’eux dit à son voisin : « Un ange lui a parlé. » 174:5.12 Puis Jésus reprit la parole et dit : « Tout ceci n’est pas arrivé par égard pour moi, mais par égard pour vous. Je sais avec certitude que le Père me recevra et acceptera ma mission en votre faveur, mais il est nécessaire que vous soyez encouragés et préparés à la rude épreuve qui est imminente. Laissez-moi vous assurer que la victoire finira par couronner nos efforts conjugués pour éclairer le monde et libérer l’humanité. L’ancien ordre de choses se présente lui-même au jugement. J’ai abattu le Prince de ce monde, et tous les hommes vont devenir libres par la lumière de l’esprit que je répandrai sur toute chair après mon ascension auprès du Père qui est aux cieux. 174:5.13 « Et maintenant, je vous déclare que, si je suis élevé sur terre et dans votre vie, j’attirerai tous les hommes à moi et dans la communauté de mon Père. Vous avez cru que le Libérateur demeurerait perpétuellement sur terre, mais je vous dis que le Fils de l’Homme va être rejeté par les hommes et qu’il retournera auprès du Père. Je ne demeurerai plus bien longtemps avec vous ; la lumière vivante ne restera plus qu’un peu de temps auprès de cette génération enténébrée. Marchez pendant que vous avez cette lumière, afin que les ténèbres et la confusion imminentes ne vous surprennent pas. Celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va ; mais, si vous choisissez de marcher dans la lumière, vous deviendrez tous, en vérité, des fils de Dieu affranchis. Et, maintenant, accompagnez-moi tous au temple où je vais retourner pour dire mes paroles d’adieu aux chefs des prêtres, aux scribes, aux pharisiens, aux sadducéens, aux hérodiens et aux dirigeants enténébrés d’Israël. » 174:5.14 Après avoir ainsi parlé, Jésus marcha en tête du groupe et reprit le chemin du temple par les rues étroites de Jérusalem. Fascicule 175. Le dernier discours au temple 175:0.1 Ce mardi après-midi, un peu après deux heures, Jésus arriva au temple en compagnie de onze apôtres, de Joseph d’Arimathie, des trente Grecs et de quelques autres disciples, et commença à prononcer son dernier discours dans les cours de l’édifice sacré. 1. Le discours 175:1.1 « J’ai été longtemps avec vous, parcourant le pays en long et en large, et proclamant l’amour du Père pour les enfants des hommes. Nombreux sont ceux qui ont vu la lumière et qui sont entrés, par la foi, dans le royaume des cieux. 175:1.2 « De toutes les manières compatibles avec l’accomplissement de la volonté de mon Père, mes apôtres et moi, nous avons fait l’impossible pour vivre en paix avec nos frères, pour nous conformer aux exigences raisonnables des lois de Moïse et des traditions d’Israël. Nous avons constamment cherché la paix, mais les dirigeants d’Israël n’en veulent pas. En rejetant la vérité de Dieu et la lumière du ciel, ils se rangent du côté de l’erreur et des ténèbres. Il ne peut y avoir de paix entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort, entre la vérité et l’erreur. 175:1.4 « Mon Père a longtemps traité ce peuple avec miséricorde. Génération après génération, nous avons envoyé nos prophètes pour l’enseigner et l’avertir et, génération après génération, ils ont tué ces instructeurs venant du ciel. Et, maintenant, vos grands-prêtres obstinés et vos dirigeants entêtés continuent à faire exactement la même chose. De même qu’Hérode a provoqué la mort de Jean le Baptiste, vous vous préparez maintenant à tuer le Fils de l’Homme. 175:1.7 « Mon Père a longtemps œuvré pour votre salut, et je suis descendu pour vivre parmi vous pour vous montrer personnellement la voie. Beaucoup de Juifs, de Samaritains, et même de Gentils, ont cru à l’évangile du royaume ; mais ceux qui auraient dû être les premiers à s’avancer pour accepter la lumière du ciel ont obstinément refusé de croire à la révélation de la vérité de Dieu – Dieu révélé dans l’homme et l’homme élevé à Dieu. 175:1.8 « Je vous rappelle néanmoins que les scribes et les pharisiens occupent encore le siège de Moïse ; en conséquence, et jusqu’à ce que les Très Hauts qui gouvernent dans les royaumes des hommes aient finalement renversé cette nation et détruit le lieu où sont ses dirigeants, je vous demande de coopérer avec ces anciens d’Israël. Il n’est pas nécessaire que vous participiez à leurs plans pour détruire le Fils de l’Homme, mais, en tout ce qui concerne la paix d’Israël, soumettez-vous à eux. Dans toutes ces questions, faites ce qu’ils vous demandent et observez l’essentiel de la loi, mais n’imitez pas leurs mauvaises actions. Souvenez-vous que le péché de ces dirigeants consiste à dire ce qui est bien et à ne pas le faire. Vous savez bien que ces dirigeants attachent sur vos épaules de lourds fardeaux, des fardeaux pénibles à porter, et qu’ils ne lèvent pas même le petit doigt pour vous aider à les porter. Ils vous ont opprimés par des cérémonies et rendus esclaves par des traditions. 175:1.9 « En outre, ces dirigeants égocentriques prennent plaisir à faire leurs bonnes œuvres de manière à être vus par les hommes. Ils agrandissent leurs phylactères et élargissent la bordure de leurs vêtements officiels. Ils recherchent les places d’honneur aux festins et exigent les sièges d’honneur dans les synagogues. Ils convoitent des salutations élogieuses sur les places de marché et désirent que tous les hommes les appellent rabbi. Et, pendant qu’ils cherchent à être ainsi honorés par les hommes, ils s’emparent à la dérobée des maisons des veuves et tirent profit des offices du temple sacré. Ces hypocrites font le simulacre de prier longtemps en public et de donner des aumônes pour attirer l’attention de leurs concitoyens. 175:1.10 « Souvenez-vous de ce que je vous ai enseigné : celui qui veut être le plus grand parmi vous doit se faire le serviteur de tous. Si vous prétendez vous élever devant Dieu, vous serez certainement abaissés, mais celui qui s’humilie sincèrement sera sûrement élevé. Dans votre vie quotidienne, ne cherchez pas votre propre glorification, mais la gloire de Dieu. Subordonnez intelligemment votre volonté à celle du Père qui est aux cieux. 175:1.11 « Ne vous méprenez pas sur mes paroles. Je n’ai pas de rancune contre les chefs des prêtres et les dirigeants qui, en ce moment même, cherchent à me détruire ; je n’en veux pas aux scribes et aux pharisiens qui rejettent mes enseignements. 175:1.12 « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Vous voudriez fermer les portes du royaume des cieux aux hommes sincères qui se trouvent dans l’ignorance au sens de votre enseignement. Vous refusez d’entrer dans le royaume et, en même temps, vous faites tout votre possible pour empêcher les autres d’y entrer. Vous vous tenez le dos tourné aux portes du salut, et luttez contre tous ceux qui voudraient les franchir. 175:1.13 « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites que vous êtes ! Car, en vérité, vous parcourez la terre et la mer pour faire un prosélyte et, quand vous avez réussi, vous n’êtes pas satisfaits avant de l’avoir rendu deux fois pire qu’il n’était comme enfant de païens. 175:1.14 « Malheur à vous, chefs des prêtres et dirigeants, qui vous emparez des biens des pauvres et qui exigez de lourds impôts de ceux qui voudraient servir Dieu comme ils croient que Moïse l’a ordonné ! Vous, qui refusez de montrer de la miséricorde, comment pouvez-vous en espérer dans les mondes à venir ? 175:1.15 « Malheur à vous, faux éducateurs et guides aveugles ! Que peut-on attendre d’une nation quand l’aveugle conduit l’aveugle ? Ils tomberont tous deux dans le puits de la destruction. 175:1.16 « Malheur à vous, qui dissimulez quand vous prêtez serment ! Vous êtes des tricheurs, car vous enseignez qu’un homme peut jurer par le temple et violer son serment, mais que quiconque a juré par l’or du temple doit rester lié à son serment. Vous êtes tous stupides et aveugles ; vous n’êtes même pas logiques dans votre malhonnêteté, car lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui est censé avoir sanctifié l’or ? Vous enseignez aussi que, si un homme jure par l’autel, cela ne signifie rien, mais que, s’il jure par le don qui est sur l’autel, alors il sera tenu pour débiteur. Là encore, vous êtes aveugles à la vérité, car lequel est le plus grand, le don, ou l’autel qui a sanctifié le don ? Comment pouvez-vous justifier une telle hypocrisie et malhonnêteté devant le Dieu du ciel ? 175:1.17 « Malheur à vous, scribes, pharisiens et tous les autres hypocrites, qui veillez à la dime de la menthe, de l’anis et du cumin, et qui négligez en même temps les affaires plus importantes de la loi – la foi, la miséricorde et le jugement ! Vous avez raison de faire les premières choses, mais vous n’auriez pas dû laisser les secondes inaccomplies. Vous êtes vraiment des guides aveugles et des éducateurs stupides. Vous filtrez les moucherons et vous avalez les chameaux. 175:1.18 « Malheur à vous, scribes, pharisiens et hypocrites, car vous nettoyez scrupuleusement l’extérieur de la coupe et du plat, mais vous laissez à l’intérieur les immondices de l’extorsion, des excès et des tromperies. Vous êtes spirituellement aveugles. Ne reconnaissez-vous pas combien il serait meilleur de nettoyer d’abord l’intérieur de la coupe, et, alors, ce qui en déborde nettoierait automatiquement l’extérieur ? Méchants dépravés, vous accomplissez les actes extérieurs de votre religion pour vous conformer littéralement à votre interprétation de la loi de Moïse, tandis que vos âmes croupissent dans l’iniquité et sont pleines d’intentions meurtrières. 175:1.19 « Malheur à vous tous, qui rejetez la vérité et repoussez la miséricorde ! Beaucoup d’entre vous ressemblent à des sépulcres blanchis dont l’extérieur apparait magnifique, mais dont l’intérieur est plein d’ossements humains et de toutes sortes d’impuretés. C’est ainsi que vous, qui rejetez sciemment les conseils de Dieu, vous apparaissez extérieurement aux hommes comme saints et justes, mais, à l’intérieur, votre cœur est rempli d’iniquité et d’hypocrisie. 175:1.20 « Malheur à vous, faux guides d’une nation ! Vous avez érigé là-bas un monument aux prophètes martyrisés de jadis, tandis que vous complotez de détruire Celui dont ils parlaient. Vous ornez les tombeaux des justes, et vous vous flattez que, si vous aviez vécu au temps de vos pères, vous n’auriez pas tué les prophètes ; et ensuite, tout en professant cette idée pharisaïque, vous vous préparez à assassiner celui dont les prophètes ont parlé, le Fils de l’Homme. Dans la mesure où vous faites ces choses, vous témoignez contre vous-mêmes que vous êtes les fils pervers de ceux qui ont tué les prophètes. Continuez donc, et remplissez jusqu’au bord la coupe de votre condamnation. 175:1.21 « Malheur à vous, enfants du mal ! C’est à juste titre que Jean vous a appelés race de vipères, et je vous demande comment vous pourrez échapper au jugement que Jean a prononcé contre vous ? 175:1.22 « Mais, maintenant encore, au nom de mon Père, je vous offre miséricorde et pardon. Maintenant encore, je vous tends la main amicale de la fraternité éternelle. Mon Père vous a envoyé les sages et les prophètes ; vous avez persécuté les uns et tué les autres. Alors, Jean est apparu, proclamant la venue du Fils de l’Homme, et vous l’avez tué après qu’un grand nombre ont cru à son enseignement. Maintenant, vous vous préparez à verser encore du sang innocent. Ne comprenez-vous pas qu’un terrible jour de règlement de comptes viendra quand le Juge de toute la terre exigera de ce peuple des explications sur la manière dont ils ont rejeté, persécuté et tué ces messagers du ciel ? Ne comprenez-vous pas qu’il vous faudra rendre compte de tout ce sang des justes, depuis le premier prophète tué jusqu’à l’époque de Zacharie, qui fut assassiné entre le sanctuaire et l’autel ? Si vous persévérez dans vos mauvaises voies, cette reddition de comptes pourra même être exigée de la présente génération. 175:1.23 « Ô Jérusalem et enfants d’Abraham, vous qui avez lapidé les prophètes et tué les instructeurs qui vous furent envoyés, maintenant encore je voudrais rassembler vos enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne le voulez pas ! 175:1.24 « Et, maintenant, je prends congé de vous. Vous avez entendu mon message et pris votre décision. Ceux qui ont cru à mon évangile sont déjà en sûreté dans le royaume de Dieu. À vous, qui avez choisi de rejeter le don de Dieu, je dis que vous ne me verrez plus enseigner dans le temple. Mon œuvre en votre faveur est achevée. Voici, je sors maintenant avec mes enfants, et votre maison vous est laissée dans la désolation. » 175:1.25 Et le Maitre fit alors signe à ses disciples de quitter le temple. 2. Le statut individuel des Juifs 175:2.1 Le fait que les dirigeants spirituels et les éducateurs religieux de la nation juive rejetèrent jadis les enseignements de Jésus, et conspirèrent pour provoquer sa mort cruelle, n’affecte en rien le statut individuel d’un Juif dans sa position vis-à-vis de Dieu. Ces évènements ne devraient pas inciter ceux qui se disent disciples du Christ à entretenir des préjugés contre les Juifs en tant que compagnons mortels. Les Juifs, en tant que nation et que groupe sociopolitique, ont payé à plein le prix terrible d’avoir rejeté le Prince de la Paix. Il y a longtemps qu’ils ont cessé d’être les porte-flambeaux spirituels de la vérité divine auprès des races de l’humanité. Mais cela ne constitue pas une raison valable pour faire subir, aux descendants individuels de ces Juifs de jadis, les persécutions que leur ont infligées certains prétendus disciples intolérants, indignes et sectaires de Jésus de Nazareth, qui était lui-même un Juif de naissance. 3. La réunion décisive du sanhédrin 175:3.1 C’est un peu avant minuit, ce mardi 4 avril de l’an 30, que le sanhédrin, tel qu’il était alors constitué, vota officiellement et à l’unanimité d’infliger la peine de mort aussi bien à Jésus qu’à Lazare. Telle fut la réponse à l’ultime appel du Maitre aux dirigeants juifs, appel qu’il avait lancé dans le temple seulement quelques heures auparavant. 175:3.3 Comprenant qu’il pouvait ne pas revenir enseigner au temple ce jour-là (mercredi), les dirigeants ordonnèrent aux agents du sanhédrin « d’amener Jésus devant la haute cour juive, jeudi, un peu avant minuit ». Fascicule 176. Le mardi soir sur le mont Olivet 176:0.1 Ce mardi après-midi, tandis que Jésus et les apôtres sortaient du temple pour aller au camp de Gethsémani, Matthieu attira l’attention sur la structure du temple en disant : « Maitre, observe la qualité de ces bâtiments. Regarde leurs pierres massives et leur magnifique ornementation. Est-il possible qu’un jour ces édifices soient détruits ? ». Alors qu’ils poursuivaient leur chemin vers Olivet, Jésus dit : « Vous voyez ces pierres et ce temple massif. En vérité, en vérité, je vous dis que les jours viennent bientôt où il n’en sera pas laissé pierre sur pierre. Elles seront toutes jetées bas. » Ces remarques décrivant la destruction du temple sacré éveillèrent la curiosité des apôtres qui marchaient derrière le Maitre. 176:0.2 Nathanael posa bientôt la question suivante : « Maitre, dis-nous comment nous saurons que ces évènements sont sur le point d’arriver ? » 1. La destruction de Jérusalem 176:1.1 En réponse à la question de Nathanael, Jésus dit : « Oui, je vais vous parler de l’époque où ce peuple aura rempli la coupe de son iniquité, et où la justice s’abattra rapidement sur cette ville de nos ancêtres. Je suis sur le point de vous quitter ; je vais auprès du Père. Après mon départ, prenez garde que personne ne vous trompe, car plusieurs se présenteront comme libérateurs et induiront beaucoup de gens en erreur. Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car toutes ces choses arriveront, mais la fin de Jérusalem ne sera pas encore imminente. Ne soyez pas angoissés par des famines ou des tremblements de terre, ni préoccupés quand vous serez livrés aux autorités civiles et persécutés à cause de l’évangile. Vous serez expulsés de la synagogue et mis en prison à cause de moi, et certains d’entre vous seront tués. Quand vous serez traduits devant des gouverneurs et des chefs, ce sera pour donner le témoignage de votre foi et pour montrer votre fermeté dans l’évangile du royaume. Quand vous comparaitrez devant des juges, ne vous inquiétez pas d’avance de ce qu’il faut dire, car l’esprit vous enseignera à l’instant même la réponse à faire à vos adversaires. En ces jours de douleur, les personnes de votre propre famille, sous le commandement de ceux qui ont rejeté le Fils de l’Homme, vous livreront à la prison et à la mort. Pendant un temps, il se peut que vous soyez haïs de toute l’humanité à cause de moi, mais, même au cours de ces persécutions, je ne vous abandonnerai pas ; mon esprit ne vous désertera pas. Soyez patients. Ne mettez pas en doute que l’évangile du royaume triomphera de tous ses ennemis et sera finalement proclamé à toutes les nations. » 176:1.3 Puisque Jérusalem devait être le berceau du mouvement évangélique primitif, Jésus ne voulait pas que ses instructeurs et prédicateurs périssent dans la terrible ruine du peuple juif liée à la destruction de Jérusalem, et c’est pourquoi il donna ces instructions à ses partisans. Jésus craignait beaucoup que certains de ses disciples ne soient impliqués dans les révoltes prochaines et ne périssent ainsi dans la chute de Jérusalem. 176:1.4 André demanda alors : « Mais, Maitre, si la ville sainte et le temple doivent être détruits, et si tu n’es pas là pour nous diriger, quand devrons-nous abandonner Jérusalem ? » Jésus dit : « Vous pouvez rester dans la ville après mon départ, et même durant ces temps de douleurs et d’amères persécutions, mais, quand vous verrez finalement Jérusalem encerclée par les armées romaines après la révolte des faux prophètes, vous saurez que sa désolation est proche ; alors, il vous faudra fuir dans les montagnes. Que nul habitant de la ville et des faubourgs ne s’attarde pour sauver quoi que ce soit. Ne laissez pas non plus ceux qui habitent à l’extérieur avoir l’audace de pénétrer dans la ville. Il y aura de grandes tribulations, car ce seront les jours de vengeance des Gentils. Après que vous aurez abandonné la ville, cette population désobéissante sera passée au fil de l’épée ou envoyée captive chez toutes les nations, et ainsi Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils. Entretemps, je vous en avertis, ne vous laissez pas tromper. Si un homme vient vers vous en disant : ‘Regarde, le Libérateur, il est ici’, ou ‘Regarde, il est là’, ne le croyez pas, car de nombreux faux éducateurs surgiront et en égareront beaucoup. Mais vous ne devriez pas vous laisser tromper, car je vous ai annoncé tout cela d’avance. » 176:1.6 Même après cet avertissement explicite, beaucoup de disciples de Jésus interprétèrent ces prédictions comme se rapportant aux changements qui se produiraient évidemment dans Jérusalem quand la réapparition du Messie aurait pour résultat d’instaurer la Nouvelle Jérusalem et d’agrandir la ville pour qu’elle devienne la capitale du monde. Il n’est donc pas surprenant que Pierre ait dit : « Maitre, nous savons que toutes choses disparaitront lors de l’apparition des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, mais comment connaitrons-nous le moment où tu reviendras pour accomplir tout cela ? » 176:1.7 Quand Jésus entendit cette question, il resta un moment pensif, puis il dit : « Vous vous trompez constamment parce que vous essayez toujours de rattacher le nouvel enseignement à l’ancien. Vous êtes décidés à comprendre de travers tout ce que je vous apprends. Vous persistez à interpréter l’évangile conformément à vos croyances établies. Néanmoins, je vais essayer de vous éclairer. » 2. La seconde venue du Maitre 176:2.3 Continuant à répondre à la question de Pierre, Jésus dit : « Pourquoi supposez-vous encore que le Fils de l’Homme va siéger sur le trône de David, et espérez-vous que les rêves matériels des Juifs s’accompliront ? Ne vous ai-je pas dit, au cours de toutes ces années, que mon royaume n’est pas de ce monde ? L’état de choses que vous considérez maintenant avec mépris arrive à sa fin, mais cette fin constituera un nouveau commencement, à partir duquel l’évangile du royaume se répandra dans le monde entier et le salut sera étendu à tous les peuples. Quand le royaume sera parvenu à sa pleine maturité, soyez assurés que le Père qui est aux cieux ne manquera pas de vous apporter une révélation élargie de la vérité et une démonstration accrue de la droiture. Il a déjà effusé sur ce monde celui qui est devenu le prince des ténèbres, puis Adam, suivi de Melchizédek et, présentement, le Fils de l’Homme. C’est ainsi que mon Père continuera à manifester sa miséricorde et à exprimer son amour, même à ce monde obscur et mauvais. Après que le Père m’aura investi de tout pouvoir et de toute autorité, moi aussi, je continuerai à suivre votre sort et à vous guider dans les affaires du royaume par la présence de mon esprit qui sera bientôt répandu sur toute chair. Non seulement je serai ainsi présent auprès de vous en esprit, mais aussi je promets que je reviendrai un jour sur ce monde, où j’ai vécu ma vie dans la chair et accompli la double expérience simultanée de révéler Dieu aux hommes et de conduire les hommes à Dieu. Il faut que je vous quitte très prochainement et que je reprenne le travail que le Père m’a confié, mais ayez bon courage, car je reviendrai un jour. Entretemps, mon Esprit de la Vérité d’un univers vous consolera et vous guidera. 176:2.4 « Vous me voyez maintenant faible et dans la chair, mais, quand je reviendrai, ce sera avec puissance et en esprit. Les yeux de la chair voient le Fils de l’Homme dans la chair, mais seul l’œil de l’esprit verra le Fils de l’Homme glorifié par le Père et apparaissant sur terre en son propre nom. 176:2.5 « Toutefois, l’époque de la réapparition du Fils de l’Homme n’est connue que dans les conseils du Paradis. Les anges du ciel eux-mêmes ne savent pas quand elle aura lieu. Cependant, vous devriez comprendre ceci : quand l’évangile du royaume aura été proclamé dans le monde entier pour le salut de tous les peuples, et quand l’âge aura atteint sa plénitude, le Père vous enverra une autre effusion dispensationnelle, ou bien, alors, le Fils de l’Homme reviendra pour adjuger l’âge. 176:2.6 « En ce qui concerne le sort douloureux de Jérusalem, dont je vous ai parlé, cette génération ne passera pas sans que mes paroles n’aient été accomplies. Mais, en ce qui concerne l’époque du retour du Fils de l’homme, nul dans le ciel ou sur terre ne peut prétendre en parler. Par contre, vous devriez faire preuve de sagesse concernant la maturation d’un âge et discerner avec promptitude les signes des temps. Quand le figuier montre ses branches tendres et fait sortir ses feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, quand le monde aura passé par le long hiver de la mentalité matérialiste et que vous discernerez la venue du printemps spirituel d’une nouvelle dispensation, vous devriez savoir que l’été d’une nouvelle visitation approche. 176:2.9 En reprenant leur marche vers le camp, les treize hommes étaient muets et soumis à une grande tension émotionnelle. Judas s’était définitivement résolu à abandonner ses associés. Il était tard quand David Zébédée, Jean Marc et un certain nombre des principaux disciples accueillirent Jésus et les douze dans le nouveau camp, mais les apôtres n’avaient pas envie de dormir ; ils voulaient en savoir davantage sur la destruction de Jérusalem, le départ du Maitre et la fin du monde. 3. Suite de la discussion au camp 176:3.1 Tandis qu’ils se réunissaient au nombre d’une vingtaine autour du feu de camp, Thomas demanda : « Puisque tu dois revenir pour achever l’œuvre du royaume, quel devra être notre attitude pendant que tu seras absent pour t’occuper des affaires du Père ? » Jésus les regarda à la lumière du feu et répondit : 176:3.2 « Même toi, Thomas, tu ne réussis pas à comprendre ce que j’ai dit. Ne vous ai-je pas constamment enseigné que votre lien avec le royaume est spirituel et individuel, qu’il est entièrement une affaire d’expérience personnelle dans l’esprit, en réalisant, par la foi, que vous êtes fils de Dieu ? Que dirai-je de plus ? La chute des nations, l’effondrement des empires, la destruction des Juifs incroyants, la fin d’un âge, ou même la fin du monde, en quoi ces choses concernent-elles celui qui croit à l’évangile et qui a enfoui sa vie dans la sécurité du royaume éternel ? Vous, qui connaissez Dieu et qui croyez à l’évangile, vous avez déjà reçu les assurances de la vie éternelle. Puisque votre vie a été vécue dans l’esprit et pour le Père, rien ne peut vous inquiéter sérieusement. Les bâtisseurs du royaume, les citoyens accrédités des mondes célestes, ne doivent pas être dérangés par des bouleversements temporels ou perturbés par des cataclysmes terrestres. À vous, qui croyez à cet évangile du royaume, en quoi vous importe-t-il que des nations soient renversées, que l’âge prenne fin, ou que toutes les choses visibles s’effondrent, puisque vous savez que votre vie est le don du Fils, et qu’elle est éternellement en sécurité chez le Père ? Puisque vous avez vécu la vie temporelle par la foi et produit les fruits de l’esprit sous forme de droiture en servant vos semblables avec amour, vous pouvez, avec cette même foi en la survie qui vous a fait traverser sur terre votre première aventure de filiation avec Dieu, envisager avec plaisir et confiance le prochain pas dans la carrière éternelle. 176:3.3 « Chaque génération de croyants devrait poursuivre son travail en prenant en considération le retour possible du Fils de l’Homme, exactement comme chaque croyant poursuit individuellement le travail de sa vie en prenant en considération l’inévitable mort naturelle toujours imminente. Lorsque, par la foi, vous vous êtes établis comme fils de Dieu, rien d’autre n’a d’importance pour la sécurité de la survie. Mais ne vous y trompez pas ! Cette foi, en la survie est une foi vivante manifestant de plus en plus les fruits de cet esprit divin qui l’a inspirée tout d’abord au cœur humain. Le fait que vous ayez autrefois accepté la filiation dans le royaume céleste ne vous sauvera pas si vous rejetez sciemment et obstinément les vérités concernant la fécondité spirituelle progressive des fils de Dieu incarnés. Vous, qui m’avez accompagné dans les affaires terrestres du Père, vous pouvez encore maintenant déserter le royaume si vous constatez que vous n’aimez pas la voie du service du Père pour l’humanité. 176:3.4 « En tant qu’individus et que génération de croyants, laissez-moi vous conter une parabole : Avant de partir pour un long voyage dans un pays étranger, un homme important convoqua ses serviteurs de confiance et remit tous ses biens entre leurs mains. À l’un il donna cinq talents, à un autre deux, à un autre encore un seul talent et ainsi de suite pour tout le groupe de serviteurs estimés. Il confia ses biens aux intéressés selon leurs aptitudes variées, puis il partit pour son voyage. Quand ce seigneur s’en fut allé, ses serviteurs se mirent au travail pour tirer profit des richesses à eux confiées. Celui qui avait reçu cinq talents commença immédiatement à s’en servir pour commercer, et il eut bientôt fait un bénéfice de cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu deux talents en eut bientôt gagné deux de plus. Et, ainsi, tous ces serviteurs firent des bénéfices pour leur Maitre, excepté celui qui n’avait reçu qu’un seul talent. Celui-là partit de son côté et creusa dans la terre un trou où il cacha l’argent de son seigneur. Bientôt, le seigneur de ces serviteurs revint à l’improviste et convoqua tous ses régisseurs pour régler les comptes, et, lorsqu’ils furent tous en sa présence, celui qui avait reçu les cinq talents s’avança avec l’argent qui lui avait été confié et apporta cinq talents supplémentaires en disant : ‘Seigneur, tu m’as donné cinq talents à investir, et je suis heureux de t’offrir cinq autres talents que j’ai gagnés.’ Alors, son Maitre lui dit : ‘Bravo, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle dans un domaine restreint, je vais maintenant t’établir régisseur sur beaucoup d’autres. Partage dorénavant la joie de ton Maitre.’ Ensuite, celui qui avait reçu les deux talents s’avança en disant : ‘Seigneur, tu as remis deux talents entre mes mains ; regarde, j’ai gagné ces deux autres talents.’ Et son Maitre lui dit alors : ‘Bravo, bon et fidèle régisseur ; toi aussi, tu as été fidèle dans un domaine restreint et je vais maintenant t’établir sur beaucoup d’autres ; partage la joie de ton Maitre.’ Ensuite, celui qui avait reçu un seul talent vint rendre ses comptes. Ce serviteur s’avança en disant : ‘Seigneur, je te connaissais et j’avais compris que tu es un homme astucieux, en ce sens que tu espérais des bénéfices là où tu n’avais pas personnellement travaillé ; j’ai donc eu peur de risquer quoi que ce soit de ce qui m’avait été confié. J’ai caché ton talent en sécurité dans la terre ; le voici ; tu as maintenant ce qui t’appartient.’ Mais son Maitre répondit : ‘Tu es un régisseur indolent et paresseux. De ta propre bouche, tu confesses avoir su que j’exigerais de toi un règlement avec des bénéfices raisonnables, comme ceux que tes diligents compagnons m’ont restitués aujourd’hui. Sachant cela, tu aurais au moins dû placer mon argent chez les banquiers, afin qu’à mon retour, je puisse recevoir ce qui m’appartient avec des intérêts.’ Puis ce seigneur dit au chef des régisseurs : ‘Enlève cet unique talent des mains de ce serviteur inutile, et donne-le à celui qui a les dix talents.’ 176:3.5 « À quiconque possède, il sera donné davantage, et il possédera abondamment ; mais, à qui n’a rien, on enlèvera même ce qu’il détient. On ne peut rester stagnant dans les affaires du royaume éternel. Mon Père demande à tous ses enfants de croitre en grâce et dans la connaissance de la vérité. Vous, qui connaissez ces vérités, devez produire l’accroissement des fruits de l’esprit et manifester un dévouement croissant au service désintéressé de vos compagnons qui servent avec vous. Souvenez-vous que, dans la mesure où vous servez le plus humble de mes frères, c’est à moi que vous rendez service. 176:3.6 « C’est ainsi que vous devriez vous occuper des affaires du Père, maintenant et désormais, et même éternellement. Persévérez jusqu’à mon retour. Exécutez fidèlement la tâche qui vous est confiée, et vous serez alors prêts pour le règlement de comptes qui accompagne l’appel de la mort. Ayant ainsi vécu pour la gloire du Père et la satisfaction du Fils, vous entrerez avec joie et un plaisir extrême au service éternel du royaume perpétuel. » 176:3.7 La vérité est vivante. L’Esprit de Vérité conduit toujours les enfants de lumière dans de nouveaux domaines de réalité spirituelle et de service divin. La vérité ne vous est pas donnée pour que vous la cristallisiez dans des formes établies, sûres et honorées. Elle se révèle à vous en passant par votre expérience personnelle. Il faut que ce passage la rehausse de manière à dévoiler une nouvelle beauté et de réels gains spirituels à tous ceux qui observent vos fruits spirituels, et que ces spectateurs soient ainsi amenés à glorifier le Père qui est aux cieux. Seuls ces fidèles serviteurs qui croissent dans la connaissance de la vérité, et qui développent ainsi leur capacité d’appréciation divine des réalités spirituelles, peuvent espérer jamais « entrer pleinement dans la joie de leur Seigneur ». Combien il est attristant de voir des générations successives de disciples avoués de Jésus dire au sujet de leur gestion de la vérité divine : « Maitre, voici la vérité que tu nous as confiée il y a cent ans ou mille ans. Nous n’en avons rien perdu ; nous avons fidèlement préservé tout ce que tu nous as donné. Nous n’avons admis aucun changement dans ce que tu nous as enseigné. Nous te restituons la vérité que tu nous as apportée. » Ce prétexte à indolence spirituelle ne justifiera pas aux yeux du Maitre le gestionnaire stérile de la vérité. Le Maitre de la vérité exigera une reddition de comptes conforme à la vérité confiée à vos soins. 176:3.8 Dans le monde suivant, il vous sera demandé de rendre compte de vos dons et de votre gestion dans ce monde-ci. Que vos talents innés soient rares ou nombreux, il faudra faire face à un règlement juste et miséricordieux. Si des serviteurs n’emploient leurs dons que pour des fins égoïstes et n’accordent aucune attention au devoir supérieur d’obtenir une récolte accrue des fruits de l’esprit – tels qu’ils se manifestent dans une expansion constante du service des hommes et de l’adoration de Dieu – ces gestionnaires égoïstes doivent accepter les conséquences de leur choix délibéré. 176:3.9 Combien le serviteur infidèle muni d’un seul talent ressemble à tous les mortels égoïstes quand il reproche directement sa propre paresse à son Maitre. Quand un homme est confronté aux échecs qui proviennent de lui-même, combien il a tendance à les imputer aux autres, et bien souvent à ceux qui en sont le moins responsables ! 176:3.10 Cette nuit-là, au moment où ses auditeurs allaient se reposer, Jésus leur dit : « Vous avez reçu libéralement la vérité du ciel ; vous devriez donc la donner libéralement et, par ce don, cette vérité se multipliera et annoncera la lumière croissante de la grâce qui sauve, dès le moment où vous la dispenserez. » Fascicule 177. Le mercredi, jour de repos 177:0.2 Après le déjeuner, le Maitre informa André qu’il avait l’intention de s’absenter pour la journée. 177:0.3 Quand Jésus s’apprêta à partir seul dans la montagne, David Zébédée l’accosta en disant : « Maitre, tu sais bien que les pharisiens et les dirigeants cherchent à te détruire, et cependant tu t’apprêtes à partir seul dans les collines. C’est une folie. Je vais donc te faire accompagner par trois hommes bien préparés à veiller à ce qu’il ne t’arrive aucun mal. » Jésus regarda les trois Galiléens vigoureux et bien armés, et dit à David : « Ton intention est bonne, mais tu te trompes, en ce sens que tu ne comprends pas que le Fils de l’Homme n’a besoin de personne pour le défendre. Nul ne mettra la main sur moi avant l’heure où je serai prêt à abandonner ma vie conformément à la volonté de mon Père. Ces hommes ne peuvent pas m’accompagner. Je désire aller seul, pour pouvoir communier avec le Père. » 177:0.4 Après avoir entendu cette réponse, David et ses gardes armés se retirèrent ; mais, alors que Jésus partait seul, Jean Marc s’avança avec un petit panier contenant des vivres et de l’eau, et suggéra que, si Jésus avait l’intention d’être absent toute la journée, il pourrait avoir faim. Le Maitre sourit à Jean Marc et tendit la main pour prendre le panier. 1. Une journée seul avec Dieu 177:1.1 Tandis que Jésus allait prendre le panier du déjeuner des mains de Jean, le jeune homme s’aventura à dire : « Mais, Maitre, il pourrait arriver que tu poses le panier par terre pendant que tu t’en vas prier, et qu’ensuite tu l’oublies en poursuivant ton chemin. En outre, si je t’accompagne en portant le déjeuner, tu seras plus libre d’adorer Dieu, et je garderai sûrement le silence. Je ne poserai pas de questions, et je resterai près du panier quand tu iras seul à l’écart pour prier. » 177:1.2 En prononçant ces paroles, dont la témérité étonna certains auditeurs proches, Jean Marc eut l’audace de retenir le panier. Jean Marc et Jésus étaient là, tenant tous deux le panier. Après quelques secondes, le Maitre lâcha prise et, regardant le garçon, dit : « Puisque de tout ton cœur tu désires ardemment m’accompagner, cela ne te sera pas refusé. Nous partirons seuls ensemble et nous aurons de bons échanges. Tu pourras me poser toutes les questions qui surgiront dans ton cœur et nous nous réconforterons et nous nous consolerons mutuellement. Au commencement, tu porteras le déjeuner et, quand tu seras fatigué, je t’aiderai. Suis-moi. » 177:1.3 Ce soir-là, Jésus ne revint au camp qu’après le coucher du soleil. Le Maitre passa sa dernière journée tranquille sur terre à s’entretenir avec ce garçon assoiffé de vérité, et à parler avec son Père du Paradis. 177:1.4 Jésus s’entretint longuement avec Jean, et parla franchement des affaires de ce monde et du monde à venir. Jean dit à Jésus combien il regrettait de n’avoir pas été assez âgé pour être l’un des apôtres. 2. L’enfance au foyer 177:2.1 Au cours des entretiens de cette journée avec Jean Marc, Jésus passa un temps considérable à comparer les expériences de leur enfance et de leur adolescence. Les parents de Jean possédaient plus de biens terrestres que ceux de Jésus, mais il y avait eu, dans leur enfance, beaucoup d’expériences très similaires. Jésus dit de nombreuses choses qui aidèrent Jean à mieux comprendre ses parents et d’autres membres de sa famille. 177:2.5 Pendant plus d’une heure, Jésus et Jean continuèrent cette discussion de la vie au foyer. Le Maitre poursuivit en expliquant à Jean qu’un enfant dépend complètement de ses parents et de l’atmosphère du foyer pour la formation de ses premiers concepts sur toute chose, intellectuelle, sociale, morale et même spirituelle, puisque la famille représente pour le jeune enfant tout ce qu’il peut savoir pour commencer des relations humaines ou divines. L’enfant doit tirer des soins de sa mère ses premières impressions sur l’univers ; il dépend entièrement de son père terrestre pour ses premières idées sur le Père céleste. La vie mentale et sentimentale du jeune âge, conditionnée par les relations sociales et spirituelles du foyer, détermine si la vie ultérieure de l’enfant sera heureuse ou malheureuse, facile ou difficile. Toute la vie ultérieure d’un être humain est immensément influencée par tout ce qui se passe pendant les premières années de l’existence. 3. La journée au camp 177:3.3 Vers les quatre heures, des coureurs arrivèrent auprès de David pour lui apporter de Bethsaïde des nouvelles de sa mère, et de la mère de Jésus. Plusieurs jours auparavant, David était arrivé à la conviction que les chefs des prêtres et les dirigeants allaient tuer Jésus. David savait qu’ils étaient résolus à supprimer le Maitre, et il était à peu près convaincu que Jésus n’exercerait pas son pouvoir divin pour son propre salut et ne permettrait pas non plus à ses partisans de recourir à la force pour le défendre. Étant parvenu à ces conclusions, il se hâta d’envoyer un messager à Salomé sa mère pour la presser de venir immédiatement à Jérusalem et d’amener Marie, mère de Jésus, et tous les membres de la famille du Maitre. 177:3.5 Un peu après midi, plus de vingt des Grecs qui avaient rencontré Jésus et les douze chez Joseph d’Arimathie arrivèrent au camp, et Pierre et Jean passèrent plusieurs heures en conférence avec eux. Ces Grecs, ou tout au moins quelques-uns d’entre eux, avaient une très bonne connaissance du royaume, car ils en avaient été instruits par Rodan à Alexandrie. 4. Judas et les chefs des prêtres 177:4.1 Peu après que Jésus et Jean Marc eurent quitté le camp, Judas Iscariot disparut du groupe de ses frères et ne revint que tard dans l’après-midi. Malgré la recommandation expresse de son Maitre de ne pas entrer à Jérusalem, cet apôtre troublé et mécontent se rendit en hâte à son rendez-vous avec les ennemis de Jésus, chez le grand-prêtre Caïphe. Il s’agissait d’une réunion officieuse du sanhédrin, fixée pour un peu après dix heures ce matin-là, en vue de discuter la nature des accusations qu’il fallait porter contre Jésus et de décider la procédure à suivre pour le faire comparaitre devant les autorités romaines ; en effet, il était nécessaire d’obtenir la confirmation civile de la sentence de mort déjà prononcée par le sanhédrin contre Jésus. 177:4.2 La veille, Judas avait révélé à quelques membres de sa famille, et à certains sadducéens, amis de la famille de son père, qu’il était arrivé à la conclusion que Jésus était un rêveur et un idéaliste bien intentionné, mais non le libérateur attendu d’Israël. Judas exposa qu’il aimerait beaucoup trouver une manière élégante de se retirer de tout le mouvement. Ses amis l’assurèrent flatteusement que son retrait serait salué par les dirigeants juifs comme un grand évènement, et, ensuite, il pourrait prétendre à n’importe quoi. Ils l’amenèrent à croire qu’il recevrait aussitôt de grands honneurs du sanhédrin et qu’enfin, il serait en position d’effacer la flétrissure de son « association bien intentionnée, mais malencontreuse avec des Galiléens incultes ». 177:4.5 Tandis que Judas approchait de la demeure de Caïphe, il prit définitivement la décision d’abandonner Jésus et ses compagnons apôtres. Ayant ainsi résolu de déserter la cause du royaume des cieux, il décida de s’assurer pour lui-même le maximum de cet honneur et de cette gloire dont il avait espéré être un jour gratifié, quand il s’identifia, pour la première fois, avec Jésus et le nouvel évangile du royaume. Tous les apôtres avaient jadis partagé cette ambition avec Judas, mais, au cours des années, ils avaient appris à admirer la vérité et à aimer Jésus, tout au moins mieux que ne le fit Judas. 177:4.6 Le traitre fut présenté à Caïphe et aux dirigeants juifs par son cousin. Celui-ci expliqua que Judas, ayant découvert l’erreur qu’il avait commise en se laissant égarer par le subtil enseignement de Jésus, était arrivé au point où il désirait renoncer publiquement et officiellement à son association avec le Galiléen, et, en même temps, demander à être rétabli dans la confiance et la communauté de ses frères judéens. Le porte-parole de Judas continua en exposant que, d’après Judas, il valait mieux, pour la paix en Israël, que Jésus fût mis en prison. Comme preuve de son regret d’avoir participé à ce mouvement d’erreur, et de la sincérité de son retour aux enseignements de Moïse, Judas était venu s’offrir lui-même au sanhédrin comme étant celui qui pouvait prendre, avec le capitaine détenteur du mandat d’arrêt, des dispositions pour que Jésus soit mis en prison sans esclandre, ce qui écarterait tout danger d’ameuter les multitudes, ou la nécessité de retarder son arrestation jusqu’après la Pâque. 177:4.7 Après avoir fini de parler, le cousin présenta Judas, qui s’approcha du grand-prêtre et dit : « Je ferai tout ce que mon cousin a promis, mais qu’êtes-vous disposés à me donner pour ce service ? » Judas ne sembla pas discerner l’expression de dédain, ou même de dégout, qui passa sur le visage du vaniteux Caïphe au cœur endurci ; le cœur de Judas était trop préoccupé de sa propre gloire et du désir de satisfaire l’exaltation de son moi. 177:4.8 Caïphe abaissa alors son regard sur le traitre et dit : « Judas, va trouver le capitaine de la garde et arrange-toi avec cet officier pour qu’il nous amène ton Maitre ce soir ou demain soir. Quand il aura été livré par toi entre nos mains, tu recevras ta récompense pour ce service. » Après avoir entendu ces paroles, Judas quitta les chefs des prêtres et les dirigeants pour conférer avec le capitaine des gardes du temple sur la manière d’appréhender Jésus. 177:4.9 Judas retourna au camp auprès de ses associés, enivré de pensées de grandeur et de gloire comme il n’en avait pas eu depuis bien longtemps. 177:4.12 Les chefs des prêtres et les anciens purent enfin respirer tranquillement pendant quelques heures. Ils n’allaient pas être obligés d’arrêter Jésus en public. Les services de Judas, en tant qu’allié et traitre, leur assuraient que Jésus n’échapperait pas à leur juridiction comme il l’avait fait si souvent dans le passé. Fascicule 178. Le dernier jour au camp 178:0.1 Pour Jésus, ce jeudi était son dernier jour de liberté sur terre en tant que Fils divin incarné ; il projeta de le passer avec ses apôtres et quelques disciples fidèles et dévoués. 2. Après le repas du midi 178:2.2 Ce jour-là, à midi, tous les apôtres et disciples avaient appris que Lazare s’était enfui précipitamment de Béthanie. Ils commençaient à pressentir que les dirigeants juifs étaient farouchement résolus à se débarrasser de Jésus et de ses enseignements. 178:2.3 Par ses agents secrets à Jérusalem, David Zébédée était pleinement renseigné sur les progrès du plan pour arrêter et tuer Jésus. Il était parfaitement au courant du rôle de Judas dans le complot, mais il ne révéla jamais cette connaissance aux autres apôtres ni à aucun des disciples. Peu après le déjeuner, il prit Jésus à part et se permit de lui demander s’il savait... Mais il ne put jamais formuler entièrement sa question. Le Maitre leva la main pour l’interrompre et dit : « Oui, David, je suis au courant de tout, et je sais que tu es au courant, mais veille à n’en parler à personne. Seulement, ne doute pas, dans ton propre cœur, que la volonté de Dieu finira par prévaloir. » 178:2.4 La conversation avec David fut interrompue par l’arrivée d’un messager venant de Philadelphie ; il apportait la nouvelle qu’Abner avait eu vent du complot pour tuer Jésus et demandait s’il devait venir à Jérusalem. Ce coureur repartit en hâte pour Philadelphie avec le message suivant pour Abner : « Poursuis ton œuvre. Si je me sépare physiquement de vous, c’est seulement pour pouvoir revenir en esprit. Je ne vous abandonnerai pas. Je vous accompagnerai jusqu’à la fin. » 178:2.5 À ce moment, Philippe vint trouver le Maitre et lui demanda : « Maitre, vu que l’heure de la Pâque approche, où voudrais-tu que nous préparions ce qu’il faut pour la manger ? » Après avoir écouté la question de Philippe, Jésus répondit : « Va chercher Pierre et Jean, et je vous donnerai des instructions concernant le souper que nous partagerons ce soir. Quant à la Pâque, vous en parlerez après avoir d’abord fait cela. » 178:2.6 Quand Judas entendit le Maitre parler de ces questions avec Philippe, il s’approcha pour essayer de surprendre leur entretien. Mais David Zébédée, qui se tenait à proximité, s’avança et entraina Judas dans une conversation, tandis que Philippe, Pierre et Jean allaient à l’écart pour causer avec le Maitre. 178:2.7 Jésus dit aux trois : « Allez immédiatement à Jérusalem. En franchissant la porte, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Il vous parlera, et ensuite vous le suivrez. Il vous conduira jusqu’à une maison où vous entrerez à sa suite et vous demanderez à l’honorable propriétaire : ‘Où est la salle des invités dans laquelle le Maitre doit prendre son souper avec ses apôtres ?’ Lorsque vous vous serez ainsi enquis, le maitre de la maison vous montrera au premier étage une grande salle toute meublée et prête pour nous. » 178:2.8 Quand les apôtres arrivèrent à la ville, ils rencontrèrent, près de la porte, l’homme avec la cruche d’eau et le suivirent jusqu’à la maison de Jean Marc, où le père du garçon les reçut et leur montra la salle d’en haut préparée pour le repas du soir. 178:2.9 Tout ceci arriva par suite d’une entente conclue entre le Maitre et Jean Marc durant l’après-midi de la veille, alors qu’ils étaient seuls ensemble dans les collines. 178:2.10 David Zébédée avait beaucoup d’affaires à régler avec Judas, qui fut aisément empêché de suivre Pierre, Jean et Philippe comme il le désirait si vivement. Quand Judas donna à David une certaine somme d’argent pour les provisions, David lui dit : « Judas, étant donné les circonstances, ne serait-il pas opportun que tu me remettes un peu d’argent en anticipant sur mes besoins actuels ? » Judas réfléchit un moment puis répondit : « Oui, David, je crois que ce serait sage. En fait, vu les conditions troublées à Jérusalem, je crois que le mieux serait de te donner tout l’argent. On complote contre le Maitre, et, au cas où il m’arriverait quelque chose, tu ne serais pas gêné. » 178:2.11 David reçut donc tous les fonds apostoliques liquides et tous les reçus de l’argent en dépôt. Les apôtres n’apprirent cette opération que dans la soirée du lendemain. 178:2.12 Il était environ quatre heures et demie lorsque les trois apôtres revinrent et informèrent Jésus que tout était prêt pour le souper. Le Maitre se prépara immédiatement à conduire ses douze apôtres à Jérusalem par la piste qui rejoignait la route de Béthanie. 3. En chemin vers le souper 178:3.1 Lorsqu’ils approchèrent de l’endroit où Jésus s’était arrêté la veille au soir pour discourir sur la destruction de Jérusalem, ils firent inconsciemment une halte et se tinrent là en regardant silencieusement la ville. Ils étaient un peu en avance sur leur horaire et, puisque Jésus ne désirait pas traverser la ville avant le coucher du soleil, il dit à ses associés : 178:3.2 « Asseyez-vous et reposez-vous pendant que je vous parlerai de ce qui doit arriver incessamment. Au cours de toutes ces années, j’ai vécu en vous considérant comme mes frères ; je vous ai appris la vérité au sujet du royaume des cieux, et je vous en ai révélé les mystères. En vérité, mon Père a accompli de nombreux prodiges liés à ma mission terrestre. Vous avez été témoins de tout cela, et vous avez participé à l’expérience d’être des compagnons de travail de Dieu. Vous êtes témoins que, depuis quelque temps, je vous ai avertis qu’il me faudrait bientôt retourner à la tâche que le Père m’a assignée. Je vous ai nettement dit qu’il me fallait vous laisser dans le monde pour continuer l’œuvre du royaume. C’est pour cette raison que je vous ai pris à part, dans les collines de Capharnaüm. Il faut maintenant vous préparer à partager avec d’autres l’expérience que vous avez eue avec moi. De même que le Père m’a envoyé dans ce monde, de même je vais vous y envoyer pour me représenter et achever l’œuvre que j’ai commencée. 178:3.3 « Vous contemplez cette ville avec tristesse, car vous avez entendu mes paroles annonçant la fin de Jérusalem. Je vous en ai avertis longtemps d’avance, de crainte que vous ne périssiez dans sa destruction et que cela ne retarde la proclamation de l’évangile du royaume. De même, je vous préviens de prendre garde et de ne pas vous exposer inutilement au péril, au moment de l’arrestation du Fils de l’Homme. Il faut que je m’en aille, mais vous devez rester pour témoigner en faveur de cet évangile après mon départ ; de même, j’ai ordonné à Lazare de fuir la colère des hommes pour qu’il puisse vivre et faire connaitre la gloire de Dieu. Si c’est la volonté du Père que je parte, rien de ce que vous ferez ne pourra contrecarrer le plan divin. Prenez garde à vous, de crainte que l’on ne vous tue aussi. Que vos âmes défendent courageusement l’évangile par le pouvoir de l’esprit, mais ne vous laissez pas aller à de folles tentatives pour défendre le Fils de l’Homme. Je n’ai besoin d’aucune protection humaine ; les armées célestes sont maintenant même à proximité. Mais je suis décidé à faire la volonté de mon Père qui est aux cieux, et c’est pourquoi il faut nous soumettre à ce qui va si prochainement nous arriver. 178:3.4 « Quand vous verrez cette cité détruite, n’oubliez pas que vous serez déjà entrés dans la vie éternelle de service perpétuel dans le royaume, toujours progressant, des cieux, et même du ciel des cieux. Vous devriez savoir qu’il y a de nombreuses demeures dans l’univers de mon Père et dans le mien, et qu’une révélation attend les enfants de lumière, la révélation de villes bâties par Dieu et de mondes dont les habitudes de vie sont la droiture et la joie dans la vérité. Je vous ai apporté le royaume céleste ici sur terre, mais je déclare que tous ceux d’entre vous qui y entrent par la foi, et y demeurent par le service vivant de la vérité, s’élèveront sûrement dans les mondes supérieurs et siégeront avec moi dans le royaume spirituel de notre Père. Mais il faut d’abord vous cuirasser et parachever l’œuvre que vous avez entreprise avec moi. Il vous faut d’abord passer par bien des tribulations et souffrir beaucoup de chagrins – et ces épreuves sont maintenant imminentes. Quand vous aurez terminé votre œuvre terrestre, vous entrerez dans ma joie, de même que j’ai achevé sur terre l’œuvre de mon Père et que je vais retourner vers son embrassement. » 178:3.5 Après avoir ainsi parlé, le Maitre se leva, et tous le suivirent sur la descente d’Olivet et entrèrent avec lui dans la ville. Fascicule 179. Le dernier souper 1. Le désir d’être préféré 179:1.1 Quand les apôtres eurent été conduits au premier étage par Jean Marc, ils virent une salle vaste et commode, complètement apprêtée pour le souper. Ils remarquèrent que le pain, le vin, l’eau et les herbes étaient tout prêts à une extrémité de la table. 179:1.2 Tandis que les douze entraient dans cette pièce, ils remarquèrent, tout près de la porte, les cruches d’eau, les bassines et les serviettes destinées au lavage de leurs pieds poussiéreux. Aucun serviteur n’ayant été prévu pour leur rendre ce service, les apôtres commencèrent à se regarder les uns les autres dès que Jean Marc les eut quittés, et chacun se mit à penser en lui-même : Qui va nous laver les pieds ? Et chacun pensa également que ce ne serait pas lui qui assumerait ce rôle apparent de serviteur des autres. 179:1.3 Tandis qu’ils se tenaient là, agitant la question dans leur cœur, ils promenèrent leur regard sur l’arrangement des sièges autour de la table et remarquèrent le divan surélevé de l’hôte, avec un divan à sa droite et onze autres disposés autour de la table, le dernier faisant face au deuxième siège d’honneur placé à droite du divan de l’hôte. 179:1.4 Tandis qu’ils hésitaient, Judas s’avança vers le siège d’honneur à gauche de l’hôte, et signifia qu’il avait l’intention de s’y allonger à titre de convive préféré. Cet acte de Judas provoqua immédiatement une violente dispute parmi les autres apôtres. À peine Judas s’était-il emparé du siège d’honneur que Jean Zébédée prétendit occuper le second siège d’honneur, à droite de l’hôte. Simon Pierre fut tellement furieux de la prétention de Judas et de Jean à des positions de choix que, sous les regards irrités des autres apôtres, il tourna autour de la table et prit sa place sur le divan le plus bas, à la fin de la rangée, exactement à l’opposé de celui choisi par Jean Zébédée. D’autres apôtres ayant pris possession des sièges élevés, Pierre s’était décidé à choisir le plus bas non seulement pour protester contre l’orgueil indécent de ses frères, mais avec l’espoir qu’en entrant et en le voyant à la place la moins honorifique, Jésus le ferait monter à une place plus élevée, et déplacerait ainsi un apôtre ayant eu la présomption de s’honorer lui-même. 179:1.5 La position la plus élevée et la position la plus basse étant ainsi occupées, les autres apôtres choisirent leurs places, les uns près de Judas, et les autres près de Pierre, jusqu’à ce qu’ils fussent tous installés. 179:1.7 Ils étaient encore en train de récriminer avec irritation lorsque le Maitre apparut dans l’embrasure de la porte, où il hésita un instant, tandis qu’une expression de désappointement gagnait lentement son visage. Il prit sa place sans commentaire et ne changea rien aux dispositions que les apôtres avaient prises pour les leurs. 2. Le début du souper 179:2.1 Pendant quelques instants après que le Maitre eut pris sa place, aucune parole ne fut prononcée. Jésus promena son regard sur eux et détendit l’atmosphère avec un sourire en disant : « J’ai grandement désiré manger cette Pâque avec vous. Je voulais prendre une fois de plus un repas avec vous avant de souffrir. Sachant que mon heure est arrivée, j’ai pris des dispositions pour souper avec vous ce soir, car, en ce qui concerne demain, nous sommes tous entre les mains du Père, dont je suis venu exécuter la volonté. Je ne mangerai plus avec vous avant que vous ne siégiez avec moi dans le royaume que mon Père me donnera quand j’aurai achevé ce pourquoi il m’a envoyé dans ce monde. » 179:2.2 Après que le vin et l’eau furent mélangés, ils apportèrent la coupe à Jésus qui la reçut des mains de Thaddée et la tint en rendant grâces. Quand il eut fini de rendre grâces, il dit : « Prenez cette coupe et partagez-la entre vous, et, quand vous boirez, réalisez que je ne boirai plus du fruit de la vigne avec vous, car c’est notre dernier souper. Quand nous siégerons encore de cette manière, ce sera dans le royaume à venir. » 179:2.3 Le Maitre n’avait qu’une inquiétude, et elle concernait la sécurité et le salut de ses disciples choisis. Ainsi donc, sachant pleinement que le Père avait placé toutes choses sous son autorité, le Maitre se prépara à mettre en pratique la parabole de l’amour fraternel. 3. Le lavement des pieds des apôtres 179:3.1 Le Maitre se leva de table et se dirigea silencieusement vers la porte auprès de laquelle les cruches d’eau, les bassines et les serviettes avaient été placées. La curiosité des apôtres se changea en étonnement lorsqu’ils le virent ôter son vêtement, se ceindre d’une serviette et commencer à verser de l’eau dans l’un des pédiluves. Imaginez la stupéfaction de ces douze hommes, qui venaient de refuser de se laver mutuellement les pieds et de se disputer indécemment au sujet des places d’honneur à table, quand ils virent le Maitre contourner la table vers le siège le plus bas du festin, où Simon Pierre était allongé, et s’agenouiller dans l’attitude d’un serviteur se préparant à laver les pieds de Simon. 179:3.2 Pierre fut froissée à l’idée que Jésus était agenouillé là devant lui, tel un banal serviteur, et se proposait de lui laver les pieds comme l’aurait fait un esclave. Lorsque Pierre se ressaisit suffisamment pour parler au Maitre, il exprima les sentiments du cœur de tous ses compagnons apôtres. 179:3.3 Après ces quelques moments de grand embarras, Pierre dit : « Maitre, as-tu réellement l’intention de me laver les pieds ? » Relevant la tête pour regarder Pierre en face, Jésus dit : « Peut-être ne comprends-tu pas pleinement ce que je vais faire, mais, plus tard, tu connaitras la signification de toutes ces choses. » Alors, Simon Pierre prit une longue respiration et dit : « Maitre, jamais tu ne me laveras les pieds. » Et chacun des apôtres approuva d’un signe de tête la ferme déclaration de Pierre refusant de laisser Jésus s’humilier ainsi devant eux. 179:3.5 Tandis que les apôtres stupéfaits retenaient leur souffle, Jésus dit : « Pierre, je déclare que, si je ne te lave pas les pieds, tu ne participeras pas à l’œuvre que je vais accomplir. » Lorsque Pierre entendit cette déclaration, doublée du fait que Jésus restait agenouillé à ses pieds, il prit une de ces décisions d’acquiescement aveugle consistant à accéder au désir de celui qu’il respectait et aimait. Il dit : « Alors, Maitre, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. » 179:3.6 Tandis que le Maitre se préparait à laver les pieds de Pierre, il dit : « Celui qui est déjà pur n’a besoin que d’avoir ses pieds lavés. Vous, qui êtes assis avec moi aujourd’hui, vous êtes purs – mais pas tous. Toutefois, la poussière de vos pieds aurait dû être lavée avant que vous ne preniez place au repas avec moi. En outre, je voudrais accomplir ce service pour vous à titre de parabole pour illustrer la signification d’un nouveau commandement que je vais bientôt vous donner. » 179:3.7 De la même manière, le Maitre fit le tour de la table en silence et lava les pieds des douze apôtres sans même en excepter Judas. Lorsqu’il eut fini de laver les pieds des douze, il remit son vêtement, retourna à sa place d’hôte, puis, après avoir regardé ses apôtres déconcertés, il dit : 179:3.8 « Comprenez-vous réellement ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maitre, et vous dites bien, car je le suis. Si donc le Maitre vous a lavé les pieds, pourquoi n’étiez-vous pas disposés à vous les laver mutuellement ? Quelle leçon devriez-vous apprendre de cette parabole où le Maitre rend si volontiers le service que ses frères ne voulaient pas se rendre l’un à l’autre ? En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n’est pas plus grand que son maitre, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Dans ma vie parmi vous, vous avez vu la manière de servir, et bénis sont ceux qui auront la grâce et le courage de servir ainsi. Mais pourquoi êtes-vous si lents à apprendre que le secret de la grandeur dans le royaume spirituel ne ressemble pas aux méthodes de pouvoir dans le monde matériel ? 179:3.9 « Quand je suis entré ce soir dans cette salle, vous ne vous contentiez pas de refuser orgueilleusement de vous laver réciproquement les pieds, mais il fallait aussi que vous vous disputiez entre vous pour savoir qui devrait avoir les places d’honneur à ma table. Ces honneurs-là sont recherchés par les pharisiens et les enfants de ce monde, mais il ne devrait pas en être ainsi parmi les ambassadeurs du royaume céleste. Ne savez-vous pas que ma table ne comporte aucune place de préférence ? Ne comprenez-vous pas que j’aime chacun de vous autant que les autres ? Ignorez-vous que la place à côté de moi, considérée comme honorifique par les hommes, peut ne rien signifier quant à votre position dans le royaume des cieux ? Vous savez que les rois des Gentils ont la souveraineté sur leurs sujets, et que l’on appelle parfois bienfaiteurs ceux qui exercent cette autorité. Mais il n’en sera pas ainsi dans le royaume des cieux. Que celui qui veut être grand devienne le cadet et que celui qui veut être chef devienne celui qui sert. Qui est le plus grand, celui qui siège au repas ou celui qui le sert ? Ne considère-t-on pas en général que celui qui est assis à table est le plus grand ? Mais vous observerez que je suis parmi vous comme celui qui sert. Si vous voulez bien être mes compagnons dans le service en accomplissant la volonté du Père, vous siégerez avec moi en puissance dans le royaume à venir, en continuant à faire la volonté du Père dans la gloire future. » 179:3.10 Quand Jésus eut fini de parler, les jumeaux Alphée apportèrent le pain et le vin, avec les herbes amères et la pâte de fruits secs, qui composaient le plat suivant du Dernier Souper. 4. Dernières paroles au traitre 179:4.1 Après un moment, vers le milieu de ce second service du repas, Jésus promena son regard sur les apôtres et dit : « Je vous ai dit combien je désirais prendre ce souper avec vous. Sachant de quelle façon les forces des ténèbres ont conspiré pour faire mourir le Fils de l’Homme, j’ai décidé de prendre ce souper avec vous dans cette salle secrète, un jour d’avance sur la Pâque, car demain soir, à cette heure, je ne serai plus avec vous. Je vous ai maintes fois répété que je dois retourner auprès du Père. Maintenant, mon heure est venue, mais il n’était pas nécessaire que l’un de vous me trahisse et me livre à mes ennemis. » 179:4.2 La parabole du lavement des pieds et le discours subséquent du Maitre avaient déjà fait perdre aux apôtres une bonne partie de leur outrecuidance et de leur présomption. Quand ils entendirent cela, ils commencèrent à se regarder les uns les autres et à demander avec hésitation d’un ton déconcerté : « Est-ce moi ? » Quand ils eurent tous posé la même question, Jésus dit : « Alors qu’il est nécessaire que je retourne auprès du Père pour accomplir sa volonté, il n’était pas requis que l’un de vous devienne un traitre. Ceci est la maturation du mal caché dans le cœur de l’un de vous, qui n’a pas réussi à aimer la vérité de toute son âme. Combien est trompeur l’orgueil intellectuel qui précède la chute spirituelle ! Mon ami de longue date, qui mange actuellement mon pain, est prêt à me trahir, même pendant qu’il trempe sa main avec moi dans le plat. » 179:4.3 Quand Jésus eut ainsi parlé, les douze recommencèrent tous à demander : « Est-ce moi ? » Quand Judas, assis à la gauche du Maitre, redemanda « Est-ce moi ? », Jésus trempa du pain dans le plat d’herbes et le tendit à Judas en disant : « Tu l’as dit. » Mais les autres n’entendirent pas Jésus parler à Judas. Jean, qui était allongé à la droite de Jésus, se pencha et demanda au Maitre : « Qui est-ce ? Nous devrions savoir qui est infidèle à sa mission. » Jésus répondit : « Je vous ai déjà dit que c’est celui à qui j’ai donné le pain trempé. » Mais il était si naturel qu’un hôte donne du pain trempé au convive assis à sa gauche qu’aucun des douze n’y prêta attention, bien que le Maitre se fût clairement exprimé. Mais Judas fut douloureusement conscient de la signification des paroles du Maitre associées à son acte, et il se mit à craindre que ses compagnons ne se rendent également compte, maintenant, que c’était lui, le traitre. 179:4.4 Pierre était fort excité par ce qui avait été dit. Il se pencha sur la table et interpella Jean : « Demande-lui qui c’est, ou s’il te l’a fait savoir, dis-moi qui est le traitre. » 179:4.5 Jésus mit fin à leurs chuchotements en disant : « Je suis attristé que ce mal soit arrivé et j’ai espéré jusqu’à la minute présente que le pouvoir de la vérité pourrait triompher des duperies du mal, mais on ne gagne pas de telles victoires sans la foi résultant d’un sincère amour de la vérité. Je n’aurais pas voulu vous dire ces choses à notre dernier souper, mais je désire vous avertir de ces chagrins et vous préparer ainsi à ce qui nous attend sous peu. Je vous ai dit cela parce que je souhaite qu’après mon départ, vous vous souveniez que je connaissais tous ces perfides complots, et que je vous ai avertis que j’allais être trahi. Je fais tout cela uniquement pour vous fortifier en vue des tentations et des épreuves imminentes. » 179:4.6 Après avoir ainsi parlé, Jésus se pencha vers Judas et dit : « Ce que tu as décidé de faire, fais-le promptement. » Lorsque Judas entendit ces paroles, il se leva de table et quitta hâtivement la salle, sortant dans la nuit pour faire ce qu’il avait décidé d’accomplir. Quand les autres apôtres virent Judas partir précipitamment après que le Maitre lui eut parlé, ils crurent qu’il était allé chercher un mets supplémentaire pour le repas ou faire quelque autre commission pour le Maitre, car ils supposaient que Judas portait encore la bourse. 5. L’institution du souper du souvenir 179:5.1 Quand ils apportèrent à Jésus la troisième coupe de vin, la « coupe de la bénédiction », il se leva de son divan et prit la coupe dans ses mains, la bénit en disant : « Prenez cette coupe et buvez-en tous. Ce sera la coupe de mon souvenir. C’est la coupe de la bénédiction d’une nouvelle dispensation de grâce et de vérité. Ceci sera pour vous l’emblème de l’effusion et du ministère du divin Esprit de Vérité. Et je ne boirai plus cette coupe avec vous jusqu’à ce que je boive sous une nouvelle forme avec vous dans le royaume éternel du Père. » 179:5.3 Quand ils eurent fini de boire cette nouvelle coupe du souvenir, le Maitre prit le pain et, après avoir rendu grâce, le rompit en morceaux et leur demanda de le faire passer en disant : « Prenez ce pain du souvenir et mangez-le. Je vous ai dit que je suis le pain de vie. Et ce pain de vie est la vie unifiée du Père et du Fils en un seul don. La parole du Père, telle qu’elle est révélée dans le Fils, est en vérité le pain de vie. » Quand ils eurent partagé le pain du souvenir, symbole de la parole vivante de vérité incarnée dans la similitude de la chair mortelle, ils se rassirent tous. 179:5.5 Malgré l’effort du Maitre pour établir ainsi ce nouveau sacrement du souvenir, ses successeurs, au cours des siècles, se chargèrent de contrecarrer efficacement son désir formel de telle manière que le symbolisme spirituel simple de cette dernière soirée d’incarnation a été réduit à des interprétations strictes et enserré dans la précision presque mathématique d’une formule fixe. De tous les enseignements de Jésus, aucun n’a été plus uniformisé par la tradition. 179:5.6 Quand le souper du souvenir est partagé par ceux qui croient au Fils et qui connaissent Dieu, son symbolisme n’a besoin d’être associé à aucune des fausses interprétations humaines et puériles concernant la signification de la présence divine, car, en toutes ces occasions, le Maitre est réellement présent. Le souper du souvenir est le rendez-vous symbolique du croyant avec Micaël. Quand on devient ainsi conscient de l’esprit, le Fils est effectivement présent, et son esprit fraternise avec le fragment intérieur de son Père. 179:5.7 Après qu’ils eurent médité durant quelques moments, Jésus poursuivit : « Quand vous ferez ces choses, souvenez-vous de la vie que j’ai vécue sur terre parmi vous, et réjouissez-vous du fait que je vais continuer à vivre sur terre avec vous et servir par vous. En tant qu’individus, n’ayez pas entre vous de contestations sur qui sera le plus grand. Soyez tous comme des frères. Quand le royaume aura grandi au point d’englober d’importants groupes de croyants, vous devriez également éviter la lutte pour la notoriété ou la recherche d’une préférence entre ces groupes. » 179:5.9 Après avoir instauré le souper du souvenir, Jésus dit aux onze : « Chaque fois que vous ferez cela, faites-le en souvenir de moi. Et, quand vous vous souviendrez de moi, faites d’abord un retour sur ma vie dans la chair, rappelez-vous que j’ai été jadis avec vous et, ensuite, discernez par la foi que vous souperez tous un jour avec moi dans le royaume éternel du Père. Ceci est la nouvelle Pâque que je vous laisse, le souvenir même de ma vie d’effusion, la parole de vérité éternelle et de mon amour pour vous, l’effusion de mon Esprit de Vérité sur toute chair. » 179:5.10 Puis ils terminèrent la célébration de l’ancienne Pâque, mais sans effusion de sang, en relation avec l’inauguration du nouveau souper du souvenir, en chantant tous ensemble le psaume cent-dix-huit. Fascicule 180. Le discours d’adieu 180:0.1 Après avoir chanté le psaume à la fin du Dernier Souper, les apôtres pensèrent que Jésus avait l’intention de retourner immédiatement au camp, mais il leur fit signe de s’assoir. Le Maitre dit : 180:0.2 « Vous vous souvenez bien que je vous ai une fois envoyés en mission sans bourse ni sac, et même en vous recommandant de n’emporter aucun vêtement de rechange. Et vous vous rappelez tous que vous n’avez manqué de rien. Mais, aujourd’hui, vous entrez dans une époque de troubles, et vous ne pouvez plus compter sur la bonne volonté des foules. Désormais, que celui qui a une bourse la porte sur lui. Quand vous irez dans le monde pour proclamer l’évangile, prenez, pour votre entretien, les dispositions que vous croirez les meilleures. Je suis venu apporter la paix, mais elle n’apparaitra pas avant un certain temps. 180:0.3 « L’heure de la glorification du Fils de l’Homme est maintenant venue, et le Père sera glorifié en moi. Mes amis, je ne serai plus avec vous que pour peu de temps. Bientôt, vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas, car je vais en un lieu où, pour l’heure, vous n’avez pas accès. Mais, quand vous aurez achevé votre œuvre terrestre comme j’ai maintenant terminé la mienne, vous viendrez alors auprès de moi, de même que je me prépare maintenant à aller auprès de mon Père. Dans très peu de temps, je vais vous quitter, et vous ne me verrez plus sur terre, mais vous me verrez tous dans l’âge à venir quand vous vous élèverez dans le royaume que mon Père m’a donné. » 1. Le nouveau commandement 180:1.1 Après quelques moments de conversation amicale, Jésus se leva et dit : « Quand je vous ai présenté une parabole montrant comment vous devriez être disposés à vous servir les uns les autres, j’ai dit que je désirais vous donner un nouveau commandement ; je voudrais le faire maintenant puisque je suis sur le point de vous quitter. Vous connaissez bien le commandement qui vous ordonne de vous aimer les uns les autres ; que vous aimiez votre prochain comme vous-même. Mais même cette dévotion sincère de la part de mes enfants ne me satisfait pas entièrement. Je voudrais vous voir accomplir des actes d’amour encore plus grands dans le royaume de la fraternité des croyants. Je vous donne donc ce nouveau commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Si vous faites cela, si vous vous aimez ainsi les uns les autres, tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples. 180:1.2 « En vous donnant ce nouveau commandement, je ne charge vos âmes d’aucun fardeau supplémentaire ; je vous apporte plutôt une nouvelle joie et je vous donne la possibilité d’éprouver un nouveau plaisir en connaissant les délices d’effuser l’affection de votre cœur sur vos semblables. Même en supportant extérieurement des afflictions, je suis sur le point d’éprouver la joie suprême d’effuser mon amour sur vous et vos compagnons mortels. 180:1.3 « Quand je vous invite à vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés, je vous présente la mesure suprême de la véritable affection, car nul ne peut avoir de plus grand amour que d’être prêt à donner sa vie pour ses amis. Or, vous êtes mes amis, et vous continuerez à l’être, pourvu que vous vouliez bien faire ce que je vous ai enseigné. Vous m’avez appelé Maitre, mais je ne vous appelle pas serviteurs. Si seulement vous vous aimez les uns les autres comme je vous aime, vous serez mes amis et je vous dirai toujours ce que le Père me révèle. 180:1.4 « Vous ne m’avez pas simplement choisi, mais, moi aussi, je vous ai choisis, et je vous ai conféré l’ordination afin que vous alliez dans le monde porter le fruit du service aimant à vos semblables, de même que j’ai vécu parmi vous en vous révélant le Père. Le Père et moi, nous opérerons tous deux avec vous, et vous éprouverez la divine plénitude de la joie si seulement vous voulez obéir à mon commandement de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. » 2. Le cep et les sarments 180:2.1 Ensuite, Jésus se leva de nouveau et continua à instruire ses apôtres : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le cultivateur. Je suis le cep, et vous êtes les sarments. Le Père me demande seulement que vous portiez beaucoup de fruits. On n’élague le cep que pour augmenter la productivité de ses sarments. Tout sarment stérile issu de moi sera retranché par le Père. Tout sarment portant des fruits sera émondé par le Père afin qu’il donne encore plus de fruits. Vous êtes déjà purifiés par la parole que j’ai prononcée, mais vous devez continuer à être purs. Il faut que vous demeuriez en moi, et moi en vous ; le sarment meurt s’il est séparé du cep. De même que le sarment ne peut porter de fruits à moins qu’il ne demeure dans le cep, de même vous ne pouvez pas non plus produire les fruits du service aimant si vous ne demeurez pas en moi. Souvenez-vous : je suis le vrai cep et vous êtes les sarments vivants. Si quelqu’un vit en moi et moi en lui, il portera beaucoup de fruits de l’esprit et il éprouvera la joie suprême de produire cette moisson spirituelle. Si vous voulez maintenir ce lien spirituel vivant avec moi, vous porterez des fruits en abondance. Si vous demeurez en moi et si mes paroles demeurent en vous, vous pourrez communier librement avec moi ; alors, mon esprit vivant pourra vous imprégner de telle sorte que vous serez à même de demander tout ce que mon esprit veut, et de l’accomplir avec l’assurance que le Père fera droit à notre requête. Le Père est glorifié en ceci : que le cep ait beaucoup de sarments vivants, et que chaque sarment porte beaucoup de fruits. Et, quand le monde verra ces sarments fertiles – mes amis qui s’aiment les uns les autres comme je les ai aimés – tous les hommes sauront que vous êtes vraiment mes disciples. 180:2.2 « De même que le Père m’a aimé, je vous ai aimés. Vivez dans mon amour comme je vis dans l’amour du Père. Si vous faites ce que je vous ai enseigné, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé la parole du Père et que je demeure perpétuellement dans son amour. » 3. L’inimitié du monde 180:3.1 Les onze venaient à peine de cesser leurs commentaires sur le discours du cep et des sarments lorsque le Maitre leur fit signe qu’il désirait continuer à leur parler. Sachant qu’il lui restait très peu de temps à vivre, il dit : « Quand je vous aurai quittés, ne vous laissez pas décourager par l’inimitié du monde. Ne soyez pas abattus, même quand des croyants pusillanimes se retourneront contre vous et se joindront aux ennemis du royaume. Si le monde vous hait, n’oubliez pas qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez de ce monde, le monde aimerait ce qui serait sien, mais, parce que vous n’en êtes pas, le monde refuse de vous aimer. Vous êtes dans ce monde, mais vous ne devez pas vivre à sa manière. Je vous ai choisis et tirés du monde pour représenter l’esprit d’un autre monde auprès du monde même dans lequel vous avez été choisis. Mais souvenez-vous toujours de ce que je vous ai dit : le serviteur n’est pas plus grand que son Maitre. S’ils osent me persécuter, ils vous persécuteront aussi. Si mes paroles offensent les incroyants, les vôtres offenseront également les impies. Ils vous feront tout cela parce qu’ils ne croient ni en moi, ni en Celui qui m’a envoyé ; vous subirez donc beaucoup de souffrances à cause de mon évangile. Mais, au cours de ces tribulations, vous devriez vous souvenir que moi aussi, j’aurai souffert avant vous à cause de cet évangile du royaume céleste. 180:3.2 « Beaucoup de ceux qui vous attaqueront ignorent la lumière du ciel, mais ce n’est pas le cas pour certains de ceux qui nous persécutent maintenant. Si nous ne leur avions pas enseigné la vérité, ils pourraient faire bien des choses étranges sans encourir de condamnation, mais, du moment qu’ils ont connu la lumière et se sont permis de la rejeter, leur comportement n’a pas d’excuse. Quiconque me hait, hait aussi mon Père. Il ne peut en être autrement : la lumière qui vous sauverait si vous l’acceptiez ne peut que vous condamner si vous la rejetez sciemment. Et qu’ai-je fait à ces hommes pour qu’ils me haïssent d’une haine aussi terrible ? Rien, sinon de leur avoir offert la fraternité sur terre et le salut dans le ciel. Mais n’avez-vous pas lu dans les Écritures le verset : ‘Et ils m’ont haï sans cause’ ? 180:3.3 « Mais je ne vous laisserai pas seuls dans le monde. Très peu de temps après mon départ, je vous enverrai un auxiliaire spirituel. Vous aurez auprès de vous quelqu’un qui prendra ma place parmi vous, quelqu’un qui continuera à vous enseigner la voie de la vérité et qui vous consolera. 180:3.4 « Que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu ; continuez à croire aussi en moi. Bien que je doive vous quitter, je ne serai pas loin de vous. Je vous ai déjà dit qu’il y a beaucoup de demeures où s’arrêter dans l’univers de mon Père. Si ce n’était pas vrai, je ne vous en aurais pas maintes fois parlé. Je vais retourner dans ces mondes de lumière, ces stations dans le ciel du Père, auxquelles vous accèderez un jour. Je suis venu de là dans ce monde et l’heure est maintenant venue où il faut que je retourne à l’œuvre de mon Père dans les sphères supérieures. 180:3.5 « Si je vous précède ainsi dans le royaume céleste du Père, je vous ferai aussi certainement chercher, afin que vous soyez auprès de moi dans les lieux préparés pour les fils mortels de Dieu avant même que ce monde ne fût. Il faut que je vous quitte, mais je serai présent auprès de vous en esprit, et finalement vous serez auprès de moi en personne quand vous vous serez élevés jusqu’à moi dans mon univers, de même que je suis sur le point de m’élever auprès de mon Père dans son plus grand univers. Ce que je vous ai dit est éternellement vrai, bien que vous ne puissiez pas le comprendre pleinement. Je vais auprès du Père, et vous ne pouvez pas m’accompagner maintenant, mais vous me suivrez certainement dans les âges à venir. » 180:3.6 Lorsque Jésus se rassit, Thomas se leva et dit : « Maitre, nous ne savons pas où tu vas, donc, comme de juste, nous ne connaissons pas le chemin ; mais nous te suivrons dès ce soir si tu veux nous le montrer. » 180:3.7 Quand Jésus entendit Thomas, il répondit : « Thomas, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne va au Père que par moi. Tous ceux qui trouvent le Père me trouvent, moi, d’abord. Si vous me connaissez, vous connaissez le chemin vers le Père. Or vous me connaissez, car vous avez vécu avec moi et vous me voyez maintenant. » 180:3.8 Mais cet enseignement était trop profond pour beaucoup d’apôtres, et spécialement pour Philippe qui, après avoir dit quelques mots à Nathanael, se leva et dit : « Maitre, montre-nous le Père, et tout ce que tu nous as dit deviendra clair. » 180:3.9 Lorsque Philippe eut ainsi parlé, Jésus dit : « Philippe, ai-je été si longtemps avec toi pour que même maintenant tu ne me connaisses pas ! Je déclare de nouveau que quiconque m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu alors dire : montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je sois dans le Père, et le Père en moi ? Ne vous ai-je pas enseigné que les paroles que je prononce ne sont pas mes paroles mais les paroles du Père ? Je parle pour le Père, et non de moi-même. Je suis dans ce monde pour faire la volonté du Père, et je l’ai faite. Mon Père demeure en moi et opère par moi. Croyez-moi quand je dis que le Père est en moi, et que je suis dans le Père, ou alors croyez-moi à cause de la vie même que j’ai vécue – à cause de l’œuvre. » 180:3.10 Pendant que le Maitre allait prendre un peu d’eau pour se rafraichir, les onze s’engagèrent dans une discussion animée sur ces enseignements. 4. L’auxiliaire promis 180:4.1 Jésus continua à enseigner en disant : « Quand je serai allé auprès du Père et qu’il aura pleinement accepté l’œuvre que j’ai accomplie pour vous sur terre, et après que j’aurai reçu la souveraineté définitive sur mon propre domaine, je dirai à mon Père : J’ai laissé mes enfants seuls sur terre, et il est conforme à ma promesse de leur envoyer un autre instructeur. Et, quand le Père aura approuvé, je répandrai l’Esprit de Vérité sur toute chair. L’Esprit de mon Père se trouve déjà dans votre cœur. Quand viendra ce jour, vous m’aurez également en vous comme vous avez maintenant le Père. Ce nouveau don est l’esprit de la vérité vivante. Les incroyants commenceront par ne pas écouter son enseignement, mais les fils de lumière le recevront de tout cœur avec bonheur. Quand cet Esprit viendra, vous le connaitrez comme vous m’avez connu, vous recevrez ce don dans votre cœur et il demeurera avec vous. Vous percevez donc que je ne vais pas vous abandonner, sans assistance ni directives. Je ne vous laisserai pas dans la désolation. Aujourd’hui, je ne peux être auprès de vous qu’en personne. Dans les temps à venir, je serai auprès de vous et de tous les autres hommes qui désirent ma présence, où que vous soyez, et simultanément avec chacun de vous. Ne discernez-vous pas qu’il vaut mieux que je m’en aille, que je vous quitte dans la chair, de manière à pouvoir être d’autant mieux et d’autant plus complètement avec vous en esprit ? 180:4.2 « Dans quelques heures à peine, le monde ne me verra plus, mais vous continuerez à me connaitre dans votre cœur jusqu’à ce que je vous envoie ce nouvel instructeur, l’Esprit de Vérité. De même que j’ai vécu en personne auprès de vous, je vivrai alors en vous. Je serai uni à votre expérience personnelle dans le royaume de l’esprit et, quand ceci se sera réalisé, vous saurez certainement que je suis dans le Père, et aussi en vous, tandis que votre vie sera enfouie en moi auprès du Père. J’ai aimé le Père et j’ai gardé sa parole ; vous m’avez aimé et vous garderez ma parole. De même que mon Père m’a communiqué de son esprit, de même je vous communiquerai de mon esprit. Et cet Esprit de Vérité, que j’effuserai sur vous, vous guidera, vous consolera et, en fin de compte, vous conduira dans toute la vérité. 180:4.3 « Je vous raconte ces choses pendant que je suis encore avec vous, afin que vous soyez d’autant mieux préparés à supporter les épreuves maintenant imminentes. Quand ce nouveau jour viendra, vous serez habités à la fois par le Fils et le Père, et ces dons du ciel agiront toujours l’un avec l’autre, de même que le Père et moi, nous avons œuvré sur terre sous vos propres yeux comme une seule personne, le Fils de l’Homme. Et cet ami spirituel vous remettra en mémoire tout ce que je vous ai enseigné. » 180:4.4 Tandis que le Maitre faisait une courte pause, Judas Alphée s’enhardit à poser l’une des rares questions que lui ou son frère aient jamais adressées à Jésus en public. Judas dit : « Maitre, tu as toujours vécu parmi nous comme un ami. Comment te connaitrons-nous quand tu ne te manifesteras plus à nous que par cet esprit ? Si le monde ne te voit pas, comment aurons-nous une certitude à ton sujet ? Comment te manifesteras-tu à nous ? » 180:4.5 Jésus promena son regard sur tous les apôtres, sourit et dit : « Mes petits enfants, je m’en vais, je retourne auprès de mon Père. D’ici peu, vous ne me verrez plus comme ici en chair et en os. Je vous enverrai très prochainement mon esprit, qui est exactement semblable à moi, à l’exception de ce corps matériel. Ce nouvel instructeur est l’Esprit de Vérité qui vivra avec chacun de vous, dans votre cœur, et, ainsi, tous les enfants de lumière ne feront plus qu’un et seront attirés les uns vers les autres. C’est de cette manière que mon Père et moi, nous pourrons vivre dans l’âme de chacun de vous, et aussi dans le cœur de tous les autres hommes qui nous aiment et qui rendent cet amour réel dans leurs expériences en s’aimant les uns les autres comme je vous aime maintenant. » 5. L’Esprit de Vérité 180:5.1 Le nouvel auxiliaire que Jésus avait promis d’envoyer dans le cœur des croyants, de répandre sur toute chair, est l’Esprit de Vérité. Le nouvel instructeur est la conviction de la vérité, la conscience et l’assurance des vraies significations sur les niveaux réellement spirituels. Il est l’esprit de la vérité vivante et croissante, de la vérité en voie d’expansion, de développement et d’adaptation. 180:5.2 La vérité divine est une réalité vivante discernée par l’esprit. La vérité n’existe que sur les niveaux spirituels supérieurs de la réalisation de la divinité et de la conscience de la communion avec Dieu. Vous pouvez connaitre la vérité et vous pouvez vivre la vérité ; vous pouvez expérimenter la croissance de la vérité dans l’âme, et jouir de la liberté que sa lumière apporte au mental ; mais vous ne pouvez pas emprisonner la vérité dans des formules, des codes, des crédos, ou dans des modèles intellectuels de conduite humaine. Si vous entreprenez de formuler humainement la vérité divine, elle ne tarde pas à mourir. La vérité vivante est dynamique et ne peut jouir que d’une existence expérientielle dans le mental humain. 180:5.3 L’intelligence est issue d’une existence matérielle illuminée par la présence du mental cosmique. La sagesse comporte la conscience de la connaissance, élevée à des niveaux nouveaux de signification et animée par la présence du don universel de l’adjuvat de sagesse. La vérité est une valeur de réalité spirituelle dont seuls font l’expérience les êtres dotés d’esprit qui fonctionnent sur des niveaux supramatériels de conscience de l’univers, et qui, après avoir réalisé la vérité, permettent à son esprit animateur de vivre et de régner dans leur âme. 180:5.4 Le véritable enfant doué de clairvoyance universelle recherche le vivant Esprit de Vérité dans toute parole de sagesse. L’individu qui connait Dieu élève constamment la sagesse à des niveaux de vérité vivante d’aboutissement divin ; l’âme spirituellement routinière abaisse constamment la vérité vivante aux niveaux stagnants de la sagesse et dans le domaine d’une simple exaltation de la connaissance. 6. La nécessité du départ 180:6.1 Après que Pierre, Jacques, Jean et Matthieu eurent posé au Maitre de nombreuses questions, il continua son discours d’adieu en disant : « Je vous raconte tout cela avant de vous quitter, afin que vous soyez suffisamment préparés à ce qui va vous arriver pour ne pas commettre de graves erreurs. Les autorités ne se contenteront pas de vous expulser des synagogues. Je vous préviens que l’heure approche où ceux qui vous tueront croiront rendre service à Dieu. Ils vous traiteront ainsi, vous et tous ceux que vous conduisez dans le royaume des cieux, parce qu’ils ne connaissent pas le Père. Ils ont refusé de connaitre le Père en refusant de me recevoir, et ils refusent de me recevoir quand ils vous rejettent, à condition que vous ayez gardé mon nouveau commandement de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. Je vous annonce ces choses d’avance, afin qu’au moment où votre heure viendra, comme la mienne est maintenant venue, vous soyez fortifiés par la connaissance que je savais tout cela et que mon esprit vous accompagnera dans tout ce que vous souffrirez à cause de moi et de l’évangile. C’est pourquoi, je vous ai parlé si explicitement depuis le commencement. Je vous ai même avertis qu’un homme pourra avoir pour ennemis les membres de sa propre famille. Bien que cet évangile du royaume ne manque jamais d’apporter une grande paix dans l’âme des croyants individuels, il n’apportera pas la paix sur terre avant que les hommes ne soient disposés à croire de tout leur cœur à mes enseignements et à instaurer la pratique de faire la volonté du Père comme but principal de leur vie de mortels. 180:6.2 « Maintenant que je vous quitte, puisque l’heure est venue pour moi de retourner auprès du Père, je suis étonné qu’aucun de vous ne m’ait demandé pourquoi je vous quitte. Néanmoins, je sais que, dans votre cœur, vous vous posez cette question et je vous en parlerai clairement comme on se parle entre amis. Il est réellement profitable pour vous que je m’en aille. Si je ne m’en vais pas, le nouvel instructeur ne peut venir dans votre cœur. Il faut que je sois dépouillé de ce corps mortel et rétabli à ma place au ciel avant de pouvoir envoyer cet instructeur spirituel vivre dans votre âme et conduire votre esprit dans la vérité. Et quand mon esprit viendra demeurer en vous, il jettera de la lumière sur la différence entre le péché et la droiture, et vous rendra capable de juger sagement dans votre cœur à leur sujet. 180:6.3 « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez en supporter plus à présent. Toutefois, quand l’Esprit de Vérité viendra, il vous guidera, en fin de compte, dans toute la vérité, à mesure que vous passerez par les nombreuses demeures de l’univers de mon Père. 180:6.4 « Cet esprit ne parlera pas de lui-même, mais il vous déclarera ce que le Père aura révélé au Fils et vous fera même connaitre des évènements futurs ; il me glorifiera comme j’ai glorifié mon Père. Cet esprit est issu de moi et vous révélera ma vérité. Tout ce que le Père possède dans ce domaine est désormais mien ; c’est pourquoi je vous ai dit que le nouvel instructeur puiserait dans ce qui est mien et vous le révélerait. 180:6.5 « Très prochainement, je vous quitterai pour un peu de temps. Après cela, quand vous me reverrez, je serai déjà sur mon chemin vers le Père, de sorte que, même alors, vous ne me verrez pas longtemps. » 180:6.6 Pendant que Jésus faisait une courte pause, les apôtres se mirent à parler entre eux en disant : « Qu’est-ce qu’il nous raconte ? ‘Très prochainement je vais vous quitter, et, quand vous me reverrez, ce ne sera pas pour longtemps, car je serai sur mon chemin vers le Père.’ Que veut-il dire par ‘très prochainement’ et par ‘pas longtemps’ ? Nous ne pouvons comprendre ce qu’il nous dit. » 180:6.7 Sachant qu’ils se posaient ces questions, Jésus dit : « Cherchez-vous à comprendre entre vous ce que j’ai voulu dire quand j’ai annoncé que, très prochainement, je ne serai plus avec vous, et qu’au moment où vous me reverrez, je serai en chemin vers le Père ? Je vous ai clairement dit que le Fils de l’Homme doit mourir, mais qu’il ressuscitera. Ne pouvez-vous donc discerner la signification de mes paroles ? Vous aurez d’abord du chagrin, mais, plus tard, vous vous réjouirez avec nombre de personnes qui comprendront ces évènements après qu’ils se seront produits. En vérité, une femme est anxieuse à l’heure de son enfantement, mais, une fois qu’elle a été délivrée de son enfant, elle oublie immédiatement son angoisse dans la joie de savoir qu’un être humain est né dans le monde. De même, vous allez vous attrister de mon départ, mais je vous reverrai bientôt, et alors votre chagrin se transformera en joie, et vous recevrez une nouvelle révélation du salut de Dieu, une révélation que nul ne pourra jamais vous enlever. Et tous les mondes seront bénis dans cette révélation de la vie triomphant de la mort. Jusqu’ici, vous avez formulé toutes vos requêtes au nom du Père. Après que vous m’aurez revu, vous pourrez aussi demander en mon nom, et je vous entendrai. 180:6.8 « Ici-bas, je vous ai enseigné par proverbes et parlé en paraboles. Je l’ai fait parce que spirituellement vous n’étiez que des enfants ; mais l’heure vient où je vous parlerai sans ambages du Père et de son royaume. Je le ferai parce que le Père lui-même vous aime et désire vous être plus pleinement révélé. L’homme mortel ne peut voir le Père qui est esprit ; c’est pourquoi je suis venu dans ce monde pour montrer le Père à vos yeux de créatures. Mais, quand votre croissance spirituelle sera accomplie, vous verrez alors le Père lui-même. » 180:6.9 Après avoir entendu parler Jésus, les onze se dirent les uns aux autres : « Voici, il nous parle clairement. Le Maitre est sûrement venu de Dieu. Mais pourquoi dit-il qu’il doit retourner auprès du Père ? » Jésus vit que, même alors, ils ne le comprenaient pas. Ces onze hommes n’arrivaient pas à s’écarter des idées qu’ils avaient entretenues si longtemps sur le concept juif du Messie. Fascicule 181 Ultimes exhortations et avertissements 181:0.1 Après la conclusion du discours d’adieu aux onze, Jésus s’entretint familièrement avec eux et rappela maintes expériences qui les concernaient individuellement et collectivement. 1. Dernières paroles de réconfort 181:1.1 Quand les onze eurent repris leur place, Jésus se leva et leur dit : « Tant que je suis avec vous dans la chair, je ne peux être qu’un individu parmi vous ou dans le monde entier. Mais, quand j’aurai été délivré de ce corps de nature mortelle, je serai en mesure de revenir en tant qu’esprit habitant chez chacun de vous et chez tous les autres croyants à l’évangile du royaume. De cette manière, le Fils de l’Homme deviendra une incarnation spirituelle dans l’âme de tous les vrais croyants. 181:1.2 « Quand je serai revenu vivre en vous et œuvrer à travers vous, je pourrai d’autant mieux continuer à vous conduire dans cette vie et vous guider dans la vie future à travers les nombreuses demeures dans le ciel des cieux. La vie dans la création éternelle du Père n’est pas un repos sans fin dans l’oisiveté et un confort égoïste, mais plutôt une incessante progression en grâce, en vérité et en gloire. Chacun des nombreux, des très nombreux postes dans la maison de mon Père est une halte, une vie destinée à vous préparer à la suivante. Les enfants de lumière iront ainsi de gloire en gloire, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’état divin où ils seront spirituellement rendus parfaits comme le Père est parfait en toutes choses. 181:1.3 « Si vous voulez me suivre quand je vous quitterai, faites des efforts sérieux pour vivre conformément à l’esprit de mes enseignements et à l’idéal de ma vie – à l’accomplissement de la volonté de mon Père. Faites cela au lieu d’essayer d’imiter le cours naturel de ma vie d’incarnation telle que j’ai été tenu, par nécessité, de la vivre sur ce monde. 181:1.4 « Le Père m’a envoyé dans ce monde, mais seul un petit nombre d’entre vous a choisi de me recevoir pleinement. Je répandrai mon esprit sur toute chair, mais les hommes ne choisiront pas tous de recevoir ce nouvel instructeur comme guide et conseiller de leur âme. Mais tous ceux qui le recevront seront illuminés, purifiés et réconfortés. Et cet Esprit de Vérité deviendra en eux une source d’eau vive qui jaillira jusque dans la vie éternelle. 181:1.5 « Et, maintenant, au moment de vous quitter, je voudrais prononcer des paroles de réconfort. Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je vous fais ces dons non à la manière du monde – parcimonieusement ; je donne à chacun de vous tout ce qu’il veut recevoir. Que votre cœur ne se trouble pas et ne craigne pas. J’ai vaincu le monde, et en moi vous triompherez tous par la foi. Je vous ai prévenus que le Fils de l’Homme va être tué, mais je vous assure que je reviendrai avant d’aller auprès du Père, bien que ce ne soit que pour peu de temps. Et, après mon ascension auprès du Père, je vous enverrai certainement le nouvel instructeur, afin qu’il vous accompagne et habite dans votre cœur. Quand vous verrez ces évènements se produire, n’ayez pas de crainte, mais croyez plutôt, d’autant plus que vous les aurez connus d’avance. Je vous ai aimés d’une grande affection, et je ne voudrais pas vous quitter, mais telle est la volonté de mon Père. Mon heure est venue. 181:1.6 « Ne doutez d’aucune de ces vérités, même quand vous serez dispersés par les persécutions et abattus par de nombreux chagrins. Quand vous vous sentirez seuls dans le monde, je connaitrai votre isolement, de même que vous connaitrez le mien quand vous serez dispersés chacun de votre côté, en laissant le Fils de l’Homme aux mains de ses ennemis. Mais je ne suis jamais seul ; le Père est toujours avec moi. Même à ce moment-là, je prierai pour vous. Je vous ai dit tout cela pour que vous puissiez avoir la paix et l’avoir plus abondamment. Vous aurez des tribulations ici-bas, mais ayez bon courage ; j’ai triomphé dans le monde et je vous ai montré le chemin de la joie éternelle et du service perpétuel. » 181:1.7 Jésus donne la paix à ceux qui accomplissent avec lui la volonté de Dieu, mais celle-ci n’est pas semblable aux joies et satisfactions matérielles. Les matérialistes et les fatalistes incroyants ne peuvent espérer que deux sortes de paix et de consolations de l’âme : ou bien ils doivent être stoïques, déterminés à faire face, avec une résolution inébranlable, à l’inévitable et à endurer le pire, ou bien ils doivent être optimistes et s’abandonner indéfiniment à l’espoir qui jaillit éternellement dans le sein des hommes aspirant en vain à une paix qui ne vient jamais réellement. 181:1.8 Une certaine somme de stoïcisme et d’optimisme sont utiles pour vivre une vie sur terre, mais aucun des deux ne peut se comparer à cette paix magnifique que le Fils de Dieu effuse sur ses frères dans la chair. La paix que Micaël donne à ses enfants terrestres est celle-là même qui a rempli sa propre âme quand il a vécu lui-même la vie mortelle dans la chair précisément sur ce monde. La paix de Jésus est la joie et la satisfaction d’une personne connaissant Dieu, et qui est parvenue au triomphe d’apprendre pleinement à faire la volonté de Dieu tout en vivant la vie d’un mortel incarné. 2. Exhortations individuelles d’adieu 181:2.1 Le Maitre avait fini de donner ses instructions d’adieu et de communiquer ses ultimes exhortations à ses apôtres en tant que groupe. Il leur dit alors au revoir individuellement, donnant à chacun quelques conseils personnels en même temps que sa bénédiction de départ. 181:2.2 À Jean, Jésus dit : « Tu as agi en mon nom en beaucoup d’affaires concernant ma famille terrestre, et il faut que tu continues à le faire. Jean, je vais auprès du Père en ayant pleine confiance que tu continueras à protéger ceux qui sont miens par les liens de la chair. Veille à ce que leur présent désarroi au sujet de ma mission ne t’empêche en rien de leur accorder toute la sympathie, les conseils et l’aide nécessaires, comme tu sais que je le ferais si je restais incarné. Et, quand ils parviendront tous à voir la lumière et à entrer pleinement dans le royaume, et que vous les recevrez tous joyeusement, je compte sur toi, Jean, pour leur souhaiter la bienvenue de ma part. 181:2.4 « Tu devrais devenir l’apôtre du nouveau commandement que je vous ai donné ce soir. Consacre ta vie à apprendre à tes frères à s’aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. » 181:2.7 Jésus s’approcha ensuite de Simon Zélotès, qui se leva pour écouter l’exhortation suivante : « Je sais que tu m’aimes, Simon, et que tu aimes aussi le royaume, mais tu as encore l’idée fixe de faire advenir ce royaume conformément à tes gouts. Je sais bien que tu finiras par saisir la nature et la signification spirituelles de mon évangile, et que tu travailleras courageusement à le proclamer, mais je suis désolé de ce qui pourrait t’arriver après mon départ. » 181:2.12 Quand Jésus eut fini de parler à Simon Zélotès, il alla vers Matthieu Lévi et dit : 181:2.14 « Quand le nouvel instructeur viendra dans ton cœur, suis-le où il te conduira et fais voir à tes frères – et même au monde entier – ce que le Père peut faire pour un collecteur d’impôts détesté qui a osé suivre le Fils de l’Homme et croire à l’évangile du royaume. Matthieu, consacre toute ta future vie de service à montrer aux hommes que Dieu ne fait pas acception de personnes et qu’aux yeux de Dieu et dans la communauté du royaume, tous les hommes sont égaux, tous les croyants sont les fils de Dieu. » 181:2.15 Ensuite, Jésus alla vers Jacques Zébédée, qui se tint debout en silence, tandis que le Maitre s’adressait à lui en disant : « Que ton ministère soit long ou court, domine ton âme avec patience. Quand le nouvel instructeur viendra, laisse-le t’enseigner l’équilibre de la compassion et la tolérance sympathisante née d’une sublime confiance en moi et d’une parfaite soumission à la volonté du Père. Tu devrais apprendre la sagacité pour accompagner ton agressivité. Ils viendront ces moments suprêmes où mes disciples n’hésiteront pas à sacrifier leur vie pour l’évangile, mais, dans toutes les circonstances ordinaires, il vaudrait beaucoup mieux apaiser le courroux des incroyants, afin de pouvoir vivre et continuer à prêcher la bonne nouvelle. » 181:2.16 Quand le Maitre eut fini de parler à Jacques Zébédée, il contourna la table jusqu’à l’extrémité où se trouvait André, regarda son fidèle assistant bien dans les yeux et lui dit : 181:2.17 « Maintenant, André, puisque tu es le chef de tes frères, en vertu de l’autorité que je t’ai conférée, puisque tu m’as ainsi servi de représentant personnel et puisque je vais vous quitter pour aller auprès de mon Père, je te libère de toute responsabilité concernant ces affaires temporelles et administratives. 181:2.18 « Consacre le reste de ta vie à développer les aspects pratiques de l’amour fraternel parmi tes frères. André, bien qu’il puisse ne pas t’échoir d’accomplir les grandes œuvres du point de vue humain, contente-toi d’être l’éducateur et le conseiller de ceux qui les accomplissent. Poursuis jusqu’à la fin ton travail sur terre et, ensuite, tu continueras ce ministère dans le royaume éternel, car ne t’ai-je pas maintes fois dit que j’ai d’autres brebis en dehors de ce troupeau ? » 181:2.19 Jésus alla ensuite vers les jumeaux Alphée, se mit entre eux deux et dit : « Consacrez votre vie à magnifier les travaux pénibles de la vie de tous les jours. Montrez à tous les habitants de la terre et aux anges du ciel comment un homme mortel peut retourner avec gaité et courage à son dur labeur de jadis, après avoir été appelé pendant un temps au service spécial de Dieu. Si, pour le moment, votre travail dans les affaires extérieures du royaume est achevé, vous devriez retourner à vos anciens travaux avec l’illumination nouvelle de l’expérience d’être fils de Dieu, et avec la compréhension élevée que, pour celui qui connait Dieu, il n’existe ni travail banal, ni labeur séculier. Pour vous, qui avez œuvré avec moi, toutes choses sont devenues sacrées, et tout labeur terrestre est devenu un service pour Dieu le Père lui-même. » 181:2.20 Ensuite, Jésus alla vers Philippe, qui se leva pour entendre le message suivant de son Maitre : « Philippe, quand tu auras été béni par la vision spirituelle, fais ton travail en consacrant ta vie à guider l’humanité dans sa recherche de Dieu et des réalités éternelles avec l’œil de la foi spirituelle, et non avec les yeux du mental matériel. Souviens-toi, Philippe, que tu as une grande mission sur terre, car le monde est rempli de gens qui ont tendance à regarder la vie exactement comme toi. » 181:2.21 Ensuite, le Maitre alla vers Nathanael, qui se leva ; mais Jésus le pria de se rassoir, s’assit à côté de lui et dit : « Après mon départ, il se peut que ta franchise t’empêche de rester en bons termes avec tes frères, tant anciens que nouveaux. Tu devrais apprendre que l’expression d’une pensée, même bonne, doit être modulée en harmonie avec le statut intellectuel et le développement spirituel de l’interlocuteur. La sincérité est fort utile dans l’œuvre du royaume quand elle est alliée au discernement. 181:2.22 « Si tu voulais apprendre à travailler avec tes frères, tu pourrais accomplir des œuvres plus durables » 181:2.26 Ensuite, Jésus alla vers Thomas, qui, debout, l’entendit dire : « Consacre ta vie à la grande œuvre consistant à montrer que le mental matériel critique de l’homme peut triompher de l’inertie du doute intellectuel quand il se trouve en face de la manifestation démonstrative de la vérité vivante ; je parle de la vérité vivante telle qu’elle opère dans l’expérience des hommes et des femmes nés d’esprit, qui produisent dans leur vie les fruits de l’esprit, et qui s’aiment les uns les autres comme je vous ai aimés. » 181:2.27 Ensuite, le Maitre alla vers Simon Pierre, qui se leva, tandis que Jésus s’adressait à lui en ces termes : « Pierre, je sais que tu m’aimes, et que tu consacreras ta vie à prêcher publiquement l’évangile aux Juifs et aux Gentils, mais je suis désolé que tes années d’association étroite avec moi n’aient pas mieux réussi à t’aider à réfléchir avant de parler. Par quelle expérience faudra-t-il que tu passes pour apprendre à surveiller tes paroles ? Toutefois il est indubitable que l’expérience par laquelle tu vas passer cette nuit même sera pour toi d’un grand secours. Ce que je te dis maintenant, Simon Pierre, je le dis également à tous tes frères assemblés ici : Ce soir, vous serez tous en grand péril de trébucher à cause de moi. Vous savez qu’il est écrit : ‘Le berger sera frappé et les brebis seront dispersées.’ Quand je ne serai plus là, il y aura grand danger que certains d’entre vous succombent à des doutes et trébuchent à cause de ce qui me sera arrivé. Mais je vous promets maintenant que je reviendrai pour un peu de temps et que je vous précèderai alors en Galilée. » 181:2.28 Alors Pierre mit sa main sur l’épaule de Jésus et dit : « Peu importe si tous mes frères succombent à des doutes à ton sujet ; moi, je te promets que je ne trébucherai sur rien de ce que tu pourras faire. Je t’accompagnerai et, au besoin, je mourrai pour toi. » 181:2.29 Tandis que Pierre se tenait là devant son Maitre, tout tremblant d’une émotion intense et débordant d’amour sincère pour lui, Jésus le regarda droit dans ses yeux humides de larmes et dit : « Pierre, en vérité, en vérité, je te le dis, cette nuit, le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois ou quatre fois. Et ainsi, ce que tu n’as pas appris par ton association paisible avec moi, tu vas l’apprendre par beaucoup d’ennuis et de grands chagrins. 181:2.30 « Mais souviens-toi de ma promesse : Quand je serai ressuscité, je demeurerai quelque temps avec vous avant d’aller vers le Père. Ce soir même, je supplierai le Père de fortifier chacun de vous pour l’épreuve que vous allez si prochainement traverser. Je vous aime tous de l’amour dont le Père m’aime, et vous devriez donc vous aimer désormais les uns les autres comme je vous ai aimés. » 181:2.31 Ensuite, après avoir chanté une hymne, ils partirent pour le camp du mont des Oliviers. Fascicule 182 À Gethsémani 182:0.1 Il était environ dix heures ce jeudi soir, lorsque Jésus emmena les onze apôtres de chez Élie et Marie Marc pour les reconduire au camp de Gethsémani. Depuis la journée passée avec le Maitre dans les collines, Jean Marc s’était toujours arrangé pour garder un œil vigilant sur Jésus. Ayant besoin de sommeil, Jean avait pris plusieurs heures de repos pendant que le Maitre avait été avec ses apôtres dans la salle du haut. Mais, lorsqu’il les entendit descendre, il se ceignit rapidement d’un manteau de lin et les suivit à travers la ville, puis au-delà du ruisseau Cédron jusqu’à leur campement privé adjacent au parc de Gethsémani. Durant toute cette nuit et le lendemain, Jean Marc resta si près du Maitre qu’il fut témoin de tout et entendit une grande partie des paroles que le Maitre prononça entre ce moment-là et l’heure de la crucifixion. 1. La dernière prière en commun 182:1.1 Quelques instants après leur arrivée au camp, Jésus leur dit : « Mes amis et mes frères, je n’ai plus que très peu de temps à passer avec vous, et je désirerais que nous nous isolions pendant que nous prierons notre Père qui est aux cieux de nous accorder la force pour nous soutenir en cette heure et ensuite dans toute l’œuvre que nous devons accomplir en son nom. » 182:1.2 Ensuite, debout au milieu d’eux et glorifié dans la douce lumière de la lune, il leva les yeux vers le ciel et pria : 182:1.3 « Père, mon heure est venue ; glorifie maintenant ton Fils afin que le Fils puisse te glorifier. Je sais que tu m’as donné pleine autorité sur toutes les créatures vivantes de mon royaume, et je donnerai la vie éternelle à tous ceux qui deviendront fils de Dieu par la foi. Et la vie éternelle, c’est que mes créatures te connaissent comme le seul vrai Dieu et Père de tous, et qu’elles croient en celui que tu as envoyé dans ce monde. Père, je t’ai exalté sur terre et j’ai accompli l’œuvre dont tu m’as chargé. J’ai presque achevé mon effusion sur les enfants de notre propre création ; il ne me reste plus qu’à abandonner ma vie charnelle. Maintenant, ô mon Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais avec toi avant que ce monde n’existe, et reçois-moi une fois de plus à ta droite. 182:1.4 « Je t’ai manifesté aux hommes que tu as choisis dans le monde et que tu m’as donnés. Ils sont à toi – comme toute vie est entre tes mains – tu me les as donnés et j’ai vécu parmi eux en leur enseignant les voies de la vie, et ils ont cru. Ces hommes apprennent que tout ce que j’ai vient de toi et que ma vie dans la chair est destinée à faire connaitre mon Père aux mondes. La vérité que tu m’as donnée, je la leur ai révélée, et eux, mes amis et mes ambassadeurs, ont sincèrement voulu recevoir ta parole. Je leur ai dit que je suis issu de toi, que tu m’avais envoyé dans ce monde et que je suis sur le point de retourner vers toi. Père, en vérité, je prie pour ces hommes choisis. Et je prie pour eux non comme je prierais pour le monde, mais comme pour des hommes que j’ai choisis dans le monde pour me représenter auprès de ce monde après que je serai retourné à ton œuvre, de même que je t’ai représenté dans ce monde durant mon séjour dans la chair. Ces hommes sont miens ; tu me les as donnés, mais tout ce qui est à moi est toujours à toi, et tu as fait que tout ce qui était à toi soit à moi. Tu as été exalté en moi, et maintenant je prie pour être honoré en ces hommes. Je ne puis rester plus longtemps dans ce monde ; je vais bientôt retourner à la tâche que tu m’as assignée. Il faut que je laisse ces hommes derrière moi pour nous représenter et représenter notre royaume parmi les hommes. Père, préserve la fidélité de ces hommes pendant que je me prépare à abandonner ma vie dans la chair. Aide ces hommes, mes amis, à être un en esprit comme nous aussi, nous sommes un. Tant que je pouvais être auprès d’eux, je pouvais veiller sur eux et les guider, mais maintenant je vais partir. Sois près d’eux, Père, jusqu’à ce que nous puissions envoyer le nouvel instructeur pour les consoler et les fortifier. 182:1.5 « Tu m’as donné douze hommes, et je les ai tous gardés sauf un, le fils de la vengeance, qui n’a pas voulu maintenir la communion avec nous. Ces hommes sont faibles et frêles, mais je sais que nous pouvons leur faire confiance ; je les ai éprouvés ; ils m’aiment autant qu’ils te révèrent. Bien qu’ils doivent souffrir beaucoup à cause de moi, je désire qu’ils soient aussi remplis de joie à l’idée d’être assurés de leur filiation dans le royaume céleste. J’ai donné ta parole à ces hommes et je leur ai enseigné la vérité. Le monde peut les haïr comme il m’a haï, mais je ne demande pas que tu les retires du monde, seulement que tu les gardes du mal qui sévit dans le monde. Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans ce monde, je vais envoyer ces hommes de par le monde. Pour eux, j’ai vécu parmi les hommes et j’ai consacré ma vie à ton service, afin de les inspirer pour qu’ils se purifient par la vérité que je leur ai enseignée et par l’amour que je leur ai révélé. Je sais bien, mon Père, que je n’ai pas besoin de te prier de veiller sur ces frères après mon départ ; je sais que tu les aimes autant que moi. Mais je fais cela pour qu’ils puissent d’autant mieux réaliser que le Père aime les hommes mortels comme le Fils les aime. 182:1.6 « Et maintenant, mon Père, je voudrais prier non seulement pour ces onze hommes, mais aussi pour tous les autres qui croient maintenant à l’évangile du royaume ou qui pourront y croire plus tard grâce à la parole du futur ministère de mes apôtres. Je veux qu’ils soient tous un, comme toi et moi, nous ne faisons qu’un. Tu es en moi et je suis en toi, et je désire que ces croyants soient également en nous, que nos deux esprits les habitent. Si mes enfants ne font qu’un comme nous ne faisons qu’un, et qu’ils s’aiment les uns les autres comme je les ai aimés, alors tous les hommes croiront que je suis issu de toi et seront prêts à accepter la révélation de vérité et de gloire que j’ai apportée. J’ai révélé à ces croyants la gloire que tu m’as donnée. De même que tu as vécu avec moi en esprit, de même j’ai vécu avec eux dans la chair. De même que tu n’as fait qu’un avec moi, de même je n’ai fait qu’un avec eux, et de même le nouvel instructeur ne fera également à jamais qu’un avec eux et en eux. J’ai fait tout cela pour que mes frères dans la chair puissent savoir que le Père les aime comme le Fils les aime, et que tu les aimes comme tu m’aimes. Père, travaille avec moi à sauver ces croyants, afin qu’ils puissent bientôt demeurer avec moi en gloire et te rejoindre ensuite dans l’étreinte du Paradis. Ceux qui servent avec moi dans l’humiliation, je voudrais les avoir auprès de moi en gloire, afin qu’ils puissent voir tout ce que tu as remis entre mes mains comme moisson éternelle de la semence du temps dans la similitude de la chair mortelle. Je désire ardemment montrer à mes frères terrestres la gloire que j’avais avec toi avant la fondation de ce monde. Ce monde te connait si peu, ô juste Père, mais moi, je te connais, et je t’ai fait connaitre à ces croyants, et ils feront connaitre ton nom à d’autres générations. Et maintenant, je leur promets que tu seras auprès d’eux dans le monde comme tu as été auprès de moi – ainsi soit-il. » 182:1.7 Durant plusieurs minutes, les onze restèrent agenouillés en cercle autour de Jésus avant de se relever et de regagner silencieusement le camp voisin. 2. La dernière heure avant la trahison 182:2.2 L’attitude sereine de Jésus s’altérait. Dans l’heure qui suivit, il devint de plus en plus grave et même triste. Il adressa ses dernières paroles au groupe des onze en disant : « Mes amis, allez vous reposer. Préparez-vous au travail de demain. Rappelez-vous que nous devrions tous nous soumettre à la volonté du Père qui est aux cieux. Je vous laisse ma paix. » Ayant ainsi parlé, il les invita à regagner leurs tentes. Alors qu’ils s’éloignaient, il appela Pierre, Jacques et Jean en leur disant : « Je désire que vous restiez un moment auprès de moi. » 182:2.10 David s’était arrangé pour prendre la garde de nuit sur la piste supérieure qui conduisait à la route de Béthanie à Jérusalem, tandis que Jean Marc devait veiller le long de la route montant du Cédron à Gethsémani. 182:2.12 Lorsque David fut monté à son poste sur le mont Olivet, Jean Marc prit sa garde près de la route qui descendait le long du ruisseau vers Jérusalem. Il serait resté à ce poste s’il n’avait été tenaillé par le désir d’être près de Jésus et de savoir ce qui se passait. Peu après que David l’eut quitté et qu’il eut observé Jésus se retirant avec Pierre, Jacques et Jean dans un proche ravin, Jean Marc fut tellement dominé par sa dévotion et sa curiosité conjuguées qu’il abandonna son poste de sentinelle et les suivit en se cachant dans des buissons. De là, il put voir et entendre tout ce qui se passa durant ces derniers moments dans le jardin et juste avant l’apparition de Judas et des gardes armés venus pour arrêter Jésus. 3. Seul à Gethsémani 182:3.1 Quand tout fut silencieux et tranquille dans le camp, Jésus emmena Pierre, Jacques et Jean, et leur fit remonter, sur une courte distance, un proche ravin où il était souvent allé auparavant prier et communier. Les trois apôtres ne purent s’empêcher de constater que Jésus était profondément accablé ; jamais auparavant ils n’avaient vu leur Maitre aussi triste et abattu. En arrivant à l’endroit de ses dévotions, il leur demanda de s’assoir et de veiller avec lui pendant qu’il s’éloignait à la distance d’un jet de pierre pour prier. Tombant face contre terre, il pria : « Mon Père, je suis venu dans ce monde pour faire ta volonté et je l’ai faite. Je sais que l’heure est venue d’abandonner ma vie dans la chair, et je ne m’y dérobe pas, mais je voudrais savoir si c’est bien ta volonté que je boive cette coupe. Envoie-moi l’assurance que je te satisferai dans ma mort comme je t’ai satisfait dans ma vie. » 182:3.2 Le Maitre resta quelques instants dans une attitude de prière, puis retourna vers les trois apôtres ; il les trouva profondément endormis, car leurs paupières étaient pesantes et ils ne pouvaient rester éveillés. Jésus les réveilla en disant : « Quoi ! Ne pouvez-vous veiller avec moi, même pendant une heure ? Ne pouvez-vous voir que mon âme éprouve une tristesse extrême, et même une tristesse mortelle, et que je désire ardemment votre compagnie ? » Après les avoir secoués de leur torpeur, le Maitre repartit seul et retomba de nouveau face contre terre en priant : « Père, je sais qu’il est possible d’éviter cette coupe – toutes choses sont possibles pour toi – mais je suis venu pour faire ta volonté et, bien que la coupe soit amère, je la boirai si telle est ta volonté. » Après qu’il eut ainsi prié, un ange puissant descendit auprès de lui, lui parla, le toucha et le fortifia. 182:3.3 Quand Jésus retourna s’entretenir avec les trois apôtres, il les trouva de nouveau profondément endormis. Il les réveilla en leur disant : « En cette heure, j’ai besoin que vous veilliez et que vous priiez avec moi – et vous avez bien besoin de prier pour ne pas succomber à la tentation – pourquoi donc vous endormez-vous quand je vous quitte ? » 182:3.4 Ensuite, le Maitre se retira une troisième fois à l’écart et pria : « Père, tu vois mes apôtres endormis ; étends ta miséricorde sur eux. En vérité, l’esprit est prompt, mais la chair est faible. Et maintenant, ô Père, si cette coupe ne peut s’éloigner, alors je la boirai. Que ta volonté soit faite et non la mienne. » Lorsqu’il eut fini de prier, il resta pendant un instant prostré sur le sol. Lorsqu’il se releva et qu’il retourna vers ses apôtres, une fois de plus il les trouva endormis. Il les observa, puis dit tendrement avec un geste de pitié : « Dormez maintenant et prenez votre repos ; le moment de la décision est passé. Voici venir l’heure où le Fils de l’Homme va être trahi et livré aux mains de ses ennemis. » Puis il se baissa pour les secouer et les réveilla en disant : « Debout, retournons au camp, car voici que celui qui me trahit est à portée de la main, et l’heure est venue où mon troupeau va être dispersé. Mais je vous ai déjà parlé de ces choses. » Fascicule 183 Jésus trahi et arrêté 183:0.1 Après que Jésus eut finalement réveillé Pierre, Jacques et Jean, il leur suggéra de retourner dans leurs tentes et de chercher à dormir pour se préparer aux tâches du lendemain. Mais les apôtres étaient maintenant tout à fait réveillés ; leurs brefs moments de sommeil les avaient reposés. En outre, ils étaient stimulés et excités par l’arrivée sur la scène de deux messagers très agités qui s’enquirent de David Zébédée et partirent rapidement à sa recherche dès que Pierre leur eut indiqué où se trouvait son poste de garde. 183:0.2 Lorsque les deux messagers entrèrent précipitamment dans le camp, la sentinelle grecque se mit à réveiller tous ses compatriotes, qui sortirent de leurs tentes tout habillés et complètement armés. Tout le camp était maintenant en éveil, sauf les huit apôtres. Pierre voulait les appeler, mais Jésus le lui interdit formellement. Le Maitre recommanda doucement à tous de retourner dans leurs tentes, mais ils étaient peu disposés à suivre cette invite. 183:0.3 N’ayant pas réussi à disperser ses partisans, le Maitre les quitta et descendit vers le pressoir à olives proche de l’entrée du parc de Gethsémani. Les trois apôtres, les Grecs et les autres membres du camp hésitèrent à le suivre immédiatement, mais Jean Marc se hâta de contourner les oliviers et se cacha dans une petite baraque proche du pressoir à olives. 183:0.5 Jésus s’assit, dans la solitude, sur le pressoir à olives où il attendit l’arrivée du traitre, et il n’était vu, à ce moment-là, que par Jean Marc et une multitude d’observateurs célestes. 1. La volonté du Père 183:1.1 La volonté du Père était bien que son Fils boive pleinement la coupe de l’expérience des mortels depuis la naissance jusqu’à la mort ; mais jamais le Père qui est aux cieux ne contribua en quoi que ce soit à provoquer la conduite barbare de ces êtres humains soi-disant civilisés qui torturèrent si brutalement le Maitre 183:1.2 Chaque élément de cette stupéfiante manifestation de haine et de cette démonstration de cruauté sans précédent fut l’œuvre d’hommes mauvais et de mortels méchants. Elle ne fut ni voulue par Dieu dans les cieux, ni prescrite par les ennemis acharnés et supramatériels de Jésus, bien que ces derniers eussent largement contribué à faire rejeter ainsi le Fils d’effusion par des mortels irréfléchis et mauvais. Même le père du péché détourna sa face de l’atroce scène d’horreur de la crucifixion. 3. L’arrestation du Maitre 183:3.2 Aussitôt que Pierre, Jacques, Jean et une trentaine de campeurs virent la troupe armée munie de torches contourner la crête de la colline, ils surent que ces soldats venaient arrêter Jésus, et tous descendirent précipitamment vers le pressoir à olives, où le Maitre était assis seul sous le clair de lune. Tandis que la compagnie de soldats s’approchait d’un côté, les trois apôtres et leurs associés s’approchaient de l’autre. Et, alors que Judas s’avançait à grandes enjambées pour accoster le Maitre, les deux groupes s’immobilisèrent avec le Maitre entre eux, Judas se préparant à déposer le baiser de trahison sur le front de Jésus. 183:3.4 Jésus fit un dernier effort pour éviter à Judas d’accomplir effectivement son geste de trahison. Avant que le traitre ait pu le joindre, il fit quelques pas de côté et interpella le militaire de tête sur la gauche, le capitaine des Romains, en lui disant : « Qui cherches-tu ? » Le capitaine répondit : « Jésus de Nazareth. » Alors, Jésus se planta immédiatement devant l’officier et, avec la calme majesté du Dieu de toute notre création, il lui dit : « C’est moi. » Beaucoup de membres de la garde armée avaient entendu Jésus enseigner dans le temple, et d’autres avaient entendu parler de ses œuvres puissantes. Lorsqu’ils l’entendirent déclarer son identité si audacieusement, les soldats des premiers rangs reculèrent soudainement. Ils furent saisis de surprise devant la calme et majestueuse déclaration de son identité. Judas n’avait donc aucun besoin de poursuivre son plan de trahison. Le Maitre s’était audacieusement dévoilé à ses ennemis, qui auraient pu s’emparer de lui sans l’assistance de Judas. Mais il fallait que le traitre fit quelque chose pour justifier sa présence avec cette troupe armée. 183:3.5 Tandis que les gardes se ressaisissaient après avoir d’abord vacillé à la vue de Jésus et au son de sa voix inhabituelle, et tandis que les apôtres et les disciples se rapprochaient, Judas s’avança vers Jésus, déposa un baiser sur son front et dit : « Salut, Maitre et Instructeur. » Au moment où Judas embrassa ainsi son Maitre, Jésus lui dit : « Ami, ne suffit-il pas de faire cela ! Veux-tu encore trahir le Fils de l’Homme par un baiser ? » 183:3.6 Les apôtres et les disciples furent littéralement abasourdis de ce qu’ils voyaient. Pendant un moment, nul ne fit un geste. Puis Jésus, se dégageant de la traitresse étreinte de Judas, s’avança vers les gardes et les soldats, et demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Le capitaine répéta : « Jésus de Nazareth. » Et Jésus répondit encore une fois : « Je t’ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi que tu cherches, laisse les autres aller leur chemin. Je suis prêt à te suivre. » 183:3.7 Jésus était prêt à retourner à Jérusalem avec les gardes, et le capitaine des soldats était entièrement disposé à permettre aux trois apôtres et à leurs associés d’aller leur chemin en paix. Mais, avant qu’ils n’aient pu repartir, et tandis que Jésus attendait les ordres du capitaine, un certain Malchus, un Syrien garde de corps du grand-prêtre, s’avança vers Jésus et se prépara à lui lier les mains derrière le dos, bien que le capitaine romain ne lui eût rien ordonné de tel. Lorsque Pierre et ses associés virent leur Maitre soumis à cette indignité, ils furent incapables de se contenir plus longtemps. Pierre tira son épée et se précipita avec les autres pour frapper Malchus. Mais, avant que les soldats n’aient pu accourir à la défense du serviteur du grand-prêtre, Jésus leva la main vers Pierre en un geste d’interdiction et lui parla sévèrement en disant : « Pierre, rengaine ton épée. Quiconque tire l’épée périra par l’épée. Ne comprends-tu pas que c’est la volonté du Père que je boive cette coupe ? Ne sais-tu pas non plus que, même maintenant, je pourrais commander plus de douze légions d’anges et leurs associés, qui me délivreraient des mains de ces quelques hommes ? » 183:3.8 Bien que Jésus eût ainsi mis fin à cette démonstration de résistance physique par ses disciples, c’en fut assez pour susciter la peur chez le capitaine des gardes qui, alors, avec l’aide de ses soldats, abattit ses lourdes mains sur Jésus et le lia rapidement. Tandis qu’ils lui attachaient les mains avec de fortes cordes, Jésus leur dit : « Pourquoi sortez-vous contre moi avec des épées et des bâtons comme pour saisir un voleur ? J’étais tous les jours dans le temple avec vous, enseignant publiquement le peuple, et vous n’avez fait aucun effort pour m’appréhender. » 183:3.9 Après avoir lié Jésus, le capitaine, craignant que les disciples du Maitre n’essayent de le délivrer, donna des ordres pour les saisir aussi ; mais les soldats ne furent pas assez rapides, car les disciples avaient entendu le capitaine donner des ordres pour les arrêter et s’étaient enfuis précipitamment dans le ravin. Pendant tout ce temps, Jean Marc était resté cloitré dans la baraque voisine. Quand les gardes repartirent pour Jérusalem avec Jésus, Jean Marc essaya de sortir subrepticement de la baraque pour rejoindre les apôtres et les disciples qui s’enfuyaient, mais, au moment précis où il sortait, un des derniers soldats qui revenaient de poursuivre les disciples en fuite passait à côté. Voyant ce jeune homme dans son manteau de lin, il lui donna la chasse et réussit presque à l’attraper. En fait, le soldat arriva assez près de Jean Marc pour saisir son manteau, mais le jeune homme se libéra du vêtement et s’échappa tout nu tandis que le soldat tenait le manteau vide. 183:3.10 Simon Pierre et Jean Zébédée, qui s’étaient cachés parmi les oliviers, étaient déjà partis suivre la troupe des soldats, gardes et serviteurs qui ramenaient maintenant Jésus à Jérusalem comme ils auraient conduit un criminel invétéré. Jean Zébédée suivait la troupe de très près, mais Pierre suivait à bonne distance. 5. Sur le chemin du palais du grand-prêtre 183:5.1 Le capitaine des soldats romains ordonna que Jésus fût emmené au palais d’Annas, l’ancien grand-prêtre et beau-père de Caïphe. 183:5.3 Jean Zébédée se rappela les instructions de son Maitre de rester toujours à proximité immédiate, et se hâta de rattraper Jésus qui marchait entre les deux capitaines. Voyant Jean s’avancer à sa hauteur, le commandant des gardes du temple dit à son assistant : « Prends cet homme et lie-le. Il est l’un des disciples de cet homme. » Mais, lorsque le capitaine romain entendit cela, il tourna la tête, vit Jean et donna des ordres pour que l’apôtre vienne auprès de lui et que personne ne le moleste. Le capitaine romain dit ensuite au capitaine juif : « Cet homme n’est ni un traitre ni un lâche. Je l’ai vu dans le jardin, où il n’a pas tiré l’épée pour nous résister. Il a le courage de s’avancer pour être auprès de son Maitre, et nul ne mettra la main sur lui. La loi romaine permet que tout prisonnier puisse avoir au moins un ami qui l’accompagne à la barre du tribunal ; on n’empêchera pas cet homme de rester aux côtés de son Maitre, le prisonnier. » 183:5.4 Cela explique pourquoi Jean Zébédée put rester auprès de Jésus tout au long des sévères épreuves que le Maitre eut à subir cette nuit-là et le lendemain. 183:5.5 Sur tout le trajet jusqu’au palais d’Annas, Jésus n’ouvrit pas la bouche. Depuis le moment de son arrestation jusqu’à sa comparution devant Annas, le Fils de l’Homme ne dit pas un mot. Fascicule 184 Devant le tribunal du sanhédrin 184:0.3 Jésus passa environ trois heures au palais d’Annas sur le mont Olivet, non loin du jardin de Gethsémani où il fut arrêté. Jean Zébédée était libre et en sécurité dans le palais d’Annas, non seulement à cause de la parole du capitaine romain, mais aussi parce que lui et son frère Jacques étaient bien connus des vieux serviteurs pour avoir été maintes fois invités au palais, car l’ancien grand-prêtre était un parent éloigné de leur mère Salomé. 1. L’interrogatoire par Annas 184:1.4 Annas entra dans sa spacieuse salle d’audience, s’assit dans un grand fauteuil et ordonna que Jésus fût amené devant lui. Après avoir observé le Maitre en silence pendant quelques instants, il dit : « Tu comprends bien qu’il faut faire quelque chose au sujet de ton enseignement, puisque tu troubles la paix et l’ordre de notre pays. » Tandis qu’Annas jetait sur Jésus un regard inquisiteur, le Maitre le regarda droit dans les yeux, mais ne fit aucune réponse. Annas reprit la parole et dit : « Quels sont les noms de tes disciples, en dehors de Simon Zélotès, l’agitateur ? » De nouveau, Jésus le regarda, mais ne répondit rien. 184:1.5 Annas fut très troublé par le refus de Jésus de répondre à ses questions, au point qu’il lui dit : « Ne te soucies-tu pas que je sois bienveillant envers toi ou non ? N’as-tu pas de considération pour le pouvoir dont je dispose pour déterminer l’issue de ton prochain jugement ? » En entendant cela, Jésus dit : « Annas, tu sais que tu ne pourrais avoir aucun pouvoir sur moi sans la permission de mon Père. Certains voudraient tuer le Fils de l’Homme parce qu’ils sont ignorants et ne connaissent rien de mieux ; mais toi, ami, tu sais ce que tu fais. Alors, comment peux-tu rejeter la lumière de Dieu ? » 184:1.6 Annas fut presque abasourdi par la manière aimable dont Jésus lui parlait, mais il avait déjà décidé mentalement que Jésus devait soit quitter la Palestine, soit mourir. Il rassembla donc son courage et demanda : « Qu’essayes-tu exactement d’enseigner au peuple ? Que prétends-tu être ? » Jésus répondit : « Tu sais fort bien que j’ai parlé ouvertement au monde. J’ai enseigné dans les synagogues et bien des fois dans le temple, où tous les Juifs et beaucoup de Gentils m’ont entendu. Je n’ai rien dit en secret. Alors, pourquoi m’interroges-tu sur mon enseignement ? Pourquoi ne convoques-tu pas ceux qui m’ont entendu pour t’enquérir auprès d’eux ? Voici, tout Jérusalem a entendu ce que j’ai dit, même si toi-même tu n’as pas entendu ces enseignements. » Mais avant qu’Annas ait pu répondre, l’intendant du palais, qui se trouvait à proximité, souffleta Jésus en disant : « Comment oses-tu répondre de la sorte au grand-prêtre ? » Annas ne fit aucune réprimande à son intendant, mais Jésus se tourna vers lui et dit : « Mon ami, si j’ai mal parlé, témoigne contre le mal ; mais, si j’ai dit la vérité, pourquoi alors me frappes-tu ? » 184:1.7 Annas regrettait que son intendant eût souffleté Jésus, mais il était trop orgueilleux pour prêter attention à l’affaire. Dans sa confusion, il alla dans une autre pièce et laissa Jésus seul pendant près d’une heure avec les serviteurs de sa maison et les gardes du temple. 184:1.8 Quand il revint, il s’approcha du Maitre et dit : « Prétends-tu être le Messie, le libérateur d’Israël ? » Jésus dit : « Annas, tu me connais depuis le temps de ma jeunesse. Tu sais que je ne prétends être rien d’autre que ce que mon Père a prescrit, et que j’ai été envoyé vers tous les hommes, les Gentils aussi bien que les Juifs. » Alors, Annas dit : « J’ai entendu dire que tu as prétendu être le Messie ; est-ce vrai ? » Jésus regarda Annas et se borna à répondre : « Tu l’as dit. » 184:1.9 À ce moment, des messagers arrivèrent du palais de Caïphe pour s’enquérir de l’heure à laquelle Jésus serait amené devant le tribunal du sanhédrin. Or, le lever du jour approchait, et Annas pensa que le mieux était d’envoyer à Caïphe Jésus ligoté, sous la surveillance des gardes du temple. Lui-même ne tarda pas à les suivre. 2. Pierre dans la cour 184:2.1 Au moment où la troupe de gardes et de soldats s’approcha du palais d’Annas, Jean Zébédée marchait à côté du capitaine des soldats romains. Après que Jean fut entré dans la cour du palais avec Jésus et les gardes, Simon Pierre arriva. Tandis qu’il se tenait devant la grille, Jean le vit juste au moment où l’on allait faire entrer Jésus dans le palais. La gardienne chargée d’ouvrir la grille connaissait Jean et, lorsqu’il lui demanda de laisser entrer Pierre, elle y consentit avec plaisir. 184:2.4 Peu après que la gardienne eut laissé entrer Pierre, et tandis qu’il se chauffait auprès du feu, elle alla vers lui et lui demanda malicieusement : « N’es-tu pas aussi l’un des disciples de cet homme ? » Or, Pierre n’aurait pas dû être surpris d’être ainsi reconnu, car c’était Jean qui avait demandé à la femme de lui laisser franchir la grille du palais. Avec une seule idée dominant son mental – celle d’échapper vivant – il répondit promptement à la question de la servante : « Je ne le suis pas. » 184:2.5 Bientôt une autre servante s’approcha de Pierre et lui demanda : « Ne t’ai-je pas vu dans le jardin au moment où l’on arrêtait cet homme ? N’es-tu pas aussi l’un de ses disciples ? » Pierre fut alors extrêmement effrayé ; il ne voyait pas le moyen d’échapper sain et sauf à ses accusateurs. Il nia donc avec véhémence tout lien avec Jésus en disant : « Je ne connais pas cet homme et je ne suis pas non plus l’un de ses disciples. » 184:2.6 Peu après, la gardienne de la grille tira Pierre de côté et dit : « Je suis sûre que tu es un disciple de ce Jésus, non seulement parce que l’un de ses partisans m’a demandé de te laisser entrer dans la cour, mais parce que ma sœur, qui est ici, t’a vu dans le temple avec cet homme. Pourquoi nies-tu cela ? » Lorsque Pierre entendit la servante l’accuser, il renia toutes accointances avec Jésus, avec beaucoup de d’imprécations et de jurons, en répétant : « Je ne suis pas un disciple de cet homme ; je ne le connais même pas ; je n’ai jamais entendu parler de lui auparavant. » 184:2.7 Pierre quitta le coin du feu pendant un moment pour marcher dans la cour. Il aurait aimé s’enfuir, mais craignait d’attirer l’attention sur lui. Ayant froid, il retourna auprès du feu, et l’un des hommes qui se trouvaient là lui dit : « Certainement tu es l’un des disciples de cet homme. Ce Jésus est un Galiléen, et ton langage te trahit, car tu parles aussi comme un Galiléen. » Et de nouveau Pierre dénia tout lien avec son Maitre. 184:2.8 Pierre était tellement troublé qu’il chercha à éviter le contact avec ses accusateurs en s’éloignant du feu et en restant seul sous le porche. Après plus d’une heure de cet isolement, la gardienne de la grille et sa sœur le rencontrèrent par hasard et toutes deux le taquinèrent encore en l’accusant d’être un disciple de Jésus. De nouveau, il nia l’accusation. Alors qu’il venait de renier une fois de plus tout lien avec Jésus, le coq chanta, et Pierre se rappela les paroles d’avertissement que le Maitre lui avait adressées plus tôt, cette même nuit. Tandis qu’il se tenait là, le cœur lourd et accablé du sentiment de sa culpabilité, les portes du palais s’ouvrirent pour laisser sortir les gardes conduisant Jésus chez Caïphe. En passant près de Pierre, le Maitre vit, à la lumière des torches, l’aspect désespéré du visage de son apôtre auparavant présomptueux et au courage superficiel. Il tourna la tête et regarda Pierre. 184:2.9 Après que Jésus et les gardes eurent franchi la grille du palais, Pierre les suivit, mais seulement sur une courte distance. Il ne put aller plus loin. Il s’assit sur le côté de la route et pleura amèrement. 184:2.13 Jusqu’au moment où il rencontra son Maitre après la résurrection et vit qu’il était accueilli exactement comme avant les expériences de la tragique nuit des reniements, Pierre ne crut jamais totalement qu’il pût être pardonné. 3. Devant le tribunal des sanhédristes 184:3.1 Il était environ trois heures et demie, ce vendredi matin, lorsque le grand-prêtre Caïphe réunit officiellement le tribunal d’enquête sanhédriste et demanda que Jésus fût amené devant eux pour être jugé dans les formes. 184:3.5 Jésus apparut devant ce tribunal vêtu de ses vêtements habituels et les mains liées derrière le dos. Toute la cour fut impressionnée et quelque peu troublée par son apparence majestueuse. 184:3.6 La loi juive exigeait que deux témoins au moins fussent d’accord sur un point quelconque avant qu’une accusation puisse être portée contre un prisonnier. Plus d’une vingtaine de faux témoins étaient là, tout prêts à témoigner contre Jésus, mais leurs témoignages étaient si contradictoires et si évidemment inventés que les sanhédristes eux-mêmes éprouvaient grand-honte du spectacle. Jésus se tenait là, regardant ces parjures avec mansuétude ; la seule expression de son visage déconcertait les témoins menteurs. Durant tous ces faux témoignages, le Maitre ne prononça jamais une parole ; il ne répliqua rien à leurs nombreuses et fausses accusations. 184:3.7 La première fois que deux témoins approchèrent d’un semblant d’accord fut le moment où deux hommes témoignèrent qu’ils avaient entendu Jésus dire, dans un de ses discours au temple, qu’il « détruirait ce temple fait de main d’homme et qu’en trois jours, il en rebâtirait un autre non fait de main d’homme ». Ce n’était pas exactement ce que Jésus avait dit, indépendamment du fait qu’il avait désigné son propre corps en faisant la remarque citée. 184:3.8 Bien que le grand-prêtre eût crié à Jésus : « Ne réponds-tu rien à aucune de ces accusations ? », Jésus n’ouvrit pas la bouche. Il se tint là en silence pendant que tous ces faux témoins apportaient leur témoignage. 184:3.9 Peu après le commencement du témoignage des faux témoins, Annas arriva et prit un siège à côté de Caïphe. 184:3.14 Caïphe ne put supporter plus longtemps la vue du Maitre se tenant là avec un sang-froid parfait et dans un constant silence. Il pensa qu’il connaissait au moins une manière d’inciter le prisonnier à parler. En conséquence, il se précipita vers Jésus, agita devant le visage du Maitre un doigt accusateur et lui dit : « Au nom de Dieu vivant, je t’adjure de nous dire si tu es le Libérateur, le Fils de Dieu. » Jésus répondit à Caïphe : « Je le suis et je vais bientôt vers le Père ; bientôt le Fils de l’Homme sera revêtu de pouvoir et régnera de nouveau sur les armées célestes. » 184:3.15 Quand le grand-prêtre entendit Jésus prononcer ces mots, il entra dans une colère extrême, déchira ses vêtements et s’écria : « Qu’avons-nous besoin de nouveaux témoins ? Voici, vous avez maintenant tous entendu le blasphème de cet homme. Que pensez-vous qu’il faille faire de ce violateur de la loi et de ce blasphémateur ? » Et ils répondirent tous à l’unisson : « Il mérite la mort. Qu’il soit crucifié. » 184:3.17 Annas aurait voulu que le procès soit poursuivi et que des accusations de nature définie concernant les rapports de Jésus avec la loi romaine et les institutions romaines soient formulées pour être présentées ensuite à Pilate. Les conseillers étaient désireux de terminer rapidement cette affaire, non seulement parce que c’était le jour de la préparation de la Pâque et que nul travail non religieux ne devait être exécuté passé midi, mais aussi parce qu’ils craignaient qu’à tout moment Pilate ne retourne à Césarée, capitale romaine de la Judée, car il était venu à Jérusalem seulement pour la célébration de la Pâque. 184:3.18 Mais Annas ne réussit pas à garder le contrôle de la cour. Après la réponse inattendue de Jésus, Caïphe le grand-prêtre s’avança et le souffleta. Annas fut vraiment choqué de voir les autres membres de la Cour cracher au visage de Jésus en sortant de la salle ; beaucoup d’entre eux le frappèrent de la paume de la main en se moquant de lui. C’est ainsi que la première session du jugement de Jésus par les sanhédristes prit fin, à quatre heures et demie du matin, dans le désordre et dans une confusion inouïe. 4. L’heure de l’humiliation 184:4.1 Quand il s’agissait de prononcer une condamnation à mort, la loi juive exigeait que la cour siégeât deux fois. La seconde session devait être tenue le lendemain de la première, et les membres du tribunal devaient passer l’intervalle dans le jeûne et le deuil. Mais ces hommes ne purent attendre le lendemain pour confirmer leur décision condamnant Jésus à mort. Ils n’attendirent qu’une heure. Entretemps, ils laissèrent Jésus dans la salle d’audience sous la surveillance des gardes du temple. Ceux-ci, avec les serviteurs du grand-prêtre, s’amusèrent à accumuler toutes sortes d’indignités sur le Fils de l’Homme. Ils se moquèrent de lui, crachèrent sur lui et le souffletèrent cruellement. Certains frappaient son visage d’une verge et disaient ensuite : « Prophétise, toi le Libérateur, et dis-nous qui t’a frappé. » Ils continuèrent ainsi pendant une heure entière, insultant et maltraitant cet homme de Galilée qui ne résistait pas. 184:4.2 Durant cette heure tragique de souffrances et de simulacre de procès devant les gardes et serviteurs ignorants et insensibles, Jean Zébédée terrifié attendait seul dans une salle adjacente. Lorsque ces sévices commencèrent, Jésus fit un signe de tête à Jean pour lui notifier qu’il devait se retirer. Le Maitre savait bien que, s’il permettait à son apôtre de rester dans la pièce pour assister à ces indignités, Jean en éprouverait un tel ressentiment qu’il se livrerait à un éclat de protestation indignée qui s’achèverait probablement par sa mort. 184:4.3 Durant cette heure affreuse, Jésus ne prononça pas un mot. 5. La seconde session du tribunal 184:5.1 À cinq heures et demie du matin, le tribunal se réunit de nouveau, et Jésus fut conduit dans la salle adjacente où Jean attendait. Là, le soldat romain et les gardes du temple surveillèrent Jésus pendant que le tribunal commençait à formuler les accusations qui devaient être présentées à Pilate. Annas fit comprendre clairement à ses associés que l’accusation de blasphème n’aurait aucun poids auprès de Pilate. 184:5.2 Cette session de la cour ne dura qu’une demi-heure ; lorsque les sanhédristes l’ajournèrent pour se présenter devant Pilate, ils avaient rédigé l’accusation de Jésus en estimant qu’il méritait la mort sous trois chefs d’accusation : 184:5.3 1. Il pervertissait la nation juive ; il trompait le peuple et l’incitait à la rébellion. 184:5.4 2. Il enseignait au peuple à refuser le paiement du tribut à César. 184:5.5 3. En prétendant qu’il était un roi et le fondateur d’une nouvelle sorte de royaume, il incitait à la trahison contre l’empereur. 184:5.6 Toute cette procédure était irrégulière et entièrement contraire aux lois juives. Il n’y avait pas eu deux témoins d’accord sur une question quelconque, sauf les deux qui avaient témoigné au sujet de l’affirmation de Jésus qu’il détruirait le temple et le rebâtirait en trois jours. 184:5.9 Jésus ne comparut plus devant le tribunal des sanhédristes. Ceux-ci ne voulaient pas revoir son visage pendant qu’ils siégeaient pour condamner sa vie innocente. Jésus ne connut pas (en tant qu’homme) leurs accusations officielles avant le moment où il les entendit énoncer par Pilate. 184:5.10 Pendant que Jésus était dans la salle avec Jean et les gardes, et que le tribunal tenait sa seconde session, quelques femmes proches du palais du grand-prêtre vinrent avec leurs amies regarder l’étrange prisonnier, et l’une d’elles lui demanda : « Es-tu le Messie, le Fils de Dieu ? » Et Jésus répondit : « Si je te le dis, tu ne me croiras pas, et, si je te le demande, tu ne répondras pas. » 184:5.11 À six heures ce matin-là, on emmena Jésus de la maison de Caïphe pour le faire comparaitre devant Pilate. Fascicule 185 Le jugement devant Pilate 185:0.2 Pilate était levé et prêt à recevoir ce groupe de visiteurs très matinaux. Les hommes qui, la veille au soir, avaient obtenu son consentement pour employer les soldats romains à l’arrestation de Jésus, avaient prévenu Pilate que l’on amènerait Jésus de bonne heure devant lui. 185:0.3 Pilate procéda à une grande partie de l’interrogatoire de Jésus à l’intérieur des salles du prétoire, mais le jugement public eut lieu au dehors, sur les marches de l’escalier montant vers l’entrée principale. C’était une concession faite aux Juifs, qui refusaient d’entrer dans la maison d’un Gentil où l’on avait peut-être employé du levain en ce jour de la préparation de la Pâque. S’ils y avaient pénétré, non seulement cela les aurait rendus cérémoniellement impurs, donc exclus de toute participation à la célébration d’actions de grâces de l’après-midi, mais aussi il aurait fallu qu’ils se soumettent aux cérémonies de purification après le coucher du soleil pour être admis à partager le souper de la Pâque. 2. Jésus comparait devant Pilate 185:2.1 Lorsque Jésus et ses accusateurs furent réunis devant la salle du tribunal de Pilate, le gouverneur romain sortit sur le perron et demanda en s’adressant à la compagnie assemblée : « Quelles accusations portez-vous contre cet homme ? » Le porte-parole du tribunal du sanhédrin répondit à Pilate : « Si cet homme n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. » 185:2.2 Lorsque Pilate remarqua qu’ils répugnaient à formuler leurs accusations contre Jésus, bien qu’il sût qu’ils avaient passé toute la nuit à délibérer sur sa culpabilité, il leur répondit : « Puisque vous n’êtes pas d’accord sur des accusations précises, pourquoi n’emmenez-vous pas cet homme pour le juger conformément à vos propres lois ? » 185:2.3 Alors, le greffier du tribunal du sanhédrin dit à Pilate : « Nous n’avons pas le droit de mettre un homme à mort, et ce perturbateur de notre nation mérite la mort pour tout ce qu’il a dit et fait. Nous sommes donc venus devant toi pour que tu confirmes cette décision. » 185:2.8 Pilate, étant extrêmement sensible à la manière désinvolte dont les Juifs l’avaient abordé, n’était pas enclin à faire droit à leurs exigences de condamner Jésus à mort sans jugement. Il attendit donc quelques moments pour leur laisser présenter leurs accusations contre le détenu, puis se tourna vers eux et dit : « Je ne condamnerai pas cet homme à mort sans jugement, et je ne consentirai pas non plus à l’interroger avant que vous ayez présenté par écrit vos accusations contre lui. » 185:2.9 Lorsque le grand-prêtre et les autres sanhédristes entendirent Pilate dire cela, ils firent signe au greffier de la cour, lequel remit à Pilate les accusations écrites suivantes contre Jésus, et ces accusations étaient : 185:2.10 « Le tribunal sanhédriste estime que cet homme est un malfaiteur et un perturbateur de notre nation en ce sens qu’il est coupable : 185:2.11 « 1. De pervertir notre nation et d’exciter le peuple à la rébellion. 185:2.12 « 2. D’interdire aux gens de payer le tribut à César. 185:2.13 « 3. De se qualifier de roi des Juifs et d’enseigner la fondation d’un nouveau royaume. » 185:2.14 Jésus n’avait été ni jugé de manière régulière ni légalement condamné sur aucune de ces accusations. Il ne les avait même pas entendues au moment où elles furent formulées pour la première fois, mais Pilate le fit amener du prétoire où il se trouvait sous la surveillance des gardes et insista pour que ces accusations fussent répétées devant Jésus. 185:2.15 Lorsque Jésus entendit ces accusations, il savait bien qu’il n’avait pas été interrogé sur ces sujets devant le tribunal juif. Jean Zébédée et les accusateurs le savaient tout aussi bien, mais Jésus ne répondit rien à ces fausses accusations. Même lorsque Pilate le pria de répondre à ses accusateurs, il n’ouvrit pas la bouche. Pilate fut si étonné de l’injustice de toute la procédure et si impressionné par le silence et la maitrise de Jésus qu’il décida d’emmener le prisonnier à l’intérieur de la salle et de l’interroger en privé. 3. L’interrogatoire en privé par Pilate 185:3.1 Pilate emmena Jésus et Jean Zébédée dans une chambre privée, laissa les gardes dehors dans la grande salle, pria le prisonnier de s’assoir, s’assit lui-même à côté de lui et lui posa plusieurs questions. Pilate commença son entretien avec Jésus en l’assurant qu’il ne croyait pas à la première accusation, à savoir que Jésus pervertissait la nation et incitait à la rébellion. Puis il demanda : « As-tu jamais enseigné qu’il fallait refuser le tribut à César ? » Jésus montra Jean du doigt et dit : « Demande-le à celui-là ou à toute autre personne qui a entendu mon enseignement. » Pilate questionna alors Jean sur cette affaire du tribut, et Jean témoigna au sujet de l’enseignement de son Maitre et expliqua que Jésus et ses apôtres payaient des impôts à la fois à César et au trésor du temple. Lorsque Pilate eut fini d’interroger Jean, il lui dit : « Veille à ne dire à personne que je t’ai parlé. » Et Jean ne révéla jamais cet épisode. 185:3.2 Pilate se retourna ensuite pour poser de nouvelles questions à Jésus en disant : « Maintenant, au sujet de la troisième accusation contre toi, es-tu le roi des Juifs ? » Du fait qu’il y avait dans la voix de Pilate un ton d’enquête peut-être sincère, Jésus sourit au procurateur et lui dit : « Pilate, poses-tu cette question de toi-même, ou l’as-tu prise chez mes accusateurs ? » Sur quoi, le gouverneur répondit d’un ton partiellement indigné : « Suis-je un Juif ? Ton propre peuple et les chefs des prêtres t’ont livré et m’ont demandé de te condamner à mort. Je mets en doute la validité de leurs accusations et j’essaye seulement de découvrir pour moi-même ce que tu as fait. Dis-moi, as-tu dit que tu es le roi des Juifs et as-tu cherché à fonder un nouveau royaume ? » 185:3.3 Jésus dit alors à Pilate : « Ne perçois-tu pas que mon royaume n’est pas de ce monde ? S’il était de ce monde, mes disciples se battraient sûrement pour que je ne sois pas livré aux mains des Juifs. Ma présence ici, devant toi et dans ces liens, suffit pour montrer à tous les hommes que mon royaume est une domination spirituelle, la fraternité même des hommes qui sont devenus fils de Dieu par la foi et par amour. Ce salut est offert aussi bien aux Gentils qu’aux Juifs. » 185:3.4 « Alors, après tout, tu es un roi ? » dit Pilate. Et Jésus répondit : « Oui, je suis un roi de ce genre, et mon royaume est la famille de ceux qui, par la foi, sont fils de mon Père qui est aux cieux. Je suis né à dessein dans ce monde pour révéler mon Père à tous les hommes et témoigner de la vérité de Dieu. Même maintenant, je te déclare que quiconque aime la vérité entend ma voix. » 185:3.5 Alors, Pilate dit à moitié ironiquement et à moitié sincèrement : « La vérité, qu’est-ce que la vérité ? – qui la connait ? » 185:3.7 Après avoir interrogé le Maitre, Pilate retourna vers les chefs des prêtres et les accusateurs de Jésus et leur dit : « J’ai interrogé cet homme et je ne trouve aucune faute en lui. Je ne crois pas qu’il soit coupable des accusations que vous avez formulées contre lui. Je pense qu’il devrait être libéré. » Lorsque les Juifs entendirent cela, ils furent saisis d’une grande fureur, au point de crier sauvagement que Jésus devait mourir. L’un des sanhédristes monta audacieusement à côté de Pilate en disant : « Cet homme excite le peuple, en commençant par la Galilée et en continuant dans toute la Judée. Il est un fauteur de désordre et un malfaiteur. Si tu remets cet homme mauvais en liberté, tu le regretteras longtemps. » 185:3.8 Pilate était aux abois, il ne savait que faire de Jésus, aussi, lorsqu’il entendit les Juifs dire que Jésus avait commencé son travail en Galilée, il pensa éviter la responsabilité de trancher le cas, ou tout au moins gagner du temps pour réfléchir, en envoyant Jésus comparaitre devant Hérode, qui se trouvait alors à Jérusalem pour assister à la Pâque. 185:3.9 Pilate appela les gardes et leur dit : « Cet homme est un Galiléen. Conduisez-le immédiatement devant Hérode et, quand Hérode l’aura interrogé, venez me rapporter ses conclusions. » Et les gardes conduisirent Jésus devant Hérode. 4. Jésus devant Hérode 185:4.2 Lorsque les gardes amenèrent Jésus devant Hérode, le tétrarque fut saisi par son aspect imposant et la sérénité de son expression. Durant un quart d’heure, Hérode posa des questions à Jésus, mais le Maitre ne voulut pas répondre. Hérode lui fit des reproches ironiques et le défia d’accomplir un miracle, mais Jésus ne voulut ni répondre à ses nombreuses questions ni réagir à ses sarcasmes. 185:4.3 Alors, Hérode se tourna vers les chefs des prêtres et les sadducéens, et prêta l’oreille à leurs accusations. Il entendit tout ce qui avait été dit à Pilate, et plus encore, au sujet des prétendus méfaits du Fils de l’Homme. Convaincu finalement que Jésus ne voudrait ni parler ni accomplir un prodige pour lui, Hérode, après l’avoir tourné en dérision pendant quelque temps, le revêtit d’une ancienne robe royale de pourpre et le renvoya à Pilate. 5. Jésus revient devant Pilate 185:5.1 Quand les gardes eurent ramené Jésus à Pilate, ce dernier sortit sur les marches du prétoire où son siège de justice avait été placé, il appela les chefs des prêtres et les sanhédristes, et leur dit : « Vous avez amené cet homme devant moi en l’accusant de pervertir le peuple, d’interdire le paiement des impôts et de se prétendre le roi des Juifs. Je l’ai interrogé et je ne l’ai pas trouvé coupable de ces griefs. En fait, je ne trouve aucune faute en lui. Ensuite, je l’ai envoyé à Hérode, et le tétrarque doit être arrivé aux mêmes conclusions, puisqu’il nous l’a renvoyé. Cet homme n’a certainement rien commis qui mérite la mort. Si vous pensez toujours qu’il a besoin d’être discipliné, je suis disposé à lui infliger une correction avant de le relâcher. » 185:5.2 Au moment précis où les Juifs allaient crier leurs protestations contre la mise en liberté de Jésus, une foule nombreuse arriva au prétoire pour demander à Pilate de libérer un prisonnier en l’honneur de la fête de la Pâque. Depuis quelque temps, les gouverneurs romains avaient eu coutume de permettre à la populace de choisir un prisonnier ou un condamné destiné à être amnistié à l’époque de la Pâque. Maintenant que cette foule arrivait devant lui pour demander la délivrance d’un prisonnier, Jésus ayant été si récemment en grande faveur auprès des multitudes, Pilate eut l’idée qu’il pourrait peut-être se tirer de cette mauvaise affaire en proposant au groupe de relâcher cet homme de Galilée comme gage de sa bonne volonté à l’occasion de la Pâque, puisqu’il était actuellement détenu devant son siège de justice. 185:5.3 Tandis que la foule s’amassait sur les marches du bâtiment, Pilate entendit des voix crier le nom d’un certain Barabbas. Barabbas était un agitateur politique notoire, voleur et assassin, fils d’un prêtre et avait été récemment arrêté en flagrant délit de rapine et de meurtre sur la route de Jéricho. Il avait été condamné à mort, et la sentence devait être exécutée aussitôt après les fêtes de la Pâque. 185:5.4 Pilate se leva et expliqua à la foule que Jésus lui avait été amené par les chefs des prêtres qui demandaient sa mise à mort en formulant certaines accusations, mais qu’il ne croyait pas que cet homme méritât la mort. Pilate dit : « Alors, qui préférez-vous que je vous relâche, ce Barabbas, l’assassin, ou ce Jésus de Galilée ? » Lorsque Pilate eut ainsi parlé, les chefs des prêtres et les conseillers du sanhédrin crièrent tous de leur voix la plus perçante : « Barabbas, Barabbas ! » Et, quand les gens assemblés virent que les chefs des prêtres voulaient que Jésus fût mis à mort, ils se joignirent rapidement aux clameurs réclamant son exécution tandis qu’ils vociféraient pour la libération de Barabbas. 185:5.6 Pilate fut irrité de voir les chefs des prêtres pousser des clameurs en faveur d’un assassin notoire et hurler pour obtenir le sang de Jésus. Il vit leur méchanceté et leur haine, et perçut leurs préjugés et leur jalousie. En conséquence, il leur dit : « Comment pouvez-vous choisir la vie d’un assassin de préférence à celle de cet homme dont le pire crime consiste à se qualifier symboliquement de roi des Juifs ? » 185:5.7 Pilate savait que Jésus était innocent des accusations portées contre lui et, s’il avait été un juge intègre et courageux, il l’aurait acquitté et relaxé, mais il avait peur de défier ces Juifs irrités. Tandis qu’il hésitait à faire son devoir, un messager arriva et lui remit un message scellé de sa femme Claudia. 185:5.8 Pilate signifia à son auditoire son désir de lire la communication qu’il venait de recevoir, avant de poursuivre l’examen de l’affaire en cours. Il ouvrit la lettre de sa femme et y lut : « Je te supplie de ne participer en rien à la condamnation de l’homme intègre et innocent que l’on appelle Jésus. J’ai beaucoup souffert en rêve cette nuit à cause de lui. » Cette note venant de Claudia eut pour effet non seulement de bouleverser Pilate et de retarder ainsi le jugement de l’affaire, mais aussi, malheureusement, de laisser aux dirigeants juifs un temps considérable pour circuler librement dans la foule. Ils en profitèrent pour inciter la populace à demander la libération de Barabbas et à réclamer à grands cris la crucifixion de Jésus. 185:5.9 Finalement, Pilate s’attaqua une fois de plus à la solution du problème auquel il était confronté en demandant à l’assemblée mixte des dirigeants juifs et des gens demandant une amnistie : « Que ferai-je de celui que l’on appelle le roi des Juifs ? » Ils crièrent à l’unisson : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » L’unanimité de cette exigence de la part de cette foule bigarrée effraya et alarma Pilate, juge injuste et tenaillé par la peur. 185:5.10 Il demanda une fois de plus : « Pourquoi voulez-vous crucifier cet homme ? Quel mal a-t-il fait ? Qui veut s’avancer pour témoigner contre lui ? » Mais lorsqu’ils entendirent Pilate prendre la défense de Jésus, ils crièrent de plus belle : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » 185:5.11 Alors, Pilate fit de nouveau appel à eux au sujet de la relaxe du prisonnier de la Pâque en disant : « Je vous demande une fois de plus quel prisonnier je dois libérer à cette date où vous fêtez votre Pâque ? » Et de nouveau la foule hurla : « Donne-nous Barabbas ! » 185:5.12 Alors, Pilate dit : « Si je relâche Barabbas, l’assassin, que vais-je faire de Jésus ? » Et une fois de plus la foule hurla à l’unisson : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » 185:5.13 Pilate fut terrorisé par les clameurs insistantes de la populace agissant sous les directives immédiates des chefs des prêtres et des conseillers du sanhédrin ; il décida néanmoins de faire encore au moins une tentative pour apaiser la foule et sauver Jésus. 6. Le dernier appel de Pilate 185:6.2 Pilate voulut faire un dernier appel à leur pitié. Ayant peur de défier les clameurs de cette foule égarée qui criait pour obtenir le sang de Jésus, il ordonna aux gardes juifs et aux soldats romains de prendre Jésus et de le flageller. C’était en soi une procédure injuste et illégale, car la loi romaine réservait uniquement la flagellation aux condamnés à mort par crucifixion. Les gardes emmenèrent Jésus pour ce supplice dans la cour ouverte du prétoire. Ses ennemis n’assistèrent pas à la flagellation, mais Pilate y assista. Avant que les flagellateurs en eussent fini avec ce flagrant abus, il leur ordonna de s’arrêter et fit signe qu’on lui amenât Jésus. Avant d’attacher Jésus au poteau de flagellation et de le frapper de leurs fouets à nœuds, ses bourreaux l’avaient de nouveau vêtu de la robe pourpre et avaient tressé une couronne d’épines qu’ils posèrent sur son front. Après avoir placé un roseau dans sa main comme simulacre d’un sceptre, ils s’agenouillèrent devant lui et se moquèrent de lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Puis ils crachèrent sur lui et le souffletèrent. Avant de le rendre à Pilate, l’un d’eux lui prit le roseau des mains et lui en frappa la tête. 185:6.3 Ensuite, Pilate conduisit le prisonnier saignant et lacéré devant la foule bigarrée et le présenta en disant : « Voici l’homme ! De nouveau, je vous déclare que je ne le trouve coupable d’aucun crime et, après l’avoir flagellé, je voudrais le relâcher. » 185:6.4 Ce spectacle ne toucha pas le cœur de ceux qui avaient mentalement décidé d’exterminer Jésus. 185:6.5 Ils ne firent que crier plus fort et plus longuement : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! Crucifie-le ! » 185:6.6 Maintenant, Pilate comprenait la futilité de faire appel à leurs hypothétiques sentiments de pitié. Il s’avança et dit : « Je me rends compte que vous avez décidé la mort de cet homme, mais qu’a-t-il fait pour mériter la mort ? Qui veut faire connaitre son crime ? » 185:6.7 Alors le grand-prêtre lui-même s’avança, monta les marches vers Pilate et déclara avec irritation : « Nous avons une loi sacrée d’après laquelle cet homme doit mourir parce qu’il a lui-même proclamé qu’il était le Fils de Dieu. » Lorsque Pilate entendit cela, il fut d’autant plus effrayé, non seulement par les Juifs, mais en se souvenant du message de sa femme et de la mythologie grecque où les dieux descendent sur terre ; il tremblait maintenant à l’idée que Jésus pouvait être un personnage divin. Il adressa un salut de la main à la foule pour la faire tenir tranquille, tandis qu’il prenait Jésus par le bras et le reconduisait à l’intérieur de l’édifice pour l’interroger encore une fois. 7. Le dernier face à face avec Pilate 185:7.1 Tandis que Pilate, tremblant de peur et d’émotion, s’asseyait à côté de Jésus, il lui demanda : « D’où viens-tu ? Qui es-tu réellement ? Pourquoi disent-ils que tu es le Fils de Dieu ? » 185:7.2 Jésus regarda Pilate droit dans les yeux, mais ne lui répondit pas. Alors, Pilate lui dit : « Refuses-tu de me parler ? Ne comprends-tu pas que j’ai encore le pouvoir de te rendre la liberté ou de te crucifier ? » Jésus lui répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si ce n’était autorisé d’en haut. Tu ne pourrais exercer aucune autorité sur le Fils de l’Homme à moins que le Père qui est aux cieux ne le permette. Mais tu n’es pas tellement coupable, car tu ignores l’évangile. Celui qui m’a trahi et celui qui m’a livré à toi ont commis le plus grand péché. » 185:7.3 Ce dernier entretien avec Jésus terrifia Pilate. 185:7.4 Pilate revint devant la foule en disant : « Je suis certain que cet homme n’a contrevenu qu’à la religion. Vous devriez le prendre et le juger d’après votre propre loi. Pourquoi espérez-vous que je consentirai à sa mort parce qu’il est entré en conflit avec vos traditions ? » 185:7.5 Pilate était sur le point de libérer Jésus lorsque Caïphe, le grand-prêtre, s’approcha du lâche juge romain, secoua un doigt vengeur devant son visage et prononça d’un ton irrité ces paroles que toute la populace put entendre : « Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César, et je veillerai à ce que l’empereur sache tout. » Cette menace publique dépassa ce que Pilate pouvait endurer. La crainte pour sa situation personnelle éclipsa toute autre considération, et le lâche gouverneur ordonna que Jésus fût amené devant le siège de justice. Lorsque le Maitre se tint là devant eux, Pilate le montra du doigt et dit sarcastiquement : « Voici votre roi. » Et les Juifs répondirent : « Finis-en avec lui. Crucifie-le ! » Alors, Pilate dit avec beaucoup d’ironie et de sarcasme : « Vais-je crucifier votre roi ? » Et les Juifs répondirent : « Crucifie-le ! Nous n’avons pas d’autre roi que César. » Alors, Pilate se rendit compte qu’il n’y avait plus d’espoir de sauver Jésus, puisque lui-même n’osait pas défier les Juifs. 8. Le tragique abandon par Pilate 185:8.2 Pilate craignait un tumulte ou une émeute. Il n’osa pas risquer de troubles de cet ordre au moment de la Pâque à Jérusalem. Il avait récemment reçu une réprimande de César et ne voulait pas risquer d’en recevoir une autre. La populace applaudit lorsqu’il ordonna de relâcher Barabbas. Il fit ensuite apporter une bassine et un peu d’eau, puis se lava les mains devant la foule en disant : « Je suis innocent du sang de cet homme. Vous êtes décidés à ce qu’il meure, mais je n’ai trouvé aucune culpabilité en lui. Occupez-vous-en. Les soldats le conduiront. » Alors, la populace applaudit et répondit : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants. » Fascicule 186. Peu avant la crucifixion 186:0.1 Au moment où Jésus et ses accusateurs partirent pour voir Hérode, le Maitre se tourna vers l’apôtre Jean et dit : « Jean, tu ne peux rien faire de plus pour moi. Va vers ma mère et ramène-la pour qu’elle me voie avant que je ne meure. » Lorsque Jean entendit la requête de son Maitre, et bien qu’il répugnât à le laisser seul parmi ses ennemis, il se hâta de partir pour Béthanie où toute la famille de Jésus était rassemblée dans l’expectative chez Marthe et Marie, les sœurs de Lazare que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. 1. La fin de Judas Iscariot 186:1.1 Tandis que Caïphe faisait son rapport au sanhédrin sur le jugement et la condamnation de Jésus, Judas apparut devant eux en réclamant sa récompense pour le rôle qu’il avait joué dans l’arrestation et la condamnation à mort de son Maitre. 186:1.2 On peut donc imaginer la grande surprise de ce traitre égotiste lorsqu’un serviteur du grand-prêtre lui tapa sur l’épaule, le fit sortir de la salle et lui dit : « Judas, j’ai été chargé de te payer pour avoir trahi Jésus. Voici ta récompense. » Et, ce disant, le serviteur de Caïphe tendit une bourse contenant trente pièces d’argent – le prix courant d’un bon esclave valide. 186:1.3 Judas fut abasourdi, muet de stupeur. Il était humilié, désillusionné et complètement écrasé. Il erra dans la ville, et en sortit en suivant la foule qui allait assister aux crucifixions. 186:1.4 Judas aperçut de loin que l’on dressait la croix où Jésus était cloué. À cette vue, il retourna précipitamment au temple, écarta de force l’huissier et se trouva en présence du sanhédrin, qui était encore en session. Le traitre était à peu près hors d’haleine et profondément bouleversé, mais il réussit à balbutier les paroles suivantes : « J’ai péché en ce sens que j’ai trahi un sang innocent. Vous m’avez insulté. Vous m’avez offert de l’argent pour ce service – le prix d’un esclave. Je me repens d’avoir fait cela ; voilà votre argent. Je veux échapper à la culpabilité de cet acte. » 186:1.5 Quand les dirigeants des Juifs entendirent Judas, ils se gaussèrent de lui. L’un d’eux, qui était assis près de l’endroit où Judas était debout, l’invita à sortir de la salle et lui dit : « Ton Maitre a déjà été mis à mort par les Romains ; quant à ta culpabilité, en quoi nous concerne-t-elle ? Occupe-t’en – et va-t’en. » 186:1.6 En quittant la salle du sanhédrin, Judas sortit les trente pièces d’argent de la bourse et les lança à la volée sur le sol du temple. 186:1.7 Son désespoir était affreux et presque absolu. Il poursuivit sa route dans la ville, puis hors des murs jusque dans la terrible solitude de la vallée du Hinnom, où il grimpa sur des rochers abrupts. Il prit la ceinture de son vêtement, en attacha une extrémité à un petit arbre, noua l’autre autour de son cou et se jeta dans le précipice. 3. David Zébédée, celui sur qui on pouvait compter 186:3.3 Durant toute cette journée tragique, et jusqu’au dernier message informant que le Maitre avait été couché dans la tombe, David envoya, presque toutes les demi-heures, des messagers porteurs de rapports aux apôtres, aux Grecs et à la famille terrestre de Jésus rassemblée chez Lazare à Béthanie. Quand les messagers partirent avec la nouvelle que Jésus avait été enseveli, David donna congé à son groupe de coureurs locaux pour la célébration de la Pâque et le repos du sabbat du lendemain. Il leur ordonna de se présenter discrètement à lui, le dimanche matin, chez Nicodème, où il se proposait de se cacher quelques jours avec André et Simon Pierre. 186:3.4 Ce David Zébédée, dont le mental était si particulier, était le seul des principaux disciples de Jésus à être enclin à prendre au pied de la lettre et comme un fait positif l’affirmation que le Maitre allait mourir et « ressusciter le troisième jour ». David avait une fois entendu Jésus faire cette prédiction. Ayant une tournure de mental pratique, il se proposait maintenant de rassembler ses messagers de bonne heure, le dimanche matin, chez Nicodème afin de les avoir à sa disposition pour répandre la nouvelle, au cas où Jésus ressusciterait d’entre les morts. 4. Préparatifs pour la crucifixion 186:4.1 En prenant charge de Jésus, les soldats le reconduisirent à la cour du prétoire, lui ôtèrent la robe qu’Hérode lui avait mise et l’habillèrent de ses propres vêtements. Ces soldats se moquèrent de lui et le tournèrent en dérision, mais ne lui infligèrent pas de nouveaux sévices physiques. 186:4.2 Il était un peu plus de huit heures du matin lorsque Pilate remit Jésus aux soldats, et un peu moins de neuf heures lorsqu’ils partirent pour la scène de la crucifixion. Durant cet intervalle de plus d’une demi-heure, Jésus ne prononça pas une parole. 186:4.4 Une grande partie du retard à emmener Jésus au lieu de la crucifixion provint d’une décision du capitaine prise à la dernière minute. Il voulut emmener également deux voleurs qui avaient été condamnés à mort. Puisque Jésus devait être crucifié ce matin-là, le capitaine romain pensa que ces deux pouvaient tout aussi bien mourir avec lui que d’attendre la fin des festivités de la Pâque. Fascicule 187. La crucifixion 187:0.1 Après que les deux brigands eurent été préparés, les soldats partirent, sous le commandement d’un centurion, pour le lieu de la crucifixion. 187:0.2 Les deux larrons crucifiés avec Jésus étaient des associés de Barabbas et auraient été mis à mort plus tard avec leur chef si ce dernier n’avait pas été relaxé en vertu du pardon de Pilate pour la Pâque. 1. Sur le chemin du Golgotha 187:1.1 Avant de quitter la cour du prétoire, les soldats placèrent la traverse de la croix sur les épaules de Jésus. La coutume voulait que le condamné porte la traverse de sa croix jusqu’au lieu de la crucifixion. Le condamné ne portait pas toute la croix, mais seulement la courte branche horizontale. Les poteaux de bois plus longs et verticaux des trois croix avaient déjà été transportés au Golgotha et, avant l’arrivée des soldats et de leurs prisonniers, ils avaient été solidement implantés dans le sol. 187:1.2 Conformément à la coutume, le capitaine conduisit la procession en portant de petits écriteaux blancs sur lesquels on avait inscrit au fusain les noms des criminels et la nature des crimes ayant motivé leur condamnation. Pour les deux voleurs, le centurion avait des notices donnant leur nom au-dessous duquel était écrit le seul mot « Brigand ». L’écriteau que le centurion portait pour l’apposer sur la croix de Jésus avait été rédigé par Pilate lui-même en latin, en grec et en araméen, et l’on y lisait : « Jésus de Nazareth – le Roi des Juifs. » 187:1.3 Certains dignitaires juifs, encore présents quand Pilate écrivit cette légende, protestèrent vigoureusement contre le qualificatif de « Roi des Juifs » appliqué à Jésus. Mais Pilate leur rappela que cette accusation faisait partie de l’inculpation qui avait conduit à le faire condamner. Voyant qu’ils ne pourraient forcer Pilate à changer d’idée, les Juifs demandèrent que l’inscription fût au moins changée en « Il a dit : ‘Je suis le roi des Juifs’ ». Mais Pilate fut intraitable et ne voulut pas modifier l’écriteau. À toutes leurs nouvelles suppliques, il se borna à répondre : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. » 187:1.6 Tandis que la procession funèbre passait dans les rues étroites de Jérusalem, un grand nombre de Juives au cœur tendre, qui avaient entendu les paroles d’encouragement et de compassion de Jésus, et connaissaient le ministère d’amour qu’était sa vie, ne purent s’empêcher de pleurer quand elles le virent conduit vers une mort aussi ignominieuse. À son passage, beaucoup de ces femmes pleuraient et se lamentaient. Quand quelques-unes osèrent même le suivre en marchant à ses côtés, le Maitre tourna la tête vers elles et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas pour moi, mais pleurez plutôt pour vous-mêmes et vos enfants. Mon œuvre est à peu près achevée – je m’en vais bientôt auprès de mon Père – mais l’époque des malheurs terribles pour Jérusalem ne fait que commencer. Voici venir les jours où vous direz : Bénies les stériles et celles dont les seins n’ont jamais allaité leurs petits. En ces jours-là, vous prierez les rochers des montagnes de tomber sur vous pour vous délivrer de la terreur de vos tribulations. » 187:1.9 Peu après avoir passé la porte conduisant hors de la ville, tandis que Jésus chancelait en portant la traverse de sa croix, sa force physique fléchit momentanément, et il tomba sous le poids de son lourd fardeau. Les soldats l’invectivèrent et lui donnèrent des coups de pied, mais il ne put se relever. Le capitaine savait ce que Jésus avait déjà enduré ; voyant cela, il commanda aux soldats de se tenir tranquilles. Puis il ordonna à un passant, un certain Simon de Cyrène, d’enlever la traverse de croix des épaules de Jésus, et la lui fit porter tout le reste du chemin jusqu’au Golgotha. 187:1.11 Il était un peu plus de neuf heures lorsque la procession funèbre arriva au Golgotha et que les soldats romains se mirent à l’œuvre pour clouer les deux brigands et le Fils de l’Homme sur leurs croix respectives. 2. La crucifixion 187:2.1 Les soldats commencèrent par attacher les bras du Maitre à la traverse avec des cordes, puis ils clouèrent ses mains au bois. Après avoir hissé la traverse sur le poteau et l’avoir solidement clouée sur le poteau vertical de la croix, ils lièrent les pieds de Jésus et les clouèrent au bois en se servant d’un seul grand clou pour percer les deux pieds. Le poteau vertical portait une grosse cheville insérée à la bonne hauteur pour soutenir le poids du corps comme une sorte de selle. 187:2.3 Il y avait à Jérusalem une forte opposition sentimentale à la crucifixion, et il y existait une association féminine juive qui envoyait toujours un représentant aux crucifixions en vue d’offrir à la victime un vin mêlé d’un stupéfiant pour diminuer ses souffrances. Mais lorsque Jésus eut gouté ce vin narcotisé, et bien qu’il fût assoiffé, il refusa de le boire. Le Maitre choisit de conserver sa conscience humaine jusqu’à la dernière extrémité. 187:2.4 Avant que Jésus fût mis sur sa croix, les deux brigands avaient déjà été placés sur la leur, maudissant constamment leurs bourreaux et crachant sur eux. Les seules paroles de Jésus pendant qu’ils le clouaient sur la traverse furent : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » 187:2.7 L’apôtre Jean, accompagné de Marie mère de Jésus, de Ruth et de Jude, arriva sur la scène tout de suite après que Jésus eut été hissé en position sur la croix, et au moment où le capitaine clouait l’écriteau au-dessus de la tête du Maitre. 187:2.8 Lorsque Jésus vit sa mère avec son frère, sa sœur et Jean, il sourit sans rien dire. Entretemps, les quatre soldats affectés à la crucifixion du Maitre avaient, selon la coutume, partagé ses vêtements entre eux. L’un avait pris les sandales, un autre le turban, un autre la ceinture et le quatrième le manteau. Restait la tunique, le vêtement sans couture descendant presque jusqu’aux genoux, à couper en quatre morceaux ; voyant combien cette pièce était inhabituelle, les soldats décidèrent de la tirer au sort. 3. Ceux qui virent la crucifixion 187:3.2 Parmi les personnes qui se tinrent près de la croix à un moment ou à un autre durant la crucifixion, il y eut Marie, Ruth, Jude, Jean, Salomé (la mère de Jean) et un groupe de croyantes sincères et convaincues comprenant Marie (femme de Clopas et sœur de la mère de Jésus), Marie-Madeleine et Rébecca, qui avait autrefois habité à Sepphoris. Ceux-ci, et d’autres amis de Jésus, gardèrent le silence tandis qu’ils observaient sa grande patience et sa force d’âme, et le voyaient souffrir intensément. 187:3.3 Beaucoup de passants hochaient la tête et disaient en le raillant : « Toi, qui voulais détruire le temple et le rebâtir en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi ne descends-tu pas de ta croix ? » D’une manière analogue, certains dirigeants des Juifs se moquaient de lui en disant : « Il en a sauvé d’autres, mais il ne peut se sauver lui-même. » D’autres disaient : « Si tu es le roi des Juifs, descends de la croix, et nous croirons en toi. » Plus tard, ils se moquèrent encore plus de lui en disant : « Il s’est fié à Dieu pour le délivrer. Il a même prétendu être le Fils de Dieu – regardez-le maintenant – crucifié entre deux larrons. » Même les deux larrons le raillèrent et l’accablèrent de reproches. 187:3.4 Puisque Jésus ne voulait rien répondre à leurs sarcasmes, et que midi approchait en ce jour de préparation spéciale, la majeure partie de la foule gouailleuse et goguenarde s’était dispersée vers onze heures et demie ; moins de cinquante personnes étaient restées sur place. Les soldats se mirent alors à manger leur déjeuner et à boire leur vin. 187:3.5 En les voyant manger et boire, Jésus abaissa les yeux sur eux et dit : « J’ai soif. » Quand le capitaine de la garde entendit Jésus dire qu’il avait soif, il prit un peu de vin de sa bouteille, piqua le bouchon spongieux saturé au bout d’un javelot et l’éleva jusqu’à Jésus pour lui permettre d’humecter ses lèvres desséchées. 4. Le larron sur la croix 187:4.1 L’un des brigands railla Jésus en disant : « Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi n’assures-tu pas ton salut et le nôtre ? » Lorsqu’il eut ainsi fait des reproches à Jésus, l’autre voleur, qui avait souvent entendu le Maitre enseigner, dit au premier : « Ne crains-tu même pas Dieu ? Ne vois-tu pas que nous souffrons à juste titre pour nos agissements, mais que cet homme souffre injustement ? Nous ferions mieux de rechercher le pardon pour nos péchés et le salut pour notre âme. » Quand Jésus entendit le larron dire cela, il tourna son visage vers lui et sourit d’un air approbateur. En voyant le visage de Jésus tourné vers lui, le malfaiteur rassembla son courage, ralluma la flamme vacillante de sa foi et dit : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. » Jésus dit alors : « En vérité, en vérité, je te le dis aujourd’hui, tu seras un jour avec moi au Paradis. » 187:4.2 Au milieu des douleurs du trépas physique, le Maitre avait le temps d’écouter la confession de foi du brigand croyant. Quand ce larron essaya d’obtenir le salut, il trouva la délivrance. Bien des fois auparavant, il avait été amené à croire en Jésus, mais ce fut seulement au cours de ces dernières heures de conscience qu’il se tourna de tout son cœur vers l’enseignement du Maitre. Quand il vit la manière dont Jésus affrontait la mort sur la croix, ce larron ne put résister plus longtemps à la conviction que ce Fils de l’Homme était en vérité le Fils de Dieu. 187:4.7 Tout de suite après que le voleur repentant eut entendu la promesse du Maitre qu’ils se reverraient un jour au Paradis, Jean revint de la ville, amenant avec lui sa mère et un groupe de près d’une douzaine de femmes croyantes. Jean reprit sa place auprès de Marie, mère de Jésus, et la soutint. Son fils Jude se tenait de l’autre côté. Au moment où Jésus abaissa son regard sur cette scène, il était midi, et il dit à sa mère : « Femme, voilà ton fils ! » Ensuite, parlant à Jean, il dit : « Mon fils, voilà ta mère ! » Puis il s’adressa aux deux en disant : « Je désire que vous quittiez ce lieu. » Jean et Jude éloignèrent donc Marie du Golgotha. Jean emmena la mère de Jésus à l’endroit où il séjournait à Jérusalem, puis se hâta de revenir à la scène de la crucifixion. Après la Pâque, Marie retourna à Bethsaïde où elle vécut chez Jean durant le reste de sa vie terrestre. Elle survécut à peine une année à la mort de Jésus. 5. La dernière heure sur la croix 187:5.1 Bien qu’il fût tôt dans la saison pour ce phénomène, le ciel s’assombrit peu après midi par suite de la présence de sable fin dans l’atmosphère. La population de Jérusalem savait que cela signifiait l’arrivée d’une tempête de sable par vent chaud venant du désert d’Arabie. 187:5.2 Peu après une heure de l’après-midi, dans l’obscurité croissante de la violente tempête de sable, Jésus commença à perdre sa conscience humaine. Il avait prononcé ses dernières paroles de miséricorde, de pardon et d’exhortation. Son dernier souhait – concernant le soin de sa mère – avait été exprimé. Durant cette heure où la mort approchait, le mental humain de Jésus eut recours à la répétition de nombreux passages des Écritures hébraïques, particulièrement des Psaumes. La dernière pensée consciente du Jésus humain fut sa répétition mentale d’une partie du Livre des Psaumes maintenant appelée Psaumes XX, XXI et XXII. De rares fois seulement, ceux qui se trouvaient à proximité purent entendre des citations telles que : « Je sais que le Seigneur sauvera son oint », « Ta main découvrira tous mes ennemis » et « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus n’eut jamais le moindre doute qu’il avait vécu conformément à la volonté du Père et qu’il abandonnait maintenant sa vie charnelle conformément à la volonté de son Père. Il n’avait pas le sentiment que le Père l’eût abandonné. Il se bornait à réciter dans sa conscience évanescente de nombreux passages des Écritures. 187:5.3 La dernière demande que Jésus, en tant que mortel, adressa à ses semblables fut formulée vers une heure et demie lorsqu’il dit une seconde fois « J’ai soif ». Le capitaine de la garde humecta de nouveau les lèvres du Maitre avec la même éponge trempée dans du vin aigre que l’on appelait alors communément vinaigre. 187:5.4 Quand le Maitre rendit finalement son dernier soupir, il y avait au pied de sa croix Jean Zébédée, Jude le frère de Jésus, Ruth sa sœur, Marie-Madeleine et Rébecca, jadis établie à Sepphoris. 187:5.5 Ce fut juste avant trois heures que Jésus, d’une voix forte, s’écria : « C’est fini ! Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Après avoir ainsi parlé, il inclina la tête et abandonna la lutte pour la vie. Voyant comment Jésus était mort, le centurion romain se frappa la poitrine et dit : « C’était en vérité un homme juste ; il doit vraiment avoir été un Fils de Dieu. » Et, à partir de cette heure, il commença à croire en Jésus. 187:5.7 Parce que c’était le jour de préparation à la fois de la Pâque et du sabbat, les Juifs ne voulaient pas que les corps restent exposés sur le Golgotha. Ils se rendirent donc devant Pilate pour demander que les jambes des trois hommes fussent brisées et qu’on les achevât, de manière à pouvoir les descendre de leur croix et les jeter, avant le coucher du soleil, dans les fosses mortuaires des criminels. À la suite de cette requête, Pilate envoya aussitôt trois soldats pour briser les jambes et donner le coup de grâce à Jésus et aux deux brigands. 187:5.8 Quand ces soldats arrivèrent au Golgotha, ils exécutèrent leur consigne sur les deux voleurs, mais, à leur grande surprise, ils trouvèrent Jésus déjà mort. Toutefois, en vue de s’assurer de son décès, l’un des soldats lui perça le flanc gauche de sa lance. Fascicule 188. L’heure du tombeau 188:0.3 Joseph d’Arimathie, accompagné de Nicodème, était allé trouver Pilate pour lui demander que le corps de Jésus leur fût remis pour lui assurer une inhumation décente. Il n’était pas rare que les amis des personnes crucifiées offrent des pots-de-vin aux autorités romaines pour avoir le privilège d’entrer en possession des corps. Joseph se présenta devant Pilate avec une forte somme d’argent pour le cas où il aurait été nécessaire d’acheter l’autorisation de transporter le corps de Jésus dans un caveau funéraire privé. Mais Pilate ne voulut pas accepter d’argent pour cela. Après avoir entendu la requête, il signa rapidement l’ordre qui permettait à Joseph de se rendre au Golgotha et d’y prendre immédiatement pleine et entière possession du corps du Maitre. Entretemps, la tempête de sable s’était beaucoup calmée, et un groupe de Juifs représentant le sanhédrin était parti pour le Golgotha afin de s’assurer que le corps de Jésus était bien emporté avec celui des brigands pour être jeté dans la fosse commune publique et ouverte. 1. La mise au tombeau de Jésus 188:1.1 Lorsque Joseph et Nicodème arrivèrent au Golgotha, ils trouvèrent les soldats descendant Jésus de la croix, et les représentants du sanhédrin présents pour s’assurer qu’aucun de ses disciples n’empêcherait qu’on ne jette le corps de Jésus dans la fosse commune des criminels. Quand Joseph présenta au centurion l’ordre concernant le corps du Maitre, les Juifs soulevèrent un tumulte et poussèrent des clameurs pour avoir le droit d’en disposer. Dans leur frénésie, ils cherchèrent à s’emparer de force du corps. Voyant cela, le centurion appela auprès de lui quatre soldats qui se tinrent debout, avec leurs épées dégainées, enjambant le corps du Maitre étendu là sur le sol. Le centurion ordonna aux autres soldats de laisser là les deux brigands et de refouler la troupe irritée des Juifs exaspérés. Quand l’ordre fut rétabli, le centurion lut aux Juifs l’autorisation de Pilate, fit un pas de côté et dit à Joseph : « Ce corps t’appartient pour en faire ce que tu jugeras bon. Moi-même et mes soldats te soutiendrons pour être sûrs que nul ne te contrecarre. » 188:1.2 Joseph et Nicodème avaient décidé d’ensevelir Jésus dans le nouveau caveau de famille de Joseph, creusé en plein roc et situé à proximité, au nord du Golgotha, de l’autre côté de la route conduisant à Samarie. Nul n’avait jamais été couché dans ce tombeau, et ils jugèrent opportun que le Maitre y reposât. Joseph croyait réellement que Jésus allait ressusciter d’entre les morts, mais Nicodème était fort sceptique. 188:1.4 Ils transportèrent le corps dans le tombeau, une chambre mortuaire de trois mètres carrés, et se préparèrent en hâte à l’ensevelir. Joseph et Nicodème avaient apporté de grandes quantités de myrrhe et d’aloès, et ils enveloppèrent alors le corps avec des bandelettes saturées de ces solutions. Quand l’embaumement fut achevé, ils attachèrent un linge autour du visage, enveloppèrent le corps dans un drap de lin et le placèrent respectueusement sur un rayon du caveau. 188:1.5 Après cette mise au tombeau, le centurion fit signe à ses soldats d’aider à rouler la pierre de fermeture devant l’entrée du tombeau. 188:1.7 Pendant le déroulement de toutes ces opérations, les femmes étaient dissimulées à proximité, de sorte qu’elles virent tout et observèrent l’endroit où le Maitre avait été couché. Ces femmes jugèrent que le corps de Jésus n’avait pas été préparé convenablement pour être enseveli. Elles se mirent d’accord pour retourner chez Joseph, s’y reposer jusqu’au lendemain du sabbat, préparer des aromates et des onguents, et revenir, le dimanche matin, embaumer le corps du Maitre comme il convenait en vue du repos mortuaire. 2. La protection du tombeau 188:2.1 Les disciples de Jésus ne pensaient plus à sa promesse de sortir du tombeau au troisième jour, mais ses ennemis ne l’oubliaient pas. Les chefs des prêtres, pharisiens et sadducéens se souvenaient d’avoir reçu des rapports selon lesquels il aurait dit qu’il ressusciterait d’entre les morts. 188:2.2 Ce vendredi soir vers minuit, après le souper de la Pâque, un groupe de dirigeants juifs se réunit chez Caïphe, où ils s’entretinrent de leurs craintes concernant les affirmations du Maitre qu’il ressusciterait d’entre les morts au troisième jour. La réunion se termina par la nomination d’un comité de sanhédristes chargé de rendre visite à Pilate le lendemain de bonne heure, en lui apportant la requête officielle du sanhédrin de faire stationner une garde romaine devant le tombeau de Jésus pour empêcher ses amis d’y toucher. Le porte-parole de ce comité dit à Pilate : « Gouverneur, nous nous souvenons que Jésus de Nazareth, ce trompeur, a dit pendant qu’il était encore vivant : ‘Après trois jours, je ressusciterai.’ En conséquence, nous sommes venus à toi pour te demander de donner les ordres nécessaires afin que le sépulcre soit protégé contre ses disciples, au moins jusqu’après le troisième jour. Nous craignons beaucoup que ses disciples ne viennent l’enlever de nuit pour proclamer ensuite au peuple qu’il est ressuscité d’entre les morts. Si nous laissions cela se produire, ce serait une faute bien pire que si nous lui avions permis de vivre. » 188:2.3 Après avoir entendu cette requête des sanhédristes, Pilate leur dit : « Je vais vous donner une garde de dix soldats. Allez-vous-en, et faites en sorte que la tombe soit en sûreté. » Ils retournèrent au temple, recrutèrent dix de leurs propres gardes, puis se dirigèrent vers la tombe de Joseph avec ces dix gardes juifs et les dix soldats romains, bien que ce fût un matin de sabbat, pour les installer comme veilleurs devant le tombeau. Ces hommes roulèrent encore une autre pierre devant la tombe et apposèrent le sceau de Pilate sur ces pierres et autour d’elles, de crainte qu’elles ne fussent déplacées à leur insu. Et ces vingt hommes restèrent à veiller jusqu’à l’heure de la résurrection, et les Juifs leur apportèrent à manger et à boire. 4. La signification de la mort sur la croix 188:4.3 La mort du Maitre sur la croix n’a pas non plus été un sacrifice pour rembourser à Dieu une dette que la race humaine aurait contractée envers lui. 188:4.8 L’idée de Dieu en tant que véritable Père aimant est le seul concept que Jésus ait jamais enseigné. Une fois que l’on a saisi cette idée, il faut, immédiatement et en toute logique, abandonner complètement toutes ces notions primitives de Dieu considéré comme un monarque offensé, un souverain sévère et tout-puissant dont le principal plaisir consiste à détecter ses sujets en train de mal agir et de veiller à ce qu’ils soient convenablement punis – à moins qu’un autre être à peu près égal à lui n’accepte volontairement, en tant que substitut, de souffrir pour eux et de mourir à leur place. Toute l’idée de rançon et d’expiation est incompatible avec le concept de Dieu tel qu’il fut enseigné et donné en exemple par Jésus de Nazareth. L’amour infini de Dieu tient la première place dans la nature divine. 188:4.9 Le salut doit être considéré comme acquis par ceux qui croient à la paternité de Dieu. La principale préoccupation des croyants ne devrait pas être le désir égoïste de salut personnel, mais plutôt le besoin désintéressé d’aimer leurs semblables, donc de les servir, de même que Jésus a aimé et servi les mortels. 5. Les leçons de la croix 188:5.6 Le triomphe de la mort sur la croix est résumé dans l’esprit de l’attitude de Jésus envers ses agresseurs. Il fit de la croix un symbole éternel du triomphe de l’amour sur la haine et de la victoire de la vérité sur le mal quand il pria : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Cet amour dévoué fut contagieux dans tout un vaste univers ; les disciples le prirent de leur Maitre. Le tout premier instructeur de son évangile appelé à abandonner sa vie dans ce service fut lapidé à mort pendant qu’il disait : « Ne fais pas retomber sur eux la responsabilité de ce péché. » 188:5.9 La croix est le grand symbole du service sacré, la consécration de votre vie au bien-être et au salut de vos semblables. La croix se dresse véritablement comme le signe de la plus haute forme de service désintéressé, du dévouement suprême consistant à effuser pleinement une vie de droiture au service d’un ministère accompli de tout cœur, même dans la mort, la mort sur la croix. 188:5.10 Quand les hommes et les femmes réfléchis considèrent Jésus offrant sa vie sur la croix, ils ne peuvent plus guère se permettre de se plaindre, même des plus rudes épreuves de la vie, et encore bien moins des petites vexations et des nombreux griefs purement fictifs qui en découlent. 188:5.11 Voyez dans la mort du Fils de l’Homme l’apogée de la manifestation de l’amour divin du Père pour ses fils des sphères habitées par des mortels. La croix dépeint ainsi le dévouement d’une affectueuse volonté et l’effusion du salut volontaire sur ceux qui sont disposés à recevoir de tels dons et un tel dévouement. Dans la croix, il n’y avait rien que le Père ait exigé – mais seulement ce que Jésus donna si volontiers et refusa d’éviter. 188:5.13 Nous savons que la mort sur la croix n’était pas destinée à réconcilier l’homme avec Dieu, mais à stimuler l’homme dans sa réalisation de l’éternel amour du Père et de la miséricorde sans fin de son Fils, ainsi qu’à diffuser ces vérités universelles dans un univers entier. Fascicule 189. La résurrection 1. Le transit morontiel 189:1.1 Le dimanche matin à deux heures quarante-cinq, la commission paradisiaque d’incarnation arriva sur les lieux ; elle se composait de sept personnalités du Paradis, non identifiées, qui se déployèrent immédiatement autour de la tombe. À trois heures moins dix, d’intenses vibrations d’activités mixtes matérielles et morontielles commencèrent à émaner du tombeau neuf de Joseph d’Arimathie et, à trois heures deux minutes, ce dimanche 9 avril de l’an 30, la forme et la personnalité morontielles ressuscitées de Jésus de Nazareth sortirent du tombeau. 189:1.2 Après que Jésus ressuscité eut émergé de son tombeau, le corps de chair, dans lequel il avait vécu et travaillé sur terre durant près de trente-six ans, gisait encore là dans la niche du sépulcre, intact et enveloppé dans le drap de lin, exactement tel qu’il y avait été couché le vendredi après-midi par Joseph et ses compagnons. La pierre fermant l’entrée du tombeau n’avait pas subi le moindre déplacement ; le sceau de Pilate était intact ; les soldats montaient toujours la garde. 189:1.5 Nous savons que nulle créature de l’univers local ne participa à ce réveil morontiel. Nous perçûmes les sept personnalités du Paradis qui entouraient la tombe, mais nous ne les vîmes pas faire quoi que ce soit en liaison avec le réveil du Maitre. Aussitôt que Jésus apparut à côté de Gabriel, juste au-dessus du tombeau, les sept personnalités du Paradis signifièrent leur intention de partir immédiatement pour Uversa. 189:1.9 Il sortit du tombeau de Joseph dans la similitude exacte des personnalités morontielles de ceux qui émergent, en tant qu’ascendeurs morontiels ressuscités, des salles de résurrection du premier monde des maisons du système local de Satania. 189:1.10 Le premier acte de Jésus en sortant du tombeau fut de saluer Gabriel et de l’inviter à continuer d’assumer la responsabilité administrative des affaires de son univers sous la supervision d’Emmanuel. Puis il pria le chef des Melchizédeks de transmettre ses salutations fraternelles à Emmanuel. Ensuite, il demanda au Très Haut d’Édentia la certification des Anciens des Jours concernant son transit de mortel. Puis il se tourna vers l’assemblée des groupes morontiels des sept mondes des maisons, réunis là pour saluer leur Créateur et lui souhaiter la bienvenue en tant que créature de leur ordre ; Jésus prononça les premières paroles de sa carrière postmortelle. Le Jésus morontiel leur dit : « Ayant terminé ma vie dans la chair, je voudrais m’arrêter ici un peu de temps dans ma forme de transition pour connaitre plus complètement la vie de mes créatures ascendantes et poursuivre mes révélations de la volonté de mon Père qui est au Paradis. » 189:1.12 Jésus commença ensuite à établir les contacts sur le niveau morontiel et prit connaissance, en tant que créature, des exigences de la vie qu’il avait choisi de vivre durant cette brève période sur Urantia. Cette initiation au monde morontiel demanda plus d’une heure du temps terrestre et fut deux fois interrompue par le désir de Jésus de communiquer avec ses anciens associés charnels. 2. Le corps matériel de Jésus 189:2.1 À trois heures dix, tandis que Jésus ressuscité fraternisait avec les personnalités morontielles rassemblées des sept mondes des maisons de Satania, le chef des archanges – les anges de la résurrection – aborda Gabriel et lui demanda le corps mortel de Jésus en disant : « Nous ne pouvons pas participer à la résurrection morontielle de notre souverain Micaël après son expérience d’effusion, mais nous voudrions que sa dépouille mortelle nous soit remise pour la dissoudre immédiatement. Nous ne nous proposons pas d’employer notre technique de dématérialisation ; nous désirons simplement faire appel au processus de l’accélération du temps. Au nom des intelligences célestes de tout Nébadon, je demande un mandat me confiant la garde du corps mortel de Jésus de Nazareth et nous donnant pouvoir de procéder à sa dissolution immédiate. » 189:2.2 Après que Gabriel eut conféré avec le doyen des Très Hauts d’Édentia, l’archange porte-parole des armées célestes reçut l’autorisation de disposer à son gré de la dépouille physique de Jésus. 189:2.4 Pendant que les archanges et leurs assistants se préparaient à retirer le corps de Jésus du tombeau avant d’en disposer d’une manière respectueuse et digne par le processus de la dissolution quasi instantanée, les médians secondaires d’Urantia furent chargés d’écarter les deux pierres qui bouchaient l’entrée du tombeau. La plus grosse était un énorme bloc circulaire très semblable à une meule ; elle se déplaçait dans une rainure taillée dans le roc, de sorte que l’on pouvait la rouler en avant ou en arrière pour ouvrir ou fermer le tombeau. Quand les gardes juifs et les soldats romains qui veillaient virent, à la faible lueur de l’aube, l’énorme pierre qui, apparemment de son propre chef, commençait à rouler pour dégager l’entrée du caveau – sans aucun moyen visible expliquant ce mouvement – ils furent saisis de peur panique et quittèrent précipitamment les lieux. Les Juifs s’enfuirent d’abord chez eux, se rendant plus tard au temple pour faire rapport de ces faits au capitaine. Les Romains s’enfuirent vers la forteresse d’Antonia et, dès que le centurion fut arrivé à son poste, ils lui rapportèrent ce qu’ils avaient vu. 189:2.5 En soudoyant le traitre Judas, les dirigeants juifs avaient commencé la sordide opération par laquelle ils croyaient se débarrasser de Jésus. Maintenant, en face de cette nouvelle situation embarrassante, au lieu de songer à punir les gardes qui avaient déserté leur poste, ils en vinrent à soudoyer ces gardes et les soldats romains. Ils donnèrent une somme d’argent à chacun des vingt hommes avec l’ordre de dire à tout le monde : « Tandis que nous dormions au cours de la nuit, les disciples de Jésus nous ont surpris et ont enlevé son corps. » Et les dirigeants juifs promirent solennellement aux soldats de les défendre devant Pilate si jamais le gouverneur apprenait qu’ils avaient été soudoyés. 3. La résurrection dispensationnelle 189:3.1 Un peu après quatre heures et demie ce même dimanche matin, Gabriel convoqua les archanges à ses côtés et se prépara à inaugurer la résurrection générale de la fin de la dispensation adamique sur Urantia. Quand la vaste armée de séraphins et de chérubins participant à ce grand évènement fut rangée en formation appropriée, Micaël dans sa forme morontielle apparut devant Gabriel en disant : « De même que mon Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Bien que je n’aie pas encore entièrement repris l’exercice de la juridiction sur mon univers, la limitation que je m’impose ne restreint en rien l’effusion de la vie sur mes fils endormis. Que l’appel nominal de la résurrection planétaire commence. » 189:3.2 Le circuit des archanges opéra alors pour la première fois à partir d’Urantia. Gabriel et les armées d’archanges se rendirent au pôle spirituel de la planète et, lorsque Gabriel donna le signal, sa voix fut transmise comme un éclair sur le premier monde systémique des maisons. Elle disait : « Par ordre de Micaël, que les morts d’une dispensation d’Urantia ressuscitent ! » Alors, tous les survivants des races humaines d’Urantia qui s’étaient endormis depuis l’époque d’Adam, et qui n’avaient pas encore comparu en jugement, apparurent dans les salles de résurrection de maisonnia, prêts à l’investiture morontielle. Et, en une fraction de seconde, les séraphins et leurs associés se préparèrent à partir pour les mondes des maisons. 189:3.3 D’innombrables individus ayant des gardiens séraphiques personnels, et d’autres ayant atteint le niveau nécessaire de progrès spirituel de la personnalité, étaient déjà parvenus à maisonnia durant les âges consécutifs à l’époque d’Adam et d’Ève ; et, bien qu’il y ait eu de nombreuses résurrections spéciales et millénaires pour les fils d’Urantia, le présent évènement était le troisième appel nominal planétaire, ou résurrection dispensationnelle complète. Le premier avait eu lieu à l’époque de l’arrivée du Prince Planétaire et le deuxième à l’époque d’Adam ; quant à celui-ci, le troisième, il marquait la résurrection morontielle, le transit mortel de Jésus de Nazareth. 4. La découverte du tombeau vide 189:4.1 Il faut se rappeler qu’à l’approche du moment de la résurrection de Jésus, ce dimanche matin de bonne heure, les dix apôtres séjournaient au domicile d’Élie et de Marie Marc, où ils dormaient dans la salle du haut, reposant sur les mêmes divans où ils s’étaient allongés durant le dernier souper avec leur Maitre. Ce dimanche matin, ils étaient tous réunis là, excepté Thomas. Ce dernier avait passé quelques minutes avec eux tard le samedi soir au moment où ils se réunissaient, mais la vue des apôtres, jointe à la pensée de ce qui était arrivé à Jésus, dépassa ce qu’il pouvait supporter. Il jeta un coup d’œil sur ses compagnons et quitta immédiatement la pièce pour se rendre chez Simon à Bethphagé, où il comptait, dans la solitude, s’abimer dans la douleur de sa peine. 189:4.2 Chez Joseph d’Arimathie, se trouvaient quinze à vingt des principales femmes croyantes. 189:4.3 Un peu avant trois heures ce dimanche matin, quand les premiers signes de l’aube apparurent à l’orient, cinq des femmes partirent pour la tombe de Jésus. Elles avaient préparé en abondance des onguents spéciaux pour l’embaumement, et emportaient de nombreuses bandelettes de lin. 189:4.4 Voici les noms des femmes qui partirent en mission pour oindre le corps de Jésus : Marie-Madeleine, Marie la mère des jumeaux Alphée, Salomé la mère des frères Zébédée, Jeanne la femme de Chuza et Suzanne la fille d’Ezra d’Alexandrie. 189:4.5 Il était à peu près trois heures et demie lorsque ces cinq femmes, chargées de leurs onguents, arrivèrent devant le tombeau vide. 189:4.6 Elles furent grandement surprises de voir la pierre roulée de côté pour dégager l’entrée du tombeau, d’autant qu’elles s’étaient demandé tout le long du chemin : « Qui va nous aider à rouler la pierre de côté ? » Elles déposèrent leurs fardeaux et commencèrent à se regarder mutuellement avec crainte et stupéfaction. Tandis qu’elles se tenaient là, tremblantes de peur, Marie-Madeleine s’aventura autour de la plus petite des deux pierres et osa entrer dans le sépulcre ouvert. Dans le renfoncement de pierre où Jésus avait été couché, Marie ne vit que la serviette pliée sur laquelle sa tête avait reposé et les bandelettes avec lesquelles il avait été enveloppé, gisant intactes telles qu’elles avaient été posées sur la pierre avant que les armées célestes n’eussent enlevé le corps. 189:4.7 Après que Marie se fut arrêtée quelques instants à l’entrée du tombeau (car au début elle ne distinguait pas assez nettement) elle vit que le corps de Jésus avait disparu et que seuls les linges mortuaires étaient restés en place. Elle poussa alors un cri d’alarme et d’angoisse. Toutes les femmes venues là souffraient d’une grande tension nerveuse. Lorsque Marie poussa ce cri d’angoisse, elles furent frappées de terreur et s’enfuirent précipitamment. Elles ne s’arrêtèrent pas avant d’avoir couru tout le long du chemin jusqu’à la porte de Damas. À ce moment, Jeanne prit conscience qu’elles avaient abandonné Marie. Elle rallia ses compagnes, et les quatre repartirent pour le tombeau. 189:4.8 Tandis qu’elles s’approchaient du sépulcre, Marie-Madeleine apeurée, qui avait été encore plus terrorisée en ne trouvant pas ses sœurs en train de l’attendre à sa sortie du tombeau, se précipita maintenant vers elles en s’écriant avec excitation : « Il n’est plus là – on l’a enlevé ! » Puis elle les ramena au tombeau, et elles y entrèrent toutes pour constater qu’il était vide. 189:4.9 Les cinq femmes s’assirent alors sur la pierre près de l’entrée et discutèrent la situation. 189:4.10 Tandis que ces femmes étaient assises là, aux premières heures de l’aurore de ce nouveau jour, elles regardèrent de côté et virent un étranger silencieux et immobile. Pendant un moment, elles eurent de nouveau peur, mais Marie-Madeleine se précipita vers lui comme si elle le prenait pour le jardinier et lui dit : « Où avez-vous emmené le Maitre ? Où l’ont-ils couché ? Dis-le-nous pour que nous allions le prendre. » Voyant que l’étranger ne lui répondait pas, Marie se mit à pleurer. Alors, Jésus parla aux femmes et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Marie répondit : « Nous cherchons Jésus qui a été enseveli dans le tombeau de Joseph, mais il n’y est plus. Sais-tu où il a été emporté ? » Alors, Jésus dit : « Ce Jésus ne vous a-t-il pas dit, même en Galilée, qu’il mourrait, mais qu’il ressusciterait ? » Ces mots stupéfièrent les femmes, mais le Maitre était tellement changé qu’elles ne le reconnurent pas encore dans la faible lueur du contrejour. Tandis qu’elles méditaient ses paroles, il s’adressa à Madeleine d’une voix familière en disant « Marie. » En entendant ce mot de sympathie bien connue et de salutation affectueuse, elle sut que c’était la voix du Maitre et se précipita pour s’agenouiller à ses pieds en s’écriant : « Mon Seigneur et mon Maitre ! » Toutes les autres femmes reconnurent que c’était bien le Maitre qui se tenait devant elles dans une forme glorifiée, et elles s’agenouillèrent aussitôt devant lui. 189:4.11 Leurs yeux humains furent rendus capables de voir la forme morontielle de Jésus à cause du ministère spécial des transformateurs et des médians associés à certaines personnalités morontielles qui accompagnaient alors Jésus. 189:4.12 Tandis que Marie cherchait à embrasser ses pieds, Jésus dit : « Ne me touche pas, Marie, car je ne suis pas tel que tu m’as connu dans la chair. Sous cette forme, je resterai un temps avec vous avant de monter auprès du Père. Allez toutes maintenant, et dites à mes apôtres – et à Pierre – que je suis ressuscité et que vous m’avez parlé. 189:4.13 Quand ces femmes se furent remises du choc de leur stupéfaction, elles retournèrent en hâte à la ville et chez Élie Marc, où elles racontèrent aux dix apôtres tout ce qui leur était arrivé ; mais les apôtres n’étaient pas disposés à les croire. Ils pensèrent d’abord que les femmes avaient eu une vision, mais, lorsque Marie-Madeleine répéta les paroles que Jésus leur avait adressées et que Pierre entendit son nom, il sortit précipitamment de la salle du haut, suivi de près par Jean, pour arriver au tombeau aussi vite que possible et voir les choses par lui-même. 5. Pierre et Jean au tombeau 189:5.2 Étant plus jeune que Pierre, Jean courut plus vite que lui et arriva le premier au tombeau. Il s’attarda à la porte pour contempler le tombeau, qui se trouvait exactement dans l’état décrit par Marie. Simon Pierre arriva bientôt après en courant, entra dans le tombeau et vit ce même tombeau vide avec les linges funéraires disposés d’une façon si particulière. Lorsque Pierre fut ressorti, Jean entra à son tour, et vit tout cela par lui-même, puis ils s’assirent tous deux sur la pierre pour réfléchir à la signification de tout ce qu’ils avaient vu et entendu. 189:5.3 Pierre suggéra d’abord que le tombeau avait été violé, que des ennemis avaient volé le corps et peut-être soudoyé les gardes. Mais Jean conclut que le sépulcre n’aurait pas été laissé en aussi bon ordre si le corps avait été volé. Il souleva également la question de savoir comment les bandelettes avaient pu être laissées sur place et apparemment intactes. Ils retournèrent tous deux dans le caveau pour examiner de plus près les linges funéraires. En ressortant pour la seconde fois, ils trouvèrent Marie-Madeleine revenue et pleurant devant l’entrée. 189:5.4 Tandis que Marie s’attardait après le départ de Pierre et de Jean, le Maitre lui apparut de nouveau en disant : « Ne reste pas dans le doute ; aie le courage de croire ce que tu as vu et entendu. Retourne auprès de mes apôtres et dis-leur de nouveau que je suis ressuscité, que je leur apparaitrai et que bientôt je les précèderai en Galilée comme je leur ai promis. » 189:5.5 Marie se hâta de revenir à la maison de Marc et raconta aux apôtres qu’elle s’était de nouveau entretenue avec Jésus, mais ils refusèrent de la croire. Fascicule 190. Les apparitions morontielles de Jésus 190:0.1 Jésus ressuscité se prépare maintenant à passer une courte période sur Urantia pour faire l’expérience de la carrière morontielle ascendante d’un mortel des royaumes. Bien que cette période de la vie morontielle doive s’écouler sur le monde de son incarnation en tant que mortel, elle sera, sous tous les rapports, la contrepartie de l’expérience des mortels de Satania qui passent par la vie morontielle progressive des sept mondes des maisons de Jérusem. 190:0.3 Les mortels des royaumes se lèveront, au matin de la résurrection, avec un corps morontiel, ou de transition, du même type que celui de Jésus quand il sortit du tombeau ce dimanche matin. Ces corps n’ont pas de circulation sanguine et ces êtres ne se servent pas de nourriture matérielle ordinaire, mais ces formes morontielles sont néanmoins réelles. Quand les divers croyants aperçurent Jésus après sa résurrection, ils le virent réellement ; ils n’étaient pas victimes de leurs propres visions ou hallucinations. 1. Les annonciateurs de la résurrection 190:1.2 Peu après six heures, la fille de Joseph d’Arimathie et les quatre femmes qui avaient vu Jésus se rendirent chez Nicodème, où elles racontèrent tous ces évènements à Joseph, Nicodème, David Zébédée et aux autres hommes réunis là. Nicodème et les autres doutèrent de l’histoire, doutèrent que Jésus fût ressuscité d’entre les morts ; ils supposèrent que les Juifs avaient enlevé le corps. Joseph et David étaient disposés à croire au rapport, de sorte qu’ils se hâtèrent d’aller inspecter le tombeau, et ils trouvèrent tout exactement dans l’état que les femmes avaient décrit. Ils furent les derniers à voir ainsi le sépulcre, car le grand-prêtre envoya le capitaine des gardes du temple au tombeau, à sept heures et demie, pour enlever les linges funéraires. Le capitaine les enveloppa dans le drap de lin et les jeta par-dessus le bord d’une falaise voisine. 190:1.3 Quittant le tombeau, David et Joseph allèrent immédiatement chez Élie Marc, où ils tinrent une conférence avec les dix apôtres dans la salle du haut. Seul Jean Zébédée était disposé à croire, même faiblement, que Jésus était ressuscité d’entre les morts. Pierre l’avait d’abord cru, mais, faute de trouver le Maitre, il tomba dans de sérieux doutes. Les apôtres étaient tous enclins à croire que les Juifs avaient enlevé le corps. David ne voulut pas discuter avec eux, mais, en s’en allant, il dit : « Vous êtes les apôtres et vous devriez comprendre ces choses. Je ne discuterai pas avec vous. Quoi qu’il en soit, je retourne chez Nicodème où j’ai donné rendez-vous ce matin à tous les messagers. Quand ils seront rassemblés, je les enverrai accomplir leur dernière mission, celle d’annoncer la résurrection du Maitre. J’ai entendu le Maitre dire qu’après sa mort, il ressusciterait le troisième jour, et je le crois. » 190:1.4 Il était à peu près neuf heures et demie quand le dernier des vingt-six messagers de David arriva chez Nicodème. David les rassembla promptement dans la cour spacieuse et leur dit : 190:1.5 « Vous tous mes frères, vous m’avez servi tout ce temps conformément à votre serment envers moi et entre vous, et je vous prends à témoins que je n’ai encore jamais diffusé par votre entremise de fausses informations. Je vais vous confier votre dernière mission en tant que messagers volontaires du royaume. Ce faisant, je vous libère de vos serments et je licencie le corps des messagers. Amis, je vous déclare que nous avons terminé notre travail. Le Maitre n’a plus besoin de messagers mortels ; il est ressuscité d’entre les morts. Avant son arrestation, il nous a dit qu’il mourrait et ressusciterait le troisième jour. J’ai vu le tombeau – il est vide. J’ai parlé à Marie-Madeleine et à quatre autres femmes qui se sont entretenues avec Jésus. Je vous licencie maintenant, je vous dis adieu et je vous envoie à vos missions respectives avec le message suivant que vous porterez aux croyants : ‘Jésus est ressuscité d’entre les morts ; le tombeau est vide.’ » 190:1.6 Peu avant dix heures ce dimanche matin, les vingt-six coureurs partirent comme premiers annonciateurs de ce fait grandiose et de cette puissante vérité de Jésus ressuscité. 2. L’apparition de Jésus à Béthanie 190:2.1 Depuis l’instant de sa résurrection morontielle jusqu’à son ascension en esprit dans les sphères élevées, Jésus apparut dix-neuf fois sous forme visible à ses fidèles sur terre. 190:2.2 Sa troisième apparition eut lieu vers midi ce dimanche à Béthanie. Peu après midi, Jacques, le frère cadet de Jésus, se trouvait dans le jardin de Lazare devant le tombeau vide du frère ressuscité de Marthe et Marie, repassant mentalement les nouvelles que le messager de David leur avait apportées une heure auparavant. 190:2.3 Celui-ci eut conscience d’une présence à proximité, comme si quelqu’un lui avait touché l’épaule. Il se retourna pour regarder et vit une forme étrange apparaitre graduellement à côté de lui. Il était trop stupéfait pour parler et trop effrayé pour s’enfuir. Alors, la forme étrange parla et dit : « Jacques, je viens t’appeler au service du royaume. Joins-toi sérieusement à tes frères et suis-moi. » Lorsque Jacques entendit mentionner son nom, il sut que c’était son frère ainé Jésus qui lui avait adressé la parole. 190:2.4 Percevant que Jésus s’adressait à lui, Jacques commença à tomber à ses genoux en s’écriant « Mon père et mon frère », mais Jésus le pria de rester debout tandis qu’il lui parlait. Ils marchèrent dans le jardin et causèrent environ trois minutes ; ils parlèrent des expériences d’autrefois et des prévisions pour le proche avenir. Tandis qu’ils approchaient de la maison, Jésus dit : « Au revoir, Jacques, jusqu’à ce que je vous salue tous ensemble. » 190:2.5 Jacques se précipita dans la maison, tandis qu’on le cherchait à Bethphagé, et s’écria : « Je viens de voir Jésus et de lui parler. Nous nous sommes entretenus. Il n’est pas mort, il est ressuscité ! Il a disparu devant moi en disant : ‘Au revoir, jusqu’à ce que je vous salue tous ensemble.’ » À peine avait-il fini de parler que Jude revint, et Jacques répéta pour Jude l’histoire de sa rencontre avec Jésus dans le jardin. Alors, ils commencèrent tous à croire à la résurrection de Jésus. Jacques annonça maintenant qu’il ne retournerait pas en Galilée, et David s’écria : « Il n’a pas été aperçu seulement par des femmes excitées ; même des hommes courageux ont commencé à le voir. Je m’attends à le voir moi-même. » 190:2.6 David n’eut pas longtemps à attendre, car la quatrième apparition de Jésus reconnue par des mortels eut lieu, un peu avant deux heures de l’après-midi, dans cette maison même de Marthe et de Marie. Le Maitre se rendit visible aux membres de sa famille terrestre et à leurs amis, vingt personnes en tout. Il apparut dans la porte de derrière, qui était ouverte, et dit : « Que la paix soit sur vous. Salutations à ceux qui furent proches de moi dans la chair, et communion pour mes frères et sœurs dans le royaume des cieux. Comment avez-vous pu douter ? Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant de choisir de suivre de tout cœur la lumière de la vérité ? Entrez donc tous dans la communion de l’Esprit de Vérité dans le royaume du Père. » Tandis qu’ils commençaient à se remettre du premier choc de leur stupéfaction et à s’approcher de lui comme pour l’embrasser, il disparut de leur vue. 3. Au foyer de Joseph 190:3.1 La cinquième manifestation morontielle de Jésus reconnue par des yeux mortels eut lieu en présence d’environ vingt-cinq croyantes réunies au foyer de Joseph d’Arimathie, vers quatre heures et quart ce même dimanche après-midi. Marie-Madeleine était revenue chez Joseph quelques minutes avant cette apparition. Elle se mit à leur raconter tout ce qui venait de se passer pendant son séjour à Béthanie avec la famille de Jésus. Elle en était au milieu de ce passionnant récit lorsqu’un silence soudain et solennel tomba sur ces femmes ; elles voyaient, au beau milieu de leur groupe, la forme entièrement visible de Jésus ressuscité. Il les salua en disant : « Que la paix soit sur vous. Dans la communion du royaume, il n’y aura ni Juif ni Gentil, ni riche ni pauvre, ni homme libre ni esclave, ni homme ni femme. Vous aussi, vous êtes appelées à publier la bonne nouvelle de la libération de l’humanité par l’évangile de la filiation avec Dieu dans le royaume des cieux. Allez dans le monde entier proclamer cet évangile et confirmer les croyants dans cette foi. En même temps que vous ferez cela, n’oubliez pas de soigner les malades et de fortifier les timides et les craintifs. Et je serai avec vous toujours, même aux confins de la terre. » Après avoir ainsi parlé, il disparut de leur vue, tandis que les femmes tombaient face contre terre et adoraient en silence. 4. L’apparition aux Grecs 190:4.1 Vers quatre heures et demie, au domicile d’un certain Flavius, le Maitre fit sa sixième apparition morontielle à une quarantaine de croyants grecs rassemblés là. Tandis qu’ils étaient occupés à discuter les rapports sur la résurrection du Maitre, celui-ci se manifesta au milieu d’eux, bien que les portes fussent solidement verrouillées. Il leur parla en ces termes : « Que la paix soit sur vous. Bien que le Fils de l’Homme soit apparu sur terre parmi les Juifs, il est venu apporter son ministère à tous les hommes. Dans le royaume de mon Père, il n’y aura ni Juifs ni Gentils ; vous serez tous des frères – les fils de Dieu. Allez donc dans le monde entier proclamer cet évangile de salut tel que vous l’avez reçu des ambassadeurs du royaume, et je vous recevrai dans la communion de la fraternité des fils du Père dans la foi et la vérité. » Après avoir donné cette mission aux Grecs, il prit congé d’eux, et ils ne le virent plus. 190:4.2 Des rumeurs de la résurrection de Jésus et des rapports concernant ses nombreuses apparitions à ses disciples se répandent rapidement et toute la ville est portée à un haut degré d’agitation. 5. La promenade avec deux frères 190:5.1 À Emmaüs, à une douzaine de kilomètres à l’ouest de Jérusalem, vivaient deux frères, des bergers, qui avaient passé la semaine de la Pâque à Jérusalem, assistant aux sacrifices, aux cérémonies et aux fêtes. L’ainé, Cléopas, croyait plus ou moins en Jésus. Son frère, Jacob, n’était pas croyant, bien qu’il fût fort intrigué par ce qu’il avait entendu au sujet des enseignements et des œuvres du Maitre. 190:5.2 Ce dimanche après-midi, à cinq kilomètres environ de Jérusalem et quelques minutes avant cinq heures, les deux frères cheminaient sur la route d’Emmaüs en parlant très sérieusement de Jésus, de son enseignement, de ses œuvres et plus spécialement des rumeurs rapportant que son tombeau était vide et que certaines des femmes lui avaient parlé. Cléopas était à moitié disposé à croire ces rapports, mais Jacob affirmait avec insistance que toute l’affaire était probablement une mystification. Tandis qu’ils raisonnaient et discutaient ainsi sur la route de retour à leur maison, la manifestation morontielle de Jésus, sa septième apparition, s’approcha des deux marcheurs. Cléopas avait souvent entendu Jésus enseigner et avait partagé des repas avec lui en plusieurs occasions chez des croyants de Jérusalem, mais il ne reconnut pas le Maitre, même quand ce dernier leur eut franchement parlé. 190:5.3 Après les avoir accompagnés un bout de chemin, Jésus dit : « Quelles étaient les paroles que vous échangiez si sérieusement lorsque je me suis approché de vous ? » Lorsqu’il eut dit cela, les deux frères s’arrêtèrent et le regardèrent avec une surprise attristée. Cléopas dit : « Est-il possible que tu séjournes à Jérusalem et que tu ne connaisses pas les évènements qui viennent de s’y dérouler ? » Le Maitre demanda : « Quels évènements ? » Cléopas répondit : « Si tu ne connais pas ces choses, tu es le seul à Jérusalem à ne pas avoir entendu les rumeurs concernant Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en paroles et en actions devant Dieu et le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l’ont livré aux Romains en exigeant qu’ils le crucifient. Or, beaucoup d’entre nous avaient espéré que ce serait lui qui délivrerait Israël du joug des Gentils. Mais ce n’est pas tout. Nous sommes maintenant au troisième jour après sa crucifixion, et certaines femmes nous ont stupéfiés aujourd’hui en déclarant qu’elles étaient allées au tombeau et qu’elles l’avaient trouvé vide. Ces mêmes femmes répètent avec insistance qu’elles se sont entretenues avec cet homme et soutiennent qu’il est ressuscité d’entre les morts. Et, quand elles sont allées raconter cela aux hommes, deux de ses apôtres ont couru voir au tombeau et l’ont également trouvé vide » – ici Jacob interrompit son frère pour dire « mais ils n’ont pas vu Jésus ». 190:5.4 Tandis qu’ils poursuivaient leur chemin, Jésus leur dit : « Que vous êtes lents à comprendre la vérité ! Si vous me dites que c’est au sujet des enseignements et des œuvres de cet homme que vous avez vos discussions, je peux vous éclairer, car je suis plus que familier de ces enseignements. Ne vous souvenez-vous pas que ce Jésus a toujours enseigné que son royaume n’était pas de ce monde et que tous les hommes, étant les fils de Dieu, devraient donc trouver la libération et la liberté dans la joie spirituelle de la communion fraternelle du service aimant dans ce nouveau royaume de la vérité de l’amour du Père céleste ? Ne vous rappelez-vous pas comment ce Fils de l’Homme proclama le salut de Dieu pour tous les hommes, soignant les malades et les affligés, et libérant ceux qui étaient liés par la peur et esclaves du mal ? Ne savez-vous pas que cet homme de Nazareth a dit à ses disciples qu’il lui faudrait aller à Jérusalem et être livré à ses ennemis qui le mettraient à mort, et qu’il ressusciterait le troisième jour ? Ne vous a-t-on pas dit tout cela ? Et n’avez-vous jamais lu les passages des Écritures concernant ce jour de salut pour les Juifs et les Gentils, où il est dit qu’en lui toutes les familles de la terre seront bénies ; qu’il entendra le cri des nécessiteux et sauvera les âmes des pauvres qui le recherchent ; que toutes les nations le qualifieront de béni ? Que ce Libérateur ressemblera à l’ombre d’un grand rocher dans un pays épuisé. Qu’il nourrira le troupeau comme un vrai berger, rassemblant les agneaux dans ses bras et les portant tendrement sur son sein. Qu’il ouvrira les yeux des aveugles spirituels et fera sortir les prisonniers du désespoir, en pleine liberté et dans la lumière. Que tous ceux qui siègent dans les ténèbres verront la grande lumière du salut éternel. Qu’il pansera les cœurs brisés, proclamera la liberté aux captifs du péché et ouvrira les portes de la prison aux esclaves de la peur et à ceux qui sont enchainés par le mal. Qu’il consolera les affligés et effusera sur eux la joie du salut à la place du chagrin et de l’oppression. Qu’il sera le désir de toutes les nations et la joie perpétuelle de ceux qui recherchent la droiture. Que ce Fils de la vérité et de la droiture se dressera sur le monde avec une lumière de guérison et un pouvoir de salut ; et même qu’il sauvera son peuple de ses péchés ; que réellement il cherchera et sauvera ceux qui sont perdus. Qu’il ne détruira pas les faibles, mais apportera le salut à tous ceux qui ont faim et soif de droiture. Que ceux qui croient en lui auront la vie éternelle. Qu’il répandra son esprit sur toute chair, et qu’en chaque croyant, cet Esprit de Vérité sera une source d’eau vive jaillissant jusque dans la vie éternelle. N’avez-vous pas compris la grandeur de l’évangile du royaume que cet homme vous a donné ? Ne percevez-vous pas combien est grand le salut dont vous bénéficiez ? » 190:5.5 Pendant ce temps, ils étaient arrivés près du village où habitaient ces deux frères. Ces deux hommes n’avaient pas dit un mot depuis que Jésus avait commencé à les enseigner le long de la route. Ils arrivèrent bientôt devant leur humble demeure, et Jésus allait prendre congé d’eux en continuant à descendre la route, mais ils le contraignirent à entrer et à rester avec eux. Ils insistèrent pour qu’il demeurât chez eux, car la nuit allait tomber, et Jésus finit par y consentir. Très peu de temps après être entrés dans la maison, ils s’assirent pour manger. Les frères lui donnèrent le pain à bénir et, tandis qu’il commençait à le rompre et à le leur passer, leurs yeux s’ouvrirent ; Cléopas reconnut que leur hôte était le Maitre lui-même. Dès que Cléopas eut dit : « C’est le Maitre... », le Jésus morontiel disparut de leur vue. 190:5.6 Alors, ils se dirent l’un à l’autre : « Il n’y a rien d’étonnant à ce que nos cœurs aient brulé en nous quand il nous parlait pendant que nous marchions le long de la route et pendant qu’il ouvrait nos intelligences aux enseignements des Écritures ! » 190:5.7 Ils ne voulurent pas s’attarder à manger. Ils avaient vu le Maitre morontiel. Ils sortirent précipitamment de la maison et se hâtèrent de retourner à Jérusalem pour répandre la bonne nouvelle du Sauveur ressuscité. 190:5.8 Vers les neuf heures ce soir-là, juste avant l’apparition du Maitre aux dix apôtres, ces deux frères surexcités firent irruption auprès des apôtres, dans la salle du haut, en déclarant qu’ils avaient vu Jésus et lui avaient parlé. Ils racontèrent tout ce que Jésus leur avait dit, et comment ils ne l’avaient identifié qu’au moment où il rompit le pain. Fascicule 191. Apparitions aux apôtres et à d’autres disciples influents 1. L’apparition à Pierre 191:1.1 Il était près de huit heures et demie, ce dimanche soir, lorsque Jésus apparut à Simon Pierre dans le jardin de la demeure de Marc. Tout au long de cet après-midi, il songea que c’était peut-être sa présence parmi les apôtres qui avait empêché Jésus de leur apparaitre, bien entendu à condition qu’il fût réellement ressuscité d’entre les morts. Et ce fut à Pierre, dans cette disposition mentale et dans cet état d’âme, que Jésus apparut pendant que l’apôtre déprimé déambulait parmi les fleurs et les arbustes. 191:1.2 Quand Pierre songea au regard affectueux du Maitre passant par le porche d’Annas, quand il retourna dans sa tête le merveilleux message « Allez dire à mes apôtres – et à Pierre... » que lui avaient apporté, tôt dans la matinée, les femmes revenant du tombeau vide, quand il contempla ces gages de miséricorde, sa foi commença à triompher de ses doutes ; il s’arrêta, serra les poings et dit à haute voix : « Je crois qu’il est ressuscité d’entre les morts ; je vais aller le dire à mes frères ». À ces mots, la forme d’un homme apparut soudainement devant lui, une forme qui lui parlait d’une voix familière en disant : « Pierre, l’ennemi désirait t’avoir, mais je n’ai pas voulu t’abandonner à lui. Je savais que ce n’était pas dans ton cœur que tu m’avais renié ; je t’avais donc pardonné avant même que tu ne le demandes. Maintenant, il faut cesser de penser à toi-même et aux difficultés du moment, mais te préparer à apporter la bonne nouvelle de l’évangile à ceux qui se trouvent dans les ténèbres. Il ne faut plus t’occuper de ce que tu peux obtenir du royaume, mais plutôt t’inquiéter de ce que tu peux donner à ceux qui vivent dans une affreuse misère spirituelle. Ceins-toi, Simon, pour la bataille d’un nouveau jour, pour la lutte contre les ténèbres spirituelles et la tendance au doute funeste du mental naturel de l’homme. » 191:1.3 Pierre et le Jésus morontiel marchèrent dans le jardin et parlèrent, pendant près de cinq minutes, du passé, du présent et de l’avenir. Puis le Maitre disparut de sa vue en disant : « Au revoir, Pierre, jusqu’à ce que je te voie avec tes frères. » 191:1.4 Pendant un instant, Pierre fut suffoqué par la réalisation du fait qu’il avait parlé avec le Maitre ressuscité et qu’il pouvait être certain d’être encore un ambassadeur du royaume. Il se précipita dans la salle du haut où se trouvaient ses compagnons et, haletant d’excitation, s’écria : « J’ai vu le Maitre ; il était dans le jardin. Je lui ai parlé, et il m’a pardonné. » 2. Première apparition aux apôtres 191:2.1 Peu après neuf heures ce soir-là, le Maitre apparut soudainement au milieu d’eux sous sa forme morontielle en disant : « Que la paix soit sur vous. Pourquoi êtes-vous si effrayés quand j’apparais, comme si vous aviez vu un esprit ? Ne vous avais-je pas parlé de ces choses quand j’étais présent auprès de vous dans la chair ? Ne vous avais-je pas dit que les prêtres-chefs et les dirigeants me livreraient pour être tué, que l’un de vous me trahirait et que je ressusciterais le troisième jour ? Et, maintenant que vous me voyez vraiment, allez-vous croire ? Ayez foi en Dieu ; ayez foi les uns envers les autres ; et ainsi vous entrerez dans le nouveau service du royaume des cieux. Je resterai à Jérusalem avec vous jusqu’à ce que vous soyez prêts à aller en Galilée. Je vous laisse ma paix. » 3. Avec les créatures morontielles 191:3.1 Le lendemain, lundi, Jésus le passa tout entier avec les créatures morontielles alors présentes sur Urantia. Plus d’un million de directeurs morontiels avec leurs associés, ainsi que des mortels de divers ordres en transition sur les sept mondes des maisons de Satania, étaient venus sur Urantia pour participer à l’expérience de transition morontielle du Maitre. Le Jésus morontiel séjourna durant quarante jours avec ces splendides intelligences. Il les instruisit, et apprit de leurs directeurs la vie de transition morontielle telle que les mortels des mondes habités de Satania la traversent en passant par le système des sphères morontielles. 191:3.3 Jésus effectua le transit au troisième stade morontiel le vendredi 14 avril ; au quatrième stade le lundi 17 avril ; au cinquième stade le samedi 22 avril ; au sixième stade le jeudi 27 avril ; au septième stade le mardi 2 mai ; à la citoyenneté de Jérusem le dimanche 7 mai ; et il entra dans l’embrassement des Très Hauts d’Édentia le dimanche 14 mai. 191:3.4 Ce fut par ces expériences morontielles que le Fils Créateur de Nébadon acheva réellement et termina d’une manière agréable à Dieu sa septième et dernière effusion dans l’univers. 4. La dixième apparition (à Philadelphie) 191:4.1 La dixième manifestation morontielle de Jésus à la récognition des mortels se produisit, peu après huit heures le mardi 11 avril, à Philadelphie. Il se montra à Abner, à Lazare et à environ cent-cinquante de leurs associés, y compris plus de cinquante membres du corps évangélique des soixante-dix. Cette apparition eut lieu dans la synagogue, juste après l’ouverture d’une réunion spécialement convoquée par Abner pour discuter de la crucifixion de Jésus et le rapport plus récent sur sa résurrection apporté par le messager de David. 191:4.2 La séance dans la synagogue venait d’être ouverte par Abner et Lazare qui se tenaient ensemble dans la chaire, lorsque tout l’auditoire de croyants vit la forme du Maitre apparaitre soudainement. Il s’avança de l’endroit où il était apparu entre Abner et Lazare, qui ne l’avaient remarqué ni l’un ni l’autre, salua l’assemblée et dit : 191:4.3 « Que la paix soit sur vous. Vous savez tous que nous avons un seul Père au ciel et qu’il n’existe qu’un seul évangile du royaume – la bonne nouvelle du don de la vie éternelle que les hommes reçoivent par la foi. En vous réjouissant dans votre fidélité à l’évangile, priez le Père de la vérité de répandre dans votre cœur un nouvel et plus grand amour pour vos frères. Il vous faut aimer tous les hommes comme je vous ai aimés : il vous faut servir tous les hommes comme je vous ai servis. Avec une sympathie compréhensive et une affection fraternelle, considérez comme vos compagnons tous vos frères consacrés à la proclamation de la bonne nouvelle, qu’ils soient Juifs ou Gentils, Grecs ou Romains, Perses ou Éthiopiens. Jean a prêché le royaume par anticipation ; vous avez prêché l’évangile en puissance ; les Grecs enseignent déjà la bonne nouvelle ; et moi, je vais bientôt envoyer l’Esprit de Vérité dans l’âme de tous ces hommes, mes frères qui ont si généreusement consacré leur vie à l’illumination de leurs compagnons plongés dans les ténèbres spirituelles. Vous êtes tous des enfants de lumière ; ne trébuchez donc pas dans l’enchevêtrement de la mésentente due à la méfiance et à l’intolérance humaines. Si, par la grâce de la foi, vous êtes ennoblis jusqu’à aimer les incroyants, ne devriez-vous pas aussi aimer également vos compagnons croyants de la grande famille de la foi ? Rappelez-vous que, dans la mesure où vous vous aimerez les uns les autres, tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples. 191:4.4 « Allez donc dans le monde entier proclamer à toutes les nations et races cet évangile de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes, et soyez toujours sages dans le choix de vos méthodes pour présenter la bonne nouvelle aux différentes races et tribus de l’humanité. Vous avez reçu libéralement cet évangile du royaume ; vous apporterez libéralement la bonne nouvelle à toutes les nations. Ne craignez pas la résistance du mal, car je suis avec vous pour toujours, même jusqu’à la fin des âges. Et je vous laisse ma paix. » 191:4.5 Après avoir dit « Je vous laisse ma paix », il disparut de leur vue. 5. Deuxième apparition aux apôtres 191:5.1 Thomas passa une semaine, seul avec lui-même, dans les collines entourant Olivet. Durant ce temps, il ne vit que Jean Marc et les habitants de la maison de Simon. Il était environ neuf heures du soir, le samedi 15 avril, lorsque les deux apôtres le trouvèrent et le ramenèrent à leur point de rassemblement chez les Marc. Le lendemain, Thomas les écouta raconter les histoires des différentes apparitions du Maitre, mais refusa obstinément de croire. Thomas fut lent à se rendre ; il n’aimait pas céder. Sans en avoir l’intention, il jouissait vraiment de l’intérêt qu’on lui portait ; il tirait inconsciemment satisfaction des efforts de tous ses compagnons pour le convaincre et le convertir. 191:5.2 Ils prenaient leur repas du soir un peu après six heures, avec Thomas assis entre Pierre et Nathanael, lorsque l’apôtre incrédule dit : « Je ne croirai pas avant d’avoir vu le Maitre de mes propres yeux et mis mon doigt dans la marque des clous. » Tandis qu’ils étaient ainsi assis à souper et que les portes étaient soigneusement fermées et verrouillées, le Maitre sous sa forme morontielle apparut soudainement dans le fer à cheval de la table, se tenant directement en face de Thomas, et dit : 191:5.3 « Que la paix soit sur vous. Pendant toute une semaine, je me suis attardé pour pouvoir vous apparaitre de nouveau quand vous seriez tous réunis pour entendre une fois de plus le commandement d’aller dans le monde entier prêcher cet évangile du royaume. Je vous le répète : De même que le Père m’a envoyé dans le monde, je vous y envoie. De même que j’ai révélé le Père, de même vous révélerez l’amour divin, non simplement avec des paroles, mais dans votre vie quotidienne. Je vous envoie non pour aimer l’âme des hommes, mais plutôt pour aimer les hommes. Il ne suffit pas que vous proclamiez les joies du ciel ; il faut aussi que vous démontriez les réalités d’esprit de la vie divine dans votre expérience quotidienne, puisque vous avez déjà, par votre foi, la vie éternelle comme don de Dieu. Puisque vous avez la foi, quand le pouvoir d’en haut, l’Esprit de Vérité, sera venu sur vous, vous ne cacherez pas votre lumière ici derrière des portes fermées ; vous ferez connaitre à toute l’humanité l’amour et la miséricorde de Dieu. Par peur, vous fuyez maintenant devant les faits d’une expérience désagréable, mais, quand vous aurez été baptisés de l’Esprit de Vérité, vous irez bravement et joyeusement au-devant des nouvelles expériences où vous proclamerez la bonne nouvelle de la vie éternelle dans le royaume de Dieu. Vous pouvez rester ici et en Galilée durant une brève période, pour vous remettre du choc de transition entre la fausse sécurité de l’autorité du traditionalisme et le nouvel ordre de l’autorité des faits, de la vérité et de la foi dans les réalités suprêmes de l’expérience vivante. Votre mission dans le monde est basée sur le fait que j’ai vécu parmi vous une vie révélant Dieu, sur la vérité que vous êtes les fils de Dieu ainsi que tous les autres hommes. Cette mission se concrétisera dans la vie que vous vivrez parmi les hommes – l’expérience effective et vivante d’aimer les hommes et de les servir, comme je vous ai aimés et servis. Que la foi révèle votre lumière au monde ; que la révélation de la vérité ouvre les yeux aveuglés par la tradition ; que votre service aimant détruise efficacement les préjugés engendrés par l’ignorance. En vous rapprochant ainsi de vos contemporains par une sympathie compréhensive et par un dévouement désintéressé, vous les conduirez au salut par la connaissance de l’amour du Père. Les Juifs ont prôné la bonté, les Grecs ont exalté la beauté, les Hindous prêchent la dévotion ; les lointains ascètes enseignent le respect ; les Romains exigent la fidélité ; mais, moi, je demande que la vie de mes disciples soit même une vie de service aimant pour vos frères dans la chair. » 191:5.4 Après avoir ainsi parlé, le Maitre abaissa le regard sur le visage de Thomas et dit : « Et, toi, Thomas, qui as dit que tu ne croirais pas à moins de me voir et de mettre ton doigt dans les marques des clous sur mes mains, maintenant tu m’as vu et entendu mes paroles. Bien que tu ne voies aucune marque de clous sur mes mains, puisque je suis élevé sous une forme que tu revêtiras aussi quand tu quitteras ce monde, que vas-tu dire à tes frères ? Tu reconnaitras la vérité, car déjà dans ton cœur tu avais commencé à croire, même quand tu affirmais si résolument ton incroyance. Thomas, c’est juste au moment où tes doutes commencent à s’effriter qu’ils s’affirment avec le plus d’entêtement. Thomas, je te demande de ne pas manquer de foi, mais d’être croyant – et je sais que tu croiras, et même de tout ton cœur. » 191:5.5 Quand Thomas entendit ces paroles, il tomba à genoux devant le Maitre morontiel et s’écria : « Je crois ! Mon Seigneur et mon Maitre ! » Alors, Jésus dit à Thomas : « Tu as cru, Thomas, parce que tu m’as réellement vu et entendu. Bénis soient, dans les âges à venir, ceux qui croiront même sans avoir vu avec les yeux de la chair ni entendu avec les oreilles de mortels. » 191:5.6 Ensuite, tandis que sa forme s’approchait de l’extrémité de la table, le Maitre s’adressa au groupe en disant : « Maintenant, allez tous en Galilée où je vous apparaitrai bientôt. » Et, après avoir dit cela, il disparut de leur vue. 6. L’apparition à Alexandrie 191:6.1 Pendant que les onze apôtres faisaient route vers la Galilée et approchaient du terme de leur voyage, le mardi 18 avril vers huit heures et demie du soir, Jésus apparut à Rodan et à environ quatre-vingts autres croyants, à Alexandrie. Jésus apparut devant ces Grecs et ces Juifs au moment où un messager de David terminait son compte rendu de la crucifixion. Nathan de Busiris, le messager, parlait encore, le Maitre morontiel apparut là, aux regards de tous, et, lorsque Nathan s’assit, Jésus dit : 191:6.2 « Que la paix soit sur vous. Ce que mon Père m’a envoyé établir dans le monde n’appartient ni à une race, ni à une nation, ni à un groupe spécial d’éducateurs ou de prédicateurs. Cet évangile du royaume appartient aux Juifs et aux Gentils, aux riches et aux pauvres, aux hommes libres et aux esclaves, aux hommes et aux femmes, et même aux petits enfants. Il vous faut tous proclamer cet évangile d’amour et de vérité par la vie que vous vivez dans la chair. Vous vous aimerez les uns les autres d’un amour nouveau et remarquable, comme je vous ai aimés. Vous servirez l’humanité avec une dévotion nouvelle et étonnante, comme je vous ai servis. Quand les hommes verront que vous les aimez ainsi, et combien vous les servez avec ferveur, ils percevront que vous êtes entrés par la foi dans la communauté du royaume des cieux ; alors, ils suivront l’Esprit de Vérité, qu’ils apercevront dans votre vie, jusqu’à ce qu’ils trouvent le salut éternel. 191:6.3 « De même que le Père m’a envoyé dans ce monde, je vous y envoie aussi maintenant. Vous êtes tous appelés à porter la bonne nouvelle à ceux qui sont plongés dans les ténèbres. Cet évangile du royaume appartient à tous ceux qui y croient ; il ne sera pas remis à la garde des seuls prêtres. Bientôt l’Esprit de Vérité viendra sur vous et vous conduira dans toute la vérité. Donc, allez dans le monde entier prêcher cet évangile, et voyez, je suis avec vous toujours, même jusqu’à la fin des âges. » 191:6.4 Après avoir ainsi parlé, le Maitre disparut de leur vue. Fascicule 192. Apparitions en Galilée 192:0.3 Durant la semaine où ils demeurèrent à Jérusalem, Marie, mère de Jésus, passa une grande partie de son temps avec les femmes croyantes qui logeaient chez Joseph d’Arimathie. 192:0.4 Le lundi matin où les apôtres partirent à l’aube pour la Galilée, Jean Marc partit aussi et les suivit hors de la ville, et, quand ils furent bien au-delà de Béthanie, il s’avança hardiment parmi eux, persuadé qu’ils ne le renverraient pas. 192:0.5 Les apôtres s’arrêtèrent plusieurs fois sur la route de Galilée pour raconter l’histoire de leur Maitre ressuscité ; ils n’arrivèrent donc à Bethsaïde que très tard le mercredi soir. Il fallut attendre le jeudi midi pour qu’ils fussent tous réveillés et prêts à prendre leur repas matinal. 1. Apparition près du lac 192:1.1 Le vendredi matin 21 avril vers six heures, le Maitre morontiel fit sa treizième apparition, la première en Galilée, aux dix apôtres pendant que leur bateau s’approchait du rivage près de l’embarcadère habituel de Bethsaïde. 192:1.2 Après que les apôtres eurent passé l’après-midi et le commencement de la soirée de jeudi dans l’expectative chez Zébédée, Simon Pierre leur suggéra d’aller pêcher. Lorsque Pierre proposa cette expédition de pêche, ils décidèrent tous de s’y joindre. Ils peinèrent toute la nuit avec leurs filets, mais n’attrapèrent pas de poissons. Au lever du jour, ils décidèrent de retourner à Bethsaïde. En approchant du rivage, ils virent quelqu’un sur la grève, près du débarcadère, debout à côté d’un feu. Ils crurent d’abord que c’était Jean Marc venu les accueillir, eux et leur pêche, à leur retour, mais, en s’approchant encore du rivage, ils virent qu’ils s’étaient trompés – l’homme était trop grand pour être Jean. 192:1.3 Tandis que les apôtres jetaient l’ancre et se préparaient à monter dans la petite barque pour accoster, l’homme sur la plage les interpella : « Avez-vous pris quelque chose, les gars ? » Quand ils eurent répondu « Non », l’homme leur dit encore : « Jetez le filet à droite du bateau, et vous trouverez du poisson. » Ils ne savaient pas encore que c’était Jésus qui leur donnait ce conseil, mais, d’un commun accord, ils jetèrent le filet comme on le leur avait dit, et il fut immédiatement rempli au point qu’ils pouvaient à peine le hisser. Or, Jean Zébédée avait l’esprit vif ; lorsqu’il vit le filet lourdement chargé, il perçut que c’était le Maitre qui leur avait parlé. Dès que cette pensée lui vint, il se pencha vers Pierre et lui dit à voix basse : « C’est le Maitre. » Pierre était toujours un homme d’actions impulsives et de dévotion impétueuse. Dès que Jean lui eut soufflé cela à l’oreille, il se dressa et se jeta à l’eau pour rejoindre le Maitre au plus vite. Ses frères le suivirent de près et accostèrent avec la petite barque en halant derrière eux le filet plein de poissons. 192:1.4 Entretemps, Jean Marc s’était levé ; voyant les apôtres accoster avec le filet lourdement chargé, il courut à la plage à leur rencontre. Apercevant onze hommes au lieu de dix, il conjectura que l’inconnu était Jésus ressuscité et, tandis que les dix hommes étonnés se tenaient là en silence, le jeune homme se précipita vers le Maitre, s’agenouilla à ses pieds et dit : « Mon Seigneur et mon Maitre. » Alors, Jésus parla non pas comme à Jérusalem où il les avait salué en disant « Que la paix soit sur vous », mais il s’adressa d’un ton ordinaire à Jean Marc en lui disant : « Eh bien, Jean, je suis heureux de te revoir dans cette Galilée insouciante où nous pourrons avoir un bon entretien. Reste avec nous, Jean, et viens déjeuner. » 192:1.5 Tandis que Jésus parlait au jeune homme, les dix étaient tellement étonnés et surpris qu’ils en oublièrent de haler sur la grève le filet aux poissons. Jésus dit alors : « Ramenez vos poissons et préparez-en quelques-uns pour le déjeuner. Nous avons déjà du feu et beaucoup de pain. » 192:1.6 Pendant que Jean Marc rendait hommage au Maitre, Pierre reçut un choc à la vue des braises qui rougeoyaient là sur la plage. La scène lui rappelait avec tellement de vivacité le feu de charbon de bois à minuit dans la cour d’Annas, où il avait renié le Maitre, mais il se ressaisit, s’agenouilla aux pieds de Jésus et s’écria : « Mon Seigneur et mon Maitre ! » 192:1.7 Ensuite, Pierre se joignit à ses camarades qui halaient le filet. Après avoir amené leur prise à terre, ils comptèrent les poissons et en trouvèrent 153 gros. Ils renouvelèrent l’erreur d’appeler cela une pêche miraculeuse. 192:1.8 Jésus leur dit : « Maintenant, venez tous déjeuner ; même les jumeaux devraient s’assoir pendant que je m’entretiens avec vous. Jean Marc préparera les poissons. » Jean Marc apporta sept poissons de bonne taille ; le Maitre les mit sur le feu et, quand ils furent cuits, le garçon les servit aux dix. Puis Jésus rompit le pain et le passa à Jean qui, à son tour, le servit aux apôtres affamés. Après que tous eurent été servis, Jésus pria Jean Marc de s’assoir tandis que lui-même servait le poisson et le pain au jeune garçon. Pendant qu’ils mangeaient, Jésus s’entretint avec eux et leur rappela leurs nombreuses expériences communes en Galilée et près de ce même lac. 2. Entretiens avec les apôtres deux par deux 192:2.1 Quand ils eurent fini de déjeuner, et tandis que les autres restaient assis près du feu, Jésus fit signe à Pierre et à Jean de l’accompagner dans une promenade sur la grève. Au cours de leur marche, Jésus dit à Jean : « Jean, m’aimes-tu ? » Et, lorsque Jean eut répondu : « Oui, Maitre, de tout mon cœur », le Maitre dit : « Alors, Jean, renonce à ton intolérance et apprends à aimer les hommes comme je t’ai aimé. Consacre ta vie à prouver que l’amour est la plus grande chose du monde. C’est l’amour de Dieu qui pousse les hommes à chercher le salut. L’amour est l’ancêtre de toute bonté spirituelle, il est l’essence du vrai et du beau. » 192:2.2 Jésus se tourna ensuite vers Pierre et lui demanda : « Pierre, m’aimes-tu ? » Pierre répondit : « Seigneur, tu sais que je t’aime de toute mon âme. » Alors, Jésus dit : « Si tu m’aimes, Pierre, nourris mes agneaux. Ne néglige pas ton ministère auprès des faibles, des pauvres et des jeunes. Prêche l’évangile sans crainte ni préférence ; n’oublie jamais que Dieu ne fait pas acception de personnes. Sers tes semblables comme je t’ai servi, pardonne à tes compagnons mortels comme je t’ai pardonné. Laisse l’expérience t’enseigner la valeur de la méditation et le pouvoir de la réflexion intelligente. » 192:2.3 Après qu’ils eurent marché encore un peu plus loin, le Maitre se tourna vers Pierre et demanda : « Pierre, m’aimes-tu réellement ? » Et Simon dit alors : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Et Jésus dit de nouveau : « Alors, prends bien soin de mes brebis. Sois un bon et fidèle berger pour le troupeau. Ne trahis pas sa confiance en toi. Ne te laisse pas surprendre par l’ennemi. Reste tout le temps sur tes gardes – veille et prie. » 192:2.4 Après qu’ils eurent encore fait quelques pas, Jésus se tourna vers Pierre et lui demanda pour la troisième fois : « Pierre, m’aimes-tu vraiment ? » Alors, Pierre, légèrement attristé du manque apparent de confiance du Maitre envers lui, dit avec une profonde émotion : « Seigneur, tu connais toutes choses ; tu sais donc que je t’aime réellement et vraiment. » Alors, Jésus lui dit : « Nourris mes brebis. N’abandonne pas le troupeau. Sers d’exemple et d’inspiration à tous tes compagnons bergers. Aime le troupeau comme je t’ai aimé, et consacre-toi à son bien-être comme j’ai consacré ma vie à ton bien-être. Et suis-moi même jusqu’à la fin. » 192:2.5 Pierre interpréta littéralement cette dernière recommandation – qu’il devait continuer à suivre Jésus. Se tournant vers lui, il montra Jean du doigt et demanda : « Si je te suis, que fera celui-là ? » Percevant que Pierre avait mal compris ses paroles, Jésus dit : « Pierre, ne t’occupe pas de ce que feront tes frères. Si je veux que Jean reste après que tu seras parti, et même jusqu’à ce que je revienne, en quoi cela te concerne-t-il ? Assure-toi seulement que tu me suis. » 192:2.6 Cette remarque se répandit parmi les frères et fut reçue comme une affirmation de Jésus que Jean ne mourrait pas avant que le Maitre ne revienne établir le royaume en puissance et en gloire, comme beaucoup le pensaient et l’espéraient. 3. Sur le mont de l’ordination 192:3.1 À midi, le samedi 22 avril, les onze apôtres se réunirent au rendez-vous sur la colline proche de Capharnaüm, et Jésus apparut parmi eux. 192:3.2 Alors, les onze apôtres s’agenouillèrent en cercle autour du Maitre ; ils l’entendirent réitérer leurs missions et le virent reproduire la scène de l’ordination comme la première fois où ils avaient été mis à part pour le travail particulier du royaume. Tout cela, sauf la prière du Maitre, leur remémora leur consécration antérieure au service du Père. Le Maitre passa juste une heure sur ce mont avec ses ambassadeurs et, après leur avoir affectueusement dit au revoir, il disparut de leur vue. 192:3.3 Nul ne revit Jésus durant toute une semaine. 4. La réunion au bord du lac 192:4.2 Le samedi 29 avril à trois heures, plus de cinq cents croyants des environs de Capharnaüm se rassemblèrent à Bethsaïde pour entendre Pierre prêcher son premier sermon depuis la résurrection. 192:4.3 Pierre termina son sermon en disant : « Nous affirmons que Jésus de Nazareth n’est pas mort ; nous déclarons qu’il est sorti du tombeau ; nous proclamons que nous l’avons vu et que nous lui avons parlé. » À peine finissait-il de faire cette proclamation de foi que le Maitre apparut à côté de lui sous sa forme morontielle, en pleine vue de tout cet auditoire auquel il parla d’un ton familier en disant : « Que la paix soit sur vous, et je vous laisse ma paix. » Après qu’il leur fut ainsi apparu et leur eut ainsi parlé, il disparut de leur vue. Fascicule 193 Apparitions finales et ascension 193:0.1 La seizième manifestation morontielle de Jésus eut lieu le vendredi 5 mai, vers neuf heures du soir dans la cour de Nicodème. Ce soir-là, les croyants de Jérusalem avaient fait leur première tentative depuis la résurrection pour se réunir. À ce moment se trouvaient rassemblés les onze apôtres, le groupe des femmes disciples et de leurs associées, et une cinquantaine des autres éminents disciples du Maitre, comprenant un certain nombre de Grecs. Ces croyants avaient échangé des conversations amicales depuis plus d’une demi-heure lorsque le Maitre morontiel apparut soudainement, pleinement visible à tous, et commença immédiatement à les instruire. Jésus dit : 193:0.2 « Que la paix soit sur vous. Voici le groupe de croyants le plus représentatif – apôtres et disciples, hommes et femmes – auquel je sois apparu depuis le moment où j’ai été délivré de la chair. Je vous appelle maintenant à témoigner que je vous avais prévenus qu’il fallait que mon séjour parmi vous prenne fin ; je vous ai dit que je devais bientôt retourner auprès du Père. Ensuite, je vous avais clairement exposé comment les chefs des prêtres et les dirigeants des Juifs me livreraient pour être mis à mort, et que je ressusciterais. Alors, pourquoi vous êtes-vous tellement laissé déconcerter par toutes ces choses quand elles sont advenues ? Et pourquoi avez-vous été aussi surpris quand je suis ressuscité au troisième jour ? Vous n’avez pas réussi à me croire, parce que vous entendiez mes paroles sans comprendre leur signification. 193:0.3 « Et maintenant, vous devriez prêter l’oreille à ce que je dis, de crainte de renouveler la faute d’entendre mon enseignement avec votre mental sans en comprendre le sens dans votre cœur. Depuis le commencement de mon séjour parmi vous comme l’un de vos semblables, je vous ai enseigné que mon unique but était de révéler mon Père qui est aux cieux à ses enfants terrestres. J’ai vécu l’effusion révélatrice de Dieu afin que vous puissiez faire l’expérience de la carrière de la connaissance de Dieu. Je vous ai révélé Dieu comme votre Père qui est aux cieux, et je vous ai révélés comme les fils de Dieu sur terre. Dieu vous aime, vous ses fils ; c’est un fait. Par la foi en mes paroles, ce fait devient une vérité éternellement vivante dans votre cœur. Quand, par votre foi vivante, vous devenez divinement conscients de Dieu, alors vous êtes nés d’esprit en tant qu’enfants de lumière et de vie, de cette vie éternelle grâce à laquelle vous ferez l’ascension de l’univers des univers et l’expérience de trouver Dieu le Père au Paradis. 193:0.4 « Je vous exhorte à vous rappeler toujours que votre mission parmi les hommes consiste à proclamer l’évangile du royaume – la réalité que Dieu est le Père des hommes et la vérité qu’ils sont ses fils. Proclamez la vérité entière de la bonne nouvelle, et non pas seulement une partie de l’évangile sauveur. Votre message n’est pas modifié par l’expérience de ma résurrection. La filiation avec Dieu, par la foi, reste la vérité salvatrice de l’évangile du royaume. Vous irez prêcher l’amour de Dieu et le service des hommes. Ce que le monde a le plus besoin de savoir, c’est que les hommes sont les fils de Dieu et que, par la foi, ils peuvent effectivement réaliser cette vérité ennoblissante et en faire l’expérience quotidienne. Mon effusion devrait aider tous les hommes à savoir qu’ils sont les enfants de Dieu, mais cette connaissance sera insuffisante s’ils n’arrivent pas à saisir personnellement par la foi la vérité salvatrice qu’ils sont les vivants fils spirituels du Père éternel. L’évangile du royaume concerne l’amour du Père et le service de ses enfants sur terre. 193:0.5 « Ici, vous partagez ensemble la connaissance de ma résurrection d’entre les morts, mais elle n’a rien d’étrange. J’ai le pouvoir d’abandonner ma vie et de la reprendre ; le Père donne un tel pouvoir à ses Fils du Paradis. Vous devriez plutôt avoir le cœur ému de savoir que les morts d’un âge ont entrepris l’ascension éternelle peu après que j’eus quitté le tombeau neuf de Joseph d’Arimathie. J’ai vécu ma vie dans la chair pour vous montrer comment, par un service aimant, vous pouvez révéler Dieu à vos semblables, de même qu’en vous aimant et en vous servant, je suis devenu une révélation de Dieu pour vous. J’ai vécu parmi vous en tant que Fils de l’Homme pour que vous, et tous les autres hommes, puissiez savoir que vous êtes en vérité les fils de Dieu. Donc, allez maintenant dans le monde entier prêcher à tous les hommes cet évangile du royaume des cieux. Aimez tous les hommes comme je vous ai aimés ; servez vos compagnons mortels comme je vous ai servis. Vous avez reçu libéralement, donnez libéralement. Restez à Jérusalem seulement pendant que je vais auprès du Père et jusqu’à ce que je vous envoie l’Esprit de Vérité. Il vous conduira dans un plus vaste domaine de vérité, et je vous accompagnerai dans le monde entier. Je suis avec vous toujours, et je vous laisse ma paix. » 193:0.6 Après que le Maitre leur eut parlé, il disparut de leur vue. 1. L’apparition à Sychar 193:1.1 L’après-midi du sabbat, le 13 mai vers quatre heures, le Maitre apparut à Nalda et à environ soixante-quinze croyants samaritains près du puits de Jacob à Sychar. Les croyants avaient l’habitude de se réunir à cet endroit près duquel Jésus avait parlé à Nalda de l’eau vivante. Ce jour-là, juste au moment où ils avaient fini de discuter les nouvelles de la résurrection, Jésus apparut soudain devant eux et dit : 193:1.2 « Que la paix soit sur vous. Vous vous réjouissez de savoir que je suis la résurrection et la vie, mais cela ne vous servira de rien si vous n’êtes pas d’abord nés de l’esprit éternel, ce qui vous amène à posséder, par la foi, le don de la vie éternelle. Si vous êtes les fils de mon Père par la foi, vous ne mourrez jamais ; vous ne périrez pas. L’évangile du royaume vous a appris que tous les hommes sont les fils de Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle concernant l’amour du Père céleste pour ses enfants terrestres soit apportée au monde entier. L’heure est venue de ne plus adorer Dieu sur le mont Garizim ou à Jérusalem, mais en esprit et en vérité, là où vous êtes, tels que vous êtes. C’est votre foi qui sauve votre âme. Le salut est le don de Dieu à tous ceux qui croient être ses fils. Mais ne vous y trompez pas ; bien que le salut soit le don gratuit de Dieu et soit offert à tous ceux qui l’acceptent par la foi, il est suivi par l’expérience de porter les fruits de cette vie de l’esprit telle qu’elle est vécue dans la chair. L’acceptation de la doctrine de la paternité de Dieu implique que vous acceptiez aussi librement cette vérité corollaire de la fraternité des hommes. Or, si un homme est votre frère, il est plus encore que votre prochain, que le Père vous demande d’aimer comme vous-même. Puisque votre frère appartient à votre propre famille, non seulement vous l’aimerez d’une affection familiale, mais aussi vous le servirez comme vous vous serviriez vous-même. Et vous aimerez et servirez ainsi votre frère parce que, étant mes frères, vous avez été aimés et servis par moi de cette façon. Donc, allez dans le monde entier proclamer cette bonne nouvelle à toutes les créatures de chaque race, de chaque tribu et de chaque nation. Mon esprit vous précèdera, et je serai avec vous toujours. » 2. L’apparition en Phénicie 193:2.1 La dix-huitième apparition morontielle du Maitre eut lieu à Tyr, le mardi 16 mai, un peu avant neuf heures du soir et, de nouveau, à la clôture d’une réunion de croyants. Au moment où ils étaient sur le point de se séparer, Jésus dit : 193:2.2 « Que la paix soit sur vous. Vous vous réjouissez de savoir que le Fils de l’Homme est ressuscité d’entre les morts parce que vous savez par là même que vos frères et vous survivrez aussi au trépas humain. Mais, pour survivre, il faut que vous soyez préalablement nés de l’esprit qui recherche la vérité et trouve Dieu. Le pain de vie et l’eau vivante sont donnés seulement à ceux qui ont faim de vérité et soif de droiture – de Dieu. Le fait que les morts ressuscitent n’est pas l’évangile du royaume. Ces grandes vérités et ces faits universels sont tous reliés à l’évangile, parce qu’ils font partie du résultat obtenu par ceux qui croient la bonne nouvelle ; ils sont englobés dans l’expérience ultérieure de ceux qui, par la foi, deviennent, en fait et en vérité, les fils perpétuels du Dieu éternel. Mon Père m’a envoyé dans le monde pour proclamer à tous les hommes ce salut de la filiation. De même, je vous envoie au loin pour prêcher ce salut de la filiation. Le salut est un don gratuit de Dieu, mais ceux qui sont nés de l’esprit commencent immédiatement à montrer les fruits de l’esprit par leur service aimant auprès de leurs semblables. Et voici les fruits de l’esprit divin produits dans la vie des mortels nés d’esprit et connaissant Dieu : service aimant, dévouement désintéressé, fidélité courageuse, équité sincère, honnêteté éclairée, espoir vivace, confiance sans soupçons, ministère miséricordieux, bonté inaltérable, tolérance indulgente et paix durable. Si de prétendus croyants ne portent pas ces fruits de l’esprit divin dans leur vie, ils sont morts ; l’Esprit de Vérité n’est pas en eux ; ils sont des sarments inutiles de la vigne vivante et seront bientôt retranchés. Mon Père demande aux enfants de la foi de porter beaucoup de fruits de l’esprit. Si donc vous êtes stériles, il creusera autour de vos racines et coupera vos sarments improductifs. À mesure que vous progresserez vers le ciel dans le royaume de Dieu, il faudra de plus en plus que vous produisiez des fruits de l’esprit. Vous pouvez entrer dans le royaume de Dieu comme un enfant, mais le Père exige que vous grandissiez, par la grâce, jusqu’à la pleine stature d’un adulte spirituel. Quand vous irez au loin proclamer à toutes les nations la bonne nouvelle de cet évangile, je vous devancerai, et mon Esprit de Vérité demeurera dans votre cœur. Je vous laisse ma paix. » 193:2.3 Ensuite le Maitre disparut de leur vue. 3. Dernière apparition à Jérusalem 193:3.1 De bonne heure le jeudi matin 18 mai, Jésus fit sa dernière apparition sur terre en tant que personnalité morontielle. Tandis que les onze apôtres allaient s’assoir pour leur repas matinal dans la salle du haut de la maison de Marie Marc, Jésus leur apparut et dit : 193:3.2 « Que la paix soit sur vous. Je vous ai demandé de rester ici, à Jérusalem, jusqu’à mon ascension auprès du Père, et même jusqu’à ce que je vous envoie l’Esprit de Vérité, qui sera bientôt répandu sur toute chair et vous conférera un pouvoir d’en haut. » Simon Zélotès interrompit Jésus en demandant : « Et alors, Maitre, rétabliras-tu le royaume et verrons-nous la gloire de Dieu manifestée sur terre ? » Après avoir écouté la question de Simon, Jésus répondit : « Simon, tu t’accroches encore à tes vieilles idées sur le Messie des Juifs et le royaume matériel, mais tu recevras un pouvoir spirituel quand l’esprit sera descendu sur toi, et tu iras bientôt dans le monde entier prêcher l’évangile du royaume. De même que le Père m’a envoyé dans le monde, de même je vous y envoie. Je souhaite que vous vous aimiez et que vous ayez confiance les uns dans les autres. Judas n’est plus avec vous parce que son amour s’était refroidi et parce qu’il vous refusait sa confiance, à vous ses frères loyaux. N’avez-vous pas lu le passage des Écritures où il est dit : ‘Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Nul ne vit pour lui-même’ ? Et aussi celui qui dit : ‘Quiconque veut avoir des amis doit se montrer amical’ ? Ne vous ai-je pas envoyés enseigner deux par deux afin que vous ne vous sentiez pas seuls, et que vous ne tombiez pas dans les ennuis et les malheurs de l’isolement ? Vous savez bien aussi que, lorsque j’étais dans la chair, je ne me suis jamais permis de rester longtemps seul. Dès le commencement de notre association, j’ai constamment eu deux ou trois d’entre vous auprès de moi ou tout à fait à proximité, même quand je communiais avec le Père. Donc, ayez confiance et confiez-vous les uns aux autres. C’est d’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui je vais vous laisser seuls dans le monde. L’heure est venue, je suis sur le point d’aller auprès du Père. » 193:3.3 Après leur avoir ainsi parlé, il leur fit signe de l’accompagner et les conduisit sur le mont des Oliviers, où il leur fit ses adieux préparatoires à son départ d’Urantia. 5. L’ascension du Maitre 193:5.1 Il était presque sept heures et demie du matin, le jeudi 18 mai, quand Jésus arriva sur le versant ouest du mont Olivet avec ses onze apôtres silencieux et quelque peu désorientés. De cet endroit situé aux deux tiers de la montée jusqu’au sommet, ils pouvaient voir le panorama de Jérusalem avec Gethsémani à leurs pieds. Jésus se prépara alors à leur faire ses derniers adieux avant de quitter Urantia. Tandis qu’il se tenait là, debout devant eux, ils s’agenouillèrent tous spontanément en cercle autour de lui, et le Maitre dit : 193:5.2 « Je vous ai demandé de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’un pouvoir d’en haut vous soit donné. Je suis maintenant sur le point de prendre congé de vous et de monter auprès de mon Père. Bientôt, très bientôt, nous enverrons l’Esprit de Vérité dans ce monde où j’ai séjourné ; quand il sera venu, vous commencerez la nouvelle proclamation de l’évangile du royaume, d’abord à Jérusalem, et ensuite jusqu’aux confins du monde. Aimez les hommes avec l’amour dont je vous ai aimés, et servez vos compagnons mortels comme je vous ai servis. Par les fruits spirituels de votre vie, amenez les âmes à croire la vérité que l’homme est un fils de Dieu et que tous les hommes sont frères. Souvenez-vous de tout ce que je vous ai enseigné et de la vie que j’ai vécue parmi vous. Mon amour vous couvre de son ombre, mon esprit habitera en vous et ma paix demeurera sur vous. Adieu. » 193:5.3 Après avoir ainsi parlé, le Maitre morontiel disparut de leur vue. Ce qu’on appelle l’ascension de Jésus ne différa en rien de ses autres disparitions de la vision humaine durant les quarante jours de sa carrière morontielle sur Urantia. 193:5.4 Le Maitre passa par Jérusem pour se rendre sur Édentia, où les Très Hauts, sous le regard du Fils du Paradis, dégagèrent Jésus de Nazareth de l’état morontiel. Ensuite, par les chenaux spirituels d’ascension, ils le rétablirent dans le statut de filiation paradisiaque et de souveraineté suprême sur Salvington. 6. Pierre convoque une réunion 193:6.1 Agissant selon les instructions de Pierre, Jean Marc et plusieurs autres personnes allèrent convoquer les disciples les plus éminents à une réunion chez Marie Marc. Vers dix heures et demie du matin, cent-vingt des principaux disciples de Jésus vivant à Jérusalem s’étaient rassemblés pour écouter le compte rendu du message d’adieu du Maitre et pour entendre la nouvelle de son ascension. Marie, mère de Jésus, se trouvait dans ce groupe. 193:6.2 Simon Pierre prit sur lui de parler au nom de ses compagnons apôtres et fit un rapport passionnant sur la dernière réunion des onze avec leur Maitre. Il décrivit d’une manière vraiment touchante l’adieu final du Maitre et sa disparition pour l’ascension. Jamais auparavant dans ce monde il n’y avait eu de réunion semblable ; cette première partie de la réunion dura un peu moins d’une heure. 193:6.6 Ensuite, Pierre invita tous les croyants à se mettre en prière, et à prier en vue d’être prêts à recevoir le don de l’esprit que le Maitre avait promis d’envoyer. Fascicule 194. L’effusion de l’Esprit de Vérité 194:0.1 Vers une heure de l’après-midi, tandis que les cent-vingt croyants étaient en prière, ils se rendirent tous compte d’une étrange présence dans la salle. En même temps, tous ces disciples devinrent conscients d’un sentiment nouveau et profond de joie, de sécurité et de confiance spirituelles. Cette nouvelle conscience de force spirituelle fut immédiatement suivie d’une puissante impulsion à sortir pour proclamer publiquement l’évangile du royaume et la bonne nouvelle que Jésus était ressuscité d’entre les morts. 194:0.2 Pierre se leva et déclara que ce devait être la venue de l’Esprit de Vérité que le Maitre leur avait promis. Il leur proposa d’aller au temple commencer à proclamer la bonne nouvelle confiée à leurs soins, et tous firent ce que Pierre avait suggéré. 1. Le sermon de la Pentecôte 194:1.1 Les apôtres s’étaient cachés pendant quarante jours. Ce jour se trouvait être la fête juive de la Pentecôte, et des milliers de visiteurs de toutes les parties du monde séjournaient à Jérusalem. Bon nombre d’entre eux étaient arrivés pour cette fête, mais la majorité était restée dans la ville depuis la Pâque. Maintenant, ces apôtres effrayés réapparaissaient après leurs semaines de réclusion pour se montrer audacieusement dans le temple et commencer à y prêcher le nouveau message d’un Messie ressuscité. Et tous les disciples étaient également conscients d’avoir reçu un nouveau don spirituel de clairvoyance et de pouvoir. 194:1.2 Il était environ deux heures de l’après-midi lorsque, à l’endroit même où son Maitre avait enseigné pour la dernière fois dans le temple, Pierre se leva et prononça l’appel passionné qui aboutit à gagner près de deux-mille âmes. Le Maitre était parti, mais les apôtres découvrirent subitement que ce récit le concernant avait un grand pouvoir sur le peuple. Il est bien naturel qu’ils aient continué à proclamer ce qui justifiait leur ancienne dévotion à Jésus et, en même temps, contraignait les hommes à croire en lui. Six apôtres participèrent à cette réunion : Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe et Matthieu. Ils parlèrent pendant plus d’une heure et demie et exprimèrent leurs messages en grec, en hébreu et en araméen ; ils prononcèrent même quelques paroles en d’autres langues dont ils avaient quelque notion. 194:1.3 Les chefs des Juifs furent stupéfaits de l’audace des apôtres, mais craignirent de les molester à cause du grand nombre de gens qui croyaient à leur récit. 194:1.4 Vers quatre heures et demie, plus de deux-mille nouveaux croyants descendirent avec les apôtres à la piscine de Siloé où Pierre, André, Jacques et Jean les baptisèrent au nom du Maitre. Il faisait nuit quand ils eurent achevé de baptiser cette multitude. 2. La signification de la Pentecôte 194:2.1 Maintenant que le Maitre a personnellement quitté ce monde, il envoie à sa place l’Esprit de Vérité destiné à vivre dans l’homme et à reformuler le message de Jésus pour chaque nouvelle génération. Ainsi, chaque nouveau groupe de mortels apparaissant à la surface de la terre aura une nouvelle version mise à jour de l’évangile ; une illumination personnelle et une gouverne collective telle qu’elle se révélera être pour l’homme une solution efficace de ses difficultés spirituelles toujours nouvelles et variées. 194:2.3 L’effusion de l’esprit du Fils prépara efficacement le mental de tous les hommes normaux à l’effusion universelle subséquente de l’esprit du Père (l’Ajusteur) sur toute l’humanité. Dans un certain sens, l’Esprit de Vérité est à la fois l’esprit du Père Universel et celui du Fils Créateur. 194:2.4 La preuve de votre communion avec l’Esprit de Vérité ne se trouve donc pas dans votre conscience de cet esprit, mais plutôt dans votre expérience d’une communion accrue avec Micaël. 194:2.5 L’esprit vint aussi pour aider les hommes à se rappeler et à comprendre les paroles du Maitre, ainsi qu’à éclairer et réinterpréter sa vie sur terre. 194:2.6 Ensuite, l’Esprit de Vérité vint aider les croyants à témoigner des réalités des enseignements et de la vie de Jésus telle qu’il la vécut dans la chair, et telle qu’il la vit maintenant de nouveau et à nouveau dans chaque croyant des générations successives de fils de Dieu imprégnés de l’esprit. 194:2.7 Il apparait ainsi que l’Esprit de Vérité vient réellement pour conduire tous les croyants dans toute la vérité, pour les faire accéder à la connaissance grandissante de l’expérience de la conscience spirituelle vivante et croissante de la réalité de la filiation éternelle et ascendante avec Dieu. 194:2.9 En moins d’un mois après l’effusion de l’Esprit de Vérité, les apôtres firent individuellement plus de progrès spirituels que durant leurs quatre années, ou presque, d’association personnelle et affectueuse avec le Maitre. 3. Ce qui se passa à la Pentecôte 194:3.6 L’Esprit de Vérité fut effusé sur tous les croyants sincères, et que les apôtres ne furent pas les seuls bénéficiaires de ce don de l’esprit. Les cent-vingt hommes et femmes assemblés dans la salle du haut reçurent tous le nouvel instructeur, aussi bien que tous les cœurs honnêtes du monde entier. Ce nouvel instructeur fut effusé sur l’humanité, et chaque âme le reçut selon son propre amour de la vérité et sa propre aptitude à saisir et à comprendre les réalités spirituelles. Enfin, la vraie religion est libérée de l’emprise des prêtres et de toutes les classes sacrées, et trouve sa manifestation réelle dans l’âme individuelle des hommes. 194:3.8 La venue de l’Esprit de Vérité à la Pentecôte rendit possible une religion qui n’est ni radicale ni conservatrice ; elle n’est ni l’ancienne, ni la nouvelle ; elle ne doit être dominée ni par les vieux ni par les jeunes. Le fait de la vie terrestre de Jésus fournit un point d’appui pour l’ancre du temps, tandis que l’effusion de l’Esprit de Vérité assure l’expansion perpétuelle et la croissance indéfinie de la religion que Jésus a vécue et de l’évangile qu’il a proclamé. L’esprit guide dans toute la vérité. Il enseigne l’expansion et la croissance constantes d’une religion de progrès sans fin et de révélation divine. Ce nouvel instructeur dévoilera perpétuellement aux croyants cherchant la vérité ce qui était si divinement contenu dans la personne et la nature du Fils de l’Homme. 194:3.10 L’effusion de l’Esprit de Vérité fut indépendante de toute forme, cérémonie, lieu sacré et comportement spécial de ceux qui reçurent la plénitude de sa manifestation. Au moment où l’esprit vint sur les personnes assemblées dans la salle du haut, elles étaient simplement assises là et venaient de se plonger dans une prière silencieuse. L’esprit fut effusé à la campagne aussi bien qu’à la ville. Il n’était pas nécessaire pour les apôtres de se retirer dans la solitude pendant des années de méditation solitaire afin de recevoir l’esprit. La Pentecôte dissocie à jamais l’idée d’expérience spirituelle de la notion d’un environnement spécialement favorable. 194:3.20 Ce n’est pas la prière qui fit descendre l’esprit le jour de la Pentecôte, mais elle contribua beaucoup à déterminer la capacité réceptive qui caractérisa les croyants individuels. La prière n’incite pas le cœur divin à s’effuser libéralement, mais bien souvent la prière creuse des chenaux plus larges et plus profonds par lesquels les dons divins peuvent affluer vers le cœur et l’âme de ceux qui se souviennent ainsi de maintenir, par la prière sincère et la véritable adoration, une communion ininterrompue avec leur Auteur. 4. Les débuts de l’Église chrétienne 194:4.4 Qu’est-il arrivé à ces hommes que Jésus a ordonnés pour aller prêcher l’évangile du royaume, la paternité de Dieu et la fraternité des hommes ? Ils ont un nouvel évangile ; ils brulent d’une nouvelle expérience ; ils sont pleins d’une nouvelle énergie spirituelle. Leur message a soudain changé pour devenir la proclamation du Christ ressuscité : « Jésus de Nazareth, cet homme que Dieu approuva par des œuvres puissantes et des prodiges, qui a été livré conformément au conseil précis et selon la préconnaissance de Dieu, vous l’avez crucifié et fait périr. Il a ainsi accompli les choses que Dieu avait annoncées longtemps d’avance par la bouche de tous les prophètes. C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité. Dieu l’a fait à la fois Seigneur et Christ. Ayant été élevé à la droite de Dieu, et ayant reçu du Père la promesse de l’esprit, il a répandu ce que vous voyez et entendez. » 194:4.5 L’évangile du royaume, le message de Jésus, venait d’être changé subitement en évangile du Seigneur Jésus-Christ. Les apôtres proclamaient maintenant les faits de sa vie, de sa mort et de sa résurrection, et prêchaient l’espoir qu’il reviendrait rapidement sur ce monde pour achever l’œuvre qu’il avait commencée. 194:4.6 Le Christ allait devenir le crédo de l’Église qui se formait rapidement : Jésus est vivant ; il est mort pour les hommes ; il a donné l’esprit ; il revient. Jésus remplissait toutes les pensées des disciples et déterminait tous leurs nouveaux concepts sur Dieu et sur tout le reste. Ils étaient trop enthousiastes de la nouvelle doctrine où « Dieu est le Père du Seigneur Jésus » pour se soucier de l’ancien message où « Dieu est le Père aimant de tous les hommes », et même de chaque personne prise individuellement. Il est vrai qu’une merveilleuse manifestation d’amour fraternel et de bonne volonté sans pareille prit naissance dans ces communautés primitives de croyants, mais elles représentaient des communautés de croyants en Jésus, et non une communauté de frères dans le royaume familial du Père qui est aux cieux. Leur bonne volonté provenait de l’amour né du concept de l’effusion de Jésus, et non de la récognition de la fraternité des mortels. 194:4.8 À cette époque, les croyants célébraient le souper du Seigneur de la manière dont il avait été établi, c’est-à-dire qu’ils se rassemblaient pour un repas collectif de bonne communion et prenaient part au sacrement à la fin du repas. 194:4.9 Au début, ils baptisèrent au nom de Jésus ; c’est seulement au bout d’une vingtaine d’années qu’ils commencèrent à baptiser « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». 194:4.10 Cette secte de Jésus grandissait rapidement et, une fois de plus, les sadducéens leur prêtèrent attention. Les pharisiens s’inquiétaient peu de la situation, voyant qu’aucun des enseignements n’interférait en quoi que ce soit avec l’observance des lois juives. Mais les sadducéens commencèrent à mettre en prison les dirigeants de la secte de Jésus, jusqu’au moment où Gamaliel, l’un des principaux rabbis, les amena à accepter ses recommandations : « Abstenez-vous de toucher à ces hommes et laissez-les tranquilles, car, si ce dessein ou cette œuvre vient des hommes, il sera anéanti ; mais, s’il vient de Dieu, vous ne pourrez pas les détruire, et peut-être même vous trouverez-vous en conflit avec Dieu. » Les sadducéens décidèrent de suivre l’avis de Gamaliel, et il s’ensuivit une période de paix et de tranquillité à Jérusalem, durant laquelle le nouvel évangile à propos de Jésus se répandit rapidement. 194:4.11 Tout se passa donc bien à Jérusalem jusqu’au moment où des Grecs arrivèrent en grand nombre d’Alexandrie. Deux élèves de Rodan vinrent à Jérusalem et firent de nombreuses conversions chez les Hellénistes. Parmi les premiers se trouvaient Étienne et Barnabas. Ces Grecs compétents ne partageaient pas tellement le point de vue des Juifs, et ne se conformaient pas si bien au mode d’adoration des Juifs ni à certaines de leurs pratiques cérémonielles. Ce furent les agissements de ces croyants grecs qui mirent fin aux rapports pacifiques entre la fraternité de Jésus d’une part, et les pharisiens et sadducéens d’autre part. Étienne et son associé grec commencèrent à faire des sermons plus conformes à l’enseignement de Jésus, ce qui provoqua un conflit immédiat avec les dirigeants juifs. Au cours d’un sermon public, quand Étienne atteignit la partie de son discours jugée répréhensible, ils se dispensèrent de toute formalité juridique et le lapidèrent à mort sur place. 194:4.12 Étienne, chef de la colonie grecque des croyants en Jésus à Jérusalem, devint ainsi le premier martyr de la foi nouvelle et la cause spécifique de l’organisation officielle de l’Église chrétienne primitive. Les croyants firent face à cette nouvelle crise en constatant qu’ils ne pouvaient plus prolonger leur statut de secte intérieure de la foi juive. Ils convinrent tous qu’il fallait se séparer des incroyants. Un mois après la mort d’Étienne, l’Église de Jérusalem avait été organisée sous la direction de Pierre, et Jacques, le frère de Jésus, en avait été nommé chef titulaire. 194:4.13 Alors éclatèrent les nouvelles et implacables persécutions par les Juifs, de sorte que les éducateurs actifs de la nouvelle religion à propos de Jésus, religion que l’on appela ultérieurement christianisme à Antioche, se dispersèrent jusqu’aux confins de l’empire en proclamant Jésus. Fascicule 195. Après la Pentecôte 195:0.4 Au début, le christianisme ne fit de conversions que dans les couches inférieures des milieux sociaux et économiques. Mais, dès le commencement du deuxième siècle, l’élite de la culture gréco-romaine s’orienta de plus en plus vers ce nouvel ordre de croyance chrétienne, ce nouveau concept de la raison de vivre et du but de l’existence. 195:0.5 Comment ce nouveau message d’origine juive, qui avait presque échoué dans son pays natal, put-il capter si vite et si efficacement le mental des élites de l’Empire romain ? Le triomphe du christianisme sur les religions philosophiques et les cultes des mystères fut dû aux facteurs suivants : 195:0.6 1. L’organisation – Paul était un grand organisateur, et ses successeurs restèrent à sa hauteur. 195:0.7 2. Le christianisme était complètement hellénisé. Il englobait ce qu’il y avait de meilleur dans la philosophie grecque et dans la théologie hébraïque. 195:0.8 3. Mais, mieux que tout, il contenait un nouvel et grand idéal, l’écho de la vie d’effusion de Jésus et le reflet de son message de salut pour toute l’humanité. 195:0.9 4. Les dirigeants chrétiens étaient disposés à faire, avec le mithracisme, les compromis nécessaires pour que plus de la moitié de ses adhérents soient gagnés au culte d’Antioche. 195:0.10 5. De même, la génération suivante et les générations subséquentes de dirigeants chrétiens firent encore de tels compromis avec le paganisme que même l’empereur romain Constantin fut gagné à la nouvelle religion. 1. Influence des Grecs 195:1.1 L’hellénisation du christianisme commença réellement le jour mémorable où l’apôtre Paul se présenta devant le conseil de l’aréopage d’Athènes et parla aux Athéniens du « Dieu inconnu ». Là, à l’ombre de l’Acropole, ce citoyen romain proclama aux Grecs sa version de la nouvelle religion qui avait pris naissance dans le pays juif de Galilée. 195:1.2 Le christianisme prit naissance et triompha de toutes les religions rivales pour deux raisons principales : 195:1.3 1. Le mental grec était disposé à emprunter de bonnes idées nouvelles, même aux Juifs. 195:1.4 2. Paul et ses successeurs étaient prêts à des compromis, mais à des compromis astucieux et sagaces ; ils étaient de fins négociateurs en matière de théologie. 195:1.6 Les Grecs révéraient la beauté et les Juifs, la sainteté, mais les deux peuples aimaient la vérité. Éclairé par le contenu du message de Jésus, le produit unifié des siècles de pensée de ces deux peuples devint alors le moteur d’un nouvel ordre social humain et, dans une certaine mesure, d’un nouvel ordre humain de croyances et de pratiques religieuses. 2. L’influence romaine 195:2.2 À Rome, une grande partie des premières persécutions contre les chrétiens fut motivée uniquement par l’emploi malencontreux du mot « royaume » dans leurs prédications. Les Romains toléraient toutes les religions et n’importe laquelle, mais ne supportaient rien de ce qui avait un air de rivalité politique. Aussi, quand ces premières persécutions religieuses – si largement dues à des malentendus – prirent fin, le champ de la propagande religieuse se trouva largement ouvert. Le Romain s’intéressait à l’administration politique ; il s’intéressait peu à l’art et à la religion, mais il était exceptionnellement tolérant pour les deux. 195:2.5 Les Romains ne combattirent l’Église qu’au moment où ils craignirent qu’elle ne fît concurrence à l’État. Ayant peu de philosophie nationale ou de culture indigène, Rome reprit à son compte la culture grecque et adopta hardiment l’enseignement du Christ comme philosophie morale. Le christianisme devint la culture morale de Rome, mais ne devint guère sa religion dans le sens d’une expérience individuelle de croissance spirituelle pour ceux qui embrassèrent la nouvelle religion d’une manière aussi globale. Il est vrai, en effet, qu’un bon nombre d’individus pénétrèrent sous la superficialité de toute cette religion d’État, et trouvèrent, pour nourrir leur âme, les vraies valeurs des significations cachées contenues dans les vérités latentes du christianisme hellénisé et paganisé. 3. Sous l’empire romain 195:3.1 Après la consolidation de la souveraineté politique romaine et la propagation du christianisme, les chrétiens se trouvèrent avec un seul Dieu, un grand concept religieux, mais sans empire. Les Gréco-Romains se trouvèrent avec un grand empire, mais sans un Dieu qui puisse de manière satisfaisante servir de concept religieux pour le culte d’un empire et pour son unification spirituelle. Les chrétiens acceptèrent l’empire, et l’empire adopta le christianisme. Les Romains fournirent une unité de gouvernement politique, les Grecs, une unité de culture et d’instruction, et le christianisme, une unité de pensée et de pratique religieuses. 195:3.3 Le christianisme gagna la faveur de Rome à un moment de lutte ardente entre les vigoureux enseignements des stoïciens et les promesses de salut du culte des mystères. 195:3.4 Le christianisme tira son plus grand pouvoir de la manière dont ses croyants vécurent une vie de service, et même de la manière dont ils moururent pour leur foi durant les premiers temps de persécutions rigoureuses. 195:3.7 Le deuxième siècle après le Christ fut le meilleur temps de toute l’histoire du monde pour qu’une bonne religion puisse progresser dans le monde occidental. Durant le premier siècle, le christianisme s’était préparé, par des luttes et des compromis, à prendre racine et à se répandre rapidement. Le christianisme adopta l’empereur, et plus tard l’empereur adopta le christianisme. C’était une grande époque pour la diffusion d’une nouvelle religion. On jouissait de la liberté religieuse, les voyages étaient universels et la pensée ne subissait pas d’entraves. 195:3.11 Et cet empire romain dura suffisamment longtemps pour assurer la survie du christianisme même après son propre effondrement. 4. Les âges de ténèbres en Europe 195:4.1 Auxiliaire de la société et alliée de la politique, l’Église était condamnée à partager le déclin intellectuel et spirituel de ce qu’on appelle les « âges de ténèbres » européens. Durant cette époque, la religion prit un caractère de plus en plus monastique, ascétique et règlementaire. Au sens spirituel, le christianisme était en hibernation. À côté de cette religion sommeillante et sécularisée, il exista, durant toute cette période, un courant continu de mysticisme, une expérience spirituelle fantastique frisant l’irréel et philosophiquement parente du panthéisme. 195:4.2 Durant ces sombres siècles de désespoir, la religion redevint pratiquement de seconde main. Les individus étaient à peu près perdus devant l’autorité, la tradition et la mainmise de l’Église qui s’étendait sur tout. Une nouvelle menace spirituelle s’éleva par la création d’une galaxie de « saints » censés avoir une influence spéciale auprès des tribunaux divins ; en conséquence, si l’on savait faire efficacement appel à eux, ils devaient pouvoir intercéder en faveur des hommes auprès des Dieux. 195:4.3 Tout en restant impuissant à barrer la route aux âges des ténèbres qui arrivaient, le christianisme était suffisamment socialisé et paganisé pour survivre d’autant mieux à une période prolongée de ténèbres morales et de stagnation spirituelle. Et il subsista bel et bien durant la longue nuit de la civilisation occidentale et agissait encore en tant qu’influence morale dans le monde à l’aurore de la Renaissance. Après l’écoulement des âges de ténèbres, la réhabilitation du christianisme eut pour résultat de faire naitre de nombreuses sectes d’enseignements chrétiens dont les croyances étaient adaptées à des types spéciaux – intellectuels, émotionnels et spirituels – de personnalités humaines. Beaucoup de ces collectivités chrétiennes spéciales, ou familles religieuses, subsistent encore à l’époque où nous effectuons cette présentation. 195:4.5 La religion est aujourd’hui confrontée au défi d’un nouvel âge de mentalité scientifique et de tendances matérialistes. Dans ce gigantesque conflit entre le temporel et le spirituel, la religion de Jésus finira par triompher. 5. Le problème moderne 195:5.1 Le vingtième siècle a apporté, au christianisme et à toutes les autres religions, de nouveaux problèmes à résoudre. Plus une civilisation s’élève, plus s’impose aux hommes le devoir impérieux de « chercher d’abord les réalités célestes » dans tous leurs efforts pour stabiliser la société et faciliter la solution de ses problèmes matériels. 195:5.2 Bien souvent la vérité devient confuse et même trompeuse quand elle est disséquée, fractionnée, isolée et trop analysée. La vérité vivante ne donne au chercheur un enseignement valable que si elle est embrassée dans sa totalité et en tant que réalité spirituelle vivante, et non pas comme un fait de la science matérielle ou une inspiration d’un art intermédiaire. 195:5.8 La religion est destinée à trouver dans l’univers les valeurs qui suscitent la foi, la confiance et l’assurance ; la religion culmine dans l’adoration. La religion découvre pour l’âme les valeurs suprêmes qui contrastent avec les valeurs relatives découvertes par le mental. On ne possède cette clairvoyance suprahumaine que par une expérience religieuse authentique. 9. Le problème du christianisme 195:9.2 Le christianisme paganisé et socialisé a besoin d’un nouveau contact avec les enseignements sans compromis de Jésus ; il languit faute d’une vision neuve de la vie du Maitre sur terre. Une révélation nouvelle et plus complète de la religion de Jésus est destinée à triompher d’un empire de laïcisme matérialiste et à renverser un courant mondial de naturalisme mécaniste. Urantia frémit maintenant au bord même d’une de ses époques les plus stupéfiantes et passionnantes de rajustement social, de stimulation morale et d’illumination spirituelle. 195:9.3 Même grandement modifiés, les enseignements de Jésus ont survécu aux cultes des mystères de leur époque natale, à l’ignorance et à la superstition des âges de ténèbres ; et, en ce moment même, ils triomphent lentement du matérialisme, du machinisme et du laïcisme du vingtième siècle. Et de telles époques de grandes épreuves et de défaites menaçantes sont toujours des périodes de grande révélation. 195:9.4 La religion a besoin de nouveaux dirigeants, d’hommes et de femmes spirituels qui oseront dépendre uniquement de Jésus et de ses incomparables enseignements. Si le christianisme persiste à négliger sa mission spirituelle tout en continuant à s’occuper des problèmes sociaux et matériels, il faudra que la renaissance spirituelle attende la venue de ces nouveaux instructeurs de la religion de Jésus qui se consacreront exclusivement à la régénération spirituelle des hommes. Alors, ces âmes nées d’esprit fourniront rapidement les directives et l’inspiration nécessaires à la réorganisation sociale, morale, économique et politique du monde. 195:9.5 L’âge moderne refusera d’accepter une religion incompatible avec les faits et qui ne s’harmonise pas avec ses conceptions les plus élevées de la vérité, de la beauté et de la bonté. L’heure est venue de redécouvrir les vrais fondements originels du christianisme aujourd’hui déformé et plein de compromis – la vie et les enseignements réels de Jésus. 195:9.6 L’homme primitif vivait une vie d’asservissement superstitieux à la peur religieuse. L’homme civilisé moderne redoute de tomber sous la domination de fortes convictions religieuses. L’homme réfléchi a toujours craint d’être tenu par une religion. Quand une religion forte et active menace de le dominer, il tente invariablement de la rationaliser, d’en faire une tradition et de la transformer en une institution, dans l’espoir de pouvoir ainsi la contrôler. Par ce processus, même une religion révélée devient une croyance établie et dominée par des hommes. Les hommes et les femmes modernes et intelligents fuient la religion de Jésus par crainte de ce qu’elle leur fera – et de ce qu’elle fera d’eux. Et toutes ces craintes sont bien fondées. En vérité, la religion de Jésus domine et transforme ses fidèles ; elle exige que les hommes consacrent leur vie à rechercher la connaissance de la volonté du Père qui est aux cieux et demande que les énergies de la vie soient affectées au service désintéressé de la fraternité des hommes. 195:9.7 Tout simplement, les hommes et les femmes égoïstes ne veulent pas payer ce prix, même en échange du plus grand trésor spirituel qui ait jamais été offert à l’homme mortel. Il faut attendre que l’homme ait été suffisamment désillusionné par les tristes déceptions accompagnant la poursuite insensée et trompeuse de l’égoïsme, et qu’il ait découvert la stérilité de la religion formaliste. C’est alors seulement qu’il sera disposé à se tourner de tout cœur vers l’évangile du royaume, la religion de Jésus de Nazareth. 195:9.8 Le monde a besoin de religion de plus de première main. Même le christianisme – la meilleure religion du vingtième siècle – n’est pas seulement une religion à propos de Jésus, mais il est largement une religion que les hommes expérimentent de seconde main. Ils prennent leur religion intégralement telle qu’elle leur est transmise par leurs instructeurs religieux reconnus. De quel réveil le monde ferait l’expérience si seulement il pouvait voir Jésus tel qu’il a réellement vécu sur terre et connaitre de première main ses enseignements donnant la vie ! Des mots décrivant de belles choses ne peuvent passionner autant que la vue de ces choses ; les mots d’un crédo ne peuvent pas non plus inspirer les âmes humaines comme l’expérience de connaitre la présence de Dieu. Cependant, la foi attentive gardera toujours ouverte la porte d’espérance de l’âme humaine pour laisser entrer les éternelles réalités spirituelles des valeurs divines des mondes de l’au-delà. 195:9.9 Le christianisme a osé abaisser ses idéaux devant le défi lancé par l’avidité humaine, la folie guerrière et la convoitise du pouvoir. Mais la religion de Jésus subsiste comme la convocation spirituelle immaculée et transcendante ; elle appelle ce qu’il y a de meilleur dans l’homme à s’élever au-dessus de tous ces héritages de l’évolution animale, et à atteindre par la grâce les hauteurs morales de la véritable destinée humaine. 195:9.10 Le christianisme est menacé de mort lente par le formalisme, l’excès d’organisation, l’intellectualisme et d’autres tendances non spirituelles. L’Église chrétienne moderne n’est pas une fraternité de croyants dynamiques comme celle que Jésus avait chargée d’effectuer la transformation spirituelle continue des générations successives de l’humanité. 195:9.11 Ce qu’on appelle christianisme est devenu un mouvement social et culturel autant qu’une croyance et une pratique religieuse. Le courant du christianisme moderne draine un bon nombre d’anciens marécages païens et bien des marais du barbarisme. Beaucoup d’anciens bassins culturels s’écoulent dans le courant culturel d’aujourd’hui en même temps que les cours d’eau venant des hauts plateaux de Galilée, qui sont censés être sa source exclusive. 10. L’avenir 195:10.1 En vérité, le christianisme a rendu un grand service à ce monde, mais maintenant, ce dont le monde a le plus besoin, c’est de Jésus. Le monde a besoin de voir Jésus vivre de nouveau sur terre dans l’expérience des mortels nés d’esprit qui révèlent effectivement le Maitre à tous les hommes. Il est futile de parler d’une renaissance du christianisme primitif ; il faut avancer en partant du point où l’on se trouve. Il faut que la culture moderne soit spirituellement baptisée d’une nouvelle révélation de la vie de Jésus et illuminée par une nouvelle compréhension de son évangile de salut éternel. Et, quand Jésus sera ainsi élevé, il attirera tous les hommes à lui. Davantage encore que des conquérants, les disciples de Jésus devraient être pour l’humanité des sources débordantes d’inspiration et de vie rehaussée. La religion n’est qu’un humanisme exalté jusqu’à ce qu’elle soit rendue divine par la découverte de la réalité de la présence de Dieu dans l’expérience personnelle. 195:10.4 « Le royaume de Dieu est en vous. » C’est probablement la plus grande proclamation que Jésus ait jamais faite, après la déclaration que son Père est un esprit vivant et aimant. 195:10.8 La domination ecclésiastique est immédiatement et éternellement incompatible avec cette foi vivante, cet esprit croissant et cette expérience de première main des camarades de Jésus dans la foi en la fraternité des hommes dans l’association spirituelle du royaume des cieux. Le désir louable de préserver la tradition des accomplissements passés conduit souvent à défendre des systèmes d’adoration périmés. Le désir bien intentionné d’entretenir d’anciens systèmes de pensée empêche efficacement de parrainer des méthodes et moyens nouveaux et appropriés destinés à satisfaire les ardents désirs spirituels du mental en développement et en progrès de l’homme moderne. De même, les Églises chrétiennes du vingtième siècle se dressent comme des obstacles immenses, mais d’une manière totalement inconsciente, devant le progrès immédiat du véritable évangile – les enseignements de Jésus de Nazareth. 195:10.9 Bien des personnes sérieuses, qui seraient heureuses d’offrir leur fidélité au Christ de l’évangile, trouvent très difficile de soutenir avec enthousiasme une Église qui tient si peu compte de l’esprit de sa vie et de son enseignement, et dont il leur a été dit, à tort, qu’elle avait été fondée par lui. Jésus n’est pas le fondateur de ladite Église chrétienne, mais, de toutes les manières compatibles avec sa nature, il l’a entretenue comme le meilleur porte-parole existant de l’œuvre de sa vie sur terre. 195:10.10 Si l’Église chrétienne osait seulement adopter le programme du Maitre, des milliers de jeunes, apparemment indifférents, se précipiteraient pour s’enrôler dans une telle entreprise spirituelle et n’hésiteraient pas à aller jusqu’au bout dans cette grande aventure. 195:10.12 Toutefois, le christianisme, même celui du vingtième siècle, ne doit pas être méprisé. Il est le produit du génie moral conjugué des hommes connaissant Dieu, venant de multiples races et de nombreux âges ; il a vraiment été l’une des plus grandes puissances bénéfiques sur terre. C’est pourquoi, nul ne devrait le considérer à la légère, malgré ses défauts inhérents et acquis. Le christianisme trouve encore le moyen d’agir par de puissantes émotions morales sur le mental des hommes réfléchis. 195:10.16 Le grand espoir d’Urantia réside dans la possibilité d’une nouvelle révélation de Jésus, avec une présentation nouvelle et élargie de son message sauveur, qui unirait spirituellement, dans un service aimant, les nombreuses familles de ceux qui se prétendent aujourd’hui ses fidèles. Fascicule 196. La foi de Jésus 196:0.4 Ce monde et tous les autres mondes de la création locale découvrent, dans la vie du Maitre sur Urantia, une religion d’un type nouveau et supérieur, une religion basée sur les relations spirituelles personnelles avec le Père Universel, et entièrement validée par l’autorité suprême d’une expérience personnelle authentique. Cette foi vivante de Jésus était plus qu’une réflexion intellectuelle et n’était pas une méditation mystique. 196:0.5 La théologie peut fixer, formuler, définir et dogmatiser la foi, mais, dans la vie humaine de Jésus, la foi était personnelle, vivante, originale, spontanée et purement spirituelle. Cette foi n’était ni un respect pour la tradition, ni une simple croyance intellectuelle tenue pour un crédo sacré, mais plutôt une expérience sublime et une profonde conviction qui le tenaient en sécurité. Sa foi était si réelle et si totalement inclusive qu’elle balaya absolument tous les doutes spirituels et détruisit efficacement tout désir conflictuel. Rien n’était capable d’arracher Jésus de l’ancrage spirituel dans cette foi fervente, sublime et intrépide. Même en face d’une défaite apparente, ou dans l’angoisse des déceptions et d’un désespoir menaçant, il se tenait calmement dans la présence divine, libéré de toute peur et pleinement conscient d’être spirituellement invincible. Jésus bénéficiait de l’assurance tonifiante de posséder une foi stoïque ; dans chaque situation éprouvante de la vie, il fit infailliblement preuve d’une fidélité totale à la volonté du Père. Et cette foi superbe ne fut pas ébranlée, même par la menace cruelle et écrasante d’une mort ignominieuse. 1. Jésus – l’Homme 196:1.1 Si grand que soit le fait de la souveraineté de Micaël, il ne faut pas enlever aux hommes le Jésus humain. Le Maitre est monté aux cieux aussi bien en tant qu’homme qu’en tant que Dieu ; il appartient aux hommes et les hommes lui appartiennent. Il est fort malheureux que l’interprétation de la religion elle-même soit défectueuse au point d’enlever le Jésus humain aux mortels qui se débattent. Il ne faudrait pas que les discussions sur l’humanité ou la divinité du Christ obscurcissent la vérité salutaire que Jésus de Nazareth était un homme religieux qui réussit, par la foi, à connaitre et à faire la volonté de Dieu ; il fut l’homme le plus véritablement religieux qui ait jamais vécu sur Urantia. 196:1.6 De même que les hommes doivent progresser de la conscience de l’humain à la réalisation du divin, de même Jésus s’éleva de la nature de l’homme à la conscience de la nature de Dieu. Et le Maitre effectua cette grande ascension de l’humain au divin par l’accomplissement conjugué de la foi de son intellect de mortel et les actes de son Ajusteur intérieur. La réalisation de fait de l’aboutissement à la divinité totale (avec, à tout instant, la pleine conscience de la réalité de son humanité) passa par sept stades de conscience, par la foi, de sa divinisation progressive. Ces stades de réalisation progressive de soi furent marqués par les extraordinaires évènements suivants dans l’expérience d’effusion du Maitre : 196:1.7 1. L’arrivée de l’Ajusteur de Pensée. 196:1.8 2. La venue du messager d’Emmanuel qui apparut à Jésus, à Jérusalem, à l’époque où il avait à peu près douze ans. 196:1.9 3. Les manifestations qui accompagnèrent son baptême. 196:1.10 4. Les expériences sur le mont de la Transfiguration. 196:1.11 5. La résurrection morontielle. 196:1.12 6. L’ascension en esprit. 196:1.13 7. L’embrassement final du Père du Paradis lui conférant la souveraineté illimitée sur son univers. 2. La religion de Jésus 196:2.2 La vie de Jésus dans la chair dépeint une croissance religieuse transcendante, commençant par les idées anciennes de crainte primitive et de vénération humaine, continuant par des années de communion spirituelle personnelle et parvenant finalement au statut supérieur et exalté de la conscience de son unité avec le Père. Ainsi, en une seule courte vie, Jésus franchit l’expérience de la progression spirituelle religieuse que les hommes commencent sur terre et n’achèvent généralement qu’à la fin de leur long séjour dans les écoles d’éducation spirituelle des niveaux successifs de la carrière préparadisiaque. Jésus progressa à partir d’une conscience purement humaine des certitudes de la foi, fruit de l’expérience religieuse personnelle, jusqu’aux hauteurs spirituelles sublimes de la réalisation positive de sa nature divine et jusqu’à la prise de conscience de son association étroite avec le Père Universel dans la gestion d’un univers. 196:2.6 Jésus fonda la religion de l’expérience personnelle en faisant la volonté de Dieu et en servant la fraternité humaine. Paul fonda une religion où Jésus glorifié devenait l’objet d’adoration, et où la fraternité se composait de compagnons croyant au divin Christ. Ces deux concepts existaient potentiellement dans la vie divine-humaine de Jésus durant son effusion, et il est vraiment dommage que ses disciples n’aient pas réussi à créer une religion unifiée qui aurait dument reconnu à la fois la nature humaine et la nature divine du Maitre, telles qu’elles étaient inséparablement liées dans sa vie terrestre et si glorieusement exposées dans l’évangile originel du royaume. 196:2.9 Jésus amenait les hommes à se sentir chez eux dans le monde ; il les délivrait de l’esclavage des tabous et leur enseignait que le monde n’est pas fondamentalement mauvais. Il n’aspirait pas à échapper à sa vie terrestre. Durant sa vie dans la chair, il maitrisa une technique pour faire la volonté de son Père d’une manière qui fut convenable. Il atteignit une vie religieuse idéaliste au milieu d’un monde réaliste. Jésus ne partageait pas le point de vue pessimiste de Paul sur l’humanité. Le Maitre considérait les hommes comme fils de Dieu et prévoyait un avenir éternel et magnifique pour tous ceux qui choisiraient de survivre. Il n’était pas un sceptique moral ; il regardait l’homme positivement et non négativement. Il considérait la plupart des hommes comme faibles plutôt que mauvais, désaxés plutôt que dépravés. Mais quel que fût leur statut, ils étaient tous les enfants de Dieu et ses frères. 3. La suprématie de la religion 196:3.1 L’expérience religieuse personnelle, spirituelle, résout efficacement la plupart des difficultés des mortels ; elle sélectionne, évalue et ajuste efficacement tous les problèmes humains. La religion n’écarte ni ne supprime les ennuis humains, mais elle les dissout, les absorbe, les illumine et les transcende. La véritable religion unifie la personnalité pour qu’elle s’ajuste efficacement à toutes les nécessités des mortels. La foi religieuse – la gouverne positive de la divine présence intérieure – permet infailliblement à l’homme qui connait Dieu de jeter un pont sur l’abime qui existe entre d’une part la logique intellectuelle qui reconnait la Première Cause Universelle comme étant Cela, et d’autre part les affirmations positives de l’âme qui déclarent que cette Première Cause est Lui, le Père céleste de l’évangile de Jésus, le Dieu personnel du salut humain. 196:3.20 Chaque fois qu’un homme fait un choix moral réfléchi, il fait immédiatement l’expérience d’une nouvelle invasion divine de son âme. Le choix moral constitue la religion en tant que mobile de réaction intérieure aux conditions extérieures. Mais cette religion réelle n’est pas une expérience purement subjective. Elle signifie que l’ensemble subjectif de l’individu est engagé dans une réaction significative et intelligente à l’objectivité totale – à l’univers et à son Auteur. 196:3.21 Ce n’est pas parce que l’expérience exquise et transcendantale d’aimer et d’être aimé est si purement subjective qu’elle n’est qu’une illusion psychique. La seule réalité vraiment divine et objective qui soit associée aux êtres mortels, l’Ajusteur de Pensée, fonctionne apparemment, pour l’observation humaine, comme un phénomène exclusivement subjectif. Le contact de l’homme avec Dieu, la réalité objective la plus haute, ne s’effectue que par l’expérience purement subjective de le connaitre, de l’adorer et de réaliser la filiation avec lui. 196:3.22 La véritable adoration religieuse n’est pas un futile monologue où l’on se trompe soi-même. L’adoration est une communion personnelle avec ce qui est divinement réel, avec ce qui est la source même de la réalité. Par l’adoration, l’homme aspire à devenir meilleur et, par elle, il finit par atteindre le meilleur. 196:3.28 La religion se tient au-dessus de la science, de l’art, de la philosophie, de l’éthique et de la morale, mais sans en être indépendante. Toutes sont indissolublement liées dans l’expérience humaine personnelle et sociale. La religion est l’expérience suprême de l’homme dans sa nature de mortel, mais le caractère fini du langage rend impossible à la théologie de jamais dépeindre d’une manière appropriée l’expérience religieuse réelle. 196:3.29 La clairvoyance religieuse possède le pouvoir de transformer une défaite en désirs supérieurs et en nouvelles déterminations. L’amour est la motivation la plus élevée que l’homme puisse utiliser dans son ascension de l’univers. Mais, quand l’amour est dépouillé de vérité, de beauté et de bonté, il n’est que sentiment, déformation philosophique, illusion psychique et tromperie spirituelle. L’amour doit toujours être défini à nouveau sur les niveaux successifs de la progression morontielle et spirituelle. 196:3.32 La vie de certains hommes est trop grande et noble pour descendre au bas niveau d’une simple réussite. L’animal doit s’adapter à son environnement, mais l’homme religieux transcende son environnement ; il échappe ainsi aux limitations du présent monde matériel par la clairvoyance de l’amour divin. Ce concept de l’amour engendre dans l’âme de l’homme l’effort superanimal pour trouver la vérité, la beauté et la bonté ; et, quand il les trouve effectivement, il est glorifié dans leur étreinte ; il est consumé du désir de les vivre et d’agir selon la droiture. 196:3.33 Ne vous découragez pas ; l’évolution humaine est encore en cours de progrès, et la révélation de Dieu au monde, en Jésus et par Jésus, ne fera pas défaut. 196:3.35 Seul le contenu spirituel d’une valeur quelconque est impérissable. Même ce qui est vrai, beau et bon ne saurait périr dans l’expérience humaine. Si l’homme ne choisit pas de survivre, alors l’Ajusteur survivant conserve ces réalités nées de l’amour et nourries dans le service. Et toutes ces choses font partie du Père Universel. Le Père est amour vivant, et cette vie du Père est dans ses Fils. Et l’esprit du Père est dans les fils de ses Fils – les hommes mortels. Quand tout est dit et fait, l’idée de Père reste encore le concept humain le plus élevé de Dieu.